Armel Duteil


Rencontre Justice et Paix Juin 2.023

 

Thèmes :

évaluation de l’année ; la situation politique du pays ; les abus sexuels

La rencontre a commencé par une prière à partir de Mat 11,25-30 (Sacré Cœur) : Révélation aux petits…et à tous ceux qui peinent sous le fardeau

I) Evaluation de l’année, actions faites en faveur de la Justice et la Paix.

Un “bureau d’écoute” a été installé à Macakoane

Messe animée par la commission justice et Paix pendant la journée mondiale de la paix.

NB : Le message du pape du 1° janvier est très important : il doit être non seulement expliqué et distribué mais célébré dans chaque paroisse et communauté.

- Chaque jeudi saint, collecte de fonds pour les pauvres en lien avec la caritas.

- Au niveau de la communauté : visite des familles en difficulté.

A Ouakam, la Caritas et la commission Sociales se sont regroupées. Ils organisent des visites aux malades et accompagnants à l’hôpital militaire

?On a rappelé la “politique de protection des enfants et personnes vulnérables”, à travers un document que nos travailleurs et collaborateurs devaient signer...

?A St. Pierre de Baobabs et aux Martyrs, la commission J&P n’a pas fonctionné cette année

?Les piaristes de N. D. d’Afrique ont ouvert une petite oeuvre sociale nommée “Buntu”, dans le quartier Baraka, de Liberté VI extension : des cours de rattrapage, avec des volontaires, pour les enfants d’une école publique qui accusent du retard. Ce même projet existe aux Martyrs et à la communauté de Keur Casani (Dieuppeul)

?Différentes actions des spiritains dans le Centre Social de Ouakam, ensemble musulmanes et chrétiennes, pour l’éducation et l’engagement des jeunes filles dans la société.

Aussi à l’hôpital de Fann avec une équipe d’étudiants de la Légion de Marie (messe les vendredis à 13h, visites aux malades, leurs familles et au personnel de santé). Il y a une Amicale des Agents de Santé, mais ils ne s’engagent presque pas.

?Prisons : Une centaine de prisonniers voulaient faire une grève de la faim en solidarité avec O.Sonko, mais les événements ne l’ont pas permis. Heureusement, les soins et la nourriture aux prisonniers ont augmenté. Mais les rencontres d’écoute ne sont plus autorisées à Reubeuss. Au Camp Pénal de Liberté VI, on a autorisé à faire l’alphabétisation et lancer une école primaire et un collège, à l’interne : les prisonniers instruits enseigneront les autres. Il y a aussi des bibliothèques qui fonctionnent. La boulangerie n’occupe que 3 prisonniers. Chez les femmes, l’écoute ne marche pas...

NB : Nous serions heureux de connaître les actions menées par d’autres commuautés. Merci de nous les faire connaître.

II) Quoi faire face à la grave situation politique actuelle.

• Une soeur a rappelé que dans la réunion précédente on avait décidé de faire un communiqué à envoyer partout sur le point suivant : Au début du Ramadan, envoyer aux musulmans une lettre d’encouragement et de solidarité et un appel à la Paix. On peut le renouveler pour la Tabaski.

La Commission de J&P des religieux rappelle 3 principes : 1) Les réseaux sociaux ne sont pas le lieu où peut s’exercer la Justice. 2)Utiliser la non-violence. Arrêter les violences verbales et physiques. 3)Chercher le dialogue.

• Le P. Armel a traité le thème en groupe de réflexion et l’a largement communiqué. 5 points : 1) vivre la paix personnellement, par la prière et la méditation ; 2) vivre la paix dans la famille et au travail ; 3) accepter les autres avec leurs différences qui sont des richesses ; 4) parler calmement en nous écoutant ; 5) parler aux jeunes pour qu’ils cessent la violence.

• Un problème grave est le manque d’une information fiable : nombre exact de morts et de blessés, manque d’enquêtes sérieuses et impartiales sur leurs causes ; nombre de détenus en les identifiant pour pouvoir les suivre et que leurs droits soient respectés... Nous observons une réduction du droit d’expression (fermeture d’un journal pour un mois, arrestations abusives,…) et des problèmes dans le fonctionnement de la justice. Il est nécessaire d’écouter plusieurs radios et télévisions différentes, et de lire plusieurs journaux différents (officiels et opposition), pour nous forger une opinion équilibrée.

• Réfléchir sur la situation actuelle et en suivre l’évolution dans nos communautés, dans les CEB, dans les mouvements et autres groupes de jeunes et d’adultes.

• Profiter des rassemblement de jeunes comme les réunions de moniteurs pour préparer les colonies de vacances et patronages, camps, sessions,sorties…

Pousser les chrétiens jeunes et adultes à partager ensuite la réflexion dans les associations et organisations de la société dont ils font partie : ASC/navétanes, ONG, groupements féminins, projets, Croix Rouge,…

III)Les abus sexuels, et la protection des enfants et personnes vulnerables :

Continuer à sensibiliser sur ce point, en profitant des possibilités offertes pendant les vacances : visites, rencontres, voyages

Nous cherchons un avocat pour rédiger un document juridique qu’on puisse faire signer en début de l’année scolaire 2023-24, par nos enseignants, nos travailleurs de la santé, les catéchistes et responsables des mouvements et des différentes entités et notre personnel en général, s’ils ont en contact avec des enfants et des personnes vulnérables. Cet engagement serait aussi à signer par les religieux et religieuses, si cela n’a pas encore été fait dans leur congrégation et institut.

