Juin 2011 :
Voilà longtemps que je ne vous ai pas écrit. Je
voudrais quand même vous dire ce que je deviens, à
l’occasion de mon passage en France, en route pour
l’Angola.
J’ai pu participer à la rencontre
organisée par les Spiritains, au moment de la Pentecôte,
notre fête, sur le thème « Passeurs de
frontières ». Cette rencontre visait à
regrouper les différentes personnes travaillant avec les
Spiritains. Il ne s’agissait pas d’abord de faire
connaître les spiritains, mais de voir comment être
nous-mêmes davantage missionnaires en France et travailler à
l’évangélisation. Cette rencontre a permis aux
spiritains laïcs, hommes et femmes (les « associés»)
et aux fraternités du Saint-Esprit de se retrouver avec les
spiritains religieux, frères et prêtres. La rencontre a
été partagée entre des témoignages des
spiritains travaillant à l’extérieur et en
France, des ateliers et veillées culturelles et spirituelles,
des temps de prières et l’Eucharistie, avec la
participation de jeunes en formation mais aussi des jeunes des
« Apprentis d’Auteuil » et de la
paroisse spiritaine de Fontenay aux Roses, dans la banlieue sud de
Paris.
A titre indicatif, voici les thèmes des huit
ateliers :
- Passeurs de frontières en Afrique,
-
Immigration, ici et là-bas,
- Dialogue inter-religieux,
-
Rencontres interculturelles,
- Engagement « Foi et
justice »,
- Jeunes et éducation,
- Rôle
de l’Eglise dans la société,
- Solidarité
et développement.
Tout aussi importants bien sûr
étaient la bonne ambiance, les découvertes mutuelles,
l’amitié et les échanges pendant les temps
libres et les repas. (Vous pourrez voir de nombreuses photos et les
différentes interventions sur le site spiritain :
http://www.spiritains.org)
La
question maintenant est que chacun puisse continuer cette réflexion
et ce partage, et qu’il puisse s’engager là où
il est, dans ce qu’il vit, pour être davantage ouvert
aux autres, passer les frontières (thème de la
rencontre) et casser les murs de toutes sortes qui existent entre
les hommes.
Pour moi-même, j’ai apprécié
de retrouver dans la joie des confrères que je n’avais
pas vus, pour certains, depuis de nombreuses années, mais
aussi de voir tous les efforts missionnaires en France pour
l’évangélisation, pour passer les frontières
et travailler avec tous, afin de construire un monde plus heureux.
Cela m’a donné à la fois joie et courage pour
continuer ma mission.
Profitant de ce congrès, je n’ai
pas manqué d’aller rencontrer les anciens
missionnaires qui sont actuellement en retraite et en prière
à Chevilly-Larue. Comme cela est très important, j’ai
pris aussi le temps d’aller visiter nos confrères âgés
dans une autre communauté, à Langonnet, en Bretagne.
C’est toujours une joie, pour moi et pour eux, de nous
retrouver. J’ai pu rencontrer en particulier des confrères
ayant travaillé autrefois au Congo, au Sénégal
et en Guinée, pays où j’ai moi-même
travaillé ; j’ai pu leur donner des nouvelles et
leur dire ce qui se continue dans ces pays où ils ont vécu
de longues années. J’ai beaucoup apprécié
leurs encouragements et aussi leurs réflexions sur ce que
nous faisons actuellement. Je sais que je peux compter sur leurs
prières, leur soutien moral et leur amitié.
Au
passage, j’ai également participé à
Rennes à une rencontre de la Fraternité spiritaine. Là
encore, c’était une joie de rencontrer des laïcs
qui travaillent en lien avec nous, et dans la ligne de nos
fondateurs Claude Poullart des Places et François-Marie
Libermann. Il s’agit, pour ces laïcs, de découvrir
notre spiritualité (notre façon de vivre l’évangile
et notre prière) et de voir comment être eux-mêmes
missionnaires dans leurs milieux de vie. Après un temps de
prière et de présentation, chacun a partagé ce
qu’il a vécu depuis la dernière réunion.
Ensuite, j’ai pu leur expliquer ce que j’ai vécu
en Guinée et, plus largement, en l’Afrique de l’Ouest,
dans ma responsabilité de « Justice et Paix ».
Et également leur expliquer notre spécificité
de missionnaires spiritains, aussi bien par rapport aux prêtres
de paroisses du diocèse où nous travaillons que par
rapport aux O.N.G. (voir mon site :
http://armel.duteil.free.fr)
A
partir de là, nous avons parlé des engagements de
chacun. Car il s’agit bien de travailler tous dans le même
sens, que ce soit en France ou à l’extérieur.
Nous avons dégagé ainsi quelques pistes d’actions :
1
– Se tenir au courant de ce qui se passe dans le monde,
2 –
Rencontrer les étrangers vivant parmi nous, les accueillir et
partager avec eux,
3 – Accepter de réduire notre
niveau de vie pour ne pas casser la planète. Diminuer nos
exigences, principalement par rapport aux bio-carburants qui nous
poussent à accaparer de nombreuses terres dans le
Tiers-Monde, au détriment des paysans et des habitants des
pays pauvres.
4 – Soutenir les initiatives locales et les
petits projets dans le Tiers-Monde,
5 – Intensifier les
relations entre travailleurs de France et du tiers-monde, par
exemple groupements de paysans, de pêcheurs, d’artisans.
Organiser des rencontres et des visites pour une réflexion
commune et un échange d’expériences, par exemple
au sujet des OGM et pour nous soutenir mutuellement dans nos
engagements réciproques.
Nous avons eu aussi une réflexion
sur la place des laïcs dans l’Eglise et comment
participer au renouveau de l’Eglise face au manque de
vocations, pour une Eglise davantage présente au monde,
partageant les soucis des hommes, pour construire tous ensemble un
monde plus heureux.
Après un repas où chacun a
apporté sa part, nous avons fait le bilan de la rencontre de
la Pentecôte (voir ci-dessus) et nous avons vu comment la
prolonger ici pour chacun d’entre nous. Voici ce qu’en a
dit la responsable de la Fraternité :
Passeurs de
frontières
Les spiritains sont des passeurs de
frontières puisqu’ils font leur apostolat dans le monde
entier. La frontière peut être palpable, elle peut être
construite sur un mur visible, mais il y a aussi des frontières
murées dans nos cœurs. Nous avons beaucoup échangé
sur les rencontres, le dialogue : il faut des efforts pour
faire tomber nos frontières intérieures, « Les
frontières sont plus faciles à passer quand l’Esprit
nous est donné ».
Plusieurs missionnaires nous
ont été présentés : René YOU
(Algérie), Franz LICHTLE (Blanc-Mesnil), Jean-Pascal DIAME
(Taïwan), François BREYNAERT (au foyer Caris qui
accueille les SDF).
Je peux en parler rapidement :
- René
YOU : ayant été en Algérie pendant la
guerre, j’ai été très touchée par
le témoignage du Père YOU, son calme, sa foi.
-
François BREYNAERT travaille au foyer Caris qui accueille les
SDF et essaye de les réinsérer : son témoignage
était le plus émouvant de tous ceux que j’ai
entendus. Travailler sans relâche, sans avoir beaucoup de
résultats ou trop peu, recommencer quand on croit avoir
gagné, quand les gens de la rue ne s’adaptent pas à
une vie régulière et retournent à leur vie
d’errance : il faut avoir les reins solides et le cœur
bien accroché.
- Il y a aussi un témoignage qui m’a
fait rire. C’est celui de Jean-Pascal DIAME qui parle un
chinois parfait au bout de 8 ans de pratique. C’est la
première fois que j’ai entendu un africain parler
chinois. Il a mimé les réactions des Taïwanais
qui n’avaient jamais rencontré de Sénégalais.
-
Franz LICHTLE, au Blanc-Mesnil (93), vit dans une maison ouverte ;
« quand il n’y a pas de frontières, il n’y
a pas d’étrangers » a-t-il dit. Les migrants
trouvent toujours porte ouverte, les sans-papiers aussi.
Pour
conclure, ce qui m’a frappée c’est l’abnégation,
la foi, l’équilibre de tous ces prêtres. Pas une
plainte. Pas de peur en Algérie. Pas de découragement
lorsque les SDF n’arrivent pas à s’insérer.
Pas de gêne quand on n’a plus de vie privée, ou
presque.
