Jeudi 27 décembre 2007
:"
Les fêtes de Noël se sont bien passées.
Avec Igbé, mon confrère, nous nous sommes réparti
les treize communautés (paroisses) de la mission pour partage
dans chacune entre le samedi 22 et le mardi 25, sauf deux trop
isolées dans les îles et très difficiles d’accès
à cause de la mangrove. Partout, nous avons été
très bien accueillis et nous avons fêté Noël
dans la joie, malgré les problèmes de chaque jour. Nous
avons cherché ensemble comment soutenir tous ces enfants (et
aussi les adultes) nés pauvres, déplacés ou
persécutés, comme l’enfant Jésus à
Noël. Et comment faire grandir un peu d’espérance
dans le pays. Et au moment de l'eucharistie, la joie a éclaté.
Cette joie, nous avons cherché à la partager en allant
saluer les responsables musulmans, les pauvres, les personnes âgées
et les handicapés."(Armel Duteil)
Le 25 décembre 2007 :Neuvaine de prières pour notre pays
Nos évêques nous écrivent: "Nous constatons un réveil des populations, qui prennent le courage de dire leurs fatigues et de donner leurs idées pour construire le pays. Cependant, la vie des familles reste difficile et les moyens ne suffisent pas. La pauvreté augmente, il n'y a pas beaucoup de personnes qui mangent à leur faim. La vie des travailleurs ne devient pas meilleure. La corruption (affaires d'argent) n'est pas suffisamment attaquée ; elle continue à casser le pays à tous les niveaux, dans la vie politique, dans le travail et le développement du pays (économie), dans notre vie en société, (dans nos villages), dans les tribunaux (jugements) et même dans les écoles.
A No l, Dieu vient visiter son peuple pour le libérer et le sauver de tout ce qui l'empêche de marcher vers le bonheur. Par exemple : la faim, l'injustice, les affaires d'argent, la méchanceté, les détournements d'argent. Nous demandons qu'une neuvaine de prières soit organisée dans toutes les communautés. Pour KATACO, ce sera du samedi 5 Janvier au dimanche 13. Le matin à la prière, après la lecture et l'explication de la Parole de Dieu, vous expliquerez l'intention de prière du jour et vous ferez la prière universelle.
Samedi 5 Janvier : Jésus, tu es la lumière pour toujours. Tu as créé le monde. Tu nous as sauvés. Ecoute nos prières pour notre pays et pour le monde.
Dimanche 6 : Dieu nous a envoyé son Fils Jésus pour nous sauver. Nous disons merci à Dieu pour les efforts que font les responsables du pays. Et pour l'aide des O.N.G. et des Organisations internationales pour aider notre pays.
Lundi 7 : Dieu notre Père nous envoie tous annoncer la Bonne Nouvelle qu'il délivre les prisonniers. Soyons unis pour lutter pour la justice et la vérité.
Mardi 8 : Que tous les Guinéens, en particulier les responsables du pays, à tous les niveaux travaillent davantage avec courage, sans penser à leurs intérêts, par amour pour le pays.
Mercredi 9 : Que les richesses du pays soient bien utilisées, pour le bien de tous les Guinéens. Que tous les Guinéens luttent sans s'arrêter et avec courage contre la corruption (les affaires d'argent). Et contre les maladies, comme le paludisme et le SIDA.
Jeudi 10 : Que tous les Guinéens soient heureux de vivre dans leur pays.
Vendredi 11 : Le Seigneur est venu libérer ceux qui pleurent. Qu'Il libère son peuple de Guinée de toutes ses tristesses. Qu''Il bénisse les enfants et les jeunes qui sont l'avenir du pays et de l'Eglise.
Samedi 12 : Le Seigneur est le vrai chef de la paix. Qu'Il nous donne la paix, à nous et à notre pays tout entier.
Dimanche 13 : Jésus notre Sauveur, nous a montré que Dieu est fidèle. Qu'Il nous garde fidèles à la foi de notre baptême."
Mercredi 19 décembre
2007 : "De retour à KATACO, je me mets au travail
pour rédiger les comptes rendus de ces différentes
réunions et sessions passées et les saisir sur mon
ordinateur portable, qui marche plus ou moins bien sur batterie
alimentée par un panneau solaire. Cette semaine, les soirées
sont occupées par les confessions. A partir du samedi 22, je
partirai pour la tournée de Noël jusqu’au 26. Nous
passerons les fêtes sur les routes, mais dans la joie de
rencontrer nos communautés."(Armel Duteil)
Lundi 17 décembre 2007
: "Je monte avec l'archevêque à BOKE, la
capitale de notre région, pour y régler des problèmes
de l’école et du terrain de la paroisse nationalisé
au temps de Sékou Touré et que nous n’arrivons
pas à récupérer. Nous réfléchissons
aussi à l’animation des mouvements de jeunes. Le
lendemain, nous tenons notre réunion de doyenné.
Nous nous retrouvons ainsi tous les deux mois, prêtres, frères
et sœurs des cinq paroisses de notre région (sur 250 km
de rayon) pour faire le point de nos activités, prier ensemble
et prendre un temps de détente et d’amitié. Nous
abordons en particulier la question de la marche de nos paroisses et
de nos communautés de villages et de quartiers, le travail
avec les jeunes, la catéchèse et la formation des
laïcs, la préparation de Noël, les émissions
religieuses à la radio et à la télévision,
le travail du prochain trimestre. Ensuite, nous évaluons nos
actions pour la mise en place du plan d’action du diocèse,
commun à tous les diocèses d’Afrique de l'ouest,
la préparation du deuxième synode pour l’Afrique,
et le travail des deux commissions « Justice et paix »
et « pastorale sociale » (voir les différentes
rubriques dans ce site)."(Armel Duteil)
Samedi 15 décembre 2007
:" formation sur le même thème toute la
journée avec une très bonne participation, nombreuse et
active, en particulier des étudiants. Dimanche, messe à
la paroisse de Taouya, une grande paroisse de banlieue pour aider mon
confrère John (spiritain nigérian chargé de deux
paroisses). Après la messe, session de travail avec Mao, de la
communauté Saint Egidio. Cette communauté est bien
connue au niveau international pour ses efforts de paix et de
réconciliation, en particulier au moment de la guerre au
Mozambique. Et aussi en Algérie (entre le gouvernement et le
FIS islamique). C’est elle qui continue d’animer les
prières mondiales pour la paix, lancées par Jean-Paul
II à Assise. A Conakry, cette communauté mène
de nombreuses actions, en particulier de soutien aux pauvres, basées
sur une vie de prières et une spiritualité forte. Elle
tisse des liens d’amitié et aide les nombreux mendiants
du grand marché de Conakry. Elle intervient aussi à la
prison et suit un certain nombre de handicapés. Ils ont lancé
un centre de suivi pour les malades du SIDA ; et des écoles
de la paix pour des enfants de familles nécessiteuses que les
parents ne peuvent pas scolariser, avec un volet éducatif
développé. Cette communauté organise aussi des
rencontres de formation, en particulier pour les jeunes. Elle est
engagée également dans le dialogue inter-religieux.
