Armel Duteil


Réflexions sur le travail de la sous-commission Justice et Paix des religieux du Sénégal

 

Cela fait trois années que la sous-commission de la commission de l’Action sociale des religieux fonctionne et il me semble utile d’évaluer les actions menées et des difficultés rencontrées, pour en tirer des conclusions et améliorer nos façons de faire.

L’année 2021

plusieurs congrégations et paroisses tenues par des religieux ont été convoquées à l’Inspection du Travail, suite aux accusations de personnes travaillant chez nous, en particulier un catéchiste et des personnes participant bénévolement au nettoyage de l’église. Elles nous ont accusé de les faire travailler sans les payer, et nous avons dû payer de fortes amendes.

Suite à cela, la sous-commission a proposé aux supérieurs majeurs que l’on demande aux personnes travaillant bénévolement dans nos différentes organisations de signer un document comme quoi elles le font librement et volontairement. Nous avons proposé comme modèle pouvant inspirer, le document que les sœurs spiritaines font signer dans leur centre de formation pour jeunes filles. Nous n’avons reçu aucune réaction des supérieurs majeurs, à qui on nous a demandé d’envoyer nos documents et propositions pour approbation à chaque fois. Et nous ne savons pas non plus si des choses ont été faites dans ce domaine.

Nous n’avons pas eu non plus de réactions sur nos autres documents et actions proposées tout au long de cette année, ni des supérieurs, ni des communautés.

L’année 2022

nous avons proposé aux supérieurs de rédiger un document de base et de demander à tous leurs membres de signer un engagement à éviter tout abus sexuel et de pouvoir, comme demandé par le Vatican. Cela a été fait dans certaines congrégations, mais semble-t-il pas dans toutes. Le but de ce document n’est pas seulement de se protéger et que la congrégation ne soit pas tenue pour responsable et condamnée à des compensations en cas d’abus d’un ou d’une de ses membres, mais surtout de demander à tous un engagement sérieux et définitif dans ce domaine.

Nous avons proposé d’organiser nous-mêmes des formations sur les abus sexuels et de pouvoir pour les responsables des paroisses (catéchistes, responsables de CEB et de mouvements…), enseignants des écoles et personnel des dispensaires catholiques dont nous avons la charge. Là aussi, nous n’avons reçu aucune réponse ni réaction. Les membres de notre sous-commission se sont donc contentés d’assurer des formations dans les organisations et associations dont ils font eux-mêmes partie. Et également pendant les vacances dans les patronages et colonies de vacances.

Nous avons préparé un premier texte qui peut servir de base pour cette sensibilisation, dans nos contacts personnels ou dans des rencontres et réunions.

Nous avons évalué les actions menées par nous pour la protection des enfants et personnes en situation de vulnérabilité

L’année 2023

nous avons recensé les différentes actions menées par les membres de notre sous-commission.

Nous avons cherché quoi faire face a la grave situation politique actuelle

Nous avons réfléchi ensemble à la PROTECTION DES ENFANTS ET PERSONNES VULNERABLES et comment détecter les cas d’abus sexuels.

Nous continuons à travailler à un document ayant valeur juridique qu’on puisse faire signer en début de l’année scolaire 2023-24, par nos enseignants, nos travailleurs de la santé, les catéchistes et responsables des mouvements et des différentes entités et notre personnel en général, en contact avec des enfants et des personnes vulnérables. Cet engagement serait aussi à signer par les religieux et religieuses, si cela n’a pas encore été fait dans leur congrégation et institut.

2°) Au mois de juin, nous avons réagi aux déguerpissements effectués sans préparation et sans respect de la cité baptisée honteusement « Imbécile », et au quartier « Mariste » et qui semble une politique voulue, réfléchie et appelée à être étendue. Elle vient d’être continuée à Ouakam sur l’ancienne piste d’aviation. Nous avons envoyé nos réflexions aux supérieurs majeurs, au vicaire épiscopal de l’action sociale chargé de la Caritas et au responsable de la Caritas régionale. Mais là encore, nous n’avons reçu aucune réaction.

Nous tenons les différents documents et compte rendus envoyés à la disposition de ceux qui voudraient à nouveau en prendre connaissance.

A chaque fois, nous avons demandé aux supérieurs de communiquer ces compte-rendus à chacune de leurs communautés, mais d’après les retours qui nous arrivent, beaucoup de communautés ne les reçoivent pas.

A la fin de chaque année pastorale, nous recevons une demande pour un rapport d’activités de l’année, et des félicitations pour le travail accompli. Nous en sommes reconnaissant, mais ce qui nous intéresse ce ne sont pas des félicitations, mais que l’on se mette véritablement à l’action. La question qui se pose est donc celle-ci : Pour agir, la sous-commission (qui agit déjà sous la supervision du vicaire épiscopal aux religieux, notre responsable, le père Louis Diedhiou), peut-elle agir par elle-même, ou devons-nous attendre à chaque fois l’autorisation des supérieurs majeurs, qui ne vient jamais.

En octobre 2.022 à l’ouverture de l’année pastorale, nous avions l’intention de commencer tout de suite nos activités. Mais on nous a dit d’attendre les conclusions de l’Assemblée Générale des religieux, dont nous n’avons reçu le compte-rendu qu’en février. Nous avons donc dû attendre le mois de mars pour notre première réunion. Cette année nous avons l’intention de commencer nos activités dès octobre 2.023.

Nos relations avec les autres instances

Plusieurs fois, j’ai été interpellé par nos autorités diocésaines, dans ce sens : « Vous les religieux du Sénégal, vous devez être au service des Eglises locales, qui ont déjà une commission Justice et Paix. Pourquoi vous ne faites pas partie de cette commission, et avez-vous votre commission à part ?»

J’ai participé sur invitation au lancement des commissions Justice et Paix des différentes paroisses du doyenné de Pikine, et nous continuons notre collaboration. Mais notre sous-commission des religieux n’est pas invitée aux rencontres Justice et Paix du diocèse de Dakar. Et donc nous ne travaillons pas ensemble. Nous souhaitons que ces questions soient éclaircies pour une meilleure collaboration. Et surtout que les religieux, frères et sœurs, s’engagent davantage dans les commissions Justice et Paix paroissiales.

Un exemple : Pour la préparation du synode actuel,

nous avons constaté » que la réflexion restait enfermée dans les paroisses (CEB, Conseils paroissiaux, mouvements et organisation catholiques,..), alors que le pape François demandait de travailler avec nos « compagnons de voyage » non chrétiens, et d’aller aux périphéries pour rencontrer les petits et les exclus de la société. Dans la sous-commission, à partir de nos différents engagements, nous avons cherché à donner la parole à différents groupes musulmans, et à des personnes sans distinction de langue ou de religion : enfants de la rue, prisonniers, migrants, jeunes filles de centres de formation, anglophones, malades des hôpitaux, groupes informels…Nous avons fait passer leur participation par notre vicaire épiscopal. Mais nous n’avons retrouvé aucune trace de tout cela dans le document du diocèse envoyé à Rome (cela a été reconnu explicitement au cours de l’évaluation de ce document en janvier à la rencontre du doyenné de Dakar Plateau-Médina au Port).

Ne voyez aucune mauvaise volonté dans ce texte, mais au contraire le désir d’une meilleure collaboration.

Fraternellement

Ferran : Je le vois très bien et je propose que ce document soit signé par chacun des membres de la commission. En tout cas, j'y adhère.

Louis Diedhiou : Merci pour cette réflexion.  Il me semble que c'est presque le résumé de notre travail pendant ces trois ans. Merci j'adhère volontiers à cela. 

Louis Diedhiou <louidie10@gmail.com>

Le ven. 6 oct. 2023, 16:01, Armel Duteil <armelduteil@hotmail.fr> a écrit :

Si tu es d'accord je l'envoie au frère Luc pour les supérieurs

OK feu vert



 


Rencontre Justice et Paix des religieux, le 25 Mars 2023

 

Thème : la protection des enfants et personnes en situation de vulnérabilité.

Voir aussi les 2 autres pièces jointes : prière pour la paix à partager autour de nous et le document : modification du droit canonique

On a commencé la réunion vers 16h avec la lecture de Luc 4,16-23 : L’Esprit du Seigneur est sur moi...Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres.., suivi d’un chant et d’une prière.

Après les présentations, on a expliqué aux nouveaux et nouvelles que nous sommes une sous-commission (Justice et Paix) de la Commission de Pastorale Sociale des Religieux du Sénégal. Cette commission a été créée par la Conférence des Supérieurs Majeurs et elle fonctionne depuis trois ans. Nous présentons toujours aux supérieurs les rapports de nos réunions et chacun/e les transmet aux communautés de sa congrégation.

Dès le début, une sœur a affirmé souffrir fortement des accusations portées contre saint Jean Paul II pour n’avoir pas dénoncé ni suspendu des prêtres coupables d’abus sexuels, en ajoutant que la plupart des accusations portées contre les prêtres et l’Église sont fausses. En étant d’accord que ces accusations contre Jean Paul II, et aussi contre Benoît 16 ont été réfutées, et même si nous voulons défendre l’honneur de l‘Église, nous devons reconnaître que des cas d’abus sexuels, de pouvoir et de conscience existent dans l’Église. Le pape François l’affirme avec force et a réuni les représentants de tous les évêques à Rome à ce sujet, en leur demandant avec insistance de lutter contre ce grand scandale qui défigure l’Église de Jésus Christ. Il nous faut donc voir en face, cette grande souffrance et injustice causées par des membres de nos Églises et congrégations et chercher à les régler dans la miséricorde mais d’abord dans la justice et la vérité (voir ci-dessous l’intention de prière du pape François pour le mois de mars). Ensuite, nous avons continué l’ordre du jour :

1°) Protection des enfants et personnes en situation de vulnérabilité : qu'avons-nous pu déjà faire à ce niveau ?

Voici le résumé du tour de table. Nous avons :

  • Sensibilisé les enfants du primaire sur ce thème.

  • Parlé à l’intérieur de la Congrégation, comme une formation, à partir du document des évêques.

  • Participé à une Journée Scientifique organisée par le centre Saint Augustin sur les réseaux sociaux et les fausses nouvelles et attaques personnelles contre les personnes.

  • Enseigné les séminaristes dans les cours de Morale affective et sexuelle.

  • En début d’année, une formation à nos collaborateurs (enseignants des écoles, moniteurs des colonies de vacances, etc.)

  • Certaines congrégations ont fait signer un document d’engagement .

  • Travaillé le document des évêques avec des groupes de jeunes, dans les Centres Sociaux, etc.

  • Rencontré des prisonniers sur ces violences vécues en prison

  • Parlé aux personnes vulnérables qui cherchent du travail et que l’on cherche à exploiter,

  • Partagé avec des jeunes filles qui sont dans la rue, etc.

Conclusion : Ce partage nous donne autant de propositions de sensibilisations et d’actions à mener chacun et chacune d’entre nous. Et à le partager dans nos communautés et avec toutes les personnes prêtes à agir que nous rencontrons, chrétiennes ou non.

Jusqu’ici, nous avons parlé de la SENSIBILISATION. Maintenant, tout en continuant cette sensibilisation, il nous faut passer à des actions: Nous avons déjà sur place proposé des actions à mener, qu’il faudra compléter. Déjà :

  • Au Pari (Point d’Accueil des Réfugiés et Immigrés) de la Caritas, on a fait une formation à ce niveau, mais en y ajoutant aussi d’autres abus comme l’exploitation sociale -ne pas payer le salaire dû- et autres.

  • À ce niveau, portons une attention particulière à notre personnel -chauffeurs, cuisinières, gardiens, etc-. Pour respecter les horaires et leurs droits, les inscrire et cotiser pour eux à la sécurité sociale

  • Chercher à être prudents dans nos actions : ne pas rester avec les enfants de chœur à la sacristie avec la porte fermée, éviter de caresser les enfants, etc. Car il y a de mauvaises volontés prêtes à dénoncer, même sans qu’il y ait une base. Soyons bien prudents pour ne pas tomber dans de possibles fausses dénonciations.

  • Ne pas accepter que des prêtres s’amusent avec des religieuses ou d’autres femmes et jeunes filles.