J’ai senti les liens puisés dans la vie
communautaire, j’ai pensé au Saint Esprit qui
soutient les passeurs de frontières en les aidant à
abattre les frontières intérieures de ceux qui
accueillent les pauvres, les migrants, les désemparés,
les sans toit, tous ceux qui souffrent.
Mais le plus grand
Passeur de frontières, pour moi c’est Jésus-Christ.
Il est passé du Ciel à la Terre en se faisant Homme.
Il nous a fait passer du mal et du péché au Salut et à
la Grâce, en mourant sur la Croix pour nous sauver, et Il nous
a tous fait passer avec Lui en effaçant la faute
originelle.
Pendant sa vie Il a cassé toutes les
frontières. Par exemple, celles d’entre les riches et
les pauvres. Grâce à Lui nous sommes passés du
tombeau à la Résurrection par le baptême, comme
le dit St Paul. Jésus casse les tabous en parlant en public
aux femmes (à la Samaritaine), et en donnant leur place aux
enfants, qui ne l’ont pas dans la tradition juive :
« Laissez venir à moi les petits enfants »
dit-Il. Il donne en exemple le bon Samaritain, qui est un païen
et un étranger, qui aide un blessé juif, son frère
ennemi.
Les récits évangéliques présentent
souvent des gens frappés et stupéfaits par les actes
et les paroles de Jésus. « Heureux les pauvres…,
les doux…, les cœurs purs… ». « Il
comble de biens les affamés et renvoie les riches les mains
vides… », car Il enseignait en homme d’autorité
et non pas comme leurs scribes. Il agit toujours en Passeur de
frontières : « Celui qui frappe, on lui
ouvrira » (Matthieu 7, 8).
Comme c’était
la fin de l’année scolaire, nous avons fait le bilan de
nos engagements et tracé des pistes pour préparer
l’année prochaine. Nous avons terminé par une
Eucharistie très fraternelle et animée, avec une
participation de tous (partages d’évangile, gestes
d’offrande, symboles, signe de paix, etc…)
Actuellement,
je suis en instance de départ pour une rencontre Justice,
Paix et Sauvegarde–Intégrité de la Création
(JPIC), en Angola. Cette session regroupera les responsables
spiritains des commissions Justice et Paix des différents
pays où nous travaillons, en vue de la préparation
d’une rencontre générale (20° Chapitre
Général), pour faire le point de nos différentes
activités et engagements, et proposer des orientations pour
les années à venir. Je vous en reparlerai.
A
tous, j'adresse mes meilleurs voeux de Pâques, dans la joie du
Ressuscité et en union avec tous ceux qui n'ont pas pu vivre
ces fêtes dans la paix. Que ces fêtes nous motivent
encore davantage pour construire ensemble une terre nouvelle où
chacun sera reconnu et aura sa place.
Ne soyez pas étonné
de ne pas recevoir de mes nouvelles. La semaine prochaine, je serai
au Sénégal pour une semaine de retraite avec tous mes
confrères d'Afrique de l'Ouest. Je resterai au Sénégal
pour différentes activités, en particulier pour
préparer notre 20° chapitre général
(Assemblée Générale des délégués
des spiritains du monde entier).
En Juillet je serai pour 3
semaines en Angola: rencontre des responsables justice et paix
spiritains.
Le travail ne manque pas. Je confie tout cela à
votre amitié et votre prière.
Je pense bien à
vous tous, en souhaitant que ce message vous trouvera dans la paix.
Avec toute mon amitié.
P
Armel Duteil
Dimanche 27 février: Ce dimanche je suis
dans ma paroisse. Je retrouve avec joie mes paroissiens et notre
liturgie toujours aussi animée et en différentes langues. A
l'homélie, beaucoup interviennent pour dire la façon dont ils
comprennent l'Evangile de ce jour.
Aujourd'hui, il y a
beaucoup d'activités et rencontres après la messe : un
groupe sur la vocation religieuse, animé par les jeunes
eux-mêmes ; une rencontre de la Commission de Pastorale
sociale, dirigée par le formateur diocésain ; une rencontre
des enfants, animée par le stagiaire ; et la rencontre des
femmes, par moi-même ; sans parler des autres Mouvements et de
la Commission des jeunes qui se réunissent entre eux. Le vicaire,
lui, est parti en ville pour une rencontre avec les anglophones.
Samedi 26 février: Nouvelle formation des éducateurs pour
les Centres aérés du mois d'août. Cette fois-ci, nous
réfléchissons sur le but de ces centres : essentiellement
offrir une éducation aux enfants de familles nécessiteuses et en
difficultés, pour leur donner une chance de démarrer dans la vie
en leur permettant de prendre leur vie en main. Nous prévoyons
trois types d'activités. D'abord une alphabétisation de base
ou un rattrapage scolaire. Ensuite, une éducation civique pour
faire en particulier de ces enfants des acteurs de leurs propres
droits. Enfin, du sport et des activités culturelles (théâtre,
chants, danses....) et autres jeux éducatifs. Nous voyons quelle
formation donner aux enfants pour tout cela et comment nous préparer
nous-mêmes. Nous terminons le travail par un sandwich, faute de
pouvoir préparer un vrai repas.
Je pars aussitôt à la
paroisse, visiter les différents groupes de catéchisme et mettre
au point la prochaine préparation au mariage. A 17 heures,
rencontre des catéchumènes avec leurs parents, parrains et
marraines, et les catéchistes. Nous avons un échange animé et
très intéressant, où nous dégageons les responsabilités de
chacun. Ensuite, je préside l'Eucharistie : c'est mon
tour ! A la sortie, nous prenons le temps de nous rencontrer
entre un certain nombre de personnes et d'échanger des nouvelles.
Vendredi 25 février: Le matin, je vais comme prévu au
Centre des handicapés. Ils sont juste en démarrage. Je visite les
installations et je parle avec les différentes personnes. C'est
sympathique.
Nous passons aussi dans un atelier pour chercher des
outils.
Puis, après une visite rapide au bureau, nous nous
retrouvons autour de notre confrère Pierre, chez l'archevêque
qui l'a invité à manger. Le repas est toujours aussi
sympathique. Après, je fais le tour des différents services. Puis
nous travaillons sur le Projet Hydraulique (puits et forages). Nous
parlons aussi avec Dominique qui va partir dans le sud, dans un
village où il a lancé tout un projet de développement.
Le
soir, réunion de Communauté (CCB) dans un quartier.
Jeudi 24 février: Il faut distribuer les cartons du
conteneur que nous venons de recevoir. Une partie est déjà
transmise pour le dispensaire de Kataco, et une autre pour le Centre
de Boffa. Je suis venu avec une vieille " Express " qui
marche encore et qui a l'avantage d'avoir une galerie sur
laquelle je peux mettre 15 sacs de lait et un vélo. Mais bien sûr
ça se voit de loin ! Arrivé à un grand carrefour où je suis
bloqué dans un bouchon, les policiers viennent m'entourer
pour m'arrêter, provoquant ainsi un bouchon encore plus
important. La scène se passe en trois étapes :
1ère
étape : demande officielle de mes papiers que je remets
aussitôt. Je suis en règle. On me fait donc aller à contre-voie
pour me garer.
2ème étape : " Qu'est-ce
que vous transportez ? " J'explique. " Vous
travaillez où ? - A la Mission catholique ". Là, le
ton change aussitôt et devient beaucoup plus amical et en même
temps respectueux ! On nous connaît et on sait ce que nous
faisons ! " Ces cartons, c'est pour qui ? -
C'est pour les dispensaires et les Jardins d'enfants. - Ce
serait bon pour nous. Donnez-nous un carton ! - Je ne peux
pas, les cartons sont comptés. - Et le lait, en haut, ce serait
bon aussi pour mes enfants. - Je regrette mais ce n'est pas
possible. Je dois respecter la volonté des donateurs. - Bon, je
vais parler avec les autres pour savoir ce qu'on va faire ".
Le policier part avec mes documents. Leur discussion dure de longues
minutes. Je commence à m'inquiéter sérieusement.
3ème
étape : Un nouveau policier arrive. Il me rend mon permis en
me disant : " J'ai vu ton nom. Est-ce que ce n'est
pas toi qui étais dans les camps de réfugiés autrefois, à
Mongo ? " Je lui réponds que si, dans sa langue.
