Armel Duteil


Royaume de Dieu

 

Ce qui manque à mon avis pour une véritable évangélisation, c’est une théologie du Royaume de Dieu. Sans une réflexion profonde sur ce qu’est le Royaume de Dieu, son importance et les conditions de sa venue, on en restera toujours à une conception limitée de l’évangélisation, comme une simple implantation de l’Eglise. Et on se limitera à ceux qui sont déjà chrétiens, ou qui acceptent de le devenir. Mais alors qu’en sera-t-il de tous les autres hommes ? Le pape François écrit : « Évangéliser c’est rendre présent dans le monde le Royaume de Dieu. » ( EG = Evangelii Gaudium, § 176). Il ajoute n°180 : « Le Royaume nous appelle. En lisant les Écritures, il apparaît du reste clairement que la proposition de l’Évangile ne consiste pas seulement en une relation personnelle avec Dieu. La proposition est le Royaume de Dieu (Luc 4, 43). Il s’agit d’aimer Dieu qui règne dans le monde. Dans la mesure où il réussira à régner parmi nous, la vie sociale sera un espace de fraternité, de justice, de paix, de dignité pour tous. Donc, aussi bien l’annonce que l’expérience chrétienne tendent à provoquer des conséquences sociales. Cherchons son Royaume : « Cherchez d’abord son Royaume et sa justice, et tout le reste vous sera donné en plus » (Mt 6, 33). Le projet de Jésus est d’instaurer le Royaume de son Père ; il demande à ses disciples : « Proclamez que le Royaume des cieux est tout proche » (Mt 10, 7).

Je n’ai pas la place ici de présenter cette théologie du Royaume. Je me contente de quelques citations de l’Evangile, qui concernent plus directement l’évangélisation.

Dans l’Evangile, on parle très souvent de la Bonne Nouvelle du Royaume (Matthieu 4, 23 – Matthieu 9, 35 – Luc 4, 43 etc.). Ce qui montre bien que l’évangélisation est liée à la venue du Royaume. Jésus nous a appris à prier ainsi : « Notre Père… que Ton Règne (ton Royaume) vienne ». Le Royaume c’est vraiment ce qu’il y a de plus important. Comme le dit encore Jésus (Matthieu 6,33) : « Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice, et Dieu vous donnera tout le reste en plus ». Et ces paroles s’adressent à tous les hommes, comme les béatitudes. Pas seulement aux chrétiens. Jésus, le nouveau Moïse, les prononce en haut de la montagne. Le Royaume c’est un trésor, une perle fine (Matthieu 13, 44-45) pour lequel nous sommes prêts à tout laisser.

Le Royaume, c’est d’abord Jésus lui-même.

C’est Lui que nous aimons, c’est avec Lui que nous vivons, c’est autour de Lui que nous nous rassemblons. Jésus disait : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, Je suis au milieu d’eux » (Matthieu 18, 20). Le Royaume, c’est vivre avec Jésus, et comme Lui.

Le Royaume de Dieu n’est pas au ciel, il est sur la terre, comme nous l’a dit Jésus dans la prière du Notre Père « Que Ton Règne vienne, Que Ta Volonté soit faite, sur la terre comme au ciel ». Le Royaume, c’est donc commencer à vivre déjà avec tous sur la terre, comme au ciel. Le Royaume est pour tous, pas seulement pour les chrétiens. Et Dieu y appelle sans cesse de nouvelles personnes, comme le maître a appelé les ouvriers aux différentes heures de la journée (Matthieu 20,1). Le Royaume est pour tout le monde, car Jésus « a racheté pour Dieu, des hommes de toutes tribus, de toutes langues, de tous peuples et de toutes nations » (Apocalypse 5,10). Cela, Dieu le disait déjà, par la bouche d’Isaïe (56,7): »Ma maison s’appellera : maison de prière pour tous les peuples ». Et Jésus explique « Il y a beaucoup de places, dans la maison de mon Père » (Jean 14, 2).

Le Royaume, comme l’Evangile, est d’abord pour les pauvres et pour ceux que l’on fait souffrir à cause de la justice (comparer Matthieu 5, 3 + 10 et Luc 4, 18-21). C’est donc à eux que nous annonçons l’Evangile en premier. Et aussi aux pécheurs, et aux hommes et aux femmes de mauvaise vie. Jésus l’a dit avec force : « Les ramasseurs d’impôts et les prostituées arriveront avant vous, dans le Royaume de Dieu » (Matthieu 21, 31).

Quels sont les signes de ce Royaume,

qui nous montrent ce que nous devons faire pour qu’il arrive parmi nous ? En premier, c’est l’Amour. Quand l’enseignant de la loi rappelle le commandement de Moïse « Tu aimeras le Seigneur Ton Dieu de tout ton cœur… tu aimeras ton prochain comme toi-même », Jésus lui dit : « Tu n’es pas loin du Royaume de Dieu » (Matthieu 12, 34). Evangéliser et faire venir le Royaume, c’est pardonner et avoir pitié de nos frères (Matthieu 18, 23). Comme nous le dira Jésus, à la fin du monde « Venez, vous qui êtes les bénis de mon Père. Recevez le Royaume qu’Il a préparé pour vous, depuis le début du monde… car j’ai eu faim, vous m’avez donné à manger. J’ai eu soif, j’étais étranger, nu, malade, en prison… Tout ce que tu as fait au plus petit de mes frères, c’est à Moi que tu l’as fait » (Matthieu 25, 40). Ce n’est donc pas seulement aimer, mais c’est reconnaître dans tout homme un enfant de Dieu, et un frère ou une sœur de Jésus. C’est de cette façon là, que nous pouvons vraiment évangéliser. Et accueillir tous les hommes dans le respect, et sans distinction.

C’est s’engager pour la justice, qui nous fait briller dans le Royaume de Notre Père (Matthieu 13, 43). C’est en même temps être patient. Et supporter le mal qui est dans le monde avec espérance, comme le maître attend le temps de la moisson, pour brûler la mauvaise herbe (Matthieu 13, 24). Le Royaume c’est se faire petit devant Dieu et devant les hommes, comme un enfant (Matthieu 18, 1). Et se faire le serviteur de tous, comme Jésus a lavé les pieds de ses apôtres (Jean 13). L’évangélisation, comme le Royaume, nous demande de laisser le mal. Car le Royaume est comme un filet, qui attrape toutes sortes de poissons, et que les anges viendront trier à la fin du monde (Matthieu 13, 47). Ce n’est donc pas à nous de choisir les gens.

Tout cela nous demande d’agir en vérité car « ce ne sont pas ceux qui disent Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le Royaume des cieux. Mais ceux qui font la volonté de mon Père « (Matthieu 7, 21). Et Paul explique : « le Royaume de Dieu ce n’est pas une affaire de paroles, mais de puissance » (1ère aux Corinthiens 4, 20), « ce n’est pas une question de nourriture ou de boisson, mais de justice, de paix et de joie dans l’Esprit Saint » (Romains 14, 17). Face à la situation de notre Eglise que j’ai décrite au début, le Seigneur nous demande donc d’écouter le Saint Esprit, pour « tirer de notre trésor, de l’ancien et du nouveau ». Et de nous adapter au monde de ce temps (Matthieu 13, 52). De commencer tout petit, comme la graine de moutarde, qui est la plus petite des graines (Matthieu 13, 21). Et ensuite de grandir peu à peu, et d’étendre nos bras pour accueillir nos frères, comme l’arbre étend ses branches pour que les oiseaux viennent se reposer. Et qu’ils puissent ensuite repartir librement poursuivre leur propre chemin (Matthieu 13, 31).

Il s’agit bien de partager la vie des hommes et de nous engager dans la société, comme le levain doit être mélangé à la pâte pour agir, et la faire lever toute entière (Matthieu 13, 33). Jésus a dit à Pierre : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise ». Mais Il ajoute « Je te donnerai les clés du Royaume ». Pas seulement les clés de l’Eglise (Matthieu 16, 19). L’Eglise doit donc être au service du Royaume. « Un règne sans limite et sans fin, règne de vie et de vérité, règne de grâce et de sainteté, règne de justice, d’amour et de paix » (Préface du Christ Roi). 

Comment construire ce Royaume de Dieu ?

D’abord nous laisser évangéliser nous-mêmes par l’Esprit Saint. Il est à la fois la sagesse de Dieu qui nous éclaire, la force qui nous soutient dans notre apostolat, et l’amour qui nous permet d’aimer nos frères en vérité. C’est Lui qui nous rend saints. Il nous permet de garder la paix dans nos difficultés, et d’avoir la douceur dans nos relations avec nos frères. Spiritains, nous sommes consacrés à l’Esprit Saint. Comment vivons-nous avec Lui ? Comment nous laissons-nous transformer par Lui ? Comment nous laissons-nous conduire par Lui, dans notre travail missionnaire d’évangélisation. Et comment le faisons-nous connaître autour de nous, pour que nos frères et nos sœurs, soient à la fois éclairés et animés par Lui, quelle que soit leur religion ? C’est là toute la question.


Réseaux sociaux, intelligence artificielle et religion 

 

Communication et religion

  1. Communication

Qu’est-ce que la communication ?

Communication et réseaux sociaux

L’intelligence artificielle

  1. Religion et communication

Quelles conclusions tirer de tout cela ?

Que penser du transhumanisme et du monde virtuel 

Interaction, transmission, socialisation

Bonjour à tout le monde et grand merci de me donner l’occasion d’apporter mes réflexions sur le thème de ce jour.

Avant de commencer mon intervention sur la communication, je tiens à la dédier à tous les exclus de la communication, tous ceux qui n'ont pas accès à Internet, ni aux médias, ni aux réseaux sociaux, tous ceux qui n'ont pas d'abord eu la possibilité de se former ni d'aller à l'école et surtout tous ceux qui sont exclus de la société, tous ceux qui n'ont pas le droit à la parole. Que mon intervention soit l'occasion d'un engagement réel de notre part envers ces personnes, pour qu'elles puissent aussi profiter des bienfaits de la communication.

Je vais d’abord parler de la communication en général, des moyens modernes de communication, de leur évolution actuelle avec l’utilisation de l’IA (l’intelligence Artificielle), du transhumanisme, des questions que cela pose et des moyens de les utiliser d’une façon positive. Dans un deuxième temps, je verrai quel apport les religions peuvent apporter pour une communication plus humaine qui fasse grandir ensemble, une meilleure transmission, une socialisation plus heureuse et des interactions enrichissantes.

Communication

Je vais surtout parler des moyens de communication modernes. Mais la communication ne se limite pas à eux. Beaucoup de personnes n’ont pas encore accès à internet. Mais elles savent très bien communiquer, dans le respect et l’écoute mutuelle. Nous avons nos traditions, nos façons de partager et aussi d’éduquer nos enfants et d’enseigner les jeunes. Il est absolument nécessaire de garder les valeurs de nos civilisations et cultures orales. Nous avons toujours des griots. Nous gardons l’amour de la belle parole, aussi bien en français que dans nos langues nationales. Et la plupart des émissions sur nos radios sont dans les langues nationales. Il serait important que dans nos écoles, on sache faire une synthèse positive des manières traditionnelles et modernes de communiquer. Sans mépriser les cultures traditionnelles et sans croire que les méthodes modernes sont toujours meilleures. Et sans rejeter les langues nationales à l’école. On en parle depuis de nombreuses années, mais jusqu’à maintenant on n’en voit pas la réalisation. Ainsi, beaucoup n’ont pas accès à internet. Mais ils savent très bien communiquer.

Qu’est-ce que la communication ?

La communication, c’est l’action de transmettre et d’informer. Cette fonction désigne l’étude générale du langage sous trois aspects :
1) l’expression (celui qui utilise ce type de communication cherche à communiquer une idée, une intention, une émotion, un état de conscience) ;
2) la représentation (on donne des informations sur les événements, on retransmet un savoir) ;
3) l’action sur autrui (on cherche à convaincre, à séduire, à influencer autrui, on transmet des ordres, on intime des interdictions).

On peut même parler de communication animale, comme échange de signaux de nature diverse entre deux ou plusieurs animaux, ayant pour effet de produire une adaptation réciproque de leur comportement.

La communication ne se limite pas au langage. Elle utilise aussi des signes, signaux, gestes, mimes, images, symboles, sons, publicités ou messages de toute nature. Et aussi des techniques nouvelles et de nouveaux supports (informatique, téléphone mobile, numérique...).
La communication permet l’échange d’informations entre les personnes (échange interpersonnel) mais aussi dans toute notre société, par le biais des acteurs de la communication.
L’acteur peut être un individu (salarié, femme au foyer, journaliste…), une entreprise (agence de publicité, association…) ou une administration (mairie, ministère…).
Dans le mot communication, on retrouve la racine de communier et communion : Le but de la communisation c’est d’apporter la communion, l’union et l’entente entre les personnes, et de communier dans une société unie et de partage dans l’accueil mutuel.

Communiquer c’est transmettre quelque chose. C’est surtout communiquer avec quelqu'un dont on attend une réponse. Elle permet de mettre en relation des personnes, pas seulement des choses.

Une vraie communication doit donc être humaine et faire grandir en humanité. Elle doit se vivre entre personnes, dans le respect et l’égalité. S’effectuer dans la vérité et permettre une transmission de valeurs. (A Suivre)

2)Communication et réseaux sociaux

Il y a eu une grande avancée scientifique et technique dans les réseaux sociaux, pour les médias, et en particulier Internet. Ces avancées techniques sont un progrès et une très bonne chose. Mais le problème c'est de savoir comment elles vont être utilisées. Les réseaux sociaux se sont multipliés avec une très grande vitesse, et ils deviennent accessibles et facilement utilisables par tous. Chacun peut s'exprimer. Mais malheureusement certains le font sans aucun respect des personnes, ni de la vérité. Ce sont des insultes, des mensonges, de la médisance, car en particulier sur internet chacun peut mettre des accusations d'une façon anonyme (sans se faire connaître), et même composer des vidéos, ce qu'on appelle les fake news, les fausses vérités. Les fausses nouvelles se multiplient et il est de plus en plus difficile de faire la différence entre le vrai et le faux.

Actuellement il y a de plus en plus de volonté de tromper et d’utiliser les gens par des fausses informations, des piratages, des vols dans les comptes bancaires, des tromperies pour escroquer les gens, des chantages. Ce n’est pas nécessaire de s’y attarder, nous sommes tous au courant – et souvent victimes – de ces comportements crapuleux.

Les fake news entraînent une perte de la dimension humaine de la communication. Juste une citation tirée du journal L'Enquête du 13 Avril 2023 N°3517 Page 8 par le docteur Moïse SARR : « Les médias sociaux favorisent de plus en plus la propagation de fausses informations et de tromperies. Les gens créent des faux profits, diffusent des informations inexactes ou délibérément trompeuses, et cachent leurs véritables identités derrière un écran. Cela entraîne certains individus à mentir sans conséquences apparentes, ce qui cause du tort à ceux qui sont exposés à ces mensonges. L'interaction en ligne manque souvent de la dimension humaine d'une communication en face à face ».

Un simple exemple de fake news : un tweet trompeur a été diffusé des milliers de fois et relayé par plusieurs médias. Selon son auteur, l’ex-femme du joueur du PSG et star de la sélection marocaine Achraf Hakimi aurait tenté de s’emparer de sa fortune, mais ce dernier aurait déjà tout mis « sous le nom de sa mère ». Ses fans jubilent. Mais tout est faux.

La Division Spéciale de Cybersécurité a reçu 34 plaintes en deux ans contre 5 groupes Facebook pour des délits d’association de malfaiteurs, collectes illicites et diffusions de données personnelles et d’images contraire aux bonnes mœurs, diffamations et extorsions de fonds via les réseaux informatiques.

Twitter retire les anciens badges bleus, autrefois gages de notoriété et d’authenticité, pour des questions d’argent : Le badge bleu signale désormais les utilisateurs qui paient 8 dollars (7,28 €) par mois. Les réseaux sociaux sont soumis au pouvoir de l’argent et à la corruption.

Communiquer, ce n'est pas émettre des idées plus ou moins utiles ou même fausses. Une vraie communication doit émettre une parole vraie, qui a du sens et qui aide à mieux vivre, personnellement et avec les autres.

Plus grave encore que les fake news, c’est tout le domaine caché du « dark web » et surtout la cybercriminalité devant lesquels nous sommes trop souvent impuissants. « Les forces de l'ordre ont saisi la plateforme illégale (...) +Monopoly Market+ et arrêté 288 suspects impliqués dans l'achat ou la vente de drogue sur le dark web », a détaillé Europol, qui a coordonné l'opération internationale ayant impliqué neuf pays : Arnaques, cyberharcèlement, pornographie…Un projet de loi est lancé en France pour « sécuriser » Internet.

Souvent, ces réseaux ne sont pas sociaux.

Certains utilisateurs sont en contact avec des gens des autres continents, mais ne connaissent même pas leurs voisins. On voit des gens assis ensemble mais qui ne se parlent même pas, chacun parlant avec d’autres sur son téléphone.

Alors que près d’un joueur de jeux vidéo sur deux est désormais une femme, ces dernières sont encore confrontées à de nombreux stéréotypes sexistes, selon une étude Ifop publiée jeudi 27 avril. Ce qui pose une question sérieuse non seulement à la société, mais aussi sur la place donnée aux femmes dans les différentes religions.

La Prix Nobel de la paix Maria Ressa nous interpelle : les réseaux sociaux, instrumentalisés au profit du mensonge et de la haine, sont « une bombe atomique invisible ». Pour préserver l’information, vital à nos démocraties, chacun a un rôle à jouer.

Au 7° congrès du PIT, le 30 avril, le ministre du travail demandait : » Comment être efficace à l’heure de l’intelligence artificielle, de la robotique et d’un monde complètement transformé par le développement du numérique » ?

En ce qui concerne le domaine politique,

on est obligé de constater combien la communication a perdu sa valeur. Après les élections législatives et à l'approche des élections présidentielles, dans les communications qui sont faites dans ce domaine, on voit combien on communique de moins en moins sur le bien de la population et sur le type de société à construite, selon les pratiques de la bonne gouvernance. Dans les différents partis, il y a de moins de moins de formations civiques des membres. Ce sont de plus en plus des attaques personnelles pour salir l'honneur et la réputation des adversaires. Et des fausses nouvelles avec des interprétations haineuses. On a même assisté à des bagarres et des coups en pleine session, à l'Assemblée Nationale. Dans une démocratie, le parlement est un haut lieu de construction publique pour le bien commun, là où les conversations secrètes ne permettent pas de se tirer d'affaires. Nous retrouvons ainsi à ce niveau l'importance et la nécessité d'un véritable dialogue respectueux et d'une communication des valeurs. Car les réseaux sociaux pourraient offrir une vraie culture politique aux jeunes, pour un engagement apaisé et de qualité.

D’où la nécessité d’une éducation pour l’utilisation aux média qui devient de plus en plus nécessaire. De même qu’une éducation au sens moral et au sens civique. Cette éducation doit se faire d’abord en famille. Alors que de nombreux parents laissent leurs enfants regarder, écouter et lire n’importe quoi, sans rien dire et sans les faire réfléchir, en parlant franchement avec leurs enfants de ce qu’ils ont vu et entendu. Cette éducation aux media doit aussi se poursuivre à l’école et dans les organisations et associations de jeunes, mouvements de jeunesse, projets socio-économiques et ASC (Associations Socio-Culturelles). Mais aussi dans les lieux de culte (mosquées et églises) et dans les médias sociaux eux-mêmes. 

A Tambacounda, le 2 Mai, le ministre de la communication Moussa Bocar Thiam a lancé un message fort à la jeunesse dans un contexte marqué par des dérives sur internet en général et dans les réseaux sociaux en particulier : « il est important que l’on en fasse un usage responsable. Il n’est pas question que l’on utilise les réseaux sociaux pour troubler l’ordre public, ni pour violer la vie privée des Sénégalais, ni pour dénigrer nos autorités religieuses ou déstabiliser notre pays. Il est important qu’on en fasse toujours un usage responsable. Nous ne sommes pas le premier pays à avoir les réseaux sociaux »

En France, Le ministre de l’économie a décidé de révéler les noms des influenceurs en infraction : sur 50 sites contrôlés, 30 infractions ont été constatées. D’après lui, cette mesure devrait avoir un effet dissuasif contre les dérives commerciales sur les réseaux sociaux.

Il y a donc des choses qui se font déjà pour régulariser et améliorer ces réseaux sociaux.

L’intelligence artificielle (L’IA)

Actuellement l’intelligence artificielle se répand de plus en plus. Elle utilise des robots capables de composer des documents qui correspondent tout à fait, à la personne à laquelle on les attribue. Et ces robots sont utilisés par des étudiants, pour rédiger leurs devoirs à leur place. Le problème se pose au niveau de la société toute entière. Un reportage mettant en scène l’avatar d’une présentatrice générée par intelligence artificielle, et créée avec des images hors contexte venant du Canada, prétend montrer des pots-de-vin versés au ministre des Mines, Moussa Magassouba : tout est faux ! Dans les pays industrialisés, les media sont l’une des choses qui transforment le plus la vie en société, et donc la communication. Au fur et à mesure que des entreprises comme Google et Facebook utiliseront l’IA, elles transformeront notre vie, ici aussi.

Le robot ChatGPT a la capacité de produire du contenu, dans un langage très proche de chaque personne particulière. Il y a donc un problème de vérité qui se pose au niveau de l'utilisation des réseaux sociaux, dans la société toute entière. Et du respect de la dignité des personnes et des droits de l'homme. Se pose également la question : « Comment la religion peut-elle collaborer à la transmission de messages éducatifs, utiles à la socialisation et à l'interaction ? ». J’y reviendrai.

D’abord, il faut savoir que l’Intelligence Artificielle n’est pas intelligente. C’est d’ailleurs pourquoi on l’appelle artificielle. Ce sont seulement des calculs artificiels. Elle utilise des robots, ordinateurs et autres machines qui fonctionnent plus vite que notre cerveau. Mais c’est à partir de ce que les hommes leur ont fourni. Ils sont incapables de faire des recherches et d’improviser des actions. L’ordinateur ne peut pas dire non, parce qu’il est incapable de réfléchir par lui-même. Il y a eu plusieurs accidents d’avion parce qu’on a laissé travailler les machines, sans que les pilotes ne soient au courant de ce qu’elles font. Nous ne pouvons pas laisser les machines organiser et diriger notre vie.

Ses défenseurs insistent sur ses aspects positifs :

L’IA peut aider à comprendre et à prévoir le changement climatique.

L’IA est utilisée pour faciliter les tâches quotidiennes.

L’IA nous aide à être en meilleure santé et à soigner des cancers.

L’IA crée de nouveaux emplois et de nouvelles industries.

L’IA rend les transports plus sûrs.

Et plus nous collectons de données, plus l’IA s’améliore.

Mais l’IA permet aussi de tromper les gens et peut nous faire perdre nos valeurs. Un exemple de tromperie par l’IA : Un faux titre des chanteurs canadiens Drake et The Weeknd a enregistré des millions d'écoutes en ligne depuis la publication d’une vidéo, poussant la maison de disques Universal Music à en demander le retrait et soulevant la question de la propriété intellectuelle. La vidéo a depuis été supprimée des réseaux sociaux, mais elle continue d'être partagée par de nombreux internautes sur différentes plateformes : "J'ai utilisé une IA pour créer une fausse chanson de Drake avec The Weeknd" a écrit celui qui se nomme Ghostwriter977 dans une vidéo, sur laquelle on voit une silhouette recouverte d'un drap blanc avec des lunettes de soleil. (Ce qui est un signe évident de manque de clarté et de vérité). "Ce n'est que le début", a-t-il écrit sur sa page Tik Tok. De telles tromperies, à quoi servent-elles ? Que deviennent l’art, la musique et la créativité artistique dans ces conditions ?
Cela "pose la question de savoir de quel côté les acteurs de l'écosystème musical veulent être : du côté des artistes et de l'expression créative humaine, ou du côté des contrefaçons profondes, de la fraude, et du refus aux artistes de la rémunération qui leur est due", a indiqué Universal Music Group (UMG) à l'AFP. En mars, la maison de disque a écrit aux plateformes de streaming, incluant Spotify et Apple, en leur demandant d'empêcher les services d'IA d'extraire les mélodies et les paroles de leurs chansons, normalement protégées par les droits d'auteurs.

-Geoffrey Hinton, chercheur canadien spécialiste de l'intelligence artificielle, est à l’origine de la technologie servant au logiciel d’intelligence artificielle ChatGPT. Il a quitté Google pour pouvoir alerter sur les dangers liés aux progrès réalisés dans ce domaine : « Une partie de lui regrette maintenant le travail de sa vie », dit un article du New York Times. Selon Geoffrey Hinton, à mesure que les entreprises améliorent leurs systèmes d'IA, ils deviennent de plus en plus dangereux. Et la compétition entre Microsoft et Google accentue le phénomène. Sa première crainte, c’est qu'Internet soit inondé de fausses informations avec des photos, des vidéos et des textes générés par IA, impossibles à différencier de la réalité.

