Pour cette session nous sommes partis de la méthode de l’Action Catholique : voir, réfléchir, agir. Pour la prière d’introduction, nous avons pris le texte de Luc 4, 18 à 21 : « L’esprit du Seigneur est sur moi », qui reprend le texte d’Isaïe 61, 1. Et à partir de ce texte, nous avons vu comment partager la Parole de Dieu, selon ce plan.
Chant – PAROLE DE DIEU – silence – partage ou explication – prière universelle.
Questions pour partager la Parole de Dieu :
Qu’avons-nous retenu de cette lecture ? Nous relisons une 2° fois cette Parole
Que nous montre cette Parole sur Jésus (sur Dieu) ?
Quelle Bonne Nouvelle nous donne cette Parole (la joie, l’espérance, le courage…) ?
Qu’allons-nous faire pour mettre cette Parole en pratique
Quelques explications :
Nous redisons cet Evangile avec nos mots à nous : c’est important de savoir raconter l’Evangile pour le faire connaître aux autres. Nous redisons les passages qui nous semblent les plus importants et les mots qui nous touchent le plus
Avant de parler de nous-mêmes, nous regardons d’abord Jésus. C’est lui le plus important. Qu’est-ce que cet Evangile d’aujourd’hui nous fait connaître de spécial sur Jésus ?
L’Evangile est une Bonne Nouvelle pour nous. Dans cet Evangile d’aujourd’hui, qu’est-ce qui nous éclaire, qu’est-ce qui nous rend heureux, et nous apporte la joie, l’espérance, le courage
Maintenant nous pouvons dire ce que nous allons faire pour mettre cette Parole en pratique
Luc 4, 18 à 21 : « L’esprit du Seigneur est sur moi », Il est important de bien comprendre ce texte, et de lui donner toute sa dimension. Ce texte a d’abord été prononcé par Isaïe, quand le peuple était en exil à Babylone. Quand Isaïe dit que Dieu va rendre la vue aux aveugles, cela ne veut pas dire seulement qu’Il va guérir leurs yeux. Mais qu’Il va supprimer l’esclavage, l’exil et la méchanceté des hommes. En effet, lorsque le roi de Babylone a conquis Jérusalem, il a fait crever les yeux du roi des Juifs et de toute sa famille, pour les humilier et les abaisser. Eux qui étaient les chefs du peuple, ils ne pouvaient même plus marcher, sans tomber sur la route. Ils avaient besoin de se faire conduire par les autres, et de leur faire confiance en mettant leurs mains sur leurs épaules. Quand Isaïe dit que Dieu va rendre la vue aux aveugles, c’est-à-dire que Dieu va libérer son peuple de toutes les méchancetés et de toutes les injustices. Jésus est vraiment le nouveau prophète, le libérateur, le missionnaire et le miséricordieux que le chrétien veut aimer, suivre et imiter.
Nous avons cherché à voir ensemble les injustices qu’il y a le plus souvent autour de nous. On a parlé en particulier de la confiscation des biens d’autrui surtout des plus pauvres, par l’accaparement des terres. Et aussi des méchancetés, des agressions et des meurtres, des détournements de biens publics et de tout ce qui va contre la liberté et le bonheur des hommes. Alors que, comme le dit la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, qui est un document de base de l’action pour la justice et la paix, « Tous les êtres humains naissent libres et égaux ».
Quelques autres injustices que nous avons relevées : les travailleurs qui ne sont pas payés, le vol, le détournement du bien commun, le gaspillage, le manque de respect de la liberté des autres et lorsqu’on privilégie certaines personnes dans la société, la médisance, les mauvaises paroles contre les gens, le manque de sérieux dans le travail, l’égoïsme, les enfants maltraités, les prisonniers que l’on garde pendant des années sans les juger, le refus de l’alternance dans le milieu politique, l’utilisation et surtout la vente de la drogue. En résumé, tout ce qui touche la dignité des personnes humaines. Ces citations ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres.