Aussitôt, ce sont les rires et les grandes salutations, dans la
joie. A la fin, le policier me rend mes papiers, en me disant :
" Toi, tu peux aller. Et la prochaine fois que tu as des
problèmes tu m'appelles ". Je le remercie et pars,
soulagé.
Nous arrivons à C.R.S. (Caritas américaine) pour
préparer notre participation à un programme de réconciliation et
de bonne gouvernance, en vue de la préparation des prochaines
élections législatives et communales. Nous devons également
finaliser une assemblée générale de Justice et Paix et mon
prochain voyage à KOUNDARA, dans le nord, pour les écoles de
brousse. Malheureusement, la responsable des projets a dû partir
d'urgence à l'hôpital, son mari étant malade. Ce sera donc
pour une autrefois. Je continue à la paroisse, où nous tenons
notre réunion d'équipe hebdomadaire, avec un peu d'avance.
De
retour à la maison, Philippe vient me rejoindre. Il est responsable
d'une branche de " Guinée Solidarité " et il vient
de nous envoyer un conteneur avec du matériel qui nous sera bien
utile. En même temps, ils soutiennent un Centre pour handicapés à
l'intérieur du pays, à MAMOU. Ils ont aussi beaucoup
d'activités, en particulier à CONAKRY, avec les aveugles, les
mendiants et leurs enfants pour leur permettre de faire des études,
etc.. Nous sommes heureux de nous retrouver et de passer un moment
ensemble.
Les novices spiritains reviennent de leur formation à
la vie religieuse, très heureux. La formation s'est faite sous la
direction de Pierre, un ancien missionnaire de Guinée qui, malgré
son âge et ses gros problèmes de santé, a accepté de venir
rendre ce service. Cette formation a été commune à nos jeunes
d'Afrique de l'Ouest et aux novices-filles des Sœurs de Notre
Dame de Guinée. C'est une grande première, signe d'une bonne
collaboration pour le futur.
Aurore vient nous rejoindre. C'est
une jeune volontaire française, venue travailler dans un nouveau
Centre pour enfants handicapés qui se lance à CONAKRY, après un
temps de préparation au S.C.D. (Service pour la Coopération et le
Développement) et quelques mois de travail au siège de
l'Association à OUAGADOUGOU. Je l'ai invitée à manger chez
nous, pour faire connaissance. Nous parlons de son travail et je lui
donne l'adresse d'autres volontaires travaillant à Conakry,
pour qu'elle ne soit pas isolée. Demain, j'irai visiter son
Centre.
Mercredi 23 février: D'abord, j'ouvre ma boîte mail
profitant de ce qu'il est encore tôt (7 heures) et que les
travailleurs n'étant pas encore arrivés le réseau n'est pas
encore saturé. Malheureusement, au bout de 10 minutes, le courant
est coupé. Je peux encore continuer un peu sur la batterie de
l'ordinateur, mais plus question d'imprimante ni de photocopies.
On verra plus tard !
A 10 heures, audit de l'Ambassade de
France qui nous donne un soutien pour la formation des apprentis
(enfants de la rue) dans notre atelier " Savoir-Fer ".
Il y a beaucoup de choses à voir. Et les normes occidentales ne
sont pas toujours adaptées à nos réalités locales.... ni même à
nos possibilités.
Après cela, nous faisons le tour des
différentes autres activités avec Jean-Louis, le procureur, qui
rentre ce soir en France. Là encore, il y a beaucoup de choses à
revoir et à préciser. Pour le reste, on verra au fur et à
mesure.
De retour, comme chaque jour j'écoute les nouvelles
nationales sur Radio Guinée, et les nouvelles internationales sur
RFI. Là, au moins, ça marche : des piles suffisent pour mon
petit poste à transistor, pas besoin d'électricité. Depuis
plusieurs semaines, ce sont l'Egypte et la Tunisie qui occupent la
" Une ", et maintenant, la Lybie. Je comprends tout
cela ; ce qui s'y passe est vraiment important. Mais il y a
quelque chose qui me choque profondément ; c'est qu'on
pense davantage au prix du pétrole qui va augmenter en Europe
qu'aux familles en deuil dans ces pays. Et on ne se demande pas si
nous devrions changer notre mode de vie, ni comment réduire notre
consommation de pétrole, au lieu de venir accaparer des terres en
Afrique pour fabriquer du bio carburant.
Mardi 22 février: De nombreuses questions m'attendent à
l'archevêché. D'abord, la relance de l'Atelier Savoir-Fer
pour la formation à la soudure, d'enfants de la rue. Ensuite, la
relance du Projet Hydraulique, pour les forages et les puits. Les
besoins sont là. La question de l'eau est essentielle. Le
problème, c'est que le projet soit rentable pour pouvoir tourner.
Ensuite, rencontre autour du Centre agricole de WONKIFON. Il démarre
peu à peu.
A côté de cela, il y a les personnes à recevoir et
à soulager. Aujourd'hui, c'est en particulier le cas d'une
jeune enfant, handicapée des jambes.
Puis une séance de travail
avec l'archevêque, en particulier sur la situation des prêtres,
les différentes demandes de soutien, la vie de la paroisse de
Taouyah et surtout la préparation de la lettre de Carême. Ca va
venir vite.
Et à chaque fois que le courant revient, je saute
sur mon ordinateur, j'imprime des documents ou je vais faire des
photocopies, jusqu'à la coupure suivante ! Avec cela, le
temps passe vite et nous ne rentrons que la nuit.
Lundi 21 février: Je reste à la maison pour mettre en ordre mes notes et tirer les premières conclusions de ma participation au Forum Social Mondial, ainsi que celles de notre Forum sur l'OCPH. Cela n'avance pas très vite et il faudra que je m'y remette.
Dimanche 20 février: Il nous faut redescendre sur le
terrain. Comme chaque mois, nous tenons notre rencontre diocésaine
de la Pastorale sociale dans une paroisse. Nos amis des Caritas
sœurs, qui ne sont pas encore repartis, viennent participer avec
nous à l'Eucharistie. L'Evangile d'aujourd'hui est vraiment
d'actualité : " A celui qui te demande ta tunique,
donne aussi ton manteau " : la pastorale sociale et la
charité.
" Aimez vos ennemis, ... pour être les enfants
de votre Père qui fait lever son soleil sur les méchants comme sur
les bons " : l'amour et la lutte pour la justice.
" Si
on te frappe sur la joue droite, tends aussi l'autre joue " :
les méthodes d'action non violentes.
Nous travaillons ensuite
toute la journée (vous recevrez le compte rendu par mail bientôt).
Après avoir fait le tour des activités de chaque paroisse pour les
évaluer, nous préparons spécialement les activités du Carême,
et pour mai-juin, nous décidons de soutenir spécialement les
veuves qui ont de nombreux problèmes à tous les niveaux. Pas
seulement au niveau économique, mais aussi moral, psychologique,
pour les défendre contre les coutumes qui les écrasent, etc...
Vendredi 18 février: Nous nous retrouvons donc pour deux jours pleins, les différents responsables de l'OCPH des trois diocèses avec nos partenaires des Caritas internationale, africaine et du Sénégal, appuyés par les Caritas d'Italie, C.R.S. (Etats-Unis), Développement et Paix (Canada). Nous commençons par revoir la mission et la vision de l'OCPH. Puis la Caritas Internationale nous précise ce que doit être une Caritas aux niveaux national et diocésain. A partir de là, nous avons les bases nécessaires pour préciser notre mission et notre vision des choses. Et à partir de là, de donner des orientations pour refaire nos Statuts, repréciser nos objectifs et notre organisation, voir sur quels principes et quelles valeurs nous appuyer, et finalement quelles actions mener. Cela fait beaucoup de travail pour deux jours. Nous faisons le maximum et nous continuerons la réflexion et les actions par la suite.
Jeudi 17 février: Les
premiers délégués sont arrivés. Nous avons la joie de les
accueillir et de nous retrouver, pour ceux que nous connaissons
déjà. Nous nous retrouvons aussi avec les délégués des diocèses
de Kankan et Nzerekoré. Vu les distances, il est en effet très
difficile de nous voir et de communiquer.
Nous nous mettons donc
ensemble pour une dernière préparation à la réunion de demain.
Pendant cette rencontre, je suis interrompu plusieurs fois :
d'abord pour préparer la salle, l'accueil, la nourriture, etc...
mais aussi pour d'autres problèmes, en particulier une grève des
enseignants à l'école de Boffa pour des questions de salaire.
