Jeudi
31 décembre : La ville est toute remuée pour la
préparation de la fête. Je reste donc tranquille à la paroisse,
mais je reçois beaucoup de visites, et j’en suis très
heureux. En particulier de nombreux amis qui travaillent à
l’intérieur du pays et qui sont venus à Dakar pour les fêtes.
Nous parlons de notre vie et de nos actions actuelles, car pour
certains nous ne nous sommes pas vus depuis de nombreuses années.
La
nuit, nous tenons notre veillée habituelle de fin d’année.
Elle reçoit de plus en plus de participants. Nous évaluons
l’année dans la prière, à la fois pour demander pardon pour les
fautes et les erreurs de toute l’année, et merci (action de
grâces) pour toutes les bonnes choses et les grâces reçues tout
au long de ces douze mois passés. Après une célébration de la
Lumière, nous présentons les orientations pour l’année 2016.
Tout cela à partir de photos (diapositives) reprenant les
différentes activités de l’année. Nous nous retrouvons ensuite
tous ensemble à la salle paroissiale pour partager la nourriture et
la boisson que chacun a apportées.
Mercredi 30 décembre : Je pars en ville pour enregistrer une émission à la télévision sur le message du Pape François pour la Journée mondiale de la Paix, le 1er janvier. Nous sommes tout un groupe qui intervient, après ma présentation du message, pour recueillir les différentes opinions et propositions. La rencontre est très animée et donc très intéressante.
Mardi
29 décembre : J’ai la grande joie d’accueillir
une amie avec laquelle j’ai beaucoup travaillé en Guinée. Elle
est venue voir sa fille, mariée à Dakar. Nous passons la journée
ensemble, avec deux confrères qui ont travaillé aussi en Guinée.
A
19 heures, réunion de la Commission Justice et Paix. Nous
préparons la Journée Mondiale de la Paix, que nous célébrerons
le 3 janvier pour qu’il y ait le maximum de participation .
Lundi 28 décembre : Le travail continue. Je rencontre en particulier les responsables des différentes radios et télévisions.
Samedi
26 décembre : Pas le temps de nous reposer, car
c’est samedi avec toutes les activités et les messes du
soir.
C’est la fête de la Sainte Famille : dans la suite
du Synode de la Famille, nous avons voulu marquer la
fête. C’est un couple qui s’adresse aux participants, sous
forme de témoignage et de conseils : ils ont 55 ans de
mariage, ils ont beaucoup de choses à dire. Après une procession
d’Offertoire, nous avons béni les objets apportés des maisons,
en signe de volonté de vivre notre vie de famille dans la foi. A la
fin, on nous a fait le compte rendu du pèlerinage diocésain des
familles du mois passé. Les gens ont beaucoup apprécié.
La
même chose se continue le dimanche 27.
Jeudi
24 décembre : Notre confrère le plus âgé du
secteur vient de rentrer après plusieurs mois de soins. Malgré nos
nombreuses occupations de ce jour, nous prenons le temps d’aller
le saluer. Nous sommes très heureux de le revoir.
Au retour, je
mets au point mes commentaires d’Evangile pour le mois de
janvier ; je suis en retard, ça va être juste ! Et il
faut que je reste en même temps disponible à tous ceux qui
viennent nous voir, en particulier les plus démunis qui souhaitent
malgré tout pouvoir fêter Noël dignement avec leurs enfants.
La
messe de Noël est très belle, comme toujours. Ici, les gens
savent organiser de très belles célébrations. Les enfants ont
préparé une veillée pour donner le sens de Noël aujourd’hui.
Nous avons réalisé une grotte « écologique » pour la
crèche ; pas de plastique, des pierres et des plantes vertes.
Les gens ont beaucoup aimé.
Le lendemain, Messe du jour de
Noël dans le 2ème secteur (Thiaroye).
Nous baptisons les bébés : c’est le jour ! Et, comme
d’habitude, je fais participer les enfants et je donne le sens des
rites à partir des symboles et de la culture locale. Tout en wolof,
bien sûr.
La journée se continue dans la fête et la joie.
Mercredi
23 décembre : C’est le grand jour de nettoyage
de l’église et de la paroisse. Beaucoup de gens sont venus et
nous les remercions beaucoup.
Entre temps, je rencontre le
responsable de Justice et Paix, puis celui de la Commission
de la Famille pour préparer le dimanche de la Sainte Famille,
puis la Journée mondiale pour la paix. Nous ne voulons pas nous
contenter d’une messe, mais nous voulons faire de ces journées
des temps forts et une occasion d’avancer.
Mardi
22 décembre : La connexion est revenue. J’en
profite pour répondre aux nombreux messages de Noël que je reçois.
C’est très agréable !
Le soir, dernière formation sur
l’écologie, à partir de la lettre du Pape François. Nous
tirons les conclusions et décidons un certain nombre d’actions.
Je suis vraiment heureux de ce que nous avons vécu dans ce groupe
pendant tout ce temps de l’Avent. J’ai eu beaucoup de mal à
aller en ville pour cette rencontre, et encore plus pour revenir la
nuit. En effet, les musulmans honorent la fête de la
naissance du prophète Mohammed le 24 décembre. C’est rare que
cette fête tombe en même temps que Noël, mais c’est un appel
très fort pour nous à travailler encore mieux ensemble :
chrétiens et musulmans. Du coup, il n’y a plus beaucoup de
transports publics, car ils sont partis emmenant les différents
pèlerins à l’intérieur du pays.
Lundi 21 décembre : Je prépare mes émissions radio du mois prochain. C’est un gros travail. Je m’arrête lorsque l’heure arrive pour aller confesser dans une autre paroisse.
Dimanche 20 décembre : Nos séminaristes sont en vacances. Ceux de notre paroisse sont venus prier avec nous, et nous sommes heureux de les accueillir. De mon côté, j’anime une formation pour les catéchistes. Jusqu’à maintenant , nous n’avions pas pu trouver une date plus tôt !
Samedi
19 décembre : Nous recevons des journalistes
polonais venus faire un reportage : mon confrère et deux de
nos Sœurs, polonais, sont heureux d’avoir des nouvelles de leur
pays.
Puis je pars à la prison des femmes : nous
anticipons la fête de Noël. Je suis venu accompagné de membres de
la Caritas et deux jeunes spiritains en formation. Nous prenons le
temps de nous saluer, puis je célèbre l’Eucharistie, à laquelle
même la plupart des musulmanes assistent. Jésus et Marie sont
souvent cités dans le Coran. De plus, nous sommes amis depuis
longtemps maintenant, et elles savent bien que nous respectons leur
foi. Après la messe, les détenues nous présentent deux théâtres,
dont l’un sur l’histoire d’une arrestation. Une façon de
faire sortir leur souffrance et leur tristesse de leur cœur. Après
un bon repas, c’est la danse et la fête.
La messe du soir est
très recueillie et priante. On sent que tout le monde se prépare à
Noël.
Vendredi
18 décembre : Travail à la maison. Mais je suis
bloqué par le manque de connexion.
A midi, je me rends dans un
Lycée rencontrer une aumônerie. Nous organisons le groupe
et lisons l’Evangile de Noël, sur lequel nous partageons nos
réflexions.
Après-midi, confessions des enfants dans notre
secteur. Et le soir dans une autre paroisse.
Jeudi
17 décembre : Je vais dans une banque recevoir
l’argent envoyé d’Afrique du Sud par la sœur d’une détenue.
Elle va être heureuse car cela arrive juste à temps pour
Noël.
L’après-midi, avec la Caritas, nous examinons
les demandes de soutiens et les petits projets qui nous ont été
présentés : élevage (porcs, poulets), petits jardins et
culture sur table ou sur les terrasses des maisons, makis aussi :
aide aux malades, accueil des réfugiés, soutien aux migrants,
etc.
La nuit : confessions.
Mercredi
16 décembre : Nous nous retrouvons avec nos
responsables spiritains pour étudier la possibilité
d’accueillir les jeunes de Côte d’Ivoire, du Togo et du Bénin
qui veulent nous rejoindre, comme missionnaires. Les problèmes sont
nombreux : éloignement, manque de moyens financiers, etc…
Nous préparons aussi le 50ème
anniversaire de mon ordination sacerdotale, pour le 17 janvier,
qui sera présidée par notre archevêque. Enfin, nous abordons la
question des ressources qui sont nettement insuffisantes pour le
travail que nous avons à faire.
Nous continuons la préparation
de Noël , avec la confession des enfants dans l’un de nos
secteurs, toute l’après-midi. Et la nuit, dans une paroisse
voisine, comme chaque jour.
Mardi
15 décembre : Ce matin je pars à une cinquantaine
de kilomètres à la Session nationale de l’A.N.P.F. (Association
nationale pour la promotion de la femme). On me demande de lancer la
session. Je commence par une réflexion sur ce qu’est la place de
la femme dans la société sénégalaise : mère et épouse,
mais d’abord personne libre et responsable, citoyenne, sœur de
tous et toutes, et fille de Dieu. Puis j’entame une évaluation de
l’Association, avant de passer à la responsabilité de
l’association et des femmes en tant que chrétiennes et en tant
que citoyennes aux différents niveaux : personnel, dans la
famille, dans l’association et dans le quartier. Avant de voir les
engagements possibles dans l’Eglise et dans la société. Ce qui
nous amène à un certain nombre de questions, comme le travail avec
les municipalités, avec les musulmanes, avec les autres
associations, etc… Puis nous voyons les soutiens et lumières que
nous apportent le Christ et le Saint-Esprit, l’Evangile et les
orientations actuelles de l’Eglise (Miséricorde, Famille,
Ecologie), le Plan Pastoral de l’Afrique de l’Ouest, la Caritas
et la Commission Justice et Paix, les CEB (Communautés de
quartiers) etc… Nous célébrons et offrons tout cela dans une
Messe très priante. Aussitôt après le repas, un chauffeur me
conduit jusqu’à la route nationale où je prends un car pour la
capitale.
En effet ce soir j’ai une nouvelle rencontre sur
l’Ecologie , l’Environnement et le Respect de la
Création. Nous abordons la dimension religieuse et le dialogue avec
les autres Cultures et les autres religions. C’est important pour
nous qui vivons en minorité –et en paix- dans un pays à 95 % de
musulmans.
Lundi
14 décembre : Le matin, travail avec les animateurs
des enfants dans la rue.
L’après-midi, rencontre de
réflexion avec un jeune prêtre, sur notre responsabilité
et notre travail pastoral.
Puis départ pour les confessions
dans une autre paroisse, comme chaque soir.
Dimanche 13 décembre : Aujourd’hui, retraite des étudiants sur le thème « Comment vivre en chrétiens à l’Université ». Je n’ai donc pas le temps de participer à nos émissions sur les radios municipales et locales (5, le dimanche), mais je les suis par intermittence sur mon téléphone et j’y interviens même, toujours à partir de mon téléphone. Comme nous les avons bien préparées, tout se passe bien.
Samedi
12 décembre : Le matin, je vais revoir le vieil ami
guinéen qui est très malade Il vit seul, loin de sa
famille, depuis plus de 50 ans. Il est très malade et nous l’avons
confié à la Communauté de quartier. De plus, il est très bien
estimé et soutenu par les voisins musulmans. Je ne manque pas de
les remercier, car ils sont dans un quartier très éloigné. Mon
vieil ami me donne le numéro de téléphone de son frère en Guinée
qu’il a conservé ; j’espère que ce numéro n’a pas
changé !
Je continue jusqu’à RUFISQUE où nous fêtons
le 50ème anniversaire de vie religieuse d’un Frère
sénégalais avec qui nous avons travaillé à la JOC, et nous
continuons à la faire bien sûr. Nous sommes heureux de le fêter
et d’accueillir deux jeunes Frères qui s’engagent
définitivement dans la vie religieuse. A cette occasion,
l’archevêque lance la demande de béatification de l’un des
premiers missionnaires spiritains au Sénégal, qui a fondé
deux congrégations religieuses : les Frères de St Joseph et
les Filles du Sacré-Cœur de Marie. C’est une très belle fête
qui rassemble beaucoup de monde dans la joie et la simplicité.
Vendredi
11 décembre : Travail au bureau de la paroisse et
accueil.
A midi, je pars dans un Collège pour lancer
l’aumônerie. Ca n’est pas facile, les élèves chrétiens
sont peu nombreux et ils ont peur de se manifester. Heureusement
dans ce Collège le Principal est chrétien, ce qui est très rare.
Il a averti et sensibilisé les élèves et assisté à la première
réunion. Cela facilite grandement le bon déroulement de
l’information. Ensuite, il va falloir que les élèves prennent
les choses en main eux-mêmes, même s’ils sont encore jeunes, car
il y a treize Collèges et Lycées sur la paroisse, et on ne peut
pas être partout à la fois !
L’après-midi, travail
avec l’équipe des médias. Nous recevons la visite d’amis
venus de Tambacounda, à l’Est du pays, où mon confrère et moi
avons travaillé. Nous sommes heureux d’avoir des nouvelles.
Jeudi
10 décembre : Comme chaque jeudi, je pars à la
prison des femmes. Je dois attendre un bon moment car on est en
train de régler la question des pécules. C’est important. En
effet, les femmes ont un certain nombre d’activités (couture,
teinture, tissage, tricot) : les produits sont vendus et cela
leur procure un peu d’argent. Et en même temps elles se forment à
des petits travaux, ce qui les aide à s’en sortir lorsqu’elles
quittent la prison. Une bonne nouvelle : samedi, on va ouvrir
un atelier de formation à la coiffure.
Au retour, je prends
contact avec les responsables des aumôneries des autres prisons,
pour prévoir une rencontre afin de coordonner nos
actions.
L’après-midi, réunion avec les veuves. Elles
ont beaucoup de problèmes : d’abord financiers, pour trouver
de quoi vivre quand le chef de famille est décédé et qu’il
était le seul à avoir un travail salarié. Elles se soucient
beaucoup en particulier de leurs enfants et de leur avenir. De plus,
il y a les coutumes qui écrasent les femmes, et les traditions au
moment de la mort qui les briment. Nous en parlons longuement. Mais
cela demande une action d’ensemble. Nous allons demander d’y
réfléchir dans les familles et nous en parlerons au prochain
Conseil paroissial, avec les sages (conseillers) de nos Communautés,
et surtout avec l’Association des femmes catholiques, car ce sont
souvent les sœurs du défunt qui font souffrir les veuves, et les
femmes en général qui cherchent à maintenir les traditions, même
à leur détriment. Ensuite, le responsable de la Caritas
intervient pour voir comment lancer un groupement et des
activités qui leur permettent de gagner de l’argent.
Je les
laisse continuer, car nous commençons les confessions comme pour
les grandes fêtes. Nous nous retrouvons tous les prêtres
dans une paroisse en tournant ; en effet les confessions sont
très nombreuses et durent souvent jusqu’à minuit. Nous prenons
ensuite le repas tous ensemble, mais rapidement, nous sommes pressés
d’aller nous coucher !
Mercredi
9 décembre : Toujours pas de connexion, mais le
travail ne manque pas, ni les visites.
L’après-midi, rencontre
avec les responsables des femmes de nos treize communautés.
Nous voyons comment les réorganiser et relancer les activités. Il
faut avancer doucement et avec beaucoup de réflexions, car les
tensions sont fortes.
Après la messe dans le quartier, je me
retrouve la nuit avec l’équipe des média.
Mardi
8 décembre : Fête de l’Immaculée Conception.
C’est la fête de notre Collège. Nous avons préparé la
messe avec soin. Nous avons une très belle célébration, avec
chants, danses, tableau, image, et une excellente participation
aussi bien des élèves que des enseignants.
A la suite de cette
cérémonie, je pars en ville récupérer des revues où j’ai
écrit, en anglais, un article sur l’Evangélisation. Puis je vais
à la librairie Clairafrique où je mets mes livres en vente.
De
retour à Pikine, je visite des malades, avant de me
mettre sur Internet… mais il n’y a pas de connexion. Cela me
permet au moins de trier les documents en attente sur mon bureau !
Lundi
7 décembre : Je rencontre les responsables de la
Caritas pour préparer la rencontre du 20. Puis nous allons
dans la Communauté des religieuses pour la fête de l’une
de nos Sœurs. Nous passons une bonne soirée.
Notre
Evêque convoque tous les prêtres du diocèse pour faire le
point du démarrage de l’année. Comme le diocèse a une grande
partie en secteur rural, nous nous retrouvons à 60 km de Dakar. Il
faut nous lever tôt, mais nous sommes heureux de nous
retrouver.
J’ai un peu de peine à me déplacer à pied. En
effet, je ne suis plus solide sur mes jambes, avec des varices et
des chaussettes de contention depuis longtemps, et de plus je ne
vois pas très bien la nuit. Je me suis cogné contre un petit mur
et suis tombé lourdement. Heureusement, il n’y a rien de cassé,
seulement des plaies. Tout le monde pense que j’étais à vélo,
mais j’étais tranquillement dans la cour du presbytère. Ils ont
perdu une occasion de m’empêcher de rouler à vélo… alors que
c’est cela qui me maintient en forme.
A part cela, une petite
crise de palud mais comme j’ai l’habitude, je suis intervenu
aussitôt et j’ai évité la crise.
Tout cela ne m’a pas
enlevé le moral parce que j’ai la chance de travailler en équipe
avec des gens décidés.
Dimanche
6 décembre :
Rencontre du Conseil paroissial. Nous commençons par faire
le point de la formation des Communautés de dimanche
dernier. Nous sommes heureux de voir qu’elles se sont déjà mises
à l’action. Nous reprécisons les actions à mener, en insistant
d’une part sur la nécessité d’agir avec tous, sans se limiter
à la communauté chrétienne, et d’autre part sur la
transformation de la société et sur la défense des droits et le
soutien des plus pauvres. En insistant aussi sur des actions
concrètes et à la portée des gens. Ensuite, nous passons à
l’Année de la Miséricorde, à la préparation des différentes
célébrations du temps de Noël. Pas seulement la fête elle-même,
mais aussi le Noël des enfants, la fête de la famille et la
Journée de la Paix le 1er janvier.
Pendant la
réunion, une rencontre sur les vocations est animée par une
Sœur et un séminariste.
L’après-midi, travail à
l’ordinateur, jusqu’à la nuit…. Et il me reste encore des
messages auxquels je n’ai pas le temps de répondre.
Samedi
5 décembre :
Journée bien remplie, comme chaque samedi : catéchèse,
accueil, préparation des mariages, demandes de soutien. Et ce
matin, trois réunions : la Caritas, la Commission
Justice et Paix, et la Coordination des Jeunes. Il n’y a pas
suffisamment de salles, la Chorale et plusieurs groupes se
retrouvent dehors, en plein air. Avec la Caritas du secteur (13
paroisses), nous parlons spécialement du travail dans les prisons.
Et avec Justice et Paix, nous travaillons surtout la question de
l’environnement, en lien avec la rencontre de l’ONU, de la COP
21 à Paris et la Lettre du Pape François « Loué
sois-tu ».
Après-midi : un groupe m’a invité
à les aider à réfléchir et à mettre en pratique la lettre
de François. Nous allons au Monastère des Moines bénédictins
de KEUR MOUSSA, à 55 kilomètres de Dakar, mais nous perdons
beaucoup de temps dans le transport du fait des nombreux bouchons.
Cependant en continuant jusqu’à la tombée de la nuit, nous
arrivons au bout, grâce à la patience et au courage des
participants. Mais il me faut repartir, les laisser continuer la
réflexion jusqu’à demain soir, car le dimanche matin nous avons
le Conseil paroissial. Je rentre donc la nuit, en transport public.
Je n’ai pas de chance avec le car que je prends a chargé
beaucoup de choses à livrer pour le marché du dimanche ce qui fait
que nous faisons des tas de tours et des livraisons dans les
quartiers. Nous arrivons très tard à PIKINE…… si bien que je
n’entends pas le réveil et que j’arrive en retard pour célébrer
la messe (un enfant de chœur est venu me réveiller).
Vendredi
4 décembre :
Tout de suite après la messe du matin, je pars visiter un
vieux Guinéen, venu au Sénégal depuis longtemps, vivant
dans une petite baraque et qui est malade. Le responsable de
la Communauté de quartier m’attend et nous passons chez un
chrétien du quartier pour savoir où il habite exactement. Arrivés
près de lui, nous prions ensemble et je lui donne le sacrement des
malades. Je lui parle dans sa langue, le Kissi, que j’ai apprise
en Guinée. Il en est très heureux bien sûr. Puis nous l’amenons
au dispensaire se faire soigner.
Je continue ma route en
transport public, avec beaucoup de temps et de difficultés, jusqu’à
la prison des hommes, à 30 km de Dakar, à SEBIKHOTANE. En
cours de route, un confrère prêtre et deux chrétiens me
rejoignent dans le car. Ce sont eux qui assureront le suivi avec une
équipe à mettre en place. Nous somme très bien accueillis par le
Directeur de la prison. C’est lui qui nous a invités. Nous
précisons tout de suite que nous ne voulons pas venir seulement
pour la prière et les chrétiens, mais pour tous, sans distinction.
Et que nous voulons aider les détenus dans leurs besoins à tous
niveaux, de même que leurs familles. Nous essaierons de répondre
le mieux possible à leurs besoins matériels (nourriture, produits
d’hygiène, habits, lunettes, etc…) mais nous organiserons aussi
des temps d’écoute pour qu’ils puissent parler de leurs
problèmes et de leurs aspirations. Cependant, notre principal souci
sera leur réinsertion, car il s’agit d’une maison de correction
(sic !) pour des condamnés à de courtes peines. Ils ont déjà
un grand domaine où ils peuvent cultiver, et un élevage important.
Le problème, c’est le manque d’eau. Nous allons voir avec la
Caritas la possibilité de faire un forage.
Mis en contact avec
le responsable du service social, nous allons rencontrer les
détenus dans leurs chambrées, ce qui nous donne l’occasion de
leur parler et de les écouter. Les chambres sont propres et très
bien tenues ; cela nous impressionne beaucoup. Puis nous nous
retrouvons avec les responsables pour tirer les premières
conclusions et préparer le calendrier de visites.
Je reste
manger à la paroisse tenue par des religieux scheutistes, un
Congolais et un Philippin, qui viennent de l’ouvrir il y a peu de
temps. (Il s’agit des Pères de SCHEUT, une Congrégation
d’origine flamande). Nous parlons de leurs soucis et de leurs
espoirs.
Au retour, je dirige l’adoration au Saint
Sacrement, comme chaque vendredi. Ce mois-ci, nous prions
spécialement pour les défunts partout dans le monde.
La nuit,
dernière rencontre de notre cycle de préparation au
mariage. C’est la soirée « libre » où chacun
peut poser ses questions et apporter sa contribution, le tout coupé
de témoignages de couples. La soirée dure longtemps, car les
fiancés ont de la peine à se quitter.
Jeudi
3 décembre :
Rencontre des prêtres des 13 paroisses de notre doyenné.
Nous faisons le point de notre animation sur le 3ème
Plan d’Action Pastoral qui dure jusqu’en 2018, pour l’actualiser
et le concrétiser dans chaque paroisse, et aussi pour mieux
travailler ensemble.
Comme d’habitude, après un temps de
prière, nous partageons le repas ensemble et continuons nos
échanges.
A mon retour, je trouve un technicien de la Radio
qui m’attend pour enregistrer et envoyer mes prochaines
émissions.
Puis je retrouve les responsables des femmes
pour voir comment relancer les activités, et d’abord comment
refaire l’unité entre elles. En effet, elles sont divisées et à
cause de cela elles ne travaillent plus. J’écoute les unes et les
autres pour trouver une solution. Les avis sont partagés et les
opinions différentes. Nous interrompons la réunion pour la Messe,
et la reprenons ensuite. D’autres femmes qui étaient au travail
sont venues nous rejoindre. Nous décidons de faire d’abord une
rencontre des responsables des femmes de chaque communauté de
quartier. Puis des rencontres des femmes par secteur, avant de
passer à une assemblée générale où elles éliront un nouveau
Bureau. Cela va prendre du temps, mais il faut aller doucement et
mettre en place des bases solides.
A la fin de la réunion, il
fait nuit mais de nombreuses personnes sont restées m’attendre :
problèmes de mariage, confessions, et enfin une rencontre pour
préparer mon intervention à l’ANPF (Assemblée Nationale de la
Promotion Féminine).
Entre temps, un jeune est arrivé de
KEDOUGOU, ville située à l’extrême est du pays. Il
attendait depuis tout ce temps-là. Nous mangeons ensemble avant de
lui donner une chambre où il pourra se doucher et dormir.
Mercredi
2 décembre :
L’après-midi, rencontre de secteur (doyenné) de la
Commission des Vocations. C’est une priorité importante
pour l’avenir de notre Eglise. Dans chaque paroisse, on suit les
enfants qui veulent être prêtres, religieux et religieuses ou
laïcs engagés. Nous faisons le calendrier des activités du
secteur, en particulier les rencontres générales des enfants et
jeunes des différentes paroisses, et la Journée Mondiale de prière
pour les vocations. Ensuite, nous partageons les programmes d’action
des paroisses, ce qui nous donne des idées nouvelles et des
meilleurs moyens de travailler.
Dans la foulée, réunion de
notre Commission des Media. Suite à de nombreux départs, il
nous faut réorganiser les choses. D’abord, nous choisissons les
animateurs et les membres des équipes pour nos deux Radios
locales. Puis nous choisissons un certain nombre de thèmes. Et
ensuite, comment animer nos émissions : enquêtes, interviews,
débats, etc.
La nuit, comme il y a du courant et la connexion,
je travaille sur Internet.
Mardi 1er décembre : Aujourd’hui se tient le grand pèlerinage des musulmans de la Confrérie Mouride, dans la ville de TOUBA. C’est une Confrérie dans la ligne soufie, fondée par un Sénégalais, Cheikh Amadou Bamba, très enracinée dans la culture sénégalaise. Les mourides sont très attachés à leurs imams et chefs religieux et très branchés sur le travail. Suite à l’émigration sénégalaise importante et déjà ancienne, ils ont des disciples dans de nombreux pays qui viennent à cette occasion, ce qui, d’une part, permet aux parents et amis de se retrouver et, d’autre part, donne une dimension internationale à l’évènement. Il y a des grandes prières, des enseignements, des recueillements devant les tombeaux des anciens chefs religieux. Plus d’un million de personnes. Les responsables politiques et même le Président de la République et ses ministres viennent en visite. C’est l’occasion de réflexions et de déclarations importantes, aussi bien du côté des visiteurs que des chefs religieux. Pendant ces jours, la ville de Dakar est presque vide. Il y a moins de bouchons et on circule beaucoup mieux. Mais le problème, c’est qu’il n’y a presque plus de moyens de transports, la plupart étant partis à Touba, à l’intérieur du pays.
Lundi
30 novembre :
Le matin, travail avec un technicien de la Radio
municipale. Puis travail personnel.
Le soir, je rencontre les
lecteurs pour leur apprendre à lire en ouolof. En effet,
tous ont appris à lire en français à l’école, mais ils ont de
la peine à lire le ouolof écrit dans l’écriture internationale.
Dimanche
29 novembre :
Après la messe du matin, journée de formation des membres
des Bureaux de nos communautés de quartier. Nous faisons
d’abord l’évaluation des activités de l’année passée, puis
la liste des problèmes et difficultés. Pour y répondre, nous
sentons la nécessité de revoir les bases de notre action. Nous
reprécisons ce qu’est le 3ème Plan d’Action
Pastoral (de cinq ans) et voyons comment nous le vivons depuis trois
ans dans notre paroisse, avec les quatre objectifs : la
communion, la sanctification, le témoignage et le service,
comprenant la défense de la dignité des plus petits de la société
et les droits humains, le soutien des pauvres et les actions de
développement, la justice, la paix et la réconciliation. Puis nous
étudions les trois lignes d’action de l’Eglise de cette année :
l’année de la Miséricorde, la mise en pratique du Synode de la
Famille, et le respect de la Création (écologie globale).