? En début d’année scolaire, sensibiliser sur ce point les enseignants, les aumôniers, les responsables des Mouvements ...

? Sensibiliser à nouveaux les Supérieurs généraux pour qu’ils en parlent à leurs membres. Chacun de nous fera de même dans sa congrégation.

L’année dernière, nous avions proposé une formation sur cette question très importante et demandée par l’Eglise aux supérieurs majeurs et aux curés de paroisses. Comme nous n’avons reçu aucune réponse, cette année, nous allons nous adresser directement aux différents responsables de mouvement, organisations et associations pour faire cette formation à la base.

La réunion a fini par une prière d’intentions et d’action de grâces.


Formation dans les centres sociaux

Voici le résumé de certaines réflexions menées en commun dans des centres sociaux de jeunes filles entre chrétiennes et musulmanes. Nous avons aussi abordé un certain nombre de questions d’actualité de la vie de la société, que je ne reprends pas ici. Cette liste sera complétée au fur et à mesure. La voici dans l’état actuel. Vous pouvez me demander l’ensemble des fiches.

  1. Pourquoi cette formation ?

  2. La vie dans le quartier

  3. formation dans les centres sociaux

  4. La vie en famille : 1° partie

  5. La vie en famille (2ème rencontre)

  6. L’amitié

  7. Demande en mariage

  8. Tes parents refusent

  9. Les différentes façons de se marier

  10. Le mariage – La dot

  11. Les abus sexuels et les réseaux sociaux.

Ces notes sont utilisables dans les écoles, les mouvements et groupes des paroisses et des quartiers : ASC, ONG, organisations…..

Vous pouvez me demander également les fiches de formation en morale et instruction civique pour les élèves musulmans des écoles catholiques.

1) Pourquoi cette formation ?

  1. Pour préparer notre avenir. Cette formation nous permettra de trouver du travail, mais d’abord de mieux nous occuper de notre maison et de réussir notre mariage. Il est donc important de bien nous former, autant que possible. Cela nous permettra ainsi de gagner de l’argent, par exemple en faisant de la couture ou en mettant en place un petit restaurant (cuisine).

  2. Cette formation nous permet déjà de rendre meilleure notre vie dès aujourd’hui. Nous sommes ensemble, nous vivons l’amitié et la solidarité, nous nous conseillons. Cela nous rend heureuses, et nous permet de partager notre joie, en famille et dans le quartier

  3. Notre formation au centre nous permet de recevoir une éducation, pour mieux vivre dans la société d’aujourd’hui. Cette éducation complète celle que nous recevons à la maison.

Les conditions pour profiter de cette formation : savoir réfléchir, être gentille, être concentrée et bien écouter, respecter non seulement les professeurs mais nous respecter les uns les autres, écouter nos amies lorsqu’elles parlent, respecter le règlement, etc.

2) La vie dans le quartier

  1. Comme d’habitude, nous avons d’abord cherché à voir les bonnes choses qui se passent dans le quartier : les conseils, les travaux en commun, les relations, la vie sociale, etc… avec les différents groupes qui existent (ASC, Groupements féminins, projets de développement, ONG, etc.) et les différents responsables : chefs de quartier, badièni gokh (marraines), responsables religieux imams ou prêtres, etc. Nous nous sommes demandé : Comment continuer ces bonnes choses ? Les augmenter si elles existent, ou les commencer si elles n’existent pas.

  2. Les mauvaises choses : nous en avons d’abord dressé une liste, avant de dire, bien sûr, qu’il faut tout faire pour les changer en agissant avec courage et tous ensemble. Cela demande de se réunir, de travailler ensemble et de dénoncer ce qui ne va pas dans le quartier. Mais pour aider les autres et rendre meilleure la vie de quartier, la première chose c’est de rendre meilleure sa propre vie, et d’être d’abord éduqué.

  3. Apprendre à voir les bonnes choses. Trop souvent on voit ce qui ne va pas, les défauts des autres, les mauvaises choses du quartier, au lieu de voir ce qui va bien. Cela nous décourage et nous empêche d’augmenter ce qui déjà va bien et qu’il faudrait conserver.

3) Réflexions sur le carême et le ramadan

Dans un centre social, avec un groupe de jeunes filles chrétiennes et musulmanes, nous avons mené un partage sur ce thème. Nous avons d’abord défini un certain nombre de choses communes au carême et au ramadan : l’importance du partage, des efforts pour changer sa vie, prier et se former dans sa religion, le pardon et le jeûne. Elles se sont toutes retrouvées à ce niveau.

Nous avons alors cherché à approfondir un peu les choses en nous demandant, par exemple, quel est le sens que l’on peut donner au jeûne. Nous avons dit : on ne jeûne pas pour établir des records au niveau sportif, ou bien pour être mince et jolie. D’abord, il est important de jeûner avec toute sa personne, avec sa langue, ses yeux, ses mains et ses jambes et pas seulement avec son ventre. Apprendre à se dominer pour bien vivre. Si on jeûne, c’est à cause de Dieu, pour montrer notre foi. Pour montrer que pour nous, Dieu est plus important que la nourriture. C’est aussi pour ressentir la faim dans notre ventre et ainsi penser davantage aux pauvres qui sont obligés de jeûner, pas seulement pendant le carême mais tous les jours de la vie parce qu’ils n’ont pas de quoi manger. Le but du jeûne, c’est de partager avec ceux qui ont faim.