L’après-midi, travail avec Maria, missionnaire laïque
italienne responsable d’un grand centre pour handicapés
(près de 100 enfants). Nous parlons de la marche du Centre,
mais aussi cherchons comment soutenir tous les autres handicapés
de la ville. Et ils sont très nombreux !
Le soir, rencontre avec Michel, le responsable du dispensaire
Saint Gabriel, dispensaire catholique ouvert à la demande
du Gouvernement guinéen après la mort de Sékou
Touré. Alors que ce dernier avait fermé tous les
dispensaires catholiques en 1967, suite à l’expulsion de
tous les missionnaires, et aussi nationalisé les écoles,
supprimé les mouvements de jeunesse, etc… Ce
dispensaire est dirigé par la FIDESCO, association de
Volontaires chrétiens de la Communauté de l’Emmanuel.
Ils font un excellent travail, en insistant beaucoup sur la qualité
de l’accueil des malades, la priorité aux plus pauvres
(ce n’est pas ce qui se fait habituellement), l’accès
le moins cher possible aux médicaments (mais en demandant
quand même une participation proportionnelle aux possibilités
des gens, pour ne pas en faire des assistés), l’honnêteté
dans la gestion des médicaments et des honoraires demandés,
l’efficacité dans le travail, etc.. 80.000
consultations par an (environ 320 par jour), 1.080 accouchements
(environ 3 par jour) : plus de 50 personnes y travaillent. Le
sérieux du dispensaire a entraîné tous les autres
dispensaires et hôpitaux publics de la ville à plus de
conscience professionnelle, à réduire eux aussi le prix
des médicaments, à lutter contre le coulage et les
détournements, et à mieux accueillir les malades. La
question qui se pose à nous est justement comment soutenir les
agents de la santé des différents établissements
qui sont consciencieux et qui veulent vraiment améliorer les
choses, mais qui sont souvent bloqués par d’autres
agents moins consciencieux. Le problème actuel du
dispensaire St Gabriel est financier. Pour élargir la
route qui traverse Conakry, les entrepreneurs ont abattu la clôture,
un certain nombre de locaux, les latrines, le hangar d’accueil
des malades, le local des gardiens et les deux portails. Il est bien
prévu un dédommagement du Gouvernement mais évidemment
très limité. Il va falloir reconstruire sur ce qui
reste du terrain. Coût minimum, en faisant beaucoup
d’économies : 130 millions de francs guinéens
(environ 26.000 euros). L’Etat a promis 25 millions (5.000
euros), mais quand… ?..."(Armel Duteil)
Le 14 décembre 2007 :
"Nouvelle descente à Conakry (250 km en
taxi-brousse, 6 heures de transport bien serrés, 10 personnes
dans un break Peugeot) comme chaque fin de semaine en ce moment, pour
lancer les deux commissions (« pastorale sociale »
et « justice en paix ») et prendre les contacts
nécessaires pour cela. Pour le moment, je cherche d’abord
à rencontrer les différentes personnes et les groupes
qui travaillent dans ces domaines. Ensuite, nous verrons comment
coordonner et élargir les actions.
Premier contact avec l’Association « Savoir-Fer »
qui accueille un certain nombre de jeunesde la rue
pour leur enseigner le métier de soudeur et leur permettre de
s’en sortir. Nous voyons comment élargir l’action
et comment ouvrir une maison d’accueil pour ces jeunes qui
dorment dans la rue. Ce serait un Centre d’écoute où
ils pourront trouver quelqu’un avec qui parler, pouvoir se
détendre et d’abord se laver.
Le soir, rencontre de la Commission Justice et Paix (voir le
compte-rendu)."(Armel Duteil)
Le 14 décembre 2007 :"Une nouvelle page sur le site d'Armel Duteil, celle-ci accueille différents compte-rendus.
Merci à Jacqueline C. qui a tapé ce compte-rendu." (Jean-Michel)
Le 12 décembre 2007 : "Rencontre mensuelle des prêtres,
frères et sœurs pour faire le point de nos différentes
activités de Kataco."(Armel Duteil)
Le 8 décembre 2007 :"Grande fête à Conakry. Je suis descendu à
Conakry pour travailler avec les deux Commissions « Justice
et Paix » et « Pastorale sociale » ;
Igbé, mon confrère, est en tournée dans les
villages. Demain à KATACO, le catéchiste dirigera la
prière (célébration sans prêtre). Il a été
formé pour cela. Le matin, je rencontre le groupe des
volontaires catholiques. Ce groupe est né au moment de
l’état de siège en janvier-février 2007
qui a entraîné plus de 100 morts et beaucoup de
souffrances. Ce groupe s’est engagé bénévolement
et avec beaucoup de courage en faveur des blessés et des
prisonniers. (voir le compte-rendu dans la rubrique « Justice
et Paix »).
