Armel Duteil

Presentation

Pastorale Sociale




La Commission de pastorale sociale du diocèse de Conakry

La situation

Malgré de nombreuses richesses potentielles la Guinée est non seulement un pays pauvre mais qui s’enfonce de plus en plus dans la pauvreté. Cela étend dû à la fois à des problèmes internes qu’externes. Pour l’externe, il s’agit essentiellement de l’augmentation du coût de pétrole et des produits alimentaires dus à une demande internationale plus forte et qui a entraîné une hausse des prix énormes et donc une plus grande cherté de la vie et une diminution du pouvoir d’achat des populations.

Au niveau interne, l’accroissement de la pauvreté est dû à une mauvaise gouvernance, à la corruption et à une répartition inégale des richesses minières et autres (les sociétés étrangères s’appropriant la plus grande partie des bénéfices, le pays n’en recevant q’une faible part).Et c’est la population qui en subit les conséquences : les pauvres deviennent de plus en plus nombreux, les parents n’arrivent plus à nourrir leurs enfants et de plus en plus de jeunes quittent leurs villages pour trouver la misère en ville.

Et à coté de ces pauvres, il y a les handicapés, les enfants de la rue, etc…

sociale de l’Eglise

Les années passées, elle était confiée à l’OCPH (Organisation Catholique pour la Promotion Humaine), mais par laisser aller et parce qu’elle comptait trop sur l’extérieur après avoir beaucoup travaillé pour les réfugiés, cette organisation est devenue inefficace. De plus, elle se limitait à des structures nationales et diocésaines, sans équipe à la base, les gens se contentant d’attendre l’aide de l’extérieur, au lieu d’agir par eux-mêmes.

Depuis son arrivée à la tête de l’archidiocèse de Conakry, Monseigneur Vincent Coulibaly a beaucoup insisté sur l’auto prise en charge, conformément aux orientations prises par toutes les Eglises d’Afrique, pour aider davantage les pauvres de plus en plus nombreux à cause de l’énorme augmentation du coût de la vie et de participer plus efficacement au développement du pays qui s’enfonce de plus en plus dans les problèmes, tout en étant prêt à répondre à toute situation d’urgence. C’est pourquoi, l’Archevêque a relancé la Commission de Pastorale Sociale.

Le but de cette Commission est double :

  1. Relancer les projets de développement et les activités génératrices de revenus, spécialement en faveur des plus pauvres.
  2. En priorité mettre en place des commissions paroissiales de pastorale sociale. Ceci pour deux raisons : pour que les paroisses, communautés et mouvements prennent elles-mêmes en charge à leur niveau, l’action caritative, humanitaire d’urgence et de développement de l’Eglise, en procédant par elles-mêmes à des recherches de fonds, en déterminant les vrais besoins à la base, en écoutant les populations en particulier les familles les plus nécessiteuses et en cherchant à répondre d’abord par elles-mêmes à ces besoins par la constitution d’une caisse, des cotisations et autres activités : ceci pour que les chrétiens se prennent en mains et ne se contentent plus de compter sur l’extérieur. A partir de là, pour des actions plus importantes, il sera possible d’initier des projets de développement soutenus de l’extérieur, mais toujours menés par elles-mêmes et avec leur participation. Dans cette nouvelle organisation, l’OCPH devient une organisation au service des communautés et paroisses et non plus travaillant pour elle-même. Elle devient le bras technique de la commission de pastorale sociale qui donne les orientations et supervise les actions.

Pour la mise en place des commissions paroissiales, nous avons commencé par un gros travail de sensibilisation sur l’importance de l’action caritative de l’Eglise qui doit se mettre au service des hommes à la suite du Christ, conformément au 4e Objectif Stratégique du diocèse, correspondant aux orientations de la CERAO pour l’ensemble des diocèses de l’Afrique de l’Ouest. La sensibilisation des prêtres a eu lieu au cours de la session pastorale de lancement de l’année, début Octobre 2007 et au cours de la journée de réflexion à l’occasion de la messe chrismale en Mars 2008. La sensibilisation des chrétiens s’est faite au cours de rencontres par doyennés à partir d’Octobre, et par le message de Carême 2008 de l’Archevêque qui a été travaillé dans les paroisses et au cours de la marche du pèlerinage de Boffa, sur le thème de la Communion. Pour la formation des laïcs responsables de cette pastorale sociale, nous avons également organisé une formation suivie sur la doctrine sociale de l’Eglise, et la restitution de la session sur le rôle et la mission des laïcs organisée par la CERAO à Conakry en Novembre 2007.

La mise en place des commissions paroissiales a été confiée à 5 personnes de l’OCPH diocésaine. Elles contactent d’abord le Conseil Paroissial et tiennent ensuite une rencontre d’information et de motivation de toute la communauté, généralement un dimanche après la messe. A la suite de cela, la commission est mise en place, l’équipe OCPH lui apporte la formation nécessaire et le travail peut commencer. Pour l’orientation du travail, voir les comptes-rendus des 3 premières réunions de la commission diocésaine de pastorale sociale.

Malgré l’absence de moyens, cette commission a bien travaillée cette année (voir les comptes-rendus ci-joints). Cette absence de moyens a obligé les chrétiens à agir par eux-mêmes, et à sortir de cette mentalité d’assistés qui risquait de déformer complètement le sens de la pastorale sociale. Il s’agissait aussi d’apprendre aux chrétiens à s’engager et à agir pour leurs frères et sœurs, et non pas par intérêt personnel, pour leur propre profit. Peu à peu, cette volonté de s’engager pour les autres et d’agir pour eux-mêmes se développe. Ce qui reste c’est d’organiser les gens qui agissent déjà pour les autres et de coordonner les actions.

Mais on ne peut pas compter toujours sur le bénévolat : il est normal de soutenir les gens qui travaillent pour les autres à plein temps, car ils ont une famille à nourrir.

La commission a déjà commencé un certain nombre d’actions avec le soutien des différents mouvements, associations et groupements de l’Eglise (voir la feuille L 34 : 4e réunion de pastorale sociale) : fraternité des femmes catholiques, Légion de Marie, les volontaires catholiques, les scouts, la communauté Saint Eugidio, l’enfance missionnaire, SOS mineurs, les foyers St Joseph pour les enfants de la rue. D’abord une aumônerie de la prison qui fonctionne bien, une action pour les enfants de la rue, le soutien aux personnes vivant avec le VIH, lancement d’un certain nombre d’AGR (Activités Génératrices de Revenus) pour familles nécessiteuses, alphabétisation et soutien scolaire, micro crédits, soutien aux handicapés, centres aérés pendant les vacances dans les quartiers populaires. Ce sont ces différentes actions et encore d’autres que nous voulons développer au fur et à mesure. Mais pour tout cela, notre participation locale et la mobilisation de nos seuls moyens ne suffira pas. C’est pourquoi, nous vous envoyons la demande ci-dessus.

Projet de budget pour la commission diocésaine de Pastorale Sociale - Année pastorale 2008 – 2009

Sessions de formation dans les doyennes de l'archevêché

Déplacement aller retour des formateurs (3) dont le responsable depuis Kataco à 250 km de Conakry : 140.000GNF

  • Conakry ville : 10.000GNF x 2 = 20.000GNF + 140.000GNF = 160.000GNF
  • Bonfi : 10.000GNF x 2 = 20.000GNF + 140.000GNF = 160.000GNF
  • Grande banlieue : 15.000GNF x 2 = 30.000GNF + 140.000GNF = 170.000GNF

  • Dalaba : 140.000GNF x 2 = 280.000GNF + 280.000GNF = 560.000GNF
  • Koundara : 250.000GNF x 2 = 500.000GNF +390.000GNF = 890.000GNF
  • Boké: 150.000GNF x 2 = 300.000GNF +50.000GNF = 350.000GNF
  • 2.290.000GNF

Il s’agit du prix des transports publics, une voiture particulière revenant beaucoup trop cher.

Nourriture : (participation de 5.000GNF sur un coût total par personne = 12.000GNF)

8 sessions x 50 personnes en moyenne x 5.000GNF = 2.000.000GNF

Matériel d’animation : craie, feutres, grandes feuilles…

65.000GNF x 8 = 520.000GNF.

Fonctionnement de la commission

  • Déplacement : une réunion par mois = 12 personnes + le responsable depuis Kataco(140.000GNF).
  • 12 personnes x 10.000GNF x 10 réunions = 1.200.000GNF + 1.400.000GNF = 2.600.000GNF.
  • Nourriture : 13 personnes x 15.000GNF x 10 réunions = 1.950.000GNF
  • Photocopies : 2.500.000GNF
  • Matériel de bureau : 2.850.000GNF
  • Gratifications à la secrétaire : 150.000GNF + 12 mois = 1.800.000GNF
  • Gratifications aux techniciens radio + télévision + journaux = 950.000GNF
  • 12.450.000GNF.

Activités du responsable diocésain

Déplacements

  • De Kataco à Conakry (une fois par semaine : 140.000GNF x 40 semaines = 5.600.000GNF
  • Dans la ville : 10.000GNF par jour x 300jours = 3.000.000GNF
  • Téléphone : 40.000GNF x 40 semaines = 1.600.000
  • Internet : 5.000GNF x 300 jours = 1.500.000GNF
  • 11.700.000GNF

Frais de visite par paroisses pour le lancement des commissions.

Total général : 28.960.000GNF

Notre participation

Pour les sessions : chaque participant paie son transport (qui coûte très cher) et apporte 7.500 Gnf de participation pour le repas. Il amène bic et chier. Pas de perdiem.

La communauté d’accueil prend en charge le logement, la préparation de la salle, et les autres frais.

Pour la commission : L’Archidiocèse fournit le bureau avec tous les frais (éclairage, nettoyage, entretien), gardiennage etc,

Le reste du salaire de la secrétaire/trésorière ; les cotisations à la sécurité sociale, etc… sont pris en charge par le diocèse et le travail de même que les frais d’élaboration des documents, documentation, préparation des émissions radio et télévision, etc… par les différents membres de la commission.

Chaque membre de la commission prend en charge son matériel et autres fais =Internet, téléphone. Tous travaillent bénévolement

L’Archidiocèse prend en charge l’entretien des appareils (Ordinateur, Imprimante, etc…

Pour le responsable national de la commission : il est pris en charge par l’Archidiocèse : Logement, Nourriture…

Le permanent, de même que le responsable national en tournée sont pris en charge par la communauté qui les accueille (logement, nourriture…). Pas de perdiem.




COMMISSION DIOCESAINE DE PASTORALE SOCIALE CONAKRY
Rencontre du 19 Novembre 2007

Prière à partir de Luc 4,16-21. Accueil et présentation

LE BUT DE CETTE COMMISSION (tour de table)

  • C’est une dimension de l’Evangile  ( Luc 4)
  • L’Eglise est dans le monde, les œuvres de charité font partie intégrante de l’Evangélisation. C’est donc autre chose qu’une simple ONG.. Même si le gouvernement s’occupe lui aussi des problèmes sociaux. Nous devons y participe
  • C’est lié à l’Evangélisation : l’Eglise doit d’abord faire elle-même ce qu’elle annonce,pour qu’on puisse la croire. Annoncer un Evangile qui aide et qui libère.
  • L’Eglise doit être sur le terrain,là où les gens en ont le plus besoin :voir les béatitudes.
  • Un exemple :la prison. Quand j’ai vu la foi de certains prisonniers, je me suis dit : c’est moi qui mériterait d’être en prison. Jésus disait : tout ce que vous faites au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous le faites ; quand je confesse un prisonnier, c’est Jésus que je confesse. Je me sens indigne, comme Jean Baptiste, quand Jésus lui demande de le baptiser. Nous ne cherchons pas à donner des leçons aux autres, mais à rencontrer le Christ qui est en eux. L’action sociale est une mise en pratique de la catéchèse, autant que le scoutisme, le pèlerinage de Boffa ou le chapelet.
  • Jésus nous envoie vers les autres, pour porter attention à leurs problèmes. Nous acceptons l’homme tel qu’il est,même s’il est mendiant ou voleur et nous cherchons à l’aider à s’en sortir. Mais c’est difficile. Par exemple pour un prisonnier, ce qui l’intéresse c’est de sortir de prison, pas qu’on vienne y faire des prières. Ce dont le pauvre a besoin, c’est de manger. Il faut savoir les écouter et chercher à répondre à leurs vrais besoins. Ne pas venir avec des discours en dehors de la vie ou des solutions toutes faites. Savoir les responsabiliser. Aider les gens mais ne pas en faire des mendiants.
  • Il faut donc chercher les causes de la pauvreté. Et aussi les conséquences : on donne de la nourriture et de l’argent pour les prisonniers, mais ils sont détournés et l’état ne fait plus rien pour eux.
  • Prière et action vont ensemble :Au cours d’une veillée mariale, nous avons fait une quête pour les pauvres. Avant de distribuer cet argent, nous avons prié. Dans la prière nous avons découvert d’autres personnes plus nécessiteuses auxquelles nous n’avions pas d’abord pensé. (N.B. Cependant, la prière n’est pas seulement un moyen d’obtenir le secours de Dieu. C’est d’abord pour mieux comprendre sa volonté et recevoir la force de le faire. Elle est aussi offrande et consécration de ce que nous avons fait et action de grâces)

En conclusion : Nous sommes appelés à une action constructive, basée sur la prière et avec une vision spirituelle, dans l’esprit de l’Evangile.

Relation avec justice et paix :

Les 2 commissions sont appelées à travailler ensemble.Par exemple, il ne suffit pas de donner de la nourriture aux prisonniers, il faut défendre leurs droits. Certains sont en prison pendant des années sans même être jugés. La prison n’est pas seulement physique : le cœur aussi est en prison. On a donné aussi l’exemple de la réconciliation entre 2 frères.