2°) Nous avons revu un premier texte qui peut servir de base pour cette sensibilisation, dans nos contacts personnels ou dans des rencontres et réunions :

  • " Les abus sexuels, de pouvoir et de conscience sur les enfants mineurs et les personnes vulnérables sont nombreux dans notre société. L’Église a le devoir de lutter d’abord à l’intérieur d’elle-même contre tout ce qui peut faire tomber les enfants et adultes innocents dans de graves problèmes psychologiques et des souffrances morales qui les poursuivent toute leur vie. C'est pourquoi en tant que membre participant directement au travail de l’Église nous vous demandons de vous engager à un respect total des enfants et personnes vulnérables, chacun et chacune dans ses responsabilités propres".

  • Il faudrait ajouter d’autres abus comme l’exploitation sociale. À ce niveau, nous avons essayé de faire une liste d’AUTRES ABUS DE POUVOIR :

  • Les violences physiques ou verbales : disputes, insultes...

  • Les menaces de punitions exagérées aux élèves.

  • Faire peur aux enfants et les minimiser. On a donné l’exemple d’un enfant du catéchisme qui refusait de participer aux activités parce que son enseignante à l’école lui avait dit qu’elle ne valait rien.

  • Faire 3 heures de cours sans arrêt.

  • Les châtiments corporels (pourtant interdits par la loi)

  • Un supérieur ou supérieure ou un curé peuvent aussi abuser de leur pouvoir.

  • Le cléricalisme : on en a beaucoup parlé dans la préparation du synode.

  • L’autoritarisme (pour nous, chrétiens, autorité signifie service)

Les abus sexuels ne se limitent pas au viol et aux relations sexuelles imposées (que ce soit par le mari ou une autre personne). Cela concerne tous les actes et gestes de manque de respect, allant contre la dignité de la personne ( voir Mat 5,27 s ;1 Cor 6,15-20)

Les abus de conscience : Ne pas utiliser les secrets qui nous sont confiés, par exemple quand un enfant nous confie les problèmes qu’il vit dans sa famille.

3°) Pour aller plus loin : "Comment détecter en toute discrétion des cas d'enfants ou personnes vulnérables abusées, parmi les personnes avec qui nous travaillons ou que nous côtoyons" (catéchèse, école, mouvements, etc.) ?

Inclure dans les abus les mauvais traitements: violence physique et verbale, punitions sévères et exagérées.

Gagner la confiance des enfants et des personnes vulnérables, en partageant d’abord avec eux les choses ordinaires de leur vie.

Faire comprendre qu’il vaut mieux parler, plutôt que se taire soi-disant pour défendre l’honneur de la famille

Pour les élèves : voir les changements dans leur comportement, signes de problème : le sommeil, mauvaises notes, indiscipline…Sensibiliser les enseignants à cela.

Former des spécialistes sur le thème des abus et en médiation de conflits.

Créer une cellule d’écoute en chaque œuvre ou institution.

Travailler en collaboration : quand les enseignants remarquent un changement de comportement de l’élève, ils le signalent à cette personne ressource.

Parler du milieu familial où habite l’enfant: le connaître avec ses difficultés et ses dangers.

Voir aussi comment les problèmes se posent au niveau des postes de santé et des paroisses : catéchèse, mouvements, différentes associations et organisations.

Nota Bene. On nous a recommandé un livre : “Une profonde blessure. Les abus sexuels dans l’Église Catholique“ De Jean-Guy Nadeau. Médiaspaul Canada, 14-08-2020

4)°Suite de cette action :

Plusieurs congrégations religieuses ont déjà fait signer un engagement par leurs membres à rejeter tout acte d’abus sexuel, de pouvoir et de conscience. Et qu’en cas de faute reconnue, tout en restant soutenu par sa congrégation et défendu en cas de fausse accusation, chacun sera responsable personnellement devant la justice. Nous demandons à chaque congrégation de faire signer ce document, préparé par les supérieurs majeurs, après explication et conscientisation, par chacun de ses membres.

Nous voudrions faire signer un tel document également par les enseignants, personnel de santé, moniteurs, catéchistes et responsables de mouvements avec qui nous travaillons.

Nous avons confié la tâche de sa rédaction à un juriste, pour que ce document ait une valeur juridique reconnue par tous. Nous attendons ce document que nous vous communiquerons dès réception pour acceptation.

5°) Divers : la situation de violence politique actuelle. Quoi faire devant ce qui s’est passé le 16 mars ? et ce qui peut nous arriver le 29 et le 30 (jugement d‘Ousmane Sonko : voir les nouvelles dans ce site)?

Profiter du début du Ramadan pour envoyer aux musulmans une lettre d’encouragement et de solidarité et un appel à la Paix.

Trois principes :

1) La Justice ne se rend pas sur les réseaux sociaux

2) La non-violence. Arrêter les violences verbales et physiques. En parler avec les jeunes avec qui nous sommes en contact et demander aux parents que nous connaissons de conseiller leurs enfants

3) Chercher le dialogue. La politique ce n’est pas les accusations pour détruire la réputation des adversaires. La politique c’est la recherche ensemble du bien commun.

La réunion s’est terminée à 17h.

Rappel : intention de prière du saint-père mars 2023 : pour les victimes d’abus

Prions pour toutes les personnes qui souffrent à cause du mal subi par des membres de la communauté ecclésiale : afin qu’elles puissent trouver dans l’Église elle-même une réponse concrète à leur douleur et à leur souffrance.

Ces dernières années, la vie de l’Église catholique a été marquée par des scandales liés à des violences et à des abus sexuels. Dans de nombreux pays, les abus sexuels sur mineurs commis par des prêtres catholiques ont fait la Une des journaux et ont circulé sur les réseaux sociaux. L’Afrique est aussi touchée par ces scandales et ici et là, des bureaux de signalement ou des Centres de protection des mineurs et personnes vulnérables ont été ouverts. Avec le Pape François, prions pour toutes les personnes qui souffrent à cause de ce mal.

Prière pour la paix au Sénégal « Seigneur Dieu de paix, écoute notre prière ! » :

Seigneur, aide-nous ! Donne-nous la paix, enseigne-nous la paix, guide-nous vers la paix. Ouvre nos yeux et nos cœurs et donne-nous le courage de construire un pays de paix et de tolérance. Seigneur, Dieu d’Abraham et des Prophètes, Dieu Amour qui nous a créés et nous appelle à vivre en frères et sœurs, donne-nous la force d’être chaque jour des artisans de paix ; donne-nous la capacité de regarder avec bienveillance tous les humains que nous rencontrons sur notre chemin. Rends-nous disponibles à écouter le cri de nos concitoyens qui nous demandent de transformer nos armes en instruments de paix, nos peurs en confiance et nos tensions en pardon. Que notre concurrence entre partis consiste à présenter des programmes qui rivalisent pour un meilleur service du pays, pour arriver à une plus grande égalité entre tous les citoyens et rendre meilleures les conditions de vie des plus faibles de la société. Seigneur, aide-nous à rejeter la méchanceté, les médisances et les mensonges, pour travailler dans le respect de chacun au bien commun du pays tout entier, dans le respect des droits de l’homme et de la dignité de tous. Maintiens allumés en nous la flamme de l’espérance pour accomplir avec une patiente persévérance le choix du dialogue et la réconciliation, afin que la paix règne dans notre pays le Sénégal ! Et que du cœur des concitoyens soient bannis ces mots : division, haine, guerre, violence et torture ! Seigneur, désarme la langue et les mains, renouvelle les cœurs et les esprits, pour que la parole qui sort de notre bouche soit constructive pour dire : « paix, salam ! Amen. »


Religion et liberté

 

J’ai été invité à une rencontre sur le dialogue interreligieux : « Religion et Liberté «. Voici schématiquement certaines choses que j’ai été amené à dire :  

Cherchons à dépasser la simple tolérance, pour arriver à un vrai dialogue. Pas seulement accepter nos différences comme on l'a dit, mais agir et construire le pays à partir de nos différences. C'est la condition pour un enrichissement mutuel, un engagement qui dure et une paix profonde.

Toutes les religions veulent la paix. Les difficultés apparaissent dans le concret de la vie : Concurrence, peur, jalousie...Au-delà de la formation religieuse de chacun dans sa propre religion, il nous faut une formation de tous aux droits humains et à la non-violence.

Ne pas accepter que les politiciens se servent de la religion pour leurs propres intérêts.

La liberté d'expression : oui ! Mais à condition qu'il y ait le respect de l'autre et de ses opinions. Ma liberté s'arrête là où commence la liberté de l'autre. Pas de vraie liberté sans égalité et sans fraternité (devise de la Révolution française).

On ne peut pas être un bon croyant, si on n'est pas un bon citoyen. Travaillons ensemble au développement du pays.

Bâtissons le dialogue inter-religieux à partir de ce que nous avons en commun : nos valeurs sénégalaises traditionnelles, comme l’accueil, le respect de l’autre, la dimension communautaire…..

Ne nous contentons pas de dire : "le Sénégal est un modèle d'entente entre chrétiens et musulmans, il y a des chrétiens et des musulmans dans la même famille". Ne nous cachons pas la vérité : il y a des problèmes et des tensions. Si nous ne les abordons pas dans la clarté et avec courage, il n'y aura pas de vraie paix et les choses éclateront un jour ou l'autre.

Nous sommes profondément décidés à vivre la paix et un vrai dialogue. Mais il nous faut apprendre à dépasser les émotions pour garder la raison quand les tensions se présentent.

On a très bien montré que l'état doit faire respecter la loi sans être soumis aux pressions religieuses. Mais il faudrait aussi réfléchir à l'utilisation et l'instrumentalisation des religions par de nombreux politiciens et même des responsables du pays, pour se faire élire ou garder leur pouvoir.

Montrons-nous prudents quand nous affirmons sans nuances que le Sénégal est un modèle de dialogue interreligieux. On disait la même chose du Burkina Faso il y a quelques années et nous voyons la situation actuelle. De même quand on dit que le Sénégal est le pays de la Téranga (l'hospitalité). Car on est davantage prêt à accueillir les touristes qui nous apportent de l'argent que les migrants qui nous viennent des pays environnants, ou même les handicapés de notre propre pays. Et après les tueries entre mauritaniens et sénégalais il y a trente ans, nous nous sommes demandés effarés comment nous avions été capables de faire de telles choses. Il nous faut être réalistes : Il y a de plus en plus de violences dans nos quartiers et déjà dans nos familles, et trop d'attaques dans les media contre les autres ethnies et les autres religions. Il y a trop de tensions au sujet des mariages interreligieux et dans l'éducation scolaire. On dit à des gens : « si tu veux notre fille, un logement ou un travail, il faut que tu changes de religion pour prendre la mienne ».

Ce colloque a fortifié nos convictions et notre volonté de dialogue vrai. Mais il nous faut maintenant 

  1. descendre à la base et nous engager réellement et profondément, chacun là où il vit, selon nos capacités et les possibilités. 

  2. Ne nous limitons pas au dialogue interreligieux : saisissons toutes les possibilités de dialogue dans tous les domaines, pour que ce dialogue interreligieux entre dans notre vie et soit intégré dans la vie de toute la société.

  3. Mettons en place une véritable éducation aux droits humains, à la non-violence et une vraie éducation citoyenne dans tous les secteurs de la vie sociale, en particulier dans les écoles. Et leur mise en pratique, dès le plus jeune âge. La fondation pourrait travailler à ce niveau et organiser des rencontres de réflexion suivies d'actions en particulier avec les étudiants à l'Université, avec les responsables des associations et mouvements de jeunes, et avec les organisations humanitaires.

Comment faire communauté ? Que chacun commence à faire ce qu'il peut, dans les petites choses, en commençant avec quelques volontaires, là où il vit !

On a demandé la participation de représentants des religions africaines. Ce n’est pas facile de trouver des responsables de la religion traditionnelle qui pourraient intervenir. Même si de nombreux sénégalais vont voir un « marabout » et offrir des sacrifices traditionnels en cas de problèmes. Mais cela, c’est plutôt une utilisation de la religion traditionnelle pour des intérêts personnels ou familiaux. Par contre nous avons tous grandi sur la base de nos cultures traditionnelles et donc de la religion traditionnelle. Il est donc essentiel que nous intégrions ces valeurs de la société traditionnelle dans la pratique de nos religions monothéistes révélées venues d’ailleurs. Dans l’Eglise catholique, c’est ce qu’on appelle l’inculturation.

