Armel Duteil


Comment vivre le carême ?

 

Nous vivons un nouveau carême. Ce n’est pas le premier et nous avons un certain nombre d’habitudes, nous venons au chemin de croix, nous ne mangeons pas de viande le vendredi, nous jeûnons le vendredi saint. Mais il nous faut aller plus loin, et cette année essayer de vivre notre carême d’une manière nouvelle.

L’Évangile du mercredi des cendres nous rappelle l’importance de la prière, du jeûne et de l’aumône. Mais en vivant cela pour Dieu. Dans l’humilité et non pas pour nous montrer. Si nous jeûnons, c’est pour Dieu et à cause de Dieu. Parce que pour nous, Dieu est plus important que la nourriture et aussi que l’argent et toutes les formes de pouvoir. Comme nous le rappelle Jésus pendant son carême, ces 40 jours qu’il a passé en luttant contre Satan. Et bien sûr, nous ne limitons pas notre amour pour nos frères et pour nos sœurs à l’aumône. Il s’agit de nous donner nous-mêmes. Et de les aider à grandir, à se prendre en charge et à réussir leur vie, en leur donnant la formation et des moyens pour cela. Pas seulement de la nourriture et de l’argent. Mais tout cela, la prière, le jeûne et l’aumône compris dans ce sens, ce ne sont encore que des moyens pour vivre le carême.

Alors, qu’est-ce que le carême ?

Le carême c’est une préparation aux fêtes de Pâques, à la Semaine sainte, à la mort et à la Résurrection de Jésus. C’est le signe de l’amour extraordinaire du Père pour tous les hommes : Dieu s’est donné Lui-même, Il nous a tout donné en nous donnant son propre Fils, son Fils Unique. Et Jésus nous a aimés jusqu’à la mort, Il a donné sa vie pour nous sauver.

Ce carême nous fait ressusciter à une vie nouvelle, en vivant les difficultés de notre vie dans la foi et le courage, unis aux souffrances de Jésus. Et attentifs à ceux qui souffrent autour de nous. Nous sommes venus suivre le chemin de croix. Le carême, c’est un long chemin de croix, un chemin de 40 jours, pendant lequel nous cheminons avec Jésus qui se prépare à mourir sur la croix pour nous sauver. Mais aussi avec tous nos frères et toutes nos sœurs qui souffrent, qui sont malades, qui sont traités injustement, qui sont humiliés et rejetés. Car ce sont eux qui vivent la croix et les souffrances de Jésus aujourd’hui. Nous sommes Simon de Cyrène et Véronique. Nous ne pouvons pas nous unir à la Croix et aux souffrances de Jésus qui nous sauve, si nous ne portons pas la croix de nos frères et de nos sœurs qui souffrent autour de nous. Et si nous ne les aidons pas à porter leur croix, pour vivre leurs maladies, leurs souffrances, leurs difficultés et leurs tristesses dans la foi et dans l’espérance. Et ainsi, ressusciter avec Jésus à une vie nouvelle.

Cela veut dire donc que le carême c’est vivre avec Jésus pendant ces 40 jours. Ce n’est pas seulement nous convertir, et surtout pas nous croire meilleurs que les autres. Il s’agit de vivre, pas seulement comme Jésus, mais de vivre toute notre vie avec Lui. De Lui parler avec amour dans notre cœur, dans tout ce que nous faisons. Nous nous demandons comment augmenter notre amour pour Jésus. Et à partir de là comment augmenter notre amour pour nos frères.

Et comment faire grandir le Royaume de Dieu autour de nous et avec tous : un Royaume de Justice, de paix, d’amour, de vérité, de pardon et de miséricorde. Chaque fois que nous faisons quelque chose, même une petite chose, pour apporter un peu de justice, pour faire grandir la paix, pour mettre un peu plus d’amour, de bonté et de gratuité là où nous vivons, le Royaume de Dieu est là.

Ce temps de carême de cette année sera spécialement un temps de miséricorde comme nous le dit le Pape François dans le titre de son message de carême : « Nous vous en supplions, au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu » (2ème Corinthiens 5,20). Paul dit bien : Laissez-vous réconcilier avec Dieu. Il ne dit pas : Réconciliez-vous avec Dieu. Cela veut dire qu’il ne s’agit pas de compter sur nos propres forces, ou sur nos efforts de conversion. Nous nous laissons transformer par le Saint Esprit tout au long de ce carême. Cela veut dire écouter le Saint Esprit dans notre cœur, faire ce qu’il nous demande, nous laisser transformer peu à peu par Lui. Il s’agira aussi bien sûr, de nous réconcilier avec nos frères, de reconnaître le Christ qui est présent en tout homme et toute femme, et qui l’a sauvé. Nous vivons tout ce carême dans l’écoute du Saint Esprit, en faisant grandir la miséricorde du Père.

Nous vivons ce carême dans l’action de grâce. Dans son message, le Pape nous demande de faire de chacune de nos prières une rencontre d’amour. Pas seulement réciter davantage de prières, mais de faire de nos prières une vraie rencontre de Jésus, notre ami que nous aimons de tout notre cœur, pour lui dire merci. Alors, le Christ lui-même changera notre vie. Nous serons transformés, comme on nous l’a dit quand on nous a imposé les cendres : « convertis-toi et crois à l’Évangile » C’est L’Évangile notre Lumière, c’est l’Évangile qui change notre cœur.

Nous vivrons notre carême dans la compassion et l’engagement, unis à nos frères et nos sœurs qui continuent les souffrances du Christ. Nous partagerons ce que nous avons. Pas seulement comme une aumône mais comme un engagement à construire un monde nouveau, un monde de fraternité. Comme nous le demande sans cesse le pape François : « Construire des ponts et non pas des murs ». Et aussi « lutter contre la civilisation du déchet » : quand on regarde comme des ordures tous ceux qui ne sont pas rentables, les handicapés, les personnes âgées, les analphabètes et les chômeurs. Et aussi les migrants, les drogués, les enfants dans la rue, et tous ceux qui ne sont pas grands aux yeux du monde. Tous ceux qui sont rejetés, mis à l’écart, chassés, humiliés. C’est eux que nous allons rencontrer pendant tout ce temps de carême.

Ce temps de carême nous appelle aussi à construire une société nouvelle. « Devenons ce que le Christ dit de ses disciples, le sel de la terre et la lumière du monde » (Matthieu 5, 13-14) comme nous le demande le message de nos évêques cette année. Jésus dit bien : le sel de la terre, et pas seulement le sel de l’Église. C’est toute la terre que nous devons transformer par le sel de l’Évangile. C’est vrai que nous ne sommes qu’une petite minorité. Mais il suffit d’un peu de sel pour donner du goût à tout le plat. Nous sommes la lumière du monde, pas seulement la lumière de la paroisse. Et nous avons à nous laisser d’abord éclairer et allumer nous-mêmes par la lumière et le feu du Saint Esprit. Pour ensuite, apporter cette lumière aux autres. D’abord dans nos familles. Il y a trop de jalousies, de haine et de divisions dans nos familles. Et aussi au travail. Également dans nos quartiers, dans nos loisirs, dans nos rencontres. Et aussi dans nos engagements. Que ce soit dans les mouvements, dans les associations, dans les syndicats ou les partis politiques. Nous ne pouvons pas ressusciter avec Jésus à une vie nouvelle, si nous ne travaillons pas à construire une société nouvelle. En luttant contre toutes les injustices, tout ce qui écrase, tout ce qui fait souffrir nos frères et nos sœurs.

Quand saint Paul nous dit : « laissez-vous réconcilier avec le Christ », il nous dit aussi : « vous êtes les ambassadeurs de Dieu pour les hommes. » Être ambassadeur de la miséricorde de Dieu, être la lumière du monde, évangéliser, ce n’est pas faire des discours. Nous parlons beaucoup trop. Evangéliser, ce n’est pas faire seulement des campagnes d’évangélisation. Ce n’est pas sans cesse dire « Seigneur, Seigneur ». Mais c’est nous laisser transformer et illuminer par le Saint Esprit. Ce n’est pas dire : regardez-moi je suis en train de vous éclairer. La lumière brille par elle-même. Si nous vivons de cet amour de Jésus Christ, et de la joie de l’Évangile, cela se verra. Nous n’aurons pas besoin de parler. Car on peut même nous empêcher de parler, mais on ne peut pas nous empêcher de vivre, ni nous empêcher d’être les témoins de l’Évangile. On ne peut pas nous empêcher de vivre dans la joie de Jésus Christ, et d’être heureux. Et si nous sommes heureux, les autres le verront. Si nous sommes heureux à cause de Dieu, les autres le sauront. Et ils chercheront eux aussi à vivre avec Dieu parce que, eux aussi veulent être heureux. C’est de cette façon-là que nous allons évangéliser, que nous serons la lumière du monde, que nous vivrons notre carême et que nous ressusciterons vraiment avec nos frères et nos sœurs, avec notre Église mais aussi notre pays, pour une vie nouvelle. Et que la Résurrection du Christ brillera dans le monde, à ces fêtes de Pâques que nous attendons, dans l’espérance et dans la confiance.

Comment vivons-nous notre carême ?

Plusieurs m’ont demandé : » est-ce que j’ai le droit de ne pas jeûner le 19 mars, jour de la fête de Saint Joseph ? » D’autres m’ont dit » est-ce que c’est interdit de jeûner le 25 mars le jour de l’Annonciation ? ». Ou encore : « si je n’ai pas jeûné, est-ce que je peux venir au chemin de croix ? ».

 

Quand allons-nous arrêter de vivre notre religion comme des commandements, des obligations, des interdits, des choses qui sont obligées à faire, ce qui est permis et ce qui n’est pas permis ? Si tu veux jeûner tous les jours, tu jeûnes, si tu ne peux pas jeûner, tu ne jeûnes pas. Tu fais ce que tu peux, et ce que tu penses être le meilleur. Mais dans la paix. Tu peux jeûner, mais tu n’es pas obligé. Tu es libre. Fais ce que tu penses dans ton cœur. Il n’y a que 2 jours de jeûne demandés : le mercredi des cendres et le vendredi saint.

Jésus est venu nous libérer. Il nous a dit :" la vérité nous rendra libres". Il faut arrêter de fatiguer les gens avec des commandements, des ordres et des interdits. C’est ce que Jésus reprochait justement aux pharisiens. Relis l’Évangile. Jésus ne nous a donné qu'un seul commandement : "Aimez-vous… comme je vous ai aimés". Et saint Augustin disait : "Aime et fais ce que tu veux". Il nous faut apprendre à vivre heureux, à vivre notre foi dans la joie et la paix, et être à l'aise dans notre religion. Et laisser la peur des punitions, des malédictions ou de l’enfer. Ecoute le saint Esprit dans ton cœur et sois heureux. L’évangile est une Bonne Nouvelle qui nous rend libres. Jésus nous a dit : »Je suis la Vérité… et la Vérité nous rendra libre. » Jésus veut que nous devenions libres

Le plus important dans le carême, ce n’est pas le jeûne, c’est le partage. C’est pour cela qu’on parle du « jeûne-partage ». Et que la journée d’aide à la Caritas est le 2° dimanche de Carême. Le carême, c’est le temps de partager et d’aider les pauvres, pas seulement en leur faisant l’aumône mais en leur donnant le courage d’agir, la formation dont ils ont besoin et les moyens de travailler. Si tu jeûnes, le repas que tu n’as pas mangé, tu le donnes aux pauvres. Ou tu donnes l’argent équivalent à la Caritas ou à un autre organisme de développement.

La deuxième chose importante du carême c’est la conversion. Je ne me prive pas seulement de nourriture, mais d’abord je jeûne avec mes yeux, avec mes oreilles mais surtout avec ma langue et ma bouche, pour laisser les mauvaises pensées, et surtout arrêter de dire du mal des autres. Je jeûne avec mes mains pour arrêter de faire les mauvaises choses que je fais jusqu’à maintenant, pour qu’à la fin du carême je sois complètement transformé et ressuscité. Je jeûne avec mes pieds pour apporter la joie de Jésus-Christ à mes frères et à mes sœurs

Arrêtons de faire des complexes devant nos amis musulmans.

Le jeûne chrétien ce n’est pas le jeûne musulman. Nous croyons dans le même Dieu et nous avons les mêmes premiers prophètes, nous ne suivons pas le même chemin pour aller vers Dieu. Nous n’avons pas les mêmes idées sur les prophètes. Mais nous pouvons nous accepter les uns les autres, avec nos différences. . Et même nous rendre meilleurs les uns les autres.

Je suis intervenu dans un collège pour parler aux élèves musulmans. Je leur ai demandé d’abord de prier pour nous, puisque nous aussi, nous prions pour eux. Ensuite, je leur ai dit : il faut savoir que le jeûne chrétien et le jeûne musulman ce n’est pas la même chose. Pour nous, l’important c’est la conversion. En conséquence je leur ai demandé, quand ils arrivent à l’école le matin, d’arrêter de demander à leurs camarades chrétiens : est-ce que tu as jeûné ? Ce qu’ils doivent leur demander c’est : est-ce que tu as partagé ? Et est-ce que tu as changé ? Voilà les deux questions à poser.

Un jeune m’a dit : « je ne peux pas venir aux conférences de carême le soir, parce que j’ai trop faim ». Si jeûner t’empêche de venir à la messe, à la conférence de carême ou au chemin de croix, arrête de jeûner et viens prier. Le sacrifice de Jésus et la Parole de Dieu, c’est plus important que les jeûnes.

Le carême est souvent présenté comme le temps du jeûne. Mais c’est beaucoup plus que cela. C’est le temps de la conversion, pour changer notre cœur et notre vie. Le jeûne c’est d’abord pour libérer nos esprits et nos cœurs. Le carême, ce n’est pas un temps de tristesse. Au contraire, c’est le temps de la joie d’être libéré du péché. C’est le temps de la prière et de la charité. C’est donc le temps de prendre au sérieux la Parole de Dieu, et de la mettre en pratique. C’est le temps de revoir toute notre vie, à la lumière du Saint Esprit. C’est pourquoi le premier dimanche de carême, on nous présente Jésus qui lutte contre Satan, et qui nous libère de tout mal. Et que le mercredi des cendres, en faisant sur notre front le signe de la crois, on nous a dit : » Convertis toi (change de vie) et crois à l ’Évangile (mets-le en pratique) ».

Le plus important ce n'est pas le jeûne, c'est la conversion :

changer ton coeur et ta vie. Le plus important, ce n'est pas de laisser la nourriture, mais de laisser les mauvaises pensées et la méchanceté, de conseiller les autres pour qu’ils laissent le mal, de partager ta nourriture avec les pauvres, de soutenir la Caritas et d’aider tous ceux qui souffrent dans leur corps et dans leur cœur

C’est ensemble que nous vivons le Carême. Pas seulement pour nous soutenir les uns les autres, mais surtout pour agir ensemble, pour changer notre communauté/CEB et notre quartier. Pour cela, que chacun entre dans un groupe ou un mouvement de son choix, pour faire quelque chose pour les autres, pour l'Église et pour le pays. Un chrétien est une personne engagée, dans l’Eglise et la société. Surtout cette année où nous préparons les élections.

Et pour tout cela, écouter le Saint Esprit chaque jour dans ton cœur. Au moins 5 minutes, mais chaque jour, en silence. Ne pas réciter des prières, mais écouter ce que le Saint Esprit nous demande.

Comment vivre le carême ?

Se libérer du consumérisme (vouloir avoir toujours plus) et de l’égoïsme, de n’être jamais content, d’avoir le cœur fermé aux besoins du pauvre ».

« le Carême est le temps pour retrouver la route de notre vie ».

 Quelle est la route ? : ni « la santé », ni « les biens », ni « le bien-être », mais « le Seigneur ». « La route est fondée sur Lui »,

Laisser les choses inutiles, qui vont et viennent » et dont « il ne restera rien ».

« Tu n’emporteras avec toi aucune richesse. Les choses terrestres s’évanouissent, comme la poussière au vent. Les biens sont provisoires, le pouvoir passe, le succès diminue. La recherche de la gloire entraîne à vivre pour les choses qui passent. C’est une grande tromperie. Le Carême est un « voyage de retour à l’essentiel », qui nous appelle à « fixer le regard sur Jésus Crucifié », qui montre « les nécessités d’une vie plus simple, libre de trop de soucis pour les choses » C’est laisser les choses inutiles et marcher plus léger, vers le jour de Pâques.

Voici des idées toutes simples et réalisables pour prier chaque jour pendant le Carême. Choisissez en fonction de vos possibilités : faire silence chaque jour pendant 15 mn, lire l’évangile du jour, s’arrêter dans l’église la plus proche pour faire une prière un moment, lire un évangile en entier, donner davantage de son temps aux autres, décrocher votre téléphone portable, aller saluer un nouveau venu dans la quartier, visiter un malade,

Comment écouter l’esprit saint ?

Nous chantons : « Seigneur, nous irons avec toi au désert, poussés comme toi par l’Esprit ». ECOUTER l’Esprit saint pendant le Carême ; si cette période est seulement l’objet d’un effort personnel, on passe à côté de l’essentiel. Au contraire, la vie spirituelle se manifeste par une attitude d’accueil à l’action de l’Esprit saint en nous.

Le jeune est un entraînement qui permet de maîtriser son corps, ses sensations et ses pulsions. Ce n’est pas une fin en soi. C’est bien apprendre à commander sa vie, mais c’est également se donner entre les mains de Dieu. On n’arrive pas à la sainteté par ses propres forces.

Certains choisissent de jeûner par solidarité avec ceux qui ne mangent jamais à leur faim. Pour un chrétien, quel est le sens du jeûne ? Il s’agit de se libérer pour permettre la Rencontre avec le Christ.

 Pourquoi et comment jeûner pendant le Carême ? les évêques donnent des directions sur la viande, l’alcool, la cigarette. D’autres se privent de télévision ou de jeux vidéo, d’autres encore de bavardage et de médisance. Le jeûne prend donc des formes multiples. Que faire alors pour bien jeûner ?

X. L. : Le jeûne est un engagement personnel, et donc la bonne question à se poser est : de quoi faut-il que je jeûne ?

 En route vers Pâques, n'est-ce pas le moment de s'alléger, de se simplifier la vie ? Le jeûne n’est pas une fin en soi. Il s’agit d’être moins dépendant de la nourriture pour avoir faim de Dieu.

« Chaque journée est comme un jardin dont la culture nous est confiée, notre tâche est de choisir les bonnes semences et d’enlever les mauvaises herbes. »

 Un jeûne qui ne nous donnera pas faim, c’est de jeûner des commérages et des médisances. Nous pouvons tous le faire, c’est un beau jeûne »,

Le pape a aussi recommandé « de lire chaque jour un passage de l’Évangile, de porter un petit Évangile dans sa poche ou dans son sac, et de lire n’importe quel passage quand on peut. Cela ouvre le cœur au Seigneur ».


Méditation sur le message du pape pour le Carême 2024

 

Au début du carême, nous avons reçu les cendres, en accueillant ces paroles : « convertis-toi et croies à l‘Evangile ». Et aussi : « Souviens-toi que tu es poussière, et que tu retourneras en poussière ». Nous connaissons bien aussi l’évangile de ce jour qui nous demande de garder l’humilité, de compter sur Dieu et de vivre notre foi par la charité (l’aumône), par la prière et par le jeûne (la conversion). Cet évangile nous le méditons chaque année. C’est pourquoi aujourd’hui je propose plutôt de méditer sur le message de notre pape François pour le carême de cette année. Son message s’appelle : « A travers le désert, Dieu nous conduit à la liberté ». Voici les choses dont il a parlé qui me semblent importantes

1) Dieu nous appelle à la liberté.

Le peuple hébreu était esclave en Égypte, au temps de Moïse. Dieu les a libérés. Il dit à Moïse : « J’ai vu la souffrance de mon peuple. Va sauver mon peuple ». Il les a fait sortir de l’esclavage. Ils se sont mis en marche vers la terre promise, tous ensemble, en peuple. Nous aussi, nous sommes souvent dans l’esclavage à cause du péché et de nos mauvaises habitudes. Nos mauvaises expériences passées nous entraînent.

Il y a aussi tous les tabous et les interdits qui nous empêchent d’être libres. Beaucoup pensent que pour être chrétien, il suffit de garder les dix commandements. Ils disent : « Je n’ai pas tué, je n’ai pas volé, je suis un bon chrétien ! ». Mais Jésus n’a donné qu’un seul commandement : Aimez-vous comme je vous ai aimés ». Et saint Augustin disait : « Aime, et fais ce que tu veux ». Parce que si tu aimes, tu feras toujours le bien.