Enfin,
nous reprécisons le programme de réunion mensuelle des communautés
de quartier : 1) partage d’Evangile. 2) la vie de la
paroisse. 3) la vie du quartier. 4) prière et formation.
Tout cela à partir des actions menées. Après le repas pris en
commun (cinq personnes par plat), nous pouvons tirer les conclusions
et choisir les actions prioritaires. Nous avons bon espoir car les
gens sont venus nombreux (70) et ont très bien participé.
Le
soir, je reçois un ami journaliste qui vient me présenter
son épouse et m’invite à aller dans sa famille. Il faudra que je
trouve un moment pour cela, suffisamment important pour être avec
eux.
Samedi
28 novembre :
Catéchisme des enfants.
A midi, je reçois un ami
de QUIBERON, ami de longue date de la famille et qui connaît bien
notre Ile de Houat, en Bretagne. Mais nous parlons surtout de
l’action qu’il mène dans un village sénégalais de
l’intérieur : installation d’un dispensaire et d’une
école, avec l’aide d’une association qu’il a mise en
place. Nous voyons comment mieux organiser les choses et surtout
comment faire davantage participer la population, car il n’est pas
question de leur faire des cadeaux sans efforts de leur part. Puis
nous réfléchissons à la manière d’assurer l’entretien de ce
qui est fait, pour que ça dure.
Comme il est blessé (tombé à
l’eau, il a eu le pied entaillé par l’hélice du bateau sur
lequel il voyageait) au village il n’a pas été soigné. Je le
conduis au dispensaire où la Sœur responsable s’en occupe. Puis
nous continuons nos échanges en partageant le repas.
Le soir,
messe dans notre deuxième chapelle.
Vendredi
27 novembre :
Comme je suis resté à la paroisse aujourd’hui, je
reçois de nombreuses visites et demandes d’aide : malades,
nécessiteux, réfugiés, etc…. D’autres viennent pour poser
leurs problèmes et recevoir des conseils. D’autres encore
viennent se confesser. Avec tout cela, je n’ai pas le temps pour
travailler personnellement. Je le ferai cette nuit, là au moins je
serai tranquille.
A 14 heures, je vais dans un Collège mettre en
place une aumônerie. En effet, le vendredi les élèves
musulmans vont prier à la mosquée ; les chrétiens peuvent se
réunir pendant ce temps-là dans une classe. Une semaine, ils font
un partage d’Evangile ; la semaine suivante, ils parlent de
la vie au collège et de ce qu’ils peuvent faire pour l’améliorer
ensemble avec les autres élèves. Aujourd’hui, ceux qui ont
participé à la dernière récollection en font le compte-rendu.
Puis nous parlons du gouvernement scolaire. Les élèves ont
choisi leurs représentants, mais souvent ils pensent plus à
organiser des fêtes et des soirées dansantes qu’à résoudre
leurs problèmes d’études. Et quand ils ont trop tardé et que
ces problèmes sont devenus trop aigus, ils partent en grève. C’est
même devenu une habitude. Il est donc très important de réfléchir
et d’intervenir aussi tôt que possible.
La nuit, nouvelle
rencontre des fiancés. Et c’est moi qui l’anime. Nous
parlons de l’amour vécu en chrétiens et du sacrement du mariage.
Jeudi 26 novembre : Visite à la prison des femmes. Aujourd’hui, c’est un peu compliqué d’inscrire les femmes, car un nouveau système de contrôle est mis en place. La directrice me fait part du coup de fil d’une directeur d’une autre prison des hommes, un peu plus éloignée. Il souhaite que j’intervienne dans son établissement également. Je vais commencer, mais il faudra mettre en place une équipe pour cela, aussi rapidement que possible. En attendant, ici, avec les femmes, je consacre cette visite spécialement aux étrangères pour leur donner les messages reçus par Internet et recueillir ce qu’elles veulent dire à leur famille. On se débrouille pour se comprendre en anglais ou en espagnol/portugais, sauf avec les Guinéennes dont je parle plusieurs langues, et les plus anciennes qui ont eu le temps d’apprendre le ouolof. J’essaie surtout de les aider à s’intégrer (ce qui n’est pas facile !), à comprendre la culture sénégalaise et à se faire des amies. Avec les musulmanes, nous parlons du grand pèlerinage de la Confrérie Mouride à TOUBA (Nord-Sénégal).
Mercredi
25 novembre :
Longue séance de travail avec les responsables d’une Radio
communautaire « Oxy jeunes » pour réfléchir à la
manière de relancer les émissions et trouver les moyens pour
cela.
Puis, j’enregistre mes propres émissions en
ouolof.
L’après-midi, nous accueillons la famille d’un
confrère polonais qui termine son séjour au Sénégal. Nous
échangeons leurs impressions.
Le soir, réunion de notre
Commission des medias avec comme ordre du jour : comment
mettre en œuvre les propositions de ce matin. Nous nous donnons une
semaine pour concrétiser les choses.
Mardi
24 novembre :
Préparation de la formation des communautés de
dimanche.
Accueil d’une nouvelle religieuse qui vient
renforcer notre équipe.
Midi : rencontre des catéchumènes
du collège.
L’après-midi, rencontre communautaire où
nous faisons le point de nos activités, comme tous les quinze
jours.
Le soir, je pars en ville. Chaque mardi, jusqu’à Noël,
nous allons travailler la question de l’écologie à partir
de la Lettre du Pape François « Loué sois-tu » sur le
respect de la création. Aujourd’hui, nous travaillons les
chapitres 1 et 3 pour voir comment le problème de l’environnement
se pose au Sénégal et quelles en sont les causes. Je ne veux pas
faire une conférence mais je cherche à faire participer les gens
au maximum. Certains apportent des contributions très
intéressantes. Je vais en faire une synthèse.
Lundi
23 novembre :
Accueil des visiteurs.
Visite d’une Radio communautaire,
puis dans deux collèges. Dans ces collèges le Principal a changé,
de même que certains professeurs. Nous prenons le temps de faire
connaissance, ainsi qu’avec des élèves. Je reçois partout un
très bon accueil.
L’après-midi et la nuit : travail
personnel et sur Internet pour répondre aux nombreux messages
en attente.
Dimanche 22 novembre : Fête du Christ Roi. Ce jour, les responsables des Communautés de quartier et des différents Mouvements s’engagent pour une année devant toute la paroisse. La grand messe est suivie d’une conférence et d’un temps de partage sur « Comment vivre l’année de la Miséricorde là où nous sommes, dans les conditions qui sont les nôtres ». Il y a des tas de propositions si bien que nous ne partageons le repas qu’à 16 heures !
Samedi
21 novembre :
Je passe dans les différents groupes de catéchisme. Les
enfants et les jeunes sont heureux de me voir… et moi aussi de
les rencontrer !
L’après-midi, rencontre de fiancés
et préparation de la fête de demain.
Vendredi
20 novembre :
Accueil tout au long de la journée, chacun avec son
problème.
A la pause du midi, visite dans les collèges.
Le
soir, préparation au mariage. Aujourd’hui, nous parlons du
Code Civil et du Droit Canon. C’est important, pas seulement pour
connaître les lois sur le mariage, mais aussi sur la vie du couple
(le partage des biens, la question de la polygamie….), l’éducation
des enfants (beaucoup d’enfants ne sont pas déclarés à la
naissance, l’excision…), et aussi les problèmes d’héritage,
etc… La séance dure longtemps.
Jeudi
19 novembre :
Visite hebdomadaire à la prison des femmes. Ces
jours-ci, j’ai reçu un colis avec des savons, dentifrices et des
médicaments. Cela va faire des heureuses. J’amène aussi une
partie des lunettes que j’ai rapportées de France. Et surtout des
messages reçus par Internet, et par téléphone, aussi bien pour
les Sénégalaises que pour les étrangères. Leur grande souffrance
à toutes, c’est d’être séparées et sans nouvelles de leurs
enfants. J’essaie de remédier le mieux possible à cette
souffrance. Et aussi à créer des liens entre elles, pour diminuer
les tensions. Je suis frappé par leur volonté de s’entendre et
de vivre ensemble, malgré les difficultés. En effet, la prison est
absolument surpeuplée, car de nombreuses nouvelles sont arrivées.
Elles dorment plusieurs dans le même lit, ou plutôt sur un matelas
par terre. Et il fait encore très chaud, ce qui n’arrange pas les
choses. A midi, je n’ai pas pu voir toutes celles qui voulaient me
rencontrer, mais je dois m’arrêter, c’est le règlement. Avant
de partir, je prends un moment pour parler avec la directrice et les
gardiennes. Nous entretenons d’excellentes relations et j’apprécie
aussi leur comportement très humain avec les détenues, malgré
leurs conditions de travail difficile et le manque de moyens.
Midi :
Sur le chemin du retour, je m’arrête chez le responsable du
secteur de la Caritas pour faire le point du démarrage des
activités de cette année.
Après-midi : Après
avoir rencontré quelques personnes à la paroisse, je pars pour la
ville animer une nouvelle rencontre de préparation au mariage.
Aujourd’hui, nous abordons la psychologie de l’homme et de la
femme, pour voir comment mieux nous comprendre pour construire un
foyer solide, mais aussi ouvert aux autres, où ceux qui sont
tristes ou ont des problèmes puissent trouver un peu de paix et de
courage. Enfin, nous insistons sur la nécessité d’avoir un
objectif et un idéal dans la vie, et de savoir ce que le couple,
puis la famille, veut construire dans le quartier et la vie. Tout
cela suppose bien sûr que l’on se parle et que l’on fasse le
point régulièrement. Une excellente soirée !
Mercredi
18 novembre :
Nous sommes encore en période de lancement. Aujourd’hui,
je vais rencontrer le nouveau responsable des mouvements des
jeunes et d’adultes. Nous étudions les orientations de cette
année et abordons ensuite un certain nombre de questions : le
plan d’action des diocèses d’Afrique de l’Ouest ; les
communautés de quartiers ; l’animation des collèges, lycées
et universités ; la pastorale du tourisme, etc… les
problèmes ne manquent pas !
J’en profite pour rencontrer
ensuite le Frère aumônier de la JOC. Nous faisons le tour
des différentes équipes et de leur implication dans le monde du
travail.
L’après-midi, rencontre des mouvements. La nuit,
travail personnel.
Mardi
17 novembre :
Interview – Débat à la radio locale sur le problème de
l’excision. J’ai accepté, bien que ce soit un sujet
difficile et délicat, surtout que l’émission se fait en ouolof.
Nous nous retrouvons avec deux imams, pour donner le point de vue
des religions musulmane et chrétienne.
A la sortie, un autre
journaliste en profite pour m’interviewer sur la peine de mort
que certains voudraient rétablir, devant la montée de la
violence.
A midi, j’ai invité le responsable de la catéchèse
du Collège catholique de notre paroisse pour évaluer notre
rencontre de dimanche passé, et voir comment assurer la
suite.
Après midi, rendez-vous avec le responsable national de
la Caritas. Nous avons beaucoup de choses à nous dire :
la mise en place et l’animation des Caritas locales, le travail
dans les prisons, les projets de développement, l’animation des
quartiers en relation avec les mairies, la collaboration avec les
ONG et différentes associations. Nous étudions en particulier les
possibilités de mettre à la disposition des paysans, pêcheurs et
habitants des banlieues les possibilités de l’informatique
suite à la proposition de mon neveu qui tient mon site et un
ami, que j’ai rencontrés pendant mes derniers congés.
Le
soir, nous accueillons une amie, connue en Guinée où elle était
venue travailler à la Promotion des femmes en secteur rural, et à
l’animation des écoles de villages. Elle revient pour
rencontrer ceux et celles avec qui elle a travaillé. Nous reparlons
de ce que sont devenues ses actions, et du ravail qu’elle fait
actuellement dans une association auprès de personnes handicapées.
Lundi
16 novembre :Je
consacre toute la journée à mes enregistrements radio ,
avec beaucoup de difficultés à cause du manque de connexion
Internet et les coupures d’électricité.
En fin d’après-midi,
après le travail, rencontre avec la secrétaire de l’association
des femmes pour préparer l’année et pour changer le
Bureau.
La nuit, préparation d’émissions à la télévision,
avec un journaliste. Ensuite, j’écoute les nouvelles de France.
J’ai pitié des victimes et de leurs familles, mais j’ai aussi
peur pour les réfugiés syriens ou autres, et pour les musulmans
vivant en France, qui risquent de supporter les conséquences
négatives de ces attentats. Nous prions pour eux à chaque
Eucharistie.
Dimanche
15 novembre :
Journée d’amitié (récollection) des collégiens et
lycéens chrétiens. Ils sont très peu nombreux, parfois un seul,
dans une classe. C’est donc important pour eux de se retrouver
pour faire le point, se connaître et s’encourager mais aussi voir
ce qu’ils peuvent faire en tant que chrétiens pour faire avancer
les différents établissements.
Nous réfléchissons à la vie
scolaire et cherchons ce qu’il est possible de faire pour
améliorer les choses, et pour organiser une aumônerie dans chaque
établissement. Puis nous voyons comment faire un partage d’Evangile
et comment lancer l’Année de la Miséricorde. Nous terminons par
la messe célébrée sur place.
Pendant tous ces jours, nous
suivons bien sûr avec attention et beaucoup de tristesse ce qui
s’est passé à Paris. Le Sénégal se sent directement concerné.
Des imams intégristes ont été arrêtés et nous ne sommes pas à
l’abri des attentats, même si l’Islam du Sénégal est
tolérant et ouvert.
Samedi
14 novembre :
Beaucoup de gens ne travaillent pas aujourd’hui. Aussi, les
visites sont nombreuses, de toutes sortes : personnes
ayant besoin d’aide, de conseils ou de soutien ; et aussi les
parents d’un de nos confrères polonais venus visiter le Sénégal.
Nous leur consacrons le temps nécessaire.
L’après-midi,
préparation personnelle des couples au mariage. En effet, en plus
des six rencontres générales de formation, nous rencontrons chaque
couple en particulier. Et ils sont nombreux. Je termine juste à
temps pour la messe du samedi soir. Ensuite, rencontre du bureau
des femmes.
Vendredi
13 novembre :
C’est le 70ème anniversaire de l’école Saint
Michel, là où j’ai fait l’école primaire et passé le
certificat d’études en 1951. C’est devenu un cycle complet,
jusqu’à un Institut Universitaire de gestion. J’y suis invité
à la fois pour représenter les spiritains et en tant qu’ancien
élève. Je ne veux pas faire l’ancien combattant ! Je
préfère donner les orientations qui me semblent importantes pour
des étudiants en gestion, appelés à prendre des responsabilités
dans la vie économique du pays. Je rappelle nos orientations qui
étaient déjà celles des premiers spiritains qui ont fondé cette
école en 1928. 1°) L’évangélisation de tous,
musulmans comme chrétiens, dans le respect de la conscience, de la
liberté et de la foi de chacun. Non pas convertir, surtout pas de
force, mais permettre à tous les étudiants qui le veulent de vivre
les valeurs de l’Evangile. Car Jésus est aussi un grand prophète
de l’Islam, et tous attendent son retour à la fin du monde.
Deuxième orientation : le service des plus pauvres. Pas
pour leur faire l’aumône, mais pour leur donner leur place dans
la société. Non pas faire des projets pour eux, mais soutenir ce
qu’ils ont décidé eux-mêmes de vivre. Car ce sont eux qui
connaissent le mieux la pauvreté, parce que ce sont eux qui la
vivent. Je demande donc aux étudiants de ne pas se laisser prendre
par l’amour de l’argent, la soif du pouvoir ou la promotion
personnelle. Mais, comme le demande le Pape François, de lutter
contre la civilisation du déchet où l’on rejette ceux qui ne
sont pas rentables, et d’aller à la périphérie vers ceux
qui sont rejetés au loin. En donnant la première place aux
pauvres. Et de vivre les deux orientations actuelles de l’Eglise :
le respect de l’environnement et la miséricorde, suite au dernier
synode. C’est tout un programme, mais les réactions sont très
positives.
Après les interventions, nous prenons un pot de
l’amitié ensemble. De nombreux invités viennent me saluer,
enseignants ou non. Parmi eux, plusieurs anciens des foyers
d’accueil des élèves de SAINT LOUIS que j’ai animés de 1980 à
1996, avant de partir dans les Camps de réfugiés du Libéria. Je
suis très heureux de voir ce qu’ils sont devenus.
Mais il me
faut revenir rapidement pour enregistrer mes émissions à la
Radio.
La nuit, préparation commune au mariage. Avec les
fiancés, aujourd’hui nous abordons la question de l’éducation
des enfants.
Jeudi
12 novembre :
Je réussis à me réserver la matinée pour travailler
personnellement, tout en restant disponible aux visiteurs et
différents demandeurs. Je prépare les prières pour l’année
de la Miséricorde.
A la pause de midi, je rencontre l’équipe
d’animation de notre collège, pour préparer la fête du
Collège.
Puis je présente notre jeu sur les droits des
enfants dans un Jardin d’enfants du quartier.
Le soir,
messe du 8ème jour pour un paroissien que j’ai enterré
la semaine dernière. Il y a beaucoup de monde.
La nuit,
rencontre dans une Communauté de quartier. Très bonne
participation à la Couverture Médicale Universelle (CMU).
Mercredi
11 novembre :
Je continue ma tournée dans les collèges et lycées,
avec toujours des difficultés pour rencontrer les responsables
et réfléchir sérieusement avec eux à l’éducation.
A midi,
nous accueillons un confrère polonais, venu de l’intérieur pour
recevoir ses parents venus le visiter. Nous parlons longuement de
ses activités.
L’après-midi, je passe dans les différents
mouvements de jeunes pour les sensibiliser à la
récollection.
Le soir, messe dans un autre quartier. Puis je
vais bénir une maison : toute la famille s’est réunie, avec
les voisins. Il y a beaucoup d’enfants qui sont heureux de chanter
ensemble, si bien que la prière est très animée.
Mardi
10 novembre :
Dimanche prochain, nous organisons une journée d’amitié
pour les élèves chrétiens des collèges et lycées. Ce
sera l’occasion pour nous de les connaître et de les organiser,
pour lancer les aumôneries dans les 15 collèges et lycées de la
ville, en ce début d’année scolaire qui a beaucoup de peine à
démarrer. Pendant trois jours, je vais faire le tour des
établissements. Cela me prend beaucoup de temps mais me permet de
rencontrer les responsables et de parler ensemble de l’éducation
des élèves.
L’après-midi, je reçois un de nos jeunes en
formation. Après un premier stage, il part travailler en
Mauritanie. Nous parlons longuement ensemble. En plus, il m’aide à
trier les lunettes que j’ai ramenées en stock de mes congés,
pour pouvoir les distribuer plus facilement. Pendant ce temps, je
dirige la prière d’un enterrement. Nous le célébrons en
mandjaque, la langue du défunt et de la plupart des personnes
présentes. Je ne parle pas couramment cette langue, mais j’ai
préparé un texte par écrit et les catéchistes font les lectures
et les commentaires.
Le soir, messe dans un quartier.
Lundi
9 novembre :
Travail personnel et accueil : les demandes sont
nombreuses et variées. Ce n’est pas facile de répondre à tous
les besoins, surtout que nos moyens sont très limités.
Le soir,
nous nous retrouvons avec les différents délégués de la paroisse
auprès de nos 13 mairies. Ils sont chargés des relations et
de la collaboration, et font un excellent travail. Aujourd’hui,
nous réfléchissons spécialement à l’animation des quartiers,
aux problèmes de la rentrée scolaire, et la mise en place de la
CMU (couverture médicale universelle).
Dimanche
8 novembre :
10ème anniversaire du groupe des anciens. La fête
se poursuit toute la journée.
L’après-midi, je vais
bénir la maison d’une famille amie. Puis je passe à notre 2ème
paroisse spiritaine de la ville, dont c’est la fête patronale.
Je
comptais travailler la nuit sur Internet, mais il n’y a pas de
connexion…. Elle ne reviendra que mercredi !
Samedi
7 novembre :
Réunion de la Commission « Justice et Paix ».
Nous centrons notre réunion sur l’écologie et le respect de la
Création. Cela va être notre priorité cette année.
Le soir,
messe du 8ème jour d’un paroissien décédé
subitement et enterré ailleurs. Nous nous réunissons ensuite chez
sa femme pour continuer notre prière.
Vendredi
6 novembre :
On m’a confié la responsabilité de la Commission des
vocations. Je vais rencontrer les anciens animateurs pour
faire le point de leur activité et voir comment continuer le mieux
possible.
Il y a beaucoup de questionnements actuellement sur la
façon dont la sexualité est vécue aujourd’hui au
Sénégal. L’éducation traditionnelle n’est plus adaptée et
les gens sont démunis devant les idées nouvelles, souvent
présentées d’une façon dévoyée à la télévision et sur
Internet. Un journaliste de la ville vient m’interviewer.
J’insiste sur le fait qu’on ne peut pas mieux vivre la sexualité
dans le pays si on n’améliore pas la façon de vivre en société
et si on ne lutte pas contre la pauvreté. Et qu’on ne peut pas
éduquer les jeunes par la peur et les punitions. Il s’agit de
leur apprendre à réfléchir, à se choisir un but dans la vie et à
prendre leurs responsabilités.
Ensuite, je pars au dispensaire
et au Collège de la paroisse où il y a beaucoup de questions à
aborder.
L’après-midi, rencontre avec un technicien de la
radio locale de Pikine : « Oxyjeunes ». Nous
voyons comment collaborer ensemble.
La nuit, rencontre des
fiancés pour la préparation au mariage. Aujourd’hui, nous
abordons la Vie du couple et les relations avec les deux familles,
car il y a souvent des problèmes à ce niveau.
Jeudi
5 novembre : Comme
chaque jeudi, je pars à la prison des femmes de Rufisque. Mais
je dois attendre plus d’une heure avant de pouvoir les rencontrer,
car il manque du personnel pour la surveillance. De ce fait, je n’ai
pas le temps de recevoir toutes celles qui voulaient me parler. Des
nouvelles détenues sont arrivées, aussi la prison est-elle
surchargée. Et de plus la grande chaleur actuelle entraîne
beaucoup de tensions. Je parle avec elles pour essayer de calmer les
gens et d’apaiser le climat.
Au retour, je prépare une fiche
pour les enfants et les jeunes des Mouvements de la paroisse pour
expliquer et les mettre à l’action sur les trois thèmes
importants de cette année : 1) le respect de la
Création/environnement et écologie, à partir de la lettre du Pape
François. 2) La vie en famille, suite au dernier Synode. 3)
L’année de la Miséricorde que l’Eglise commence le 8
décembre.
L’après-midi, séance de travail avec le
responsable de la Caritas et une nouvelle religieuse qui
vient d’arriver et nous apporte son expérience de France, du
Pérou et du Cameroun.
Ensuite, nous préparons des fiches de
prières pour l’année de la Miséricorde. Prière
quotidienne dans chacune des maisons à tour de rôle dans chacune
de nos 13 Communautés de quartier. Et célébration de passage
d’une communauté à l’autre.
La nuit, je vais participer à
la réunion d’une Communauté de quartier. Je suis
impressionné par le nombre des jeunes présents. Nous abordons la
question de la sexualité. Puis nous réfléchissons à la
collaboration possible avec la mairie.
Mercredi
4 novembre :
Je reçois une amie française venue voir son fils qui
fait un stage au Sénégal. Nous sommes heureux de nous revoir. De
plus, elle nous apporte du matériel médical, des médicaments et
du matériel scolaire. Cela va nous être très utile. Nous allons
au dispensaire, à l’école et aux jardins d’enfants de la
paroisse. Et pendant le repas, nous partageons nos joies et nos
impressions.
L’après-midi, rencontres des différents groupes
et mouvements de jeunesse, comme chaque mercredi.
Le jeune
Togolais qui veut être missionnaire spiritain termine son stage
chez nous. Il part continuer son initiation à KEDOUGOU, une
paroisse rurale du Sénégal Oriental. Nous l’accompagnons au car,
tristes de devoir nous séparer si tôt.
Le soir, réunion de la
Commission des média . En effet, nous avons deux radios
locales sur la paroisse, et les radios et télévisions sur
lesquelles nous pouvons intervenir sont nombreuses à Dakar. Mais
pour cela, il nous faut renouveler et augmenter notre équipe, aussi
bien en techniciens qu’en animateurs. Et trouver de nouveaux
groupes et personnes à inviter. Nous allons refaire les recherches
nécessaires et nous nous retrouverons dans deux semaines pour faire
le point.
Mardi
3 novembre :
Les activités reprennent. Parmi les visites : des
malades, un sourd-muet, un commerçant chassé avec beaucoup
d’autres du marché : ils ont tout perdu à cause du
déguerpissement.
Cette année, je continue à suivre les élèves
des lycées et collèges. Nous en avons 13 sur la paroisse.
Aujourd’hui, je vais voir le directeur du Collège catholique. Les
autres, je les rencontrerai au fur et à mesure.
Lundi
2 novembre :
Nous avons décidé de réfléchir tout au long de l’année
à la Lettre du Pape François sur l’écologie, car elle
nous semble très importante et un moyen d’agir avec tous. J’ai
déjà réfléchi à la question et envoyé des documents.
Maintenant, il va falloir rédiger des fiches et des textes pour
chaque dimanche. Je m’y mets ce matin, mais cela va me prendre
plusieurs semaines à chaque moment libre.
L’après-midi, nous
nous retrouvons avec toutes les religieuses de la paroisse. Elles
sont neuf, travaillant dans les écoles, les dispensaires et jardins
d’enfants. Elles animent les différents mouvements et activités
de la paroisse, de même que les Communautés de quartier. Il y a
beaucoup de choses à préparer pour cette année. Nous terminons
par la messe et le repas. Nous sommes heureux de ce temps ensemble
et cela nous encourage beaucoup dans nos activités.
Dimanche
1er
novembre :
Toussaint. Nous vivons cette fête avec joie et une
grande célébration, comme les gens savent le faire.
L’après-midi,
prières solennelles dans les différents cimetières, avec
beaucoup d’émotion.
Après la prière, je vais bénir une
maison d’une famille amie, avec laquelle j’ai des liens
amicaux approfondis depuis longtemps. Toute la famille s’est
réunie. Nous restons ensuite un bon moment à parler ensemble.
Samedi 31 octobre : Parmi ceux que j’accueille aujourd’hui, une jeune religieuse en formation que je connais et que j’ai suivie depuis la Guinée.
Vendredi
30 octobre :
Matin : accueil et travail du
bureau.
Après-midi : enterrement.
Soir :
Rencontre de préparation au mariage dans notre secteur. Le
milieu est beaucoup plus populaire qu’en ville, c’est pourquoi
nous faisons la formation en ouolof. Et nous attendons 20 heures
pour commencer, le temps que les gens reviennent du travail.
Jeudi
29 octobre : Première rencontre des prêtres de
tout notre secteur : nous sommes une trentaine. Nous
accueillons les nouveaux venus et nous composons les différentes
commissions de travail, pour agir plus efficacement. Puis nous
organisons nos rencontres mensuelles : lieux, thèmes, etc…
Et l’étude d’un certain nombre de documents officiels. En
effet, nous avons un nouvel archevêque et donc une réorganisation
du diocèse avec des nouvelles orientations. Nous travaillons aussi
les textes produits et actions menées par le gouvernement ces
derniers temps dans le pays. Puis nous passons aux « divers »,
qui ne manquent pas !
Nous terminons par un repas
fraternel.
De retour à la paroisse, de nombreuses personnes nous
attendent. Le soir, nous célébrons la messe pour la mère de notre
chef de chorale qui vient de mourir ; tous les choristes sont
venus prier avec nous.
La nuit, réunion dans un quartier. Les
problèmes ne manquent pas, car à la saison des pluies beaucoup de
gens ont dû évacuer leurs maisons à cause des inondations.