Organisation de la commission

Pour la fréquence, les jours et heures des rencontres :attendre la prochaine réunion. Par exemple pour la prison, il faudrait une coordination pour savoir qui intervient, à quel titre et mieux organiser les choses. De même pour l’action auprès des enfants de la rue. Pour que ce soit des vraies actions d’Eglise, menées ensemble d’une façon réfléchie.

Animer les commissions paroissiales de pastorale sociale. Les visiter,être à leur disposition pour voir ensemble ce que chaque paroisse va faire cette année pour les pauvres. Recueillir leurs idées et leurs initiatives et les communiquer aux autres paroisses . Composer des fiches de travail. Si cette commission paroissiale n’existe pas encore,la mettre en place le plus rapidement possible, en faisant appel à des personnes engagées dans les différents secteurs de la vie sociale. Envoyer la listes de ces personnes à la commission diocésaine pour pouvoir commencer rapidement le travail en commun.Les membres de la commission sont prêtes à répondre aux demandes des paroisses et à organiser des cellules de réflexion et d’action sur tout problème qui le nécessite : SIDA, jardins d’enfants,petits projets…

Travailler avec les ministères et les services : Par exemple, on met des gens en prison, sans se demander comment on va les nourrir. Ne pas passer par dessus les responsables, mais leur demander simplement de faire leur travail .Et savoir leur parler avec respect : si on vexe un gouverneur ou un préfet, il va bloquer les choses. Mais en même temps soutenir les gens qui agissent,car il y a trop de lourdeurs. - Réfléchir avec le secteur public. Par exemple, nous préparons le 50° anniversaire de l’indépendance. Des gens réagissent : Au lieu de seulement boire et danser,ne faudrait-il pas préparer une réconciliation nationale. Alors,on pourra vraiment faire la fête. Et aussi au lieu de faire de grandes dépenses de prestige pour un jour, voir que faire à cette occasion pour que les pauvres vivent mieux.

De même,en janvier, le gouvernement avait fait sentir le désir que l’Eglise participe à un comité de vigilance,pour voir les choses injustes. Par exemple, ce n’est pas normal qu’à la prison, il y ait tant de maladies, par exemple’ la tuberculose. Les prisonniers sont là pour purger leur peine, pas pour devenir malades. Voir aussi nos interlocuteurs sociaux à la base,avec qui nous pouvons agir concrètement.
Des chrétiens disent : »il faut que les évêques montent au créneau ». Mais c’est la responsabilité et le rôle des laïcs en priorité. Et aussi de la commission

Travailler avec les autres commissions, en particulier celles de la jeunesse, de la famille, de l’éducation et de la santé. Et aussi avec les différents mouvements et associations,pour voir comment développer la dimension sociale de leurs activités,tout en respectant leurs orientations et leur pédagogie.

La commission doit travailler dans 3 secteurs :le développement (voir le 4° Objectif du plan stratégique), l’action caritative pour toutes les personnes qui souffrent, les situations d’urgence(comme par exemple les volontaires au mois de janvier). Chaque membre doit d’abord s’engager personnellement là où il vit. La commission doit former les chrétiens à la doctrine sociale de l’Eglise. Réfléchir sur la situation sociale de la Guinée et si nécessaire publier des documents, avec l’autorisation de l’archevêque. Susciter des actions et coordonner ce qui se fait déjà dans le domaine social. Collaborer avec les autorités du pays et les ONG et autres initiatives

Les différents secteurs où intervenir (avec l’aide de tous) :la prison, les handicapés, les prostitué(e)s, les enfants de la rue,les avortements clandestins, les malades nécessiteux, la psychiatrie(les« fous »),l’alphabétisation, les mendiants, les jardins d’enfants de quartier, les petits projets(groupements), les veuves et les orphelins, les sidéens,l’hygiène dans les quartiers(comme l’ont fait récemment les jeunes de Hamdallaye concasseur). N.B. Cette liste n’est pas terminée. Elle sera complétée au fur et à mesure que les problèmes apparaîtront. Chaque CCB, mouvement, association, institution et congrégation l‘adaptera à ses propres réalités. On soutiendra les chrétiens déjà engagés dans ces différents domaines, sans oublier les secteurs économique, culturel et politique.

Soutenir en premier lieu les familles Les enfants qui grandissent dans des familles cassées ne sont pas éduqués et deviennent facilement des voleurs, drogués et délinquants. Que dans chaque communauté-CCB on essaie de connaître ces familles désunies et de les aider. Les paroisses ou CCB qui souhaitent une formation ou une réflexion avec la commission peuvent se signaler.

Prochaine réunion de la commission 

Vendredi 7 décembre à 17 heures au Collège Ste Marie de Dixinn. Au programme : Réflexion sur ce compte-rendu, échanges sur la doctrine sociale de l’Eglise à partir des documents reçus du 2° synode pour l’Afrique, 1° propositions d’actions, réponses aux demandes des paroisses et autres organisations,divers

Pour tout renseignement ou demande d’aide voir l’un des membres de la commission : P.Calixte Kolie(Bonfi), P.Roberto Mazzocco St Cyprien de Dixinn Tel 63 35 34 14 - P.Alphonse Kolie,Mamou, tel :6O 55 31 46 - Sr Mrie Jeanne Camara  :Lambanyi+Résidence archevêque minière -Ernest N’pouna,OCPH Archevêché ,Tel : 64 20 59 43 - Félix Loua , Taouya, tel : 60 55 73 61 ou 64 58 40 49 - Maxime koivogui ,St Robert koloma, Tel : 60 29 90 90 - Raoul Soumah, Cathédrale, Tel : 60 26 22 31 ou 64 26 22 95 - Gérard Bangoura - P.Armel - Tel :64 40 92 18 ou 64 42 58 36.

A bientôt


Qu'est-ce qu'un Laïc? Quel est son rôle? (restitution de la session de la CERAO, L38, mai 2008)

Textes de base

« L’Eglise n’est pas vraiment formée et ne vit pas pleinement, elle n’est pas le siège du Christ parmi les hommes, si un laïcat authentique n’existe pas et ne travaille pas avec la hiérarchie » AG 21

Jésus dit :« Qui est mon frère ? c’est celui qui écoute la Parole de Dieu et la met en pratique ». Par le baptême, tout chrétien devient frère et sœur de Jésus.

« Ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi(Gal 2 20) »: tout chrétien est appelé à être saint.

« Le Seigneur désigna encore 70 autres disciples et les envoya 2 par 2 devant lui, dans tous les lieux où il devait lui-même aller. (Luc 10, 1) »: tout chrétien doit annoncer L’Evangile et construire le Royaume de Dieu

« La vocation propre du laïc consiste à orienter toutes les réalités de la société auxquelles ils sont étroitement unis pour qu’elles grandissent selon le Christ » LG 31 »: C’est dans le monde que le laïc doit agir

Souvent on a expliqué ce que doivent faire les laïcs dans l’Eglise. Mais ne faudrait-il pas d’abord expliquer qui est le laïc et qu’est-ce que l’Eglise ? Sinon, on risque d’en rester à un engagement sans profondeur et sans raisons valables.

Qu’est-ce que l’Eglise ?

Autrefois, on expliquait l’Eglise comme une pyramide : en haut, le pape, ; en dessous les évêques, en dessous les prêtres, en dessous les laïcs. Donc les laïcs étaient en bas et ils devaient seulement obéir. Au concile du Vatican 2, les évêques ont dit que l’Eglise c’est un peuple : le Peuple de Dieu. C’est une communauté. Et au 1° synode pour l’Afrique, on a dit : l’Eglise c’est une famille, la famille de Dieu/ Cela change complètement les idées que l’on a sur les laïcs. Déjà dans l’Evangile, Jésus nous dit Je suis le tronc de la vigne, vous êtes les branches (Jean 15, 5). Cela veut dire , que notre vrai chef, c’est Jésus lui-même, pas seulement le pape. Nous sommes tous des branches à égalité, même si certaines branches sont plus grosses que d’autres. C’est la même sève qui coule dans toutes les branches : cette sève c’est le Saint Esprit, que nous avons tous reçu au baptême, les laïcs autant que les prêtres : c’est le même Saint Esprit pour tous. « Chacun reçoit le Saint Esprit, pour le bien de tous »(1° Cor 12, 7). Saint Paul nous explique : »Vous êtes le Corps du Christ, vous êtes ses membres, chacun pour sa part »(1° Cor 12, 27)Notre tête c’est le Christ lui-même. Pape, évêques, prêtres et laïcs, nous sommes tous les fidèles du Christ, à égalité, même si nous n ‘avons pas la même responsabilité. Nous sommes tous frères et sœurs de Jésus. Donc,qui est l’Eglise ? C’est nous tous les baptisés, chacun à sa place et tous ensemble. Qui est le laïc ? C’est le baptisé, le fidèle du Christ. Et les évêques et les prêtres sont des baptisés comme nous. Ils ont d’abord été des laïcs comme nous, avant de recevoir une responsabilité spéciale dans l’Eglise, par le sacrement de l’ordre. En effet, dans la famille, il faut un chef, sinon c’est la pagaille, chacun a un rôle à jouer, mais tous font partie de la famille, chacun y a sa place et tous sont nécessaires. Comme chacun des membres du corps est nécessaire : « l’œil ne peut pas dire à la main : je n’ai pas besoin de toi »(21).

On dit que, par le baptême, le chrétien devient prêtre, prophète et roi à la suite de Jésus. Qu’est-ce que cela veut dire ? Le laïc est prêtre, parce qu’à l’eucharistie et dans ses prières, il offre à Dieu le Père toutes les bonnes choses qui se vivent dans le monde, dans les mains du Christ : « Par lui, avec lui et en lui ». Il est prophète, en annonçant la Parole de Dieu et en montrant le chemin de Jésus à tous, partout où il va. Il est roi, parce qu’il organise la société, avec les autres hommes, comme Dieu le veut pour que le Royaume de Dieu grandisse parmi nous. Comme disait saint Pierre :Approchez-vous de Jésus….Vous êtes les pierres vivan tes de l’Eglise, grandissez pour former une maison spirituelle.Vous êtes un peuple de prêtres saint, pour offrir des offrandes spirituelles agréables à Dieu, par Jésus Christ » 1°Pierre, 2, 4-5.

Le travail des laîcs

les laics, frères et sœurs de Jésus, baptisés et conduits par le Saint Esprit doivent donc s’engager. Mais quel est leur travail ? D’abord ils travaillent dans l’Eglise, chacun d’après le don et l’appel qu’il a reçu de Dieu. Quand Sekou Touré a expulsé les missionnaires en 1966, ce sont les laïcs guinéens, autour des catéchistes et autres responsables, qui ont tenu l’Eglise pendant de nombreuses années. Normalement tout chrétien doit faire quelque chose dans l’Eglise, selon ses possibilités : catéchiste, responsable de communauté, etc.. C’est pour cela qu’il y a les CCB et les différents groupes, fraternités et associations : groupe de prière, chorale, scouts, femmes catholiques, mouvements d’action catholique, etc..A chacun de voir là où le Seigneur l’appelle, mais tous doivent travailler dans la communauté et la paroisse. Mais est-ce que cela suffit ? Non !

Les laîcs doivent d’abord et surtout s’engager dans le monde (dans la société) : dans la famille, dans le quartier, au travail et partout. Dans les questions politiques, économiques et sociales. Mais actuellement, la 1° chose c’est sans doute de construire des vraies familles chrétiennes, où nos enfants seront éduqués dans la liberté et l’amour, mais avec sérieux, en les faisant réfléchir à ce qu’ils voient autour d’eux et en les responsabilisant. Et entraînés par l’exemple de leurs parents. Si les laïcs sont engagés dans l’Eglise, c’est pour recevoir une formation, pour pouvoir ensuite transformer la société pour y faire grandir le Royaume de Dieu, comme nous le disons dans le Notre Père : »Que ton règne vienne sur la terre ».Comme disait Jésus avant de mourir :Ils sont dans le monde…je ne te demande pas de les enlever du monde »Jean 17, 11+15. Et déjà : Vous êtes le sel de la terre (pas seulement de la communauté chrétienne), vous êtes la lumière du monde (pas seulement de l’Eglise) Mat 5, 13. Vous êtes le levain dans la pâte (pas à côté). Le rôle des laïcs c’est d’annoncer l’Evangile et faire entrer l’amour du Christ partout où il va. Parce que justement, ce sont les laïcs qui vivent dans le monde. C’est donc à eux de transformer le monde. Et d’y faire entrer la vérité, la justice, le respect de tous, le bien commun, le désintéressement et le don de soi, à l’exemple du Christ. Par la force de son Esprit. Comme nous l’enseigne la doctrine sociale de l’Eglise. Saint Paul disait: Malheur à moi si je n’annonce pas l’Evangile. C’est à tous les disciples (les laïcs), pas seulement les apôtres (les évêques et les prêtres) que Jésus dit : Allez annoncer l’Evangile dans le monde entier. Ce n’est facultatif, à ton choix, c’est obligatoire. Au moins, si tu veux suivre Jésus et être chrétien. Et quand les laïcs ont travaillé dans le monde, avec les autres hommes non chrétiens, alors ils reviennent dans l’Eglise, pour offrir à Dieu leurs actions dans l’eucharistie, « en action de grâces pour le salut du monde ». Et ensuite, ils retournent travailler dans la société.

Est-ce toujours cela qui se passe ? Non, malheureusement. Beaucoup de laïcs veulent bien travailler dans l’Eglise, mais ils ne veulent pas s’engager dans la société. Ils veulent bien payer des cotisations, mais ils ne veulent pas participer à un mouvement d’action catholique, pour chercher comment agir en chrétiens, là où ils travaillent et vivent. Ils viennent réciter le chapelet au mois d’octobre, mais ne s’engagent pas dans la politique ou les syndicats. Ils donnent beaucoup de temps pour préparer la fête patronale, mais ne cherchent pas comment lutter contre la pauvreté ou donner du travail aux jeunes, agir contre la corruption et la paresse au travail.