Ce qui se comprend, du fait de l'augmentation du coût de la vie.
Le problème, c'est que les parents vont devoir payer davantage :
les cotisations vont augmenter et pour un certain nombre de familles
pauvres, ce n'est pas évident. Nous sommes vraiment pris entre
deux feux. Nous essayons de faire pour le mieux, d'autant plus que
le même problème se pose dans toutes les écoles.
Le soir, nous
nous réunissons pour évaluer le travail que nous avons fait au
moment des élections présidentielles, en particulier pour obtenir
un appel commun des chefs religieux chrétiens et musulmans en
faveur de la paix et de la responsabilité. Nous avons l'intention
de recommencer la même action pour les élections législatives et
communales, pour que les choses se passent le mieux possible.
Mercredi 16 février: Nous
préparons le forum pour la relance de l'OCPH, avec l'aide de
nos Caritas sœurs : internationale, Afrique, Sénégal, avec
le soutien des Caritas des Etats-Unis (CRS), d'Italie et du
Canada. Il y a beaucoup de choses à préparer... tout en menant les
autres activités habituelles.
J'ai réussi à avoir une
nouvelle clé Internat. Je peux donc ouvrir ma boîte et répondre
aux nombreux messages qui m'attendaient.
Mardi 15 février: Le
matin, je continue à classer mes papiers et rédiger les
documents.
Après-midi, réunion d'équipe sur la vie de la
paroisse, comme chaque semaine.
Après la Messe, rencontre des
deux Commissions " Justice et Paix " et " Pastorale
sociale ". Nous préparons les activités du Carême et la
prochaine rencontre diocésaine. (voir la lettre L 81).
Samedi 5 février : Nous reprenons aujourd’hui la formation des éducateurs pour les Centres aérés du mois d’Août. Nous avons pris du retard, aussi allons-nous mettre les bouchées doubles. Ce matin, je les initie à un jeu sur les Droits des enfants que nous allons d’ailleurs commencer à utiliser dans les écoles, les foyers de jeunes et les paroisses le dimanche après la messe. C’est un jeu que nous avions lancé dans les années 90 au Sénégal avec Amnesty International et que nous avons ensuite utilisé dans les camps de réfugiés. Il est donc rôdé, mais il faut le mettre en pratique. Ce qui me plaît, c’est que c e premier essai a permis un échange très intéressant des éducateurs en formation sur les droits des enfants. Et qu’ils ont décidé de pratiquer tout de suite ce jeu, sans attendre le moment des vacances et des centres aérés.
Vendredi
4 février : Je pars tôt
le matin. Mon ordinateur est en panne. Avec la chaleur, l’humidité,
la poussière et le transport dans tous les sens, ce n’est
pas étonnant. Déjà l’antivirus ne
fonctionne plus, malgré tous nos essais. C’est
peut-être la cause ! La clé Internet achetée
seulement il y a 2 mois ne marche plus. J’essaie un Wifi sur
l’ordinateur de Jacqueline. Pas de connexions ! Me voilà
bloqué dans mon travail et dans mes communications, alors que
je suis invité, au dernier moment, à participer au
Forum Social Mondial.
La nouvelle Compagnie « Sénégal
Airlines » a pris le monopole des vols pour Dakar, mais
elle n’est pas opérationnelle. Ils n’ont toujours
pas d’agence. Il faut donc que je trouve l’argent
liquide et que j’aille jusqu’à l’aéroport
au moment du départ pour acheter un billet, en espérant
qu’il y aura de la place ! Et je ne peux partir que le
dimanche après la messe. Ce sera juste.
Mais avant cela,
nous tenons notre réunion de concertation entre les trois
diocèses pour faire la synthèse de nos rencontres de
préparation du Forum de l’OCPH avec d’autres
Caritas africaines et étrangères. Nous relisons les
différents comptes rendus et chacun réagit (voir
mes envois mails passés). Avec Raoul, le responsable de
l’OCPH, nous rédigerons le texte final. Il est
important que nous soyons bien d’accord entre nous pour aller
dans le même sens. C’est le but de la manœuvre !
Je
règle rapidement quelques questions urgentes et retrouve
l’archevêque pour quelques problèmes importants.
Et je pars à l’aéroport. Après de longues
discussions en ouoloff (ça sert de parler la langue !),
j’ai enfin mon billet d’avion, mais il faut presque une
heure pour compter et vérifier des billets de banque. En
effet, le gouvernement demande que l’on paie en francs
guinéens (pour soutenir la monnaie locale) et non pas en
euros ou en dollars. Et la monnaie guinéenne a si peu de
valeur qu’il me faut un sac et plusieurs kilos d’argent
guinéen pour payer mon billet d’avion.
Je devais
également accueillir un confrère venant du Sénégal
pour aider au Noviciat. Mais il a raté son avion. On av ait
déjà été le chercher hier, mais on
s’était trompé de jour ! Il faudra
revenir : jamais 2 sans 3… mais nous ne savons pas quel
jour il pourra avoir un nouveau vol.
Je pars dans un quartier
pour une réunion de secteur » : en
effet, la paroisse est très grande et les distances
importantes à parcourir. Et il n’y a que quatre
Communautés de base. Nous voudrions donc les multiplier.
Aussi nous les avons divisées en secteurs que nous commençons
à parcourir. Mais les gens sont réticents. Ce n’est
pas facile de changer les habitudes, les gens préférant
rester entre eux. Et cela demanderait un effort de recherche de
nouveaux membres. On va continuer quand même la réflexion.
Et cela ne nous empêche pas de faire une rencontre très
sympathique où nous abordons les différents aspects de
la vie du quartier et de la Communauté, et de voir ce que
nous pouvons faire.
Jeudi
3 février : Réunion
d’équipe : Cela fait longtemps que nous
n’avons pas pu la tenir, à cause des autres occupations
passées. Notre vicaire, Albert, est revenu fatigué de
la rencontre des prêtres guinéens. Nous faisons donc
l’ordre du jour dans sa chambre. Puis nous allons au bureau
travailler les questions avec Hervé, le stagiaire. Et nous
revenons dans la chambre d’Albert pour discuter des
conclusions avec lui.
Ensuite, je passe un long moment avec
Joseph, un étudiant qui vient d’arriver à
CONAKRY et qui accepte d’être secrétaire de la
Commission de Pastorale sociale. Je passe un long moment à
lui expliquer le rôle et le mode d’action de la
Commission. Et je lui laisse des documents pour qu’il puisse
les travailler à la maison.
Après midi, rencontre
avec Xec, notre confrère salésien de la
paroisse voisine. Nous prévoyons de manger chaque mardi soir,
les trois paroisses ensemble pour nous rencontrer régulièrement.
Puis nous faisons le tour de nos activités communes :
l’éducation des jeunes, l’alphabétisation,
les activités culturelles et sportives, la préparation
des Centres aérés du mois d’Août et la
formation des éducateurs à commencer, l’atelier
Savoir-Fer, etc…
Le soir, après son travail, séance
avec le nouveau responsable de la pastorale sociale. En premier
lieu, la préparation de la Journée mondiale des
malades du 11 février : comment sensibiliser les
chrétiens et mobiliser les Communautés. Pour la
prière, nous célébrerons la Journée le
dimanche 13 pour y faire participer toute la paroisse. Nous irons à
la cité de la solidarité où il y a beaucoup
d’handicapés et de malades de longue date. Puis au
grand dispensaire Jean-Paul II où les malades, venus de loin,
ne sont pas soutenus.
2°) A partir de là, nous voyons
comment prolonger les actions à long terme.
3°) La
relance et la réorganisation des activités de la
Commission. Cela arrive souvent : c’est parfois
l’impression de recommencer sans cesse. Pourtant, au total les
choses avancent. Mais il faut beaucoup d’efforts et de
patience ; et c’est parfois décourageant !
(Voir mon dernier compte-rendu L 80).
Mercredi
2 février : Pour
réorganiser les choses nous voulons faire l’inventaire
du matériel de l’atelier de soudure « Savoir-Fer ».
Mais les formateurs ont fermé l’atelier et refusent de
se présenter. Le problème dure depuis des mois ;
nous avons essayé de le régler, avec beaucoup de
peine, dans le dialogue et la douceur. Mais il va falloir finir par
régler le problème.