Une dernière remarque :

Je suis dans l'admiration en voyant la connaissance qu'ont les intervenants musulmans de la religion chrétienne et des sociétés occidentales, et de l'analyse critique qu'ils en font à partir de leurs évolutions historiques. Cela permet de proposer des orientations positives pour aujourd'hui, en particulier pour le Sénégal. Je regrette qu'ils ne fassent pas la même analyse critique positive par rapport à l'Islam et son histoire dans notre pays. 


Réunion de la Sous-commission Justice et Paix des religieux

 

(de la Commission Action Sociale)

À 15h30, dans la maison provinciale des Spiritains, à Mermoz, le samedi 30 octobre, a eu lieu la première rencontre de l’année 2021-2022, de cette sous-commission.

Après une lecture d’un passage de l’évangile sur les enfants (Mt 19,13-15), suivie d’une prière animée par le P. Armel, lui-même a fait la lecture du dernier compte rendu (du mois de juin, avant les vacances). Nous avons échangé sur chacun des points de l’ordre du jour de ladite réunion.

1.Abus sexuels

On avait proposé d’établir dans nos institutions et missions des religieux qui fassent l’écoute. Il y a déjà des religieux qui font l’écoute en quelques-unes :

  • C’est le cas au CSPA du P. Paul et de la Sœur Bernadette qui est à la catéchèse. (Le CSPA est un collège privé sis au Parcelles Assainies, à vocation catholique par volonté de son directeur)

  • Et aussi de la Sœur Ginette, Missionnaire de l’évangile, au collège saint Maurice de Grand Dakar.

  • La commission propose aux SSMM de recenser les religieux qui interviennent dans

cette mission de l’écoute dans nos institutions et dans nos paroisses.

Pour les actions à mener par rapport aux abus sexuels et de conscience, nous prévoyons des sessions de formation auprès des responsables de mouvements, des enseignants des écoles catholiques et des laïcs engagés dans les paroisses (catéchistes, responsables de CEB...)

  • Pour les mouvements, ces formations pourraient passer par le père Paul Mandika, directeur adjoint de la Centrale des Oeuvres.

  • Pour les écoles, faut-il passer par l'Odec diocésaine ou par la commission de l'enseignement des religieux, en nous limitant à nos écoles ?

Faut-il travailler en lien avec la commission diocésaine de Justice et paix ou indépendamment ? (Pour les paroisses, faut-il s'entendre avec les doyennés ou intervenir seulement dans les paroisses confiées aux religieux ?) Nous aurions besoin que l'on nous précise les limites de notre action et la coordination à établir avec les commissions diocésaines. (En effet, on nous dit souvent: "vous les religieux , vous devez être au service du diocèse, mais vous menez vos activités en dehors des commissions diocésaines".) C'est aux Supérieurs Majeurs de résoudre cette question.



Finalement, la Commission propose aussi à chaque congrégation de nous informer comment elles ont réalisé la formation des religieux, par rapport aux abus sexuels, et la formation du personnel (enseignants, infirmiers, catéchèse, Mouvements, etc.) Ce sera un très riche échange.

S’assurer que toutes les communautés religieuses possèdent le Document des évêques sur les abus sexuels. Inviter toutes les congrégations à qu’elles aient une politique de protection des mineurs et des personnes vulnérables, dans lesquelles se trouvent tous ceux qui « dépendent » de nous économiquement ou par le travail

Il y a une information que le groupe n’a pas encore bien saisie. Il y aurait un document, élaboré par le Vatican, qu’on veut donner à signer à chaque religieux. Par ce document, il se fait le seul responsable en cas d’infraction de la loi et d’avoir commis des abus sexuels. Ainsi, la Congrégation ne pourra pas être poursuivie par des possibles victimes au niveau économique. Il nous semble que nous devons mettre surtout l’accent sur une bonne formation de chaque religieux afin d’éviter ces abus. Clarifier davantage la raison d’être de ce document.

2.Le cas des bénévoles

Les sœurs spiritaines ont élaboré deux documents qui ont été soumis à notre considération : une « Acte de Travail » et une « Convention de Bénévolat ». Ces documents veulent régulariser par écrit les conditions de collaboration des personnes qui nous aident dans nos missions, afin d’éviter des dénonciations qui peuvent devenir très couteuses. Pour le moment, ils n’ont pas de caractère juridique et il faudra se renseigner auprès d’avocats sur leur validité.

3.Les émigrants

Nous avons fait un constat : le PARI est actuellement débordé car nombreux migrants arrivent dans nos communautés « venant du PARI ». Nous proposons une rencontre avec les responsables du PARI, afin d’étudier comment mieux organiser une collaboration mutuelle.

4.Un point nouveau

Comment vivre l’année synodale dans la commission Justice et Paix ? Que pouvons-nous apporter ? Il a été suggéré que dans les travaux synodaux il soit tenu compte les abus de conscience et des abus de pouvoir (dont les abus sexuels font partie). Comment protéger les victimes, comment éviter ces abus, etc.

5.Programmation de l’année 2021-2022

Pour le moment, elle ne peut pas se faire, car nous sommes en attente de ce que les SSMM vont répondre au Rapport Annuel qu’on leur a présenté. À ce propos, nous nous demandons si nos comptes-rendus envoyés aux SSMM arrivent bien dans les communautés à la base. Ainsi en février 2021 il a été envoyé un questionnaire d'enquête sur l'augmentation de la Pauvreté suite au Covid. Malheureusement, nous n'avons reçu aucune réponse.

Mise en action du synode sur la synodalite

La commission a beaucoup apprécié le questionnaire que le P. Armel nous a envoyé, de même que les différents documents. Vous pouvez nous les demander pour mieux comprendre les enjeux du synode (armelduteil@hotmail.fr. – 77 680 93 07).

Nous avons fait un tour de table pour mieux comprendre les objectifs de ce synode. Il s’agit d’une véritable conversion de l’Eglise dans tous les sens, pour marcher tous ensemble, chacun selon ses possibilités et avec la participation de tous. « Avec nos compagnons de voyage, dans l’Église et dans la société : nous sommes sur la même route, côte à côte » (Vademecum du synode). En commençant par la base et en donnant la parole aux laïcs, pour revoir notre façon de vivre l’Evangile. Cela nous demande un vrai changement de mentalité, grâce à un processus continu, en travaillant ensemble dans la fraternité et en donnant la parole à tous, dans les différentes organisations dont nous faisons partie, aussi bien dans la société que dans l’Eglise.

Selon les trois axes proposés : » communion, participation, mission ».

Il ne suffit pas de changer personnellement (être amis et ouverts : la fraternité), mais aussi de changer nos organisations, leurs structures et nos façons de vivre et de travailler ensemble.

Cela nous demande en particulier, en tant que religieux et acteurs de Justice et Paix, de nous mettre d’abord à l’écoute de tous. En particulier les sans voix : ceux qui sont seuls et rejetés et ceux qui n’ont pas la parole dans l’Eglise et dans la société, en allant à leur rencontre.

Nous sommes dans la semaine de prière pour l’unité et les élections locales. Nous avons relevé l’exemple de la Centrafrique où ils ont décidé de vivre ce synode ensemble : catholiques, protestants et musulmans. Car ils agissent ensemble depuis plusieurs années pour ramener la paix dans le pays.

Propositions d’actions

1° Répondre au questionnaire du Vatican, surtout les deux premières parties :I) Les compagnons de voyage et II) Ecouter. Voir en pièce jointe

( à simplifier et adapter et bien expliquer les questions) :

Autres actions possibles

A chacun et à chaque communauté de voir ce qu’il est possible de faire là où il travaille et vit et où elle se trouve.

-Réfléchir ensemble avec nos collaborateurs chrétiens à la vie et l’ouverture de l’Eglise.

-Réunir nos collaborateurs non chrétiens et leur parler de la synodalité. On peut répondre au questionnaire avec eux. 

-Faire des conférences de sensibilisation et des formations sur le synode. 

-Ouvrir des espaces et proposer des temps concrets pour écouter nos jeunes séminaristes.  Les entretiens avec les formateurs sont déjà une occasion. Mais leur laisser le temps de s’exprimer librement entre eux et apporter leurs critiques et suggestions à travers le doyen ou un représentant. 

-Dans nos écoles, centres sociaux et autres organisations : Préserver des ESPACES et des TEMPS d'écoute des élèves (dans l'horaire scolaire) et des autres jeunes (rencontres et réunions). Préparer les personnes chargées de cette écoute. Cela pourra se faire avec les chrétiens, mais aussi les jeunes musulmans de leur côté.

-Contacter les caritas pour recueillir les propositions des nécessiteux

-Rencontrer et écouter les gens du monde informel : petits métiers, apprentis, cocksers, vendeuses, employées de maison,

-Accueillir les réactions et propositions des malades et handicapés, avec l’aide des équipes paroissiales de pastorale de la santé

-Partager les propositions des prisonniers, grâce aux aumôneries de prison

- Rencontrer les pasteurs protestants et autres responsables religieux

-Parler avec des syndicalistes et autres personnes compétentes en économie, développement et action sociale (quelle que soit leur religion)

-Rencontres avec des engagés en politique, en particulier les nouveaux élus,

-Utiliser les media et réseaux sociaux publics (radios, télévisions) ou personnels et de groupes (Internet, Facebook, WhatsApp….)

Etc…

A chaque fois, accueillir les propositions pour une meilleure synodalité dans l’Eglise, mais aussi pour marcher ensemble dans la société.

La sous-commission est à votre disposition pour des formations et des rencontres à partir des différentes organisations dont vous faites partie ou avec qui vous êtes en contact.

La question de base est à chaque fois celle-ci : Que pensez-vous de l’Eglise ? Qu’attendez-vous des chrétiens ? Comment travailler ensemble ?

Il s’agit d’une véritable conversion de l’Eglise dans tous les sens, pour marcher tous ensemble, chacun selon ses possibilités et avec la participation de tous. « Avec nos compagnons de voyage, dans l’Église et dans la société : nous sommes sur la même route, côte à côte » (Vademecum du synode).

Selon les trois axes proposés : » communion, participation, mission ».

Il ne suffit pas de changer personnellement (être amis et ouverts : la fraternité), mais aussi de changer nos organisations, leurs structures et nos façons de vivre et de travailler ensemble.

Cela nous demande en particulier, en tant que religieux et acteurs de Justice et Paix, de nous mettre d’abord à l’écoute de tous. En particulier les sans voix : ceux qui sont seuls et rejetés et ceux qui n’ont pas la parole dans l’Eglise et dans la société, en allant à leur rencontre.

La question de base à poser à chaque fois est celle-ci : Que pensez-vous de l’Eglise ? Qu’attendez-vous des chrétiens ? Comment travailler ensemble ?

Chacun d’après le lieu où nous vivons et travaillons, selon nos possibilités personnelles et communautaires,

Il s’agit de nous mettre à l’écoute des pauvres, des « goorgoorlus », des petits métiers, des apprentis, des coxers et employées de maisons (mbindaan) et des chômeurs.

Ecouter nos collaborateurs (écoles, dispensaires, centre sociaux….) en leur donnant l’occasion de parler personnellement ou ensemble

Interroger les membres des organisations avec lesquelles nous travaillons et qui ne s’expriment pas généralement : CEB, catéchistes, mouvements, Caritas, Justice et Paix paroissiales, chorales,

Les organisations de société : organisations professionnelles et syndicales (enseignants, agents de santé, travailleurs sociaux….) ONG, ASC, Boutiques de droit, maisons de Justice, Croix Rouge,

Plus largement les plus nécessiteux parmi les femmes et les enfants : élèves et non scolarisés, les personnes âgées….

Les pastorales de la santé et aumôneries des hôpitaux, la pastorale des prisons (rencontrer les familles des prisonniers), les enfants dans la rue

Porter tout cela dans notre prière personnelle et communautaire et dans dons nos actions

Nous avons proposé de nombreuses pistes d’action le 22-1 que nous vous renvoyons en pièce jointe.

Nous attendons les comptes rendus de vos échanges et partage avec impatience le plus vite possible, pour nous permettre d’en faire la synthèse.


Aimer, qu’est-ce que c’est ?

 

Séduits par le Christ Jesus, Approche de la sexualite humaine

Dieu dit à abraham :

« Quitte ton pays, ta famille, et va vers le pays que je te montrerai. »

Abraham partit comme le Seigneur le lui avait dit.

