Ce congrès a regroupé les représentants de 37 pays à Kinshasa. Il a été très intéressant car il a permis de se retrouver entre personnes qui travaillent dans la même direction et de partager leurs expériences, leurs difficultés et les solutions qu’elles ont trouvées.
Le congrès a commencé par l’exposition du matériel de travail composé dans les différents pays : documents de formation et d’animation, affiches, livres, C.D., jeux éducatifs, etc…portant sur les différents thèmes sur lesquels nous travaillons : la formation des populations et l’apprentissage de leurs droits, la préparation des élections et le suivi de celles-ci, la bonne gouvernance, les droits de la femme et de l’enfant, la reconstruction du pays après la guerre et les enfants soldats, l’exploitation des mines et l’utilisation des richesses naturelles au profit des populations, le respect de l’environnement, la démocratie, la lutte contre les violences et l’insécurité, la réconciliation, l’émigration, etc…
A partir de là, nous avons mieux vu les problèmes importants de justice et de paix au niveau de l’Afrique et mieux compris la façon dont nous travaillons dans les différents pays. En fait de nombreuses actions sont menées, mais souvent nous ne sommes pas au courant. Cette rencontre va nous permettre de profiter des travaux des autres pays et de mieux collaborer, pour une action commune au niveau de toute l’Afrique.
Le but de cette rencontre, c’était aussi de préparer le 2° synode pour l’Afrique : réconciliation, justice et paix. Nous avons mené une réflexion critique sur la façon dont le 1° synode s’est passé, en vue d’améliorer la méthode de travail, la participation des intervenants et le suivi débouchant sur des actions concrètes. Mais la 1° chose c’est de préparer sérieusement ce synode à la base, en donnant la parole à tous et en organisant une réflexion approfondie et concrète, à partir de nos vrais problèmes de justice et de paix.
Nous avons ensuite tenu 3 panels, animés chacun par 5 ou 6 pays vivant spécialement les problèmes étudiés, par exemple le Tchad, le Kenya, le Soudan, la Sierra Leone et la Côte d’Ivoire sur la reconstruction du pays après la guerre. 1) la paix et la réconciliation 2) la justice sociale 3) l’état de droit et la bonne gouvernance, avec toute la question de la démocratie, du respect des droits, de la corruption, etc…
A partir de là, nous pouvions dégager des conclusions et mettre en place un plan d’action, avec des activités concrètes et réalisables. Nous avons commencé par une recherche en carrefours pour que chacun puisse amener ses idées. Nous avons d’ab ord présenté notre vision de l’Afrique et celle de l’Eglise, telles que nous voulons les construire. Puis les défis que nous devons relever aux niveaux spirituel, socio-économique et politique, éducatif, culturel et écologique. Cela nous a amenés à un certain nombre d’engagements au niveau du témoignage personnel et dans nos commissions justice et paix paroissiales, diocésaines, nationales et régionales. Enfin des propositions pour le prochain synode et pour le SCEAM (symposium des conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar). Cette déclaration vous sera envoyée dès que possible.
En ce qui concerne la Guinée, ce qui a été le plus apprécié dans notre contribution, c’est la simplicité et la clarté de nos compte-rendus. C’est aussi la brièveté et le caractère pratique et directement utilisable de nos fiches de formation : comment lancer une commission justice et paix, comment faire une réunion justice et paix, etc…Mais surtout, c’est notre pédagogie d’enseignement et de mise en pratique des droits de l’homme et de l’enfant par nos jeux éducatifs, pour tous les âges et toutes les couches sociales de la population urbaine ou rurale, en particulier les analphabètes. Beaucoup ont décidé de se lancer dans la même voie, au retour dans leur pays. A Conakry, nous venons de tenir 2 sessions d’initiation à ces jeux avec des enseignants du privé catholique et du public et nous allons continuer avec toutes les personnes intéressées.
P Armel
Nous, participants au 2ème Congrès Continental Justice et Paix issus de trente-deux (32) pays et quatre (4) régions d’Afrique et Madagascar, tenu au Centre catholique Nganda à Kinshasa dans la République Démocratique du Congo du 02 au 07 Mars 2008 ;
Réaffirmons la mission du SCEAM celle de continuer à projeter la vision africaine d’ensemble de l’Eglise, de promouvoir la mission des fils et filles de l’Eglise, dans un esprit de communion, afin qu’ils deviennent des signes et des instruments au service de l’Eglise famille de Dieu en Afrique.