Je prépare mon voyage
pour le Sénégal (billet, etc…) et essaye de
régler mes problèmes d’ordinateur, de virus
d’Internet et de clé qui ne fonctionnent pas.
Mais
l’essentiel, c’est la rencontre du Conseil épiscopal.
Au programme aujourd’hui, le thème d’année :
évangélisation et promotion humaine. Puis des points
spécifiques : les jeunes, les femmes, les mariages
mixtes, l’aumônerie des universités, les
commissions diocésaines, les moyens de communications dans le
diocèse, enfin la liturgie.
Le soir, réunion du
Conseil économique de la paroisse. Nous revoyons le
budget prévisionnel, suite à la demande de certains
paroissiens. Nous faisons le bilan du mois de janvier et voyons que
nos dépenses dépassent largement nos recettes, suite à
l’augmentation du coût de la vie, en particulier du
carburant. Et notre groupe, très vieux, est sans cesse en
réparation. Cela repose l’éternelle question de
trouver des activités productives pour faire tourner la
paroisse. Nous avons essayé des tas de choses : garderie
d’enfants, école maternelle, alphabétisation
pour adultes, micro crédits, prêts journaliers pour les
marchandes de poisson, etc… Mais les gens n’ont pas
d’argent et peuvent donc ni payer, ni rembourser. Enfin, nous
passons aux questions pratiques : recherche de fonds pour la
construction du sanctuaire de BOFFA (le pèlerinage
diocésain), le denier de l’Eglise pendant le Carême,
recherche de soutien pour les marcheurs du pèlerinage. Enfin,
nous faisons les comptes de la visite du Cardinal. Cela fait une
bonne séance de travail.
Mardi
1er
février : Remontée
à l’Archevêché où beaucoup de
choses sont en attente : l’organisation du travail des
différents volontaires, rencontres avec les prêtres de
passage, cas sociaux, préparation d’une session de
formation, l’atelier Savoir-Fer, etc… A 16 heures,
rencontre des formateurs diocésains de Pastorale sociale
pour tirer les conclusions et évaluer nos rencontres sur
l’OCPH. Nous dégageons un certain nombre d’axes
de travail.
Le Président revient de la rencontre de
l’Union Africaine. Le Gouverneur de la ville de Conakry a
appelé » la population à venir
l’accueillir. La circulation est bloquée par les
policiers. Je rentre donc tard à la maison. Et encore, j’ai
eu la chance de trouver deux amis, l’un après l’autre,
qui m’ont avancé, car tous les taxis étaient
pleins. Je termine à pied et arrive tard à la maison.
Pourtant, le soir j’ai beaucoup de papiers à classer.
Lundi
31 janvier : Je reste à
la maison pour revoir tout ça et préparer des
orientations et résolutions pour la paroisse. La nuit, j’ai
pu recharger la batterie de mon ordinateur, j’ai donc la
possibilité de lire mes mails et de travailler sur
Internet.
Mais le travail continue. L’après midi, je
retrouve tout de suite les commissions de Pastorale sociale et de
« Justice et Paix » qui tournent un peu en
rond. Pourtant, vu la situation du pays, ce n’est pas le
moment de s’endormir.
Dimanche 30 janvier : Grand messe solennelle, où l’évêque fait la synthèse de nos réflexions. Pendant la messe, processions dansées de l’Evangile et de l’offertoire pour marquer la fête. Grande joie à la sortie. Un groupe d’amis, venus de France qui soutiennent les projets agricoles de WONKIFON et de KINDIA. Jean-Louis, le procureur, et Jacqueline sa femme, Emmanuelle, volontaire de la DCC (Délégation Catholique à la Coopération) à KOUNDARA sont avec nous. Nous prenons notre repas ensemble et ensuite ils expliquent aux responsables de la paroisse le sens de leur engagement et comment ils cherchent à collaborer avec nous. Cela fait une belle journée.
Samedi
29 janvier : Visite de
l’Archevêque dans notre paroisse. C’est un
moment très important qui nous permet de présenter nos
différentes activités, de les évaluer et de
préciser de nouvelles orientations.
Le matin, nous nous
retrouvons avec le Conseil paroissial, le Conseil économique,
les responsables des Communautés, la fraternité des
femmes, et les différentes Commissions.
A 15 heures,
rencontre avec les responsables des différents groupes et
Mouvements, où les jeunes sont spécialement engagés.
A
17 heures, rencontre avec les catéchumènes, suivie
d’une séance de travail avec les catéchistes,
qui font preuve de beaucoup de maturité et d’engagement.
Le
midi, nous avons mangé entre nous, en équipe de
prêtres.
Vendredi
28 janvier : Ce matin,
enregistrement d’une émission sur l’OCPH pour une
radio libre. Ensuite, préparation d’une récollection
pour les jeunes avec le responsable d’une paroisse voisine.
Puis je pars au dispensaire St Gabriel (voir mon site, rubrique
« Travail social »), comme chaque mois.
D’abord, contact avec la direction et les différents
agents de santé. Ce dispensaire est connu dans tout le pays
pour le sérieux de son action et la qualité des soins.
En 2009 : 60 employés, 90.000 patients, 1.200
accouchements. 110.000 euros de fonctionnement couverts par le
dispensaire lui-même (payé par les malades). Ensuite,
avec les chrétiens, nous célébrons
l’eucharistie. C’est un moment très important où
nous pouvons réfléchir à notre travail, à
la lumière de la Parole de Dieu. Pour offrir toutes nos
activités et pour prier pour tous les malades qui viennent
chaque jour. La messe se termine par un repas pris en commun, dans
la joie.
Le dispensaire est animé par des volontaires de
la FIDESCO, un organisme catholique. Leur responsable est venu les
visiter. Après les responsables guinéens du
dispensaire, nous faisons donc l’évaluation du travail
au dispensaire, aux points de vue financier, organisation, formation
permanente pour améliorer les soins, les travaux à
effectuer et les financements à trouver (car si le
dispensaire assure le fonctionnement par ses propres moyens, il ne
peut assurer les investissements nécessaires). Notre souci,
c’est de ne pas se laisser complètement prendre par les
soins, mais d’assurer le maximum d’éducation à
la santé, de prévention et de soins de santé
primaires. Nous cherchons à améliorer l’accueil
et le soutien psychologique des malades. Et comment assurer le lien
des malades avec leurs familles en cas de problèmes ou même
d’accusations de sorcellerie ou autres. Comment assurer le
lien avec leur communauté religieuse (chrétienne ou
musulmane) pour qu’on prie pour eux et qu’on les
soutienne spirituellement. Enfin, le lien avec les Commissions de
pastorale sociale pour soutenir les plus nécessiteux. Car
c’est notre souci que les plus pauvres puissent être
soignés. Nous sommes pris entre deux feux : que le
dispensaire puisse tourner, mais aussi que les plus pauvres soient
accueillis en priorité. Pour le moment, nous avons une Caisse
de Solidarité pour prendre en charge les plus nécessiteux,
mais nous voudrions faire davantage. Il y a aussi des demandes pour
ouvrir un nouveau dispensaire. Nous allons réfléchir à
tout cela dans les mois qui viennent. En attendant, nous préparons
une rencontre de prière et de réflexion religieuse
commune à tous les travailleurs du dispensaire, musulmans et
chrétiens.
Jeudi 27 janvier : Comme je n’ai pas fini, je continue mon travail à la maison. Je rédige en particulier un document travaillé avec les membres de la Commission « Justice et Paix » sur la situation du pays.
Mercredi
26 janvier : Avec tout cela,
j’ai pris trop de retard. Je reste donc à la communauté
pour répondre au courrier et préparer comptes rendus
et documents. Hervé, notre stagiaire, vient me
rejoindre. Il est en formation, il est donc important de lui donner
du temps pour sa formation personnelle et pour évaluer avec
lui ses différentes activités.
A 14 heures, je
vais faire l’enterrement dans une paroisse voisine d’un
policier malade depuis plusieurs années. C’est une
cérémonie très émouvante.
Au retour,
je travaille au compte-rendu de la session des laïcs sur
l’OCPH. C’est un gros boulot, mais cela va nous
fournir une base importante pour le travail futur.
Je me lève
à 5 heures du matin pour pouvoir envoyer mes mails, car hier
soir rien ne passait. Mais comme il y avait du courant, j’ai
au moins pu recharger la batterie de mon ordinateur.
