Armel Duteil

Nouvelles de 2015

    Jeudi 31 décembre : La ville est toute remuée pour la préparation de la fête. Je reste donc tranquille à la paroisse, mais je reçois beaucoup de visites, et j’en suis très heureux. En particulier de nombreux amis qui travaillent à l’intérieur du pays et qui sont venus à Dakar pour les fêtes. Nous parlons de notre vie et de nos actions actuelles, car pour certains nous ne nous sommes pas vus depuis de nombreuses années.
    La nuit, nous tenons notre veillée habituelle de fin d’année. Elle reçoit de plus en plus de participants. Nous évaluons l’année dans la prière, à la fois pour demander pardon pour les fautes et les erreurs de toute l’année, et merci (action de grâces) pour toutes les bonnes choses et les grâces reçues tout au long de ces douze mois passés. Après une célébration de la Lumière, nous présentons les orientations pour l’année 2016. Tout cela à partir de photos (diapositives) reprenant les différentes activités de l’année. Nous nous retrouvons ensuite tous ensemble à la salle paroissiale pour partager la nourriture et la boisson que chacun a apportées.

  • Mercredi 30 décembre : Je pars en ville pour enregistrer une émission à la télévision sur le message du Pape François pour la Journée mondiale de la Paix, le 1er janvier. Nous sommes tout un groupe qui intervient, après ma présentation du message, pour recueillir les différentes opinions et propositions. La rencontre est très animée et donc très intéressante.

  • Mardi 29 décembre : J’ai la grande joie d’accueillir une amie avec laquelle j’ai beaucoup travaillé en Guinée. Elle est venue voir sa fille, mariée à Dakar. Nous passons la journée ensemble, avec deux confrères qui ont travaillé aussi en Guinée.
    A 19 heures, réunion de la Commission Justice et Paix. Nous préparons la Journée Mondiale de la Paix, que nous célébrerons le 3 janvier pour qu’il y ait le maximum de participation .

  • Lundi 28 décembre : Le travail continue. Je rencontre en particulier les responsables des différentes radios et télévisions.

  • Samedi 26 décembre : Pas le temps de nous reposer, car c’est samedi avec toutes les activités et les messes du soir.
    C’est la fête de la Sainte Famille : dans la suite du Synode de la Famille,  nous avons voulu marquer la fête. C’est un couple qui s’adresse aux participants, sous forme de témoignage et de conseils : ils ont 55 ans de mariage, ils ont beaucoup de choses à dire. Après une procession d’Offertoire, nous avons béni les objets apportés des maisons, en signe de volonté de vivre notre vie de famille dans la foi. A la fin, on nous a fait le compte rendu du pèlerinage diocésain des familles du mois passé. Les gens ont beaucoup apprécié.
    La même chose se continue le dimanche 27.

  • Jeudi 24 décembre : Notre confrère le plus âgé du secteur vient de rentrer après plusieurs mois de soins. Malgré nos nombreuses occupations de ce jour, nous prenons le temps d’aller le saluer. Nous sommes très heureux de le revoir.
    Au retour, je mets au point mes commentaires d’Evangile pour le mois de janvier ; je suis en retard, ça va être juste ! Et il faut que je reste en même temps disponible à tous ceux qui viennent nous voir, en particulier les plus démunis qui souhaitent malgré tout pouvoir fêter Noël dignement avec leurs enfants.
    La messe de Noël est très belle, comme toujours. Ici, les gens savent organiser de très belles célébrations. Les enfants ont préparé une veillée pour donner le sens de Noël aujourd’hui. Nous avons réalisé une grotte « écologique » pour la crèche ; pas de plastique, des pierres et des plantes vertes. Les gens ont beaucoup aimé.
    Le lendemain, Messe du jour de Noël dans le 2ème secteur (Thiaroye). Nous baptisons les bébés : c’est le jour ! Et, comme d’habitude, je fais participer les enfants et je donne le sens des rites à partir des symboles et de la culture locale. Tout en wolof, bien sûr.
    La journée se continue dans la fête et la joie.

  • Mercredi 23 décembre : C’est le grand jour de nettoyage de l’église et de la paroisse. Beaucoup de gens sont venus et nous les remercions beaucoup.
    Entre temps, je rencontre le responsable de Justice et Paix, puis celui de la Commission de la Famille pour préparer le dimanche de la Sainte Famille, puis la Journée mondiale pour la paix. Nous ne voulons pas nous contenter d’une messe, mais nous voulons faire de ces journées des temps forts et une occasion d’avancer.

  • Mardi 22 décembre : La connexion est revenue. J’en profite pour répondre aux nombreux messages de Noël que je reçois. C’est très agréable !
    Le soir, dernière formation sur l’écologie, à partir de la lettre du Pape François. Nous tirons les conclusions et décidons un certain nombre d’actions. Je suis vraiment heureux de ce que nous avons vécu dans ce groupe pendant tout ce temps de l’Avent. J’ai eu beaucoup de mal à aller en ville pour cette rencontre, et encore plus pour revenir la nuit. En effet, les musulmans honorent la fête de la naissance du prophète Mohammed le 24 décembre. C’est rare que cette fête tombe en même temps que Noël, mais c’est un appel très fort pour nous à travailler encore mieux ensemble : chrétiens et musulmans. Du coup, il n’y a plus beaucoup de transports publics, car ils sont partis emmenant les différents pèlerins à l’intérieur du pays.

  • Lundi 21 décembre : Je prépare mes émissions radio du mois prochain. C’est un gros travail. Je m’arrête lorsque l’heure arrive pour aller confesser dans une autre paroisse.

  • Dimanche 20 décembre : Nos séminaristes sont en vacances. Ceux de notre paroisse sont venus prier avec nous, et nous sommes heureux de les accueillir. De mon côté, j’anime une formation pour les catéchistes. Jusqu’à maintenant , nous n’avions pas pu trouver une date plus tôt !

  • Samedi 19 décembre : Nous recevons des journalistes polonais venus faire un reportage : mon confrère et deux de nos Sœurs, polonais, sont heureux d’avoir des nouvelles de leur pays.
    Puis je pars à la prison des femmes : nous anticipons la fête de Noël. Je suis venu accompagné de membres de la Caritas et deux jeunes spiritains en formation. Nous prenons le temps de nous saluer, puis je célèbre l’Eucharistie, à laquelle même la plupart des musulmanes assistent. Jésus et Marie sont souvent cités dans le Coran. De plus, nous sommes amis depuis longtemps maintenant, et elles savent bien que nous respectons leur foi. Après la messe, les détenues nous présentent deux théâtres, dont l’un sur l’histoire d’une arrestation. Une façon de faire sortir leur souffrance et leur tristesse de leur cœur. Après un bon repas, c’est la danse et la fête.
    La messe du soir est très recueillie et priante. On sent que tout le monde se prépare à Noël.

  • Vendredi 18 décembre : Travail à la maison. Mais je suis bloqué par le manque de connexion.
    A midi, je me rends dans un Lycée rencontrer une aumônerie. Nous organisons le groupe et lisons l’Evangile de Noël, sur lequel nous partageons nos réflexions.
    Après-midi, confessions des enfants dans notre secteur. Et le soir dans une autre paroisse.

  • Jeudi 17 décembre : Je vais dans une banque recevoir l’argent envoyé d’Afrique du Sud par la sœur d’une détenue. Elle va être heureuse car cela arrive juste à temps pour Noël.
    L’après-midi, avec la Caritas, nous examinons les demandes de soutiens et les petits projets qui nous ont été présentés : élevage (porcs, poulets), petits jardins et culture sur table ou sur les terrasses des maisons, makis aussi : aide aux malades, accueil des réfugiés, soutien aux migrants, etc.
    La nuit : confessions.

  • Mercredi 16 décembre : Nous nous retrouvons avec nos responsables spiritains pour étudier la possibilité d’accueillir les jeunes de Côte d’Ivoire, du Togo et du Bénin qui veulent nous rejoindre, comme missionnaires. Les problèmes sont nombreux : éloignement, manque de moyens financiers, etc… Nous préparons aussi le 50ème anniversaire de mon ordination sacerdotale, pour le 17 janvier, qui sera présidée par notre archevêque. Enfin, nous abordons la question des ressources qui sont nettement insuffisantes pour le travail que nous avons à faire.
    Nous continuons la préparation de Noël , avec la confession des enfants dans l’un de nos secteurs, toute l’après-midi. Et la nuit, dans une paroisse voisine, comme chaque jour.

  • Mardi 15 décembre : Ce matin je pars à une cinquantaine de kilomètres à la Session nationale de l’A.N.P.F. (Association nationale pour la promotion de la femme). On me demande de lancer la session. Je commence par une réflexion sur ce qu’est la place de la femme dans la société sénégalaise : mère et épouse, mais d’abord personne libre et responsable, citoyenne, sœur de tous et toutes, et fille de Dieu. Puis j’entame une évaluation de l’Association, avant de passer à la responsabilité de l’association et des femmes en tant que chrétiennes et en tant que citoyennes aux différents niveaux : personnel, dans la famille, dans l’association et dans le quartier. Avant de voir les engagements possibles dans l’Eglise et dans la société. Ce qui nous amène à un certain nombre de questions, comme le travail avec les municipalités, avec les musulmanes, avec les autres associations, etc… Puis nous voyons les soutiens et lumières que nous apportent le Christ et le Saint-Esprit, l’Evangile et les orientations actuelles de l’Eglise (Miséricorde, Famille, Ecologie), le Plan Pastoral de l’Afrique de l’Ouest, la Caritas et la Commission Justice et Paix, les CEB (Communautés de quartiers) etc… Nous célébrons et offrons tout cela dans une Messe très priante. Aussitôt après le repas, un chauffeur me conduit jusqu’à la route nationale où je prends un car pour la capitale.
    En effet ce soir j’ai une nouvelle rencontre sur l’Ecologie , l’Environnement et le Respect de la Création. Nous abordons la dimension religieuse et le dialogue avec les autres Cultures et les autres religions. C’est important pour nous qui vivons en minorité –et en paix- dans un pays à 95 % de musulmans.

  • Lundi 14 décembre : Le matin, travail avec les animateurs des enfants dans la rue.
    L’après-midi, rencontre de réflexion avec un jeune prêtre, sur notre responsabilité et notre travail pastoral.
    Puis départ pour les confessions dans une autre paroisse, comme chaque soir.

  • Dimanche 13 décembre : Aujourd’hui, retraite des étudiants sur le thème « Comment vivre en chrétiens à l’Université ». Je n’ai donc pas le temps de participer à nos émissions sur les radios municipales et locales (5, le dimanche), mais je les suis par intermittence sur mon téléphone et j’y interviens même, toujours à partir de mon téléphone. Comme nous les avons bien préparées, tout se passe bien.

  • Samedi 12 décembre : Le matin, je vais revoir le vieil ami guinéen qui est très malade Il vit seul, loin de sa famille, depuis plus de 50 ans. Il est très malade et nous l’avons confié à la Communauté de quartier. De plus, il est très bien estimé et soutenu par les voisins musulmans. Je ne manque pas de les remercier, car ils sont dans un quartier très éloigné. Mon vieil ami me donne le numéro de téléphone de son frère en Guinée qu’il a conservé ; j’espère que ce numéro n’a pas changé !
    Je continue jusqu’à RUFISQUE où nous fêtons le 50ème anniversaire de vie religieuse d’un Frère sénégalais avec qui nous avons travaillé à la JOC, et nous continuons à la faire bien sûr. Nous sommes heureux de le fêter et d’accueillir deux jeunes Frères qui s’engagent définitivement dans la vie religieuse. A cette occasion, l’archevêque lance la demande de béatification de l’un des premiers missionnaires spiritains au Sénégal, qui a fondé deux congrégations religieuses : les Frères de St Joseph et les Filles du Sacré-Cœur de Marie. C’est une très belle fête qui rassemble beaucoup de monde dans la joie et la simplicité.

  • Vendredi 11 décembre : Travail au bureau de la paroisse et accueil.
    A midi, je pars dans un Collège pour lancer l’aumônerie. Ca n’est pas facile, les élèves chrétiens sont peu nombreux et ils ont peur de se manifester. Heureusement dans ce Collège le Principal est chrétien, ce qui est très rare. Il a averti et sensibilisé les élèves et assisté à la première réunion. Cela facilite grandement le bon déroulement de l’information. Ensuite, il va falloir que les élèves prennent les choses en main eux-mêmes, même s’ils sont encore jeunes, car il y a treize Collèges et Lycées sur la paroisse, et on ne peut pas être partout à la fois !
    L’après-midi, travail avec l’équipe des médias. Nous recevons la visite d’amis venus de Tambacounda, à l’Est du pays, où mon confrère et moi avons travaillé. Nous sommes heureux d’avoir des nouvelles.

  • Jeudi 10 décembre : Comme chaque jeudi, je pars à la prison des femmes. Je dois attendre un bon moment car on est en train de régler la question des pécules. C’est important. En effet, les femmes ont un certain nombre d’activités (couture, teinture, tissage, tricot) : les produits sont vendus et cela leur procure un peu d’argent. Et en même temps elles se forment à des petits travaux, ce qui les aide à s’en sortir lorsqu’elles quittent la prison. Une bonne nouvelle : samedi, on va ouvrir un atelier de formation à la coiffure.
    Au retour, je prends contact avec les responsables des aumôneries des autres prisons, pour prévoir une rencontre afin de coordonner nos actions.
    L’après-midi, réunion avec les veuves. Elles ont beaucoup de problèmes : d’abord financiers, pour trouver de quoi vivre quand le chef de famille est décédé et qu’il était le seul à avoir un travail salarié. Elles se soucient beaucoup en particulier de leurs enfants et de leur avenir. De plus, il y a les coutumes qui écrasent les femmes, et les traditions au moment de la mort qui les briment. Nous en parlons longuement. Mais cela demande une action d’ensemble. Nous allons demander d’y réfléchir dans les familles et nous en parlerons au prochain Conseil paroissial, avec les sages (conseillers) de nos Communautés, et surtout avec l’Association des femmes catholiques, car ce sont souvent les sœurs du défunt qui font souffrir les veuves, et les femmes en général qui cherchent à maintenir les traditions, même à leur détriment. Ensuite, le responsable de la Caritas intervient pour voir comment lancer un groupement et des activités qui leur permettent de gagner de l’argent.
    Je les laisse continuer, car nous commençons les confessions comme pour les grandes fêtes. Nous nous retrouvons tous les prêtres dans une paroisse en tournant ; en effet les confessions sont très nombreuses et durent souvent jusqu’à minuit. Nous prenons ensuite le repas tous ensemble, mais rapidement, nous sommes pressés d’aller nous coucher !

  • Mercredi 9 décembre : Toujours pas de connexion, mais le travail ne manque pas, ni les visites.
    L’après-midi, rencontre avec les responsables des femmes de nos treize communautés. Nous voyons comment les réorganiser et relancer les activités. Il faut avancer doucement et avec beaucoup de réflexions, car les tensions sont fortes.
    Après la messe dans le quartier, je me retrouve la nuit avec l’équipe des média.

  • Mardi 8 décembre : Fête de l’Immaculée Conception. C’est la fête de notre Collège. Nous avons préparé la messe avec soin. Nous avons une très belle célébration, avec chants, danses, tableau, image, et une excellente participation aussi bien des élèves que des enseignants.
    A la suite de cette cérémonie, je pars en ville récupérer des revues où j’ai écrit, en anglais, un article sur l’Evangélisation. Puis je vais à la librairie Clairafrique où je mets mes livres en vente.
    De retour à Pikine, je visite des malades, avant de me mettre sur Internet… mais il n’y a pas de connexion. Cela me permet au moins de trier les documents en attente sur mon bureau !

  • Lundi 7 décembre : Je rencontre les responsables de la Caritas pour préparer la rencontre du 20. Puis nous allons dans la Communauté des religieuses pour la fête de l’une de nos Sœurs. Nous passons une bonne soirée.
    Notre Evêque convoque tous les prêtres du diocèse pour faire le point du démarrage de l’année. Comme le diocèse a une grande partie en secteur rural, nous nous retrouvons à 60 km de Dakar. Il faut nous lever tôt, mais nous sommes heureux de nous retrouver.
    J’ai un peu de peine à me déplacer à pied. En effet, je ne suis plus solide sur mes jambes, avec des varices et des chaussettes de contention depuis longtemps, et de plus je ne vois pas très bien la nuit. Je me suis cogné contre un petit mur et suis tombé lourdement. Heureusement, il n’y a rien de cassé, seulement des plaies. Tout le monde pense que j’étais à vélo, mais j’étais tranquillement dans la cour du presbytère. Ils ont perdu une occasion de m’empêcher de rouler à vélo… alors que c’est cela qui me maintient en forme.
    A part cela, une petite crise de palud mais comme j’ai l’habitude, je suis intervenu aussitôt et j’ai évité la crise.
    Tout cela ne m’a pas enlevé le moral parce que j’ai la chance de travailler en équipe avec des gens décidés.

  • Dimanche 6 décembre : Rencontre du Conseil paroissial. Nous commençons par faire le point de la formation des Communautés de dimanche dernier. Nous sommes heureux de voir qu’elles se sont déjà mises à l’action. Nous reprécisons les actions à mener, en insistant d’une part sur la nécessité d’agir avec tous, sans se limiter à la communauté chrétienne, et d’autre part sur la transformation de la société et sur la défense des droits et le soutien des plus pauvres. En insistant aussi sur des actions concrètes et à la portée des gens. Ensuite, nous passons à l’Année de la Miséricorde, à la préparation des différentes célébrations du temps de Noël. Pas seulement la fête elle-même, mais aussi le Noël des enfants, la fête de la famille et la Journée de la Paix le 1er janvier.
    Pendant la réunion, une rencontre sur les vocations est animée par une Sœur et un séminariste.
    L’après-midi, travail à l’ordinateur, jusqu’à la nuit…. Et il me reste encore des messages auxquels je n’ai pas le temps de répondre.

  • Samedi 5 décembre : Journée bien remplie, comme chaque samedi : catéchèse, accueil, préparation des mariages, demandes de soutien. Et ce matin, trois réunions : la Caritas, la Commission Justice et Paix, et la Coordination des Jeunes. Il n’y a pas suffisamment de salles, la Chorale et plusieurs groupes se retrouvent dehors, en plein air. Avec la Caritas du secteur (13 paroisses), nous parlons spécialement du travail dans les prisons. Et avec Justice et Paix, nous travaillons surtout la question de l’environnement, en lien avec la rencontre de l’ONU, de la COP 21 à Paris et la Lettre du Pape François « Loué sois-tu ».
    Après-midi : un groupe m’a invité à les aider à réfléchir et à mettre en pratique la lettre de François. Nous allons au Monastère des Moines bénédictins de KEUR MOUSSA, à 55 kilomètres de Dakar, mais nous perdons beaucoup de temps dans le transport du fait des nombreux bouchons. Cependant en continuant jusqu’à la tombée de la nuit, nous arrivons au bout, grâce à la patience et au courage des participants. Mais il me faut repartir, les laisser continuer la réflexion jusqu’à demain soir, car le dimanche matin nous avons le Conseil paroissial. Je rentre donc la nuit, en transport public. Je n’ai pas de chance avec le car que je prends  a chargé beaucoup de choses à livrer pour le marché du dimanche ce qui fait que nous faisons des tas de tours et des livraisons dans les quartiers. Nous arrivons très tard à PIKINE…… si bien que je n’entends pas le réveil et que j’arrive en retard pour célébrer la messe (un enfant de chœur est venu me réveiller).

  • Vendredi 4 décembre : Tout de suite après la messe du matin, je pars visiter un vieux Guinéen, venu au Sénégal depuis longtemps, vivant dans une petite baraque et qui est malade. Le responsable de la Communauté de quartier m’attend et nous passons chez un chrétien du quartier pour savoir où il habite exactement. Arrivés près de lui, nous prions ensemble et je lui donne le sacrement des malades. Je lui parle dans sa langue, le Kissi, que j’ai apprise en Guinée. Il en est très heureux bien sûr. Puis nous l’amenons au dispensaire se faire soigner.
    Je continue ma route en transport public, avec beaucoup de temps et de difficultés, jusqu’à la prison des hommes, à 30 km de Dakar, à SEBIKHOTANE. En cours de route, un confrère prêtre et deux chrétiens me rejoignent dans le car. Ce sont eux qui assureront le suivi avec une équipe à mettre en place. Nous somme très bien accueillis par le Directeur de la prison. C’est lui qui nous a invités. Nous précisons tout de suite que nous ne voulons pas venir seulement pour la prière et les chrétiens, mais pour tous, sans distinction. Et que nous voulons aider les détenus dans leurs besoins à tous niveaux, de même que leurs familles. Nous essaierons de répondre le mieux possible à leurs besoins matériels (nourriture, produits d’hygiène, habits, lunettes, etc…) mais nous organiserons aussi des temps d’écoute pour qu’ils puissent parler de leurs problèmes et de leurs aspirations. Cependant, notre principal souci sera leur réinsertion, car il s’agit d’une maison de correction (sic !) pour des condamnés à de courtes peines. Ils ont déjà un grand domaine où ils peuvent cultiver, et un élevage important. Le problème, c’est le manque d’eau. Nous allons voir avec la Caritas la possibilité de faire un forage.
    Mis en contact avec le responsable du service social, nous allons rencontrer les détenus dans leurs chambrées, ce qui nous donne l’occasion de leur parler et de les écouter. Les chambres sont propres et très bien tenues ; cela nous impressionne beaucoup. Puis nous nous retrouvons avec les responsables pour tirer les premières conclusions et préparer le calendrier de visites.
    Je reste manger à la paroisse tenue par des religieux scheutistes, un Congolais et un Philippin, qui viennent de l’ouvrir il y a peu de temps. (Il s’agit des Pères de SCHEUT, une Congrégation d’origine flamande). Nous parlons de leurs soucis et de leurs espoirs.
    Au retour, je dirige l’adoration au Saint Sacrement, comme chaque vendredi. Ce mois-ci, nous prions spécialement pour les défunts partout dans le monde.
    La nuit, dernière rencontre de notre cycle de préparation au mariage. C’est la soirée « libre » où chacun peut poser ses questions et apporter sa contribution, le tout coupé de témoignages de couples. La soirée dure longtemps, car les fiancés ont de la peine à se quitter.

  • Jeudi 3 décembre : Rencontre des prêtres des 13 paroisses de notre doyenné. Nous faisons le point de notre animation sur le 3ème Plan d’Action Pastoral qui dure jusqu’en 2018, pour l’actualiser et le concrétiser dans chaque paroisse, et aussi pour mieux travailler ensemble.
    Comme d’habitude, après un temps de prière, nous partageons le repas ensemble et continuons nos échanges.
    A mon retour, je trouve un technicien de la Radio qui m’attend pour enregistrer et envoyer mes prochaines émissions.
    Puis je retrouve les responsables des femmes pour voir comment relancer les activités, et d’abord comment refaire l’unité entre elles. En effet, elles sont divisées et à cause de cela elles ne travaillent plus. J’écoute les unes et les autres pour trouver une solution. Les avis sont partagés et les opinions différentes. Nous interrompons la réunion pour la Messe, et la reprenons ensuite. D’autres femmes qui étaient au travail sont venues nous rejoindre. Nous décidons de faire d’abord une rencontre des responsables des femmes de chaque communauté de quartier. Puis des rencontres des femmes par secteur, avant de passer à une assemblée générale où elles éliront un nouveau Bureau. Cela va prendre du temps, mais il faut aller doucement et mettre en place des bases solides.
    A la fin de la réunion, il fait nuit mais de nombreuses personnes sont restées m’attendre : problèmes de mariage, confessions, et enfin une rencontre pour préparer mon intervention à l’ANPF (Assemblée Nationale de la Promotion Féminine).
    Entre temps, un jeune est arrivé de KEDOUGOU, ville située à l’extrême est du pays. Il attendait depuis tout ce temps-là. Nous mangeons ensemble avant de lui donner une chambre où il pourra se doucher et dormir.

  • Mercredi 2 décembre : L’après-midi, rencontre de secteur (doyenné) de la Commission des Vocations. C’est une priorité importante pour l’avenir de notre Eglise. Dans chaque paroisse, on suit les enfants qui veulent être prêtres, religieux et religieuses ou laïcs engagés. Nous faisons le calendrier des activités du secteur, en particulier les rencontres générales des enfants et jeunes des différentes paroisses, et la Journée Mondiale de prière pour les vocations. Ensuite, nous partageons les programmes d’action des paroisses, ce qui nous donne des idées nouvelles et des meilleurs moyens de travailler.
    Dans la foulée, réunion de notre Commission des Media. Suite à de nombreux départs, il nous faut réorganiser les choses. D’abord, nous choisissons les animateurs et les membres des équipes pour nos deux Radios locales. Puis nous choisissons un certain nombre de thèmes. Et ensuite, comment animer nos émissions : enquêtes, interviews, débats, etc.
    La nuit, comme il y a du courant et la connexion, je travaille sur Internet.

  • Mardi 1er décembre : Aujourd’hui se tient le grand pèlerinage des musulmans de la Confrérie Mouride, dans la ville de TOUBA. C’est une Confrérie dans la ligne soufie, fondée par un Sénégalais, Cheikh Amadou Bamba, très enracinée dans la culture sénégalaise. Les mourides sont très attachés à leurs imams et chefs religieux et très branchés sur le travail. Suite à l’émigration sénégalaise importante et déjà ancienne, ils ont des disciples dans de nombreux pays qui viennent à cette occasion, ce qui, d’une part, permet aux parents et amis de se retrouver et, d’autre part, donne une dimension internationale à l’évènement. Il y a des grandes prières, des enseignements, des recueillements devant les tombeaux des anciens chefs religieux. Plus d’un million de personnes. Les responsables politiques et même le Président de la République et ses ministres viennent en visite. C’est l’occasion de réflexions et de déclarations importantes, aussi bien du côté des visiteurs que des chefs religieux. Pendant ces jours, la ville de Dakar est presque vide. Il y a moins de bouchons et on circule beaucoup mieux. Mais le problème, c’est qu’il n’y a presque plus de moyens de transports, la plupart étant partis à Touba, à l’intérieur du pays.

  • Lundi 30 novembre : Le matin, travail avec un technicien de la Radio municipale. Puis travail personnel.
    Le soir, je rencontre les lecteurs pour leur apprendre à lire en ouolof. En effet, tous ont appris à lire en français à l’école, mais ils ont de la peine à lire le ouolof écrit dans l’écriture internationale.

  • Dimanche 29 novembre : Après la messe du matin, journée de formation des membres des Bureaux de nos communautés de quartier. Nous faisons d’abord l’évaluation des activités de l’année passée, puis la liste des problèmes et difficultés. Pour y répondre, nous sentons la nécessité de revoir les bases de notre action. Nous reprécisons ce qu’est le 3ème Plan d’Action Pastoral (de cinq ans) et voyons comment nous le vivons depuis trois ans dans notre paroisse, avec les quatre objectifs : la communion, la sanctification, le témoignage et le service, comprenant la défense de la dignité des plus petits de la société et les droits humains, le soutien des pauvres et les actions de développement, la justice, la paix et la réconciliation. Puis nous étudions les trois lignes d’action de l’Eglise de cette année : l’année de la Miséricorde, la mise en pratique du Synode de la Famille, et le respect de la Création (écologie globale).
    Enfin, nous reprécisons le programme de réunion mensuelle des communautés de quartier : 1) partage d’Evangile. 2) la vie de la paroisse. 3) la vie du quartier. 4) prière et formation. Tout cela à partir des actions menées. Après le repas pris en commun (cinq personnes par plat), nous pouvons tirer les conclusions et choisir les actions prioritaires. Nous avons bon espoir car les gens sont venus nombreux (70) et ont très bien participé.
    Le soir, je reçois un ami journaliste qui vient me présenter son épouse et m’invite à aller dans sa famille. Il faudra que je trouve un moment pour cela, suffisamment important pour être avec eux.

