Armel Duteil

Kinshasa




1er congrés des commissions Justice et Pais d'Afrique (L33, 03/03/08)

Ce congrès a regroupé les représentants de 37 pays à Kinshasa. Il a été très intéressant car il a permis de se retrouver entre personnes qui travaillent dans la même direction et de partager leurs expériences, leurs difficultés et les solutions qu’elles ont trouvées. 

Le congrès a commencé par l’exposition du matériel de travail composé dans les différents pays : documents de formation et d’animation, affiches, livres, C.D., jeux éducatifs, etc…portant sur les différents thèmes sur lesquels nous travaillons : la formation des populations et l’apprentissage de leurs droits, la préparation des élections et le suivi de celles-ci, la bonne gouvernance, les droits de la femme et de l’enfant, la reconstruction du pays après la guerre et les enfants soldats, l’exploitation des mines et l’utilisation des richesses naturelles au profit des populations, le respect de l’environnement, la démocratie, la lutte contre les violences et l’insécurité, la réconciliation, l’émigration, etc…

A partir de là, nous avons mieux vu les problèmes importants de justice et de paix au niveau de l’Afrique et mieux compris la façon dont nous travaillons dans les différents pays. En fait de nombreuses actions sont menées, mais souvent nous ne sommes pas au courant. Cette rencontre va nous permettre de profiter des travaux des autres pays et de mieux collaborer, pour une action commune au niveau de toute l’Afrique.

Le but de cette rencontre, c’était aussi de préparer le 2° synode pour l’Afrique : réconciliation, justice et paix. Nous avons mené une réflexion critique sur la façon dont le 1° synode s’est passé, en vue d’améliorer la méthode de travail, la participation des intervenants et le suivi débouchant sur des actions concrètes. Mais la 1° chose c’est de préparer sérieusement ce synode à la base, en donnant la parole à tous et en organisant une réflexion approfondie et concrète, à partir de nos vrais problèmes de justice et de paix.

Nous avons ensuite tenu 3 panels, animés chacun par 5 ou 6 pays vivant spécialement les problèmes étudiés, par exemple le Tchad, le Kenya, le Soudan, la Sierra Leone et la Côte d’Ivoire sur la reconstruction du pays après la guerre. 1)  la paix et la réconciliation 2) la justice sociale 3) l’état de droit et la bonne gouvernance, avec toute la question de la démocratie, du respect des droits, de la corruption, etc…

A partir de là, nous pouvions dégager des conclusions et mettre en place un plan d’action, avec des activités concrètes et réalisables. Nous avons commencé par une recherche en carrefours pour que chacun puisse amener ses idées. Nous avons d’ab ord présenté notre vision de l’Afrique et celle de l’Eglise, telles que nous voulons les construire. Puis les défis que nous devons relever aux niveaux spirituel, socio-économique et politique, éducatif, culturel et écologique. Cela nous a amenés à un certain nombre d’engagements au niveau du témoignage personnel et dans nos commissions justice et paix paroissiales, diocésaines, nationales et régionales. Enfin des propositions pour le prochain synode et pour le SCEAM (symposium des conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar). Cette déclaration vous sera envoyée dès que possible.

En ce qui concerne la Guinée, ce qui a été le plus apprécié dans notre contribution, c’est la simplicité et la clarté de nos compte-rendus. C’est aussi la brièveté et le caractère pratique et directement utilisable de nos fiches de formation : comment lancer une commission justice et paix, comment faire une réunion justice et paix, etc…Mais surtout, c’est notre pédagogie d’enseignement et de mise en pratique des droits de l’homme et de l’enfant par nos jeux éducatifs, pour tous les âges et toutes les couches sociales de la population urbaine ou rurale, en particulier les analphabètes. Beaucoup ont décidé de se lancer dans la même voie, au retour dans leur pays. A Conakry, nous venons de tenir 2 sessions d’initiation à ces jeux avec des enseignants du privé catholique et du public et nous allons continuer avec toutes les personnes intéressées.