Ensuite, il y a tout le danger du Racisme et du sexisme… En apprenant à partir des données présentes sur Internet, la plupart des systèmes d’intelligence artificielle (IA) reproduisent et amplifient les discriminations. Ce qui n’est pas accepté dans la vie réelle ne doit pas être accepté non plus dans le virtuel.

De plus, à l’heure actuelle, c’est l’anglais qui domine, et avec lui une certaine vision du monde. Et donc il y a un risque de perdre nos valeurs culturelles francophones. L’IA est construite à partir du système de pensée occidental des Etats Unis. Si vous demandez à l’IA un homme, elle vous présentera un homme blanc, habillé à la mode des Etats Unis, avec les réactions de cette culture. D’où le GRAND RISQUE DE COLONISATION CULTURELLE.

Dans tous les domaines, l’utilisation de l’IA inquiète les travailleurs pour leur avenir. En mai 2.023, les scénaristes d'Hollywood étaient en grève parce qu'une intelligence artificielle pourrait bientôt les remplacer. Ils disaient : "L'art ne peut pas être créé par une machine, L’IA c’est une intelligence artificielle ». On estime que l'IA peut totalement bouleverser le marché du travail, en faisant disparaître de nombreux métiers, comme les traducteurs par exemple. Le chercheur américain Ben Goertzel pense que l’Intelligence artificielle pourrait remplacer dans les prochaines années "80% des emplois". « Le problème, ce sera la période de transition, quand les intelligences artificielles vont commencer à rendre obsolète un emploi après l'autre (...) Je ne sais pas comment on va faire pour résoudre les problèmes sociaux occasionnés". Le patron d’IBM a estimé, lundi 1er mai, qu’environ 7 800 postes du groupe informatique américain pourraient être automatisés d’ici cinq ans, étant donné les progrès récents de l’intelligence artificielle. Au risque d’une précarisation du travail par la technologie. Mais en même temps, l’intelligence artificielle ne peut pas fonctionner sans une armée de travailleurs précaires payés au clic ( à la tâche et au rendement ) pour « entraîner » les machines.

Nous voulons des machines aussi intelligentes que des personnes, et capables de réagir rapidement aux imprévus. Ce n’est pas possible. L’IA ne peut pas faire des raisonnements complexes, en plusieurs étapes, comme les scientifiques. Ni inventer de nouvelles choses, en dehors des données reçues. Elle ne peut pas élaborer des stratégies pour gérer de nouvelles situations, comme une pandémie, par exemple.

Mais c’est vrai qu’elle peut être utile pour améliorer notre vie. « Aux Etats-Unis, un grand nombre de personnes âgées se sentent seules. Si on leur procure des robots humanoïdes qui répondent à leurs questions, écoutent leurs histoires, les aident à appeler leurs enfants ou à faire des achats en ligne, cela améliore leur vie. L'éducation pourrait également être un marché incroyable pour les robots humanoïdes, tout comme les travaux ménagers ".  Le problème, c'est que les entreprises qui financent la plupart des recherches dans l'IA ne s'intéressent pas au bien commun. Ce qu'elles veulent, c'est faire gagner un maximum d'argent à leurs actionnaires".

Donc, l’Intelligence Artificielle est bonne et utile, à condition que nous sachions l’utiliser pour notre bien, et pour le bien de tous. Il nous faut apprendre à travailler ensemble : hommes et machines. En maintenant les machines à notre service et pour le bien de tous. La question est donc : Qu’allons-nous en faire ? On voit des personnes qui ont sans cesse leur smartphone à la main, qui ne font pas attention aux autres, même pas aux voitures quand ils traversent la rue. Et même quand ils ont une rencontre importante, dès que leur téléphone sonne, elles arrêtent de parler avec leur interlocuteur pour répondre au téléphone. Il n’y a que dans les mosquées et les églises qu’ils ferment leur téléphone, et encore pas toujours !

L’écosystème numérique dans lequel évoluent les médias accroît leur fragilité : il facilite les campagnes de propagande ou de désinformation. Il renforce le pouvoir des plateformes et de ceux qui les dirigent – Elon Musk avec Twitter, par exemple. Il organise une concurrence déloyale avec des contenus – textes ou images – produits par l’intelligence artificielle. Surtout, ses algorithmes offrent une prime au plus agressif et au plus outrancier. Comment continuer à produire un journalisme de qualité dans ces conditions ? Et trouver son audience sans pour autant délaisser la recherche de la vérité ? Journalistes et lecteurs, nous sommes tous responsables ! Capable de produire un contenu cohérent, l’intelligence artificielle ChatGPT risque de bouleverser le travail des journalistes et des législateurs. Heureusement, des actions sont menées.

Suite aux pressions, ChatGPT ne mémorise plus, depuis le 1er mars, les données personnelles fournies par des utilisateurs professionnels payants. Mais cette protection ne concerne pas les utilisateurs ordinaires de la version publique de l’outil.

Des grands noms du monde de la tech ont été invités le 4 mai à la Maison Blanche : Sundar Pichai, patron de Google, Satya Nadella, celui de Microsoft, mais aussi Sam Altman, PDG d’OpenAI, la start-up créatrice du fameux ChatGPT au succès fulgurant. Ils ont été reçus par la vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris qui a déclaré : « Notre objectif est d’avoir une discussion franche sur les risques actuels et à court terme de l’intelligence artificielle », Kamala Harris a appelé les grands patrons à un devoir « moral » de protection contre les dangers de cette technologie : « Le secteur privé a un devoir éthique, moral et légal de s'assurer de la sûreté et de la sécurité de ses produits. »

Et le problème se pose aussi au Sénégal. A l’occasion de la journée mondiale de la presse, le journal « le Soleil » écrit (p.18) : » Il existe une marchandisation de l’information, avec une politisation. Cela s’explique par la précarité des media. Le presse et la politique forment un couple incestueux. »

-Nous sommes dans l’admiration devant les prouesses que peuvent réaliser ces robots et autres machines. Mais il nous faut rester attentifs et clairvoyants. L’intelligence artificielle présente des risques par rapport aux droits fondamentaux et à la démocratie. L’IA peut avoir un grave impact sur le droit à la vie privée et sur la protection des données. Le recours à l’IA dans l’espace de travail peut déboucher sur des pertes d’emplois massifs. Si elle n’est pas correctement appliquée, l’IA peut amener à prendre des décisions basées sur l’appartenance ethnique, le genre, ou l’âge du candidat, par exemple pour choisir les travailleurs, voire même lors de procédures pénales. Sans que cette personne ne s’en rende compte, un vendeur en ligne peut utiliser l’IA pour imposer un produit ou un service.

Elle représente aussi un risque pour la démocratie : Des « chambres à écho » sur internet ne proposent à un individu à partir de c-ses communications, que ce qui lui est agréable. Par exemple, un candidat, un parti ou un programme pour les élections. Au lieu de permettre à la personne de confronter ses idées avec d’autres points de vue contraires.

L’IA peut aussi porter atteinte au droit de rassemblement, à la liberté d’expression et de religion, puisqu’elle peut être utilisée pour localiser et reconnaître les individus liés à certaines croyances ou comportements. Une mauvaise règlementation de l’IA sur les armes pourrait entrainer une perte du contrôle humain sur des armes dangereuses.

Un autre défi du point de vue de la transparence survient lorsqu’une personne ne peut pas déterminer si elle est en train d’interagir avec un humain ou une IA. Car l’IA n’est pas capable d’éprouver des sentiments, mais seulement de les imiter. C’est l’être humain qui projette sur elle des qualités qui sont propres à l’homme. L’IA peut me calculer et me manipuler, mais pas m’aimer. 

En conclusion :

L’IA est capable de composer des documents à partir du passé, mais elle n’est pas capable de descendre sur le terrain pour vérifier la vérité des informations. Cr elle n’est qu’une imitation et une répétition, qui ne peut pas comprendre le sens des choses. Pour elle, un mot n’est qu’un mot, et un mot peut remplacer un autre. Elle ne cherche pas à comprendre. Elle n’en est pas capable. C’est donc très dangereux de nous laisser conduire par elle.

Il faut donc l’utiliser pour nos besoins matériels, mais elle ne doit pas nous diriger dans notre vie culturelle, morale, spirituelle et religieuse.

Il faut donc trouver des solutions : En mars, le milliardaire Elon Musk - un des fondateurs d'OpenAI - et plusieurs scientifiques réclamaient une pause de six mois dans la recherche sur les IA, en évoquant « des risques majeurs pour l'humanité ». Des parlementaires italiens ont décidé de bloquer le système d’IA Chatgpt. Ils proposent un moratoire de 6 mois pour approfondir la réflexion sur ce numérique. Les députés européens préparent des lois sur l'intelligence artificielle pour garantir la sécurité et protéger les libertés civiles. Mais que faisons-nous chez nous ? Nous pourrons en parler au cours du débat qui va suivre. Et en quoi la religion peut aider à ce niveau ? Nous le verrons tout à l’heure !

 Le Ministre de la Communication alerte sur les risques de l’intelligence artificielle. Il est revenu sur la nécessité d’encadrer la technologie de l'Intelligence artificielle (IA) sur la base de l’éthique et de la déontologie. Parce que « sans éthique et sans déontologie, nous risquons aujourd’hui d’être des êtres humains différents de nos grands-parents des générations anciennes ». L’Intelligence artificielle est devenue aujourd’hui « un domaine d’importance stratégique susceptible d’être le moteur clé du développement économique. Mais tout le monde risque aujourd’hui de se trouver dans des situations difficiles avec cette technologie si elle n'est pas réglementée.

Face à ces risques majeurs, le ministre a engagé une stratégie nationale pour la réglementation de l’intelligence artificielle dans tous les secteurs. Et il a salué l’initiative prise récemment par l’Unesco dans sa recommandation sur l’éthique et la déontologie.

L’IA s’appuie sur le transhumanisme : C’est un courant de pensée selon lequel les capacités physiques et intellectuelles de l'être humain peuvent être augmentées grâce au progrès scientifique et technique. C’est un mouvement culturel et intellectuel international prônant l'usage des sciences et des techniques afin d'améliorer les conditions de la vie humaine grâce à l'usage de procédés scientifiques et de robots.

Comme si cela ne suffisait pas, apparaissent aussi des mondes immersifs en trois dimensions que l’on appelle les métavers, auxquels nous accédons avec des casques de réalité virtuelle, comme dans les films de science-fiction : casques VR, gants haptiques, cryptomonnaies, NFT, Web3… Pour un nouveau monde virtuel, qui remplacera peut-être demain l’Internet tel qu’on le connaît. Dès aujourd’hui, il est urgent de réfléchir aux possibilités et aux limites de ces métavers, en prenant en compte leurs implications sociales, spirituelles et religieuses. Le métavers porte la promesse métaphysique de devenir quelqu’un d’autre. Mais avons-nous besoin d’un autre monde ? Et surtout d’un monde virtuel ?

Cela pose une question très grave : Allons-nous nous laisser commander par des machines, parce qu’elles travaillent plus vite que notre cerveau ? Pourtant ces machines ne sont pas capables de réfléchir personnellement, ni de partager leurs idées. Et surtout, elles ne sont pas capables d’aimer. Réfléchir, communiquer et aimer, n’est-ce pas justement le propre de l’homme ? Et c’est là en particulier que nous trouvons la place de la religion. C’est la deuxième partie de mon exposé.

Religion et communication

Arrivé ici, après avoir analysé l’impact des nouvelles techniques de communication sur notre vie personnelle et sociale, il faudrait d’abord mener une réflexion philosophique. Cela ne m’a pas été demandé, mais j’espère qu’un autre intervenant le fera. Simplement, je dirai que ces nouvelles machines, robots et techniques risquent de faire croire aux hommes que le bonheur consiste dans l’accumulation des biens matériels, la satisfaction immédiate et anarchique de nos besoins psychologiques et de confort individualiste, en laissant les pauvres, les petits, les malades, les personnes âgées, les réfugiés et les handicapés au bord des autoroutes des nouvelles technologies de la communication, car n’ayant pas accès à ces moyens. Les intelligences artificielles colonisent nos esprits et nos vies, en les rendant de plus en plus virtuelles et chimériques. Ces dérives culminent dans les idéologies transhumanistes, post-humanistes et néo-humanistes qui prétendent vaincre la mort, le vieillissement et les limites du corps humain en fabriquant un homme augmenté, dont les puissances d’action sont accrues par les prouesses technologiques.

La philosophie critique l’assujettissement de l’homme aux machines qu’il a lui-même fabriquées. Au lieu d’accroître notre liberté pour mieux comprendre le sens de nos vies et de la mort, les intelligences artificielles nous soumettent à la domination durable des machines et des robots.

Dans l’Antiquité déjà, on disait que le commencement de la philosophie c’est la capacité d’admiration : « en tout vrai scientifique il y a quelque chose du scribe, du prêtre, du prophète et du mystique. Avec l’aide de la science, nous ne voulons pas seulement comprendre, nous voulons aussi faire des choses justes, construire une civilisation humaine et solidaire, une culture et un environnement durables. Nous devons avoir un coeur humble, pour monter pas seulement sur la montagne de la science, mais aussi sur la montagne du Sinaï comme Moïse pour rencontrer Dieu ».

Au cours de mon parcours dans la première partie sur la communication, j’ai relevé un certain nombre de questions qui se posent à la religion. Avant d’y répondre, je voudrais d’abord parler de la dimension fondamentale de la communication dans la religion en général, en particulier dans les trois religions monothéistes : le judaïsme, le Christianisme et l’Islam. Déjà, Dans la religion juive, la traduction des septantes en grec affirme que le monde a été créé par le logos, la parole de Dieu. Et dans l’islam, les prophètes sont appelés des messagers, qui transmettent la parole de Dieu. Dans le christianisme, Jésus est appelé le Verbe, la parole de Dieu. Cela nous montre donc toute l’importance de la communication dans les trois religions monothéistes.

Les premiers hommes en regardant la terre, sa grandeur et sa beauté, ont compris que ce n’était pas eux qui avaient créé cette terre. Cela les a amenés à croire en un Dieu créateur et tout puissant. Mais pour eux, ce Dieu était lointain. Il était bon, mais il ne s’occupait pas directement des hommes, ni de la terre. C’est pour cela que les anciens, pour être heureux, vivre en paix, se protéger de la maladie et avoir de bonnes récoltes s’adressaient plutôt aux esprits, aux génies et aux ancêtres, en leur offrant des sacrifices, pour être protégés et obtenir leur bénédiction. Et ainsi mieux s’entendre entre eux, être unis et bénis.

Dès le commencement, Dieu a communiqué avec Adam et Eve. Et ensuite avec Noé pour sauver les hommes et les animaux du déluge. Et avec Abraham, Dieu intervient personnellement. Il appelle Abraham par son nom et le choisit pour être le père de son peuple. Et Il l’envoie en lui disant : “quitte ton pays, va dans le pays que je te montrerai”. Dieu intervient officiellement, en faisant alliance avec un homme. Cette Alliance sera spécialement nouée avec Moïse, qui est un grand prophète, aussi bien chez les juifs et chez les musulmans que chez les chrétiens. Dans ses rapports avec Moïse, Dieu ne se contente pas de parler avec lui personnellement et directement, Il libère son peuple de l’esclavage en Egypte. Et Il fortifie son Alliance avec son peuple, en lui donnant les 10 commandements. C’est ce qu’on appelle l’ancien Testament, ou plus exactement l’ancienne Alliance. Ces paroles de Dieu à Abraham et Moïse ont été mises par écrit, après avoir été d’abord transmises oralement dans la culture juive. Ecrites, ces paroles ont pu être ensuite communiquées d’une façon beaucoup plus large.

Les paroles de Dieu aux prophètes seront elle aussi reprises, racontées et mises par écrit, avec leur enseignement, leurs appels et leurs explications. Et c’est ce qui permet aux croyants aujourd’hui, non seulement de lire ces paroles de Dieu, mais de les méditer personnellement et de les partager en communauté. Puis de les communiquer pour montrer le chemin au peuple tout entier. 

Pour l’Islam, je laisse les intervenants musulmans expliquer comment ils les voient les relations entre communication et religion. Pour les chrétiens, en Jésus Christ, Dieu va encore beaucoup plus loin, puisqu’il envoie son propre Fils qui devient homme et qui partage toute la vie humaine, dans sa totalité et son intensité. Dieu se fait Parole et Il communique en se donnant totalement. Jésus c’est le Verbe, la parole de Dieu. Une parole qui existait dès le début du monde, et par laquelle Dieu a créé le monde. Il s’agit là beaucoup plus que de communication. Il s’agit d’incarnation et de divinisation. Tout ce qui est parole peut être maintenant éclairé par la Lumière de Dieu Lui-même. Tout homme est uni à Dieu, car Dieu en Jésus Christ a partagé la totalité de la vie des hommes. Et Il a communiqué par son évangile tout ce qu’il avait à dire, par l’intermédiaire des apôtres qui ont continué la mission de Jésus. lls ont enseigné l’évangile d’abord à la foule le jour de la Pentecôte à Jérusalem, quand est venu le Défenseur annoncé par Jésus, le Paraclet, le Saint Esprit de Dieu. Et il parle dans le cœur de tous les hommes, quelle que soit leur religion. Puis les apôtres sont partis dans le monde entier, dans les différents pays dans lesquels ils se sont dispersés.

La communication à ce moment-là, s’étend donc non seulement au peuple juif, ni aux peuples environnants que Jésus avait lui-même visité, mais aux habitants de toute la terre. La parole de Dieu est pour tous. Car Dieu est le Créateur de tous. Et nous sommes tous fils d’Adam. Elle est communiquée à tous. Tout homme entend cette parole de Dieu dans son cœur. C’est ce qu’on appelle la conscience, que tous les hommes de bonne volonté écoutent. A partir de là, les hommes peuvent partager entre eux cette communication de Dieu aux hommes, dans leurs différentes langues, leurs différentes cultures et dans leurs différentes religions.

Point de vue des religions monothéistes

Ensuite une étape importante est prise avec l’invention de la radio, puis de la télévision. Cela permet de connaître immédiatement ce qui se passe dans le monde entier. Cela permet à tous les hommes de partager leurs valeurs. Et aux différentes religions d’être répandues dans le monde entier. Jusqu’à ce moment-là, cela était fait par des spécialistes. Mais l’arrivée d’internet donne la parole à tous les hommes, dans tous les pays, de manière directe. Et cela permet également aux croyants de communiquer entre eux, et avec les autres hommes. Le monde devient comme un petit village où on peut communiquer immédiatement et partout. Mais à ce moment-là, la question se pose : quelle va être la place et le rôle de la religion dans cette communication globale ? Déjà les interventions religieuses de toutes sortes sont nombreuses sur Face Book et les autres réseaux sociaux.

Des religions afro-chrétiennes apparaissent, qui s’expriment dans les réseaux sociaux et les médias, et qui présentent une façon de comprendre et de partager la parole de Dieu à partir de la culture africaine. Comme cela se fait aussi dans les autres cultures d’ailleurs.

Comme tout le monde peut parler et se faire entendre, de nombreuses personnes se lèvent et prétendent parler au nom de Dieu, en se faisant appeler apôtres, prophètes, bergers ou d’autres appellations. La communication n’est plus donc réservée aux responsables religieux choisis, consacrés et formés pour cela. La parole devient libre, et chacun dit ce qu’il veut. C’est la chance d’un grand partage, mais aussi le danger de déformations qui peuvent se présenter. Dans la mesure où n’importe qui peut donner sa propre interprétation et ses propres idées de la religion. Ainsi chez les juifs, la Torah, les 5 premiers livres de la Bible, et ensuite les paroles des prophètes sont largement partagées et commentées par les rabbins, selon les différentes écoles rabbiniques. Dans l’islam le texte du Coran doit être enseigné uniquement en langue arabe et ne pas être traduit. Mais il est expliqué par les différentes écoles et interprétations du Coran, reconnues pour certaines et rejetées pour d’autres, comme on le voit en particulier ici, au moment du Ramadan. Et c’est la même chose dans les différentes Eglises chrétiennes

Donc la globalisation et la mondialisation se font souvent dans la concurrence et même dans les conflits. Les réseaux sociaux sont souvent utilisés dans la violence, pour imposer ses propres idées au mépris et en minimisant celles des autres. C’est pourquoi ce qui est publié sur internet, dans les réseaux sociaux comme dans les différents médias a besoin d’être purifié, d’être utilisé dans la paix et d’être accueilli dans le calme. C’est là le rôle des religions dont la responsabilité est d’apporter la paix. 

La religion cherche à comprendre la Révélation de la Vérité et de l’Amour de Dieu, qui veut faire alliance avec toute l’Humanité dans ses diversités culturelles, religieuses, civilisationnelles et technologiques. Elle rappelle à l’homme son appartenance à l’écosystème global dans la création de Dieu, dont il est le bénéficiaire et non pas le Créateur. Ni la source de la vie. Mais dont Dieu lui a donné la responsabilité (voir en particulier les Deux Encycliques du Pape François Laudato Si (Loué sois-tu) et Fratelli Tutti (tous frères), cette deuxième qu’il a travaillée ensemble avec le grand imam de l’université Al Azar du Caire, Ahmed al Tayeb. Et qui a été ensuite présentée et communiquée aux Etats Arabes Unis et aux différents pays musulmans. De même qu’à la COP 25 de Paris et COP 27 du Caire. C’est toute la question de l’écologie et du respect de la Création.

La place centrale de la Parole Vivante de Dieu dans les textes des Religions révélées constitue un lieu d’éducation à l’écoute attentive de cette Parole, dans ses deux dimensions : sa dimension verticale par rapport à la Transcendance de Dieu, et sa dimension horizontale par rapport aux hommes et à la société : dans l’économie, le travail et la solidarité, aussi bien nationale qu’internationale. C’est un rôle essentiel de la religion, surtout en cette période d’accroissement des inégalités entre les plus riches et les plus pauvres. Aussi bien dans les pays développés et industrialisés du Nord que dans ceux du Tiers-Monde, y compris le Sénégal. Avec l’institutionnalisation des corruptions des élites, qui s’enrichissent sur le dos de leurs peuples. Les religions rappellent à l’Humanité sa dépendance vitale par rapport à Dieu, qui la maintient dans la vie en lui donnant la loi de l’Amour de Dieu et du prochain. La terre est à tous. C’est parce que les biens de la création n’appartiennent pas à un groupe d’élites ou de puissants, mais à tous, que le respect du droit et de la justice s’impose envers notre mère la Terre, et envers tous les êtres humains qui y habitent. Dès aujourd’hui (c’est dramatiquement urgent) et dans les temps à venir. En attendant le jugement dernier de tous les hommes, quand Jésus reviendra à la fin du monde, ce dont nous parle aussi bien le Coran que la Bible.

Quelles conclusions tirer de tout cela ?

La multiplication des médias offre une possibilité de mieux faire connaître les textes religieux et de les expliquer. Mais à côté des différents enseignements officiels, beaucoup d’autres se permettent de parler, dans toutes les religions. Que faire par rapport à cela ?

Dans l'Evangile (Luc 9,49) : « Jean, l’un des Douze Apôtres dit à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un chasser des démons en ton nom. Nous l’en avons empêché, car il ne marche pas à ta suite avec nous. »  Jésus lui répond : « Ne l’en empêchez pas : qui n’est pas contre vous est pour vous. » Cela veut donc dire que la religion chrétienne demande la liberté d'expression et de respecter les consciences. Mais à condition bien sûr que ceci soit pour la vérité et le bien de tous. Et dans la religion musulmane un hadith dit : » Il ne faut forcer personne en matière de religion, la vérité se distingue elle-même de l'erreur ».

C'est pour cela qu'il est essentiel que dans toute communication, on cherche la vérité. C’est quand ils disent la vérité que les communicants peuvent être écoutés et qu'ils seront respectés. Parce qu'ils s'imposeront non pas par la force mais par la vérité.