« Je suis Dieu, marche en ma présence et soit parfait ! »

Beaucoup de gens ne comprennent pas les raisons du célibat consacré.

Pourquoi l’Eglise demande-elle aux religieux et aux religieuses de ne pas se marier, et de ne pas avoir des enfants ?

Alors que ces religieux feraient de très bons pères de famille. Pourquoi empêcher ces jeunes filles, jolies et sérieuses, de connaître le bonheur du mariage ?

Pourquoi les empêcher de faire grandir leur famille et d’apporter la joie à leurs parents, leur mari et leurs enfants ?

Dieu n’a-t ‘il pas dit : "Croissez et remplissez la terre" ?

Ceux qui ont décidé de se faire religieux se posent aussi des questions.

Est-ce possible de vivre toute une vie dans la chasteté, sans faire de relations sexuelles ?

Comment accepter un tel sacrifice ?

Est-ce que cela ne va pas nous rendre malheureux ?

Ces pages sont le résultat de plusieurs cessions que j’ai animé dans différents noviciats, sur le célibat consacré. Ces novices, garçons et filles, ont fait mon admiration par leur générosité. Ils m’ont conforté dans mon célibat, par la fraicheur de leur don au Seigneur et par la sincérité de leur amour. Et j’ai envie, à mon tour, de partager cela. Car, malheureusement, le célibat est très souvent présenté comme un état de vie imposé de force par l’Eglise, beaucoup plus que comme une richesse et un don de Dieu. On insiste plus sur le sacrifice à faire (ce qui est vrai)

Que sur la joie que l’on y trouve. On parle d’avantage de la prudence à avoir et des moyens à prendre (ce qui est nécessaire) que de la beauté de l’amour vécu dans cette consécration.

On en fait trop souvent une façon de vivre

en oubliant ce qui est essentiel dans tout cela :

Jesus-christ ressucite et son amour.

Le célibat consacré est un mystère de foi.

Pourtant, dans cette réflexion, je partirai de la dimension anthropologique du célibat. En effet, le célibat consacré à une dimension religieuse absolument essentielle ; pourtant, on ne peut pas bâtir une vocation religieuse sans une base humaine solide. Le religieux est appelé à être d’abord un homme épanoui et heureux pour que le don qu’il fait de lui-même au Seigneur soit le plus profond et le plus heureux possible. Car nous nous donnons à Dieu tel que nous sommes avec tout ce qui fait notre vie personnelle, avec toute notre histoire familiale et les richesses de notre culture. C’est tout cela que nous allons parler dans ces pages. Le célibat est une affaire d’amour et de relation épanouissante à Dieu et à ses frères.

Raison pour laquelle, nous allons d’abord voir ce que signifie "aimer". Et ce qu’est une relation humaine réussie. Ensuite, nous chercherons à mieux comprendre ce qu’est la sexualité, pour savoir comment vivre sa sexualité en célibataire, spécialement en célibataire consacré.

Nous ne chercherons pas à tout dire, car nous avons déjà abordé ces différents thèmes dans nos livres précédents. Nous nous permettons donc d’y renvoyer. Ici, nous présentons ce qui concerne plus spécialement le célibat, consacré ou non.

Remarque :

Nous ne voulons pas alourdir en répétant à chaque fois : " le religieux et la religieuse", "le célibataire et la célibataire".

Nous parlerons donc au masculin, comme cela se fait en français. Mais, quand nous disons religieux, célibataire, ou marié, cela vaut pour les femmes aussi bien que pour les hommes. Sauf si nous indiquons le contraire. Les jeunes filles et les religieuses qui liront ce livre feront donc l’adaptation nécessaire d’elles-mêmes.

Approche de la sexualite humaine

Aimer, qu’est-ce que c’est ?

Dans notre livre "Aimer, qu’est-ce que c’est ?", nous avons montré combien l’amour est formidable. Résumons ce que nous avons dit : aimer, c’est donner ; c’est aussi accueillir ; aimer, c’est partager ; c’est aussi faire grandir l’autre et bâtir ensemble.

Quelles sont les solutions pour vivre un véritable amour ?

Nous les avons précisés dans le livre "J’ai soif d’amour". D’abord nous avons montré qu’aimer cela suppose un choix et du courage. Car aimer est difficile. Ensuite, nous avons dit : "Aimer c’est faire confiance aux autres, et se conduire à égalité avec eux. Tu sais aimer quand tu es vrai, quand tu es capable d’admirer les autres, quand tu sais être désintéressé, et quand tu laisses les autres libres, face à toi. Tu aimes si tu sais pardonner, si tu es ouvert à tous."

Tout cela, nous pouvons le vivre grâce au Christ. Car Jésus donne à notre amour une dimension extraordinaire. Le Christ est notre ami ; Il nous aide à réussir notre amour. Avec Jésus, c’est possible d’aimer, malgré toutes les difficultés ; comme lui, le Christ, aime l’Eglise et chacun d’entre nous.

Précisons simplement : aimer, c’est donner ; bien plus, c’est se donner soit même. Comme le disait le Christ : "Il n’y a pas de plus grand amour à donner que de donner sa vie pour ses amis" (Jn 15,13). Pour un chrétien, qu’il soit célibataire ou marié, jeune ou adulte, le bonheur est donc de se donner aux autres dans l’amour, comme le Christ lui-même s’est donné, avec lui et grâce à lui. Aimer, c’est laisser l’autre libre de grandir dans sa vocation ; et non pas le prendre pour moi ou l’utiliser à mon profit personnel.

Mais malheureusement le mot "aimer" a souvent perdu sa signification.i

Il est utilisé dans tous les sens, jusqu’à perdre toute sa valeur. On connaît la différence entre l’amour captif (qui veut prendre) et l’amour oblatif (qui s’offre et qui se donne). Quand certains garçons disent à une fille : "Je t’aime !", cela veut dire seulement : J’ai envie de toi", je veux m’amuser avec toi. Et quand je dis : "J’aime le riz" ou "J’aime ma femme", cela n’est pas la même chose. En effet, quand je dis "J’aime le riz", ce n’est pas le riz que j’aime, mais bien mon ventre : la preuve, c’est que je le mange et qu’ensuite il n’y en plus ! C’est normal, le riz est une chose.

Malheureusement, il y a des hommes qui aiment leurs frères comme le riz. Quand j’ai faim, je vais chez le commerçant acheter une boîte de sardines ; je prends la boîte, je l’ouvre, je mange… et je la jette. Il y a des garçons qui aiment les filles comme une boîte de sardines. Ils vont la voir, ils lui donnent de l’argent, ils la prennent, "ils l’ouvrent, la mangent et la jettent !" Et il y a aussi des filles qui se laissent acheter comme des boîtes de sardines, en oubliant leur dignité de personne humaine.

Tout le monde a entendu parler de l’amour commercial : ce n’est pas toi que j’aime, c’est ton argent… Et alors la femme se laisse acheter, et l’homme se laisse traiter comme simple portefeuille.

Il n’est plus aimé pour lui-même.

Les jeunes parlent aussi souvent des cinq V : "Si tu me donnes une Voiture, si tu me loues une Villa, si tu m’achètes une Vidéo, si tu me fais un virement à la banque, et si tu m’emmènes en Voyage, alors, je t’aimerai…" Mais peut-on parler d’amour dans ces conditions ?

Il y a donc de nombreuses déformations de l’amour.

Même quand on partage. Car on peut partager seulement de choses : la nourriture, les habits, les livres, les bijoux. Dans ces cas-là, ce n’est que de l’échange. Quand ce n’est pas du commerce.

On peut aussi partager ses soucis, ses idées, ses conseils, ses joies et ses sentiments. Cela va déjà beaucoup plus profond.

Enfin, on peut partager toute sa vie, se donner totalement, s’engager envers l’autre : c’est à ce moment-là qu’on peut parler véritablement de l’amour.

A ce moment-là, je me tiens auprès de l’autre, gratuitement, d’une manière désintéressée.

Il faut donc savoir ce que veut dire "aimer" pour moi.

  • Car "je t’aime" peut s’écrire de trois façons :"JE t’aime" (c’est alors MOI que j’aime).

  • "je T’aime" (c’est TOI que j’aime, mais d’un amour limité).

  • "je t’AIME" (j’aime avec un grand A). C’est seulement cet amour-là qui peut me remplir le cœur. Et me rendre heureux pour la vie.

Un amour vrai peut avoir plusieurs formes différentes. Il peut s’adresser également à des personnes différentes. Quand je dis : "j’aime ma femme, ou mon mari" et "j’aime Dieu", ce n’est pas la même chose. Et c’est juste parce que ces deux amours sont différents, qu’ils peuvent être vécus ensemble ; ils vont se compléter et s’enrichir mutuellement.

Aimer Dieu ne m’empêche d’aimer ni mes frères ni mon conjoint, bien au contraire !

Comment organiser ces differents amours dans la vie ? La chasteté.

Par lui-même, l’amour n’est ni altruiste ni égoïste, ni généreux, ni accaparant. Il peut être l’un ou l’autre. C’est à nous de l’orienter.

D’abord il faut s’aimer soi-même. Parce qu’il n’y a pas d’amour totalement désintéressé. Et, pour aimer, il faut que je sois d’abord en paix avec moi-même. Pour me donner, il faut d’abord que je me prenne en main. Dieu n’a-t ‘il pas dit : "Aime ton prochain comme toi-même" ?

Mais la question se pose tout de suite : "Que vais-je aimer en moi" ?

Car l’amour de soit à plusieurs niveaux et diverses qualités. Est-ce que je vais aimer seulement mon ventre, ou mon plaisir sexuel, pour satisfaire mes instincts les plus bas ? Ou est-ce que je vais m’aimer tout-entier, pour me rendre de plus en plus homme ? Ou de plus en plus fils de Dieu ?

Le plaisir sexuelle est bon. Encore faut-il qu’il soit animé par un amour vrai. Et s’il faut manger pour vivre, il ne faut quand même pas vivre pour manger. Ou mettrai-je ma joie et mon épanouissement personnel ? Dans un repli égoïste sur moi-même ? Ou en m’offrant à l’autre ?

Dans mes relations avec autrui, la question sera la suivante : "Comment vais-je trouver mon bonheur" : En écrasant les autres pour affirmer mon orgueil et profiter d’eux, ou en donnant ce qu’il y a de meilleur en moi ? C’est seulement dans le deuxième cas que l’on peut parler de chasteté.

La chasteté est une qualité de l’amour. C’est aimer l’autre pour lui, et non pas pour moi. C’est l’aimer d’une façon pure, qui laisse le regard clair et qui donne la paix dans le cœur. C’est vouloir faire grandir l’autre ; et d’abord le respecter, au lieu de vouloir le prendre et en profiter. Quand on est chaste, on cherche à aimer de plus en plus ? A aimer de tout son cœur, de tout son esprit, et aussi de tout son corps. Mais en se donnant. Les gens mariés sont donc appelés à être chastes, mais dans leurs relations sexuelles ils cherchent à aimer l’autre et à se donner à lui.

Finalement, la meilleure façon d’aime c’est de regarder comme le Christa aimé son Père et ses frères.

Car il s’est donné lui-même, jusqu’au bout, dans un amour chaste, total et libre.

(Voir le livre "Notre amour a réussi")

Qu’est-ce qui nous empêchent d’aimer ?

Voici le résumé d’un travail en carrefour, que nous avons faut sur ce thème. Vous pourrez les compléter vous-mêmes.

D’abord, aimer ce n’est pas facile. Cela demande un effort. Ensuite, c’est exigeant d’aimer les autres quand on ne se sent pas aimer soi-même ou quand on n’a pas été aimé dans sa jeunesse, ou quand on fait des expériences malheureuses et on a été trahi et déçu. Il y a aussi l’orgueil : c’est parfois difficile de faire le premier pas.

Aimer, c’est s’ouvrir à l’autre. C’est donc accepter de devenir vulnérable. L’autre à un pouvoir sur moi quand je me confie à lui. Je cours le risque de voir rejeter. Et qu’il se moque de moi. Alors, parfois, j’ai peur d’aimer. Il y a aussi la jalousie, et le fait que parfois on ne sait pas apprécier les autres, ni voir leurs qualités. Or aimer c’est admirer. Il y a enfin l’égoïsme : on cherche à profiter ou à dominer l’autre. Car notre amour, comme toute notre vie, est marqué par le péché.