Certains ne sont pas encore revenus. Nous voyons ensemble
comment les accueillir et les soutenir.
Mercredi
28 octobre :
Je pars au grand cimetière de Dakar, pour enregistrer une
émission à la télévision sur la Toussaint et le 2
novembre : prière pour les malades. En plein soleil, ce n’est
pas facile ! En plus, le pignon arrière de mon vélo se casse,
et il n’y a pas de mécanicien sur place. Je passe toute la
journée à régler le problème et je peine à rentrer car je me
retrouve très loin de Pikine. Je rentre très fatigué.
Un
certain nombre d’amis me demandent comment nous arrivons à faire
tout ce travail ; surtout que cette année, nous ne sommes plus
que deux (au lieu de 4). Heureusement que nous travaillons avec des
équipes formées et des gens qui en veulent !
Mardi
27 octobre :
Je remonte en ville rencontrer l’adjoint de l’évêque
chargé des services : paroisses, écoles, postes de
santé, procure, etc…. pour réfléchir ensemble, comment
travailler à Pikine dans ces différents domaines.
Je passe
ensuite à la Radio diocésaine sur laquelle j’assure deux
émissions chaque jour, une en français et une en ouolof. Nous
faisons le point ensemble. Puis je rentre à Pikine où diverses
activités m’attendent.
Lundi
26 octobre :Après
la prière et avoir reçu les gens venus nous voir, nous partons à
Dakar. Nous tenons une séance de travail avec nos responsables sur
la formation et les vocations, deux choses importantes pour
le suivi de notre travail missionnaire.
Puis je pars discuter à
la Poste pour retirer des colis. D’abord on me demande, comme
toujours, des frais de magasinage. Ensuite on m’envoie à la
douane où on me demande 10.000 francs CFA pour des lunettes usagées
que j’ai récupérées pendant mes congés pour les prisonniers.
J’ai beau expliquer que ce n’est pas pour faire du commerce,
rien n’y fait. La douane, c’est l’un des postes importants qui
fait vivre le pays !
L’après-midi, je vais assister au
procès de l’ancien président du Tchad, Hissein HABRE.
Dans le passé, avec Amnesty International, nous avions soutenu une
de ses victimes emprisonnée. C’est très triste et émouvant
d’entendre parler de toutes ces personnes torturées, exécutées,
disparues, de fosses communes et de morts disparus. Ce qui est
important, c’est qu’un dictateur soit enfin jugé, et cela en
Afrique même, à la demande de l’Union Africaine.
Au retour,
je n’ai pas le moral pour travailler, répondre aux messages et
envoyer mes e.mails. Pourtant, il faut bien le faire !
Dimanche
25 octobre : Après la messe, rencontre du
Conseil paroissial. C’est le moment de relancer l’année
pastorale après avoir faire l’évaluation des
activités de vacances. Nous faisons le tour des différentes
organisations et structures, mouvements de jeunes et d’adultes,
communautés de quartiers, Caritas, Justice et Paix, Media,
etc… Nous notons comme d’habitude une bonne
participation de tous.
A midi, nous accueillons plusieurs
confrères de passage venus de différents pays.
Une bonne occasion pour nous tenir au courant de la vie des gens,
des efforts et des souffrances des populations.
Samedi 24 octobre : Le travail continue : réunion de la Commission Justice et Paix ; enterrement. L’après-midi, mariage avant la messe du samedi soir.
Vendredi
23 octobre :
Chaque jour, j’écoute à la radio sur mon
téléphone les nouvelles du Sénégal, mais
aussi du monde. Ce matin, j’entends que le Président
HOLLANDE soutient le référendum du
Congo-Brazzaville par lequel le Président du pays fait
changer la Constitution pour pouvoir se représenter, alors
qu’il est au pouvoir depuis 32 ans. Et cela parce que la
France a de gros intérêts, en particulier au niveau du
pétrole. Alors que ce sont les compagnies pétrolières
qui ont été la cause et ont soutenu et financé
les guerres civiles du pays. L’argent, le pétrole et
les ventes d’armes sont plus importants que le bien des
populations ! Dans de nombreux pays, des présidents font
changer les Constitutions pour rester au pouvoir. Est-ce que l’on
doit soutenir cela ?
Le soir, c’est la grande fête
de l’Achoura, le début de l’année
musulmane, qui tire d’ailleurs son origine dans la fête
juive du Yom Kippour. Cette fête est précédée
par un temps de jeûne et de prière. Elle est l’occasion
d’un repas traditionnel (couscous de mil), de fêtes et
de manifestations populaires.
Jeudi
22 octobre :
Après l’accueil et les premiers contacts, départ
pour la prison des femmes, comme chaque semaine. Je n’arrive
pas à rencontrer toutes celles qui veulent me voir, surtout
qu’un bon nombre viennent d’arriver.
La prison est
surchargée : il n’y a plus de matelas à
mettre par terre, ni de place d’ailleurs pour les poser. Et
nous sommes en pleine saison de chaleur. La vie en commun s’en
ressent évidemment. Les nouvelles arrivées me
demandent de prévenir leurs familles et de leur chercher des
produits de première nécessité : savon,
dentifrice, etc….
Cet après-midi, trois des
quatre jeunes que nous avons accueillis vont prendre le bateau pour
la Casamance où ils commenceront leur formation religieuse
(postulat). Nous avons bien vécu ensemble et nous sommes
tristes de nous séparer. C’est la vie !
La
nuit, préparation au mariage en ville. Ils sont plus
de 100 couples. Aujourd’hui, nous abordons la question de la
sexualité du couple. Il y a beaucoup de questions à
aborder, mais ce n’est pas toujours facile d’en parler.
Après une introduction, nous mettons les couples en groupes,
par paroisse, pour qu’ils puissent se connaître et se
rencontrer en dehors des formations et préparer leurs
questions. Puis ils continuent par une rencontre en couple avant les
conclusions. Nous nous retrouvons ensuite avec l’équipe
d’animation pour évaluer la séance et voir
comment prolonger la formation.
Mercredi
21 octobre :
Un de nos jeunes part en stage en Guinée. Nous
passons la matinée ensemble. Comme il est formé en
media, je lui ai apporté du matériel photo, radio et
autres media.
L’après-midi, je pars en ville
rencontrer le responsable diocésain de la Caritas pour
préparer le travail de l’année. J’en
profite pour déposer mes livres en vente dans les
librairies.
Le soir réponses aux différents mails
et soirée avec un groupe de prière.
Mardi
20 octobre : Ce matin, je me lève de bonne
heure pour partir à notre Maison Centrale. En effet, se tient
le Conseil de la Province auquel participe le responsable de chaque
pays d’Afrique de l’Ouest où nous travaillons.
C’est le premier, après notre Chapitre où tous
ensemble nous avions choisi les orientations et les façons de
travailler pour les trois années qui viennent. On m’a
demandé de faire un exposé de démarrage et de
proposer des pistes de travail.
La maison est une maison
d’accueil. J’y rencontre un confrère qui
travaille maintenant en Suisse depuis six ans, un autre venu de
Mauritanie se faire soigner, un jeune Togolais qui part en stage en
Guinée, un confrère nigérian en route vers
l’Irlande.
J’ai de la peine à repartir.
Pourtant le travail m’attend !
Lundi
19 octobre :
Le matin, travail avec un ami technicien pour la reprise
des émissions catholiques en français et en ouolof
à la radio municipale. L’après-midi, je reçois
plusieurs religieux, prêtres et séminaristes. Je
consacre mes lundis après-midi à cela, chaque fois que
c’est possible.
Le soir, après la messe, comme
d’habitude je prends le temps de parler avec ceux qui
le désirent. Puis je suis les nouvelles du Sénégal,
de l’Afrique et du monde, et aussi les nouvelles religieuses
sur Internet. C’est important de se tenir au courant.
Dimanche
18 octobre :
Grand messe de lancement de l’année pastorale
où des tas de choses se retrouvent : engagement des
catéchistes et début de la catéchèse,
journée mondiale de lutte contre la misère, synode de
la famille, semaine missionnaire, sans oublier l’Evangile :
« Nous mettre au service de nos frères ».
Le tout avec chants, danses, théâtre, affiches,
tableaux, comme d’habitude.
Après la prière,
réunion de la Caritas : nous décidons de
relancer la sensibilisation. A la fois pour faire comprendre ce
qu’est la Caritas et pour pousser les gens à s’engager
et à lutter contre la pauvreté. Puis nous étudions
la possibilité de lancer des petits projets de développement.
Et aussi de travailler avec les mairies et les différentes
associations qui existent.
Après-midi, 10ème
anniversaire d’un groupe de quartier, avec une conférence
sur la place des jeunes dans la société, animée
par les jeunes eux-mêmes, suivie de chants et de danses et
d’un goûter partagé.
Puis, travail
personnel.
Samedi
17 octobre :
Grande célébration regroupant tous les prêtres
et les fidèles dans une paroisse de la grande banlieue, pour
lancer l’année pastorale. C’est l’occasion
de présenter les thèmes d’actions principaux
de cette année : la famille, l’écologie,
les actions sociales et l’année de la Miséricorde.
Il faudra maintenant se mettre au travail pour que ces idées
passent dans la réalité. Comme d’habitude, la
messe est très animée, avec des chants, danses, gestes
et symboles, et une très bonne participation de tous. C’est
vraiment une très grande joie.
L’après-midi,
préparation de la réunion de Caritas, puis messe dans
notre 2ème paroisse.
Vendredi
16 octobre :
Journée chargée : trois messes dont un
enterrement que nous célébrons en mandjaque, la langue
du défunt et de sa famille. A la sortie, je retrouve des amis
de St Louis que je n’avais pas vus depuis 1985.
Je
consacre toute la journée à préparer les
commentaires des Evangiles du mois de Novembre. Je n’ai
pas encore fini, mais ça avance.
La nuit, rencontre avec
des jeunes mariés.
Jeudi
15 octobre :
Aujourd’hui, lancement des activités pastorales.
Nous devions nous retrouver ensemble, tous les prêtres de la
ville et de la banlieue (plus d’une centaine) pour travailler
les orientations de cette année, et c’est toujours une
grande joie de nous retrouver ainsi, tous réunis. Mais sur la
route, une très grosse pluie se met à tomber,
ce qui est exceptionnel à cette époque. Comme à
chaque fois, les caniveaux, mais aussi les égouts et les
fausses septiques débordent de partout, avec les conséquences
et les dangers pour la santé. Nous essayons de trouver les
meilleures déviations possible pour ne pas noyer notre
voiture, comme beaucoup d’autres l’ont fait. Finalement,
nous arrivons à garer notre voiture, nous nous retrouvons
avec de nombreuses personnes qui sont dans la même situation,
mais, même à pied, il nous est impossible d’arriver
au lieu de réunion. Nous sommes forcés d’abandonner.
Cette pluie va avoir de graves conséquences pour les récoltes
qui sont faites, mais pas encore rentrées.
Je profite
d’être en ville pour passer voir mon imprimeur et la
librairie qui commercialise mes livres. Puis je passe au PARI,
le point d’accueil des réfugiés et des
émigrés. Je vais ensuite aux ateliers des
tisserands mandjaques qui font de très beaux tissages
traditionnels. Un ami rencontré en France est très
intéressé et serait prêt à les
commercialiser en France. Mais il va falloir trouver un moyen pour
les expéditions = pas facile !
Je rentre en bus.
Mais il n’est pas plus aidé que nous ce matin. Il
doit faire toutes sortes d’essais et de détours pour
trouver un chemin… et prendre plus de deux heures pour nous
amener à Pikine. Au Sénégal, nous manquons
cruellement de pluie. Et quand elle arrive, elle nous apporte des
tas de problèmes.
L’après-midi :
travail personnel, accueil et séance de réflexion avec
nos quatre candidats. La nuit, je passe dans une communauté
où il y a un décès, pour participer à
la veillée mortuaire. Puis je vais assister à la
réunion d’une autre communauté de quartier.
Mercredi 14 octobre : Après la messe, je reçois un coup de téléphone d’un ami médecin. En effet, je ne vois plus très bien et je voulais depuis longtemps passer une visite médicale. Il me dit de venir à l’Hôpital de Dakar. J’y vais immédiatement. Finalement, il n’y a rien de grave… seulement la vieillesse. Il faut faire avec ! A l’aller, comme au retour, j’ai voyagé en bus à cause de la distance. Des gens m’ont fait la conversation et m’ont même payé mon billet !
Mardi 13 octobre : Après la messe, je reçois un coup de téléphone d’un ami médecin. En effet, je ne vois plus très bien et je voulais depuis longtemps passer une visite médicale. Il me dit de venir à l’Hôpital de Dakar. J’y vais immédiatement. Finalement, il n’y a rien de grave… seulement la vieillesse. Il faut faire avec ! A l’aller, comme au retour, j’ai voyagé en bus à cause de la distance. Des gens m’ont fait la conversation et m’ont même payé mon billet !
Lundi
12 octobre :
Nous sommes heureux, mais fatigués. Pourtant, il faut
ramasser tout ce qui traîne et nettoyer l’église
comme la cour. Des jeunes qui sont libres sont venus volontairement
nous aider, rejoints par les élèves à la pause
de midi. Dans ces conditions, ça va vite !
L’après-midi,
nos quatre jeunes vont passer une visite médicale
complète. Demain, ils feront toutes les analyses nécessaires.
C’est important qu’ils soient en bonne santé, et
il y a davantage de possibilités à se faire soigner à
Dakar qu’à Ziguinchor où ils vont partir, dans
le sud du pays.
Dimanche
11 octobre :
Fête de la paroisse Notre-Dame du Cap Vert. C’est
un évènement important, préparé depuis
longtemps, pas seulement pour les chrétiens mais pour toute
la ville. Il y a un énorme travail (nettoyage, préparation
des prières et de la journée culturelle, etc…
avec une Commission pour chaque activité). La Commission des
média a profité des émissions à la Radio
et à la Télévision pour présenter la vie
de la paroisse. La cérémonie passe en direct sur trois
télévisions et deux radios (en français et en
wolof) et elle est visible ensuite sur Face Beak.
La grand
messe est présidée par un vicaire épiscopal,
l’archevêque étant à Rome au Synode sur la
famille. Les chorales ont bien préparé la cérémonie :
danses, chants… Nous fêtons le 60ème
anniversaire de la paroisse, par la même occasion (voir sur
mon site : http://armel.duteil.free.fr
Evaluation du 3ème Plan d’Action
Pastorale (26/9/15) – rubrique Activités
paroissiales.
Et nous disons aussi au revoir à deux
confrères spiritains : un prêtre tanzanien et un
Frère enseignant guinéen, à qui sont confiées
de nouvelles responsabilités. Nous restons deux prêtres
à la paroisse, cela va nous faire un surcroît de
travail. Heureusement, nous avons de bonnes équipes de laïcs,
très engagés, avec qui nous pouvons travailler.
Chaque
communauté de quartier a cotisé pour le repas et nous
mangeons ensemble à plus de 2.000 personnes !
Heureusement, les choses ne sont pas compliquées : un
plat unique servi sur un plateau posé par terre et, autour,
une dizaine de personnes mangent ensemble à la main. Cela
diminue de beaucoup le matériel… et la vaisselle.
Les
différentes ethnies de la paroisse, elles sont nombreuses,
sont venues présenter leurs danses et leurs cultures. Et
ensuite des animateurs bénévoles ont continué
la rencontre. La fête s’est terminée la nuit par
un « bal poussière » (en plein air).
Samedi 10 octobre : Travail avec les responsables des jeunes dans la rue. Je vous ai déjà envoyé un document à ce sujet.
Vendredi
9 octobre :
Nombreuses visites et demandes d’aide, comme
d’habitude. Un étudiant qui est admis à faire
une formation en France et qui cherche une famille d’accueil ;
un réfugié de Sierra Leone à qui on a proposé
un travail dans le nord, à Saint-Louis, et qui n’a pas
l’argent du transport ; un jeune musulman qui veut
devenir chrétien, etc… J’accueille aussi des
envoyés de la Mairie qui nous prêtent brouettes
et rateaux pour nettoyer la paroisse.
Il faut aussi que je
m’occupe de mon vélo : faire les réglages
nécessaires, et surtout changer de chambre à air ;
avec la chaleur elle est devenue poreuse. Et aussi refaire une copie
de ma clé qui a été cassée pendant mes
congés, sans parler de ma chambre à réaménager :
elle a servi de chambre d’accueil pendant mon absence.
En
même temps, j’arrive à décrocher un moment
pour réfléchir avec le responsable de Justice et
Paix, un enseignant qui est bien occupé de son côté
en cette période de rentrée.
Pendant ce temps,
nos quatre jeunes postulants vont visiter le Collège
Catholique de la paroisse, avant de rejoindre les jeunes qui
travaillent pour la fête.
La nuit, je reprends mes appels
téléphoniques aux familles des détenues.
Jeudi
8 octobre :
Retour à la prison des femmes de Rufisque. Cela
me manquait. Après 3 mois d’absence, l’accueil
est extraordinaire. J’en suis vraiment très ému.
J’apprends la libération de certaines , et je fais la
connaissance des nouvelles venues. J’en avais déjà
rencontré certaines il y a 2 ou 3 ans, quand j’étais
dans une autre paroisse et que j’allais à la Maison
d’arrêt. Je suis particulièrement attentif aux
petits enfants et à leurs mères. Je commence à
accueillir et à écouter les femmes qui ont le plus de
problèmes. A part mon amitié, je n’ai pas grand
chose à leur apporter, surtout que certains bagages ne sont
pas arrivés mais je peux au moins remettre un savon à
chacune. Et je repars avec toute une liste de numéros de
téléphone pour appeler leurs familles, partout dans le
Sénégal mais aussi à l’étranger :
Afrique du Sud, Colombie, Nigéria, Hollande, Philippines,
Guinée Bissao, etc… Le fait de parler un certain
nombre de langues me rend bien service. Je prends aussi le temps de
parler avec le personnel pénitentiaire. Je n’ai plus de
bic, la responsable du Service Social me donne le sien. Je luis
promets des habits pour son bébé. C’est ainsi
que nous nous rendons service mutuellement. Et les détenues
m’invitent à rester manger avec elles !
(Vous
avez dû recevoir un compte-rendu sur mon travail à la
prison).
L’après-midi et la nuit, je profite
de ce que la connexion Internet est revenue et qu’il y a de
l’électricité, pour travailler sur Internet. Par
contre, j’ai oublié de faire une réserve
d’eau à mon arrivée, et avec cette chaleur
ça n’est pas facile de tenir sans se rafraîchir.
Une famille amie m’en donne un peu pour me laver.
Mercredi
7 octobre :
La préparation de la fête patronale se poursuit.
Je reprends contact avec mon imprimeur pour la finalisation
de mes livres de commentaires d’Evangile. Comme j’étais
absent, il a beaucoup traîné et cela me pose beaucoup
de problèmes.
Je continue mes rencontres avec les quatre
jeunes, pour les initier à la prière et la vie
communautaire.
L’après-midi, les élèves
n’ont pas cours. Les Mouvements se réunissent. Je
présente ces quatre jeunes aux différentes activités :
liturgie (préparation de la grand messe de dimanche),
catéchèse (les inscriptions au catéchisme
battent leur plein) et surtout les mouvements et activités
sociales : Caritas, Scouts, CV.AV (mouvement des enfants). Nous
voulons qu’ils aient déjà une idée du
travail missionnaire avant de commencer leur formation au postulat.
Mardi 6 octobre : Je rencontre chacun des quatre jeunes pour mieux les connaître personnellement et faire le point avec eux. Puis je classe les différents documents qui m’attendaient, certains depuis plusieurs mois.
Lundi 5 octobre : La nouvelle de mon arrivée s’est vite répandue. Dès le matin, de très nombreuses personnes m’attendent : amis, mais aussi prisonniers libérés ces derniers mois, malades et infirmes, réfugiés et migrants cherchant à s’établir au Sénégal ou à retourner dans leurs pays, personnes sur place en difficulté dans leur famille ou leur quartier, élèves n’ayant pas les moyens de payer l’école, et tant d’autres choses. Nous essayons d’orienter ceux qui peuvent être aidés facilement vers leur communauté de quartier. Pour les autres, nous cherchons ensemble ce qu’il est possible de faire. Ce n’est pas toujours évident. Comme chaque jour, nous terminons la journée comme nous l’avons commencée, par la prière suivie de la messe à laquelle une trentaine de personnes participent.
Dimanche
4 octobre :
La préparation de la fête continue. Cette
nuit, nous avons accueilli deux jeunes Ivoiriens avec qui
j’étais en relation par Internet depuis deux ans et qui
veulent devenir missionnaires spiritains. Ils vont commencer leur
formation (postulat) en Casamance, mais avant cela ils vont passer
dix jours dans notre communauté pour faire connaissance et
commencer à s’intéresser à nos activités.
Le soir, ce sont deux jeunes Togolais qui arrivent à leur
tour, après une semaine de voyage en bus pour arriver
au Sénégal dans des conditions très difficiles,
sans même pouvoir se laver en ce temps de grande chaleur. L’un
d’eux a attrapé des tas de boutons en cours de route !
Il faut qu’ils soient vraiment décidés pour
venir chez nous, d’autant plus que nous n’avons pas les
moyens de leur payer ce long voyage et ils ont dû faire le
tour de leurs parents et amis pour trouver les fonds
nécessaires.
C’est ainsi que depuis trois ans je
suis en relation suivie, par Internet et des correspondants sur
place, avec une quarantaine de jeunes de Côte d’Ivoire,
Burkina Faso, Togo et Bénin, sans parler des jeunes du
Sénégal et des deux Guinées, pays où
nous travaillons déjà. Malheureusement, faute de
moyens, nous ne pouvons les accueillir qu’au compte-gouttes.
Samedi
3 octobre :
C’est la joie des retrouvailles. Chacun vient me
saluer et me demander des nouvelles. Puis je fais le tour des
différents groupes qui préparent la fête :
choristes, lecteurs, servants de messe, scouts, membres des
différentes communautés de quartier, et Commissions.
Je n’ai pas le temps de défaire mes bagages. Ce sera
pour plus tard.
Le soir, après avoir regonflé
mon vélo, je reprends du service pour soulager mon confrère
qui était seul, avec deux grosses paroisses, pendant tout ce
temps des vacances : trois messes avec beaucoup de monde dans
chacune des deux paroisses.
Vendredi
2 octobre :
Me voici de retour au Sénégal, après un
vol sans histoire. Un ami m’a conduit à Orly, car
j’avais un maximum de bagages. Il y a tellement de
choses à ramener au bout de deux ans : médicaments,
lunettes pour les prisonniers, appareils et matériels divers,
ordinateurs, livres et tant d’autres choses. D’ailleurs,
j’ai laissé trois colis qu’un confrère
enverra par bateau. Quelques amis m’ont remis du fromage, un
saucisson et des chocolats, profitant de ce que je rentre
directement à Dakar.
A Dakar, on a dit à mon
confrère venu me chercher que l’avion avait deux heures
de retard…. alors qu’il avait un quart d’heure
d’avance ! Mais une bonne partie de ces deux heures a été
occupée par les formalités de police. Il n’y a
plus de visa pour les français, mais les contrôles n’en
sont que plus longs : empreintes digitales des deux mains,
vérifications, etc… Et tout de suite je me retrouve
dans l’ambiance sénégalaise : vendeurs
de recharges de téléphone, chauffeurs de taxis,
marchands à la sauvette. J’ai beau leur dire, même
en ouolof, que je n’ai besoin de rien, rien n’y fait.
Tant que je reste en attente sur place, chacun vient tenter sa
chance.
Dimanche prochain, se tient la fête de la
paroisse, précédée d’une semaine de
prière. A mon arrivée, je trouve les paroissiens
encore à l’église.
Nouvelles
de mes congés : Parti en congés, cela fait
longtemps que je ne vous ai pas envoyé de nouvelles. Venant
de rentrer au Sénégal, je voudrais quand même
partager avec vous certaines activités que j’ai eu la
chance de vivre cet été. Et d’abord de
remercier tous ceux qui ont bien voulu m’accueillir,
spécialement ceux qui nous soutiennent et qui nous donnent
les moyens de travailler au Sénégal. Je regrette
beaucoup de ne pas avoir pu rencontrer tous ceux que je voulais
voir, faute de moyens mais surtout faute de temps. En effet, je
passais la plus grande partie de mon temps auprès d’une
sœur gravement malade et hospitalisée. J’ai été
content d’être présent à ce moment-là
et de pouvoir l’assister. En même temps, cela m’a
permis de m’intégrer à l’aumônerie
de l’hôpital où sont engagés deux
aumôniers laïcs, un homme et une femme très
présents au milieu des malades, assistés par toute une
équipe. J’ai ainsi célébré la
messe les samedis soir, confessé et donné le sacrement
des malades et la communion, aux malades qui le souhaitaient. J’ai
beaucoup apprécié cela, car c’est une expérience
pastorale différente de mes activités à Dakar
mais très enrichissante, et qui m’a appris à
être plus près des gens qui souffrent. C’est
tellement important. Obligé de rester sur place, j’ai
eu davantage de temps de me reposer. Et en septembre j’ai eu
l’avantage de partager le travail du Secours catholique pour
l’accueil des réfugiés en France, et celui de
l’aumônerie des prisons. Ce qui va sûrement
permettre de créer des liens avec notre aumônerie de
Dakar et de Rufisque.
J’ai quand même pu trouver le
temps de rencontrer quelques amis et parents, en particulier des
personnes âgées et malades ou des familles en deuil.
Étant donné mon âge (75 ans), ils sont nombreux
à chaque fois que je rentre en congés, au bout de
quelques années. J’ai pu passer aussi une dizaine de
jours dans l’île d’où est originaire ma
famille (Houat en Bretagne) où j’ai en particulier,
béni le mariage d’une nièce avec un militaire
guyanais. J’ai eu ainsi la joie de vivre un mariage très
animé, où tous ont participé sans avoir
peur d’intervenir, avec aussi des symboles et des images. En
effet, nous avions bien préparé la cérémonie
ensemble, avec la famille guyanaise en costume traditionnel et des
chants du pays. De même les trois repas qui ont suivi, étaient
des repas guyanais préparés par les parents et les
sœurs du marié. Cela a été l’occasion
d’une grande ouverture et de partage très enrichissant
entre les deux familles.
Je suis resté dans mon île
jusqu’au août, date à laquelle a lieu chaque
année une grande messe, une procession jusqu’au port et
une sortie en mer où les marins des deux îles voisines
se rencontrent pour la bénédiction de la mer et la
prière pour les péris en mer. Les intentions de
prière ne manquaient pas, en ce temps où la mer est de
plus en plus exploitée et où les fonds sont pillés.
La pêche est complètement cassée, que ce soit en
Bretagne ou au Sénégal, et partout dans le monde. Et
nous avons prié, non seulement pour les marins morts en mer
au cours de leur travail mais également pour tous ces
réfugiés du Sénégal et d’ailleurs,
qui se sont noyés en cherchant à venir en Europe.
C’était très émouvant !
Mes
derniers jours en France ont été consacrés à
visiter des groupes et des associations qui soutiennent des
actions de développement, pas seulement à Pikine où
je travaille, mais plus largement dans tout le Sénégal
et même ailleurs. Cela m’a permis de partager nos joies,
nos souffrances et nos problèmes, et de mieux faire
comprendre les situations difficiles que vivent les gens, mais aussi
leurs efforts pour s’en sortir. Depuis la Bretagne jusqu’à
l’Alsace, en passant par Lille, autant de rencontres
intéressantes qui m’ont permis de revoir d’anciens
amis et d’en connaître de nouveaux.