Mardi
25 janvier : Ce matin je pars de
très bonne heure pour essayer de ré-installer skype. A
partir de 8 heures le réseau est complètement saturé
et on ne peut plus rien faire.
Avec l’archevêque,
nous rencontrons la future responsable de CRS, la Caritas
américaine. C’est souvent un problème pour
nous : nous commençons à travailler avec des gens
et ils sont nommés ailleurs. Avec CRS, nous étions en
pleine relance de l’OCPH et nous préparions une
assemblée générale de Justice et Paix.
Il va falloir tout reprendre presque à zéro, et
souvent des changements d’orientation. Nous avons déjà
une session internationale pour relancer l’OCPH en février,
mais elle ne pourra pas être là, alors que cela a été
prévu et organisé par eux ; il faudra donc tout
reprendre à nouveau en mars ! Ce n’est vraiment
pas facile de travailler !
Ensuite, séance de travail
avec FIDESCO, une organisation de volontaires catholiques. Ils sont
en particulier responsables du dispensaire St Gabriel qui travaille
très bien et a une excellente réputation dans toute la
ville. Ils travaillent en pleine banlieue. Nous préparons
avec eux l’implantation d’un nouveau dispensaire à
la sortie de la ville. Nous voyons aussi la construction du Grand
Séminaire pour la Guinée. Et la recherche
d’enseignants pour l’Université catholique.
Après la rencontre, nous nous asseyons pour rédiger et
finaliser tout cela.
Pendant 45 minutes, j’essaie d’ouvrir
ma boîte mail, sans succès. Je finis par renoncer. Ce
matin, pour la 3ème fois en deux semaines, avec un
technicien, nous avons essayé de remettre Skype sur mon
ordinateur. Rien ne passe. Pourtant nous avons essayé à
6 heures, avant l’ouverture des bureaux et que les lignes ne
soient occupées. J’ai quand même pu faire des
photocopies pour les formateurs.
Lundi
24 janvier : Dès mon
arrivée, je suis submergé par les gens qui
m’attendent. Il faut voir les priorités et recevoir les
personnes une à une.
Ensuite, longue réflexion avec
les gens de Cernay qui soutiennent notre Centre d’agriculture
de WONKIFON. Il est important pour nous de faire le point avec eux
et de voir où nous sommes rendus, pour repréciser les
orientations. Demain, ils iront sur le terrain pour voir ce que nous
avons fait avec l’aide qu’ils nous ont envoyée.
Ils prendront des photos, pour apporter des comptes rendus aux
bailleurs de fonds. Cette question de transparence et de compte
rendu est très importante pour nous.
La 2ème
réunion est la question lancinante qui dure depuis deux ans,
de l’atelier Savoir-Fer de formation à la soudure pour
les enfants de la rue. Comme les formateurs refusent absolument de
collaborer et de rentrer dans nos orientations, (le malheur est
qu’ils sont soutenus depuis la France), nous cherchons donc de
nouveaux formateurs. De toutes façons, le contrat des anciens
formateurs est arrivé à terme. Car bien sûr,
nous tenons absolument à faire les choses en règle, en
respectant les droits des intéressés. Il reste que
c’est un échec et une grande souffrance pour nous.
Nous
nous retrouvons ensuite avec le Bureau des religieux(ses), pour
préparer la Journée Mondiale des religieux. Nous
allons travailler le thème du diocèse de cette année :
« Evangélisation et Promotion humaine »,
pour voir notre rôle de religieux dans tout cela. Le dimanche,
nous irons dans un e paroisse animer la messe et rencontrer la
communauté.
Nous sommes attendus par les Sœurs de
Notre Dame de Guinée qui fêtent le 27ème
anniversaire de la fondation de leur Congrégation.
Après
le repas, un temps de réflexion avec les deux coopérants
de Wonkifon et Koundara. Demain, nous accueillerons deux nouveaux
volontaires pour Koundara qui, eux, vont travailler dans
l’enseignement.
Puis nous étudions une proposition
pour un projet de fabrique de savon artisanal à partir
d’huile de palme.
Pour terminer, je photocopie les
différents documents que j’ai saisis hier, pour les
faire distribuer dans les différentes paroisses du pays. En
rentrant, je trouve Zacharie, notre confrère responsable du
noviciat, à la maison. Sa voiture était au garage
depuis quatre jours, mais, malgré toutes les promesses, elle
n’est pas prête. Il vient donc dormir à la
maison. Cela nous permettra de parler à nouveau ensemble.
Dimanche
23 janvier : La paroisse de
COLEAH semble se réveiller. Aussi, sur leur invitation j’y
retourne aujourd’hui, pour une formation sur les deux
Commissions : Comment lancer la Commission, comment faire un
plan d’action, etc… Nous nous retrouvons ensuite avec
le curé. Il est intéressé et décidé
à suivre les affaires. Cela nous encourage, car ce n’est
pas toujours le cas.
L’après-midi, toute une série
de coups de téléphone, un enterrement à prévoir
pour mercredi dans une autre paroisse : en effet, tous les
prêtres diocésains se retrouvent entre eux pour une
semaine de réflexion. Ils ne seront donc pas à
Conakry ; les quelques missionnaires que nous sommes, allons
devoir assurer les permanences et répondre aux appels.
Après
cela, séance de travail avec des éducateurs des
Centres aérés de 2009. Nous voyons avec eux la
possibilité d’étendre les Centres aérés
à l’intérieur du pays.
Samedi
22 janvier : Après la
session de relance de l’OCPH avec les prêtres,
aujourd’hui nous travaillons avec les laïcs : deux
délégués de chaque paroisse, un homme et un e
femme pour assurer la représentativité, et des
délégués impliqués dans les activités
caritatives, humanitaires et de développement. Nous assurons
une bonne réflexion surf la vision et la mission de l’OCPH,
avant d’aborder les questions plus pratiques de la formation,
de la mise à l’action et des actions à
mener.
Le travail dure toute la journée, dans une
excellente ambiance. Les participants restent jusqu’à
la fin. Je rentre à la maison fatigué, mais heureux.
(Voir le compte rendu par mail et sur le site).
Vendredi
21 janvier : L’avion
décolle à 6 heures. Nous devons être à
l’aéroport à 3 heures du matin. La nuit a été
courte. Et après cela 7 heures d’attente à
BAMAKO pour Yves-Marie avant d’avoir un avion pour Dakar.
Bientôt, ça ira plus vite en vélo !
Pour
moi, je reste à la maison pour rédiger les comptes
rendus des dernières réunions de « Justice
et Paix » et « Pastorale sociale »
qui ont trop duré. A l’archevêché, trop de
personnes viennent me voir, je ne peux pas travailler longuement ni
tranquillement.
Jeudi
20 janvier : Aujourd’hui,
autour de l’évêque, nous réfléchissons
à l’évolution de la paroisse de Koundara.
C’est une question importante.
Nous accueillons Bernard qui
revient de France, après une opération. Il est à
la retraite mais nous soutient dans nos différents projets de
développement. Nous sommes très heureux de son
retour.
Il y a eu un décès dans une famille.
Depuis, la famille ne dort plus. Ils voient des revenants et des
mauvais esprits. Ils me demandent de venir bénir leur maison
et de prier avec eux. Pour qu’ils retrouvent la paix,
j’accepte. Mais nous nous asseyons ensuite pour parler des
problèmes de la famille et voir comment rétablir
l’entente entre eux.
Il faut aussi prévoir les
choses à venir. Aujourd’hui, nous commençons à
préparer la rencontre internationale de toutes les Caritas…
et plus simplement la rencontre des religieux et religieuses du
diocèse en février.
Bernard nous a ramené du
fromage et du saucisson. Ce soir, ce sera la fête !
Surtout qu’Yves-Marie nous quitte pour le Sénégal
demain matin.
Mercredi
19 janvier : Un certain nombre
de choses à faire aujourd’hui, en plus des activités
ordinaires, des gens à accueillir, des problèmes à
régler, du courrier et du travail sur Internet : le
Centre agricole de WONKIFON, l’atelier de soudure des enfants
de la rue (Savoir-Fer), la relance de l’OCPH, la visite de
l’archevêque à ma paroisse, les réflexions
avec deux volontaires de la DCC (Délégation Catholique
à la Coopération)… et un problème de
conteneur, envoyé par les amis de l’Association « Appel
Détresse ». Comme la poste guinéenne ne
marche pas, nous avons fait venir les documents par occasion, et ils
n’arrivent pas non plus ! Nous allons essayer de nous
débrouiller avec des photocopies reçues par mail. On
verra bien si ça marche.
