Armel Duteil


Migrants

 

En tant que spiritains (religieux missionnaires) nous sommes très attentifs aux problèmes des jeunes et nous nous sentons très concernés par les jeunes qui cherchent à partir en Europe par la mer, avec toutes les morts et les drames que cela amène.

Nous avons déjà une équipe au nord de la Mauritanie à Nouadhibou qui accueille ceux qui sont recueillis ou arrêtés en mer, et ceux qui sont expulsés d'Europe et d'Afrique du Nord. C'est un travail très important, car nous ne nous limitons pas à l'accueil, nous cherchons à guérir leurs traumatismes, à leur assurer une formation pour gagner leur vie et à retourner dans leur pays pour ceux qui le désirent. 

Mais nous voudrions agir aussi sur les causes de l'émigration et intervenir sur les points de départ des migrants, dont Saint Louis du Sénégal fait partie. C'est pourquoi nous avons prévu une visite prospective avec le confrère responsable de l'équipe de Nouadhibou, pour voir les actions qu'il serait possible de mener à Saint Louis et préparer la mise en place d'une nouvelle communauté de spiritains.

Notre premier objectif ce sera de parler avec les familles. Car ce sont souvent les parents qui poussent leurs enfants à partir comme clandestins par le désert ou par la mer en leur disant : » Regarde tes amis ils sont partis. Maintenant, ils envoient de l’argent à leur famille. Ils ont même construit une maison ». Et ce sont les parents qui se mettent ensemble pour trouver l’argent pour payer les passeurs

Nous contacterons aussi les jeunes pour les encourager à rester travailler sur place et aimer leur pays et à s’en sentir responsables. En particulier en rencontrant les communautés de quartier et les associations de jeunesse

Nous contacterons aussi les services officiels (démembrements des ministères : santé, femmes, jeunesse, affaires sociales, aemo, développement...), les ONG et autres organisations et personnes engagées présentes à Saint Louis qu'il serait utile de rencontrer pour notre projet.

Le pape François parle d’« un avenir qui commence aujourd’hui » et qui « commence avec nous ». « Nous ne pouvons pas laisser la responsabilité des décisions aux générations suivantes, affirme-t-il. Les jeunes doivent être les protagonistes d'un nouveau départ. » en vue de la 108e Journée mondiale du Migrant et du Réfugié. Dans sa vidéo, le pape demande : « Quelles décisions doivent être prises tout de suite, maintenant » pour construire dès aujourd’hui un avenir meilleur pour tous ?

Les jeunes répondent qu’il faut « comprendre que la route n’est pas facile et que bâtir la confiance peut prendre du temps ». Selon eux, il est important de « sensibiliser les gens à la signification de l’inclusion sociale, à l’importance de la non-discrimination », les « sensibiliser à des thèmes importants tels que la défense des droits de l’homme, la protection de l’environnement et l’harmonie entre les différentes cultures ».

Un jeune raconte : « La traite des êtres humains m’a enlevé mes amis d’enfance, dit-elle. Cela m’a enlevé le bonheur. En travaillant avec d’autres jeunes, on pourrait vraiment diffuser de bonnes informations et atteindre les personnes dans le besoin ». « Si nous sauvons ne serait-ce qu’une vie de la traite, cela en vaut la peine. »

« Les jeunes adultes et les jeunes devraient être des protagonistes d’aujourd’hui, les leaders du changement pour l’avenir ».

Jean-Marie Ploux

Pour ce théologien, le thème de la migration est central dans le christianisme. Et l’attention à l’autre, au plus pauvre, devrait être, du point de vue chrétien, le principe critique de toute politique, de toute civilisation, de toute conduite humaine.

 La vérité de l’existence chrétienne?». En arrière-fond des projets et des propos et quelles qu’en soient les modalités, la mondialisation impose sa réalité et inspire deux attitudes : celle d’un repli identitaire et, dit-on, souverainiste, celle d’un dialogue avec tous et de la recherche sans cesse reprise d’une action commune pour la paix et l’avenir de tous sur une planète remise à la garde de tous.

Au fond, la question est celle de l’identité et du rapport à l’autre . « La maltraitance des migrants n’est pas une fatalité »

Sur cet horizon, le thème de l’émigration est symptomatique de la vérité de l’existence chrétienne. Il est emblématique d’un « humanisme » et relève de l’urgence provoquée par les famines, les guerres, les dictatures ou les dérèglements climatiques. La guerre en Ukraine nous le rappelle tragiquement.

Le prophète Jérémie, résume tout en une seule phrase : « Ainsi parle le Seigneur : Défendez le droit et la justice, délivrez le spolié de la main de l’exploiteur, n’opprimez pas, ne maltraitez pas l’immigré, l’orphelin et la veuve, ne répandez pas de sang innocent » (Jer 22,3). Plus tard, on précisera : « Quand un émigré viendra s’installer chez toi, dans votre pays, vous ne l’exploiterez pas ; cet émigré installé chez vous, vous le traiterez comme un homme du pays, comme l’un de vous ; tu l’aimeras comme toi-même ; car vous-mêmes avez été des émigrés dans le pays d’Égypte » (Lv 19,33-34).

Figure du Pauvre :

La figure du migrant ou de l’émigré n’est pas seulement celle de « l’étranger » mais celle du pauvre. Ceux qui reconnaissent le visage de l’homme et de Dieu en Jésus défiguré et mort sur la Croix doivent se rappeler que, s’identifiant aux affamés, aux assoiffés, aux dénudés, aux étrangers, aux malades et aux prisonniers, ce Jésus reconnaît pour siens celles et ceux qui les ont nourris, désaltérés, habillés, accueillis, visités. Que les uns et les autres aient une religion ou qu’ils n’en aient pas. (Mt 25, 31-46)

C’est pourquoi l’apôtre Paul avait écrit dans sa première lettre aux chrétiens de Corinthe : « Ce qui est folie dans le monde, Dieu l’a choisi pour confondre les sages ; ce qui est faible dans le monde, Dieu l’a choisi pour confondre ce qui est fort ; ce qui dans le monde est vil et méprisé, ce qui n’est pas, Dieu l’a choisi pour réduire à rien ce qui est » (I Co, 1,27-28). Ainsi est énoncé, du point de vue chrétien, le principe critique de toute politique, de toute civilisation, de toute conduite humaine. L’humanité ne peut prétendre à l’universel qu’en se donnant pour fondement la considération première des derniers, et des exclus de toutes les logiques économiques et sociales. Comme de ceux et celles qui sont contraints à l’émigration. Le pape François le dit inlassablement.

Celles et ceux qui ont prétendu ou prétendent défendre une civilisation judéo-chrétienne en reniant ces principes fondamentaux, sont des imposteurs et des faussaires. D’ailleurs, il n’y a jamais eu de civilisation judéo-chrétienne et il n’y en aura jamais : tout est toujours à recommencer par le bas.

Message du pape François pour la journée mondiale des migrants et des réfugiés (2014)

«Migrants et réfugiés: vers un monde meilleur»

Chers migrants et réfugiés ! Ne perdez pas l’espérance qu’à vous aussi est réservé un avenir plus assuré. Sur vos sentiers vous pourrez trouver une main tendue. Il vous sera donné de faire l’expérience de la solidarité fraternelle et la chaleur de l’amitié ! À vous tous et à ceux qui consacrent leur vie et leurs énergies à vos côtés,

je vous assure de ma prière




Quelques actions de la Caritas

 

Extraits de mon journal, Parole De Dieu : suite de mon journal

Extrait de mon journal que vous pouvez consulter sur mon site http://armel.duteil.free.fr

Jeudi 9 janvier :

Les activités reprennent avec le programme de chaque jour : mercredi matin : intervention au Centre social des jeunes filles. L’après-midi : écoute, à la grande prison de Dakar (Reubeuss) des prévenus. Jeudi : Ecoute, à la prison des condamnés (Liberté 6). Soir : réunion de la Communauté anglophone, avec partage de la Parole de Dieu. Vendredi, matin : 2ème Centre Social des jeunes filles. Après-midi : Messe et visites à l’Hôpital. Samedi : Prière à la Prison de Reubeuss. Dimanche : Messe avec la Communauté anglophone et interventions/formations diverses, à la demande. Lundi : deux prisons : Prison des malades et prison des courtes peines. Mardi : Prison des femmes. Tout cela, intercalé avec les visites et toutes les demandes d’interventions diverses, ce qui est très intéressant et apporte beaucoup de variétés. C’est tout cela qui me fait vivre.

Je passe ensuite chez les Frères de TAIZE. Nous parlons de la vie de la Fraternité et du quartier. Puis nous abordons la mise en place de la Commission « Environnement, écologie » des religieux du Sénégal. Le Frère a préparé avec la Communauté et les jeunes du quartier une excellente exposition sur le respect de la Création. Malheureusement elle a été assez peu visitée. Nous voyons comment la mettre en valeur et l’utiliser.

Puis je vais voir une amie qui me saisit mes documents écrits d’abord en sténo et que j’enregistre sur cassette que je lui remets. Mais son ordinateur ne fonctionne plus. Je connais un jeune technicien à PIKINE, mon ancienne paroisse. J’espère qu’il va pouvoir faire quelque chose.

Mercredi 15 janvier :

Après la rencontre au Centre social, je passe saluer les jeunes filles qui se préparent à être religieuses missionnaires spiritaines. Nous parlons ensemble, et elles me gardent à manger avec elles, ce qui nous permet de continuer notre partage. Puis malheureusement, je dois les laisser, pour aller à la prison.

En route, j’amène des habits pour femmes et enfants au Centre de la Caritas, pour les réfugiés et migrants. Dans les prisons de femmes, il y a déjà beaucoup d’habits. Mais j’ai gardé les habits pour hommes qui nous manquent beaucoup

Mercredi 15 janvier :

Après la rencontre au Centre social, je passe saluer les jeunes filles qui se préparent à être religieuses missionnaires spiritaines. Nous parlons ensemble, et elles me gardent à manger avec elles, ce qui nous permet de continuer notre partage. Puis malheureusement, je dois les laisser, pour aller à la prison.

En route, j’amène des habits pour femmes et enfants au Centre de la Caritas, pour les réfugiés et migrants. Dans les prisons de femmes, il y a déjà beaucoup d’habits. Mais j’ai gardé les habits pour hommes qui nous manquent beaucoup.

Arrivé à la prison, on me refuse l’entrée car je n’ai pas reçu la nouvelle autorisation de visite pour l’écoute, alors qu’à cause des fêtes j’ai été longtemps absent. Pourtant nous avons posé la demande depuis Novembre. Nous sommes souvent bloqués pour des questions administratives. Mais il vaut mieux être patient et garder son calme pour ne pas bloquer les choses.