La religion relie DIEU et les hommes, mais aussi les hommes entre eux. Le mot religion veut dire Relier. C'est donc toute la place et l'importance de la socialisation. Dieu a fait alliance avec les hommes et cette alliance est la meilleure des socialisations possibles, la plus profonde et la mieux réussie. Elle entraîne l'union des croyants et des différentes religions. Et aussi entre les différents groupes humains, et également entre le monde visible et le monde invisible

Communiquer, ce n'est pas seulement émettre des idées, plus ou moins utiles ou même fausses. Une vraie communication doit émettre une parole qui a du sens et qui aide à mieux vivre, personnellement et avec les autres. La religion a donc non seulement une place mais aussi une responsabilité dans l'utilisation des médias, d'internet et de réseaux sociaux. Dans la mesure où la religion est l’espace de communication d'une parole qui est la parole de Dieu. Et qu’elle cherche à établir des liens humains entre les différentes personnes. La communication selon la religion doit se baser sur ce qu'on appelle la règle d'or, qui est présente dans toutes les religions « AIME TON PROCHAIN COMME TOI-MÊME »

La religion interroge les utilisateurs sur la façon dont ils se servent des réseaux sociaux et des autres médias. La religion a sûrement un rôle important à jouer pour cela, grâce à son exigence non seulement de dire, mais surtout de faire la vérité. Et de chercher le bien de tous. Celui qui s'appuie sur la Parole de DIEU peut valablement proposer à d'autres personnes un dialogue constructif. La religion appelle à vivre ensemble dans le respect mutuel. Et à utiliser ces moyens modernes dans l'amour et la recherche du bien de chacun, mais aussi le bien commun, la bonne gouvernance et la bonne marche de la société. Dans la communication, la religion demande le respect des dix commandements et donc du commandement « Tu ne mentiras pas » pour dire la vérité. Du commandement « Tu ne voleras pas » pour ne pas utiliser internet pour tromper les gens, ni pour récupérer ou gagner de l'argent injustement. Du commandement « Tu ne feras pas d'adultère » pour ne pas publier des documents pornographiques.  

Mais il faut trouver des moyens d’action. Par exemple, le contenu pornographique constitue 25% du trafic vidéo mondial sur Internet. L’utilisation et l’addiction à la pornographie sont des sources de détresse dans les mariages modernes, et une raison importante de l’augmentation des taux de divorce au cours des 20 dernières années. L’accessibilité de la pornographie sur Internet a donné lieu à une utilisation généralisée, y compris par les jeunes et les enfants. C’est pourquoi l’Eglise a mis en place une plateforme de discussion et de prière en ligne, appelée SOS Porn Deliverance. Le fondateur explique : « Nous offrons la possibilité à ceux qui sont touchés par ce fléau de discuter en toute confidentialité avec des personnes formées à cette mission. Et avant tout d’écouter avec compassion et de témoigner de l’amour de Dieu dans nos vies. » Un parcours de guérison de 30 jours appelé « Freedom Adventure » est également disponible pour les internautes.

Le Pape François, citant le théologien Romano Guardini s’adressant au monde universitaire et culturel de Hongrie en mai 2.023, a insisté sur la distinction entre une connaissance humble et relationnelle qui respecte les personnes, et une autre manière de connaître qui saisit l’objet pour le transformer en machine. Cette seconde manière de connaître conduit, selon le Pape, vers une unique finalité : la machine, qui risque de dominer toute la vie. Le pape condamne la volonté de mettre au centre de tout, l’individu centré sur ses besoins, avide de s’enrichir et de s’emparer des choses. Et non pas la personne et ses relations, en se donnant aux autres, dans la vérité et l’amour.

Le Concile Vatican II affirme à ce propos : « La culture doit être subordonnée au développement intégral de la personne, au bien de la communauté et à celui du genre humain tout entier. Aussi convient-il de cultiver l’esprit en vue de développer les puissances d’admiration, de contemplation, d’aboutir à la formation d’un jugement personnel et d’élever le sens religieux, moral et social » (Const. past. Gaudium et spes, n. 59). 

Que penser du transhumanisme et du virtuel ?

Comme je l’ai expliqué, les transhumanistes cherchent à repousser les limites de l’homme en le transformant en un être hybride, mi-humain, mi-machine. Ils cherchent à créer des cerveaux numériques toujours plus puissants pour remplacer l’intelligence humaine, ce qui risque de faire perdre à l’homme sa dignité et son humanité.

Les religions prennent en compte la vulnérabilité et la mortalité de l’homme, plutôt que de chercher à éviter la mort par tous les moyens. La mort est une transition vers une vie éternelle en communion avec Dieu. Cette perspective donne à l’homme une dignité particulière : il est fils d’Adam, créé à l’image de Dieu et destiné à vivre en relation avec Lui au Paradis, pour toujours et dans la joie.

L’intelligence artificielle est inhumaine dans le sens où elle ne peut pas ressentir ni apporter l’amour, qui est un élément central de l’humanité. C’est la quête de la vérité et de l’amour qui rend l’homme libre, selon les enseignements religieux. Les robots ne peuvent pas remplacer cette dimension de l’homme.

Enfin, l’idolâtrie est également un danger apporté par le transhumanisme. Les transhumanistes cherchent l’immortalité et la toute-puissance, par eux-mêmes et leurs robots. Ce qui risque de les éloigner de Dieu et de l’éternité. La religion permet de comprendre les enjeux posés par le transhumanisme et l’intelligence artificielle. Elle rappelle que l’homme est un être de relation, qui doit vivre en harmonie avec la nature, les autres hommes et avec Dieu. Les robots et l’intelligence artificielle ne permettent pas cette relation.

Et que penser du virtuel ?

Par les réseaux sociaux, on est au courant tout de suite de ce qui se passe dans le monde entier, avec des photos et des vidéos qui souvent entraînent beaucoup d'émotions. Cela augmente nos connaissances, mais cause aussi la peur et de nombreuses difficultés. Cela change nos pensées, et nos façons de vivre et de nous situer dans le monde. Le numérique marque notre personnalité, notre travail, nos loisirs notre amitié et nos idées. Et aussi la façon dont nous vivons la religion et notre foi. Il y a de plus en plus de moyens de déplacements. Les gens voyagent de plus en plus, y compris par avion. Même si cela cause un important réchauffement de la terre, et des conséquences graves pour notre avenir. C’est un manque de respect et de responsabilité grave, envers la terre que Dieu nous a donnée, et qu’Il nous demande de protéger. Les migrants comme les jeunes voient les informations, et cela les entraîne à rejoindre les pays industrialisés, souvent au péril de leur vie, et au risque de l’exploitation économique et sexuelle, et même l’esclavage, comme en Lybie.

Mais d'un autre côté, le virtuel permet de créer de liens nouveaux et la faire des choses nouvelles, dans beaucoup de domaines. Il donne une liberté que certains prennent même pour une libération.

Le danger pour la religion et les croyants ce serait de se déclarer incompétents, de n'avoir rien à dire ou à rien à faire dans ce domaine, et de se réfugier dans la morale. Alors que les religions monothéistes sont nées de l'Amour de DIEU pour sa création, pour entrer en dialogue avec les hommes et vivre cet Amour. La religion avertit sur le danger apporté par les médias de se croire tout-puissants, et pouvant tout faire, parce qu'on peut tout imaginer par le virtuel. Mais la vraie vie humaine, avec ses problèmes et ses souffrances, ce n'est pas du virtuel.

Le Vatican dans son message pour l’AID Al-FITR 2.023 (Korité) « Chrétiens et musulmans, promoteurs d’amour et d’amitié » affirme : « Les plateformes des médias sociaux sont des espaces communs pour des comportements dommageables, qui les détournent de leur rôle de moyen de communication et d’amitié, pour devenir des instruments d’inimitié et de combat. En même temps que les gens préservent leur isolement consumériste et commode, ils font le choix d’être de manière constante et fébrile en contact. Cela favorise le foisonnement de formes étranges d’agressivité, d’insultes, de mauvais traitements, de disqualifications, de violences verbales qui vont jusqu’à détruire l’image de l’autre, dans un déchaînement qui ne pourrait pas exister dans le contact physique. L’agressivité sociale trouve un espace d’amplification hors pair dans les appareils mobiles et les ordinateurs » (Fratelli Tutti, 3 octobre 2020, n. 44). Nous ne pouvons pas empêcher et contrecarrer la culture de la haine, ni promouvoir une culture d’amour et d’amitié, sans une solide éducation des générations futures dans tous les espaces où elles sont formées : en famille, à l’école, dans les lieux de culte et sur les médias sociaux ». 

Le pape PAUL VI disait : « Le monde actuel ne cherche pas des enseignants mais des témoins. Et s'il écoute les enseignants, c'est parce que ce sont aussi des témoins ». En effet, la vie et le témoignage sont plus importants que la simple parole. Et dans les médias, la façon de communiquer est très importante. Il y a ainsi des gens qui parlent de Paix, mais qui s'expriment en criant et avec violence. Ou bien qui parlent d'Humilité d'une façon orgueilleuse. Ou qui appellent à la liberté en essayant de forcer les gens. Il est donc important que le contenu de ce qu'on dit et que la façon de le dire aillent ensemble. Dans une vraie communication, il s'agit de partager des valeurs et d'apporter un témoignage vécu, et pas seulement un enseignement répété par cœur. Se pose alors tout le problème des mensonges, du manque de vérité et des fake news. Alors que la religion est une recherche de la vérité. Jésus disait : « La vérité vous rendra libres ».

Pour conclure, juste un mot sur l’interaction, la transmission et la socialisation, les trois thèmes proposés à notre réflexion :

L’interaction : les médias permettent le dialogue interreligieux et des actions également entre les différents groupes sociaux, pour présenter différentes opinions sur différents sujets pour un partage des idées et des valeurs. Suite à cela, de nombreuses ONG et associations agissent ensemble. Et de même, les religions. Cela permet un échange des idées, une réflexion commune et une interaction, non seulement au niveau religieux mais on niveau social en général.

Par la transmission, les médias permettent aux différentes religions de se faire connaitre, pour un vrai dialogue interreligieux. L’un des rôles de la religion c’est de transmettre un enseignement et une parole de Dieu, et donc une façon de vivre et des valeurs, pas seulement des commandements et une morale. Les réseaux sociaux, médias et internet présentent de nouvelles façons de vivre largement partagées et l’ouverture à tous. Et en particulier des messages de paix comme on le voit actuellement en cette période de tension au Sénégal.

Les réseaux sociaux et différents médias permettent, pas seulement aux chefs religieux officiels mais aux différents croyants de prendre la parole et de transmettre leurs idées. Cela entraine donc une démocratisation qui est très importante, au moment où les extrémistes religieux et d’autres personnes malveillantes utilisent les réseaux sociaux d’une façon souvent cachée.

La socialisation : Chaque religion unit les croyants qui acceptent la même révélation et les mêmes valeurs. Ils sont alors unis par les mêmes paroles, les mêmes rites, les mêmes prières, et cérémonies et aussi les mêmes commandements. Chaque croyant le vivant cependant selon sa personnalité et son originalité. Dans le même sens, les médias et réseaux sociaux entrainent une même culture internationale, ce qui est aussi un facteur important de socialisation. Les réseaux sociaux sont ouverts à tous, et donc ils permettent un partage et un dialogue entre les religions et les différents groupes sociaux.


Notre identité Chrétienne

 

Pour commenter ce thème, on nous propose 3 citations que nous pouvons déjà méditer

-Jean 17,3 : « la vie éternelle c’est de te connaître toi Père et celui que tu as envoyé Jésus-Christ ».

-Galates 2,20 «je vis mais ce n'est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi’

-Jean 17,22 « Père, j’ai donné ma gloire à mes disciples, cette gloire que tu m'as donnée. Qu’ils soient un comme toi et moi, Père nous sommes un ».

Notre identité en Christ se construit bien sûr sur Dieu lui-même avec 3 dimensions puisque le Dieu dans lequel nous croyons est une famille, une Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit. Et nous retrouvons aussi ces 3 dimensions dans le Christ qui est le Verbe de Dieu, la Parole de Dieu par qui le Père a créé le monde. Le verbe de Dieu s’est fait homme comme nous pour nous sauver. Il est mort et ressuscité. Troisièmement, le Verbe de Dieu Jésus monté au ciel nous envoie le Saint-Esprit. Et Il reviendra à la fin des temps pour juger le monde, ou plus exactement pour manifester sa gloire et mettre en valeur toutes les bonnes actions que nous aurons vécues. C’est sur cela que se base notre identité.

Première dimension : la création

C'est par le Verbe de Dieu que le Père a créé le monde, et en particulier les hommes. Quand Dieu a créé nos ancêtres Adam et Ève, il les a placés dans un jardin où ils étaient heureux (Genèse 1,28). Ils travaillaient dans la joie. Car ce n'est qu’après le péché, quand nos ancêtres ont refusé Dieu, que le travail est devenu une punition. Alors Dieu leur a dit (Genèse 3,19) : « tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ». Notre identité c’est donc d’être créés par Dieu, par la Parole vivante, le Verbe de Dieu, comme toute la création dont nous faisons partie. Notre identité c’est donc de nous soumettre à Dieu, notre créateur, qui fait de nous des co-créateurs avec lui. Dieu qui a créé le monde, nous confie le monde en nous disant : « soumettez la terre, toute la terre est à vous ». Quand Dieu dit à Adam et Ève soumettez la terre, ce n’est pas pour la tuer, l’écraser, ou en profiter sans réfléchir et sans mesure. C'est pour la protéger, la rendre meilleure et la faire grandir, comme Dieu le veut. C'est cela notre première identité. Dieu fait de nous des travailleurs, co-créateurs avec Lui.

Mais nous sommes pécheurs. Nous cassons la création que nous devrions pourtant protéger. En brousse il n’y a plus d’animaux. Dans la mer il y a de moins en moins de poissons. Même les oiseaux dans le ciel disparaissent. Dieu nous a donné le monde pour le protéger et le rendre meilleur, mais nous faisons avancer le désert par nos feux de brousse. Et par tous les arbres que nous abattons, sans en planter d’autres. Nous salissons la terre par tous nos ordures et nos déchets. Nous réchauffons la terre par toutes nos fumées : les fumées de nos voitures et de nos camions mais aussi les fumées de nos usines. Et c’est tout cela qui attaque la couche d’ozone, par tous les gaz que nous produisons. Cette couche qui protège la terre du soleil. Maintenant le soleil grille la terre et la terre se réchauffe. Les conséquences ce sont les tornades, les ouragans et es inondations. Le niveau de la mer augmente parce que les glaciers fondent. Et nous le voyons chez nous aussi au Sénégal : la mer attaque la côte à Bargny, à Saly, à Guet Ndar et les gens sont obligés de se déplacer. Tout cela nous le connaissons bien : c’est le problème de l’écologie et de l’environnement. Mais nous avons de la peine à changer, pour protéger notre terre. Et pourtant, si nous ne le faisons pas, nous allons donner un désert à nos enfants. Ils ne pourront plus vivre sur la terre, les hommes vont disparaître.

Revenons à la première dimension : le travail. Demandons-nous : quels genres de travailleurs sommes-nous ? Adam et Eve travaillaient dans le jardin au début du monde. Jésus était un travailleur. Quand l’ange est venu demander à Marie si elle acceptait d’être la mère de Dieu, certainement qu’elle était au travail. Tous les apôtres et tous les saints ont été des travailleurs. Mais malheureusement notre travail n’est plus une joie. Non seulement il est pénible, il nous fatigue à cause de nos péchés, mais il est marqué par énormément d’injustices. Il y a trop de gens autour de nous, qui n’ont pas de travail. Malgré tous leurs efforts, ils sont chômeurs et ils sont humiliés. On leur fait honte en leur disant qu’ils ne servent à rien, parce qu’ils ne produisent rien. Même dans la famille on leur fait des reproches. Il y a trop de chômeurs, surtout chez les jeunes. Si les jeunes maintenant se lancent dans la violence, spécialement quand il y a des rencontres politiques, c’est parce qu’ils n’ont rien à faire. Ils n’ont plus de travail et ils se révoltent contre l’Etat, contre le gouvernement, contre les responsables du pays. Et ils sont prêts à tout casser, à tout renverser. Il y a trop de gens qui n’ont pas de formation. C’est pour cela qu’ils ne trouvent pas de travail. Et trop de gens qui n’ont pas les moyens pour travailler malgré toute leur bonne volonté.

Il y a aussi trop de gens qui sont abaissés et humiliés : tous ceux qui font des petits métiers, tous ceux qui travaillent dans la rue, les employées de maison que l’on traite de « mbindane », les coxers, les petits porteurs et les vendeuses au marché. Et les mamans qui vont vendre des arachides ou des beignets, pour gagner au moins un peu d’argent pour envoyer leurs enfants à l’école. Et même les chauffeurs, les gardiens et tous les autres. Il y a trop de petits métiers, trop de gens qui sont humiliés.

Il y a aussi trop d’injustices dans notre pays : trop de gens que l’on fait travailler sans les payer : les bénévoles. Même dans la fonction publique, même par exemple dans les hôpitaux. Alors qu’ils n’ont pas été formés pour soigner. Il y a trop de jeunes que l’on fait travailler une année sans contrat et sans presque les payer. On leur donne un CDD et au bout d’une année au lieu de leur accorder un CDI (un contrat à durée indéterminée) pour qu’ils puissent continuer à travailler, on les renvoie, en leur disant qu’il n’y a plus de travail. Mais la semaine suivante l’entreprise qui les utilisait va prendre d’autres jeunes à leur place. Il y avait donc du travail pour eux. Mais on les a renvoyés pour prendre d’autres sans les payer, ou en les payant le moins possible. Même ceux qui ont un travail régulier, souvent ils ne sont pas inscrits à la sécurité sociale. Ils n’ont pas d’aide lorsqu’ils sont malades. Ils ne reçoivent pas les allocations familiales pour nourrir leurs enfants. Et quand ils sont vieux, ils ne reçoivent pas de retraite.

Notre identité de travailleurs co-créateurs avec Dieu, c’est de lutter contre tout cela. C’est notre devoir de chrétiens. C’est la charité que nous devons vivre, pas seulement faire l’aumône. C’est ce que nous demande notre foi.

Il y a aussi beaucoup d’injustices dans le travail. Bien sûr, il y a des choses qui se font pour aider les travailleurs, pour aider la population. D'abord il y a les projets de développement, et les petits projets microéconomiques pour aider spécialement les jeunes et les femmes à travailler. C’est donc important de nous engager dans ces projets, pour participer aux actions de Dieu. Et pour continuer la Création de Dieu, et faire le travail que Dieu nous a confié.

Dans chacun de nos quartiers, il y a des ONG qui travaillent pour l'éducation, l'alphabétisation, les soins de santé, la transformation des produits et beaucoup d'autres choses. Si nous sommes chrétiens c’est important d’y participer. Jésus nous a dit “vous êtes le sel de la terre”. Nous devons donc construire notre terre. Pas seulement la protéger mais la faire avancer et la construire.

C'est important de travailler, en commençant le petit travail que nous pouvons avoir. Cela fait partie de notre identité en Christ, de notre identité chrétienne. Même si nous n'avons pas de travail important, au moins faire des petites choses : faire ce que nous pouvons faire nous-mêmes. Et participer aux actions qui se font dans le quartier. Même si nous avons un travail, participer aussi à ce que l’Eglise et le gouvernement fait pour aider les pauvres ? Car beaucoup de choses se font déjà ceux qui n'ont pas de quoi vivre, les bourses familiales, le plan CESAME pour les personnes âgées, la carte d'égalité des chances pour les handicapés, les césariennes gratuites, les soins gratuits aux enfants, aux bébés et puis aussi la couverture médicale universelle pour être soignée, tout cela fait partie de notre identité chrétienne. Si nous n'y participons pas nous ne sommes pas vraiment chrétiens. Encore une fois Dieu nous a confié le monde. Jésus était un travailleur. Et si nous avons des travailleurs, nous devons non seulement les respecter mais les inscrire à la sécurité sociale, les payer ce à quoi ils ont droit. Dans notre pays il y a le SMIG qui est voté par la loi, le salaire minimum inter professionnel qui est de 60000 francs par mois. Tout travailleur doit être payé 60000 francs. Si tu ne payes pas 60000 francs quelqu'un, si tu n'as pas les moyens de le payer tu n'as pas le droit de le prendre et de le faire travailler. Là encore au début de cette année tous les fonctionnaires ont été augmentés de 40%, ceux qui travaillent pour l'état dans les bureaux, les enseignants; les policiers, les gendarmes, les militaires. Ils ont été augmentés de 40% mais eux aussi ils utilisent des travailleurs, ils ont des gardiens, des chauffeurs et c’est certaines femmes peuvent avoir un gros salaire gagné jusqu’à 500000 ou même 1000000 par mois en travaillant dans les grandes sociétés étrangères ou dans les ONG c’est parce qu’à la maison il y a une employée qui s'occupe de la maison, qui s'occupe des enfants, qui font la cuisine. Sans ces employés de maison, ces autres femmes ne pourraient pas avoir ce salaire. Mais comment les traite-t-on ? Combien les paye-t-on ? Tous ces fonctionnaires qui ont été augmentés de 40% est-ce qu'ils ont augmenté de 40% leurs chauffeurs, leur employé de maison, leurs gardiens, tous ceux qu'ils font travailler. Et tous les apprentis eux aussi ils ont besoin de vivre. Notre identité c'est d'être des travailleurs justes qui respectent la justice. C'est aussi d'être des travailleurs qui cherchent à travailler le mieux possible. Il y a aussi de nombreux étudiants, ce qu'ils cherchent c'est simplement avoir un diplôme et dès qu’ils ont un diplôme, qu’ils ont une place ils ne cherchent plus à se former, à apprendre davantage. Du moment qu'ils sont payés ce qui les intéresse c'est d'avoir un salaire, gagner de l'argent et non pas de servir le pays. Et pourtant c'est cela aussi notre responsabilité. Nous travaillons bien sûr pour nous-mêmes pour vivre, mais déjà là pour être vraiment des enfants de Dieu, créateurs avec Dieu. Le travail c'est notre responsabilité mais c'est aussi notre dignité mais nous ne travaillons pas seulement pour nous- mêmes, nous travaillons pour notre famille. Si nous avons pu faire des études, avoir un métier c'est grâce à notre famille, grâce à nos parents. Il faut donc à notre tour que nous aidions nos parents et en particulier les plus jeunes. Et si nous travaillons ce n'est pas seulement pour notre famille, nous devons travailler aussi pour les pauvres c'est cela la charité, pas seulement faire l'aumône mais respecter les pauvres, leur donner une formation, leur donner les moyens de travailler pour qu'ils puissent grandir et être respectés, avoir la fierté d'eux-mêmes et puis et surtout nous travaillons pour les pauvres mais l'aumône ça ne suffit pas il s'agit vraiment de les aider en vérité et de travailler aussi pour le pays, pour faire avancer le pays. Il y a trop de gens lorsqu'ils ont de l'argent ils ne vont pas essayer d'ouvrir des usines ou des entreprises ou des ateliers, de donner du travail à ceux qui n'en ont pas, de faire avancer le pays, de développer le pays. Ils dépensent leur argent dans les fêtes, dans les choses inutiles ou bien ils vont placer leur argent dans des banques étrangères et c'est cela qui rend pauvre notre pays. Voilà notre identité chrétienne, travailleurs travaillant personnellement, travaillant pour la famille, travaillant et formant les pauvres, travaillant pour que notre pays avance. C'est pour cela que l'église a voulu que le premier mai la fête internationale du travail soit aussi la fête de Saint Joseph pour que nous sachions travailler à l’image de Dieu. Voilà donc la première dimension de notre identité chrétienne, créée par Dieu, par le le verbe de Dieu, par la parole de Dieu pour construire un monde plus heureux pour tous les hommes.

Deuxième partie

Dans la première partie, nous avons découvert notre identité en Christ Verbe de Dieu à partir de la création, comme travailleur, gardien et responsable de la terre que Dieu nous a donnée. Le deuxième élément de notre identité chrétienne c’est Jésus Christ qui s’est fait homme comme nous. Dieu a créé le monde, il a donné le monde aux hommes pour qu’ils le protègent, qu’ils y soient heureux, qu’ils le rendent meilleur. Malheureusement dès le début, les hommes sont tombés dans le péché. Dieu a envoyé les prophètes. Il a choisi un peuple avec qui il a fait alliance, pour que les hommes suivent le chemin de Dieu. Cela n’a pas suffi. C’est pour cela qu’après les prophètes, Dieu le Père a envoyé son propre fils, son fils unique, le Verbe de Dieu qui s’est fait homme pour nous sauver. Pour que grâce à Lui, nous devenions enfants de Dieu. Jésus est venu commencer sur terre une Alliance nouvelle et éternelle. A ce moment-là, nous devenons nous-même enfants de Dieu, et non plus seulement créatures de Père. Par le baptême, que Jésus a institué Lui-même en disant à ses apôtres : « allez dans le monde entier, baptisez tous les hommes au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit ». Par le baptême nous devenons vraiment enfants de Dieu, nous naissons à la vie de Dieu, nous ressuscitons à une vie nouvelle, c’est cela notre nouvelle identité.

Cela n’est pas vrai seulement pour les chrétiens baptisés, cela est vrai pour tous les hommes. Depuis que Jésus s’est fait homme, c’est toute l’humanité, tous les hommes qui sont entrés dans l’Alliance de Jésus avec les hommes. Nous tous nous sommes sauvés. L’évangile est pour tout le monde, pas seulement pour les chrétiens. Paul le dit clairement à son disciple Timothée : « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés » (1° Tim1,4). Et le Concile du Vatican II nous dit que Dieu sauve tous les hommes, d’une façon mystérieuse que nous ne connaissons pas. Jésus l’a dit lui-même : » quand je serais élevé de terre, j’attirerai tous les hommes jusqu’à moi ». Voilà notre vie et notre dignité. Cela nous demande de vivre en enfant de Dieu, en frère et soeur de Jésus, avec tous ceux qui nous entourent, qu’ils soient chrétiens ou non.