  • Pour réfléchir personnellement :Que pensons-nous des pages que nous venons de lire ?

  • Sommes-nous d’accord, ou non ? Pourquoi ?

  • Y avons-nous découvert des choses nouvelles ? Lesquelles ?

  • Comment les partager avec les autres ?

  • Comment m’aimer moi-même ?

  • Comment aimer d’une manière chaste ?

  • Ce qui m’empêche d’aimer, comment l’enlever ?

Aimer c’est faire la difference.

Nota : cette réflexion est un peu théorique, mais elle va nous fournir une base pour construire notre célibat dans l’amour et la chasteté.

Quand on aime, on veut devenir de plus en plus uni à l’autre. Et même de venir un. Mais ce n’est pas possible. D’ailleurs, si je devenais totalement l’autre, je n’existerais plus ; et je n’aurais plus rien à donner.

Aimer, c’est être uni, mais chacun restant lui-même. Ce n’est pas disparaitre dans l’autre, ni le manger ; c’est au contraire se tenir en face de l’autre pour un échange d’amour qui nous fait grandir ensemble.

L’idée que l’on a de l’union est donc très importante. Pour certains, l’union, ce serait que tout soit pareil et face la même chose. Il faudrait que tous soient toujours d’accord. Au contraire, l’unité dans l’église c’est la communion ; chacun est différent pour suivre sa vocation, mais en se complétant mutuellement avec les autres ; chacun accepte la vocation de ses frères et les laisse libres de suivre le chemin qu’ils ont choisi. (Voir 1er Cor 12)

Essayons de développer cela en résumant d’une façon simplifiée des choses connues, qui nous serons très utiles pour comprendre l’amour et la chasteté des célibataires.


Justice et Paix et traditions

 

Nous avons réfléchi plus spécialement aux relations entre nos cultures traditionnelles et justice et paix. Nous sommes des africains. Il y a beaucoup de bonnes choses dans nos coutumes, en particulier pour défendre les droits des gens, pour accueillir les étrangers, pour éduquer aux 10 commandements, pour régler les palabres et remettre la paix entre nous, pour vivre ensemble dans nos villages et nos familles. Tout cela est très bon et il faut le garder, en cherchant comment le vivre dans la société moderne.

  • Mais il y a aussi des choses injustes dans nos traditions. Nous entendons parler à la radio des albinos que l’on tue, des enfants que l’on traite de sorciers. En Guinée, quelles coutumes font souffrir les gens ? (Monseigneur en a parlé dans son message aux jeunes et on en a discuté dans les 2 forums)La sorcellerie : Des femmes d’un village sont entrées en transe et ont accusé une mère d’avoir tué son fils étudiant. Et la mère elle-même a reconnu qu’elle était coupable
    Des scouts se relaient pour garder la tombe d’un de leur ami : Des gens voulaient enlever son corps du cimetière parce que c’était un sorcier.
    Des paysans ne peuvent plus avoir de terres à cultiver parce qu’on les accusent d’être sorciers et de tuer les récoltes….

  • Les charlatans et le maraboutage pour se protéger ou avoir la chance, la santé, les examens, une bonne place, l’amour, l’argent…mais aussi pour faire souffrir les gens : la malédiction, les mauvais sorts, les accusations.

  • L’initiation : il y a de moins en moins d’éducation, mais les coups continuent . Pendant ce temps là, on ne travaille pas et à la sortie on fait de trop grandes dépenses

  • L’héritage, le remariage forcé des veuves, les souffrances des orphelins

  • L’excision, les mariages précoces ou forcés des jeunes filles. Le prix trop élevé de la dot.

  • Les interdits trop sévères, les lieux sacrés interdits, les interdits alimentaires aux conséquences mauvaises sur la santé, surtout pour les bébés, les sacrifices traditionnels

  • L’éducation basée sur la peur. La peur des génies, des esprits et même des ancêtres (revenants…)

  • La place inférieure donnée aux femmes et aux enfants

  • Le mélange des religions et des croyances (syncrétisme) par manque de vraie foi

Qu'à fait Jésus face à tout cela?

( Nous avons surtout parlé du maraboutage et de la sorcellerie, car nous avions déjà parlé de la place de la femme, de l’excision, des héritages, des terrains….)

D’abord Jésus lui-même a été accusé d’être sorcier « c’est par le prince des démons qu’il chasse les démons…il est possédé d’un esprit impur » (Marc 3, 22). Jésus a supporté ces accusations avec calme et courage

Jésus chasse Satan qui vient le tenter au désert et veut l’empêcher de suivre le chemin de Dieu (Mat 4, 11). Et il explique  »Maintenant, Satan le chef de ce monde va être jeté dehors » Jean 12, 31

Pendant toute sa vie « Jésus chasse les mauvais esprits et guérit les malades » Mat 8, 16. Et il explique »Si c’est par l’Esprit de Dieu que je chasse les démons, c’est le signe que le Royaume de Dieu est arrivé parmi vous ». Jésus peut nous libérer. Nous n’avons pas besoin de marabouts pour cela. C’est notre foi en Jésus qui peut nous sauver, comme il le dit à la femme qui perdait du sang depuis 12 ans »Aie confiance ma fille, ta foi t’a sauvée » (Mat 9, 22). Comme le père de l’enfant possédé par un démon et qui avait l’épilepsie, nous aussi nous disons à Jésus »Je crois, mais viens en aide à mon peu de foi »(Marc 9, 24)

Au moment de sa mort, Jésus est trahi par Judas, renié par Pïerre, maudit par les chefs et les prêtres de son peuple, condamné par Pilate. Mais il garde la paix dans son cœur. Il n’accuse personne. Il ne veut pas se venger. Au contraire, il dit »Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » Il vit ses souffrances et sa mort dans la foi, en disant »Père, je remets mon esprit entre tes mains »

Jésus donne aux apôtres le pouvoir de guérir eux aussi les malades (sans faire de magie ou de sacrifices) et aussi de chasser les esprits mauvais. Les apôtres ont guéri beaucoup de malades. Pierre et Jean : le boiteux du Temple (Actes 3, 1). Philippe, le paralysé de Samarie (Actes 8, 7), Paul : le paralysé de Lydda (actes 9, 32) et celui d’Icconium (actes 14, 8) et le père de Publius qui avait la fièvre et la dysenterie (actes 28, 8)

Les apôtres ont aussi lutté contre la magie :Elimas le magicien (actes 13, 8) qui devient aveugle « et tous ceux qui vivaient de la magie apportent leurs livres et les brûlent devant tous »(Actes 19, 19). Ils arrêtent les devins (actes 16 , 18). Mais Paul nous prévient « des temps viendront où certains laisseront la foi en Dieu pour suivre des esprits trompeurs et des idées qui viennent de Satan »(1° Tim 4, 1)

Dieu nous a donné des anges gardiens pour nous protéger de tout mal, comme l’ange Raphael a protégé Tobie et guéri son père (8, 3). Et comme Michel et ses bons anges ont chassé Satan et tous ses démons(Apoc 12, 7)

Que faire ? D’où vient le mal dans le monde ?

Dès le début, la Bible nous dit qu’il vient de Satan qui a tenté Adam et Eve. Comme le dit aussi le livre de Job (2, 7). Et encore Jésus en parlant de la femme courbée :Satan l’a attachée depuis 18 ans, et il la délivre (Luc 13, 16). Le mal vient du péché : C’est parce qu’ils ont péché que Adam et Eve souffrent et doivent mourir (Gen 3, 16-19). En cas de malheur, nous ne cherchons pas les sorciers, ni des protections, nous luttons contre Satan et nous laissons le péché. Nous faisons ce que Dieu nous demande, comme l’explique Moïse à Pharaon  »Laisse partir les enfants d’Israel. Si tu refuses de faire ce que Dieu te commande, ton peuple va souffrir (les maladies, la sécheresse, la mort des enfants…) Exode 9, 1-12. Comme le dit le psaume : »Si nous sommes misérables, c’est à cause de notre péché »(pas à cause des sorciers !)Ps 107, 17.

Quand il y a un malheur, nous cherchons qui a envoyé ce malheur. Jésus ne dit pas si la sorcellerie et le maraboutage sont vrai ou faux. Et il refuse de chercher les coupables des malheurs qui arrivent. Quand les apôtres voient un aveugle, ils demandent à Jésus « Qui a péché, lui ou ses parents ? Jésus répond »ni lui ni ses parents n’ont péché, mais c’est pour faire connaître les actions de Dieu(par Jésus) Jean 9, 23. Et quand 18 ouvriers sont tués en construisant une tour qui s’écroule sur eux, Jésus dit : « Pensez-vous qu’ils étaient plus mauvais que les autres habitants de Jérusalem. Non ! Mais je vous le dis, si vous ne changez pas de vie, vous mourrez tous de la même façon. »(Luc 13, 4). Nous ne devons pas chercher les sorciers, mais changer notre vie, faire les actions de Dieu, comme Jésus. Et si nous sommes délivrés, offrir une messe d’action de grâces. Quand Jésus guérit les lépreux, il leur dit »Allez vous montrer aux prêtres et offrez lesacrifice que Moîse a commandé »

Avoir la foi : croire que Jésus peut nous sauver, aujourd’hui comme autrefois. Il nous dit à nous aussi :ta foi t’a sauvé. Jésus peut nous protéger, comme il l’a dit lui-même »Voici les signes de ceux qui croient : en mon nom, ils chasseront les esprits mauvais, ils tiendront des serpents. S’ils boivent des poisons mortels, ils ne leur feront pas de mal. Ils imposeront les mains aux infirmes et ils seront guéris (Marc 16, 17). Paul aussi nous demande de porter nos souffrances dans la foi : »Nous portons dans notre corps, toujours et partout, les souffrances de mort de Jésus , pour que la vie de Jésus grandisse elle aussi dans notre corps »(2° Cor 4, 10) Voir aussi Phil 1, 20 ; Col 1, 24.

Prier dans la maladie, le malheur et la mort, comme Dieu lui-même le dit : »Je suis Dieu, celui qui te guérit. J’écarterai de toi toutes les souffrances que j’ai envoyées à l‘Egypte «  (Exode 15, 26). Commeon prie dans le psaume 6 »Mon Dieu, aie pitié de moi, car je suis à bout de forces. Guéris-moi. Délivre mon âme. Sauve-moi à cause de ton amour » Jacques disait (5, 13) « Si quelqu’un souffre, qu’il prie. Si quelqu’un est malade, qu’il appelle les responsables de l’Eglise. Ceux-ci prieront sur lui et lui donneront la bénédiction avec l’huile an nom du Seigneur (le sacrement des malades). La prière de la foi sauvera le malade et le Seigneur le relèvera. S’il a commis des péchés, ils lui seront pardonnés « . Pour nous chrétiens, il n’est pas question d’aller voir un charlatan ou un marabout. Si quelqu’un est malade, c’est la communauté chrétienne qui va prier pour lui, le conseille et l’encourage.

Ne pas avoir peur. C’est notre peur qui donne de la force à Satan, aux sorciers et à tous ceux qui veulent nous faire du mal. Jésus disait : « N’ayez pas peur de ceux qui tuent le corps, ils ne peuvent pas tuer l’âme « (Mat 10, 28)

C’est pourquoi, dans nos difficultés nous faisons confiance à l’Eglise qui a reçu le pouvoir de Jésus, comme dit Paul : »Quand vous étiez paîens, vous étiez entraînés vers des idoles qui ne parlent pas. Mais je ne veux pas vous voir dans l’ignorance.Vous avez reçu le Saint Esprit…Dans l’Eglise, il y a des prophètes, des gens qui peuvent faire des miracles et ceux qui peuvent guérir »(1°Cor 12, 3+28)

Mais nous pouvons aller voir les guérisseurs qui connaissent les plantes qui soignent, que Dieu lui-même nous a données (à condition qu’ils ne cherchent pas les sorciers, et ne fassent pas de sacrifices aux esprits. Nous les chrétiens, le sacrifice qui nous sauve, c’est la messe). Comme l’a fait le prophète Isaie pour guérir le roi Ezechias : »Il a pris des figues, il les a mises sur la plaie du roi et le roi a été guéri » (2°Rois 20, 7).