Pendant ce
temps, j’étais basé à Paris dans notre
communauté missionnaire, ce qui m’a permis aussi de
rencontrer un certain nombre de confrères travaillant un
peu partout dans le monde. Certains que je n’avais pas vu
depuis longtemps, d’autres que je ne connaissais pas encore,
n’ayant entendu ou lu que leurs noms dans nos bulletins
d’informations. C’est toujours une très grande
joie de pouvoir partager la vie et les espérances de peuples
et de pays très divers. Malgré toutes les difficultés,
il y a de bonnes choses qui se font.
Peur du terrorisme
et pessimisme – l’Islam
Une des choses qui
m’a frappé en rentrant en France, c’est la peur
d’un certain nombre de personnes, en particulier du
terrorisme, et aussi le pessimisme de beaucoup de gens. C’est
vrai que le danger du terrorisme existe en France, mais également
partout dans le monde. Et je dois dire qu’au Sénégal
où je vis, nous apprenons à vivre avec cela, sans nous
décourager et sans tomber dans la peur. Et surtout sans
rejeter les gens des autres groupes, langues, pays ou religions.
C’est vrai aussi que la pauvreté et le chômage
existent et augmentent en France, mais ils sont présents
encore plus dans les pays sous-développés où
pourtant, les gens gardent la confiance et même le sourire. Et
surtout l’esprit communautaire qui permet de porter
ensemble souffrances et difficultés sans, perdre l’espoir.
Bien sûr, au cours de mes rencontres, beaucoup de gens
m’ont interrogé sur l’Islam. J’ai pu
témoigner que au Sénégal, non seulement nous
vivons en paix, mais que nous collaborons et travaillons ensemble
dans le respect mutuel et l’amitié, entre chrétiens
et musulmans. Même en France, il est sûr que la plupart
des musulmans ne sont ni fondamentalistes, ni intégristes et
encore moins terroristes. Il est très important d’apprendre
à nous enrichir de nos différences et à agir
ensemble pour que nos pays gardent, non seulement la paix mais
aussi la foi en Dieu, et retrouve un idéal et des objectifs
plus humains. Il n’est pas question de nier les problèmes
et les dangers réels qui existent, mais la solution n’est
certainement pas de s’enfermer, de s’opposer ni de vivre
dans la peur et le découragement. Mais bien plutôt de
nous mettre ensemble pour en sortir.
L’arrivée
des migrants, une chance pour nous
Bien sûr la
grosse question que j’ai eu à aborder est celle de
l’arrivée des migrants. Là aussi, il est
important, à mon avis, de ne pas se laisser prendre par la
peur. Bien sûr cela va nous poser des problèmes en
France, et nous demander des efforts réels. Mais cela va nous
faire grandir. J’ai apprécié l’ouverture
de beaucoup de personnes, en particulier celles prêtes à
offrir un logement aux réfugiés. Mais ces personnes
sont malheureusement encore trop peu nombreuses et je suis déçu
par le peu d’enthousiasme de la France pour accueillir
les réfugiés, d’où qu’ils viennent.
Bien sûr, il y a beaucoup de problèmes économiques
en France. Mais comment ne pas voir qu’un petit pays comme le
Liban, de quatre millions d’habitants avec tous leurs
problèmes, est capable d’accueillir plus d’un
million de réfugiés syriens, et la Turquie d’en
accueillir deux millions. De même, quand je suis parti en
Guinée pendant la guerre du Libéria et de Sierra
Leone, la population de 50 000 habitants de Mongo où je
travaillais, en pleine forêt, une population très
pauvre était capable d’accueillir 150 000 réfugiés
pendant 15 ans, et en particulier les deux premières années
sans aucune aide ni soutien, jusqu’à ce que les ONG et
les Organisations des Nations Unies se décident à
venir. Et aussi, pendant les attaques rebelles où toutes ces
ONG et associations s’étaient enfuies à la
capitale. Est-ce que la France n’a pas été
capable d’accueillir 750 000 réfugiés
républicains espagnols au début de la Deuxième
Guerre Mondiale ? Et aussi tous les réfugiés
venus d’Algérie les années 1960 ? Nous sommes
quand même la 5ème puissance économique du
monde. Nous avons beaucoup de moyens que les pays que je viens de
citer n’ont pas. Que sont les 27 000 réfugiés
que nous nous préparons à accueillir en France, par
rapport au nombre de réfugiés que l’Allemagne
accueille, même s’il faudra plus d’organisation et
où il aurait fallu plus de réflexion. Mais justement,
plus on attend, plus cela sera difficile. Nous devons nous demander
sérieusement pourquoi les réfugiés syriens ne
veulent pas venir en France, et même ceux qui sont établis
en France veulent partir en Allemagne, en Suède ou en Grande
Bretagne. alors que la France a assuré le mandat de l’ONU
dans ce pays pendant plusieurs dizaines d’années,
jusqu’après la 2ème Guerre Mondiale. Bien sûr,
il va falloir faire des efforts et surtout, faire preuve
d’imagination. Les solutions ne sont ni évidentes
ni faciles. Mais on ne peut pas rejeter le problème.
Bien
plus, est-ce qu’on peut se contenter d’accueillir des
réfugiés victimes de la guerre, venant de Syrie,
d’Irak ou d’Erythrée, et rejeter ou renvoyer chez
eux tous les migrants économiques qui viennent,
chassés par la faim, la pauvreté, l’avancée
du désert, la déforestation, le pillage des fonds
marins, l’accaparement de leurs terres par les grandes
sociétés ou les riches du pays, et tous les autres
problèmes qu’ils rencontrent, sans parler de la
dictature, de la persécution et du manque de respect des
droits humains. Si tous ces gens viennent chez nous, ce n’est
pas par plaisir ni par égoïsme, mais au contraire pour
faire vivre leurs familles qui restent au pays. Ces familles qui se
sont mobilisées pour trouver les fonds nécessaires
pour les faire voyager malgré tous les dangers et les
souffrances qu’ils rencontrent de la part des passeurs et
autres exploiteurs.
Par ailleurs, comment peut-on accueillir
les victimes des guerres et continuer à vendre des armes à
ces pays qui font la guerre ? et de ceux qui ont récupéré
par exemple les armes que nous avons-nous-mêmes fournis en
Lybie, Et comment oublier qu’Aqmi en Algérie et au
Mali, Boko Aram (état islamique en Afrique de l’Ouest)
au Nigéria, au Tchad, au Cameroun et au Niger, ou Daesh en
Syrie et en Irak de même que les talibans au Pakistan, ont
récupéré toutes les armes que nous avons
amenées nous-mêmes, en Irak, en Afghanistan et en
Lybie, parce que nous avions cru que la guerre était la
solution pour chasser les dictateurs. Nous ne pouvons pas oublier
non plus que nous avons accueilli officiellement le président
de Syrie Bachar El Assad en France, il y a quelques années
pour la célébration de notre fête nationale du
14 juillet. Il est temps que nous apprenions à réfléchir
et à être sérieux, au lieu de ne penser qu’à
notre intérêt économique à court terme.
Il est bien évident que les réfugiés
et les émigrés continueront à venir chez nous,
et de plus en plus nombreux, tant que nous ne serons pas arrivés
à régler le problème de la guerre, mais aussi
de la pauvreté chez eux, qui les empêchent de
vivre heureux et en paix au milieu des leurs. C’est sûr
que ramener la paix et la réconciliation et reconstruire le
pays, cela sera beaucoup plus long et plus compliqué, mais
c’est vraiment la seule solution.
Pour revenir à
l’accueil des réfugiés et autres migrants, il
est urgent et nécessaire de lutter contre les fausses
idées, car ces réfugiés ne sont pas des
terroristes. Ils sont au contraire les premières victimes de
ce terrorisme partout dans le monde. C’est vrai que dans un
premier temps ces émigrés vont peser sur le budget de
l’Etat. Mais à long terme, c’est une chance
pour l’économie française car ils vont
contribuer, à la croissance du pays et même à
l’emploi. D’abord parce qu’après toutes les
souffrances qu’ils ont supportées, ils sont beaucoup
plus prêts que beaucoup de français, à accepter
des travaux difficiles et des postes pour lesquels on ne trouve que
peu de candidats. Les accueillir va coûter cher, mais ce sont
des futurs travailleurs et aussi des futurs contribuables qui vont
participer, dès qu’ils seront intégrés, à
l’économie du pays. Nous allons y gagner au niveau des
prestations sociales car une fois accueillis, ces réfugiés
qui sont jeunes paieront des cotisations comme les autres, et ils
auront beaucoup moins recours aux soins de santé et à
la sécurité sociale que la population française
vieillissante. Et aussi à la Caisse de Retraite car beaucoup
retourneront chez eux dès que ce sera possible ou, en tous
cas, dès qu’ils seront âgés. Ils vont
cotiser chez nous sans profiter de leur retraite. Bien plus, ils ne
toucheront pas d’allocation chômage, tant qu’ils
n’auront pas travaillé un certain nombre de temps chez
nous. Et beaucoup d’entre eux sont déjà formés
et compétents, ils ne co&u
Mercredi
1er
juillet : Le
plus pressé, c’est de régler le problème
de la police. Nous faisons retirer la plainte et allons rencontrer
les agresseurs pour tenter une réconciliation et une prise en
charge des soins de santé. Cela nous prend beaucoup de temps
et de déplacements. Mais nous n’allons pas abandonner
l’affaire. Comme je rentre en congés , le curé
de la paroisse, mon confrère, va suivre les choses.
En
même temps, encore des visites et demandes d’aides :
deux détenus libérés mais qui n’ont
aucun moyen pour vivre. C’est le cas de tous les libérés :
on les met dehors, sans aucun soutien. Lorsque ce sont des
Sénégalais, nous préparons leur sortie de
prison en prenant contact avec leur famille. Mais lorsqu’il
s’agit d’étrangers, ils n’ont aucun moyen
de rentrer chez eux, ni même de quoi manger. Et alors bien sûr
beaucoup retombent dans la délinquance.
Nous nous
retrouvons à midi avec l’équipe de l’aumônerie
pour préparer la prochaine rencontre avec plusieurs
magistrats du Tribunal. Nous avons beaucoup de problèmes
à leur soumettre : d’abord celui de la sortie de
prison ; ensuite toute la vie et le suivi à la prison,
en particulier les détenus depuis 4-5 ans et qui ne sont
toujours pas jugés, ni les hommes ni les femmes, parce que
les assises ne fonctionnent pas ; l’incarcération
des homosexuels et des femmes ayant avorté, ce qui est
absolument inadmissible et certainement pas une solution, même
si on est contre l’homosexualité ou l’avortement.
D’autres questions, comme la réduction des peines et le
rapatriement des détenus étrangers dans leurs pays, en
particulier un certain nombre de Français(es), même
s’ils sont maintenus en prison. Au moins ils seront chez eux
et pourront être visités par leurs familles. Et aussi
les personnes ayant fumé ou vendu des drogues douces
(marijuana) condamnées aux Assises comme pour les grands
trafiquants de drogues dures (cocaïne, héroïne…).
Ensuite, les différences entre les prisonniers : les
gens du « peuple » qui se retrouvent à
100 dans la même chambre, pendant que les grands politiciens,
artistes ou fonctionnaires ont une cellule personnelle avec tout le
confort nécessaire. Les problèmes ne manquent pas !
A
la suite de cette réunion, je m’échappe pour
enregistrer l’émission télévisée
de dimanche 5.07, sur la vie consacrée (c’est l’année
des religieux).
Au retour, je passe dans les différents
lieux de vente de mes livres pour faire le point et je leur
laisse en dépôt mes deux derniers livres : les
commentaires de la Semaine Sainte, et un livre de célébrations
pour les cérémonies traditionnelles pour
l’inculturation des cultures sénégalaises :
rites de naissance, circoncision, mariage traditionnel, prière
pour les malades, aux enterrements, pour les veuves. Il est beaucoup
demandé.
A mon retour, de très nombreuses
personnes m’attendent pour me souhaiter un bon voyage. En
effet, je pars en congés pour me reposer… et
participer à un certain nombre de rencontres et de sessions.
Je vais commencer par participer au Chapitre (rencontre de
réflexion) des Spiritains de France.
J’essaierai
de rencontrer le maximum d’entre vous et ce sera une grande
joie pour moi. Déjà je vous souhaite de bonnes
vacances et vous redis toute mon amitié.
Mardi
30 juin :
Rencontre de la Caritas avant mon départ en
congés, pour faire le point des finances, voir les aides que
nous pouvons apporter dans les deux mois qui viennent, et faire le
point des projets en cours. Le travail va pouvoir se continuer, sans
trop de problèmes nous l’espérons.
La nuit,
un appel téléphonique nous annonce que l’un
de nos amis a été agressé à une
cinquantaine de kilomètres de Dakar. Nous allons le
chercher et l’amenons dans un premier hôpital…qui
n’a pas de radio. Nous partons en pleine nuit dans un
deuxième hôpital. On lui remet le bras en place et on
le plâtre. Mais la radio révèle que l’os a
été cassé : il faudra une opération
. Mais d’abord, il faudra trouver l’argent :
300.000 F CFA. Nous ne savons pas où les trouver ! On
verra !
Lundi
29 juin :
Jour de repos. Les confrères sont absents ; je
suis resté à la paroisse car il y a toujours de
nombreuses visites, avec chacun ses souffrances.
Je travaille
aussi sur la dernière lettre du Pape François sur
l’écologie, pour en faire un résumé
en français simple, accessible à tous, car c’est
un thème très important. L’environnement se
dégrade de plus en plus dans le pays, il faut à tout
prix faire quelque chose.
Dimanche 28 juin : A la messe, je salue la communauté avant de partir en congés. Puis nous tenons notre Conseil paroissial avec les délégués de chacun des groupes. Là aussi, nous faisons le point du travail de toute l’année. Je commence par le compte rendu du Plan d’action pastoral de dimanche dernier. Il restera à en rédiger le compte rendu pour que chacun puisse le travailler et le mettre en pratique.
Samedi
27 juin :
Deux Libériens arrivent. Ils tournent dans la
région depuis plusieurs années. Ils ont quitté
leur pays au moment de la guerre. Après plusieurs années
au Ghana, n’arrivant pas à gagner de quoi vivre, ils
sont venus en Gambie. Mais on leur a demandé de payer pour
renouveler leurs papiers. Alors ils sont venus au Sénégal.
Ici, ils n’ont pas trouvé de travail. Et maintenant,
ils veulent retourner au Libéria. Mais nous n’avons
évidemment pas les moyens de payer ce voyage. Que
faire ?
Aujourd’hui, réunion de tous ceux qui
travaillent dans les media catholiques : journaux,
radios, télévision et Internet, pour coordonner nos
actions, préparer les sessions de formation pendant les
vacances, et les activités de l’année
prochaine.
L’après-midi, six de nos étudiants
sont ordonnés
acolytes et lecteurs. Ils sont en marche vers le
sacerdoce. C’est une étape importante pour eux.
Beaucoup de gens sont venus les entourer : des formateurs, des
enseignants et de nombreux amis. La messe est très
internationale, comme les ordonnés eux-mêmes qui
viennent de Sierra Leone, Guinée Bissao, Tanzanie, Gabon,
Libéria et Nigeria. Nous chantons dans les langues de tous
ces pays, si bien que la messe est très animée, à
la grande joie de tout le monde.
La nuit, c’est la fin de
l’année. L’aumônerie générale
des collèges et lycées organise une nuit de
prière. Ils sont plus de 300 participants.
Vendredi
26 juin :
J’ai de gros problèmes avec mon imprimeur. Il me
fait traîner depuis un an pour mes derniers livres à
imprimer. A chaque fois, ce sont des promesses qu’il ne
tient pas. Je suis retourné chez lui pour rediscuter, mais
sans espoir. C’est vrai qu’il coûte moins cher que
les autres, mais ce n’est pas une solution. Je ne suis pas le
seul à avoir ces problèmes avec lui, mais cela ne me
console pas pour autant !
Aujourd’hui, c’est
la journée pour la sanctification des prêtres. Nous
en avons bien besoin !
En pleine nuit, on vient me
réveiller. C’est une religieuse qui arrive de Gambie.
Elle devait être accueillie dans une communauté de
sœurs, mais il n’y a pas de connection ; le
téléphone ne passe pas pour les appeler et elle ne
sait où se trouve cette communauté. Elle demande à
un taxi de la conduire à l’église la plus
proche… et elle atterrit chez nous. Elle doit se rendre à
Rome pour une session. Donc le lendemain, nous l’accompagnons
en ville et nous l’aidons dans les formalités pour
avoir un visa. Mais c’est tellement compliqué
qu’elle a peu de chance de l’avoir à temps. C’est
la même chose pour notre nouveau responsable. Il doit
participer à une rencontre très importante en France,
mais il a été élu depuis peu de temps, et
l’obtention de son visa traîne depuis plusieurs
semaines.
Nous avons de nombreuses et longues coupures d’eau
et d’électricité ce qui rend la vie très
difficile pour tous. Surtout que la chaleur est arrivée, et
qu’en plus c’est le Ramadan. La population est exaspérée
et des mouvements de révolte commencent à apparaître.
Jeudi 25 juin : Visite à la prison. C’est la dernière avant mes congés. Quand j’annonce la chose, les détenues sont très tristes, et moi aussi. En plus de l’accueil et de l’écoute des nombreuses femmes qui veulent me parler, et de tous les cas pratiques à régler, je vois avec la direction des problèmes plus sérieux : en particulier, le cas des détenues en prison depuis plusieurs années sans même être jugées (les Assises ne fonctionnent pas), la question des libérations conditionnelles, du rapatriement des détenues étrangères, des bébés en prison avec leurs mères, des avocats qui disparaissent, etc.
Mercredi 24 juin : Encore un cas dramatique. Une femme, séparée de son mari, avec 7 enfants est chassée de son logement parce qu’elle n’a pas payé son loyer depuis 3 mois. Nous allons voir avec la communauté de son quartier ce qu’il est possible de faire.
Mardi 23 juin : La saison des pluies arrive et c’est le temps du Ramadan. Nous distribuons aux nécessiteux les dons de Carême, en veillant à ce que les musulmans aient leur part. A cette occasion, de nombreuses personnes viennent poser leurs problèmes de maladies, de logement, d’argent pour les examens, ou pour faire les papiers nécessaires pour avoir du travail, des prisonniers libérés, des émigrés et des réfugiés… Les problèmes ne manquent pas, malheureusement. Entre temps, je continue de répondre à mes nombreux mails, et la nuit je travaille à mon prochain livre.
Lundi
22 juin :
Tous les prêtres
de la ville et de la banlieue (trois doyennés) se retrouvent
ensemble pour évaluer l’année. Après la
présentation du travail accompli, nous en tirons les
conclusions et faisons des propositions pour améliorer le
travail l’année prochaine.
C’est aussi
l’occasion de nous retrouver tous ensemble dans l’amitié
et de partager nos joies et nos soucis.
Dimanche
21 juin :
Toute la journée, nous évaluons le travail de
l’année à partir de notre plan pastoral, selon
les quatre objectifs : la communion avec tous, la
sanctification, l’évangélisation, et le services
des hommes et de la société : actions de
développement, justice et droits humains, paix et
réconciliation. Nous avons fait beaucoup de choses cette
année. Malheureusement, les délégués de
plusieurs groupes ne sont pas venus.
L’après-midi,
nous préparons le camp pour les vocations missionnaires
qui aura lieu en Août, comme chaque année.
Le
soir, visite d’un ami qui est venu me présenter
sa famille. Nous passons un bon moment ensemble.
Samedi
20 juin :
Réunion de la Commission Justice et Paix. Nous
réfléchissons aux conditions de vie des veuves. Puis
nous faisons l’évaluation de l’année.
Après-midi,
mariage. Les mariés ont tenu à faire une cérémonie
sans grande dépense, ce dont nous nous réjouissons
beaucoup. Cela ne nous empêche pas d’avoir une belle
cérémonie, très priante, avec une excellente
participation des gens.
Vendredi 19 juin : Préparation de la session de formation sur les droits des femmes. Préparation des émissions radio. Comme je pars en congés, je tiens à tout préparer à l’avance.
Jeudi
18 juin :
Parmi les visites d’aujourd’hui : une
jeune fille qui n’arrive pas à se marier, des couples
en difficulté, une préparation au mariage ; puis
un jeune venu du sud du pays (Casamance) visiter sa mère en
prison ; et la préparation de plusieurs réunions
et rencontres.
L’après-midi, réunion
avec les veuves. La première fois, nous avions parlé
de leurs problèmes matériels et psychologiques. La
deuxième, nous avons réfléchi aux coutumes et
aux interdits traditionnels qui les font beaucoup souffrir.
Aujourd’hui, nous voyons comment elles peuvent se prendre en
main et s’aider entre elles. C’est très important
pour nous, et pour elles !
La nuit, réunion de
quartier. Nous préparons l’évaluation de
dimanche et cherchons à régler le problème d’un
couple qui ne s’entend pas.
Mercredi 17 juin : Je descends en ville pour le dépouillement des votes de nos nouveaux conseillers (responsables de l’équipe d’animation pour l’Afrique de l’Ouest) pour la nouvelle équipe que nous avons mise en place. J’en profite pour passer chez notre imprimeur. Malgré ses promesses, les livres ne sont pas prêts. Je vais aussi faire le point des ventes dans une librairie. Et je retourne manger avec mes confrères à la Maison Centrale
Mardi 16 juin : Nombreuses visites et demandes d’aides : des étrangers qui viennent au Sénégal pensant y trouver travail et bonheur ; des prisonniers libérés qui veulent retourner chez eux ; des malades, des infirmes, mais aussi beaucoup de gens découragés, chacun avec son problème. Parmi eux, un vieux Guinéen qui se retrouve seul et abandonné. Il est tout étonné que je lui parle dans sa langue. Il se sent malade et comme il n’a personne il me demande de prendre en charge son enterrement.
Lundi 15 juin : Je me garde le maximum de temps pour continuer mon travail de rédaction.
Samedi
13 juin :
Formation des visiteurs de prison sur l’écoute.
Puis rencontre générale d’ATD Quart Monde.
Enfin, je passe à la Journée d’amitié
des Centres de formation de jeunes filles. Une journée
bien remplie, mais pleine de rencontres, de joie et d’amitié.
L’après-midi commence la kermesse de la paroisse. Cela
nous a demandé un gros travail de préparation, c’est
en effet le principal moyen de faire vivre la paroisse. Mais nous
cherchons surtout à en faire une fête familiale,
ouverte à tous, pour renforcer les bonnes relations entre
chrétiens et musulmans, et aussi les relations avec les
autorités locales. Nous avons fait aussi une grande
sensibilisation pour éviter les bagarres, car il y a beaucoup
de violence dans notre grande banlieue.
Les choses sont bien
organisées, je suis donc libre pour parler avec les
différentes personnes connues et inconnues qui se présentent.
Et nous gardons les messes du week end. Ce qui fait que le dimanche
soir nous sommes bien fatigués. Mais je trouve quand même
un moment pour accueillir une jeune religieuse guinéenne et
préparer la célébration d’un mariage.
Vendredi
12 juin :
Suite de mon travail sur la joie de l’Evangile,
et préparation d’une session sur l’écoute.
Après-midi,
rencontre avec l’équipe nationale de la JOCF
pour évaluer notre rencontre du mois dernier avec les jeunes
travailleuses et voir comment assurer le suivi, en particulier avec
les monitrices des centres de formation, et une formation des
responsables d’équipes sur la défense d’un
travail décent
Jeudi 11 juin : Travail et accueil. Visite à la prison. La nuit, réunion de communauté dans le quartier.
Mercredi
10 juin : Le
matin, rencontre d’éducation sexuelle dans une
nouvelle école de la grande banlieue, avec les enfants de
CM1-CM2, toujours aussi palpitante.
L’après-midi,
rencontre de la commission pour les relations entre chrétiens
et musulmans.
Le soir, séance de travail avec le
responsable des mouvements d’action catholique du
diocèse.
Mardi
9 juin : Je
travaille à un article qu’on m’a demandé :
« un point de vue africain sur la lettre du Pape
François : la Joie de l’Evangile ». Les
idées ne manquent pas, mais il faut les mettre en forme. Ce
n’est pas facile car mon travail est interrompu par de
nombreuses visites et demandes de soutien, mais il est important de
rester disponible.
Le soir, nous préparons un séminaire
sur les violences faites aux femmes, avec les responsables de
l’association des femmes catholiques.
Lundi 8 juin : Tous les prêtres de notre secteur (doyenné) nous nous retrouvons pour une journée de détente pour finir l’année. Un ami nous ouvre son hôtel avec une piscine. Nous en profitons au maximum. Mais d’abord nous reprenons dans la prière les différentes activités de l’année. Nous continuons ensuite notre détente et nos échanges libres, avant de manger ensemble ce que chacun a apporté. La journée se poursuit dans la joie, mais il nous faut rentrer pour la messe du soir.
Dimanche
7 juin : Fête
du Saint Sacrement. Nous avons une procession dans la ville,
avec une station dans chacune des communautés de quartier.
Les musulmans qui nous voient passer nous félicitent et nous
demandent de prier pour eux. Ce que nous faisons avec
joie.
L’après-midi, je ferme ma chambre et prends
quelques heures de repos. J’en ai bien besoin. Mais d’abord,
à la messe du matin, nous avons aussi célébré
la 2ème étape vers le baptême
(l’onction) pour une cinquantaine d’enfants et autant de
catéchumènes adultes. Et je baptise aussi un adulte
qui se prépare au mariage
Samedi
6 juin : Je
travaille avec un responsable de communauté sur le
suivi de la rencontre de mardi à propos de la régulation
des naissances. Séance entrecoupée par de nombreuses
visites et demandes diverses.
A midi, rencontre sur les droits
des enfants, dans une école d’enfants handicapés.Je
célèbre l’Eucharistie à la paroisse le
soir.
Vendredi
5 juin :
Début d’une neuvaine de prières pour les
examens. C’est l’occasion de prier avec les
élèves, mais aussi de réfléchir à
leurs études et de les préparer psychologiquement à
leurs examens.
A midi, j’ai rencontré les jeunes
de l’aumônerie d’un autre lycée (il
y en a 5 sur la paroisse, et une quinzaine de collèges).
Le
soir, réunion des foyers. L’équipe a de la peine
à se mettre en place. On arrive à la fin de l’année
et les gens commencent à se mettre en vacances. C’est
général dans la plupart des activités, et il
n’y a pas grand-chose à faire !
Jeudi
4 juin : La
fin de l’année approche. Le Centre des jeunes filles
dans lequel j’interviens va rentrer dans les examens pour
l’obtention de diplômes, et ensuite l’exposition
de leurs travaux. Aujourd’hui je termine donc mes
interventions par un temps d’évaluation de la formation
donnée, suivi de la messe préparée et animée
par les filles elles-mêmes où nous offrons à
Dieu dans la prière tout ce que nous avons vécu cette
année, avec des chants, des danses et des gestes et symboles.
Nous avons choisi les lectures en conséquence. L’après-midi,
rencontre des veuves. Nous voulons réfléchir
aux coutumes traditionnelles qui souvent briment et oppriment les
veuves, et à la façon de vivre le deuil. Mais la
réflexion a de la peine à déboucher, car les
veuves sont plus soucieuses à demander à la paroisse
des aides matérielles qu’à réfléchir
à leurs conditions de vie, pour voir ce qu’elles
peuvent faire elles-mêmes pour que les choses avancent. Il va
falloir du temps et beaucoup de patience et de réflexion pour
cela. Nous réfléchirons à cette question avec
la Commission Justice et Paix.
Le soir, comme chaque jeudi,
réunion des communautés de quartier.
Mercredi
3 juin : Je
passe toute la matinée dans une école avec des élèves
de CM1 et CM2, sur l’éducation sexuelle. Avec la
télévision et Internet, les élèves sont
très informés, mais souvent mal informés ou
même déformés. Je commence par détendre
l’atmosphère et les mettre à l’aise pour
qu’ils parlent et posent toutes les questions qu’ils
veulent. J’aime beaucoup ces rencontres. Et elles sont très
importantes, d’autant plus que les parents n’osent pas
parler de ces questions avec leurs enfants. Bien sûr ils sont
au courant de ces rencontres et nous espérons que cela pourra
débloquer le dialogue en famille.