Comment construire le Royaume de Dieu dans le monde, si les laïcs ne s’engagent pas dans la société ? C‘est cela le grand problème de notre Eglise. La responsabilité du prêtre, c’est d’abord de travailler dans l’Eglise : construire des communautés chrétiennes, former les laïcs chrétiens, enseigner la catéchèse, diriger les prières et la messe, donner les sacrements…Mais le laïc, lui, son travail c’est dans la société. ¨Pas seulement dans l’Eglise pour aider les prêtres. Il nous faut beaucoup réfléchir à cela et changer nos façons de vivre. Jésus a choisi 12 apôtres pour diriger son Eglise. Ce sont les évêques et les prêtres qui continuent leur travail. Mais il a choisi encore 70 autres disciples et il les envoya dans tous les lieux où il devait lui-même aller(Luc 10, 1). Ces disciples, ces sont les laïcs que Jésus envoie dans le monde.

Un seul doigt ne peut pas ramasser un caillou. Les laîcs doivent donc travailler ensemble. C’est pour cela qu’on a fait les mouvements. Et il faudrait que les mouvements travaillent ensemble, comme les membres d’un seul corps. Mais souvent nos mouvements ne sont pas organisés. Il n’y a pas d’actions communes entre tous les groupes chrétiens. Et alors, il n’y a pas de résultats.

Le travail des laïcs, c’est de rendre le monde saint, pour qu’il soit sauvé. Et pour y construire une terre nouvelle où la justice habitera (2° Pierre 3, 13), où règneront les fruits de Saint Esprit :l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi…(Gal 5, 22). Jésus nous appelle tous à être prophète à sa suite : « L’Esprit de Dieu m’a consacré (par le baptême) pour annoncer la Bonne Nouvelle de l’Evangile aux pauvres (pas seulement les chrétiens, tous les pauvres), guérir ceux qui ont le cœur brisés, annoncer aux prisonniers qu’ils vont être délivrés..renvoyer libres ceux qui sont écrasés »Luc 4, 19. Les beatitudes c’est pour tout le monde : Heureux les pauvres de cœur… (Mat 5, 1-12), pas seulement pour les religieux. Quand Jésus dit : »soyez parfaits comme votre Père du ciel est parfait »(Mat 5, 48) c’est pour les laïcs aussi bien que pour les prêtres. Nous cherchons à être saints, pour pouvoir rendre le monde saint. C’est pour cela qu’il y a la prière, les sacrements et la communauté chrétienne. Que faire pour être saints ? Aimer Jésus et le suivre dans toute notre vie. Ecouter le Saint Esprit dans notre cœur, faire ce qu’il nous demande et changer notre vie. Aimer nos frères et sœurs comme Jésus. Apprendre la Parole de Dieu et nous former. Mais là encore, quand on organise des formations, très peu de chrétiens viennent. Comment pourraient-ils alors agir en chrétiens dans le monde ?

Discussion

Voici quelques idées de la discussion en commun :

  1. On n’est pas chrétien seulement le dimanche entre 10 heures et midi, mais tous les jours et 24 Heures sur 24. Toute notre vie doit être unifiée par l’amour de Jésus et sa Parole.

  2. dans les paroisses, il y a souvent des problèmes d’argent : pas de bonne gouvernance, pas de clarté. Mais est-ce que les chrétiens s’engagent suffisamment dans la gestion des biens de l’Eglise ? Pour le bien de la communauté, pas pour en profiter eux-mêmes.

  3. Il y a des chrétiens marginalisés et rejetés. 4) «Quand des chrétiens ne s’entendent pas avec leur prêtre, ils quittent l’Eglise ». Bien sûr, c’est un problème et il faut tout faire pour trouver une solution. Mais est-ce qu’ils prient le prêtre ou Jésus ?

  4. «C’est difficile de s’engager dans le monde parce que souvent les gens sont contre nous. Ils veulent seulement la fête ou profiter. Certains ne sont pas chrétiens dans leurs engagements : ils ne suivent pas les principes de l’Eglise mais leur ambition politique ou leur intérêt. » Jésus disait : « ils m’ont fait souffrir, ils vous feront souffrir vous aussi… Heureux ceux qui sont persécutés à cause de la justice »Mat 5, 10.

  5. la formation est la base de tout. Certains considèrent l’Eglise comme une boutique où chacun choisit ce qu’il veut. On voit le prêtre comme un marchand de cérémonies porte-bonheur

  6. Nous sommes tous responsables de l’Eglise pour la faire grandir et respecter. Nous sommes responsables les uns des autres et de la réconciliation.

  7. Mais nous ne pouvons pas agir tout seuls. Nous devons agir en Eglise, en communauté chrétienne. C’est pour cela que nous devons nous engager dans les CCB, les mouvements et les commissions, en particulier de pastorale sociale et de justice et paix.

  8. Nous vivons dans le même monde, créé par Dieu : nous agissons ensemble avec les musulmans et tous les hommes de bonne volonté, pour que le Royaume de Dieu vienne en Guinée.




Session O.C.P.H. (Organisation Catholique pour la Promotion Humaine), à KATACO, en Novembre 2006.

Quel est le travail de l'église?

C’est de faire grandir le Royaume de Dieu. Pour cela, il y a trois choses :

  1. annoncer la Parole de Dieu à tous les hommes, comme l’ont fait les prophètes : c’est l’action prophétique.

  2. la prière et les sacrements : c’est l’action pastorale.

  3. aider les gens : c’est l’action humanitaire et sociale. C’est cela le travail de l’OCPH.

Nous avons cherché ensemble ce qu’est cette action sociale : que faire pour aider les hommes dans nos villages et nos quartiers, pour leur permettre de vivre comme de vrais hommes, libres et responsables ; comme des hommes debout, réveillés et heureux, qui vivent bien, pas comme des animaux ou des êtres sans intelligence. L’action sociale signifie qu’il faut transformer la société tout entière.

Actuellement, quels sont les problèmes de la société guinéenne ? Il faudra trouver des solutions à tous ces problèmes : c’est Dieu qui nous a donné le monde, c’est à nous de construire le monde comme Dieu le veut. Par exemple, à Kataco, il y a une banque alimentaire, mais il faudra penser aussi aux Jardins d’enfants, former des agents de santé et des matrones, organiser des groupements d’agriculteurs, d’éleveurs et d’artisans, hommes et femmes. Tout le monde travaille dans l’OCPH. Par exemple, les Sœurs ont un dispensaire et un Jardin d’enfants, les Frères une école et un internat. Jésus n’a pas travaillé tout seul. Dès le début de sa mission, il a appelé des apôtres, et des femmes allaient avec eux ; ils formaient une équipe et travaillaient tous ensemble. De même les responsables de l’OCPH doivent travailler avec toute la communauté et toute la paroisse. Le responsable paroissial de l’OCPH, c’est le curé.

Il va falloir lutter contre les problèmes du village : les injustices de toutes sortes, le vol, l’adultère, la drogue, la sorcellerie, les jalousies, la peur. Et aussi le manque de sérieux dans le travail, les détournements d’argent, la corruption (l’argent qu’on demande injustement), les dettes qu’on ne rembourse pas et les travailleurs que l’on ne paye pas, la pauvreté et le manque de nourriture, la mauvaise utilisation de l’argent et tous les autres problèmes des gens qui nous entourent.

Il nous faut agir avec tous, pas seulement avec les chrétiens, car l’union fait la force. Et pour toutes les activités, il faut obligatoirement un compte-rendu clair, devant tous.

Les quatre actions à mener dans l’OCPH :

  1. lutter contre les injustices.

  2. aider les pauvres.

  3. organiser les travaux de la communauté et du village.

  4. mettre en place des groupements pour mieux vivre et faire avancer le pays.

Qu'est-ce que le royaume de dieu ?

C’est le règne de Jésus. Nous sommes partis de la Préface du Christ-Roi : un règne de vie et de vérité, de grâce et de sainteté, de justice, d’amour et de paix. A chaque fois que nous luttons contre les injustices, que nous faisons grandir la paix autour de nous, ou que nous réconcilions les gens, le Royaume de Dieu arrive parmi nous. Quand nous mettons plus de vérité entre nous, quand nous cherchons à mieux nous aimer les uns les autres, que nous cherchons à vivre comme de vrais enfants de Dieu, nous faisons grandir le Royaume de Dieu.

Ce Royaume de Dieu est pour tout le monde : nous faisons grandir le pardon, l’accueil et le partage dans tout le village et le quartier, pas seulement dans la communauté chrétienne. Quand j’apprends à quelqu’un à mieux aimer, à pardonner davantage et à être plus juste, je le fais entrer dans le Royaume de Dieu, même s’il est musulman ou d’une autre religion. En effet, Jésus n’a pas dit : vous êtes la lumière de la communauté, Il a dit : « Vous êtres la lumière du monde, vous êtes le sel de (toute) la terre (pas seulement de l’Eglise) ». Il a dit « Allez dans le monde entier, enseignez la Bonne Nouvelle de l’Evangile à tous les hommes ». Et le levain doit être dans la pâte, pas à côté !

Nous avons cherché les différents textes de l’Evangile qui parlent du Royaume de Dieu. Par exemple, Matt 25, 35… : ceux qui entreront dans le Royaume de Dieu, ce sont ceux qui donnent à manger à ceux qui ont faim, visitent les malades… ou encore : heureux vous les pauvres, le Royaume des cieux est à vous (Luc 6, 20).

Développer tout l'homme et tous les hommes

Développer, c’est à la fois faire grandir (un enfant se développe) et rendre clair : on développe une photo : on la lave. Développer, c’est faire avancer nos villages mais aussi faire grandir la justice et la vérité pour que les choses soient claires.

Les différentes parties de l’homme sont : la tête, le cœur, le ventre, les bras et les jambes. C’est tout cela qu’il faut développer, pas seulement remplir le ventre. La tête est faite pour réfléchir, le cœur pour aimer, les bras pour travailler, les jambes pour aller vers les autres. Le premier travail de l’OCPH, c’est de donner la nourriture et la santé (le ventre, car « ventre affamé n’a pas d’oreille »). Mais c’est aussi d’enseigner, de former et d’éduquer les adultes aussi bien que les enfants, pour avoir des idées justes dans la tête. Apprendre à tous à aimer (le cœur), et à aimer tout le monde, surtout ceux qui ne sont pas aimés (les rejetés, les écrasés, les oubliés, tous ceux qu’on fait souffrir de toutes les manières) et tous ceux qui ont des problèmes, de n’importe quelle sorte. Donc ne pas aimer seulement ceux de notre famille, de notre communauté, ou ceux qui parlent notre langue… ou qui nous font des cadeaux.

L’OCPH apprend aussi aux hommes à travailler (les bras) et à aller vers les autres (les jambes), sans faire aucune différence entre les hommes : l’Eglise est catholique, c’est-à-dire universelle, ouverte à tous.

L’OCPH apprend aux hommes à se prendre en mains, à être responsables d’eux-mêmes et des autres : leur famille, leur communauté, leur village, tous ceux qui les entourent : le prochain (tu aimeras ton prochain comme toi-même). Elle leur donne les moyens de travailler par eux-mêmes (auto prise en charge) et elle les forme pour cela.

Quelques réponses des carrefours

A partir des questions : Qu’allons-nous faire, concrètement, dans chacune de nos communautés ? Avec quels moyens ? Donner des exemples précis.

Faire des réunions de communautés régulières (pas seulement en octobre pour réciter le chapelet). Parler de toutes ces questions pendant les réunions. La fois suivante, voir ce qu’on a fait et comment continuer l’action. Inviter les autres à participer à nos réunions.

Travailler dans la communauté : faire tout de suite du manioc et des patates. Avoir une rizière communautaire l’année prochaine, louer notre travail (contrat) pour avoir de l’argent dans la caisse. Travailler pour toute la paroisse, pas seulement pour notre communauté. Participer aux travaux du village avec tous, et les organiser si nécessaire : routes, ponts, écoles, dispensaires…

Aider les pauvres et tous ceux qui sont dans le besoin (malades, handicapés, vieux, étrangers…). Par exemple, aider les orphelins à aller à l’école.

Apprendre de nouvelles façons de travailler, ne pas nous contenter de travailler comme autrefois : utiliser de nouveaux outils et de nouvelles semences, faire des engrais naturels… Ne pas se limiter à la culture du riz : commencer de nouvelles cultures, se former à l’élevage, la pêche et l’artisanat. Organiser des groupements et des formations pour cela.

Penser surtout aux enfants et aux jeunes. Organiser des Jardins d’enfants. Insister auprès des parents pour qu’ils envoient leurs enfants à l’école ou leur apprennent un métier, et leur donnent les moyens pour cela, au lieu de dépenser tout l’argent et le riz dans la boisson, les fêtes ou des choses moins importantes. Donner des responsabilités aux jeunes dans la famille, la communauté et le village.

Agir pour la justice. Lutter contre les charlatans et la sorcellerie. Contre l’adultère, les grossesses avant mariage et les avortements. Contre la drogue, le vol, la paresse et tout ce qui nous fait souffrir. Prendre les moyens pour cela : sensibiliser et éduquer les gens. Conseiller ceux qui se conduisent mal et font souffrir les autres. Voir comment les empêcher de continuer.

Tout cela se fait à partir de la communauté chrétienne, sans oublier l’Evangélisation et l’action prophétique, ni la prière et les sacrements (voir plus haut).

Commencer à agir tout de suite : « Heureux les serviteurs que le Maître trouvera au travail ».