Nous avons noté l’importance de la prière, mais aussi des conseils donnés au moment des prières, pendant le carême et le ramadan. C’est important à ce moment-là de changer de vie pour devenir meilleur. A ce niveau, nous avons souligné que le vrai jihad, la « guerre sainte », ce n’est pas de tuer les infidèles. C’est de faire la guerre aux mauvais instincts et aux défauts qui sont dans notre vie, pour demander pardon à Dieu et pardonner aux autres.

Enfin, nous avons tiré les conclusions : - Nous cherchons à connaître les différences entre nous et nous les respectons, sans nous moquer et sans rien imposer.

-Il ne faut rien imposer aux gens, il faut respecter leur liberté, comme le dit le Coran : « on ne doit forcer personne en matière de religion ».

-Nous prions davantage, mais nous prions aussi les uns pour les autres.

-Nous partageons entre nous ce que nous avons. Par exemple, les chrétiens donnent des choses aux musulmans qui n’ont pas de quoi faire la rupture du jeûne. Et le vendredi saint, ils partagent le ngalakh (plat du vendredi saint) avec les musulmans. De même que les musulmans partagent le mouton avec les chrétiens, le jour de la Tabaski.

C’est important de s’encourager et de se conseiller : les musulmanes pour soutenir les chrétiennes pendant leur carême, et les chrétiennes pour soutenir les musulmanes pendant le temps du ramadan.

Le but de cette rencontre était d’assurer un partage au niveau de la foi, et de mieux se connaître entre les deux religions. Mais en voyant bien que les accents ne sont pas les mêmes. Pour les musulmans, le Ramadan c’est essentiellement le jeûne. Les chrétiens jeûnent eux aussi, mais lui donnent un sens plus spirituel, et insistent plus sur l’importance de la conversion. Et sur le don de soi, plus que sur l’aumône au sens matériel. De même, si tous prient, la prière n’a pas la même signification, ni la même dimension : Il s’agit moins de réciter des prières, que d’ouvrir son cœur au Saint Esprit pour discerner ses appels. Ce que des musulmans vivent cependant, eux aussi. Et ils vivent d’autres valeurs que les chrétiens, également admirables.

Et même si les musulmans connaissent Jésus Christ et que le Coran en parle beaucoup, il n’a pas été possible de partager le sens profond du carême chrétien, qui est essentiellement une marche d’amour de 40 jours avec Jésus Christ, pour ressusciter avec Lui à une vie nouvelle aux fêtes de Pâques. Car le Coran affirme que Jésus n’est pas mort, c’est un autre qui a été tué à sa place. Et même, si le Coran parle de Moïse, des 40 ans du peuple hébreu dans le désert, du Sinaï et des dix commandements, il n’en parle pas comme d’une alliance de Dieu avec son peuple, pour construire une société nouvelle dans la justice et la paix (la Terre promise, le Royaume de Dieu).

Pour aller plus loin, réflexion avec les chrétiennes : Comment vivons nous le carême ?

Plusieurs m’ont demandé : » est-ce que j’ai le droit de ne pas jeûner le 19 mars, jour de la fête de Saint Joseph ? » D’autres m’ont dit » est-ce que c’est interdit de jeûner le 25 mars le jour de l’Annonciation ? ». Ou encore : « si je n’ai pas jeuné, est-ce que je peux venir au chemin de croix ? ». Quand allons-nous arrêter de vivre notre religion comme des commandements, des obligations, des interdits, des choses qui sont obligées à faire, ce qui est permis et ce qui n’est pas permis. Si tu veux jeûner, tu jeûnes, si tu ne peux pas jeûner tu ne jeûne pas. Tu fais ce que tu peux, et ce que tu penses être le meilleur. Tu peux jeûner, mais tu n’es pas obligé. Tu es libre. Fais ce que tu penses dans ton coeur. Il n y' a que 2 jours de jeûne demandés : le mercredi des cendres et le vendredi saint.. Jésus est venu nous libérer. Il nous a dit:" la vérité nous rendra libre". Il faut que nous arrêtions de fatiguer les gens avec des commandements, des ordres et des interdits. C’est ce que Jésus reprochait justement aux pharisiens. Relis l’Evangile. Jésus nous a donné qu'un seul commandement : "Aimez-vous… comme je vous aime". Et saint Augustin disait : "Aime et fais ce que tu veux". Il nous faut apprendre à vivre heureux, à vivre notre foi dans la joie et la paix, et être à l'aise dans notre religion. Et laisser la peur des punitions, des malédictions ou de l’enfer. Ecoute le saint Esprit dans ton coeur et sois heureux. L'Evangile est une Bonne Nouvelle qui nous rend libres. Jésus nous a dit : »Je suis la Vérité… et la Vérité nous rendra libre. » Jésus veut que nous devenions libres

Le plus important dans le carême, ce n’est pas le jeûne, c’est le partage. C’est pour cela qu’on parle du « jeûne-partage » et que la journée d’aide à la Caritas est le 2° dimanche de Carême. Le carême, c’est le temps de partager et d’aider les pauvres, pas seulement en leur faisant l’aumône mais en leur donnant le courage d’agir, la formation dont ils ont besoin et les moyens de travailler. Si tu jeûnes, le repas que tu n’as pas mangé, tu le donnes aux pauvres. Ou tu donnes l’argent équivalent à la Caritas ou à un autre organisme de développement.