Maintenant, la situation s’est stabilisée et il faut que
le groupe trouve un deuxième souffle. Ils se sont chargés
d’abord de défendre les personnes arrêtées
au moment de l’état de siège. Maintenant, nous
allons élargir l’action à toutes les prisons du
pays, en faveur des personnes arrêtées et qui
croupissent 1à sans être jugées ni même
être présentées à un juge, pour qu’au
moins on examine leur cas (Voir notre lettre à ce sujet). Nous
voudrions aussi que ces volontaires fassent naître un groupe
d’action dans chacune des paroisses.
L’après-midi, engagement de cinq jeunes religieuses
dans la Congrégation de « Notre Dame de Guinée ».
C’est une grande joie et l’occasion pour beaucoup de
chrétiens et de communautés de se retrouver autour
d’elles. La cérémonie dure plus de 4 heures (on
sait prendre son temps en Guinée !) mais elle est très
belle, avec danses, offrandes et interventions diverses. Une
cérémonie bien enracinée dans la culture
guinéenne et qui se prolonge par un repas et des
réjouissances. A 23 heures, je rentre avec un groupe de
chrétiens. Nous voyageons toute la nuit pour être à
9 heures, dans la communauté de Kamsar, où nous
participons à la consécration de l’église
anglicane. Le soir, retour à KATACO où les
activités diverses reprennent."(Armel Duteil)
Le
7 décembre 2007 :"
Suite à la Journée mondiale contre le SIDA, des
gens se sont levés pour lutter contre ce fléau qui,
comme un peu partout en Afrique, touche en priorité les
femmes. Le Gouvernement a promis la gratuité des médicaments
anti retroviraux, pour les personnes atteintes du SIDA, ce qui est un
très gros effort. On parle d’un Institut national de
recherche contre le SIDA, et aussi contre le paludisme une autre
maladie qui cause d’énormes ravages. Cet institut ne
regrouperait pas seulement des agents de la santé mais aussi
des personnes des différents secteurs de la société,
pour toucher les différents domaines et une prise en charge
des malades, des familles et de leur environnement. Car le SIDA est
souvent encore vu comme une malédiction. Les gens se cachent
et donc ne peuvent pas être soignés. D’ailleurs,
ils sont souvent rejetés par leur famille. Nous cherchons
aussi comment aller plus loin que les grandes manifestations qui se
limitent souvent à de grands discours et n’aboutissent
pas à des actions concrètes et transformatrices….
Quand ce n’est pas seulement une occasion de soutirer de
l’argent aux « bailleurs de fonds »
étrangers, eux-mêmes souvent inconscients…. ou
complices ! Dans notre commission de pastorale sociale, nous
comptons mettre en place une sous-commission SIDA regroupant les
personnes qui agissent déjà à la base."(Armel Duteil)
Le 6 décembre 2007 :"
Mise en place de la commission
électorale nationale indépendante. Cette
commission demandée par les partis politiques et les
représentants de la société civile a été
mise en place après de nombreuses tractations. Elle comprend
10 membres de la majorité, 10 membres de l’opposition, 3
de la société civile et 2 de l’administration.
En effet, on prépare les élections législatives
et il faudra à tout prix éviter le bourrage des urnes
et les manipulations des résultats. Egalement éviter
que les cadres de l’administration comme les biens publics ne
soient récupérés par le parti au pouvoir à
cette occasion. Cette commission est une nouvelle cause d’espoir
pour la population."(Armel Duteil)
Le
5 décembre 2007 :"Deuxième grève des
pompistes. Les promesses faites pendant la grève
du 12 Novembre n’ayant pas été tenues, les
pompistes sont retournés en grève à cause du
surcroît de travail et des salaires trop bas (alors qu’ils
brassent chaque jour des millions). Finalement un accord a pu être
trouvé.
Formation à la micro entreprise.
Depuis le 5 Novembre, 100 jeunes diplômés, sans emploi,
ont participé pendant 45 jours à une session de
formation à la micro entreprise, en vue de lancer des
activités génératrices de revenus. Les 50
meilleurs recevront un crédit pour commencer à
travailler. Un fonds va également être fourni qui sera
géré par les bénéficiaires eux-mêmes.
Cette formation est organisée par l’O.I.M. (Organisation
Internationale des Migrations) en vue de fournir aux jeunes des
moyens de gagner leur vie sur place et ainsi éviter qu’ils
partent en Europe ou en Amérique du nord. Chaque semaine des
personnes embarquées dans des pirogues de fortune se noient
en essayant d’atteindre les Canaries."(Armel Duteil)
Le 4 décembre 2007 :"
Problèmes à l'université. L’année
dernière, suite au délabrement de l’enseignement,
les résultats à l'université ont été
très mauvais. D’autant plus qu’auparavant, il y
avait souvent des fraudes aux examens, mais le nouveau Gouvernement y
a mis le holà. Ce qui est très positif. Mais la
conséquence c’est que très peu d’étudiants
ont été admis et cela a causé de grandes
frustrations. Ainsi, à Dalaba, les étudiants se sont
révoltés. Pour régler leurs problèmes,
ils se sont d’abord adressés aux autorités
religieuses chrétiennes, puis islamiques de la localité
(alors que les chrétiens sont une minorité dans le
pays). Mais grâce à leurs efforts de conscientisation et
d’éducation, et à leur comportement, en
particulier pendant les grèves et l’état de siège
de janvier et février 2007, l’Eglise a su gagner la
confiance des populations. Malheureusement la concertation n’a
pas abouti et les étudiants ont mis le feu aux locaux de
l’université. Ils ont causé de gros dégâts
(il n’y a pas qu’en France que cela arrive !). Il
faut noter qu’aussitôt les gens, et en particulier les
lycéens et les collégiens, sont accourus pour éteindre
l’incendie. Il reste que les problèmes financiers sont
énormes. Au niveau national, le budget de l’éducation
est absolument insuffisant (3 %), mais cela se comprend vu la
pauvreté du pays. En plus, la gestion n’est pas toujours
claire. A ce niveau, il y a eu des problèmes à la
Capitale. Mais le Recteur de l'université a réagi et a
traduit le Recteur-adjoint et les doyens devant la justice. Le
ministre de l’éducation nationale a aussi réagi.