  • Samedi 28 novembre : Catéchisme des enfants.
    A midi, je reçois un ami de QUIBERON, ami de longue date de la famille et qui connaît bien notre Ile de Houat, en Bretagne. Mais nous parlons surtout de l’action qu’il mène dans un village sénégalais de l’intérieur : installation d’un dispensaire et d’une école, avec l’aide d’une association qu’il a mise en place. Nous voyons comment mieux organiser les choses et surtout comment faire davantage participer la population, car il n’est pas question de leur faire des cadeaux sans efforts de leur part. Puis nous réfléchissons à la manière d’assurer l’entretien de ce qui est fait, pour que ça dure.
    Comme il est blessé (tombé à l’eau, il a eu le pied entaillé par l’hélice du bateau sur lequel il voyageait) au village il n’a pas été soigné. Je le conduis au dispensaire où la Sœur responsable s’en occupe. Puis nous continuons nos échanges en partageant le repas.
    Le soir, messe dans notre deuxième chapelle.

  • Vendredi 27 novembre : Comme je suis resté à la paroisse aujourd’hui, je reçois de nombreuses visites et demandes d’aide : malades, nécessiteux, réfugiés, etc…. D’autres viennent pour poser leurs problèmes et recevoir des conseils. D’autres encore viennent se confesser. Avec tout cela, je n’ai pas le temps pour travailler personnellement. Je le ferai cette nuit, là au moins je serai tranquille.
    A 14 heures, je vais dans un Collège mettre en place une aumônerie. En effet, le vendredi les élèves musulmans vont prier à la mosquée ; les chrétiens peuvent se réunir pendant ce temps-là dans une classe. Une semaine, ils font un partage d’Evangile ; la semaine suivante, ils parlent de la vie au collège et de ce qu’ils peuvent faire pour l’améliorer ensemble avec les autres élèves. Aujourd’hui, ceux qui ont participé à la dernière récollection en font le compte-rendu. Puis nous parlons du gouvernement scolaire. Les élèves ont choisi leurs représentants, mais souvent ils pensent plus à organiser des fêtes et des soirées dansantes qu’à résoudre leurs problèmes d’études. Et quand ils ont trop tardé et que ces problèmes sont devenus trop aigus, ils partent en grève. C’est même devenu une habitude. Il est donc très important de réfléchir et d’intervenir aussi tôt que possible.
    La nuit, nouvelle rencontre des fiancés. Et c’est moi qui l’anime. Nous parlons de l’amour vécu en chrétiens et du sacrement du mariage.

  • Jeudi 26 novembre : Visite à la prison des femmes. Aujourd’hui, c’est un peu compliqué d’inscrire les femmes, car un nouveau système de contrôle est mis en place. La directrice me fait part du coup de fil d’une directeur d’une autre prison des hommes, un peu plus éloignée. Il souhaite que j’intervienne dans son établissement également. Je vais commencer, mais il faudra mettre en place une équipe pour cela, aussi rapidement que possible. En attendant, ici, avec les femmes, je consacre cette visite spécialement aux étrangères pour leur donner les messages reçus par Internet et recueillir ce qu’elles veulent dire à leur famille. On se débrouille pour se comprendre en anglais ou en espagnol/portugais, sauf avec les Guinéennes dont je parle plusieurs langues, et les plus anciennes qui ont eu le temps d’apprendre le ouolof. J’essaie surtout de les aider à s’intégrer (ce qui n’est pas facile !), à comprendre la culture sénégalaise et à se faire des amies. Avec les musulmanes, nous parlons du grand pèlerinage de la Confrérie Mouride à TOUBA (Nord-Sénégal).

  • Mercredi 25 novembre : Longue séance de travail avec les responsables d’une Radio communautaire « Oxy jeunes » pour réfléchir à la manière de relancer les émissions et trouver les moyens pour cela.
    Puis, j’enregistre mes propres émissions en ouolof.
    L’après-midi, nous accueillons la famille d’un confrère polonais qui termine son séjour au Sénégal. Nous échangeons leurs impressions.
    Le soir, réunion de notre Commission des medias avec comme ordre du jour : comment mettre en œuvre les propositions de ce matin. Nous nous donnons une semaine pour concrétiser les choses.

  • Mardi 24 novembre : Préparation de la formation des communautés de dimanche.
    Accueil d’une nouvelle religieuse qui vient renforcer notre équipe.
    Midi : rencontre des catéchumènes du collège.
    L’après-midi, rencontre communautaire où nous faisons le point de nos activités, comme tous les quinze jours.
    Le soir, je pars en ville. Chaque mardi, jusqu’à Noël, nous allons travailler la question de l’écologie à partir de la Lettre du Pape François « Loué sois-tu » sur le respect de la création. Aujourd’hui, nous travaillons les chapitres 1 et 3 pour voir comment le problème de l’environnement se pose au Sénégal et quelles en sont les causes. Je ne veux pas faire une conférence mais je cherche à faire participer les gens au maximum. Certains apportent des contributions très intéressantes. Je vais en faire une synthèse.

  • Lundi 23 novembre : Accueil des visiteurs.
    Visite d’une Radio communautaire, puis dans deux collèges. Dans ces collèges le Principal a changé, de même que certains professeurs. Nous prenons le temps de faire connaissance, ainsi qu’avec des élèves. Je reçois partout un très bon accueil.
    L’après-midi et la nuit : travail personnel et sur Internet pour répondre aux nombreux messages en attente.

  • Dimanche 22 novembre : Fête du Christ Roi. Ce jour, les responsables des Communautés de quartier et des différents Mouvements s’engagent pour une année devant toute la paroisse. La grand messe est suivie d’une conférence et d’un temps de partage sur « Comment vivre l’année de la Miséricorde là où nous sommes, dans les conditions qui sont les nôtres ». Il y a des tas de propositions si bien que nous ne partageons le repas qu’à 16 heures !

  • Samedi 21 novembre : Je passe dans les différents groupes de catéchisme. Les enfants et les jeunes sont heureux de me voir… et moi aussi de les rencontrer !
    L’après-midi, rencontre de fiancés et préparation de la fête de demain.

  • Vendredi 20 novembre : Accueil tout au long de la journée, chacun avec son problème.
    A la pause du midi, visite dans les collèges.
    Le soir, préparation au mariage. Aujourd’hui, nous parlons du Code Civil et du Droit Canon. C’est important, pas seulement pour connaître les lois sur le mariage, mais aussi sur la vie du couple (le partage des biens, la question de la polygamie….), l’éducation des enfants (beaucoup d’enfants ne sont pas déclarés à la naissance, l’excision…), et aussi les problèmes d’héritage, etc… La séance dure longtemps.

  • Jeudi 19 novembre : Visite hebdomadaire à la prison des femmes. Ces jours-ci, j’ai reçu un colis avec des savons, dentifrices et des médicaments. Cela va faire des heureuses. J’amène aussi une partie des lunettes que j’ai rapportées de France. Et surtout des messages reçus par Internet, et par téléphone, aussi bien pour les Sénégalaises que pour les étrangères. Leur grande souffrance à toutes, c’est d’être séparées et sans nouvelles de leurs enfants. J’essaie de remédier le mieux possible à cette souffrance. Et aussi à créer des liens entre elles, pour diminuer les tensions. Je suis frappé par leur volonté de s’entendre et de vivre ensemble, malgré les difficultés. En effet, la prison est absolument surpeuplée, car de nombreuses nouvelles sont arrivées. Elles dorment plusieurs dans le même lit, ou plutôt sur un matelas par terre. Et il fait encore très chaud, ce qui n’arrange pas les choses. A midi, je n’ai pas pu voir toutes celles qui voulaient me rencontrer, mais je dois m’arrêter, c’est le règlement. Avant de partir, je prends un moment pour parler avec la directrice et les gardiennes. Nous entretenons d’excellentes relations et j’apprécie aussi leur comportement très humain avec les détenues, malgré leurs conditions de travail difficile et le manque de moyens.
    Midi : Sur le chemin du retour, je m’arrête chez le responsable du secteur de la Caritas pour faire le point du démarrage des activités de cette année.
    Après-midi : Après avoir rencontré quelques personnes à la paroisse, je pars pour la ville animer une nouvelle rencontre de préparation au mariage. Aujourd’hui, nous abordons la psychologie de l’homme et de la femme, pour voir comment mieux nous comprendre pour construire un foyer solide, mais aussi ouvert aux autres, où ceux qui sont tristes ou ont des problèmes puissent trouver un peu de paix et de courage. Enfin, nous insistons sur la nécessité d’avoir un objectif et un idéal dans la vie, et de savoir ce que le couple, puis la famille, veut construire dans le quartier et la vie. Tout cela suppose bien sûr que l’on se parle et que l’on fasse le point régulièrement. Une excellente soirée !

  • Mercredi 18 novembre : Nous sommes encore en période de lancement. Aujourd’hui, je vais rencontrer le nouveau responsable des mouvements des jeunes et d’adultes. Nous étudions les orientations de cette année et abordons ensuite un certain nombre de questions : le plan d’action des diocèses d’Afrique de l’Ouest ; les communautés de quartiers ; l’animation des collèges, lycées et universités ; la pastorale du tourisme, etc… les problèmes ne manquent pas !
    J’en profite pour rencontrer ensuite le Frère aumônier de la JOC. Nous faisons le tour des différentes équipes et de leur implication dans le monde du travail.
    L’après-midi, rencontre des mouvements. La nuit, travail personnel.

  • Mardi 17 novembre : Interview – Débat à la radio locale sur le problème de l’excision. J’ai accepté, bien que ce soit un sujet difficile et délicat, surtout que l’émission se fait en ouolof. Nous nous retrouvons avec deux imams, pour donner le point de vue des religions musulmane et chrétienne.
    A la sortie, un autre journaliste en profite pour m’interviewer sur la peine de mort que certains voudraient rétablir, devant la montée de la violence.
    A midi, j’ai invité le responsable de la catéchèse du Collège catholique de notre paroisse pour évaluer notre rencontre de dimanche passé, et voir comment assurer la suite.
    Après midi, rendez-vous avec le responsable national de la Caritas. Nous avons beaucoup de choses à nous dire : la mise en place et l’animation des Caritas locales, le travail dans les prisons, les projets de développement, l’animation des quartiers en relation avec les mairies, la collaboration avec les ONG et différentes associations. Nous étudions en particulier les possibilités de mettre à la disposition des paysans, pêcheurs et habitants des banlieues les possibilités de l’informatique suite à la proposition de mon neveu qui tient mon site et un ami, que j’ai rencontrés pendant mes derniers congés.
    Le soir, nous accueillons une amie, connue en Guinée où elle était venue travailler à la Promotion des femmes en secteur rural, et à l’animation des écoles de villages. Elle revient pour rencontrer ceux et celles avec qui elle a travaillé. Nous reparlons de ce que sont devenues ses actions, et du ravail qu’elle fait actuellement dans une association auprès de personnes handicapées.

  • Lundi 16 novembre :Je consacre toute la journée à mes enregistrements radio , avec beaucoup de difficultés à cause du manque de connexion Internet et les coupures d’électricité.
    En fin d’après-midi, après le travail, rencontre avec la secrétaire de l’association des femmes pour préparer l’année et pour changer le Bureau.
    La nuit, préparation d’émissions à la télévision, avec un journaliste. Ensuite, j’écoute les nouvelles de France. J’ai pitié des victimes et de leurs familles, mais j’ai aussi peur pour les réfugiés syriens ou autres, et pour les musulmans vivant en France, qui risquent de supporter les conséquences négatives de ces attentats. Nous prions pour eux à chaque Eucharistie.

  • Dimanche 15 novembre : Journée d’amitié (récollection) des collégiens et lycéens chrétiens. Ils sont très peu nombreux, parfois un seul, dans une classe. C’est donc important pour eux de se retrouver pour faire le point, se connaître et s’encourager mais aussi voir ce qu’ils peuvent faire en tant que chrétiens pour faire avancer les différents établissements.
    Nous réfléchissons à la vie scolaire et cherchons ce qu’il est possible de faire pour améliorer les choses, et pour organiser une aumônerie dans chaque établissement. Puis nous voyons comment faire un partage d’Evangile et comment lancer l’Année de la Miséricorde. Nous terminons par la messe célébrée sur place.
    Pendant tous ces jours, nous suivons bien sûr avec attention et beaucoup de tristesse ce qui s’est passé à Paris. Le Sénégal se sent directement concerné. Des imams intégristes ont été arrêtés et nous ne sommes pas à l’abri des attentats, même si l’Islam du Sénégal est tolérant et ouvert.

  • Samedi 14 novembre : Beaucoup de gens ne travaillent pas aujourd’hui. Aussi, les visites sont nombreuses, de toutes sortes : personnes ayant besoin d’aide, de conseils ou de soutien ; et aussi les parents d’un de nos confrères polonais venus visiter le Sénégal. Nous leur consacrons le temps nécessaire.
    L’après-midi, préparation personnelle des couples au mariage. En effet, en plus des six rencontres générales de formation, nous rencontrons chaque couple en particulier. Et ils sont nombreux. Je termine juste à temps pour la messe du samedi soir. Ensuite, rencontre du bureau des femmes.

  • Vendredi 13 novembre : C’est le 70ème anniversaire de l’école Saint Michel, là où j’ai fait l’école primaire et passé le certificat d’études en 1951. C’est devenu un cycle complet, jusqu’à un Institut Universitaire de gestion. J’y suis invité à la fois pour représenter les spiritains et en tant qu’ancien élève. Je ne veux pas faire l’ancien combattant ! Je préfère donner les orientations qui me semblent importantes pour des étudiants en gestion, appelés à prendre des responsabilités dans la vie économique du pays. Je rappelle nos orientations qui étaient déjà celles des premiers spiritains qui ont fondé cette école en 1928. 1°) L’évangélisation de tous, musulmans comme chrétiens, dans le respect de la conscience, de la liberté et de la foi de chacun. Non pas convertir, surtout pas de force, mais permettre à tous les étudiants qui le veulent de vivre les valeurs de l’Evangile. Car Jésus est aussi un grand prophète de l’Islam, et tous attendent son retour à la fin du monde. Deuxième orientation : le service des plus pauvres. Pas pour leur faire l’aumône, mais pour leur donner leur place dans la société. Non pas faire des projets pour eux, mais soutenir ce qu’ils ont décidé eux-mêmes de vivre. Car ce sont eux qui connaissent le mieux la pauvreté, parce que ce sont eux qui la vivent. Je demande donc aux étudiants de ne pas se laisser prendre par l’amour de l’argent, la soif du pouvoir ou la promotion personnelle. Mais, comme le demande le Pape François, de lutter contre la civilisation du déchet où l’on rejette ceux qui ne sont pas rentables, et d’aller à la périphérie vers ceux qui sont rejetés au loin. En donnant la première place aux pauvres. Et de vivre les deux orientations actuelles de l’Eglise : le respect de l’environnement et la miséricorde, suite au dernier synode. C’est tout un programme, mais les réactions sont très positives.
    Après les interventions, nous prenons un pot de l’amitié ensemble. De nombreux invités viennent me saluer, enseignants ou non. Parmi eux, plusieurs anciens des foyers d’accueil des élèves de SAINT LOUIS que j’ai animés de 1980 à 1996, avant de partir dans les Camps de réfugiés du Libéria. Je suis très heureux de voir ce qu’ils sont devenus.
    Mais il me faut revenir rapidement pour enregistrer mes émissions à la Radio.
    La nuit, préparation commune au mariage. Avec les fiancés, aujourd’hui nous abordons la question de l’éducation des enfants.

  • Jeudi 12 novembre : Je réussis à me réserver la matinée pour travailler personnellement, tout en restant disponible aux visiteurs et différents demandeurs. Je prépare les prières pour l’année de la Miséricorde.
    A la pause de midi, je rencontre l’équipe d’animation de notre collège, pour préparer la fête du Collège.
    Puis je présente notre jeu sur les droits des enfants dans un Jardin d’enfants du quartier.
    Le soir, messe du 8ème jour pour un paroissien que j’ai enterré la semaine dernière. Il y a beaucoup de monde.
    La nuit, rencontre dans une Communauté de quartier. Très bonne participation à la Couverture Médicale Universelle (CMU).

  • Mercredi 11 novembre : Je continue ma tournée dans les collèges et lycées, avec toujours des difficultés pour rencontrer les responsables et réfléchir sérieusement avec eux à l’éducation.
    A midi, nous accueillons un confrère polonais, venu de l’intérieur pour recevoir ses parents venus le visiter. Nous parlons longuement de ses activités.
    L’après-midi, je passe dans les différents mouvements de jeunes pour les sensibiliser à la récollection.
    Le soir, messe dans un autre quartier. Puis je vais bénir une maison : toute la famille s’est réunie, avec les voisins. Il y a beaucoup d’enfants qui sont heureux de chanter ensemble, si bien que la prière est très animée.

  • Mardi 10 novembre : Dimanche prochain, nous organisons une journée d’amitié pour les élèves chrétiens des collèges et lycées. Ce sera l’occasion pour nous de les connaître et de les organiser, pour lancer les aumôneries dans les 15 collèges et lycées de la ville, en ce début d’année scolaire qui a beaucoup de peine à démarrer. Pendant trois jours, je vais faire le tour des établissements. Cela me prend beaucoup de temps mais me permet de rencontrer les responsables et de parler ensemble de l’éducation des élèves.
    L’après-midi, je reçois un de nos jeunes en formation. Après un premier stage, il part travailler en Mauritanie. Nous parlons longuement ensemble. En plus, il m’aide à trier les lunettes que j’ai ramenées en stock de mes congés, pour pouvoir les distribuer plus facilement. Pendant ce temps, je dirige la prière d’un enterrement. Nous le célébrons en mandjaque, la langue du défunt et de la plupart des personnes présentes. Je ne parle pas couramment cette langue, mais j’ai préparé un texte par écrit et les catéchistes font les lectures et les commentaires.
    Le soir, messe dans un quartier.

  • Lundi 9 novembre : Travail personnel et accueil : les demandes sont nombreuses et variées. Ce n’est pas facile de répondre à tous les besoins, surtout que nos moyens sont très limités.
    Le soir, nous nous retrouvons avec les différents délégués de la paroisse auprès de nos 13 mairies. Ils sont chargés des relations et de la collaboration, et font un excellent travail. Aujourd’hui, nous réfléchissons spécialement à l’animation des quartiers, aux problèmes de la rentrée scolaire, et la mise en place de la CMU (couverture médicale universelle).

  • Dimanche 8 novembre : 10ème anniversaire du groupe des anciens. La fête se poursuit toute la journée.
    L’après-midi, je vais bénir la maison d’une famille amie. Puis je passe à notre 2ème paroisse spiritaine de la ville, dont c’est la fête patronale.
    Je comptais travailler la nuit sur Internet, mais il n’y a pas de connexion…. Elle ne reviendra que mercredi !

  • Samedi 7 novembre : Réunion de la Commission « Justice et Paix ». Nous centrons notre réunion sur l’écologie et le respect de la Création. Cela va être notre priorité cette année.
    Le soir, messe du 8ème jour d’un paroissien décédé subitement et enterré ailleurs. Nous nous réunissons ensuite chez sa femme pour continuer notre prière.

  • Vendredi 6 novembre : On m’a confié la responsabilité de la Commission des vocations. Je vais rencontrer les anciens animateurs pour faire le point de leur activité et voir comment continuer le mieux possible.
    Il y a beaucoup de questionnements actuellement sur la façon dont la sexualité est vécue aujourd’hui au Sénégal. L’éducation traditionnelle n’est plus adaptée et les gens sont démunis devant les idées nouvelles, souvent présentées d’une façon dévoyée à la télévision et sur Internet. Un journaliste de la ville vient m’interviewer. J’insiste sur le fait qu’on ne peut pas mieux vivre la sexualité dans le pays si on n’améliore pas la façon de vivre en société et si on ne lutte pas contre la pauvreté. Et qu’on ne peut pas éduquer les jeunes par la peur et les punitions. Il s’agit de leur apprendre à réfléchir, à se choisir un but dans la vie et à prendre leurs responsabilités.
    Ensuite, je pars au dispensaire et au Collège de la paroisse où il y a beaucoup de questions à aborder.
    L’après-midi, rencontre avec un technicien de la radio locale de Pikine : « Oxyjeunes ». Nous voyons comment collaborer ensemble.
    La nuit, rencontre des fiancés pour la préparation au mariage. Aujourd’hui, nous abordons la Vie du couple et les relations avec les deux familles, car il y a souvent des problèmes à ce niveau.

  • Jeudi 5 novembre : Comme chaque jeudi, je pars à la prison des femmes de Rufisque. Mais je dois attendre plus d’une heure avant de pouvoir les rencontrer, car il manque du personnel pour la surveillance. De ce fait, je n’ai pas le temps de recevoir toutes celles qui voulaient me parler. Des nouvelles détenues sont arrivées, aussi la prison est-elle surchargée. Et de plus la grande chaleur actuelle entraîne beaucoup de tensions. Je parle avec elles pour essayer de calmer les gens et d’apaiser le climat.
    Au retour, je prépare une fiche pour les enfants et les jeunes des Mouvements de la paroisse pour expliquer et les mettre à l’action sur les trois thèmes importants de cette année : 1) le respect de la Création/environnement et écologie, à partir de la lettre du Pape François. 2) La vie en famille, suite au dernier Synode. 3) L’année de la Miséricorde que l’Eglise commence le 8 décembre.
    L’après-midi, séance de travail avec le responsable de la Caritas et une nouvelle religieuse qui vient d’arriver et nous apporte son expérience de France, du Pérou et du Cameroun.
    Ensuite, nous préparons des fiches de prières pour l’année de la Miséricorde. Prière quotidienne dans chacune des maisons à tour de rôle dans chacune de nos 13 Communautés de quartier. Et célébration de passage d’une communauté à l’autre.
    La nuit, je vais participer à la réunion d’une Communauté de quartier. Je suis impressionné par le nombre des jeunes présents. Nous abordons la question de la sexualité. Puis nous réfléchissons à la collaboration possible avec la mairie.

  • Mercredi 4 novembre : Je reçois une amie française venue voir son fils qui fait un stage au Sénégal. Nous sommes heureux de nous revoir. De plus, elle nous apporte du matériel médical, des médicaments et du matériel scolaire. Cela va nous être très utile. Nous allons au dispensaire, à l’école et aux jardins d’enfants de la paroisse. Et pendant le repas, nous partageons nos joies et nos impressions.
    L’après-midi, rencontres des différents groupes et mouvements de jeunesse, comme chaque mercredi.
    Le jeune Togolais qui veut être missionnaire spiritain termine son stage chez nous. Il part continuer son initiation à KEDOUGOU, une paroisse rurale du Sénégal Oriental. Nous l’accompagnons au car, tristes de devoir nous séparer si tôt.
    Le soir, réunion de la Commission des média . En effet, nous avons deux radios locales sur la paroisse, et les radios et télévisions sur lesquelles nous pouvons intervenir sont nombreuses à Dakar. Mais pour cela, il nous faut renouveler et augmenter notre équipe, aussi bien en techniciens qu’en animateurs. Et trouver de nouveaux groupes et personnes à inviter. Nous allons refaire les recherches nécessaires et nous nous retrouverons dans deux semaines pour faire le point.

  • Mardi 3 novembre : Les activités reprennent. Parmi les visites : des malades, un sourd-muet, un commerçant chassé avec beaucoup d’autres du marché : ils ont tout perdu à cause du déguerpissement.
    Cette année, je continue à suivre les élèves des lycées et collèges. Nous en avons 13 sur la paroisse. Aujourd’hui, je vais voir le directeur du Collège catholique. Les autres, je les rencontrerai au fur et à mesure.

  • Lundi 2 novembre : Nous avons décidé de réfléchir tout au long de l’année à la Lettre du Pape François sur l’écologie, car elle nous semble très importante et un moyen d’agir avec tous. J’ai déjà réfléchi à la question et envoyé des documents. Maintenant, il va falloir rédiger des fiches et des textes pour chaque dimanche. Je m’y mets ce matin, mais cela va me prendre plusieurs semaines à chaque moment libre.
    L’après-midi, nous nous retrouvons avec toutes les religieuses de la paroisse. Elles sont neuf, travaillant dans les écoles, les dispensaires et jardins d’enfants. Elles animent les différents mouvements et activités de la paroisse, de même que les Communautés de quartier. Il y a beaucoup de choses à préparer pour cette année. Nous terminons par la messe et le repas. Nous sommes heureux de ce temps ensemble et cela nous encourage beaucoup dans nos activités.

  • Dimanche 1er novembre : Toussaint. Nous vivons cette fête avec joie et une grande célébration, comme les gens savent le faire.
    L’après-midi, prières solennelles dans les différents cimetières, avec beaucoup d’émotion.
    Après la prière, je vais bénir une maison d’une famille amie, avec laquelle j’ai des liens amicaux approfondis depuis longtemps. Toute la famille s’est réunie. Nous restons ensuite un bon moment à parler ensemble.

  • Samedi 31 octobre : Parmi ceux que j’accueille aujourd’hui, une jeune religieuse en formation que je connais et que j’ai suivie depuis la Guinée.

  • Vendredi 30 octobre : Matin : accueil et travail du bureau.
    Après-midi : enterrement.
    Soir : Rencontre de préparation au mariage dans notre secteur. Le milieu est beaucoup plus populaire qu’en ville, c’est pourquoi nous faisons la formation en ouolof. Et nous attendons 20 heures pour commencer, le temps que les gens reviennent du travail.

  • Jeudi 29 octobre : Première rencontre des prêtres de tout notre secteur : nous sommes une trentaine. Nous accueillons les nouveaux venus et nous composons les différentes commissions de travail, pour agir plus efficacement. Puis nous organisons nos rencontres mensuelles : lieux, thèmes, etc… Et l’étude d’un certain nombre de documents officiels. En effet, nous avons un nouvel archevêque et donc une réorganisation du diocèse avec des nouvelles orientations. Nous travaillons aussi les textes produits et actions menées par le gouvernement ces derniers temps dans le pays. Puis nous passons aux « divers », qui ne manquent pas !
    Nous terminons par un repas fraternel.
    De retour à la paroisse, de nombreuses personnes nous attendent. Le soir, nous célébrons la messe pour la mère de notre chef de chorale qui vient de mourir ; tous les choristes sont venus prier avec nous.
    La nuit, réunion dans un quartier. Les problèmes ne manquent pas, car à la saison des pluies beaucoup de gens ont dû évacuer leurs maisons à cause des inondations. Certains ne sont pas encore revenus. Nous voyons ensemble comment les accueillir et les soutenir.