L’après-midi,
dans notre Centre Social se tient la finale du génie en herbe
(concours de connaissances) des collèges de la ville, sur
l’éducation à la santé. J’y
ai participé activement.
A midi, j’ai profité
d’être dans un quartier éloigné de chez
nous pour visiter les noviciats de deux communautés où
des jeunes filles se préparent à la vie religieuse.
Dans chacune je retrouve des filles que j’ai formées en
Guinée et qui arrivent maintenant à l’engagement
religieux. Et j’apprécie aussi de connaître les
autres jeunes filles. Nous avons un bon temps de partage ensemble…
pendant qu’on répare mon vélo : 4 trous
d’un seul coup ! Les deux jours suivants, je vais crever
à nouveau trois fois. En désespoir de cause, je
change les deux chambres à air. Et le réparateur me
demande de changer un pneu que j’ai acheté et monté
la semaine dernière. Il me dit : « c’est
normal, c’est du matériel chinois ». Il est
vrai que le pneu coûte moins de 4 euros ; on ne peut pas
être trop exigeant ! Mais ça fait quand même
un vélo à pousser sur plusieurs kilomètres,
dans le sable, avant de trouver le goudron et un réparateur ;
et beaucoup de temps perdu.
Mardi
2 juin :
Dernière rencontre avec les conseillers municipaux et
responsables de quartiers sur la régulation des
naissances, toujours ensemble avec un imam et un médecin.
Nous nous connaissons bien maintenant.
A 14 heures, je vais
rencontrer les élèves de l’aumônerie
d’un collège.
Ensuite, j’avance dans
l’enregistrement de mes émissions radios pour
être libre pendant mes congés. Puis messe à la
paroisse.
Lundi 1er juin : Jour de repos ; en fait, jour d’accueil car les gens savent qu’ils peuvent nous trouver sur place. J’ai quand même un peu de temps pour avancer mon travail personnel. Le soir, cours de Bible.
Dimanche
31 mai : Deux
réunions importantes ce dimanche. C’est la fin de
l’année et les activités se bousculent. Je
laisse les responsables de la Caritas tenir leur réunion
(c’est pourquoi nous l’avons préparée
hier) et je me consacre à la récollection des
élèves. C’est important pour moi car les
élèves chrétiens sont une toute petite minorité
dans leurs collèges et lycées. Ils se sentent parfois
isolés et ils ont de la peine à jouer leur rôle
et à tenir leurs responsabilités. Nous travaillons
deux thèmes. La vie de famille le matin, pour qu’ils
y tiennent pleinement leur place et ne prennent pas la maison comme
un hôtel restaurant. Cela à la lumière du Synode
sur la famille. L’après-midi, la vie scolaire,
suite aux nombreuses grèves et pour bien vivre la fin de
l’année. Nous terminons la journée par une
Eucharistie où nous célébrons tout cela et
l’offrons à Dieu dans la joie.
La nuit, comme
toute la semaine, Neuvaine de prières et adoration,
en préparation de la fête du Saint Sacrement. Mais
d’abord, nous nous retrouvons tous les spiritains de la ville
de Dakar, avec de nombreux amis, frères, sœurs et laïcs
pour célébrer la Pentecôte, fête des
Spiritains. Les nombreuses activités ne nous permettaient pas
de le faire le jour même. Nous accueillons notre nouveau
responsable que nous avons élu pour 3 ans (renouvelable une
seule fois). Tout se passe dans la joie.
Samedi
30 mai :
Beaucoup ne travaillent pas. C’est le jour où
nous recevons de très nombreuses visites. Nous accueillons
beaucoup de gens, chacun avec ses problèmes. Ce n’est
pas toujours facile de rester disponible et ouvert à chaque
personne, et encore moins de trouver les moyens de les aider.
Le
soir, réunion du Bureau de Caritas.
Vendredi
29 mai : Le
midi, rencontre en banlieue avec les lycéens de l’aumônerie
d’un lycée de plus de 2000 élèves.
Les élèves chrétiens sont peu nombreux et
perdus dans la masse. Mais ils se réunissent chaque vendredi
entre eux, en se privant de repas, pour prier mais aussi pour faire
avancer le lycée. Après la rencontre, leur responsable
me conduit d’abord chez le proviseur, puis le censeur, le
surveillant général et enfin le secrétariat.
Nous parlons longuement avec chacun de la vie du lycée, et
tous félicitent les élèves chrétiens
pour leur sérieux et leur engagement.
Le soir, nous
tenons notre 6ème et dernière réunion
de préparation au mariage. Nous parlons spécialement
de l’engagement du couple dans le quartier et la société,
avec l’aide d’un couple responsable d’une équipe
de foyers. Nous tirons les dernières conclusions de la
formation, la célébration des mariages et les
orientations pour le futur. Nous nous séparons avec regret et
un peu de tristesse. Avec eux, nous espérons lancer des
équipes de foyers dans chaque paroisse. A suivre.
Jeudi 28 mai (suite) : Le soir, en ville, nouvelle rencontre de préparation au mariage, avec une centaine de fiancés. Aujourd’hui nous abordons le thème de la sexualité dans le couple. Les questions et les réactions ne manquent pas.
Jeudi 28 mai :
Je retourne travailler sur Internet jusqu’à 13
heures. C’est le meilleur moyen de communiquer, le plus rapide
et le moins cher… quand il y a de l’électricité
et la connexion.Après le repas, j’accueille une jeune
fille que je connais depuis la Guinée et qui est en formation
chez les Missionnaires de la Charité. Puis je reçois
à nouveau le bureau de la Caritas et enfin les responsables
d’une association de femmes. Quatre choses à
l’ordre du jour :
1°) La marche de l’association
et les activités génératrices de revenus.
2°)
Une formation aux droits des femmes où on remettra un
matériel d’animation.
3°) A l’occasion de
la fête des mères, une sensibilisation sur le rôle
des mères et le respect que les femmes doivent leur
apporter.
4°) Une rencontre sur les économies
d’énergie. En effet, il s’agit d’un
problème sérieux. Beaucoup de gens ne sont pas encore
formés à l’utilisation de l’électricité
et des différents appareils. Ils laissent la lumière
allumée ou la radio branchée toute la journée,
même s’il n’y a personne ; ils mettent des
plats chauds au frigidaire, etc… La conséquence c’est
qu’ils dépensent beaucoup d’argent inutilement,
mais surtout ils privent les gens des villages. Car le pays ne
produisant pas assez d’électricité, elle ne
suffit même pas pour les villes et tout le secteur rural reste
dans l’obscurité.
Nous allons tenir ces réunions
de réflexion avec l’association des femmes, dans les
communautés de quartiers, ainsi qu’avec les enfants et
les jeunes des mouvements. Cela leur fournira une activité
intéressante et ils sont de très bons agents de
conscientisation.
Mercredi 27 mai :
Depuis vendredi dernier, nous n’avons plus de connexion
Internet. J’ai de très nombreux messages en
attente. Je pars chez les Sœurs d’à côté
qui ont de la connexion chez elles. Je travaille jusqu’à
13 heures sans terminer. A 14 heures, à la sortie des cours,
(c’est mercredi), rencontre avec les élèves
d’un collège.
Puis je passe à mes
enregistrements radio que je continue la nuit, après
avoir célébré la messe dans un quartier.
Mardi 26 mai :
Deuxième rencontre avec des jeunes filles, futures
missionnaires, sur Justice et Paix. Après la théorie,
nous abordons le travail pratique. Venant de différents pays
d’Afrique, elles ont de nombreux exemples précis à
apporter, ce qui rend la réflexion beaucoup plus
intéressante.
Sur mes deux trajets (aller, retour) je
passe saluer les confrères venus des différents
pays où nous travaillons pour le Conseil de l’Afrique
de l’Ouest. Nos délégués se retrouvent
ainsi tous les trimestres pour résoudre ensemble les
problèmes qui se posent. Je suis heureux d’avoir des
nouvelles des confrères et des différents secteurs où
j’ai travaillé.
De retour à la maison,
reprise des enregistrements radio, et messe dans un quartier.
Ensuite, je reste manger dans une des deux communautés
religieuses de notre paroisse. Cela nous permet de partager nos
joies et nos préoccupations, et de voir comment ajuster nos
activités aux demandes des gens. Il nous faut être
attentifs aux nouveaux appels.
Dimanche 24 mai :
A la messe, nous avons une célébration de la
lumière pour marquer la descente du Saint Esprit. Avec
une bonne participation des enfants, un théâtre
religieux sur l’Evangile, etc.
Depuis hier, nous vivons au
rythme du pèlerinage national . Les jeunes sont partis
depuis hier, pour une marche pèlerinage. Le pèlerinage
est animé par les religieux et religieuses, dans le cadre de
l’année de la vie consacrée, et la veillée
de prière est animée par eux.
La grand messe porte
sur le thème de la famille, dans le cadre du synode. Les
autorités civiles et religieuses musulmanes y sont
représentées, et de nombreuses délégations
viennent de la Mauritanie, des deux Guinées, du Mali et de la
Côte d’Ivoire. Avec bien sûr des participants de
tout le pays. C’est une grande joie de se retrouver ainsi dans
la joie. L’évêque qui préside insiste
fortement sur l’engagement dans la société et le
service des pauvres. Nous avons une très belle procession
d’Evangile et de belles danses à l’offertoire.
Nous sommes rentrés fatigués mais heureux.
Samedi 23 mai :
Rencontre de la Commission Justice et Paix. Nous
reprenons essentiellement les actions décidées à
la dernière réunion pour en voir les réalisations
pratiques : travail dans les quartiers et avec les mairies.
Nous préparons une formation sur les droits des femmes et des
jeunes filles. Et une intervention aux messes, à l’occasion
de la fête des mères, pour une réflexion sur la
vie de famille.
Après-midi : confessions pour la fête
de la Pentecôte.
Le soir, veillée
préparatoire à la fête.
Vendredi 22 mai :
A midi, je vais rencontrer les élèves
chrétiens d’un lycée que je n’ai pas
visités depuis le début de l’année, suite
aux nombreuses grèves des élèves d’abord,
des enseignants ensuite. Ils se sont déjà organisés
entre eux. Aujourd’hui, nous voyons comment faire un partage
d’Evangile qui soit une vraie méditation, pas seulement
une conversation, et qui débouche sur une action.
Après-midi,
travail avec le Bureau de la Caritas. Nous préparons
en particulier une action avec une école pour enfants
handicapés.
Le soir, rencontre de préparation au
mariage à Pikine pour les gens de la banlieue. Ici, c’est
en ouolof, la participation est meilleure et les questions abordées
beaucoup plus concrètes ; ce n’est pas pour me
déplaire.
Jeudi 21 mai :
Matin : rédaction d’un nouvel article :
Comment mettre en pratique la Lettre du pape François sur la
joie de l’Evangile ? On me le demande suite à
mon premier article sur la vie consacrée.
L’après-midi,
préparation, en ouolof, des catéchumènes
adultes, qui vont recevoir la Confirmation dimanche à la
Cathédrale.
Le soir, préparation au mariage en
ville, avec un bon groupe, sur l’amour vécu en chrétien
et le sacrement de mariage.
Mercredi 20 mai :
Dès que j’ai un moment de libre, j’enregistre mes
émissions radio quotidiennes. En effet, je pars en congés
pendant trois mois j’en ai vraiment besoin. Il faut donc que
je prépare tout cela à l’avance et ça
fait du boulot ! Je n’ai pas pu trouver quelqu’un
qui ait le temps de le faire en deux langues : français
et ouolof.
A midi, je pars à la réunion d’une
autre aumônerie de lycée.
L’après-midi,
jusqu’à la nuit, nous tenons notre rencontre
trimestrielle de l’équipe apostolique (prêtres,
frères, et soeurs). Nous revoyons nos engagements et notre
participation aux différentes activités paroissiales.
Nous terminons par un repas partagé, qui nous permet de
resserrer davantage nos liens. La difficulté, c’est que
nous sommes souvent complètement occupés par les
activités paroissiales (liturgie, catéchèse,
mouvements et réunions de toutes sortes), si bien que nous
n’avons plus le temps, ni même le souci, de nous engager
dans les domaines social et humanitaire, ni de suivre et former les
chrétiens pour qu’ils s’engagent dans les
quartiers.
Mardi 19 mai : Le matin, réunion avec les veuves. C’est aussi une première rencontre que nous lançons avec ces personnes confrontées à énormément de problèmes. Pas seulement la souffrance du décès, et tous les problèmes économiques que cela entraîne, mais, en plus, des tas d’interdits traditionnels et de brimades de la part des beaux-parents. C’est important qu’elles se retrouvent entre elles, d’abord pour se soutenir et s’encourager. Et aussi voir ensemble ce qu’elles peuvent faire ensuite. Puis réfléchir sérieusement à leurs problèmes, et voir comment changer ces coutumes et manières de faire. Elles sont une trentaine à participer à cette première rencontre et en repartent très heureuses.
Lundi 18 mai : Le soir, comme lundi dernier, cours biblique, à la demande de nombreuses personnes. Nous écoutons les propositions de chacun pour nous organiser au mieux avant la fin de l’année scolaire afin d’avoir une base à partir de laquelle redémarrer les activités à la rentrée.
Dimanche 17 mai :
C’est la Première Communion dans la
paroisse, après une semaine de retraite où les
catéchistes se sont engagés à
fond.
Après-midi : émission radio et
nombreuses visites, préparation au mariage : beaucoup de
gens ne sont libres que ce jour-là et il est important.
Samedi 16 mai : Nouvelle rencontre dans un lycée de la ville, avec les élèves de 1ère, comme la précédente avec les terminales, sur le thème : « Est-ce que les religions sont facteurs de paix ? ». Nous intervenons à deux : moi-même et un enseignant musulman. Bien sûr, nous ne restons pas au niveau de la théorie, d’autant plus que les problèmes ne manquent pas. Nous terminons en cherchant avec les élèves comment construire la paix dans leurs classes, leurs familles, leurs quartiers et avec leurs camarades. Nous allons partager notre réflexion.
Vendredi 15 mai : Le matin, je retourne en ville pour enregistrer mon émission à la télévision : le courant est revenu.A midi, je participe à une rencontre d’aumônerie dans un lycée. Et le soir, suite des préparations au mariage.
Jeudi 14 mai :
Fête de l’Ascension. Les catéchumènes
adultes font leur entrée dans l’Eglise. Nous les
accueillons avec joie. Le soir, nous commençons la neuvaine
préparatoire à la Pentecôte.
Puis je vais
participer à une réunion dans le quartier.
Mercredi 13 mai :
Nouvelle journée chargée. Je retourne en ville
pour une première émission à la télévision
nationale, sur la fête de l’Ascension. Puis je pars
à une deuxième télévision pour
pré-enregistrer l’émission catholique de
dimanche prochain. Cela me prend presque toute la journée,
avec les déplacements,… ce qui ne m’avance pas
pour mes propres émissions à la radio ! Surtout
qu’à la deuxième station, il n’y a pas de
courant. Nous attendons pendant deux heures, puis nous rentrons,
pour revenir vendredi, en espérant que le courant sera
revenu !
Mardi 12
mai : Je
pars tôt en ville, au Postulat de nos sœurs spiritaines
pour assurer une formation sur Justice et Paix aux jeunes
filles (postulantes) qui se préparent à la vie
religieuse. Elles viennent de différents pays d’Afrique,
en particulier anglophones et lusophones, mais elles se débrouillent
en français. De mon côté, j’essaie de
parler le plus simplement possible, et de partir de leurs
expériences, de ce qu’elles ont vécu dans leurs
différents pays. Le partage est très riche. Après
avoir vu ce que la Parole de Dieu nous dit sur ces questions, la
prochaine fois nous chercherons quelles actions nous pouvons
mener.
Au retour, contact avec les gens qui m’attendent,
puis je continue mes enregistrements, avant d’aller célébrer
l’Eucharistie.
La nuit, je téléphone
aux familles des détenues que j’ai rencontrées
à la prison, pour leur donner des nouvelles, leur demander
d’aller visiter leurs parentes ou amies, de leur envoyer les
différentes choses dont elles ont besoin (argent, nourriture,
vêtements, piles ou écouteurs pour leur radio, etc….),
et leur rendre les autres services qu’elles sollicitent.
Lundi 11 mai :
Nouvelle semaine, avec les occupations habituelles :
enregistrement radio, accueil.
Le soir, nous commençons
les cours bibliques. C’est une chose qui nous était
demandée depuis longtemps, mais que nous n’avions pas
pu commencer plus tôt. Pour le début, c’est
seulement un petit nombre ; il faut toujours du temps pour que
les choses se mettent vraiment en route. Nous divisons la rencontre
en deux temps : 1) une initiation à la Bible 2) un
partage sur l’Evangile du dimanche suivant.
Samedi 9 mai :
Le matin, visites et mariage.
L’après-midi,
j’anime une récollection de foyers des Equipes
Notre-Dame, avec qui je travaille régulièrement. Nous
donnons la priorité au silence, à la prière et
au partage en couple (le devoir de s’asseoir). Je fais deux
interventions : la première, l’après-midi,
sur l’amour vécu en chrétiens et le sacrement de
mariage ; la seconde, le dimanche matin, sur le synode de la
famille. Bien sûr, nous en profitons pour voir la vie des
équipes et relancer les activités.
De retour à
la maison, des gens m’attendent, comme d’habitude !
En particulier deux couples qui veulent se marier mais qui
rencontrent des difficultés.
Vendredi 8 mai :
Matin : travail à la maison.
Après-midi :
Il y a une rencontre générale des filles de la JOC.
Elles m’ont demandé à réfléchir,
en ouolof, sur le thème du « Travail décent ».
En effet, beaucoup sont exploitées dans leur travail, car le
chômage est énorme et les places peu nombreuses :
les pressions de toutes sortes, y compris sexuelles, sont
nombreuses. La seule solution, c’est d’agir ensemble.
Nous cherchons les moyens pour cela.
La rencontre commence par
des chants. Puis la présentation des résultats de
l’enquête menée sur ce thème du travail
décent. Ensuite, un théâtre pour montrer d’une
façon vivante les problèmes et les actions à
mener. Après cela, je propose quelques éléments
de réflexion et quelques pistes d’action. Ensuite,
elles partent en petits groupes pour décider de leurs
actions. Dans les réponses, ce qui revient le plus c’est
l’importance d’être sérieuses et de bien se
former dans son travail. Ensuite, de prendre conscience de sa
dignité et d’aider les autres à faire respecter
leur dignité. Par ailleurs, de passer des paroles à
l’action. Et pour cela, d’agir avec tous. En particulier
à la base, dans les quartiers avec les autres associations de
jeunes et mouvements féminins.
La rencontre se termine par
des danses culturelles de différentes ethnies.
La nuit,
nouvelle rencontre de préparation au mariage. Ce soir,
nous parlons de la vie du couple et des relations avec les deux
familles. Les participants se connaissent bien maintenant. Ils n’ont
plus peur d’intervenir, la discussion est très animée
et intéressante.
Jeudi 7 mai : Le matin, à la prison des femmes. Le soir, rencontre dans une communauté de quartier. La question principale est celle de la construction d’une nouvelle voie de sortie de la ville. Beaucoup de maisons vont être démolies. Les gens vont être indemnisés, mais où trouver un nouveau logement ? Cela va poser bien des problèmes. Et pour ceux qui pourront rester, nous nous préparons aux inondations qui ne vont pas manquer dans le quartier.
Mardi 5 – mercredi 6 mai : J’ai pris du retard pour mes émissions radio et pour répondre aux nombreux messages mails. Je dois mettre les bouchées doubles, tout en cherchant à rester disponible aux différents visiteurs. Je consacre un moment important à un enseignant qui a de gros problèmes psychologiques. La mentalité traditionnelle est encore très forte, avec ses croyances aux mauvais esprits et aux génies, et ses peurs de la malédiction du maraboutage et de la sorcellerie. Les gens sont sans cesse à la recherche de protections, et ce n’est pas facile de les aider à se libérer. Ou, au moins, à trouver un peu de paix et à vivre dans la confiance.
Lundi 4 mai : Réunion de doyenné (l’ensemble des 13 paroisses de la grande banlieue). Pour aujourd’hui, nous n’avons pas invité d’intervenants. Nous prenons le temps de faire le tour de nos différentes commissions. Je présente le travail de celles dont je suis responsable : Justice et Paix, Caritas, et Famille. Et j’interviens spécialement au sujet des jeunes et des relations chrétiens et musulmans.
Dimanche 3 mai : Messe dans notre deuxième église, suivie de la réunion de la Caritas paroissiale. Après avoir étudié un certain nombre de cas de personnes en difficulté, nous voyons comment les aider concrètement. Heureusement nos efforts de Carême (quêtes, soirée, repas) nous ont rapporté pas mal d’argent. Cela nous semble très important de trouver nos propres moyens d’action, et de ne pas tout attendre de l’extérieur. Puis nous passons aux formations à assurer, et aux projets à mettre en place.
Samedi 2 mai : C’est férié. Je vais dans une autre école où ils ont leurs journées culturelles pendant ces trois jours. Je participe à une conférence sur l’éducation sexuelle des jeunes.
Vendredi 1er
mai : Fête
du Travail. Nous avons une messe où nous prions pour les
travailleurs du monde entier, surtout ceux qui font des petits
métiers, sans oublier les chômeurs.
Les élèves
profitent eux aussi de ce jour férié pour se
rencontrer : cinq aumôneries sont ensemble pour réfléchir
à la vie de l’école et bien sûr au
problème des grèves. Pas facile de trouver des
solutions réalistes Pourtant, la réflexion est
sérieuse et concrète. Et aussi, il y a la joie de se
retrouver ensemble ; cela les encourage beaucoup et leur permet
d’échanger des idées.
Jeudi 30 avril :
Longue réflexion avec un jeune qui veut être
missionnaire.
Le soir, veillée de prière
avec un groupe de jeunes.
Mercredi 29 avril : Réunion la nuit dans un quartier. Rencontre entre parents et adolescents sur le mariage et la vie en famille. Il ont beaucoup de choses à dire les uns et les autres. Il y a des moments où c’est même un peu chaud, mais finalement tout se passe bien.
Lundi 27 – Mardi 28 avril Comme chaque semaine, je consacre ces deux jours essentiellement aux enregistrements de mes émissions radio de la semaine.
Dimanche 26 avril :
Conseil paroissial. Nous reprenons ces différentes
questions avec les responsables de Communautés de quartiers
et des différents groupes et mouvements. Il faudra maintenant
en assurer le suivi pour la mise en pratique.
L’après-midi,
je suis invité par un groupe de jeunes d’une paroisse
voisine, pour voir avec eux comment lancer leur communauté de
quartier. Nous restons ensemble jusqu’à la nuit.
Samedi 25 avril : Rencontre de la Commission Justice et Paix. Nous abordons en particulier les relations avec les mairies et le travail à faire dans le quartier. Depuis février les enseignants sont en grève. Nous lançons trois appels : - un aux élèves pour qu’ils arrêtent les violences et s’organisent en groupes de travail ; - aux parents, pour qu’ils prennent leurs responsabilités ; - aux enseignants, pour qu’ils ne pensent pas seulement à l’augmentation des allocations pour le logement, mais pensent à l’avenir des élèves et du pays. Vous avez dû déjà en recevoir le compte-rendu. De même que la réflexion que nous avons menée contre les violences faites aux jeunes filles et aux femmes, mais également aux enfants, aux handicapés et aux gens qui font des petits métiers.
Vendredi 24 avril :
Je passe la journée au Centre de Formation des
Jeunes Filles.
La nuit, nous commençons la préparation
au mariage. Pour la première séance, nous parlons
du mariage traditionnel (le droit coutumier), du mariage civil
(droit civil), et du mariage religieux (droit Canon). Ce n’est
pas toujours simple de faire le lien entre les trois.
Jeudi 23 avril :
Visite à la prison. Une nouvelle directrice a
été nommée. Comme presque chaque fois, elle se
croit obligée de serrer la vis pour montrer son autorité.
L’ambiance est complètement changée :
surveillance, limitation des visites, interdiction d’écrire
dans sa langue (seulement en français et en anglais :
deux langues que beaucoup de possèdent pas). La plupart des
détenues viennent me voir, découragées.
D’autres arrivent même en pleurant. Je les écoute
et j’essaie de les réconforter de mon mieux, et de voir
comment améliorer les choses.
A mon retour, arrive un
détenu qui vient d’être libéré.
Avec la Caritas, nous l’aidons à établir ses
papiers pour avoir un travail de gardien. Puis, un couple, en route
pour le Maroc. Nous leur donnons à manger. Ils en profitent
pour se laver et envoyer un message à leur famille par
Internet. Nous les aidons à trouver un logement pour quelques
jours. Enfin, un autre détenu libéré nous
demande l’argent du voyage pour rentrer en Guinée
Bissao.
Mercredi 22 avril :
Nouvelle rencontre dans une mairie avec le Conseil Municipal
et les « personnes ressources » des quartiers,
sur la question de la régulation des naissances. Comme
d’habitude, nous intervenons à 3 : un(e) médecin,
un imam et moi-même. Nous nous connaissons bien maintenant, ce
qui nous permet de nous compléter dans nos interventions.
Cette réflexion religieuse est très importante si l’on
veut faire accepter la régulation des naissances et la fonder
sur une base solide avec des motivations valables, car le Sénégal
est un pays de croyants et l’entente règne entre
nous.
Après la séance, je rencontre l’équipe
d’animation de la catéchèse du diocèse.
Nous réfléchissons à l’éducation
que nous donnons aux enfants et aux adultes.
Mardi 21 avril :
Je continue ma mise à jour, coupée de
nombreuses visites.
L’après-midi, réunion du
Bureau de la Caritas. Nous faisons le point des activités
et préparons la prochaine réunion.
Lundi 20 avril : Je me ménage cette journée pour régler un certain nombre de choses laissées en retard… et ça ne manque pas ! Je m’arrête pour aller célébrer la messe dans une paroisse voisine avec la communauté anglophone. En effet, il y a un certain nombre de Nigérians, Ghanéens, Camerounais, Sierra Léonais, Libériens, Gambiens, etc… Ils se sont organisés et nous cherchons à les accompagner. Pas seulement les chrétiens pour la prière, mais aussi tout le monde dans leurs problèmes sociaux. Et pour qu’ils gardent leur culture. Ce n’est jamais facile de vivre dans un pays étranger ! Je suis très heureux de les revoir et de prier avec eux ce soir.
Dimanche 19 avril :
Après avoir célébré deux messes,
je pars à la rencontre mensuelle de ATD Quart Monde.
J’admire beaucoup cette association qui est vraiment proche
des plus démunis et qui cherche à leur donner la
parole. Puis je pars à la Radio.
Au retour,
plusieurs personnes viennent me voir : des étrangers,
des nécessiteux, des gens qui veulent se préparer au
mariage ou baptiser les enfants, des personnes sortant de prison,
etc.
Samedi 18 avril : Notre rencontre des Spiritains est terminée. Après le repas de midi, nous rentrons à la paroisse où de nombreuses personnes nous attendent, après cette semaine d’absence. Les activités reprennent . Les confrères venus des autres pays sont encore sur place. Ils viennent découvrir la paroisse, célébrer l’eucharistie avec nous et partager nos activités. C’est une grande joie pour nous.
Samedi
18 avril : On
m’a invité pour faire une conférence sur « les
religions facteurs de paix », dans un lycée à
des élèves de terminale. D’abord, je fais
ajouter un « ? » au thème.