Les moyens

Nous n’avons pas beaucoup réfléchi à ce sujet, pourtant c’est très important. Souvent on fait des projets mais on ne prévoit pas les moyens et ça ne marche pas. Il faut utiliser des moyens simples et se limiter aux moyens dont on dispose réellement (voir la parabole de la maison bâtie sur le sable : Mtt 7, 21-27. Pour les moyens financiers, ne pas se limiter aux cotisations qui finissent par décourager les gens. Ne pas faire travailler seulement les jeunes ou les femmes. Que les hommes adultes (les « sages ») travaillent aussi.

Chercher des gens qui peuvent nous former et qui sont parmi nous : agents de santé, d’agriculture, retraités ayant une bonne expérience. Mettre en pratique les formations reçues.

Partager nos connaissances : organiser des groupes d’alphabétisation, que les femmes qui connaissent la couture, la teinture ou la fabrication de savon montrent ce qu’elles savent aux autres femmes.

L’argent : souvent les comptes ne sont pas clairs. Il n’y a pas de comptes-rendus : cela décourage les gens. Il faut à tout prix que les personnes qui ont détourné de l’argent remboursent au moment de la récolte. S’ils refusent, vous portez plainte contre eux. Il faut arrêter de prêter l’argent de la communauté car cela crée trop de problèmes, et rembourser toutes nos dettes. Mais ce n’est pas normal non plus que des gens arrêtent de prier parce qu’on a détourné l’argent de la communauté : viennent-ils prier l’argent ou Dieu ? Ce qu’il faut, c’est régler le problème, pas aller s’asseoir ! Si on a un peu d’argent, il vaut mieux le placer au crédit rural.

Souvent, on utilise l’argent de la communauté seulement pour construire un presbytère, acheter des fauteuils ou un moteur. Normalement, au moins la moitié de l’argent doit être utilisée pour aider les gens et pour les pauvres, pas seulement pour la communauté.

A la prochaine rencontre, nous verrons :

  1. les actions que nous avons menées.

  2. les problèmes que nous avons rencontrés.

  3. les solutions que nous avons trouvées.

Amener vos réponses par écrit. Cotisation : 2 kg de riz + 2 000 Fg.

Un homme et une femme par Communauté.


2ème REUNION O.C.P.H. - KATACO, 17 Janvier 2007

(A lire et discuter en réunion de communauté)

Rappel des actions de l’OCPH :

  1. lutter contre les injustice ;

  2. aider les pauvres ;

  3. travaux pour la communauté ou le village ;

  4. groupements.

Réflexions sur le travail de l'OCPH

Quels sont nos problèmes de développement ?

Manque d’amour : les cœurs ne sont pas ouverts les uns aux autres. Mensonges et vols. Les enfants ne sont pas enseignés, par manque d’école. Ils ne veulent plus écouter les conseils de leurs parents. Manque de moyens pour les travaux : nous devons emprunter chez les usuriers et nous ne pouvons pas rembourser nos dettes. Tout est centré sur la culture du riz. Trop de dépenses pour les baptêmes, mariages, sacrifices et autres cérémonies. Les rizières ne sont pas entretenues (canaux), ni modernisées.

Discussion : Nous nous plaignons des vols, mais souvent nous sommes complices : nous ne dénonçons pas les voleurs et même nous leur achetons ce qu’ils ont volé. Si tu dénonces un enfant voleur, ses parents sont contre toi, au lieu de te remercier. Nous acceptons les vols et détournements d’argent, même dans nos communautés chrétiennes. Une femme a dénoncé un jeune qui avait volé son riz. Ce jeune est venu la frapper. Les gens ont regardé sans rien faire et même ils lui ont dit qu’il fallait pardonner au jeune et laisser l’affaire.

Il y a trop de jalousies entre nous. C’est pourquoi beaucoup de jeunes ne veulent plus revenir au village après leurs études. Nous manquons d’écoles, mais beaucoup refusent de travailler pour construire ces écoles, et quand on nous aide, l’argent est détourné. Nous n’entrons pas dans les comités de gestion et les parents ne participent pas aux réunions des parents d’élèves. Nous ne savons pas ce qu’on fait avec l’argent des Associations de parents et nous ne demandons pas de comptes-rendus clairs. Peu de parents vont voir les enseignants pour savoir comment leur enfant travaille à l’école. Il faut que nous réfléchissions très sérieusement à l’éducation des enfants et des jeunes. Et il vaut mieux construire une école ou un jardin d’enfants qu’un presbytère, puisque nous n’avons pas encore de prêtre dans notre communauté (pour cela, il faudrait envoyer nos enfants au séminaire). De même, il vaut mieux acheter une décortiqueuse pour le village, plutôt qu’un moteur. Et pour cela, nous pouvons nous entendre avec les musulmans et tous les gens du village ; comme ils l’ont fait par exemple à Maren.

Souvent, nous manquons de moyens parce que nous prenons trop de crédits et après nous ne pouvons plus rembourser. Nous ne savons pas gérer (organiser) nos récoltes : nous ne gardons pas le riz nécessaire pour les semences, pour payer les travailleurs, pour notre nourriture et pour les autres dépenses de la famille (médicaments, habits, école des enfants…), nous ne remboursons même pas nos crédits, nous vendons toute notre récolte pour acheter ce qui nous plait. Et ensuite, nous sommes obligés de prendre des dettes, que nous devrons rembourser très cher (avec intérêt) ce qui nous rend encore plus pauvres. Il faut mettre à part la partie de notre récolte dont nous aurons besoin plus tard. Mais pour cela, il faut bien s’entendre entre mari et femme, et parler ensemble.

Pourquoi ne pas faire des groupes de travail pour arranger ensemble les canaux et entretenir nos rizières ? Et refaire les digues ? Nous attendons trop l’aide des ONG et de l’extérieur. Pour qu’on nous aide, nous devons d’abord travailler nous-mêmes : « Si tu veux qu’on te lave le dos, lave-toi d’abord le ventre ! ».

Est-ce important de faire des groupements ?

Oui, pour la réussite et le bon rendement. C’est dans le groupement que naît l’amour, l’entente, l’union et la force. Le travail d’un groupement est plus rentable car on se donne des idées. On a les moyens d’acheter les choses nécessaires au travail. Cela nous donne d’autres moyens de gagner de l’argent que le riz. Et à ce moment-là, on peut demander une aide extérieure.

Discussion : Tout cela est très vrai, mais jusqu’à maintenant il n’y a aucun groupement à Kataco, sauf les groupes d’entr’aide. Pourtant c’est par les groupements qu’on peut diversifier les actions : maçonnerie, menuiserie, mécanique, teinture, fabrique de savon, petit élevage, jardins potagers, etc…

Que nous dit Dieu sur le développement ?

Dieu nous demande de nous aimer et de nous éclairer les uns les autres, pour vivre en frères, et s’entr’aider, pour un avenir meilleur. Avec courage et persévérance. En nous appuyant sur la prière.

Discussion :

  1. Dieu dit à Adam et Eve : dominez la terre, transformez-la ; toute la terre est à vous (Gen 1, 18) : Dieu nous donne la responsabilité du monde.

  2. Nous attendons des cieux nouveaux et une terre nouvelle, où la justice habitera (2èmeL Pierre 3, 13) : nous luttons contre les injustices autour de nous.

  3. Dieu dit : le jeûne qui me plaît, c’est de faire tomber les chaînes injustes, rendre la liberté aux écrasés, partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi le malheureux sans maison, ne pas refuser ton semblable. Alors ta lumière brillera comme le jour, tu retrouveras tes forces, ta justice marchera devant toi et le Seigneur t’accompagnera. Si tu l’appelles, il te répondra : «  me voici » (Isaïe 58, 4-9).

  4. Jésus a travaillé 30 ans comme menuisier à Nazareth, il a aidé tous ceux qui souffraient et nourri ceux qui avaient faim. Il a conseillé les gens et chassé les esprits mauvais. Il a sauvé le monde. Il nous appelle pour continuer son travail et sauver le monde avec lui.

  5. Jésus nous dira à la fin du monde : « J’avais faim et vous m’avez donné à manger… J’étais étranger et vous m’avez accueilli… J’étais nu et vous m’avez habillé, malade ou prisonnier et vous êtes venus me voir. Tout ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ». (Mtt 25, 31-46).

  6. L’exemple de la première communauté chrétienne (Actes 2, 42-47 + 4, 32-35) : ils mettaient tout en commun et il n’y avait pas de pauvres parmi eux.

  7. L’exemple des apôtres : c’est pendant leur travail (à la pêche) que Jésus est venu les appeler. C’est très important de construire notre développement sur la Parole de Dieu.

Qu’allons-nous faire ?

Se rencontrer dans l’entente, se donner des idées, s’encourager, s’aider, partager. Laisser les mensonges et le vol. Faire des réunions, en suivant le programme qu’on nous a donné. Aimer Dieu et le prier.

Discussion : Il ne suffit pas de dire : laissons le vol ou la sorcellerie ; il faut en prendre les moyens. Et commencer par des rencontres pour y réfléchir ensemble. Par exemple, au sujet de la sorcellerie, nous avons dit : « Nous-mêmes, ne jamais aller chez les charlatans même si la famille nous y oblige. Laisser toutes les paroles de méchanceté et de jalousie, les accusations et les malédictions. Si une personne parle mal, la conseiller. Parler de tout cela en réunion de communauté. Si un chrétien va chez le charlatan, l’appeler devant toute la communauté. Chasser les charlatans qui viennent s’imposer, par exemple au moment des sacrifices, comme on l’a fait à Bogonia. Conseiller nos enfants à la maison.

Nous devons faire la même chose pour les autres mauvaises habitudes qui cassent la vie de nos villages. Par ex. les garçons qui enceintent les filles sans les marier. Dans certains villages, ils font payer des amendes. Dans d’autres, ils interdisent aux filles de porter des pantalons. Ca ne sert à rien ; le plus important c’est d’éduquer nos garçons et nos filles pour qu’ils soient sérieux, en commençant quand ils sont encore petits. Et de bien les préparer au mariage. Et surtout leur demander de se réunir pour parler de cela avec leurs camarades et les conseiller. C’est important que les jeunes prennent eux-mêmes leurs responsabilités. Il faut à tout prix que les chrétiens s’engagent dans les affaires du village et du pays. C’est notre devoir. Mais beaucoup ont peur d’entrer dans les organisations ou les partis politiques, pour chercher le bien du pays.

Evaluation du travail du trimestre passé

Qu’avons-nous fait ?

Aide aux pauvres en leur donnant des offrandes ; soutien au catéchiste dans son travail ; visite des malades ; réunion de sensibilisation de la population pour construire une école. Un champ de manioc pour la communauté. Entr’aide dans nos travaux ; travail pour gagner de l’argent pour la caisse de la communauté ; fête pour gagner l’argent d’une décortiqueuse.

Les difficultés rencontrées et les solutions trouvées

Manque d’engagement et de volonté. Il faut à tout prix sensibiliser nos communautés, les former et nous mettre au travail en suivant les programmes que nous avons donnés. Il y a trop de paresse.

  • les jeunes ne participent pas aux activités. Il faut les rencontrer là où ils sont (au foot-ball, etc..), parler avec eux pour connaître leurs pensées, les intéresser à ce que nous faisons et aller doucement avec eux. Les encourager dans ce qu’ils font. C’est la première chose à faire.

  • des responsables ne font pas leur travail et donnent un mauvais exemple. Ils envoient les gens travailler et vont boire du vin pendant ce temps-là. Nous commençons une nouvelle année. Nous allons lire Tite 1, 6-9 et faire des élections. Les responsables qui travaillent bien, nous les gardons. Les autres nous les changeons.

  • des animaux viennent manger nos récoltes. Nous en parlons avec les autres, autour du chef du village. Nous prenons les bêtes qui viennent manger nos plantations.

  • les Jardins d’enfants : La formation aura lieu à Kataco du lundi 19 février à midi au vendredi 23 à midi. Vous choisissez deux éducateurs. Vous construisez un hangar ou trouvez une maison et vous écrivez le nom des enfants (de 3 à 6 ans, pas plus âgé). Vous demandez aux parents les cotisations pour payer l’éducateur et vous faites un bureau des parents. Vous cherchez un enseignant et vous commencez l’alphabétisation en français ou baga.

  • pour les formations en agriculture et en élevage, nous nous adressons aux agents d’agriculture, de l’élevage et des eaux et forêts. C’est leur travail et ils sont payés pour cela. Par exemple, pour vacciner les animaux, pour utiliser des nouvelles semences ou de nouveaux outils, pour cultiver des palmiers nains sélectionnés et apprendre des nouvelles méthodes de travail. Pas seulement cultiver le riz comme autrefois. Pour les formations aux métiers (artisanat), la teinture ou la fabrication de savon, nous cherchons les gens qui connaissent ce travail et nous leur demandons d’enseigner les autres, surtout les jeunes.

  • la formation à la santé, pour les agents de santé et les matrones-accoucheuses, va commencer avec le docteur Mamy, de Kamsar, à Kataco les samedi de 9 heures à 15 heures.

  • l’argent : nous présentons des comptes clairs et précis à toute la communauté. Nous faisons payer toutes les dettes : les dettes personnelles, les dettes à la communauté et les dettes à la banque alimentaire. Nous donnons une date limite pour cela. S’ils ne payent pas, nous portons plainte.

La banque alimentaire

C’est une organisation paroissiale de l’OCPH. Elle doit donc travailler avec le conseil paroissial et les responsables OCPH de chaque communauté.

La principale difficulté, c’est que les gens ne remboursent pas les crédits qu’on leur a faits. A cause de cela, il n’y a plus d’argent pour faire de nouveaux crédits et aider de nouvelles personnes. L’OCPH diocésaine a demandé de porter plainte contre tous ces gens-là. Les responsables OCPH des communautés vont demander à Félix Amédée la liste de ceux qui n’ont pas payé. Et aussi voir comment marchent les magasins dans leur communauté. Tous doivent payer, en commençant par les responsables des groupes et les chrétiens.