Conscient de sa responsabilité dans la libération intégrale de la personne humaine et de son effort à contribuer au développement humain total, le SCEAM s’est doté des services dont ceux traitant des questions de justice, paix et développement.
A la suite du premier Congrès justice et paix ayant eu lieu en 1988 à Roma à Lesotho, et suite à l’exhortation post-synodale Ecclesia in Africa, le présent congrès s’est tenu pour poursuivre les objectifs suivants :
contribuer à l’élaboration des instrumentis laboris du second Synode pour l’Afrique,
L’Afrique que nous voulons est :
De par sa vocation, l’Eglise est le sacrement de l’unité et de réconciliation du genre humain, sel de la terre et lumière du monde (Mt 5, 13-14). Elle engage ses filles et ses fils à un devoir missionnaire d’évangélisation pour l’annonce du Royaume de Dieu, commençant déjà ici et maintenant à travers ses œuvres de foi, d’espérance et de charité.
L’Eglise famille de Dieu en Afrique est le moteur de cette Afrique que nous voulons. Elle promeut les valeurs inhérentes à la réalité familiale, spécialement, les valeurs profondes de la réconciliation, de l’amour et de l’unité. Elle travaille pour une conversion permanente, tant des chrétiens catholiques, que de toutes autres personnes.
Pendant qu’elle est au service de la conversion et de l’évangélisation continue, elle est prophétique et exigeante envers tout le peuple de Dieu, particulièrement les dirigeants africains; elle est instrument de transformation du continent.
L’Eglise prend cette tâche au sérieux et reconnaît la place et la responsabilité du laïc dans sa mission d’évangélisation du monde, conformément au Concile Vatican II. Elle demeure particulièrement attentive à la situation de la femme africaine, à la jeunesse et aux plus défavorisés dans la société, fidèle à sa vocation d’option préférentielle pour les pauvres.
Nous n’énumérons pas les problèmes majeurs que les Lineamenta du prochain synode pour l’Afrique ont déjà souligné, mais nous nous arrêtons aux défis.
Mais, conscients que les problèmes de l’homme touchent à tous les hommes tant au sein de la société que dans l’Eglise ;
Conscients que l’Eglise, Une, Sainte, Catholique et Apostolique génère des fils et des filles marqués par le péché et capables même d’être responsables des conflits graves ;
Conscients que les fils et filles de l’Eglise ont un devoir de conversion pour porter un témoignage de réconciliation, de justice et de paix au monde ;
Les principaux défis à relever par le témoin du Christ s’imposent comme suit :
Appelés par Jésus Christ à annoncer la justice et la paix selon l’Evangile, et pas seulement selon la vision séculaire des droits de l’homme, tous les chrétiens sont convoqués pour dénoncer, annoncer, proposer et s’engager à :
En plus, nous demandons aux Evêques et au Secrétariat du SCEAM de :
Fait à Kinshasa, le 07 mars 2008
Le signataire
Mgr. Francisco Joao SILOTA ainsi qu'éventuellement les autres Évêques présents
Étaient présents
Nr | Nom et prénoms | Pays | Conférence ou organisme ecclésial |
|
1 | ADJAHOSSU | Firmin | BENIN | SECAM/SCEAM |
2 | ADJELOU | Clément | COTE D’IVOIRE | |
3 | AGBOGBE | Etienne | BENIN | |
5 | AMOUSSOU | Eustache | BENIN | |
6 | AYEDA | Jacques | NIGER | |
7 | BABIKANGA (Abbé) | Marcien | KISANGANI / RDC | |
8 | BANGU | Joseph | GHANA | |
9 | BANZA | Adrienne | KATANGA/RDC | |
10 | BARANYIZIGIYE | Consolata | BURUNDI | |
11 | BYUMANINE | Pacifique | R.D. CONGO | |
12 | CHAUMBA | Munyaradzi | ZIMBABWE | |
13 | CORFU | Albert | MAKENI/SIERRA LEONE | |
14 | DAMIBA (Père) | François-Xavier | BURKINA FASO | SECAM/SCEAM |
15 | DEDELI | Jean-Louis | R.D. CONGO | |