La deuxième chose importante du carême c’est la conversion. Je ne me prive pas seulement de nourriture, mais d’abord je jeûne avec mes yeux, avec mes oreilles mais surtout avec ma langue et ma bouche, pour laisser les mauvaises pensées, et surtout arrêter de dire du mal des autres. Je jeûne avec mes mains et avec mes pieds pour arrêter de faire les mauvaises choses que je fais jusqu’à maintenant, pour qu’à la fin du carême je sois complètement transformé et ressuscité.

Arrêtons de faire des complexes devant nos amis musulmans. Le jeûne chrétien ce n’est pas le jeûne musulman. Car si nous croyons dans le même Dieu et si nous avons les mêmes premiers prophètes, nous ne suivons pas le même chemin pour aller vers Dieu. Personnellement, je suis intervenu dans les classes de notre collège pour parler aux élèves musulmans. Je leur ai demandé d’abord de prier pour nous, puisque lorsqu’ils sont en Ramadan, nous prions pour eux. Et ensuite, je leur ai dit : il faut que vous sachiez que le jeûne chrétien et le jeûne musulman ce n’est pas la même chose. Pour nous, l’important c’est la conversion. En conséquence je leur ai demandé, quand ils arrivent à l’école le matin, d’arrêter de demander à leurs camarades chrétiens : est-ce que tu as jeûné ? Ce qu’ils doivent leur demander c’est : est-ce que tu as partagé ? Et est-ce que tu as changé ? Voilà les deux questions à poser.

Un jeune m’a dit : « je ne peux pas venir à la conférence de carême le soir, parce que j’ai trop faim ». Si jeûner t’empêche de venir à la messe, à la conférence de carême ou au chemin de croix, arrête de jeûner et viens prier. Le sacrifice de Jésus et la Parole de Dieu, c’est plus important que les jeûnes.

Le carême est souvent présenté comme le temps du jeûne. Mais c’est beaucoup plus que cela. C’est le temps de la conversion, pour changer notre cœur et notre vie. Le jeûne c’est d’abord pour libérer nos esprits et nos cœurs. Le carême, ce n’est pas un temps de tristesse. Au contraire, c’est le temps de la joie d’être libéré du péché. C’est le temps de la prière et de la charité. C’est donc le temps de prendre au sérieux la Parole de Dieu, et de la mettre en pratique. C’est le temps de revoir toute notre vie, à la lumière du Saint Esprit. C’est pourquoi le premier dimanche de carême, on nous présente Jésus qui lutte contre Satan, et qui nous libère de tout mal.

C’est ensemble que nous vivons le Carême. Pas seulement pour nous souten.ir les uns les autres, mais surtout pour agir ensemble, pour changer notre communauté/CEB et notre quartier. Pour cela, que chacun entre dans un groupe ou mouvement de son choix, pour faire quelque chose pour les autres, pour l'Église et pour le pays.

. Le plus important ce n'est pas le jeûne, c'est la conversion : changer ton coeur et ta vie. Le plus important, ce n'est pas de laisser la nourriture, mais de laisser les mauvaises pensées et la méchanceté, de conseiller les autres pour qu’ils laissent le mal, de partager ta nourriture avec les pauvres, de soutenir la Caritas et d’aider tous ceux qui souffrent dans leur corps et dans leur cœur.

Et pour cela, écouter le Saint Esprit chaque jour dans ton cœur. Au moins 5 minutes, mais chaque jour, en silence. Ne pas réciter des prières, mais écouter ce que le Saint Esprit nous demande.

4) La vie en famille : 1° partie

Nous sommes partis des avantages de la vie en famille, quand il y a une bonne entente et une complicité entre nous. Dans la famille, on est accepté, on se connaît, on partage ce qu’on a et on se soutient. Quand on a des problèmes, on peut revenir dans la famille, où on est accueilli.

Mais pour cela il y a des conditions. C’est à chacun de contribuer à cette complicité et cette bonne ambiance, pour qu’il y ait un véritable amour et pas seulement que chacun cherche son intérêt. Et pour qu’il y ait le respect les uns des autres et la joie. Pur cela, chacun doit réfléchir à ce qu’il fait et chercher à bien se conduire. Et écouter les conseils des autres, parents ou enfants.

C’est dans la famille que l’on est éduqué, et nous sommes tous responsables de cette éducation, chacun à sa place et d’après ses possibilités. Pas seulement les parents. La première chose pour cela, c’est de se supporter et de se pardonner. C’est nécessaire aussi de partager les choses que l’on a.

C’est important aussi de partager les moments importants de la vie familiale : par exemple de manger ensemble. Il y a des jeunes qui disparaissent depuis le matin, et qui ne reviennent que le soir pour manger. Finalement, ils prennent leur famille pour un restaurant. A l’inverse, certains jeunes n’ont pas de travail, même s’ils en cherchent et sont courageux. Parfois on leur fait des reproches, ou on leur fait sentir qu’ils profitent de la famille, qu’ils mangent mais n’apportent rien, alors qu’ils ne sont pas responsables.

