Armel Duteil

Hôpitaux

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  • Propositions pour l’animation des hôpitaux
  • Propositions pour l’animation des hôpitaux

    Faire la liste des différents hôpitaux et centres de santé. Préciser sur quelle paroisse ils se trouvent.

    Demander aux paroisses – ou sinon aux doyennés – de nommer un aumônier (pas seulement pour dire la messe, mais pour visiter les malades).

    Pour chaque structure, mettre en place une équipe de visiteurs (délégués auprès des malades des CEB, Légion de Marie, groupes de prières, etc…) pour visiter tous les malades, musulmans comme chrétiens, dans les différents hôpitaux.

    Assurer une formation aux différentes équipes (prêtres et laïcs ensemble).

    Chaque équipe va se présenter au Directeur de l’Hôpital

    A chaque visite, se présenter au major de chaque service

    N.B. Il est absolument nécessaire d’assurer une coordination et une collaboration entre les aumôneries des hôpitaux, les aumôneries des écoles de santé (si elles existent), les dispensaires privés catholiques, la pastorale paroissiale des malades (à domicile) et la pastorale des agents de santé

    Suggestions pour la pastorale de santé

    Voici quelques propositions suite au compte-rendu de la réunion de coordination du mardi 18 décembre.

    Tous ont demandé une réorganisation de la pastorale : « L’abbé Gérard Diene (comme tous les autres) souhaite le plein pouvoir à l’aumônier local (paroissial ou d’hôpital) : aumônier des malades et du personnel. Le personnel de santé catholique doit intégrer l’aumônerie ». Il serait urgent après approbation d’annoncer cette nouvelle organisation au personnel de santé catholique et d’en tirer les conclusions pratiques pour l’organisation locale

    Il est important d’apprendre à prier avec les malades pas seulement rciter le Notre Père ou le Je vous salue Marie, mais au moins faire une introduction en lien avec la situation concrète du malade, ajouter des intentions de prières libres et spontanées et donner la parole à la famille et autres personnes présentes.

    Préparer un recueil de prières pour et avec  les malades, et pour les visiteurs (préparation spirituelle)

    Assurer une formation chrétienne aux différents visiteurs des malades pour apprendre à reconnaître le Christ dans les malades « J’étais malade et vous êtes venus me visiter….tout ce que vous faites… »(Mat 25, 31-46), et assurer notre apostolat en union avec le Christ qui a accueilli, réconforté et guéri les malades

    Comment se préparer spirituellement à la visite des malades : formation, eucharistie, prière ?

    Comment soutenir les malades musulmans dans la confiance en Dieu et la prière, dans le respect de leur foi

    Au niveau des paroisses, organiser des rencontres de tous ceux qui interviennent auprès des malades : les membres de la pastorale de la santé, les ministres de la communion, les visiteurs des hôpitaux et le personnel de santé des différents établissements, la Légion de Marie et autres groupes et structures, pour apprendre à se connaître, échanger des idées, travailler ensemble (pèlerinage des malades….) et coordonner les actions.

    De même dans les hôpitaux entre aumônier, visiteurs et personnel de santé catholique. Assurer des contacts réguliers et amicaux avec la direction, les majors et chefs de services, et les tenir au courant de nos activités.

    Faire la liste des différents hôpitaux, dispensaires et postes de santé du diocèse

    Mettre en place une caisse de soutien pour les malades les plus nécessiteux et les cas les plus dramatiques, en lien avec les assistantes sociales

    Organiser une formation des prêtres pour l’administration de l’onction des malades et des sacrements à l’article de la mort (viatique, baptême) et aider les grands malades à mourir. Tenir des registres pour ces sacrements et les enterrements.

    Assurer une formation chrétienne et un suivi des étudiants des différentes écoles de santé publiques et privées catholiques ou laïques, pharmaciens, assistants sociaux. Organiser des rencontres avec les amicales de santé catholiques et les équipes de la santé paroissiales pour faciliter leur insertion à venir.