Ensuite, je refuse de faire une conférence, préférant
mettre les élèves en carrefours pour avoir d’abord
leur point de vue et leurs questions. Mais je me heurte à
l’autorité, qui me dit que j’innove. Comme si
c’était interdit. On m’oblige de parler au micro,
alors que nous ne sommes qu’une centaine. Le micro est mal
réglé : il vibre et la salle résonne, je
ne comprends rien à ce que les élèves disent.
Au bout d’un quart d’heure j’obtiens enfin qu’on
arrête le micro. Mais, et c’est une chose que je
remarque souvent, les gens deviennent esclaves de la technique :
si on a des ventilateurs, même s’il fait froid il faut
les brancher ; si on a l’électricité, même
en plein jour il faut allumer les lampes… Nous reprenons le
débat, les jeunes s’expriment, mais leur professeur
leur coupe sans arrêt la parole pour faire un long discours. A
la fin, je me demande pourquoi je suis venu. Et surtout je me
demande quel type d’éducation on met en place. Ce sont
des élèves de terminale et on leur impose des longs
discours qu’ils doivent supporter en silence. Comment vont-ils
forger leur opinion personnelle et prendre leurs responsabilités ?
Ce n’est pas étonnant que, lorsque je leur ai demandé
ce qu’ils voulaient pour mettre la paix dans leur lycée
et dans la société, il n’y ait pas eu beaucoup
de réponses. Dommage ! Je garde une idée très
mitigée de cette rencontre. Il est vrai que ma préoccupation
est plus l’éducation et la formation de base des gens
des banlieues. Et de chercher des nouvelles formes d’éducation,
en dehors de l’enseignement formel : alphabétisation
fonctionnelle, écoles communautaires, enseignement mixte,
école-apprentissage, enseignement dans les langues locales,
etc.
Après-midi : célébration du
mariage d’un couple que j’ai suivi un bon temps et
préparé. C’est donc une grande joie pour nous
tous. Ils sont sérères. Les célébrations
communes se font en ouolof, la langue nationale la plus répandue.
Aujourd’hui nous célébrons au maximum en sérère,
en reprenant les rites du mariage traditionnel sérère.
Ils n’ont pas beaucoup de moyens : nous veillons à
célébrer un mariage très simple (au point de
vue dépenses), avec le maximum de joie, de participation et
aussi de durée et de solennité, d’honneur de ces
mariés et leurs familles de milieu très populaire,
vivant dans des conditions difficiles.
Le soir, eucharistie dans
un quartier populaire.
Dimanche
12 avril : Ce
soir, nous commençons notre Chapitre des Spiritains. Ce
matin, nous accueillons nos responsables venus de Rome qui nous
accompagneront pendant ce Chapitre. Nous célébrons la
messe ensemble, avant de partir au travail.
Jusqu’au
samedi 18 avril, nous sommes dans un Centre (Foyer de Charité)
où nous nous réunissons régulièrement.
Nous réfléchissons essentiellement à notre
mission de religieux et de missionnaires dans l’Afrique de
l’Ouest, avec toutes les évolutions actuelles. Ensuite,
la question très difficile des finances. Car nous avons
énormément à faire et très peu de
moyens, et ceux-ci diminuent de plus en plus. Il y a aussi la
question des vocations et de la formation des jeunes, de même
que la formation permanente qui est tellement importante. Nous
n’excluons pas la question de la protection des mineurs. Nous
évaluons aussi notre vie de communauté. Et le travail
de notre équipe d’animation.
Nous n’avons pas
chômé, mais la réflexion a avancé grâce
à la bonne ambiance qu’il y avait entre nous et la
volonté d’approfondir les choses le mieux possible.
Nous n’avons pas perdu notre temps, chacun est satisfait.
Vendredi
10 avril : Le
matin, messe, puis enregistrement radio sur le prochain
Chapitre des spiritains d’Afrique de l’Ouest. J’explique
comment vivre la vie religieuse et missionnaire dans l’Afrique
de l’Ouest d’aujourd’hui, à partir des
problèmes de la société actuelle. Ce n’est
pas évident !
Puis je pars rapidement pour rencontrer
les jeunes filles du Centre professionnel où je vais chaque
vendredi,….. mais en route, crevaison ! Elles
m’attendront un peu. La rencontre se passe bien. Après
avoir parlé de la vie en famille, du mariage, du travail et
de la formation, aujourd’hui nous parlons des loisirs :
radio et télévision, sorties, soirées
dansantes, groupes de jeunes, etc… Elles sont prises entre
deux feux : les parents qui sont souvent inquiets et
désemparés, et les influences modernes occidentales
mais aussi brésiliennes, indiennes, qui arrivent par les
films, les chanteurs et autres artistes. Nous cherchons à
voir un peu plus clair dans tout cela. Et à voir à
quoi Dieu nous appelle, ensemble, chrétiennes et musulmanes.
Nous avons ensemble une réflexion très intéressante.
A
la pause de midi, je vais renouveler ma carte de séjour à
la police. Heureusement, ça se passe vite.
Puis,
après avoir salué les confrères de la Paroisse
voisine, je vais rencontrer les responsables du CAEDHU. Nous
travaillons à actualiser notre jeu sur les droits humains
que nous avions composé en 1992. En effet, les choses ont
évolué et il faut donc le mettre à jour. Cela
doit se faire rapidement, car la Coopération allemande est
prête pour nous l’imprimer.
Il me reste encore du
temps, d’un coup de vélo, pour aller rencontrer une
amie qui me saisit mes documents. Je lui laisse une cassette
audio que j’ai enregistrée ;
Puis je passe voir
une animatrice de la prison des hommes responsable de
l’écoute et des ateliers de formation. Nous nous
rencontrons régulièrement pour étudier les
différents problèmes qui se posent.
J’ai le
temps de saluer une famille amie dont la fille part étudier
en Allemagne, avant de reprendre la 2ème séance
au Centre.
Comme d’habitude, à mon retour, de
nombreuses personnes m’attendent. J’assure aussi la
dernière préparation au mariage de demain. Je reçois
une femme qui voulait avorter. Nous avions parlé ensemble,
elle a gardé son enfant. Elle est très heureuse et
elle est venue me présenter son bébé auquel
elle a donné mon nom. Nous voyons ensemble comment
s’organiser pour bien éduquer et prendre en charge son
bébé.
La nuit, je rencontre de nouveaux mariés.
Cette rencontre nous a été demandée par
beaucoup. En effet, jusqu’à maintenant nous faisons des
préparations au mariage très enrichissantes et qui se
passent très bien. Mais de nombreux couples nous reprochent
de les abandonner ensuite. Cette première rencontre est une
prise de contact. Nous allons voir comment organiser les choses peu
à peu.
Jeudi
9 avril : Je
vais à la prison des femmes, comme chaque jeudi, mais une
fête y est organisée. J’attends plus de deux
heures, puis je rentre. Je laisse la nourriture que j’ai
apportée pour une détenue hollandaise et des habits
pour une autre de Guinée Bissao. Et j’ai juste le temps
de parler avec une sud-africaine. En effet, les détenues non
sénégalaises ne reçoivent aucune nouvelle, ni
aucun soutien.
Dimanche, c’est le dimanche de la
Miséricorde. On me demande à la télévision,
pour donner un témoignage sur la façon dont on peut
vivre concrètement la miséricorde dans les réalités
du Sénégal.
Mercredi 8 avril : L’après-midi, réunion du Bureau des spiritains du Sénégal. Nous nous réunissons à la fois pour évaluer la vie de notre région et pour préparer le Chapitre où tous les spiritains d’Afrique de l’Ouest se retrouveront avec nos responsables venus de Rome pour préparer le travail des trois années qui viennent. Une bonne séance de travail !
Mardi
7 avril : Les
activités et les visites reprennent. Un grand malade vient
me voir, tout en pleurs. Etant incurable, je l’avais aidé
à retourner dans son village. Arrivé là-bas, il
a trouvé son père très malade. Il est revenu à
Dakar, à l’hôpital avec son père.
Malheureusement, celui-ci vient de mourir cette nuit. Ce malade ne
connaît personne. Il n’a pas d’argent pour payer
l’ambulance et ramener le corps de son père au village.
Bien sûr, il vient me voir. Il est complètement
désespéré, car il ne sait pas ce qu’il va
devenir.
Une autre femme arrive. Elle vient du Mali, et ne
parle donc pas ouolof. Elle aussi est très malade, avec des
complications psychologiques. Elle pensait être accueillie par
des parents, mais elle ne les a pas trouvés. Elle est seule
et sans moyens.
Puis, ce sont deux Libériens en
route pour le Maroc. Ils ont leurs papiers en règle, mais ils
dormaient à la Gare routière et on leur a volé
leurs bagages et leur argent. Ils n’ont plus rien.
C’est
ainsi que chaque jour des gens viennent nous voir, chacun passant le
message au suivant. Nous sommes maintenant connus. De plus, notre
église se trouve à un carrefour important, avec
plusieurs marchés à l’entrée de la
banlieue et au terminus de la grande gare routière
internationale de Dakar. Cela nous permet d’être
facilement accessibles à beaucoup de personnes.
Le soir,
réunion d’équipe pour faire le point de
nos différentes activités.
Lundi
6 avril :
Messe d’action de grâces pour les
catéchumènes adultes baptisés la nuit de
Pâques. Des parents et amis sont venus les accompagner.
C’est
un jour de congé, aussi nous recevons de nombreuses visites,
et nous accueillons beaucoup d’amis au repas de midi.
Malheureusement je dois les laisser pour une émission en
direct à la radio.
Vendredi
3 au Dimanche 5 avril :
C’est la Semaine Sainte que nous célébrons
le mieux possible dans la foi et avec beaucoup de joie. Pour
partager cette joie, j’assure des émissions spéciales
de Pâques dans différentes radios et à la
télévision. Cela fait beaucoup de travail, mais c’est
important.
Ce samedi 4 avril est également le 55ème
anniversaire de l’indépendance du pays. Il n’y
a qu’une simple prise d’armes, car les difficultés
économiques ne manquent pas. Mais cela n’empêche
pas la joie d’appartenir à un pays qui se prend en
mains et qui cherche à avancer.
Ces fêtes sont
marquées par deux grandes rencontres sportives de « lutte
traditionnelle ». C’est le sport traditionnel au
Sénégal, encore plus important que le football. Il
donne l’occasion de grandes manifestations, rencontres,
danses, etc… Notre ville de Pikine est l’un des
Centres de la Lutte. Beaucoup de jeunes n’ayant pas de travail
s’y adonnent. Malheureusement, l’argent et la violence
s’y mêlent. Et les rencontres sont aussi l’occasion
de nombreuses bagarres.
A l’occasion de la fête
nationale, des prisonniers sont graciés. Et des ONG et
autres associations apportent des repas. Mais cela n’amène
pas une transformation durable des conditions de vie des détenus,
ni la justice en général.
Le jour de Pâques,
baptême de 22 bébés. La cérémonie
est très animée par les bébés. Je fais
participer les parents, mais surtout les enfants présents. La
cérémonie bien préparée se passe très
bien, à la joie de tous.
Jeudi 2 avril : Jeudi-Saint. Les religieuses de la Communauté voisine nous invitent, car elles ne seront pas là à ¨Pâques. Elles nous souhaitent une bonne fête du sacerdoce, comme beaucoup de nos paroissiens. C’est très gentil, mais je leur dis quand même que la fête de l’Eucharistie c’est la fête de tout le monde ! Et nous nous retrouvons tous ensemble pour la messe, avec le lavement des pieds, comme Jésus. Puis ensuite, l’adoration jusqu’à minuit dans nos deux églises.
Mercredi
1er
avril :
Nous
sommes en pleine préparation de Pâques. Beaucoup de
jeunes sont venus nettoyer l’église et les alentours.
Il y a beaucoup d’animation. Une femme saisit l’occasion
pour y laisser ses deux enfants de 2 et 4 ans. Elle leur a dit :
les pères vont s’occuper de vous, n’ayez pas
peur. Le plus grand nous apprend qu’ils dorment dans la rue
et que la maman vit en mendiant. Certainement qu’en désespoir
de cause elle a préféré laisser ses enfants à
la paroisse. Nous trouvons tout de suite une famille pour les
prendre en charge. En même temps, nous informons la
gendarmerie du problème, et quand on aura retrouvé la
mère nous verrons ce qu’on peut faire pour qu’elle
vive avec ses enfants.
Mardi
31 mars :
C’est le jour de la Messe chrismale où on
bénit les saintes huiles pour donner les sacrements. Nous
commençons la journée par une rencontre des prêtres
du diocèse autour de notre nouvel archevêque (le
Cardinal est parti à la retraite). Chaque secteur (5)
présente ses réalités et ses réalisations.
C’est un peu long, mais c’est intéressant.
Ensuite, chacun peut réagir. Les interventions ne manquent
pas ; elles sont très diverses, vu les occupations de
chacun et ses orientations, mais elles se complètent et nous
donnent un aperçu de nos différentes responsabilités.
L’Evêque réagit à tout cela et nous
propose ses premières réactions et orientations. Il va
prendre le temps de rencontrer les gens, des les écouter et
de réfléchir avec ses conseillers à tout cela.
Mais il connaît déjà bien les réalités
du diocèse : il en faisait partie avant d’être
nommé évêque à l’intérieur
du pays (à KAOLACK). Tous sont frappés par sa
simplicité et le souci de dire les choses clairement et sans
détour.
Aujourd’hui, j’ai 75 ans. On me met à
la table de l’Evêque. Cela me permet de continuer le
partage de ce matin. De lui dire un certain nombre de choses qui me
tiennent à cœur. D’avoir ses réactions et
d’accueillir ses propositions.
A 18 h 30, nous nous
retrouvons tous avec beaucoup de fidèles, laïcs et
religieux, pour une messe solennelle et la bénédiction
des huiles. A la sortie, nous rencontrons de nombreux amis, et quand
nous rentrons il fait nuit depuis longtemps.
Lundi
30 mars :
Journée ordinaire. Le soir, préparation du
baptême des bébés à Pâques. Ils
sont 24. Il y aura des cris et des pleurs, mais aussi de la joie.
Nous essayons de préparer la célébration le
mieux possible, pour qu’elle se passe bien. Dans le groupe, il
y a des catéchistes, des responsables de communautés
et des chrétiens engagés. Ils ont des choses concrètes
à dire, basées sur leur expérience. Aussi la
réunion est très animée et très
intéressante. Elle dure longtemps, mais personne ne s’en
plaint.
La nuit, dernier accueil des confessions de Pâques.
Dimanche
29 mars : Les
jeunes de tout le diocèse se réunissent dans une
paroisse de Dakar. Comme chaque année, c’est l’occasion
pour les jeunes chrétiens de se retrouver dans la joie et une
très bonne ambiance, à partir du thème de cette
année : « Heureux les cœurs purs, ils
verront Dieu ». Il y a beaucoup de choses à dire
sur cette question. Le soir, veillée culturelle où
les jeunes présentent leur vie et leurs réalisations
sous des formes très animées : chants, danses,
théâtre, etc.
Après un temps de réflexion
et une rencontre avec notre nouvel évêque, une grand
Messe Solennelle mais simple, très animée et
participative.
Samedi 28 mars : Rencontres, réunions et messe des Rameaux le soir.
Vendredi
27 mars :
Rencontre au Centre de formation des jeunes filles.
Le
soir, Chemin de Croix avec un long temps de méditation. Puis
confessions dans une autre paroisses.
Jeudi
26 mars :
Comme chaque jeudi, visite à la prison des femmes. Je
suis parti de bonne heure, mais à midi je n’ai pas pu
voir tout le monde. Il est vrai que certaines ont besoin de beaucoup
de temps pour parler et se libérer. Mais je dois arrêter
ma visite car on ferme les portes. Je verrai en priorité la
semaine prochaine celles qui n’ont pu me rejoindre
aujourd’hui.
Le soir, confessions dans une autre paroisse
de notre secteur.
Mercredi
25 mars : Je
vais à la morgue de l’hôpital pour prier avec la
famille d’une paroissienne décédée.
Comme souvent, ils vont l’enterrer au village, près de
ses parents, à plus de 800 kilomètres. Nous attendons
longtemps, car le corps n’est pas prêt. Pendant ce
temps, je parle avec les parents en les consolant de mon mieux.
Le
soir, conférence de Carême. Je reprends la
Lettre de François du 1er Janvier sur la lutte
contre toutes les formes d’esclavage modernes… et
elles sont nombreuses.
Mardi 24 mars : Je jongle entre les visites et le travail sur mon prochain livre de Commentaires d’Evangile. Ce n’est pas facile.
Lundi 23 mars : Normalement le lundi est un jour de repos, mais les gens sont nombreux à venir malgré tout, et il n’est pas question de les renvoyer évidemment : demandes de soutien, personnes perturbées, inscriptions de baptêmes et de mariages, etc…. Et le soir, nouvelle série de confessions. Cette fois-ci, c’est le tour de notre paroisse.
Dimanche
22 mars : Le
lever est difficile, car je dois célébrer la messe
dans notre deuxième église, à 9 heures.
Puis,
une seconde messe, avec une centaine de personnes originaires de
villages dans les îles à plus de 200 km. Elles vivent
et travaillent à Dakar et se sont organisées en
association. Ces gens se rencontrent régulièrement,
s’entraident et soutiennent les nouveaux arrivés. La
messe est très sympathique et animée, car ils se
connaissent bien. Ensuite, nous échangeons pendant deux
heures sur la vie de famille, l’engagement des familles dans
la société et le soutien des familles nécessiteuses.
C’est le thème de l’année. Nous y revenons
souvent, car il est important que tout le monde s’y mette. Les
problèmes et les dangers ne manquent pas.
Après
avoir partagé le repas avec eux, je vais rejoindre un groupe
de 250 catéchumènes adultes qui se préparent au
baptême Ce sont des mandjaques. Je ne parle pas leur langue,
mais beaucoup comprennent le ouolof, et les catéchistes de
toute façon font la traduction.
Aujourd’hui, je me
couche de bonne heure.
Samedi
21 mars : Le
matin, réunion générale de la Caritas. Nous
nous retrouvons d’abord avec les responsables de la paroisse
et le séminariste en formation que je suis, pour préparer
notre intervention.
Depuis 15 jours, nous n’avons pas de
connexion internet. L’après-midi, je pars dans une
école dont je connais le directeur (c’est samedi, il
n’y a pas cours) pour récupérer rapidement les
messages les plus importants sur une clé. Je les travaillerai
plus tard.
Ensuite, je continue en ville. Une paroisse m’a
demandé de venir parler avec eux sur la famille. J’ai
beaucoup travaillé la question et cela se sait, on me demande
un peu partout ; mais je ne peux répondre favorablement
à tous ! La rencontre se passe bien, dans un climat très
détendu.
Puis je pars rejoindre la marche de prière
toute la nuit, dans notre ville de Pikine
Vendredi
20 mars : Ces
3 jours, je participe à une session sur la santé en
prison. C’est un sujet important et pour lequel je suis
concerné directement.
Le soir, Chemin de Croix, comme
chaque vendredi de Carême. Ensuite, réflexion sur la
famille, dans le cadre du Synode. Nous y avons déjà
beaucoup réfléchi, tenu des réunions et envoyé
des questionnaires. Ce soir, je vais faire une synthèse de
tout cela et en tirer des premières conclusions à
remettre à notre évêque qui ira à Rome
en Octobre. Nous n’avons pas les problèmes des pays
occidentaux avec l’homosexualité, le mariage pour tous,
les mères porteuses ou l’euthanasie, mais nous en avons
d’autres, auxquels il tout aussi important de réfléchir.
Jeudi
19 mars : Ce
matin, nous nous retrouvons à la Croix Rouge, pour réfléchir
à la question de la régulation des naissances,
avec les maires et conseils municipaux et les délégués
et animateurs de quartiers. Nous sommes trois intervenants :
une femme médecin, un imam pour donner le point de vue de
l’Islam, et moi-même pour celui du Christianisme. Nous
nous connaissons bien maintenant, car nous avons déjà
travaillé plusieurs fois ensemble. Aussi le courant passe
très bien entre nous. J’aime beaucoup travailler ainsi
en équipe diversifiée, chrétiens et musulmans,
responsables religieux et techniciens, quand on s’entend
bien.
L’après-midi, préparation au mariage,
puis enregistrement radio.
Et nouvelle soirée de
confessions, dans une autre paroisse.
Mercredi
18 mars :
Matin : Travail à la maison et accueil.
Tout
l’après-midi : confessions des enfants.
Le
soir, messe et rencontre dans la paroisse voisine.
Aujourd’hui,
nous commençons une récollection paroissiale. Nous
réfléchissons chaque soir à la vie de la
famille. Aujourd’hui, la place de la femme (mère) ;
demain : la place des enfants et des jeunes ; vendredi :
la place de l’homme (père) ; samedi :
marche de prière toute la nuit dans la ville, avec une
station dans chaque Communauté. Les musulmans eux-mêmes
sont très heureux de nous voir ainsi prier et ils nous
accueillent très bien dans les quartiers.
Mardi
17 mars :
Cette nuit, une femme m’a envoyé un SMS pour me
dire qu’elle allait se suicider et qu’elle me confiait
ses jeunes enfants. Je lui ai parlé longuement et j’ai
réussi à la convaincre de venir d’abord me voir.
Elle a accepté et je la reçois ce matin. Nous
cherchons ensemble comment elle peut s’en sortir. Bien sûr,
je vais la revoir régulièrement.
A midi, je pars
dans un collège que je ne connaissais pas encore. Il y
a beaucoup de collèges publics et privés dans notre
grande paroisse et je n’ai pas encore pu les contacter tous.
Dimanche, 4 élèves de ce collège (Pikine 9)
sont venus à la récollection. Je vais donc les
rencontrer… mais je ne trouve personne ; En effet, les
enseignants sont à nouveau repartis en grève, du fait
de gros problèmes dans l’enseignement, comme je l’ai
expliqué dans mon dernier envoi. Ce n’est vraiment pas
facile de travailler dans ces conditions. Mais cette visite me
permet au moins de rencontrer le Directeur (Principal) et le
surveillant général, qui m’ont d’ailleurs
très bien accueilli. Nous prenons le temps de parler
longuement.
L’après-midi, une longue conversation
avec un chrétien de GUINEE BISSAO. Il vit et travaille à
Dakar et sa mère est morte au pays. Il va y retourner pour
les cérémonies familiales. Mais là-bas, les
parents suivent la religion traditionnelle, et cet homme se demande
comment se comporter en tant que chrétien. Ce n’est pas
évident, et il n’y a pas de solution toute faite. Nous
essayons de tracer au moins quelques chemins. C’est une
question que nous rencontrons souvent : comment rester africain
et garder les valeurs de la culture et de la religion
traditionnelles africaines, et être en même temps un
vrai chrétien. Il n’y a pas de solution toute faite ;
il nous faut chercher et voir au fur et à mesure, dans les
situations concrètes.
Le soir, confessions de Pâques.
Comme chaque année, tous les prêtres se retrouvent
ensemble dans une paroisse, chaque soir (une vingtaine). Même
ainsi, les confessions durent de 18 h à 23 heures, car les
chrétiens viennent très nombreux, pour se confesser
mais en même temps pour faire le point de leur vie et recevoir
des conseils et orientations. Puis nous les prêtres, nous
terminons par un repas fraternel, pas seulement pour reprendre des
forces mais aussi pour nous retrouver tous ensemble et partager
joies et soucis. C’est aussi cela le Carême.
Lundi
16 mars : Je
continue à travailler à la rédaction de mon
prochain livre, tout en accueillant les différentes
personnes qui se présentent, chacune avec ses problèmes.
Je reçois aussi des couples qui se préparent au
mariage.
L’après-midi, je participe à une
formation des femmes.
Le soir, réunion des délégués
auprès des mairies. C’est une nouvelle action que
nous avons lancée l’année dernière pour
maintenir de bonnes relations avec les mairies et augmenter notre
collaboration, en y apportant nos idées et notre
participation.
Les municipalités ont l’habitude
d’apporter un soutien matériel en argent et en
nourriture aux familles nécessiteuses musulmanes à la
fin du Ramadan et aux chrétiens à la fin du Carême.
Mais souvent, il y avait des gens qui trompaient sur leur situation
et cherchaient à profiter indûment de ces dons. Et
aussi des maires qui détournaient cette aide auprès de
leurs partisans pour se faire une clientèle politique. Nous
nous sommes mis d’accord, et maintenant ce sont les
Communautés chrétiennes des quartiers elles-mêmes
qui font les listes et distribuent l’aide, car elles
connaissent les gens.
Les Communautés se sont aussi
réunies pour voir la situation de leur quartier et
proposer leurs solutions dans les différents domaines :
santé, éducation, sécurité, affaires
religieuses, assainissement, sport, projets de développement,
etc… Nous nous retrouverons, après Pâques,
dans les SEPT mairies de notre paroisse, et à la préfecture,
pour préciser les choses et proposer des personnes pour ces
différentes commissions.
Bien sûr, nos délégués
participent aux Conseils municipaux. Cela permet aussi une
meilleure collaboration pour l’avancée des quartiers et
le bien de tous.
Dimanche
15 mars : Je
me retrouve avec les élèves des différents
collèges et lycées de la ville, comme chaque
trimestre. La dernière fois, nous avions parlé de la
vie scolaire. Cette fois-ci, nous réfléchissons à
leur place dans la famille, en préparation au synode. Kils
m’impressionnent par le sérieux de leur réflexion
et leur volonté de prendre leurs responsabilités dans
leur famille. En plus, comme chrétiens, ils sont très
peu nombreux dans leurs établissements. Cela les encourage
beaucoup de se retrouver ainsi ensemble.
Ensuite, nous parlons du
fonctionnement de nos aumôneries dans nos différents
collèges.
Samedi
14 mars :
Nous sommes dans l’année de la Vie Consacrée.
Des confrères m’ont demandé de les aider à
réfléchir sur notre mission et nos responsabilités
de religieux dans le monde d’aujourd’hui. Je prépare
justement un article sur ce thème. Cela va m’aider à
approfondir les choses. Mais le plus important, c’est de nous
retrouver ensemble dans l’amitié, pour
prier.
L’après-midi, je vais animer une rencontre
de nouveaux mariés dans la ville de Rufisque. C’est
un groupe que nous essayons de lancer, à leur demande. En
effet, depuis longtemps, nous avons des rencontres de préparation
au mariage, mais ensuite il n’y avait pas de suivi. Les
participants sont heureux de partager leur expérience des
premières années de mariage. C’est vraiment très
intéressant.
Vendredi
13 mars : Tôt
le matin, je refais mes émissions radio récemment
perdues (voir à mercredi 11 mars). C’est
vraiment un sale coup, imprévu bien sûr, si bien que
j’avais pris d’autres engagements. De plus, depuis trois
jours, nous n’avons plus de connexion sur Internet ! Je
vais devoir mettre mes émissions sur une clé et les
emporter en ville. Je vais le faire à la pause de midi, car
le matin et l’après-midi, comme chaque vendredi, je
rencontre les filles du Centre Professionnel. Nous réfléchissons
au mariage ; avec elles les débats sont très
vifs, car elles ont beaucoup de choses à dire.
Au retour,
prière du Carême, et réunion de notre
communauté spiritaine : notre vie commune et nos
activités, comme tous les 15 jours.
Jeudi
12 mars :
Prière communautaire comme chaque matin, travail
personnel, puis départ à la prison des femmes.
Je cherche à remonter le moral à plusieurs détenues,
tristes et découragées. Certaines sont révoltées
car elles ne sont toujours pas jugées après 4 ou 5 ans
d’incarcération préventive, ce qui est
absolument anormal et illégal. Mais que faire ?
Je
consacre un temps important aux bébés et enfants qui
vivent en prison avec leurs mères qui étaient
enceintes lorsqu’elles ont été arrêtées.
C’est absolument scandaleux que ces enfants grandissent dans
ces conditions, en prison.