Et on attend d’autres actions dans le sens de la moralisation
de l’enseignement. Tout cela a été possible grâce
à des articles dans les journaux, ce qui montre la liberté
actuelle de la presse et le rôle positif qu’elle joue.
Déjà des enseignants de la faculté de médecine
ont été révoqués pour cause de
corruption : ils avaient « vendu des notes »
aux étudiants, au moment des examens. Malgré tout, dans
les lycées et collèges également, les locaux se
dégradent, les équipements manquent et les bourses sont
insuffisantes. A l'université de Kankan, à cause du
manque de salles de cours, les dortoirs ont été
récupérés et les étudiants doivent se
débrouiller pour loger en ville, à leurs frais bien
sûr. Cela entraîne des tensions et le risque de nouvelles
crises.
Pour accueillir les nombreux bacheliers qui ne trouvent pas de place
dans les Universités d’Etat, des Universités
privées ont été ouvertes. (on parle même
de l’ouverture de une ou deux facultés dépendant
de l’UCAO, « Université Catholique de
l’Afrique de l'ouest » basée à
Abidjan). Mais toutes ces universités privées n’ont
pas la même qualité. Certaines ne sont que des moyens de
gagner de l’argent. Rien n’est simple."(Armel Duteil)
Le 4 Décembre 2007 :"Préparation d'une réunion des parents d'élèves, avec le Bureau.
Nous attendrons la fin des récoltes, car en ce moment les gens sont trop pris. Je vais ensuite à l'école publique, avec laquelle nous collaborons très bien ; d'ailleurs le Directeur-adjoint est le président de notre conseil paroissial. Nous évoquons un certain nombre de problèmes, en particulier celui des parents qui n'ont pas fini de construire les toilettes, malgré leur promesse, alors que ces cabinets devaient être terminés pour la rentrée en Octobre. Ce n'est pas toujours facile de mobiliser les gens !
Le vieux Georges, un de nos anciens, est très malade. Son petit frère vient me demander de prier pour lui et de lui donner la communion. Je préviens aussit t la communauté. Il nous semble très important que la communauté du quartier participe à cette prière, pour entourer le malade et encourager la famille, et aussi pour les soutenir. En effet, très souvent, au moment de la maladie les accusations de sorcellerie et autres problèmes de malédiction et de fétichisme renaissent facilement. C'est important que la communauté chrétienne soit là, pour apporter un peu de paix et libérer les esprits." (Armel Duteil)
Le 2 Décembre 2007 :Comme je suis descendu à CONAKRY pour la formation Justice et Paix , j'en profite pour donner un coup de main à un confrère en charge de deux grosses paroisses. Je me retrouve dans une communauté très sympathique, dans un quartier très populaire. On célèbre l'Eucharistie dans un hangar, la moitié des gens sont dehors, mais la communauté cotise régulièrement et pense pouvoir agrandir le hangar peu à peu. Nous célébrons un mariage, en introduisant comme toujours, les rites du mariage traditionnel dans la célébration, ce qui est très important pour nous comme inculturation. Je fais l'homélie sous forme de dialogue et de partages, et, bien que les chrétiens ne me connaissent pas, cela se fait tout naturellement et sans problème ; j'apprécie les réactions et les idées originales des participants, de même que leur spontanéité. A partir de l'Offertoire, je fais venir tous les enfants autour de l'autel, pour qu'ils suivent mieux, et je leur explique la célébration au fur et à mesure de son déroulement. A la sortie, un parent leur distribue un petit casse-cro te qu'il a préparé pour eux, à leur grande joie bien s r. Et le trésorier me donne 20.000 francs guinéens comme participation, pour mon déplacement. Cela ne fait même pas 4 euros, mais c'est beaucoup pour eux. Je me dépêche de prendre le car à la gare routière car il faut que j'arrive à KATACO avant la nuit. En effet, pendant le mois de décembre, nous célébrons l'Eucharistie à 20 heures, car pendant la journée les gens sont dans leurs rizières, à protéger de l'attaque des oiseaux leur riz qui est m r.
J'ai eu de la chance, nous étions bien serrés dans le car, mais pas de panne ; je suis donc arrivé à temps." (Armel Duteil)
Le 1er décembre 2007 : "En ce moment, les gens sont très
pris. Du matin au soir, ils sont dans les rizières pour
empêcher les oiseaux de manger le riz qui mûrit. Le
dimanche, nous disons la messe la nuit, à 20 heures."(Armel Duteil)
Le 24 octobre 2007 :"Ministère des affaires religieuses. En guinée, il y a 90% de musulmans et 5% de chrétiens. Il y a une bonne entente entre nous et heureusement il n'y pas de mouvement terroriste ou intégrite (au moins fanatiques). Dans l'ancien gouvernement, il y avait un ministère des affaires musulmanes. Dans le nouveau gouvernement, le ministère a été transformé en ministère des affaires religieuses. C'est significatif pour nous, à la fois comme signe d'ouverture de ce nouveau gouvernement, que comme reconnaissance de tout ce que les chrétiens ont fait au moment des évènements de janvier et plus largement dans le développement du pays. C'est un grand encouragement pour nous. Responsabilités des la cs : Du 22 au 25 octobre, rencontre à Konacry pour la restitution du travail de réflexion fait au niveau des églises de l'Afrique de l'ouest, sur la place et et r le des la cs dans l'église et dans le monde, et sur le problème des migrants. En effet, nos églises sont souvent très cléricales (dirigées par les prêtres) dans leur fonctionnement, et beaucoup de la cs chrétiens ont tendance à s'engager davantage dans l'église que dans la société.