Au retour, j’accueille les confrères qui commencent à arriver. En effet, jusqu’à samedi, nous avons une rencontre de réflexion des spiritains du Sénégal, pour faire le point de nos engagements et activités, et tracer des pistes de travail pour cette année 2020.

Jeudi 16 – Vendredi 17 janvier :

Nous prenons le temps de partager nos différentes activités, avec nos joies mais aussi nos difficultés, ainsi que nos déceptions et nos découragements, qui ne manquent pas. Puis ensuite, nous abordons les différents secteurs de nos engagements pour mieux définir notre mission actuelle compte tenu des nombreux changements de la Société, et répondre aux nombreuses formes de pauvreté qui apparaissent. Sans oublier de voir comment mieux vivre en communauté internationale dans une vraie amitié, et sans oublier la formation de nos nombreux étudiants et la formation continue de confrères.

J’ai essayé de me libérer au maximum pour cette rencontre, mais tout en maintenant les autres activités importantes :

Jeudi 16.01, matin : je profite de la pause pour rejoindre les amis pasteurs des différentes églises protestantes, pour finaliser les activités de la Semaine de l’unité des chrétiens : Prières, rencontres d’amitié, conférences et partage. Le soir, je rejoins la communauté anglophone pour partager la Parole de Dieu à partir de l’Evangile du dimanche suivant, comme chaque semaine. Une femme de la communauté a accouché d’un bébé mort. Nous prions pour elle ; nous cherchons comment la consoler et l’aider, et nous organisons des visites pour ne pas la laisser seule avec sa tristesse. Nous parlons aussi longuement de ce qui se passe au Cameroun et au Nigeria d’où sont originaires un grand nombre des membres de la communauté.

Samedi 18 janvier :

Un prêtre de notre secteur est décédé d’une crise cardiaque. Nous nous retrouvons à la Cathédrale, très nombreux, pour prier pour lui et ensuite l’enterrer. Nous sommes très touchés par ce départ subit, et une foule nombreuse vient l’accompagner.

Je pars ensuite au Centre social des jeunes filles. Aujourd’hui, après trois mois de formation elles ont invité les formateurs et quelques amis à un repas, par amitié mais aussi pour nous montrer de quoi elles sont capables. Cela se passe dans une très bonne ambiance.

Dimanche 19 janvier :

Journée de réflexion et de prière avec nos étudiants. Nous méditons sur le plan d’action sociale des religieux pour voir comment travailler dans l’informel et rejoindre les nouvelles formes de pauvreté, de plus en plus nombreuses, qui apparaissent parmi nous. Nous nous connaissons bien et ils sont ouverts et engagés ; aussi notre partage est intéressant et approfondi.

Lundi 20 janvier :

Nous sommes bloqués dans notre travail dans les prisons, car nous n’avons toujours pas reçu l’autorisation de visite, pourtant demandée depuis novembre. J’en profite pour aller à la police des étrangers pour renouveler mon permis de séjour.

L’après-midi, nous tenons notre réunion de communauté mensuelle pour évaluer nos activités passées et futures.

Mardi 21 janvier :

Les responsables des religieux nous demandent de relancer notre programme d’action sociale. L’équipe d’animation se retrouve pour préparer une première réunion de réflexion et lancer les actions.

Nous accueillons un confrère du GABON venu pour le décès de son frère. Il partage avec nous ce qu’ils vivent là-bas. Une discussion très intéressante. Nous recevons aussi deux autres qui travaillent en secteur rural. Et un prêtre suisse qui soutient une de nos équipes à l’Est du pays, et qui va partager notre vie pendant deux mois. Les discussions à table sont très intéressantes.

Parole de Dieu :

On pourra se rapporter au commentaire de cet évangile tel que je l’envoie par mail, sur Facebook et à la radio. Voici quelques réflexions supplémentaires faites lors de la messe à l’hôpital

15– Luc 12, 1 à 7 : Laissons l’hypocrisie, même nos cheveux sont tous comptés.

Comme la foule s’était rassemblée par milliers au point qu’on s’écrasait, Jésus, s’adressant d’abord à ses disciples, se mit à dire : « Méfiez-vous du levain des pharisiens, c’est-à-dire de leur hypocrisie. Tout ce qui est couvert d’un voile sera dévoilé, tout ce qui est caché sera connu. Aussi tout ce que vous aurez dit dans les ténèbres sera entendu en pleine lumière, ce que vous aurez dit à l’oreille dans le fond de la maison sera proclamé sur les toits.

 Je vous le dis, à vous mes amis : Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, et après cela ne peuvent rien faire de plus. Je vais vous montrer qui vous devez craindre : craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir d’envoyer dans la géhenne. Oui, je vous le dis : c’est celui-là que vous devez craindre. Est-ce que l’on ne vend pas cinq moineaux pour deux sous ? Or pas un seul n’est oublié au regard de Dieu. À plus forte raison les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez sans crainte : vous valez plus qu’une multitude de moineaux.

D’abord dans cet évangile Jésus s’adresse à nous qui travaillons dans cet hôpital et à nous qui venons rendre visite aux malades et à leurs familles. Jésus nous dit : « Laissez l’hypocrisie ». Il y a beaucoup d’hypocrisie et aussi de jalousie dans le milieu du travail, même dans cet hôpital. Trop de concurrence, des gens qui veulent prendre la place des autres ou les dépasser. Et pourtant nous sommes tous au service des malades.

Le Seigneur nous demande d’être clairs, d’être vrais dans toute notre vie, car tout ce qui est caché sera entendu en pleine lumière. Nous commençons une nouvelle année pastorale. Le thème de cette année c’est « Jésus Vérité ». Nous disons au Seigneur que dans toute notre vie, spécialement dans nos soins et dans nos visites aux malades, nous voulons être vrais, de la Vérité de Dieu lui-même.

Maintenant, qu’est-ce que Jésus dit aux malades ? D’abord Il leur dit : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, ils ne peuvent rien faire de plus ». La majorité des malades de cet hôpital sortent et guérissent. Malheureusement, certains des malades meurent. Cet évangile nous appelle à soigner les malades le mieux possible, et à les encourager dans leurs souffrances ; à prendre soin de leur corps, mais aussi de leur cœur et de leur âme. Et de les aider à vivre leurs souffrances et leurs maladies dans la foi, dans la paix et aussi la confiance.

Le Seigneur nous demande de dire nous aussi, aux malades que nous allons visiter : « Soyez sans crainte », faites confiance au Seigneur, vous êtes dans ses mains. Priez comme Jésus nous a dit : « Père, que ta volonté soit faite ». Jésus dit à chacun des malades : « Même les cheveux de votre tête sont tous comptés ». C’est à nous de les aider à vivre leurs maladies, avec espérance et dans la paix, comme Jésus a apporté force et courage aux malades. Peut-être qu’ils ne guériront pas. Mais qu’au moins par nos paroles, et surtout par notre amour, et le témoignage de notre vie, ils puissent savoir que le Seigneur est avec eux, garder confiance dans le Seigneur, et vivre leur maladie dans la paix.

16) Evangile à l’hopital – luc 17, 26-37 – la fin du monde

Comme cela s’est passé dans les jours de Noé, ainsi en sera-t-il dans les jours du Fils de l’homme. On mangeait, on buvait, on prenait femme, on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche et où survint le déluge qui les fit tous périr.  Il en était de même dans les jours de Loth : on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait ; mais le jour où Loth sortit de Sodome, du ciel tomba une pluie de feu et de soufre qui les fit tous périr ; cela se passera de la même manière le jour où le Fils de l’homme se révélera En ce jour-là, celui qui sera sur sa terrasse, et aura ses affaires dans sa maison, qu’il ne descende pas pour les emporter ; et de même celui qui sera dans son champ, qu’il ne retourne pas en arrière. Rappelez-vous la femme de Loth. Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera. Je vous le dis : Cette nuit-là, deux personnes seront dans le même lit : l’une sera prise, l’autre laissée. Deux femmes seront ensemble en train de moudre du grain : l’une sera prise, l’autre laissée. » Prenant alors la parole, les disciples lui demandèrent : « Où donc, Seigneur ? » Il leur répondit : « Là où sera le corps, là aussi se rassembleront les vautours. »

Jésus nous dit : « Celui qui cherche à conserver sa vie la perdra. Celui qui la perdra la sauvera ». Qu’est-ce que cela veut dire, en particulier pour nous qui travaillons ou venons visiter les malades à cet hôpital ? Certainement que plusieurs fois on nous a dit : « qu’est-ce que tu vas faire là-bas, tu perds ton temps. Il faut profiter de la vie ». Si je donne l’argent ou la nourriture que j’ai à celui qui a faim ou qui a des besoins, bien sûr je le perds : je perds l’argent, je perds la nourriture. Mais je gagne beaucoup plus. Je gagne d’abord la paix et la joie dans mon cœur. Je gagne l’amour qui grandit en moi. Et je gagne le bonheur que j’apporte aux autres. Même s’ils ne peuvent pas me remercier, et encore moins me le rendre. Un proverbe dit : « celui qui donne aux pauvres, il prête à Dieu ». Nous voulons donc « perdre » notre temps et nos forces, pour aider les malades de cet hôpital.

Cette parole s’adresse aussi aux malades dans un sens beaucoup plus fort. Nous faisons tout pour les aider dans la maladie. Nous prions pour eux, et avec eux. Les agents de santé cherchent à les sauver le mieux possible. Mais malheureusement certains perdent leur vie à l’hôpital. C’est notre responsabilité : pas seulement d’accompagner les malades, mais de préparer aussi ceux qui sont gravement malades à aller rencontrer le Seigneur. Pas par des discours et de grandes paroles, mais d’abord par notre amitié. Si nous venons régulièrement les voir avec amour, ils pourront croire que Dieu les attend. Que le Seigneur bénisse tout ce que nous pouvons faire dans cet hôpital !

Suite de mon journal

Dimanche 2 fevrier :

C’est l’anniversaire de la mort de notre deuxième fondateur, un juif fils de rabbin alsacien converti jacob baptisé françois Libermann. Nous nous réunissons, nos cinq communautés de dakar, avec nos étudiants pour un temps de prière et de réflexion. Cette pause nous permet de nous retrouver car sinon chacun est pris de son côté par ses activités habituelles. Mais il est très important de nous rencontrer régulièrement pour partager les engagements de chacun et avoir une action d’ensemble.