  • Mercredi 28 octobre : Je pars au grand cimetière de Dakar, pour enregistrer une émission à la télévision sur la Toussaint et le 2 novembre : prière pour les malades. En plein soleil, ce n’est pas facile ! En plus, le pignon arrière de mon vélo se casse, et il n’y a pas de mécanicien sur place. Je passe toute la journée à régler le problème et je peine à rentrer car je me retrouve très loin de Pikine. Je rentre très fatigué.
    Un certain nombre d’amis me demandent comment nous arrivons à faire tout ce travail ; surtout que cette année, nous ne sommes plus que deux (au lieu de 4). Heureusement que nous travaillons avec des équipes formées et des gens qui en veulent !

  • Mardi 27 octobre : Je remonte en ville rencontrer l’adjoint de l’évêque chargé des services : paroisses, écoles, postes de santé, procure, etc…. pour réfléchir ensemble, comment travailler à Pikine dans ces différents domaines.
    Je passe ensuite à la Radio diocésaine sur laquelle j’assure deux émissions chaque jour, une en français et une en ouolof. Nous faisons le point ensemble. Puis je rentre à Pikine où diverses activités m’attendent.

  • Lundi 26 octobre :Après la prière et avoir reçu les gens venus nous voir, nous partons à Dakar. Nous tenons une séance de travail avec nos responsables sur la formation et les vocations, deux choses importantes pour le suivi de notre travail missionnaire.
    Puis je pars discuter à la Poste pour retirer des colis. D’abord on me demande, comme toujours, des frais de magasinage. Ensuite on m’envoie à la douane où on me demande 10.000 francs CFA pour des lunettes usagées que j’ai récupérées pendant mes congés pour les prisonniers. J’ai beau expliquer que ce n’est pas pour faire du commerce, rien n’y fait. La douane, c’est l’un des postes importants qui fait vivre le pays !
    L’après-midi, je vais assister au procès de l’ancien président du Tchad, Hissein HABRE. Dans le passé, avec Amnesty International, nous avions soutenu une de ses victimes emprisonnée. C’est très triste et émouvant d’entendre parler de toutes ces personnes torturées, exécutées, disparues, de fosses communes et de morts disparus. Ce qui est important, c’est qu’un dictateur soit enfin jugé, et cela en Afrique même, à la demande de l’Union Africaine.
    Au retour, je n’ai pas le moral pour travailler, répondre aux messages et envoyer mes e.mails. Pourtant, il faut bien le faire !

  • Dimanche 25 octobre : Après la messe, rencontre du Conseil paroissial. C’est le moment de relancer l’année pastorale après avoir faire l’évaluation des activités de vacances. Nous faisons le tour des différentes organisations et structures, mouvements de jeunes et d’adultes, communautés de quartiers, Caritas, Justice et Paix, Media, etc… Nous notons comme d’habitude une bonne participation de tous.
    A midi, nous accueillons plusieurs confrères de passage venus de différents pays. Une bonne occasion pour nous tenir au courant de la vie des gens, des efforts et des souffrances des populations.

  • Samedi 24 octobre : Le travail continue : réunion de la Commission Justice et Paix ; enterrement. L’après-midi, mariage avant la messe du samedi soir.

  • Vendredi 23 octobre : Chaque jour, j’écoute à la radio sur mon téléphone les nouvelles du Sénégal, mais aussi du monde. Ce matin, j’entends que le Président HOLLANDE soutient le référendum du Congo-Brazzaville par lequel le Président du pays fait changer la Constitution pour pouvoir se représenter, alors qu’il est au pouvoir depuis 32 ans. Et cela parce que la France a de gros intérêts, en particulier au niveau du pétrole. Alors que ce sont les compagnies pétrolières qui ont été la cause et ont soutenu et financé les guerres civiles du pays. L’argent, le pétrole et les ventes d’armes sont plus importants que le bien des populations ! Dans de nombreux pays, des présidents font changer les Constitutions pour rester au pouvoir. Est-ce que l’on doit soutenir cela ?
    Le soir, c’est la grande fête de l’Achoura, le début de l’année musulmane, qui tire d’ailleurs son origine dans la fête juive du Yom Kippour. Cette fête est précédée par un temps de jeûne et de prière. Elle est l’occasion d’un repas traditionnel (couscous de mil), de fêtes et de manifestations populaires.

  • Jeudi 22 octobre : Après l’accueil et les premiers contacts, départ pour la prison des femmes, comme chaque semaine. Je n’arrive pas à rencontrer toutes celles qui veulent me voir, surtout qu’un bon nombre viennent d’arriver.
    La prison est surchargée : il n’y a plus de matelas à mettre par terre, ni de place d’ailleurs pour les poser. Et nous sommes en pleine saison de chaleur. La vie en commun s’en ressent évidemment. Les nouvelles arrivées me demandent de prévenir leurs familles et de leur chercher des produits de première nécessité : savon, dentifrice, etc….
    Cet après-midi, trois des quatre jeunes que nous avons accueillis vont prendre le bateau pour la Casamance où ils commenceront leur formation religieuse (postulat). Nous avons bien vécu ensemble et nous sommes tristes de nous séparer. C’est la vie !
    La nuit, préparation au mariage en ville. Ils sont plus de 100 couples. Aujourd’hui, nous abordons la question de la sexualité du couple. Il y a beaucoup de questions à aborder, mais ce n’est pas toujours facile d’en parler. Après une introduction, nous mettons les couples en groupes, par paroisse, pour qu’ils puissent se connaître et se rencontrer en dehors des formations et préparer leurs questions. Puis ils continuent par une rencontre en couple avant les conclusions. Nous nous retrouvons ensuite avec l’équipe d’animation pour évaluer la séance et voir comment prolonger la formation.

  • Mercredi 21 octobre : Un de nos jeunes part en stage en Guinée. Nous passons la matinée ensemble. Comme il est formé en media, je lui ai apporté du matériel photo, radio et autres media.
    L’après-midi, je pars en ville rencontrer le responsable diocésain de la Caritas pour préparer le travail de l’année. J’en profite pour déposer mes livres en vente dans les librairies.
    Le soir réponses aux différents mails et soirée avec un groupe de prière.

  • Mardi 20 octobre : Ce matin, je me lève de bonne heure pour partir à notre Maison Centrale. En effet, se tient le Conseil de la Province auquel participe le responsable de chaque pays d’Afrique de l’Ouest où nous travaillons. C’est le premier, après notre Chapitre où tous ensemble nous avions choisi les orientations et les façons de travailler pour les trois années qui viennent. On m’a demandé de faire un exposé de démarrage et de proposer des pistes de travail.
    La maison est une maison d’accueil. J’y rencontre un confrère qui travaille maintenant en Suisse depuis six ans, un autre venu de Mauritanie se faire soigner, un jeune Togolais qui part en stage en Guinée, un confrère nigérian en route vers l’Irlande.
    J’ai de la peine à repartir. Pourtant le travail m’attend !

  • Lundi 19 octobre : Le matin, travail avec un ami technicien pour la reprise des émissions catholiques en français et en ouolof à la radio municipale. L’après-midi, je reçois plusieurs religieux, prêtres et séminaristes. Je consacre mes lundis après-midi à cela, chaque fois que c’est possible.
    Le soir, après la messe, comme d’habitude je prends le temps de parler avec ceux qui le désirent. Puis je suis les nouvelles du Sénégal, de l’Afrique et du monde, et aussi les nouvelles religieuses sur Internet. C’est important de se tenir au courant.

  • Dimanche 18 octobre : Grand messe de lancement de l’année pastorale où des tas de choses se retrouvent : engagement des catéchistes et début de la catéchèse, journée mondiale de lutte contre la misère, synode de la famille, semaine missionnaire, sans oublier l’Evangile : « Nous mettre au service de nos frères ». Le tout avec chants, danses, théâtre, affiches, tableaux, comme d’habitude.
    Après la prière, réunion de la Caritas : nous décidons de relancer la sensibilisation. A la fois pour faire comprendre ce qu’est la Caritas et pour pousser les gens à s’engager et à lutter contre la pauvreté. Puis nous étudions la possibilité de lancer des petits projets de développement. Et aussi de travailler avec les mairies et les différentes associations qui existent.
    Après-midi, 10ème anniversaire d’un groupe de quartier, avec une conférence sur la place des jeunes dans la société, animée par les jeunes eux-mêmes, suivie de chants et de danses et d’un goûter partagé.
    Puis, travail personnel.

  • Samedi 17 octobre : Grande célébration regroupant tous les prêtres et les fidèles dans une paroisse de la grande banlieue, pour lancer l’année pastorale. C’est l’occasion de présenter les thèmes d’actions principaux de cette année : la famille, l’écologie, les actions sociales et l’année de la Miséricorde. Il faudra maintenant se mettre au travail pour que ces idées passent dans la réalité. Comme d’habitude, la messe est très animée, avec des chants, danses, gestes et symboles, et une très bonne participation de tous. C’est vraiment une très grande joie.
    L’après-midi, préparation de la réunion de Caritas, puis messe dans notre 2ème paroisse.

  • Vendredi 16 octobre : Journée chargée : trois messes dont un enterrement que nous célébrons en mandjaque, la langue du défunt et de sa famille. A la sortie, je retrouve des amis de St Louis que je n’avais pas vus depuis 1985.
    Je consacre toute la journée à préparer les commentaires des Evangiles du mois de Novembre. Je n’ai pas encore fini, mais ça avance.
    La nuit, rencontre avec des jeunes mariés.

  • Jeudi 15 octobre : Aujourd’hui, lancement des activités pastorales. Nous devions nous retrouver ensemble, tous les prêtres de la ville et de la banlieue (plus d’une centaine) pour travailler les orientations de cette année, et c’est toujours une grande joie de nous retrouver ainsi, tous réunis. Mais sur la route, une très grosse pluie se met à tomber, ce qui est exceptionnel à cette époque. Comme à chaque fois, les caniveaux, mais aussi les égouts et les fausses septiques débordent de partout, avec les conséquences et les dangers pour la santé. Nous essayons de trouver les meilleures déviations possible pour ne pas noyer notre voiture, comme beaucoup d’autres l’ont fait. Finalement, nous arrivons à garer notre voiture, nous nous retrouvons avec de nombreuses personnes qui sont dans la même situation, mais, même à pied, il nous est impossible d’arriver au lieu de réunion. Nous sommes forcés d’abandonner. Cette pluie va avoir de graves conséquences pour les récoltes qui sont faites, mais pas encore rentrées.
    Je profite d’être en ville pour passer voir mon imprimeur et la librairie qui commercialise mes livres. Puis je passe au PARI, le point d’accueil des réfugiés et des émigrés. Je vais ensuite aux ateliers des tisserands mandjaques qui font de très beaux tissages traditionnels. Un ami rencontré en France est très intéressé et serait prêt à les commercialiser en France. Mais il va falloir trouver un moyen pour les expéditions = pas facile !
    Je rentre en bus. Mais il n’est pas plus aidé que nous ce matin. Il doit faire toutes sortes d’essais et de détours pour trouver un chemin… et prendre plus de deux heures pour nous amener à Pikine. Au Sénégal, nous manquons cruellement de pluie. Et quand elle arrive, elle nous apporte des tas de problèmes.
    L’après-midi : travail personnel, accueil et séance de réflexion avec nos quatre candidats. La nuit, je passe dans une communauté où il y a un décès, pour participer à la veillée mortuaire. Puis je vais assister à la réunion d’une autre communauté de quartier.

  • Mercredi 14 octobre : Après la messe, je reçois un coup de téléphone d’un ami médecin. En effet, je ne vois plus très bien et je voulais depuis longtemps passer une visite médicale. Il me dit de venir à l’Hôpital de Dakar. J’y vais immédiatement. Finalement, il n’y a rien de grave… seulement la vieillesse. Il faut faire avec ! A l’aller, comme au retour, j’ai voyagé en bus à cause de la distance. Des gens m’ont fait la conversation et m’ont même payé mon billet !

  • Mardi 13 octobre : Après la messe, je reçois un coup de téléphone d’un ami médecin. En effet, je ne vois plus très bien et je voulais depuis longtemps passer une visite médicale. Il me dit de venir à l’Hôpital de Dakar. J’y vais immédiatement. Finalement, il n’y a rien de grave… seulement la vieillesse. Il faut faire avec ! A l’aller, comme au retour, j’ai voyagé en bus à cause de la distance. Des gens m’ont fait la conversation et m’ont même payé mon billet !

  • Lundi 12 octobre : Nous sommes heureux, mais fatigués. Pourtant, il faut ramasser tout ce qui traîne et nettoyer l’église comme la cour. Des jeunes qui sont libres sont venus volontairement nous aider, rejoints par les élèves à la pause de midi. Dans ces conditions, ça va vite !
    L’après-midi, nos quatre jeunes vont passer une visite médicale complète. Demain, ils feront toutes les analyses nécessaires. C’est important qu’ils soient en bonne santé, et il y a davantage de possibilités à se faire soigner à Dakar qu’à Ziguinchor où ils vont partir, dans le sud du pays.

  • Dimanche 11 octobre : Fête de la paroisse Notre-Dame du Cap Vert. C’est un évènement important, préparé depuis longtemps, pas seulement pour les chrétiens mais pour toute la ville. Il y a un énorme travail (nettoyage, préparation des prières et de la journée culturelle, etc… avec une Commission pour chaque activité). La Commission des média a profité des émissions à la Radio et à la Télévision pour présenter la vie de la paroisse. La cérémonie passe en direct sur trois télévisions et deux radios (en français et en wolof) et elle est visible ensuite sur Face Beak.
    La grand messe est présidée par un vicaire épiscopal, l’archevêque étant à Rome au Synode sur la famille. Les chorales ont bien préparé la cérémonie : danses, chants… Nous fêtons le 60ème anniversaire de la paroisse, par la même occasion (voir sur mon site : http://armel.duteil.free.fr Evaluation du 3ème Plan d’Action Pastorale (26/9/15) – rubrique Activités paroissiales.
    Et nous disons aussi au revoir à deux confrères spiritains : un prêtre tanzanien et un Frère enseignant guinéen, à qui sont confiées de nouvelles responsabilités. Nous restons deux prêtres à la paroisse, cela va nous faire un surcroît de travail. Heureusement, nous avons de bonnes équipes de laïcs, très engagés, avec qui nous pouvons travailler.
    Chaque communauté de quartier a cotisé pour le repas et nous mangeons ensemble à plus de 2.000 personnes ! Heureusement, les choses ne sont pas compliquées : un plat unique servi sur un plateau posé par terre et, autour, une dizaine de personnes mangent ensemble à la main. Cela diminue de beaucoup le matériel… et la vaisselle.
    Les différentes ethnies de la paroisse, elles sont nombreuses, sont venues présenter leurs danses et leurs cultures. Et ensuite des animateurs bénévoles ont continué la rencontre. La fête s’est terminée la nuit par un « bal poussière » (en plein air).

  • Samedi 10 octobre : Travail avec les responsables des jeunes dans la rue. Je vous ai déjà envoyé un document à ce sujet.

  • Vendredi 9 octobre : Nombreuses visites et demandes d’aide, comme d’habitude. Un étudiant qui est admis à faire une formation en France et qui cherche une famille d’accueil ; un réfugié de Sierra Leone à qui on a proposé un travail dans le nord, à Saint-Louis, et qui n’a pas l’argent du transport ; un jeune musulman qui veut devenir chrétien, etc… J’accueille aussi des envoyés de la Mairie qui nous prêtent brouettes et rateaux pour nettoyer la paroisse.
    Il faut aussi que je m’occupe de mon vélo : faire les réglages nécessaires, et surtout changer de chambre à air ; avec la chaleur elle est devenue poreuse. Et aussi refaire une copie de ma clé qui a été cassée pendant mes congés, sans parler de ma chambre à réaménager : elle a servi de chambre d’accueil pendant mon absence.
    En même temps, j’arrive à décrocher un moment pour réfléchir avec le responsable de Justice et Paix, un enseignant qui est bien occupé de son côté en cette période de rentrée.
    Pendant ce temps, nos quatre jeunes postulants vont visiter le Collège Catholique de la paroisse, avant de rejoindre les jeunes qui travaillent pour la fête.
    La nuit, je reprends mes appels téléphoniques aux familles des détenues.

  • Jeudi 8 octobre : Retour à la prison des femmes de Rufisque. Cela me manquait. Après 3 mois d’absence, l’accueil est extraordinaire. J’en suis vraiment très ému. J’apprends la libération de certaines , et je fais la connaissance des nouvelles venues. J’en avais déjà rencontré certaines il y a 2 ou 3 ans, quand j’étais dans une autre paroisse et que j’allais à la Maison d’arrêt. Je suis particulièrement attentif aux petits enfants et à leurs mères. Je commence à accueillir et à écouter les femmes qui ont le plus de problèmes. A part mon amitié, je n’ai pas grand chose à leur apporter, surtout que certains bagages ne sont pas arrivés mais je peux au moins remettre un savon à chacune. Et je repars avec toute une liste de numéros de téléphone pour appeler leurs familles, partout dans le Sénégal mais aussi à l’étranger : Afrique du Sud, Colombie, Nigéria, Hollande, Philippines, Guinée Bissao, etc… Le fait de parler un certain nombre de langues me rend bien service. Je prends aussi le temps de parler avec le personnel pénitentiaire. Je n’ai plus de bic, la responsable du Service Social me donne le sien. Je luis promets des habits pour son bébé. C’est ainsi que nous nous rendons service mutuellement. Et les détenues m’invitent à rester manger avec elles !
    (Vous avez dû recevoir un compte-rendu sur mon travail à la prison).
    L’après-midi et la nuit, je profite de ce que la connexion Internet est revenue et qu’il y a de l’électricité, pour travailler sur Internet. Par contre, j’ai oublié de faire une réserve d’eau à mon arrivée, et avec cette chaleur ça n’est pas facile de tenir sans se rafraîchir. Une famille amie m’en donne un peu pour me laver.

  • Mercredi 7 octobre : La préparation de la fête patronale se poursuit. Je reprends contact avec mon imprimeur pour la finalisation de mes livres de commentaires d’Evangile. Comme j’étais absent, il a beaucoup traîné et cela me pose beaucoup de problèmes.
    Je continue mes rencontres avec les quatre jeunes, pour les initier à la prière et la vie communautaire.
    L’après-midi, les élèves n’ont pas cours. Les Mouvements se réunissent. Je présente ces quatre jeunes aux différentes activités : liturgie (préparation de la grand messe de dimanche), catéchèse (les inscriptions au catéchisme battent leur plein) et surtout les mouvements et activités sociales : Caritas, Scouts, CV.AV (mouvement des enfants). Nous voulons qu’ils aient déjà une idée du travail missionnaire avant de commencer leur formation au postulat.

  • Mardi 6 octobre : Je rencontre chacun des quatre jeunes pour mieux les connaître personnellement et faire le point avec eux. Puis je classe les différents documents qui m’attendaient, certains depuis plusieurs mois.

  • Lundi 5 octobre : La nouvelle de mon arrivée s’est vite répandue. Dès le matin, de très nombreuses personnes m’attendent : amis, mais aussi prisonniers libérés ces derniers mois, malades et infirmes, réfugiés et migrants cherchant à s’établir au Sénégal ou à retourner dans leurs pays, personnes sur place en difficulté dans leur famille ou leur quartier, élèves n’ayant pas les moyens de payer l’école, et tant d’autres choses. Nous essayons d’orienter ceux qui peuvent être aidés facilement vers leur communauté de quartier. Pour les autres, nous cherchons ensemble ce qu’il est possible de faire. Ce n’est pas toujours évident. Comme chaque jour, nous terminons la journée comme nous l’avons commencée, par la prière suivie de la messe à laquelle une trentaine de personnes participent.

  • Dimanche 4 octobre : La préparation de la fête continue. Cette nuit, nous avons accueilli deux jeunes Ivoiriens avec qui j’étais en relation par Internet depuis deux ans et qui veulent devenir missionnaires spiritains. Ils vont commencer leur formation (postulat) en Casamance, mais avant cela ils vont passer dix jours dans notre communauté pour faire connaissance et commencer à s’intéresser à nos activités. Le soir, ce sont deux jeunes Togolais qui arrivent à leur tour, après une semaine de voyage en bus pour arriver au Sénégal dans des conditions très difficiles, sans même pouvoir se laver en ce temps de grande chaleur. L’un d’eux a attrapé des tas de boutons en cours de route ! Il faut qu’ils soient vraiment décidés pour venir chez nous, d’autant plus que nous n’avons pas les moyens de leur payer ce long voyage et ils ont dû faire le tour de leurs parents et amis pour trouver les fonds nécessaires.
    C’est ainsi que depuis trois ans je suis en relation suivie, par Internet et des correspondants sur place, avec une quarantaine de jeunes de Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Togo et Bénin, sans parler des jeunes du Sénégal et des deux Guinées, pays où nous travaillons déjà. Malheureusement, faute de moyens, nous ne pouvons les accueillir qu’au compte-gouttes.

  • Samedi 3 octobre : C’est la joie des retrouvailles. Chacun vient me saluer et me demander des nouvelles. Puis je fais le tour des différents groupes qui préparent la fête : choristes, lecteurs, servants de messe, scouts, membres des différentes communautés de quartier, et Commissions. Je n’ai pas le temps de défaire mes bagages. Ce sera pour plus tard.
    Le soir, après avoir regonflé mon vélo, je reprends du service pour soulager mon confrère qui était seul, avec deux grosses paroisses, pendant tout ce temps des vacances : trois messes avec beaucoup de monde dans chacune des deux paroisses.

  • Vendredi 2 octobre : Me voici de retour au Sénégal, après un vol sans histoire. Un ami m’a conduit à Orly, car j’avais un maximum de bagages. Il y a tellement de choses à ramener au bout de deux ans : médicaments, lunettes pour les prisonniers, appareils et matériels divers, ordinateurs, livres et tant d’autres choses. D’ailleurs, j’ai laissé trois colis qu’un confrère enverra par bateau. Quelques amis m’ont remis du fromage, un saucisson et des chocolats, profitant de ce que je rentre directement à Dakar.
    A Dakar, on a dit à mon confrère venu me chercher que l’avion avait deux heures de retard…. alors qu’il avait un quart d’heure d’avance ! Mais une bonne partie de ces deux heures a été occupée par les formalités de police. Il n’y a plus de visa pour les français, mais les contrôles n’en sont que plus longs : empreintes digitales des deux mains, vérifications, etc… Et tout de suite je me retrouve dans l’ambiance sénégalaise : vendeurs de recharges de téléphone, chauffeurs de taxis, marchands à la sauvette. J’ai beau leur dire, même en ouolof, que je n’ai besoin de rien, rien n’y fait. Tant que je reste en attente sur place, chacun vient tenter sa chance.
    Dimanche prochain, se tient la fête de la paroisse, précédée d’une semaine de prière. A mon arrivée, je trouve les paroissiens encore à l’église.