    Et toutes vos autres suggestions

    Extrait de mon journal

    • Vendredi 7 décembre : Je mange tôt pour être à 13 heures à l’hôpital pour dire la messe pendant la pause du vendredi, jour de grande prière pour les musulmans. Je célèbre l’Eucharistie avec le personnel de santé chrétien, les membres de plusieurs associations qui vont visiter les malades, et des gens du quartier qui ont pris l’habitude venir prier avec  nous. Aujourd’hui, il y a eu un décès à l’hôpital.  Nous prions pour le défunt et faisons la levée du corps avant d’aller visiter les malades. Comme d’habitude, dans chaque service nous nous adressons au major pour connaître les noms des malades qui sont sortis, guéris ou non (malheureusement), et ceux qui sont arrivés depuis la semaine dernière. Nous sommes toujours très bien accueillis par le personnel qui apprécie le soutien que nous apportons non seulement aux malades mais aussi à eux-mêmes. Et souvent ils nous demandent de prier pour eux et de bénir leur service, bien qu’il s’agisse d’un hôpital public. La laïcité sénégalaise est beaucoup plus ouverte et plus décontractée que la laïcité française !
      En ce moment, la situation est tendue car les infirmiers et infirmières en sont à leur 16ème semaine de grève, profitant de l’approche de l’élection présidentielle où le parti au pouvoir cherche à récupérer le maximum de voix pour intensifier ses revendications… que le Gouvernement ne peut pas satisfaire, car pour arrêter les grèves il signe des accords qu’il ne peut pas tenir et alors les travailleurs se remettent en grève. Il n’y a même pas de service minimum. Mais les médecins, eux, ne sont pas en grève. Et il y a de nombreux médecins étrangers, venus en stage de formation, et aussi de nombreux bénévoles qui travaillent sans être payés de nombreuses années, et qui font marcher les choses en espérant être intégrés un jour dans la Fonction Publique. Cela ne va pas, bien  sûr, sans poser de nombreux problèmes. C’est pourquoi les salariés qui en ont les moyens vont se faire soigner dans les cliniques privées où opèrent d’ailleurs les médecins des hôpitaux publics. Mais la majorité de la population n’a aucune sécurité sociale. L’Etat a voulu mettre en place une CMU (Couverture médicale universelle) mais elle ne fonctionne pas car les gens n’ont pas confiance et elle est toujours déficitaire. C’est dans ces conditions difficiles que nous essayons d’apporter un peu de réconfort et d’espérance. Ce qui nous encourage, c’est le sourire des malades que nous visitons et l’accueil chaleureux de leurs parents.

    • Vendredi 14 décembre : je pars à l’hôpital où, après avoir visité les malades, je prends un rendez-vous pour moi-même, car j’ai un petit problème avec l’une de mes oreilles.

    • Mardi 18 décembre : Nous tenons une réunion des aumôniers des hôpitaux pour mieux organiser notre travail et coordonner nos actions. D’abord à l’hôpital même, avec l’administration et le personnel de santé. D’ailleurs nous avons de très bonnes relations et, à chacune de nos visites, nous prenons soin de les saluer. Nous parlons de leur travail et de leurs difficultés ; ils nous indiquent les malades les plus atteints et ceux qui ont le plus besoin de visites : malades découragés, venus de loin, etc… Notre grande souffrance c’est de voir toutes les personnes qui n’ont pas les moyens de se faire soigner correctement et pour lesquels nous n’avons pas les moyens de les aider, même en faisant appel aux bonne volontés. Sans parler de la grève du personnel de santé qui en est à la dix-huitième semaine, sans trouver de solution.
      Nous voyons ensuite comment améliorer notre propre intervention : visites des malades, aide spirituelle des malades, mais aussi des musulmans qui le demandent, soutien  des familles, conditions d’accueil, etc..Et comment soutenir et former les équipes de laïcs qui interviennent à ces différents niveaux.
      Dans un 3ème temps, nous voyons comment coordonner les différentes initiatives dans ce domaine. En particulier avec les paroisses, les groupes de prière, les mouvements d’Action Catholique, les équipes de la Légion de Marie et de San Egidio, les délégués qui vont porter la Communion, les visiteurs de malades, etc…  Ensuite, pousser les Communautés de Quartiers, pas seulement à  avoir le souci et à prendre en charge les malades du quartier, mais travailler avec les différentes associations qui s’y engagent pour l’hygiène, la qualité de l’environnement, l’éducation à la santé et la prévention, en impliquant les Mouvements de jeunesse. Enfin, de mettre en place et d’assurer le bon fonctionnement des CMU (Couverture Médicale Universelle). C’est une action énorme, mais il est nécessaire de savoir où on va pour pouvoir prendre les moyens d’y arriver. Cela se fera peu à peu.