Il est important, dès que les enfants commencent à parler, de se parler ensemble. Pas seulement pour donner du travail aux plus jeunes, ni seulement pour se conseiller, mais pour se tenir au courant de ce que l’on fait, s’expliquer, se donner des idées et s’encourager.

Enfin, nous avons vu comment conseiller en particulier les petits. Trop souvent on leur parle d’une façon sévère ou avec colère. Et même on les frappe. Les coups rendent les enfants plus têtus, mais ne les aident pas à changer leur cœur. Pour faire le bien d’une façon libre et responsable.

Les enfants ont aussi le droit de conseiller les parents et de dire ce qu’ils pensent de la vie de famille, mais, bien sûr, à condition de le faire avec respect. C’est tout cela qui permet d’avoir la paix, et même la joie, dans la vie de la famille.

Nous avons ensuite parlé des mauvaises choses dans la vie familiale.

  1. les disputes, mais surtout le manque de communication. On se parle des choses à faire, mais on ne se dit pas ce qu’on a dans le cœur. Cela a des conséquences, même pour l’avenir. Si tu n’as pas appris à parler en famille avec tes parents et à dire ce que tu penses, lorsque tu seras mariée, tu ne sauras pas parler non plus avec ton mari pour lui dire les choses profondes que tu as dans le cœur. Et alors, il n’y aura pas de vrai amour ni de véritable entente. Et tu ne sauras pas parler non plus avec tes enfants, ni les aider à grandir. Il y a des jeunes qui ne parlent pas de ce qu’ils ont dans le cœur à la maison, avec leurs parents ou leurs frères et sœurs. Mais ils vont en parler à l’extérieur, ils racontent les histoires de la famille, et souvent avec manque de respect. Cela bien sûr est très grave.

  2. Une autre chose qui tue la vie de famille c’est la jalousie, en particulier entre les frères et sœurs. Nous avons réfléchi longuement à cette question.

  3. Il y a tout le problème de l’honneur de la famille ; ce qu’on appelle en wolof : le sutura. Pour garder cet honneur, on va cacher les problèmes, même lorsqu’il s’agit par exemple de pédophilie ou de vol. Cela est évidemment très grave.

En conclusion nous avons dit que chaque famille est différente. C’est donc à chacun de réfléchir personnellement, et ensemble avec les autres, pour voir comment rendre la vie familiale meilleure et quelles solutions trouver ensemble. Sans oublier la prière et l’aide que Dieu nous propose.

5) La vie en famille (2ème rencontre)

Nous sommes revenus sur la vie en famille, étant donné son importance, en nous posant la question : que faire pour que la famille marche bien, en particulier pour qu’il y ait une meilleure entente et le pardon ? Chacune a donné ses idées.

Ensuite nous avons parlé des devoirs des parents, envers les enfants. Il est important de se préparer et d’y réfléchir le mariage.

Par rapport au corps : nourrir, habiller et soigner les enfants.

Par rapport à leur esprit : les éduquer eux-mêmes : ce sont les parents qui sont les premiers éducateurs. Et aussi les envoyer à l’école et dans des groupes et des mouvements de jeunes où ils pourront compléter leur éducation. Mais en se tenant au courant de l’éducation qui est donnée, et en soutenant les responsables. Pour l’école, participer aux rencontres des parents d’élèves, et aller parler avec les enseignants.

Par rapport au cœur de nos enfants : les aimer et leur apprendre à aimer.

Par rapport à leur âme : les éduquer dans la foi. Leur enseigner la Parole de Dieu. Pas seulement leur apprendre à prier, mais prier ensemble.

Nous avons aussi parlé de l’importance de respecter les enfants, en particulier au moment du mariage. Pas de mariage forcé. Ne pas profiter de nos enfants, par exemple lorsqu’ils trouvent un travail, en les obligeant à nous donner de l’argent. Bien sûr les enfants doivent aider leurs parents, surtout quand ils sont vieux. Mais cela doit se faire librement et volontairement. Et si les parents ont bien éduqué leurs enfants, ils le feront naturellement.

Les devoirs des enfants :

  • Participer au travail de la maison, ne pas prendre la famille pour un restaurant où on mange et on profite de tout, et après chacun mène sa propre vie à l’extérieur comme il le veut.

  • Bien se conduire en famille, chercher la paix, éviter les disputes.

6) L’amitié

L’amitié avec un garçon est possible. Mais dans le mariage il y a des étapes. Et donc avant d’avoir un ami garçon, il faut d’abord avoir des camarades garçons. Et alors, vivre une véritable amitié avec l’un d’entre eux qu’on a choisi, où l’on partage ses sentiments, ses idées et ses conseils, dans le respect et le sérieux.

Nous avons expliqué qu’aimer, c’est d’abord penser à l’autre, avant de penser à soi, sinon c’est de l’égoïsme.

On apprend à vivre l’amitié dans toute sa vie. D’abord à la maison entre frères et sœurs. Puis ici, au centre social. Ensuite avec les camarades du quartier. Jusqu’au jour où tu verras un garçon qui te plait davantage, qui est plus sérieux que les autres, et en qui tu peux avoir vraiment confiance. Ce ne sera pas obligé de vous marier. Vous pouvez continuer à être amis. A condition qu’il devienne aussi l’ami de ton mari et de votre couple, pour que les choses soient claires.