Jésus nous dit : « la vérité vous rendra libres ». Mais dans notre façon de vivre notre religion, il y a encore trop d’interdits, d’habitudes et de tabous : « Il ne faut pas faire ça, c’est interdit, ce n’est pas bon. On n’a jamais fait ça, ce n’est pas notre habitude. Si tu fais ça, Dieu va te punir ! ». Demandons-nous : quelle idée avons-nous de Dieu ? Dieu n’est pas quelqu’un qui nous oblige, qui nous force et qui nous commande sans arrêt. Dieu est bon et miséricordieux. Il ne nous condamne pas. Dieu nous appelle à la liberté.

Que ce temps de carême soit un temps de libération, comme nous le demande notre pape. Que ce soit un temps de conversion. Que nous soyons libérés face à Satan. Comme Jésus l’a été au désert au cours des trois tentations, que nous connaissons bien : la soif de l’argent, des choses et le désir de la nourriture, l’envie de tenter Dieu et de nous faire admirer, la soif du pouvoir qui nous pousse à écraser nos frères. C’est de tout cela que nous devons nous libérer, pour nous libérer de Satan.

Il y a trop de chrétiens pour qui le Carême c’est seulement suivre le chemin de croix et ne pas manger de viande le vendredi. Mais pour le reste, ils continuent de vivre comme d’habitude. Ils ne changent pas leur vie. Ils ne changent pas leur mentalité, pour vivre comme nous le demande l‘Evangile. Car l’Evangile c’est vraiment une Bonne Nouvelle qui nous sauve.

« A travers le désert, Dieu nous guide vers la liberté ». Dieu a libéré tout le peuple. C’est ensemble que nous devons vivre ce Carême : en nous soutenant les uns les autres. En nous conseillant et en nous encourageant. En allant vers ceux qui ont oublié le chemin de Dieu, quelle que soit leur religion. Moïse est notre prophète, il est aussi le prophète des juifs et des musulmans.

2) Repenser notre style de vie

François nous demande de revoir notre mode de vie. Il a beaucoup insisté sur cela dans son exhortation « Laudate Deum ». Nous avons fait beaucoup de progrès au point de vue technique. L’Intelligence Artificielle est arrivée. La science moderne nous permet de faire beaucoup de choses nouvelles. Le danger, c’est de nous laisser prendre par les machines, la technique et ses progrès. La science c’est bon et c’est nécessaire. L’informatique devient de plus importante. Les jeunes apprennent à travailler avec les ordinateurs. Tout cela c’est une bonne chose, mais à condition de rester libres, comme nous, le dit le pape. Et de ne pas compter seulement sur la technique, mais de compter d’abord sur Dieu. C’est Dieu seul qui nous sauve, pas les robots. Même s’ils augmentent nos capacités et notre pouvoir. Car il y a des personnes et des pays qui écrasent les autres avec leur science et leurs machines, au lieu de se mettre au service des personnes et des peuples qui en ont le plus besoin. Demandons-nous : que faisons-nous des connaissances et des moyens que nous avons ? Est-ce que nous les mettons vraiment au service de nos frères et de nos sœurs ? Et au service de notre pays et du Royaume de Dieu ?

Il y a trop de gens qui respectent les machines, plus que les personnes qui les entourent. Il ne faut pas que la technique moderne et les machines nous fassent perdre le respect de nos frères et de leur dignité. Il ne faut pas que la science amène de trop grandes inégalités entre ceux qui connaissent et ceux qui ne connaissent pas. Il y a trop de différences entre nous. Trop de conflits et trop d’inégalités. C’est contre cela que nous devons lutter. C’est la première chose que notre demande le pape. De faire grandir la charité autour de nous et de lutter contre les injustices, pour faire grandir la paix.

3) Diminuer notre consommation

La troisième chose que le pape nous demande, c’est de limiter et même de changer nos habitudes de consommation. Nous cherchons à avoir de plus en plus de choses pour nous faire voir, comme le nombre de chaussures ou d’habits que certaines personnes ont dans leurs armoires. On cherche à avoir le dernier téléphone le plus moderne, et le dernier appareil à la mode. Et même la dernière voiture pour ceux qui en ont les moyens. Mais en cherchant avoir de plus en plus de choses, nous épuisons la terre. Nous prenons tout ce que la terre contient, et même plus que ce qu’elle peut produire, sans pitié et sans réfléchir. Et alors il y a de moins en moins de choses à pour nos frères. Il faut que nous diminuions notre façon de vivre et notre consommation. Que nous cherchions à vivre une vie simple et arrêtions de vouloir de plus en plus de choses.

D’abord pour notre propre santé. Nous consommons trop de sel, trop de sucre et trop d’huile. Et ce sont les conséquences : De plus en plus de diabète et de maladies du coeur (AVC) et trop d’obésité (de gens trop gros, même les enfants, parce qu’ils mangent mal)

4) Respecter la création :

Le carême, nous appelle à vivre en respectant la création, la terre que Dieu nous a confiée. Au Sénégal, on a trouvé du gaz et du pétrole. C’est une richesse. Mais utiliser le gaz et le pétrole réchauffe la terre, ce qui entraîne des ouragans, des tempêtes, des tornades et des inondations, et même des tsunamis. Le mois de janvier 2024 a été le plus chaud jamais vu, partout dans le monde. Bien sûr, les pays industrialisés se sont enrichis à partir du gaz et du pétrole. Et nous aussi nous avons le droit de nous développer. Mais maintenant, il y a ce qu’on appelle les énergies durables qui utilisent l’eau (les barrages), le vent (les éoliennes) et le soleil (les panneaux solaires) qui ne produisent pas de carbone et ne réchauffent pas la terre. C’est vrai que ce sont les pays riches qui polluent (salissent) le plus la terre, surtout la Chine et les Etats Unis, en particulier avec le charbon. Mais nous devons prendre notre part de responsabilité et d’action. Et apprendre à nous limiter. Même dans la vie de tous les jours

Dans les services, les hôpitaux, les bureaux et les autres bâtiments, on laisse la lumière allumée toute la nuit. Or au Sénégal, il n’y a pas assez d’électricité pour tous les habitants. Si les gens des villes gaspillent l’électricité, ils empêchent les habitants des villages d’en avoir. Dans les maisons, on laisse la radio ou la télévision allumée, même si personne ne l’écoute ou la regarde.

Les climatiseurs produisent des gaz qui attaquent la couche d’ozone qui protège la terre des rayons trop forts du soleil. Il vaut mieux utiliser les ventilateurs. Les voitures et les camions produisent des fumées qui rendent malades. Surtout les vieilles voitures que l’on fait venir d’Europe. L’air ne devient plus respirable. Et en ville, tout le monde veut avoir sa voiture. Dans les pays industrialisés, les gens d’un même quartier se mettent ensemble dans une voiture pour aller au travail et ainsi produire moins de gaz et de fumées. C’est ce qu’on appelle le co-voiturage. On devrait interdire aux gens de voyager tout seul dans sa voiture.

Nous sommes en train de salir et tuer notre terre. Il y a des plastiques, des saletés et des ordures partout. Nous coupons les arbres, et même quand on en plante de nouveaux, on ne s’en occupe pas : ils meurent ou sont mangés par les animaux. Pourtant les arbres font venir la pluie et ils prennent le carbone. Les feux de brousse brûlent la terre et font avancer le désert. Dans la mer, il y a de moins en moins de poissons. Et dans la brousse, il n’y a plus d’animaux, Tout cela à cause des hommes, alors que nous sommes de plus en plus nombreux. Quelle terre allons-nous laisser à nos enfants ? Si nous continuons, personne ne pourra plus y vivre.

Dieu nous a donné la terre pour que nous en prenions soin et la protégions. Pas pour la casser. Nous ne pouvons pas aimer et respecter Dieu, si nous n’aimons pas et ne respectons pas la terre que Dieu nous a donnée. Déjà saint Paul disait (Rom 8,19-23) : « La création attend avec impatience que les fils de Dieu viennent respecter la terre. Car la création a été ramenée à rien, pas parce qu’elle le voulait, mais à cause de celui qui l’a abandonnée. Pourtant, elle a gardé l’espérance d’être, elle aussi, libérée de l’esclavage de la destruction, pour connaître la liberté de la gloire donnée aux enfants de Dieu. Nous le savons bien, la création tout entière gémit, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore. Et elle n’est pas seule. Nous aussi, en nous-mêmes, nous gémissons ; nous avons commencé à recevoir l’Esprit Saint, mais nous attendons de naître à une vie nouvelle, et d’être sauvés avec notre corps ». Et Saint Pierre disait (2°Pi 3,13) : « nous attendons des cieux nouveaux et une terre nouvelle que Dieu nous a promise, où la justice habitera ». Mais pour cela, il faut changer notre façon de vivre et d’agir.

5) Accueillir ceux qui ne sont pas visibles et ceux qui sont méprisés.

Qui sont ceux qui ne sont pas visibles ? Ce sont les pauvres et les petits de la société. On regarde les riches et les puissants, mais eux, personne ne les voit : les chômeurs et les petits métiers, les apprentis et les enfants dans la rue, les étrangers et les habitants des villages. Le carême, c’est pour changer notre vie et apprendre à faire attention aux autres. Vivre vraiment pour aimer nos frères et nos sœurs. Notre pape François nous demande d’accueillir celui qui n’est pas visible, celui qui n’est pas considéré et celui qui est méprisé.

« Ceux qui ne sont pas visibles » qu’est-ce que ça veut dire ? Cela veut dire qu’il y a beaucoup de gens parmi nous, à qui personne ne fait attention. On ne pense jamais à eux dans nos plans de développement, dans nos projets, dans nos partages, dans nos aides et dans nos soutiens. Il y a trop de gens qui sont rejetés au loin, qui sont écrasés, qui sont oubliés. François nous demande d’aller aux périphéries, d’aller aux limites de la société, vers ceux qui sont loin. Car ce sont les plus pauvres qui souffrent le plus du réchauffement, de la pollution et de la destruction de l’environnement et de la création. Ce sont les plus pauvres qui souffrent le plus du manque de moyens et de la pauvreté dans notre pays. C’est à eux que nous devons penser en premier. Ouvrir notre cœur à ceux qui sont écrasés, et ceux qui sont oubliés parce qu’ils ne parlent pas français. Ils n’ont personne pour les aider.

Le Carême nous donne la liberté de changer notre vie, changer nos habitudes et diminuer notre consommation, mieux respecter la création, respecter les petits de la société, accueillir, ceux qui sont loin et construire ensemble une terre plus heureuse et une société plus humaine.

Cela veut dire mettre en pratique le synode que nous avons commencé : marcher ensemble, sans rejeter personne, en faisant de nos différences une richesse. Lutter contre les violences de toutes sortes et mettre la paix dans notre pays, surtout en ce moment où il y a tellement de tensions. On parle de dialogue, mais sommes-nous prêts au dialogue ? Sommes-nous prêts à changer nos idées en ce temps de carême, temps de la conversion, de l’amour et de la paix. Rappelons-nous ce que Francois a dit et a écrit, ensemble avec Ahmed al Tayeb le grand imam de l’université Al Azar du Caire : Fratelli Tutti, tous frères. Que ce temps soit pour nous l’occasion de construire une vraie fraternité avec tous, pour vivre vraiment en enfants du Père, et en frères et sœurs de Jésus-Christ.

6) Garder l’espérance.

Le pape dit souvent qu’en ce moment nous vivons « une guerre en morceaux ». Et en effet, il y a beaucoup de pays en guerre, et cela a de graves conséquences sur les autres pays. Sans parler des coups d’état et des attentats terroristes. Mais François nous dit : » Le monde n’est pas en train de mourir, c’est un enfantement ! ». C’est un monde nouveau qui cherche à naître. A condition de voir avec foi le positif et les bonnes choses qui se font dans le monde, et de garder l’espérance. Dans la lumière et avec la force du Saint Esprit.


Semaine Œcuménique de l'Unité.

Homélie à l’église protestante du Sénégal pendant la semaine de l’unité

Nous avons eu une réflexion sur la Semaine de l’Unité. Jésus Lui-même nous a dit que cette unité est importante, elle est nécessaire pour que les hommes croient. Ce n’est donc pas seulement une question de bonne volonté, d’être gentils entre nous, de devenir amis. C’est une question de foi, c’est la base de l’évangélisation. Comment vivre cette unité ? D’abord bien sûr, en priant ensemble comme nous l’avons fait pendant cette semaine. Mais continuer à chercher à mieux nous connaître, car nous ne nous connaissant pas vraiment. Cherchons à nous rencontrer et à parler ensemble. Ensuite aidons-nous à voir toutes les injustices qu’il y a autour de nous selon le thème de cette année, et agissons ensemble contre ces injustices. Nous ne devons pas seulement chercher l’unité des chrétiens, mais l’unité de tous les hommes. Car tous sont enfants, de Dieu et Dieu veut que tous les hommes soient unis. Il est venu faire alliance avec tous les hommes. Jésus a réconcilié tous les hommes avec Dieu notre Père. Il y a un point sur lesquels il serait important que nous agissions ensemble, ce serait de préparer ces élections présidentielles. L’Eglise catholique a été acceptée pour former des observateurs. Faisons tout pour être ensemble et que les observateurs ne soient pas seulement des catholiques mais des chrétiens des différentes Eglises. Ce sera la première action que nous pourrons mener ensemble.

Arrêtons-nous à l’enseignement de Jésus dans la synagogue (la maison de prière)

(Luc 4, 16-30) : Jésus est rejeté à Nazareth

Jésus vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit   L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »

« Seigneur envoie-nous ton Esprit, pour libérer les prisonniers, et annoncer ton évangile »

Avant de réfléchir à cet Evangile, je ferme les yeux. Je revis l’histoire, en regardant le comportement des différentes personnes. Puis je prends un temps de prière en silence, pour écouter le Saint Esprit dans mon cœur.

Le thème de cette Semaine était « Tu rechercheras la justice, rien que la justice ». Nous nous sommes demandés que faire pour cela. C’est Dieu qui est le vrai juste. Etre juste, c’est donc répondre aux appels de Dieu, et vivre comme Jésus Christ en écoutant les appels de son Esprit Saint dans notre cœur. C’est Jésus qui nous rend juste.

Nous avons lu ensuite l’Evangile du jour (voir le commentaire ci-dessous).

Dans l’Evangile d’aujourd’hui, Jésus dit : « C’est aujourd’hui que cette Parole s’accomplit. Et tous regardaient Jésus Christ avec attention ». Car comme le dit le prophète Isaïe, l’Esprit Saint était sur Lui. Jésus nous appelle à vivre comme Lui, pour nous engager pour la justice. IL nous a envoyé son Esprit Saint pour cela.

L’Evangile est une Bonne Nouvelle. Nous ne pouvons pas annoncer une Bonne Nouvelle qui rend les hommes heureux, si nous-mêmes nous ne sommes pas heureux.

Que faire pour cela ? On nous dit que tous avaient les yeux fixés sur Jésus et que l’Esprit Saint était Lui. La première chose c’est d’écouter le Saint Esprit dans notre cœur. Pas seulement personnellement, mais tous ensemble. Comme Jésus était avec tous ses frères croyants, dans la maison de prière de Nazareth. Jésus dit, à la suite d’Esaïe : « L’Esprit m’a consacré ». Nous aussi, par le baptême, nous sommes consacrés, nous sommes rendus saints. C’est pour cela que nous voulons nous aussi mettre cet évangile en pratique. D’abord dans notre vie personnelle, ensuite avec nos frères et nos sœurs.

 

Cet Evangile est à comprendre à deux niveaux. Pas seulement au niveau spirituel. Par exemple, quand on dit : Jésus ouvre les yeux, c’est d’abord au niveau concret et matériel. Jésus a vraiment ouvert les yeux des aveugles. Il les a guéris dans leur corps et pas seulement dans leur cœur. Il ouvre les yeux de notre cœur. Mais il nous demande aussi d’aider ceux qui sont aveugles dans leur corps. Il ne faut pas idéaliser (spiritualiser) l’Evangile.

Jésus nous dit : « La Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres ». Il s’agit d’aimer vraiment les pauvres : réellement et concrètement. Les pauvres n’ont pas besoin seulement d’argent, d’habits ou de nourriture, ils ont d’abord besoin de dignité et de respect. La première chose c’est de les accueillir et de reconnaître en eux la présence de Jésus. Trop souvent nous voulons aider les pauvres mais à notre manière, comme nous l’avons décidé nous-mêmes, sans les écouter. Nous venons avec nos projets tous faits. Et ensuite nous nous étonnons que cela ne libère pas les pauvres, et même que cela ne les intéresse pas. Il ne s’agit pas d’aider les pauvres comme nous l’avons décidé mais de les écouter, de voir ce qu’ils veulent faire eux-mêmes, et de soutenir leurs actions et non pas les nôtres. Car ceux qui connaissent le mieux la pauvreté ce sont les pauvres, car ce sont eux qui en vivent. Ce sont eux qui vont nous dire les meilleurs moyens de les aider à s’en sortir. Cet Evangile nous rappelle aussi que les pauvres n’ont pas besoin seulement d’aide matérielle, ils ont besoin de la Parole de Dieu. Mais pour annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres, il faut d’abord les accueillir, les respecter et reconnaître en eux Jésus Christ.

Jésus nous dit : je vais rendre les prisonniers libres. C’est vrai que nous sommes tous prisonniers du péché, de nos mauvaises habitudes, de l’argent, de la recherche du pouvoir, de la sexualité mal vécue, de la drogue, et de beaucoup d’autres choses. Jésus vient nous libérer de tout cela. Il nous demande d’agir avec Lui pour libérer nos frères. Mais en même temps, n’oublions pas que Jésus a été aussi en prison, qu’Il a été frappé, torturé, mis à mort. Jésus nous demande d’aimer les prisonniers, de les soutenir, de les respecter, de ne pas les condamner, de les aider à changer de vie et à grandir. Il nous dira à la fin du monde : « j’étais prisonnier, et tu es venu me visiter. Tout ce que tu as fait au plus petit de mes frères, c’est à Moi que tu l’as fait « (Mat 25, 32-46). Nous ne pouvons pas facilement visiter les prisonniers, il faut pour cela une autorisation spéciale. Mais nous pouvons visiter les familles des prisonniers qui sont autour de nous. Car souvent, ceux qui souffrent, le plus ce n’est pas le prisonnier lui-même mais sa famille. Quand le chef de famille est en prison, il n’y a plus de moyens pour vivre, pour payer le loyer, pour acheter la nourriture, pour envoyer les enfants à l’école. C’est la tristesse et la désolation.

 

Jésus nous dit qu’il est venu ouvrir les yeux des aveugles. Et, effectivement, Il a ouvert les yeux de beaucoup d’aveugles. Il nous demande, nous aussi, d’être attentifs, d’accueillir, de soutenir et d’aider non seulement les aveugles, mais toutes les personnes handicapées autour de nous. Jésus est toujours avec nous. Il nous demande d’ouvrir les yeux pour aider les handicapés, les petits de la société, les chômeurs, les analphabètes qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école, les enfants de la rue, les petits métiers, les gorgoorlu, tous ceux qui travaillent dans le secteur informel.

Mais quand Jésus guérit les aveugles, c’est aussi pour nous montrer qu’Il est la Lumière du monde, pour nous aider à voir clair dans notre vie. Et pour nous aider à connaître le chemin qui nous sauve, le chemin de Dieu dans lequel nous voulons marcher. Jésus ouvre les yeux de notre cœur, pour que comme Lui, nous sachons regarder nos frères et nos sœurs avec amour. Et que nous sachions voir les belles choses que Jésus fait dans notre monde. Comme le disait Jésus dans l’Evangile : « savoir lire les signes des temps », reconnaître les actions de Dieu dans le monde. Dieu continue de créer chaque jour des choses nouvelles et à sauver le monde.

 

« Jésus vient relever ceux qui sont écrasés ». Ceux qui sont écrasés sont très nombreux autour de nous. Ce sont ceux qui sont découragés et qui n’arrivent pas à porter leur croix, et le poids de la vie. Il s’agira donc pour nous de les aider, pas seulement personnellement, mais ensemble dans notre communauté chrétienne. Et aussi en travaillant avec les ONG qui sont autour de nous. Pas seulement les organisations chrétiennes, mais aussi les autres organisations humanitaires, car l’Esprit parle dans le cœur de tous les hommes et Lui seul sait où nous devons aller. Il nous demande de soutenir les efforts de réconciliation qui sont vécus autour de nous, de conduire ceux qui sont frappés, exploités, chassés de leurs maisons vers les boutiques de droit et les maisons de justice, où ils pourront être aidés, si nous-mêmes nous ne pouvons le faire directement.

 

« Le Seigneur est venu annoncer une année de grâce ». Nous terminons cette Semaine de prière de l’Unité. Il faut qu’elle se continue tout au long de l’année. Que ce soit une année de grâce, pour nous et pour tous. En luttant ensemble, avec tous les hommes de bonne volonté, pour la défense des droits humains.