Félix Amédée attend que les responsables OCPH fassent des demandes pour des groupements et des petits projets de développement.

Vous parlez de tout cela en communauté et écrivez ce que vous allez faire.

Rencontre générale de tous les jeunes à Kawas

Choristes : arrivée le 22 Février soir. Les autres : arrivée vendredi 23 soir. Retour pour tous : dimanche 25 matin, après la messe. Cotisation : 1 000 F et 1 kg de riz par jour.

Vous préparez à l’avance, par écrit, les réponses aux questions suivantes :

  1. Quels sont nos problèmes de jeunes ?

  2. Que nous dit Dieu sur ces problèmes ?

  3. Qu’avons-nous fait devant ces problèmes ?

  4. Que voulons-nous faire encore ? Avec quels moyens ?

Invitez tous les jeunes. Les collégiens et lycéens demandent une permission d’absence pour le samedi et viennent le vendredi midi.

Programme de développement pour 2007

Ce programme porte essentiellement sur deux domaines prioritaire, l’éducation et la santé.


Lancement de 25 jardins d'enfants à Kataco et dans les environs

  1. Construction et aménagement de 25 classes : 4 000€ x 25 = 100 000€

  2. Sessions de formation de 25 éducateurs : 1 000€ x 3 = 3 000€ (une semaine chacune)

  3. Matériel pédagogique : 500€ x 25 = 12 500€

  4. Total : 115 500€

N.B. : Ces Jardins sont des centres communautaires pour la petite enfance dans 25 villages, organisés dans un rayon de 70 km autour de Kataco. Pour chacun de ces postes budgétaires, il s’agit d’un soutien à apporter aux communautés villageoises, qui de leur côté apporteront une part importante :

  1. pour les constructions, la communauté apportera l’eau et les agrégats (sable, gravier…), prendra en charge les maçons (logement et nourriture). Chaque famille fournira en plus un sac de ciment. Pour l’aménagement, le bois (les arbres et la prise en charge de la coupe) pour les tables et chaises et déjà pour la charpente du bâtiment, les portes et fenêtres).

  2. Pour les sessions de formation, la communauté fournira le riz pour la nourriture des participants, le matériel de cuisine, le bois de cuisine et les cuisinières. Elle prendra en charge leur déplacement.

  3. La communauté fournira également tout le matériel pédagogique qui peut être fabriqué sur place.

Pour le suivi : les éducateurs seront pris en charge chacun par sa communauté et les frais de fonctionnement pris en charge par la mission catholique de Kataco.

Education à la santé

Objectif : Former des personnes qui vont pouvoir assurer dans les villages une éducation de base à la santé, donner des notions d’hygiène, organiser les vaccinations, assurer la lutte contre le paludisme, veiller à l’assainissement des villages, éduquer à la prévention, savoir détecter les maladies les plus courantes. Pour les femmes, donner les principes de base pour l’hygiène de la grossesse et détecter les cas difficiles pour les orienter vers les dispensaires et hôpitaux.

  1. Construction de 30 postes de santé villageois : 3 500€ x 30 = 105 000€

  2. 4 sessions de formation d’une semaine (30 participants) 1 000€ x 4 = 4 000€

  3. Achat de médicaments de base pour constituer 30 caisses de pharmacie : 16 500€

  4. Total : 125 000€

N.B. : Les communautés participeront dans les mêmes conditions que pour les Jardins d’enfants pour les constructions et les sessions de formation. Pour les caisses de pharmacie villageoises, les médicaments seront vendus afin de les renouveler au fur et à mesure.

Père Armel DUTEIL


Quelques convictions par rapport au travail

  • La vie de Jésus : Jésus lui-même a tenu à travailler.

  • St Paul dit (2ème aux Thessaloniciens) : « Celui qui ne travaille pas, qu’il ne mange pas non plus ».

  • Dans la Parabole des Talents, Matthieu (25) nous rappelle qu’il ne suffit pas de travailler, il faut également se former.

  • Le récit du Jugement dernier, à la fin du monde, nous rappelle que si nous travaillons, ça n’est pas seulement pour nous-mêmes, mais pour donner à manger à ceux qui ont faim, habiller ceux qui sont nus, avoir les moyens d’accueillir les étrangers et d’aider les prisonniers, etc...

  • L’Encyclique sur « le Progrès des Peuples » a rappelé que nous devons travailler à développer tout l’homme et tous les hommes ; c’est-à-dire développer l’homme dans toute sa personnalité et sans oublier personne, mais au contraire en étant attentif spécialement aux plus pauvres et aux plus petits.

  • St Pierre nous dit : « Nous attendons des cieux nouveaux et une terre nouvelle où la justice habitera ».

C’est ce monde-là que nous avons à construire par notre engagement.

Quelques réflexions

Le travail pour le développement des personnes et du monde entier fait partie intrinsèque de l’évangélisation, de même que la lutte pour la justice (Synode de 1970).

Toute la promotion humaine fait partie du plan stratégique : « 4ème objectif stratégique : le service ».

Le travail pour la promotion humaine fait donc partie intrinsèquement de notre responsabilité et de notre travail de prêtre qui ne se limite pas à la messe et aux sacrements.

L’Eglise n’est pas une entreprise ; son premier rôle n’est pas de donner du travail aux chrétiens qui sont au chômage ; c’est à chacun de se former et de chercher du travail. Mais l’Eglise, en tant que telle, et en particulier les laïcs, doivent aider les gens à trouver du travail et les accompagner dans leur travail, pas seulement les chrétiens mais tous les hommes.

Nous devons également aider nos paroissiens à bien travailler : formation initiale et formation continue, conscience professionnelle, honnêteté et sérieux, etc…

Plus largement, nous devons aider tous nos paroissiens à grandir dans toute leur vie.

Enfin, nous avons la responsabilité d’aider tous les hommes à grandir ensemble. On n’est pas chrétiens tout seul, on est chrétien avec les autres ; et on n’est pas chrétien en se refermant sur sa communauté mais en agissant avec tous les hommes, quelles que soient leurs langues ou leurs religions.

Même dans notre liturgie, nos Eucharisties et nos prières, dans la catéchèse, les homélies et la préparation aux sacrements, cet aspect de la promotion humaine doit absolument apparaître en permanence.

Dans tout cela, il s’agira donc de changer les mentalités : que les chrétiens arrêtent de compter exclusivement sur les diocèses pour leur donner du travail ; qu’ils cherchent du travail eux-mêmes, qu’ils s’organisent, lancent des groupements et des activités productives. Il s’agit de leur apprendre à compter d’abord sur leurs propres forces, mais à condition de ne pas tous chercher à être fonctionnaires, ni même à travailler en ville. Il s’agit pour nous de valoriser le travail manuel et de lutter contre l’exode rural.

Partir de ce qui existe déjà

L’Eglise de Guinée s’est donnée un moyen pour travailler au développement, lancer des projets et donner du travail à ceux qui en ont besoin, spécialement les plus pauvres : il s’agit de l’O.C.P.H. (Organisation catholique pour la promotion humaine), mais nous savons que cette Organisation a été dévoyée. Pour beaucoup c’était plus un moyen de récupérer de l’argent plutôt que d’avoir les moyens de travailler par soi-même. C’est pour cela que Mgr Vincent a relancé la Commission de Pastorale sociale dans les paroisses, de manière à lancer toute la promotion humaine à la base en partant des paroisses et non plus des bureaux de l’Archevêché et en commençant à s’organiser et à travailler par eux-mêmes, avec les petits moyens qui sont à la disposition des gens.

Pour réorganiser l’OCPH, un Forum est prévu avec le soutien des Caritas des pays voisins. De même un autre Forum va être mis en place pour une réflexion sur la Commission « Justice et Paix ».

D’autres petites actions ont été lancées dans les paroisses. Par exemple, que ceux qui ont une petite entreprise ou une activité puissent employer les étudiants pendant les vacances, à la fois pour qu’ils puissent gagner de l’argent pour leurs études, et qu’ils commencent à se former pratiquement.

Un certain nombre d’activités sont déjà lancées. Par exemple, l’atelier « Savoir-Fer » (formation à la soudure pour les enfants de la rue), les ateliers dans les Foyers St Joseph et l’Association SOS-Mineurs (enfants de la rue et à la prison) ; la formation professionnelle, lancée par les Frères de St Jean-Baptiste-de-la-Salle ; la promotion féminine, à partir de certaines communautés religieuses. Il faudrait multiplier ces initiatives, en veillant à rester attentifs aux plus pauvres et à ceux qui en ont le plus besoin.


Rapport de la rencontre diocésaine de relance de l'O.C.P.H.

Journée de la pastorale sociale, avec les prêtres, le 13 Janvier 2011

La rencontre a commencé par une prière à partir de la Parole de Dieu, qui a été partagée pas les participants : La multiplication des pains (Luc 9,10-17) où Jésus dit à ses apôtres : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ». Nous avons noté que Jésus ne se contente pas de multiplier les pains, Il commence par prier longuement, il accueille les foules, il leur parle du Royaume de Dieu, il guérit tous ceux qui en ont besoin. Jésus n’agit pas seul, mais avec l’équipe des apôtres. Il ne fait pas descendre le pain du ciel : c’est un petit enfant qui fournit les 5 pains et les 2 poissons que Jésus multiplie (Jean 6,9). La prière s’est terminée par des intentions libres, le Notre Père et un chant

Suite à la fermeture des activités de l’OCPH  en 2008, la pastorale sociale a depuis, pris le relais pour continuer la vocation humanitaire de l’Eglise. Les œuvres charitables, restent un des piliers de l’Eglise dont les acteurs doivent être des bons samaritains pour secourir, à travers les nombreuses routes de nos villes, des hommes à demi morts. Cette pratique demande l’implication des laïcs et du clergé. Car la mission de l’Eglise est de travailler pour le développement de l’homme. La lutte contre la pauvreté demande la participation de tous musulmans et chrétiens, la planification des activités à partir de la base et l’appui financier.

Apres l’échec des premières activités de l’OCPH qui a conduit à l’éloignement des bailleurs de fond, il est donc question de faire une révision des manières de travailler,  afin de redynamiser cette organisation de façon responsable et crédible.    

C’est le but de cette journée diocésaine avec les prêtres pour redéfinir la vision, la mission, les objectifs, les valeurs et les conditions de fonctionnement de l’OCPH (organisation catholique pour la promotion humaine). Et de répondre aux questions: Quelle formation faut-il donner ? Comment sensibiliser pour une meilleure participation des fidèles à la base ? Quelles sont les activités de charité à mener ?

Les orientations de Monseigneur Vincent Coulibaly. En octobre 2.008, Monseigneur Vincent Coulibaly a réactivité la commission de pastorale sociale, avec comme responsabilité de remettre en place une véritable action de promotion humaine et de développement intégral de tout l’homme et de tous les hommes, dans toutes ses dimensions économiques, sociales, culturelles et spirituelles (corps, cœur, esprit et âme). Pour que l’OCPH ne soit pas une simple ONG humanitaire mais l’action de l’Eglise pour les pauvres et le développement, basée sur la foi et la Parole de Dieu et manifestant l’amour du Christ lui-même pour les hommes. La commission diocésaine est appelée à animer dans chaque paroisse une commission paroissiale mise en place par le curé et le conseil paroissial, pour remédier au manque d’implication des prêtres et de la paroisse dans le passé. Bien sûr, il faut assurer la formation nécessaire pour cela et mobiliser toute la paroisse dans ce sens, pour que tous les chrétiens se mettent à l’action là où ils vivent, en union avec les autres personnes de bonne volonté. Car ce sont tous les chrétiens qui doivent être charitables, pas seulement les membres de la commission !

Le but est que les problèmes de pauvreté et de sous-développement soient analysés par les personnes concernées elles-mêmes et que les projets pour répondre à ces besoins viennent de la base. Dans la volonté de répondre à la nécessité absolue de l’auto prise en charge demandée pour notre Eglise. Ces projets devront être menés par les commissions paroissiales elles-mêmes, à partir des moyens qu’elles pourront mobiliser. L’OCPH devient alors le bras technique pour préciser les projets, chercher les moyens financiers supplémentaires si nécessaire, assurer le bon fonctionnement des projets et en faire l’évaluation. Les projets ne seront donc plus élaborés dans un bureau mais sur le terrain. Il n’est donc plus question de venir au bureau de l’OCPH avec une demande de financement, sans n’avoir d’abord rien fait à la base. Et l’on veillera tout spécialement à la transparence et au sérieux dans la gestion de l’argent

Dans ces conditions, les prêtres ont évidemment un rôle essentiel d’animateur qui fait partie de leur travail pastoral et qui n’est pas facultatif. C’est pour cela que la 1ère session de réflexion s’est adressée à eux. Elle sera suivie d’autres sessions pour les religieux/ses et les laïcs toujours au collège de la Salle à Kaloum, le samedi 22 janvier de 8h30 à 17 h. Les vingt six participants ont été repartis en trois groupes de réflexion. Dans les mises en commun, il a été apporté par thème, les  propositions suivantes :  

La vision : Dans la doctrine de l’Eglise, l’OCPH reste serviteur du développement  de l’Homme, dans  le sens du sacrement(signe) de la présence du Christ et des chrétiens, au milieu des hommes qui souffrent. Dans la vision globale, il faudra

  • tenir compte des réalisations qui existent déjà et des actions menées par exemple par les sœurs de la charité, Sant Egidio, les scouts, la Légion de Marie…

  • partir de l’Evangile, qu’il soit expliqué, et des valeurs évangéliques de la charité ; -         l’OCPH doit répondre aux exigences des partenaires et du diocèse,

  • comprendre les raisons du départ des Caritas étrangères et la rupture de toute autres aides extérieures ; elle doit avoir des critères correspondant au programme d’activité du diocèse

  • réfléchir sur les projets  attractifs qui cadrent bien avec la mission de l’Eglise ;         s’appuyer sur la formation

  • encourager l’auto-prise en charge, tout en acceptant le suivi et l’évaluation des activités, afin de rompre avec les mauvaises pratiques : question de transparence

  • informer les agents pastoraux sur les activités évoluant sur le terrain

  • les projets doivent partir de la base et aller dans le sens de l’Evangile : on ne peut pas évangéliser sans la charité

  • travailler avec les organisations qui existent déjà et profiter de leurs expériences.