Le soir, rencontre des fiancés
en ville (préparation au mariage). Aujourd’hui, nous
abordons les questions de la sexualité. Un thème pas
facile, parce qu’il touche les gens profondément, mais
aussi parce qu’ils sont, là aussi, pris entre deux
cultures. La culture traditionnelle où la sexualité
est souvent taboue et orientée surtout vers la fécondité,
et la culture moderne surtout tournée vers la recherche du
plaisir (ce qui est bon), mais aussi avec toutes les déviations
que l’on sait. Comment dans tout cela vivre un amour vrai et
d’une façon propre à chaque couple ?
Mercredi
11 mars : Un
gros problème à la radio. Un appareil qui
contenait tous mes enregistrements de l’année dernière,
et que je repassais cette année, s’est planté
(d’une année sur l’autre, ce sont les mêmes
évangiles à commenter). Il va falloir que je reprenne,
que je refasse tout le travail.
En attendant, je travaille à
mon prochain livre de commentaires d’Evangile. Cela me
servira pour mes émissions radio. Mon travail est souvent
interrompu par de nombreuses visites, chacun venant avec son
problème.
A midi, je pars dans un lycée, comme
chaque semaine. Mais je ne trouve personne. Les enseignants sont de
nouveau en grève. Comme toujours, il y a des rencontres avec
les Pouvoirs Publics. Pour arrêter la grève, le
Gouvernement signe des accords… qu’il ne peut pas
tenir ; ensuite et les enseignants repartent en grève.
On risque d’avoir une année blanche. Quand ce ne sont
pas les élèves qui partent en grève parce
qu’ils n’ont pas de professeurs, ou bien pas de classe,
ou pas de fournitures… Pourtant le Gouvernement consacre 40 %
de son budget pour l’éducation, mais ça ne
suffit pas. Les moyens sont limités et les enfants et jeunes
à scolariser très nombreux.
Le soir, réunion
avec la Caritas. Nous avons un certain nombre de malades à
prendre en charge et des opérations à l’hôpital.
Mardi
10 mars : Une
animatrice de prison, en même temps responsable des femmes
catholiques, vient me voir pour plusieurs prisonniers en situation
difficile, certains envoyés à l’intérieur
du pays, sans aucune visite ni relations, en particulier les
étrangers. Nous voyons que faire avec l’Association des
femmes catholiques dans ces différentes régions. Puis
nous parlons de la situation des détenues. Dimanche dernier,
à l’occasion de la Journée Mondiale de la femme,
elles ont reçu la visite de nombreux groupes et ONG qui leur
ont fait de très belles déclarations. Mais cela reste
au niveau de paroles, qui ne sont généralement pas
suivies d’actions concrètes. On leur apporte un repas :
c’est très gentil, mais ensuite on les oublie ,jusqu’à
l’année suivante. Il n’y a pas d’action
concrète, ni de suivi.
Le soir, rencontre du Comité
de pilotage du Plan Pastoral. Nous en terminons la
rédaction. Chacun l’a travaillé de son côté
et nous voyons ensemble les améliorations à apporter.
Puis nous voyons comment commencer à le mettre en pratique.
D’abord, nous allons l’imprimer sur papier pour chacune
des Communautés et différents groupes. Puis nous
l’enverrons par Internet à tous ceux qui ont une
adresse mail, afin que tous donnent leur avis et passent à
l’action. Nous ferons l’évaluation des actions
menées au mois de Juin.
Lundi
9 mars : Tôt
le matin, de nombreuses personnes m’attendent pour demander
aide et soutien. Normalement, le lundi est notre jour de repos, mais
il y a longtemps que je ne sais plus ce que cela veut dire !
Après
avoir réglé un certain nombre de cas, dans la mesure
de nos possibilités, je pars faire le tour des collèges
et lycées de la ville, pour y déposer des affiches
pour notre rencontre de dimanche prochain. A chaque fois, c’est
l’occasion de parler avec les Principaux, Proviseurs, Censeurs
et Surveillants, sur l’éducation des jeunes. Et aussi
les relations entre chrétiens et musulmans. Je n’ai
aucun problème pour faire annoncer cette récollection
des chrétiens dans les lycées et collèges
officiels ou privés laïcs. Au contraire, je suis
accueilli partout avec reconnaissance.
A 11 heures 30, je pars
pour la ville, rencontrer des enseignants afin de préparer
une intervention avec des élèves de 1ère
et Terminale. C’est l’heure de la pause, et je mets plus
de deux heures pour arriver à destination, après avoir
été bloqué dans de nombreux bouchons. Ensuite,
la directrice me fait faire le tour de l’école, pour
faire connaissance avec les différents enseignants. Parmi
eux, je retrouve certains anciens élèves que j’avais
suivis dans les années 80-90 à Saint Louis, au nord du
Sénégal. Nous sommes heureux de nous retrouver. On me
demande d’intervenir sur le thème : Religions –
facteurs de paix. La majorité des élèves sont
musulmans. D’abord, je demande qu’ils préparent
leurs questions et me les communiquent, pour répondre à
leur attente, et qu’ils réfléchissent eux-mêmes
au problème pour une recherche commune. Je n’ai pas
l’intention de faire une conférence magistrale !
En plus, je demande à ce qu’on ajoute un « ? »
au titre, car ce n’est pas évident que la religion
soit toujours facteur de paix. Cela dépend de la façon
dont on la vit.
Au retour, il faut d’abord attendre le bus
plus de 20 minutes. Heureusement, je retrouve une ancienne
paroissienne qui me reconnaît. Le temps passe plus vite en
parlant ! Et dans le bus, une autre personne m’accueille
et me paye le billet. Cela met de la joie dans le cœur.
Dimanche
8 mars :
Pèlerinage du doyenné sur le thème de
la famille. Nous l’avons bien préparé car il
y a plus de 2.000 personnes, pour 13 paroisses. C’est
l’occasion de retrouvailles et d’une grande amitié.
Nous avons pris bien sûr le thème de la famille,
en préparation du synode. Après un temps de prière,
il y a une conférence, suivie de témoignages de gens
mariés. Pendant tout ce temps, de très nombreuses
personnes viennent se confesser. C’est un temps de conversion
et de réconciliation très important. J’assure
l’homélie, où je reprends les différentes
paroles de Dieu, en particulier de l’Evangile, sur l’amour,
le mariage et l’éducation des enfants. Je pourrai vous
les envoyer par la suite.
Pour le repas, on rassemble ce que
chacun a apporté. C’est un temps important de partage.
Je me soucie en particulier des réfugiés et émigrés
pour qu’ils ne soient pas oubliés. En particulier les
anglophones. Beaucoup étaient déjà aux
rencontres des deux samedis précédents, et nous sommes
très heureux de nous revoir. Après le repas, c’est
le temps des retrouvailles et nous terminons par un autre temps de
prière et d’adoration du Saint Sacrement. Une très
belle journée.
A mon retour, un ami journaliste m’attend.
Il me présente sa fiancée qui vient de rentrer après
huit ans de travail dans les pays arabes. Nous prenons un bon temps
pour échanger.
Samedi
7 mars :
D’abord, rencontre de secteur de la Caritas (11
paroisses). Il y a beaucoup de choses à revoir. En effet,
nous sommes assaillis de demandes d’aides et nous sommes
occupés en permanence par ces problèmes et les
solutions éventuelles à trouver. Nous n’avons
plus ni le temps, ni les finances, pour assurer des formations et
lancer des petits projets économiques pour permettre aux gens
de s’en sortir par eux-mêmes. Au risque d’en faire
des assistés perpétuels et des mendiants. Nous sommes
pris entre deux feux. Pas facile !
A 11 heures, je pars en
ville pour animer une journée de réflexion et de
prière avec la communauté anglophone. Cela me
rappelle les nombreuses années passées dans les camps
de réfugiés du Libéria et de Sierra Léone.
Cette rencontre est très importante, car ce n’est pas
facile de vivre en pays étranger, surtout quand on ne
comprend pas la langue et qu’on n’a pas un revenu
assuré. Et c’est important de les aider aussi à
souder leur communauté, car ils sont très différents :
étudiants, travailleurs dans les services et ONG, artisans,
chômeurs et clandestins, venant de différents pays
d’Afrique et d’ailleurs. La rencontre est très
chaleureuse. Nous abordons les questions de la conversion (nous
sommes en Carême), de la charité (entre eux, mais aussi
avec les autres), de la justice (car ils sont souvent exploités,
mais pas toujours clairs eux-mêmes), et de la construction du
pays (même s’ils sont étrangers).
Vendredi
6 mars : De
nombreuses personnes, comme chaque jour, viennent nous demander de
l’aide : pour trouver du travail, pour retourner en
famille ou même dans les pays étrangers, pour payer une
intervention médicale ou acheter des médicaments, ou
même simplement pour avoir à manger. L’après-midi,
nous nous retrouvons avec l’équipe Caritas pour
chercher comment mieux répondre à ces besoins.
Le
soir, Chemin de Croix dans un quartier, puis réunion
d’équipe.
Jeudi 5 mars : Je pars à la Télévision nationale pour enregistrer une émission sur le Carême. J’attends plus de deux heures sans qu’on nous appelle, alors que c’est notre heure d’enregistrement. En désespoir de cause, je dois rentrer car j’ai une réunion de communauté le soir dans un quartier. Dommage !
Mercredi
4 mars :
Rencontre avec des enseignants à la pause de midi.
Puis je retrouve des amis que j’avais connus au Congo
Brazzaville dans les années 60 ! Cela ne nous rajeunit
pas. Nous avons des tas de choses à nous dire.
Le soir,
conférence de Carême dans notre deuxième
chapelle. Je reprends le commentaire du Prophète Isaïe
58.
Mardi 3 mars : Travail à la maison, accueil et rencontre de l’aumônerie.
Lundi
2 mars :
Je suis invité dans un doyenné voisin pour
réfléchir avec les prêtres du secteur à
la préparation du Synode sur la Famille. C’est
notre principale préoccupation en ce moment. A ce niveau, il
s’agit d’une recherche, et non plus d’une simple
formation. Les problèmes sont multiples et délicats.
Nous commençons par analyser la situation économique
et les problèmes des familles chrétiennes dans la
société, avec les différentes cultures du
Sénégal et la tension entre la tradition encore très
forte et les apports de la vie moderne, avec le positif mais aussi
le négatif.
L’autre tension, c’est :
comment faire preuve d’accueil, de compréhension et de
soutien, sans abandonner l’idéal de l’Evangile.
Nous avons longuement réfléchi à cette tension
entre la miséricorde et la loi : qui se trouve
d’ailleurs au cœur de ce synode.
Je prends la pause
avec eux, car c’est mon ancien doyenné, et je suis
heureux de retrouver mes anciens confrères. Puis je les
laisse continuer leur travail et je pars retrouver mon propre
doyenné, qui se réunit le même jour.
J’ai
dû manger de la viande avariée, car depuis quelques
jours je traîne une diarrhée dont je n’arrive pas
à me débarrasser. Ca ne facilite pas travail ! Ni
les déplacement à vélo !
Dimanche
1er
mars : Je
pars pour une formation des catéchistes dans une
paroisse voisine, dans le cadre de la préparation au Synode
sur le thème : « Famille = Eglise
domestique ». Nous nous connaissons bien, aussi la
rencontre est très décontractée et
participative. Je suis frappé par la qualité de la
réflexion dans les carrefours. Les réponses sont très
différentes, mais se complètent utilement.
Du coup,
je participe à la Journée Caritas dans cette
paroisse, ce qui me permet de revoir de nombreux amis, avant de
retourner dans ma paroisse, où beaucoup de personnes
m’attendent.
Samedi
28 février :
Le matin, réunion.
L’après-midi, une
rencontre très intéressante avec les catéchumènes,
enfants et adultes qui se préparent au baptême, sur le
Credo. Nous le faisons en trois langues : français,
ouolof et anglais, avec traductions dans les langues nationales :
sérère, diola, mancagne et mandjaque, par chacun de
leurs catéchistes, en même temps. C’est important
que chacun puisse entendre la Parole de Dieu dans sa propre
langue.
Le soir, messe de la Caritas. Nous avons bien
préparé cette messe, avec un théâtre
religieux, des offrandes et une procession d’offertoire, des
intentions de prières adaptées et une intervention
pour expliquer le sens de la Caritas et les actions menées et
à réaliser. Bien sûr, nous avons choisi les
lectures en conséquence. Demain, nous aurons un repas afin de
rassembler des fonds pour les projets à soutenir. Et
l’après-midi, une soirée culturelle pour donner
le sens de la Caritas.
Vendredi
27 février :
Je passe toute la journée au Centre de Formation
des jeunes filles. Aujourd’hui, nous réfléchissons
au travail. En effet, les femmes et jeunes filles ne sont pas
souvent respectées dans le travail, que ce soit leur travail
à la maison ou leur travail professionnel : employées
de maison, couture, etc…. Nous cherchons comment elles
peuvent mieux s’organiser et se défendre, en lien avec
la JOCF et les syndicats. Et aussi comment mieux se former et mieux
travailler, bien sûr.
Le soir, Chemin de Croix.
Jeudi
26 février :
Je pars à la prison des femmes. Il y a des nouvelles
condamnées, certaines très jeunes. Je prends le
maximum de temps avec elles, avant de recevoir les plus
anciennes.
La nuit, réunion d’une communauté
de quartier Nous répondons aux questionnaires
préparatoires au synode sur la famille.
Mercredi
25 février :
Le matin, je travaille sur mes prochains livres :
livres de célébration et commentaires d’Evangile.
Le
soir, conférence de Carême. Je commente Isaïe
58, 1-12, sur le sens du jeûne, la justice, la charité
et la construction du jeûne.
Mardi
24 février : Le matin, accueil des
visiteurs.
A midi, rencontre des élèves chrétiens,
dans un Collège (aumônerie).
L’après-midi,
rencontre avec l’équipe de la Caritas, pour préparer
la journée diocésaine et paroissiale de la Caritas,
dimanche.
La nuit, travail sur Internet.
Lundi 23 février : Nous recevons un responsable de la DCC (Délégation Catholique à la Coopération) qui envoie des volontaires pour nos actions sociales. Il est venu les rencontrer pour faire le point de leur action sur leur terrain. Mais il a aussi demandé à nous rencontrer, pour avoir notre point de vue ainsi que celui des bénéficiaires, avec les problèmes et incompréhensions qui peuvent se présenter. Mais surtout, comment mieux les accueillir et les soutenir.
Dimanche
22 février :
Aujourd’hui, je suis libre au niveau de la paroisse.
J’ai donc accepté d’aller animer une rencontre
avec les femmes d’une autre paroisse, jusqu’au
repas. Puis je rejoins une autre rencontre sur les droits humains
avec le CAEDHU (Centre Africain d’Education aux Droits
Humains). Nous voulons relancer la formation et les activités
dans notre ville. C’est une urgence et une priorité
pour nous.
Finalement, la rencontre de ce matin a été
beaucoup plus large que prévue. Les femmes ont fait venir
leur mari et leurs enfants. Ce qui a enrichi énormément
la rencontre et multiplié les thèmes à aborder.
Nous n’avons pas pu tout traiter. Ce n’était
d’ailleurs pas le but. Le but était de donner la parole
aux laïcs sur ce qu’ils vivent dans le mariage et la
famille. Cela pour apporter leur contribution absolument essentielle
à la 2ème session du synode sur la famille.
Et à partir de là, de dégager un idéal,
des pistes de réflexion et des actions pour faire grandir
l’amour dans nos familles et dans notre société.
Je pense que ces objectifs ont été atteints.
Le
soir, nous nous retrouvons, les spiritains de la ville de
Dakar, pour fêter l’anniversaire de notre 2ème
fondateur, François Marie LIBERMANN, un juif converti, fils
de rabbin, fondateur d’une congrégation missionnaire
pour être les avocats des pauvres et de tous ceux qui sont
exploités partout dans le monde. Nous prenons d’abord
un temps important de prière, en lien avec notre charisme et
notre spiritualité. Puis nous avons deux échanges :
1) un premier sur notre vie religieuse, à partir de
la lettre du Pape François : nous sommes dans l’année
de la Vie Consacrée. 2) La préparation de notre
rencontre générale (Chapitre de la Province). Nous
donnons spécialement la parole aux jeunes et aux étudiants
qui ne pourront pas se libérer pendant une semaine pour
participer aux travaux, afin de recevoir leurs idées et leurs
propositions.
Nous prenons ensuite le repas ensemble, ce qui nous
permet de partager nos joies et nos soucis d’une façon
plus personnelle. C’est pour cela que le repas dure
longtemps !
Samedi 21 février : Ce matin, tout le diocèse se retrouve à la Cathédrale pour accueillir notre nouvel archevêque, l’ancien étant parti à la retraite. Il est originaire du diocèse et connaît bien la situation. Il ne devrait donc pas y avoir de problèmes pour la continuation.
Vendredi
20 février :
Le matin, je me réserve un temps de
travail personnel pour mon prochain livre sur « la
Mort et la Résurrection du Christ et la semaine sainte ».
A
midi, je reçois un ami qui vient régulièrement
de France soutenir un village du nord, à la limite du
désert : école, poste de santé, travail
des jeunes…. les problèmes ne manquent pas. Il est
accompagné d’un responsable du village, venu
l’accueillir à Dakar. Nous prenons un bon temps pour
partager ensemble sur les choses faites et à
faire.
Après-midi, un nouvel enterrement. Il y en a
beaucoup en ce moment.
Le soir, chemin de croix, comme
tous les vendredis de Carême. Il y a toujours beaucoup de
monde. Il est vrai que la mort est très présente dans
notre société.
La nuit, nous nous retrouvons
pour une réunion de communauté, car chacun de
son côté est très pris pendant la journée.
Nous faisons le tour de notre vie : prière, vie
communautaire, activités pastorales, accueil, etc.
Jeudi
19 février :
Le matin, j’interviens dans un colloque sur la
régulation des naissances, pour donner le point de vue
chrétien, à coté de deux imans. Il s’agit
de former les responsables des mairies et des quartiers, ainsi que
d’autres personnes influentes. C’est un sujet important
mais délicat, car nous sommes pris entre la culture
traditionnelle et les idées modernes qui nous arrivent de
l’extérieur. Pas facile de garder l’équilibre
et de trouver le chemin entre les deux.
A midi, des amis de la
Caritas Allemagne en mission au Sénégal
viennent me voir. Nous nous connaissons depuis longtemps et nous
sommes très heureux de nous revoir.
Après-midi, un
enterrement très émouvant, comme ils le sont
souvent.
Puis je pars en ville animer une rencontre de
préparation au mariage. C’est en dehors de mon
secteur, mais je suis heureux de les connaitre et de partager avec
eux ce que nous vivons de notre côté.
Mercredi 18 février : Mercredi des Cendres. C’est une cérémonie qui parle beaucoup aux gens et qui attire beaucoup de monde. Nous avons des célébrations le matin, à midi, l’après-midi et le soir, dans nos deux églises, avec des participants divers à chaque fois et nous cherchons à nous adapter au public : élèves, mères de familles, travailleurs, pour leur donner le sens du carême.
Mardi 17 février : Rencontre d’une aumônerie de Collège.
Lundi 16 février : Nous travaillons sur notre 3ème Plan d’Action Pastoral. Les choses se précisent peu à peu.
Dimanche
15 février :
Comme chaque dimanche, les activités sont nombreuses.
Après la messe, une rencontre pour la mise en place d’une
mutuelle de santé dans le Cadre de la CMU (Couverture
Médicale Universelle) mise en place par le Gouvernement pour
les personnes qui n’ont pas la Sécurité Sociale.
C’est la grande majorité. Nous en profitons pour donner
des informations sur les Maisons de Justice créées
pour régler, à l’amiable, les problèmes
dans les quartiers, donc sans aller au tribunal qui coûte cher
et où on peut attendre des années avant d’être
jugé.
C’est aussi la fête des enfants du
Catéchisme. Une kermesse qui nous permet en même
temps de récupérer des fonds pour les enfants qui ne
peuvent pas s’acheter les manuels.
14
h 30, émission radio dominicale en direct, et,
tout de suite après, rencontre avec un groupe de jeunes
sur l’engagement dans le quartier.
Samedi 14 février : Je reprends mes activités avec difficulté. Pas spécialement parce que j’ai encore très mal, mais surtout parce qu’en voyant ma tête tout le monde m’arrête et me demande ce qui s’est passé. C’est très gentil, mais il faut à chaque fois raconter mon histoire, et à la fin ça devient fatiguant !
Jeudi 12 février : A 6 heures du matin, il faisait encore nuit ; je me dépêchais d’aller dire la messe dans notre deuxième station et j’ai raté une marche. Je me suis étalé sur le ciment et je me suis bien amoché : visage en sang, lunettes et dentier cassés, mais rien de trop grave. La sœur infirmière m’a pris en charge aussitôt, avant d’aller voir un médecin. J’ai dû interrompre toutes mes activités pendant deux jours. Ca tombe mal, car je devais participer à un Colloque sur « Foi et Culture ».
Mercredi
11 février :
C’est la Journée mondiale des malades. Nous
l’avons préparée depuis plusieurs semaines. Les
communautés ont contacté les malades de leurs
quartiers et les ont préparés à cette Journée,
les jours précédents. Le soir, ils les ont apportés
à l’église. Nous donnons le Sacrement des
malades à un bon nombre de malades, infirmes et personnes
âgées. Nous avons eu le rite de la lumière au
début de la messe. A l’Offertoire, ils ont posé les
mains sur la Croix du Christ. A la fin de la messe, on leur a remis
une petite croix et une image avec une prière en ouolof
qu’ils ont emmenées.
Au total, cela fait une bonne
journée, car le matin je suis parti en ville pour enregistrer
une émission sur le Carême à la
télévision et une autre à une radio
nationale.
On me demande aussi ce que l’Eglise pense de la
St Valentin. Toutes ces festivités commencent à
arriver dans la ville de Dakar. J’ai répondu que ce
n’est pas une fête chrétienne, mais uniquement à
but commercial. Cependant j’ai proposé quelques pistes
pour en faire une occasion de vivre un amour plus vrai et plus
profond entre fiancés. D’autres radios m’ont
appelé au téléphone sur le même sujet.
Cela devient inquiétant.
J’ai pu caler ensuite,
avant les confessions, une séance de travail avec l’ONG
« Médecins du Monde » pour préparer
des interventions dans nos six communes sur la régulation
des naissances : un sujet important mais délicat
dans le contexte culturel du Sénégal. C’est
important de réfléchir aux problèmes de
population, mais on ne peut pas se contenter de simples
distributions de condoms aux jeunes, sans éducation. Et sans
que les maris ne soient au courant. Ca ne peut pas marcher. Nous
verrons comment présenter cela à la rencontre, en
écoutant d’abord les avis et les réactions des
gens.
Mardi
10 février :
Enregistrement des émissions catholiques pour les
trois radios dans lesquelles j’interviens.
Le soir, je
rencontre les catéchumènes adultes pour la
préparation au baptême et au mariage, à Pâques.
A partir de là, la conversation s’élargit jusque
tard dans la nuit. Je suis très heureux de partager cette
soirée avec eux.
Lundi
9 février :
Réunion du doyenné (13 paroisses) comme chaque
mois. Aujourd’hui, nous accueillons trois responsables de
mouvements de femmes pour les écouter et voir ensemble
comment soutenir les femmes et travailler avec elles.
Ensuite,
des catéchistes viennent nous faire réfléchir
à la formation que nous donnons.
Puis, comme d’habitude,
nous faisons le tour de nos différentes commissions. Je suis
spécialement chargé de la Caritas, de Justice et Paix,
et de la Commission de la famille.
Nous terminons la réunion
par un repas pris ensemble, dans la joie, avant de retourner chacun
à nos activités.
Samedi
7 février :
Réunion, comme chaque samedi.
L’après-midi :
préparation du baptême de 7 bébés demain.
J’aime beaucoup ces rencontres, car les gens sont très
heureux d’avoir un enfant et l’ambiance est très
bonne.
D’ailleurs la célébration, le
dimanche 8,
est aussi très joyeuse. Les parents font eux-mêmes les
lectures et chantent. Je prends soin de faire participer les
enfants.
L’après-midi, émission radio.
Mais je participe d’abord à une rencontre organisée
par le groupe de réflexion sur la vie de famille dans
le cadre de la préparation du mariage.
Vendredi
6 février :
Midi : rencontre dans une aumônerie de lycée.
Nous revoyons notre organisation. Puis, à partir d’un
partage d’Evangile, nous réfléchissons à
l’engagement des élèves chrétiens dans le
collège et le lycée. A la suite, nous préparons
le début du Carême, et un jumelage entre plusieurs
aumôneries pour que les jeunes se connaissent et puissent
s’encourager.
Le soir, nous continuons les rencontres de
préparation au mariage. Ce soir, pas de thème,
rencontre d’échanges et de témoignages, afin que
chacun puisse s’exprimer librement et apporter ses questions.
Jeudi 5 février :
Visite à la prison (suite). Pour les
gardiennes de prison, le travail n’est pas toujours facile !
Mais il y a de très bonnes relations avec les détenues,
et une bonne ambiance dans la prison. La directrice demande aussi à
me voir « juste pour me voir, car cela fait plusieurs
semaines que nous ne nous sommes pas rencontrés ».
J’en profite de parler avec elle de détenues qui sont
depuis 5 ans en prison et qui n’ont pas encore été
jugées. C’est totalement inadmissible.
Après-midi,
rencontre avec la Caritas.
La nuit, réunion dans une
communauté de quartier. Nous partageons la Parole de
Dieu, après avoir échangé les nouvelles du
quartier. Puis nous préparons la prise en charge des malades
pour la semaine, avant de voir les actions à mener, avec les
autres, cette semaine dans le quartier.
Jeudi 5 février : Le matin, visite à la prison. Je retrouve les détenues avec toujours autant de plaisir. Elles sont vraiment très gentilles et attentionnées. Ensuite, je prends le temps de parler avec les gardes ; elles ont besoin de parler elles aussi
Mercredi
4 février :
A 14 heures, à la sortie des cours, rencontre dans un
autre collège. C’est très difficile de
trouver un jour et une heure qui conviennent. Certaines classes
sortent à midi, ou même à 10 heures ; les
élèves rentrent chez eux.
Nous faisons un partage
d’Evangile, après avoir échangé sur la
vie du collège. Puis nous parlons de la rencontre générale
de tous les collégiens et lycéens de la ville.µ
Le
soir, rencontre des responsables des communautés avec les
responsables des malades et les ministres de la communion, pour
faire le point de la préparation de la journée des
malades.
Mardi
3 février :
Accueil et travail personnel, coupé par une réunion
des élèves dans un collège, comme chaque
mardi.
Le soir, rencontre des responsables de Communautés
de quartier pour finaliser la Semaine des malades.
De retour,
je fais une mauvaise découverte : mon ordinateur n’a
pas enregistré le travail de la journée. J’en
suis très déçu. Erreur de manipulation ou
mystère de l’informatique ? En tout cas, il me
faudra reprendre tout mon travail. Et je n’avais pas besoin de
cela, déjà que j’étais bloqué par
les nombreuses coupures de courant et les manques de connexion à
Internet.
Lundi
2 février :
Jour de repos (théoriquement !). Mais je reçois
d’abord un groupe de jeunes pour préparer une
journée de réflexion, et ensuite les responsables d’un
groupe de prières. Puis je me mets à la rédaction
de mon 6ème volume des Commentaires d’Evangile.
Ca n’avance pas vite !
Le soir, nous ne faisons
pas de crêpes, cela ne fait pas partie de notre culture. Mais
nous avons une très belle célébration de la
lumière avec une procession.
Dimanche
1er
février :
Après la messe, réunion de la Caritas. Nous
reprenons les points abordés hier à la réunion
Justice et Paix, pour voir ce qui nous concerne plus spécialement.
Ensuite, nous voyons comment répondre dans les Communautés
au questionnaire pour la deuxième session du Synode sur la
Famille. Après cela, nous préparons la Semaine
pour les malades, infirmes et personnes âgées. Je vous
en ferai le compte-rendu.