Je viens d’apprendre le
décès de Jacques SARR, l’évêque de
Thiès, au Sénégal. Je suis très touché
et très triste : c’était un ami d’enfance,
nous avons étudié ensemble et ensuite, pendant 16 ans,
nous avons travaillé à l’animation des
Mouvements d’action catholique.
Je rentre, en profitant du
bus des enfants de la rue que nous avons mis en formation à
l’école technique des frères de J.B. de la
Salle. Je vais pouvoir accueillir Yves-Marie, notre responsable, qui
rentre de sa tournée dans les deux paroisses de KATACO et
BOFFA, et dans notre Noviciat (maison de formation).
Mardi
18 Janvier : Ce matin, réunion d’équipe
à la paroisse. Nous faisons le tour des différentes
activités, après un temps de prière et de
partage de la Parole de Dieu. Le tout dans une bonne ambiance, même
si nous ne sommes pas toujours d’accord avec mon jeune vicaire
et le séminariste stagiaire. Cela permet d’approfondir
les questions et de faire avancer les choses.
Ensuite, longue
séance de travail avec le nouveau responsable de l’OCPH
diocésain. C’est nécessaire pour qu’il
puisse comprendre les nouvelles orientations et travailler
efficacement.
Hier, nous avons reçu les subsides de
l’Archevêché pour le trimestre. Heureusement, car
la caisse était vide ! Je vais faire le marché en
gros… et la caisse est à nouveau vide !
Le
soir, Egbé arrive de Kataco pour faire réparer sa
vieille voiture. Je lui prête mon ordinateur comme d’habitude
et il se branche sur Internet. Il va attendre après minuit
que le courant revienne. Et le matin, à 6 heures, il est à
nouveau debout pour que nous déjeunions ensemble. Nous nous
connaissons bien car nous avons vécu des choses difficiles
ensemble. Les attaques rebelles en 2000-2001 où, en tant
qu’anglophone, il avait été arrêté
et enchaîné, accusé d’être un
rebelle… pendant qu’on me mettait la kalachnikov sur le
ventre, accusé en tant que blanc d’être un
mercenaire ! Et nous avons vécu ensemble l’assassinat
du Frère Joseph, à Kataco. Ce sont des choses qui
unissent ! Il est très heureux, car il vient de recevoir
un coup de téléphone du Nigeria, de sa famille.
Lundi
17 Janvier : Je monte tôt
à l’archevêché où m’attendent
un certain nombre de problèmes : l’atelier de
soudure, le projet agricole de WONKIFON, mais le principal est
l’évaluation de la rencontre des prêtres pour la
relance de l’OCPH de jeudi dernier (Voir le compte-rendu)
et, à partir de là, la préparation de samedi
avec les laïcs. Ensuite, je vais perdre tout mon temps pour un
billet d’avion.
Problème de transport.
Yves-Marie, notre responsable, a pris un billet aller retour
Dakar-Conakry (avec Bruxelles Airlines) pour venir nous visiter.
Mais le Sénégal a lancé une nouvelle Compagnie
d’aviation : Sénégal Airlines. Pour avoir
des clients, le président a interdit aux autres Compagnies de
prendre dorénavant des clients pour Dakar.
Bruxelles
Airlines accepte de rembourser le billet retour mais au prix
aller-retour. Et il nous faut prendre un nouveau billet « aller »,
au prix fort. C’est le 3ème fois que je
retourne à Bruxelles Airlines, les deux ois précédentes
il fallait attendre, car le comptable n’était pas là !
Maintenant, Sénégal Airlines annonce qu’ils ne
sont pas prêts. Il faudra attendre la semaine prochaine…
mais ils continuent d’interdire aux autres Compagnies de
prendre des passagers. Nous sommes donc obligés de prendre un
billet pour Bamako, avec Ethiopian Airlines et à partir de là
de rejoindre Dakar.
Les voyages en Afrique, c’est toujours
difficile !
Dimanche
16 Janvier : Commission de
pastorale sociale.
Cela fait deux mois qu’elle ne s’est
pas réunie. Après la première messe, je
retrouve les volontaires de la paroisse pour leur expliquer à
nouveau le but de la Commission. Puis, je préside la deuxième
messe et explique l’importance de la solidarité et de
l’engagement pour les pauvres, à la suite de
Jésus-Christ. Après la messe, nous retrouvons les
volontaires avec la Commission. Les choses se mettent tout doucement
en place. Ils ont constitué un Bureau et commencent à
distribuer des habits qui nous ont été donnés.
Il a fallu 3 ans pour arriver à cela ! Maintenant, il va
falloir passer à la deuxième vitesse. D’abord
faire un plan d’action et progressivement prendre en charge
les différents groupes de personnes vulnérables et
nécessiteuses, successivement (2 mois par groupe) pour
sensibiliser les gens à leurs problèmes et trouver des
volontaires pour travailler avec eux. Cela suppose bien sûr
que les membres de la Commission ne travaillent pas seulement entre
eux, mais arrivent à mettre toute la paroisse à
l’action. Ce qui n’est pas le plus facile ! On s’y
met !
Ensuite, les délégués des
différentes paroisses de la ville font le compte-rendu de
leurs activités et nous préparons le travail du mois
qui vient. Dans un 3ème temps, Madeleine qui a
participé à un séminaire de Justice et Paix sur
la place et le rôle des femmes, à partir de la
lettre de Benoît 16 : « La Charité dans
la Vérité ». Nous voyons ensemble quelles
conclusions tirer de tout cela et quelles actions mener dans la
situation actuelle du pays.
Enfin, nous revoyons comment mettre
en place un plan d’action avec ses différentes
parties pour arriver à atteindre le mieux possible les
objectifs que nous nous sommes fixés (Voir les lettres L 77
et L 78). Un petit sandwich et une petite poche d’eau nous
permettent de tenir le coup pendant le voyage jusqu’au soir.
Nous sommes obligés d’acheter de l’eau en sachet
car l’eau de la ville est très rare et souvent elle
n’est pas potable.
Samedi 15 Janvier : Messe de communauté le matin. Normalement, je devrais aller à la paroisse. Mais il me faut faire le compte-rendu de la réunion de jeudi, le plus vite possible. Nous avons bien travaillé et nous avons dit beaucoup de choses. Il faut classer tout cela et le mettre en forme. Cela va me prendre toute la journée. Espérons que ce rapport sera travaillé et servira à quelque chose. Je l’eai aussitôt envoyé par mail, donc vous l’avez déjà reçu.
Vendredi
14 Janvier : Toute la matinée
et le début d’après-midi, nous réfléchissons
avec Yves-Marie, notre responsable, sur nos engagements, John
et moi dans nos deux paroisses de LAMBANYI et GTAOUYAH, nos autres
engagements et notre vie communautaire.
Dès que nous avons
fini, je pars pour une réunion d’une communauté
de quartier. C’est important car nous voulons démultiplier
les communautés pour qu’elles soient plus proches des
gens. Et aussi faire des élections pour renouveler les
responsables. Ce qui est toujours un peu délicat. Mais je ne
cache pas que j’aurais préféré aller me
coucher ou au moins me reposer un peu.
Jeudi
13 Janvier : La Caritas (OCPH)
du diocèse a pratiquement arrêté de fonctionner
depuis 3 ans. L’archevêque a mis en place dune
Commission de pastorale sociale, en demandant à ce qu’il
y ait une équipe dans chaque paroisse, pour reprendre le
travail à la base et apporter la formation nécessaire.
Cela est fait maintenant.
Nous allons donc relancer l’OCPH
(Organisation Catholique pour la Promotion Humaine) qui
pourra prendre en charge et suivre les projets de développement.
Pour cela, nous commençons aujourd’hui par une
rencontre des prêtres du diocèse pour redéfinir
la mission de l’OCPH, ses objectifs et ses méthodes de
travail. La réflexion va se poursuivre en paroisse. Et le
samedi 22 janvier, nous nous retrouverons d’abord les
responsables des trois diocèses ; et ensuite, avec les
Caritas des pays voisins. C’est donc tout un processus que
nous mettons en route aujourd’hui.