  • Nouvelles de mes congés : Parti en congés, cela fait longtemps que je ne vous ai pas envoyé de nouvelles. Venant de rentrer au Sénégal, je voudrais quand même partager avec vous certaines activités que j’ai eu la chance de vivre cet été. Et d’abord de remercier tous ceux qui ont bien voulu m’accueillir, spécialement ceux qui nous soutiennent et qui nous donnent les moyens de travailler au Sénégal. Je regrette beaucoup de ne pas avoir pu rencontrer tous ceux que je voulais voir, faute de moyens mais surtout faute de temps. En effet, je passais la plus grande partie de mon temps auprès d’une sœur gravement malade et hospitalisée. J’ai été content d’être présent à ce moment-là et de pouvoir l’assister. En même temps, cela m’a permis de m’intégrer à l’aumônerie de l’hôpital où sont engagés deux aumôniers laïcs, un homme et une femme très présents au milieu des malades, assistés par toute une équipe. J’ai ainsi célébré la messe les samedis soir, confessé et donné le sacrement des malades et la communion, aux malades qui le souhaitaient. J’ai beaucoup apprécié cela, car c’est une expérience pastorale différente de mes activités à Dakar mais très enrichissante, et qui m’a appris à être plus près des gens qui souffrent. C’est tellement important. Obligé de rester sur place, j’ai eu davantage de temps de me reposer. Et en septembre j’ai eu l’avantage de partager le travail du Secours catholique pour l’accueil des réfugiés en France, et celui de l’aumônerie des prisons. Ce qui va sûrement permettre de créer des liens avec notre aumônerie de Dakar et de Rufisque.
    J’ai quand même pu trouver le temps de rencontrer quelques amis et parents, en particulier des personnes âgées et malades ou des familles en deuil. Étant donné mon âge (75 ans), ils sont nombreux à chaque fois que je rentre en congés, au bout de quelques années. J’ai pu passer aussi une dizaine de jours dans l’île d’où est originaire ma famille (Houat en Bretagne) où j’ai en particulier, béni le mariage d’une nièce avec un militaire guyanais. J’ai eu ainsi la joie de vivre un mariage très animé, où tous ont participé sans avoir peur d’intervenir, avec aussi des symboles et des images. En effet, nous avions bien préparé la cérémonie ensemble, avec la famille guyanaise en costume traditionnel et des chants du pays. De même les trois repas qui ont suivi, étaient des repas guyanais préparés par les parents et les sœurs du marié. Cela a été l’occasion d’une grande ouverture et de partage très enrichissant entre les deux familles.
    Je suis resté dans mon île jusqu’au août, date à laquelle a lieu chaque année une grande messe, une procession jusqu’au port et une sortie en mer où les marins des deux îles voisines se rencontrent pour la bénédiction de la mer et la prière pour les péris en mer. Les intentions de prière ne manquaient pas, en ce temps où la mer est de plus en plus exploitée et où les fonds sont pillés. La pêche est complètement cassée, que ce soit en Bretagne ou au Sénégal, et partout dans le monde. Et nous avons prié, non seulement pour les marins morts en mer au cours de leur travail mais également pour tous ces réfugiés du Sénégal et d’ailleurs, qui se sont noyés en cherchant à venir en Europe. C’était très émouvant !
    Mes derniers jours en France ont été consacrés à visiter des groupes et des associations qui soutiennent des actions de développement, pas seulement à Pikine où je travaille, mais plus largement dans tout le Sénégal et même ailleurs. Cela m’a permis de partager nos joies, nos souffrances et nos problèmes, et de mieux faire comprendre les situations difficiles que vivent les gens, mais aussi leurs efforts pour s’en sortir. Depuis la Bretagne jusqu’à l’Alsace, en passant par Lille, autant de rencontres intéressantes qui m’ont permis de revoir d’anciens amis et d’en connaître de nouveaux.
    Pendant ce temps, j’étais basé à Paris dans notre communauté missionnaire, ce qui m’a permis aussi de rencontrer un certain nombre de confrères travaillant un peu partout dans le monde. Certains que je n’avais pas vu depuis longtemps, d’autres que je ne connaissais pas encore, n’ayant entendu ou lu que leurs noms dans nos bulletins d’informations. C’est toujours une très grande joie de pouvoir partager la vie et les espérances de peuples et de pays très divers. Malgré toutes les difficultés, il y a de bonnes choses qui se font.
    Peur du terrorisme et pessimisme – l’Islam
    Une des choses qui m’a frappé en rentrant en France, c’est la peur d’un certain nombre de personnes, en particulier du terrorisme, et aussi le pessimisme de beaucoup de gens. C’est vrai que le danger du terrorisme existe en France, mais également partout dans le monde. Et je dois dire qu’au Sénégal où je vis, nous apprenons à vivre avec cela, sans nous décourager et sans tomber dans la peur. Et surtout sans rejeter les gens des autres groupes, langues, pays ou religions. C’est vrai aussi que la pauvreté et le chômage existent et augmentent en France, mais ils sont présents encore plus dans les pays sous-développés où pourtant, les gens gardent la confiance et même le sourire. Et surtout l’esprit communautaire qui permet de porter ensemble souffrances et difficultés sans, perdre l’espoir.
    Bien sûr, au cours de mes rencontres, beaucoup de gens m’ont interrogé sur l’Islam. J’ai pu témoigner que au Sénégal, non seulement nous vivons en paix, mais que nous collaborons et travaillons ensemble dans le respect mutuel et l’amitié, entre chrétiens et musulmans. Même en France, il est sûr que la plupart des musulmans ne sont ni fondamentalistes, ni intégristes et encore moins terroristes. Il est très important d’apprendre à nous enrichir de nos différences et à agir ensemble pour que nos pays gardent, non seulement la paix mais aussi la foi en Dieu, et retrouve un idéal et des objectifs plus humains. Il n’est pas question de nier les problèmes et les dangers réels qui existent, mais la solution n’est certainement pas de s’enfermer, de s’opposer ni de vivre dans la peur et le découragement. Mais bien plutôt de nous mettre ensemble pour en sortir.
    L’arrivée des migrants, une chance pour nous
    Bien sûr la grosse question que j’ai eu à aborder est celle de l’arrivée des migrants. Là aussi, il est important, à mon avis, de ne pas se laisser prendre par la peur. Bien sûr cela va nous poser des problèmes en France, et nous demander des efforts réels. Mais cela va nous faire grandir. J’ai apprécié l’ouverture de beaucoup de personnes, en particulier celles prêtes à offrir un logement aux réfugiés. Mais ces personnes sont malheureusement encore trop peu nombreuses et je suis déçu par le peu d’enthousiasme de la France pour accueillir les réfugiés, d’où qu’ils viennent. Bien sûr, il y a beaucoup de problèmes économiques en France. Mais comment ne pas voir qu’un petit pays comme le Liban, de quatre millions d’habitants avec tous leurs problèmes, est capable d’accueillir plus d’un million de réfugiés syriens, et la Turquie d’en accueillir deux millions. De même, quand je suis parti en Guinée pendant la guerre du Libéria et de Sierra Leone, la population de 50 000 habitants de Mongo où je travaillais, en pleine forêt, une population très pauvre était capable d’accueillir 150 000 réfugiés pendant 15 ans, et en particulier les deux premières années sans aucune aide ni soutien, jusqu’à ce que les ONG et les Organisations des Nations Unies se décident à venir. Et aussi, pendant les attaques rebelles où toutes ces ONG et associations s’étaient enfuies à la capitale. Est-ce que la France n’a pas été capable d’accueillir 750 000 réfugiés républicains espagnols au début de la Deuxième Guerre Mondiale ? Et aussi tous les réfugiés venus d’Algérie les années 1960 ? Nous sommes quand même la 5ème puissance économique du monde. Nous avons beaucoup de moyens que les pays que je viens de citer n’ont pas. Que sont les 27 000 réfugiés que nous nous préparons à accueillir en France, par rapport au nombre de réfugiés que l’Allemagne accueille, même s’il faudra plus d’organisation et où il aurait fallu plus de réflexion. Mais justement, plus on attend, plus cela sera difficile. Nous devons nous demander sérieusement pourquoi les réfugiés syriens ne veulent pas venir en France, et même ceux qui sont établis en France veulent partir en Allemagne, en Suède ou en Grande Bretagne. alors que la France a assuré le mandat de l’ONU dans ce pays pendant plusieurs dizaines d’années, jusqu’après la 2ème Guerre Mondiale. Bien sûr, il va falloir faire des efforts et surtout, faire preuve d’imagination. Les solutions ne sont ni évidentes ni faciles. Mais on ne peut pas rejeter le problème.
    Bien plus, est-ce qu’on peut se contenter d’accueillir des réfugiés victimes de la guerre, venant de Syrie, d’Irak ou d’Erythrée, et rejeter ou renvoyer chez eux tous les migrants économiques qui viennent, chassés par la faim, la pauvreté, l’avancée du désert, la déforestation, le pillage des fonds marins, l’accaparement de leurs terres par les grandes sociétés ou les riches du pays, et tous les autres problèmes qu’ils rencontrent, sans parler de la dictature, de la persécution et du manque de respect des droits humains. Si tous ces gens viennent chez nous, ce n’est pas par plaisir ni par égoïsme, mais au contraire pour faire vivre leurs familles qui restent au pays. Ces familles qui se sont mobilisées pour trouver les fonds nécessaires pour les faire voyager malgré tous les dangers et les souffrances qu’ils rencontrent de la part des passeurs et autres exploiteurs.
    Par ailleurs, comment peut-on accueillir les victimes des guerres et continuer à vendre des armes à ces pays qui font la guerre ? et de ceux qui ont récupéré par exemple les armes que nous avons-nous-mêmes fournis en Lybie, Et comment oublier qu’Aqmi en Algérie et au Mali, Boko Aram (état islamique en Afrique de l’Ouest) au Nigéria, au Tchad, au Cameroun et au Niger, ou Daesh en Syrie et en Irak de même que les talibans au Pakistan, ont récupéré toutes les armes que nous avons amenées nous-mêmes, en Irak, en Afghanistan et en Lybie, parce que nous avions cru que la guerre était la solution pour chasser les dictateurs. Nous ne pouvons pas oublier non plus que nous avons accueilli officiellement le président de Syrie Bachar El Assad en France, il y a quelques années pour la célébration de notre fête nationale du 14 juillet. Il est temps que nous apprenions à réfléchir et à être sérieux, au lieu de ne penser qu’à notre intérêt économique à court terme.
    Il est bien évident que les réfugiés et les émigrés continueront à venir chez nous, et de plus en plus nombreux, tant que nous ne serons pas arrivés à régler le problème de la guerre, mais aussi de la pauvreté chez eux, qui les empêchent de vivre heureux et en paix au milieu des leurs. C’est sûr que ramener la paix et la réconciliation et reconstruire le pays, cela sera beaucoup plus long et plus compliqué, mais c’est vraiment la seule solution.
    Pour revenir à l’accueil des réfugiés et autres migrants, il est urgent et nécessaire de lutter contre les fausses idées, car ces réfugiés ne sont pas des terroristes. Ils sont au contraire les premières victimes de ce terrorisme partout dans le monde. C’est vrai que dans un premier temps ces émigrés vont peser sur le budget de l’Etat. Mais à long terme, c’est une chance pour l’économie française car ils vont contribuer, à la croissance du pays et même à l’emploi. D’abord parce qu’après toutes les souffrances qu’ils ont supportées, ils sont beaucoup plus prêts que beaucoup de français, à accepter des travaux difficiles et des postes pour lesquels on ne trouve que peu de candidats. Les accueillir va coûter cher, mais ce sont des futurs travailleurs et aussi des futurs contribuables qui vont participer, dès qu’ils seront intégrés, à l’économie du pays. Nous allons y gagner au niveau des prestations sociales car une fois accueillis, ces réfugiés qui sont jeunes paieront des cotisations comme les autres, et ils auront beaucoup moins recours aux soins de santé et à la sécurité sociale que la population française vieillissante. Et aussi à la Caisse de Retraite car beaucoup retourneront chez eux dès que ce sera possible ou, en tous cas, dès qu’ils seront âgés. Ils vont cotiser chez nous sans profiter de leur retraite. Bien plus, ils ne toucheront pas d’allocation chômage, tant qu’ils n’auront pas travaillé un certain nombre de temps chez nous. Et beaucoup d’entre eux sont déjà formés et compétents, ils ne co&u

      circ;teront donc rien pour leur formation, ils sont prêts à travailler sans que nous n’ayons eu à payer pour eux de longues années d’études.
      S’ils viennent chez nous, ce n’est pas pour profiter des prestations sociales, mais pour avoir du travail. En fait, dans toutes les études qui ont été faites, on n’a jamais pu trouver un lien direct entre l’émigration et l’augmentation du chômage. Au contraire, ces réfugiés et émigrés seront des consommateurs et des contribuables. Et ce sont souvent des travailleurs courageux et « qui en veulent ». A cause de leurs expériences différentes de la nôtre, ils peuvent nous apporter beaucoup en termes de créativité et d’initiative. Ils peuvent donc être un grand stimulant pour l’emploi et pour l’économie française qui se ralentit, et une valeur ajoutée pour tous les pays d’accueil. Je lis dans la revue Courrier International de septembre, page 50 : « Les réfugiés, une manne inespérée : des petits commerçants au fonds d’investissements, ils sont nombreux à trouver les moyens de profiter en toute légalité de l’afflux des migrants en Europe ».
      Bien sûr cela suppose que nous soyons capables de les accueillir avec leurs différences. C’est cela qui peut nous enrichir. Il ne suffit donc pas de les intégrer (de les rendre comme nous), il faut au contraire les accueillir et les reconnaître différents, pour recevoir ce qu’ils peuvent nous apporter. Pas seulement au niveau économique mais aussi culturel, social et religieux. Sinon nous passerons à côté d’une grande chance, et nous allons nous asphyxier peu à peu. Quel dommage pour nous !
      Je m’arrête pour aujourd’hui et je vais reprendre mon journal que je vous enverrai chaque mois, comme d’habitude. Je vous redis toute mon amitié. Je suis toujours heureux de recevoir de vos nouvelles.

    • Mercredi 1er juillet : Le plus pressé, c’est de régler le problème de la police. Nous faisons retirer la plainte et allons rencontrer les agresseurs pour tenter une réconciliation et une prise en charge des soins de santé. Cela nous prend beaucoup de temps et de déplacements. Mais nous n’allons pas abandonner l’affaire. Comme je rentre en congés , le curé de la paroisse, mon confrère, va suivre les choses.
      En même temps, encore des visites et demandes d’aides : deux détenus libérés mais qui n’ont aucun moyen pour vivre. C’est le cas de tous les libérés : on les met dehors, sans aucun soutien. Lorsque ce sont des Sénégalais, nous préparons leur sortie de prison en prenant contact avec leur famille. Mais lorsqu’il s’agit d’étrangers, ils n’ont aucun moyen de rentrer chez eux, ni même de quoi manger. Et alors bien sûr beaucoup retombent dans la délinquance.
      Nous nous retrouvons à midi avec l’équipe de l’aumônerie pour préparer la prochaine rencontre avec plusieurs magistrats du Tribunal. Nous avons beaucoup de problèmes à leur soumettre : d’abord celui de la sortie de prison ; ensuite toute la vie et le suivi à la prison, en particulier les détenus depuis 4-5 ans et qui ne sont toujours pas jugés, ni les hommes ni les femmes, parce que les assises ne fonctionnent pas ; l’incarcération des homosexuels et des femmes ayant avorté, ce qui est absolument inadmissible et certainement pas une solution, même si on est contre l’homosexualité ou l’avortement. D’autres questions, comme la réduction des peines et le rapatriement des détenus étrangers dans leurs pays, en particulier un certain nombre de Français(es), même s’ils sont maintenus en prison. Au moins ils seront chez eux et pourront être visités par leurs familles. Et aussi les personnes ayant fumé ou vendu des drogues douces (marijuana) condamnées aux Assises comme pour les grands trafiquants de drogues dures (cocaïne, héroïne…). Ensuite, les différences entre les prisonniers : les gens du « peuple » qui se retrouvent à 100 dans la même chambre, pendant que les grands politiciens, artistes ou fonctionnaires ont une cellule personnelle avec tout le confort nécessaire. Les problèmes ne manquent pas !
      A la suite de cette réunion, je m’échappe pour enregistrer l’émission télévisée de dimanche 5.07, sur la vie consacrée (c’est l’année des religieux).
      Au retour, je passe dans les différents lieux de vente de mes livres pour faire le point et je leur laisse en dépôt mes deux derniers livres : les commentaires de la Semaine Sainte, et un livre de célébrations pour les cérémonies traditionnelles pour l’inculturation des cultures sénégalaises : rites de naissance, circoncision, mariage traditionnel, prière pour les malades, aux enterrements, pour les veuves. Il est beaucoup demandé.
      A mon retour, de très nombreuses personnes m’attendent pour me souhaiter un bon voyage. En effet, je pars en congés pour me reposer… et participer à un certain nombre de rencontres et de sessions. Je vais commencer par participer au Chapitre (rencontre de réflexion) des Spiritains de France.
      J’essaierai de rencontrer le maximum d’entre vous et ce sera une grande joie pour moi. Déjà je vous souhaite de bonnes vacances et vous redis toute mon amitié.

    • Mardi 30 juin : Rencontre de la Caritas avant mon départ en congés, pour faire le point des finances, voir les aides que nous pouvons apporter dans les deux mois qui viennent, et faire le point des projets en cours. Le travail va pouvoir se continuer, sans trop de problèmes nous l’espérons.
      La nuit, un appel téléphonique nous annonce que l’un de nos amis a été agressé à une cinquantaine de kilomètres de Dakar. Nous allons le chercher et l’amenons dans un premier hôpital…qui n’a pas de radio. Nous partons en pleine nuit dans un deuxième hôpital. On lui remet le bras en place et on le plâtre. Mais la radio révèle que l’os a été cassé : il faudra une opération . Mais d’abord, il faudra trouver l’argent : 300.000 F CFA. Nous ne savons pas où les trouver ! On verra !

    • Lundi 29 juin : Jour de repos. Les confrères sont absents ; je suis resté à la paroisse car il y a toujours de nombreuses visites, avec chacun ses souffrances.
      Je travaille aussi sur la dernière lettre du Pape François sur l’écologie, pour en faire un résumé en français simple, accessible à tous, car c’est un thème très important. L’environnement se dégrade de plus en plus dans le pays, il faut à tout prix faire quelque chose.

    • Dimanche 28 juin : A la messe, je salue la communauté avant de partir en congés. Puis nous tenons notre Conseil paroissial avec les délégués de chacun des groupes. Là aussi, nous faisons le point du travail de toute l’année. Je commence par le compte rendu du Plan d’action pastoral de dimanche dernier. Il restera à en rédiger le compte rendu pour que chacun puisse le travailler et le mettre en pratique.

    • Samedi 27 juin : Deux Libériens arrivent. Ils tournent dans la région depuis plusieurs années. Ils ont quitté leur pays au moment de la guerre. Après plusieurs années au Ghana, n’arrivant pas à gagner de quoi vivre, ils sont venus en Gambie. Mais on leur a demandé de payer pour renouveler leurs papiers. Alors ils sont venus au Sénégal. Ici, ils n’ont pas trouvé de travail. Et maintenant, ils veulent retourner au Libéria. Mais nous n’avons évidemment pas les moyens de payer ce voyage. Que faire ?
      Aujourd’hui, réunion de tous ceux qui travaillent dans les media catholiques : journaux, radios, télévision et Internet, pour coordonner nos actions, préparer les sessions de formation pendant les vacances, et les activités de l’année prochaine.
      L’après-midi, six de nos étudiants sont ordonnés acolytes et lecteurs. Ils sont en marche vers le sacerdoce. C’est une étape importante pour eux. Beaucoup de gens sont venus les entourer : des formateurs, des enseignants et de nombreux amis. La messe est très internationale, comme les ordonnés eux-mêmes qui viennent de Sierra Leone, Guinée Bissao, Tanzanie, Gabon, Libéria et Nigeria. Nous chantons dans les langues de tous ces pays, si bien que la messe est très animée, à la grande joie de tout le monde.
      La nuit, c’est la fin de l’année. L’aumônerie générale des collèges et lycées organise une nuit de prière. Ils sont plus de 300 participants.

    • Vendredi 26 juin : J’ai de gros problèmes avec mon imprimeur. Il me fait traîner depuis un an pour mes derniers livres à imprimer. A chaque fois, ce sont des promesses qu’il ne tient pas. Je suis retourné chez lui pour rediscuter, mais sans espoir. C’est vrai qu’il coûte moins cher que les autres, mais ce n’est pas une solution. Je ne suis pas le seul à avoir ces problèmes avec lui, mais cela ne me console pas pour autant !
      Aujourd’hui, c’est la journée pour la sanctification des prêtres. Nous en avons bien besoin !
      En pleine nuit, on vient me réveiller. C’est une religieuse qui arrive de Gambie. Elle devait être accueillie dans une communauté de sœurs, mais il n’y a pas de connection ; le téléphone ne passe pas pour les appeler et elle ne sait où se trouve cette communauté. Elle demande à un taxi de la conduire à l’église la plus proche… et elle atterrit chez nous. Elle doit se rendre à Rome pour une session. Donc le lendemain, nous l’accompagnons en ville et nous l’aidons dans les formalités pour avoir un visa. Mais c’est tellement compliqué qu’elle a peu de chance de l’avoir à temps. C’est la même chose pour notre nouveau responsable. Il doit participer à une rencontre très importante en France, mais il a été élu depuis peu de temps, et l’obtention de son visa traîne depuis plusieurs semaines.
      Nous avons de nombreuses et longues coupures d’eau et d’électricité ce qui rend la vie très difficile pour tous. Surtout que la chaleur est arrivée, et qu’en plus c’est le Ramadan. La population est exaspérée et des mouvements de révolte commencent à apparaître.

    • Jeudi 25 juin : Visite à la prison. C’est la dernière avant mes congés. Quand j’annonce la chose, les détenues sont très tristes, et moi aussi. En plus de l’accueil et de l’écoute des nombreuses femmes qui veulent me parler, et de tous les cas pratiques à régler, je vois avec la direction des problèmes plus sérieux : en particulier, le cas des détenues en prison depuis plusieurs années sans même être jugées (les Assises ne fonctionnent pas), la question des libérations conditionnelles, du rapatriement des détenues étrangères, des bébés en prison avec leurs mères, des avocats qui disparaissent, etc.

    • Mercredi 24 juin : Encore un cas dramatique. Une femme, séparée de son mari, avec 7 enfants est chassée de son logement parce qu’elle n’a pas payé son loyer depuis 3 mois. Nous allons voir avec la communauté de son quartier ce qu’il est possible de faire.

    • Mardi 23 juin : La saison des pluies arrive et c’est le temps du Ramadan. Nous distribuons aux nécessiteux les dons de Carême, en veillant à ce que les musulmans aient leur part. A cette occasion, de nombreuses personnes viennent poser leurs problèmes de maladies, de logement, d’argent pour les examens, ou pour faire les papiers nécessaires pour avoir du travail, des prisonniers libérés, des émigrés et des réfugiés… Les problèmes ne manquent pas, malheureusement. Entre temps, je continue de répondre à mes nombreux mails, et la nuit je travaille à mon prochain livre.

    • Lundi 22 juin : Tous les prêtres de la ville et de la banlieue (trois doyennés) se retrouvent ensemble pour évaluer l’année. Après la présentation du travail accompli, nous en tirons les conclusions et faisons des propositions pour améliorer le travail l’année prochaine.
      C’est aussi l’occasion de nous retrouver tous ensemble dans l’amitié et de partager nos joies et nos soucis.

    • Dimanche 21 juin : Toute la journée, nous évaluons le travail de l’année à partir de notre plan pastoral, selon les quatre objectifs : la communion avec tous, la sanctification, l’évangélisation, et le services des hommes et de la société : actions de développement, justice et droits humains, paix et réconciliation. Nous avons fait beaucoup de choses cette année. Malheureusement, les délégués de plusieurs groupes ne sont pas venus.
      L’après-midi, nous préparons le camp pour les vocations missionnaires qui aura lieu en Août, comme chaque année.
      Le soir, visite d’un ami qui est venu me présenter sa famille. Nous passons un bon moment ensemble.

    • Samedi 20 juin : Réunion de la Commission Justice et Paix. Nous réfléchissons aux conditions de vie des veuves. Puis nous faisons l’évaluation de l’année.
      Après-midi, mariage. Les mariés ont tenu à faire une cérémonie sans grande dépense, ce dont nous nous réjouissons beaucoup. Cela ne nous empêche pas d’avoir une belle cérémonie, très priante, avec une excellente participation des gens.

    • Vendredi 19 juin : Préparation de la session de formation sur les droits des femmes. Préparation des émissions radio. Comme je pars en congés, je tiens à tout préparer à l’avance.

    • Jeudi 18 juin : Parmi les visites d’aujourd’hui : une jeune fille qui n’arrive pas à se marier, des couples en difficulté, une préparation au mariage ; puis un jeune venu du sud du pays (Casamance) visiter sa mère en prison ; et la préparation de plusieurs réunions et rencontres.
      L’après-midi, réunion avec les veuves. La première fois, nous avions parlé de leurs problèmes matériels et psychologiques. La deuxième, nous avons réfléchi aux coutumes et aux interdits traditionnels qui les font beaucoup souffrir. Aujourd’hui, nous voyons comment elles peuvent se prendre en main et s’aider entre elles. C’est très important pour nous, et pour elles !
      La nuit, réunion de quartier. Nous préparons l’évaluation de dimanche et cherchons à régler le problème d’un couple qui ne s’entend pas.

    • Mercredi 17 juin : Je descends en ville pour le dépouillement des votes de nos nouveaux conseillers (responsables de l’équipe d’animation pour l’Afrique de l’Ouest) pour la nouvelle équipe que nous avons mise en place. J’en profite pour passer chez notre imprimeur. Malgré ses promesses, les livres ne sont pas prêts. Je vais aussi faire le point des ventes dans une librairie. Et je retourne manger avec mes confrères à la Maison Centrale

    • Mardi 16 juin : Nombreuses visites et demandes d’aides : des étrangers qui viennent au Sénégal pensant y trouver travail et bonheur ; des prisonniers libérés qui veulent retourner chez eux ; des malades, des infirmes, mais aussi beaucoup de gens découragés, chacun avec son problème. Parmi eux, un vieux Guinéen qui se retrouve seul et abandonné. Il est tout étonné que je lui parle dans sa langue. Il se sent malade et comme il n’a personne il me demande de prendre en charge son enterrement.

    • Lundi 15 juin : Je me garde le maximum de temps pour continuer mon travail de rédaction.

    • Samedi 13 juin : Formation des visiteurs de prison sur l’écoute. Puis rencontre générale d’ATD Quart Monde. Enfin, je passe à la Journée d’amitié des Centres de formation de jeunes filles. Une journée bien remplie, mais pleine de rencontres, de joie et d’amitié.
      L’après-midi commence la kermesse de la paroisse. Cela nous a demandé un gros travail de préparation, c’est en effet le principal moyen de faire vivre la paroisse. Mais nous cherchons surtout à en faire une fête familiale, ouverte à tous, pour renforcer les bonnes relations entre chrétiens et musulmans, et aussi les relations avec les autorités locales. Nous avons fait aussi une grande sensibilisation pour éviter les bagarres, car il y a beaucoup de violence dans notre grande banlieue.
      Les choses sont bien organisées, je suis donc libre pour parler avec les différentes personnes connues et inconnues qui se présentent. Et nous gardons les messes du week end. Ce qui fait que le dimanche soir nous sommes bien fatigués. Mais je trouve quand même un moment pour accueillir une jeune religieuse guinéenne et préparer la célébration d’un mariage.

    • Vendredi 12 juin : Suite de mon travail sur la joie de l’Evangile, et préparation d’une session sur l’écoute.
      Après-midi, rencontre avec l’équipe nationale de la JOCF pour évaluer notre rencontre du mois dernier avec les jeunes travailleuses et voir comment assurer le suivi, en particulier avec les monitrices des centres de formation, et une formation des responsables d’équipes sur la défense d’un travail décent

    • Jeudi 11 juin : Travail et accueil. Visite à la prison. La nuit, réunion de communauté dans le quartier.

    • Mercredi 10 juin : Le matin, rencontre d’éducation sexuelle dans une nouvelle école de la grande banlieue, avec les enfants de CM1-CM2, toujours aussi palpitante.
      L’après-midi, rencontre de la commission pour les relations entre chrétiens et musulmans.
      Le soir, séance de travail avec le responsable des mouvements d’action catholique du diocèse.

    • Mardi 9 juin : Je travaille à un article qu’on m’a demandé : « un point de vue africain sur la lettre du Pape François : la Joie de l’Evangile ». Les idées ne manquent pas, mais il faut les mettre en forme. Ce n’est pas facile car mon travail est interrompu par de nombreuses visites et demandes de soutien, mais il est important de rester disponible.
      Le soir, nous préparons un séminaire sur les violences faites aux femmes, avec les responsables de l’association des femmes catholiques.

    • Lundi 8 juin : Tous les prêtres de notre secteur (doyenné) nous nous retrouvons pour une journée de détente pour finir l’année. Un ami nous ouvre son hôtel avec une piscine. Nous en profitons au maximum. Mais d’abord nous reprenons dans la prière les différentes activités de l’année. Nous continuons ensuite notre détente et nos échanges libres, avant de manger ensemble ce que chacun a apporté. La journée se poursuit dans la joie, mais il nous faut rentrer pour la messe du soir.

    • Dimanche 7 juin : Fête du Saint Sacrement. Nous avons une procession dans la ville, avec une station dans chacune des communautés de quartier. Les musulmans qui nous voient passer nous félicitent et nous demandent de prier pour eux. Ce que nous faisons avec joie.
      L’après-midi, je ferme ma chambre et prends quelques heures de repos. J’en ai bien besoin. Mais d’abord, à la messe du matin, nous avons aussi célébré la 2ème étape vers le baptême (l’onction) pour une cinquantaine d’enfants et autant de catéchumènes adultes. Et je baptise aussi un adulte qui se prépare au mariage

    • Samedi 6 juin : Je travaille avec un responsable de communauté sur le suivi de la rencontre de mardi à propos de la régulation des naissances. Séance entrecoupée par de nombreuses visites et demandes diverses.
      A midi, rencontre sur les droits des enfants, dans une école d’enfants handicapés.Je célèbre l’Eucharistie à la paroisse le soir.

    • Vendredi 5 juin : Début d’une neuvaine de prières pour les examens. C’est l’occasion de prier avec les élèves, mais aussi de réfléchir à leurs études et de les préparer psychologiquement à leurs examens.
      A midi, j’ai rencontré les jeunes de l’aumônerie d’un autre lycée (il y en a 5 sur la paroisse, et une quinzaine de collèges).
      Le soir, réunion des foyers. L’équipe a de la peine à se mettre en place. On arrive à la fin de l’année et les gens commencent à se mettre en vacances. C’est général dans la plupart des activités, et il n’y a pas grand-chose à faire !

    • Jeudi 4 juin : La fin de l’année approche. Le Centre des jeunes filles dans lequel j’interviens va rentrer dans les examens pour l’obtention de diplômes, et ensuite l’exposition de leurs travaux. Aujourd’hui je termine donc mes interventions par un temps d’évaluation de la formation donnée, suivi de la messe préparée et animée par les filles elles-mêmes où nous offrons à Dieu dans la prière tout ce que nous avons vécu cette année, avec des chants, des danses et des gestes et symboles. Nous avons choisi les lectures en conséquence. L’après-midi, rencontre des veuves. Nous voulons réfléchir aux coutumes traditionnelles qui souvent briment et oppriment les veuves, et à la façon de vivre le deuil. Mais la réflexion a de la peine à déboucher, car les veuves sont plus soucieuses à demander à la paroisse des aides matérielles qu’à réfléchir à leurs conditions de vie, pour voir ce qu’elles peuvent faire elles-mêmes pour que les choses avancent. Il va falloir du temps et beaucoup de patience et de réflexion pour cela. Nous réfléchirons à cette question avec la Commission Justice et Paix.
      Le soir, comme chaque jeudi, réunion des communautés de quartier.