    • Vendredi 21 décembre : je pars à l’hôpital pour la messe et les visites aux malades. Nouveau problème. L’équipe responsable a enfin nettoyé la chapelle le mois dernier. Mais depuis ils n’ont toujours pas ramené le matériel, alors qu’ils l’avaient promis. Je dois donc retourner à notre communauté pour prendre les choses nécessaires pour la messe. Le temps que je fasse l’aller-retour, certains ont dû partir et nous nous retrouvons seulement quelques-uns ensuite pour la visite aux malades.
      De retour à la maison, plusieurs personnes m’attendent pour la préparation de différentes activités de Noël.

    Évangile à l’hôpital

    On pourra se rapporter au commentaire de cet évangile tel que je l’envoie par mail, sur Facebook et à la radio. Voici quelques réflexions supplémentaires faites lors de la messe à l’hôpital

    15– Luc 12, 1 à 7 : Laissons l’hypocrisie, même nos cheveux sont tous comptés.

    Comme la foule s’était rassemblée par milliers au point qu’on s’écrasait, Jésus, s’adressant d’abord à ses disciples, se mit à dire : « Méfiez-vous du levain des pharisiens, c’est-à-dire de leur hypocrisie. Tout ce qui est couvert d’un voile sera dévoilé, tout ce qui est caché sera connu. Aussi tout ce que vous aurez dit dans les ténèbres sera entendu en pleine lumière, ce que vous aurez dit à l’oreille dans le fond de la maison sera proclamé sur les toits.

    04 Je vous le dis, à vous mes amis : Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, et après cela ne peuvent rien faire de plus. Je vais vous montrer qui vous devez craindre : craignez celui qui, après avoir tué, a le pouvoir d’envoyer dans la géhenne. Oui, je vous le dis : c’est celui-là que vous devez craindre. Est-ce que l’on ne vend pas cinq moineaux pour deux sous ? Or pas un seul n’est oublié au regard de Dieu. À plus forte raison les cheveux de votre tête sont tous comptés. Soyez sans crainte : vous valez plus qu’une multitude de moineaux.

    D’abord dans cet évangile Jésus s’adresse à nous qui travaillons dans cet hôpital et à nous qui venons rendre visite aux malades et à leurs familles. Jésus nous dit : « Laissez l’hypocrisie ». Il y a beaucoup d’hypocrisie et aussi de jalousie dans le milieu du travail, même dans cet hôpital. Trop de concurrence, des gens qui veulent prendre la place des autres ou les dépasser. Et pourtant nous sommes tous au service des malades.

    Le Seigneur nous demande d’être clairs, d’être vrais dans toute notre vie, car tout ce qui est caché sera entendu en pleine lumière. Nous commençons une nouvelle année pastorale. Le thème de cette année c’est « Jésus Vérité ». Nous disons au Seigneur que dans toute notre vie, spécialement dans nos soins et dans nos visites aux malades, nous voulons être vrais, de la Vérité de Dieu lui-même.

    Maintenant, qu’est-ce que Jésus dit aux malades ? D’abord Il leur dit : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, ils  ne peuvent rien faire de plus ». La majorité des malades de cet hôpital sortent et guérissent. Malheureusement, certains des malades meurent. Cet évangile nous appelle à soigner les malades le mieux possible, et à les encourager dans leurs souffrances ; à prendre soin de leur corps, mais aussi de leur cœur et de leur âme. Et de les aider à vivre leurs souffrances et leurs maladies dans la foi, dans la paix et aussi la confiance.

    Le Seigneur nous demande de dire nous aussi, aux malades que nous allons visiter : « Soyez sans crainte », faites confiance au Seigneur, vous êtes dans ses mains. Priez comme Jésus nous a dit : « Père, que ta volonté soit faite ». Jésus dit à chacun des malades : « Même les cheveux de votre tête sont tous comptés ». C’est à nous de les aider à vivre leurs maladies, avec espérance et dans la paix, comme Jésus a apporté force et courage aux malades. Peut-être qu’ils ne guériront pas. Mais qu’au moins par nos paroles, et surtout par notre amour, et le témoignage de notre vie, ils puissent savoir que le Seigneur est avec eux, garder confiance dans le Seigneur, et vivre leur maladie dans la paix.