Armel Duteil

Comptes rendus 2016


Réunion des Responsables des CEB, des structures et des délégués des Mairies

Prière à partir de Mat 23,1-12 : Jésus demande de ne pas être comme les enseignants de la loi et les pharisiens (évangile du jour)

Rappels importants : Il est demandé absolument de faire une visite de courtoisie et de présentation des activités auprès du maire de chaque commune, ensemble les responsables de la CEB, des femmes, des jeunes, de la C aritas et de Justice et Paix, sous la direction du délégué à la mairie.

On a rappelé aussi le 3° PAP (3°Plan d’Action Pastoral) et l’importance de l’engagement dans la société, qui fait partie du 4° objectif : le service

Nous avons rappelé le carnet de communauté qui est aussi un moyen de s’engager dans le quartier.

Aux responsables des femmes, nous avons rappelé la nécessité de faire inscrire l’association des femmes catholiques à la mairie, et d’y faire connaître nos différentes activités, pour pouvoir profiter des aides et des formations mises en place, mais aussi pour apporter nos idées, nos propositions, notre soutien et notre expérience, à ce qui se fait à la suite de l’Acte 3 de la décentralisation.

Et dans les quartiers, de travailler avec les délégués de quartier et surtout les badièni gokh, avec les imams et les femmes musulmanes, et avec les ONG et autres organisations qui interviennent dans les quartiers. Jésus nous dit : « Allez dans le monde entier. Annoncez la Bonne Nouvelle de l’Evangile, à toute la Création ».

Nous avons dit la même chose pour les jeunes : que les amicales travaillent avec les ASC et autres organisations des jeunes du quartier, et soient inscrites à la mairie de leur quartier.

1. Les bourses familiales

A la réunion d’évaluation qui s’est tenue au sein de la commune de Djidah Thiaroye Kaw, concernant les bénéficiaires des bourses familiales, il a été constaté qu’il y a eu un manquement de respect des critères de choix. Pour la nouvelle liste, il est demandé aux délégués de suivre les démarches nécessaires auprès des mairies. Et aux responsables de CEB de se mettre en contact avec les délégués de quartier. Il doit y avoir obligatoirement un représentant de la communauté catholique dans le comité de choix du quartier.

Les bénéficiaires doivent être des citoyens sénégalais. Aucune distinction n’est faite ni d’ethnie ni de religion. Il est établi un comité communal, qui doit être en collaboration avec le comité du quartier, pour le recensement des familles vraiment nécessiteuses. Les handicapés et les veuves sont aussi concernés.

En cette démarche, on a relevé de l’injustice en voyant le manque de communication, le choix des personnalités par les délégués de quartier selon leur propre volonté et intérêt, la réduction du montant après le retrait des finances, la falsification des listes,… Le camouflage se tient lors de rencontres très discrètes. Il n’est pas permis aux chefs de quartier d’inscrire les gens selon leur volonté.

Mieux vaut collaborer avec ces derniers et, si possible d’acquérir le planning des séances de réunion au sein de la commune et du quartier.

2. La couverture maladie universelle (CMU)

La couverture maladie universelle est une assurance. Cette initiative porte sur la prévention contre la maladie. Il est important de se renseigner davantage pour les inscriptions, selon les mairies. Dans toutes les mairies, une formation a été faite, et les listes d’inscription sont ouvertes. Surtout porter attention sur les handicapés. Une promotion est faite à la commune de Djidah Thiaroye Kaw (seulement 1750 Fr au lieu de 3.500 fr à payer pour l’année) ? Cette offre est offerte aux premières mille personnes inscrites. Cette action est très importante, et tous es chrétiens doivent y participer. C’est notre intérêt.

3. Les Actes de Naissance

Il y a beaucoup de parents qui ne déclarent pas la naissance de l’enfant. C’est très grave, et fera beaucoup souffrir l’enfant à l’avenir. Dans les mairies, beaucoup d’actes sont rendus faux : on les efface avec du blanc, pour mettre un autre nom à la place, pour gagner de l’argent. Cela est un problème inquiétant et fréquent, à ce moment, sur tout le territoire sénégalais. En toute déclaration de naissance, il faut demander le Volet 1, car ce volet est une preuve juridique de la déclaration de l’enfant. Il est demandé aux parents d’être vigilants, surtout les mères en l’absence de leur conjoint. Tous doivent déclarer la naissance de l’enfant.

Il est important de respecter les périodes de déclaration. Quarante cinq (45) jours après la naissance, c’est l’acte normal. Pendant un (1) an après la naissance, on pourra avoir un acte tardif. Au-delà d’un an, c’est incorrect et les difficultés se posent, dûes à la négligence des parents.

L’enfant subira les conséquences. Pas seulement pour les examens, mais aussi pour avoir une carte d’identité, pour trouver du travail, pour emprunter de l’argent aux banques, pour entrer dans un projet ou une ONG, au moment du mariage, au moment de l’héritage, etc…

Pour une déclaration légale, il f aut demander obligatoirement l’officier d’état civil. Ne pas passer par une autre personne : enseignant, travailleur à la mairie, qui va prendre l’argent et faire une fausse déclaration.

Des assises foraines sont organisées à la mairie de Djiddah Thiaroye Kaw pour établir des actes de naissances aux enfants qui n’en ont pas, en commençant par les élèves qui doivent mpasser un examen cette année.