La rencontre se passe
dans une très bonne ambiance. Les prêtres sont heureux
de se retrouver et réfléchir ensemble. Surtout qu’ils
se sentaient exclus de tout ce travail social. Bien sûr, il
reste toujours le même problème : après les
belles discussions, il faut passer à l’action ! Je
vous enverrai bientôt le compte-rendu par mail et sur mon
site.
Nous nous dépêchons de rentrer, car
Yves-Marie, notre responsable régional, revient de sa tournée
à MONGO et dans le diocèse de KANKAN, et demain il
travaillera avec notre équipe de KIPE. Les sujets ne manquent
pas.
Mercredi
12 Janvier : A cause de graves
problèmes avec les formateurs, nous sommes obligés de
fermer provisoirement l’atelier de soudure des enfants
de la rue. Nous allons chercher de nouveaux formateurs, mais ce
n’est pas facile. Puis il faut préparer la session de
demain.
J’ai enfin rechargé ma clé Internet,
mais je n’ai pas le temps de lire tous les messages qui
m’attendent. Encore moins d’y répondre. En effet,
comme les prêtres de KOUNDARA et LABBE sont là, je
préfère les rencontrer et parler avec eux des
activités de leur secteur.
A midi, nous nous retrouvons
autour de Jo, un ancien aumônier national de la JOC en
Guinée qui est venu revoir la Guinée et ses nombreux
amis. Nous parlons longuement de la relance de la JOC et de la mise
en place d’un Mouvement des Travailleurs
Chrétiens.
L’après-midi, je me retrouve avec
les responsables CV.AV, le mouvement des enfants. Ils
préparent la fête du mouvement. C’est une bonne
chose en soi. Mais le problème, c’est qu’on passe
de fêtes en cérémonies, et qu’on oublie le
but du mouvement : la responsabilisation des enfants et
l’évangélisation des enfants par les enfants. En
conséquence, il y a très peu d’actions menées
à la base. Mais c’est toute une mentalité à
changer. Et cela suppose une nouvelle formation des
responsables.
Bernadette, journaliste d’une radio libre,
chargée d’une émission chrétienne,
vient me voir. La personne qu’elle devait interviewer n’est
pas venue. Elle me demande de la remplacer, au pied levé.
Nous décidons de commenter les textes de la messe de dimanche
prochain. Je vais appeler à l’église une jeune
en prière, pour qu’elle fasse les lectures, et je les
commente.
Nous pouvons alors tenir notre réunion de Bureau
du Conseil paroissial, avec le Conseil économique. Nous
reprenons les différents points de la réunion de
samedi dernier, pour les finaliser. En particulier la marche des CCB
(Communautés de quartier) et l’ouverture de nouvelles
communautés. Le soutien aux séminaristes, la mise en
place de l’adoration au Saint Sacrement le jeudi dans
l’église, le remplacement de la Commission de pastorale
sociale et surtout la préparation de la visite de notre
paroisse par l’archevêque. Ensuite, nous passons aux
questions financières qui sont toujours compliquées et
délicates.
Je reste manger au presbytère avec notre
stagiaire, avant de rentrer dans ma communauté. Il est tard.
Heureusement, un taxi, qui faisait une course privée
pour ramener une jeune maman qui venait d’accoucher, s’arrête
et me prend. Et il conduit jusqu’à la maison en me
disant (c’est une traduction littérale du soussou) :
« Nous sommes ensemble ». Cela fait plaisir !
Et me permet en plus de me coucher avant minuit !
Mardi
11 Janvier : Depuis hier, nous
avons de graves problèmes de transport. Hier, je suis rentré
par chance, car les gens sont très sympathiques et nous font
des faveurs, en tant qu’étrangers.
Malheureusement, ce n’est pas toujours la même chose en
France ! En effet, une Compagnie a le monopole de la vente du
carburant en Guinée. Les chauffeurs, mal payés et
ayant de la peine à vivre, comme tout le monde, sont entrés
en grève. Cela se comprend et c’est normal. Le problème
c’est que ce sont seulement les gens qui sont bien placés,
ou qui ont des moyens de pression, qui peuvent voir leurs
revendications satisfaites. Mais les chômeurs, les paysans et
tous ceux du secteur informel qui sont la majorité, n’ont
aucun recours.
Ce mardi matin, même à 6 heures, je
ne trouve aucune place dans aucun taxi. Finalement, un particulier
me prend, moyennant finance bien sûr. Pourtant, j’ai
attendu jusqu’à 15 heures. L’heure à
laquelle les gens descendent et ne remontent plus vers la ville. Je
me retrouve avec Emmanuelle, à CRS, (la Caritas des
Etats-Unis), qui nous soutient pour un certain nombre de projets.
Nous parlons en particulier des écoles de brousse. Mais aussi
de nos autres activités. En particulier de la Caritas de
Guinée, l’OCPH.
La voiture de l’archevêché
devait me ramener à la maison, mais elle n’a plus de
carburant. Je me mets donc au bord de la route. Finalement,
quelqu’un me prend jusqu’à l’aéroport.
Mais à partir de là, il n’y a toujours pas de
voiture. Je continue donc à pied. Ca fait de l’exercice.
Lundi
10 Janvier : Les évêques
de Guinée et Mali vont se retrouver à BAMAKO pour
réfléchir à la formation des grands
séminaristes. Nous préparons ici cette rencontre
avec soin, car c’est un sujet très important. Et nous
nous posons beaucoup de questions au sujet de nos jeunes prêtres,
par rapport à leurs motivations et leur engagement. Ils se
considèrent facilement comme des notables, ils ont des
difficultés à travailler avec les laïcs. Beaucoup
limitent leurs activités aux sacrements et à la seule
liturgie. Alors qu’il y a un grand besoin d’animation
des communautés de quartier. Et de soutien des chrétiens
dans leurs engagements dans la société.
Avec la
coopérante de KOUNDARA, nous allons à l’ambassade
de France pour qu’elle se fasse inscrire et ait une carte de
séjour. Il faut être prudent et il faut prendre les
dispositions nécessaires, pour être pris en charge,
protégé et éventuellement être rapatrié
en France, en cas d’insécurité ou de grave
problème sanitaire. Nous attendons longuement et finalement
on lui demande de revenir le lendemain. Le lendemain, on lui dira
que la responsable est en congé. Il faudra qu’elle
revienne la semaine prochaine. Comme si elle pourrait revenir depuis
la frontière du Sénégal : une jour née
entière de voyage, sur de mauvaises routes.
Mardi 4 Janvier : Nous retravaillons notre message du Nouvel An. Puis j’envoie mon courrier du nouvel an. Et je me mets au travail.
Dimanche
2 Janvier : Fête de
l’Epiphanie ; je vais célébrer
l’eucharistie dans la paroisse de KOLOMA. Le curé est
absent à cause d’un décès dans la
famille. Je baptise deux bébés, dont les mères
sont musulmanes et les pères chrétiens. Je centre mon
homélie sur l’ouverture et le travail avec les gens des
autres religions. Et comment découvrir les signes de Dieu
dans notre vie et la vie du pays.
Après la messe, des
délégués de toutes les paroisses et Commissions
se retrouvent comme prévu chez l’évêque
pour un repas de convivialité. Il nous semble
important de nous retrouver ensemble, prêtres, religieux et
laïcs, pas seulement pour travailler, mais aussi pour fêter
ensemble le début de l’année.
Mais on ne peut
pas faire la fête en permanence ! Dès la fin du
repas, réunion avec l’évêque pour
travailler au projet d’un message pour l’année
2011. Il y a un certain nombre de choses à revoir ; cela
va faire du travail pour les jours qui viennent ! C’est
important, car après l’élection présidentielle
démocratique, c’est vraiment une nouvelle étape
que nous commençons dans la vie du pays. Je travaille à
ce message toute la journée du lundi.
Mon abonnement à
Internet s’est arrêté le 30 Décembre. Il
me faut attendre le 4 Janvier avant de trouver l’argent
nécessaire pour le renouveler, alors que je devrais
réceptionner plusieurs messages urgents. C’est quand
elles manquent, que l’on sent le plus la nécessité
des choses !
Samedi
1er
Janvier 2011 : Fête de la
maternité de Marie. C’est la Journée Mondiale de
la Paix. Première messe de l’année, notre prière
tourne autour de ce thème, qui est tellement d’actualité
en ce moment dans notre pays.
Ensuite, nous nous retrouvons dans
la famille d’un enfant de chœur qui a invité tous
les servants de messe. Les chants et les danses vont se prolonger
toute la journée.