    • Mercredi 3 juin : Je passe toute la matinée dans une école avec des élèves de CM1 et CM2, sur l’éducation sexuelle. Avec la télévision et Internet, les élèves sont très informés, mais souvent mal informés ou même déformés. Je commence par détendre l’atmosphère et les mettre à l’aise pour qu’ils parlent et posent toutes les questions qu’ils veulent. J’aime beaucoup ces rencontres. Et elles sont très importantes, d’autant plus que les parents n’osent pas parler de ces questions avec leurs enfants. Bien sûr ils sont au courant de ces rencontres et nous espérons que cela pourra débloquer le dialogue en famille.
      L’après-midi, dans notre Centre Social se tient la finale du génie en herbe (concours de connaissances) des collèges de la ville, sur l’éducation à la santé. J’y ai participé activement.
      A midi, j’ai profité d’être dans un quartier éloigné de chez nous pour visiter les noviciats de deux communautés où des jeunes filles se préparent à la vie religieuse. Dans chacune je retrouve des filles que j’ai formées en Guinée et qui arrivent maintenant à l’engagement religieux. Et j’apprécie aussi de connaître les autres jeunes filles. Nous avons un bon temps de partage ensemble… pendant qu’on répare mon vélo : 4 trous d’un seul coup ! Les deux jours suivants, je vais crever à nouveau trois fois. En désespoir de cause, je change les deux chambres à air. Et le réparateur me demande de changer un pneu que j’ai acheté et monté la semaine dernière. Il me dit : « c’est normal, c’est du matériel chinois ». Il est vrai que le pneu coûte moins de 4 euros ; on ne peut pas être trop exigeant ! Mais ça fait quand même un vélo à pousser sur plusieurs kilomètres, dans le sable, avant de trouver le goudron et un réparateur ; et beaucoup de temps perdu.

    • Mardi 2 juin : Dernière rencontre avec les conseillers municipaux et responsables de quartiers sur la régulation des naissances, toujours ensemble avec un imam et un médecin. Nous nous connaissons bien maintenant.
      A 14 heures, je vais rencontrer les élèves de l’aumônerie d’un collège.
      Ensuite, j’avance dans l’enregistrement de mes émissions radios pour être libre pendant mes congés. Puis messe à la paroisse.

    • Lundi 1er juin : Jour de repos ; en fait, jour d’accueil car les gens savent qu’ils peuvent nous trouver sur place. J’ai quand même un peu de temps pour avancer mon travail personnel. Le soir, cours de Bible.

    • Dimanche 31 mai : Deux réunions importantes ce dimanche. C’est la fin de l’année et les activités se bousculent. Je laisse les responsables de la Caritas tenir leur réunion (c’est pourquoi nous l’avons préparée hier) et je me consacre à la récollection des élèves. C’est important pour moi car les élèves chrétiens sont une toute petite minorité dans leurs collèges et lycées. Ils se sentent parfois isolés et ils ont de la peine à jouer leur rôle et à tenir leurs responsabilités. Nous travaillons deux thèmes. La vie de famille le matin, pour qu’ils y tiennent pleinement leur place et ne prennent pas la maison comme un hôtel restaurant. Cela à la lumière du Synode sur la famille. L’après-midi, la vie scolaire, suite aux nombreuses grèves et pour bien vivre la fin de l’année. Nous terminons la journée par une Eucharistie où nous célébrons tout cela et l’offrons à Dieu dans la joie.
      La nuit, comme toute la semaine, Neuvaine de prières et adoration, en préparation de la fête du Saint Sacrement. Mais d’abord, nous nous retrouvons tous les spiritains de la ville de Dakar, avec de nombreux amis, frères, sœurs et laïcs pour célébrer la Pentecôte, fête des Spiritains. Les nombreuses activités ne nous permettaient pas de le faire le jour même. Nous accueillons notre nouveau responsable que nous avons élu pour 3 ans (renouvelable une seule fois). Tout se passe dans la joie.

    • Samedi 30 mai : Beaucoup ne travaillent pas. C’est le jour où nous recevons de très nombreuses visites. Nous accueillons beaucoup de gens, chacun avec ses problèmes. Ce n’est pas toujours facile de rester disponible et ouvert à chaque personne, et encore moins de trouver les moyens de les aider.
      Le soir, réunion du Bureau de Caritas.

    • Vendredi 29 mai : Le midi, rencontre en banlieue avec les lycéens de l’aumônerie d’un lycée de plus de 2000 élèves. Les élèves chrétiens sont peu nombreux et perdus dans la masse. Mais ils se réunissent chaque vendredi entre eux, en se privant de repas, pour prier mais aussi pour faire avancer le lycée. Après la rencontre, leur responsable me conduit d’abord chez le proviseur, puis le censeur, le surveillant général et enfin le secrétariat. Nous parlons longuement avec chacun de la vie du lycée, et tous félicitent les élèves chrétiens pour leur sérieux et leur engagement.
      Le soir, nous tenons notre 6ème et dernière réunion de préparation au mariage. Nous parlons spécialement de l’engagement du couple dans le quartier et la société, avec l’aide d’un couple responsable d’une équipe de foyers. Nous tirons les dernières conclusions de la formation, la célébration des mariages et les orientations pour le futur. Nous nous séparons avec regret et un peu de tristesse. Avec eux, nous espérons lancer des équipes de foyers dans chaque paroisse. A suivre.

    • Jeudi 28 mai (suite) : Le soir, en ville, nouvelle rencontre de préparation au mariage, avec une centaine de fiancés. Aujourd’hui nous abordons le thème de la sexualité dans le couple. Les questions et les réactions ne manquent pas.

    • Jeudi 28 mai : Je retourne travailler sur Internet jusqu’à 13 heures. C’est le meilleur moyen de communiquer, le plus rapide et le moins cher… quand il y a de l’électricité et la connexion.Après le repas, j’accueille une jeune fille que je connais depuis la Guinée et qui est en formation chez les Missionnaires de la Charité. Puis je reçois à nouveau le bureau de la Caritas et enfin les responsables d’une association de femmes. Quatre choses à l’ordre du jour :
      1°) La marche de l’association et les activités génératrices de revenus.
      2°) Une formation aux droits des femmes où on remettra un matériel d’animation.
      3°) A l’occasion de la fête des mères, une sensibilisation sur le rôle des mères et le respect que les femmes doivent leur apporter.
      4°) Une rencontre sur les économies d’énergie. En effet, il s’agit d’un problème sérieux. Beaucoup de gens ne sont pas encore formés à l’utilisation de l’électricité et des différents appareils. Ils laissent la lumière allumée ou la radio branchée toute la journée, même s’il n’y a personne ; ils mettent des plats chauds au frigidaire, etc… La conséquence c’est qu’ils dépensent beaucoup d’argent inutilement, mais surtout ils privent les gens des villages. Car le pays ne produisant pas assez d’électricité, elle ne suffit même pas pour les villes et tout le secteur rural reste dans l’obscurité.
      Nous allons tenir ces réunions de réflexion avec l’association des femmes, dans les communautés de quartiers, ainsi qu’avec les enfants et les jeunes des mouvements. Cela leur fournira une activité intéressante et ils sont de très bons agents de conscientisation.

    • Mercredi 27 mai : Depuis vendredi dernier, nous n’avons plus de connexion Internet. J’ai de très nombreux messages en attente. Je pars chez les Sœurs d’à côté qui ont de la connexion chez elles. Je travaille jusqu’à 13 heures sans terminer. A 14 heures, à la sortie des cours, (c’est mercredi), rencontre avec les élèves d’un collège.
      Puis je passe à mes enregistrements radio que je continue la nuit, après avoir célébré la messe dans un quartier.

    • Mardi 26 mai : Deuxième rencontre avec des jeunes filles, futures missionnaires, sur Justice et Paix. Après la théorie, nous abordons le travail pratique. Venant de différents pays d’Afrique, elles ont de nombreux exemples précis à apporter, ce qui rend la réflexion beaucoup plus intéressante.
      Sur mes deux trajets (aller, retour) je passe saluer les confrères venus des différents pays où nous travaillons pour le Conseil de l’Afrique de l’Ouest. Nos délégués se retrouvent ainsi tous les trimestres pour résoudre ensemble les problèmes qui se posent. Je suis heureux d’avoir des nouvelles des confrères et des différents secteurs où j’ai travaillé.
      De retour à la maison, reprise des enregistrements radio, et messe dans un quartier. Ensuite, je reste manger dans une des deux communautés religieuses de notre paroisse. Cela nous permet de partager nos joies et nos préoccupations, et de voir comment ajuster nos activités aux demandes des gens. Il nous faut être attentifs aux nouveaux appels.

    • Dimanche 24 mai : A la messe, nous avons une célébration de la lumière pour marquer la descente du Saint Esprit. Avec une bonne participation des enfants, un théâtre religieux sur l’Evangile, etc.
      Depuis hier, nous vivons au rythme du pèlerinage national . Les jeunes sont partis depuis hier, pour une marche pèlerinage. Le pèlerinage est animé par les religieux et religieuses, dans le cadre de l’année de la vie consacrée, et la veillée de prière est animée par eux.
      La grand messe porte sur le thème de la famille, dans le cadre du synode. Les autorités civiles et religieuses musulmanes y sont représentées, et de nombreuses délégations viennent de la Mauritanie, des deux Guinées, du Mali et de la Côte d’Ivoire. Avec bien sûr des participants de tout le pays. C’est une grande joie de se retrouver ainsi dans la joie. L’évêque qui préside insiste fortement sur l’engagement dans la société et le service des pauvres. Nous avons une très belle procession d’Evangile et de belles danses à l’offertoire.
      Nous sommes rentrés fatigués mais heureux.

    • Samedi 23 mai : Rencontre de la Commission Justice et Paix. Nous reprenons essentiellement les actions décidées à la dernière réunion pour en voir les réalisations pratiques : travail dans les quartiers et avec les mairies. Nous préparons une formation sur les droits des femmes et des jeunes filles. Et une intervention aux messes, à l’occasion de la fête des mères, pour une réflexion sur la vie de famille.
      Après-midi : confessions pour la fête de la Pentecôte.
      Le soir, veillée préparatoire à la fête.

    • Vendredi 22 mai : A midi, je vais rencontrer les élèves chrétiens d’un lycée que je n’ai pas visités depuis le début de l’année, suite aux nombreuses grèves des élèves d’abord, des enseignants ensuite. Ils se sont déjà organisés entre eux. Aujourd’hui, nous voyons comment faire un partage d’Evangile qui soit une vraie méditation, pas seulement une conversation, et qui débouche sur une action.
      Après-midi, travail avec le Bureau de la Caritas. Nous préparons en particulier une action avec une école pour enfants handicapés.
      Le soir, rencontre de préparation au mariage à Pikine pour les gens de la banlieue. Ici, c’est en ouolof, la participation est meilleure et les questions abordées beaucoup plus concrètes ; ce n’est pas pour me déplaire.

    • Jeudi 21 mai : Matin : rédaction d’un nouvel article : Comment mettre en pratique la Lettre du pape François sur la joie de l’Evangile ? On me le demande suite à mon premier article sur la vie consacrée.
      L’après-midi, préparation, en ouolof, des catéchumènes adultes, qui vont recevoir la Confirmation dimanche à la Cathédrale.
      Le soir, préparation au mariage en ville, avec un bon groupe, sur l’amour vécu en chrétien et le sacrement de mariage.

    • Mercredi 20 mai : Dès que j’ai un moment de libre, j’enregistre mes émissions radio quotidiennes. En effet, je pars en congés pendant trois mois j’en ai vraiment besoin. Il faut donc que je prépare tout cela à l’avance et ça fait du boulot ! Je n’ai pas pu trouver quelqu’un qui ait le temps de le faire en deux langues : français et ouolof.
      A midi, je pars à la réunion d’une autre aumônerie de lycée.
      L’après-midi, jusqu’à la nuit, nous tenons notre rencontre trimestrielle de l’équipe apostolique (prêtres, frères, et soeurs). Nous revoyons nos engagements et notre participation aux différentes activités paroissiales. Nous terminons par un repas partagé, qui nous permet de resserrer davantage nos liens. La difficulté, c’est que nous sommes souvent complètement occupés par les activités paroissiales (liturgie, catéchèse, mouvements et réunions de toutes sortes), si bien que nous n’avons plus le temps, ni même le souci, de nous engager dans les domaines social et humanitaire, ni de suivre et former les chrétiens pour qu’ils s’engagent dans les quartiers.

    • Mardi 19 mai : Le matin, réunion avec les veuves. C’est aussi une première rencontre que nous lançons avec ces personnes confrontées à énormément de problèmes. Pas seulement la souffrance du décès, et tous les problèmes économiques que cela entraîne, mais, en plus, des tas d’interdits traditionnels et de brimades de la part des beaux-parents. C’est important qu’elles se retrouvent entre elles, d’abord pour se soutenir et s’encourager. Et aussi voir ensemble ce qu’elles peuvent faire ensuite. Puis réfléchir sérieusement à leurs problèmes, et voir comment changer ces coutumes et manières de faire. Elles sont une trentaine à participer à cette première rencontre et en repartent très heureuses.

    • Lundi 18 mai : Le soir, comme lundi dernier, cours biblique, à la demande de nombreuses personnes. Nous écoutons les propositions de chacun pour nous organiser au mieux avant la fin de l’année scolaire afin d’avoir une base à partir de laquelle redémarrer les activités à la rentrée.

    • Dimanche 17 mai : C’est la Première Communion dans la paroisse, après une semaine de retraite où les catéchistes se sont engagés à fond.
      Après-midi : émission radio et nombreuses visites, préparation au mariage : beaucoup de gens ne sont libres que ce jour-là et il est important.

    • Samedi 16 mai : Nouvelle rencontre dans un lycée de la ville, avec les élèves de 1ère, comme la précédente avec les terminales, sur le thème : « Est-ce que les religions sont facteurs de paix ? ». Nous intervenons à deux : moi-même et un enseignant musulman. Bien sûr, nous ne restons pas au niveau de la théorie, d’autant plus que les problèmes ne manquent pas. Nous terminons en cherchant avec les élèves comment construire la paix dans leurs classes, leurs familles, leurs quartiers et avec leurs camarades. Nous allons partager notre réflexion.

    • Vendredi 15 mai : Le matin, je retourne en ville pour enregistrer mon émission à la télévision : le courant est revenu.A midi, je participe à une rencontre d’aumônerie dans un lycée. Et le soir, suite des préparations au mariage.

    • Jeudi 14 mai : Fête de l’Ascension. Les catéchumènes adultes font leur entrée dans l’Eglise. Nous les accueillons avec joie. Le soir, nous commençons la neuvaine préparatoire à la Pentecôte.
      Puis je vais participer à une réunion dans le quartier.

    • Mercredi 13 mai : Nouvelle journée chargée. Je retourne en ville pour une première émission à la télévision nationale, sur la fête de l’Ascension. Puis je pars à une deuxième télévision pour pré-enregistrer l’émission catholique de dimanche prochain. Cela me prend presque toute la journée, avec les déplacements,… ce qui ne m’avance pas pour mes propres émissions à la radio ! Surtout qu’à la deuxième station, il n’y a pas de courant. Nous attendons pendant deux heures, puis nous rentrons, pour revenir vendredi, en espérant que le courant sera revenu !
      Mardi 12 mai : Je pars tôt en ville, au Postulat de nos sœurs spiritaines pour assurer une formation sur Justice et Paix aux jeunes filles (postulantes) qui se préparent à la vie religieuse. Elles viennent de différents pays d’Afrique, en particulier anglophones et lusophones, mais elles se débrouillent en français. De mon côté, j’essaie de parler le plus simplement possible, et de partir de leurs expériences, de ce qu’elles ont vécu dans leurs différents pays. Le partage est très riche. Après avoir vu ce que la Parole de Dieu nous dit sur ces questions, la prochaine fois nous chercherons quelles actions nous pouvons mener.
      Au retour, contact avec les gens qui m’attendent, puis je continue mes enregistrements, avant d’aller célébrer l’Eucharistie.
      La nuit, je téléphone aux familles des détenues que j’ai rencontrées à la prison, pour leur donner des nouvelles, leur demander d’aller visiter leurs parentes ou amies, de leur envoyer les différentes choses dont elles ont besoin (argent, nourriture, vêtements, piles ou écouteurs pour leur radio, etc….), et leur rendre les autres services qu’elles sollicitent.

    • Lundi 11 mai : Nouvelle semaine, avec les occupations habituelles : enregistrement radio, accueil.
      Le soir, nous commençons les cours bibliques. C’est une chose qui nous était demandée depuis longtemps, mais que nous n’avions pas pu commencer plus tôt. Pour le début, c’est seulement un petit nombre ; il faut toujours du temps pour que les choses se mettent vraiment en route. Nous divisons la rencontre en deux temps : 1) une initiation à la Bible 2) un partage sur l’Evangile du dimanche suivant.

    • Samedi 9 mai : Le matin, visites et mariage.
      L’après-midi, j’anime une récollection de foyers des Equipes Notre-Dame, avec qui je travaille régulièrement. Nous donnons la priorité au silence, à la prière et au partage en couple (le devoir de s’asseoir). Je fais deux interventions : la première, l’après-midi, sur l’amour vécu en chrétiens et le sacrement de mariage ; la seconde, le dimanche matin, sur le synode de la famille. Bien sûr, nous en profitons pour voir la vie des équipes et relancer les activités.
      De retour à la maison, des gens m’attendent, comme d’habitude ! En particulier deux couples qui veulent se marier mais qui rencontrent des difficultés.

    • Vendredi 8 mai : Matin : travail à la maison.
      Après-midi : Il y a une rencontre générale des filles de la JOC. Elles m’ont demandé à réfléchir, en ouolof, sur le thème du « Travail décent ». En effet, beaucoup sont exploitées dans leur travail, car le chômage est énorme et les places peu nombreuses : les pressions de toutes sortes, y compris sexuelles, sont nombreuses. La seule solution, c’est d’agir ensemble. Nous cherchons les moyens pour cela.
      La rencontre commence par des chants. Puis la présentation des résultats de l’enquête menée sur ce thème du travail décent. Ensuite, un théâtre pour montrer d’une façon vivante les problèmes et les actions à mener. Après cela, je propose quelques éléments de réflexion et quelques pistes d’action. Ensuite, elles partent en petits groupes pour décider de leurs actions. Dans les réponses, ce qui revient le plus c’est l’importance d’être sérieuses et de bien se former dans son travail. Ensuite, de prendre conscience de sa dignité et d’aider les autres à faire respecter leur dignité. Par ailleurs, de passer des paroles à l’action. Et pour cela, d’agir avec tous. En particulier à la base, dans les quartiers avec les autres associations de jeunes et mouvements féminins.
      La rencontre se termine par des danses culturelles de différentes ethnies.
      La nuit, nouvelle rencontre de préparation au mariage. Ce soir, nous parlons de la vie du couple et des relations avec les deux familles. Les participants se connaissent bien maintenant. Ils n’ont plus peur d’intervenir, la discussion est très animée et intéressante.

    • Jeudi 7 mai : Le matin, à la prison des femmes. Le soir, rencontre dans une communauté de quartier. La question principale est celle de la construction d’une nouvelle voie de sortie de la ville. Beaucoup de maisons vont être démolies. Les gens vont être indemnisés, mais où trouver un nouveau logement ? Cela va poser bien des problèmes. Et pour ceux qui pourront rester, nous nous préparons aux inondations qui ne vont pas manquer dans le quartier.

    • Mardi 5 – mercredi 6 mai : J’ai pris du retard pour mes émissions radio et pour répondre aux nombreux messages mails. Je dois mettre les bouchées doubles, tout en cherchant à rester disponible aux différents visiteurs. Je consacre un moment important à un enseignant qui a de gros problèmes psychologiques. La mentalité traditionnelle est encore très forte, avec ses croyances aux mauvais esprits et aux génies, et ses peurs de la malédiction du maraboutage et de la sorcellerie. Les gens sont sans cesse à la recherche de protections, et ce n’est pas facile de les aider à se libérer. Ou, au moins, à trouver un peu de paix et à vivre dans la confiance.

    • Lundi 4 mai : Réunion de doyenné (l’ensemble des 13 paroisses de la grande banlieue). Pour aujourd’hui, nous n’avons pas invité d’intervenants. Nous prenons le temps de faire le tour de nos différentes commissions. Je présente le travail de celles dont je suis responsable : Justice et Paix, Caritas, et Famille. Et j’interviens spécialement au sujet des jeunes et des relations chrétiens et musulmans.

    • Dimanche 3 mai : Messe dans notre deuxième église, suivie de la réunion de la Caritas paroissiale. Après avoir étudié un certain nombre de cas de personnes en difficulté, nous voyons comment les aider concrètement. Heureusement nos efforts de Carême (quêtes, soirée, repas) nous ont rapporté pas mal d’argent. Cela nous semble très important de trouver nos propres moyens d’action, et de ne pas tout attendre de l’extérieur. Puis nous passons aux formations à assurer, et aux projets à mettre en place.

    • Samedi 2 mai : C’est férié. Je vais dans une autre école où ils ont leurs journées culturelles pendant ces trois jours. Je participe à une conférence sur l’éducation sexuelle des jeunes.

    • Vendredi 1er mai : Fête du Travail. Nous avons une messe où nous prions pour les travailleurs du monde entier, surtout ceux qui font des petits métiers, sans oublier les chômeurs.
      Les élèves profitent eux aussi de ce jour férié pour se rencontrer : cinq aumôneries sont ensemble pour réfléchir à la vie de l’école et bien sûr au problème des grèves. Pas facile de trouver des solutions réalistes Pourtant, la réflexion est sérieuse et concrète. Et aussi, il y a la joie de se retrouver ensemble ; cela les encourage beaucoup et leur permet d’échanger des idées.

    • Jeudi 30 avril : Longue réflexion avec un jeune qui veut être missionnaire.
      Le soir, veillée de prière avec un groupe de jeunes.

    • Mercredi 29 avril : Réunion la nuit dans un quartier. Rencontre entre parents et adolescents sur le mariage et la vie en famille. Il ont beaucoup de choses à dire les uns et les autres. Il y a des moments où c’est même un peu chaud, mais finalement tout se passe bien.

    • Lundi 27 – Mardi 28 avril Comme chaque semaine, je consacre ces deux jours essentiellement aux enregistrements de mes émissions radio de la semaine.

    • Dimanche 26 avril : Conseil paroissial. Nous reprenons ces différentes questions avec les responsables de Communautés de quartiers et des différents groupes et mouvements. Il faudra maintenant en assurer le suivi pour la mise en pratique.
      L’après-midi, je suis invité par un groupe de jeunes d’une paroisse voisine, pour voir avec eux comment lancer leur communauté de quartier. Nous restons ensemble jusqu’à la nuit.

    • Samedi 25 avril : Rencontre de la Commission Justice et Paix. Nous abordons en particulier les relations avec les mairies et le travail à faire dans le quartier. Depuis février les enseignants sont en grève. Nous lançons trois appels : - un aux élèves pour qu’ils arrêtent les violences et s’organisent en groupes de travail ; - aux parents, pour qu’ils prennent leurs responsabilités ; - aux enseignants, pour qu’ils ne pensent pas seulement à l’augmentation des allocations pour le logement, mais pensent à l’avenir des élèves et du pays. Vous avez dû déjà en recevoir le compte-rendu. De même que la réflexion que nous avons menée contre les violences faites aux jeunes filles et aux femmes, mais également aux enfants, aux handicapés et aux gens qui font des petits métiers.

    • Vendredi 24 avril : Je passe la journée au Centre de Formation des Jeunes Filles.
      La nuit, nous commençons la préparation au mariage. Pour la première séance, nous parlons du mariage traditionnel (le droit coutumier), du mariage civil (droit civil), et du mariage religieux (droit Canon). Ce n’est pas toujours simple de faire le lien entre les trois.

    • Jeudi 23 avril : Visite à la prison. Une nouvelle directrice a été nommée. Comme presque chaque fois, elle se croit obligée de serrer la vis pour montrer son autorité. L’ambiance est complètement changée : surveillance, limitation des visites, interdiction d’écrire dans sa langue (seulement en français et en anglais : deux langues que beaucoup de possèdent pas). La plupart des détenues viennent me voir, découragées. D’autres arrivent même en pleurant. Je les écoute et j’essaie de les réconforter de mon mieux, et de voir comment améliorer les choses.
      A mon retour, arrive un détenu qui vient d’être libéré. Avec la Caritas, nous l’aidons à établir ses papiers pour avoir un travail de gardien. Puis, un couple, en route pour le Maroc. Nous leur donnons à manger. Ils en profitent pour se laver et envoyer un message à leur famille par Internet. Nous les aidons à trouver un logement pour quelques jours. Enfin, un autre détenu libéré nous demande l’argent du voyage pour rentrer en Guinée Bissao.

    • Mercredi 22 avril : Nouvelle rencontre dans une mairie avec le Conseil Municipal et les « personnes ressources » des quartiers, sur la question de la régulation des naissances. Comme d’habitude, nous intervenons à 3 : un(e) médecin, un imam et moi-même. Nous nous connaissons bien maintenant, ce qui nous permet de nous compléter dans nos interventions. Cette réflexion religieuse est très importante si l’on veut faire accepter la régulation des naissances et la fonder sur une base solide avec des motivations valables, car le Sénégal est un pays de croyants et l’entente règne entre nous.
      Après la séance, je rencontre l’équipe d’animation de la catéchèse du diocèse. Nous réfléchissons à l’éducation que nous donnons aux enfants et aux adultes.

    • Mardi 21 avril : Je continue ma mise à jour, coupée de nombreuses visites.
      L’après-midi, réunion du Bureau de la Caritas. Nous faisons le point des activités et préparons la prochaine réunion.

    • Lundi 20 avril : Je me ménage cette journée pour régler un certain nombre de choses laissées en retard… et ça ne manque pas ! Je m’arrête pour aller célébrer la messe dans une paroisse voisine avec la communauté anglophone. En effet, il y a un certain nombre de Nigérians, Ghanéens, Camerounais, Sierra Léonais, Libériens, Gambiens, etc… Ils se sont organisés et nous cherchons à les accompagner. Pas seulement les chrétiens pour la prière, mais aussi tout le monde dans leurs problèmes sociaux. Et pour qu’ils gardent leur culture. Ce n’est jamais facile de vivre dans un pays étranger ! Je suis très heureux de les revoir et de prier avec eux ce soir.

    • Dimanche 19 avril : Après avoir célébré deux messes, je pars à la rencontre mensuelle de ATD Quart Monde. J’admire beaucoup cette association qui est vraiment proche des plus démunis et qui cherche à leur donner la parole. Puis je pars à la Radio.
      Au retour, plusieurs personnes viennent me voir : des étrangers, des nécessiteux, des gens qui veulent se préparer au mariage ou baptiser les enfants, des personnes sortant de prison, etc.