L’amitié nous pouvons la vivre donc dans notre centre social en voyant ce qui ne va pas, en vivant en bonne entente, en rendant les choses meilleures, en s’encourageant quand quelqu’un est triste ou découragé, en travaillant ensemble, en se conseillant, etc.

Que faire pour être une bonne amie ? Se respecter, dire la vérité, être honnête, partager pas seulement les choses que l’on a mais les connaissances et les conseils, être prêt à aider l’autre, essayer d’être ensemble et de se comprendre. Et quand c’est nécessaire, savoir se pardonner. Ce qui important, c’est la sincérité.

Dans le quartier, participer aux activités des jeunes en ASC (Association Socio Culturelle) et aux activités du quartier : réunions, rencontres, formations, fêtes, sèt sétal (nettoyage du quartier)… Se conseiller mutuellement, être camarade dans la bonne entente avant de chercher à tout prix à être ami, et avant de penser à se marier.

  • Se parler. Non seulement pour les choses de tous les jours mais se dire les choses que l’on a dans son cœur. Et commencer lorsque les enfants sont petits.

  • Dire la vérité au sujet des sorties. Certaines jeunes filles disent qu’elles vont retrouver leurs camarades pour étudier, alors qu’elles partent dans des soirées dansantes, ou d’autres activités dont elles ne veulent pas parler à leurs parents. C’est le début de toutes les déviations et de tous les dangers.

  • Au moment du mariage, ce sera important de connaître et d’aimer de la même façon la famille de ton mari. La mère de ton mari c’est ta mère. Mais en même temps, vous devez garder la liberté de votre couple, sans vous laisser commander par les beaux-parents. Cela demande de bien vous entendre entre mari et femme.

7) Demande en mariage

Un garçon te dit : Je veux te marier, qu’est-ce que tu fais ?

  1. Être prudente. Comme dit le proverbe wolof : « pour attraper un singe dans la brousse, il faut s’approcher doucement ».

  2. Se préparer et être dans les conditions nécessaires : être assez âgée mais surtout être adulte dans sa tête, savoir réfléchir, avoir de la maturité. Etre assez grande et avoir vu ses règles déjà depuis plusieurs années pour être prêt à mettre un enfant au monde sinon on risque d’avoir des problèmes au moment de l’accouchement. Donc être prête dans son corps.

  3. Mais il ne suffit pas d’être prête dans son corps, il faut l’être aussi dans sa tête et dans son cœur.

  4. Ne pas accepter tout de suite mais chercher à connaître le garçon : regarder comment il est, comment il s’habille, comment il parle, quel est son comportement.

  5. Voir comment il est, non pas avec toi mais avec les autres. D’abord à la maison avec sa mère et ses sœurs, parce que c’est de cette façon qu’il se conduira quand il te mariera.

Il faut savoir qu’il y a des étapes dans l’amour. D’abord, la camaraderie, être co-pain, c’est-à-dire partager d’abord les choses que l’on a : le pain, la nourriture et les autres choses. Ensuite, devenir amis. Si l’on est vraiment amis et qu’on pense pouvoir être heureux ensemble, alors il y a les fiançailles et le mariage traditionnel dans la famille. Enfin le mariage civil à la mairie et le mariage religieux.

Par conséquent, ne pas se lancer trop vite dans les relations sexuelles, sinon tu risques de te retrouver enceinte et, si tu t’aperçois que le garçon n’est pas ce que tu pensais, tu vas être très gênée. Si tu vas avec lui, tu ne seras pas heureuse. Et sinon, tu auras un enfant sans père et tu auras beaucoup de peine à t’occuper de lui. Ce qui est difficile dans le mariage, ce n’est pas de faire des relations sexuelles et d’avoir des enfants. Ce qui est difficile, c’est de se comprendre et de partager. C’est donc cela qu’il faut préparer à l’avance, quand un garçon veut te marier : échanger des idées et penser déjà à la façon dont on vivra plus tard.

Enfin, tu n’es pas venue sur la terre toute seule. Tu es née dans une famille qui t’a fait grandir, qui t’a éduquée, qui a pris soin de toi. C’est dans ta famille que tu as appris à vivre. Il est donc important que le garçon se présente à ta famille, et que toi aussi tu connaisses sa famille, pour voir si tu pourras t’entendre avec ses parents. L’amour c’est un attachement entre un garçon et une fille. C’est à vous de vous choisir pour vous aimer vraiment. Mais le mariage ce n’est pas une seulement relation entre deux personnes, c’est une alliance de deux familles. Et vous aurez besoin de vos deux familles pour vous-mêmes dans les difficultés de la vie, et pour les enfants que vous aurez.

8) Tes parents refusent

Tu veux marier un garçon mais tes parents refusent. Que fais-tu ?