La mission : L’OCPH doit être un service de l’Eglise pour l’homme. La mission de l’OCPH  s’articule autour d’un certain nombre de points dont entre autres :

  • le soutien des œuvres caritatives de la paroisse

  • la création d’emplois

  • la formation d’acteurs compétents

  • Les conseils de la commission et de l’OCPH pendant l’exécution des projets,

  • soutenir la catéchèse continue et les formations sur la doctrine sociale de l’Eglise

  • présenter les projets comme signes de la Charité du Christ, agir comme des serviteurs de nos frères selon l’Evangile et travailler ensemble, à l’exemple de la 1° communauté chrétienne : l’OCPH n’est pas un simple distributeur de nourriture comme le Pam : il cherche une promotion humaine totale et universelle

  • établir des règles : un agent de l’OCPH ne doit pas faire n’importe quoi.

  • suivre les priorités diocésaines et faire connaître les projets retenus, pour informer les autres fidèles du diocèse

  • faire un suivi-évaluation des projets en cours, afin que justice et clarté soient présentes tout le long de la réalisation. La fin de l’échéance devrait être sanctionnée par un rapport écrit ; -         l’organisation des activités (chronogramme annuel, règlements sur le fonctionnement de l’OCPH)

  • tenir compte des propositions de cette journée.

  • classer les projets selon la durée (court ou long terme).

  • travailler en lien avec les autres organisations de l’Eglise : se donner des idées  et agir ensemble sur le terrain, en particulier avec la commission justice et paix « la mission n’est pas spécifiée par le fait qu’on est envoyé, mais à partir des problèmes du terrain et des demandes des gens qui vivent les problèmes. Il faut donc une formation pour apprendre à connaître les réalités et construire un projet à partir de ces réalités »

NB : Comme on peut le voir, les 2 groupes n’ont pas vraiment défini la vision de la pastorale sociale ni la mission de l’OCPH. Il faudra donc y revenir. Par contre, ils ont présenté des choses intéressantes sur la façon de travailler, dont il faudra obligatoirement tenir compte.

Les valeurs et principes : L’OCPH  pour être efficace et mener  à bien  sa mission globale, a besoin de s’appuyer sur des valeurs des principes qui sont entre autres :

  • la doctrine sociale de l’Eglise ;

  • l’Evangile : mettre en relief le Christ proche de l’Homme, médecin du corps et de l’âme ;

  • la promotion de l’Homme (les garderies, l’alphabétisation des adultes,  les banques de céréales,  les centres de formation professionnelle, les dispensaires, etc..) ;

  • tenir compte des valeurs traditionnelles dans la conduite des activités de l’OCPH (le partage, la solidarité, la justice et l’honnêteté) : que personne n’utilise l’Eglise pour des fins lucratives ;

  • le respect des principes et des lois  du pays, pour ne pas entrer en conflit (travailler avec les ministères de tutelle et contacter les autorités du quartier)

  • le dialogue inter: religieux : parler avec les imams pour qu’ils comprennent notre action et que tous puissent y participer. Et ensemble construire le Royaume de Dieu

  • l’honnêteté et la vérité, la justice : ne pas recruter par favoritisme, sentimentalisme ou népotisme

NB :

  1. Dans le débat, nous avons écouté un témoignage sur la banque de céréales (alimentaire) de kataco qui nous montre bien les difficultés du travail. Et la nécessité de formation sérieuse, d’engagement communautaire et de contrôles du travail. Sinon, on manque le but cherché et on arrive aux détournements et à l’exploitation des plus pauvres.

  2. Nous avons noté fortement l’importance des relations avec les autorités et les organisations d’état (ministère de l’action sociale, de la femme et de l’enfant, de la justice, de la santé, de l’éducation nationale.. : Nous devons travailler avec elles tout en sachant que malheureusement, souvent elles ne font pas leur travail. Raison de plus pour les aider à devenir plus sérieuses que ce soit au niveau de l’argent ou au niveau du travail, et plus efficaces : c’est un service à rendre à tout le pays et aux plus petits de la société.

  3. De même, il faut contacter les autorités communales et respecter les lois pour toutes les constructions : écoles, dispensaires, jardins d’enfants, etc…Cela pose tout le problème de l’engagement des laïcs chrétiens dans la société. Nous sommes trop enfermés dans notre Eglise. Nous ne sommes pas le sel de la terre, ni la lumière du monde (MAT 5,13). Jésus nous appelle à être le levain dans la pâte.

  4. Autre problème : trop de chrétiens veulent profiter de leur position dans l’Eglise pour en tirer des avantages au niveau économique ou politique, au lieu de voir leur engagement comme un service et une possiblité pour évangéliser et construire le Royaume de Dieu, en se mettant au service de leurs frères. Nous avons fortement souligné qu’il est absolument nécessaire de conscientiser et de travailler avec les musulmans, pour ensemble faire ce que Dieu attend de nous. Pour cela, ne pas venir en parlant de Jésus et de l’Evangile, mais en partant de leurs propres valeurs : Dieu est le compatissant et le miséricordieux, l’aumône et la zakat, le Ramadan, la prière et l’importance de faire la volonté de Dieu .. Ensuite, dans l’action commune, nous pourrons partager les raisons qui nous font agir et ils pourront alors découvrir le Christ et son message d’amour. Cela suppose donc que la pastorale sociale et l’OCPH travaillent avec la commission pour les relations avec les musulmans, aussi bien dans la formation que dans l’action. La base de notre action c’est le service de l’homme. Nous sommes ensemble pour libérer nos frères de la pauvreté. Privilégier le « sacrement de la présence » et la collaboration d’homme à homme. A partir de là, musulmans et chrétiens pourront partager leurs motivations et leur foi : l’important c’est le dialogue de vie et d’action, pas les discussions sur la religion.

Quelle formation faut-il donner ? En tout exercice, l’homme a besoin de formation spirituelle, morale et technique. Les agents pastoraux sont chargés de montrer la valeur spirituelle et des actions caritatives et de former à la foi et à la charité dans leur enseignement quotidien (ressortir le thème de l’année : Evangélisation et promotion humaine…).

  • Pour les musulmans, parler de la miséricorde divine, la compassion de Dieu envers l’homme, créature sacrée de Dieu, qui protège les pauvres, tout en évitant de tomber dans le syncrétisme.

  • Partir aussi des valeurs traditionnelles communautaires, d’accueil de l’étranger et de partage avec les pauvres.

  • La formation humaine cherchera à former des agents sérieux, engagés, sensibles à la souffrance de leurs frères, persévérants et courageux, compétents et responsables, capables des mettre les hommes et les femmes debout

  • La formation technique consistera à améliorer les compétences et les qualités humaines  (efficacité, honnêteté, transparence…) la bonne volonté ne suffit pas

Comment sensibiliser ? A cette question,  il a été retenu les points suivants :

  • l’Evangélisation  à la base : une formation paroissiale efficace   (une bonne homélie désarme les cœurs, renforce la spiritualité et l’apport matériel et économique trouve bon usage) ;

  • relancer et soutenir les récollections dans les paroisses et encourager les chrétiens à participer aux rencontres et aux sessions de formation ;

  • le dialogue avec les autres croyants et une collaboration franche avec les Imams : pourquoi ne pas mener des actions communes ? Développer les relations par un travail en commun : cela peut commencer par le simple partage d’un repas. Les relations de confiance doivent être entretenues, pour mettre de l’harmonie dans les cœurs, gage de la construction d’une paix durable dans le pays.

  • Faire circuler les informations. utiliser les médias (presse audio visuelle, écrite, en ligne et tout autre moyen de communications). L’émission La Voix de l’Evangile devrait aussi servir pour sensibiliser. Il serait intéressant que l’Archidiocèse ait  au minimum un site internet et aussi une radio

  • Utiliser les écoles catholiques pour éduquer à l’acceptation de l’autre, à la charité et à l’engagement au service du pays.

  • Vivre la fidélité au Christ dans les milieux où nous vivons, prêtres comme laîcs.-         Décentraliser les structures, en ayant confiance dans les autres pour mieux faire circuler les actions et les informations ;

  • Trouver les moyens  de sensibilisation (moyens économiques, moyens didactiques : catéchèse…)

 Les actions à mener : Dans ce volet, il a été retenu par l’assemblée les points suivants :

  • La relance des banques alimentaires (achat des produits pour les revendre moins cher au moment de la soudure ou stockage des récoltes ) à condition d’assurer la rigueur nécessaire ;

  • Initier des microprojets (assistance aux paysans) et mise en place de micro-crédits

  • Appui nutritionnel aux personnes vivant avec le VIH/SIDA et aux malades dans les hôpitaux, en s’assurant que l’aide est bien utilisée et n’est pas détournée, de même que dans les prisons;

  • Les structures paroissiales doivent faire réfléchir ensemble toute la paroisse (mouvements d’action catholique,  groupes et CCB) et proposer des pistes d’actions charitables et des moyens d’action à la commission de pastorale sociale, en veillant à ce que les bénéficiaires fassent aussi un effort par eux-mêmes. Profiter spécialement du Carême qui vient pour cela

  • Organiser des journées Caritas pour recueillir des fonds

  • La rigueur dans la gestion des fonds.

  • Les paroisses doivent fournir es efforts pour assister les pauvres de leur zone.

Conclusion : Cette journée a été un signe d’engagement et d’encouragement pour les prêtres pour travailler davantage dans la vigne du Seigneur. Ils en ont été remerciés. Qu’ils en fassent le compte-rendu dans leur paroisse, préparent les laïcs à la rencontre du 22 Janvier et organisent leur commission de pastorale sociale. Ils ont senti le rôle important qu’ils ont à jouer : former le peuple de Dieu à la Doctrine Sociale de l’Eglise, en particulier par la catéchèse et des récollections. La charité est une responsabilité pastorale qui exige au Pasteur  de choisir, de sensibiliser et d’aider le laïc à découvrir sa place dans la construction du Royaume de Dieu : Un Royaume ouvert à tous, d’où la nécessité de travailler avec les musulmans. Et de développer la valeur humaine, la compétence technique et scientifique et le travail avec les autres.


Quelques réactions à la lettre des évêques du Sénégal pour un carême écologique en 2013

« Quelques défis de l’écologie à la lumière de la foi chrétienne »

NB : En attendant une réflexion plus approfondie dans mon site http://armel.duteil.free.fr; rubrique : Vatican 2, 50 ans ; chapitre 7, 2° partie.

Introduction

Comme nos évêques le disent « Le monde entier s’interroge sur le devenir de la planète et de l’humanité qui est fortement en danger à cause des grands et des petits pollueurs qui salissent l’air, des grands comme des petits destructeurs qui détruisent la nature ».

Nous avons tous entendu parler de la destruction de la couche d’ozone qui nous protège du soleil, à cause des gaz et de tous les produits chimiques de nos usines. Nous avons entendu parler du réchauffement de la terre avec ses conséquences, la montée des eaux de la mer à cause des glaces qui fondent et l’avancée du désert. Mais aussi toutes les conséquences sur notre nourriture (car les cultures vont diminuer), notre santé (avec la chaleur, les maladies vont se réveiller) et tout notre développement. Déjà, de très nombreuses espèces d’animaux et de plantes ont disparu. Nous utilisons les richesses de la terre, sans faire attention et sans nous limiter : le pétrole mais aussi les minerais, les poissons dans la mer, nous fatiguons la terre, etc.

Cela nous pouvons le voir concrètement au Sénégal avec le désert qui avance, les terrains devenus sales et qu’on ne peut plus cultiver à cause des mines et des usines, les inondations, la mer qui attaque nos côtes, que ce soit à Guet Ndar, Rufisque ou la Petite Côte. Sans doute plus grave encore, il y a l’accaparement des terres, non seulement par les sociétés étrangères mais aussi les grands de notre pays. Est-ce que tous ces malheurs sont obligés ? Est-ce que nous n’en sommes pas en partie responsables ? Que pouvons-nous faire ?

Cette lettre me semble vraiment intéressante parce qu’elle dépasse ce qu’on dit en général du carême (et qui reste vrai) : un temps de conversion, en l’appliquant à un point spécial : l’environnement, qui est d’une importance très grande pour tous aujourd’hui. Je me permets d’ajouter quelques réflexions, suite à nos différentes rencontres en CEB et avec d’autres groupes, pour étudier cette lettre

Parole de Dieu et écologie (p. 10)

Actuellement, tout le monde parle de l’écologie, mais quelles sont les raisons de le faire ? Est-ce que certains partis politiques ne le font pas, simplement pour gagner des voix. Est-ce que certaines associations ne se mettent pas en place, seulement pour obtenir des fonds qui ne seront pas toujours utilisés d’une façon valable ou efficace. Qu’en est-il de nous les chrétiens ?

Nos évêques nous rappellent qu’au du début du monde, l’homme a été créé à partir de la terre. Mais aussi qu’il est créé à l’image de Dieu, libre et responsable. C’est à l’homme que Dieu a donné la terre qu’Il a créée, avec tout ce qu’elle contient (Genèse 1 et 2). Il faut bien comprendre ce que Dieu nous demande. Dominer la terre ce n’est pas la casser, ce n’est pas la fatiguer, mais c’est la conduire et la rendre meilleure.

La Genèse nous dit aussi, que c’est à cause du péché que la terre s’est révoltée, et que l’homme doit souffrir pour travailler la terre. Et retourner ensuite à la terre (Genèse 3, 17 à 19).