Jésus dans toute sa vie a été à la rencontre des hommes. Il n’est pas resté enfermé dans son village, ni dans son peuple juif, ni dans la première Alliance de l’ancien testament de Moïse. Jésus traverse sans cesse le lac de Génésareth, pour aller chez les gens des autres religions. Il va dans les villes païennes de Tyr et de Sidon, et dans la Décapole, la région aux dix villes. Et Jésus y guérit les malades qu’on lui amène, et Il enseigne tout le monde.

La femme syrienne qui est venue le prier pour sa fille le dit clairement. Jésus lui dit qu’Il n’est pas venu pour les païens, et que ce n’est pas normal que les petits chiens mangent la nourriture des enfants. La femme lui répond : » les petits chiens mangent la nourriture qui tombe de la table » (Marc 7,26). Jésus l’admire et la félicite. Il lui dit : « Femme, ta foi est grande ! : Et quand les 10 lépreux de Samarie viennent le voir, Jésus les guérit tous, les juifs comme le samaritain païen (Luc 17,12). Et même, c’est seulement le païen qui revient lui dire merci. Jésus accueillera aussi l’officier romain, quand celui-ci lui demande de guérir son serviteur (Mat 8,5). Pourtant, c’était un officier romain, donc un païen. Et surtout un officier de l’armée coloniale romaine, qui faisait souffrir le peuple juif. Il avait certainement tué de nombreuses personnes. Pourtant Jésus tout de suite accepte d’aller dans sa maison, pour guérir son serviteur. L’officier lui dit : » ce n’est pas la peine de venir chez moi. Dis seulement une parole, et mon serviteur sera guéri ». Et Jésus dit à ses apôtres : « Je n’ai jamais trouvé une telle foi en Israël ». Et c’est cette prière de l‘officier romain, donc la prière d’un païen, que nous reprenons nous-mêmes quand nous recevons la communion : « Seigneur je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri ». Nous ne pouvons pas recevoir le corps du Christ, si nous ne sommes pas ouverts à tous nos frères, quelle que soit leur religion.

Nous sommes donc des enfants de Dieu, et des frères et sœurs de Jésus, membres de la famille de Dieu. Comme nous le dit Paul dans l’épître aux Philippiens au chapitre 3, verset 20 : « notre cité se trouve dans les cieux, d’où nous attendons le Seigneur Jésus Christ comme Sauveur. il transformera nos corps de misère pour une éternité bienheureuse ». Mais nous sommes aussi des citoyens, membres de notre société,

Voilà donc le deuxième élément de notre dignité et de notre identité en Christ : nous sommes citoyens, lumière du monde et sel de la terre (Mat 5,13), levure dans la pâte (Mat 13,33). Nous sommes le sel de la terre, de toute la terre, pas seulement de la paroisse. Nous sommes la lumière du monde, de tout le monde, du monde entier, pas seulement de l’Eglise. Cela veut dire que notre identité en Christ ce n’est pas seulement de prier, de recevoir les sacrements, et de mener notre vie chrétienne dans la paroisse et dans l’Eglise. Notre identité en Christ c’est d’être des hommes et des femmes libres et responsables, engagés comme Jésus était engagé dans le monde. Jésus a été un citoyen, un bon citoyen. Il a payé l’impôt (Mat 17,24). Et quand il s’est retrouvé devant Pilate, il n’a pas eu peur (Jean 18,28). Il l’a respecté, mais en lui disant clairement : » si ce n’était pas par Dieu, tu n’aurais aucun pouvoir sur moi ». Jésus était un citoyen responsable. Dans son village Nazareth, Il a vraiment mené sa vie d’homme. Et donc notre identité à nous c’est d’être chrétien, enfant de Dieu mais aussi citoyen, engagé dans la société. C’est de travailler pas seulement dans les mouvements chrétiens, dans nos associations de paroisse et nos organisations d’Eglise, mais de travailler aussi dans notre pays et pour notre pays. Pour les pauvres et les petits, comme Jésus l’a fait. Et pour la justice et la vérité, comme Jésus nous en a donné le témoignage.

Notre identité en Christ, c’est aussi de travailler dans les ONG, qui sont dans nos quartiers pour l’alphabétisation, pour l’éducation à la santé, pour les petits projets économiques, pour la transformation des produits. Il y a des tas d’organisations autour de nous. Notre responsabilité, c’est aussi d’entrer dans les syndicats si nous sommes travailleurs, de nous engager dans les organisations de quartier et les groupements de femmes, pas seulement ceux des femmes catholiques. Pour les jeunes, dans les ASC de quartier (les associations socio-culturelles), pas seulement dans la Coordination Pastorale des Jeunes de la Paroisse (CPJ). Cela veut dire que nous devons d’abord connaitre notre chef de quartier, ce qu’il veut faire pour avancer le quartier, et y participer. Connaitre les « Badièni Gokh » (animatrices des quartiers), et connaitre au moins l’un ou l’autre conseiller municipal à la mairie, aller assister aux rencontres du conseil municipal qui sont ouvertes à tout le monde, ou au moins nous renseigner pour savoir ce qui a été décidé, comme cela est affiché à la porte de chaque mairie. Et de nous engager également dans les partis politiques. Pas pour nous laisser entrainer dans la violence, mais pour construire véritablement le pays. Parce que, encore une fois, chrétiens, nous sommes citoyens, comme Jésus et avec Lui. C’est donc pour cela que nous devons avoir notre carte d’identité et notre carte d’électeur. Nous voyons que, actuellement, la politique n’est plus le service de la cité et du pays. Les partis ne présentent même plus de programmes pour développer le pays. Il n’y a plus de formation des militants. Beaucoup se tournent vers la violence, les luttes pour le pouvoir ou les détournements d’argent. On attaque les adversaires sans aucun respect, on dit du mal d’eux et même des choses fausses, pour gâter leur nom. Il est important, urgent, nécessaire que nous les chrétiens nous nous engagions, pour lutter contre toutes ces déviations en politique, toute cette violence, et toutes ces accusations qu’il y a autour de nous.

Jésus nous a dit clairement « rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu » (Marc 12,17). Nous rendons à Dieu régulièrement ce qui lui appartient. Nous venons à la messe le dimanche, nous avons nos fêtes paroissiales, nous faisons des neuvaines, nous organisons des pèlerinages. Tout cela c’est très bien. Et c’est important de rendre gloire à Dieu. Masi est ce que nous rendons à César ce qui est à César ? Est-ce que comme citoyens chrétiens, nous sommes engagés dans le pays et dans la société, pour faire avancer les choses avec Jésus. Jésus le bon berger qui nous conduit vers nos frères, pour ensemble construire un monde plus heureux. Comme nous le dit Saint Pierre dans sa deuxième lettre au chapitre 3 verset 13 : « nous espérons des cieux nouveaux et une terre nouvelle, où la justice habitera ». Voici donc le deuxième volet, la deuxième dimension de notre identité en Christ : citoyens et chrétiens à la suite de Jésus et avec lui.

Notre identité en Christ : vivre dans l'Esprit de Jésus.

La troisième dimension de notre identité en Christ, c'est l'Esprit-Saint, l'amour du Père et du Fils, l'Esprit de Jésus.

L'Esprit-Saint était déjà présent et il agissait depuis le début du monde. Comme nous le dit le livre de la Genèse: „ il planait sur les eaux“, quand Dieu a créé le monde, par sa parole Le Verbe de Dieu. Il est l'amour du Père et du Fils, présent tout au long de l'histoire du monde. C'est la base de l'Ancien Testament, la première Alliance, et des dix Commandements : „Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur… et ton prochain comme toi-même“. C'est le Saint-Esprit qui nous fait vivre cela. Comme on le dit dans la 1° prière eucharistique pour la réconciliation : „ Ton Esprit, Seigneur, travaille au coeur des hommes, il a parlé par les prophètes“.

Jésus nous a parlé directement du Saint-Esprit. On trouve dans l'Évangile la conversation de Jésus avec Nicodème (Jean 3, 6-8). C'est lui qui nous fait naître à nouveau d'une vie nouvelle, pour entrer dans le Royaume de Dieu : „Ce qui est né de l'Esprit est esprit“. On ne sait pas d'où il vient, ni où il va, car il est libre de la liberté de Dieu. Et il nous rend nous-mêmes libres. C'est pourquoi nous voulons nous laisser conduire par le Saint-Esprit, "comme une plume légère emportée par le vent", comme le conseille le Père Libermann aux Spiritains. Car tout homme est né du souffle de l'Esprit. C'est lui qui nous fait vivre. Et c'est lui qui nous permet de construire une Terre nouvelle, comme nous le chantons : "Ô Seigneur, envoie ton Esprit, qui renouvelle la face de la terre“". Pierre nous dit : " Dans l’Esprit saint, nous espérons des cieux nouveaux et une terre nouvelle, où la justice habitera." C'est l'Esprit-Saint qui est la justice et la vérité qui nous rend clairs et transparents, pour que la lumière de Dieu passe à travers nous et rejoigne nos frères. C'est aussi par l'Esprit-Saint que Marie est devenue enceinte, et donc que Jésus, le Verbe de Dieu, est venu sur la Terre. De même, c'est par l'Esprit-Saint que nous apportons Jésus, le Sauveur, au monde entier.

Rappelons=nous certaines paroles de Dieu: : (Jean 14,15-26)

Jésus dit à ses apôtres : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous, et il sera en vous

 

Jésus a dit ces paroles, juste avant sa mort. Il nous montre tout son amour. Il nous fait entrer dans sa vie. Il nous fait entrer dans le cœur de Dieu. Il est le Fils du Père. Il est totalement uni à l’Esprit de Vérité, notre défenseur. Avec le Père et l’Esprit Saint, Ils s’aiment et se donnent totalement l’un à l’autre. Ils font tout ensemble, jusqu’à n’être plus qu’un seul Dieu, en Trois Personnes. Dieu est Amour, Dieu est une famille : la Trinité.

Jésus prie pour nous (n° 16). Et nous croyons que sa prière agit. Elle est efficace. Il peut vraiment nous sauver, et nous faire entrer dans la vie de Dieu pour toujours, une vie totale et éternelle. Déjà l’Esprit de Dieu est auprès de nous, Il est même en nous. (18).

Que devons-nous faire ? C’est clair. Nous cherchons à aimer Dieu et Jésus, de toutes nos forces.

Nous écoutons le Saint Esprit qui vit en nous.

Si nous aimons vraiment Dieu, alors nous gardons ses commandements (15).

Et nous le faisons par amour, librement. Parce que c’est ainsi que nous trouvons le bonheur.

Nous sommes fidèles à la Parole de Jésus, et à son Esprit Saint. Ensemble dans notre propre famille, et dans la famille chrétienne.

Que voulons-nous faire, pour mieux connaître le Père, le Fils et le Saint Esprit ? Pour mieux vivre en enfants du Père ? Pour mieux agir comme Jésus Christ ? Et pour mieux écouter le Saint Esprit dans notre cœur ?

Alors Dieu sera en nous, et nous apporterons sa joie au monde

Merci Seigneur de nous aimer comme Tu nous aimes, et de Te faire connaitre à nous.

(Jean 14,24-26) : Jésus vient en nous avec le Père et le Saint Esprit

Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ; mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.  Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure. Celui qui ne m’aime pas ne garde pas mes paroles. Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi : elle est du Père, qui m’a envoyé. Je vous parle ainsi, tant que je demeure avec vous ; mais le Défenseur, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit.

« Seigneur, viens habiter dans notre cœur, pour nous donner ton Esprit Saint »

Jésus nous annonce ainsi la venue du Saint-Esprit « qui nous enseignera toute chose ». Nous disons merci à Jésus, de nous avoir envoyé le Saint Esprit, l’Esprit du Père et du Fils. Les musulmans disent que celui que Jésus a annoncé après Lui, c’est Mohammed. Mais nous, nous savons bien que c’est l’Esprit Saint, l’Esprit de Jésus, qui est venu le jour de la Pentecôte

« Seigneur, merci de nous envoyer ton Esprit

(Jean 16,1-4) Jésus nous promet un Défenseur

Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur. Et vous aussi, vous allez rendre témoignage, car vous êtes avec moi depuis le commencement.

« Seigneur garde nous dans la Foi, par la force par ton Esprit-saint »

26 : Jésus ne nous laisse pas seul dans nos souffrances. Pour nous soutenir, il nous a envoyé l’Esprit-saint, l’Esprit de vérité. Il est notre défenseur Nous l’avons reçu au moment du Baptême, puis de la Confirmation. Il nous soutient dans toute notre vie. Il nous donne la force de garder la Foi. Il nous donne le courage de marcher dans la vérité. Comment vivons-nous notre vie chrétienne, avec le Saint Esprit ?

27 : C’est aussi l’Esprit Saint, qui nous permet de parler de Jésus aux hommes. Et d’être des vrais témoins, qui vivent d’abord eux-mêmes ce qu’ils enseignent aux autres. Quelles difficultés rencontrons-nous, pour être témoins du Christ, là où nous vivons ? Comment faire, avec l’aide de nos frères, et du Saint Esprit ?

Jésus nous fait comprendre qui est Dieu. Dieu est Amour et famille : le Père, le Fils, le Saint-Esprit font tout ensemble. Il nous appelle nous aussi à être unis dans l’Amour par l’Esprit Saint. Dans nos familles, notre quartier, dans notre CEB, au travail et partout où Dieu nous envoie

Dieu est Famille. Il nous permet de mettre l’Esprit de famille, partout où nous allons. Et de nous conduire comme des enfants du Père, d’agir comme le Fils, et d’écouter le Saint-Esprit.

L’Esprit Saint est notre défenseur, que Jésus nous a envoyé quand il est monté au Ciel (voir le récit de la Pentecôte, et Luc 12, 8-12). L'Esprit est fort comme le vent de la Pentecôte, et il nous donne la force de Dieu. Il est le feu de notre vie. Il purifie notre cœur, comme le feu nettoie les champs avant la semence (les feux de brousse), comme le feu rend fort le fer du forgeron, et rend pur l'or des bijoutiers. L'Esprit nous donne la vie comme le feu, qui nous permet de préparer notre nourriture, de manger et de vivre. Il nous prépare aussi à manger la communion, le Corps de Jésus. Il nous protège, comme le feu chasse les animaux sauvages autour du village ou dans la forêt. Il nous rassemble comme on se rassemble le soir, au village, pour partager la sagesse des anciens, se dire les contes et les proverbes et entrer dans la sagesse traditionnelle. Et c'est lui qui nous rassemble pour vivre dans l'amitié, partager nos idées et aussi nos traditions.

Voilà donc en résumé, notre identité dans le Christ et dans le Saint-Esprit, l'Esprit de Jésus, l'amour du Père et du Fils. Pour cela, nous cherchons à développer en nous-même les 7 dons du Saint-Esprit, annoncés par le prophète Isaïe (11, 2-3) : La sagesse, l'intelligence, le conseil, la force, la science, la piété et la crainte de Dieu. Car c'est l'Esprit-Saint qui nous rend saints. Et si c'est l'Esprit de Jésus qui nous fait vivre, alors le Saint-Esprit fera grandir notre vie. Il fera grandir en nous le fruit de l'Esprit dont Paul nous parle (Ga 5, 13-14) : la charité, la paix, la joie, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, l'humilité et la maîtrise de soi. C'est tout cela que nous cherchons à vivre dans l'Esprit pour porter du fruit. Et dans la situation actuelle, le fruit de l'Esprit ce sera bien sûr la non-violence, la paix dans notre monde et notre pays qui est tellement bouleversé.

C'est dans la fête de Pentecôte que nous vivons notre rencontre avec le Saint-Esprit (voir le 1er livre des Rois, chapitre 19) : Élie va à la rencontre de Dieu, et il y a un grand orage. Mais Dieu n'est pas dans l'orage. Il y a un tremblement de terre, mais Yahvé n'est pas dans le tremblement de terre. Il y a un grand feu, mais Yahvé n'est pas dans le grand feu. Et puis arrive une brise légère, et alors Dieu parle à Élie. Et Élie dit à Dieu : je suis rempli de sagesse et de courage pour Dieu mon sauveur. Et je resterai fidèle à son Alliance“ (verset 10). C'est cela notre vocation à nous aussi, à la suite d'Élie. Nous sommes baptisés et envoyés aujourd'hui dans le monde, auprès de tous les hommes, pour y apporter la douceur, l'entente, le dialogue, la bonté du Saint-Esprit. C'est cela qui supprimera la violence, la méchanceté, les bagarres, les insultes et toutes les guerres.

Enfin l'Esprit-Saint nous aide à vivre dans l'Esprit des Béatitudes (Mat 5,3=12).

Voilà donc la troisième dimension de notre identité en Dieu, à la suite du Christ : Enfants du Père, travailleurs et protecteurs de la Création que Dieu nous a donnée. Frères et sœurs de Jésus. Animés et ressuscités par le Saint-Esprit pour construire une terre nouvelle, et faire grandir le Royaume de Dieu parmi nous, jusqu'au retour de Jésus à la fin du monde.

Notes de lecture :

J'ai apprécié le sérieux et la profondeur du travail réalisé, et aussi la prise en compte des valeurs de la culture traditionnelle. Je note l'importance d'expliquer ce qu'est exactement la conscience morale. Je dirais peut-être plus simplement que cette conscience est innée. Même le jeune enfant a conscience de ce qui est juste et injuste, quand on le traite différement de ses frères et sœurs, il se révolte en disant : c'est pas normal, c'est pas juste. Dieu a mis un sens moral et une conscience dans le cœur de tous les hommes depuis l'enfance. Il est donc important d'apprendre à réagir contre les injustices. Et comme tu le dis, la nécessité de bien expliquer la différence entre la conscience morale et la conscience psychologique. J'ai apprécié aussi ce que tu dis de la nécessité de former sa conscience (page 6, à la fin du paragraphe III), et de protéger notre conscience de l'erreur. Peut-être qu'à la page 7, au paragraphe II, il serait utile d'expliquer le mot "sindérése", que tout le monde ne comprend peut-être pas.

Priere au saint esprit : Dieu notre père, nous te prions :

Pour faire les bons choix dans notre vie de famille et de communauté, et dans notre société,

Accorde nous Seigneur le don de la Sagesse (répéter : accorde nous Seigneur...)

Pour séparer le bien du mal dans nos sociétés,

Accorde-nous Seigneur le don de l’intelligence (répéter : accorde nous Seigneur...)

Pour nous mettre humblement au service de nos frères et sœurs défavorisés,

Accorde-nous Seigneur le don du conseil (répéter : accorde nous Seigneur...)

Pour être forts et courageux des difficultés,

Accorde-nous Seigneur le don de la force (répéter : accorde nous Seigneur...)

Pour que le progrès profite à ceux qui sont dans le besoin et soit au service du bien-commun,

Accorde nous Seigneur le don de la connaissance (répéter : accorde nous Seigneur...)

Pour que nous reconnaissions ta présence parmi ceux que nous servons,

Accorde-nous Seigneur le don de l’admiration et du respect (répéter : accorde nous…

Pour que nous restions ouverts à toi et à tous ceux qui crient leur détresse,

Accorde-nous Seigneur le don de l’amitié fraternelle (répéter : accorde nous S...)

Maintenant, en silence, nous écoutons le Saint Esprit dans notre cœur, pour lui dire merci et savoir ce qu’Il nous demande de faire

 

Prions : Envoie sur nous Seigneur les dons de l’Esprit, pour nous rendre courageux au moment des difficultés, forts dans la souffrance, persévérants dans l’amour, sensibles à ceux qui souffrent


L’Esprit Saint nous guide

 

D’abord nous nous rappelons qui est le Saint Esprit. Nous le connaissons, c’est l’amour du Père et du Fils. Le Père et Fils sont tellement unis que leur amour est le Saint Esprit, la troisième personne de la Trinité. Un peu pour un petit exemple, comme quand un homme et une femme s’aiment d’un véritable amour, ils mettent au monde un enfant heureux qui vit dans l’amour. Le Père, le Fils et l’Esprit Saint sont totalement unis.

Déjà Dieu avait dit à Moïse pour nous faire entrer dans son amour : « tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces et de tout ton esprit. Et ton prochain comme toi-même ». L’esprit Saint, c’est l’Esprit de Dieu, la force de Dieu qui nous permet d’aimer, car il est l’amour de Dieu. Et nous pouvons partager cela avec nos frères musulmans, car Moïse est aussi l’un de leur prophète. Eux aussi connaissent les commandements que Dieu a donnés à Moïse.

Saint Paul nous parle des fruits du Saint Esprit dans l’épître aux Galates au chapitre 5 aux versets 22 à 25. Il nous dit : « voici ce que produit l’Esprit Saint dans nos cœurs et dans nos vies : l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, l’humilité et la maîtrise de soi. Face à tout cela, il n’y a plus aucune loi qui est importante. Ce qui compte c’est l’amour par ceux qui sont au Christ Jésus ont crucifié en eux le péché avec ses tendances mauvaises, et avec ses passions.».

Voilà donc ce à quoi le Seigneur nous appelle.

Et à vivre ce qu’on appelle les sept dons du Saint Esprit, ce que le Saint Esprit nous permet de vivre : « la crainte de Dieu, la science, la piété, la force, la sagesse et l’intelligence ». Ce sont les dons que le Saint Esprit met dans notre cœur.

Saint Paul ajoute au verset 25 : « puisque l’Esprit nous fait vivre, laissons-nous conduire par le Saint Esprit ». Pour cela ce qui est important, c’est de nous tenir en prière, mais en silence, en écoutant le Saint Esprit dans notre coeur. Nous prions beaucoup, nous récitons beaucoup de prières. Mais parfois nous parlons sans arrêt, et nous n’écoutons pas le Saint Esprit. Si nous ne restons pas en silence pour écouter le Saint Esprit, nous ne pourrons pas avoir ses idées, ni recevoir sa sagesse. Nous ne pourrons pas changer de mentalité, ni changer de vie. Parce que vivre l’évangile, c’est vivre vraiment à la manière de Jésus Christ, comme l’évangile nous le demande. Et non pas comme tout le monde.

Dans l’Eglise actuellement, il y a un certain nombre de groupe de prières, et on peut vraiment les encourager et les féliciter. Grâce à ses groupes, beaucoup de jeunes, mais aussi des adultes, sont revenus à l’Eglise. Et ils se sont engagés. Beaucoup de personnes se sont converties. Beaucoup de familles se sont réconciliées. Beaucoup de gens qui étaient découragés ont appris à prier et ont retrouvé l’espérance. C’est donc important de continuer dans ce sens.

Mais en même temps, il y a un certain nombre de dangers qui nous guettent. En effet, nous sommes dans un monde difficile, avec des groupes de prières et des mouvements chrétiens. Mais aussi de nombreuses sectes qui utilisent l’évangile à leur manière, comme les assemblées de Dieu ou les témoins de Jéhovah. A côté de ceux qui sont chrétiens comme nous, les protestants, les luthériens, les méthodistes… il y a tous ces gens qui prennent un passage de la parole de Dieu, un passage de l’ancien testament le plus souvent. Mais à partir de là, ils font des longs discours qui n’ont rien à voir avec l’évangile. Nous voyons sans arrêt des gens qui se lèvent, en disant qu’ils sont prophètes, et qu’ils sont envoyés par Dieu. Et même certains viennent dire qu’ils parlent au nom de Jésus Christ. D’autres vont affirmer : la Vierge Marie m’a dit de vous dire cela. Mais quand ont-ils vu la Vierge Maire ? Est-ce que c’est Jésus qui leur a parlé ? Ou plutôt ce sont des choses qu’ils pensent eux-mêmes parfois en se trompant. Ce sont des rêves qu’ils ont faits et qu’ils prennent pour des révélations de Dieu. Alors que c’est seulement leurs propres idées qu’ils partagent.

Dans ces groupes et ces sectes, il y a souvent ce que l’on appelle des abus de conscience, c’est-à-dire que, au nom de Dieu, on oblige les gens à obéir, à faire des choses qu’ils ne voudraient pas, et que Dieu ne commande pas. On leur demande de l’argent et certains en deviennent très pauvres. Ils n’ont plus de liberté. Ils ne savent plus ce qu’ils font, ni ce qu’ils doivent faire. On les oblige à prier d’une certaine manière obligatoire. On les enferme dans le groupe, dans la secte. On les empêche de parler avec leurs amis chrétiens ou avec leurs familles.

Jésus nous a prévenu.

Dans l’évangile de Matthieu au chapitre 24 verset 24. Jésus nous dit ; » il y aura des faux Christ et des faux prophètes, qui feront des grands signes et des miracles. Au point de tromper même les élus (les croyants) si c’était possible, les élus. Voici que je vous ai prévenu. Donc si on vous dit le Christ est là, n’y allez pas. Si on vous dit qu’il est dans un endroit, ne le croyez pas ».