Lundi 3 fevrier :

Rencontre mensuelle des prêtres du secteur. Nous allons dans l’ile de gorée, un des points de départ des esclaves pour l’amérique, autrefois. C’est toujours une grande tristesse de nous retrouver sur ce lieu.

Samedi 8 fevrier :

L’après-midi, je pars au Postulat où neuf jeunes filles se préparent à devenir religieuses spiritaines missionnaires. Nous nous retrouverons chaque premier samedi du mois pour réfléchir à l’écologie à partir du document du Pape François « Loué sois-tu ». C’est un thème important et qui les intéresse. J’essaie de les faire participer au maximum. La prochaine fois l’une d’entre elles nous présentera ce qui se fait dans son pays, au PARAGUAY.

Samedi 15 fevrier :

La communauté anglophone a décidé de prendre trois jours de récollection. Comme ils sont occupés pendant la journée, nous nous retrouvons sur whatsapp. Nous envoyons un texte d’evangile et chacun envoie ses réactions. Aujourd’hui, nous prenons la journée entière pour prier et réfléchir ensemble. Le thème de cette récollection est : le service = servir dieu et servir nos frères, personnellement et ensemble : à la maison, dans la communauté, dans le quartier et aussi envers les familles et les amis qui sont loin. Nous avons un échange très intéressant et très riche. Il est vrai que nous nous connaissons bien, depuis de nombreuses années, et nous sommes vraiment à l’aise les uns avec les autres. Nous continuons pour un temps de prière et la messe, puis nous partageons un petit repas avant de nous séparer.

Dimanche 16 fevrier :

Après la messe avec la Communauté anglophone, je me mets tout de suite à la rédaction des comptes-rendus des deux rencontres de hier, pour ne pas oublier les choses. Sinon je serai pris par les activités suivantes.

L’année dernière, je vous ai parlé plusieurs fois de la rédaction d’un plan d’action social des religieux du Sénégal. Pour plus d’efficacité, nous avons divisé notre Commission en trois volets : 1) justice et paix ; 2) environnement ; 3) action sociale. Nous nous retrouvons pour lancer les activités de ce 3ème volet. Nous voulons partir du terrain et des réalités concrètes. Nous sommes une dizaine et chacun explique ce qu’il fait à la base, dans l’informel, pour aider les nécessiteux et les marginaux à se prendre eux-mêmes en charge. A partir de là, nous dégageons des orientations et des principes pour notre action et nos engagements. Nous allons continuer à réfléchir et en parler autour de nous pour venir proposer des lignes d’action la prochaine fois. C’est au fur et à mesure que nous allons ainsi construire notre plan d’action.

Lundi 17 fevrier :

Je rentre juste à temps pour accueillir raymond, un ami qui lancé une association en alsace pour aider un gros village dans le nord du pays (gamadji). Il me soutient aussi dans mes actions. Il m’a apporté des bics pour l’alphabétisation, des lunettes et des savons (fabrication artisanale par les jeunes filles de gamadji) pour les prisons, et des médicaments pour les dispensaires et hôpitaux. Il vient avec une de ses animatrices sénégalaises. Nous prenons un long temps pour parler de leurs actions et des problèmes soulevés. Mais je dois les laisser pour aller rencontrer les détenus.

Le soir nous nous retrouvons tous ensemble à la paroisse, responsables avec les jeunes, pour réfléchir à la pastorale des jeunes, en lien avec les transformations actuelles de la société, la mondialisation et la perte des valeurs traditionnelles, l’influence des media et réseaux sociaux. Les jeunes sont très divers dans notre paroisse : beaucoup d’étrangers venus faire des études universitaires et aussi beaucoup de jeunes sénégalais venus des villages chercher du travail. Cela entraîne une grande diversité. Nous leur donnons la parole et écoutons leurs propositions

Mardi 18 fevrier :

Ensuite, je pars au centre social des sœurs spiritaines où j’interviens chaque semaine. La responsable doit nous quitter pour aller travailler en centrafrique. Les filles ont tenu à faire une fête pour la remercier et c’est l’occasion pour les formateurs et ceux qui soutiennent le centre de se retrouver avec les filles pour un temps d’amitié et de partage.

Jeudi 20 fevrier :

Avant d’aller pour l’écoute à l’autre grande prison des hommes, je passe d’abord visiter une Sœur, au sujet des mines d’or de BANTAKO, où j’ai rencontré un certain nombre de femmes qui se prostituent, dont certaines voudraient s’en sortir. Mais j’ai besoin d’y voir plus clair pour adopter la meilleure démarche à suivre, car c’est bien sûr une action délicate qui demande beaucoup de tact.

Lundi 24 fevrier :

Mon vélo est très ancien et me donne de plus en plus de soucis. Le responsable du pari (point d’accueil pour les réfugiés et immigrés) me propose un vélo qui a été laissé par un volontaire rentré en espagne, pour visiter les membres de la communauté anglophone, les étrangers dans la ville et les détenus (hommes et femmes) des différentes prisons. Cela me touche beaucoup, pour ce soutien mais aussi pour l’intérêt qu’ils portent à mon apostolat.

Mardi 25 fevrier :

A la maison, nous tenons notre réunion mensuelle de communauté. Nous réglons les différents problèmes de notre vie en commun et de nos activités pastorales. Nous prenons un temps pour accueillir notre étudiant venu du paraguay pour apprendre le français et continuer sa formation parmi nous.

C’est le mardi-gras, et pour les musulmans c’est une fête chrétienne, ce qui nous gêne beaucoup. D’abord parce que c’est une fête païenne ; ensuite cela n’a rien à voir avec la culture et les traditions sénégalaises. Ce sont surtout des sœurs et éducatrices européennes des jardins d’enfants qui ont lancé cette habitude qui pèse lourd sur les familles nécessiteuses. Car leurs enfants font de la surenchère et veulent être aussi bien déguisés que leurs camarades. Je n’ai voulu participer à aucune de ces fêtes, me consacrant plutôt à la préparation du carême.

Samedi 29 fevrier :

Nous recevons le nonce dans notre communauté. Nous parlons de la vie de l’eglise et de l’évolution de la société au sénégal, en mauritanie et dans les deux guinées. Il m’encourage à continuer mes émissions à la radio et je l’invite dans la communauté anglophone et les prisons.

L’après-midi et la nuit, je travaille à mes documents.

Mercredi 4 mars :

Au Centre social des Jeunes Filles, nous parlons aujourd’hui du Carême et du Ramadan. Chacune explique comment elle vit ce temps de conversion dans sa propre religion. Ensuite, nous en tirons des conclusions pour notre vie commune : l’importance de mieux nous connaître, de nous accueillir et nous respecter ; non seulement accepter nos différences mais construire à partir de nos différences. Nous allons continuer dans ce sens.

Le soir, je suis invité dans une Communauté de quartier pour les aider à s’organiser et préparer leurs activités futures. Je participe à ces activités depuis les années 1960 lorsque nous avons commencé à mettre en place ces communautés de quartiers (CEB/CCB) au CONGO. C’est une joie pour moi de partager tout cela, d’autant plus que cette Communauté semble avoir vraiment la volonté de s’engager en répartissant les différentes responsabilités, et d’agir dans le quartier. D’ailleurs la rencontre se tient dans une salle municipale.

Jeudi 5 mars :

Le Bureau des religieux et religieuses se réunit chez nous pour évaluer la marche et les actions des différentes congrégations. Pour ma part, nous examinons les activités de la Commission d’action sociale, pour la justice, la paix et l’environnement (écologie). Et je demande des précisions sur les deux jours de formation que je dois assurer sur « Justice et Paix, Développement durable et inclusif ». Un gros morceau que je dois préparer sérieusement.

Le soir, je rejoins la Communauté anglophone. Nous commençons par échanger des nouvelles de notre vie ici et aussi de nos pays d’origine, spécialement du CAMEROUN anglophone en sécession et du NIGERIA marqué par les attentats terroristes. Puis nous méditons sur l’Evangile de dimanche prochain. La parole est à tout le monde, chacun dit ce qu’il comprend de cette Parole de Dieu et à quoi elle nous appelle. Nous terminons par un temps de prière, avant de partager ce que chacun a apporté.

Vendredi 6 mars :

Le matin, rencontre avec les filles du deuxième Centre Social où j’interviens

Samedi 7 mars :

Nous terminons le cycle de ce trimestre de préparation au mariage des fiancés. L’ambiance est toujours aussi amicale et chaleureuse. C’est toujours une grande joie et un « rajeunissement » de partager l’amour naissant de ces fiancés, qui font mon admiration devant la fraîcheur de leur amour et leur volonté de s’engager, non seulement en couple et avec leurs deux familles, mais aussi dans l’Eglise et dans la Société : dans les quartiers, au travail et dans les différentes associations et organisations. Cela est un grand encouragement pour moi.

Dans la ville, il y a partout des constructions. La seule ville de DAKAR comprend avec sa banlieue plus de 7 millions d’habitants (pour 14 millions dans tout le pays), pour 2,3 % de la superficie. Cela est dû en particulier à la grande pauvreté du monde rural, aux très faibles possibilités de développement et de moyens pour gagner sa vie (emplois) dans les villages. Cela entraîne un énorme exode rural, pas seulement vers les villes et la capitale, avec toutes ses conséquences de délinquance et de violences, chômage, drogues, maladies..., mais aussi de fuite vers l’Europe avec tous les dangers de mort dans le désert ou en mer, ou d’esclavage en Lybie et ailleurs.

Mais en plus, on se demande d’où vient tout cet argent pour les immeubles qui sortent sans cesse de terre. De plus, on construit surtout des banques et des bureaux mais très peu de logements. Et ces logements coûtent très cher, ne sont pas accessibles à la majorité des gens qui continuent à habiter dans des taudis et supportent la promiscuité.

Dans les prisons et des hôpitaux, c’est la même chose. On construit de nombreux bureaux, on refait les murs avec des beaux tableaux, on met des carreaux par terre partout (la terre ne peut plus respirer), on achète des tas de motos et voitures (le Président s’en est plaint et a arrêté tout nouvel achat, les achats précédents dépassent 50 milliards de francs CFA),… mais les conditions de vie des détenus ou la prise en charge des malades ne s’améliorent pas et les moyens manquent toujours autant.