Puis nous consacrons un long temps à
préparer la journée de notre Caritas : la veillée
de prière, la messe avec les différentes
interventions, le repas (pour renflouer la Caisse !), les
témoignages, et enfin la soirée culturelle. Nous nous
répartissons les tâches afin que tout se passe le mieux
possible.
Mais aujourd’hui est un jour de fête
organisée par la paroisse, avec un repas payant, dont
les bénéfices constitueront les fonds nécessaires
pour nos différentes activités. Je quitte la fête
avant la fin du repas, pour assurer l’émission
catholique en direct, à notre radio communautaire.
Samedi
31 janvier :
Réunion de Justice et Paix. Les questions ne
manquent pas :
1) Un nouvel enfant qui s’est noyé
dans le lac de rétention (captage des eaux et lutte contre
les inondations). Il est urgent, à la fois, de sensibiliser
les parents et la population, et de pousser la municipalité à
finir de poser le grillage de protection prévu depuis
longtemps.
2) La grève des travailleurs municipaux qui
ne sont pas payés, faute d’argent dans les mairies
suite à la mise en place de la décentralisation. Les
documents ne sont plus délivrés. Les élèves,
en particulier, ont de la peine à constituer leurs dossiers
pour les examens.
3) Nous étudions notre participation à
une grande opération de ramassage des ordures et de nettoyage
des quartiers, bénévolement par des
associations.
4) Nous continuons l’action pour l’obtention
des actes de naissance pour les enfants qui n’ont pas
été déclarés à leur naissance.
5)
Nous voyons ensuite les actions de nos communautés de
quartier pour la réconciliation, la justice, la paix et
la protection de l’environnement. Nous étudions notre
collaboration avec la Maison de Justice (boutique de droit)
pour que les gens puissent régler leurs problèmes sans
être obligés d’aller au Tribunal.
6) Nous
réfléchissons aussi à la mise en pratique de la
Lettre du Pape, du 1er janvier, contre l’esclavage
moderne.
7) Enfin, nous continuons la mise en place d’une
mutuelle de santé (C.M.U. : Couverture Médicale
Universelle) pour tous les gens qui n’ont pas droit à
la Sécurité. Ils sont très
nombreux.
L’après-midi, je bénis un mariage.
J’en suis très heureux car nous l’avons bien
préparé et le courant est bien passé entre
nous. Ils ont tenu à faire une célébration
simple, mais très profonde, à laquelle toute
l’assemblée participe.
Le soir, à la messe,
je présente aux participants la synthèse de nos
formations sur le Plan Pastoral. Il est important que tous soient au
courant et participent aux actions. Nous faisons le maximum pour
cela.
Vendredi
30 janvier :
C’est l’Année mondiale de la vie consacrée
(les religieux et religieuses). On a organisé un pèlerinage
national jusqu’à dimanche, et les responsabilités
ont été partagées. Comme j’étais
en session mercredi et jeudi, je reste à Dakar et je continue
mes activités ordinaires. Je vais donc en ville, visiter les
jeunes filles du Centre de promotion féminine, comme
chaque quinzaine. J’apprécie beaucoup ces rencontres,
car maintenant nous nous connaissons bien et les jeunes filles sont
vraiment très libres pour parler.
A la pause de midi, je
pars dans une Université privée. Elles sont
nombreuses actuellement, les Universités d’Etat
n’arrivant pas à absorber tous les étudiants, ni
à leur assurer une formation adaptée aux besoins du
pays qui permette de trouver un emploi. Les chrétiens de
cette Université sont minoritaires, comme partout, mais ils
se sont organisés. Je suis venu réfléchir avec
eux sur leur engagement à l’Université, dans la
Société et dans l’Eglise. La réflexion et
le partage sont intéressants, avec ces jeunes qui ont
l’habitude de réfléchir.
L’après-midi,
je continue mes interventions au Centre de promotion féminine.
Le
soir, rencontre de préparation au mariage. Nous
abordons la question de l’éducation des enfants,
toujours avec autant d’intérêt et de questions.
Mercredi
28 janvier :
Aujourd’hui et demain, je participe à une
session de réflexion sur notre plan pastoral établi
sur 5 ans, pour toute l’Afrique de l’Ouest. Nous avons
ainsi une session chaque année. Nous travaillons sur ce
thème : Comment construire l’Eglise qui soit une
Famille de Dieu. Et qu’elle s’engage davantage pour la
réconciliation, la justice et la paix.
Nous sommes
nombreux, prêtres, religieux et laïcs, et c’est un
temps de réflexion très intense. Ce que j’apprécie,
c’est à la fois la liberté de parole et le
respect des opinions. Nous alternons les conférences, les
témoignages, les travaux en petits groupes et les
interventions libres personnelles, ce qui permet à tous de
participer activement.
A partir de là, nous avons repris
les différents objectifs de notre plan, pour voir comment
réorienter et approfondir les actions. Le problème,
comme toujours, c’est la motivation des différentes
personnes et la prise des moyens nécessaires pour mettre les
décisions en pratique. L’intérêt, c’est
que ces rencontres nous permettent de mieux nous connaître et
donc de mieux travailler ensemble.
Mardi
27 janvier :
Nouvelles rencontres et accueil.
A midi, je vais dans un
autre collège. Pendant la séance, des élèves
me fauchent les ampoules de mes phares : je n’ai plus de
lumière sur mon vélo. Et au retour, je casse mes
freins. Quand ça va mal, c’est total !
Heureusement, je connais des petits réparateurs de vélos
qui se dépêchent de me rendre service. Sur la route, je
me fais arrêter par deux jeunes… je me demande ce
qu’ils veulent. En fait, ce sont deux jeunes que j’ai
suivis quand ils étaient en prison, et ils veulent me
remercier. Ils me disent que maintenant ils ont réfléchi
et ils sont en apprentissage pour apprendre un métier. Bien
sûr, je les remercie et les encourage. Nous nous reverrons dès
que possible.
Lundi
26 janvier :
Normalement, c’est la jour de repos, mais les problèmes
ne se reposent pas ! Dès que je me lève, des gens
sont déjà à ma porte. Des gens qui ont besoin
d’aide en priorité. Des gens pour lesquels un
rendez-vous était prévu : disputes dans les
familles, et problèmes entre mari et femme. A la suite, un
couple dont je vais bénir le mariage samedi. Nous
avons déjà parlé de leur couple, de leur vie
dans le quartier et au travail, des relations entre les familles.
Nous avons déjà préparé leur dossier
(qui à mon avis est trop compliqué). Aujourd’hui,
nous préparons la célébration que nous voulons
sérieuse et profonde, mais aussi la plus simple possible, en
particulier pour éviter le protocole et les dépenses
excessives.
A midi, je pars rencontrer les élèves
chrétiens d’un autre collège : ce
n’est pas facile de trouver une heure qui convienne, car les
horaires sont différents selon les classes. Finalement, nous
décidons de nous rencontrer à la pause, en faisant
sauter le repas, après avoir –difficilement- trouver un
endroit calme pour parler tranquillement.
L’après-midi,
un enterrement avec beaucoup de monde. C’est toujours
un moment important et émouvant. Dans la culture sénégalaise,
c’est un temps très fort. Nous nous sommes d’abord
réunis dans la famille pour préparer la
célébration.
Ensuite, rencontre dans notre 2ème
desserte. Nous aurons un grand pèlerinage pour les
malades. Nous commençons par préparer ce grand
évènement. Nos communautés vont recenser, puis
visiter les malades et prier chez eux avec leur famille. Puis nous
aurons une rencontre à la paroisse : chaque communauté
accompagnera ses malades, et les chrétiens pourront recevoir
le sacrement des malades. Ensuite, ce sera le pèlerinage
national.
Dimanche
25 janvier :
Tout ce week end, une de nos communautés chrétiennes
de quartier organise sa fête patronale. Ils ont décidé
de la tenir à la mairie : la soirée du samedi
soir, la conférence du dimanche, le repas et la rencontre
culturelle. J’en suis très heureux car cela montre que
nos communautés prennent peu à peu leur place dans les
quartiers. Et cela témoigne aussi des bonnes relations entre
les communautés et les municipalités.
Bien sûr,
nous célébrons l’Eucharistie à l’église.
Ils l’ont très bien préparée, avec des
intentions de prière et une danse d’offertoire.
Comme
thème, pour la conférence nous voyons comment Jésus
a aimé et s’est engagé. Et comment aimer comme
Lui et nous engager à sa suite. Il s’agit de dépasser
la simple aumône et même la charité personnelle,
pour nous attaquer, à notre niveau et selon nos possibilités,
aux causes de la pauvreté, et de lutter contre les injustices
et les inégalités sociales. Les réactions sont
très positives. Le problème, comme toujours, c’est
de passer à l’action.
Je n’ai pas encore
terminé la préparation de ma conférence que
l’on me demande à la radio pour l’émission
catholique du dimanche, en direct. Il s’agit de la radio
communautaires de la ville de Pikine. On nous donne une heure et
demie, chaque dimanche. Il faut utiliser ce temps le mieux
possible ! même si à 14 h 30 on est encore dans
les activités du matin, sans avoir le temps de se reposer.
Samedi
24 janvier :
Mon ordinateur se plante. Je suis bloqué à
nouveau.
A 9 heures, rencontre de la Commission de la Famille.
Nous abordons trois points essentiels : la vie de notre
Commission de doyenné et les Commissions paroissiales ;
les réponses préparatoires au Synode sur la Famille,
en Octobre 2015 ; et les préparations au mariage.
A
midi, je pars à 50 km pour une session. Il faut deux heures
pour que le car soit rempli. Ici, on ne part pas à heures
fixes, mais seulement quand le car est plein, pour rentabiliser le
voyage. C’est vrai que ça ne coûte pas cher :
1 000 fr CFA, moins de 2 euros !
L’après-midi,
je travaille avec l’Association chrétienne YMCA,
qui regroupe des jeunes garçons et filles des différentes
églises chrétiennes pour une formation à la
fois humaine et chrétienne, et la mise en place de nombreux
projets de développement pour donner du travail aux jeunes.
Ils tiennent leur week end de réflexion sur ces différentes
activités et ils m’ont demandé de venir pour la
dimension spirituelle de leurs actions. J’interviens
spécialement sur deux points : comment lire la Parole de
Dieu ? et comment travailler ensemble, chrétiens et
musulmans ?. Le partage dure longtemps, si bien que c’est
la nuit que je retourne à Dakar.
Vendredi
23 janvier :
Travail personnel et accueil (nécessiteux, migrants,
malades, fiancés…), et visites d’amis.
Nous
sommes dans la Semaine de l’unité des chrétiens.
Nous avons une prière commune dans notre église
avec les protestants, luthériens et méthodistes.
Beaucoup de gens viennent. Nous utilisons plusieurs symboles :
la lumières (bougies), gestes de paix, demandes de pardon. Et
surtout le symbole de l’eau, à partir de l’Evangile
de la Samaritaine. C’est une très grande joie, qui se
termine dans la fête.
La nuit, nouvelle rencontre de
préparation au mariage. Nous réfléchissons
aux trois étapes du mariage, avec les exigences, qualités
et avantage : le mariage coutumier (traditionnel), officiel
(droit civil) et religieux (droit canon). Les participants se
connaissent maintenant, et les échanges sont nombreux. Nous
tenons nos rencontres la nuit, car nous sommes dans la grande
banlieue et beaucoup rentrent tard du travail. Et le vendredi, car
certains ne travaillent pas le samedi.
Jeudi
22 janvier :
Le technicien informaticien que j’attendais
depuis plus d’une semaine arrive enfin. Nous passons plusieurs
heures à mettre les choses au point. Il va falloir que je
m’habitue au nouveau système, mais j’espère
que je vais pouvoir travailler normalement.
A midi, je
reçois une novice guinéenne, jeune fille qui se
prépare à la vie religieuse. Je la connais depuis
la Guinée, quand je travaillais dans les camps de réfugiés,
pendant la guerre du Libéria, après un stage en
Casamance dans un dispensaire.
L’ après-midi,
réunion des animateurs catholiques des radios
communautaires privées et publiques, et des télévisions,
pour faire le point de notre travail, réfléchir à
la manière de régler nos problèmes, et faire
face à nos manques de moyens.
La nuit, réunion
dans une communauté de quartier. Après les
nouvelles et le partage de la Parole de Dieu, nous présentons
le plan pastoral des trois prochaines années (voir
dimanche dernier), et nous voyons comment le mettre en pratique
dans le quartier.
Mercredi
21 janvier :
Nous recevons un confrère polonais qui
travaille dans une mission tout à fait à l’est
du Sénégal. Nous sommes très heureux de nous
retrouver et nous avons beaucoup de choses à nous
dire.
L’après-midi, rencontre de l’équipe
apostolique, c’est-à-dire les prêtres, frères
et sœurs de la paroisse. Nous faisons le tour des activités
mais en nous attachant bien sûr à nos propres
responsabilités. Et, comment mieux travailler ensemble. Il y
a beaucoup à partager, car nous sommes une quinzaine. Cela
dure donc longtemps, et ne nous empêche pas de prendre un
repas ensemble, dans l’amitié.
Mardi 20 janvier : Les activités continuent. A midi, je vais dans un autre collège. Malgré tous les avis et annonces, la réunion ne peut pas se tenir. J’essaierai à nouveau la semaine prochaine ! Et je me remets au travail au bureau, interrompu par de nombreuses visites et demandes de soutien. Avant d’aller dire la messe le soir dans un quartier.
Lundi
19 janvier :
Travail à la maison et enregistrement radio.
A
midi, je vais dans un collège pour lancer une aumônerie
des élèves. Ils viennent de loin et c’est très
difficile de les réunir après les cours. Nous décidons
de nous retrouver à la pause de midi à 13 heures, en
se privant de repas. Ce n’est pas un problème ici, cela
nous arrive souvent. Mais il y a en ce moment la Coupe de football
d’Afrique, et la pause est supprimée pour terminer les
cours plus tôt, car le Sénégal joue aujourd’hui.
Ce n’est pas facile de travailler !
Le soir, je
retrouve la communauté mandjaque. Les mandjaques viennent de
Guinée Bissao. A cause des difficultés à vivre
dans leur pays, beaucoup sont venus au Sénégal….
et aussi en France d’ailleurs. Un de nos confrères,
Gustave BIENVENU, a appris leur langue et a décidé de
vivre avec eux, après avoir été expulsé
de Guinée par Sekou Touré. Gustave les a beaucoup
soutenus, avec l’aide de la Caritas. Mais surtout, il les a
aidés à se prendre en charge. De très nombreux
mandjaques sont des tisserands, et ils fabriquent de très
belles choses. Gustave a été aidé par Thérèse
qui les accueillait en France pour la vente de leurs tissages, ce
qui améliorait leur vie au Sénégal. Thérèse
est décédée et est enterrée aujourd’hui
en Normandie. Nous nous retrouvons ici à Dakar, tous ses
amis, pour prier ensemble. La célébration est
très priante et très émouvante. Car nous
revivons tous les bons souvenirs et nous célébrons
toutes les actions vécues ensemble. Bien sûr, nous
allons tout faire pour continuer ces actions.
Dimanche
18 janvier :Je
pars dans une paroisse voisine où on me demande de diriger
l’évaluation de la mise en place du 3ème
Plan Pastoral et la vie des communautés de quartier. Cela
m’intéresse beaucoup, car il y a longtemps que je
travaille ces questions et je suis toujours heureux de voir tout ce
que les gens font.
En fin d’après-midi, je reçois
plusieurs personnes. En particulier, un couple qui ne
s’entend pas, à cause de problèmes d’argent.
Nous parlons longtemps, sans trouver de solution. Je leur demande de
réfléchir chacun et nous nous reverrons la semaine
prochaine. Il nous arrive souvent de rencontrer ainsi des
difficultés sans pouvoir leur donner une solution !
Samedi 17 janvier : Rencontre de la Commission Justice, Paix et Respect de la Création. Vous en recevrez le compte-rendu. En équipe, nous préparons la rencontre de demain (le Conseil paroissial). Puis je continue à ouvrir les nombreux mails que j’ai reçus, sans en voir le bout car je reçois beaucoup de questions importantes et des problèmes qui demandent réflexion, sans oublier les articles qu’on me demande régulièrement.
Vendredi
16 janvier :
Les réactions, suite à l’assassinat des
journalistes de Charlie Hebdo continuent. Je suis toujours
scandalisé par cette tuerie. Mais aussi très étonné
par le manque de jugement et la provocation du journal publié
après ce crime. Les Sénégalais, pourtant très
pacifiques et francophiles, sont complètement révoltés
par cette nouvelle caricature, et je les comprends tout à
fait. On ne connaît même pas le nom du Prophète.
Il ne s’appelle pas Mahomet, mais Mohammed ! On sait très
bien que les musulmans, par respect pour Dieu et les hommes qu’Il
a créés, ne le représentent jamais ni en
statue, ni en image, comme l’a demandé aussi Moïse,
dans l’Ancien Testament. Pourquoi ne pas respecter leur foi ?
Eux aussi ont droit au respect de leur opinion. Pourquoi caricaturer
Mohammed ? Est-ce que c’est lui qui a tué ces
journalistes ? Qu’est-ce qu’on y gagne ? On
savait parfaitement à l’avance quelle seraient les
réactions. Pourquoi l’a-t-on fait ? Est-ce que
ces morts ne suffisent pas ? Pourquoi en causer de nouvelles ?
Si on voulait des caricatures, on n’avait qu’à
caricaturer ces terroristes. Mais pas Mohammed. Est-ce que tous les
musulmans, dont il est le Prophète, sont des terroristes ?
Ce ne pouvait que pousser les terroristes à commettre de
nouveaux attentats. En ce moment, les Sénégalais
marchent pacifiquement sur l’ambassade de France,
profondément blessés et déçus. Comment
vouloir la paix en France, si on ne respecte pas les autres peuples
et les autres religions ? Nous vivons maintenant aux dimensions
du monde. Cette islamophobie est absolument inacceptable. Elle va
obligatoirement causer des nouveaux attentats.
Et je vois que
l’on accuse et attaque les immigrés. Ces terroristes
étaient des Français. Ils sont le résultat de
notre système d’éducation, ou plutôt
d’enseignement inégalitaire, sans véritable
éducation. Et la conséquence de nos inégalités
sociales que l’on accepte trop facilement.
Où est la
devise de la France ? Je suis pour la liberté, la
liberté d’expression comme les autres. Mais où
sont l’égalité et la fraternité ?
J’apprends
que notre Pape François a répondu au journaliste
français qui l’interrogeait pendant le vol vers les
Philippines : « Je suis pour la liberté
d’expression, mais à condition qu’elle n’offense
pas les autres ».
Quand vous recevrez ces nouvelles,
les choses auront beaucoup évolué. Mais se protéger
du terrorisme au niveau de l’Europe et des Etats Unis, en
oubliant le reste du monde ne donnera aucun résultat. Et ça
ne suffira pas d’enfermer les islamistes dangereux dans des
quartiers spéciaux de nos prisons.
De notre côté,
la vie continue. Ce soir, deuxième rencontre des fiancés
(préparation au mariage). Après avoir parlé de
la vie du couple et des relations avec les deux familles, qui sont
très importantes ici, nous abordons la question de la
sexualité du couple. Je travaille cette fois-ci avec un
sexologue, et ce sont des couples mariés qui animent les
rencontres.
Pendant toute la journée, j’ai pu
enregistrer mes prochaines émissions radios. Heureusement que
j’avais pris de l’avance la semaine dernière,
avant que mon ordinateur ne me lâche.
Jeudi
15 janvier :
Le matin, visite au dispensaire du quartier.
A midi, le
réparateur en informatique revient enfin avec mon ordinateur…
et un ordinateur neuf qu’il veut me vendre, en disant que le
mien est trop vieux (ce qui est vrai). Je n’ai pas les moyens
d’acheter un ordinateur neuf, mais un paroissien m’en
propose aussitôt un. Même s’il n’est pas
neuf, au moins je vais pouvoir travailler et récupérer
peu à peu mon retard. Mais ce soir, je dois d’abord
participer à une réunion dans le quartier.
Mercredi 14 janvier : Je fais le tour des collèges pour le suivi et le soutien aux aumôneries. Je reçois aussi ces jours-ci plusieurs personnes profondément perturbées, des couples en difficultés, des personnes exploitées dans le travail ou trompées dans des affaires d’argent.
Lundi
12 et mardi 13 janvier :
Je suis complètement bloqué dans mon travail, car
depuis mercredi mon ordinateur a lâché. On
essaie de le réparer, mais ça traîne… Il
est vrai qu’il est déjà très vieux !
Comme j’ai tous mes documents dedans (pour mes livres, mes
émissions radios, etc….), il va falloir que je m’en
trouve un nouveau .
Cette panne me donne au moins plus de
temps pour visiter et accueillir les gens. Et ils ne manquent pas.
Dimanche
11 janvier :
Journée de formation pour les responsables de nos
communautés de quartier et pour nos différents groupes
et mouvements. Nous travaillons notre plan d’action pour
les trois années qui viennent. Il y a bien un plan d’action
diocésain, mais il nous semble beaucoup trop général
et théorique. Nous le reprenons donc en cherchant à
l’adapter à nos réalités locales, sans
avoir peur de transformer, améliorer et élargir les
actions. Tout se passe en ouolof, la langue populaire, ce qui permet
une très bonne participation et des idées nouvelles.
Une très bonne journée de travail.
Le soir, nous
écoutons les nombreux comptes rendus sur la marche contre
le terrorisme à Paris et dans toute la France. Bien sûr,
nous sommes très heureux de cette manifestation, et surtout
de ce qui se met en place pour lutter au niveau mondial contre le
terrorisme, et appliqué aussi à l’Afrique. Je
suis heureux que les gens chantent la Marseillaise, mais je souffre
d’entendre « qu’un sang impur abreuve nos
sillons ». Ce n’est pas comme cela que l’on
va lutter contre le terrorisme. Il n’y a pas de sang impur et
je ne souhaite pas que le sang abreuve nos sillons. Quand va-t-on
changer ces paroles de la Marseillaise, même si on en garde la
musique ?
Et il faudrait voir clairement les causes et
s’y attaquer. La cause du terrorisme, ce n’est
pas la venue des émigrés chez nous : il y a des
terroristes français qui partent même en Irak et en
Syrie. La cause, c’est la pauvreté et la
marginalisation d’une partie de la population, le manque
d’éducation dans nos écoles, le fonctionnement
de nos prisons, etc.
Et je continue à me poser la même
question. Je suis très heureux de la manifestation de ce
dimanche. Mais pourquoi n’a-t-on rien fait quand des
terroristes ont tué plus de 200 enfants au Pakistan dans leur
école ? Ou contre tous les attentats au Nigéria,
sans parler de l’Irak ou le Sud-Soudan ?
Samedi 10 janvier : Je pars tôt le matin pour aller à une centaine de kilomètres animer une rencontre de YMCA, un mouvement chrétien œcuménique qui travaille à la formation des jeunes pour leur engagement dans la société. Ils m’ont demandé d’animer une journée de prière et de réflexion. Je pars bien sûr de leurs actions et de leurs engagements pour les évaluer, à la lumière de l’Evangile. Ce sont les responsables nationaux et de régions qui sont là, aussi la participation est très bonne et la réflexion approfondie. Je pense que je vais continuer à travailler avec eux.
Vendredi 9 janvier : J’ai de gros problèmes avec mon ordinateur et je suis coincé dans mon travail. Je continue mes autres activités. Le midi, je vais donc à une rencontre d’une aumônerie d’élèves dans un collège. Le soir, nous commençons la préparation au mariage de ce trimestre.
Jeudi
8 janvier :
Depuis 15 jours, je n’étais pas parti à
la prison des femmes, à cause des fêtes. Nous sommes
heureux de nous retrouver. En même temps, il y a beaucoup de
choses à régler et beaucoup de services à
rendre. Cela n’est pas toujours facile et me demande beaucoup
de temps. Mais je le fais avec joie. Le soir, je passe plusieurs
heures à téléphoner aux familles, un peu
partout dans le monde, pour donner des nouvelles et demander aide et
soutien.
En rentrant, j’apprends par la radio l’attentat
contre Charlie Hebdo. Bien sûr, nous sommes très
tristes et complètement révoltés. Une telle
tuerie est complètement inacceptable. Mais ici, sur place,
j’entends un certain nombre de réflexions. Bien sûr,
tuer ainsi des journalistes c’est non seulement un massacre,
mais une atteinte grave à la liberté d’expression.
Mais, « ma liberté s’arrête là
où commence la liberté des autres ». Et les
gens ont le droit au respect de leur foi. La liberté
d’expression ne permet pas de tout faire. Les caricatures de
Charlie Hebdo étaient totalement inadmissibles.
Une autre
chose me pose problème. Il y a chaque jour des attentats dans
le monde, malheureusement. Mais on n’en parle presque pas. Ce
qui est arrivé à ces journalistes, et surtout aux
autres victimes des attentats est absolument injuste. Mais comme
cela s’est passé en France qui a des media puissants et
organisés et que l’Europe prend soudain peur du
terrorisme, on en parle à longueur de journée. Mais
qui pense aux victimes, et à leurs familles, du Nigéria,
de Somalie, du Sud Soudan, sans parler de la Syrie, du Liban, de
l’Irak, et tant d’autres pays ? A la même
date, 2.000 personnes ont été tuées au Nigéria
par Boko Haram. On n’en a pratiquement pas parlé !
Bien
sûr, nous espérons que cela va permettre une
mobilisation internationale contre le terrorisme. Mais je vois que
ça augmente surtout l’agressivité et même
les attaques contre les musulmans. Comme si tous les musulmans
étaient des terroristes. Ce qui est important pour notre
propre avenir, c’est de nous mettre ensemble, chrétiens
et musulmans, pour construire la paix et lutter contre le
terrorisme.
Mercredi
7 janvier :
Une journée chargée, car les activités
ont repris. D’abord, une rencontre des aumôniers de
collèges et de lycées, le matin. Le midi, je vais à
notre Maison centrale. J’essaie d’y passer de
temps en temps. D’abord pour rencontrer notre responsable et à
chaque fois faire le point et aborder les problèmes qui se
présentent. C’est aussi l’occasion de rencontrer
toute l’équipe, au moment du repas. Mais aussi
rencontrer les confrères de passage ou malades. Aujourd’hui,
je rencontre le responsable de la formation des novices en Guinée,
un jeune confrère parti travailler dans les Iles du Cap Vert,
un autre de Guinée Bissao et un troisième de
Mauritanie. Ensuite, je passe un bon moment avec un confrère
âgé qui vient d’être opéré et
qui a de la peine à remonter la pente.
Je pars ensuite à
la réunion du Bureau des spiritains de Dakar. Nous préparons
les activités du trimestre : rencontres, actions à
mener, et surtout les activités de l’année de
la vie religieuse, en particulier un grand pèlerinage le
2 février.
La nuit, rencontre avec le Bureau des jeunes
pour préparer les JMJ du diocèse (Journées
Mondiales des Jeunes) qui aura lieu pendant le Carême. Mais il
faut s’y prendre à l’avance.
Mardi 6 janvier : Je passe toute la journée à mes enregistrements radios de la semaine, en français et en ouolof. Le soir, jusque tard la nuit, je réponds aux nombreux mails et vœux que j’ai reçus, qui me font plaisir et m’encouragent beaucoup dans mes activités.
Lundi 5 janvier 2015 : Réunion du doyenné : c'est-à-dire des agents pastoraux des 13 paroisses de notre secteur. Nous voyons ensemble nos différentes activités. C’est intéressant d’avoir les avis de chacun. Le gros morceau, c’est le travail sur la Lettre du Pape François, aux religieux pour l’année de la vie consacrée. A quoi cela nous appelle dans nos activités de chaque jour ?