    • Samedi 18 avril : Notre rencontre des Spiritains est terminée. Après le repas de midi, nous rentrons à la paroisse où de nombreuses personnes nous attendent, après cette semaine d’absence. Les activités reprennent . Les confrères venus des autres pays sont encore sur place. Ils viennent découvrir la paroisse, célébrer l’eucharistie avec nous et partager nos activités. C’est une grande joie pour nous.

    • Samedi 18 avril : On m’a invité pour faire une conférence sur « les religions facteurs de paix », dans un lycée à des élèves de terminale. D’abord, je fais ajouter un « ? » au thème. Ensuite, je refuse de faire une conférence, préférant mettre les élèves en carrefours pour avoir d’abord leur point de vue et leurs questions. Mais je me heurte à l’autorité, qui me dit que j’innove. Comme si c’était interdit. On m’oblige de parler au micro, alors que nous ne sommes qu’une centaine. Le micro est mal réglé : il vibre et la salle résonne, je ne comprends rien à ce que les élèves disent. Au bout d’un quart d’heure j’obtiens enfin qu’on arrête le micro. Mais, et c’est une chose que je remarque souvent, les gens deviennent esclaves de la technique : si on a des ventilateurs, même s’il fait froid il faut les brancher ; si on a l’électricité, même en plein jour il faut allumer les lampes… Nous reprenons le débat, les jeunes s’expriment, mais leur professeur leur coupe sans arrêt la parole pour faire un long discours. A la fin, je me demande pourquoi je suis venu. Et surtout je me demande quel type d’éducation on met en place. Ce sont des élèves de terminale et on leur impose des longs discours qu’ils doivent supporter en silence. Comment vont-ils forger leur opinion personnelle et prendre leurs responsabilités ? Ce n’est pas étonnant que, lorsque je leur ai demandé ce qu’ils voulaient pour mettre la paix dans leur lycée et dans la société, il n’y ait pas eu beaucoup de réponses. Dommage ! Je garde une idée très mitigée de cette rencontre. Il est vrai que ma préoccupation est plus l’éducation et la formation de base des gens des banlieues. Et de chercher des nouvelles formes d’éducation, en dehors de l’enseignement formel : alphabétisation fonctionnelle, écoles communautaires, enseignement mixte, école-apprentissage, enseignement dans les langues locales, etc.
      Après-midi : célébration du mariage d’un couple que j’ai suivi un bon temps et préparé. C’est donc une grande joie pour nous tous. Ils sont sérères. Les célébrations communes se font en ouolof, la langue nationale la plus répandue. Aujourd’hui nous célébrons au maximum en sérère, en reprenant les rites du mariage traditionnel sérère. Ils n’ont pas beaucoup de moyens : nous veillons à célébrer un mariage très simple (au point de vue dépenses), avec le maximum de joie, de participation et aussi de durée et de solennité, d’honneur de ces mariés et leurs familles de milieu très populaire, vivant dans des conditions difficiles.
      Le soir, eucharistie dans un quartier populaire.

    • Dimanche 12 avril : Ce soir, nous commençons notre Chapitre des Spiritains. Ce matin, nous accueillons nos responsables venus de Rome qui nous accompagneront pendant ce Chapitre. Nous célébrons la messe ensemble, avant de partir au travail.
      Jusqu’au samedi 18 avril, nous sommes dans un Centre (Foyer de Charité) où nous nous réunissons régulièrement. Nous réfléchissons essentiellement à notre mission de religieux et de missionnaires dans l’Afrique de l’Ouest, avec toutes les évolutions actuelles. Ensuite, la question très difficile des finances. Car nous avons énormément à faire et très peu de moyens, et ceux-ci diminuent de plus en plus. Il y a aussi la question des vocations et de la formation des jeunes, de même que la formation permanente qui est tellement importante. Nous n’excluons pas la question de la protection des mineurs. Nous évaluons aussi notre vie de communauté. Et le travail de notre équipe d’animation.
      Nous n’avons pas chômé, mais la réflexion a avancé grâce à la bonne ambiance qu’il y avait entre nous et la volonté d’approfondir les choses le mieux possible. Nous n’avons pas perdu notre temps, chacun est satisfait.

    • Vendredi 10 avril : Le matin, messe, puis enregistrement radio sur le prochain Chapitre des spiritains d’Afrique de l’Ouest. J’explique comment vivre la vie religieuse et missionnaire dans l’Afrique de l’Ouest d’aujourd’hui, à partir des problèmes de la société actuelle. Ce n’est pas évident !
      Puis je pars rapidement pour rencontrer les jeunes filles du Centre professionnel où je vais chaque vendredi,….. mais en route, crevaison ! Elles m’attendront un peu. La rencontre se passe bien. Après avoir parlé de la vie en famille, du mariage, du travail et de la formation, aujourd’hui nous parlons des loisirs : radio et télévision, sorties, soirées dansantes, groupes de jeunes, etc… Elles sont prises entre deux feux : les parents qui sont souvent inquiets et désemparés, et les influences modernes occidentales mais aussi brésiliennes, indiennes, qui arrivent par les films, les chanteurs et autres artistes. Nous cherchons à voir un peu plus clair dans tout cela. Et à voir à quoi Dieu nous appelle, ensemble, chrétiennes et musulmanes. Nous avons ensemble une réflexion très intéressante.
      A la pause de midi, je vais renouveler ma carte de séjour à la police. Heureusement, ça se passe vite.
      Puis, après avoir salué les confrères de la Paroisse voisine, je vais rencontrer les responsables du CAEDHU. Nous travaillons à actualiser notre jeu sur les droits humains que nous avions composé en 1992. En effet, les choses ont évolué et il faut donc le mettre à jour. Cela doit se faire rapidement, car la Coopération allemande est prête pour nous l’imprimer.
      Il me reste encore du temps, d’un coup de vélo, pour aller rencontrer une amie qui me saisit mes documents. Je lui laisse une cassette audio que j’ai enregistrée ;
      Puis je passe voir une animatrice de la prison des hommes responsable de l’écoute et des ateliers de formation. Nous nous rencontrons régulièrement pour étudier les différents problèmes qui se posent.
      J’ai le temps de saluer une famille amie dont la fille part étudier en Allemagne, avant de reprendre la 2ème séance au Centre.
      Comme d’habitude, à mon retour, de nombreuses personnes m’attendent. J’assure aussi la dernière préparation au mariage de demain. Je reçois une femme qui voulait avorter. Nous avions parlé ensemble, elle a gardé son enfant. Elle est très heureuse et elle est venue me présenter son bébé auquel elle a donné mon nom. Nous voyons ensemble comment s’organiser pour bien éduquer et prendre en charge son bébé.
      La nuit, je rencontre de nouveaux mariés. Cette rencontre nous a été demandée par beaucoup. En effet, jusqu’à maintenant nous faisons des préparations au mariage très enrichissantes et qui se passent très bien. Mais de nombreux couples nous reprochent de les abandonner ensuite. Cette première rencontre est une prise de contact. Nous allons voir comment organiser les choses peu à peu.

    • Jeudi 9 avril : Je vais à la prison des femmes, comme chaque jeudi, mais une fête y est organisée. J’attends plus de deux heures, puis je rentre. Je laisse la nourriture que j’ai apportée pour une détenue hollandaise et des habits pour une autre de Guinée Bissao. Et j’ai juste le temps de parler avec une sud-africaine. En effet, les détenues non sénégalaises ne reçoivent aucune nouvelle, ni aucun soutien.
      Dimanche, c’est le dimanche de la Miséricorde. On me demande à la télévision, pour donner un témoignage sur la façon dont on peut vivre concrètement la miséricorde dans les réalités du Sénégal.

    • Mercredi 8 avril : L’après-midi, réunion du Bureau des spiritains du Sénégal. Nous nous réunissons à la fois pour évaluer la vie de notre région et pour préparer le Chapitre où tous les spiritains d’Afrique de l’Ouest se retrouveront avec nos responsables venus de Rome pour préparer le travail des trois années qui viennent. Une bonne séance de travail !

    • Mardi 7 avril : Les activités et les visites reprennent. Un grand malade vient me voir, tout en pleurs. Etant incurable, je l’avais aidé à retourner dans son village. Arrivé là-bas, il a trouvé son père très malade. Il est revenu à Dakar, à l’hôpital avec son père. Malheureusement, celui-ci vient de mourir cette nuit. Ce malade ne connaît personne. Il n’a pas d’argent pour payer l’ambulance et ramener le corps de son père au village. Bien sûr, il vient me voir. Il est complètement désespéré, car il ne sait pas ce qu’il va devenir.
      Une autre femme arrive. Elle vient du Mali, et ne parle donc pas ouolof. Elle aussi est très malade, avec des complications psychologiques. Elle pensait être accueillie par des parents, mais elle ne les a pas trouvés. Elle est seule et sans moyens.
      Puis, ce sont deux Libériens en route pour le Maroc. Ils ont leurs papiers en règle, mais ils dormaient à la Gare routière et on leur a volé leurs bagages et leur argent. Ils n’ont plus rien.
      C’est ainsi que chaque jour des gens viennent nous voir, chacun passant le message au suivant. Nous sommes maintenant connus. De plus, notre église se trouve à un carrefour important, avec plusieurs marchés à l’entrée de la banlieue et au terminus de la grande gare routière internationale de Dakar. Cela nous permet d’être facilement accessibles à beaucoup de personnes.
      Le soir, réunion d’équipe pour faire le point de nos différentes activités.

    • Lundi 6 avril : Messe d’action de grâces pour les catéchumènes adultes baptisés la nuit de Pâques. Des parents et amis sont venus les accompagner.
      C’est un jour de congé, aussi nous recevons de nombreuses visites, et nous accueillons beaucoup d’amis au repas de midi. Malheureusement je dois les laisser pour une émission en direct à la radio.

    • Vendredi 3 au Dimanche 5 avril : C’est la Semaine Sainte que nous célébrons le mieux possible dans la foi et avec beaucoup de joie. Pour partager cette joie, j’assure des émissions spéciales de Pâques dans différentes radios et à la télévision. Cela fait beaucoup de travail, mais c’est important.
      Ce samedi 4 avril est également le 55ème anniversaire de l’indépendance du pays. Il n’y a qu’une simple prise d’armes, car les difficultés économiques ne manquent pas. Mais cela n’empêche pas la joie d’appartenir à un pays qui se prend en mains et qui cherche à avancer.
      Ces fêtes sont marquées par deux grandes rencontres sportives de « lutte traditionnelle ». C’est le sport traditionnel au Sénégal, encore plus important que le football. Il donne l’occasion de grandes manifestations, rencontres, danses, etc… Notre ville de Pikine est l’un des Centres de la Lutte. Beaucoup de jeunes n’ayant pas de travail s’y adonnent. Malheureusement, l’argent et la violence s’y mêlent. Et les rencontres sont aussi l’occasion de nombreuses bagarres.
      A l’occasion de la fête nationale, des prisonniers sont graciés. Et des ONG et autres associations apportent des repas. Mais cela n’amène pas une transformation durable des conditions de vie des détenus, ni la justice en général.
      Le jour de Pâques, baptême de 22 bébés. La cérémonie est très animée par les bébés. Je fais participer les parents, mais surtout les enfants présents. La cérémonie bien préparée se passe très bien, à la joie de tous.

    • Jeudi 2 avril : Jeudi-Saint. Les religieuses de la Communauté voisine nous invitent, car elles ne seront pas là à ¨Pâques. Elles nous souhaitent une bonne fête du sacerdoce, comme beaucoup de nos paroissiens. C’est très gentil, mais je leur dis quand même que la fête de l’Eucharistie c’est la fête de tout le monde ! Et nous nous retrouvons tous ensemble pour la messe, avec le lavement des pieds, comme Jésus. Puis ensuite, l’adoration jusqu’à minuit dans nos deux églises.

    • Mercredi 1er avril :
      Nous sommes en pleine préparation de Pâques. Beaucoup de jeunes sont venus nettoyer l’église et les alentours. Il y a beaucoup d’animation. Une femme saisit l’occasion pour y laisser ses deux enfants de 2 et 4 ans. Elle leur a dit : les pères vont s’occuper de vous, n’ayez pas peur. Le plus grand nous apprend qu’ils dorment dans la rue et que la maman vit en mendiant. Certainement qu’en désespoir de cause elle a préféré laisser ses enfants à la paroisse. Nous trouvons tout de suite une famille pour les prendre en charge. En même temps, nous informons la gendarmerie du problème, et quand on aura retrouvé la mère nous verrons ce qu’on peut faire pour qu’elle vive avec ses enfants.

    • Mardi 31 mars : C’est le jour de la Messe chrismale où on bénit les saintes huiles pour donner les sacrements. Nous commençons la journée par une rencontre des prêtres du diocèse autour de notre nouvel archevêque (le Cardinal est parti à la retraite). Chaque secteur (5) présente ses réalités et ses réalisations. C’est un peu long, mais c’est intéressant. Ensuite, chacun peut réagir. Les interventions ne manquent pas ; elles sont très diverses, vu les occupations de chacun et ses orientations, mais elles se complètent et nous donnent un aperçu de nos différentes responsabilités. L’Evêque réagit à tout cela et nous propose ses premières réactions et orientations. Il va prendre le temps de rencontrer les gens, des les écouter et de réfléchir avec ses conseillers à tout cela. Mais il connaît déjà bien les réalités du diocèse : il en faisait partie avant d’être nommé évêque à l’intérieur du pays (à KAOLACK). Tous sont frappés par sa simplicité et le souci de dire les choses clairement et sans détour.
      Aujourd’hui, j’ai 75 ans. On me met à la table de l’Evêque. Cela me permet de continuer le partage de ce matin. De lui dire un certain nombre de choses qui me tiennent à cœur. D’avoir ses réactions et d’accueillir ses propositions.
      A 18 h 30, nous nous retrouvons tous avec beaucoup de fidèles, laïcs et religieux, pour une messe solennelle et la bénédiction des huiles. A la sortie, nous rencontrons de nombreux amis, et quand nous rentrons il fait nuit depuis longtemps.

    • Lundi 30 mars : Journée ordinaire. Le soir, préparation du baptême des bébés à Pâques. Ils sont 24. Il y aura des cris et des pleurs, mais aussi de la joie. Nous essayons de préparer la célébration le mieux possible, pour qu’elle se passe bien. Dans le groupe, il y a des catéchistes, des responsables de communautés et des chrétiens engagés. Ils ont des choses concrètes à dire, basées sur leur expérience. Aussi la réunion est très animée et très intéressante. Elle dure longtemps, mais personne ne s’en plaint.
      La nuit, dernier accueil des confessions de Pâques.

    • Dimanche 29 mars : Les jeunes de tout le diocèse se réunissent dans une paroisse de Dakar. Comme chaque année, c’est l’occasion pour les jeunes chrétiens de se retrouver dans la joie et une très bonne ambiance, à partir du thème de cette année : « Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu ». Il y a beaucoup de choses à dire sur cette question. Le soir, veillée culturelle où les jeunes présentent leur vie et leurs réalisations sous des formes très animées : chants, danses, théâtre, etc.
      Après un temps de réflexion et une rencontre avec notre nouvel évêque, une grand Messe Solennelle mais simple, très animée et participative.

    • Samedi 28 mars : Rencontres, réunions et messe des Rameaux le soir.

    • Vendredi 27 mars : Rencontre au Centre de formation des jeunes filles.
      Le soir, Chemin de Croix avec un long temps de méditation. Puis confessions dans une autre paroisses.

    • Jeudi 26 mars : Comme chaque jeudi, visite à la prison des femmes. Je suis parti de bonne heure, mais à midi je n’ai pas pu voir tout le monde. Il est vrai que certaines ont besoin de beaucoup de temps pour parler et se libérer. Mais je dois arrêter ma visite car on ferme les portes. Je verrai en priorité la semaine prochaine celles qui n’ont pu me rejoindre aujourd’hui.
      Le soir, confessions dans une autre paroisse de notre secteur.

    • Mercredi 25 mars : Je vais à la morgue de l’hôpital pour prier avec la famille d’une paroissienne décédée. Comme souvent, ils vont l’enterrer au village, près de ses parents, à plus de 800 kilomètres. Nous attendons longtemps, car le corps n’est pas prêt. Pendant ce temps, je parle avec les parents en les consolant de mon mieux.
      Le soir, conférence de Carême. Je reprends la Lettre de François du 1er Janvier sur la lutte contre toutes les formes d’esclavage modernes… et elles sont nombreuses.

    • Mardi 24 mars : Je jongle entre les visites et le travail sur mon prochain livre de Commentaires d’Evangile. Ce n’est pas facile.

    • Lundi 23 mars : Normalement le lundi est un jour de repos, mais les gens sont nombreux à venir malgré tout, et il n’est pas question de les renvoyer évidemment : demandes de soutien, personnes perturbées, inscriptions de baptêmes et de mariages, etc…. Et le soir, nouvelle série de confessions. Cette fois-ci, c’est le tour de notre paroisse.

    • Dimanche 22 mars : Le lever est difficile, car je dois célébrer la messe dans notre deuxième église, à 9 heures.
      Puis, une seconde messe, avec une centaine de personnes originaires de villages dans les îles à plus de 200 km. Elles vivent et travaillent à Dakar et se sont organisées en association. Ces gens se rencontrent régulièrement, s’entraident et soutiennent les nouveaux arrivés. La messe est très sympathique et animée, car ils se connaissent bien. Ensuite, nous échangeons pendant deux heures sur la vie de famille, l’engagement des familles dans la société et le soutien des familles nécessiteuses. C’est le thème de l’année. Nous y revenons souvent, car il est important que tout le monde s’y mette. Les problèmes et les dangers ne manquent pas.
      Après avoir partagé le repas avec eux, je vais rejoindre un groupe de 250 catéchumènes adultes qui se préparent au baptême Ce sont des mandjaques. Je ne parle pas leur langue, mais beaucoup comprennent le ouolof, et les catéchistes de toute façon font la traduction.
      Aujourd’hui, je me couche de bonne heure.

    • Samedi 21 mars : Le matin, réunion générale de la Caritas. Nous nous retrouvons d’abord avec les responsables de la paroisse et le séminariste en formation que je suis, pour préparer notre intervention.
      Depuis 15 jours, nous n’avons pas de connexion internet. L’après-midi, je pars dans une école dont je connais le directeur (c’est samedi, il n’y a pas cours) pour récupérer rapidement les messages les plus importants sur une clé. Je les travaillerai plus tard.
      Ensuite, je continue en ville. Une paroisse m’a demandé de venir parler avec eux sur la famille. J’ai beaucoup travaillé la question et cela se sait, on me demande un peu partout ; mais je ne peux répondre favorablement à tous ! La rencontre se passe bien, dans un climat très détendu.
      Puis je pars rejoindre la marche de prière toute la nuit, dans notre ville de Pikine

    • Vendredi 20 mars : Ces 3 jours, je participe à une session sur la santé en prison. C’est un sujet important et pour lequel je suis concerné directement.
      Le soir, Chemin de Croix, comme chaque vendredi de Carême. Ensuite, réflexion sur la famille, dans le cadre du Synode. Nous y avons déjà beaucoup réfléchi, tenu des réunions et envoyé des questionnaires. Ce soir, je vais faire une synthèse de tout cela et en tirer des premières conclusions à remettre à notre évêque qui ira à Rome en Octobre. Nous n’avons pas les problèmes des pays occidentaux avec l’homosexualité, le mariage pour tous, les mères porteuses ou l’euthanasie, mais nous en avons d’autres, auxquels il tout aussi important de réfléchir.

    • Jeudi 19 mars : Ce matin, nous nous retrouvons à la Croix Rouge, pour réfléchir à la question de la régulation des naissances, avec les maires et conseils municipaux et les délégués et animateurs de quartiers. Nous sommes trois intervenants : une femme médecin, un imam pour donner le point de vue de l’Islam, et moi-même pour celui du Christianisme. Nous nous connaissons bien maintenant, car nous avons déjà travaillé plusieurs fois ensemble. Aussi le courant passe très bien entre nous. J’aime beaucoup travailler ainsi en équipe diversifiée, chrétiens et musulmans, responsables religieux et techniciens, quand on s’entend bien.
      L’après-midi, préparation au mariage, puis enregistrement radio.
      Et nouvelle soirée de confessions, dans une autre paroisse.

    • Mercredi 18 mars : Matin : Travail à la maison et accueil.
      Tout l’après-midi : confessions des enfants.
      Le soir, messe et rencontre dans la paroisse voisine.
      Aujourd’hui, nous commençons une récollection paroissiale. Nous réfléchissons chaque soir à la vie de la famille. Aujourd’hui, la place de la femme (mère) ; demain : la place des enfants et des jeunes ; vendredi : la place de l’homme (père) ; samedi : marche de prière toute la nuit dans la ville, avec une station dans chaque Communauté. Les musulmans eux-mêmes sont très heureux de nous voir ainsi prier et ils nous accueillent très bien dans les quartiers.

    • Mardi 17 mars : Cette nuit, une femme m’a envoyé un SMS pour me dire qu’elle allait se suicider et qu’elle me confiait ses jeunes enfants. Je lui ai parlé longuement et j’ai réussi à la convaincre de venir d’abord me voir. Elle a accepté et je la reçois ce matin. Nous cherchons ensemble comment elle peut s’en sortir. Bien sûr, je vais la revoir régulièrement.
      A midi, je pars dans un collège que je ne connaissais pas encore. Il y a beaucoup de collèges publics et privés dans notre grande paroisse et je n’ai pas encore pu les contacter tous. Dimanche, 4 élèves de ce collège (Pikine 9) sont venus à la récollection. Je vais donc les rencontrer… mais je ne trouve personne ; En effet, les enseignants sont à nouveau repartis en grève, du fait de gros problèmes dans l’enseignement, comme je l’ai expliqué dans mon dernier envoi. Ce n’est vraiment pas facile de travailler dans ces conditions. Mais cette visite me permet au moins de rencontrer le Directeur (Principal) et le surveillant général, qui m’ont d’ailleurs très bien accueilli. Nous prenons le temps de parler longuement.
      L’après-midi, une longue conversation avec un chrétien de GUINEE BISSAO. Il vit et travaille à Dakar et sa mère est morte au pays. Il va y retourner pour les cérémonies familiales. Mais là-bas, les parents suivent la religion traditionnelle, et cet homme se demande comment se comporter en tant que chrétien. Ce n’est pas évident, et il n’y a pas de solution toute faite. Nous essayons de tracer au moins quelques chemins. C’est une question que nous rencontrons souvent : comment rester africain et garder les valeurs de la culture et de la religion traditionnelles africaines, et être en même temps un vrai chrétien. Il n’y a pas de solution toute faite ; il nous faut chercher et voir au fur et à mesure, dans les situations concrètes.
      Le soir, confessions de Pâques. Comme chaque année, tous les prêtres se retrouvent ensemble dans une paroisse, chaque soir (une vingtaine). Même ainsi, les confessions durent de 18 h à 23 heures, car les chrétiens viennent très nombreux, pour se confesser mais en même temps pour faire le point de leur vie et recevoir des conseils et orientations. Puis nous les prêtres, nous terminons par un repas fraternel, pas seulement pour reprendre des forces mais aussi pour nous retrouver tous ensemble et partager joies et soucis. C’est aussi cela le Carême.

    • Lundi 16 mars : Je continue à travailler à la rédaction de mon prochain livre, tout en accueillant les différentes personnes qui se présentent, chacune avec ses problèmes. Je reçois aussi des couples qui se préparent au mariage.
      L’après-midi, je participe à une formation des femmes.
      Le soir, réunion des délégués auprès des mairies. C’est une nouvelle action que nous avons lancée l’année dernière pour maintenir de bonnes relations avec les mairies et augmenter notre collaboration, en y apportant nos idées et notre participation.
      Les municipalités ont l’habitude d’apporter un soutien matériel en argent et en nourriture aux familles nécessiteuses musulmanes à la fin du Ramadan et aux chrétiens à la fin du Carême. Mais souvent, il y avait des gens qui trompaient sur leur situation et cherchaient à profiter indûment de ces dons. Et aussi des maires qui détournaient cette aide auprès de leurs partisans pour se faire une clientèle politique. Nous nous sommes mis d’accord, et maintenant ce sont les Communautés chrétiennes des quartiers elles-mêmes qui font les listes et distribuent l’aide, car elles connaissent les gens.
      Les Communautés se sont aussi réunies pour voir la situation de leur quartier et proposer leurs solutions dans les différents domaines : santé, éducation, sécurité, affaires religieuses, assainissement, sport, projets de développement, etc… Nous nous retrouverons, après Pâques, dans les SEPT mairies de notre paroisse, et à la préfecture, pour préciser les choses et proposer des personnes pour ces différentes commissions.
      Bien sûr, nos délégués participent aux Conseils municipaux. Cela permet aussi une meilleure collaboration pour l’avancée des quartiers et le bien de tous.

    • Dimanche 15 mars : Je me retrouve avec les élèves des différents collèges et lycées de la ville, comme chaque trimestre. La dernière fois, nous avions parlé de la vie scolaire. Cette fois-ci, nous réfléchissons à leur place dans la famille, en préparation au synode. Kils m’impressionnent par le sérieux de leur réflexion et leur volonté de prendre leurs responsabilités dans leur famille. En plus, comme chrétiens, ils sont très peu nombreux dans leurs établissements. Cela les encourage beaucoup de se retrouver ainsi ensemble.
      Ensuite, nous parlons du fonctionnement de nos aumôneries dans nos différents collèges.

    • Samedi 14 mars : Nous sommes dans l’année de la Vie Consacrée. Des confrères m’ont demandé de les aider à réfléchir sur notre mission et nos responsabilités de religieux dans le monde d’aujourd’hui. Je prépare justement un article sur ce thème. Cela va m’aider à approfondir les choses. Mais le plus important, c’est de nous retrouver ensemble dans l’amitié, pour prier.
      L’après-midi, je vais animer une rencontre de nouveaux mariés dans la ville de Rufisque. C’est un groupe que nous essayons de lancer, à leur demande. En effet, depuis longtemps, nous avons des rencontres de préparation au mariage, mais ensuite il n’y avait pas de suivi. Les participants sont heureux de partager leur expérience des premières années de mariage. C’est vraiment très intéressant.

    • Vendredi 13 mars : Tôt le matin, je refais mes émissions radio récemment perdues (voir à mercredi 11 mars). C’est vraiment un sale coup, imprévu bien sûr, si bien que j’avais pris d’autres engagements. De plus, depuis trois jours, nous n’avons plus de connexion sur Internet ! Je vais devoir mettre mes émissions sur une clé et les emporter en ville. Je vais le faire à la pause de midi, car le matin et l’après-midi, comme chaque vendredi, je rencontre les filles du Centre Professionnel. Nous réfléchissons au mariage ; avec elles les débats sont très vifs, car elles ont beaucoup de choses à dire.
      Au retour, prière du Carême, et réunion de notre communauté spiritaine : notre vie commune et nos activités, comme tous les 15 jours.