Ils disent qu’ils sont des prophètes envoyés par Dieu. Mais le dernier des prophètes, c’est Jean Baptiste. Nous n’en attendons plus d’autres. L’épître aux hébreux nous dit que Dieu nous a parlé d’une façon définitive et pour toujours, dans le Christ Jésus. Il n’y aura pas d’autre prophètes et nous n’avons pas besoin d’autres révélations, ni d’autres mystères. Jésus nous a parlé dans l’évangile. L’évangile nous suffit pour être heureux, et pour rendre les autres heureux.

Un autre danger qui nous guette ce sont tous les réseaux sociaux et les vidéos, dans les médias.

Il y a un tas de sites qui se disent chrétiens mais qui en fait ne suivent pas l’évangile. Il y a des tas de sites qui parlent au nom de certains évêques alors qu’ils ne sont pas évêques, ils n’ont pas été consacrés. Ils nous parlent des cathédrales, mais leurs cathédrales qui ne sont pas des églises. Ils prétendent parler au nom de Jésus Christ, mais ils ne sont pas catholiques. En fait, ils prennent l’évangile, ils le transforment à leur manière et ils trompent beaucoup de gens. Il est donc très important de faire attention et d’être prudents dans l’utilisation des moyens sociaux et des sites que nous voyons dans les médias qui se disent chrétiens et qui en fait ne le sont pas, même s’ils prennent un nom chrétien. Et de même dans nos sites chrétiens. Certains ouvrent des sites dans les médias, mais ensuite ils n’ont pas les moyens de les remplir. Alors ils prennent d’autres vidéos qui viennent d’autres pays, et d’autres groupes, et ils font passer cela comme si c’était l’évangile et l’enseignement de l’Eglise catholique,

Nous ne voulons pas condamner ceux qui ne sont pas avec nous, mais Jésus nous a dit : » soyez simples comme la colombe et prudents comme le serpent ». Ne croyons pas tout ce que nous voyons, cherchons de vrais sites de chrétiens. Cherchons à comprendre vraiment l’évangile, ensemble à la lumière de la parole de Dieu, dans l’Eglise, la famille des enfants de Dieu que Jésus lui-même a construit, l’Eglise que Jésus a bâtie sur les apôtres, et dans laquelle il nous appelle à vivre et agir.

Les dangers qui nous guettent sont nombreux. Demandons au Saint Esprit de nous éclairer. Prions le Saint Esprit en vérité. Prions-le ensemble. Conseillons-nous les uns les autres pour voir plus clair, et pour connaitre le chemin qui nous sauve.


Pour continuer à préparer le synode

Ensemble-together 2.023 / rassemblement du peuple de dieu

Le dimanche 15 janvier à Rome, après de la prière de l'Angélus, le Pape François a annoncé que les travaux de la prochaine assemblée du Synode de l'Église catholique romaine seront précédés d'une veillée de prière œcuménique le samedi 30 septembre sur la place Saint-Pierre, Rome, en présence du Pape François et de représentants de différentes Églises, pour nous unir dans la louange, l'écoute de la Parole de Dieu et dans le silence – un signe fort de fraternité, d’unité et de paix. Et pour confier à Dieu les travaux de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques.

« Le chemin vers l'unité des chrétiens et le chemin de la conversion synodale de l'Église sont liés. Pour les jeunes, il y aura un programme spécial tout au long de ce week-end, confié à la communauté de Taizé. Dès à présent, j'invite les frères et sœurs de toutes les confessions chrétiennes à participer à ce « Rassemblement du Peuple de Dieu ». Cette veillée œcuménique de prière sera célébrée à la veille de la 16e Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques qui aura pour thème : « Pour une Église synodale : communion, participation et mission » et qui aura lieu du 4 au 29 octobre 2023. « le chemin de la synodalité... est et doit être œcuménique. Comme le chemin œcuménique est synodal ». Ainsi, la présence de responsables des diverses Églises chrétiennes pour une telle veillée œcuménique de prière à Rome, et à la veille de l’assemblée synodale, aura une très grande portée. Dans la rencontre et l’écoute mutuelle, marchons ensemble comme peuple de Dieu. »

Les jeunes de 18 à 35 ans, de tous les horizons sont invités à Rome du vendredi soir au dimanche après-midi et seront accueillis pour un week-end de partage, pour cheminer ensemble comme peuple de Dieu. Pour les jeunes catholiques, cet événement peut se vivre dans une continuité avec les Journées mondiales de la jeunesse qui auront lieu à Lisbonne début août.

« Élargissons l'emplacement de notre tente » (Esaïe 54.2)

 est semblable à une tente. Les cordages de celle-ci tiennent grâce à de sainesL’Église tensions. Le synode permet de trouver des solutions à ces tensions, en se parlant quand on n‘est pas d’accord. C’est de plus en plus nécessaire de se parler avec calme et confiance, et en réfléchissant avant de parler.

Le toit de cette tente est fait pour accueillir et rassembler. Les piquets de la tente sont solidement enfoncés, mais ils peuvent être déplacés : il ne s’agit pas d’attendre au seuil de la tente que d’autres nous rejoignent. Mais plutôt d’aller planter notre tente parmi ceux qui sont loin, spécialement les rejetés, les pauvres et les petits de la société.

L’image de la tente nous rappelle que la synodalité n’est pas seulement un chemin pour « vivre ensemble » dans l’Église. La synodalité nous montre notre mission auprès de tous : écouter, veiller, marcher avec ceux qui souffrent, chercher comment l’Esprit Saint nous guérit, et comme l’a écrit le pape François, « pour recommencer (…) à partir des derniers » (Fratelli tutti, n° 235).  La synodalité demande aussi d’écouter les victimes d’abus et de violences dans l’Église. Sans eux, il n’est pas possible de « marcher ensemble ». L’Église est blessée par nos péchés. Cela nous invite à l’humilité. Reconnaître nos blessures nous remet en route : elles nous appellent à nous convertir et à élargir encore l’espace de notre tente où la miséricorde est partagée.

Nous ne pouvons pas tous aller à Rome. Et c’est très important de préparer cette grande prière. Pour cela nous vous proposons deux choses :

  1. Chaque jour de prier à cette intention dans nos eucharisties et nos prières en communauté, et dans nos différentes réunions et rencontres

  2. Chaque mois, de nous retrouver ensemble pour une prière communautaire

Proposition de prière pour février

Cette proposition contient des chants de Taizé, Vous pouvez choisir d’autres chants d’après votre situation locale.

Voyez dans https://www.taize.fr/fr_article20369.html des idées pour créer une atmosphère de prière et pour découvrir les chants proposés.

Chant :

 Laudate Omnes Gentes

Prière:

Nous voici devant Toi, Esprit Saint ;
nous sommes réunis en Ton Nom.
Toi notre seul conseiller,
habite dans nos cœurs.
Enseigne-nous vers quel but avancer ;
montre-nous comment marcher ensemble.
Nous sommes faibles et pécheurs,
ne permets pas que nous mettions le désordre.
Que le manque de sagesse ne nous entraîne pas sur une mauvaise route,
et que le manque d’intelligence ne commande pas nos actions.
Que nous trouvions en Toi notre unité,
pour avancer ensemble vers la vie éternelle
sans nous éloigner de la vérité et de la justice.
Nous Te le demandons à Toi,
qui agis en tout temps et en tout lieu,
dans la communion du Père et du Fils
pour les siècles des siècles. Amen

Chant : 

Veni Sancte Spiritus

Psaume : 

(on peut le dire à deux voix, ou chanter un refrain, par exemple Alleluia, entre chaque strophe)

Je bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse en ma bouche ;
Mon âme loue Dieu,
que les humbles chantent et soient heureux.

Chantez avec moi le Seigneur.
acclamons tous ensemble son nom ;
je cherche le Seigneur, il me répond,

ll me délivre de toutes mes frayeurs,.

Celui qui regarde vers Dieu sera dans la lumière,
il n’y aura plus de tristesse sur son visage ;
un pauvre a crié : Dieu écoute
et il le sauve de toutes ses peurs.

Goûtez comme le Seigneur est bon ;
heureux qui s’abrite en lui !
(du psaume 34)

Lecture Matthieu 13,44-46 :

« Le royaume des cieux ressemble à un trésor caché dans un champ. Quelqu’un le trouve et le cache de nouveau. Il est si heureux qu’il va vendre tout ce qu’il possède et achète ce champ.

Le royaume des cieux ressemble encore à un marchand qui cherche de belles perles. Quand il a trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède et achète cette perle «.

Chant : 

Christe lux mundi

Réflexion biblique :

Ces récits nous encouragent : il y a vraiment un “trésor caché” qui nous attend.

Ce qui est intéressant, c’est que l’importance n’est pas mise sur la découverte du trésor ou de la perle, mais sur ce que fait la personne quand elle le trouve : “il va vendre tout ce qu’il possède et il l’achète”. S’emparer du trésor que Dieu veut nous donner comprend notre personne toute entière. On ne peut pas chercher le sens de la vie avec seulement un petit bout de nous-mêmes ; c’est tout ou rien.

Cela peut nous faire peur à nous autres, êtres humains : est-il possible de “vendre tout ce que nous avons” ? La raison se trouve dans la joie de l’homme qui découvre le trésor caché. Quand nous découvrons une joie qui vient de Dieu, une vraie joie, alors les autres choses n’ont plus d‘importance. Et nous sommes prêts à accepter dans nos vies des changements que nous ne pouvions pas prévoir, et que nous ne pouvions pas accomplir par notre seule volonté.

La première histoire souligne comment Dieu nous offre un trésor caché, sans efforts de notre part, et même si nous ne savons pas ce que nous cherchons. C’est seulement au moment où la personne tombe sur le trésor, qu’elle comprend que c’est ça qu’elle voulait depuis le début.

Au contraire, le marchand qui trouve la perle de grande valeur, il cherchait déjà des perles. Il avait certainement déjà une collection de perles. C’est en cherchant des perles qu’il découvre la perle de grande valeur. De même, nous préparons les grandes décisions de nos vies par les petites actions de confiance que nous faisons dans notre vie de chaque jour.

Mais les perles que le marchand possède créent aussi une difficulté pour lui. Cela a pris beaucoup de temps et d’efforts pour les amasser. Et maintenant, il faut qu’il laisse toutes ces perles, pour avoir une perle plus importante. C’est difficile. Nous aussi, nous avons besoin de choisir entre ce qui est bon et ce qui est encore meilleur Dans nos vies, il y a beaucoup de choses qui sont bonnes : les études, les voyages, le travail et ainsi de suite. Mais même les bonnes choses peuvent devenir des distractions. Nous passons notre temps à faire du bien aux autres, et à vivre des choses intéressantes. Mais le centre de notre vie reste vide. Le marchand a déjà beaucoup de belles perles, Pourtant, il a soif de trouver une perle encore plus belle : celle de l’appel que Dieu lui donne.

Silence

Intercessions-Prière universelle

 (Chanter un refrain entre chaque intention, par exemple Kyrie eleison).

On peut ajouter d’autres intentions d’après les problèmes du lieu où nous vivons, ou de ce qui se passe dans le monde.

Pour tous ceux qui, fidèlement, annoncent ta Parole, Seigneur, nous te prions.

Rends-nous capables de reconnaître ta présence en nos proches. Rends-nous attentifs aux pauvres et aux malheureux.

Seigneur, nous te prions pour ceux qui souffrent sur leur lieu de travail et pour ceux qui sont sans emploi, pour que leur dignité soit respectée.

Pour les prisonniers et ceux qui sont oubliés par la société, rends-nous solidaires de leur souffrance et source de leur réconfort, nous te prions.

Pour les enfants abandonnés, pour qu’ils trouvent la paix auprès de ceux qui les accueillent, Seigneur, nous te prions.
Pour les savants et les chercheurs, pour que leur travail serve à toute l’humanité, Seigneur, nous te prions.

Pour ceux qui ont des responsabilités dans la vie publique, pour qu’ils agissent avec justice et pour le bien de tous, Seigneur, nous te prions.

Autres intentions :

Notre Père

Prière

Dieu de tous les vivants, aide-nous à nous abandonner à toi dans le silence et dans l’amour. Ce n’est pas rendu facile dans nos conditions de vie. Viens jusqu’au fond de notre être, Toi qui veux pour nous la lumière de l’espérance. Par Jésus notre Sauveur

Chants :

 Bless the Lord my soul, Ô ma joie et mon espérance, Misericordias Domini

Explication :

Chaque séance du concile Vatican II commençait par la prière “Adsumus Sancte Spiritus” ce qui veut dire : “Nous nous tenons devant Toi, Saint Esprit”. Cette prière a été utilisée dans des Conciles, Synodes et autres rassemblements d’Église depuis des siècles. Elle est attribuée à Saint Isidore de Séville (vers 560 – 4 avril 636). Au moment où nous sommes appelés à nous engager sur ce chemin synodal, cette prière invite l’Esprit Saint à agir en nous pour que nous soyons une communauté et un peuple qui rend grâce.

Questions pour un partage en petits groupes :

  • En quoi ma foi ressemble-t-elle à un trésor ou à une perle de grande valeur ?

  • Qui je suis : une personne qui cherche ou une qui trouve par hasard ?

  • Ai-je fait l’expérience d’une joie qui a changé ma vie, et qui m’a détaché de choses qui étaient importantes pour moi avant ?

  • Quelles personnes m’ont fait connaître les trésors du Royaume de Dieu quand nous avons marché ensemble ?

Idées de visites

  • Choisir un lieu où on peut trouver le trésor caché du Royaume

  • Inviter des personnes d’âges et de milieux de vie différents à venir avec vous

  • Demander à une personne sur place de souhaiter la bienvenue à votre groupe

  • Parler de leurs problèmes et des joies qu’ils vivent

  • Après la visite, demander à chacun d’écrire ce qu’il ou elle a découvert sur ce lieu et sur l’effet que cela lui a fait personnellement, pour le partager à la prochaine rencontre.

Synode (participation, communion, mission) : marchons et prions ensemble

Avec les dirigeants des Églises chrétiennes

  • Avec le peuple de Dieu dans toute ses différences

  • Avec ceux qui entendent les cris de souffrance de la terre salie et cassée

  • Avec ceux qui sont rejetés de nos sociétés

  • Avec les jeunes et les femmes abaissées dans de nombreux pays

  • Avec des personnes de tous les âges

  • Avec tous ceux qui cherchent un sens à la vie

  • Avec toutes les personnes de bonne volonté qui participent à faire grandir la justice, la paix et la réconciliation dans le monde

  • Avec les croyants de toutes les religions qui cherchent la communion et l’entente

  • Avec toutes les personnes engagées à construire un monde plus humain

Autres ressources

www.together2023.net

https://www.synod.va/en/news/biblical-resources-for-synodality.html

Chaque mois, vous pouvez y trouver un document de soutien, avec du matériel et des idées pour préparer "Ensemble", que vous alliez à Rome pour le rassemblement ou que vous prépariez des prières et des rencontres là où vous vivez :

Actions possibles

Prière et méditation de la Parole de Dieu chaque mois, de février à septembre

Faire partie d'une équipe qui produira un document chaque mois

Contacts avec les autorités locales civiles et religieuses

Travailler avec les habitants pour soutenir leurs engagements

Organiser des temps de louange et d'adoration avec les différents partenaires

Accueil des personnes nécessiteuses

Visites de soutien dans les quartiers pauvres, les hôpitaux et les malades, et des familles de prisonniers

Prières et partages entre croyants de différentes religions pour s’encourager et soutenir les gens qui sont dans le besoin

Lutter contre les injustices là où on est, et réconcilier ceux qui ne s’entendent pas

Ecologie : entrer en contact avec les autres groupes qui travaillent pour le respect de la création (la terre, la mer et le ciel, notre « maison commune », l’environnement …).

Entrer en contact avec les autres groupes de prières et d’action

Communiquer de toutes les manières possibles les nouvelles de la préparation de Together ;

Début du projet

En octobre 2021, le frère Alois, prieur de Taizé, a été invité à prendre la parole lors de l’ouverture du Synode des évêques sur la synodalité à Rome. S’adressant aux participants, il a dit entre autres : « Il est souhaitable d’avoir sur le chemin synodal, des moments de respiration, comme des haltes de paix, pour célébrer l’unité déjà accomplie dans le Christ et la rendre visible. (...) Serait-il possible au cours de la démarche synodale, d’inviter un jour non seulement des délégués mais tout le peuple de Dieu, non seulement des catholiques mais des croyants des diverses Églises ? Car, par le baptême et par la Parole de Dieu, nous sommes sœurs et frères en Christ, réunis en une communion encore imparfaite mais bien réelle, même quand des questions théologiques restent discutées. (…) En étant unis dans le Christ, nous devenons artisans de paix. Ce rassemblement du peuple de Dieu a pour but de faire grandir l’unité visible des chrétiens « en chemin ».

Voici la présentation du projet : « N’est-ce pas le Christ qui nous appelle et nous ouvre un chemin ? Pour avancer avec lui en compagnons de route, ensemble avec celles et ceux qui vivent aux périphéries, aux limites de nos sociétés ? En marchant ensemble, dans un dialogue qui réconcilie, nous nous rappelons que nous avons besoin les uns des autres. Pas pour être plus forts ensemble mais pour apporter la paix dans la famille humaine. En reconnaissant cette communion qui grandit, nous trouvons le courage pour lutter contre les problèmes d’aujourd’hui qui divisent la famille humaine et font souffrir la Terre.

“Cherchons de nouvelles voies pour faire Église ensemble”

“Un chemin d’unité et de prière est lié à ce Synode”

Frère Alois, prieur de TaizéSoeur Nathalie Becquart, xmcj, du Secrétariat Général du Synode

“Quand quelque chose se passe dans une Église, il faut se réjouir avec elle ; ce synode de l’Église catholique est très important”

Serge Sollogoub, Archiprêtre du Patriarcat Oecuménique en France

“Taizé est un lieu d’écoute de l’Esprit-Saint ; nous parlons beaucoup dans l’Église, mais ici je viens pour écouter, discerner ce que nous devons faire ensemble. Le processus du synode est aussi un processus d’écoute.”

Karin Johannesson, évêque de l’Eglise Luthérienne de Suède

“Je voudrais vous dire ma grande joie et profonde reconnaissance d’être ici, d’être avec vous, que nous soyons ensemble des différentes confessions pour ce projet de prier ensemble pour une Église qui est à un moment très important de son histoire. Vivre cette manière de comprendre les liens entre nos Églises, liens d’interdépendance, de solidarité, est essentielle dans le mouvement œcuménique. Etre à l’écoute de la Parole de Dieu, et laisser l’Esprit-Saint nous inspirer et nous guider, cela fait aussi partie de ce chemin ensemble.”

Anne-Laura Danet, pasteur, responsable des relations entre les Églises chrétiennes pour la Fédération Protestante :

“ Rome n’est pas que le siège de l’Église catholique, c’est une ville œcuménique ! Ce rassemblement est donc une belle occasion de le faire découvrir.
Les disciples d’Emmaüs marchaient ensemble avec le Christ et à la fin de leur marche, il y a eu ce partage de l’eucharistie pour une pleine communion ; l’unité est donnée en marchant, chemin faisant.
Le synode de l’Église catholique est important pour l’œcuménisme (qui connaît des obstacles) car dans la démarche synodale, il y a une écoute de la foi de tous les chrétiens. La synodalité est vécue différemment dans les Églises, nous devons apprendre des autres Églises.”

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Réflexions avec les groupes de prières :

 

1 : Ecouter le Saint Esprit

Dans nos groupes de prières, beaucoup de gens se sont convertis. Ils ont mieux compris l’Evangile, ils ont trouvé la force et le courage de le mettre en pratique. Beaucoup de gens ont appris à prier et à vivre dans l’action de grâce. Et à dire merci au Seigneur pour tout ce qu’il nous donne, pour sa bonté et son amour. Tout cela est très important, et il faut continuer à le faire. Beaucoup de membres des groupes de prières ont appris à s’engager dans l’Eglise. Mais c’est important aussi de s’engager dans la société. Pas seulement de construire l’Eglise, mais construire le Royaume de Dieu.

Rappelons-nous ce chant que nous chantons souvent « l’amour de Dieu est versé dans nos cœurs, par l’Esprit Saint ». Nous cherchons la joie du Saint Esprit. Cette joie c’est important de ne pas la garder pour nous-mêmes, il faut la partager. Mais en étant bienveillants pour les autres, et en cherchant la vraie joie du Saint Esprit. Saint Paul dans l’épitre aux Galates, chapitre 5 au verset 22 nous rappelle quels sont les fruits de l’Esprit. C’est-à-dire ce que l’Esprit fait grandir, dans notre cœur et dans notre vie : « c’est l’amour, la joie, la paix et la patience, la bonté, la bienveillance, l’humilité, la maitrise de soi ». C’est cela que nous devons chercher en premier. Le Saint Esprit suffit à nous remplir de la joie et de courage. Nous l’avons reçu depuis notre baptême. Et donc dans tout ce qui nous arrive, gardons la paix et accueillons la force di Saint Esprit. Jésus nous dit : « venez à moi, vous tous qui êtes fatigués, qui êtes découragés, qui êtes écrasés, et vous trouverez le repos ». Venez à moi, et non pas dans toutes ces nouvelles prétendues Eglises, souvent des fausses Eglises, qui se lèvent et qui veulent nous attirer. En nous promettant de trouver un travail, d’avoir des enfants, de réussir notre mariage, d’être en bonne santé, de guérir, de gagner de l’argent, etc... Tout cela, se sont souvent de fausses promesses.

Quand Dieu se montre au prophète Elie sur le mont Horeb, il ne se montre pas dans un grand ouragan, ni dans le feu, ni dans un tremblement de terre. Il se montre dans une petite brise pleine de douceur. C’est dans le premier livre des rois, au chapitre 19,12. Ne cherchons pas des miracles, des grandes révélations, de grandes illusions. L’Esprit nous parle doucement, dans la paix du cœur. Nous devons l’écouter dans le silence et dans la paix. Dans nos groupes, nous tenons à prier en silence, à méditer la parole de Dieu, à être en adoration devant le Saint Sacrement. C’est très important. Et donc encore une fois, rester simples. Nous cherchons quelquefois à montrer notre prière par des grands gestes et des paroles fortes, à tel point que certains même nous accusent de faire du théâtre, et de vouloir nous montrer. Restons simples et dans la paix.

Dans la prière que Jésus nous a enseignée, Il nous dit « Père que ta volonté soit faite ». Acceptons les difficultés de notre vie. Ne croyons pas que Jésus va venir nous apporter toutes les joies de la terre, les plaisirs, l’argent et tout le reste, sans efforts de nous-mêmes. Jésus a vécu comme un pauvre, Il nous demande de supporter les problèmes de notre vie dans la foi. Sinon que vaut notre foi ? Pour trouver une solution à nos problèmes, Jésus nous demande d’agir par nous-mêmes. Déjà nos anciens le disaient : Yalla, Yalla, beyil sa tool. Tu peux demander à Dieu, mais commence par travailler, pour cultiver ton champ. Comme le dit un autre proverbe : » Dieu est bon, mais Il ne donne rien à celui qui reste couché ». Ne demandons pas à Dieu de faire des miracles pour nous. Disons lui : » Père que ta volonté soit faite ». Ayons confiance en Dieu, mais ayons aussi le courage. Demandons au Saint Esprit d’avoir le courage d’agir et de supporter les difficultés de notre vie. Saint Ignace disait : « priez comme si tout dépendait de Dieu, mais travaillez comme si tout dépendait de nous ». Et Jésus disait : « ce ne sont pas ceux qui disent : Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume de Dieu, mais ceux qui font la volonté de mon Père ». Et Il a été clair : « Celui qui veut être mon disciple, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ».

Bien sûr il nous faut continuer nos prières d’action de grâce et de louanges. Et aussi nos demandes de pardon, pour marquer notre volonté de nous convertir et de changer notre vie. Nous nous pardonnons mutuellement. La prière de pardon et de demande de pardon est importante. Et nous tenons aussi à nous confesser régulièrement. Nous n’oublions pas non plus la prière d’offrande : nous offrir nous-mêmes au service du Seigneur, et offrir les bonnes choses que nous faisons grâce à Dieu. Et aussi offrir toutes les bonnes choses que nos frères et sœurs font autour de nous, pour dire merci à Dieu sans jalousie. Ne pas penser seulement à nous-mêmes, nous ouvrir aux autres et aux différentes formes de prière.