P Armel




Symposium des Conférences Episcopales
d’Afrique et Madagascar (SCEAM)

Secrétariat du SCEAM
P.0.Box KA 9156, Airport, ACCRA, GHANA Tél : (+233) 21 77 88 67/8, Télécopie : (+233) 21 77 25 48
secamsec@4u.com.gh
www.sceam-secam.org
Adresse : 4 Senchi Street, Airport Residential Area, Accra

Congrès Continental des Commissions Justice et Paix

Du 2 au 7 mars 2008,
CentreCatholique Nganda,
Kinshasa, République Démocratique du Congo.

DECLARATION FINALE

Nous, participants au 2ème Congrès Continental Justice et Paix issus de trente-deux (32) pays et quatre (4) régions d’Afrique et Madagascar, tenu au Centre catholique Nganda à Kinshasa dans la République Démocratique du Congo du 02 au 07 Mars 2008 ;

Réaffirmons la mission du SCEAM celle de continuer à projeter la vision africaine d’ensemble de l’Eglise, de promouvoir la mission des fils et filles de l’Eglise, dans un esprit de communion, afin qu’ils deviennent des signes et des instruments au service de l’Eglise famille de Dieu en Afrique.

Conscient de sa responsabilité dans la libération intégrale de la personne humaine et de son effort à contribuer au développement humain total, le SCEAM s’est doté des services dont ceux traitant des questions de justice, paix et développement.

A la suite du premier Congrès justice et paix ayant eu lieu en 1988 à Roma à Lesotho, et suite à l’exhortation post-synodale Ecclesia in Africa, le présent congrès s’est tenu pour poursuivre les objectifs suivants :

contribuer à l’élaboration des instrumentis laboris du second Synode pour l’Afrique,

  • se mettre à l’écoute de toutes les commissions Justice et Paix régionales et nationales, afin de proposer des priorités pour la paix et la justice au niveau continental

Vision de l’Afrique

L’Afrique que nous voulons est :

  • Une Afrique unie, pacifique, solidaire et respectueuse de l’Etat de droit, de la dignité de l’homme créé à l’image de Dieu,
  • Une Afrique consciente de ses richesses culturelles et de ses diversités, qui connaît ses aspirations profondes,
  • Une Afrique capable de surmonter l’influence négative des idéologies étrangères qui sont imposées et qui s’engage résolument à se réconcilier avec elle-même pour plus de justice et de paix
  • Une Afrique avec des leaders guidés par une idée de justice, de paix et de créativité ;
  • Une Afrique ambitieuse, moderne, puissante,
  • Une Afrique vraiment démocratique, aux frontières ouvertes,
  • Une Afrique politiquement et économiquement intégrée et prospère,
  • Une Afrique capable de partager sans se laisser spolier ses abondantes richesses économiques sociales et culturelles.

Vision de l’Eglise

De par sa vocation, l’Eglise est le sacrement de l’unité et de réconciliation du genre humain, sel de la terre et lumière du monde (Mt 5, 13-14). Elle engage ses filles et ses fils à un devoir missionnaire d’évangélisation pour l’annonce du Royaume de Dieu, commençant déjà ici et maintenant à travers ses œuvres de foi, d’espérance et de charité.

L’Eglise famille de Dieu en Afrique est le moteur de cette Afrique que nous voulons. Elle promeut les valeurs inhérentes à la réalité familiale, spécialement, les valeurs profondes de la réconciliation, de l’amour et de l’unité. Elle travaille pour une conversion permanente, tant des chrétiens catholiques, que de toutes autres personnes.

Pendant qu’elle est au service de la conversion et de l’évangélisation continue, elle est prophétique et exigeante envers tout le peuple de Dieu, particulièrement les dirigeants africains; elle est instrument de transformation du continent.

L’Eglise prend cette tâche au sérieux et reconnaît la place et la responsabilité du laïc dans sa mission d’évangélisation du monde, conformément au Concile Vatican II. Elle demeure particulièrement attentive à la situation de la femme africaine, à la jeunesse et aux plus défavorisés dans la société, fidèle à sa vocation d’option préférentielle pour les pauvres.