 

Pour aller plus loin : 1- qui est jésus ?

D’abord Jésus est un homme fidèle. Il aime sa famille, Il revient régulièrement dans son village.

Jésus est un croyant. Il vient prier à la synagogue selon son habitude, le jour du sabbat, avec tous les autres, ensemble, en communauté.

Jésus est conduit par le Saint Esprit : « L’Esprit de Dieu repose sur moi ».

Jésus est un enseignant. L’esprit de Dieu m’a envoyé annoncer la Bonne Nouvelle.

Jésus est le Fils de Dieu : « L’Esprit de Dieu m’a consacré ».

Jésus est le Sauveur, Il annonce la Bonne Nouvelle de l’Evangile aux pauvres. Il nous montre ce que Dieu veut pour les hommes : que les prisonniers soient délivrés, que les aveugles voient à nouveau, que tous ceux qui sont écrasés et utilisés soient libérés, que nous puissions vivre dans la bonté et la faveur de Dieu, une année de bonheur.

2- Quelle est la Bonne Nouvelle de cet Evangile ?

Jésus vient nous montrer le chemin de la vie, le chemin qui nous sauve. A nous aussi, Il annonce une Bonne Nouvelle, pour être heureux totalement. Si nous sommes pauvres, écrasés, découragés, méprisés et rejetés par les autres, si nous sommes aveugles et même prisonniers, Jésus est avec nous. Il nous aime, Il nous montre le chemin, Il nous sauve. Il nous propose une année de bonheur. 

3- Comment mettre cet Evangile en pratique ?

« Tous ont les yeux fixés sur Jésus ». Nous aussi dans toute notre vie, nous gardons les yeux fixés sur Jésus, pour l’aimer et pour vivre comme Lui. Nous prions dans notre cœur « Seigneur, montre-moi ce que je dois faire, pour vivre comme toi »

  • Comme Jésus, nous sommes fidèles, nous aimons notre famille et nos amis. Nous aimons nous retrouver avec eux.

  • Comme Jésus, nous vivons notre foi, nous prions. Pas seulement tout seul, mais avec les autres dans nos communautés. Nous assistons aux réunions de CEB.

  • Jésus dit : « C’est aujourd’hui que cette parole devient réelle ». A nous de rendre la Parole et le Royaume de Dieu visibles aujourd’hui, par nos actions et notre engagement.

  • Nous nous laissons conduire par le Saint Esprit, et nous l’écoutons dans notre cœur

  • L’Esprit Saint nous a consacrés. Pour Dieu Nous cherchons à être saints, et à nous conduire comme de vrais enfants de Dieu. Nous enseignons l’Evangile, nous conseillons nos frères, sans honte, mais avec courage, tout en respectant leur liberté.

  • Nous respectons, nous aimons et nous aidons les pauvres de toutes les manières. Nous nous mettons à leur service. Respectons accueillons D’abord nous les écoutons : pour savoir ce qu’ils veulent, mais surtout parce qu’ils ont beaucoup de choses à nous enseigner. Et nous les aidons, dans ce qu’ils ont décidé de faire eux-mêmes, pas ce que nous voulons nous !

  • Nous libérons les prisonniers. D’abord, nous visitons et nous aidons ceux qui sont en prison. Mais nous libérons aussi, tous ceux qui sont prisonniers de la drogue, de la sexualité mal vécue, de l’argent, de la soif du pouvoir et de toutes les mauvaises habitudes, du mal, de la méchanceté, de la vengeance, de la jalousie… Tous

  • Nous aidons les aveugles et les handicapés de toutes sortes. Mais aussi les étrangers, les petits de la société, les chômeurs et ceux qui font des petits métiers, les analphabètes, les veuves, les orphelins, tous ceux qui ont besoin de nous. Nous ne les aidons pas seulement, en leur donnant de l’argent ou de la nourriture (l’aumône). Nous cherchons à leur donner les moyens de faire quelque chose par eux-mêmes, au lieu de tomber dans la mendicité.

  • Nous ouvrons aussi le cœur des aveugles. Nous aidons ceux qui sont tombés dans l’égoïsme. Nous ouvrons les yeux de leur cœur, pour qu’ils connaissent le chemin de Dieu, et qu’ils le suivent.

  • Nous cherchons à libérer tous ceux qui sont écrasés, et mis de côté. D’abord, nous cherchons à les voir, car ils sont nombreux autour de nous. Nous essayons de connaître leurs problèmes. Et ensemble, avec les différentes organisations de notre pays, nous cherchons à les libérer.

  • Nous annonçons autour de nous, une année de grâce de la part de Dieu. Et nous aidons nos amis et nos parents, à vivre cette année dans la bonté de Dieu. Merci à Dieu au lieu

C’est tout cela que Dieu veut. Il l’a dit par le prophète Isaïe. C’est tout cela que Jésus a fait. Il l’a fait avec ses apôtres, pour le bien de tout le peuple. C’est cela que nous cherchons à faire aujourd’hui. Pas tout seul, mais ensemble avec les autres. D’abord dans notre communauté chrétienne, mais aussi avec tous ceux qui luttent pour les droits humains, pour la paix, la liberté et la justice dans le pays. Pour le pardon et l’unité avec tous les hommes de bonne volonté, et dans toutes les organisations de la société. 

 

 

 


Interview sur Noël

 

Parlez-nous de cette grande fête universelle, la plus populaire de toutes les fêtes.

Tout le monde a entendu parler de Noël et ce qui s’est passé à ce moment-là. Marie, femme de Joseph, qui met au monde son premier né, Jésus le Fils de Dieu. Effectivement, c’est la fête la plus populaire parce que c’est la fête des enfants. Et la naissance d’un enfant c’est toujours une grande joie. Noel, c’est l’occasion de rendre heureux les petits, et de leur faire des cadeaux. C’est partager notre joie avec les plus petits. Mais même si Noël est la fête la plus populaire, elle n’est pas la plus importante pour les chrétiens. La fête la plus importante, c’est Pâques. C’est la fête de la mort et de la résurrection de Jésus. Parce que ce qu’Il a commencé à Noël, c’est le jour de sa résurrection qu’Il le termine, en donnant sa vie par amour pour nous sauver. Il sauve le monde, tout entier et pour toujours. En fait, ces fêtes se commencent à Noël et se termineront à Pâques.

Qu’est-ce que Dieu donne à l’humanité à cette fête ?

J’aurais envie de répondre que Dieu ne donne rien, car Il ne nous donne pas des choses. C’est nous qui nous faisons des cadeaux entre nous. Et c’est important, c’est un signe d’amitié. Dieu ne va pas nous faire des cadeaux : Il ne va pas nous donner de l’argent. Peut-être qu’Il ne va même pas nous donner ce que nous lui demandons dans la prière, ou quand nous nous souhaitons les vœux de bonne année : la santé, le travail, ou un mariage réussi. Dieu est tout à fait d’accord avec ces choses-là. Il veut que nous les réussissions. Mais Il veut que nous fassions tout notre possible de notre côté. Comme le dit le proverbe : « Yala, Yala, beyil sa tool : Si tu pries Dieu, commence par cultiver ton champ ». Et aussi : » Dieu est bon, mais Il ne donne rien à celui qui reste couché ». Un autre proverbe nous dit : « Si tu veux qu’on te mette le canari sur la tête, commence par te le mettre sur le genou ». Donc, Dieu ne nous donne pas toujours ce que nous lui demandons. Mais Il est avec nous : pour réussir notre mariage, pour vivre d’une manière simple, pour garder la santé, pour nous former et pour chercher du travail, et pour toutes les autres choses de notre vie.

En effet cet enfant qui vient de naître s’appelle Emmanuel. Cela veut dire DIEU est avec nous, il est vraiment avec nous dans toute notre vie. Dieu ne nous donne pas des choses, Il se donne lui-même totalement. Comme le disait l’apôtre Jean : « Dieu a tellement aimé le monde, qu’il a donné son propre Fils ». Il ne pouvait rien nous donner de plus beau, ni de plus fort. Jésus vient librement et volontairement à Noël pour partager toute notre vie. Et être avec nous dans tous nos problèmes, toutes nos difficultés et nos maladies. Il a voulu descendre du ciel, mais pas comme un homme adulte. Il est né comme un bébé, parce qu’Il a voulu connaître toute notre vie depuis la naissance. Et même avant la naissance, puisque c’est Lui qui a fait sauter de joie Jean Baptiste dans le ventre de sa mère Elisabeth, quand Il était encore dans le ventre de Marie. Dieu se donne totalement à nous. Jésus qui était juif n’est pas venu, pour sauver seulement les juifs. Il vient sauver tous les hommes d’aujourd’hui, et les hommes de tous les temps, depuis le début jusqu’à la fin du monde. Et c’est pour cela que dès la création, Dieu dit à la femme : « Tu écraseras Satan, le serpent. Mais lui il te mordra au talon ». Car Satan continue de nous attaquer et de nous entraîner vers le mal.

Jésus se donne, mais pas comme un puissant, ni comme un roi. Dans l’épître aux philippiens, Saint Paul nous explique que Jésus la Parole de Dieu était égal à Dieu auprès de son Père, depuis toujours. Mais il n’a pas voulu garder sa dignité et son honneur de Fils de Dieu. Il s’est abaissé, Il s’est fait homme (Phil 2,5-7). C’est cela Noël. Et non seulement il s’est fait homme, mais il s’est fait le plus petit des hommes, le plus faible, un bébé qui a besoin de protection. Il sera tué comme un esclave sur la croix, parce qu’il a voulu aller jusqu’au bout de son amour pour nous sauver totalement, et pour sauver tout le monde. Jésus est vraiment le Fils de Dieu. Il n’a pas voulu être le fils de l’empereur César, ni le fils du roi Hérode, ni le fils du Grand ’Prêtre. Il est le fils d’un petit menuisier dans un village de la brousse, qui est rejeté et méprisé comme le disait Philippe à Nathanaël, en parlant de Jésus : « Qu’est-ce qui peut sortir de bon de Nazareth ! ». Voilà ce que Jésus a choisi d’être : le plus petit, le plus humilié, le plus écrasé. Pour que quand Il se relève à la résurrection, il puisse en même temps relever tous ceux qui sont écrasés et humiliés, tous ceux qui sont rejetés et exploités. C’est cela la fête de Noël : c’est déjà la résurrection des pauvres, des petits, et de tous ceux qui sont traités injustement.

Qu’est-ce que Jésus nous donne ?

Il nous donne le Saint Esprit, l’Esprit de Dieu qui nous permet de vivre dans la Lumière de Dieu lui-même. Il nous fait entrer dans la famille de Dieu, et Il nous donne d’être vraiment ses enfants. Pour vivre comme des enfants de Dieu, bénis et sauvés par le Père. Il nous donne aussi de savoir Le reconnaître dans les autres, grâce à cette lumière du Saint Esprit. Comme on le dit chez nous : « Tout homme est Fils d’Adam ». Nous croyons que tout homme est enfant de Dieu. Quand Jésus reviendra à la fin du monde pour juger le monde entier, Il nous dira : « J’avais faim, j’avais soif, j’étais nu, j’étais prisonnier, j’étais malade, j’étais étranger, tout ce que tu as fait aux plus petits de ces hommes qui sont mes frères, c’est à moi que tu l’as fait » (Mat 25,32-46). C’est Jésus qui le dit Lui-même : le plus petit des hommes. Le plus pauvre, le plus exploité, le plus rejeté, le plus éloigné, c’est le frère de Jésus. C’est vers lui que nous voulons aller. C’est lui que nous venons accueillir à Noël. Car nous ne pouvons pas accueillir Jésus, si nous n’accueillons pas nos frères, Ce que Jésus nous donne à Noël, c’est le Saint-Esprit. Pour Le reconnaître dans les petits, dans les faibles, tous ceux qui sont traités injustement.

Mais est-ce que cet Enfant Jésus n’est pas quand même différent de tous les autres enfants ?

Oui bien sûr il est différent, car il est le Fils de Dieu lui-même. Et encore une fois, il ne vient pas dans la gloire de Dieu, pour nous obliger à croire en Lui et à l’accueillir. Cela, ce sera à la fin du monde. Pour cette fête de Noël, Jésus vient dans la simplicité et dans la pauvreté. Mais il est vraiment le Fils de Dieu. Dans toutes les autres religions, on lève les yeux vers le ciel, pour prier Dieu qu’on ne voit pas. Nous les chrétiens, nous avons une chance extraordinaire, parce que nous avons vu Dieu. Nous entendons sa Parole jusqu’à aujourd’hui dans l’Evangile. Jésus marche avec nous. Il l’a dit : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au Comme le dit un chant célèbre : « c’est Noël chaque jour qu’on accueille un enfant, qu’on aide un pauvre, qu’on salue un étranger, qu’on encourage et qu’on console celui qui pleure. Car Noel, ô mon frère, c’est l’amour ». Nous croyons dans un Dieu qui n’est pas resté au ciel dans la gloire, mais qui s’est fait homme comme nous. Et nous pouvons le rencontrer dans chacun de nos frères. Il s’appelle Jésus. Yéshua en araméen, dans sa langue, cela veut dire Dieu sauve. Il est vraiment le Sauveur.

Ce n’est pas un enfant ordinaire. Quand ses parents sont arrivés à Bethléem, il n’y avait pas de place pour eux à la case de passage. Ils sont partis dans la brousse, dans les champs, et ils sont entrés dans une grotte, un trou dans la terre, là où on faisait rentrer les animaux quand il pleuvait. C’est là qu’il est né. Il ne s’est pas fait connaître aux autorités du pays. Au contraire, le roi Hérode a cherché à le tuer dès qu’il apprend sa naissance. Il s’est fait connaître à des bergers, c’est-à-dire à des gens qui faisaient des petits métiers, des gens qui étaient pauvres. Et des gens qui en plus étaient méprisés. On disait que les bergers c’était des pécheurs, parce que, à cause de leur métier, ils ne pouvaient pas garder toutes les lois de la religion juive. C’est à ces gens-là que Jésus s’est montré. De même, quand Marie et Joseph iront au Temple de Jérusalem offrir leur nouveau-né à Dieu, ils n’auront pas d’argent pour faire un grand sacrifice avec un taureau ou un mouton. Ils offriront simplement deux petites colombes, comme les plus pauvres de la société. Jésus s’est abaissé, il s’est fait totalement humble. Il n’y a pas de beaux habits pour l’habiller, Marie l’enveloppe dans un bout de pagne. Il n’avait même pas de lit, il est né sur la route, hors de chez lui. Marie le met dans une caisse, là où on donne à manger aux animaux. C’est cela le Fils de Dieu qui vient nous sauver, qui vient sauver le monde entier.

Qu’est-ce que Marie nous apprend à travers sa personne ?

Il faudrait toute une émission pour répondre à cette question. Ce que Marie nous enseigne d’abord, c’est la foi et l’espérance. Quand l’ange lui demande si elle veut être la Mère de Dieu, elle ne comprend pas, et elle répond : comment cela va se faire, puisque je ne suis pas mariée ? Mais tout de suite elle ajoute : « que tout m’arrive, comme Dieu le veut. Je suis la servante du Seigneur ». Elle ne sait pas comment cela va se faire, mais elle a confiance en Dieu. Elle se fait petite devant Dieu. Elle est sûre qu’Il sera avec elle. Et puis Marie nous apprend le courage. Marie est au 9ème mois de sa grossesse, le moment d’accoucher est arrivé, et elle doit se déplacer plus de 300 kms, depuis Nazareth jusqu’à Bethléem. A pied ou sur un âne, avec toutes les difficultés du chemin. Mais elle l’accepte dans la paix. Et lorsque les douleurs la prennent et qu’on refuse de l’accueillir à Bethléem, même pas pour au moins accoucher en paix dans un coin, elle ne se révolte pas. Elle prie dans son cœur. Ce que Marie nous enseigne aussi c’est la disponibilité. Elle vient juste d’accoucher, les bergers arrivent. Elle pourrait dire : S’il vous plait, laissez-moi tranquille, je viens d’accoucher. Je voudrais me reposer. Mais non, elle les accueille avec bonté, avec amitié. C’est tout cela que Marie nous enseigne : la foi, l’espérance, l’humilité, le courage, la bonté.

L’Enfant Jésus est né dans une mangeoire, qu’est-ce que cela nous inspire ?

La crèche, c’était seulement une boite ou une caisse, dans laquelle on donnait à manger aux animaux. Ce n’était pas un petit lit, comme on le présente aujourd’hui dans nos églises, entouré d’anges. Jésus est né dans une mangeoire d’animaux. Et c’est à des bergers, des pauvres et des petits, que Dieu a envoyé ses anges, pour leur annoncer cette bonne nouvelle, la nouvelle de la paix : «  Gloire à Dieu au plus haut des cieux. Paix sur la terre aux hommes que Dieu aime. Je vous annonce une bonne nouvelle pour tous les hommes. La paix pour tous ».

Depuis de nombreuses années maintenant, on commence à réfléchir au respect de la création, de la terre que Dieu nous a donnée. Parce que nous sommes en train de casser la terre, de la salir, de l’appauvrir, de l’étouffer, de la brûler et de la polluer de toutes les manières. A la suite de François d’Assise, notre pape François, il y a cinq ans maintenant, a écrit une lettre tellement importante qu’elle a été reconnue dans tous les pays et par tous les gouvernements : « Loué Sois-Tu ! Loué sois-tu Dieu notre Père, pour cette terre que tu nous as donnée ». Cela veut dire que nous devons non seulement prier le Fils de Dieu, mais nous devons aimer nos frères et nos sœurs, les petits frères et les petites sœurs de Jésus Christ. Et nous voyons que souvent les animaux ne sont pas respectés. Non seulement ils sont frappés, mais ils sont utilisés pour notre intérêt, sans amour, en les faisant souffrir. Et en les tuant sans respect et sans pitié. On doit respecter les animaux, puisque Jésus a été couché dans une mangeoire d’animaux. Et respecter les arbres, car c’est sur un arbre que Jésus est mort, cloué sur la croix.

Pouvez-vous nous parler de la belle attitude de Joseph pendant sa vie avec Marie ?

Cela aussi c’est important. Le 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception, notre Pape François a ouvert une année consacrée à Joseph, parce que Joseph a toujours été à côté de Marie. C’est d’abord un homme juste, un homme qui fait la volonté de Dieu jusqu’au bout. C’est quelqu’un qui est disponible à la parole de Dieu. Quand il voit que Marie, cette jeune fille qu’il aime et qu’il respecte est enceinte, bien sûr il ne comprend pas. Il est découragé et déçu. Mais il ne se révolte pas, il n’insulte pas Marie. Il veut la renvoyer en secret. Pourquoi en secret ? Parce qu’il ne veut pas l’accuser d’adultère. S’il l’accuse, Marie sera tuée à coups de cailloux. Il veut la renvoyer en secret pour qu’il préfère que les gens pensent que c’est lui qui l’a enceintée, et que maintenant il l’a renvoyée. Donc il veut prendre la faute sur lui, pour ne pas faire porter la condamnation sur elle. Avec tout cela, il ne sait pas comment s’en sortir, il ne sait pas ce qui va arriver. Mais il met toute sa confiance en Dieu. Et il a raison, car Dieu lui enverra un ange la nuit qui lui dira : « Joseph n’aies pas peur de prendre Marie, car si elle est enceinte, c’est par la force du Saint Esprit ».

Joseph est un mari et un père extraordinaire. C’est pour cela que Dieu l’a mis à côté de Marie. C’est lui qui lui a donné la force dont elle avait besoin, qui a soutenu sa foi, et qui a pris ses responsabilités. Il accompagne Marie tout au long de sa vie. Il amène Jésus au Temple aussitôt après sa naissance, et à nouveau quand il a douze ans. Il Lui apprend à prier, il Lui enseigne les psaumes. Il éduque son fils dans la foi, la vraie foi en Dieu son Père. Le 3 janvier, nous allons fêter la Sainte Famille, cette famille tellement unie, qui a tout vécu ensemble, dans de grandes difficultés et de grandes souffrances, la pauvreté et aussi la persécution. Il est vraiment courageux. Tout de suite après la naissance de Jésus, ils doivent s’enfuir en Egypte, pour que le roi Hérode ne tue pas leur enfant.