2 : les réseaux sociaux,

Les réseaux sociaux sont une bonne chose. Ils nous permettent de connaître beaucoup de choses. Mais nous remarquons que sur internet, sur you tube, facebook et les différents autres sites, il y a de plus en plus de groupes qui se disent chrétiens. Ils nous parlent de l’évangile et de Jésus Christ, mais à leur manière. Ils ne sont pas catholiques, et souvent ils ne sont pas chrétiens. Ils nous parlent de succès, de réussite, de guérison, d’argent, mais en comptant sur nos propres forces et en oubliant la parole du Seigneur. Ils mélangent l’Evangile avec les croyances traditionnelles, et mêmes les croyances à la sorcellerie, au fétichisme et aux malédictions. Alors comment faire ?

Une autre chose que nous voyons dans tous ces réseaux sociaux, c’est que, ces gens-là souvent veulent nous convertir par la peur. Mais nous ne sommes pas chrétiens parce que nous avons peur de l’enfer, peur d’être punis, ou peur de Satan. Nous sommes chrétiens par amour, parce que nous aimons Jésus. Nous sommes sauvés par Jésus. C’est la parole de Jésus qui nous sauve, son évangile. Et sa mort sur la croix par amour pour nous sauver. Jésus demande à ses apôtres « pourquoi avez-vous peur ? » Nous sommes dans les mains de Dieu. Jésus nous a sauvés, il est mort et ressuscité. N’ayons plus peur. C’est vrai que nous sommes des pécheurs. Mais Jésus vient nous sauver du péché, et personne d’autre. Nous sommes des pécheurs mais nous sommes des pécheurs qui sont pardonnés. Et donc soyons chrétiens et heureux de l’être. Parlons de Jésus qui nous sauve à ceux qui nous entourent, et non pas de Satan. Arrêtons de toujours parler de Satan. Satan est vaincu. Nous sommes dans les mains de Dieu. Nous sommes déjà sauvés. Satan est vaincu.

. Et méfions-nous encore une fois de ces réseaux sociaux, où l’on voit des soit disant évêques, mais qui ne sont pas des évêques de l’Eglise catholique, qui appellent leur maison cathédrale et qui ne sont pas des vraies cathédrales. Cherchons à évangéliser nous aussi par les médias. Mais sans prendre la place de Jésus. Le faire en Eglise, pas comme les sectes, même si il y a beaucoup de gens qui les suivent. Ne faisons pas n’importe quoi.

3 : les sectes

Autour de nous il y a donc des dangers qui nous guettent. Et qui nous poussent à suivre des chemins qui ne mènent pas vers Jésus Christ. Comme nous l’avons dit, sur les réseaux sociaux, nous voyons des tas de groupe de prières, des groupes chrétiens mais aussi des sectes qui prient à leur manière. En partant de l’évangile, ils ajoutent leurs propres pensées, leurs propres idées, souvent avec la recherche du bonheur sans conviction et sans efforts, la recherche d’argent, et même des accusations de sorcellerie et de maraboutage. Certains de ses groupes de prières et autres sectes ont divisé des familles, en poussant les parents à s’accuser les uns les autres. Pourtant Jésus a été clair. Dans Saint Matthieu 24,4 Jésus nous dit « il y aura des faux christs et des faux prophètes qui feront de grands signes et des miracles, au point de tromper, si c’était possible, même les élus et bénis de Dieu. Voici que je vous ai prévenus. Donc si on vous dit que le Christ est au désert n’y allait pas, mais retirez-vous dans la prière et dans la méditation ».

Ne nous laissons pas entraîner par ces histoires de sorcellerie qui divisent nos familles. Là aussi, Jésus a été clair. Lorsque la tour de Siloé est tombée sur les gens, Jésus a dit (Luc 13,4) : « est-ce que vous croyez que c’est une punition de Dieu ? Est-ce que ces gens étaient plus pécheurs que les autres ? » Ne cherchons pas à accuser les autres, ne cherchons pas toujours des responsables…… De même, quand les galiléens qui étaient venus prier au Temple ont été tués par Pilate. Jésus nous a bien dit « est-ce que vous croyez qu’ils étaient plus pécheurs, plus mauvais que tous les autres habitants de Galilée ? » Acceptons les difficultés de notre vie dans la foi, la vérité et le courage. Mais sans peur, sans accuser les autres, et sans chercher de responsables. Quand les apôtres voient un aveugle depuis sa naissance, ils demandent à Jésus :  qui a péché, lui ou ses parents ? Jésus leur dit « ce n’est ni son père ni sa mère ni lui-même qui a péché. Et je vais le guérir pour montrer la puissance, la bonté et l’amour de Dieu ». Relisons le chapitre 13 de saint Luc

Soyons donc prudents, réfléchissons, ne cherchons pas toujours de grands gestes et des choses extraordinaires. Revenons à Jésus Christ, au Saint Esprit et à la parole de Dieu. Il y a des tas de gens qui se lèvent maintenant en se disant prophètes, en disant : » Jésus m’a envoyé, Jésus me dit de te dire ceci, ou bien la Vierge Marie m’a dit de te dire cela. Mais quand ont-ils vu Jésus ? Quand ont-ils rencontré la Vierge Marie ? Est-ce que ce ne sont pas plutôt leurs propres idées qu’ils veulent imposer aux autres ? Ils se disent prophètes, mais le dernier des prophètes c’est Jean Baptiste. Jésus est le fils de Dieu. Revenons à son évangile. Dans l’épitre aux hébreux, dès le début au chapitre 1er, on nous dit qu’autrefois « Dieu a parlé de nombreuses façons par les prophètes. Mais en ces jours qui sont les derniers, Dieu nous a parlé par son Fils, qu’Il a établi héritier de toutes choses. Ne cherchons pas d’autres prophètes, nous avons Jésus Christ et son évangile.

Faisons donc attention aux gens qui viennent nous annoncer la parole de Dieu, en faisant des tas de gestes, en poussant des cris, en faisant comme du théâtre pour nous impressionner. Quand Jésus envoie ses apôtres pour annoncer la parole de Dieu, Il leur dit « quand vous entrez dans une maison, dites :  la paix vienne sur cette maison ». Quand nous méditons et que nous partageons la parole de Dieu, enseignons-la dans la paix, dans la douceur et dans la simplicité du Saint Esprit. Ne cherchons pas des paroles extraordinaires, comme le disent certains ; » par le sang de Jésus ». De quel droit commander les autres ou leur imposer des choses « au nom de Jésus, par le sang de Jésus » ? Le sang de Jésus, c’est pendant la messe que le prêtre l’offre, au nom de toute l‘Eglise. Laissons le Saint Esprit parler dans le cœur de nos frères. C’est le Saint Esprit qui doit les éclairer. C’est le Saint Esprit qui travaille dans le cœur des hommes. Ne cherchons pas à leur imposer nos propres idées, par le sang de Jésus ou par autre chose.

En conclusion : Prions en disant que ta volonté soit faite. Ne cherchons pas à faire des miracles, à commander au nom de Jésus. Nous ne sommes pas Jésus Christ. Nous n’avons pas à commander au nom de Jésus mais à prier Jésus pour que lui-même agisse. Jésus est le Tout Puissant lui-même continue à agir. Nous n’avons pas à prendre sa place pour soigner et guérir, commander et faire des révélations, dire des paroles nouvelles au nom de Jésus. Prions et agissons pour faire la volonté de Dieu

4 : Agir en Église

Si tu sens en toi un don pour enseigner les autres, ou pour leur montrer le chemin de Dieu, avant de te dire prophète ou même berger ou enseignant, demande d’abord aux responsables de l’Eglise de reconnaître le don que Dieu t’a donné. Et vis ce don en communauté, et pas seulement personnellement ni tout seul. C’est ensemble que les apôtres imposaient les mains aux responsables des premières communautés chrétiennes. Et ils le faisaient au nom de Jésus. Jésus a choisi les responsables de l’Eglise, les apôtres, pour reconnaître les dons du Saint Esprit. Aidons les malades, prions pour eux, cherchons la guérison mais en Eglise, tous ensemble. Non pas en nous proclamant nous-mêmes prophètes. Mais en le demandant aux responsables de l’Eglise, que Jésus continue de choisir aujourd’hui.

C’est aux responsables de l’Eglise que Jésus a confié l’évangile. C’est eux qui en ont la responsabilité de nous expliquer la parole de Dieu. Autour de nous il y a des croyants qui cherchent des signes, des choses extraordinaires, des révélations, des rêves, des paroles nouvelles, des nouvelles façons d’expliquer l’évangile. Jésus a été clair, quand il a dit aux pharisiens, c’est en Matthieu 12,39 : « vous n’aurez pas d’autres signe que le signe de Jonas ». Le signe de Jonas nous le connaissons, c’est le signe de la résurrection : Jésus qui est sorti du tombeau, comme Jonas est sorti du poisson. Cherchons donc à vivre de la parole de Dieu, à être aux côtés de Jésus Christ, sans toujours chercher d’autres signes. La résurrection de Jésus doit nous suffire.

Essayons en ce temps de vivre le synode, et d’agir tous ensemble. Notre pape François nous demande de marcher ensemble. Et de prendre nos responsabilités : les laïcs pas seulement les prêtres. Dans nos groupes de prières, des laïcs prennent leurs responsabilités. C’est très bien et il faut continuer. Mais à condition de le faire dans l’Eglise, unis aux responsables de l’Eglise. Notre pape François a demandé d’ordonner des laïcs comme lecteurs et comme acolytes. Pas seulement des hommes mais aussi des femmes. Nous avons reçu le Saint Esprit à la confirmation. Tout cela est important. Mais sans agir tout seul, sans agir à notre nom propre, toujours en agissant en communauté. A la lumière du Saint Esprit, pas d’après nos propres idées. En lien et en union avec les responsables de l’Eglise catholique, car c’est l’Eglise que Jésus a mise en place. Ne prenons pas des décisions personnelles. Dans le premier synode à Jérusalem, les apôtres ont dit : « voilà ce que nous avons décidé, le Saint Esprit et nous, tous ensemble ». Les apôtres ont écouté l’assemblée, ils ont demandé aux laïcs ce qu’ils pensaient. Et les premiers chrétiens ont fait ce que les apôtres leur demandaient de faire.

Nous devons prendre nos responsabilités dans l’Eglise, mais aussi dans la société. Jésus nous dit : « vous êtes la lumière du monde ». Pas seulement la lumière de l’Eglise. « Vous êtes le sel de la terre » de toute la terre pas seulement de la paroisse ou du groupe de prières. Un autre danger qui nous guette, c’est de rester entre nous dans notre groupe de prières. Et de faire des campagnes d’évangélisation, mais en restant dans la paroisse. Ou simplement en allant chanter dans le quartier. Mais l’évangélisation c’est dans la vie de chaque jour. C’est en prenant nos responsabilités dans notre famille et dans notre travail. Pas seulement dans nos groupes de prières, mais dans les ONG et dans les projets de développement, dans les associations de quartier, dans les syndicats et dans les partis politiques. C’est là que nous avons à être des prophètes, mais dans la simplicité de chaque jour. Le pape François nous demande dans ce synode, de marcher avec tous nos compagnons de voyage. Pas seulement entre chrétiens, mais avec tous les hommes nos frères et nos sœurs. Avec tous ceux avec qui nous vivons.


Un monde à venir dans une terre nouvelle

 

« J'attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir.» C'est la prière que nous faisons à la fin du "Je crois en Dieu" dans la formule de Nicée, un grand concile de l’Église d'autrefois.

"Je crois en la résurrection des morts"

Pour cela, nous n'avons pas de problème, nous y croyons facilement, puisque nous croyons que le Seigneur est ressuscité. Il n'est pas ressuscité pour lui, Il est ressuscité pour tous les hommes. D'ailleurs, cela est bien dans nos traditions. Nos ancêtres déjà croyaient qu'il y avait bien une vie après la mort. C'est pour cela qu’ils offraient des sacrifices aux défunts. Nous connaissons tous le poème de Birago Diop "les morts ne sont pas morts". C'est pour cela que nous allons le 2 Novembre prier sur les tombes de nos morts. "J'attends la résurrection des morts et la vie du monde à venir"

Quel est ce monde à venir ?

Nous vivons sur cette terre. Une terre qui nous a été donnée par Dieu, et dont Dieu nous a donné la responsabilité. Quand Dieu fait les choses, c'est pour toujours. La création de Dieu est pour toujours. C'est pour cela que St Pierre disait : « Nous attendons des cieux nouveaux et une terre nouvelle, où la justice habitera. » (2° Pierre 3,13)

Nous attendons une terre nouvelle, parce que Jésus est ressuscité à une vie nouvelle. De même nous vivrons nous aussi une vie nouvelle, après notre mort, Dieu nous prépare une terre nouvelle, une terre où il n'y aura plus de maladies, de souffrances ni de mort. « Où il n’y aura plus de gens tristes, malades ou malheureux » (prière eucharistique des enfants). Parce que nous serons ressuscités avec Jésus-Christ.

Mais en attendant, il s'agit pour nous de protéger cette terre que Dieu nous a donnée. C'est en protégeant cette terre, que nous préparons la terre nouvelle que Dieu veut créer. Et que nous construisons le monde à venir, dans lequel Dieu veut nous faire vivre. Dieu nous a confié la terre. Mais malheureusement, au lieu de la protéger et de la rendre meilleure, nous la cassons. Nous la salissons par les gaz et les fumées de nos usines et de nos voitures, qui réchauffent la terre. Et qui attaquent la couche d’ozone qui protège notre terre du soleil. Nous salissons la terre par nos manques d'hygiène et de propreté, par nos ordures et nos eaux sales. La terre est train de mourir si nous ne faisons rien, et ne changeons pas nos façons de vivre.

Si nous croyons à la vie éternelle, si nous croyons que Jésus-Christ est vraiment ressuscité, et que nous aussi nous ressusciterons avec Lui, alors il faut vraiment protéger notre terre et la garder. Car c'est sur notre terre que nous construisons le Royaume de Dieu à venir : un Royaume où tous les gens seront heureux pour toujours, un royaume de justice et de paix, un royaume d'amour, de réconciliation, de pardon, un royaume de vie et de joie qui ne finit pas. Mais cette joie et cette vie c'est déjà maintenant sur cette terre que nous devons les construire.

Comment serons-nous après notre mort, quand nous serons ressuscités par Jésus pour entrer dans cette vie nouvelle ?

Notre baptême nous en donne une idée. Par le baptême, nous sommes ressuscités avec Jésus-Christ, nous avons commencé une vie nouvelle, nous sommes enfants de Dieu pour toujours.

Quand Jésus est ressuscité il apparaît à ses apôtres. Son corps est complètement transformé. Il est rempli de lumière. Il entre même dans les maisons fermées et il est présent partout. Il dit à ses apôtres : » La paix soit avec vous. Recevez le Saint Esprit ». C’est cette vie-là qui nous attend. Nous aussi, nous serons remplis de la lumière de Dieu. Nous serons dans la paix totale et remplis du Saint Esprit. Rien ne pourra nous séparer de Jésus. Nous serons pour toujours vivants dans l’Alliance nouvelle et éternelle, que Jésus est venu établir entre Dieu et tous les hommes, pour toujours. Une Alliance d’amour total, que Jésus nous a obtenue par sa mort sur la Croix et sa résurrection. Cette Alliance que nous célébrons à chaque eucharistie, en préparation de la vie au ciel, avec Dieu, tous les saints, nos ancêtres, tous ceux que nous avons connus et aimés. C‘est pour cela qu’il est tellement important de commencer à aimer le mieux possible, dès maintenant.

Le monde a venir

Dieu a fait une première alliance avec Abraham, puis Moîse. Et Jésus est venu faire une alliance nouvelle et éternelle. Cette Alliance se poursuivra jusqu'au ciel, où nous vivrons pour toujours avec Dieu.

Le mariage aussi c'est une alliance. Alors lorsque nous serons au ciel, est-ce que nous nous marierons encore ?

L'alliance que Jésus a faite est une alliance spirituelle. C'est une alliance dans l'amour, pour être uni avec Dieu et avec tous les hommes.

Un jour les Sadducéens ont voulu poser des problèmes à Jésus (Luc 20,27-38). Ils lui ont posé la question suivante : Une femme s’est mariée avec 7 frères de suite, et chacun est mort à son tour. À la résurrection des morts cette femme de qui sera-t-elle la femme ?

Jésus a été clair, il nous a répondu : » au ciel, les morts ne prennent ni femme ni mari. Ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts, ils ne prennent ni femme ni mari, car ils ne peuvent plus mourir. Ils sont semblables aux anges. Ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection. Car Dieu n’est pas le Dieu des morts, Il est le Dieu des vivants. Tous en effet vivent pour Lui ».

Nous ne nous marierons pas parce que nous serons comme des anges. Qu’est-ce que cela veut dire ? Dieu a fait le mariage pour que nous soyons heureux, et pour que nous soyons unis mari et femme autres, pour nous aimer dans la joie et la fidélité pour toute la vie. Et l’acte par lequel ils se montrent leur amour, c’est la relation sexuelle. Mais au ciel nous serons totalement uni avec Jésus. Nous serons unis avec Dieu notre Père par Jésus dans l’esprit saint. Et donc nous n’aurons plus besoin de mariage. Nous n’aurons plus besoin de relation sexuelle pour être uni, nous serons totalement unis dans un amour éternel avec Dieu le Père, le Fils et le Saint Esprit. Et aussi avec tous les hommes, nos frères et nos sœurs.

Nous serons unis dans un amour total, dans une joie qui ne finira pas, dans la lumière éternelle. C’est pour cela que Jésus dit que nous serons comme des anges. Parce que nous serons heureux de chanter la louange de Dieu éternellement, et nous serons heureux d’être unis avec tous nos frères autour de Dieu. Voilà l’amour et la vie éternelle que Dieu nous promet.

Mais comment arriver dans ce monde à venir que Dieu nous prépare ?

C’est en vivant les béatitudes que nous avons entendu et médité le jour du 01er Novembre, c'est-à-dire le jour juste avant le 02 novembre où nous prions pour les morts, et où nous pensons à la vie éternelle (Mat 5,2+12) :  Jésus ouvrant la bouche, les enseignait. Il disait : « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés. Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés. Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu. Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu. Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux. Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! C’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés.

Comment ressusciter d’entre les morts ? Comment entrer dans le monde à venir ? C’est en étant pauvre de cœur, en étant humble, en se faisant petit, en consolant ceux qui pleurent, en construisant la paix, en luttant pour la justice.

Jésus nous rappellera cela également à la fin du monde, il nous demandera : qu’est-ce que tu as fait pour tes frères. Il nous dira : j’avais faim, est ce que tu m’as donné à manger ? j’avais soif, est ce que tu m’as donné à boire ? J’étais malade, est ce que tu es venu me visiter, j’étais prisonnier es-tu venu me visiter. J’étais étranger est ce que tu m’as accueilli ? J’étais nu, humilié, sans dignité, est ce que tu m’as respecté ? (Mat 25,34_40 :

« Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !”

Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?”. Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » C’est tout cela que nous cherchons à vivre. Si nous vivons déjà cela sur la terre, nous pourrons le vivre au ciel comme Jésus nous le dit tout ce que tu as fait pour le plus petit des hommes qui sont mes frères c’est à moi que tu l’as fait. Et il rajouta, entre dans la joie du royaume de Dieu et reçoit l’héritage que Dieu a préparé pour toi. Depuis le début du monde.

Nous connaissons aussi la parabole des talents. Le maître dira à ceux qui ont reçu 5, puis 2 talents (Mat 25, 23: “Très bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur.” Pour ressusciter à une vie nouvelle, déjà ici sur cette terre, et ensuite pour toujours au ciel, il suffit que nous soyons fidèles à Jésus dans les petites choses de notre vie de chaque jour. Si nous vivons déjà cela sur la terre, nous pourrons le vivre au ciel.

Mais on peut déjà tout de suite se poser une question.

L’évangile continue : « Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.”

 Alors ils répondront, eux aussi : “Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?”  Il leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait. Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »

Bien sûr, pour aller au ciel, il faut nous convertir, laisser le péché, vivre dans la prière, mettre en pratique l’évangile. Mais comment être heureux au ciel, si certains de nos frères vont dans le feu éternel ? Cela c’est le grand mystère de la liberté. C’est Dieu qui a créé l’homme et la femme. Il a voulu que l’homme et la femme vivent pour toujours dans la vie éternelle, dans un bonheur total avec lui. Dieu nous a voulu libres, parce que Dieu est amour. Il a créé l’homme et la femme pour l’amour : pour qu’ils aiment Dieu et leurs frères et soeurs. Mais il n’y a pas d’amour sans liberté. Le mariage forcé ce n’est pas un vrai mariage. On ne peut pas forcer quelqu’un à aimer. C’est pour cela que Dieu nous a créé libres. Il n’a pas voulu faire de nous des robots, des machines pour faire le bien mécaniquement. Il n’a pas voulu faire de nous des esclaves qui le servent, parce qu’ils ont peur d’être condamnés ou rejetés. Il a voulu que nous l’aimions d’une façon libre, heureuse et définitive. Et c’est pour cela que Dieu nous laisse libre : il nous laisse libre de l’aimer, il nous laisse libre même de le refuser. Dieu ne force personne. Jésus disait au jeune homme riche : » si tu veux, viens et suis-moi ». Le jeune homme a refusé. Jésus a été tout triste, mais Il l’a laissé partir.

Jésus n’a jamais forcé personne. Mais il est toujours prêt à pardonner. A condition que nous demandions pardon. Comme il a pardonné à Pierre qui l’avait trahi, mais qui a demandé pardon. C’est cela aussi notre liberté. Mais Judas lui est allé se pendre. Mais même pour lui, nous nous ne savons pas ce qui s’est passé dans son cœur, au moment où il était en train de mourir. Dieu nous a créé libre, Dieu ne nous force pas. C’est à nous de choisir, si nous voulons être avec lui dans la joie de Dieu. Mais si nous voulons être dans la joie de Dieu après notre mort, il faut vivre déjà dans la joie : être heureux de servir Dieu, et de servir aussi nos frères et nos sœurs, pour les rendre heureux.

Un ciel à construire sur terre

Un jour, des Pharisiens demandent à Jésus : « Est-ce -qu'il y a seulement peu de personnes qui seront sauvées ? ». C'est aussi une question que nous nous posons. Combien de gens iront au Ciel, et combien iront malheureusement en enfer, s'ils ont refusé d'aimer Dieu et d'aimer leurs frères ? Car nous sommes libres de faire le bien, mais aussi de faire le mal. Dieu nous a créés libres. Et Il respecte totalement notre liberté.

Jésus n'a pas répondu à cette question, parce que Jésus n'aime pas les discussions inutiles. Mais Il explique comment être sauvé et comment aller au Ciel. Comment vivre une Alliance nouvelle avec Jésus, avec Dieu, avec tous les hommes. Comment entrer dans la lumière de Dieu et la vie qui ne finit pas.

Pour cela, Jésus nous dit : " convertissez vous, changez votre vie, laissez le mal, vivez comme des enfants de Dieu dans l’amour". L'amour n'est pas dans les paroles, il demande des actions. L'amour est dans les actes et dans la foi. Saint Jacques disait (2,14-17) : " Mes frères, si quelqu’un prétend avoir la foi, sans la mettre en œuvre, à quoi cela sert-il ? Sa foi peut-elle le sauver ? Supposons qu’un frère ou une sœur n’ait pas de quoi s’habiller, ni de quoi manger tous les jours ; si l’un de vous leur dit : « Allez en paix ! Mettez-vous au chaud, et mangez à votre faim ! » sans leur donner le nécessaire pour vivre, à quoi cela sert-il ? Ainsi donc, la foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte. En revanche, on va dire : « Toi, tu as la foi ; moi, j’ai les œuvres. Montre-moi donc ta foi sans les œuvres ; moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai la foi ».

Saint Jean disait aussi "n'aimez pas en paroles, aimez en actions et en vérité ". C’est cela notre responsabilité : faire grandir le Royaume de Dieu sur la terre.

Le Royaume de Dieu qu'est-ce que c'est ?

C'est à chaque fois qu'il y a l'amour et le pardon, que nous vivons dans la vérité, que nous sommes clairs devant Dieu et devant les hommes. Le Royaume de Dieu, c'est le Royaume de la grâce de Dieu, et de la réconciliation que nous vivons ensemble. C'est un Royaume de justice et de paix. Chaque fois que vous travaillons pour faire grandir la justice et la paix autour de nous, pour lutter contre les injustices. Chaque fois que nous mettons de l'amour là où nous vivons : dans nos maisons, là où nous travaillons, dans notre quartier, partout où nous allons. A chaque fois que nous faisons cela, le royaume de Dieu est là. Comme le disait Jésus : » le royaume de Dieu est arrivé jusqu'à vous ». Nous le commençons déjà sur la terre, dans la société, pour nous préparer à le vivre pour toujours au ciel, avec Lui.

C'est pour cela que notre façon de vivre sur la terre est tellement importante. Car c'est par la façon dont nous vivons sur la terre, que nous pourrons vivre au ciel, avec Jésus, dans l'amour. Si nous ne vivons pas dans l'amour sur cette terre, nous ne pourrons pas entrer au ciel. Car le ciel, c'est le pays de l'amour. Vivons donc dans l'amour. C'est comme cela que déjà sur la terre, nous construisons le monde à venir.