Problèmes majeurs et défis

Nous n’énumérons pas les problèmes majeurs que les Lineamenta du prochain synode pour l’Afrique ont déjà souligné, mais nous nous arrêtons aux défis.

Mais, conscients que les problèmes de l’homme touchent à tous les hommes tant au sein de la société que dans l’Eglise ;

Conscients que l’Eglise, Une, Sainte, Catholique et Apostolique génère des fils et des filles marqués par le péché et capables même d’être responsables des conflits graves ;

Conscients que les fils et filles de l’Eglise ont un devoir de conversion pour porter un témoignage de réconciliation, de justice et de paix au monde ;

Les principaux défis à relever par le témoin du Christ s’imposent comme suit :

Paix et Réconciliation

  • Edifier la société africaine par une pastorale sociale et une présence prophétique de l’Eglise dans le domaine social, politique et économique ;
  • Mettre fin aux conflits armés en Afrique, aux conséquences fatales (politisation des ethnies, phénomènes des enfants soldats, guerres civiles),
  • Contribuer à la promotion de la dignité humaine, à l’abolition du trafic humain, aux nouvelles formes d’esclavage, telles que la prostitution, l’exploitation des enfants, les mutilations génitales, etc.
  • Encadrer et accompagner de manière responsable les jeunes pour plus de justice et de paix en leur faveur,
  • Promouvoir la connaissance et la compréhension mutuelle parmi les jeunes et les initier à l’esprit du travail en équipe,
  • Promouvoir les valeurs authentiquement africaines, incluant le respect de la vie humaine, l’hospitalité, le partage, la fraternité-solidarité,

Justice sociale

  • S’impliquer inlassablement dans l’effort d’éradication de la pauvreté,
  • Travailler à l’éducation de toutes les couches sociales,
  • Eduquer les analphabètes,

Bonne gouvernance

  • Promouvoir la Bonne gouvernance et la démocratie dans les pays africains par son implication pour la tenue des élections libres, démocratiques et transparentes,
  • Poursuivre l’intégration régionale en tenant compte des ressources africaines propres,
  • Créer une culture de gouvernance basée sur le respect du bien commun et qui promeut la participation de tous les citoyens dans la vie publique,
  • Influencer les mécanismes de gouvernance internationale de telle sorte que l’Afrique ait une chance de bien utiliser ses propres ressources et de participer pleinement au marché mondial,
  • Développer une véritable coopération au sein des structures de l’Eglise et entre elles,
  • Promouvoir l’unité entre africains dans leur diversité culturelle, la bonne gestion des ressources naturelles, le respect de l’environnement, la responsabilité de la création.

Engagements

Appelés par Jésus Christ à annoncer la justice et la paix selon l’Evangile, et pas seulement selon la vision séculaire des droits de l’homme, tous les chrétiens sont convoqués pour dénoncer, annoncer, proposer et s’engager à :

Foi et action

  • Former et approfondir à la vie de prière et à l’Enseignement Social de l’Eglise, au niveau des familles, des écoles, des paroisses et des diocèses, sans oublier la formation initiale et permanente de tous les agents pastoraux pour promouvoir :
    • la vie,
    • le mariage et la famille,
    • la dignité de la femme,
    • l’éducation aux valeurs en famille, à l’école et dans la société,
    • l’assainissement moral des mass medias.

Paix

  • Susciter au sein de l’Eglise famille de Dieu qui est en Afrique, le témoignage personnel et responsable par un engagement dévoué pour la justice et la paix,
  • Appeler les chrétiens d’Afrique et les hommes de bonne volonté au dépassement de leurs égoïsmes pour savoir accueillir les autres dans leur diversité,
  • Former des groupes techniques pour étudier les causes des guerres en Afrique et rechercher des solutions,
  • Eduquer au sens chrétien de la paix et de la réconciliation,
  • Soutenir un plaidoyer et un lobbying pour encourager l’œuvre pastorale de l’Eglise,

Justice

  • Collaborer avec les commissions chargées de l’œcuménisme et du dialogue interreligieux dans la perspective de la justice, la paix et la réconciliation,
  • Promouvoir la redistribution juste et équitable des ressources,
  • Montrer des signes et des efforts de solidarité à l’égard des commissions sœurs en situation de crise,