Être saint, ce n’est pas faire des choses extraordinaires, dire de belles paroles, faire des miracles, être applaudi par tout le monde. Joseph a vécu dans l’humilité. On ne connaît pas grand-chose de sa vie, on ne sait pas comment il est mort. Mais une chose ce que l’on sait qu’il était un bon citoyen. Quand l’Empereur César demande d’aller se faire recenser et s’inscrire dans leur village d’origine, joseph accepte, bien que Marie sa femme, soit arrivée à l’heure d’accoucher. Parce qu’il respecte les autorités et cela aussi s’est important. On ne peut pas être un bon croyant, et un bon chrétien, si on n’est pas un bon citoyen, pour se mettre au service de ses frères et de ses sœurs, et au service du pays. C’est cela qui permet de construire la société.

Quelle est votre conclusion ?

Méditons ces paroles des anges aux bergers, car c’est à nous qu’elles s’adressent maintenant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux ». Chantons la gloire de Dieu, chantons la gloire de Jésus, remercions le Saint Esprit de tout notre cœur. Nous sommes dans l’année du Saint Esprit, nous sommes dans l’année de Joseph. Cherchons à vivre comme lui si nous sommes des hommes. Aimons comme Marie si nous sommes des femmes. « Gloire à Dieu au plus des cieux, et paix sur la terre aux hommes qui l’aiment ». Dieu nous aime ; Il nous offre sa paix.


Carême - Rameaux - Mardi saint

 

Vous pouvez également consulter les autres pages de la rubrique sur le jeudi saint, le samedi et le jour de Pâques

Quelques idees sorties du partage de la parole de dieu (isaïe 58, 1-12)

Dieu dit, par le prophète Isaïe (n° 6) : « Le jeûne que je préfère, c’est de défaire les chaines injustes, de relever ceux qui sont écrasés, de renvoyer libres ceux qui sont exploités et opprimés, c’est de casser tout ce qui écrase et fait souffrir l’homme… Le jeûne que j’aime, c’est de partager ton pain avec celui qui a faim. Recevoir chez toi le pauvre qui n’a pas de maison. Si tu vois quelqu’un qui est nu, tu lui donnes des habits et tu ne refuses pas d’aider celui qui est ta propre chair » 

Il ne faut pas séparer la vie religieuse et la vie sociale. Prier ne suffit pas. Dieu nous demande de relever celui qui est écrasé et d’aimer l’autre comme soi-même. Relever les autres, c’est cela qui me guérit moi-même. L’autre est ma propre chair. Quand on fait du mal à l’autre, on se fait du mal à soi-même

Aimer, c’est regarder ensemble dans la même direction : partager la lumière de l’Evangile et chercher ensemble le chemin à suivre.

Aider les autres. Ne pas se contenter de les regarder. Ni de prononcer des simples paroles de pitié.

Construire notre vie sur la Parole de Dieu. C’est elle qui nous montre le chemin. Nous n’avons pas besoin d’aller chez les marabouts ou chez les devins. Que faire pour avoir le bonheur ? Aimer Dieu, et Dieu se chargera de nos problèmes. Comme dit le psaume : « Mets tous tes soucis dans le Seigneur ». Par exemple, pour les jeunes qui préparent leurs examens, ça ne sert à rien d’aller chez les charlatans. Faire confiance à Dieu… à condition de travailler sérieusement bien sûr.

Certains chrétiens veulent jeûner comme les musulmans. Ils ne mangent pas de toute la journée. Ils attendent la nuit pour cela. Pour nous les chrétiens, le plus important du carême, ce n’est pas le jeûne. Il faut bien comprendre ce qu’est le jeûne. D’abord quand je jeûne, je me sens en plus faible. Le jeûne c’est pour connaître ses faiblesses, pour chercher à s’améliorer. C’est pour me faire petit devant Dieu et devant mes frères et mes sœurs.

Isaïe dit (n° 5) « Courbez la tête comme un jonc ». Le jeûne c’est pour développer notre humilité. Sans humilité, il y a des choses que l’on ne fera jamais. L’humilité, c’est une force qui vient du cœur et que le jeûne peut libérer en nous. C’est une faiblesse physique qui nous donne la force du cœur.

Le jeûne, c’est un dépouillement spirituel. Il ne suffit pas de se priver de nourriture. Se priver de nourriture, c’est bon parce que nous avons besoin de signes et de choses concrètes. Mais la privation de nourriture c’est le signe que l’on veut se priver des plaisirs mauvais, des mauvaises habitudes, des mauvaises tendances.

Il ne faut pas jeûner seulement avec notre estomac, mais aussi avec nos yeux, notre langue, nos oreilles etc. A quoi ça sert de jeûner si avec ma langue j’attaque les autres, je dis des mensonges et des mauvaises choses ?

Le jeûne c’est pour se dépouiller, pour être meilleur. Le carême c’est le temps des efforts mais ces efforts ne sont valables que si nous le faisons par amour pour Dieu et pour les autres. Quand je jeûne je me prive de nourriture. C’est pour montrer que pour moi Dieu est plus important que la nourriture, que l’argent, les habits, la fête etc.

Finalement le jeune c’est un appel à la conversion : Comme le dit Dieu, dans le prophète Isaïe, « pourquoi je n’accepte pas votre jeûne ? C’est parce que quand vous jeûnez, vous continuer à traiter vos affaires, vous ne pensez pas à moi mais vous pensez à l’argent. Vous exploitez et vous faites souffrir vos travailleurs. Vous jeûnez mais vous continuez à vous disputer, à vous battre et à frapper les autres méchamment du poing ». C’est cela qui est important dans le carême. Le carême c’est un temps de conversion comme nous le dit Jésus dans l’évangile de ce dimanche : « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile ».

Le Carême c’est aussi le temps de la charité. C’est ce que nous rappelle la journée Caritas. Quand je jeûne, je me prive d’un repas, mais ce repas je dois le donner aux pauvres. C’est ce que l’on appelle le jeûne-partage. J’accepte volontairement d’avoir faim, pour sentir dans mon corps ce que les pauvres sentent, pas seulement pendant le carême mais pendant toute l’année, parce qu’ils n’ont pas assez à manger. Quand je sens physiquement leurs souffrances, je trouve le courage de partager avec eux. On a donné l’exemple de quelqu’un qui ne jeûne pas, mais qui donne à manger chaque jour à une famille nécessiteuse de son entourage. Il nous faut un jeûne concret. Prendre des décisions précises et les mettre en pratique. Le jeûne est à vivre tous les jours et la première chose, c’est de faire grandir la justice autour de nous. (voir le verset 6)

Au sujet de l’abstinence, ce qui est important ce n’est pas de se priver obligatoirement de viande, mais c’est l’effort que l’on fait et la privation qu’on accepte volontairement. C’est pourquoi pour certains, il sera plus important de se priver d’alcool, de cigarettes plutôt que de viande. Ou pour les enfants, se priver de gâteaux ou de bonbons. Et là encore, quand ils se privent de bonbons, on leur demande que cet argent avec lequel ils allaient acheter ces bonbons ou ces gâteaux, ils le donnent en offrande pour les pauvres. (action de Carême)

Le jeûne dure 40 jours, comme Jésus qui a jeûné 40 jours au désert, avant de commencer sa vie publique : annoncer l’évangile, guérir les malades et tous ceux qui souffraient, défendre et libérer ceux qui étaient écrasés et rejetés : les lépreux, les prostituées, les publicains, les femmes, les enfants, les étrangers, les samaritains etc. Nous jeûnons 40 jours pour vivre davantage avec Jésus et pour nous préparer nous aussi à faire le travail de Jésus : annoncer l’évangile, aider nos frères et lutter pour la justice.

Les 40 jours du carême nous rappelle aussi les 40 jours que le peuple hébreu a passés dans le désert. Dans le désert, la vie est dure. Il n’y a pas beaucoup à manger, on manque d’eau, on souffre. Mais le plus important des 40 ans du peuple dans le désert, ce ne sont pas ces souffrances, c’est l’Alliance d’amour que Dieu a fait avec son peuple, en lui donnant les dix commandements. L’important du carême c’est donc de garder les commandements et la parole de Dieu, dans l’amour. Comme Dieu l’a dit à Moïse : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toutes tes forces, de tout ton esprit et de toute ton âme, et tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

Le temps du Carême, c’est le temps de la libération du peuple : Dieu a libéré son peuple de l’esclavage d’Egypte et il l’a fait entrer dans la Terre qu’Il leur avait promise. En Egypte, on tuait leurs garçons, on mariait leurs filles de force. Ils étaient soumis aux travaux forcés sans être payés, ils étaient humiliés. Le temps de Carême, c’est le temps où nous cherchons à libérer notre peuple de toutes les formes d’esclavage, et où nous cherchons à construire un pays nouveau, « une terre nouvelle où la justice habitera » (2° Pierre 3,13). Ce temps de carême nous appelle donc à construire notre pays. Le Sénégal en a besoin, spécialement en ce moment des élections, en ce temps de violence et de morts. Isaie nous dit, au nom de Dieu : «  Si tu luttes pour la justice, on reconstruira chez toi les ruines, tu relèveras les fondations des générations passées. On t’appellera celui qui répare les brèches et bouche les trous des murs. Celui qui refait les chemins pour que tout le monde puisse marcher dans la paix et habiter dans un pays de paix ». Pendant ce temps de Carême, Dieu nous appelle à construire notre pays, pas tout seul, mais avec tous les citoyens et citoyennes du Sénégal.

Nous ne devons donc pas seulement changer notre propre vie, ni même changer notre communauté chrétienne. Dieu nous appelle à changer notre pays tout entier. Libérer le peuple du Sénégal, comme Dieu a libéré le peuple hébreu au temps de Moïse.

Le Carême c’est surtout la préparation aux fêtes de Pâques. Nous vivons ces 40 jours avec Jésus, pour nous convertir et pour ressusciter avec Jésus à une vie nouvelle aux fêtes de Pâques. Il faut que nous devenions pendant ce temps de carême, des hommes et des femmes nouveaux. Changer pas seulement notre comportement mais d’abord nos idées (laisser les idées païennes d’autrefois et les idées païennes d’aujourd’hui), et changer notre cœur.

Après avoir médité les conseils d’Isaïe au n° 6, 7 et 10, nous avons rappelé que le Carême est un temps de joie et de bonheur, et non pas un temps de tristesse. Comme le dit Isaïe, verset 9 : « Si tu fais cela, ta lumière éclatera comme la lumière du jour, tes blessures guériront rapidement, ta justice marchera devant toi, la gloire de Dieu te suivra. Quand tu crieras, Dieu te répondra. Quand tu l’appelleras il te dira me voici... Si tu te prives de nourriture pour partager avec celui qui a faim, si tu donnes à manger à celui qui est exploité, alors ta lumière brillera dans la nuit et ta lumière sera pour toi comme le milieu du jour. Dieu te conduira sans cesse, il te donnera à manger en plein désert, il donnera la force à tes os. Tu seras comme un jardin arrosé, comme une source qui jaillit dans le désert et dont les eaux ne s’arrête jamais ». Le carême c’est donc un temps de grâce, de joie et de bonheur, et cette joie nous la partageons avec les autres.

Dimanche des Rameaux – Mat 21, 1-11

NB : Voir aussi dans notre site : http://armel.duteil.free.fr à larubrique : TEMPS LITURGIQUES les commentaires pour les autres jours de la semaine sainte

Jésus et ses disciples, approchant de Jérusalem, arrivèrent en vue de Bethphagé, sur les pentes du mont des Oliviers. Alors Jésus envoya deux disciples en leur disant : « Allez au village qui est en face de vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée et son petit avec elle. Détachez-les et amenez-les moi. Et si l’on vous dit quelque chose, vous répondrez : “Le Seigneur en a besoin”. Et aussitôt on les laissera partir. » Cela est arrivé pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète : Dites à la fille de Sion : Voici ton roi qui vient vers toi, plein de douceur, monté sur une ânesse et un petit âne, le petit d’une bête de somme. Les disciples partirent et firent ce que Jésus leur avait ordonné. Ils amenèrent l’ânesse et son petit, disposèrent sur eux leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus. Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route. Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! » Comme Jésus entrait à Jérusalem, toute la ville fut en proie à l’agitation, et disait : « Qui est cet homme ? » Et les foules répondaient : « C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée. » « Seigneur notre Roi, viens nous sauver »

Cet évangile de l’entrée de Jésus dans Jérusalem nous montre qui est Jésus : Le Fils de David, le Béni de Dieu, « celui qui vient au nom du Seigneur », « le prophète Jésus, de Nazareth ».

Nous pouvons encore ajouter d’autres titres, que nous trouvons dans l’Evangile : « Le Fils du Très Haut, l’Agneau de Dieu, le Fils de l’homme ». Mais surtout, nous nous demandons : qui est Jésus pour moi ? Quel nom je préfère lui donner ? Car Jésus est mon ami. C’est important d’avoir un nom à nous, pour l’appeler avec amitié, et pour lui parler personnellement.

Jésus est le Fils de Dieu, qui vient nous sauver. Celui que le prophète a annoncé, Le Roi du monde. Mais Il n’est pas Roi, comme les autres. Rappelons-nous ce que nous avons dit, le dimanche du Christ-Roi (voir le volume 3). C’est un Roi plein de bonté. Il n’écrase pas les autres. Au contraire, Il vient relever ceux qui sont tombés. Ce n’est pas un chef de guerre. Il n’entre pas à Jérusalem sur un cheval de guerre. Il vient sur un petit âne, plein d’humilité. Comme le dit le prophète Zacharie (9,9) : » Jérusalem, voici que ton Roi vient à toi, plein d’humilité. Assis sur une ânesse, et un petit âne, né pour servir”. Nous nous laissons toucher par cette parole, c’est vraiment ce que Jésus a fait : Il est né pour servir. C’est aussi ce que nous avons à faire.

Jésus a beaucoup d’amis, Il n’a pas de problème pour trouver un âne. Il envoie seulement ses apôtres dire : « Le Seigneur en a besoin ». Si nous sommes bons comme Jésus, dans nos difficultés, nous aurons des amis pour nous aider.

Jésus dit à ses disciples, qu’Il va être tué. Ceux-ci ne Le comprennent pas. Malgré tout, Jésus leur fait confiance. Il les fait participer à sa mission. Par exemple, quand Il leur dit d’aller chercher une ânesse, avec son petit âne. Ou ensuite, pour préparer le repas de la Pâque. Nous aussi, notre cœur est souvent fermé à la Parole de Dieu. Nous ne la comprenons pas. Ou même parfois, nous ne voulons pas la comprendre. Malgré tout, Jésus continue de nous appeler, pour continuer à travailler avec Lui. Aujourd’hui, nous voulons nous réveiller. Pour dire au Seigneur que nous voulons Le suivre, dans toute notre vie. Et travailler avec Lui, pour faire grandir son Royaume parmi nous.

Jésus n’envoie jamais un disciple tout seul. Il les envoie toujours deux par deux, comme Il les a envoyés annoncer l’Evangile (Luc 10, 1). C’est ensemble, dans l’amitié, que nous pouvons faire le travail de Dieu.

Une grande foule acclame Jésus. Ils chantent : » Hosanna », c'est-à-dire « sauve ! ». Et c’est bien ce que Jésus est venu faire. Pour faire honneur à Jésus, les gens mettent leur manteau sur la route, pour qu’Il ne marche pas sur la terre. Ils coupent des branches d’arbres, et ils le mettent sur le chemin. Nous aussi, le dimanche des Rameaux nous coupons des branches d’arbres. Cela veut dire que nous voulons rendre hommage à Jésus dans toute notre vie. Sinon, ça ne sert à rien.

La foule a vu les bonnes choses que Jésus a faites. C’est pour cela qu’ils Le chantent. Et nous, est-ce que nous savons voir les bonnes choses, que Jésus fait dans notre monde d’aujourd’hui ? Est-ce que nous Lui disons merci ?

Est-ce que nous Le faisons connaitre aux autres, comme la foule qui explique aux étrangers : « C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée » (n° 11) ? Pour acclamer Jésus, il y a les disciples, mais aussi la foule. C’est tous ensemble, que nous voulons annoncer la Parole de Dieu, et construire notre ville. Pour le bien de tous. Il s’agit de faire entrer Jésus dans nos quartiers, comme Il est rentré dans la ville de Jérusalem.

Il y a aussi les animaux : l’ânesse et son petit. Et il y a la nature : les branches d’arbres. Cela nous montre que Jésus n’est pas seulement notre Roi, ni même le Roi de tous les hommes. Il est le Roi de l’univers, le Roi du monde entier. Si nous croyons en Jésus, nous devons aussi respecter le monde que Dieu a créé. Respecter les animaux, ne pas les faire souffrir inutilement. Protéger notre terre que trop souvent, nous cassons et salissons. Lutter contre la disparition des forêts et l’avancée du désert, les feux de brousse. Arrêter de tuer tous les animaux et tous les poissons dans la mer, etc. Pour plus de renseignements, voir mon site http://armel.duteil.free.fr. Taper le mot « ecologie » dans le cadre : recherche sur le site, en haut à gauche.

Toute la ville est agitée, parce que Jésus vient remuer la foule. Il lui demande de bouger et d’avancer. Nous les chrétiens, nous sommes souvent trop gentils. Nous voulons être tranquilles, sans problèmes, et sans inquiétude. Nous voulons bien nous entendre avec tout le monde. Mais Jésus est venu mettre les choses à l’envers. Il est venu changer le monde. Il nous demande de changer notre vie, sans avoir peur des réactions, comme Lui-même l’a fait. Qu’est-ce que je fais pour changer vie de famille, mon quartier, là où je travaille, là où je vais avec mes amis ?

La foule acclame Jésus. Mais quelques jours plus tard, poussés par les prêtres, ils diront à Pilate : « Tue-le sur la croix ». Cela arrive souvent. Des gens prient Dieu. Mais dès qu’il y a un problème, et que des gens mauvais viennent les conseiller, ils changent d’idées. Et ils oublient le chemin de Dieu. Nous nous étonnons parfois, que nos amis et nos frères nous abandonnent. Mais nous-mêmes, sommes-nous prêts à suivre Jésus, même dans la souffrance et les difficultés ?

« Merci Seigneur notre Roi, pour tout ce que Tu fais pour nous »

Puis nous accueillons les paroles de cet évangile de la mort de Jésus : Le centurion dit : « Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu ». Nous redisons notre foi en Jésus. Nous lui disons que nous voulons aider nos frères à porter les difficultés de la vie, comme Simon de Cyrène a aidé Jésus à porter sa croix. Nous voulons être près des malades et de tous ceux qui souffrent, comme les femmes étaient au pied de la croix de Jésus. Nous voulons être proches des morts et des familles en deuil, comme Joseph d’Arimathie.

La deuxième lecture de la fête des Rameaux (Philippiens 2, 6-11)

nous dit : « Jésus est Fils de Dieu, depuis toujours. Mais Il n’a pas voulu se jeter sur sa dignité de Fils de Dieu, pour être égal à Dieu. Au contraire, Il a tout laissé. Il s’est fait serviteur. Il est devenu semblable aux autres hommes, et Il a été reconnu comme un homme. Il s’est abaissé encore plus, Il a obéi à Dieu jusqu’à la mort, et la mort des esclaves sur une croix. C’est pourquoi Dieu l’a relevé, Il lui a donné un nom, qui est au-dessus de tous les noms. Quand ils entendent le nom de Jésus, tous les êtres se mettent à genoux, dans le ciel, sur la terre et sous la terre. Et toutes les langues disent que le Seigneur, c’est Jésus Christ, pour la gloire de Dieu son Père ».

Donc Jésus s’est fait entièrement homme, comme nous. Il s’est abaissé. Il a souffert pour sauver les hommes. Il est mort pour sauver les hommes du monde entier, et de tous les temps. C’est pourquoi Dieu l’a ressuscité.

-Ce que Dieu a fait pour Jésus qui s’est fait homme, Il continue à le faire pour chacun des hommes. Surtout dans la vie des petits et des pauvres, et de tous ceux qui souffrent de l’injustice et de la méchanceté des hommes. Tous ceux qui sont exploités et dont on profite, en les faisant travailler pour rien et en devenant riches sur leur dos. Dieu continue à partager la vie des hommes.

C’est pourquoi, chacun d’entre nous, nous voulons suivre l’exemple de Jésus, et donner notre vie pour nos frères et pour nos sœurs. Nous portons nos propres souffrances, mais aussi les souffrances des autres, surtout de ceux qui souffrent injustement. Comme l’a écrit Blaise Pascal : « Jésus continue à souffrir et à mourir jusqu’à la fin du monde. Il ne faut pas dormir pendant ce temps-là ». C’est à nous aujourd’hui, de redonner courage à tous ceux qui sont écrasés.