L’après-midi, nous tenons notre première réunion de Justice et Paix des religieux du Sénégal. Nous sommes tous plus ou moins impliqués et il y a beaucoup d’actions engagées à la base dans nombre de ces domaines. Nous sentons le besoin de coordonner les actions et d’approfondir les réflexions et les analyses pour attaquer vraiment les causes profondes des problèmes. Et avant d’agir auprès des autres, nous voulons d’abord nous mettre en cause et analyser nos propres comportements. Après le tour des actions menées, pour la prochaine réunion nous décidons de voir nos manquements par rapport à la Justice et la Paix dans nos propres communautés. Et ensuite de voir cette question au sujet de nos employés et de n os collaborateurs dans nos écoles, nos postes de santé et nos autres activités. Nous y analyserons les actions menées ainsi que les manques, les problèmes qui se posent et les solutions possibles.

Dimanche 8 mars :

C’est la Journée de la femme. Nous laissons de côté les manifestations et autres festivités : conférences, discours, soirées dansantes et manifestations qui ne changent rien aux conditions concrètes de vie des femmes. Nous tenons aujourd’hui notre rencontre trimestrielle de formation des catéchistes. Nous commençons par prendre un long temps pour écouter ces dames parler de leur vie et de leurs problèmes. Même si nous connaissons ces problèmes, il est important de les entendre à nouveau de la part de celles qui les subissent et de réfléchir ensemble à ce que nous pouvons faire pour changer les choses.

Puis nous abordons le 2ème thème de notre formation : « Jésus, le Vivant, nous fait vivre ». Nous cherchons ensemble comment mieux vivre et réussir notre vie ; comment faire mieux vivre les catéchumènes et ceux dont nous avons la responsabilité, et comment lutter contre toutes les forces de mort présentes dans notre Société. Nous évaluerons tout cela le trimestre prochain.

Dès mon retour à la Communauté, je prépare le compte-rendu de la formation d’aujourd’hui pour ne rien perdre d’important. Puis après un moment de repos le soir, je prépare les activités de la semaine. En plus des activités habituelles, je dois assurer une formation des jeunes religieuses sur l’écologie, la session des responsables de la Promotion Féminine, sur Justice et Paix, et les objectifs du développement durable et inclusif, l’Assemblée générale des Agents de la Santé, la Journée de solidarité à l’Hôpital, la rencontre de la Commission d’Action sociale, et une récollection des religieuses missionnaires franciscaines, sans oublier les Journées diocésaines de la Jeunesse.

Note finale :

à cause de la pandémie du coronavirus nous avons dû arrêter la plupart de nos activités. Je vous ai envoyés déjà un certain nombre de nos réflexions à ce sujet. Voici la situation au 20 avril : Les déplacements sont limités, et il faut porter un masque. Nous ne sommes pas confinés, mais les regroupements sont interdits et les activités très réduites, selon les possibilités et conformément aux réalités du pays, car les gens ont besoin d'aller travailler pour trouver à manger pour vivre. Pas question ici de télétravail, ni d’assurance sociale, sauf pour quelques privilégiés. L’état a dégagé le maximum d’argent possible et distribue de la nourriture à un million de familles nécessiteuses, ce qui fait la moitié de la population totale du pays. Les médecins et agents de santé font des merveilles avec les petits moyens qu’ils ont. Nous gardons l’espérance et vivons cela en paix Mais cela va avoir un impact très lourd sur la situation économique du pays. Les décès ne seront pas causés seulement par le coronavirus, mais surtout par la pauvreté

Pour moi, les visites en prison et à l'hôpital sont supprimées.  Cela me permet au moins de me reposer, mais je souffre beaucoup de ce que les prisonniers comme les malades hospitalisés n'aient pas de visite ni de soutien. Je pense aussi beaucoup à tous les groupes jeunes et adultes qui ne peuvent plus se retrouver, et toutes les familles séparées à cause de ceux qui sont « coincés » loin de chez eux. Les rencontres amicales me manquent beaucoup

Merci beaucoup pour vos encouragements, vos conseils et votre soutien. Je suis heureux de savoir que  ca se passe à peu près bien chez vous. Bon courage. Je pense bien à vous tous. Même séparés par les kilomètres, je me sens toujours très proche de vous.


Pour des écoles missionnaires et évangélisatrices au service des plus pauvres

Notre règle de vie est très claire et s’applique pleinement à cette question de l’éducation : « dans la fidélité aux intuitions de nos fondateurs, à ce qu’ils ont vécu et à la tradition vivante de notre congrégation, nous allons de préférence vers ceux qui n’ont pas encore entendu le message de l’Evangile ou qui l’ont à peine entendu, vers les opprimés et les plus défavorisés individuellement et collectivement… » (n° 12).

L’évangélisation des pauvres est notre but : voir Luc 4, 16-21. (n°8,4).

« Nous considérons comme tâches particulièrement importantes aujourd’hui l’apostolat auprès des jeunes dont la situation appelle plus que jamais des œuvres sociales et religieuses, et le service auprès des réfugiés, des immigrés et des marginaux » (18, 1)

Ce que notre fondateur Claude Poullart Des Places a vécu est aussi un chemin pour notre action, à condition de chercher à le vivre dans les conditions actuelles. Claude Poullart Des Places n’a pas fondé d’écoles en tant que telles, mais il a eu le souci de l’éducation des plus pauvres. D’abord dans sa propre communauté en formant « les pauvres écoliers » pour être des pasteurs pauvres, auprès des pauvres. Ensuite en ayant en particulier le souci des enfants savoyards venus à Paris ramoner les cheminées en profitant de leur petite taille, de manière à pouvoir gagner leurs vies, leurs familles ne pouvant pas les prendre en charge. C’étaient des enfants vivant dans des conditions très difficiles et loin de chez eux.

 

On pourrait voir aussi tout ce que le père Libermann a fait pour l’éducation y compris l’éducation des travailleurs à Paris, les marins etc…

 

Notre engagement dans le milieu scolaire aura donc comme but premier l’éducation des plus pauvres, pas seulement comme un moyen de gagner de l’argent pour faire vivre nos communautés. Que faire pour cela ? D’abord nous parlons bien d’éducation et pas seulement d’enseignement. Notre responsabilité c’est d’apporter une éducation globale pour faire grandir toute la personne humaine dans toutes ses composantes. Nous ne pouvons donc pas dans nos écoles nous contenter d’avoir une bonne réussite aux examens, même si cela est important et le premier but de l’école. Nous rappelons ici ce que dit le plan d’action sociale pour les religieux du Sénégal : 3.6.2.1.3. Nos institutions éducatives seront toujours inclusives, en faisant attention particulièrement aux plus faibles, aux émigrés, aux défavorisés, aux enfants handicapés physiques ou mentaux, aux cas sociaux. Nous essayerons d’affecter dans ces institutions, autant que possible, des religieux qui pratiquent le service de l’écoute et de l’attention à tous, particulièrement aux élèves en difficulté. »

Si nous ouvrons une école, la première chose bien sûr c’est qu’elle soit en bon état pour la sécurité des élèves, conforme aux normes et respectant les règlements fixés par le gouvernement des écoles du pays. Avec des enseignants formés et capables, pour lesquels on respecte les lois sociales et les conditions de travail de manière à offrir un enseignement le plus valable possible : 3.6.2.1.4. Dans les institutions dont nous avons le service de l’autorité, nous aurons un soin spécial pour nous conformer en tout à la juste législation du travail de notre pays par rapport à tous nos collaborateurs. »

Les premiers responsables des élèves ce sont les parents. Ils doivent avoir leur place dans l’école. Ils devront donc non seulement être consultés, mais avoir un pouvoir de décision dans la marche de l’école et ses orientations. Cela suppose des rencontres et des consultations régulières. On ne peut pas limiter le rôle de l’association des parents d’élèves à payer des cotisations pour la bonne marche de l’école. A ce sujet on veillera bien sûr à la bonne utilisation de l’argent pour éviter tout phénomène de corruption, de détournement ou de dépenses de prestige inutiles. On leur fera des comptes rendus réguliers de l’utilisation de cet argent. On sera donc très attentifs à ce que les élèves de milieux aisés et les élèves plus nécessiteux puissent vivre ensemble dans la paix et le respect mutuel. : 3.6.2.1.1. « Dans le domaine de l’éducation, nous sommes en faveur de l’éducation pour tous, spécialement des plus nécessiteux. Nous voulons chercher tous les moyens possibles pour rendre effectif ce slogan dont notre pays est encore si loin. Nous voulons aussi que là où notre éducation arrive aux familles plus aisées, elle éduque à un engagement en faveur des pauvres et à une société plus égalitaire ».

On ne se contentera pas de mettre en place les écoles formelles suivant les programmes officiels gouvernementaux. On cherchera à voir le type d’école le mieux adapté aux réalités du secteur où l’on se trouve, et les besoins des enfants spécialement les plus nécessiteux : 3.6.2.1.5. » L’éducation formelle n’arrive malheureusement pas à tous les secteurs de la société. Nous essayerons de nous introduire dans le secteur non formel afin que tous les enfants puissent obtenir et réaliser leur droit à l’éducation » : alphabétisation, écoles de brousses, écoles communautaires prises en charge par les parents, écoles mixtes : enseignement théorique et professionnel…Nous chercherons aussi à nous tenir au courant des recherches pédagogiques actuelles sur les nouvelles façons d’enseigner et d’éduquer.

Spécialement au niveau des jardins d’enfants, on donnera sa place à la langue pratiquée dans la région pour apprendre aux enfants d’abord à s’exprimer dans leur propre culture et à lire et à écrire dans leur propre langue pour bien connaître celle-ci. Et ensuite apprendre la langue officielle (français, portugais, anglais) comme une langue étrangère. Les expériences menées dans ce sens ont montré tout l’intérêt de cette façon de faire.

La présence d’enseignants et d’élèves musulmans dans nos écoles est une grande chance pour maintenir des bonnes relations entre chrétiens et musulmans. Mais aussi pour permettre l’évangélisation des musulmans qui le désirent, dans le respect de leur foi et de leur conscience. C’est-à-dire leur permettre de vivre les valeurs de l’Evangile selon leur foi, dans leur propre religion. 3.6.2.1.5,2 : « Nous aurons le souci de la formation humaine, morale et spirituelle des élèves musulmans, et chercheront à organiser des actions communes entre élèves chrétiens et musulmans ». Voir en pièce jointe des propositions d’éducation civique et morale des élèves musulmans. Cela permet aussi de mener des activités éducatives, libératrices et civiques menées ensemble. A ce sujet, ce qui est important c’est de permettre aux uns et aux autres de vivre ensemble des valeurs communes. On ne limitera pas les cours de morale aux seuls élèves musulmans pendant que les élèves chrétiens seront en catéchèse, mais on donnera cette éducation morale à tous. Pour la catéchèse des élèves chrétiens, elle se fera de préférence en paroisse, ensemble avec les autres enfants, pour leur permettre une intégration dans la vie de l’Eglise, et une vie sacramentelle communautaire, qui pourra se continuer après l’école.