Qu’est-ce qu’une injustice ? C’est à chaque fois que nous disons, en voyant une action, ça ce n’est pas bon, ça ce n’est pas normal, il ne faut pas faire ça, cela fait souffrir les gens. De même pour la paix. La paix ce n’est pas seulement l’absence de guerre. Comme le déclare l’UNESCO, la paix nait dans le cœur des hommes. Et Jésus va encore plus loin, Il nous dit : « Je vous donne la paix, Je vous laisse ma paix. Mais Je ne vous la laisse pas comme le monde la donne ». Il s’agit donc de chercher la vraie paix, la paix de Jésus Christ, et la paix de Dieu lui-même, comme nous l’avons chanté dans le chant : « La paix soit avec vous, la paix de Jésus Christ ». La paix n’est donc pas seulement l’absence de conflit. D’ailleurs le conflit n’est pas obligatoirement mauvais. C’est l’occasion de se dire la vérité, et de rétablir la justice, si quelqu’un est écrasé ou exploité. On ne cherche pas la paix des cimetières ou la paix des dictatures où personne n’ose parler. Nous cherchons la paix qui nous fait avancer. La paix c’est une tranquillité profonde dans le cœur, que les ennuis, les disputes ou les difficultés de la vie ne peuvent pas nous enlever. Ce n’est pas l’absence de souffrance ou de problèmes. C’est une force intérieure qui nous permet de porter ses problèmes dans la confiance et dans la sérénité. La paix c’est aussi l’harmonie entre les hommes, en acceptant nos différences, comme nous la rappelle la règle d’or présente dans toutes les religions : «ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas qu’on te fasse à toi-même».
Le titre complet de la commission, en fait, est : Justice, Paix et Intégrité de la Création : JPIC. On comprend de plus en plus la nécessité de respecter le monde, la nature, la création que Dieu Lui-même nous a donné, et dont Il nous a confié la responsabilité. Il faudrait relire à ce sujet la lettre du Pape François ‘Loué sois-tu’ qui a eu une grosse influence sur la rencontre des Nations Unies, COP 21 à Paris. Elle continue d’inspirer beaucoup de personnes. Le Pape nous rappelle que la Terre est notre maison commune, qu’il est important d’y mener une vie simple, et de lutter contre la société de consommation. C’est une question de justice. Jésus nous dit : « Allez dans le monde entier, annoncer la Bonne Nouvelle à toute la création ». Pas seulement à tous les hommes, mais à toute la création. C’est le monde entier qui attend d’être sauvé, comme nous le rappelle Saint Paul dans l’épître aux Romains 8,20-23. Comme Jésus, qui a toujours respecté la terre et les animaux. Et qui est mort sur un arbre, l’arbre de la croix. Nous ne pouvons pas servir Dieu si nous ne respectons pas les arbres, les animaux et toute la création dont Il nous a confié la responsabilité (Genèse).
L’attitude de base est de nous dire : si Jésus était là, qu’est-ce qu’Il ferait ? Il s’agit dans la lutte pour la Justice, la Paix et le Respect de la Création, de rentrer au plus profond de notre cœur, de voir nos désirs profonds et aussi les désirs des autres, et de nous laisser éclairer et conduire par le Saint Esprit, pour agir comme Jésus a agi dans l’Evangile. Mais bien sûr en nous adaptant aux différentes circonstances.
Nous avons cité entre autres, puisque nous étions dans le temps du Carême, Isaïe 58, 3-18 : « Le jeune qui plaît au Seigneur c’est la justice et l’amour des plus pauvres ». Et « Vous êtes le sel de la terre, et la lumière du monde » (Matthieu 5, 13-14). En nous rappelant que le vrai sel de la terre, c’est Jésus Lui-même. C’est Lui qui nous donne la force de l’Evangile. Nous avons cité également 1ère, Pierre 2, 13 : « Nous attendons une terre nouvelle, où la justice habitera ». A chacun de continuer cette méditation de la Parole de Dieu, à partir des textes qui le touchent davantage sur cette question.
Cette recherche de la justice et de la paix est liée à celle du Royaume de Dieu, comme nous le dit la préface de Christ-Roi « Le Royaume de Dieu est un Royaume de grâce et de vérité, de paix, d’amour, de réconciliation et de justice ». Voir aussi Romains 8, 14-35. L’accueil du Royaume de Dieu est absolument essentiel, dans la lutte pour la justice, la paix et le respect de la Création. Il s’agit de défendre tous les hommes et d’être juste envers tous, comme le Royaume de Dieu est offert par Jésus Christ à tous les hommes de la terre. Jésus dit à Pierre (Mat 16,18) : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise ». Mais Il ajoute aussitôt « Et je te donnerai les clés du Royaume ». L’Eglise est au service du Royaume, elle ne doit pas travailler pour elle-même, ni se contenter de défendre les chrétiens. Elle doit défendre tous les hommes et toute la Création. Elle doit être ouverte à tous, et au service de tous.