Sur la question de savoir "combien de gens il y'aura au ciel », Paul a été clair. Il dit à Tite son disciple "Dieu veut que tous les hommes soient sauvés ». Jésus Lui-même a dit : « quand je serai cloué sur la croix, j'attirerai le monde entier jusqu'à moi". Jésus est mort pour sauver tous les hommes. L'Évangile est pour tous les hommes. Jésus veut que nous soyons tous heureux. Commençons donc tout de suite à aimer tous nos frères et nos soeurs, quelles que soient leur ethnie, leur religion ou leur langue. Car au ciel nous serons unis, tous ensemble. C'est pour cela que dès maintenant nous luttons contre les divisions, et contre tout ce qui nous sépare. Car Dieu est amour. Jésus avant de monter au ciel pour nous préparer une place, pour aller vivre pour toujours avec Lui, a dit à ses apôtres : " allez d'abord dans le monde entier, annoncer la bonne nouvelle de l’Evangile à toute la Création ». Pas seulement à tous les hommes, mais à la création toute entière. Nous sommes faits pour aimer, nous sommes faits pour vivre ensemble, avec tous, dans la paix et dans la communion. Nous devons apprendre à être heureux ensemble, en étant différents, en acceptant nos différences et en nous aimant tous. Pour faire un bon "ceebu jën " il faut plusieurs légumes, il faut aussi du poisson et du riz. Pour le monde à venir, il ne faut pas seulement accepter nos différences, mais construire notre société à partir de nos différences, pour nous compléter les uns les autres, et ainsi nous rendre meilleurs. Vivons ensemble pour construire un monde de paix et de joie.

Mais le purgatoire qu'est-ce que c'est ?

Dans L'Évangile Jésus ne nous a pas parlé directement du purgatoire. Il nous a dit que la vie éternelle nous attend après notre mort, si nous avons aimé sur la terre. Mais bien sûr pour aller vivre au ciel, il faut que nous soyons purs. Tous nous avons péché. Et donc, tous, nous avons besoins d’être purifiés. Le purgatoire, c’est le temps où on est rendu pur. Lorsque nous mourrons, nous avons encore des des péchés. Notre coeur est encore fermé. C'est pour cela qu'avant de rentrer dans la vie éternelle Dieu nous donne la grâce d’être purifiés ; pour enlever nos péchés et nous remplir de sa lumière. Alors à ce moment=là, nous pouvons entrer au ciel et vivre avec Dieu. En attendant le jour où Jésus ressuscitera tous les morts, et les réunira pour le jugement dernier. Ce ne sera pas une condamnation, mais une grande fête où Jésus montrera toute sa gloire. Et où Il fera entrer au ciel tous ceux qui seront sauvés.

Mais pour ceux qui en ont besoin, il y a ce temps de purification du purgatoire. C’est pour cela que c'est important de prier pour les âmes du purgatoire, pour que Dieu leur pardonne leurs péchés. Et que grâce à nos prières, ils changent leur cœur. Ils ne peuvent plus changer leur vie passée, car ils sont morts. Mais ils peuvent changer leur cœur, pour rejoindre Dieu qui les attend dans la vie éternelle. Donc vivons en enfant de Dieu et prions pour les âmes du purgatoire, et le Seigneur nous rassemblera tous ensemble pour toujours, auprès de Lui.


MARIE

 

Reprise de textes publiés pour la préparation des JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse) dans le diocèse de Dakar « Le Puissant fit pour moi des merveilles » Nous repensons à toute la vie de Marie 

Luc 1,46-56 : Le chant de Marie

Reflexions sur le cantique de marie : le magnificat

Le Puissant a fait aussi pour nous des merveilles (des grandes choses)

1. Dans nos familles 2. Dans nos écoles 3. Dans nos quartiers 4. Dans notre pays

le chant de Marie.

Pourquoi Marie a-t-elle trouvé grâce auprès de Dieu ?

La Vierge Marie : « Le Puissant fit pour moi des merveilles »

La première qui a prononcé ces paroles, c’est Marie. Elle prie pour nous, pour que nous sachions accueillir le Saint Esprit, comme elle l’a accueilli, quand l’ange Gabriel est venu lui demander d’être la mère de Jésus, le Sauveur du monde. Et c’est à la lumière du Saint Esprit qu’elle a dit ces paroles, quand elle est allée visiter sa vieille cousine Elisabeth pour l’aider à accoucher : « Le Puissant a fait pour moi des merveilles, Son nom est Saint ». Elle nous aidera à accueillir le Saint Esprit, comme elle l’a fait pour les apôtres le jour de la Pentecôte. Elle est notre modèle. Repensons à tout ce qu’elle a vécu Cherchons à faire la même chose aujourd’hui, là où nous vivons. Car nous sommes ses enfants.

Nous nous rappelons qui est Marie. Souvent on montre Marie sur des images et des statues, debout les mains jointes, un chapelet à la main et faisant la prière. C’est vrai que Marie a beaucoup prié dans toute sa vie. Quand l’ange Gabriel est venu voir Marie, certainement qu’elle priait dans son cœur. Mais en même temps, elle était au travail. Marie n’était pas comme une statue, debout sans rien faire. C’était une femme de son village, une mère de famille, elle travaillait à la maison, elle s’occupait de son mari, elle éduquait son enfant, elle allait puiser de l’eau au puits avec ses voisines. C’est pour cela, qu’elle est une grande sainte. Parce que tout ce qu’elle a fait, son travail de femme, d’épouse, et de mère, elle l’a fait avec beaucoup d’amour. Elle vivait en paix avec celles et ceux qui l’entouraient, elle rendait service. Elle faisait attention aux gens, comme elle a fait attention aux nouveaux mariés à Cana : elle a vu qu’ils n’avaient plus de vin, et qu’ils auraient honte. Alors, elle a été parler à Jésus. Marie était toujours proche de ceux qui souffraient. Mais elle leur rendait service sans se montrer, dans la simplicité. C’est pour cela que Marie n’a pas suivi Jésus, quand il annonçait l’Evangile. Marie n’a pas fait des miracles. Elle est restée à la maison, simple mère de famille. Mais elle était là au pied de la croix, quand Jésus a eu besoin d’elle, pour prier avec lui et le réconforter. Sans avoir honte d’être montrée du doigt, comme la mère du condamné à mort.

Dans ce thème des JMJ, nous retrouvons ces deux choses : d’abord la foi de Marie. Elisabeth lui dit : « Heureuse es-tu, d’avoir cru à ce que le Seigneur t’a dit. Tu es bénie entre toutes les femmes, et l’enfant dans ton ventre est béni. » X

Ensuite l’amour de Marie. Dès que Marie apprend de l’ange Gabriel, qu’Elisabeth sa vieille cousine qui n’a jamais accouché est enceinte, aussitôt elle se lève. Elle marche à pieds, plusieurs jours dans les montagnes, sur des routes dangereuses, pour venir rejoindre et aider Elisabeth. Ce n’est pas l’ange qui lui a dit : va aider ta cousine Elisabeth. C’est elle-même, Marie, qui y a pensé dans son cœur. Marie faisait attention aux autres, elle les aidait de tout son cœur, elle était là chaque fois qu’ils en avaient besoin. Et elle part en hâte, sans attendre, alors qu’elle est enceinte.

Dans le chant de Marie (Luc 1, 46-55), nous voyons la foi et la prière de Marie. Mais aussi son humilité. Elle chante « Il s’est abaissé sur sa petite servante ». Marie prie. Et dans sa prière, elle dit merci à Dieu. C’est cela qui lui permet de vivre dans la paix et dans la joie.

Nous pouvons reprendre chacune des phrases de Marie, pour voir ce que cela veut nous dire.

  • L’amour de Dieu s’étend d’âge en âge sur ceux qui l’aiment.

  • Dieu renverse les orgueilleux et les puissants de leur chaise de chefs, il élève les humbles.

  • Dieu donne à manger à ceux qui ont faim, mais les riches Il les laisse repartir les mains vides.

Marie n’était pas une grande intellectuelle. C’était une femme du village, une « broussarde ». Nathanael disait : » Que peut-il sortir de bon de Nazareth ? ». C’était une analphabète, les filles de ce temps-là n’allaient pas à l’école ! Mais elle avait la foi en Dieu, et elle vivait d’une manière digne. Ces JMJ nous appellent donc à respecter toutes les femmes, et toutes les jeunes filles. A savoir que toutes les femmes sont filles de Dieu, et qu’elles ont leur dignité. En particulier les femmes des villages, les femmes des familles pauvres, celles qui doivent travailler de leurs mains et se débrouiller pour nourrir leurs familles. Toutes les petites de la société qui n’ont pas une grande place, qui ne parlent pas français, qui n’ont pas eu le temps de faire des études. Comme par exemple, « les petites bonnes », les employées de maison. Car ce sont elles les premières, qui sont à l’exemple de Marie. Nous ne pouvons pas aimer Marie, si nous n’aimons pas les femmes autour de nous, surtout celles qui ont besoin de notre soutien. Nous ne pouvons pas respecter Marie, si nous ne respectons pas les femmes qui sont autour de nous. C’est à cela que Dieu nous appelle.

« Merci Seigneur, pour Marie notre mère 

Nous repensons à toute la vie de Marie :

  • sa petite enfance dans la foi, au Temple,

  • l’annonciation : sa disponibilité pour faire ce que Dieu lui demande,

  • la visitation : Marie qui aime sa cousine Elisabeth, et qui va l’aider,

  • sa prière et son courage, au moment de Noël

  • son obéissance à Dieu au Temple, quand elle vient circoncire son Fils, pour respecter la loi de Dieu.

  • Et sa force, quand le vieux Siméon lui dit : « un coupe-coupe va te transpercer le cœur » 

  • sa confiance en Dieu, quand elle retrouve Jésus au Temple. Elle ne comprend pas Jésus, quand il lui dit : » je dois être dans la maison de mon Père ».

  • son attention aux autres et à leurs problèmes, par exemple à Cana,

  • sa discrétion dans la vie publique : elle laisse Jésus faire son travail, elle le laisse libre, elle ne s’impose pas à Lui,

  • son courage au pied de la croix : elle n’a pas honte de se montrer devant les hommes, et d’être traitée de mère du condamné à mort.

  • C’est à cause de cela qu’elle est devenue notre Mère, comme Jésus lui-même le dit.

  • Sa foi et sa prière au moment de la Pentecôte : c’est grâce à Elle que les apôtres ont pu recevoir ensemble le Saint-Esprit, commencer l’évangélisation et construire l’Eglise.

C’est à tout cela que Marie nous appelle dans ces JMJ. Son exemple et sa prière nous aident à le faire.

Marie est aussi connue chez les musulmans. Le Coran en parle très souvent. C’est pour cela que nous pouvons la fêter et la prier ensemble. Et essayer ensemble de suivre son exemple.

Reflexions sur le cantique de marie : le magnificat

Le thème des JMJ de cette année est « Le Puissant a fait pour moi des merveilles ». C’est ce que Marie a chanté, quand elle a été voir sa cousine Elisabeth pour l’aider à accoucher. C’est le chant de nos JMJ. Il est donc important de bien le comprendre. D’abord Marie dit : « Mon cœur est plein de joie à cause de Dieu mon Sauveur ». Ces JMJ sont un appel d’abord à être heureux comme Marie, parce que le Saint Esprit est aussi descendu sur nous. Nous sommes les enfants de Dieu, les petits frères et sœurs de Jésus, et aussi les enfants de Marie. Cette joie, nous cherchons à la partager avec tous ceux qui nous entourent. Surtout ceux qui sont tristes, ceux qui sont fatigués, ceux qui sont découragés, et ceux qui pleurent.

Marie continue : « Le Puissant a regardé sa petite servante ». Marie s’appelle la petite servante de Dieu. Elle s’humilie devant Dieu et elle se met au service d’Elisabeth. Ces JMJ sont un appel pour nous aussi, à nous abaisser devant Dieu, mais aussi devant nos frères, surtout ceux qui sont descendus le plus bas. Comme Jésus nous le dit « Celui qui s’abaisse sera relevé ». Si nous nous abaissons, ce n’est pas pour nous mépriser. Au contraire, c’est pour rejoindre ceux qui sont écrasés, ceux qui sont humiliés et qui n’ont pas la place dans notre société, pour leur redonner un peu de courage et les relever.

Marie chante : « Le Tout Puissant a fait pour moi des merveilles, de grandes choses ». Le Tout Puissant continue d’agir aujourd’hui, et de faire des merveilles dans notre monde. Ces JMJ sont un appel à voir les merveilles que Dieu fait dans notre vie, pour lui dire merci. Et aussi les belles choses que Dieu fait dans notre famille humaine, et dans notre famille chrétienne, dans nos quartiers et dans notre société, pour lui dire merci.

Marie continue : Le nom de Dieu est saint. Ces JMJ sont pour nous un appel à devenir plus saints, à l’exemple de Marie. Et à aider tous les jeunes à devenir saints, quelle que soit leur religion. Pour que chacun réponde aux appels de Dieu dans son cœur, là où il vit.

Son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Le Seigneur nous appelle à accueillir son amour, à partager son amour, à le faire grandir dans le monde. Et pour cela à aimer tous ceux qu’Il met sur notre route.

Par la force de son bras, le Puissant a dispersé les orgueilleux. Il a renversé les grands de leurs sièges de chef, et relevé les petits. Ces JMJ nous appelle à nous mettre debout, pour marcher sur les chemins du Seigneur, mais dans l’humilité, sans orgueil. Et de relever tous ceux qui sont écrasés, tous ceux qui sont découragés, qui n’ont plus la force de se tenir debout, ni de prendre des responsabilités : les infirmes, les malades, les enfants de la rue, ceux qui n’ont pas été à l’école, ceux qui n’ont pas de travail, les étrangers qui se retrouvent tout seul. Et surtout ceux qui ont été humiliés et abaissés dans notre société.

Il a donné beaucoup de bien à ceux qui avaient faim et renvoyé les riches les mains vides. Il y a beaucoup de gens qui ont faim autour de nous. Ils ont faim de nourriture, mais aussi de dignité et de respect. Qu’allons-nous faire pour eux, à l’occasion de ces JMJ ?

Il est venu en aide à son peuple d’Israël, son serviteur. Aujourd’hui, le Puissant nous envoie son Esprit Saint, pour que nous aussi nous venions en aide à notre peuple, le Sénégal. Que nous construisionsnotre société dans la paix et la justice, que nous luttions pour l’égalité, le travail pour tous et la bonne gouvernance, avec l’aide de Dieu.

Il n’a pas oublié de montrer sa miséricorde à Abraham,et à ses descendants pour toujours. Nous sommes les fils d’Abraham. Nos frères et nos sœurs musulmans sont aussi des fils d’Abraham, comme nous. Et nos ancêtres eux aussi ont vécu dans la parole de Dieu, ils ont écouté la voix de Dieu dans leur cœur. Ces JMJ nous ne les vivons pas seulement entre chrétiens mais avec tous les fils d’Abraham, et avec tous ceux qui suivent la religion des ancêtres. Alors ces journées seront réussies : et nous pourrons chanter en vérité ce chant de Marie : » Le Puissant fit pour moi des merveilles ».

Comme Il l’avait promis à nos ancêtres : Nous avons perdu les bonnes choses et l’éducation que nous avons reçu de nos ancêtres. Nous avons oublié nos valeurs traditionnelles : teranga, mu¨n, sutural, teggin, kërsa, yaru, ngor, jöm, et tant d’autres. Nos modèles ce sont les artistes, les footballeurs et les lutteurs. Notre éducateur c’est la télévision et les moyens sociaux. Avec tout ce qu’ils ont de bon, mais aussi de dangereux. Nous ne sommes plus nous-mêmes. Marie était une jeune femme juive, croyante et enracinée dans la culture de son peuple, le peuple de Dieu. Comment nous rappeler et vivre, ce que Dieu a promis à nos ancêtres ?

Le Puissant a fait aussi pour nous des merveilles (des grandes choses)

Quelles sont les choses qui m’aident, me donnent courage et me font grandir ?

Quelles merveilles Dieu fait aujourd’hui dans nos écoles ?

  • L’amélioration des notes et de l’enseignement

  • L’entente dans les équipes, groupes de travail, clubs, cours du soir, aumôneries, gouvernement scolaire.

  • Ecouter le Saint Esprit pour réfléchir et avoir la sagesse

  • Le partage des idées, des connaissances, de l’argent, de la nourriture, des peines, des souhaits et des joies. Accepter la personne telle qu’elle est.

  • La tolérance dans les comportements entre camarades, entre chrétiens et musulmans, entre les ethnies.

  • La foi : partager la Parole de Dieu, la foi et les conseils.

Quelles merveilles Dieu fait aujourd’hui dans nos familles ?

  • Nous cherchons à vivre ensemble et quand il y a divergence :

  • La réconciliation après les querelles pour vivre la paix de Dieu

  • Nos parents qui travaillent pour nourrir la famille.

  • L’entraide dans la famille

  • Reconnaître l’action de Dieu et lui dire merci pour l’entente et le soutien

Quelles merveilles Dieu fait aujourd’hui dans nos quartiers ?

  • La bonne cohabitation entre chrétiens et musulmans avec le partage des idées, des cultures et des travaux. Et aussi les jours de fêtes comme la Tabaski (partage du mouton) et à Pâques (le ngalakh).

  • Le partage de la foi, les conseils et les actions faites ensemble

  • Les prières de quartiers (au moment des naissances, maladies, mariages, deuils).

  • Ouverture dans l’accueil des étrangers et des personnes isolées.

  • Bonne entente dans les travaux d’aménagement des quartiers et lors des inondations.

« Je reconnais Dieu dans les autres et je vois l’œuvre de Dieu dans tout cela. Tout ce que je fais de bien, c’est grâce à Dieu. Et je lui dis merci ».

Quelles merveilles Dieu fait aujourd’hui dans notre pays ?

  • L’émergence de notre pays se fait par Dieu

  • La guerre arrêtée en Gambie est une grâce de Dieu.

  • Grâce à Dieu on a l’acte 3 de la décentralisation, avec toutes les aides qui sont apportées, et les personnes qui prennent des responsabilités dans les communes et les quartiers : à travers cela, c’est le Royaume de Dieu qui grandit.

  • Dieu nous connaît chacun par notre nom.

  • Grâce à Dieu on lutte contre les agressions sexuelles,

  • Nous souffrons avec les autres, nous aidons ceux qui souffrent comme Simon de Cyrène aide Jésus.

CONCLUSION :

C’est à nous de continuer les merveilles de Dieu aujourd’hui « Dieu Notre Père, que Ton Règne vienne sur la terre ».

Marie chante : « Dieu renverse les puissants, Il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, Il renvoie les riches les mains vides ».

Jésus nous dit : » Je suis avec vous, tous les jours, jusqu’à la fin des temps ».


Défis de la catéchèse

 

Le problème c'est que la catéchèse est trop souvent enseignée d'une matière théorique, comme l'histoire, la géographie ou le français : dans les écoles catholiques elle se fait souvent au milieu des autres matières à étudier, et non pas à la paroisse avec tous les autres enfants, dans une démarche d'inscription personnelle et d'engagement. Il s'agit alors surtout d'apprendre des choses et d'avoir des connaissances, et non pas d'aimer et connaître Jésus CHRIST POUR VIVRE AVEC lui et COMME Lui.

On ne demande pas aux catéchumènes comment ils ont vécu et mis en pratique le dernier enseignement, on passe directement à la leçon suivante, chaque semaine. Car la rencontre de catéchèse est considérée comme une leçon, et même parfois avec des devoirs à faire. Ainsi, on n'y apprend pas à prier personnellement mais seulement à réciter des prières par coeur.

L'admission aux sacrements est faite par le curé avec les seuls catéchistes à partir d'un examen, dans une langue que souvent les catéchumènes comprennent et écrivent mal, sans aucune consultation des responsables de leur Ceb/ccb (dont parfois ils ne font même pas partie), ni de leurs parents pour les enfants ou de leur conjoint pour les adultes, ni de leurs parrains et marraines. D'ailleurs la plupart du temps ceux-ci sont choisis au dernier moment pour la fête: ils n'accompagnent pas leur filleul tout au long de ses années de catéchèse

Les sacrements sont considérés comme des diplômes à acquérir, suivi de grandes fêtes aux dépenses scandaleuses

Voici les paroles du Pape François de décembre 2021 qui a fait du catéchiste un ministère dans l’Eglise :

«Les catéchistes exercent une mission irremplaçable dans la transmission et l’approfondissement de la foi.  

Le ministère laïc de catéchiste est une vocation : c’est une mission. « Être catéchiste », c’est « être » catéchiste et non pas « travailler comme » catéchiste. C’est toute une manière d’être et nous avons besoin de bons catéchistes qui soient à la fois accompagnateurs et pédagogues.

Nous avons besoin de personnes créatives qui annoncent l’Évangile, et ne le font ni en sourdine ni en trompette, mais par leur vie, en douceur, avec un nouveau langage et en ouvrant de nouveaux chemins.

Dans tant de diocèses, sur tant de continents, l’évangélisation repose principalement sur les catéchistes.

Rendons grâce aux catéchistes, hommes et femmes, pour l’enthousiasme profond avec lequel ils vivent leur mission au service de l’Église.

Prions pour les catéchistes, appelés à annoncer la Parole de Dieu : qu’ils en témoignent avec courage et créativité, avec la force de l’Esprit Saint, avec joie et en grande paix».

Réflexions pour la catéchèse (à communiquer aux catéchistes)

La catéchèse n’est pas seulement un enseignement, c’est d’abord une initiation. Il ne s’agit pas seulement d’apprendre des choses théoriques ni d’acquérir des connaissances, mais de vivre la Parole de Dieu et de la mettre en pratique. Pour former des chrétiens conscients et engagés. C’est pourquoi le dernier synode demande que l’on initie les catéchumènes à la doctrine sociale de l’Eglise et qu’ils mettent en action le thème de ce 2° synode pour l’Afrique : Réconciliation, justice et paix : vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde ».

Voici donc quelques propositions pour la catéchèse :

  1. Au début de chaque séance de catéchèse, vous demandez :
    a) Qu’avez-vous retenu de la dernière rencontre ?
    b) Qu’avez-vous fait pour le mettre en pratique : chaque catéchumène répond à tour de rôle.

  2. Pendant la leçon, vous donnez des exemples pris dans la vie des catéchumènes ; vous cherchez des proverbes, des contes et des enseignements traditionnels des anciens, qui vont dans le sens de la leçon d’aujourd’hui et de l’Evangile (inculturation), vous donnez des exemples de la vie des saints mais aussi des chrétiens d’aujourd’hui qui vivent comme l’Evangile nous le demande

  3. Vous n’enseignez pas comme un professeur en parlant tout seul. Vous interrogez les catéchumènes, vous leur demandez de donner leurs idées et de compléter ce que vous dites. C’est ensemble que nous cherchons à mieux comprendre la Parole de Dieu et à mieux la vivre), Après la lecture de la Parole de Dieu, vous posez les questions suivantes :
    a) Qu’avons-nous retenu de cette lecture ?
    b) Que nous montre cette Parole sur Jésus (sur Dieu) ?
    c) Quelle Bonne Nouvelle nous donne cette Parole (la joie, l’espérance, le courage…) ?

  4. Avant de lire la prière qui est dans le livre, vous demandez aux catéchumènes pour quelles choses ils veulent prier. Et vous faites une prière d’intentions, comme une prière universelle. Mais pas seulement pour demander des choses à Dieu. D’abord pour lui dire merci et le louer. C’est aussi ensemble que vous cherchez comment mettre l’enseignement en pratique pendant la semaine. Voici quelques exemples pour vous aider à la faire (ci-dessous, tirés d’un autre programme que le vôtre) :

  5. Vous notez tout cela dans votre cahier de catéchiste (Pour la préparation : vous notez vos propres idées. Après la leçon : vous notez les idées, les réponses et les actions des catéchumènes, et vous faites par écrit l’évaluation de la rencontre)

Programme de Prière :

Chant – PAROLE DE DIEU – silence – partage ou explication – prière universelle. CHANT

Questions pour partager la Parole de Dieu :

  1. Qu’avons-nous retenu de cette lecture ?

  2. Que nous montre cette Parole sur Jésus (sur Dieu) ?

  3. Quelle Bonne Nouvelle nous donne cette Parole (la joie, l’espérance, le courage…) ?

  4. Qu’allons-nous faire pour mettre cette Parole en pratique

Exemples a partir du livre vert du catéchuménat des enfants, 

année : « Seigneur, je veux te suivre »

Avant la leçon 3 : Qu’avons-nous fait cette semaine pour devenir saints ? Quels progrès avons-nous faits à la maison ? Et à l’école ?

Avant la leçon 4 : Qu’avons-nous fait cette semaine pour aider les pauvres ? Pour pardonner ? Pour construire la paix autour de nous ? Pour apporter la joie aux autres ?