On ne se contentera pas d’une éducation morale, mais on veillera à assurer une éducation civique qui ne se limite pas aux connaissances théoriques et aux simples règles de politesse et d’honnêteté, mais à créer un véritable esprit citoyen engagé. On sera spécialement attentif au véritable respect des droits humains, à Justice et Paix et au respect de l’Environnement qui font partie de nos valeurs spiritaines.

On veillera bien sûr au respect et à la mise en place des décisions actuelles de l’Eglise par rapport à la pédophilie. On mettra en place une éducation sexuelle adaptée aux différents niveaux (voir les pièces jointes). Que tous les établissements d’enseignement appartenant à la Congrégation aient leur propre politique distincte et leurs procédures comme recommandées dans les documents sur la Protection des Mineurs, 2016, 5.3 et le Guide Spiritain pour l`Education, 8.1.b.

Le fait d’avoir une école reconnue officiellement nous ouvre de nombreuses possibilités. Cela nous permet de participer aux journées pédagogiques et aux autres rencontres et formations organisées par l’Inspection d’Académie Scolaire. Pas seulement pour défendre nos écoles et profiter des possibilités offertes, mais pour créer des relations d’amitié. Et en participant à la réflexion et aux décisions, de travailler à l’évangélisation de tout le monde scolaire. 3.6.2.1.5,3 : » Nous chercherons une collaboration active avec les écoles publiques et privées non catholiques, pour une amélioration globale de l’éducation et une attention spéciale aux élèves les plus nécessiteux ou ayant des difficultés ». Cela nous permettra également de connaître et de soutenir les enseignants comme les élèves chrétiens présents dans les écoles publiques et privées non catholiques qui souvent ont des grands problèmes. 3.6.2.1.2. » Nous voulons aussi collaborer, toujours dans la perspective de l’éducation pour tous, à améliorer la qualité de l’enseignement public par une présence effective des religieux dans cet enseignement pour rejoindre toutes les couches populaires ». Il est important que certains de nos frères aient les diplômes officiels pour être engagés dans les écoles publiques. Engagés dans une Eglise locale et dans la société, nous ne pouvons pas nous contenter d’avoir des écoles catholiques qui fonctionnent bien, sans avoir le souci des autres écoles, des autres professeurs et des autres enfants.

Une école demande un certain nombre de moyens. Nous avons besoin d’aides extérieures, en particulier pour la construction et l’aménagement de ces écoles. Mais on veillera à ne pas continuer à dépendre en permanence de l’extérieur. Au contraire, on cherchera le plus rapidement possible de compter, autant que possible, sur nos propres forces. Des activités comme un jardin scolaire ou un petit élevage sont importants dans ce sens. Elles sont possibles même en ville où on ne dispose pas d’autant d’espace. Par exemple en pratiquant la culture sur table. Le but ne sera pas seulement de gagner de l’argent mais à partir de là, de former à un véritable respect de la création. Et également de travailler au reboisement et à la formation des élèves pour de nouvelles cultures avec de nouvelles semences, de nouveaux types d’élevage et de nouvelles techniques, sans oublier la fabrication de compost, l’assolement etc…. On orientera les élèves vers des activités manuelles et professionnelles.

Cette action pourra être menée également en dehors de l’école, au niveau de la paroisse avec des jeunes non scolarisés. On inclura un apprentissage minimum à la gestion et au calcul. On verra comment ces jeunes peuvent participer, même si c’est d’une manière limitée, à l’économie de la famille. Et ne pas utiliser l’argent gagné, seulement pour satisfaire leurs besoins personnels : loisirs etc. En secteur rural, cela pourra se faire sous formes de champs communautaires, chacun ayant sa parcelle pour son engagement et sa formation personnelle.

Comme cela se fait déjà avec des enfants vivants dans la rue, on cherchera à orienter les enfants non scolarisés ou ayant quitté l’école, vers des artisans pour y apprendre un métier. On cherchera bien sûr pour cela des artisans ayant un souci éducatif et on les soutiendra dans ce sens, en même temps que l’on suivra régulièrement les jeunes placés chez eux.

Nous aurons le souci d’évaluer régulièrement la mise en pratique réel de ce document, spécialement en début en début et en fin d’année scolaire. N.B. Lire attentivement l’exhortation sur les jeunes Christus vivit N° 220 à 224 : “L’école est sans aucun doute une plate-forme pour s’approcher des enfants et des jeunes. Elle est le lieu privilégié de promotion de la personne, et c’est pourquoi la communauté chrétienne a toujours eu une grande attention envers elle, soit en formant des enseignants et des responsables, soit en instaurant ses propres écoles, à tous les degrés. Dans ce domaine, l’Esprit a suscité d’innombrables charismes et témoignages de sainteté. Cependant l’école a besoin d’une autocritique urgente, si nous constatons les résultats de la pastorale de beaucoup d’entre elles, une pastorale centrée sur l’instruction religieuse qui est souvent incapable de susciter des expériences de foi durables. De plus, certains collèges catholiques semblent être organisés seulement pour leur préservation. La phobie du changement fait qu’ils ne peuvent pas tolérer l’incertitude et qu’ils se replient face aux risques, réels ou imaginaires, que tout changement entraîne. L’école transformée en “bunker” qui protège des erreurs “de l’extérieur”, est l’expression caricaturale de cette tendance. Cette image reflète d’une manière choquante ce que beaucoup de jeunes éprouvent à la sortie de certains établissements éducatifs : une inadéquation insurmontable entre ce qu’ils ont appris et le monde dans lequel ils doivent vivre. Même les propositions religieuses et morales qu’ils ont reçues ne les ont pas préparés à se confronter avec un monde qui les ridiculise, et ils n’ont pas appris comment prier et vivre leur foi d’une manière qui puisse être facilement soutenue au sein du rythme rapide de cette société. En réalité, une des plus grandes joies d’un éducateur est de voir un étudiant se constituer lui-même comme une personne forte, intégrée, responsable et capable de donner.” (Christus Vivit, Exhortation Apostolique Post-Synodale aux Jeunes et a Tout le Peuple de Dieu. no. 221)

Nous voulons mettre en place des écoles favorisant « la croissance plus que la performance, la bienveillance plus que la concurrence, l’émerveillement plus que la fascination, la réussite globale de la vie présente et future plus que les diplômes » 

PS : Note sur la MORALE

Comment former au jugement et à la vie morale dans un contexte de pertes des valeurs morales, de diversité des cultures, de multiplicité des lieux d’apprentissage, de la perte d’autorité des parents et des enseignants, d’influence croissante des réseaux sociaux et des médias numériques ? Quelle pédagogie morale mettre en œuvre dans cet environnement inédit qui rend plus délicate la tâche éducative ?

Quel peut être le rôle de la tradition chrétienne ? La Bible est certainement une ressource essentielle, mais elle n’est pas un livre de morale. C’est une expérience de rencontre avec le Christ et son message évangélique qui rend le sujet libre et responsable. En même temps, la place de la communauté croyante est essentielle. En particulier la participation des élèves à la vie de leur CEB/CCB de quartier ou de village

 La vocation : chacun est invité à répondre à l’appel de Dieu. D’où,la nécessité que les différents élèves, éducateurs et parents réfléchissent et travaillent ensemble. Sans oublier l’importance de la contemplation et d’un regard d’émerveillement et d’espérance sur les jeunes, qui fait partie de l’éducation morale.

Et aussi apprendre que tout homme est mon frère, face au repli individualiste ou ethnique, souligner l’importance des témoins capables de faire voir quelque chose de l’absolu de Dieu, penser la vie morale comme un chemin sur lequel on avance lentement, susciter une éducation intégrale qui aide à construire la communauté et la société.

Pour continuer la réflexion :

L’expérience d’une école salésienne au Maroc dirigée par un prêtre, mais où les enseignants sont musulmans et le programme (qui comprend l’étude de l’islam) est imposé par l’éducation nationale. «?L’établissement donne pourtant le témoignage d’une authentique présence d’Église dans le monde musulman par l’accueil, le respect des personnes, l’initiation des élèves à la culture, une manière chrétienne d’enseigner (…) l’exemple de l’école salésienne de Kénitra montre bien que, pour l’Église, ce qui désormais caractérise essentiellement l’école catholique, ce n’est plus le nombre de baptisés qu’elle compte en son sein, mais le témoignage de sa communauté éducative, qui est appelée à interpeller la société en mettant l’Évangile en pratique dans la vie scolaire de tous les jours.?»

  • Voir le document de Vatican 2 sur l’éducation (à nous demander)


Nos actions en temps de pandémie

(synthèse des réponses des religieux au questionnaire du 25-2-21) :

1-Par rapport à la pauvreté :

Quelles nouvelles formes de pauvreté et quelle aggravation de la situation économique constatons-nous actuellement autour de nous, depuis l'augmentation de la Covid19 ?

  • Aggravation du chômage créant de nouveaux pauvres

  • Travailleurs du secteur informel qui voient leurs ressources financières en baisse

  • Pillage des biens d’autrui qui exprime une certaine pauvreté matérielle

  • Manipulation des consciences par les médias

  • L’ignorance, la mauvaise compréhension de la démocratie,

  • L’installation de la violence

  • Carence d’éducation de base

  • Relativisme

  • Les gens souffrent : au niveau de l’école certains ne peuvent payer leur reliquat et même les scolarités de l’année en cours.

  • Le secteur informel en diminution : les femmes avec le petit commerce surtout les vendeuses de petits déjeuners ont été empêchées de vendre dans les structures tant au dispensaire qu’au niveau des écoles.

  • Plus précisément, par rapport à la pauvreté, la majorité des gens vive au jour le jour ; du coup la nouvelle forme de pauvreté c’est que tu es en plein forme mais tu ne peux rien faire. Tu tournes en rond dans la maison donc tu ne peux pas gagner ton pain. Il y a beaucoup qui ont perdu leur travail ; en plus ils sont dans des locations et les locateurs les mettent dehors. C’est trop triste.

  • L’Economie est malade à cause de l’arrêt du travail dans tous les domaines.

Qu'est-ce que nous-mêmes et notre communauté avons pu faire face à cette situation ?

  • écoute des situations d’angoisse des parents en difficultés

  • la prière, la sensibilisation par rapport à l’existence de la maladie, les mesures barrières, l’importance du vaccin, etc.