-Cette lecture nous demande aussi, de laisser le péché. Dieu a créé Adam et Eve à son image, mais ils ont péché. Ils ont voulu devenir comme des dieux, comme le leur a dit Satan (Genèse 3, 5). Et alors, ils sont tombés dans le péché et dans la souffrance. Jésus a fait juste le contraire : Il n’a pas voulu se montrer égal à Dieu, alors qu’Il est vraiment le Fils de Dieu. Il s’est abaissé jusqu’à devenir un homme, jusqu’à la mort, et jusqu’à la mort des esclaves. C’est pour cela que Dieu l’a relevé. Il l’a ressuscité, et Il lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, le nom de Dieu Lui-même. Justement parce qu’Il s’est abaissé et humilié. Pour que tous les hommes se mettent à genoux devant Lui. Et aussi les êtres du ciel : aussi bien les bons anges que les mauvais anges, les génies, les esprits et tous les démons. Et tous les êtres de la terre : Tous les hommes, sans oublier personne. Mais aussi les plantes et les animaux qu’Il a sauvés. Car Il a sauvé toute la création. Et donc aussi tout ce qu’il y a sous la terre : tous nos morts qui sont enterrés, tous nos ancêtres, sans oublier personne. C’est cela le chemin qui nous sauve, nous aussi : laisser le péché et nous abaisser, devant Dieu et devant nos frères.

Voilà les deux choses que cette lecture nous demande :

1) Vivre nos souffrances dans la foi. Et partager la souffrance de nos frères. Tout faire pour les libérer, surtout ceux qui souffrent le plus.

2) Laisser le péché et nous humilier devant Dieu et devant nos frères pour être relevés. Comme disait Jésus : « Je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir. Et pour donner ma vie, pour le plus grand nombre des hommes »

« Merci Seigneur de donner ta vie pour nous sauver »

MARDI SAINT :

Je voudrais vous présenter la célébration de ce soir à la Cathédrale avec Monseigneur Benjamin et tous les prêtres, en ce jour du mardi saint où on va célébrer la messe chrismale. Alors de quoi s’agit-il ? La messe chrismale, vous retrouvez le mot chrême, le saint chrême. Le saint chrême c’est l’huile parfumée avec laquelle on donne l’onction, la consécration, la bénédiction après le baptême. C’est avec le saint chrême également que l’on donne le sacrement de la confirmation et également que l’on l’utilise pour ordonner les prêtres, pour consacrer leurs mains qui vont tenir le Corps et le Sang de Jésus Christ au moment de l’Eucharistie. Donc ce soir, Monseigneur Benjamin va bénir trois huiles : les huiles saintes.

D’abord l’huile des catéchumènes.

Comme son nom l’indique, cette huile sert à marquer les catéchumènes du signe de la croix au moment du baptême, ou dans les étapes du baptême pour les adultes.

D’abord pourquoi de l’huile ? L’huile traditionnellement c’était un médicament. Tout le monde connaît l’histoire du Bon Samaritain. Le Bon Samaritain, quand il trouve le blessé, avant de l’amener à la maison de passage, à l’auberge, pour le faire soigner, tout de suite il lui verse du vin. Le vin c’est de l’alcool, c’était pour lui désinfecter les plaies. Ce n’était pas pour saouler le malade bien sûr, c’était pour le désinfecter. C’était le seul alcool qu’il avait comme médicament.

L’huile c’est la matière du sacrement, comme l’eau pour le baptême, le pain et le vin pour l’Eucharistie. Ce que l’on appelle la matière du sacrement, ce que l’on utilise sur le corps des personnes est le signe de ce qui se passe dans leur cœur. Lorsqu’on va faire le signe de la croix avec cette huile des catéchumènes, ce sera sur leur front mais surtout dans leur cœur, Dieu va les guérir, pas seulement des souffrances physiques et des maladies. Il va guérir leur cœur du mal, du péché et des mauvaises habitudes, tout ce qu’on appelle les vices. Et Il va apaiser leurs souffrances, Il va leur donner le courage de porter leurs souffrances et les difficultés de leur vie dans la foi et l’espérance.

Autrefois chez les Romains, les lutteurs se mettaient de l’huile sur tout le corps. Pourquoi cela ? Parce que lorsque l’adversaire cherchait à l’attraper, ils pouvaient glisser, et l’adversaire ne pouvait pas le saisir, le faire tomber ni le vaincre. Pourquoi on donne l’huile aux catéchumènes ? C’est pour qu’ils échappent à Satan, Satan c’est notre adversaire. Quand nous recevons l’huile sainte, c’est pour que Satan ne puisse pas nous saisir, nous attraper, ni nous faire tomber. Et qu’il ne puisse pas nous emporter. Et pour que nous soyons vainqueurs de Satan.

 

Il y a aussi l’huile des malades,

cette huile avec laquelle on va donner le sacrement des malades. On donne ce sacrement aux malades pour que, si Dieu le veut, ils puissent guérir. Mais surtout pour qu’ils vivent leur maladie dans la foi. Que Satan ne vienne pas les prendre : qu’ils ne retournent pas aux anciennes coutumes, qu’ils ne cherchent pas qui leur a envoyé cette maladie, et qu’ils n’aillent pas accuser les autres. En effet, souvent quand les gens sont malades, ils se demandent : pourquoi je suis malade ? Qui m’a envoyé cette maladie ? Ils vont chez les féticheurs, les devins oules marabouts, et c’est la division dans la famille. Ils ne vivent plus leur maladie dans la foi, avec Jésus Christ. Cette huile, c’est un signe de foi, c’est pour donner les sacrements.

On utilisera aussi cette huile pour bénir et consacrer ceux qui reçoivent le sacrement de confirmation, par lequel nous recevons le Saint Esprit, et nous devenons adultes dans la foi. Et aussi pour ceux qui sont ordonnés prêtres, pour être responsables du peuple de Dieu et célébrer les sacrements, en particulier l’Eucharistie. Voilà ce qui va se passer solennellement devant tous les chrétiens. Donc avec toute l’Eglise. Chaque évêque dans le monde entier, va consacrer ces trois huiles. Cela se fera au cours d’une messe solennelle, d’une Eucharistie, une grande célébration, dans la joie, pour dire merci à Jésus qui nous sauve.

Au cours de cette messe, les prêtres vont promettre de servir l’Eglise le mieux possible. Ils vont aussi promettre obéissance à l’évêque. Car c’est lui qui est responsable du diocèse, c’est lui qui ordonne les prêtres pour que l’Eglise avance. C’est important que l’évêque et les prêtres travaillent ensemble, dans l’unité et la compréhension. Et l’évêque lui-même demandera à ce que l’on prie pour lui. Voilà pour la célébration.

Le matin, l’évêque va se retrouver déjà avec tous ses prêtres. Ils vont parler ensemble des questions importantes du diocèse : comment faire avancer l’Eglise ? Et comment faire avancer le pays et la société sénégalaise, à travers l’engagement des chrétiens. On reparlera du Plan d’Action Pastorale et de ce à quoi l’Eglise s’engage.

Juste une remarque à ce sujet. Souvent on dit que le Jeudi saint, c’est la fête des prêtres. Pour moi, je pense que c’est le mardi saint qui est la fête des prêtres. C’est au cours de cette messe que les prêtres s’engagent. Et c’est important que l’on prie pour eux. Comme c’est important que nous priions pour les catéchumènes et que nous priions pour les malades. Le Jeudi saint n’est pas la fête des prêtres, c’est la fête de l’Eucharistie. Bien sûr ce sont les prêtres qui consacrent l’Eucharistie. Mais c’est notre fête à nous tous, c’est la fête de l’Eucharistie, la fête du service. Jésus avant de transformer le pain et le vin en son Corps et son Sang, Il a lavé les pieds de ses apôtres.

Pour nous, c’est en même temps un engagement à soutenir les catéchumènes dans la foi, et à les accueillir dans l’Eglise. Et donc à avoir des CEB, des mouvements et des associations, des groupes vivants qui les soutiennent et qui les accueillent, pour leur permettre de bien vivre leur foi. Si nous bénissons l’huile des malades, c’est important. C’est pour soutenir les malades, aller les visiter personnellement ou ensemble, et les encourager. Pour les aider matériellement, si on en a les moyens : leur apporter de la nourriture, et leur acheter des médicaments. Mais surtout prier. Pas seulement prier pour eux chez nous. Mais prier avec eux dans leurs maisons. Prier ensemble avec leurs familles. Et aussi les conseiller parce que, souvent, en cas de maladie, on oublie le chemin de Dieu à cause de la souffrance, et de la peur de la mort. On va suivre d’autres chemins, on retourne aux traditions qui ne peuvent pas nous sauver, pas plus qu’elles n’ont pu sauver nos ancêtres.

 

Notre seul sauveur c’est Jésus Christ. Mais parfois nous sommes faibles, notre foi est trop limitée. C’est donc important qu’en ce jour, nous nous rappelions notre responsabilité envers les catéchumènes, et envers les malades. Et que nous les aidions, pas seulement personnellement, mais en communauté, en CEB. Quand quelqu’un est malade dans le quartier, c’est nécessaire, très important et essentiel que la communauté se déplace, qu’elle aille dans sa maison le visiter, l’aider avec la caisse de la communauté, prier avec lui et avec toute sa famille, l’encourager et conseiller ses parents. Souvent nous nous contentons de prier pour les malades dans nos réunions de CEB. Nous avons juste fait le début du travail. Il faut que nous allions chez les malades.

Comme c’est important d’aller ensemble chez les parents prier pour le bébé qui vient de naître, quand il y a une naissance. Pas seulement de prier pour eux dans nos églises ou dans nos réunions. C’est important aussi d’aller prier pour les fiancés qui n’ont pas encore fait le mariage à l’église, mais qui ont déjà célébré le mariage traditionnel, qui est la première étape. Pour célébrer des fiançailles chrétiennes : prier pour eux, les conseiller, les encourager.

Trop souvent nous allons aux enterrements, mais nous n’avons pas été prier chez eux quand ils étaient malades. Nous attendons le baptême pour prier pour les bébés, mais nous ne célébrons pas les naissances en chrétien. Nous les célébrons selon nos traditions, chacun selon notre ethnie. C’est bon. Mais pourquoi ne pas annoncer la Parole de Dieu, pourquoi ne pas prier ce jour-là, à partir de nos coutumes, nos traditions. C’est ce qu’on appelle l’inculturation. Et si nous invitons nos amis, pourquoi ne pas inviter la famille chrétienne du quartier, la CEB ?

Aujourd’hui nous allons bénir aussi le Saint Chrême avec lequel on bénira les nouveaux baptisés, on donnera la confirmation, et on consacrera les prêtres. C’est donc important que nous priions pour les prêtres. Pas seulement prier pour eux mais nous engager à les soutenir, et à travailler ensemble pour faire grandir le Royaume de Dieu. Nous ne sommes pas au service des prêtres, nous sommes au service de Jésus Christ. C’est ensemble, prêtres et fidèles, que nous devons travailler, en étant bénis. Chacun avec son charisme, son travail, sa responsabilité, les qualités que Dieu lui a données. Comme le dit Saint Paul, nous sommes les membres du même corps, chaque membre a son travail, chaque membre est différent et nous devons travailler ensemble (1° Cor 12). Que ce jour nous aide à mieux soutenir nos prêtres. Et les soutenir aussi au niveau de l’amitié. Ce sont des hommes. Ils ne se sont pas mariés, ils n’ont pas de femmes, ils n’ont pas d’enfants, ils ont besoin d’amitié. Ils ont besoin de soutien. C’est cela notre rôle, nous sommes de la même famille. A ce moment-là ils seront heureux, ils auront la paix, ils seront fidèles et nous pourront travailler tous ensemble dans la joie. Aidons nos prêtres !

Belle semaine sainte à vous tous. Nous commençons aujourd’hui par le mardi saint. Nous continuerons jeudi, vendredi, dimanche. Tout cela c’est notre travail et notre responsabilité. Merci !

 


Comment vivre l’Avent ?

Avent, cela veut dire venue : la venue de Jésus dans notre monde. Dans ce temps de l’Avent, nous prions sans cesse « le Dieu qui est, qui était et qui vient ». Jésus est venu à Noël, nous allons le fêter le 25 décembre dans la joie. Il reviendra à la fin du monde. Et Jésus nous dit : « Veillez et priez car vous ne savez ni le jour ni l’heure ». Mais Jésus vient aussi chaque jour dans notre vie. Jésus nous dit « Relevez-vous, redressez la tête car votre délivrance est proche ».

Mais comment Jésus vient-il dans notre vie ?

1 Il vient chez chacun de nous, personnellement.

Nous rencontrons Jésus dans l’Eucharistie. Pas seulement en pensée, mais réellement avec son corps et son sang, son corps ressuscité. Nous le recevons dans la joie, pas seulement chez nous dans notre maison, mais en nous : dans notre propre cœur, et dans notre propre corps. Nous le rencontrons aussi dans les autres sacrements. Dans chaque sacrement, Jésus vient à nous. C’est pourquoi, par exemple, nous nous confesserons avant Noel. Pour nous réconcilier avec Dieu, mais aussi avec nos frères.

Nous rencontrons Jésus aussi dans la prière. Jésus vient à nous pour nous éclairer, nous donner sa force, et nous aider à vivre comme de vrais enfants de Dieu. Il nous apporte l’espérance, la paix et le courage. Et nous lui disons merci.

Nous écoutons aussi Jésus dans sa Parole. A chaque fois que nous lisons la Parole de Dieu, c’est vraiment Jésus qui nous parle. Nous l’écoutons avec respect et avec joie. Et nous mettons sa Parole en pratique, aussi sérieusement que possible.

2.Ensemble, avec nos frères chrétiens

Nous ne prions pas seulement tout seul. Nous prions aussi, avec nos frères et nos sœurs. Nous écoutons la parole de Dieu ensemble. Nous la partageons entre nous, pour ensuite mieux la faire connaître aux autres. Par exemple dans nos réunions de Communautés chrétiennes. Et c’est ensemble que nous célébrons l’Eucharistie. Parce que c’est ensemble, en nous soutenant les uns les autres, que nous accueillons Jésus, qui revient à nous en ce mois de décembre.

3.Nous accueillons le Royaume de Dieu

Jésus dit sans cesse : « le Royaume de Dieu n’est pas loin, le Royaume de Dieu s’est approché de vous, le Royaume de Dieu est déjà parmi vous".

Nous nous rappelons ce que l’Evangile nous dit sur le Royaume de Dieu. Le Royaume de Dieu est comme une petite graine de moutarde. Elle est toute petite. Et pourtant elle devient un grand arbre, dans lequel les oiseaux peuvent venir faire leur nid. Nous les chrétiens nous sommes tout petits, nous sommes une minorité. Mais le Seigneur vient. Il est avec nous. Nous ne nous replions pas sur nous-mêmes, sur nos paroisses et nos associations. Au contraire, nous étendons nos branches vers les autres, pour qu’ils puissent venir se reposer et bâtir leurs vies. Comme les oiseaux viennent construire leurs nids dans les branches.

 

Nous sommes le levain dans la pâte. Nous ne pouvons pas rester entre nous-mêmes, en ce temps de l’Avent. Nous allons visiter nos frères, nous accueillons les étrangers, nous rencontrons les chefs de quartiers, travaillons comme Jésus nous le demande dans les Béatitudes (Mat 5,3-11) : pour les pauvres, pour ceux qui pleurent, pour ceux qui ont faim, pour ceux qui sont victimes de l’injustice. Nous travaillons pour construire le Royaume de Dieu. Un Royaume qui vient, un Royaume d’amour et de vérité, un Royaume de justice et de paix, de grâce et de pardon, comme nous le dit la préface du Christ Roi.

 

Pour cela, il nous faut apprendre à lire les signes des temps. Jésus nous dit « en regardant le figuier, vous savez que l’hivernage arrive. Mais vous ne savez pas reconnaître les signes, que Dieu vous envoie. Vous regardez le ciel : le ciel est rouge, vous dites il fera beau demain ! Mais vous ne savez pas voir Dieu, qui vient créer une terre nouvelle » (Mat 24,32). Ce temps de l’Avent, c’est le temps de l’attente du Seigneur. C’est le temps du désir et de l’amour du Seigneur. C’est aussi le temps de l’espérance. Nous cherchons à reconnaître les signes de la présence de Dieu, dans le monde. Nous cherchons à voir Jésus, dans chacun de nos frères et de nos sœurs. C’est cela qui nous aide à les respecter, et à respecter les droits de l’homme. C’est cela qui aide aussi à les aimer, de tout notre cœur.

Nous cherchons aussi à reconnaître Jésus, dans notre société. Notre société est en train d’avancer. On lutte contre les détournements d’argent, contre la délinquance, contre le manque de sérieux au travail. Tout cela c’est grâce à Dieu : c’est Dieu qui travaille dans le monde. Que ce temps de l’Avent nous aide à reconnaître les signes de Dieu, qui agit dans notre pays. Et que nous sachions nous aider les uns les autres, à voir Dieu et à le reconnaître. Saint Pierre nous dit « nous attendons des cieux nouveaux, mais aussi une terre nouvelle, où la justice habitera » (2ème Pierre 3,13)

Bon temps de l’Avent à tous, et avec tous !


Méditation sur le Saint Esprit

 

Jean 16, 12-14 – L’Esprit nous donne l’intelligence.

Avant de mourir, Jésus dit à ses apôtres : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître ».

Jésus dit à ses apôtres « L’Esprit vous conduira ». Cela nous montre que nous ne recevons pas l’Esprit de Dieu d’un seul coup, en une seule fois, mais peu à peu chaque jour, si nous ouvrons notre cœur et notre esprit à l’Esprit Saint. Il nous guide tout au long de notre vie. Il s’agit de vivre de sa parole de plus en plus, de nous laisser conduire, de nous laisser transformer par Lui. Comme l’Esprit Saint transforme le pain et le vin dans le Corps et le Sang de Jésus Christ, au moment de l’Eucharistie.

Jésus continue : « Ce que je vous ai dit, Il vous le fera connaître ». Il ne s’agit pas pour cela d’attendre des révélations extraordinaires. Il y a des gens qui, sans arrêt, attendent des rêves, des bénédictions, des miracles, des choses extraordinaires dans la vie. Ou qui cherchent à interpréter d’une façon extraordinaire ce qu’ils vivent dans la simplicité de tous les jours. L’Esprit nous fait connaître ce que Jésus a dit.

Jésus a parlé pour toujours. L’épître aux hébreux nous dit que Dieu a parlé définitivement en son Fils Jésus Christ. Nous n’avons pas à attendre de nouvelles paroles, de nouvelles révélations. Jésus nous dit que l’Esprit nous rappellera ce que Lui-même a enseigné. Ce dont il s’agit, c’est donc de relire l’Evangile, d’écouter à nouveau les paroles de Jésus, de les méditer dans notre cœur. Et de demander à l’Esprit Saint de nous éclairer, pour voir ce qu’elles veulent nous dire aujourd’hui. Comme le disait Jésus «Le sage dans le Royaume de Dieu, c’est celui qui sait tirer du trésor de la Parole de Dieu, de l’ancien et du nouveau ». Cela veut dire qu’il nous faut apprendre à écouter le Saint Esprit dans notre cœur, il faut apprendre aussi à lire les signes des temps, comme nous l’a demandé le Concile Vatican II. Et comme le disait Jésus lui-même : « Quand vous voyez que le ciel est noir, vous savez qu’il va pleuvoir. Quand vous voyez qu’il fait chaud, vous savez qu’il va y avoir un vent de sable. Vous savez lire les signes de la nature. Mais vous ne savez pas comprendre lire les signes des temps » (comprendre ce que Dieu nous dit dans la vie du monde).

C’est l’Esprit Saint qui nous fait voir l’invisible. Comme le dit l’épître aux hébreux (11,27) en parlant de la foi d’Abraham. Il s’agit de voir le sens des choses, au-delà des apparences : voir profondément ce qui se passe dans notre vie personnelle, dans notre quartier ou dans notre société. Voir à quoi Dieu nous appelle, dans les choses simples de la vie de chaque jour. Si je vois un étranger qui arrive dans mon quartier, l’Esprit me demande : comment vas-tu l’accueillir ? Si je vois quelqu’un qui pleure, l’Esprit me demande dans mon cœur : comment peux-tu le consoler ? Si j’entends dire que quelqu’un est malade, l’Esprit Saint me demande : est-ce que tu vas aller le voir ? Mais cela suppose que je sache écouter cette Parole de Dieu dans mon cœur.

L’Esprit Saint est un esprit d’intelligence. Mais là aussi il s’agit de bien comprendre les choses. Des élèves au moment des examens viennent demander des bénédictions, pour que l’Esprit Saint les aide à bien répondre, et à avoir leur examen. Ce n’est pas de cette intelligence-là qu’il s’agit. Si tu veux réussir ton examen, tu travailles sérieusement et tu te prépares le mieux possible. Pas tout seul, mais avec les autres. L’intelligence de l’Esprit Saint, c’est ce qui permet de comprendre ce qui se passe dans le monde, de voir à quoi Dieu nous appelle, de savoir quel chemin nous devons suivre. C’est un esprit d’intelligence, qui nous rend sage dans toute notre vie. Et qui nous permet de faire entrer nos frères et sœurs dans la Sagesse de Dieu.