Nous avons longuement réfléchi à l’Evangélisation, Paul qui dit (1°Cor 1,17): « Dieu ne m’a pas choisi pour baptiser, mais pour évangéliser ». Nous ne pouvons pas baptiser les musulmans, les gens des autres religions ou les athées qui sont autour de nous, sauf quelques volontaires. Mais nous pouvons les évangéliser, c’est-à-dire les aider à vivre les valeurs de l’Evangile, vivre à la manière de Jésus Christ, vivre selon les désirs les plus profonds de leur cœur. Et alors ils ne sont pas chrétiens, ils ne sont pas baptisés, mais ils sont évangélisés. Ils sont dans le Royaume. Car « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés » comme l’affirme Paul ‘(1° Tim 2,4). Jésus disait déjà : « Il y a beaucoup de places dans la maison de mon Père » et aussi « Quand je serai élevé sur la croix, j’attirerai tout à moi ». »Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice, et vous aurez tout le reste en plus » (Mat 6,33).
L’action Justice et Paix s’appuie donc sur la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, qui est commune à tous les hommes, pour pouvoir agir avec tous. Pour les chrétiens, elle s’appuie également sur la Doctrine Sociale de l’Eglise, qu’il est absolument nécessaire d’étudier. Mais surtout, il s’agit d’avoir avoir l’esprit de Jésus Christ, l’esprit de l’Evangile.
Nous avons réfléchi aux différentes manières d’agir, en prenant l’exemple d’un village où il n’y avait pas d’eau. Des touristes arrivent dans ce village. Ils voient que les femmes doivent faire une longue route chaque jour, pour aller chercher de l’eau dans un autre village. Ils se disent qu’il faudrait vraiment les aider. Ils se cotisent pour acheter un âne et une charrette, pour que les femmes n’aient plus à porter l’eau sur leurs têtes. Mais au bout de quelques mois l’âne meurt. Les villageois écrivent aux touristes qui étaient venus, et ceux-ci s’adressent à une ONG. L’ONG vient. Elle demande aux habitants de participer en creusant des trous, dans lesquels ils posent des tuyaux pour amener l’eau. Et ils creusent un forage pour donner de l’eau au village. Les gens sont très heureux. Mais au bout de quelque temps le forage s’arrête, parce qu’il n’y a pas de carburant pour le moteur. Les villageois s’organisent pour cotiser, mais un peu plus tard, le moteur de la pompe tombe en panne, parce qu’il n’a pas été entretenu : il n’y avait personne de formé, pour faire les vidanges et s’occuper du moteur. A nouveau, il n’y a plus d’eau au village. Un jeune du village qui travaille en ville, membre de Justice et Paix, revient. Il voit ce qui s’est passé et il dit : « on ne peut pas compter seulement sur les ONG et les aides extérieures. Il faut prendre nous-mêmes nos responsabilités, cotiser pour le carburant, et former quelqu’un pour s’occuper du moteur de la pompe. Et voir aussi comment permettre à tout le village d’avoir de l’eau, pas seulement à ceux qui sont près du forage. Ils vont voir le maire de la commune et ensuite le préfet, pour que l’Etat prenne ses responsabilités. C’est ce qui s’est fait et maintenant les villageois ont de l’eau. Cela nous montre les trois niveaux d’action :
Les touristes c’est l’aumône et la charité. C’est important, mais cela ne suffit pas.
L’ONG ce sont les actions de développement. Cela aussi est absolument nécessaire. Mais s’il n’y a pas
la formation, la prise de conscience, la responsabilisation des villageois eux-mêmes et leur action auprès des services publics pour que ceux-ci fassent leur travail, il y aura toujours des problèmes.
C’est le rôle spécifique de Justice et Paix qui dépasse l’aumône et aussi l’action de la Caritas (le développement), même si les deux, Caritas et Justice et Paix, sont complémentaires.