Mais Dieu n’oublie jamais l’homme ni sa création. Il refait alliance avec Noé et tous les êtres vivants (Genèse 6 + 8). Et dans le Livre de Daniel, toutes les créatures chantent Dieu, comme les enfants jetés dans le feu le font également tous ensemble (Daniel 3, 51). Les psaumes, comme par exemple le psaume 8, nous invite à admirer la création de Dieu et à Lui en dire merci.

On peut se rappeler aussi le Livre d’Isaïe au chapitre 11, verset 8 : « Le bébé jouera avec le serpent, le jeune enfant mettra sa main sur le trou de la vipère. On ne fera plus de mal ni de violence sur toute ma montagne sainte. Car le pays sera rempli de la connaissance de Yahvé, comme les eaux recouvrent le fond de la mer ». C’est cela que Dieu veut. Une entente dans la paix, une complémentarité entre l’homme et la nature, qui est le Royaume de Dieu. Plus loin, Dieu dit (65, 17) « Voici que je vais créer des cieux nouveaux et une terre nouvelle, et on ne se souviendra plus du passé ». Et un peu plus loin il reprend (66, 22) « De même que les cieux nouveaux et la terre nouvelle que je fais vivront pour toujours devant Moi, ainsi votre race et votre nom seront vivants pour toujours ». Cela est tellement important que Jean le reprend dans l’Apocalypse (21, 1) « Je vois un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre ont disparu et « rien de souillé ni de sali ne pourra plus y entrer, ni ceux qui font le mal mais seulement ceux qui sont inscrits dans le Livre de la vie ». Pierre lui-même complètera en disant (2ème de Pierre 3, 13) « ce sont des cieux nouveaux et une terre nouvelle que nous attendons, selon la promesse de Dieu, où la justice habitera ». Ainsi les choses sont claires. Dieu veut que nous changions cette terre que nous avons cassée, qui est salie, pour construire une terre nouvelle. Cela demande non seulement des techniques mais la justice : que nous changions notre façon de faire, mais aussi notre cœur.

Jésus lui-même parle dans tout l’Evangile, de la terre et de toute la création, avec respect et en disant merci à Dieu. Comme nous le rappellent nos évêques, » Jésus raconte des paraboles qui parlent du semeur, de la terre, de la récolte, de la bonne graine, du grain de sénevé, du levain dans la farine, du trésor caché dans un champ, du filet rempli de poissons ». C’est cela qu’Il veut pour nous, et non pas le désert et la mer sans aucun poisson. Nos évêques continuent : « Dieu nous invite à une spiritualité de l’émerveillement et de la contemplation, qui dit la fragilité de l’homme, mais aussi sa responsabilité devant l’ensemble de toutes les créatures ». Et Jésus nous demande d’annoncer la Bonne Nouvelle, pas seulement à tous les hommes, mais à toute la création

Mais bien sûr, il nous faut être réaliste, comme nous le rappelle Paul dans l’épître aux Romains (8, 20 à 23) : « Le monde (la création entière) attend avec impatience, le jour où Dieu se fera connaître à ses enfants. Car le monde entier est tombé sous le pouvoir des choses qui ne conduisent à rien, sans l’avoir voulu. Mais il y a quand même une espérance, c’est que le monde lui-même soit libéré un jour, des forces mauvaises qui le détruisent et le tiennent en esclavage, pour partager la liberté et la gloire des enfants de Dieu. En effet, pour le moment, le monde est dans la douleur. Il crie parce qu’il souffre comme une femme qui accouche. Et nous aussi, nous crions de douleur ». Oui, à cause de toutes les mauvaises choses que nous avons faites, la nature est dans la douleur. Elle est dans la souffrance, elle est dans les douleurs de l’accouchement. Mais que va-t-elle faire ? Une belle naissance ou un avortement ? Cela dépend de nous. C’est à nous de reconstruire la terre pour qu’elle soit belle et vivante, comme Dieu le veut.

Il faudrait relire aussi le deuxième chapitre, page 12 et 13 «Quelques éléments du Magistère au sujet de l’écologie ». Voir aussi mon site: http://armel.duteil.free.fr; rubrique : Vatican 2, 50 ans, au chapitre 7, 2ème partie : l’écologie.

Mais cette lettre me semble spécialement intéressante, parce qu’elle propose des orientations pratiques (page 14-15, 3ème chapitre), et que ces actions proposées sont à la portée de tous.

  1. Pour une écologie humaine, il faut « se faire une discipline personnelle…, une véritable hygiène de vie, et une spiritualité de qualité ».

L’éducation à la responsabilité écologique est donc nécessaire et très urgente. Que nous soyons responsables envers nous-mêmes, mais aussi envers les autres, et par rapport à l’environnement (tout ce qui nous entoure). Cela demande une vraie conversion, un changement dans nos façons de nous conduire, mais d’abord dans nos pensées les plus profondes (Jean-Paul II)… « La société actuelle ne trouvera pas de solution aux problèmes écologiques, si elle ne révise pas sérieusement sa façon de vivre… en résistant à la recherche du plaisir à tout prix (hédonisme), et à la société de consommation, où on cherche à avoir toujours plus et à prendre sans arrêt » (Jean Paul II, pour la Journée Mondiale de la Paix du 1er janvier 1990). De même, Benoit XVI, a expliqué : « L’écologie humaine est une écologie intégrale, qui unit dans le même mouvement de communion, la personne humaine et tout ce qui l’entoure (l’environnement naturel et social). Elle veut sauver tous les êtres vivants. Elle demande que chacun d’entre nous prenne ses responsabilités de citoyen, par rapport au monde qui l’entoure… Mais c’est aussi notre liberté intérieure, qui nous conduit à une pauvreté évangélique, une vie volontairement simple, et vécue dans le partage avec les plus pauvres, une solidarité qui fait attention aux autres, avec un amour de la vie, spécialement pour les plus faibles (p. 13) ». (voir aussi à la page 15 la citation de Joël Sprung)

Nos évêques auraient pu insister davantage sur cette nécessité de résister à la société de consommation, et de vivre une vie simple, qui respecte à la fois les autres hommes et la nature. Et expliquer comment cela doit se montrer concrètement, dans notre vie de tous les jours, et dans la situation actuelle du pays. Non seulement expliquer davantage ce qu’est l’écologie humaine à la suite de Benoit XVI, mais aussi ce qu’est une éco spiritualité véritable (voir mon site). Car l’écologie a besoin d’une base spirituelle solide et profonde, en même temps qu’elle doit être vécue dans les réalités de chaque jour.

  1. La bonne tenue de nos maisons et de nos quartiers (p. 15)

Encore une fois, cette lettre est très intéressante et importante dans la mesure où elle propose à tous des gestes concrets : « Un chrétien, un arbre chaque année. Tenir nos maisons et nos quartiers propres. Ne plus verser nos ordures n’importe où, dans la rue ou dans les caniveaux qui seront alors bouchés, et ce sera à nouveau les inondations à la prochaine saison des pluies. Ne pas laisser les enfants jouer dans les eaux sales de nos égouts qui débordent, même en pleine ville, Ne pas salir les murs avec des écritures (graffitis). Ne pas casser les panneaux d’affiches ou de signalisation. Ne pas laisser nos animaux se promener partout et entraîner des maladies. Avoir une poubelle pour jeter les ordures (ce n’est pas nécessaire d’acheter une grande poubelle en plastique qui coûte cher, un carton vide ou un ancien pot de peinture vide peuvent très bien faire l’affaire)…, à condition de parler après avec le chef de quartier pour qu’il organise la récupération des ordures. » Cela aussi c’est notre responsabilité. Comme le disent nos évêques, « échapper à la dictature des plastiques », ne pas les jeter partout. Mais aussi agir auprès des pouvoirs publics pour qu’ils interdisent les sacs en plastique, et les remplacent par des sacs en papier, comme cela a déjà été fait au Burundi ou en Mauritanie… et arrêter de jeter les pots en plastique de café touba n’importe où.

En parlant de l’éducation, on aurait pu insister sur la nécessité d’enseigner le respect de l’environnement et les actions concrètes pour l’écologie dans les écoles, en commençant dès le jardin d’enfants. Cela pour créer des réflexes essentiels pour l’avenir. Mais aussi parce que les enfants peuvent avoir une grande influence dans ce domaine dans la famille, et même dans la société. Par exemple au Ghana, on a formé les enfants, et quand ils voient quelqu’un qui jette un papier ou un plastique dans la rue, ils l’entourent de leurs bras, sans violence et sans rien dire, pacifiquement et en silence, pour lui reprocher ce qu’il a fait. Ils ont appris cela à l’école et ça marche. Car il ne s’agit pas seulement d’enseigner l’écologie aux élèves, mais de mener des actions pratiques avec eux comme nettoyer les rues ou les caniveaux, planter des arbres, etc.

  1. Conscientiser nos parents du monde rural.

Nous avons tous des parents au village, c’est important de leur parler et de les faire réfléchir. Par ailleurs, à la pêche dans les rivières, on ramasse même les petits poissons, qui n’auront pas le temps de se reproduire. Et ensuite il n’y a plus aucun poisson dans la rivière. A la chasse, on tue même les petits ou les femelles enceintes. Mais surtout il faut arrêter les feux de brousse, qui tuent les animaux mais aussi dessèchent la terre. Et également planter des arbres. Nous avons besoin de couper des arbres, que ce soit pour la cuisine, la menuiserie, et beaucoup d’autres choses. Mais au moins à chaque fois que l’on coupe un arbre, que l’on en plante deux ou trois… Et ensuite surtout qu’on les protège. Il y a eu tellement d’arbres plantés, qui ont ensuite été mangés par les chèvres ou simplement cassés par les enfants qui s’amusaient. Cela demande donc, non seulement une éducation, mais une responsabilisation de tous, pour que les gens se sentent vraiment responsables de la terre et de son avenir.

Mais le plus important, c’est certainement de garder nos terrains. Actuellement, il y a trop de gens qui veulent acheter ou prendre nos terres. Pas seulement des grandes sociétés étrangères, mais aussi les grands de notre pays, qui viennent prendre nos terres. Par exemple pour faire des biocarburants (des plantes pour fabriquer de l’essence), alors que nous ne cultivons pas assez de riz, simplement pour manger. Comment dans ces conditions arriver à la sécurité alimentaire ? Et surtout, si nous vendons nos terres, comment nos enfants pourront-ils travailler ? Ils viendront remplir le nombre de chômeurs en ville, ils se feront récupérer par des bandes qui les entraîneront dans la délinquance. Il n’y a pas d’avenir à ce niveau

  1. Appel aux décideurs économiques, politiques et aux leaders d’opinion

Enfin, nos évêques lancent un appel aux décideurs économiques et politiques pour l’éducation des masses et un changement de mentalités : « Mettre dans les esprits une véritable conscience écologique, mais aussi organiser le recyclage des ordures, la création des espaces verts et des terrains de jeux, la lutte pour un environnement sain ».

Mais il ne faut pas oublier que sans nous, nos responsables ne pourront rien faire. « Une seule main ne peut pas applaudir ». Or, il y a là un problème. C’est que trop souvent, nous les chrétiens, nous restons enfermés dans nos organisations. Nous sommes prêts à nous engager à la paroisse, mais pas dans les quartiers, ni dans les lieux de travail. Nous faisons de très bonnes choses mais seulement entre nous. Par exemple pour l’assainissement des quartiers, il est nécessaire que les jeunes chrétiens entre dans les ASC (Associations Socio-Culturelles) et participent aux opérations Set Setal (nettoyage et assainissement). Il est important que les chrétiens adultes entrent dans les syndicats et les partis politiques. Il est essentiel que tous participent aux actions de la société civile, et d’abord qu’ils cherchent à les mettre en place, là où elles n’existent pas. Nous attendons actuellement les élections locales. Allons-nous nous y engager ? L’année dernière pour les élections présidentielles et législatives, nous avons beaucoup réfléchi dans nos CEB (communautés chrétiennes de quartier) et dans nos paroisses, avec les comités Justice et Paix. Nous nous sommes formés dans les CEB, mais nous n’avons pas agi avec les organisations des quartiers. Nous n’avons même pas contacté les leaders qui sont à la base, que ce soient les chefs de quartier, les imams ou les autres personnes volontaires. Si nous ne le faisons pas, la lutte pour l’environnement se fera sans nous. Elle ne se fera pas dans un esprit chrétien, comme Dieu le veut. Ou même elle ne se fera pas du tout.




Journée de formation – délégués Caritas – Paroisse DCV

Thèmes

  1. Qu’est-ce la CARITAS ?

  2. Comment travailler ?

  3. Comment monter un projet ?

Début formation 09h05 par une prière-Luc 7.20, 23 parole proposée par le Père Armel : une parole qui a un rapport avec le thème de la journée.

Juste après la prière deux groupes ont été formés et envoyé en atelier pour réfléchir sur les concepts proposés ci-dessus. Ainsi plusieurs synonymes et définition seront donnés et développées par les participants.

CARITAS signifie : « partage, soutien, aide, amour, charité, aller au secours… » mais la définition la plus exact enseignée par l’Eglise est AMOUR car le mot CARITAS signifie AMOUR. La CARITAS est une structure qui se consacre à l’aide des plus Démunis- sa vocation est d’aider les nécessiteux : Voir, Agir et Réfléchir comme JESUS.

Les participants vont plus loin en donnant certains vertus qu’un délégué de CARITAS doit Avoir : Avoir la volonté, être disponible, savoir donner son temps, être attentif, être discret… la CARITAS est le fondement de l’Eglise.

Le deuxième point de la journée (comment travailler ?) va susciter aux participants d’autres questions telles que : Travailler comme qui ? Travailler pour qui ? Travailler pourquoi ? Avec qui travailler ? Les réponses à ces questions vont ainsi nous aider à avoir une idée exacte sur la question comment travailler ?