Pour continuer notre méditation, nous pouvons penser à ce chant : « l’Esprit de Dieu repose sur moi », ce chant qui reprend les paroles de Jésus à Nazareth (Luc 4,16-21). C’est l’Esprit de Dieu qui nous apprend, comme Jésus, à annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres, à défendre ceux qui sont humiliés et opprimés, relever ceux qui sont écrasés, annoncer une année de grâce de la part du Seigneur. Avec le Saint Esprit nous pouvons faire cela, chacun là où il vit, et tous ensemble. Nous pouvons aussi chanter d’autres chants comme, par exemple : Esprit de Dieu, Souffle de vie ; Esprit de Pentecôte, Souffle de Dieu ; Esprit, Toi qui guide les hommes, etc. Et également les chants sur l’Esprit Saint dans nos différentes langues.

Galates 5, 4-7 – L’Esprit nous rend libres :

« Vous, frères, vous avez été appelés à la liberté. Mais que cette liberté ne soit pas un prétexte pour votre égoïsme ; au contraire, mettez-vous, par amour, au service les uns des autres. Car toute la Loi est accomplie dans l’unique parole que voici : Tu aimeras ton prochain comme toi-même… Je vous le dis : marchez sous la conduite de l’Esprit Saint, et vous ne risquerez pas de satisfaire les désirs de la chair. Car les tendances de la chair s’opposent à l’Esprit, et les tendances de l’Esprit s’opposent à la chair…Voici le fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi… Puisque l’Esprit nous fait vivre, marchons sous la conduite de l’Esprit. Ne cherchons pas la vaine gloire ; entre nous, pas de provocation, pas d’envie les uns à l’égard des autres ».

Dans la première Alliance, (l’Ancien Testament) que Dieu a fait avec Moïse, c’était déjà une alliance d’amour : « Tu aimeras Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit, de toutes tes forces. Et tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Mais cette alliance était basée essentiellement sur la loi et les dix commandements. Jésus est venu nous libérer du poids de la loi, et nous faire vivre dans son amour, un amour libre, désintéressé et gratuit. Dans cette même lettre aux Galates (5, 13), Paul explique : « Vous avez été appelé à la liberté. Mais que cette liberté ne soit pas une raison pour ne penser qu’à vous-même, ou pour faire n’importe quoi. Ou pour vivre d’une façon égoïste. Au contraire, mettez-vous par amour au service des uns des autres.

C’est l’histoire du jeune homme riche que nous connaissons bien. Quand Jésus lui dit : « Si tu veux avoir la Vie Eternelle, garde les commandements de Dieu ». Cet homme répond : mais je garde ces commandements depuis ma jeunesse, Jésus lui dit : « Si tu veux être parfait, vends ce que tu as, donne-le aux pauvres et suis-moi ». C’est cela la nouvelle Alliance, que Paul explique dans ce texte. Il ne s’agit pas seulement de garder les commandements de Dieu. Comme le disent certains chrétiens : « je n’ai pas tué, je n’ai pas volé, je suis un bon chrétien ». Il s’agit d’aimer, d’aimer Dieu de tout notre cœur comme le demandait la première Alliance, mais aussi d’aimer notre prochain comme nous-même. Aimer en priorité les pauvres, les petits, ceux qui souffrent, ceux qui sont exploités. Mais le plus important, dans la nouvelle Alliance et la vie chrétienne, c’est de suivre Jésus et de vivre avec Lui. C’est cela que l’Esprit Saint nous permet de vivre. C’est pourquoi, avant de faire une chose, nous interrogeons l’Esprit Saint : « Esprit de Jésus, montre-moi ce que je dois faire. Explique nous : si Jésus était là, qu’est-ce qu’Il ferait, pour également le faire nous-même ». Cette nouvelle Alliance, nous avons à la vivre tous ensemble, en Eglise. Mais nous avons aussi à la vivre personnellement, chacun selon les qualités que Dieu nous a données.

La nouvelle Alliance, c’est de pouvoir dire à Dieu notre Père : » ABBA, Papa ». En effet il y a encore trop d’hommes, même des chrétiens, qui continuent de penser que Dieu est un grand chef, qu’Il est loin de nous au ciel, ou même pire, qu’Il nous surveille pour voir les mauvaises choses que nous faisons, pour nous punir et pour nous envoyer en enfer. Ce n’est pas cela le Dieu de Jésus Christ. Avec Jésus nous pouvons dire à Dieu pas seulement Père, mais Papa (Abba) : avoir une relation pleine de confiance et d’amour avec Lui, nous qui sommes les petits frères de Jésus, et grâce à Jésus les enfants de Dieu. Alors, nous pouvons prier la prière qu’Il nous a enseignée : « Notre Père ». Nous respectons les musulmans, qui sont autour de nous, et qui viennent de terminer ce temps de Ramadan, un tems de jeûne et de conversion. Nous admirons leur foi en Dieu, eux qui disent avec force : « Dieu est Dieu, il n’y a pas d’autre dieu que Dieu ». Et nous sommes bien d’accord avec eux pour cela. Mais par ailleurs, dans l’islam on nous dit que l’homme est l’esclave de Dieu. Paul nous dit que nous ne sommes plus esclaves, nous sommes les enfants de Dieu lui-même. C’est cela la base de notre foi. Dieu est notre Père, un Père miséricordieux et un Père qui nous aime. Car l’Esprit nous rend libres : il nous libère de la peur pour que nous vivions dans la paix. Il nous demande de prendre nos responsabilités librement, pas parce que nous sommes forcés. Pas parce que nous avons peur de l’enfer, du malheur et d’autres punitions.

Saint Paul continue dans l’épître aux Galates 5, 22 : « Voici ce que produit l’Esprit dans nos cœurs : l’Amour, la Joie, la Paix, la Patience, la Bonté, la Bienveillance, la Foi, l’Humilité, la Maîtrise de soi. Face à tout cela, il n’y a plus de loi qui tienne. Ceux qui appartiennent au Christ-Jésus ont crucifié en eux la chair, avec ses passions et ses tendances. Puisque l’Esprit nous fait vivre, laissons-nous conduire par le Saint Esprit ». Ces paroles sont claires, et elles nous permettent de voir clair dans notre vie. Par exemple au sujet des rêves. Des gens font des rêves et se demandent qu’est-ce que cela veut dire ? Ils cherchent à savoir d’où viennent ces rêves. D’abord, il ne faut pas donner trop d’importance aux rêves. Souvent c’est notre esprit qui travaille la nuit, à partir de ce que nous avons vécu dans la journée. Ou à travers des choses qui nous inquiètent, ou qui nous touchent profondément au fond du cœur (l’inconscient). Comment savoir si ces rêves viennent de Dieu ? Saint Paul vient de nous répondre : si je fais un rêve qui me donne la paix, qui me rend meilleur, qui m’appelle à faire des bonnes choses, et qui me pousse à aimer ceux qui m’entourent, ce rêve est un fruit de l’Esprit. Il vient de Dieu. Si au contraire ce rêve m’enlève la paix, qu’il me pousse à avoir peur, à accuser mes frères ou à faire le mal, ce rêve ne vient pas de Dieu, il vient de Satan. Je le rejette, je n’en tiens pas compte. Et je demande à l’Esprit de m’éclairer sur ce que je dois faire et de me donner la paix dans le cœur.

Jean 20, 19-22 – La force, le courage et la paix que l’Esprit nous donne

« Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint ».

C’est l’Evangile du dimanche de la Pentecôte. Jésus donne à ses apôtres la paix, Il le redit plusieurs fois. Il leur donne le courage, eux qui avaient peur. Pour sortir dehors le jour de la Pentecôte et annoncer l’Evangile clairement devant la foule, composée d’hommes de toutes langues. L’Esprit Saint nous donne nous aussi la paix, Il nous donne la joie, Il nous donne le courage de faire connaître Jésus autour de nous.

Mais Il ne fait pas le travail à notre place. L’Esprit Saint ne va pas nous donner le bonheur, la chance, la paix, ni du travail, l’argent, la santé, un mariage réussi ou d’autres choses, sans participation de notre part. Comme trop souvent nous avons tendance de le demander dans nos prières. L’Esprit agit en nous dans notre cœur, et donc il agit par nous, dans ce que nous faisons nous-mêmes. Comme le disait un saint : « prier comme si tout dépendait de Dieu, mais agir comme si tout dépendait de nous-mêmes ». C’est ensemble, l’Esprit Saint et nous-mêmes, que nous agissons. Comme le disait les apôtres à la fin du premier Concile de Jérusalem : » l’Esprit et nous-mêmes avons décidé » : ils ont réfléchi ensemble, ils vont agir ensemble dans la force de l’Esprit.

Le jour de la Pentecôte, l’Esprit Saint a voulu marquer un grand coup. Il y avait une foule énorme, et beaucoup de bruit. Pour se faire voir et entendre, l’Esprit est venu sous la forme d’un grand vent et de feu. Mais si nous voulons accueillir l’Esprit, il ne s’agit pas d’attendre à nouveau beaucoup de bruit, une tempête, ou une chose extraordinaire. L’Esprit de Dieu vient dans la paix, dans le calme et le silence. Et Il nous fait vivre dans sa paix. Rappelons-nous l’histoire du prophète Elie dans le premier Livre des Rois : »Il allait à la rencontre de Dieu dans le désert de l’Horeb. Un grand vent arrive, mais on nous dit : Dieu n’était pas dans le vent. Un feu arrive et on nous dit : mais Dieu n’était pas dans le feu. Un ouragan arrive, mais Dieu n’était pas dans l’ouragan. Enfin arrive une brise légère. Et Dieu était dans cette brise ». L’Esprit Saint, l’Esprit de Jésus, est un esprit de douceur, un esprit de tendresse, un esprit de miséricorde. Si nous voulons accueillir le Saint Esprit, il s’agit de l’accueillir dans la paix et le silence. Et pour cela, chaque jour, prendre au moins cinq minutes, laisser les autres activités, fermer la radio, la télévision et le téléphone portable, arrêter aussi les pensées et les autres soucis dans notre tête, et écouter et prier. Non pas réciter des prières, mais rester en silence devant Dieu. A ce moment-là l’Esprit Saint nous parlera dans notre cœur, Il nous donnera de bonnes pensées, Il nous montrera le chemin à suivre.

Si nous faisons cela chaque jour, nous serons dans un esprit de prière tout au long de notre journée. Nous aurons créé en nous une habitude de silence et d’écoute. Nous pourrons alors écouter l’Esprit Saint qui nous parlera dans tout ce que nous faisons, même si nous sommes sur la route à pied ou en car rapide, que nous sommes à l’école ou au bureau, que nous allions au marché ou à une fête : nous chercherons en tout lieu et en toutes circonstances, à tout moment, à écouter le Saint Esprit dans notre cœur. Et Il nous parlera. C’est ce que le Père Libermann appelait l’union pratique. Créer en nous un esprit d’écoute et de prière silencieuse, pour être unis pratiquement au Saint Esprit tout au long de notre vie. Comme on nous le dit pour Marie : quand elle a présenté son enfant au temple à Jérusalem : « elle gardait toutes les paroles de Siméon dans son cœur ». Et c’est parce que Marie écoutait ainsi la Parole de Dieu dans son cœur, qu’elle a pu faire ce que Dieu lui demandait, que l’Esprit est venu sur elle, et qu’elle est devenue enceinte du Sauveur. C’est à cela que Dieu nous appelle aujourd’hui.


Samedi Saint-Pâques

Pâques

Joyeuses fêtes de Pâques à toi, à ta famille, ta communauté, et tous ceux que tu aimes. Que la lumière de Pâques éclaire notre vie et nous aide à réaliser nos rêves. Pour une vie nouvelle, et un monde nouveau à construire ensemble, dans la lumière du Christ Ressuscité".
 J'ai une pensée amicale pour chacune et chacun de vous, avec qui nous partageons joies, soucis et peines. Je vous souhaite des Fêtes de Pâques aussi sereines et paisibles que possible
Que ceux d'entre vous qui sont dans les épreuves puissent trouver courage, paix, réconfort et espérance.
Avec toute mon amitié et ma prière fraternelle

C’est l’évenement le plus important de toute l’histoire du monde.

Que nous dit l’Evangile ? Qu’est-ce que cela nous enseigne ? Comment le vivre ?

Samedi saint – (Luc 24,1-12) : Nuit de Pâques

Le premier jour de la semaine, à la pointe de l’aurore, les femmes se rendirent au tombeau, portant les aromates qu’elles avaient préparés. Elles trouvèrent la pierre roulée sur le côté du tombeau. Elles entrèrent, mais ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. Alors qu’elles étaient désemparées, voici que deux hommes se tinrent devant elles en habit éblouissant. Saisies de crainte, elles gardaient leur visage incliné vers le sol. Ils leur dirent : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas ici, il est ressuscité. Rappelez-vous ce qu’il vous a dit quand il était encore en Galilée : “Il faut que le Fils de l’homme soit livré aux mains des pécheurs, qu’il soit crucifié et que, le troisième jour, il ressuscite.” » Alors elles se rappelèrent les paroles qu’il avait dites. Revenues du tombeau, elles rapportèrent tout cela aux Onze et à tous les autres. C’étaient Marie Madeleine, Jeanne, et Marie mère de Jacques ; les autres femmes qui les accompagnaient disaient la même chose aux Apôtres. Mais ces propos leur semblèrent délirants, et ils ne les croyaient pas. Alors Pierre se leva et courut au tombeau ; mais en se penchant, il vit les linges, et eux seuls. Il s’en retourna chez lui, tout étonné de ce qui était arrivé.

Les femmes parties au tombeau n’ont pas vu Jésus, mais elles ont cru à la parole de l’ange (5). Et nous, croyons-nous que Jésus est vraiment ressuscité ? Qu’est-ce que cela change dans notre vie ?

Nous aussi, est-ce que trop souvent, nous ne cherchons pas Celui qui est vivant parmi les morts ? Quels sont les signes de la résurrection de Jésus et de la vie de Dieu, dans notre monde d’aujourd’hui ?

Les femmes vont raconter ce qu’elles ont vu, aux disciples et à tous les autres. Nous ne pouvons pas garder la parole de Dieu, pour nous tout seuls. Nous devons partager la vie de Jésus, avec nos frères et nos sœurs.

Qu’est-ce que la résurrection de Jésus nous enseigne ?

1-La résurrection de Jésus nous montre, que Jésus est plus fort que la mort. On l’a tué, mais Il est redevenu vivant. D’abord, cela nous montre qu’il y a une vie après la mort. Et que la mort n’est pas la fin de tout. Si nous croyons qu’il y a une vie après la mort, nous vivons d’une manière digne dès aujourd’hui, pour pouvoir vivre avec Jésus ressuscité après notre mort.

Mais la résurrection de Jésus nous montre surtout, que la vie de Dieu est déjà présente dans le monde. Jésus n’a pas attendu la fin du monde, pour revenir. Il est ressuscité au bout de trois jours. Jésus est vraiment vivant, dans le monde aujourd’hui. Jésus nous donne la vraie vie, déjà aujourd’hui. Jésus quand Il ressuscite, Il est rempli de la lumière et de la gloire de Dieu. Il veut que nous aussi, nous soyons remplis de la lumière de Dieu, dès maintenant. Jésus n’est plus comme avant, on ne peut plus le saisir, il n’a plus besoin de manger, Il apparaît d’un seul coup au milieu de ses apôtres. Parce qu’Il vit une vie nouvelle. C’est possible pour nous aussi, de vivre une vie nouvelle. Et de devenir des femmes et des hommes nouveaux, qui vivent dans la lumière de Dieu, dans la joie de l’Evangile, dans la force de l’amour de Jésus, et dans l’espérance du Saint Esprit. C’est pour cela que, dès que Jésus est mort, des morts sont ressuscités, et ils sont apparus dans la ville de Jérusalem. La vie de Dieu, la vie éternelle est déjà présente dans notre monde.

Si nous sommes des hommes nouveaux, nous construisons une société nouvelle. Comme le dit Saint Pierre dans sa 2ème Lettre (3, 13) « Nous attendons des cieux nouveaux, et une terre nouvelle, où la justice habitera ». Le Seigneur nous appelle à construire une terre nouvelle, en commençant une vie nouvelle, ensemble avec ceux qui nous entourent. Quelle que soit leur langue ou leur religion.

2-La résurrection de Jésus nous montre que le bien est plus fort que le mal. Les hommes mauvais et méchants ont tué Jésus. Pourtant, Jésus n’avait fait que de bonnes choses. Comme l’a dit le centurion, au moment de la mort de Jésus sur la croix : « vraiment cet homme-là était un juste » (Luc 23,47). Jésus a passé toute sa vie à faire le bien. Il n’a fait aucun mal. Il a guéri les malades et libéré les gens. Mais les pharisiens ont refusé d’écouter sa Parole. Et de changer leurs idées sur Dieu et la religion. Ils ont rejeté son exemple et son amour, parce qu’ils ne voulaient pas changer de vie. Ils l’ont tué, parce qu’ils étaient jaloux et méchants. Mais Dieu ne peut pas accepter que l’on tue ainsi un juste, qui n’a fait aucun mal. Dieu veut que le bien soit plus fort que le mal. C’est pour cela qu’Il a ressuscité Jésus. Notre vie est difficile, nous souffrons, nous avons de la peine à changer notre société pour bâtir une société nouvelle. Mais nous croyons, que le bien sera plus fort que le mal. Nous sommes sûrs que l’amour sera plus fort que la haine, et que la bonté sera plus forte que la méchanceté. Parce que Jésus, tué par les méchants, a été ressuscité par Dieu son Père. Et Dieu son Père est avec nous.

3-Jésus ne sauve pas seulement ceux qui sont nés après Lui, Il est descendu aux enfers au séjour des morts, comme on le dit dans le « Je crois en Dieu ». Et Il est remonté avec eux au ciel, auprès de son Père. Il a sauvé tous nos ancêtres et tous les hommes qui ont écouté la voix de Dieu dans leur cœur, même sans Le connaître. Nos ancêtres ne sont plus sous la terre, ils sont au ciel auprès de Dieu. C’est pour cela que nous n’avons plus besoin de faire des sacrifices au carrefour des chemins, au bord des rivières et dans la forêt, pour que nos morts continuent à vivre. Ils sont vivants pour toujours avec Jésus, auprès de Dieu. C’est le sacrifice de Jésus qui les a sauvés. Et le seul sacrifice dont ils ont besoin maintenant c’est le sacrifice de la Messe, l’Eucharistie, où nous revivons justement le sacrifice de Jésus.

4-Par sa résurrection, Jésus nous montre qu’Il est vraiment le Fils de Dieu. Il est le Sauveur du monde entier. Il nous sauve du péché, Il purifie nos cœurs. Il ne nous sauve pas seulement du péché, Il nous sauve de tout mal, et des choses qui ne vont pas dans notre monde. Il ne vient pas changer seulement notre vie, mais le monde entier. Pas seulement la société, mais même l’univers : la création toute entière, tout ce qui nous entoure, la terre, le ciel et l’eau, avec toutes les plantes et les animaux. Dieu veut vraiment un monde nouveau, partout, toujours et dans toutes ses dimensions. C’est pour cela que nous devons protéger notre terre. Et la sauver de la pollution, des fumées de nos usines et de nos voitures qui réchauffent la terre, et de toutes les saletés. La sauver du désert qui avance, de la sécheresse et des feux de brousse. Arrêter de tuer les animaux et les poissons, même les petits qui n’ont pas eu le temps de grandir.

5-Jésus a vaincu Satan, Il est ressuscité. Sa résurrection nous montre qu’Il est plus fort que tous les démons, les diables, les génies, les esprits mauvais, les revenants, les satans de toutes sortes qu’il y a dans le monde. Jésus est plus fort, que tous les hommes qui veulent nous faire du mal, de ceux qui nous maraboutent et veulent nous envouter. Il est plus fort que les sorciers. C’est pour cela que nous n’avons plus peur. Et que nous vivons dans la confiance, même si les gens sont contre nous. Et qu’ils vont voit des féticheurs et des charlatans, pour faire descendre le malheur sur nous par leurs sacrifices, C’est pour cela que nous laissons toutes les affaires de maraboutage, d’accusations, de fétiches, de magie et de sorcellerie.

« Merci Seigneur, de nous ressusciter à une vie nouvelle »

Les anges disent aux femmes : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts, celui qui est vivant ?». Les pharisiens ont préféré voir Jésus mort que vivant, parce qu’ils ne voulaient pas croire en Lui et changer leur vie. Et nous, sommes-nous prêts à suivre Jésus et à vivre comme Lui ?