Ne jamais faire de sorcellerie, ni même de magie : Dieu disait à son peuple : »Ne faites pas de magie »(Lev 19, 26). N’allez pas voir ceux qui parlent aux esprits(Lev 20, 4). Car Dieu a rejeté son peuple à cause de ses pratiques de magie, ses actes de sorcellerie et ses cérémonies paiennes. Et à cause de ceux qui mangeaient ensemble la chair humaine dans des sociétés, tous les initiés membres de société secrète, tous ceux qui tuaient les gens sans défense (Sagesse 12, 4-11).Pourtant, Dieu tu as eu pitié d’eux, parce que c’étaient des hommes, tu leur a laissé le temps de changer leur cœur. Et pourtant tu savais que leur nature était mauvaise, leur méchanceté depuis leur naissance et qu’ils ne changeraient jamais » Ces dernières paroles nous montre que nous devons tout faire, comme Dieu, pour conseiller nos frères pour qu’ils laissent toutes les mauvaises pratiques de sorcellerie, magie, malédiction, maraboutage, sacrifices aux esprits, etc ..

Ne jamais accuser les autres. D’abord nous ne sommes jamais sûr que c’est cette personne qui est sorcière et pas une autre. Même si elle même le reconnaît, cela peut être par peur. Même si le marabout l’a dit, il peut se tromper…ou même vouloir tromper pour de l’argent ou pour un autre intérêt. N’est-ce pas pour cela qu’on les appelle des charlatans? Jésus nous dit, à la suite de Moïse »Tu ne porteras de faux témoignage »(Mat 18, 18). Cette parole est vraie pour tous les hommes, pas seulement pour les chrétiens. Et aussi « Que ta parole soit oui, si c’est oui. Non, si c’est non. Tout le reste vient de Satan »(Mat 5 17). D’ailleurs, qui n’a jamais eu de pensées ou de paroles mauvaises contre ses frères. Alors, est-ce que nous ne sommes pas tous un peu « sorciers ». Jésus disait :Tu vois l’herbe qu’il y a dans l’œil de ton frère, mais tu ne vois pas l’arbre qu’il y a dans ton œil ! (Mat 7, 3). Donc nous n’accusons jamais les autres. Au contraire, nous défendons ceux qui sont accusés d’être sorciers autour de nous. C’est notre devoir de chrétiens. (Suite dans L 58 : Nzérékoré )

Essayez de parler de tout cela avec vos amis et envoyez-nous les conclusions de vos discussions. Merci


Amour et Vérité dans le monde du travail 

 

Rencontre de la jocf

Nous avons d’abord partagé ce que nous comprenons de ces mots AMOUR, VERITE et PARDON, dans le MONDE DU TRAVAIL. Voici certaines des choses que nous avons dites.

Pour nous chrétiens, l’amour c’est bien sûr le premier commandement de Jésus. Et quand Jésus nous dit : « Aimez-vous les uns les autres comme Je vous aimés », ce n’est pas un commandement, ce n’est pas seulement un exemple, c’est la possibilité de changer de vie. Quand Jésus nous dit « aimez-vous les uns les autres », Il nous donne en même temps les moyens de nous aimer en vérité.

Jésus était un travailleur. Il ne travaillait pas dans les bureaux, Il faisait un petit métier, c’était un charpentier de village. Il est donc spécialement proche de tous ceux qui sont dans le secteur informel, et qui se débrouillent comme ils peuvent, pour vivre et faire vivre la famille. On a appelé Jésus l’ami des petits et des pauvres. Il est l’ami de ceux qui se débrouillent comme les coxers dans les cars rapides, comme les petits porteurs au marché, comme les mamans qui vendent des arachides ou des beignets aux stations-service, pour pouvoir payer la nourriture et les fournitures de leurs enfants.

Ce qui est important dans tout cela, c’est de reconnaître Jésus dans chacun de nos frères. En wolof, on dit « Nun nepp ay doomi Adama lanu » (tout homme est fils d’Adam). Nous les chrétiens nous disons que tout homme est fils de Dieu. C’est cela la dignité de tous les travailleurs, de tous les hommes et les femmes. Il s’agit donc de reconnaître dans chaque travailleur un frère et une sœur de Jésus. Et grâce à cela de l’aimer, de le respecter. Je ne peux pas croire en Dieu, si je ne respecte pas les travailleurs, mes frères et mes sœurs, les enfants de Dieu.

Plus largement ces qualités : l’amour, la vérité et le pardon, ce sont les qualités de Dieu Lui-même. Jésus a dit devant Pilate au moment où on le condamnait à mort : « Je suis venu rendre témoignage à la vérité » (Jean 18,3-7).  Et Il a aimé jusqu’au bout, jusqu’à la mort. Par rapport à la vérité, il ne s’agit pas seulement de laisser le mensonge, mais d’être vrai dans tout ce que nous vivons, d’être clairs, d’être dignes de confiance, de faire le mieux possible ce que nous faisons. Jésus disait : « Celui qui fait la vérité vient à la lumière » (Jean 3,19).

Travailleurs chrétiens, nous sommes appelés à être les témoins de Jésus travailleur. Notre responsabilité c’est de permettre à tous les travailleurs d’entrer dans le Royaume de Dieu. Pour cela, il ne s’agit pas de parler sans arrêt de prière, ou de répéter des phrases de l’Evangile, parfois à tort et à travers. Nous serons témoins de la vérité de Dieu, si nous aidons nos frères et nos sœurs travailleurs à entrer dans la lumière. Etre vrai dans toute notre vie, cela peut nous paraître difficile. En fait, c’est une grande joie. Comme nous le dit aussi Jésus : « La vérité nous rendra libres (Jean 8,32). Il n’y a pas de vraie liberté sans vérité, aussi bien dans notre travail que dans le reste de notre vie. Vivre dans la vérité c’est aussi travailler avec tous, sans rejeter personne, sans mensonge et sans jalousie entre travailleurs. C’est aider tous les travailleurs, quelle qu soit lur etnie ou leur religions à vivre dans la vérité.

Nous avons également parlé de l’importance du pardon dans le travail. D’abord, en remarquant que l’amour c’est un sentiment profond, que l’on doit vivre en vérité et dans le pardon. Jésus a pardonné tout au long de sa vie. Il est important, quand il y a des problèmes et des jalousies entre travailleurs, de savoir se pardonner. Et aussi entre patron et travailleurs. Ce ne sont pas seulement les travailleurs qui doivent supporter et pardonner au patron les mauvaises choses qu’il fait, les injustices et les colères. Le patron doit aussi savoir demander pardon quand il a mal agi envers les travailleurs. Pour beaucoup, pardonner c’est s’humilier. Alors que l’humilité, la franchise et la sincérité sont nécessaires dans la vie. Un patron qui demande pardon à ses travailleurs ne s’abaisse pas. Au contraire, il grandit parce qu’il devient comme Dieu qui nous pardonne toujours.

Le pardon est très important dans l’Islam, autant que dans l’Evangile. Tous les versets du Coran commencent par cette phrase : « Au nom de Dieu, le compatissant, le Miséricordieux ». Pardonner c’est agir comme Dieu, et nous rapprocher de Lui. Il s’agit de pardonner comme Dieu, mais aussi avec l’aide de Dieu. C’est Dieu qui nous apprend à pardonner, et qui nous aide à le faire. Et alors nous pouvons dire en vérité : « pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi, à ceux qui nous ont offensés ». Dieu est toujours prêt à nous pardonner, Il n’attend pas que nous lui demandions pardon, Il vient lui-même nous proposer son pardon. C’est aussi cela que nous avons à faire, quand nous avons eu un problème ou une opposition au travail. Et pour cela, nous commençons par prier dans notre cœur, pour recevoir la lumière et la force de l’Esprit Saint.

Nous avons aussi relevé le comportement de Jésus. Il ne condamne pas la femme adultère (Jean 8,1), Il ne l’humilie pas. Alors que tous les hommes voulaient la tuer à coups de cailloux, Jésus lui dit : « Je ne te condamne pas, va en paix ». Mais en même temps Il l’aide à changer sa vie et lui dit: « Ne pèche plus ». Quand la prostituée vient chez Simon le pharisien (Luc 7,36), Simon ne voit dans cette femme qu’une prostituée, qui vend son corps pour de l’argent. Non seulement Il méprise cette femme, mais il méprise Jésus. Il se dit : » si Jésus était un prophète il saurait que cette femme est une prostituée ». Jésus sait bien qu’elle se prostitue, mais Il l’accueille. Quand Il regarde cette femme il ne regarde pas son péché, Il regarde son cœur. Il comprend sa souffrance et sa tristesse. Il voit sa volonté de changer de vie. C’est pour cela qu’Il dit à Simon : « Il lui sera beaucoup pardonné, parce qu’elle a beaucoup aimé ». Jésus ne voit pas le péché de cette femme, Il voit son amour. C’est de cette façon-là que nous devons regarder nous aussi nos frères et nos sœurs travailleurs, quand ils nous font du mal ou qu’ils nous font souffrir.

2-Que penser de cela ?

Nous avons constaté que souvent, il n’y a pas d’amour dans le monde du travail. Pourquoi cela ? Voici quelques réponses que les participants ont apportées. Du côté du travailleur, si tu arrives en retard, ou que tu ne fais pas bien ton travail, tu énerves le patron et cela amène des disputes. A l’inverse du côté du patron, le travailleur travaille bien mais son patron ne le paye pas normalement. Il lui parle mal, sans respect. Il paye mieux, d’autres qui travaillent moins et qui sont moins sérieux que ce travailleur. Et alors c’est la haine, les oppositions entre les gens. Il y a donc des manques de pardon des deux côtés. Et aussi des manques de respect de la parole donnée. Souvent il y a de l’hypocrisie. On fait semblant de s’aimer, mais dans le cœur c’est la rancune.

Certains patrons trompent les gens. Ils leur promettent un CDI (un contrat à durée indéterminée) mais ils ne le donnent jamais. Ils prennent des gens comme bénévoles (comme volontaires) et les font travailler sans les payer, pendant un ou même deux ou trois ans. Et au bout de trois ans, ils les renvoient en leur disant qu’ils n’ont pas de quoi les payer. Ils l’ont donc exploité jusqu’au bout. Et quand ils ont renvoyé ce travailleur, ils prennent à nouveau un autre bénévole, qu’ils vont faire travailler ainsi sans le payer. Il y a du travail mais le patron préfère exploiter des gens en recherche d’emploi, plutôt que prendre des travailleurs, de les inscrire à l’inspection du travail, et de le payer normalement.

A diplôme égal, on ne donne pas le même salaire à tous les travailleurs, même s’ils font le même travail. Il y a en particulier des inégalités entre les travailleurs hommes et femmes.

Du côté des travailleurs, certains travailleurs ne font pas ce qu’ils doivent faire. 0n dirait qu’ils n’aiment pas leur travail, et ne le font simplement que pour gagner de l’argent, mais que leur vie est ailleurs. Dans ces conditions, ce n’est pas possible d’être heureux dans son travail.

Certains travailleurs sont méchants, ils n’hésitent pas à mentir et dire du mal de l’autre, pour lui nuire. Des travailleurs font la sorcellerie et le maraboutage, pour prendre la place de ceux qui sont au-dessus d’eux, pour les faire les renvoyer, ou pour leur apporter le malheur. Ce qui tue le monde du travail c’est l’injustice et la discrimination. On méprise l’autre, surtout s’il appartient à une autre ethnie ou vient d’un autre pays

3-Que faire ?

D’abord, vivre notre travail dans la foi. Le premier travailleur c’est Dieu. C’est Lui qui a créé le monde et continue à faire vivre le monde. Si Dieu oubliait le monde, le monde disparaîtrait tout de suite. Dieu est Amour, Dieu est Vérité. C’est avec Dieu et grâce à Dieu, que l’on peut vivre dans l’amour et dans la vérité. Cela nous demande de connaître en vérité la Parole de Dieu. Pas seulement réciter par cœur des passages du Coran ou de la Bible, mais les comprendre, les méditer, voir comment les appliquer à notre vie, et être capable aussi de les expliquer aux autres.