Avant la leçon 5 : Quelles mauvaises choses avons-nous essayé de laisser cette semaine ? Par exemple les bagarres, le mensonge, le vol, etc… ? Quand avons-nous prié Dieu personnellement dans notre cœur, cette semaine ?

Avant la leçon 6 : Qu’avons-nous fait cette semaine pour avoir la paix en nous-mêmes, dans notre cœur ? Avec qui nous sommes-nous réconciliés (les camarades avec qui nous ne nous entendions pas) ? Quelles personnes qui ne se parlaient pas avons-nous réunies dans la paix ?

Avant la leçon 7 : Qu’avons-nous partagé cette semaine, avec ceux qui nous entourent ? Est-ce que nous ne nous sommes pas insultés ? Qu’avons-nous fait pour arrêter ceux qui se disputaient avec les autres ?

Avant la leçon 8 : C’est le temps de l’Avent. Qu’avons-nous fait pour préparer la venue de Jésus à Noël ? Qu’avons-nous fait pour vivre dans la foi, l’amour et la joie comme Marie ? Comment allons-nous continuer ?

NB : Ce ne sont que des exemples. Vous les adaptez d’après votre groupe et vous continuez vous-mêmes pour les autres leçons, en vous retrouvant ensemble entre catéchistes, en réunion, pour vous donner des idées

Pour le livre bleu : chretiens aujourd’hui, n° 2: « dieu nous met en communion avec lui »

Avant la leçon 29 : Que faisons-nous dans notre CCB ? Qu’avons-nous fait pour que notre CCB ressemble à la 1° communauté chrétienne ? Et pour connaître Jésus et vivre toute notre vie avec lui, Quand avons-nous prié ensemble cette semaine ? Comment avons-nous vécu en frères ensemble cette semaine ?

Avant la leçon 30 : Dans quelles choses avons-nous fait confiance à Dieu cette semaine ? Qu’avons-nous fait pour obéir à la Parole de Dieu comme Abraham ? A qui avons-nous enseigné cette Parole de Dieu ?

Avant la leçon 31 : Qu’avons-nous fait pour commencer à vivre une vie nouvelle avec Jésus ? Et pour nous préparer au baptême ? Qui avons-nous aidé à vivre une vie nouvelle, comme Dieu nous le demande ?

Avant la leçon 32 : Comment avons-nous gardé les commandements de Dieu cette semaine ? Quelles bonnes choses avons-nous faites ? Quelles mauvaises choses avons-nous laissées ? Comment avons-nous aidé les autres à garder les commandements de Dieu ?

Avant la leçon 33 : Qu’avons-nous fait cette semaine pour laisser les idoles : les charlatans et les cérémonies traditionnelles, l’amour de l’argent et les autres choses qui nous séparent de Dieu? Qui avons-nous conseillé pour cela ? Qui avons-nous pardonné ?

Avant la leçon 34 : Qu’avons-nous fait cette semaine pour être des prophètes de Dieu auprès de nos frères et pour les libérer avec Jésus? Comment avons-nous écouté le Saint Esprit dans notre cœur ? Qui avons-nous éclairé ? Qu’avons-nous fait pour cela ?

NB Ce ne sont que des exemples. Vous les adaptez d’après votre groupe et vous continuez vous-mêmes pour les autres leçons, en vous retrouvant ensemble entre catéchistes, en réunion, pour vous donner des idées.


Religion et identité dans un monde fragilisé

D'abord, je voudrais parler de ce monde fragilisé.

En Afrique, il a été très profondément bouleversé par l'esclavage et la colonisation. C'est bien connu, il faut le rappeler. Mais ce monde, même fragilisé, n'a pas été complètement cassé et grâce à Dieu, il continue à vivre aujourd’hui. Pour le monde entier, la deuxième guerre mondiale s’est singularisée par un nombre énorme de victimes civiles, l’holocauste des juifs et l’usage pour la première fois de la bombe atomique. Le monde a été ensuite fragilisé par l'opposition entre deux blocs : le capitalisme et le communisme qui cherchaient l'un comme l'autre à s'imposer en Afrique. Le communisme ayant perdu beaucoup de ses forces, c’est le libéralisme qui s’impose actuellement et qui fragilise les plus pauvres. En donnant le maximum de moyens à ceux qui ont l'argent et prennent le pouvoir. Le monde est fragilisé. Pas seulement les pays, mais aussi les personnes.

Le monde a été fortement fragilisé ces deux dernières années par le Covid. Ses conséquences au niveau économique et politique sont encore présentes aujourd’hui. Et cette année 2022 est arrivée la guerre de l'URSS contre l'Ukraine. Cela a apporté la fragilité de l’économie mondiale suite à la très grande dépendance de nombreux pays par rapport aux engrais, au blé, au maïs et aux céréales produits par ces deux pays. La guerre entraîne une perte de production, un blocage des récoltes et donc une faim de plus en plus grande dans le monde. Et là aussi, ce sont les plus pauvres qui en subissent les conséquences.

Et puis il y a tout le problème du réchauffement de la terre, de la destruction de l'environnement avec les pollutions de toutes sortes, de la surexploitation des richesses de la terre ce qui fait qu'elle s'épuise complètement, de la disparition de nombreuses espèces animales et végétales. Tout cela entraîne une fragilité très grande de toute la terre avec les conséquences bien connues : les tornades, les ouragans, l’avancée du désert, la montée des eaux, la fonte des glaciers, etc…Notre continent n’est responsable que de 4% de la pollution mondiale, mais c’est lui qui en subit le plus les conséquences dramatiques

Au niveau de l'Afrique, notre continent continue d’être pillé. Nos matières premières sont exportées et transformées dans les pays industrialisés et ils reviennent chez nous à un prix très élevé. Ce qui augmente encore notre pauvreté. Même notre pétrole est envoyé à l’extérieur pour être raffiné, avant de nous être revendu au prix fort. Les mines sont exploitées avec des contrats basés sur la loi du plus fort.

Plus précisément au Sénégal,

ce que je viens de dire sur la fragilisation du monde est présent, même si pour le moment nous sommes protégés des attaques terroristes. Et il est essentiel de tout faire pour nous protéger. Mais nous ne connaissons pas l'avenir. Et dans notre pays, il y a aussi toute la fragilisation apportée par la politique, le changement d'équilibre au moment des élections locales, la tension très grande au moment des élections législatives, et une opposition de plus en plus forte par rapport au pouvoir. Cette tension politique est alimentée par la crainte que le président se présente pour un 3e mandat, ce qui est contre la Constitution.

Ces différents éléments expliquent le repli identitaire d'un certain nombre de personnes. Dans un monde fragilisé, on se replie sur les valeurs que l'on pense sûres : la famille, l’ethnie, son groupe religieux. Cela conduit à la fois à l'isolement et au durcissement sur des principes considérés comme essentiels pour se protéger et se sécuriser. Quitte à se mettre en opposition avec les autres groupes, ce qui fragilise encore plus la société tout entière.

L’identité et ses différentes composantes, religieuses et autres

La religion tient une part très importante dans notre identité au Sénégal. C’est une identité religieuse, marquée à la fois par la culture négro-africaine et par les religions africaines traditionnelles, ces deux éléments allant ensemble. Même si la pratique de la religion traditionnelle a beaucoup diminué dans notre pays, les gens désirant s'orienter vers une religion mondiale, que ce soit l'islam ou le christianisme. Au point qu'il est difficile d'avoir des représentants de la religion traditionnelle à notre assemblée. Mais les croyants, aussi bien musulmans que chrétiens n’hésitent pas à recourir aux cérémonies, aux sacrifices et aux protections de la religion traditionnelle dès qu’ils ont des problèmes.

Cette identité culturelle est très importante, car elle est commune aux croyants musulmans comme chrétiens. C’est elle qui leur permet de se comprendre, de vivre dans l’amitié et de s’engager ensemble pour la construction de la société et la paix dans le pays.

La dimension religieuse africaine est présente aussi dans ce que l'on appelle les vertus traditionnelles. Mais il est urgent de voir quelles valeurs conserver, et comment les vivre dans un monde moderne. Comme le disent par exemple deux de nos proverbes : « lorsque le rythme du Tam-Tam change, le pas de la danse doit aussi changer ». Et « l’on n'arrose pas le riz d'aujourd'hui avec les pluies d'autrefois. Il pourrait être intéressant, au moment du débat, de mener une réflexion sur cette question : quelles valeurs traditionnelles conserver, et comment les vivre d'une façon valable dans le monde moderne qui est le nôtre.

Le christianisme aussi bien que l'islam en Afrique noire contribuent fortement à créer une identité que j’appellerai » culturo-religieuse ». Mais c’est une identité culturo-religieuse diverse et multiforme. D’abord pour l’Islam au Sénégal, il y a les différentes confréries qui chacune a son visage propre. Pour le christianisme, ce sont les différentes églises chrétiennes présentes dans le pays : catholiques, protestantes, luthériennes et méthodistes. Mais aussi plusieurs groupes religieux afro-chrétiens. Et également des sectes qui se multiplient, prétendant s'appuyer sur la Bible, mais que l'on peut difficilement appeler chrétiennes.

Mais même si la dimension religieuse est importante, elle ne constitue pas à elle seule l'identité des groupes et des personnes au Sénégal. Pour les personnes, on connaît l'importance des cultures traditionnelles africaines, avec tout le poids de l'histoire et des traditions de chaque religion, qui marquent la personnalité de chacun. Mais la foi de l’homme ne se limite pas aux pratiques de sa religion. Et l'identité aussi bien personnelle que communautaire est marquée par la vie en société, que ce soit au niveau scientifique, anthropologique ou ethno-social. Prenons simplement l’exemple de la langue.

Ces dernières années on a cherché à valoriser les langues nationales. En particulier le ouolof. Mais, il est clair que cela reste au niveau de l’oralité, dans la vie courante, les radios, les télévisions et les réseaux sociaux. Il n’y a pratiquement pas de journaux rédigés en ouolof. Et Il y a très peu de gens qui savent lire et écrire leur langue maternelle, d'autant plus qu'il y a plusieurs écritures : anciennes, nouvelles et internationales qui sont en concurrence.

Il est vrai que le ouolof se répand de plus en plus, et que de nombreux Sénégalais parlent à la fois leur langue maternelle, le ouolof et le français. Ce qui amène un enrichissement de la personnalité des personnes concernées. En même temps, le français continue à marquer profondément l'identité des sénégalais par la culture que cette langue apporte, d'autant plus que cette langue est non seulement la langue officielle, mais la langue utilisée pour l'enseignement. Ce qui marque spécialement les jeunes.

L’identité de tous et de chacun actuellement, surtout celle des jeunes, est aussi profondément marqué par les médias. Tous ces médias qui apportent des cultures étrangères. Mais ce qui est transmis, ce sont souvent des choses sans profondeur, en particulier par les chanteurs et par artistes : les façons de s'habiller, les chants et les danses modernes…Les jeunes ne savent plus chanter en groupe. Il leur faut des micros et des ordinateurs. Et la façon de parler ouolof des jeunes n'est pas le ouolof des anciens, et encore moins le ouolof des chefs religieux. Et il est très souvent mélangé avec des mots et expressions françaises et même anglaises.

Cela pose la question de l'éducation aux médias, qui est vraiment essentielle et urgente. Que l'on apprenne en particulier aux jeunes à analyser ce qu'ils voient, et d’y réfléchir de manière à pouvoir l'intégrer d’une façon positive dans leur vie et dans la vie de la société.

Comment garder notre identité dans ce monde fragilisé ? La mondialisation

Pour revenir au thème de notre rencontre, on peut donc se demander si l'identité sénégalaise n'a pas plusieurs étages : d’abord, l’étage de la culture traditionnelle, souvent vécue d’une façon inconsciente, et pourtant très importante pour construire sa vie et son avenir. ll est donc important qu'elle soit mise en valeur et adaptée à la vie actuelle.

Ensuite, l’identité religieuse qui reste encore très forte au Sénégal que ce soit l'identité musulmane ou chrétienne, même si celle-ci est minoritaire.

Enfin l’identité que j'appelle moderne et qui souvent reste superficielle. Mais elle est influente, et même elle empêche parfois de développer les valeurs et les identités traditionnelles et religieuses.

Cela pose en particulier le problème de la mondialisation qui en soi est une ouverture à ce qui se vit dans les autres pays et aux autres cultures. Mais on est obligé de constater que souvent cette mondialisation, au lieu d'être un enrichissement, apporte un appauvrissement, en supprimant nos différences et nos originalités. Ce qui entraîne un nivellement à la base pour une pseudo culture internationale qui cache un manque de valeurs et d'idéal, et se limite souvent aux questions et aux intérêts économiques, car marquée par une domination politique des pays les plus industrialisés et les plus riches. Cela entraîne donc une marginalisation des pays pauvres et des petits de la société dans ces pays. Et une exploitation des pays les plus pauvres qui n'ont pas les moyens de se défendre contre les pays développés, qui cherchent à s'imposer et à profiter des richesses des pays du tiers monde. Et les grandes sociétés multinationales s'imposent même aux états par leur puissance économique.

En même temps, la mondialisation est un mouvement important d'autonomie, qui risque de nous conduire jusqu'à un individualisme exacerbé, qui cherche son intérêt personnel, et à bâtir son avenir tout seul quand ce n'est pas en opposition aux autres, par égoïsme et individualisme, sous prétexte de liberté et d'indépendance. Il est clair que l'individualisme ne permet pas de garder la dimension communautaire des cultures négro-africaines et des religions traditionnelles. Il y a donc là un manque très grave pour l’avenir de nos pays et des personnes en particulier.

Que peuvent apporter les religions ?

Il est clair que dans un monde fragilisé comme le nôtre, les religions à partir de leurs livres saints apportent une base claire et solide sur laquelle construire non seulement notre vie personnelle de croyants mais l'avenir du pays. Et cela d'autant plus, encore une fois, que ces religions, l'islam et le christianisme pour le Sénégal, sauront conserver et s'appuyer sur les valeurs des religions traditionnelles africaines. Et aussi dans la mesure où ces deux religions sauront travailler ensemble pour s'épanouir, au lieu de s'opposer comme cela arrive malheureusement trop souvent. Il est donc important pour chacun d'entre nous de soutenir les efforts, pas seulement de dialogue inter-religieux mais d'amitié entre chrétiens et musulmans. Car ce ne sont pas les religions qui dialoguent, mais bien les personnes à partir de leur identité. Et en cherchant une amitié engagée qui débouche sur un service de la société et de la population tout entière, spécialement des plus nécessiteux. Nous pourrons également revenir sur cette question au cours du débat.

Il y a des choses qui marquent notre identité religieuse : la foi en Dieu, la prière, la dimension communautaire, un livre sacré et révélé dans l‘Islam comme dans le christianisme. A condition de rester ouvert et accueillant aux autres. C'est dire toute l'importance de la laïcité que nous avons choisie au Sénégal et qui permet, de pratiquer sa religion et de respecter la religion de l'autre, à la fois à chacun personnellement et ensemble en communauté. Cette laïcité est un gage de liberté et d'avenir pour nous tous.

Une chose importante pour laquelle les religions musulmane et chrétienne, peuvent se rencontrer est celle de l'engagement pour les plus pauvres dans la société. Toutes les religions se construisent sur ce qu'on appelle la règle d'or : « tu ne feras pas aux autres ce que tu ne veux pas que l'on te fasse à toi-même ». L’islam comme le christianisme sont basés sur les dix commandements de Moïse. Et en particulier ce grand commandement que Dieu a donné au peuple juif : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de toute ton âme, de tout ton cœur, de toutes tes forces, et de tout ton esprit. Et ton prochain comme toi-même ». L’un des piliers de l'Islam, c'est l’aumône et donc l'amour des pauvres. Pour les chrétiens, le commandement de Jésus Christ, c'est « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé ». C'est donc en s'engageant ensemble chrétiens et musulmans, pour l’amour des plus pauvres et des petits dans la société, que ces deux religions garderont leur identité et seront unies pour défendre les personnes et la société toute entière. C’est aussi ce qui leur permettra de participer activement à la construction d'une identité nationale, où la religion ne cherchera pas à s'imposer. Elle respectera la démocratie et la laïcité, mais elle rappellera sans cesse aux autorités qu'ils sont au service de la population, et spécialement pour les plus démunis et des plus nécessiteux. C'est là une qualité essentielle que ces deux religions peuvent apporter, à l’identité sénégalaise.

Ces petits de la société nous les connaissons. Il y a d'abord ceux qui vivent vraiment dans la misère, qui dorment dans la rue parce qu'ils n'ont pas de maison, qui n'ont pas les moyens nécessaires pour vivre, les pauvres que l'on appelle les badolos ou les miskines en wolof. Ce sont les plus fatigués, qui n’osent pas aller à la mairie ou au dispensaire, ou inscrire leurs enfants à l’école, parce qu’ils ont été trop souvent rejetés et humiliés. Ceux pour qui l’Onu a publié une déclaration pour le soutien de ceux qui vivent dans l’extrême pauvreté, mais qui n’est pas mise en pratique.

Mais il y a aussi les pauvres, les nécessiteux dont la vie est très difficile. Ceux qui n'ont pas leur place dans la société, qui ne sont ni reconnus ni respectés, ceux qui n'ont pas le droit à la parole, ceux qui ne sont pas écoutés, tous ceux qui n'ont pas les moyens minimum pour recevoir une éducation de base ou une formation professionnelle. Et qui ne feront jamais grève, parce qu’ils n’ont pas les moyens de se défendre, encore moins de s’imposer : ceux qui font des petits métiers les gorgorlous, les gens du secteur informel, les apprentis, les coxeurs, les enfants de la rue, les employées de maison que l'on appelle d’une façon péjorative bonnes ou mbidane. Ce qui est déjà un mépris de leur identité, de leur personnalité et de leurs valeurs personnelles. Toutes ces personnes n'ont aucune sécurité, ni sociale ni autre.

Les enseignants comme les agents de santé ont perçu des augmentations de salaire importantes au début de cette année. Parce qu’ils avaient les moyens de faire grève. Mais est-ce qu'ils ont augmenté dans la même proportion le salaire qu'ils donnent à leurs employées de maison ? A condition d'ailleurs qu'ils leur donnent un vrai salaire. Est-ce qu’ils ont inscrit leurs employées de maison à l’inspection du travail, comme c’est leur devoir de le faire ? Pour qu'ils puissent être protégés et bénéficier de leurs droits : le droit à la santé avec la sécurité sociale, le droit à la retraite, le droit aux allocations familiales. Mais d'abord le droit d'être respecté, traité comme une personne humaine avec sa dignité. Si de nombreuses personnes peuvent travailler et recevoir un salaire suffisant, c’est parce qu’elles ont une employée qui s’occupe de la maison et des enfants pendant ce temps-là. Il ne faudrait pas l’oublier !

Et de même les différents chefs d’entreprise et de société. Ils demandent à être reconnus et se veulent influents dans la société. Est ce qu'ils inscrivent leurs employés à l’inspection du travail, ou se contentent-ils d'utiliser des bénévoles en CDD. Et à la fin de l’année ils les renvoient pour prendre d'autres bénévoles en CDD, au lieu de garder les premiers en CDI, puisqu’il y a effectivement du travail et des places à remplir.

Et je souligne qu’il ne s’agit pas là de revendications révolutionnaires, mais simplement ce que nous demande la religion. Ce sont des droits reconnus par l’état au niveau de la constitution et ratifiés au niveau des Nations Unies dès notre accession à l’indépendance. Cela fait partie de l’identité de tout citoyen sénégalais.

Ce n'est pas à moi de parler au nom des musulmans. Ils le feront eux-mêmes, et beaucoup mieux que je ne pourrai le faire. Je me contente simplement de donner un exemple récent de l'influence de la religion dans notre vie sociale et pour notre identité sénégalaise. Je pense à l'intervention du khalife général des Niassènes pour une médiation sur la paix au Darfour. Il a réussi à rassembler et réconcilier 50 tribus à partir du thème « entr’aidez-vous et craignez Dieu ». Il est clair qu’en lui-même l'Islam est une religion de paix, même si tous les croyants ne sont pas des artisans de paix malheureusement. Et c’est la même chose chez les chrétiens.

Participation de l’Eglise Catholique.

Je vais partager quelques réflexions à partir de ma position de prêtre catholique. Même si certaines personnes continuent d’affirmer que le christianisme est la religion des blancs. Il est clair que le christianisme en Afrique est devenu africain, avec des responsables africains et une participation active des chrétiens. A la demande du Pape Benoît 16, les évêques de toute l'Afrique se sont réunis deux fois de suite en Synode, c'est à dire en Assemblée générale. Le premier synode justement pour préciser ce que devait être l'Église en Afrique, avec ses qualités et ses devoirs. Et le deuxième Synode a montré comment s'engager davantage pour la justice et la paix dans nos différents pays. Cette intervention de l'Église pour la paix est importante pour tous les peuples à travers la diplomatie générale de l'Eglise dans le monde entier. On se souvient que le pape Jean-Paul a travaillé activement à la chute de la dictature communiste. Et comment le pape François est intervenu très longuement et avec force pour essayer d'amener la paix, la justice et la démocratie dans les différents pays qu'il visite. En particulier contre la guerre de la Russie contre l'Ukraine, qui entraîne souffrances, problèmes, injustices et pauvreté dans le monde entier.

La Communauté Saint Egidio est bien connue pour ses efforts de réconciliation pour amener les pays en guerre à dépasser leurs oppositions et leurs tensions. Par exemple au Sénégal, en février 2022, cette Communauté est intervenue efficacement pour faire libérer les sept militaires de l’ECOMOG qui étaient prisonniers par le MFDC. Cela pour le domaine politique. Il est clair que ces interventions pour la paix et la réconciliation dans le domaine politique sont essentielles pour aider à construire une identité sénégalaise nationale.

Dans le domaine économique et social, on connaît l'importance de la Caritas pour soutenir des projets de développement à la base en faveur des populations les plus déshéritées. Au niveau de la santé, on connaît l'importance des postes de santé privés catholiques qui se signalent par la qualité de leurs soins et le faible coût des médicaments, mais aussi par l’accueil et le suivi des malades. On connaît aussi l'importance et les résultats des écoles catholiques, pas seulement pour l'enseignement et les résultats aux examens, mais surtout pour une éducation en profondeur des jeunes. Et aussi pour apprendre aux jeunes élèves, chrétiens et musulmans, à vivre ensemble et se respecter. Il ne faudrait pas oublier non plus le travail de soutien et de suivi en particulier des malades et des prisonniers par les aumôneries catholiques des prisons et des hôpitaux. De même que la formation de base des jeunes filles qui ne peuvent pas être scolarisées par manque de moyens, une formation apportée dans les centres sociaux de jeunes filles. En travaillant pour toutes ces choses on participe à la construction de l’identité sénégalaise.

Cette identité au service du pays et de chacune des personnes, en particulier des jeunes, est aussi mise en oeuvre dans les mouvements de jeunesse catholiques, comme par exemple les scouts et les CV-AV. Le troisième principe des scouts est « le scout aime son pays, et il est un bon citoyen ». Cela s’est manifesté aussi par exemple à l’occasion du pèlerinage à Popenguine, qui a réuni pour une marche de plus de 50 km à pied dans la prière, plus de 20.000 jeunes catholiques. On y a relevé les appels très forts et pressants de l’évêque de Kaolack pour appeler les jeunes à la vérité, et à lutter contre le mensonge et toutes les formes de corruption. Et l’appel très fort à l’engagement dans la société, à la paix et à la démocratie en vue des élections législatives, qui a été lancé par l’archevêque de Dakar. Cela a eu un impact très fort qui a été reconnu par le ministre de l’intérieur lui-même, en présence des représentants des différentes confréries musulmanes. Tout cela contribue au développement des qualités traditionnelles et de l’identité sénégalaise.

Il y a aussi tout un travail qui se fait à la base dans les quartiers à partir de ce que l’on appelle les CEB (Communautés ecclésiales de base). En effet les chrétiens catholiques sont appelés à se retrouver en communauté dans chacun de leur quartier. D’abord pour se connaître et mener une vie communautaire et sociale, et pour partager la parole de Dieu. Mais aussi pour s’engager dans le quartier en lien avec les autres habitants. Ces communautés chrétiennes de quartier ne se contentent donc pas de prier, elles s’engagent aussi pour l’aide des pauvres, pour le développement du quartier, pour la formation et l’éducation. En agissant en lien avec les autorités locales, les ONG, les maisons de justice et les boutiques de droit et les différentes organisations et associations qui sont présentes dans les quartiers. Et aussi bien sûr avec les communautés musulmanes et tous les citoyens de bonne volonté. Tout cela mérite une attention et un soutien. Pour ne pas être trop long, je préfère m’arrêter ici. Je pourrai en dire davantage au cours du débat qui va suivre.

Merci beaucoup pour votre attention !

NB Comment garder son identité tout en étant « universel », en particulier dans la religion