Bonne gouvernance

  • Renforcer nos efforts de connaissance mutuelle,
  • Communiquer plus régulièrement en utilisant tous les moyens modernes de communication,
  • Travailler ensemble pour les objectifs communs de plaidoyer et de lobbies,
  • Mettre en place des mécanismes de contrôle et de suivi par rapport aux décisions prises par nos Etats en rapport avec la bonne gouvernance,
  • Apprendre mutuellement à travers les échanges des programmes,
  • Soutenir le SCEAM dans son travail au niveau continental,
  • Renforcer le secrétariat général du SCEAM par la création des points focaux thématiques (ex. bonne gouvernance, réconciliation, justice, communication…),
  • Mettre sur pieds un comité des consulteurs aidant le SCEAM dans la réalisation de ses projets et ses programmes,
  • S’impliquer davantage dans le suivi des activités des industries extractives.

Propositions pour le prochain synode en Afrique

  • Renforcer la participation des laïcs (des jeunes, des femmes laïques et religieuses selon la compétence) au Synode,
  • Assurer une large diffusion des Actes du Synode,
  • Examiner attentivement les problèmes qui rongent le continent africain :
    • La guerre et la circulation d’armes,
    • L’exploitation et la gestion des ressources naturelles,
    • Les migrations
    • La gouvernance,
    • Les accords de partenariat économique entre les pays riches et les pays pauvres,
    • La nouvelle éthique mondiale,
    • L’intégration des pays africains,
    • La paix, la réconciliation et la justice
  • Redynamiser la pastorale des Communautés Ecclésiales Vivantes, du laïcat, particulièrement des jeunes.

Proposition au SCEAM

En plus, nous demandons aux Evêques et au Secrétariat du SCEAM de :

  • Apporter son soutien aux personnes en difficulté à cause de leur engagement pour la justice et la paix,
  • Suivre les événements internationaux importants et formuler la prise de position de l’Eglise d’Afrique,

  • Créer et soutenir les Conseils consultatifs sur les thématiques suivantes :

    • Etat de droit
    • Industries extractives
    • Migrants et réfugiés
    • Bonne gouvernance
    • VIH - SIDA
  • Coopérer avec les autres institutions catholiques (CIDJAP, IAJP, JCTR, CEPAS…) et Association (AFCAST…) qui travaillent pour la vulgarisation de l’Enseignement Social de l’Eglise
  • Inventorier les publications
  • Travailler à la lumière de l’Enseignement de l’Eglise et partager les résultats du travail
  • Collecter et vulgariser les informations
  • Présenter les défis à l’Union Africaine, au Parlement Panafricain,
  • Visiter les régions pour appuyer les Commissions Justice et Paix