Pour mettre l’amour et la vérité dans le monde du travail, ne comptons pas seulement sur nos propres forces, mais sur l’aide de Dieu. Et donc sur la prière. Dans chacune de nos religions, la prière est importante. Mais là encore, il ne s’agit pas seulement de réciter des prières par cœur. Il s’agit d’écouter Dieu qui nous parle dans notre cœur,. Et pour cela, nous tenir en silence devant Dieu. Puis, prier Dieu en lui disant : « Dieu, montre-moi ce que je dois faire. Et donne-moi la force de le faire ». Et pour les chrétiens, prier et écouter le Saint Esprit. Et nous demander : » si Jésus était là, qu’est-ce qu’il ferait ? ». Nous avons une chance. Cette semaine nous allons commencer le Ramadan du côté des musulmans, et du côté des chrétiens, nous allons aller au pèlerinage national à Popenguine, comme chaque année,. C’est un appel de Dieu pour nous respecter, et surtout pour travailler ensemble, chrétiens et musulmans. Et nous appuyer les uns sur les autres, pour rendre meilleur le monde du travail.

C’est vrai que certains patrons ne nous aiment pas. Ils ne nous respectent pas, et même ils nous font souffrir et ils nous exploitent. Ce n’est pas normal. Il faut agir pour que les droits des travailleurs soient respectés, que le Code du Travail soit mis en pratique, et qu’on arrête de nous tromper. C’est pour cela que notre mouvement de la JOC est tellement important, pour réfléchir ensemble. Et voir comment agir ensemble le mieux possible « pour un travail décent ».

La première chose, c’est de nous aimer entre travailleurs. C’est le commandement le plus important que Dieu a donné au prophète Moïse, Moïse qui est un prophète commun à nous tous. Dieu a parlé à tous les hommes, et pour tous les travailleurs en disant : « Aime Dieu de tout ton cœur, aimes ton prochain comme toi-même ». Et nous avons l’exemple de Jésus, le Fils de Marie, dont on parle souvent dans le Coran : « Insa, Ibn Mariama ». Jésus qui nous dit : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ».

Sans oublier de garder les 10 commandements dans le travail. D’abord « Tu adoreras Dieu seul, et tu le serviras de tout ton cœur »: Tu ne feras pas de l’argent ton Dieu. Tu ne feras ni maraboutage, ni sorcellerie, ni magie. Et ensuite : « Tu ne voleras pas. Tu respecteras ce qui appartient à ton frère et ta soeur. Tu ne voleras pas. Tu ne feras pas l’adultère », même pas pour avoir un travail ou pour avoir une meilleure place (« la promotion canapé »).

Mais si tu veux qu’on te respecte, il faut aussi te respecter toi-même, et être sérieux dans ton travail. Nous aimons les travailleurs, mais aussi notre travail. Il y a des travailleurs qui en font le moins possible. Et même s’ils font bien leur travail, ils n’aiment pas leur travail. Ils attendent que le travail soit fini pour avoir des loisirs, pour vivre en famille, retrouver les autres… Tout cela est important, mais la plus grande partie de leur vie, ils la passent justement au travail. Il ne faut pas que ce soit du temps perdu. Quand tu travailles sérieusement, tu travailles comme Dieu, tu travailles avec Dieu, tu construis le Royaume de Dieu. Saint Pierre nous dit (2° Pierre 3,13): « Nous espérons des cieux nouveaux et une terre nouvelle ». Cette terre nouvelle que Dieu nous a promise, c’est par notre travail que nous la construisons.


Les Champs d’Action

 

La Justice  :

Nous devons nous intéresser aux questions sociales (former les consciences), au monde du travail, à la vie internationale, au développement en général, spécialement au développement social ; encourager la réflexion sur l’évolution des systèmes économiques et financières,, examiner les problèmes liés à l’environnement (respect… ex. opérations set setal ) et à l’utilisation responsable des ressources terrestres (s’engager dans le combat du développement) dénoncer les cas d’injustice et aider les personnes qui en sont victime à les faire réparer… 

La Paix :

Nous sommes chargés de promouvoir la PAIX autour de nous par tous moyens à notre disposition (ex. la Journée mondiale de la paix tous les 1er janvier, étudier les questions touchant à la guerre, le désarmement, la violence sous ses diverse formes…. mais surtout cultiver la paix autour de nous, favoriser la réconciliation, être à l’écoute des autres…

Les Droits de l’Homme : 

Notre tâche ici est plus que d’actualité : d’abord faire connaître aux hommes leurs droits élémentaires mais aussi leur devoirs, amener les dirigeants à respecter et faire respecter la dignité de la personne humaine créée à l’image de Dieu ex. pastorale des prisons…, inviter les chrétiens à s’engager dans la politique…

Le Respect de la Création :

La lutte contre l’avancée du désert, de même qu’une gestion responsable des ressources de la mer, passent nécessairement par l’implication des populations dans une dynamique participative. Voir la Déclaration consensuelle africaine adoptée à ce sujet à Addis-Abeba, qui met en évidence différents points de la problématique de l’environnement. 

La priorité pour l’Afrique, c’est d’éradiquer les nombreux feux de brousse qui sont allumés chaque année. Il faut agir contre l’extrême vulnérabilité du continent africain, l’aggravation de la pauvreté, le changement climatique, la dégradation de la biodiversité, la désertification, la détérioration du pouvoir d’achat des populations, la destruction de la couche d’ozone, etc. Devant une telle situation, le principe du développement durable nous invite à agir pour préserver le droit des générations futures à vivre dans une planète dont l’équilibre écologique restera toujours maintenu et bien sauvegardé. Pour que l’environnement soit préservé et valorisé, cela demande une plus grande responsabilité sociale et environnementale dans la mise en œuvre des politiques de développement. Et que tous les habitants rendent plus fort leur engagement pour un développement durable.

En fait, il s’agit d’agir dans tous les domaines de la société, et à tous les niveaux, selon les possibilités et les circonstances. Par exemple, au niveau personnel (changer ses idées et son cœur), dans la famille, à l’école ou au travail, dans le quartier, dans les loisirs ; au niveau social, économique et religieux ; dans les hôpitaux, les prisons, les ateliers et les centres de formation, les enfants dans la rue, les handicapés, les migrants…

Tout le domaine des droits, humains, des enfants, des femmes, des travailleurs et employées de maison….Un seul exemple, parmi beaucoup d’autres :

Les Problèmes Fonciers :

Au moment de l’Indépendance, tout le territoire du pays a été déclaré propriété nationale. En 2013, a été mis en place l’acte 3 de la décentralisation : toutes les communautés villageoises sont devenues communes de plein exercice, comme les communes des villes. Cela a entraîné un certain nombre de difficultés. Des maires ont commencé à vendre des terrains à des particuliers, surtout des gens de la ville. Ceci pour avoir de l’argent pour la mairie… ou pour leur poche ! Le problème, c’est que les paysans qui cultivent leurs terres depuis des siècles n’ont pas de titres fonciers. Ce sont les gens qui viennent payer à la mairie qui obtiennent les papiers nécessaires et ils s’accaparent les terrains, en chassant les paysans. Une réflexion est menée au niveau du pays sur le régime foncier, mais elle n’a pas encore abouti. En attendant, les gens s’organisent pour se défendre, mais ce n’est pas facile. Comme l’explique ce chef de famille : « Si tu n’as pas fait l’école, tu ne connais pas les lois, tu ne peux pas te défendre. C’est pourquoi je fais tout pour que mes enfants aillent à l’école et ne soient plus paysans. Malheureusement, mes deux premiers enfants ont échoué au bac. Le premier a été pris actuellement dans un projet de développement, mais il n’y a aucune sécurité ». Et actuellement beaucoup de jeunes n’ont plus de terrain à cultiver, également parce que leurs parents ont vendu leurs terres pour avoir de l’argent.

NB : Voir la suite : Devenir acteur à la rubrique : Travail social humanitaire, à la page : Compte-rendus 2021


Les objectifs de la commission Justice et Paix

 

Son but est de mettre en pratique la doctrine sociale de l’Eglise et les droits humains

Participer à la construction d'une société de justice et de paix qui respecte la vie et la dignité de la personne humaine et qui cherche une vraie démocratie, dans la liberté, la participation, la responsabilité et le respect des droits humains.

Et ainsi de construire le Royaume de Dieu sur la terre, « un Royaume de Justice, de Paix et de Joie dans l'Esprit Saint » (Rom 14, 17)

La Justice

Faire grandir la justice dans le pays, par des actions concrètes, menées à tous les niveaux : communautés de base (CEB), mouvements et associations ; paroisses ; diocèses et régions ; pays tout entier.

  • Recenser et analyser les situations d'injustices,

  • Eduquer à la justice,

  • Lutter contre les injustices

  • Enseigner la doctrine sociale de l'Eglise : la dignité de la personne humaine, le bien commun, la solidarité, la responsabilité à la base, la préférence pour les pauvres, les biens de la terre pour tous.

  • Défendre la démocratie, la bonne gouvernance, la liberté des citoyens et le respect des droits de tous

  • Lutter contre la corruption

  • Former les consciences à l'honnêteté, la responsabilité et l'engagement

  • Enseigner les droits humains et les conventions signées par le pays

  • Mettre en place des comités qui luttent contre les injustices

  • Bâtir et soutenir la société civile

  • Collaborer avec les groupes et associations qui travaillent dans le même sens

  • Défendre ceux qui sont persécutés injustement, pour quelque motif que ce soit

  • Défendre les droits des femmes, des enfants, des travailleurs, des étrangers, des réfugiés et de tous les sans-voix

  • Soutenir les écrasés, les handicapés, les enfants exploités, les marginaux et les chassés de la société

  • Défendre les prisonniers non-jugés, les personnes sans défense (assistance juridique)

  • Faire des déclarations, face aux situations d'injustice

  • Plaidoyer (défense) pour les pauvres, les faibles, les nécessiteux et tous les petits de la société

  • Intervenir auprès des pouvoirs publics

La Paix

Actions à 3 niveaux :

  1. Analyser les conflits actuels et rebâtir la paix

  2. Dénoncer les conflits latents et les désamorcer (prévention)

  3. Eduquer à la paix et à la non-violence

Guérir les traumatismes (souffrances) causés par la guerre et les violences de toutes sortes

Réconcilier les gens qui ne s'entendent pas, au niveau personnel communautaire et de toute la nation

Permettre aux personnes qui s'opposent de se rencontrer et de se pardonner

Mettre en place un dialogue social

Jouer un rôle de médiateur dans les conflits

Former des médiateurs

Le respect de la Création

La terre ne nous appartient pas. Elle nous a été confiée par Dieu, pour que nous la protégions. Et que nous la rendions meilleure à vivre, pour nous-mêmes et pour les enfants qui viendront après nous. Cela se vit dans les petites choses : Comment prenons-nous soin des choses que nous avons ? Que mangeons- nous ? Mangeons –nous des produits simples, et cultivés sur place ? Est-ce que nous ne mangeons pas trop de viande ? Car pour produire celle-ci, il faut beaucoup de protéines végétales et de terrain ? Comment prenons-nous soin de nos corps ? Savons-nous aimer et respecter la terre, l’air et l’eau ?

C’est aussi respecter la nature créée par Dieu, et dont Dieu nous a donné la responsabilité. C’est nous mettre au service de la vie et de la création. C’est chercher ensemble, en communauté, ce à quoi Dieu nous appelle. Et le faire ensemble, pour le respect de la création, aussi bien que pour toutes les autres actions de notre vie. C’est vivre comme Jésus, qui a respecté la nature, et a dit merci à Dieu son Père pour elle. La terre continue de grandir, la création de Dieu se continue. Nous avons à y participer, et à lutter contre ceux qui cassent la terre. Car c’est la volonté de Dieu, à laquelle nous voulons obéir.

Faire grandir la vie de toutes les façons possibles. Et donc aussi, faire vivre la nature que Dieu a créée, sans vouloir en profiter pour nous-mêmes, mais en nous mettant à son service, dans un respect désintéressé. C’est donc un appel à la liberté, pour aimer le monde entier, et la création toute entière. C’est un appel à la maîtrise de soi, qui nous demande de nous limiter dans la consommation des choses.

Nous vivons en communauté. Nous devons protéger toute la communauté humaine, et protéger son avenir. Et nous portons cela dans la prière. Nous sommes arrivés à un moment, où il nous faut choisir entre la destruction du monde, et la naissance d’un monde nouveau, plus heureux et meilleur à vivre. Mais sommes –nous prêts à entendre l’Evangile de jésus Christ sur cette question ?