Tu as le droit de choisir ton mari. Ce n’est pas seulement le garçon qui doit te choisir, ni obligatoirement ta famille, parce que c’est toi qui va aller chez le garçon, c’est toi qui va vivre avec lui. Mais en même temps, tu es jeune, tu ne connais pas encore le mariage. Tes parents connaissent eux, les difficultés du mariage. Ils savent ce que c’est, et comment vivre ensemble. Ils peuvent déjà beaucoup t’aider. Et comme on l’a déjà dit, l’amour c’est une amitié entre vous deux, mais le mariage c’est une alliance entre deux familles. Donc, si tes parents refusent, tu restes calme, tu es patiente, et tu leur demandes de te dire pourquoi ils refusent ce garçon. Et alors tu pourras réfléchir pour savoir si les raisons qu’ils te donnent te semblent valables. Mais tu essaies vraiment de les comprendre.

A partir de là, tu réfléchis pour voir qui est vraiment ce garçon, et est-ce qu’il peut vraiment te rendre heureuse. Ou c’est seulement que tu as envie de te marier et d’avoir des enfants. Ou bien que tu idéalises le garçon, c’est-à-dire que tu le vois plus beau et meilleur qu’il n’est. C’est donc important d’en parler avec d’autres personnes qui le connaissent bien. Et aussi de voir comment il se conduit, pas avec toi mais avec les autres.

Il faut savoir que se marier avec un garçon d’une autre religion, cela rend le mariage encore plus difficile. Si on s’entend bien, c’est très bon, et cela permet d’aider les chrétiens et les musulmans à mieux se comprendre. Mais il faut vraiment que les deux familles soient d’accord. Il ne suffit pas que le garçon musulman accepte que tu restes chrétienne. Il faut que sa famille soit d’accord, y compris les grands parents au village ou leur imam (nous en reparlerons une autre fois).

Quand les parents refusent, des filles se font enceinter par le garçon pour forcer les parents. Cela n’est pas une bonne solution. Car ensuite, vous aurez de la peine pour t’entendre avec tes parents. Et ce n’est pas sûr que tu t’entendras bien avec ton mari, ni que tu seras heureuse avec lui. « Tu n’as pas besoin d’un enceinteur. Tu as besoin d’un mari qui t’aime, et d’un bon père pour tes enfants ».

Avant de décider, vous parlez pour vous mettre d’accord sur la façon dont vous allez vivre ensemble. Est-ce qu’il va t’aider dans le travail de la maison, est-ce que vous allez mettre votre argent ensemble, quels loisirs vous allez prendre, quels sont ses goûts, même pour la nourriture et pour la façon de vivre. Car vous n’avez pas reçu la même éducation.

Il faudra aussi vous mettre d’accord pour le mariage civil. Allez-vous faire un mariage dans le régime de la polygamie ou de la monogamie ? Même si l’islam permet de marier plusieurs femmes, il y a des conditions : il faut que le mari soit juste envers ses quatre femmes. Es-tu prête à vivre avec une autre femme dans la même maison ?

Et pour la communauté des biens ? Il vaut mieux que chacun garde la propriété de ce qu’il a et son argent, et se mettre d’accord au fur et à mesure pour l’utiliser ensemble. Car on ne connaît pas l’avenir.

Maintenant si tes parents continuent à refuser, tu essaies de négocier, mais doucement, sans te mettre en colère, dans le respect. Et s’ils continuent de refuser de t’écouter, tu cherches quelqu’un qui pourra parler pour toi : un oncle ou bien une tante, la grande sœur ou un ami de ton père ou même ta propre mère.

9) Les différentes façons de se marier.

Nous avons d’abord parlé des trois étapes de mariage, avec leur importance et la meilleure façon de s’y préparer : le mariage coutumier dans la famille, le mariage civil à la marie, et le mariage religieux à la mosquée ou à l’église.

Mais à côté de cela, il y a de nombreuses autres façons de se marier : certains attendent le coup de foudre, ou que quelqu’un se présente d’un seul coup en rêve ou comme dans les romans photos. D’autres se marient par correspondance par exemple en envoyant une photo, en particulier pour les émigrés qui se trouvent à l’étranger.

Nous avons parlé également du mariage forcé, du mariage précoce, de la monogamie et de la polygamie, du mariage à l’essai etc.

Pour qu’un mariage réussisse, ce qui est important c’est qu’il y ait l’accord des deux, dans la liberté. C’est toi qui te marie et c’est à toi de choisir ta femme ou ton mari. Il est très important que vous vous aimiez en vérité, et que vous prépariez pour cela. Mais en même temps, il faut tout faire pour que la famille soit d’accord. Car on a besoin du soutien de la famille pour s’entendre, pour réussir sa vie de couple mais aussi l’éducation des enfants. Les enfants ont besoin de deux parents qui s’aiment. Ils ont aussi besoin de la grande famille, de leurs oncles et tantes, de leurs cousins et cousines, et en particulier de leurs grands-parents.

A partir de quoi choisir ? Faut-il choisir son mari parce qu’il a de l’argent et un bon travail, parce qu’il est intelligent, parce qu’il est beau, parce qu’il est fort et sportif, etc. Nous avons cherché ensuite les différentes façons de se connaître.

Nous nous sommes également demandé comment vivre le mieux possible le temps des fiançailles.

Et enfin, nous avons abordé la question : comment savoir que l’on s’aime vraiment, et que cet amour a des chances de durer ?

10) Le mariage – La dot

Les différentes façons de se marier. Nous avons d’abord parlé des trois types de mariage avec leur importance et la meilleure façon de s’y préparer : le mariage coutumier dans la famille, le mariage civil à la mairie et le mariage religieux, à la mosquée ou à l’église.