Est-ce que souvent les anges ne veulent pas nous poser la même question : Pourquoi au lieu de chercher la vie de Jésus, nous cherchons des choses mortes, qui ne peuvent pas nous rendre heureux, ni nous faire vivre en vérité : des choses sans importance comme par exemple être le meilleur, le chef ou le premier en classe ou avoir beaucoup d’argent, beaucoup d’habits, une belle voiture, une belle maison. Est-ce que nous amènerons tout cela dans la tombe, quand on va nous enterrer ?

Nous cherchons Jésus parmi les morts quand nous pensons seulement à nous, au lieu de penser aux autres. Car la vie, c’est quand on est ensemble. Mais souvent, nous cherchons à profiter des autres, au lieu de les aimer, de les aider et de les faire grandir. Nous choisissons la mort, surtout quand nous abaissons nos frères et que nous les faisons souffrir. Jésus nous dit : « Tout ce que tu fais au plus petit des hommes qui sont mes frères, c’est à Moi que tu le fais » (Matthieu 25, 40).

C’est vrai que l’argent peut nous donner du plaisir, et être admirés. Il nous donne de la joie. Mais est-ce que cela peut nous donner la vraie joie de Dieu, et le bonheur du Saint Esprit. Est-ce que cela peut nous faire vivre avec Jésus ? Pas pour un jour, mais pour toute notre vie !

Ce n’est pas facile de croire que Jésus est ressuscité. Rappelons-nous l’histoire de Thomas et aussi les disciples d’Emmaüs et les apôtres. Et Pierre et Jean qui ne veulent pas croire ce que disent les femmes. Nous aussi, il y a des moments où nous doutons, nous avons de la peine à croire, nous ne reconnaissons pas Jésus. Comme Marie Madeleine qui n’a pas d’abord reconnu Jésus dans le jardin, et l’a pris pour le jardinier. Mais si nous continuons à prier et à faire le bien, nous grandirons dans la foi malgré toutes les difficultés. Simplement, il nous faut chercher Jésus là où est la vraie Vie, pas dans les choses mortes. Et pas en étant tristes, et que nous restons sans rien faire. Ou quand nous sommes découragés, et que nous ne faisons plus aucun effort. Et aussi quand Dieu ne nous donne pas ce que nous demandons dans la prière. Ou que nous continuons à faire de mauvaises choses. Dans tout cela nous cherchons la mort et non pas la vie. Nous cherchons un Jésus mort, enfermé dans son tombeau, au lieu de le chercher dans le monde autour de nous, là où Il est ressuscité. Pour être rempli avec Lui de la Lumière de Dieu.

Il nous faut changer dans notre cœur, dans nos idées et dans notre vie. Pour vivre vraiment dans la foi en Jésus ressuscité. Et ressusciter avec Lui à une vie nouvelle, pour construire ensemble un monde nouveau. Jésus ressuscité est plus fort que le mal. Avec Jésus, nous pouvons lutter contre tout le mal qui est dans notre société. Pas seulement contre le péché, mais aussi contre la pauvreté, contre le chômage, contre la maladie, contre la faim. Et aussi contre le manque de respect, le manque de dignité, la honte, l’humiliation. Jésus a vaincu tout cela. Il veut enlever tout cela aujourd’hui dans notre monde. Est-ce que nous sommes prêts à travailler avec Lui ? Engagement partout

Nous connaissons les noms de ces femmes qui ont été au tombeau. Jésus nous connait tous personnellement, chacun par notre nom. Il nous aime d’une façon personnelle. A nous de répondre personnellement à son amour. Pour savoir comment nous allons le servir de tout notre cœur, avec les qualités, les moyens que Dieu nous a donnés. Là où nous vivons, avec les problèmes que nous rencontrons.

Les apôtres ne croient pas ce que disent les femmes. Jusqu’à maintenant, beaucoup d’hommes ne respectent pas les femmes. Ils ne les croient pas, ils les abaissent. Nous ne pouvons pas croire en Jésus, si nous ne donnons pas leur vraie place aux femmes dans nos CEB, dans notre paroisse, mais aussi dans notre quartier et dans notre société. Nous ne pouvons pas prier Marie en vérité, ni réciter le chapelet, si nous ne travaillons pas en même temps pour rendre leur dignité aux femmes : pour les aider à être responsables, pour les aider à prendre leur place dans la famille et dans le quartier, à être libres, à faire tout ce qu’elles sont capables de faire, avec la grâce de Dieu. Nous avons encore beaucoup de choses à faire pour cela. Dans notre société, mais aussi dans notre Eglise.

Enfin, il y a Pierre. Pierre est très étonné de ce qu’il voit. Et en fait il n’a pas vu Jésus, il ne comprend pas ce qui s’est passé. C’est cela notre vie chrétienne. Nous sommes comme Pierre, nous non plus, nous ne pourrons pas voir Jésus. Mais malgré tout nous croyons qu’Il est vraiment ressuscité. Nous avons confiance en Lui, nous voulons Le suivre. Nous croyons qu’Il peut vraiment nous sauver. Il est vraiment le Fils de Dieu. Nous n’avons pas à chercher un autre sauveur, en dehors de Lui. Car Lui seul peut nous donner la vie qui ne finit pas.

Joyeuse Résurrection à vous tous, à toute votre famille, à tous ceux que vous aimez, à tous ceux que le Seigneur met sur votre route.


Dimanche de Pâques

Jour de Pâques : 4-4-21 (Jn 20,1-9) Nous voulons vivre en ressuscités

Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. » Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.

1)Que nous dit cet Evangile ?

Marie Madeleine : Elle aime Jésus. Il fait encore nuit quand elle court au tombeau. Avons-nous le même amour pour Jésus ?

C’est elle, une femme, que Jésus choisit pour annoncer sa résurrection. Donnons-nous aux femmes leur place dans l’Eglise et dans la société, comme Jésus l’a fait ?

Marie Madeleine aime l’Eglise et ses responsables. Elle va voir aussitôt Pierre et celui que Jésus aimait. Avons-nous le même amour pour l’Eglise et ses responsables ? On ne peut pas être chrétien tout seul. On est chrétien ensemble, en Eglise.

Jean : Il n’entre pas dans le tombeau. Il laisse d’abord Pierre entrer, le 1° pape. Sommes prêts à respecter et écouter notre pape ?

Avec Pierre, ils n’avaient pas encore compris les paroles de Jésus. Et nous, les comprenons-nous ? Sont-elles la base de notre vie ?

« La pierre a été enlevée du tombeau » : Cela veut dire que la porte de la vie est ouverte. Jésus est vraiment ressuscité. La vie est plus forte que la mort. Nous pouvons vivre d’une vie nouvelle avec Jésus. Pas après notre mort : dès aujourd’hui.

Les bandes de tissu dans lesquelles on avait enveloppé Jésus sont par terre : Jésus n’est plus dans le tombeau. Il a vaincu la mort. Il est le Fils de Dieu. Il nous sauve. Il sauve le monde entier. Il nous libère du péché et de tout mal.

Les hommes méchants ont tué Jésus. Mais Dieu l’a ressuscité. Le bien est plus fort que le mal. L’amour est plus fort que la méchanceté. Avec Jésus, nous pouvons vaincre le mal qu’il y a dans le monde. Nous pouvons faire le bien. Et vivre dans la paix.

Jésus est vraiment le Fils de Dieu. Il est plus fort que tous les génies, tous les esprits mauvais, et tous les sorciers. Nous laissons la peur. Jésus ressuscité est notre force et notre espérance. Nous refusons toutes les affaires de sorcellerie et de maraboutage

2) Vivre dans la foi.

Nous n’avons pas vu Jésus ressusciter. Mais nous croyons en Lui dans notre cœur. Et si nous croyons que Jésus est vraiment ressuscité, à ce moment-là, nous devons vraiment vivre comme Lui dans la foi.

Qu’est-ce que la foi ? Ce n’est pas seulement une question d’idée, de connaître les vérités éternelles et de lire l’Evangile. Bien sûr c’est important. Mais nous ne croyons pas en quelque chose, nous ne croyons pas en des théories, des grandes idées ou des idéologies. Nous croyons en Quelqu’un, Jésus, que nous aimons parce qu’Il nous a aimés en premier, et qu’Il nous sauve. Nous ne sommes pas forcés. Nous décidons librement de vivre avec Jésus, pour ressusciter à une vie nouvelle par Lui. Et pour cela qu’il nous faut du courage.

La foi ce n’est donc pas d’abord une question d’idées, c’est une question d’amour. Si nous croyons en Jésus, d’abord nous l’aimons. Nous cherchons à l’aimer le plus possible. Nous cherchons à le connaître le mieux possible. Nous vivons toute notre vie avec Lui. Nous lui offrons tout ce que nous faisons, nous le prions avant d’agir, nous Lui demandons dans notre cœur ce que nous devons faire, et nous Lui disons que nous l’aimons chaque jour de notre vie.

Quand on aime quelqu’un, on cherche à être toujours avec Lui. Nous pensons sans cesse à Jésus, nous le prions, partout où nous allons. Nous Lui donnons du temps pour être avec Lui, personnellement, dans le secret de notre cœur.

Nous cherchons à vivre comme Lui. Et à continuer les bonnes choses qu’Il a faites, quand Il était sur terre. Mais d’une manière adaptée au monde d’aujourd’hui, dans les problèmes de notre société actuelle. Personnellement, mais aussi en communauté, tous ensemble : à la messe et dans nos CEB, nos groupes et nos mouvements, dans les autres rencontres de la paroisse, du travail, du quartier, jusque dans nos loisirs. Dans la vie sociale, culturelle, économique et politique.

Quand tu aimes quelqu’un, tu cherches à agir comme lui. Nous pensons à tout ce que Jésus a fait, et nous essayons d’aimer nos frères et nos sœurs comme Lui : de les accueillir, de les aider, de les relever, de les défendre, de les respecter, de les soutenir, de les responsabiliser, comme Jésus l’a fait. Pour les aider eux aussi, à vivre Jésus ; aujourd’hui Saint Jacques nous dit : « Tu dis que tu as la foi, montre-moi ta foi par tes actions » (Jacques 2, 18).

Quand on aime quelqu’un, on le fait connaître aux autres. Un fiancé est heureux de présenter sa fiancée, à sa famille et à ses amis. Si vraiment nous aimons Jésus, nous sommes heureux de le présenter aux autres. C’est cela l’évangélisation. Ce n’est pas chercher à imposer nos idées ou notre religion. Ce n’est pas chercher à faire de la propagande pour Jésus, ou de la publicité pour l’Eglise. C’est simplement partager avec ceux qui nous entourent, notre joie de connaître Jésus. Pas pour les obliger à se convertir, et à nous suivre obligatoirement. Mais pour être heureux comme nous, pour entrer dans l’amour de Dieu comme nous, quelle que soit leur religion. Selon leur cœur, les conditions dans lesquelles ils vivent, et l’appel personnel que Dieu leur adresse (leur vocation).

Nous sommes les plus heureux des enfants des hommes car

Notre Père a ressuscité notre frère JÉSUS !!!

Joyeuses Pâques ! Feliz Pascua ! Happy Easter ! Buona Pasqua !‏

Il a triomphé de la mort et, en lui, NOUS CROYONS QUE

  • toute tristesse sera transformée en joie,

  • toute haine en amour,

  • toute vengeance en pardon,

  • toute oppression en bien-être,

  • tout abandon en présence amoureuse,

  • toute douleur, tout gémissement, toute lutte

  • enfantement d’une VIE NOUVELLE.

PÂQUES 2021


Réflexions sur la mort de Jésus

Pourquoi Jésus est-il mort ?

Jésus meurt, parce qu’Il nous a aimés jusqu’au bout. Personne n’a jamais aimé comme Jésus. Lui-même nous dit : « Il n’y a pas de plus grand amour, que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ». Jésus est mort par amour, pour chacun d’entre nous.

L’amour est plus fort que la mort. C’est pour cela que Jésus est ressuscité. Car on peut tuer quelqu’un. Mais on ne peut pas l’empêcher d’aimer.

C’est difficile d’aimer, mais avec Jésus c’est possible. Il ne s’agit pas seulement de donner des choses à ceux qui en ont besoin, il ne s’agit pas seulement d’aider ceux qui nous entourent, mais de donner notre vie et notre cœur : nous donner totalement comme Jésus, avec l’amour du Père. Et être disponible et le cœur ouvert dans les différentes circonstances de la vie.
Jésus meurt librement et volontairement. Il n’est pas mort par accident. Comme Il le dit à Pierre, Il pouvait demander à son Père d’envoyer des légions d’anges pour le défendre. Il a dit « Ma vie personne ne la prend, c’est Moi qui la donne ». Jésus se donne librement pour nous sauver. Il veut que nous soyons des hommes et des femmes libres.

Jésus est mort pour nous sauver, et par sa mort, Il nous a réellement sauvés. Cela veut dire que l’amour est plus fort que le péché. Et que le mal est vaincu, pour toujours. Malgré les apparences, le bien sera le plus fort. Et le Royaume de Dieu est en marche.

Comment vivre nos souffrance ?

La grâce de Jésus peut nous aider à porter les souffrances et les difficultés de notre vie. Mais surtout, elle nous permet de vivre ces souffrances dans la paix, dans l’espérance et même dans la lumière de Dieu. Comme Dieu qui a envoyé un ange à Jésus, quand Il saignait du sang au Mont des Oliviers. Jésus a souffert, plus que la plupart des hommes ne souffriront jamais. Souvent lorsque nous souffrons, nous nous mettons en colère. Contre les hommes et contre Dieu. Non seulement Jésus ne s’est pas révolté pendant ses souffrances. Mais il a prié pour ceux qui le tuaient.

Souvent quand on nous fait souffrir, nous attaquons ceux qui nous font du mal. Nous nous demandons : « pourquoi Dieu m’a-t-il envoyé ces souffrances » ? Ou bien, nous cherchons qui nous a envoyé ce malheur. Nous nous lançons dans le maraboutage et la sorcellerie. Jésus Lui, supporte toutes ses souffrances dans la paix. Il ne dit rien. Il est comme un agneau qu’on conduit à l’abattoir (Isaïe). Il n’accuse personne. Il dit à Dieu « Père entre tes mains je remets mon esprit ».

Au milieu de ses souffrances, Jésus ne pense pas à Lui. Il pense encore aux autres. Il console les femmes de Jérusalem, et Il les conseille. Il écoute et Il accueille le voleur, qui lui demande pardon. Il dit à Dieu « Père pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ».

Comme Jésus, nous faisons tout pour être à côté de nos frères quand ils souffrent, que ce soit dans leur corps, dans leur esprit ou dans leur cœur.

Tout cela n’est pas plus facile pour Jésus que pour les autres. C’est pourquoi il dit « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ». En fait, Il récitait le psaume 22, qui se termine par ces paroles d’espérance : « toi, mon Dieu, ne sois pas loin. Toi ma force, viens vite à mon aide. Sauve-moi de la gueule du lion. J’annoncerai ton nom à mes frères, je Te louerai en pleine assemblée. Car Dieu n’a pas méprisé la pauvreté du pauvre. Et Il a écouté celui qui Le priait «. Cela a été très dur pour Jésus de vivre ses souffrances dans la foi, et de garder confiance dans son Père. Ne nous étonnons pas, si cela est aussi difficile pour nous. Mais comme Jésus, nous pouvons prier ce psaume qui raconte ses souffrances, pleins de confiance en Dieu notre Père.

 

Enfin, Jésus pense à l’avenir. Il voit Jean, celui qu’Il aime, son disciple préféré. Il lui dit en le confiant à Marie : « Voici ta mère ». Et Il demande ainsi à Marie de le protéger. Pas seulement Jean, mais tous ses frères et sœurs qui viendront après lui. Comme nous le disons dans la prière : « Sainte Marie, Mère de Dieu, prie pour nous pauvres pécheurs ». Nous pouvons compter sur la prière et l’intercession de Marie, maintenant et jusqu’à l’heure de notre mort.

Les paroles de Jésus

  1. 0n pourra relire et méditer les différentes paroles de Jésus sur la croix. Et en tirer les conséquences pour notre vie de chaque jour, personnellement, avec les autres chrétiens, et avec les autres croyants.Lorsqu’ils furent arrivés au lieu appelé Crâne, ils le crucifièrent... Jésus disait : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font ».

  2. Jésus dit à l’un des voleurs : «en vérité, je te le dis, aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis.

  3. « Jésus, voyant sa mère et, se tenant près d’elle, le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils ». Puis il dit au disciple : «Voici ta mère ». Dès cette heure-là, le disciple l’accueillit chez lui.

  4. A partir de la 6ème heure, l’obscurité se fit sur toute la terre. Et vers la 9ème heure Jésus clama en un grand cri : « Eli, Eli, lama sabactani ?» C’est-à-dire : « mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

  5. Après quoi, sachant que désormais tout était achevé, pour que l’Ecriture soit parfaitement accomplie, Jésus dit : « j’ai soif ».

  6. Un vase était là. On mit autour d’une branche d’hysope une éponge imbibée de vinaigre et on l’approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « tout est accompli ». Et inclinant la tête, il remit l’esprit.

  7. C’était environ la 6ème heure, quand le soleil s’éclipsant, l’obscurité se fit sur la terre entière, jusqu’à la 9ème heure. Jetant un grand cri, Jésus dit : « Père, entre tes mains je remets mon esprit ». Ayant dit cela, il expira.

Nous remercions Jésus pour son amour. Nous nous tenons au pied de la croix, ensemble en communauté, comme Marie, Jean et les saintes femmes (Mar 27,55). Nous pensons au cœur de Jésus transpercé d’où sortent les eaux du baptême et le sang de l’Eucharistie, qui nous donnent la vie de Dieu (Jean 19,34).

Jésus sait vraiment tout ce qui doit lui arriver. Et pourtant il garde la paix, et il accepte jusqu’au bout, la mission que Dieu lui a donnée. Il veut faire ce qu’ont dit les prophètes, sans reculer. Car Il est entièrement fidèle à Dieu et à sa parole. Il annonce : « je vais être tué, et tout mon troupeau sera dispersé ». Mais il ajoute aussitôt « je serai vivant à nouveau, et je vous attendrai en Galilée. »

Le Fils de l’homme – Quand Jésus a parlé du Fils de l’homme, les chefs des prêtres ont très bien compris, car ils se sont souvenus de ce que disait le prophète Daniel : « J’ai vu descendre dans les nuages, comme un Fils d’homme. Il s’est avancé jusqu’à l’Ancien (Dieu). Et l’Ancien Lui a donné le pouvoir, l’honneur et le royaume. Et tous les peuples, les nations, et les langues le serviront. Son Royaume sera un Royaume éternel, qui ne finira jamais. Et son pouvoir ne sera jamais cassé » (Daniel 7, 13).

Comment vivre le Vendredi Saint ?

Pierre n’avait pas accepté, quand Jésus avait annoncé qu’il allait mourir. Aujourd’hui il a compris, et il ajoute « même si tous les autres t’abandonnent, moi, je ne t’abandonnerai pas ». Pierre aime vraiment Jésus. Quand il dit cela, il pense vraiment ce qu’il dit, ce n’est pas un menteur. Mais il est trop sûr de lui. Il compte sur ses propres forces, et non pas sur la force de Dieu. Jésus ne se trompe pas. Il annonce clairement « cette nuit même, tu auras dit trois fois devant tout le monde, que tu ne me connais pas. » C’est cela notre problème, à nous aussi : nous aimons Jésus, nous voulons vraiment suivre Jésus, et faire le bien. Mais pour cela, il faut compter sur la force de Dieu, et non pas sur nos propres forces, comme l’ont fait tous les apôtres à la suite de Pierre. En même temps, Jésus connait le cœur de Pierre. Et Il est bon. C’est pourquoi il lui pardonnera trois fois, pour effacer les trois fois où Pierre a dit, qu’il ne le connaissait pas. C’est cela toute la différence, entre Pierre et Judas : Pierre a compris que Jésus pouvait lui pardonner. Alors que Judas ne l’a pas cru. Et moi, est-ce que je crois vraiment, que Jésus m’aime, et qu’Il me pardonne ? Jésus est mort pour moi, personnellement.