Qu’est-ce que Justice et Paix ?

Historique et Définition

Le Concile VATICAN II a souhaité « la création d’un organisme de l’Eglise Universelle, chargé d’inciter la communauté catholique à promouvoir l’essor des régions pauvres et la justice sociale entre les nations (GS n° 90)

C’est ainsi que de 1962 à 1967, le Vatican a mis sur pied la COMMISSION PONTIFICALE JUSTICE ET PAIX qui est née le 6 janvier 1967 avec l’encyclique Populorum Progressio (Le Progrès des Peuples).

Après 10 ans d’expérience, le Pape Paul VI lui accorde son statut définitif le 10 Décembre 1976,

Donc JUSTICE/PAIX est un vœu de l’Eglise Universelle tout comme les autres mouvements d’action catholique tels que les CV/AV, JEC, JOC….

C'est le thème du 2° Synode pour l'Afrique de 2009 »Réconciliation Justice et Paix « Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde » (Mat 5, 13-16).

C'est le 4° Objectif stratégique du plan d'action de tous les diocèses d'Afrique de l'Ouest (CERAO) de 2003 à 2009 : « Renaissance de l'Homme Noir et Citoyenneté – Justice – Paix – Développement Intégral ».

Cette commission prend une importance toute particulière, vus les problèmes actuels du pays.

L’Eglise a toujours travaillé pour la justice et pour la paix, à partir de l’Evangile. Et déjà dans la première Alliance, Moïse et les prophètes ont eu des paroles très fortes dans ce domaine. Depuis le pape Léon 13, les papes de l’époque moderne ont souvent parlé de ces questions. Et le concile Vatican II a demandé que dans chaque diocèse et dans chaque paroisse on mette en place cette commission. La base de cette commission c’est Jésus Lui-même, son Evangile en particulier les béatitudes. Ensuite, la Doctrine Sociale de l’Eglise, mais aussi la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme des Nations Unies.

Le titre complet de la commission est : Justice, Paix et Intégrité de la Création (JPIC).

La commission travaille donc dans trois directions. D’abord faire grandir la justice dans le pays, par des actions concrètes, menées à tous les niveaux : personnel, communautés de base (CEB), mouvements et associations, paroisses, diocèses et départements, pays tout entier.

La Paix en agissant à trois niveaux : Analyser les conflits actuels et rebâtir la paix, dénoncer les conflits latents et les désamorcer (prévention, agir à l’avance contre les risques de violence) et éduquer à la paix et à la non-violence. Il s’agit de guérir les traumatismes et les souffrances causés par les guerres et les violences de toutes sortes, de réconcilier les gens qui ne s'entendent pas, et de former des médiateurs. La réconciliation, c’est important : c’est l’un des rôles de la CEB et un thème essentiel du 2ème Synode pour l’Afrique. Dans chaque CEB, il y a des Conseillers ou Sages (hommes et femmes) pour régler les problèmes et réconcilier les gens.

Le respect de la Création,

de la terre que Dieu nous a donnée et que nous laisserons à nos enfants. Il faut protéger la nature, comme Jésus Lui-même l’a fait. C‘est sur un arbre (la Croix) que Jésus est mort pour nous sauver. Et Il envoie ses apôtres annoncer la Bonne Nouvelle « à toute la Création », pas seulement à tous les hommes. C’est l’écologie et le respect de l’environnement que le pape François nous a demandés dans son document « Loué sois-tu », qui a eu une influence dans le monde entier, en particulier à la rencontre de la COP 21 des Nations Unies à Paris et de la COP 22 à Marrakech. On comprend de plus en plus la nécessité de respecter le monde, la nature, la création que Dieu lui-même nous a donnée, et dont Il nous a confié la responsabilité.

Qu’est-ce qu’une injustice ?

C’est à chaque fois que nous disons, en voyant une action : « ça ce n’est pas bon, ça ce n’est pas normal, il ne faut pas faire ça, cela fait souffrir les gens « : c’est cela une injustice. Mais pour un chrétien, il ne s’agit pas d’abord d’actions à faire. C’est une question de foi. Je crois en un Dieu qui est un Dieu Juste. Je crois en Jésus qui est l’Homme Juste par excellence. Il est l’Homme de Paix que Dieu nous a envoyé. Alors, si je crois dans un tel Dieu, si je crois vraiment en Jésus, je dois obligatoirement m’engager pour la Justice et la Paix. Mais je dois en même temps voir quelles sont mes motivations (mes raisons d’agir) et les purifier (les rendre meilleures) sans cesse, en les regardant à la lumière de l’Evangile. Il s’agit bien d’être juste comme Dieu « Soyez parfaits, comme votre Père du ciel est parfait » (Mat 5 48).

Il ne s’agit donc pas seulement de faire des revendications, mais de construire le Royaume de Dieu (Mat 6, 33) : « un Royaume de vie et de vérité, un Royaume de grâce et de sainteté, une royaume de justice, d’amour et de paix » (Préface du Christ Roi). Il ne s’agit pas seulement de réclamer nos propres droits, ni de chercher notre intérêt personnel, mais de construire « une terre nouvelle, où la justice habitera, selon la promesse de Dieu » (2° Pierre 3, 13). C’est pourquoi, pour savoir ce que nous devons faire, nous ne tenons pas compte seulement de nos propres pensées, nous écoutons le Saint Esprit au plus profond de notre cœur, nous pensons à ce que Jésus a fait, et nous interrogeons la Parole de Dieu en l’actualisant. Cette justice nous devons la mettre en pratique, d’abord pour les pauvres et les petits de la société : pour ceux qui souffrent, pour tous ceux qui sont écrasés et rejetés. Cela demande une lutte de chaque jour, un effort et une conversion. La justice et la paix doivent aller ensemble.

La paix

ce n’est pas seulement l’absence de guerre. Comme le déclare l’UNESCO, la paix nait dans le cœur des hommes. Et Jésus va encore plus loin, Il nous dit : « Je vous donne ma paix, Je vous laisse ma paix. Mais Je ne vous la laisse pas comme le monde la donne » (Jn 14, 27). Il s’agit donc de chercher la vraie paix, la paix de Jésus Christ. La paix n’est donc pas seulement l’absence de conflit. D’abord le conflit n’est pas obligatoirement mauvais, c’est l’occasion de se dire la vérité et si quelqu’un est écrasé ou exploité, de pouvoir rétablir la justice. On ne cherche pas la paix des cimetières ou la paix des dictatures où personne n’ose parler. Au contraire il faut chercher la paix qui nous fait avancer. La paix c’est une espèce de tranquillité profonde dans le cœur, que les ennuis, les disputes ou les difficultés de la vie ne peuvent pas nous enlever. Ce n’est pas l’absence de souffrance ou de problème mais c’est une force intérieure qui nous permet de porter les problèmes dans la confiance et dans la sérénité. La paix c’est aussi l’harmonie entre les hommes en acceptant nos différences, comme nous la rappelle la règle d’or présente dans toutes les religions : « ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas qu’on te fasse à toi-même ».

Le respect de la Création :

C’est le monde entier qui attend d’être sauvé comme nous le rappelle Saint Paul dans l’épître aux Romains, chapitre 8. Et comme Jésus, qui a toujours respecté la terre et les animaux, et qui est mort sur un arbre, l’arbre de la croix. Nous ne pouvons pas servir Dieu, si nous ne respectons pas les arbres, les animaux et toute la création (Romains 8, 20-23)

NB : Pour ce qui concerne le respect de la Création, voir la rubrque « ECOLOGIE » de ce site.

La base de l’action pour la Justice et pour la Paix c’est la CEB.

Chacune a un(e) responsable Justice et Paix qui fait partie du Comité Paroissial. La CEB c’est la Famille de Dieu dans le quartier. Elle regroupe tous les chrétiens : âgés, adultes, jeunes et enfants, et les personnes intéressées des autres religions, d’un quartier ou d’un village. La vie de la Communauté Chrétienne ne se limite pas à la prière et aux sacrements. Nous voulons que nos Communautés soient engagées dans la vie du quartier ou du village et dans le développement du pays. La CEB n’est donc pas une simple une simple subdivision de la paroisse, c’est une communauté de quartier. Elle est donc engagée dans l’avancée du quartier dans tous le domaines de la vie, en lien avec les autres habitants et croyants, en contact avec les autorités du quartier, les imams, les ONG et autres associations et organisations de toutes sortes. En particulier, les badièni gokh, les ASC, les associations féminines, les syndicats et autres groupements. La CEB est une communauté de réflexion et d’action.

Quelles sont les relations entre Justice et charité ?

Dans l’Evangile, Jésus enseigne la Parole de Dieu pour montrer le Chemin qui nous sauve. Mais aussi, Il guérit les malades parce qu’Il est bon, et Il veut que les gens soient heureux et en bonne santé.

Jésus a souffert injustement. Il n’a fait que le bien, mais les hommes méchants, en commençant par les scribes et les pharisiens, l’ont fait souffrir : ils étaient contre Lui, ils L’accusaient et ils ont fini par Le tuer. Il est mort, mais Il est ressuscité. De même Jean Baptiste lui aussi a été tué à cause de la Parole de Dieu et de la justice, parce qu’Il disait au roi Hérode qu’il n’avait pas le droit de prendre la femme de son frère.

Jésus a aussi défendu ceux qui étaient traités injustement. Par exemple la femme prostituée. Il a dit au pharisien Simon : « Dieu lui pardonnera beaucoup, parce qu’elle a beaucoup aimé » (Luc 7,36). Et il a dit aux gens qui voulaient tuer la femme qui avait fait l’adultère, à coups de cailloux : « Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre » (Jean 8,1). Jésus n’a pas eu peur d’aller manger chez Zachée, alors que tout le monde l’accusait d’être un voleur, et de travailler pour les colonisateurs, les Romains (Luc 19,5). Jésus a défendu aussi les enfants quand les apôtres voulaient les empêcher de venir, en leur disant : « Laissez venir à moi les petits enfants » (Mat 18).

  • C’est pour cela que, dans l’Eglise, il y a trois choses à faire : La sanctification : devenir saint et rendre les autres saints par la prière, les sacrements, la messe et la catéchèse.

  • L’évangélisation : annoncer l’Evangile, comme l’a fait Jésus, à tous les hommes pas seulement aux chrétiens, être missionnaire.

  • Le service : cela comprend le respect des droits humains et des droits des enfants, le droit des handicapés et de tous ceux qui souffrent. Cela regarde aussi le développement, les projets pour aider les pauvres à vivre. Et enfin le respect de la création.

Ce service est organisé par une commission qui s’appelle Justice, Paix et Intégrité de la Création, car il y a trop d’injustice et de manque de paix dans le monde et dans notre société. Et en plus, nous cassons la terre que Dieu nous a donnée. Dans chacune des paroisses où nous vivons et dans chacun de nos quartiers, il y a ces problèmes. C’est pourquoi, à la suite du Concile de Vatican 2, le Pape Saint Jean Paul 2 a demandé que dans chaque paroisse il y ait un comité Justice, Paix et Respect de la Création.

En effet, le travail de la Caritas est essentiel à l’Eglise, mais il ne suffit pas. La Caritas aide les gens et fait des projets de développement. Justice et Paix défend les droits des gens et attaque les causes de la pauvreté et du sous-développement. Zachée dit à Jésus (Luc 19, 8) : « Je vais donner aux pauvres la moitié de ce que j’ai » (c’est la charité) ; mais il ajoute : « Si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais le réparer quatre fois » (c’est la justice). Par exemple, en cas d’inondation, la Caritas va reloger les gens, et c’est important, car il faut agir tout de suite. Mais la Commission Justice et Paix va chercher les causes profondes : pourquoi il y a ces inondations ? Pourquoi on ne fait rien ? Où est passé l’argent voté pour cela ? Et elle ira voir les autorités pour faire respecter les droits et la dignité des personnes.

Quelques questions :

La Justice de Dieu « Peut-on parler d'un Dieu juste ? En quoi consiste cette justice ? »

La paix de Dieu : et la violence dans la Bible ?

Y a-t-il une justice Evangélique ?

Comment Jésus a-t-Il lutté contre l’injustice ?

Comment la justice est-elle rendue dans nos sociétés ?