Nous avons travaillé à une cinquantaine, prêtres et la cs ensemble, des 3 diocèses de Guinée, d'abord pour mieux comprendre ce qu'est l'église/famille telle quelle a été définie par les évêques d'Afrique, et comment la rendre plus fidèle à sa mission. A partir de là, nous avons pu déterminer un certain nombre de pistes d'actions pour les la cs, pour leur engagement dans la société guinéenne, en commençant par les communautés de base. Nous avos préparé les étapes pour la mise en place d'une organisation des la cs, depuis la base, jusqu'au niveau national. A partir de là, nous avons posé les bases de 4 commissions pour agir dans ces différents domaines d'une façon efficace et concréte :
Justice et paix
La pastorale sociale de l'église
La famille
Les migrants
En effet, la famille traditionnelle africaine est en train d'exploser. Comment promouvoir une famille africaine épanouie et vivante, dans le monde actuel? Le problème des migrants se pose aussi d'une façon aig e, depuis Conakry, comme de nombreux autres pays africains, des jeunes s'embarquent dans des pirogues pour aller en Europe via les canaries et se noient. Essentiellement parce que ces jeunes se trouvent ni projet de vie, ni moyens de vivre dans leur pays. A cause de la pauvreté et du manque de liberté. Nous avons cherché comment agir à tous ces niveaux, en comptant d'abord sur nos propres forces."(Armel Duteil)
Le 21 octobre 2007 :"La santé. Aujourd'hui, soeur Rosa, responsable du dispenaire est intervenu à la fin de la messe, au sujet de la santé. En effet, beaucoup de ébébs ont la fièvre en ce oment. Souvent les parents attendent beaucoup trop pour faire soigner leurs bébés. Quand ils viennent au dispensaire, c'est trop tard. Résultat, 3 bébés sont encore morts au dispensaire cette semaine. de plus, quand ces bébés ont la fièvre, souvent les parents les font soigner "à l'indigène". C'est à dire qu'ils utilisent les médicaments traditionnels et vont voir les guérisseurs de village. Il est s r que certains guérisseurs connaissent vraiment les plantes et peuvent très bien soigner, mais il y a aussi des imposteurs. De toutes façons, cette médecine perd de plus en plus ses valeurs et ses connaissances, pour devenir de plus en plus de la magie ou, comme les gens disent, "du charlatanisme" et "du fétichisme". De plus, certains médicaments traditionnels sont utilisés sans précautions et sans dosage et entra nent souvent infections et complications. Mais ce sont souvent les seuls médicaments qui sont à la disposition des populations, car les médicaments modernes sont rares et co tent très chers. De plus, il y a les croyances traditionnelles, sans parler des interdits alimentaires et autres. Quand un enfant à de la fièvre, souvent les gens disent "C'est la jaunisse. Si on lui fait des piq res, il va mourrir". Alors, ils refusent toute injection et même tout soin. Il y a ainsi de nmbreuses idées fausses qui circulent, en particulier sur la santé des bébés. Ce n'est pas facile de faire évoluer les traditions. Soeur Rosa a fait de son mieux pour conscienciser les participants en leur demandant d'en parler autour d'eux, dans leurs familles, dans leurs villages. Elle a aussi expliqué que faire au village avec des moyens simples et disponibles. Par exemple, boire de l'eau sucrée etsalée en cas diarrhée, se laver les mains pour se protéger.
Tout de suite après la messe, je suis parti à Kamsar prendre le "taxi brousse" pour descendre à Konacry, participer à une réunion sur la formation et la responsabilisation des la cs. J'en reparlerai.0"(Armel Duteil)
Le 21 octobre 2007 :"La santé. Aujourd'hui, soeur Rosa, responsable du dispenaire est intervenu à la fin de la messe, au sujet de la santé. En effet, beaucoup de ébébs ont la fièvre en ce oment. Souvent les parents attendent beaucoup trop pour faire soigner leurs bébés. Quand ils viennent au dispensaire, c'est trop tard. Résultat, 3 bébés sont encore morts au dispensaire cette semaine. de plus, quand ces bébés ont la fièvre, souvent les parents les font soigner "à l'indigène". C'est à dire qu'ils utilisent les médicaments traditionnels et vont voir les guérisseurs de village. Il est s r que certains guérisseurs connaissent vraiment les plantes et peuvent très bien soigner, mais il y a aussi des imposteurs. De toutes façons, cette médecine perd de plus en plus ses valeurs et ses connaissances, pour devenir de plus en plus de la magie ou, comme les gens disent, "du charlatanisme" et "du fétichisme". De plus, certains médicaments traditionnels sont utilisés sans précautions et sans dosage et entra nent souvent infections et complications. Mais ce sont souvent les seuls médicaments qui sont à la disposition des populations, car les médicaments modernes sont rares et co tent très chers. De plus, il y a les croyances traditionnelles, sans parler des interdits alimentaires et autres. Quand un enfant à de la fièvre, souvent les gens disent "C'est la jaunisse. Si on lui fait des piq res, il va mourrir". Alors, ils refusent toute injection et même tout soin. Il y a ainsi de nmbreuses idées fausses qui circulent, en particulier sur la santé des bébés. Ce n'est pas facile de faire évoluer les traditions. Soeur Rosa a fait de son mieux pour conscienciser les participants en leur demandant d'en parler autour d'eux, dans leurs familles, dans leurs villages. Elle a aussi expliqué que faire au village avec des moyens simples et disponibles. Par exemple, boire de l'eau sucrée etsalée en cas diarrhée, se laver les mains pour se protéger.
Tout de suite après la messe, je suis parti à Kamsar prendre le "taxi brousse" pour descendre à Konacry, participer à une réunion sur la formation et la responsabilisation des la cs. J'en reparlerai.0"(Armel Duteil)
Le 17 octobre 2007 :"Rencontre de l'équipe pastorale de Kataco. Là encore, évaluation du travail de l'année passée, mais centrée sur Kataco (Pour les activités de l'an dernier, voir ma lettre circulaire de février 2007 ). A partir de là, nous avons cherché à définir une façon de travailler, plus souple, plus progressive et plus lente, car nous nous sommes aperçus que l'année dernière, nous avons sans doute trop demandé et sommes allés trop vite, et les gens ont eu de la peine à suivre. Il faudra sans doute aussi mieux expliquer ce que nous cherchons. Et d'abord nous asseoir pour redéfinir ensemble nos objectifs. Nous le ferons avec les catéchistes à Kalesse, du 29 au 31 octobre, puis avec tous les responsables de communautés les 14 et 15 novembre à Kataco.