Dans toute action pour Justice et Paix, il ne faut pas agir seulement sur les conséquences, sur les souffrances mais réfléchir pour en trouver les causes: d’où vient le problème. Bien sûr si quelqu’un a faim, il faut lui donner à manger, et le plus vite possible. Sinon il va mourir de faim. Mais en même temps, il faut voir pourquoi il a faim, de manière à lui permettre de s’en sortir par lui-même. On connaît le proverbe : « j’ai faim, ne me donne pas à manger, apprends-moi pêcher ». Pour faire comprendre cela, on a raconté une histoire, l’histoire d’un village heureux où les gens vivaient en paix : » Un jour, on voit un bébé emporté par la rivière. Un homme courageux saute dans l’eau pour sauver le bébé, et une famille est d’accord pour accueillir l’enfant. Mais le lendemain, un autre bébé arrive encore, et il est sauvé des eaux. Ces bébés sont dans une sorte de panier. Et maintenant chaque jour des enfants continuent de descendre la rivière. Les villageois s’organisent, ils font une équipe de secours, ils apprennent à nager pour recueillir les bébés, ils cherchent des familles d’accueil, ils organisent un jardin d’enfants. Mais à la fin, il y a tellement d’enfants, que les femmes n’ont plus de temps pour cultiver la terre, et nourrir leur famille. Pourtant les gens de ce village disent : » il faut continuer, c’est notre devoir ». Un jour, un travailleur originaire du village, parti travailler en ville, revient visiter sa famille. Il demande : «mais d’où viennent tous ces bébés ? «. Personne ne peut répondre. Alors il dit : « nous allons faire un groupe pour remonter en haut de la rivière et voir ce qui se passe ». Les gens disent : « nous sommes trop occupés avec ces bébés, on n’a pas le temps d’aller là-haut ». Alors l’homme décide d’y aller tout seul. Il prend de la nourriture, il marche plusieurs jours et finalement il arrive dans un village où il n’y a pas d’enfants. Il demande pourquoi. Les femmes disent : « c’est parce que nos bébés tombent dans la rivière, et nous ne pouvons pas les sauver ». Alors il demande : « pourquoi les enfants tombent dans la rivière » ? On l’amène jusqu’au bord du fleuve. On lui explique qu’il y a quelques mois, il y a eu de grosses pluies, les eaux ont gonflé, le pont a été enlevé, et la plage où les femmes allaient puiser de l’eau a disparu. Maintenant, les femmes doivent descendre la falaise pour aller puiser de l’eau, et les enfants ont commencé à tomber dans l’eau. Pour les protéger, elles les portent sur le dos dans des paniers de raphia. Mais les enfants continuent à tomber, et les femmes ne peuvent pas les retenir. Elles espèrent seulement que quelqu’un va les sauver, en bas de la rivière. Alors l’homme leur demande : « mais pourquoi vous n’avez pas refait le pont, et creusé des escaliers » ? Elles disent : « c’est parce que tous nos maris sont partis en ville pour gagner un peu d’argent ». L’homme retourne au village d’en bas. Il explique ce qui se passe là-haut, et demande à des camarades de venir l’aider. Beaucoup refusent. Mais comme les bébés continuent à descendre la rivière, certains commencent à voir, qu’il faut attaquer le problème à la racine. Ils forment donc une petite équipe, ils vont dans le village d’en haut, et ils refont les escaliers : Ils taillent des marches dans la falaise, pour descendre plus facilement. Pendant ce temps-là les femmes s’organisent : elles restent quelques-unes à garder les bébés au village, pour qu’ils ne tombent pas dans la rivière, pendant que les autres vont puiser de l’eau. Et quand leurs maris reviennent au moment des vacances, ils se mettent tous ensemble pour construire un pont. Le village devient sûr pour les femmes et les bébés ». Cette histoire veut nous montrer qu’il est important de voir les causes des problèmes, pour chercher de vraies solutions.
Il faut aussi voir, où se trouvent les vraies injustices. Et chercher qui sont les vrais responsables, pour trouver les vraies solutions. Nous avons pris l’exemple d’une capitale, où les jeunes des banlieues ont commencé à jeter des cailloux sur les voitures des gens du centre, qui traversent leurs quartiers samedi, pour aller au bord de la mer. Ces jeunes sont en colère parce que, pendant que ces gens s’enrichissent et ont tout ce qu’ils veulent, eux, dans la banlieue, ils n’ont pas d’eau ni d’électricité, ni d’égout pour évacuer les eaux sales. Bien sûr ces jeunes sont violents. Mais où est la vraie violence ? N’est-ce pas du côté de ceux qui les laissent dans la pauvreté, même s’ils sont polis et gentils. Et qui gardent tout l’argent du pays pour eux, et qui même parfois s’enrichissent en le détournant ? Les gens de la ville ont envoyé des policiers, des gendarmes et des militaires pour mettre les jeunes en prison. Est-ce que cela va régler le problème ?