  • un moratoire a été accordé aux parents qui ont eu du mal à payer la scolarité

  • distribution de denrées à des parents d’élèves et enseignants affectés par les conséquences de la covid

  • le maintien des salaires du personnel

Nous avons permis de reprendre le petit déjeuner en dehors des murs des structures tant au niveau dispensaires que l’école (celle-ci la permission est le matin avant la rentrée.)

Nous sommes appelées à être attentive aux cris des pauvres :

  • Avoir la compassion de ceux qui ont perdu un des membres de leur famille et ceux qui ont perdus leur travail et leur maison à cause de l’inondati

  • Avoir pitié de celui qui vient frapper à notre porte.

  • Porter le monde entier dans nos prières.

Quels appels ?

Nous favorisons : la compréhension des gens, l’écoute ça ne veut pas dire qu’on accepte tout mais les aider à se discipliner.

Nous sommes tolérantes dans le retard des paiements des scolarités ce qui a permis de maintenir les effectifs.

Partage financier et matériel avec les personnes en difficultés.

2. Par rapport à nos activités paroissiales et communautaire

2.1. Quelles sont les activités que nous n’avons pas pu mener à cause du coronavirus et que nous regrettons vivement ? (Le but de cette question est la connaissance de la réalité et combien le coronavirus nous limite).

  • Les activités de l’UDR (Union des Religieux)

  • Journée de la vie consacrée

  • Pèlerinage des enfants, des lycéens, des adultes

  • JMJ

  • La catéchèse non achevée pour une meilleure préparation aux sacrements

  • Activités paroissiales : mouvements d’action catholique (enfants, jeunes, adultes, femmes)

  • Rencontres internationales des congrégations

  • Sessions de formation Mater Christi : professes temporaires, RC, etc

  • Célébrations eucharistique en présentiel

Spécialement à Keur Massar, chez les sœurs de Saint Joseph : Au niveau de notre paroisse

  • Nous sommes engagées dans les activités mais plus à la catéchèse. Quand nos Evêques nous ont demandés de tout arrêter devant le risque de contamination, jusqu’à nouvel ordre, nous l’avons respecté mais c’était très compliqué. En fait, nous étions en pleine préparation au baptême : les catéchumènes qui ont répondu à l’appel décisif et qui ont commencé les scrutins n’ont pas été baptisés à Pâques. Il fallait attendre le communiqué de reprise des activités pour tout réorganiser : le Baptême, les retraites pour la confirmation et la première communion ; faire des révisions avant les sacrements, les inscriptions et réinscriptions pour l’année 2020-2021.

  • Le manque de célébration des messes dans notre paroisse a laissé un grand vide mais le secrétariat (ou travaille l’une de nous) a continué à travailler quand bien même les gens venaient peu nombreux pour demander des messes. Arrivé un moment, ceux qui passaient c’était juste pour partager leurs soucis et leur peur de la durée de Coronavirus et de notre avenir. Ils disaient que l’Eucharistie leur manque beaucoup même s’ils suivaient les Messes à la Télévision.

2.2. Avons-nous trouvé des solutions pour contrecarrer ce manque d’activités ?

  • Décentralisation des rencontres par zone

  • Retour aux activités ou travaux manuels, au jardinage, sport,

  • Plus de temps accordé à la prière, aux célébrations communautaires, messes suivies à la télévision

  • Se former à l’outil informatique ;

  • Poursuite de certaines activités en ligne : cours pour rattraper l’année scolaire : télé-école, plateforme

  • Améliorer le mode de travail en ligne qui va toujours nous accompagner, booster le télétravail

  • Participer aux video-conférences

  • Discerner les situations par rapport à la fidélité au charisme et pas seulement considérer l’aspect financier

  • Etre créatives par rapport aux alternatives dans les œuvres missionnaires

Au niveau de notre communauté

Nous avons un Atelier de Couture saint Joseph qui fonctionnait difficilement depuis le Coronavirus et un moment est arrivé ou on ne pouvait plus faire face aux dépenses donc on était obligé de mettre le personnel au chômage technique pendant deux mois. Ensuite, nous avons repris tout doucement à la demande du personnel parce qu’ils s’ennuyaient à la maison sans rien faire.

En fait, notre communauté a pu faire face à cette situation grâce à une organisation interne pour remplir la journée, surtout pour celles sont à la maison parce que les écoles sont fermées. Elles ont fait le jardin, le sport, la détente ensemble le soir, communiquent avec les autres sœurs, suivent ensemble la messe à la télévision et prière ensemble matin et soir plus déployées…

A Simbandi balante

Pour la fête patronale nous allons voir en conseil paroissial (s’il existe) comment procéder ainsi que la poursuite du synode avec les linéamentas.

Pour le pèlerinage de Temento : certaines CEB de notre paroisse garde ce dimanche pour faire leur pèlerinage dans leur village avec les mesures barrières.

3. Quelles sont les autres activités pastorales ou sociales que nous pouvons faire malgré le coronavirus ?

  • L’école, les messes en présentiel, débats virtuels, wébinaires,

  • Autour de nous, il y a quelques personnes qui frappent à notre porte pour nous demander de l’aide pour nourrir les enfants. Nous avons partagé avec eux le peu que nous avons.

Les activités pastorales et sociales que nous pouvons faire : Nous sommes appelées à être attentive aux cris des pauvres :

  • Ecoute de ceux qui en ont besoin.

  • Apporter la communion aux malades

  • L’Eglise a acheté deux pompes à ceux qui ne peuvent pas en payer, pour pomper l’eau dans leurs maisons inondées par la pluie.

  • Caritas de la paroisse aussi a aidé les gens selon les besoins.


Devenir Acteur

Devenir Acteur

La base de notre action, ce sont la vie de Jésus Christ, la Parole de Dieu, l'enseignement social de l'Eglise, les lois et les différentes conventions régionales et internationales signées par le pays.

Un nouveau défi : les 17 Objectifs de développement durable (ODD). Le 25 septembre 2015 l’Assemblée plénière de l’ONU a accepté l’Agenda 2030 pour un développement durable.

Notre action est fondée sur la foi et l'amour, en union avec tous les hommes de bonne volonté. Nous nous engageons à promouvoir et à défendre les droits humains, comme une façon de nous attaquer aux causes structurelles de la pauvreté et de l’injustice. Le but de notre engagement est de transformer la société, et de nous mettre ainsi au service du Royaume.

Notre charte : les béatitudes

Organisation

  • Un délégué justice et paix dans chaque communauté de base (CCB), mouvement ou association paroissiaux actifs.Ces différents délégués forment le comité paroissial justice et paix

  • Les commissions diocésaines regroupent les comités paroissiaux. Elles sont animées et coordonnées par une commission nationale

Les niveaux d’action : Contacts personnels, visites des familles et des quartiers, enquêtes, réunions (pour décider, suivre et évaluer les activités) sessions de formation, analyse de ce qui se passe au niveau local et national, à la lumière de l'Evangile, publications de déclarations et documents, manifestations (journées de la paix, marches pour la justice)

Comment agir ?

Notre engagement demande beaucoup d’humilité, mais aussi de discrétion. Par exemple pour régler les problèmes de manque d’entente dans les quartiers ou les difficultés dans le mariage.

Cela demande aussi l’impartialité par exemple, pour toutes les questions qui concernent l’engagement citoyen dans la société civile, et surtout la politique. Et aussi…

Etre juste et vrai

Etre courageux. Laisser la peur.

Agir sur les causes des problèmes.

Consoler, guérir, soutenir.

Garder les secrets.

Parler pour défendre les gens (plaidoyer).

Agir avant que les problèmes n’éclatent (il vaut mieux prévenir que guérir) : éducation, conseils…

Utiliser un bon langage et être respectueux (pas de violence ni de solutions de force). Toujours chercher la paix et la réconciliation.

Bien préciser le but que l’on cherche. Chercher les meilleurs moyens pour atteindre ce but. Se renseigner des 2 cotés pas d’un seul.

Se former. Accepter les différences.

Etre convaincants : chercher les meilleurs arguments.

Agir avec tous. Chercher pour chaque cas les personnes qui peuvent aider.

. Cet engagement demande beaucoup d’humilité et de courage, mais aussi de discrétion. Par exemple pour régler les problèmes de manque d’entente dans les quartiers ou les difficultés dans le mariage. Cela demande aussi l’impartialité par exemple, pour toutes les questions qui concernent l’engagement citoyen dans la société civile, et surtout la politique.

Les moyens : Tous ceux qui sont disponibles : contacts personnels, visites, réunions et débats, affiches, théâtre, chants, annonces à la radio…Travailler avec les autres ONG et Associations. Contacter leurs responsables.

 

La planification nous aide à être plus précis dans nos efforts et plus efficaces dans notre collaboration avec les gens. C’est pourquoi il nous faut faire un plan stratégique et prévoir un mécanisme pour en assurer la réalisation. Les questions suivantes et les réponses que nous y apportons aident grandement à réaliser un tel plan avec succès : pourquoi, comment, où et quand ? Quelles personnes et quelles ressources seront disponibles pour sa réalisation ? Qui fait quoi, quand le fera-t-il, et avec qui ? Par la suite, il sera important de faire une évaluation et d’assurer un suivi des décisions prises.

 

Chercher les causes du problème : Souvent, nous sommes tellement occupés à répondre aux besoins « immédiats » que nous devenons incapables de poser les bonnes questions pour libérer les personnes, en découvrant les vraies causes du problème. Il faut commencer par poser la question : POURQUOI CECI ARRIVE-T-IL ? Ce n’est que lorsque nous connaissons la cause du problème sur lequel nous voulons agir, que nous pouvons commencer à planifier ce qu’il faut faire, et voir les changements nécessaires pour transformer la situation. Seul ce processus mènera à un réel changement de la situation.

 

 

La méthode de travail :

Comme pour tous les Mouvements d’Action Catholique, la méthode de travail est : VOIR – JUGER – AGIR.

Comment tenir les réunions Justice et Paix ?

Préliminaire :. On commence par faire la liste des injustices, manques de paix et de respect de la Création dont nous sommes témoins autour de nous.

1° Réunion : Action

  1. voir : On choisit un seul exemple parmi toutes les injustices qu’on a trouvées : une chose précise et concrète, qui nous touche directement et sur laquelle nous pouvons agir. On en cherche les causes et les conséquence

  2. Réfléchir à partir de la Parole de Dieu : On se demande-que nous dit la Parole de Dieu et l’enseignement de l’Eglise sur cette question ?-si Jésus était là, que ferait-il (à partir de ce que nous savons de sa vie) ?