Mais à côté de cela, il y a de nombreuses autres façons de se marier : certains attendent le coup de foudre, ou que quelqu’un se présente d’un seul coup, comme dans les romans photos. D’autres se marient par correspondance, sur internet ou à partir d’une photo, en particulier avec les émigrés qui se trouvent à l’étranger.

Nous avons parlé également du mariage forcé, du mariage précoce, de la monogamie et de la polygamie, du mariage à l’essai, etc.

Pour qu’un mariage réussisse, ce qui est important c’est qu’il y ait l’accord entre vous et avec vos deux familles. C’est toi qui te marie, c’est à toi de choisir ton mari. Il est très important que vous vous aimiez en vérité, et que vous vous prépariez pour cela. Mais il faut tout faire pour que la famille soit d’accord. Car on a besoin du soutien de la famille. Pas seulement pour réussir la vie du couple, mais aussi pour l’éducation des enfants. Les enfants ont besoin de leurs deux parents qui s’aiment. Ils ont aussi besoin de la grande famille et en particulier de leurs grands-parents.

Nous nous sommes demandé ensuite à partir de quoi se choisir. Faut-il choisir quelqu’un parce qu’il a de l’argent et un bon travail, parce qu’il est intelligent, parce qu’il est beau, parce qu’il est fort et sportif, etc. Nous avons cherché ensuite les différentes façons de se connaître.

Nous nous sommes également demandé comment vivre le mieux possible le temps des fiançailles : (nous en reparlerons une autre fois).

Et enfin, nous avons abordé la question : comment savoir que l’on s’aime vraiment, et que cet amour a des chances de durer.

11) Les abus sexuels et les réseaux sociaux.

Aujourd’hui, nous avons longuement parlé du cas d’un directeur d’Université qui aurait enceinté une jeune fille, qui avait gagné un concours de chant à la télévision. Comme il appréciait beaucoup cette jeune chanteuse qui vivait dans le sud du pays, il a proposé à la famille de l’emmener à Dakar. Il lui a payé un logement et l’a prise en charge, et elle s’est retrouvée enceinte. Elle dit qu’elle a été violée et qu’elle n’était pas consentante. De toute façon, elle était encore mineure. Le directeur refuse de reconnaître la paternité, en disant qu’il n’est pas le responsable de cette grossesse. Pour le moment, il n’est pas possible encore de faire un test ADN, puisque le bébé n’est pas encore né.

A partir de là, nous avons réfléchi à un certain nombre de questions. D’abord le problème des médias. En particulier de cette émission de la télévision « sen petit galle », qui organise des concours de chants pour les enfants. Ceux qui ont gagné reçoivent des cadeaux et de l’argent, et on leur propose une promotion comme artiste. Ces émissions ont été très souvent critiquées, mais malgré tout elles continuent. Ce qui est grave, c’est qu’on n’y respecte pas les enfants. On ne leur permet pas de vivre leur enfance, mais on en fait déjà des artistes avec tous les dangers d’exploitation au point de vue financier et au point de vue sexuel. On s’aperçoit que beaucoup de ces enfants qui ont été primés et récompensés dans le passé ont très mal tournés par la suite. . Cela pose tous les problèmes des filles attirées par la gloire, la publicité des médias, la belle vie, l’argent, etc. Nous avons réfléchi tous ensemble à la question des médias et de leur utilisation.

Et aussi de la complicité et le manque de responsabilité des parents qui confient leur enfant à quelqu’un qu’ils ne connaissent pas vraiment et qui ne fait pas partie de la famille. Comme ce directeur qui l’a amenée à Dakar, complètement isolée, ce qui lui a permis de l’exploiter.

Ensuite, le directeur dit que la fille était consentante, et qu’il ne l’a pas violée. Mais de toute façon, elle était mineure à ce moment-là. Elle n’avait que 15 ans et donc, c’est un cas de pédophilie. Cela pose tous les problèmes de la liberté de consentement des jeunes en matière de sexualité. Et du manque d’éducation sexuelle des jeunes.

Comme le directeur refusait de reconnaître la grossesse, la jeune victime avec ses amis ont décidé de se venger. Pour cela, une autre artiste est allée le provoquer, en commençant par accepter de l’argent. Au deuxième rendez-vous, lorsqu’il s’était déshabillé, ils l’ont pris secrètement en photo sur un téléphone portable. Ils ont ensuite publié la vidéo sur les réseaux sociaux. Ce sont des choses qui se passent souvent et de plus en plus. Les gens exploitent d’autres personnes, en publiant sur les réseaux sociaux des rapports sexuels ou d’autres scènes provocantes, pour leur soutirer de l’argent ou casser leur réputation.

En conclusion, nous avons noté l’importance de reconnaître une grossesse lorsqu’on est responsable. Car l’enfant a besoin d’un père. Pour les jeunes, d’apprendre à se maîtriser.

Pour les familles, ne pas hésiter à dénoncer les cas d’abus sexuels. Il y a là un problème culturel. Trop souvent dans notre société, lorsqu’une jeune fille a été violée ou se retrouve enceinte, la famille cherche à le cacher, pour garder son honneur. Ou bien, on oblige le violeur ou l’enceinteur à marier cette jeune fille même s’il n’y a pas d’amour entre eux, et si ce mariage n’a pas d’avenir.