Fait à Kinshasa, le 07 mars 2008

Le signataire

Mgr. Francisco Joao SILOTA ainsi qu'éventuellement les autres Évêques présents

Étaient présents

Nr Nom et prénoms Pays Conférence ou
organisme ecclésial
1 ADJAHOSSU Firmin BENIN SECAM/SCEAM
2 ADJELOU Clément COTE D’IVOIRE
3 AGBOGBE Etienne BENIN
5 AMOUSSOU Eustache BENIN
6 AYEDA Jacques NIGER
7 BABIKANGA (Abbé) Marcien KISANGANI / RDC
8 BANGU Joseph GHANA
9 BANZA Adrienne KATANGA/RDC
10 BARANYIZIGIYE Consolata BURUNDI
11 BYUMANINE Pacifique R.D. CONGO
12 CHAUMBA Munyaradzi ZIMBABWE
13 CORFU Albert MAKENI/SIERRA LEONE
14 DAMIBA (Père) François-Xavier BURKINA FASO SECAM/SCEAM
15 DEDELI Jean-Louis R.D. CONGO
16 DIARRA Robert MALI
17 DUTEIL Armel CONAKRY/GUINEE
18 EGHAN Matthew GHANA
19 FELIHO (Mgr) Clet BENIN ACEAO
20 FIFONSI Fabrice BENIN SECAM/SCEAM
21 FOUARD-KANU Fatmata MAKENI/SIERRA LEONE
22 GASANA (Abbé) Vincent RWANDA
23 GOUDJO Raymond BENIN CERAO
24 IBAL Mbwambu Gérard R.D. CONGO
25 IYABO AKINTI Petra NIGERIA
26 JONES Brenda R.D. CONGO
27 KABELO K. Selema SOUTH AFRICA BOTSWANA SWAZILAND
28 KALAMBAYI Cécile R.D. CONGO
29 KIMBESE Sylvestre R.D. CONGO
30 KININGA (Abbé) Elvis R.D. CONGO
31 KOKONGO Timoléon REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
32 KUADJOVI Ayedeu Kate GHANA
33 KUNGUR Kenyi Isaac SUDAN
34 LIBWA (Abbé) Alfred R.D. CONGO
35 LOBUNDA (Père sj) Gustave R.D. CONGO
36 LOKOSO Monique R.D. CONGO
37 LOMA Lotuli Paul R.D. Congo
38 LONDADJIN (Sœur) Jeannette SENEGAL
39 LUBUTUKU Cléophas R.D. CONGO
40 LUNDI Alfred R.D. CONGO
41 MAKONGO Valentin R.D. CONGO
42 MARINE Jane Muthoni KENYA
43 MAULANO (Father) Martino MOZAMBIQUE SECAM/SCEAM
44 MAVOUNGU (Abbé) Félicien CONGO
45 MAZINGA (Prof) Charles R.D. CONGO
46 MBELA (Abbé) François R.D. CONGO
47 MBUILU (Sœur) Denise R.D. CONGO
48 MITEYO (Dr) Bruno R.D. CONGO
49 MOHAPI Booi IMBISA
50 MOKONZI Bruno R.D. CONGO
51 MONGBELO Dolly R.D. CONGO
52 MÖNIKES Volker GHANA
53 MONTERO Ermelido MOZAMBIQUE
54 MOUNDOUNGA (Abbé) Didace GABON
55 MUCHABAIWA (Bishop) Alexio ZIMBABWE
56 MUHIYA Etienne R.D. CONGO
57 MUHIYA Henri R.D. CONGO
58 MULAFULAFU Samuel ZAMBIA AMECEA
59 MULEKA Josianne R.D. CONGO
60 MULEROA Ifoma Hamabele ZAMBIA
61 MULYANGA Jean-Paul R.D. CONGO
62 NGANSUI Nicodème R.D. CONGO
63 NGUEABAYE Catin TCHAD
64 NLANDU Emery Patrice R.D. CONGO

NWALE Simson GHANA
65 NYALLENG Tsoafo LESOTHO
66 NYEKUMBO (Abbé) Hyacinthe R.D. CONGO
67 NZAKIMWITA (Mgr) Servilien RWANDA
68 OBIORA (Mgr Dr) Ike NIGERIA CDJAP
69 OMINA OKWORMOI (Fr) Leo ???? CATHOLIC AMECEA
70 ONENTHO Godfrey UGANDA
71 OUANEH Lee Marcel R.D. CONGO
72 PETA (Frère) Andy NIGERIA
73 POATY Marie Rosine Régine CONGO
74 RAHARISON Alain Thierry MADAGASCAR
75 SAGARA Bernard MALI
76 SECK (Abbé) Alphonse SENEGAL
77 SEZABO Floribert R.D. CONGO
78 SICHALWE (Fr) Vitus TANZANIA
79 SILOTA (Mgr) Francisco Joào MOZAMBIQUE SECAM/SCEAM
80 TALLA Jean-Baptiste CAMEROON
81 TENGETENGE Vincent R.D. CONGO
82 TITINWEL Pierre CAMEROUN
83 TSHIBANG (fmm) Georgette R.D. CONGO
84 VAY Angèle R.D. CONGO ACEAC
85 WADIANGA Daniel R.D. CONGO
86 YAMEOGO Tilgawindin Auguste Paterne BURKINA FASO
88 YOG Lambon Damigu (Père) Eloi TOGO
89 ZANAVELO Jean-Philippe MADAGASCAR
90 ZAPKA Cécile COTE D’IVOIRE
91 ZENG Thierry R.D. CONGO
92 ZOTSI Victor GHANA



Premier congrès continental des commissions Justice et Paix d'Afrique

Du 3 au 7 Mars 2008, à KINSHASA (37 pays)

Ce congrès a été très intéressant en ce qu’il a permis de se retrouver entre personnes qui travaillent dans la même direction. Et surtout très enrichissant car il nous a permis de partager nos expériences, nos difficultés et les solutions que nous avons trouvées.