Pour le travail de cette année, nous avons parlé spécialement du lancement du nouveau collège des frères à Katacodi. Ensuite, le lancement du catéchisme. Nous cherchons des femmes catéchistes, ce qui permettait en même temps de former et de valoriser les femmes, et de leur donner plus de responsabilités dans la communauté chrétienne, mais aussi dans les familles et les villages.
Avec soeur Rosa, nous avons abordé les problèmes de santé.
Du 8 au 20 octobre, j'ai fini de ranger mes affaires et de préparer ce dont j'aurai besoin cette année. J'ai commencé à travailler les livres que j'ai rapportés avec moi. J'ai fait de nombreuses visites et accueilli de nombreuses personnes. Et aux moments libres, je me suis remis à la langue baga. J'ai également rencontré les différents responsables de projets. Et la nuit, j'ai tenu successivement une réunion avec les 4 différentes communautés de quartier de Kataco centre. Pour la langue Baga, je travaille à partir des cassettes que j'ai enregistré l'an dernier. Mais ça ne rentre pas vite car j'ai la tête dure, pas parce que je suis breton, mais parce que je commence à me faire vieux !
"(Armel Duteil)
Le 16 octobre 2007 :"Réunion de doyenné à Kamsar. Nous nous retrouvons tous les prêtres, frères et soeurs du doyenné regroupant 4 paroisses, 2 grandes villes, Kamsar et Boké, et 3 secteurs ruraux sur près de 200km, Sangaredi, Boffa et Kataco. Bon travail et ambiance très sympathique. Nous avons reçu 2 jeunes prêtres dans notre secteur. Un guinéen, Appolinaire Kolié, et un missionnaire spiritain sénégalais, Hermann Sagna. Il s'agissait de poser les bases de notre travail de cette année, en reprenant la session pastorale de tout le diocèse du début octobre dont je vous ai déjà parlée. Chaque paroisse a présenté ses activités de l'année passée et ses projets pour cette année. Cette présentation a été suivie d'une réflexion en commun, pour synchroniser nos actions et coordonner nos orientations. Nous avons abordé ensuite la question de la formation des jeunes et celle de nos actions de développement. Dans un 3ème temps, étude du plan stratégique du diocèse pour l'appliquer et le mettre en pratique.
4ème temps, organiser notre vie d'équipe. Comment mettre entre nous davantage de "communion". C'est le thème d'action du diocèse pour cette année, notre amitié, notre travail en équipe, mais aussi nos loisirs en commun, le partage de nos soucis et problèmes, sans oublier notre prière commune. A Kataco, nous prions ensemble, prêtres, frères et soeurs, matin et soir, en plus de l'eucharistie (la messe) chaque matin avec les la cs chrétiens. Cela nous semble être une condition essentielle pour pouvoir être ensuite plus accueillants envers ceux dont nous avons la responsabilité, chrétiens ou non.
Pour terminer, nous préparons les temps forts de cette année au niveau religieux. Les fêtes de No l, de P ques et de la Pentec te, la marche pénitentielle de Carême et le pélerinage national de Baffa avec la marche des jeunes, la session de formation des cadres chrétiens (personnes engagées et ayant des responsabilités dans la société guinéenne), les récollections pour les jeunes et journées des femmes, le lancement des mouvements de jeunesse et associations des femmes. Nous avons aussi insisté sur l'importance de participer aux temps forts de la vie du pays et aux efforts pour le développement, partager dans l'amitié les temps forts des autres religions.
La rencontre s'est terminée dans la joie par un bon repas, à base de riz local bien s r, offert par les chrétiens de Kamsar. Nous nous retrouverons le 11 décembre à Boke, s'il plait à dieu."(Armel Duteil)
Le 14 octobre 2007 :"Hier, c'était la fête de la Koute, fin du ramadan, période de je ne des musulmans. Dès mon retour de Mare, je vais visiter l'imam de Kataco et lui souhaiter une bonne fête, accompagné du président du conseil paroissial, au nom de tous les chrétiens. Comme toujours, il est très heureux de ma visite. Il me parle en soussou et je réponds en baga. Mais comme nous avons du mal à nous comprendre, nous finissons par parler en ouolof, langue du sénégal, pays o j'ai grandi et o lui même a travaillé plusieurs années. En effet, il est peuhl et ne parle pas très bien le soussou ni le baga, et moi de même. Mais on finit toujours par s'entendre et se rencontrer !