16 | DIARRA | Robert | MALI | |
17 | DUTEIL | Armel | CONAKRY/GUINEE | |
18 | EGHAN | Matthew | GHANA | |
19 | FELIHO (Mgr) | Clet | BENIN | ACEAO |
20 | FIFONSI | Fabrice | BENIN | SECAM/SCEAM |
21 | FOUARD-KANU | Fatmata | MAKENI/SIERRA LEONE | |
22 | GASANA (Abbé) | Vincent | RWANDA | |
23 | GOUDJO | Raymond | BENIN | CERAO |
24 | IBAL Mbwambu | Gérard | R.D. CONGO | |
25 | IYABO AKINTI | Petra | NIGERIA | |
26 | JONES | Brenda | R.D. CONGO | |
27 | KABELO K. | Selema | SOUTH AFRICA BOTSWANA SWAZILAND | |
28 | KALAMBAYI | Cécile | R.D. CONGO | |
29 | KIMBESE | Sylvestre | R.D. CONGO | |
30 | KININGA (Abbé) | Elvis | R.D. CONGO | |
31 | KOKONGO | Timoléon | REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE | |
32 | KUADJOVI Ayedeu | Kate | GHANA | |
33 | KUNGUR Kenyi | Isaac | SUDAN | |
34 | LIBWA (Abbé) | Alfred | R.D. CONGO | |
35 | LOBUNDA (Père sj) | Gustave | R.D. CONGO | |
36 | LOKOSO | Monique | R.D. CONGO | |
37 | LOMA Lotuli | Paul | R.D. Congo | |
38 | LONDADJIN (Sœur) | Jeannette | SENEGAL | |
39 | LUBUTUKU | Cléophas | R.D. CONGO | |
40 | LUNDI | Alfred | R.D. CONGO | |
41 | MAKONGO | Valentin | R.D. CONGO | |
42 | MARINE | Jane Muthoni | KENYA | |
43 | MAULANO (Father) | Martino | MOZAMBIQUE | SECAM/SCEAM |
44 | MAVOUNGU (Abbé) | Félicien | CONGO | |
45 | MAZINGA (Prof) | Charles | R.D. CONGO | |
46 | MBELA (Abbé) | François | R.D. CONGO | |
47 | MBUILU (Sœur) | Denise | R.D. CONGO | |
48 | MITEYO (Dr) | Bruno | R.D. CONGO | |
49 | MOHAPI | Booi | IMBISA | |
50 | MOKONZI | Bruno | R.D. CONGO | |
51 | MONGBELO | Dolly | R.D. CONGO | |
52 | MÖNIKES | Volker | GHANA | |
53 | MONTERO | Ermelido | MOZAMBIQUE | |
54 | MOUNDOUNGA (Abbé) | Didace | GABON | |
55 | MUCHABAIWA (Bishop) | Alexio | ZIMBABWE | |
56 | MUHIYA | Etienne | R.D. CONGO | |
57 | MUHIYA | Henri | R.D. CONGO | |
58 | MULAFULAFU | Samuel | ZAMBIA | AMECEA |
59 | MULEKA | Josianne | R.D. CONGO | |
60 | MULEROA | Ifoma Hamabele | ZAMBIA | |
61 | MULYANGA | Jean-Paul | R.D. CONGO | |
62 | NGANSUI | Nicodème | R.D. CONGO | |
63 | NGUEABAYE | Catin | TCHAD | |
64 | NLANDU | Emery Patrice | R.D. CONGO | |
NWALE | Simson | GHANA | ||
65 | NYALLENG | Tsoafo | LESOTHO | |
66 | NYEKUMBO (Abbé) | Hyacinthe | R.D. CONGO | |
67 | NZAKIMWITA (Mgr) | Servilien | RWANDA | |
68 | OBIORA (Mgr Dr) | Ike | NIGERIA | CDJAP |
69 | OMINA OKWORMOI (Fr) | Leo | ???? | CATHOLIC AMECEA |
70 | ONENTHO | Godfrey | UGANDA | |
71 | OUANEH Lee | Marcel | R.D. CONGO | |
72 | PETA (Frère) | Andy | NIGERIA | |
73 | POATY | Marie Rosine Régine | CONGO | |
74 | RAHARISON | Alain Thierry | MADAGASCAR | |
75 | SAGARA | Bernard | MALI | |
76 | SECK (Abbé) | Alphonse | SENEGAL | |
77 | SEZABO | Floribert | R.D. CONGO | |
78 | SICHALWE (Fr) | Vitus | TANZANIA | |
79 | SILOTA (Mgr) | Francisco Joào | MOZAMBIQUE | SECAM/SCEAM |
80 | TALLA | Jean-Baptiste | CAMEROON | |
81 | TENGETENGE | Vincent | R.D. CONGO | |
82 | TITINWEL | Pierre | CAMEROUN | |
83 | TSHIBANG (fmm) | Georgette | R.D. CONGO | |
84 | VAY | Angèle | R.D. CONGO | ACEAC |
85 | WADIANGA | Daniel | R.D. CONGO | |
86 | YAMEOGO Tilgawindin | Auguste Paterne | BURKINA FASO | |
88 | YOG Lambon Damigu (Père) | Eloi | TOGO | |
89 | ZANAVELO | Jean-Philippe | MADAGASCAR | |
90 | ZAPKA | Cécile | COTE D’IVOIRE | |
91 | ZENG | Thierry | R.D. CONGO | |
92 | ZOTSI | Victor | GHANA |
Du 3 au 7 Mars 2008, à KINSHASA (37 pays)
Ce congrès a été très intéressant en ce qu’il a permis de se retrouver entre personnes qui travaillent dans la même direction. Et surtout très enrichissant car il nous a permis de partager nos expériences, nos difficultés et les solutions que nous avons trouvées.