Dieu il s’est fait totalement homme en son Fils Jésus Christ. Il prend sur Lui non seulement les péchés, mais toutes les souffrances et toutes les injustices du monde, en étant tué injustement comme un esclave. C’est un appel à être plus attentif à ceux qui souffrent, aussi bien dans leur cœur et leur esprit que dans leur corps. Et à lutter contre le mal présent dans le monde, avec les moyens qui sont les nôtres. C’est un appel très fort à libérer les pauvres, les petits et tous ceux qui sont écrasés, à la suite du Christ et avec Lui, « qui s’est abaissé en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix » (Philippiens 2,8).Le vendredi saint est rempli de tous les cris de tous ceux qui souffrent et sont traités injustement. Ce jour-là, j’invite souvent un réfugié ou quelqu’un qui souffre, pas seulement pour l’aider, mais d’abord pour l’accueillir et l’écouter, selon ce mot de Pascal «  le Christ est en agonie jusqu’à la fin du monde. Il ne faut pas dormir pendant ce temps-là ». En nous rappelant ces paroles du Christ : « J’avais faim, j’étais malade, j’étais nu, j’étais étranger….tout ce que tu as fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que tu l’as fait » (Matthieu 25,32-46)

Les trois jours de Pâques sont le sommet de la liturgie, la prière de l’Eglise. Ils nous font revivre la mort et la résurrection du Christ. Ils nous enseignent beaucoup de choses, que ce soit le lavement des pieds du jeudi saint, la passion et le chemin de croix du vendredi, et la cérémonie du feu et de la lumière du samedi saint. Cela nous appelle à ressusciter nous-mêmes à une vie nouvelle avec le Christ. Mais cela n’est ni facile ni évident.

Les 3 jours de la semaine pascale sont une invitation très forte à vivre toute ma vie avec Jésus Christ. Et à le reconnaître dans chacun de nos frères, chaque jour d’une façon nouvelle : Le jeudi Saint, vivre la communion et l’amitié. Le vendredi, partager les souffrances de ceux qui nous entourent, et lutter contre le mal. Le samedi, ressusciter à une vie nouvelle et aider ceux avec qui je vis à changer leur cœur et leur vie. Pour beaucoup de chrétiens, la fête qui les touche le plus, c’est Noël. Mais la grande fête chrétienne, c’est Pâques.

Alors qu’il s’apprête à célébrer sa deuxième semaine sainte sous la contrainte du Covid-19, le pape a confié la rédaction des méditations de la Via Crucis du Vendredi saint à des enfants et des jeunes Romains issus de milieux modestes.


Jeudi saint : Jésus lave les pieds de ses apôtres (Jean 13, 1-15)  et nous offre son sacrifice qui nous sauve dans l’eucharistie (la messe) (Marc 14,22-28).

Jésus sait que son heure est venue. Il va mourir, Il va beaucoup souffrir. Mais malgré tout, Il garde courage. Et pour cela, Il s’appuie sur Dieu son Père. Et nous ?

Jésus nous aime jusqu’au bout, totalement. Et nous, sommes-nous capables d’aller jusqu’au bout de notre amour ?

Jésus sait qu’Il vient de Dieu, et qu’Il retourne à Dieu. Et nous, comment vivons-nous en enfant de Dieu, pour retourner à Dieu ?

Jésus fait le travail des esclaves. Et nous, savons-nous nous mettre à genoux devant nos frères et nos sœurs ? Comment nous lavons-nous les pieds les uns des autres ?

Pierre dit à Jésus : « Lave-moi tout entier » : Notre corps est le Temple du Saint Esprit. Jésus vient laver notre cœur et nos esprits. Il ne s’agit pas seulement de laver nos pieds, mais nous laver nos esprits pour enlever les pensées mauvaises. Et de laver nos cœurs pour y enlever les péchés, et tous les mauvais désirs. A ce moment-là, nous serons heureux. Jésus nous fait prendre le chemin du bonheur.

Laisser l’orgueil ; Le chemin du bonheur, c’est de nous laver les pieds les uns les autres. Comme Jésus l’a fait juste avant de mourir. C’est sa dernière action avant sa mort. C’est son héritage, son geste le plus important. Nous devons nous laver les pieds les uns les autres dans nos familles, entre maris et femmes, et aussi entre parents et enfants. Nous devons nous laver les pieds dans nos communautés, nos CEB, et nos mouvements. Et aussi dans notre quartier, les uns les autres, entre chrétiens et musulmans. Entre ceux qui ont un travail, et ceux qui sont au chômage. Ceux qui ont une maison, et ceux qui sont locataires. Ceux qui sont en bonne santé, et ceux qui sont malades ou handicapés. Ceux qui ont de quoi vivre, et ceux qui souffrent de la faim. Ceux qui sont grands, et ceux qui sont petits. Ceux qui sont respectés, et ceux qui sont rejetés. Ceux qui sont heureux, et ceux qui souffrent. Ceux qui ont de quoi vivre, et les talibés. Nous pouvons continuer encore longtemps cette liste. A chacun de la continuer dans sa propre vie.

Le sens du lavement des pieds : Il faut laver notre cœur pour recevoir la communion. Le dernier repas de Jésus, avec le lavement des pieds, est la manière dont Jésus aima les siens jusqu’au bout. Je peux me souvenir des repas, où j’ai vécu un amour fraternel.

« Jésus ressuscité, que l’amour que tu as pour moi remplisse mon cœur, pour me faire connaître avec Ta douceur, le sens de la vie ».

Cette fête est aussi la fête de l’Eucharistie, c’est-à-dire la fête de la communion et du service.

Nous regardons Jésus. Il est le vrai croyant, qui pratique très bien sa religion. Il prie avec ses apôtres, dans l’amitié. Jésus connaît tout (« ils trouvèrent toutes choses, comme Jésus l’avait annoncé »). Mais Il fait confiance à ses disciples. Il leur confie des responsabilités,

Mais surtout Jésus nous aime : il donne sa vie pour nous. Il veut rester parmi nous après sa mort, par l’Eucharistie. Il nous remplit de son amour, par la Communion. Il fait une nouvelle Alliance, avec tous les hommes. Il nous fait entrer dans son Royaume. En attendant de nous réunir pour toujours dans la joie, auprès de Son Père. « Jésus nous aime, et nous sommessauvés ».

Que faire ?

  1. Croire que Jésus est notre ami. Et qu’Il est avec nous, dans toute notre vie. Vivre en amitié avec Lui, comme Il a vécu, et prié avec ses apôtres.
  2. Prendre nos responsabilités. Travailler pour le Royaume de Dieu, comme les apôtres ont préparé le repas de la Pâque pour Jésus. Travailler à faire venir Jésus dans nos familles, dans nos quartiers, dans nos lieux de travail, dans nos loisirs, et partout où nous allons, dans nos engagements et notre vie de citoyen.
  3. Croire à la présence de Jésus dans l’Eucharistie. Continuer la mission de Jésus : vivre en communion avec le Christ, mais aussi avec nos frères et sœurs. Ne pas garder l’amour de Jésus pour nous, ni Sa Parole.

Jésus sait qu’il va mourir mais il veut rester pour toujours avec nous, alors il bénit le pain et il le transforme dans son corps ; c’est vraiment son corps qu’il nous laisse sous la forme du pain, il se donne à nous pour toujours, dans un très grand amour ; et pour rester avec nous il a choisi l’un des moments les plus importants de notre vie, le moment où nous nous retrouvons ensemble pour manger et pour trouver ainsi la force de vivre : le repas qui est le signe du partage de la famille, le signe de l’amour et de l’amitié ; le pain c’est la nourriture de base, celui qui n’a pas beaucoup d’argent peut au moins en acheter même s’il ne peut pas faire un grand repas.

Ce pain comme nous le disons à la messe, c’est « le fruit de la terre et du travail des hommes », la terre que Dieu nous a donnée et que nous devons respecter et protéger ; ce pain est aussi le fruit du travail ; si je refuse de travailler, je ne suis pas un vrai croyant et en plus je n’ai rien à offrir à Dieu quand je viens à la messe.

Jésus prend le pain et dit merci à Dieu ; Jésus a dit merci à Dieu tout au long de sa vie même au moment de sa mort. Et nous ?

Puis il prend le vin et dit « ceci est mon sang » et il continue « c’est le sang de l’alliance (l’union d’amour) que Dieu a fait avec tous les hommes », car Dieu nous aime depuis le début du monde, il veut que nous soyons ses amis pour toujours. Son amour ne s’arrêtera jamais, et il aime tout le monde même quand nous faisons le mal’est pourquoi Jésus continue « ce sang sera versé pour le pardon des péchés ».

Enfin Jésus ajoute « je ne boirai plus de ce vin jusqu’au jour où je serai dans le Royaume de Dieu dans le Royaume de mon Père ». Jésus est notre grand frère, il veut nous réunir tous, ses petits frères pour toujours auprès de notre Père, pour une joie qui ne finira jamais, un amour total avec tous, voilà ce qu’il veut pour tous, c’est pour cela qu’il a accepté de mourir, pour nous pardonner, nous faire entrer dans son amour. Et nous conduire tous ensemble auprès de son Père dans le Royaume des cieux. Puis Jésus et ses apôtres chantent les chants de Pâques ; quand nous chantons le Père tous ensemble Jésus est avec nous et le Royaume de Dieu est déjà commencé. Comme Jésus le dit il est le Berger, il est le meilleur de tous les bergers : Maintenant le moment est arrivé de donner sa vie pour ses moutons comme il l’avait annoncé.

« Jésus prend du pain. Il dit merci à Dieu. Il le partage. Il le donne à ses apôtres, en disant : ceci est mon corps….Et ils chantent ensuite les chants de la fête ». En entendant cet Evangile, nous nous rappelons le déroulement de la messe : un chant pour dire merci à Dieu et nous unir – une demande de pardon pour préparer nos cœurs – Une Prière – L’écoute de la Parole de Jésus, notre vérité, notre chemin et notre vie – Nous y répondons en chantant notre foi et en priant pour le monde entier.

Arrêtons-nous à la prière de l’Offertoire :

  1. Tu es béni, nous rendons grâces à Dieu, avec Jésus et ses apôtres, qui ensemble ont dit merci au Père (22). Et qui ont chanté les chantes de la fête (26)

  2. Dieu de l’Univers : C’est vraiment le monde entier, et pas seulement les hommes, que Jésus vient sauver et offrir à son P 
  3. Toi qui nous donnes ce pain : le pain de l’amitié, signe des gestes de partage que nous vivons chaque jour.
  4. Fruit de la terre : Nous ne pouvons pas célébrer l’Eucharistie en vérité, si nous ne respectons pas notre terre, la terre que Dieu nous a confiée. Or souvent, nous salissons (polluons) et cassons la création de Dieu : par le réchauffement de la terre, les émissions de gaz qui attaquent la couche d’ozone, l’accaparement des terres et les bio-carburants, la disparition des espèces animales et végétales, etc…et déjà par nos feux de brousse, les arbres que nous coupons sans en replanter d’autres, les ordures que nous jetons dans la rue, nos eaux polluées qui se déversent sur les routes.

  5. Fruit du travail : si nous ne travaillons pas dans la semaine, qu’avons-nous à offrir le dimanche ? Jésus a travaillé de ses mains. Et Paul nous dit : »Celui qui ne travaille pas, qu’il ne mange pas non plus » (2° Thes 3, 10+12) : c’est vrai aussi pour la communion. Jésus a envoyé ses disciples, préparer le repas de la Pâque. L’eucharistie, ça se prépare.
  6. Le travail des hommes, de tous les hommes. Paul nous dit que nous sommes les ambassadeurs de nos frères. C’est toute la vie, de tous nos frères, que nous venons offrir au Père, dans les mains du Christ.
  7. Ce vin, fruit du raisin écrasé, symbole de tous les hommes et les femmes qui sont écrasés dans le monde. Ce sont toutes les souffrances des hommes que nous portons, unies aux souffrances du Christ sur la Croix, pour qu’elles deviennent vie et espérance, par nos actions unies à la Résurrection du Christ. Mais ce vin, c’est aussi le signe de la joie et de la fête : Avec ce vin, ce sont toutes les bonnes choses que nous avons faites, que nous offrons à Dieu notre Père, en action de grâces : nos propres joies, et les joies de nos frères et sœurs.
  8. Nous te les présentons : Avec le pain et le vin, nous nous offrons nous-mêmes à Dieu. Avec tout ce que nous avons vécu. Avec tous ceux qui nous entourent. Avec tous les hommes nos frères. Et avec le monde entier.
  9. Ils deviendront le pain et le vin du Royaume éternel : En offrant ce pain et ce vin, nous nous engageons à construire ensemble le Royaume de Dieu. Déjà sur cette terre, ici et maintenant. En attendant le jour, où nous boirons le « vin nouveau » avec le Christ, dans le Royaume du Père (25).

Nous nous attachons surtout au sacrifice, qui a une grande signification, et est toujours pratiqué en Afrique. Les sacrifices sont très importants, aussi bien dans les religions traditionnelles africaines, et dans l‘Islam (le sacrifice d’Abraham = Aid el Kébir, Tabaski), que pour nous dans la 1° Alliance (l’Ancien Testament : l’Agneau Pascal, qui libère et sauve le peuple d’Israël, au temps de Moïse. Et qui est offert en permanence au Temple). Mais bien sûr, pour nous, le vrai sacrifice, le seul qui nous sauve, c’est celui du Christ. Ce n’est pas le sang des poulets, des moutons ou des taureaux qui peut nous laver de nos péchés. Mais seulement le sang de Jésus, versé sur la croix, et offert à chaque eucharistie. Ce ne sont pas ces animaux, mangés ensemble, qui peuvent nourrir nos cœurs, et nous donner la vie de Dieu. Mais bien l’Agneau de Dieu, que nous recevons dans la communion, et qui remplit nos vies de son amour. La Communion (com=avec ; union) est union avec Dieu et union entre nous (voir les 2 premières lectures de cette fête)

C’est le sens de la grande prière de l’offrande eucharistique (le sacrifice du Christ) « Par Lui, avec Lui et en Lui » où nous nous offrons à Dieu notre Père, dans l’Esprit Saint, au service du Royaume, unis au Corps et au Sang du Christ présents parmi nous. Car nous sommes les membres de son Corps.

Puis suivent le Notre Père, la prière pour la Paix et la Communion. Et ensuite l’envoi, pour annoncer l’Evangile et construire le Royaume.


Introduction au Carême

Le carême est souvent présenté comme le temps du jeûne. Mais c’est beaucoup plus que cela. C’est le temps de la conversion, pour changer notre cœur et notre vie, personnellement et ensemble, en communauté. Le jeûne c’est d’abord pour libérer nos esprits et nos cœurs. Le carême, ce n’est pas un temps de tristesse. Au contraire, c’est le temps de la joie d’être libéré du péché. C’est le temps de la prière et de la charité. C’est donc le temps de prendre au sérieux la Parole de Dieu, et de la mettre en pratique. Pour suivre le Christ dans toute notre vie, et faire grandir son Royaume, dans la confiance. C’est le temps de revoir toute notre vie, à la lumière du Saint Esprit. C’est pourquoi le premier dimanche de carême, on nous présente Jésus qui lutte contre Satan, et qui nous libère de tout mal. Le mercredi des Cendres, nous sommes entrés dans le Carême. En faisant le signe de la croix sur notre front avec les cendres, le prêtre nous a dit : « Convertissez-vous, et croyez à l’Évangile ». Le Seigneur nous appelle donc à changer notre cœur et notre vie. Et à mettre vraiment en pratique l’Évangile, chacun personnellement, en famille, en communauté et avec tous ceux qui nous entourent, chrétiens ou non. Le Carême, c’est la marche vers Pâques : la fête de Jésus ressuscité. Pendant le Carême, nous cherchons à vivre une vie nouvelle, la vie des enfants de Dieu, comme Jésus nous l’a montré. Pour que, à Pâques, nous soyons vraiment devenus des hommes et des femmes nouveaux.

Pour ensemble construire « une terre nouvelle, où la justice habitera » (2° Pierre 3,13). Ensemble, avec tout notre peuple, pour que « Son règne vienne. Et que Sa volonté soit faite sur la terre. » Pendant ce Carême, nous sommes appelés ensemble, prêtres et laïcs, à devenir davantage amis de nos frères et de nos sœurs. Surtout de ceux qui souffrent, et qui ont besoin de nous. Et pour accueillir ceux qui sont seuls, et qui pleurent. C’est cela notre travail de chrétiens. Comme le disait le pape Jean Paul 2 dans sa lettre sur le Rédempteur de l’homme : » Le Christ s’est fait homme. Il s’est uni à tous les hommes, dans toute leur vie. C’est pourquoi, l’homme est le chemin de l’Église C’est en allant vers l’homme quel qu’il soit, et en l’accueillant, que nous pouvons aller vers Dieu, et vivre avec Lui. Notre amour pour Dieu est obligatoirement un amour pour tous ceux qui souffrent, quelle que soit leur langue ou leur religion. Car Jésus est mort pour tous les hommes. Ce sont tous les hommes qui sont sauvés par Jésus. »

Questions :

Est-ce que nous cherchons à connaître les difficultés de nos frères et sœurs ? Quelles sont leurs principales souffrances ? Que faisons-nous pour eux ? Comment devenir amis de ceux qui nous entourent, à la suite de Jésus, sans rejeter personne ? Comment encourager ceux qui sont autour de nous à aider, eux aussi, ceux qui souffrent ? Enfin, le Carême, c'est le temps de changer ensemble notre pays, pour en faire un pays où tous seront respectés et pourront vivre heureux. Avec la force de Dieu qui, après 40 ans au désert, a fait entrer son peuple dans une terre nouvelle.

Pour vivre ensemble le carême

Pour plus de renseignements, voir mon site http://armel.duteil.free.fr. Taper « Carême », « paralyse », « Isaïe » et « jeune » dans le cadre : recherche sur le site, en haut à gauche Pour un Carême écologique, Taper « écologie». Voir aussi mon blog : armelduteilsenegal ; rubrique : temps liturgique.

  • Nous nous demandons, en silence devant le Seigneur :au niveau personnel : Le Carême est un temps de conversion. Je me demande : suis-je ami avec tout le monde ? A qui je ne parle pas, par exemple pour des raisons politiques ? Que vais-je faire ?

  • En famille : Il y a encore trop de problèmes dans nos familles : des jalousies, des injustices et même des accusations de sorcellerie. Des disputes au sujet de l'héritage, des souffrances non humaines comme l'excision. Des différences entre garçons et filles, entre nos propres enfants et les autres qui vivent chez nous. Nos familles sont divisées. Nous ne savons pas bien nous organiser avec notre argent. En ce temps de Carême, nous voulons vivre un amour vrai, dans le respect et le pardon, entre mari et femme. Pour bien éduquer nos enfants et qu'ils soient heureux. Et qu'ils mettent la paix et l'unité à leur tour, autour d'eux. Pour ressusciter tous ensemble à une vie nouvelle, avec Jésus, aux fêtes de Pâques.

  • Dans la communauté chrétienne (CCB) : Elle est le lieu de l'accueil des pauvres et des étrangers : un lieu ouvert à tous, le lieu de la prière et de la réconciliation, le lieu du travail en commun pour servir l'homme, surtout le pauvre et le petit. -Tous les membres de la CCB sont-ils actifs, chacun selon les dons que Dieu lui a donnés, dans un travail en commun, comme les membres d'un seul corps (1° Cor 12) ? Travaillent-ils pour être servis (se servir) ou pour servir ? Y a-t-il une vraie entraide en cas de maladie ou de mort, d'accident ou de pauvreté, et dans les autres souffrances de la vie ?

  • La paroisse : Est-elle le lieu où on aborde les vrais problèmes de l'Eglise et du pays, et pas seulement les questions matérielles de la vie de la paroisse. Que faisons-nous pour mettre une vraie communion entre nous tous : prêtres, laïcs, CCB, mouvements, associations ? En cherchant à voir ce qu'il y a de bon dans l'autre, en respectant les dons que Dieu lui a donnés. Pour choisir les bonnes personnes là où elles peuvent le mieux servir, sans regarder leur argent ou leur place dans la société. En essayant de grandir ensemble dans la foi.

  • La société : Travaillons-nous à faire grandir l'union entre tous les citoyens guinéens, quelle que soit leur langue ou leur religion ? Sinon, comment vivre l'amour du Christ. Dans les moments difficiles de l'Eglise et du pays, sommes-nous unis, prêts à agir ensemble, pour le bien de l'homme et pour servir la société ?

Comment lutter contre les injustices autour de nous ? Comment aider les pauvres et tous ceux qui souffrent ? Comment mettre la paix autour de nous, et réconcilier ceux qui ne s'entendent pas ?

Que chacun entre dans un groupe ou mouvement de son choix, pour faire quelque chose pour les autres, pour l'Eglise et pour le pays.

Dans chaque famille, se réunir tous ensemble pour un temps de réconciliation, en invitant nos autres parents de la ville ou du village, pour régler nos problèmes et finir les rancunes.

Pour la paroisse, mettre en place un comité de justice et de paix.

Nous nous retrouverons à la fin du Carême pour faire l'évaluation. Bon Carême à tous !