Le Christ est la référence de l’Eglise, notre démarche doit alors être proche de la sienne : travailler dans nos communautés (avec les présidents des CEB et des Amicales), les habitants et surtout les chefs de quartier; les Autorités municipales ; Justice et Paix…, pour continuer l’œuvre de DIEU, pour le bien-être de cette même population.

Dans la recherche de ressources financières : quêtes, enveloppes de souscription, Khawaré mais aussi de petits projets (boutique CARITAS ; élevage ; vente de tee-shirts), sans oublier la journée CARITAS

La CARITAS c’est l’Aide des Chrétiens pour la population et non des Chrétiens pour les Chrétiens-travailler sans oublier les Chrétiens mais ne surtout pas faire de distinction-Bien faire sa mission-dans le respect du donateur mais aussi celui du receveur.

La question comment monter un projet a été ajournée par manque de temps. Elle sera lors de nos prochaines rencontres.

CEB Saint François de Salles

Questions réponses, Caritas

  1. Quelles sont les personnes qui soufrent dans nos quartiers ?

  2. Comment pourrons-nous les aider ?

  3. De quoi ont-ils besoin ?

Réponses :

Les personnes qui soufrent dans nos quartiers sont :

  • Les femmes enceintes

  • Les enfants

  • Les familles inondées

  • Les chômeurs

  • Les pauvres

  • Les malades

Les moyens pour aider les personnes en difficulté sont :

  • Les aider à trouver un emploi (les chefs de ménage, les chômeurs)

  • Créer des projets pour cette population

  • Achat de médicaments, de moustiquaires aux malades, aux femmes enceintes, aux personnes qui ont les pieds dans l’eau

  • Organiser des journées de sensibilisation

Les moyens sont :

  • Les moyens humains (personnes formateurs, corps médical de proximité, bonnes volontés telles que les donateurs ; la CARITAS ; justice et paix…)

  • Moyens financiers pour les malades, les personnes âgées et les personnes invalides

NB : Créer des projets pour cette population est la meilleurs façon de les aider : bien former la jeunesse, les femmes et scolariser les enfants.

Une autre remarque : un nombre important de cette population est célibataire (hommes comme femmes). N’y a-t-il pas une relation entre ces deux situations ?

Le Père Jean Claude Angoula liste les limites qui freinent la pastorale sociale de Caritas. Pour lui, ces limites sont essentiellement au niveau des moyens humains, financiers et matériels. C’est ce qu’il a soutenu dans sa communication dans le cadre du séminaire sur la pastorale sociale de l’église organisé par Caritas Dakar, le mardi 10 décembre à Dakar.

Après avoir exposé sur les motivations évangéliques et les enseignements du magistère de l’église catholique sur l'identité et la mission de Cariats, le Père Angoula s’est penché sur les limites des activités de cet instrument de la pastorale sociale de l'église.

Sur le plan humain, la principale limite se trouve à la fois sur la position attentiste des agents de Caritas et l’indifférence des fidèles pour s’engager dans ce projet pastoral de l’église. Pour lui les agents de Caritas ne doivent pas "attendre que le pauvre s’adresse à eux ou demande une aide mais plutôt aller vers eux, agir avec eux et non à leur place". Il a également ajouté qu’il faut que les prêtres, les diacres et les religieux et religieuses s’engagent davantage « même avec leurs exigences communautaires et congrégationnelles ».

Sur le plan matériel et financier, il a déclaré : « Tout le monde sait que les demandes sont supérieures aux ressources disponibles ».

Le Père Jean Claude a soulevé, en outre, d’autres difficultés, comme le schéma pyramidal et clérical traditionnel qui fait que tout se décide à partir du haut et que le clergé monopolise à la fois le savoir, le savoir et le pouvoir de Caritas. Il suggère de revenir au schéma communautaire et à la communion interpersonnelle.

Le conférencier aussi soulevé la question de l’absence de critères suffisants selon lesquels on peut apporter ou refuser une aide à certains nécessiteux. Il a expliqué qu’« il existe dans nos paroisses, dans les quartiers et villages, des catégories de nécessiteux qui ne bénéficient pas d’aide de la part des communautés chrétiennes ou de Caritas ».

Le manque de coordination des actions au niveau des communautés ecclésiales de base et niveau de la paroisse, constitue à ses yeux un handicap. Surtout que, selon lui, les dimensions des paroisses peuvent être un handicap à l’action de Caritas parce qu’on ne « voit les besoins de ceux qui ne sont pas proche des paroisses ou ne viennent pas à la paroisse ».

Le Père Angoula s’est montré convaincu que la Caritas est « victime du langage de vérité », tenu dans les coulisses mais qui n’arrive pas aux instances décisionnelles pour provoquer le changement.

Il a enfin dénoncé le mythe créé autour de Caritas et formulé à l’endroit de l’assistance la recommandation suivante : « Il faut reconnaître le poids de nos propres résistances qui contribuent à bloquer les dynamiques entrepreneuriales de Caritas par des pratiques gestionnaires où les exigences de régulation pastorale, les visées de promotion humaine disparaissent derrière les stratégies visant à renforcer les querelles interpersonnelles ».

Pour « guérir » la Caritas de ces limites, le père Jean Claude pense que chaque chrétien doit se sentir acteur de la pastorale sociale de l’église : « Il faut se dire une chose : tout chrétien est acteur de la pastorale sociale de l’église, et aussi de ses œuvres. Tout chrétien est concerné par Caritas », a-t-il déclaré. Toutefois, « nous ne devons pas nous confondre aux fonctionnaires véreux qui n’ont aucun risque à courir dans les bureaux administratifs. Avec Caritas, la crédibilité et le pertinence du message évangélique sont soumises à ride épreuve », a-t-il conclu.

Un forum sur « les projets emploi jeunes » s’ouvre samedi au Collège Sacré-Cœur L’Association des Cadres Catholiques du Sénégal (ADECCS) et la Direction diocésaine des Œuvres de l’Archidiocèse de Dakar organisent, en partenariat avec le Ministère de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Promotion des Valeurs Civiques, un forum d’information et sensibilisation autour des questions « projets emploi jeunes », le samedi 18 janvier 2014, à partir de 10h, au Collège Sacré-Cœur de Dakar.

Cette rencontre est ouverte, selon les organisateurs, à tous les jeunes des mouvements et associations de l’Archidiocèse de Dakar. 
Ils feront face, précise-t-on dans le document reçu au Sedicom, à M. Jean-Pierre Senghor, Directeur de Cabinet du Ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Promotion des Valeurs Civiques. Sa communication sera suivie d’échanges pour des clarifications, des contributions et de propositions sur le mode opérationnel.

Lettre au maire et à son conseil

Monsieur, Madame,

Suite à notre passage à votre mairie, je voudrais par cette lettre, préciser ce qui pourrait être la base de notre collaboration, avec votre approbation. En effet, nous sommes les uns les autres au service des citoyens, chacun à notre niveau. Il est donc important que nous travaillions ensemble pour le bien du pays et des citoyens.

De notre côté, dans l’Eglise catholique, nous souhaitons que les chrétiens participent activement à la vie de la société, dans le respect des autorités.

Comme je vous l’ai expliqué lors de mon passage, je suis plus spécialement responsable dans la paroisse Notre Dame du Cap Vert de Pikine, de la Caritas, de la Commission Justice, Paix et Respect de l’Environnement, et de la Commission de la famille.

Au sujet de la Caritas que vous connaissez déjà bien, nous vous remercions pour le soutien que vous apportez aux familles nécessiteuses, spécialement au moment de Pâques. Mais nous ne voudrions pas nous contenter de distribution de nourriture ou d’habits. Nous voulons donner aux personnes les moyens de se prendre en main et de travailler par elles-mêmes, spécialement en lançant des petits projets de développement et des actions génératrices de revenus (AGR). Nous sommes prêts à participer pour cela à toutes les activités de formation que vous pourrez initier.

Au sujet de la Commission Justice Paix et Environnement, comme son nom l’indique, il s’agit

  1. De voir les situations d’injustice qui existent dans les quartiers, de lutter pour le respect des personnes et de soutenir celles qui sont traitées injustement.

  2. Ensuite de travailler à la paix dans les quartiers et à la réconciliation dans les familles et entre voisins. Plus largement, de veiller à la sécurité de tous.

  3. Enfin, de chercher des solutions aux problèmes d’environnement qui se posent dans les quartiers : pollution, ordures, inondations etc. et de travailler pour l’hygiène et la propreté. Pour cela également, nous voulons participer aux efforts de la mairie et travailler dans la collaboration. Déjà nous avons reçu une pompe pour lutter contre les inondations l’année prochaine.

A l’occasion des élections locales, la Commission Justice et Paix travaillera activement comme elle l’a déjà fait pour les élections présidentielles et législatives, à l’éducation citoyenne et au bon déroulement de ces élections.

Pour assurer de bonnes relations et la bonne coordination de nos activités, nous allons nommer quelqu’un qui sera notre représentant officiel, qui se maintiendra en contact régulier avec vous pour éviter les incompréhensions, ou que des gens mal intentionnés interviennent sans autorisation.

Nous vous remercions à nouveau de votre accueil et vous assurons de nos sentiments respectueux, en attendant l’occasion de vous rencontrer à nouveau et de travailler ensemble

Père Armel Paroisse Notre Dame du Cap Vert de Pikine

Responsable de la Caritas, de la Commission Justice, Paix et Environnement et de la Commission de la Famille

Comment travailler dans la Caritas et les commissions ?

L’année dernière, nous avons cherché à mettre en place les Commissions dans chacune de nos paroisses. Cette année, nous avons élaboré des plans d’action. Mais il nous reste à voir maintenant : comment mettre en pratique ces plans d’action. Car trop souvent nous en restons à la théorie et aux idées générales.

Dans une paroisse, la Commission de Pastorale sociale (Caritas) a décidé comme action pour le mois de mars d’agir contre l’insalubrité. C’est une très bonne idée, car il ne suffit pas d’aller donner de la nourriture ou de l’argent aux malades. Il faut lutter contre les causes des maladies et agir pour que les gens soient en bonne santé.

L’action prévue a été expliquée à tous les paroissiens au moment des annonces. Ce qui est absolument nécessaire. Ce ne sont pas les seuls membres de la Caritas ou des Commission qui doivent agir, c’est tout le monde. Ce sont tous les chrétiens qui doivent chercher à aimer leurs frères comme Jésus.

Ensuite, cette action a été discutée en CEB (ou CCB = Communautés de village ou de quartier), ce qui est normal. C’est la CCB qui est la base de la vie chrétienne, comme l’indique son nom : « Communauté Chrétienne de Base ». Mais tout de suite, les problèmes se sont posés.

Pourquoi ? Parce qu’on s’est contenté de choisir un thème d’action, sans préciser les actions concrètes à réaliser, les méthodes à utiliser, les moyens à notre disposition, les personnes ressources sur qui nous appuyer, etc…

Donc, on est resté à la théorie, sans pratique et sans passage à l’action.

Les gens ont dit : On veut bien nettoyer nos cours et la rue devant nos maisons, mais où va-t-on mettre les saletés ? Si on va les jeter sur le tas d’ordures, on ne fait qu’augmenter la pollution.

On veut bien nettoyer les caniveaux, mais dès le lendemain les gens vont recommencer à y jeter leurs ordures, parce qu’ils ne sont pas éduqués.

Nous, les chrétiens, nous sommes trop peu nombreux. Même si nous nettoyons nos maisons, les autres ne vont pas le faire.

C’est à toutes ces questions qu’il aurait fallu d’abord réfléchir en réunion, pour proposer des moyens d’actions précis :

Comment mobiliser notre quartier ? Par exemple, pour cela, passer par le chef de quartier et les autorités locales, contacter les différentes associations du quartier, en particulier les jeunes.

Où trouver les outils nécessaires pour cela : en utilisant ceux que nous avons déjà.

Sur quelles personnes influentes du quartier nous appuyer pour faire comprendre aux gens l’importance de cette action ? Quelles méthodes utiliser pour les convaincre ? Et d’abord que chacun des membres de la CEB en comprenne l’utilité et en parle à ses voisins.

Qui va contacter les services de voirie et de nettoyage, pour venir enlever les ordures ? Etc…

Le même problème s’est posé pour la Commission « Justice et Paix ».

Un de leurs membres a été mordu par un chien. Ils ont alors décidé de lancer une action contre les chiens errants. C’est une bonne idée, qui est partie d’un problème concret qui s’est posé dans la Communauté.

Mais la Commission s’est contentée de dire aux annonces : « Ce mois-ci, nous allons lutter contre les chiens errants ». Mais elle n’a pas prévu comment expliquer l’importance de cette action dans les réunions de CCB ou de Mouvements : comment faire pour responsabiliser les autres personnes, avec qui agir, quels moyens utiliser, etc…Par exemple, contacter les chefs de quartier, les imams, le service vétérinaire…

Les gens ont dit : « On veut attraper ces chiens, mais qu’est-ce qu’on va en faire ? Est-ce que nous n’aurons pas des problèmes ? » ... Et ils n’ont rien fait. Une bonne idée est restée lettre morte. C’est vraiment très dommage !

Dispensaire de Thiaroye

Question n° 1 – Le manque de justice dans notre groupe :

  1. Le manque de collaboration

  2. Les calomnies, les réunions couloirs

  3. Le manque de motivation du personnel

  4. Le fait d’avoir une discussion houleuse avec le malade ou l’accompagnement.

Question n° 2 – Le manque de paix au lieu de travail (du groupe)

  1. Ceux qui connaissent quelqu’un du personnel ne veulent pas suivre la queue pour la consultation.

  2. Le mauvais accueil du personnel aux malades.

  3. Le manque de discipline des malades

Question n° 3 : Les problèmes d’environnement

  1. Le manque de civisme

  2. Le non respect des biens publics