    • Jeudi 12 mars : Prière communautaire comme chaque matin, travail personnel, puis départ à la prison des femmes. Je cherche à remonter le moral à plusieurs détenues, tristes et découragées. Certaines sont révoltées car elles ne sont toujours pas jugées après 4 ou 5 ans d’incarcération préventive, ce qui est absolument anormal et illégal. Mais que faire ?
      Je consacre un temps important aux bébés et enfants qui vivent en prison avec leurs mères qui étaient enceintes lorsqu’elles ont été arrêtées. C’est absolument scandaleux que ces enfants grandissent dans ces conditions, en prison.
      Le soir, rencontre des fiancés en ville (préparation au mariage). Aujourd’hui, nous abordons les questions de la sexualité. Un thème pas facile, parce qu’il touche les gens profondément, mais aussi parce qu’ils sont, là aussi, pris entre deux cultures. La culture traditionnelle où la sexualité est souvent taboue et orientée surtout vers la fécondité, et la culture moderne surtout tournée vers la recherche du plaisir (ce qui est bon), mais aussi avec toutes les déviations que l’on sait. Comment dans tout cela vivre un amour vrai et d’une façon propre à chaque couple ?

    • Mercredi 11 mars : Un gros problème à la radio. Un appareil qui contenait tous mes enregistrements de l’année dernière, et que je repassais cette année, s’est planté (d’une année sur l’autre, ce sont les mêmes évangiles à commenter). Il va falloir que je reprenne, que je refasse tout le travail.
      En attendant, je travaille à mon prochain livre de commentaires d’Evangile. Cela me servira pour mes émissions radio. Mon travail est souvent interrompu par de nombreuses visites, chacun venant avec son problème.
      A midi, je pars dans un lycée, comme chaque semaine. Mais je ne trouve personne. Les enseignants sont de nouveau en grève. Comme toujours, il y a des rencontres avec les Pouvoirs Publics. Pour arrêter la grève, le Gouvernement signe des accords… qu’il ne peut pas tenir ; ensuite et les enseignants repartent en grève. On risque d’avoir une année blanche. Quand ce ne sont pas les élèves qui partent en grève parce qu’ils n’ont pas de professeurs, ou bien pas de classe, ou pas de fournitures… Pourtant le Gouvernement consacre 40 % de son budget pour l’éducation, mais ça ne suffit pas. Les moyens sont limités et les enfants et jeunes à scolariser très nombreux.
      Le soir, réunion avec la Caritas. Nous avons un certain nombre de malades à prendre en charge et des opérations à l’hôpital.

    • Mardi 10 mars : Une animatrice de prison, en même temps responsable des femmes catholiques, vient me voir pour plusieurs prisonniers en situation difficile, certains envoyés à l’intérieur du pays, sans aucune visite ni relations, en particulier les étrangers. Nous voyons que faire avec l’Association des femmes catholiques dans ces différentes régions. Puis nous parlons de la situation des détenues. Dimanche dernier, à l’occasion de la Journée Mondiale de la femme, elles ont reçu la visite de nombreux groupes et ONG qui leur ont fait de très belles déclarations. Mais cela reste au niveau de paroles, qui ne sont généralement pas suivies d’actions concrètes. On leur apporte un repas : c’est très gentil, mais ensuite on les oublie ,jusqu’à l’année suivante. Il n’y a pas d’action concrète, ni de suivi.
      Le soir, rencontre du Comité de pilotage du Plan Pastoral. Nous en terminons la rédaction. Chacun l’a travaillé de son côté et nous voyons ensemble les améliorations à apporter. Puis nous voyons comment commencer à le mettre en pratique. D’abord, nous allons l’imprimer sur papier pour chacune des Communautés et différents groupes. Puis nous l’enverrons par Internet à tous ceux qui ont une adresse mail, afin que tous donnent leur avis et passent à l’action. Nous ferons l’évaluation des actions menées au mois de Juin.

    • Lundi 9 mars : Tôt le matin, de nombreuses personnes m’attendent pour demander aide et soutien. Normalement, le lundi est notre jour de repos, mais il y a longtemps que je ne sais plus ce que cela veut dire !
      Après avoir réglé un certain nombre de cas, dans la mesure de nos possibilités, je pars faire le tour des collèges et lycées de la ville, pour y déposer des affiches pour notre rencontre de dimanche prochain. A chaque fois, c’est l’occasion de parler avec les Principaux, Proviseurs, Censeurs et Surveillants, sur l’éducation des jeunes. Et aussi les relations entre chrétiens et musulmans. Je n’ai aucun problème pour faire annoncer cette récollection des chrétiens dans les lycées et collèges officiels ou privés laïcs. Au contraire, je suis accueilli partout avec reconnaissance.
      A 11 heures 30, je pars pour la ville, rencontrer des enseignants afin de préparer une intervention avec des élèves de 1ère et Terminale. C’est l’heure de la pause, et je mets plus de deux heures pour arriver à destination, après avoir été bloqué dans de nombreux bouchons. Ensuite, la directrice me fait faire le tour de l’école, pour faire connaissance avec les différents enseignants. Parmi eux, je retrouve certains anciens élèves que j’avais suivis dans les années 80-90 à Saint Louis, au nord du Sénégal. Nous sommes heureux de nous retrouver. On me demande d’intervenir sur le thème : Religions – facteurs de paix. La majorité des élèves sont musulmans. D’abord, je demande qu’ils préparent leurs questions et me les communiquent, pour répondre à leur attente, et qu’ils réfléchissent eux-mêmes au problème pour une recherche commune. Je n’ai pas l’intention de faire une conférence magistrale ! En plus, je demande à ce qu’on ajoute un « ? » au titre, car ce n’est pas évident que la religion soit toujours facteur de paix. Cela dépend de la façon dont on la vit.
      Au retour, il faut d’abord attendre le bus plus de 20 minutes. Heureusement, je retrouve une ancienne paroissienne qui me reconnaît. Le temps passe plus vite en parlant ! Et dans le bus, une autre personne m’accueille et me paye le billet. Cela met de la joie dans le cœur.

    • Dimanche 8 mars : Pèlerinage du doyenné sur le thème de la famille. Nous l’avons bien préparé car il y a plus de 2.000 personnes, pour 13 paroisses. C’est l’occasion de retrouvailles et d’une grande amitié. Nous avons pris bien sûr le thème de la famille, en préparation du synode. Après un temps de prière, il y a une conférence, suivie de témoignages de gens mariés. Pendant tout ce temps, de très nombreuses personnes viennent se confesser. C’est un temps de conversion et de réconciliation très important. J’assure l’homélie, où je reprends les différentes paroles de Dieu, en particulier de l’Evangile, sur l’amour, le mariage et l’éducation des enfants. Je pourrai vous les envoyer par la suite.
      Pour le repas, on rassemble ce que chacun a apporté. C’est un temps important de partage. Je me soucie en particulier des réfugiés et émigrés pour qu’ils ne soient pas oubliés. En particulier les anglophones. Beaucoup étaient déjà aux rencontres des deux samedis précédents, et nous sommes très heureux de nous revoir. Après le repas, c’est le temps des retrouvailles et nous terminons par un autre temps de prière et d’adoration du Saint Sacrement. Une très belle journée.
      A mon retour, un ami journaliste m’attend. Il me présente sa fiancée qui vient de rentrer après huit ans de travail dans les pays arabes. Nous prenons un bon temps pour échanger.

    • Samedi 7 mars : D’abord, rencontre de secteur de la Caritas (11 paroisses). Il y a beaucoup de choses à revoir. En effet, nous sommes assaillis de demandes d’aides et nous sommes occupés en permanence par ces problèmes et les solutions éventuelles à trouver. Nous n’avons plus ni le temps, ni les finances, pour assurer des formations et lancer des petits projets économiques pour permettre aux gens de s’en sortir par eux-mêmes. Au risque d’en faire des assistés perpétuels et des mendiants. Nous sommes pris entre deux feux. Pas facile !
      A 11 heures, je pars en ville pour animer une journée de réflexion et de prière avec la communauté anglophone. Cela me rappelle les nombreuses années passées dans les camps de réfugiés du Libéria et de Sierra Léone. Cette rencontre est très importante, car ce n’est pas facile de vivre en pays étranger, surtout quand on ne comprend pas la langue et qu’on n’a pas un revenu assuré. Et c’est important de les aider aussi à souder leur communauté, car ils sont très différents : étudiants, travailleurs dans les services et ONG, artisans, chômeurs et clandestins, venant de différents pays d’Afrique et d’ailleurs. La rencontre est très chaleureuse. Nous abordons les questions de la conversion (nous sommes en Carême), de la charité (entre eux, mais aussi avec les autres), de la justice (car ils sont souvent exploités, mais pas toujours clairs eux-mêmes), et de la construction du pays (même s’ils sont étrangers).

    • Vendredi 6 mars : De nombreuses personnes, comme chaque jour, viennent nous demander de l’aide : pour trouver du travail, pour retourner en famille ou même dans les pays étrangers, pour payer une intervention médicale ou acheter des médicaments, ou même simplement pour avoir à manger. L’après-midi, nous nous retrouvons avec l’équipe Caritas pour chercher comment mieux répondre à ces besoins.
      Le soir, Chemin de Croix dans un quartier, puis réunion d’équipe.

    • Jeudi 5 mars : Je pars à la Télévision nationale pour enregistrer une émission sur le Carême. J’attends plus de deux heures sans qu’on nous appelle, alors que c’est notre heure d’enregistrement. En désespoir de cause, je dois rentrer car j’ai une réunion de communauté le soir dans un quartier. Dommage !

    • Mercredi 4 mars : Rencontre avec des enseignants à la pause de midi. Puis je retrouve des amis que j’avais connus au Congo Brazzaville dans les années 60 ! Cela ne nous rajeunit pas. Nous avons des tas de choses à nous dire.
      Le soir, conférence de Carême dans notre deuxième chapelle. Je reprends le commentaire du Prophète Isaïe 58.

    • Mardi 3 mars : Travail à la maison, accueil et rencontre de l’aumônerie.

    • Lundi 2 mars : Je suis invité dans un doyenné voisin pour réfléchir avec les prêtres du secteur à la préparation du Synode sur la Famille. C’est notre principale préoccupation en ce moment. A ce niveau, il s’agit d’une recherche, et non plus d’une simple formation. Les problèmes sont multiples et délicats. Nous commençons par analyser la situation économique et les problèmes des familles chrétiennes dans la société, avec les différentes cultures du Sénégal et la tension entre la tradition encore très forte et les apports de la vie moderne, avec le positif mais aussi le négatif.
      L’autre tension, c’est : comment faire preuve d’accueil, de compréhension et de soutien, sans abandonner l’idéal de l’Evangile. Nous avons longuement réfléchi à cette tension entre la miséricorde et la loi : qui se trouve d’ailleurs au cœur de ce synode.
      Je prends la pause avec eux, car c’est mon ancien doyenné, et je suis heureux de retrouver mes anciens confrères. Puis je les laisse continuer leur travail et je pars retrouver mon propre doyenné, qui se réunit le même jour.
      J’ai dû manger de la viande avariée, car depuis quelques jours je traîne une diarrhée dont je n’arrive pas à me débarrasser. Ca ne facilite pas travail ! Ni les déplacement à vélo !

    • Dimanche 1er mars : Je pars pour une formation des catéchistes dans une paroisse voisine, dans le cadre de la préparation au Synode sur le thème : « Famille = Eglise domestique ». Nous nous connaissons bien, aussi la rencontre est très décontractée et participative. Je suis frappé par la qualité de la réflexion dans les carrefours. Les réponses sont très différentes, mais se complètent utilement.
      Du coup, je participe à la Journée Caritas dans cette paroisse, ce qui me permet de revoir de nombreux amis, avant de retourner dans ma paroisse, où beaucoup de personnes m’attendent.

    • Samedi 28 février : Le matin, réunion.
      L’après-midi, une rencontre très intéressante avec les catéchumènes, enfants et adultes qui se préparent au baptême, sur le Credo. Nous le faisons en trois langues : français, ouolof et anglais, avec traductions dans les langues nationales : sérère, diola, mancagne et mandjaque, par chacun de leurs catéchistes, en même temps. C’est important que chacun puisse entendre la Parole de Dieu dans sa propre langue.
      Le soir, messe de la Caritas. Nous avons bien préparé cette messe, avec un théâtre religieux, des offrandes et une procession d’offertoire, des intentions de prières adaptées et une intervention pour expliquer le sens de la Caritas et les actions menées et à réaliser. Bien sûr, nous avons choisi les lectures en conséquence. Demain, nous aurons un repas afin de rassembler des fonds pour les projets à soutenir. Et l’après-midi, une soirée culturelle pour donner le sens de la Caritas.

    • Vendredi 27 février : Je passe toute la journée au Centre de Formation des jeunes filles. Aujourd’hui, nous réfléchissons au travail. En effet, les femmes et jeunes filles ne sont pas souvent respectées dans le travail, que ce soit leur travail à la maison ou leur travail professionnel : employées de maison, couture, etc…. Nous cherchons comment elles peuvent mieux s’organiser et se défendre, en lien avec la JOCF et les syndicats. Et aussi comment mieux se former et mieux travailler, bien sûr.
      Le soir, Chemin de Croix.

    • Jeudi 26 février : Je pars à la prison des femmes. Il y a des nouvelles condamnées, certaines très jeunes. Je prends le maximum de temps avec elles, avant de recevoir les plus anciennes.
      La nuit, réunion d’une communauté de quartier Nous répondons aux questionnaires préparatoires au synode sur la famille.

    • Mercredi 25 février : Le matin, je travaille sur mes prochains livres : livres de célébration et commentaires d’Evangile.
      Le soir, conférence de Carême. Je commente Isaïe 58, 1-12, sur le sens du jeûne, la justice, la charité et la construction du jeûne.

    • Mardi 24 février : Le matin, accueil des visiteurs.
      A midi, rencontre des élèves chrétiens, dans un Collège (aumônerie).
      L’après-midi, rencontre avec l’équipe de la Caritas, pour préparer la journée diocésaine et paroissiale de la Caritas, dimanche.
      La nuit, travail sur Internet.

    • Lundi 23 février : Nous recevons un responsable de la DCC (Délégation Catholique à la Coopération) qui envoie des volontaires pour nos actions sociales. Il est venu les rencontrer pour faire le point de leur action sur leur terrain. Mais il a aussi demandé à nous rencontrer, pour avoir notre point de vue ainsi que celui des bénéficiaires, avec les problèmes et incompréhensions qui peuvent se présenter. Mais surtout, comment mieux les accueillir et les soutenir.

    • Dimanche 22 février : Aujourd’hui, je suis libre au niveau de la paroisse. J’ai donc accepté d’aller animer une rencontre avec les femmes d’une autre paroisse, jusqu’au repas. Puis je rejoins une autre rencontre sur les droits humains avec le CAEDHU (Centre Africain d’Education aux Droits Humains). Nous voulons relancer la formation et les activités dans notre ville. C’est une urgence et une priorité pour nous.
      Finalement, la rencontre de ce matin a été beaucoup plus large que prévue. Les femmes ont fait venir leur mari et leurs enfants. Ce qui a enrichi énormément la rencontre et multiplié les thèmes à aborder. Nous n’avons pas pu tout traiter. Ce n’était d’ailleurs pas le but. Le but était de donner la parole aux laïcs sur ce qu’ils vivent dans le mariage et la famille. Cela pour apporter leur contribution absolument essentielle à la 2ème session du synode sur la famille. Et à partir de là, de dégager un idéal, des pistes de réflexion et des actions pour faire grandir l’amour dans nos familles et dans notre société. Je pense que ces objectifs ont été atteints.
      Le soir, nous nous retrouvons, les spiritains de la ville de Dakar, pour fêter l’anniversaire de notre 2ème fondateur, François Marie LIBERMANN, un juif converti, fils de rabbin, fondateur d’une congrégation missionnaire pour être les avocats des pauvres et de tous ceux qui sont exploités partout dans le monde. Nous prenons d’abord un temps important de prière, en lien avec notre charisme et notre spiritualité. Puis nous avons deux échanges : 1) un premier sur notre vie religieuse, à partir de la lettre du Pape François : nous sommes dans l’année de la Vie Consacrée. 2) La préparation de notre rencontre générale (Chapitre de la Province). Nous donnons spécialement la parole aux jeunes et aux étudiants qui ne pourront pas se libérer pendant une semaine pour participer aux travaux, afin de recevoir leurs idées et leurs propositions.
      Nous prenons ensuite le repas ensemble, ce qui nous permet de partager nos joies et nos soucis d’une façon plus personnelle. C’est pour cela que le repas dure longtemps !

    • Samedi 21 février : Ce matin, tout le diocèse se retrouve à la Cathédrale pour accueillir notre nouvel archevêque, l’ancien étant parti à la retraite. Il est originaire du diocèse et connaît bien la situation. Il ne devrait donc pas y avoir de problèmes pour la continuation.

    • Vendredi 20 février : Le matin, je me réserve un temps de travail personnel pour mon prochain livre sur « la Mort et la Résurrection du Christ et la semaine sainte ».
      A midi, je reçois un ami qui vient régulièrement de France soutenir un village du nord, à la limite du désert : école, poste de santé, travail des jeunes…. les problèmes ne manquent pas. Il est accompagné d’un responsable du village, venu l’accueillir à Dakar. Nous prenons un bon temps pour partager ensemble sur les choses faites et à faire.
      Après-midi, un nouvel enterrement. Il y en a beaucoup en ce moment.
      Le soir, chemin de croix, comme tous les vendredis de Carême. Il y a toujours beaucoup de monde. Il est vrai que la mort est très présente dans notre société.
      La nuit, nous nous retrouvons pour une réunion de communauté, car chacun de son côté est très pris pendant la journée. Nous faisons le tour de notre vie : prière, vie communautaire, activités pastorales, accueil, etc.

    • Jeudi 19 février : Le matin, j’interviens dans un colloque sur la régulation des naissances, pour donner le point de vue chrétien, à coté de deux imans. Il s’agit de former les responsables des mairies et des quartiers, ainsi que d’autres personnes influentes. C’est un sujet important mais délicat, car nous sommes pris entre la culture traditionnelle et les idées modernes qui nous arrivent de l’extérieur. Pas facile de garder l’équilibre et de trouver le chemin entre les deux.
      A midi, des amis de la Caritas Allemagne en mission au Sénégal viennent me voir. Nous nous connaissons depuis longtemps et nous sommes très heureux de nous revoir.
      Après-midi, un enterrement très émouvant, comme ils le sont souvent.
      Puis je pars en ville animer une rencontre de préparation au mariage. C’est en dehors de mon secteur, mais je suis heureux de les connaitre et de partager avec eux ce que nous vivons de notre côté.

    • Mercredi 18 février : Mercredi des Cendres. C’est une cérémonie qui parle beaucoup aux gens et qui attire beaucoup de monde. Nous avons des célébrations le matin, à midi, l’après-midi et le soir, dans nos deux églises, avec des participants divers à chaque fois et nous cherchons à nous adapter au public : élèves, mères de familles, travailleurs, pour leur donner le sens du carême.

    • Mardi 17 février : Rencontre d’une aumônerie de Collège.

    • Lundi 16 février : Nous travaillons sur notre 3ème Plan d’Action Pastoral. Les choses se précisent peu à peu.

    • Dimanche 15 février : Comme chaque dimanche, les activités sont nombreuses. Après la messe, une rencontre pour la mise en place d’une mutuelle de santé dans le Cadre de la CMU (Couverture Médicale Universelle) mise en place par le Gouvernement pour les personnes qui n’ont pas la Sécurité Sociale. C’est la grande majorité. Nous en profitons pour donner des informations sur les Maisons de Justice créées pour régler, à l’amiable, les problèmes dans les quartiers, donc sans aller au tribunal qui coûte cher et où on peut attendre des années avant d’être jugé.
      C’est aussi la fête des enfants du Catéchisme. Une kermesse qui nous permet en même temps de récupérer des fonds pour les enfants qui ne peuvent pas s’acheter les manuels.
      14 h 30, émission radio dominicale en direct, et, tout de suite après, rencontre avec un groupe de jeunes sur l’engagement dans le quartier.

    • Samedi 14 février : Je reprends mes activités avec difficulté. Pas spécialement parce que j’ai encore très mal, mais surtout parce qu’en voyant ma tête tout le monde m’arrête et me demande ce qui s’est passé. C’est très gentil, mais il faut à chaque fois raconter mon histoire, et à la fin ça devient fatiguant !

    • Jeudi 12 février : A 6 heures du matin, il faisait encore nuit ; je me dépêchais d’aller dire la messe dans notre deuxième station et j’ai raté une marche. Je me suis étalé sur le ciment et je me suis bien amoché : visage en sang, lunettes et dentier cassés, mais rien de trop grave. La sœur infirmière m’a pris en charge aussitôt, avant d’aller voir un médecin. J’ai dû interrompre toutes mes activités pendant deux jours. Ca tombe mal, car je devais participer à un Colloque sur « Foi et Culture ».

    • Mercredi 11 février : C’est la Journée mondiale des malades. Nous l’avons préparée depuis plusieurs semaines. Les communautés ont contacté les malades de leurs quartiers et les ont préparés à cette Journée, les jours précédents. Le soir, ils les ont apportés à l’église. Nous donnons le Sacrement des malades à un bon nombre de malades, infirmes et personnes âgées. Nous avons eu le rite de la lumière au début de la messe. A l’Offertoire, ils ont posé les mains sur la Croix du Christ. A la fin de la messe, on leur a remis une petite croix et une image avec une prière en ouolof qu’ils ont emmenées.
      Au total, cela fait une bonne journée, car le matin je suis parti en ville pour enregistrer une émission sur le Carême à la télévision et une autre à une radio nationale.
      On me demande aussi ce que l’Eglise pense de la St Valentin. Toutes ces festivités commencent à arriver dans la ville de Dakar. J’ai répondu que ce n’est pas une fête chrétienne, mais uniquement à but commercial. Cependant j’ai proposé quelques pistes pour en faire une occasion de vivre un amour plus vrai et plus profond entre fiancés. D’autres radios m’ont appelé au téléphone sur le même sujet. Cela devient inquiétant.
      J’ai pu caler ensuite, avant les confessions, une séance de travail avec l’ONG « Médecins du Monde » pour préparer des interventions dans nos six communes sur la régulation des naissances : un sujet important mais délicat dans le contexte culturel du Sénégal. C’est important de réfléchir aux problèmes de population, mais on ne peut pas se contenter de simples distributions de condoms aux jeunes, sans éducation. Et sans que les maris ne soient au courant. Ca ne peut pas marcher. Nous verrons comment présenter cela à la rencontre, en écoutant d’abord les avis et les réactions des gens.

    • Mardi 10 février : Enregistrement des émissions catholiques pour les trois radios dans lesquelles j’interviens.
      Le soir, je rencontre les catéchumènes adultes pour la préparation au baptême et au mariage, à Pâques. A partir de là, la conversation s’élargit jusque tard dans la nuit. Je suis très heureux de partager cette soirée avec eux.

    • Lundi 9 février : Réunion du doyenné (13 paroisses) comme chaque mois. Aujourd’hui, nous accueillons trois responsables de mouvements de femmes pour les écouter et voir ensemble comment soutenir les femmes et travailler avec elles.
      Ensuite, des catéchistes viennent nous faire réfléchir à la formation que nous donnons.
      Puis, comme d’habitude, nous faisons le tour de nos différentes commissions. Je suis spécialement chargé de la Caritas, de Justice et Paix, et de la Commission de la famille.
      Nous terminons la réunion par un repas pris ensemble, dans la joie, avant de retourner chacun à nos activités.

    • Samedi 7 février : Réunion, comme chaque samedi.
      L’après-midi : préparation du baptême de 7 bébés demain. J’aime beaucoup ces rencontres, car les gens sont très heureux d’avoir un enfant et l’ambiance est très bonne.
      D’ailleurs la célébration, le dimanche 8, est aussi très joyeuse. Les parents font eux-mêmes les lectures et chantent. Je prends soin de faire participer les enfants.
      L’après-midi, émission radio. Mais je participe d’abord à une rencontre organisée par le groupe de réflexion sur la vie de famille dans le cadre de la préparation du mariage.

    • Vendredi 6 février : Midi : rencontre dans une aumônerie de lycée. Nous revoyons notre organisation. Puis, à partir d’un partage d’Evangile, nous réfléchissons à l’engagement des élèves chrétiens dans le collège et le lycée. A la suite, nous préparons le début du Carême, et un jumelage entre plusieurs aumôneries pour que les jeunes se connaissent et puissent s’encourager.
      Le soir, nous continuons les rencontres de préparation au mariage. Ce soir, pas de thème, rencontre d’échanges et de témoignages, afin que chacun puisse s’exprimer librement et apporter ses questions.

    • Jeudi 5 février : Visite à la prison (suite). Pour les gardiennes de prison, le travail n’est pas toujours facile ! Mais il y a de très bonnes relations avec les détenues, et une bonne ambiance dans la prison. La directrice demande aussi à me voir « juste pour me voir, car cela fait plusieurs semaines que nous ne nous sommes pas rencontrés ». J’en profite de parler avec elle de détenues qui sont depuis 5 ans en prison et qui n’ont pas encore été jugées. C’est totalement inadmissible.
      Après-midi, rencontre avec la Caritas.
      La nuit, réunion dans une communauté de quartier. Nous partageons la Parole de Dieu, après avoir échangé les nouvelles du quartier. Puis nous préparons la prise en charge des malades pour la semaine, avant de voir les actions à mener, avec les autres, cette semaine dans le quartier.

    • Jeudi 5 février : Le matin, visite à la prison. Je retrouve les détenues avec toujours autant de plaisir. Elles sont vraiment très gentilles et attentionnées. Ensuite, je prends le temps de parler avec les gardes ; elles ont besoin de parler elles aussi

    • Mercredi 4 février : A 14 heures, à la sortie des cours, rencontre dans un autre collège. C’est très difficile de trouver un jour et une heure qui conviennent. Certaines classes sortent à midi, ou même à 10 heures ; les élèves rentrent chez eux.
      Nous faisons un partage d’Evangile, après avoir échangé sur la vie du collège. Puis nous parlons de la rencontre générale de tous les collégiens et lycéens de la ville.µ
      Le soir, rencontre des responsables des communautés avec les responsables des malades et les ministres de la communion, pour faire le point de la préparation de la journée des malades.

    • Mardi 3 février : Accueil et travail personnel, coupé par une réunion des élèves dans un collège, comme chaque mardi.
      Le soir, rencontre des responsables de Communautés de quartier pour finaliser la Semaine des malades.
      De retour, je fais une mauvaise découverte : mon ordinateur n’a pas enregistré le travail de la journée. J’en suis très déçu. Erreur de manipulation ou mystère de l’informatique ? En tout cas, il me faudra reprendre tout mon travail. Et je n’avais pas besoin de cela, déjà que j’étais bloqué par les nombreuses coupures de courant et les manques de connexion à Internet.

    • Lundi 2 février : Jour de repos (théoriquement !). Mais je reçois d’abord un groupe de jeunes pour préparer une journée de réflexion, et ensuite les responsables d’un groupe de prières. Puis je me mets à la rédaction de mon 6ème volume des Commentaires d’Evangile. Ca n’avance pas vite !
      Le soir, nous ne faisons pas de crêpes, cela ne fait pas partie de notre culture. Mais nous avons une très belle célébration de la lumière avec une procession.