"(Armel Duteil)
Le 13 octobre 2007 :"Visite à Mare. Le 1er weekend après mon arrivée, je suis parti en tournée dans la communauté de Mare.. Cette tournée s'est passée comme je l'ai décrit dans une de mes circulaires. Mais elle avait un go t spécial puisque c'était des retrouvailels après mes 4 mois d'abscence. L'accueil à été très sympathique. Nous nous sommes donné des nouvelles. Pendant cette saison des pluies, il y a eu beaucoup de décés. En particulier celui d'un des deux catéchistes de la communauté, foudroyé au cours d'un orage, ce qui a beaucoup marqué les gens. J'ai été présenter mes condoléances à la famille, et aussi à celle de l'imam du village, également décédé le trimestre passé, et avec qui nous entretenions des relations très amicales. Après la messe et la réunion de communauté, nous avons été prié pour un étudiant qui a "perdu la tête". Comme presque toujours dans ces cas là, les parents pensent à la sorcellerie, aux esprits mauvais et à la malédiction. Nous avons beaucoup parlé ensemble pour chercher quoi faire et ensuite nous avons prié ensemble. A la veillée, la nuit précédente, nous avons réfléchi à l'éducation des jeunes; ils sont partagés entre le monde traditionnel et le monde moderne; Ils sont très marqués par les films et les vidéos qui viennent de l'extérieur, qui ne les aident pas à résoudre leurs problèmes et à mieux vivre dans leur monde tel qu'il est. Et leurs parents se sentent complétement dépassés. Nous avons terminé par une projection de diapositives à partir d'une batterie que j'ai transportée sur le porte bagage de mon vélo avec le projecteur et le magnétophone pour passer la cassette sonorisés en langue baga, composée au centre avec un catéchiste, Gilles-Pascal, tout de suite à mon arrivée. Le thème était "La vie des communautés chrétiennes du Congo" o j'ai travaillé et participé à la création de ces communautés."(Armel Duteil)
Le 6 octobre 2007 :"La session pastorale réunissant tous les prêtres autour de l'archevèque de Conakry Vincent Coulibaly a eu lieu du 2 au 5 octobre. Le 1er jour a été consacré au rapport d'activités de chacune des paroisses pour évaluer ce qui a été fait l'année passée et en tirer des orientations pour cette année. Le 2nd jour a été employé à mettre au point le plan d'action du diocèse pour les deux années à venir, pour la vie interne de l'2glise locale, mais aussi pour l'engagement dans la vie du pays pour le développement, la justice, la paix et les droits humains (en particulier ceux des enfants) : "Témoignage de l'évangile et service des hommes". Ce plan d'action est en fait une application locale du plan stratégique commun à tous les diocèses de l'Afrique de l'ouest de 2003 à 2009... Le 3ème jour a été consacré au thème "Comment assurer une meilleure entente et collaboration avec tous, entre prêtres et avec l'évèque, mais aussi avec les la cs chrétiens, les gens des autres religions et toute la population. C'est l'orientation principale pour cette année. Nous avons cherché ensuite comment améliorer le travail des mouvements de jeunes et d'adultes et des différentes commissions. A ce sujet, l'évèque m'a nommé responsable national de la commision pour la justice et la paix : formation aux droits humains, paix et réconciliation, développement et respoect de la terre et de l'environnement,... Actions contre les injustices : corruption, manque de liberté, exploitation,... Au niveau du diocèse,e je dois prendre en charge l'action sociale, l'action caritative et humanitaire. Je vais commencer par contacter différentes personnes déjà engagées dans ces divers secteurs et chercher avec elles ce qu'il va être possible de faire. Nous en reparlerons. Demain matin, je pars à Kataco, je suis pressé d'y arriver après 4 mois d'absence.
"(Armel Duteil)
Le 5 octobre 2007 :"Cette année, nous avons montré beaucoup plus de sérieux pour le baccalauréat par rapport aux années précédentes. Il n'y a eu que 20% des candidats admis, ce qui n'est pas étonnant vu la mauvaise quélité de l'enseignement causée par le manque de moyens, de responsabilités; d'organisation et de préparation, le surpeuplement des classes (des classes de terminales de plus de 100 élèves), du mauvais état de santé (malnutrition) et la pauvreté et mauvaises conditions de vie et de travail des élèves (Au niveau des universités, c'est encore pire). Pour mieux préparer la prochaine rentrée, elle a été repoussée au 22 octobre, et au 12 novembre pour les universités. Nous espérons que cela servira à quelque chose.
Selon les dernières statistiques disponibles, la Guinée a consacré en 2004 2,37% de son PIB à l'éducation, soit 14,2% des ressources propres de l'état. C'est important (plus qu'en France si je ne me trompe pas), mais encore très insuffisant. Mais le pays est très pauvre et les ressources limitées.
"(Armel Duteil)
Le 3 octobre 2007 :"Pour le Ramadan (le carème musulman) o les gens ont besoin de nourriture pour casser le je ne le soir, le gouvernement a fait venir 21000 tonnes de riz, du sucre et de l'huile, qui sont venus à temps (ce qui est nouveau!). De plus, ce riz est envoyé directement dans les quartiers pour une vente directe pour éviter les spéculations et les intermèdiaires qui font monter les prix. La population est très satisfaite de ces dispositions. En négatif : Des jeunes des quartiers populaires ont manifesté le 18 septembre parce qu'ils n'avaient pas d'électricité, malgré toutes les promesses et les dons reçus, et à cause de la hausse des prix qui empêche les gens de manger à leur faim. Ils ont brisé des vitres de voiture et causé des dég ts matériels importants. 32 jeunes ont été interpelés, mais fait nouveau, le directeur de la s reté ne s'est pas conténté de faire arréter les jeunes, il a lancé une réflexion au niveau de tous les jeunes pour que dorénavant, ils manifestent par des moyens pacifiques. Il a demandé aux parents de mieux éduquer leurs enfants, et aux médias, chefs religieux, partis politiques et autorités locales de prendre leur part de responsabilité dans ce travail de sensibilisation et d'éducation. Jusqu'aux événements de janvier-février, on se contentait d'envoyer la troupe pour m ter les jeunes, arrêter les gens et souvent les torturer..
Autre problème, le prix du pain a beaucoup augmenté en 4 mois. Il est passé de 800 à 1200 francs guinéens le pain. Conséquence en particulier de la hausse du blé au niveau internationnal. (nb : 1 euro = 5500 francs guinéens environ)." (Armel Duteil)
Le 2 octobre 2007 :"Aujourd'hui, c'est la fête nationale : Feux de joie, de fête et de dignité. La Guinée, en 1958, a été le premier des pays francophones colonisés en Afrique à demander et à obtenir son indépendance. La question aujourd'hui c'est : Qu'avons nous fait de cette indépendance? Comment relever le pays et le faire avancer au profit de tous et pas seulement de quelques uns." (Armel Duteil)
Le 1er octobre 2007 :"La population reste mobilisée
La population continue à rester vigilante et à manifester pour que les choses avancent. Les jeunes régissent contre la chereté de la vie, les femmes se sont mobilisées contre la fermeture programmée de leur marché dans un quartier. Les émissions à la télévision sont de meilleure qualité et il y a une plus grande liberté d'expression. Au moment des informations, il y a même une émission intitulé "Ce qui va, ce qui ne va pas" o les personnes interviewées s'expriment sur la vie du pays et interviennent sur les différents problèmes. Tout cela est le signe que la démocratie avance, même s'il reste encore beaucoup de choses à faire.