La séance d’ouverture a non seulement posé le problème mais aussi ouvert quelques pistes et présenté déjà des éléments de solutions, en présence de représentants du gouvernement et de nombreux ambassadeurs.

Le congrès a continué par l’exposition du matériel de travail composé dans les différents pays : documents de formation et d’animation, affiches, livres, CD, jeux éducatifs, etc… portant sur les différents thèmes sur lesquels nous travaillons : la formation des populations préparatoire aux élections et le suivi de celles-ci, la bonne gouvernance, les droits de la femme et de l’enfant, la reconstruction des pays après la guerre et les enfants soldats, l’exploitation des mines et l’utilisation des richesses naturelles, le respect de l’environnement, la démocratie, la lutte contre les violences et l’insécurité, la réconciliation, et tant d’autres choses, telles que corruptions, émigrations, etc…

A partir de cette présentation, nous avons mieux discerné les problèmes importants de justice et de paix au niveau de l’Afrique et la façon dont nous travaillons dans les différents pays. En fait, de nombreuses choses se font, mais souvent nous ne sommes pas au courant. Cette rencontre va nous permettre de profiter des travaux des autres pays pour mieux collaborer et arriver à une action commune au niveau de l’Afrique.

Le but de cette rencontre était aussi de préparer le deuxième synode pour l’Afrique, sur la réconciliation, la justice et la paix. Nous avons donc mené une réflexion critique sur la façon dont le premier synode africain s’est passé, en vue d’améliorer la méthode de travail, la participation des intervenants et le suivi du synode débouchant sur des actions concrètes. Ensuite, nous avons eu trois panels animés chacun par cinq ou six pays vivant spécialement les problèmes étudiés, par exemple :

  1. le Tchad, le Kenya, le Soudan, la Sierra Leone et la Côte d’Ivoire, sur la paix et la réconciliation

  2. la justice sociale,

  3. l’état de droit et la bonne gouvernance, avec toute la question de la démocratie, des droits, de la corruption, d’une meilleure utilisation des richesses du pays.

A partir de là, il était temps de dégager des conclusions et surtout de mettre en place un plan d’action, avec des activités concrètes et réalisables. Cette recherche a également commencé par une réflexion en carrefours, pour que chacun puisse amener ses idées. Nous avons d’abord présenté notre vision de l’Afrique et celle de l’Eglise en Afrique que nous voulons construire. Puis les défis que nous devons relever aux niveaux spirituel, socio-économique et politique, éducatif, culturel et écologique. Cela nous a amenés à un certain nombre d’engagements au niveau du témoignage personnel et dans nos commissions justice et paix paroissiales, diocésaines, nationales et régionales. Notre réflexion s’est terminée par des propositions pour le prochain synode pour l’Afrique et pour les Conférences des évêques d’Afrique et Madagascar. Tout cela vous sera communiqué dès que possible.

Pour ce qui concerne la Guinée, ce qui a été le plus apprécié dans notre contribution, c’est la simplicité et la clarté de nos comptes rendus et formation. C’est aussi le caractère pratique et directement utilisable de nos fiches : comment lancer une commission justice et paix, comment faire une réunion justice et paix, etc…Mais surtout c’est notre pédagogie d’enseignement et de mise en pratique des droits de l’homme et de l’enfant par nos jeux éducatifs, pour tous les âges et toutes les couches sociales de la population, urbaine ou rurale, en particulier les analphabètes. Beaucoup ont décidé se lancer dans la même voie, au retour dans leur pays.