  3. Agir : qu’allons-nous faire, nous-mêmes, avec les petits moyens que nous avons, pour enlever cette injustice et mettre la paix ? Avec quelles personnes (chrétiennes ou non) allons-nous agir ?

2° Réunion : Evaluation

  1. Qu’avons-nous fait ? Nous l’expliquons le plus complètement possible.

  2. Quels changements cela a amené dans le cœur et dans la vie des gens ? Changements de mentalité (les idées) et changement de vie (les comportements)

  3. En quoi le Royaume de Dieu a grandi par notre action : Le Royaume de Dieu est un Royaume de justice et de paix, de vérité et de respect, d’amour et de pardon : A chaque fois que nous faisons grandir la justice, la paix, l’amour, le pardon, le respect, la vérité et la joie, le Royaume de Dieu grandit.

  4. En quoi notre action a-t-elle continué le travail de Jésus ?

  5. Comment allons-nous continuer notre action pour la rendre meilleure et en faire profiter davantage de gens ?

N.B. Si nous n’avons rien fait, pourquoi ? (Action trop difficile, mal préparée, paresse, manque d’entente…). Comment allons-nous commencer ?

3° Réunion :

On choisit un autre problème et on suit le programme de la 1° réunion. La réunion suivante, on fait l’évaluation (comme à la 2° réunion), etc.

Nous cherchons des gens intéressés dans les autres groupes et paroisses pour qu’ils commencent aussi leur action pour la justice, la paix et la sauvegarde de la création.

NB : Aux grandes circonstances : temps forts liturgiques, grandes rencobtres, nous ne manquerons pas de célébrer ensemble ce que nous avons fait et vécu.

Comment travailler dans les comités JPIC ?

L’année dernière, nous avons cherché à mettre en place les Commissions dans chacune de nos paroisses. Cette année, nous avons élaboré des plans d’action. Mais il nous reste à voir maintenant : comment mettre en pratique ces plans d’action. Car trop souvent nous en restons à la théorie et aux idées générales.

Dans une paroisse, la Commission de Pastorale sociale a décidé comme action pour le mois de mars d’aider les malades. C’est une très bonne idée, car il ne suffit pas d’aller donner de la nourriture ou de l’argent aux malades. Il faut lutter contre les causes des maladies et agir pour que les gens soient en bonne santé.

L’action prévue a été expliquée à tous les paroissiens au moment des annonces. Ce qui est absolument nécessaire. Ce ne sont pas les seuls membres de la Commission qui doivent agir, c’est tout le monde. Ce sont tous les chrétiens qui doivent chercher à aimer leurs frères comme Jésus.

Ensuite, cette action a été discutée en CEB ce qui est normal. C’est la CEB qui est la base de la vie chrétienne, comme l’indique son nom : « Communauté Ecclésiale de Base ». Mais tout de suite, les problèmes se sont posés.

Pourquoi ? Parce qu’on s’est contenté de choisir un thème d’action, sans préciser les actions concrètes à réaliser, les méthodes à utiliser, les moyens à notre disposition, les personnes ressources sur qui nous appuyer, etc…

Donc, on est resté à la théorie, sans pratique et sans passage à l’action.

Les gens ont dit : On veut bien nettoyer nos cours et la rue devant nos maisons, mais où va-t-on mettre les saletés ? Si on va les jeter sur le tas d’ordures, on ne fait qu’augmenter la pollution.

On veut bien nettoyer les caniveaux, mais dès le lendemain les gens vont recommencer à y jeter leurs ordures parce qu’ils ne sont pas éduqués.

Nous, les chrétiens, nous sommes trop peu nombreux. Même si nous nettoyons nos maisons, les autres ne vont pas le faire.

C’est à toutes ces questions qu’il aurait fallu d’abord réfléchir en Commission pour proposer des moyens d’actions précis :

Comment mobiliser notre quartier ? Par exemple, pour cela, passer par le chef de quartier et les autorités locales, contacter les différentes associations du quartier, en particulier les jeunes : ASC….

Où trouver les outils nécessaires pour cela, tout en utilisant ceux que nous avons déjà.

Sur quelles personnes influentes du quartier nous appuyer pour faire comprendre aux gens l’importance de cette action ? Quelles méthodes utiliser pour les convaincre ? Et d’abord que chacun des membres de la CEB en comprenne l’utilité et en parle à ses voisins.

Qui va contacter les services de voirie et de nettoyage, pour venir enlever les ordures ? Etc…

Le même problème s’est posé dans un autre comité « Justice et Paix ».

Un de leurs membres a été mordu par un chien. Ils ont alors décidé de lancer une action contre les chiens errants. C’est une bonne idée, qui est partie d’un problème concret qui s’est posé dans la Communauté.

Mais la Commission s’est contentée de dire aux annonces paroissiales : « Ce mois-ci, nous allons lutter contre les chiens errants ». Elle n’a pas prévu comment expliquer l’importance de cette action dans les réunions de CEB ou de Mouvements : comment faire pour responsabiliser les autres personnes, avec qui agir, quels moyens utiliser, etc…Par exemple, contacter les chefs de quartier, les imams, le service vétérinaire…

Les gens ont dit : « On veut attraper ces chiens, mais qu’est-ce qu’on va en faire ? Est-ce que nous n’aurons pas des problèmes ? » ... Et ils n’ont rien fait. Une bonne idée est restée lettre morte. C’est vraiment très dommage ! Il va donc falloir améliorer nos façons de travailler.

Nous n’agissons pas seuls. Nous nous engageons avec ceux qui ont des responsabilités et une influence dans la société : les chefs et les marraines des quartiers, les imams, les associations de jeunes et de femmes, les mairies, les syndicats et les partis politiques. Nous travaillons avec les maisons de justice et les boutiques de droits.

Nous cherchons à mettre le maximum de personnes à l’action, en utilisant tous nos contacts et nos relations. Pour certains, la lutte pour la Justice, la Paix et le Respect de la Création ce serait faire des conférences et mener des grandes actions. En fait c’est d’abord dans les petites choses de la vie de tous les jours, avec ceux qui nous entourent, dans la famille, le quartier et au travail, que nous pouvons faire grandir la justice et la paix, et respecter notre environnement. Mais il faut être convaincu et décidé pour cela.

Pour qui agir ? C’est à chaque comité de voir les problèmes là où ils sont, mais aussi les possibilités d’action et les moyens d’agir à leur portée. Quelques exemples : les violences faites aux femmes et aux jeunes filles, les enfants mendiants (talibés) et dans la rue, les enfants travailleurs, les jeunes chômeurs, les drogués…Et aussi les grèves dans les écoles et les universités, le coût des loyers, l’alcool, la corruption, les migrants, et toutes les autres souffrances et tristesses qui se présentent au fur et à mesure.

Nous participons aussi à des actions plus importantes : par exemple le contrôle des sociétés minières (action ITIE, Publiez ce que vous payez…) ou les élections, la messe en place de la décentralisation (Acte 3…), , les problèmes fonciers,…

Les différentes actions Justice et Paix doivent se mener d’abord à la base, dans les communautés chrétiennes de quartier, les CEB. Il ne s’agit pas de faire des choses extraordinaires mais d’agir dans ce que l’on vit. Justice et Paix concerne toute la vie, elle se vit dans les choses concrètes de tous les jours, dans de petites actions quotidiennes. Ce dont il s’agit c’est d’abord d’acquérir un état d’esprit, une sensibilité à l’injustice, pour ne pas pouvoir l’accepter et pouvoir réagir. Ensuite voir tous les problèmes à la lumière de l’Evangile mais aussi en rentrant au plus profond de notre cœur pour rejoindre nos désirs profonds que nous pourrons partager avec les autres car ce sont les mêmes. C’est pour cela que dans nos CEB nous avons décidé de consacrer une réunion entière chaque mois à la vie du quartier pour voir ce que nous pouvons faire. Ce qui ne nous dispense pas de lutter également contre les injustices dans nos paroisses et dans notre Eglise

Un exemple : le soutien des personnes qui se droguent : Nous avons pris contact avec l’association Soppi Djikko, qui nous a assuré un temps de formation. Avec une autre association, Bokk Yakaar, nous préparons une série d’émissions à la télévision sur cette question. Mais comme toujours, il va falloir agir sur les causes : Pourquoi les gens se laissent–ils entraîner dans la drogue ? Pour certaines personnes très pauvres, c’est un moyen de gagner leur vie : tant qu’on ne les aidera pas à sortir de la pauvreté, ils continueront. Et de même pour les jeunes au chômage et sans espoir qui se droguent pour oublier leurs problèmes. Tant qu’ils ne pourront pas recevoir une bonne éducation et trouver du travail, ils continueront. Les jeunes de la rue nous disent : » j’ai besoin de me droguer pour avoir le courage d’aller voler ». Tant qu’ils ne seront pas sortis de la rue, ils se drogueront, quelles qu’en soient les conséquences. C’est donc d’abord à ce niveau que nous devons agir, en impliquant le maximum de personnes.

La formation : C’est absolument nécessaire pour toute action : D’abord savoir ce qu’est un comité JPIC et les moyens d’action à notre disposition. Pour cela, organiser une formation de base.

Plus précisément, étudier le problème concret sur lequel nous voulons agir, en faisant appel aux personnes compétentes que nous connaissons.

Une formation à la Non-violence évangélique active est aussi nécessaire.

 

POUR ALLER PLUS LOIN : FORMATIONS


Réunion de la commission d’action sociale des religieux (28-11-2020)

Nous avons d’abord pris un temps de prière à partir de l’Evangile Dieu (Luc 4,16-21 : L’Esprit de Dieu…m’a envoyé annoncer la Bonne Nouvelle de l’Evangile aux pauvres…). Puis chacun s’est présenté avec ses engagements dans la société et dans la vie religieuse. Dans un deuxième temps, à partir de ces différentes interventions, nous avons tiré un certain nombre de réflexions par rapport aux activités sociales, avant d’en tirer quelques conclusions pour l’Assemblée Générale des supérieurs (voir ci-dessous). Enfin, nous nous sommes demandé comment nous vivons ce temps de pandémie et les actions à mener.

Réunion de la commission d’action sociale des religieux(28-11-2020)

Les religieuses sont organisées et travaillent beaucoup. Mais elles travaillent surtout à l’intérieur de leur congrégation ou de la paroisse. Cela ne permet pas de lancer des activités plus larges dans la société. Cela décourage les laïcs, en particulier les jeunes qui travaillent avec nous.