" (Armel Duteil)
Le 30 septembre 2007 :"A mon arrivée à l'aéroport, après 3 mois d'absence, j'ai senti tout de suite que les choses avaient changé dans le pays. Beaucoup moins de tracasseries et un meilleur accueil aux formalités de police et de douane. Il y avait de la lumière à 3 heures du matin. J'ai appris que, au moins dans la capitale Conakry, il y a de la lumière tous les jours malgré de nombreuses coupures de courant, mais c'est la saison des pluies et le barrage électrique est donc plein. Qu'en sera t'il dans 6 mois à la fin de la saison séche? On verra !" (Armel Duteil)
Le 27 septembre 2007 :"Dans ma lettre circulaire de février 2007, je vous expliquais qu'il y avait eu des manifestations de la population, exaspérée par la pauvreté grandissante, la décadence du pays, le manque de libertés et de respect des droits des gens. La répression à été très dure : plus de 150 morts, tués par les militaires au pouvoir. Mais nous avons été soutenus activement par l'Union Africaine et aussi l'Union Européenne. L'ancien président du Nigéria, M. Obasendjo, est venu spécialement quatre fois à Conakry, et a réussi à convaincre le président guinéen à nommer un premier ministre et à accepter un nouveau gouvernement issu de la société civile (et non plus de partis politiques ni des militaires). Ce nouveau gouvernement s'est mis au travail aussit t, il semble sérieux, compétent et décidé à changer les choses. La partie n'est pas gagnée pour autant. Le gouvernement a essayé de renégocier les contrats signés dans le passé gr ce à des pressions et des pots de vin par des grosses sociétés étrangères, qui font de bénéfices exorbitants sans participer vraiment au développement du pays. Ainsi toute la bauxite, dont la Guinée est le 1er producteur mondial, est expédiée directement en Ukraine sans aucune transformation, même pas en alumine, et donc sans grand profit pour le pays. Mais ce n'est pas facile : Ces sociétés ne veulent pas en entendre parler et multiplient les blocages. Et les pays dont les sociétés sont originaires multiplient les pressions, quand elles ne font pas du chantage.
Suite à la mise en place de ce nouveau gouvernement, la France, L'Union Européenne, mais aussi d'autres pays comme la Chine, l'Inde et les pays arabes, ont apportés une aide financière importante. Mais il faut du temps pour reconstruire le pays et remettre les choses en route. Aussi la population s'impatiente. Jusqu'à maintenant, il n'y a pratiquement pas d'eau ni d'électricité dans le pays, même dans la capitale Conakry. Les militaires sont mal payés, les augmentations de soldes, promises depuis 1995 n'ont pas été accordées. L'argent aurait été détourné par l'état major! Les soldats sont descendus dans la rue et il y a eu de nombreux morts par balles perdues. Les choses se sont calmées mais la situation est très instable et nous restons inquiet pour l'avenir. Je continuerai à vous tenir au courant." (Armel Duteil)
Le 1er septembre 2007 :"Je suis rentré en France en juin 2007 pour des congés
et prendre du repos, ainsi que pour une opération chirurgicale
le 20 ao t.
Mon retour en Guinée est prévu le 29 septembre avec pour
programme la session pastorale autour de l'Archevêque de
Conakry, Monseigneur Vincent Coulibaly, pour préparer le
travail de l'année et en choisir les grandes orientations."
(Armel Duteil)
Le 26 juillet 2007 :A ceux qui soutiennent l'école et l'internat.
Chers amis, en septembre 2006, le père Igbe Terkura, nigérian, et moi même, avons repris la direction de Kataco après une année de fermeture de la mission.
Nous avons confié aux frères de St Gabriel, la direction de l'école primaire primaire et du collège, pour être plus libre pour sortir dans les 9 paroisses et les villages de notre secteur, tout en gardant la supervision et prenant notre part de travail (cours d'anglais, formation religieuse,...). Je rappelle que nos écoles sont ouvertes à tous, sans distinction d'éthnie ou de religion. Le jardin d'enfants est tenu par les soeurs de St Joseph de Cluny.
Notre collège continu à se développer. Nous avons ouvert cette année une classe de 5ème. Nous voudrions avoir un cycle complet jusqu'en 3ème, mais cela dépendra du nombre d'élèves car le collège coute beaucoup plus cher que l'école primaire, et les parents de notre secteur sont très pauvres. C'est pourquoi votre aide nous est si importante.
Cette année scolaire a été pertrubée à cause des problèmes sociaux et politiques qui ont marqués notre pays en janvier et février. Nous avons du prolonger les cours jusqu'à fin juillet pour les élèves préparant le CEP et le concours d'entrée en 6ème. Nous espèrons avoir d'aussi bons résultats que l'an dernier (notre école à les meilleurs résultats de tout la préfecture).
Comme convenu lors de ma rencontre début juillet avec l'association Soutien de St Georges, grace à votre aide, nous continuerons à soutenir les élèves des familles nécessiteuses de Kataco, aussi bien ceux qui étudient à Kataco, que ceux qui continuent des études au lycée et à l'université, pour leur permettre de se former le mieux possible. Mais nous souhaitons qu'une partie de votre aide puisse être aussi consacrée à l'aménagement et au fonctionnement de l'école pour réduire le montant de la scolarité demandé aux familles, pour que tous les élèves puissent en profiter, et pas seulement ceux que nous prendrons plus spécialement en charge. Par ailleurs, même pour les enfants les plus pauvres, nous demandrons aux parents une participation, même symbolique, pour qu'ils prennent leurs responsabilités dans l'éducation de leurs enfants et pour ne pas développer une mentalité d'assités.
Nous vous remercions de tout coeur pour l'aide importante que vous nous apportez et qui nous permet de continuer notre travail d'éducation, qui est essentiel pour l'avenir de ces enfants et de la Guinée toute entière.
Avec toute notre amitié et nos salutations les plus sincères.
(Armel Duteil)