La séance d’ouverture a non seulement posé le problème mais aussi ouvert quelques pistes et présenté déjà des éléments de solutions, en présence de représentants du gouvernement et de nombreux ambassadeurs.
Le congrès a continué par l’exposition du matériel de travail composé dans les différents pays : documents de formation et d’animation, affiches, livres, CD, jeux éducatifs, etc… portant sur les différents thèmes sur lesquels nous travaillons : la formation des populations préparatoire aux élections et le suivi de celles-ci, la bonne gouvernance, les droits de la femme et de l’enfant, la reconstruction des pays après la guerre et les enfants soldats, l’exploitation des mines et l’utilisation des richesses naturelles, le respect de l’environnement, la démocratie, la lutte contre les violences et l’insécurité, la réconciliation, et tant d’autres choses, telles que corruptions, émigrations, etc…
A partir de cette présentation, nous avons mieux discerné les problèmes importants de justice et de paix au niveau de l’Afrique et la façon dont nous travaillons dans les différents pays. En fait, de nombreuses choses se font, mais souvent nous ne sommes pas au courant. Cette rencontre va nous permettre de profiter des travaux des autres pays pour mieux collaborer et arriver à une action commune au niveau de l’Afrique.
Le but de cette rencontre était aussi de préparer le deuxième synode pour l’Afrique, sur la réconciliation, la justice et la paix. Nous avons donc mené une réflexion critique sur la façon dont le premier synode africain s’est passé, en vue d’améliorer la méthode de travail, la participation des intervenants et le suivi du synode débouchant sur des actions concrètes. Ensuite, nous avons eu trois panels animés chacun par cinq ou six pays vivant spécialement les problèmes étudiés, par exemple :
le Tchad, le Kenya, le Soudan, la Sierra Leone et la Côte d’Ivoire, sur la paix et la réconciliation
la justice sociale,
l’état de droit et la bonne gouvernance, avec toute la question de la démocratie, des droits, de la corruption, d’une meilleure utilisation des richesses du pays.
A partir de là, il était temps de dégager des conclusions et surtout de mettre en place un plan d’action, avec des activités concrètes et réalisables. Cette recherche a également commencé par une réflexion en carrefours, pour que chacun puisse amener ses idées. Nous avons d’abord présenté notre vision de l’Afrique et celle de l’Eglise en Afrique que nous voulons construire. Puis les défis que nous devons relever aux niveaux spirituel, socio-économique et politique, éducatif, culturel et écologique. Cela nous a amenés à un certain nombre d’engagements au niveau du témoignage personnel et dans nos commissions justice et paix paroissiales, diocésaines, nationales et régionales. Notre réflexion s’est terminée par des propositions pour le prochain synode pour l’Afrique et pour les Conférences des évêques d’Afrique et Madagascar. Tout cela vous sera communiqué dès que possible.
Pour ce qui concerne la Guinée, ce qui a été le plus apprécié dans notre contribution, c’est la simplicité et la clarté de nos comptes rendus et formation. C’est aussi le caractère pratique et directement utilisable de nos fiches : comment lancer une commission justice et paix, comment faire une réunion justice et paix, etc…Mais surtout c’est notre pédagogie d’enseignement et de mise en pratique des droits de l’homme et de l’enfant par nos jeux éducatifs, pour tous les âges et toutes les couches sociales de la population, urbaine ou rurale, en particulier les analphabètes. Beaucoup ont décidé se lancer dans la même voie, au retour dans leur pays.