On voit qu’une action Justice et Paix demande deux choses : à la fois une formation et une éducation des jeunes des banlieues, et une volonté des gens du centre de se mettre au service des plus pauvres. Mais en plus, dans toute action, il s’agit d’impliquer et de responsabiliser les gens. Trop souvent on veut aider les pauvres, les gens des banlieues, les jeunes, les femmes, le monde rural, etc… Mais on décide de ce que l’on va faire dans les bureaux, sans même consulter les intéressés. Alors que ceux qui connaissent le mieux les problèmes, ce sont ceux qui les vivent. Ce sont donc eux qui peuvent trouver les solutions et les manières de faire les plus adaptées au groupe concerné. Les techniciens pourront venir ensuite, avec leurs moyens et leur savoir.. Mais si les personnes concernées ne sont pas responsabilisées dès le départ, il ne faut pas s’étonner ensuite qu’elles ne participent pas. Et le même problème se retrouve d’ailleurs dans l’Eglise. Ensuite se pose évidemment la question du suivi des actions qui sont proposées.
Les différentes actions Justice et Paix doivent se mener d’abord à la base, dans les communautés chrétiennes, les CEB/CCB, ensemble avec les autres personnes du quartier. Il ne s’agit pas de faire des choses extraordinaires, mais d’agir à partir de ce que l’on vit. La Justice, la Paix et le respect de la Création concernent toute la vie. Ils se vivent dans les choses concrètes de tous les jours, dans de petites actions à la base. Ce dont il s’agit, c’est d’abord d’acquérir un état d’esprit, une sensibilité à l’injustice, pour ne pas pouvoir l’accepter, et pouvoir réagir. Ensuite voir tous les problèmes à la lumière de l’Evangile, mais aussi en rentrant au plus profond de notre cœur, pour rejoindre nos désirs profonds, que nous pourrons partager avec les autres car ce sont les mêmes. C’est pour cela que dans nos CEB, nous avons décidé de consacrer une réunion entière chaque mois, à la vie du quartier, pour voir ce que nous pouvons y faire. Ce qui ne nous dispense pas de lutter également contre les injustices, dans nos paroisses et dans notre Eglise.
On travaille ensemble avec la Caritas, qui ne doit pas se contenter de faire des distributions d’’habits, de vivres et de médicaments, mais chercher un véritable développement, en agissant sur les causes comme on l’a expliqué plusieurs fois dans cette formation.
La base de nos actions, c’est le 3° Plan d’Action Pastoral avec ses quatre objectifs : la communion avec tous et pour tous, la sanctification de tous, chrétiens ou non, le témoignage par l’action et le partage de la vie, et enfin le service pour rendre aux hommes leur dignité. Ce service comprend la défense des droits de l’homme, le développement humain et le respect de la Création, la justice, la paix et la réconciliation. Nous avons pris le temps d’expliquer le Plan d’Action Pastoral de notre paroisse. Et également des orientations de cette année proposées par notre Evêque : baser toutes nos actions sur Jésus Christ, qui est venu pour que tous les hommes aient la vie en abondance (Jean 10,10). Jésus qui est le Chemin, la Vérité et la Vie (Jean 14,6).
Nous nous sommes arrêtés également à la préparation des Journées Mondiales de la Jeunesse. Nous ne voulons pas nous limiter à un simple rassemblement festif de chrétiens d’un seul jour, mais lancer une action qui aura un suivi, en collaboration avec les mairies et la coordination des imams de la ville. Et surtout une réflexion ouverte à tous les jeunes, en particulier les associations de quartier, et les organisations des jeunes musulmans, en réfléchissant à ces deux questions de base :
Vous les jeunes, quels sont vos problèmes : comment les voyez-vous et quelles solutions proposez-vous ?
Comment lutter contre les violences et les attaques contre la vie, de plus en plus nombreuses autour de nous ?
Nous avons terminé cette formation par une évaluation, en répondant à deux questions :
Qu’est-ce qui semble important dans ce qui a été dit ?
Quelles actions mener à la suite de cette formation, personnellement et en communauté ?
Nous aurons une autre rencontre, pour faire le bilan et évaluer les actions qui auront été menées par chacun, et par la communauté toute entière.