    • Dimanche 1er février : Après la messe, réunion de la Caritas. Nous reprenons les points abordés hier à la réunion Justice et Paix, pour voir ce qui nous concerne plus spécialement. Ensuite, nous voyons comment répondre dans les Communautés au questionnaire pour la deuxième session du Synode sur la Famille. Après cela, nous préparons la Semaine pour les malades, infirmes et personnes âgées. Je vous en ferai le compte-rendu.
      Puis nous consacrons un long temps à préparer la journée de notre Caritas : la veillée de prière, la messe avec les différentes interventions, le repas (pour renflouer la Caisse !), les témoignages, et enfin la soirée culturelle. Nous nous répartissons les tâches afin que tout se passe le mieux possible.
      Mais aujourd’hui est un jour de fête organisée par la paroisse, avec un repas payant, dont les bénéfices constitueront les fonds nécessaires pour nos différentes activités. Je quitte la fête avant la fin du repas, pour assurer l’émission catholique en direct, à notre radio communautaire.

    • Samedi 31 janvier : Réunion de Justice et Paix. Les questions ne manquent pas :
      1) Un nouvel enfant qui s’est noyé dans le lac de rétention (captage des eaux et lutte contre les inondations). Il est urgent, à la fois, de sensibiliser les parents et la population, et de pousser la municipalité à finir de poser le grillage de protection prévu depuis longtemps.
      2) La grève des travailleurs municipaux qui ne sont pas payés, faute d’argent dans les mairies suite à la mise en place de la décentralisation. Les documents ne sont plus délivrés. Les élèves, en particulier, ont de la peine à constituer leurs dossiers pour les examens.
      3) Nous étudions notre participation à une grande opération de ramassage des ordures et de nettoyage des quartiers, bénévolement par des associations.
      4) Nous continuons l’action pour l’obtention des actes de naissance pour les enfants qui n’ont pas été déclarés à leur naissance.
      5) Nous voyons ensuite les actions de nos communautés de quartier pour la réconciliation, la justice, la paix et la protection de l’environnement. Nous étudions notre collaboration avec la Maison de Justice (boutique de droit) pour que les gens puissent régler leurs problèmes sans être obligés d’aller au Tribunal.
      6) Nous réfléchissons aussi à la mise en pratique de la Lettre du Pape, du 1er janvier, contre l’esclavage moderne.
      7) Enfin, nous continuons la mise en place d’une mutuelle de santé (C.M.U. : Couverture Médicale Universelle) pour tous les gens qui n’ont pas droit à la Sécurité. Ils sont très nombreux.
      L’après-midi, je bénis un mariage. J’en suis très heureux car nous l’avons bien préparé et le courant est bien passé entre nous. Ils ont tenu à faire une célébration simple, mais très profonde, à laquelle toute l’assemblée participe.
      Le soir, à la messe, je présente aux participants la synthèse de nos formations sur le Plan Pastoral. Il est important que tous soient au courant et participent aux actions. Nous faisons le maximum pour cela.

    • Vendredi 30 janvier : C’est l’Année mondiale de la vie consacrée (les religieux et religieuses). On a organisé un pèlerinage national jusqu’à dimanche, et les responsabilités ont été partagées. Comme j’étais en session mercredi et jeudi, je reste à Dakar et je continue mes activités ordinaires. Je vais donc en ville, visiter les jeunes filles du Centre de promotion féminine, comme chaque quinzaine. J’apprécie beaucoup ces rencontres, car maintenant nous nous connaissons bien et les jeunes filles sont vraiment très libres pour parler.
      A la pause de midi, je pars dans une Université privée. Elles sont nombreuses actuellement, les Universités d’Etat n’arrivant pas à absorber tous les étudiants, ni à leur assurer une formation adaptée aux besoins du pays qui permette de trouver un emploi. Les chrétiens de cette Université sont minoritaires, comme partout, mais ils se sont organisés. Je suis venu réfléchir avec eux sur leur engagement à l’Université, dans la Société et dans l’Eglise. La réflexion et le partage sont intéressants, avec ces jeunes qui ont l’habitude de réfléchir.
      L’après-midi, je continue mes interventions au Centre de promotion féminine.
      Le soir, rencontre de préparation au mariage. Nous abordons la question de l’éducation des enfants, toujours avec autant d’intérêt et de questions.

    • Mercredi 28 janvier : Aujourd’hui et demain, je participe à une session de réflexion sur notre plan pastoral établi sur 5 ans, pour toute l’Afrique de l’Ouest. Nous avons ainsi une session chaque année. Nous travaillons sur ce thème : Comment construire l’Eglise qui soit une Famille de Dieu. Et qu’elle s’engage davantage pour la réconciliation, la justice et la paix.
      Nous sommes nombreux, prêtres, religieux et laïcs, et c’est un temps de réflexion très intense. Ce que j’apprécie, c’est à la fois la liberté de parole et le respect des opinions. Nous alternons les conférences, les témoignages, les travaux en petits groupes et les interventions libres personnelles, ce qui permet à tous de participer activement.
      A partir de là, nous avons repris les différents objectifs de notre plan, pour voir comment réorienter et approfondir les actions. Le problème, comme toujours, c’est la motivation des différentes personnes et la prise des moyens nécessaires pour mettre les décisions en pratique. L’intérêt, c’est que ces rencontres nous permettent de mieux nous connaître et donc de mieux travailler ensemble.

    • Mardi 27 janvier : Nouvelles rencontres et accueil.
      A midi, je vais dans un autre collège. Pendant la séance, des élèves me fauchent les ampoules de mes phares : je n’ai plus de lumière sur mon vélo. Et au retour, je casse mes freins. Quand ça va mal, c’est total ! Heureusement, je connais des petits réparateurs de vélos qui se dépêchent de me rendre service. Sur la route, je me fais arrêter par deux jeunes… je me demande ce qu’ils veulent. En fait, ce sont deux jeunes que j’ai suivis quand ils étaient en prison, et ils veulent me remercier. Ils me disent que maintenant ils ont réfléchi et ils sont en apprentissage pour apprendre un métier. Bien sûr, je les remercie et les encourage. Nous nous reverrons dès que possible.

    • Lundi 26 janvier : Normalement, c’est la jour de repos, mais les problèmes ne se reposent pas ! Dès que je me lève, des gens sont déjà à ma porte. Des gens qui ont besoin d’aide en priorité. Des gens pour lesquels un rendez-vous était prévu : disputes dans les familles, et problèmes entre mari et femme. A la suite, un couple dont je vais bénir le mariage samedi. Nous avons déjà parlé de leur couple, de leur vie dans le quartier et au travail, des relations entre les familles. Nous avons déjà préparé leur dossier (qui à mon avis est trop compliqué). Aujourd’hui, nous préparons la célébration que nous voulons sérieuse et profonde, mais aussi la plus simple possible, en particulier pour éviter le protocole et les dépenses excessives.
      A midi, je pars rencontrer les élèves chrétiens d’un autre collège : ce n’est pas facile de trouver une heure qui convienne, car les horaires sont différents selon les classes. Finalement, nous décidons de nous rencontrer à la pause, en faisant sauter le repas, après avoir –difficilement- trouver un endroit calme pour parler tranquillement.
      L’après-midi, un enterrement avec beaucoup de monde. C’est toujours un moment important et émouvant. Dans la culture sénégalaise, c’est un temps très fort. Nous nous sommes d’abord réunis dans la famille pour préparer la célébration.
      Ensuite, rencontre dans notre 2ème desserte. Nous aurons un grand pèlerinage pour les malades. Nous commençons par préparer ce grand évènement. Nos communautés vont recenser, puis visiter les malades et prier chez eux avec leur famille. Puis nous aurons une rencontre à la paroisse : chaque communauté accompagnera ses malades, et les chrétiens pourront recevoir le sacrement des malades. Ensuite, ce sera le pèlerinage national.

    • Dimanche 25 janvier : Tout ce week end, une de nos communautés chrétiennes de quartier organise sa fête patronale. Ils ont décidé de la tenir à la mairie : la soirée du samedi soir, la conférence du dimanche, le repas et la rencontre culturelle. J’en suis très heureux car cela montre que nos communautés prennent peu à peu leur place dans les quartiers. Et cela témoigne aussi des bonnes relations entre les communautés et les municipalités.
      Bien sûr, nous célébrons l’Eucharistie à l’église. Ils l’ont très bien préparée, avec des intentions de prière et une danse d’offertoire.
      Comme thème, pour la conférence nous voyons comment Jésus a aimé et s’est engagé. Et comment aimer comme Lui et nous engager à sa suite. Il s’agit de dépasser la simple aumône et même la charité personnelle, pour nous attaquer, à notre niveau et selon nos possibilités, aux causes de la pauvreté, et de lutter contre les injustices et les inégalités sociales. Les réactions sont très positives. Le problème, comme toujours, c’est de passer à l’action.
      Je n’ai pas encore terminé la préparation de ma conférence que l’on me demande à la radio pour l’émission catholique du dimanche, en direct. Il s’agit de la radio communautaires de la ville de Pikine. On nous donne une heure et demie, chaque dimanche. Il faut utiliser ce temps le mieux possible ! même si à 14 h 30 on est encore dans les activités du matin, sans avoir le temps de se reposer.

    • Samedi 24 janvier : Mon ordinateur se plante. Je suis bloqué à nouveau.
      A 9 heures, rencontre de la Commission de la Famille. Nous abordons trois points essentiels : la vie de notre Commission de doyenné et les Commissions paroissiales ; les réponses préparatoires au Synode sur la Famille, en Octobre 2015 ; et les préparations au mariage.
      A midi, je pars à 50 km pour une session. Il faut deux heures pour que le car soit rempli. Ici, on ne part pas à heures fixes, mais seulement quand le car est plein, pour rentabiliser le voyage. C’est vrai que ça ne coûte pas cher : 1 000 fr CFA, moins de 2 euros !
      L’après-midi, je travaille avec l’Association chrétienne YMCA, qui regroupe des jeunes garçons et filles des différentes églises chrétiennes pour une formation à la fois humaine et chrétienne, et la mise en place de nombreux projets de développement pour donner du travail aux jeunes. Ils tiennent leur week end de réflexion sur ces différentes activités et ils m’ont demandé de venir pour la dimension spirituelle de leurs actions. J’interviens spécialement sur deux points : comment lire la Parole de Dieu ? et comment travailler ensemble, chrétiens et musulmans ?. Le partage dure longtemps, si bien que c’est la nuit que je retourne à Dakar.

    • Vendredi 23 janvier : Travail personnel et accueil (nécessiteux, migrants, malades, fiancés…), et visites d’amis.
      Nous sommes dans la Semaine de l’unité des chrétiens. Nous avons une prière commune dans notre église avec les protestants, luthériens et méthodistes. Beaucoup de gens viennent. Nous utilisons plusieurs symboles : la lumières (bougies), gestes de paix, demandes de pardon. Et surtout le symbole de l’eau, à partir de l’Evangile de la Samaritaine. C’est une très grande joie, qui se termine dans la fête.
      La nuit, nouvelle rencontre de préparation au mariage. Nous réfléchissons aux trois étapes du mariage, avec les exigences, qualités et avantage : le mariage coutumier (traditionnel), officiel (droit civil) et religieux (droit canon). Les participants se connaissent maintenant, et les échanges sont nombreux. Nous tenons nos rencontres la nuit, car nous sommes dans la grande banlieue et beaucoup rentrent tard du travail. Et le vendredi, car certains ne travaillent pas le samedi.

    • Jeudi 22 janvier : Le technicien informaticien que j’attendais depuis plus d’une semaine arrive enfin. Nous passons plusieurs heures à mettre les choses au point. Il va falloir que je m’habitue au nouveau système, mais j’espère que je vais pouvoir travailler normalement.
      A midi, je reçois une novice guinéenne, jeune fille qui se prépare à la vie religieuse. Je la connais depuis la Guinée, quand je travaillais dans les camps de réfugiés, pendant la guerre du Libéria, après un stage en Casamance dans un dispensaire.
      L’ après-midi, réunion des animateurs catholiques des radios communautaires privées et publiques, et des télévisions, pour faire le point de notre travail, réfléchir à la manière de régler nos problèmes, et faire face à nos manques de moyens.
      La nuit, réunion dans une communauté de quartier. Après les nouvelles et le partage de la Parole de Dieu, nous présentons le plan pastoral des trois prochaines années (voir dimanche dernier), et nous voyons comment le mettre en pratique dans le quartier.

    • Mercredi 21 janvier : Nous recevons un confrère polonais qui travaille dans une mission tout à fait à l’est du Sénégal. Nous sommes très heureux de nous retrouver et nous avons beaucoup de choses à nous dire.
      L’après-midi, rencontre de l’équipe apostolique, c’est-à-dire les prêtres, frères et sœurs de la paroisse. Nous faisons le tour des activités mais en nous attachant bien sûr à nos propres responsabilités. Et, comment mieux travailler ensemble. Il y a beaucoup à partager, car nous sommes une quinzaine. Cela dure donc longtemps, et ne nous empêche pas de prendre un repas ensemble, dans l’amitié.

    • Mardi 20 janvier : Les activités continuent. A midi, je vais dans un autre collège. Malgré tous les avis et annonces, la réunion ne peut pas se tenir. J’essaierai à nouveau la semaine prochaine ! Et je me remets au travail au bureau, interrompu par de nombreuses visites et demandes de soutien. Avant d’aller dire la messe le soir dans un quartier.

    • Lundi 19 janvier : Travail à la maison et enregistrement radio.
      A midi, je vais dans un collège pour lancer une aumônerie des élèves. Ils viennent de loin et c’est très difficile de les réunir après les cours. Nous décidons de nous retrouver à la pause de midi à 13 heures, en se privant de repas. Ce n’est pas un problème ici, cela nous arrive souvent. Mais il y a en ce moment la Coupe de football d’Afrique, et la pause est supprimée pour terminer les cours plus tôt, car le Sénégal joue aujourd’hui. Ce n’est pas facile de travailler !
      Le soir, je retrouve la communauté mandjaque. Les mandjaques viennent de Guinée Bissao. A cause des difficultés à vivre dans leur pays, beaucoup sont venus au Sénégal…. et aussi en France d’ailleurs. Un de nos confrères, Gustave BIENVENU, a appris leur langue et a décidé de vivre avec eux, après avoir été expulsé de Guinée par Sekou Touré. Gustave les a beaucoup soutenus, avec l’aide de la Caritas. Mais surtout, il les a aidés à se prendre en charge. De très nombreux mandjaques sont des tisserands, et ils fabriquent de très belles choses. Gustave a été aidé par Thérèse qui les accueillait en France pour la vente de leurs tissages, ce qui améliorait leur vie au Sénégal. Thérèse est décédée et est enterrée aujourd’hui en Normandie. Nous nous retrouvons ici à Dakar, tous ses amis, pour prier ensemble. La célébration est très priante et très émouvante. Car nous revivons tous les bons souvenirs et nous célébrons toutes les actions vécues ensemble. Bien sûr, nous allons tout faire pour continuer ces actions.

    • Dimanche 18 janvier :Je pars dans une paroisse voisine où on me demande de diriger l’évaluation de la mise en place du 3ème Plan Pastoral et la vie des communautés de quartier. Cela m’intéresse beaucoup, car il y a longtemps que je travaille ces questions et je suis toujours heureux de voir tout ce que les gens font.
      En fin d’après-midi, je reçois plusieurs personnes. En particulier, un couple qui ne s’entend pas, à cause de problèmes d’argent. Nous parlons longtemps, sans trouver de solution. Je leur demande de réfléchir chacun et nous nous reverrons la semaine prochaine. Il nous arrive souvent de rencontrer ainsi des difficultés sans pouvoir leur donner une solution !

    • Samedi 17 janvier : Rencontre de la Commission Justice, Paix et Respect de la Création. Vous en recevrez le compte-rendu. En équipe, nous préparons la rencontre de demain (le Conseil paroissial). Puis je continue à ouvrir les nombreux mails que j’ai reçus, sans en voir le bout car je reçois beaucoup de questions importantes et des problèmes qui demandent réflexion, sans oublier les articles qu’on me demande régulièrement.

    • Vendredi 16 janvier : Les réactions, suite à l’assassinat des journalistes de Charlie Hebdo continuent. Je suis toujours scandalisé par cette tuerie. Mais aussi très étonné par le manque de jugement et la provocation du journal publié après ce crime. Les Sénégalais, pourtant très pacifiques et francophiles, sont complètement révoltés par cette nouvelle caricature, et je les comprends tout à fait. On ne connaît même pas le nom du Prophète. Il ne s’appelle pas Mahomet, mais Mohammed ! On sait très bien que les musulmans, par respect pour Dieu et les hommes qu’Il a créés, ne le représentent jamais ni en statue, ni en image, comme l’a demandé aussi Moïse, dans l’Ancien Testament. Pourquoi ne pas respecter leur foi ? Eux aussi ont droit au respect de leur opinion. Pourquoi caricaturer Mohammed ? Est-ce que c’est lui qui a tué ces journalistes ? Qu’est-ce qu’on y gagne ? On savait parfaitement à l’avance quelle seraient les réactions. Pourquoi l’a-t-on fait ? Est-ce que ces morts ne suffisent pas ? Pourquoi en causer de nouvelles ? Si on voulait des caricatures, on n’avait qu’à caricaturer ces terroristes. Mais pas Mohammed. Est-ce que tous les musulmans, dont il est le Prophète, sont des terroristes ? Ce ne pouvait que pousser les terroristes à commettre de nouveaux attentats. En ce moment, les Sénégalais marchent pacifiquement sur l’ambassade de France, profondément blessés et déçus. Comment vouloir la paix en France, si on ne respecte pas les autres peuples et les autres religions ? Nous vivons maintenant aux dimensions du monde. Cette islamophobie est absolument inacceptable. Elle va obligatoirement causer des nouveaux attentats.
      Et je vois que l’on accuse et attaque les immigrés. Ces terroristes étaient des Français. Ils sont le résultat de notre système d’éducation, ou plutôt d’enseignement inégalitaire, sans véritable éducation. Et la conséquence de nos inégalités sociales que l’on accepte trop facilement.
      Où est la devise de la France ? Je suis pour la liberté, la liberté d’expression comme les autres. Mais où sont l’égalité et la fraternité ?
      J’apprends que notre Pape François a répondu au journaliste français qui l’interrogeait pendant le vol vers les Philippines : « Je suis pour la liberté d’expression, mais à condition qu’elle n’offense pas les autres ».
      Quand vous recevrez ces nouvelles, les choses auront beaucoup évolué. Mais se protéger du terrorisme au niveau de l’Europe et des Etats Unis, en oubliant le reste du monde ne donnera aucun résultat. Et ça ne suffira pas d’enfermer les islamistes dangereux dans des quartiers spéciaux de nos prisons.
      De notre côté, la vie continue. Ce soir, deuxième rencontre des fiancés (préparation au mariage). Après avoir parlé de la vie du couple et des relations avec les deux familles, qui sont très importantes ici, nous abordons la question de la sexualité du couple. Je travaille cette fois-ci avec un sexologue, et ce sont des couples mariés qui animent les rencontres.
      Pendant toute la journée, j’ai pu enregistrer mes prochaines émissions radios. Heureusement que j’avais pris de l’avance la semaine dernière, avant que mon ordinateur ne me lâche.

    • Jeudi 15 janvier : Le matin, visite au dispensaire du quartier.
      A midi, le réparateur en informatique revient enfin avec mon ordinateur… et un ordinateur neuf qu’il veut me vendre, en disant que le mien est trop vieux (ce qui est vrai). Je n’ai pas les moyens d’acheter un ordinateur neuf, mais un paroissien m’en propose aussitôt un. Même s’il n’est pas neuf, au moins je vais pouvoir travailler et récupérer peu à peu mon retard. Mais ce soir, je dois d’abord participer à une réunion dans le quartier.

    • Mercredi 14 janvier : Je fais le tour des collèges pour le suivi et le soutien aux aumôneries. Je reçois aussi ces jours-ci plusieurs personnes profondément perturbées, des couples en difficultés, des personnes exploitées dans le travail ou trompées dans des affaires d’argent.

    • Lundi 12 et mardi 13 janvier : Je suis complètement bloqué dans mon travail, car depuis mercredi mon ordinateur a lâché. On essaie de le réparer, mais ça traîne… Il est vrai qu’il est déjà très vieux ! Comme j’ai tous mes documents dedans (pour mes livres, mes émissions radios, etc….), il va falloir que je m’en trouve un nouveau .
      Cette panne me donne au moins plus de temps pour visiter et accueillir les gens. Et ils ne manquent pas.

    • Dimanche 11 janvier : Journée de formation pour les responsables de nos communautés de quartier et pour nos différents groupes et mouvements. Nous travaillons notre plan d’action pour les trois années qui viennent. Il y a bien un plan d’action diocésain, mais il nous semble beaucoup trop général et théorique. Nous le reprenons donc en cherchant à l’adapter à nos réalités locales, sans avoir peur de transformer, améliorer et élargir les actions. Tout se passe en ouolof, la langue populaire, ce qui permet une très bonne participation et des idées nouvelles. Une très bonne journée de travail.
      Le soir, nous écoutons les nombreux comptes rendus sur la marche contre le terrorisme à Paris et dans toute la France. Bien sûr, nous sommes très heureux de cette manifestation, et surtout de ce qui se met en place pour lutter au niveau mondial contre le terrorisme, et appliqué aussi à l’Afrique. Je suis heureux que les gens chantent la Marseillaise, mais je souffre d’entendre « qu’un sang impur abreuve nos sillons ». Ce n’est pas comme cela que l’on va lutter contre le terrorisme. Il n’y a pas de sang impur et je ne souhaite pas que le sang abreuve nos sillons. Quand va-t-on changer ces paroles de la Marseillaise, même si on en garde la musique ?
      Et il faudrait voir clairement les causes et s’y attaquer. La cause du terrorisme, ce n’est pas la venue des émigrés chez nous : il y a des terroristes français qui partent même en Irak et en Syrie. La cause, c’est la pauvreté et la marginalisation d’une partie de la population, le manque d’éducation dans nos écoles, le fonctionnement de nos prisons, etc.
      Et je continue à me poser la même question. Je suis très heureux de la manifestation de ce dimanche. Mais pourquoi n’a-t-on rien fait quand des terroristes ont tué plus de 200 enfants au Pakistan dans leur école ? Ou contre tous les attentats au Nigéria, sans parler de l’Irak ou le Sud-Soudan ?

    • Samedi 10 janvier : Je pars tôt le matin pour aller à une centaine de kilomètres animer une rencontre de YMCA, un mouvement chrétien œcuménique qui travaille à la formation des jeunes pour leur engagement dans la société. Ils m’ont demandé d’animer une journée de prière et de réflexion. Je pars bien sûr de leurs actions et de leurs engagements pour les évaluer, à la lumière de l’Evangile. Ce sont les responsables nationaux et de régions qui sont là, aussi la participation est très bonne et la réflexion approfondie. Je pense que je vais continuer à travailler avec eux.

    • Vendredi 9 janvier : J’ai de gros problèmes avec mon ordinateur et je suis coincé dans mon travail. Je continue mes autres activités. Le midi, je vais donc à une rencontre d’une aumônerie d’élèves dans un collège. Le soir, nous commençons la préparation au mariage de ce trimestre.

    • Jeudi 8 janvier : Depuis 15 jours, je n’étais pas parti à la prison des femmes, à cause des fêtes. Nous sommes heureux de nous retrouver. En même temps, il y a beaucoup de choses à régler et beaucoup de services à rendre. Cela n’est pas toujours facile et me demande beaucoup de temps. Mais je le fais avec joie. Le soir, je passe plusieurs heures à téléphoner aux familles, un peu partout dans le monde, pour donner des nouvelles et demander aide et soutien.
      En rentrant, j’apprends par la radio l’attentat contre Charlie Hebdo. Bien sûr, nous sommes très tristes et complètement révoltés. Une telle tuerie est complètement inacceptable. Mais ici, sur place, j’entends un certain nombre de réflexions. Bien sûr, tuer ainsi des journalistes c’est non seulement un massacre, mais une atteinte grave à la liberté d’expression. Mais, « ma liberté s’arrête là où commence la liberté des autres ». Et les gens ont le droit au respect de leur foi. La liberté d’expression ne permet pas de tout faire. Les caricatures de Charlie Hebdo étaient totalement inadmissibles.
      Une autre chose me pose problème. Il y a chaque jour des attentats dans le monde, malheureusement. Mais on n’en parle presque pas. Ce qui est arrivé à ces journalistes, et surtout aux autres victimes des attentats est absolument injuste. Mais comme cela s’est passé en France qui a des media puissants et organisés et que l’Europe prend soudain peur du terrorisme, on en parle à longueur de journée. Mais qui pense aux victimes, et à leurs familles, du Nigéria, de Somalie, du Sud Soudan, sans parler de la Syrie, du Liban, de l’Irak, et tant d’autres pays ? A la même date, 2.000 personnes ont été tuées au Nigéria par Boko Haram.  On n’en a pratiquement pas parlé !
      Bien sûr, nous espérons que cela va permettre une mobilisation internationale contre le terrorisme. Mais je vois que ça augmente surtout l’agressivité et même les attaques contre les musulmans. Comme si tous les musulmans étaient des terroristes. Ce qui est important pour notre propre avenir, c’est de nous mettre ensemble, chrétiens et musulmans, pour construire la paix et lutter contre le terrorisme.

    • Mercredi 7 janvier : Une journée chargée, car les activités ont repris. D’abord, une rencontre des aumôniers de collèges et de lycées, le matin. Le midi, je vais à notre Maison centrale. J’essaie d’y passer de temps en temps. D’abord pour rencontrer notre responsable et à chaque fois faire le point et aborder les problèmes qui se présentent. C’est aussi l’occasion de rencontrer toute l’équipe, au moment du repas. Mais aussi rencontrer les confrères de passage ou malades. Aujourd’hui, je rencontre le responsable de la formation des novices en Guinée, un jeune confrère parti travailler dans les Iles du Cap Vert, un autre de Guinée Bissao et un troisième de Mauritanie. Ensuite, je passe un bon moment avec un confrère âgé qui vient d’être opéré et qui a de la peine à remonter la pente.
      Je pars ensuite à la réunion du Bureau des spiritains de Dakar. Nous préparons les activités du trimestre : rencontres, actions à mener, et surtout les activités de l’année de la vie religieuse, en particulier un grand pèlerinage le 2 février.
      La nuit, rencontre avec le Bureau des jeunes pour préparer les JMJ du diocèse (Journées Mondiales des Jeunes) qui aura lieu pendant le Carême. Mais il faut s’y prendre à l’avance.

    • Mardi 6 janvier : Je passe toute la journée à mes enregistrements radios de la semaine, en français et en ouolof. Le soir, jusque tard la nuit, je réponds aux nombreux mails et vœux que j’ai reçus, qui me font plaisir et m’encouragent beaucoup dans mes activités.

    • Lundi 5 janvier 2015 : Réunion du doyenné : c'est-à-dire des agents pastoraux des 13 paroisses de notre secteur. Nous voyons ensemble nos différentes activités. C’est intéressant d’avoir les avis de chacun. Le gros morceau, c’est le travail sur la Lettre du Pape François, aux religieux pour l’année de la vie consacrée. A quoi cela nous appelle dans nos activités de chaque jour ?