Tout au long de l’année, il y a un certain nombre de journées mondiales : journée mondiale des handicapés, des migrants, le dimanche des pauvres, la journée mondiale de la paix le 1er janvier avec une lettre du Pape, toujours très importante, etc. Mais cela n’est pas pris en compte dans nos communautés et dans nos paroisses. On se contente au mieux d’une intention à la prière universelle, ce qui est bien sûr absolument insuffisant. Il serait important au moins d’accueillir les personnes concernées avec beaucoup de respect. Et de les écouter, pour connaitre leurs problèmes et les solutions qu’elles proposent elles-mêmes. Et si possible, leur offrir un repas, ou au moins quelque chose à emporter. Ainsi, la paroisse Saint Pierre a organisé un repas de 300 personnes pour le dimanche des pauvres, mais en simplifiant la façon de faire : en distribuant des repas déjà prêts. Chaque année, la communauté Sant Egidio organise une marche de la paix le 1er janvier, mais malheureusement les catholiques n’y participent pratiquement pas. Il y a là une réflexion importante à faire.

De même, dans certaines prisons, on se contente d’aller prier. Sant Egidio travaille avec les jeunes en prison au Fort B. par des visites et l’écoute de tous ceux qui le veulent, ce qui est très important. Et aussi par un apprentissage à différents métiers et une inscription à la sortie dans des écoles professionnelles ou dans les ateliers et un suivi de leurs familles. Et ils organisent un repas au moment de Noël ouvert à tous. L’association Nazareth des maristes travaille dans le même sens auprès des enfants dans la rue. Depuis plusieurs années, l’aumônerie de la prison de Rebeuss cherche à réfléchir et agir avec des avocats, avec des juges et avec l’Observatoire des prisons, pour chercher des solutions aux nombreux problèmes qui se posent aux prisonniers.

Tout le monde fait du social. Il faudrait coordonner les activités dans les différents domaines. Et aussi travailler en collaboration avec les autres commissions, en particulier la commission enseignement et la commission santé, pour qu’ils développent cette dimension sociale, et des actions pour la justice et pour la paix.

Cette action sociale est importante : « Pour moi, j’accompagne des personnes qui vivent avec le Sida. Ce qui est important, c’est de créer d’abord un esprit d’accueil, de respect et de partage pour que les personnes acceptent leurs problèmes et leur maladie. Et aussi pour qu’ils ne soient pas renvoyés par leur famille ou stigmatisés «.

Pour les départs clandestins en pirogues. Très souvent ce sont les parents qui se cotisent et poussent leurs enfants à partir, en espérant qu'ils auront un bon travail en Europe et pourront leur envoyer de l'argent en retour. Les émigrés qui viennent en congés aussi bien que les touristes qui viennent en vacances, donnent une idée absolument idyllique de l'Europe. Et ce que l'on montre dans les media : belles maisons, belles voitures, loisirs, argent à gogo, tout cela n'arrange rien. 

Il est important de soutenir les actions menées pour donner du travail sur place aux jeunes. Mais cela ne suffit pas. Ce qu'il faut c'est éduquer et former les jeunes, les conscientiser et les motiver par une véritable formation civique qui leur fasse aimer leur pays. Et qu'ils cherchent à travailler sur place au lieu de partir clandestinement en Europe par la mer ou le désert, avec tous les risques que cela comporte. Et ensuite les accompagner dans leurs efforts.

Car beaucoup de jeunes sont exploités dans leur travail : les apprentis ne reçoivent rien, les travailleurs sont mal payés et ne sont pas respectés. Pour trouver du travail, il faut d’abord que tu acceptes d’être bénévole. Et quand tu as fini une année, on te renvoie pour prendre un autre bénévole au lieu de te titulariser, alors qu’il y a une place à occuper. Ce qui guide en premier les sociétés c’est la recherche de l’argent et le profit. C’est contre cette mentalité qu’il faut lutter, et avoir davantage de respect des jeunes. Beaucoup de travailleurs âgés ne veulent pas partir à la retraite, et donc ils occupent des places que les jeunes ne peuvent pas recevoir. Il est très important de parler de ces choses-là autour de nous dans les contacts personnels et aussi dans les réunions des différents groupes dont nous faisons partie pour sensibiliser à plus de justice sociale. En parler avec les enseignants. Et avec les journalistes que nous connaissons. Demander aux émigrés quand ils viennent en congé de dire vraiment les problèmes et les souffrances qu’ils rencontrent. De convaincre les parents que la solution n’est pas d’envoyer leurs enfants en Europe pour les aider plus tard. Il serait aussi important de travailler avec la direction des œuvres et les différents mouvements pour sensibiliser ces jeunes. Mais aussi pour les aider à s’organiser en acceptant de faire des petits métiers, ou de travailler dans l’informel pour commencer. Il faudra insister auprès des jeunes catholiques pour qu’ils en parlent à leurs camarades musulmans pour que le message puisse passer partout, et descendre à la base dans les contacts personnels.

Réunion de la commission d’action sociale des religieux(28-11-2020)

Pour l’éducation

La grosse question actuellement est celle de l’émigration clandestine des jeunes, avec le grand nombre de morts que cela entraîne. Les causes sont nombreuses et il est important de mener une réflexion globale à ce sujet. Que l’on collabore davantage avec l’enseignement public et les autres écoles privées pour un enseignement plus adapté aux besoins du pays, et qui prépare à trouver plus facilement un emploi. Que l’on limite la course aux diplômes et la promotion personnelle qui pousse à dépasser les autres et à obtenir les meilleures notes, pour apprendre à mieux travailler ensemble. Mais la cause n’est pas seulement le chômage. En particulier, il faudrait développer dans nos écoles le sens civique et l’amour du pays.

Ce dont on parle beaucoup actuellement ce sont les coups et brimades, les morts dans les daaras et l’obligation d’aller mendier et de rapporter une somme minimum d’argent. Cela touche directement les droits de l’enfant sur lesquels nous pouvons nous appuyer. Ce n’est pas nouveau et c’est une question très délicate car elle touche directement aux confréries de notre pays. Il faudrait trouver les moyens de partager notre pratique où les enfants restent dans leur famille et vont à la catéchèse en paroisse, pour que les enfants musulmans soient formés de la même façon dans les mosquées de leur quartier, tout en continuant d’habiter chez leurs parents.

Plus largement, il faudrait développer une véritable éducation à la non- violence, et nous former nous-mêmes à ce niveau, pour lutter contre les phénomènes de violences qui se développent de plus en plus dans les différents secteurs de la société. Là aussi, il serait important de connaître et de collaborer avec les boutiques de droit et les maisons de justice dans chacune des communes où sont établies nos communautés.

Pour la santé

Nos responsables sont inquiets de l’augmentation des cas positifs au coronavirus, suite à un manque de respect des précautions et gestes barrières. L’Eglise a montré son engagement dans ce domaine. Mais il est essentiel que nous religieux avec les autres chrétiens nous ayons le souci de faire réfléchir à leur comportement les autres personnes avec lesquelles nous sommes en contact.

L’état a prévu une aide pour les handicapés. Mais beaucoup l’ignorent et n’en profitent pas. Nous pouvons les aider à obtenir leur carte « d’égalité de chance » et la bourse de sécurité familiale pour les familles nécessiteuses. De même que de bénéficier du plan Sésame pour les personnes âgées.

Pour nos centres de formation des jeunes filles

Nous ne pouvons pas nous limiter à une simple formation technique, mais viser une formation citoyenne (pas seulement la morale) qui prépare les jeunes filles à mieux vivre dans la société actuelle. En particulier une éducation sexuelle et une préparation au mariage. Et être très attentifs, à partir de leur comportement, à découvrir les filles victimes de violences dans leurs familles ou leur entourage. En veillant à chercher les moyens d’accueillir et de soutenir les jeunes filles des familles les plus nécessiteuses et des milieux populaires, par exemple en collaborant davantage avec les CEB et la Caritas. Et en cherchant une formation adaptée à leurs possibilités, sans chercher obligatoirement l’obtention de diplômes, mais plutôt un savoir faire pratique qui leur permettra de s’en sortir dans la vie.

Pour nos communautés en secteur rural

Encourager les jeunes à rester travailler sur place, chercher avec eux les moyens de profiter des formations mises en place par l’état et lutter contre la vente et l’accaparement des terres par les gens de la ville et les sociétés.

Le domaine social touche toute la vie. A chaque communauté de voir, là où elle vit, quels sont les problèmes et les actions à mettre en place. Mais il reste essentiel de nous retrouver pour évaluer les actions menées et voir les possibilités qui s’offrent à nous.

Comment vivre ce temps de la covid19 ?

Un certain nombre de communautés ont répondu au questionnaire que nous avons envoyé. Nous les en remercions. Mais, surtout face au relâchement actuel, il est important que nous agissions au niveau de la population.

Certaines familles chrétiennes ont découvert l’importance et la joie de la prière en famille. Quelques-unes ont invité des prêtres pour venir célébrer l’Eucharistie à la maison. Beaucoup n’ont pas osé le faire par ignorance. Certains prêtres ont refusé d’aller célébrer l’Eucharistie même dans les communautés religieuses. Il y a là un problème de compréhension qui nous semble assez grave. Maintenant, le problème c’est que certains chrétiens ont pris l’habitude de prier en regardant la télévision. Pour eux c’est difficile de revenir à la messe où pourtant on peut se retrouver en communauté, recevoir le corps du Christ et célébrer son sacrifice qui nous sauve, ce que les média ne permettent évidemment pas.

Les élèves ont repris les cours dans les écoles, mais le problème c’est que beaucoup de familles ne peuvent pas payer les tenues ni les fournitures. La pauvreté grandit et de plus en plus de personnes viennent nous demander de les aider à payer leurs loyers, ou tout simplement pour vivre parce qu’ils ont perdu leur travail. Des parents n’arrivent même pas à nourrir leurs enfants. La Caritas aurait un rôle très important à jouer mais pour cela il faudrait qu’elle mobilise véritablement les CEB et les autres entités chrétiennes.

Nous rendons grâces à Dieu pour de nombreuses actions de solidarité. Certains religieux et religieuses sortent dans les quartiers pour voir concrètement les problèmes. Un chrétien a donné bénévolement 500 kits alimentaires, qui ont été distribués ensuite par les jeunes qui ont repérés les plus nécessiteux dans les quartiers. Il serait important de relancer les mouvements de jeunes et de voir comment ils peuvent s’engager pour soutenir les nécessiteux.