4. Le référendum

On a imposé à l’Église un changement dans son calendrier en la date du 20 mars 2016 (jour prévu des JMJ et fête des Rameaux), à cause de la date choisie par l’état pour le Référendum

Il est nécessaire de s’inscrire sur la liste électorale, puis le jour, d’aller voter en tant que citoyen. C’est un devoir grave et important. Mais il faut savoir pour quoi voter. Nous demandons à chacun et aux CEB de bien étudier le changement de constitution proposé par le referendum.


Régulation des naissances

Cette rencontre a regroupé les responsables des CEB, des femmes catholiques et des amicales de jeunes en tant que personnes ressources, pour les 13 dispensaires de la paroisse, sous la direction de l’ONG MEDICOS DEL MUNDO et la présence du médecin-chef. On m’a demandé de présenter le point de vue chrétien. Nous avons commencé par un débat où chacun avait la parole pour donner son point de vue. Par exemple, comme réponses : «  il faut un espacement des naissances pour une meilleure santé de la mère et de l’enfant. Quand on a trop d’enfants, on ne peut pas bien les éduquer personnellement à cause du manque de moyens. Dans la vie actuelle, on ne peut pas éduquer autant d’enfants qu’autrefois, quand ils allaient travailler aux champs avec leurs parents. Certaines femmes souffrent trop, il faut qu’elles puissent se reposer….. »

Mais on a remarqué qu’il y a de nombreux blocages sur cette question, et on m’a demandé de donner le point de vue de l’Eglise.

  1. J’ai noté qu’avoir un enfant c’est très bon, c’est faire grandir la vie qui vient de Dieu dans le monde.

  2. Mais il s’agit de mettre les enfants au monde, comme Dieu le veut. Dieu ne nous demande pas de faire le maximum d’enfants possible. Il veut que nous ayons des enfants en bonne santé et aussi bien éduqués, pour se conduire comme des enfants de Dieu. Si tu as beaucoup d’argent, tu peux nourrir beaucoup d’enfants, mais est-ce que tu peux bien les éduquer ?

  3. L’avortement n’est pas un moyen de régulation des naissances.

  4. Nous parlons de régulation des naissances et non pas de limitation. Il s’agit d’avoir des enfants dans les meilleures conditions possible, mais aussi d’aider les couples qui ont des difficultés à avoir des enfants.
    Nous parlons de planification familiale. Elle s’adresse donc aux gens mariés qui ont fondé une famille, et non pas de distribution de condoms aux jeunes.

  5. Les méthodes : L’Eglise préfère les méthodes naturelles, parce qu’elles permettent un dialogue dans le couple. Elles respectent le fonctionnement du corps et de la sexualité (écologie humaine) et elles permettent de maîtriser sa sexualité. Elles permettent aussi d’avoir des enfants quand c’est difficile. Ces méthodes sont sûres, ce n’est pas la méthode Ogino (compter les jours) qui n’est pas sûre, ni même la méthode des températures. Ces méthodes qui sont utilisables, même par les femmes analphabètes. Il faut simplement que la femme apprenne à sentir son corps, pour savoir quand elle est féconde (quand il y a de la glaire). Les Petites Sœurs des maternités catholiques viennent chaque semaine à Thiaroye pour enseigner ces méthodes.
    Mais c’est au couple de décider, en conscience, de la méthode qu’il va utiliser après avoir demandé conseil, car l’utilisation de ces méthodes naturelles n’est pas toujours facile (il faut quelqu’un pour l’enseigner), ni même possible (par exemple si le mari refuse). Il faut donc voir, selon les cas, comme nous le demande le Pape François dans sa lettre « La joie de l’Amour » (la gradualité)

  6. Il faut se poser clairement la question de nos motivations et des raisons pour lesquelles nous voulons espacer les naissances. Par exemple, des jeunes qui utilisent la contraception pour ne pas avoir à s’occuper d’un enfant et continuer à s’amuser et à aller aux soirées dansantes, ce n’est pas une raison valable. Ni de vouloir d’abord acheter un frigidaire ou une voiture avant de faire un enfant, parce que « un enfant cela coûte cher ».
    Par contre les raisons données au début sont valables : « pour la santé de la mère pour mieux éduquer, pour mieux s’aimer entre mari et femme ». On veillera dans ces cas-là à garder la qualité de l’amour entre mari et femme et avec ses enfants, et aussi la qualité de nos relations sexuelles comme l’explique Saint Paul (1ère aux corinthiens 7,2-5). Le corps de la femme appartient au mari, et le corps du mari appartient à sa femme. Et donc celui-ci n’a pas le droit de lui imposer des relations sexuelles. Et Paul explique qu’il n’est pas bon non plus, pour le couple de rester trop longtemps sans relations sexuelles.

Ensuite, une médecin gynécologue a présenté les différentes méthodes.

Dans le débat, on a abordé en particulier la question de l’éducation sexuelle des jeunes et de la préparation au mariage. On a noté l’importance de réfléchir à cette question en CEB, et dans nos différents groupes chrétiens. Mais aussi de partager nos réflexions avec tous autour de nous. Il est essentiel de ne pas nous refermer sur nous-mêmes, mais de parler avec les délégués de quartier et les badiène gokh (marraines de quartier) et de travailler avec les ONG et associations qui interviennent dans les quartiers. Et aussi de collaborer avec les mairies, en s’appuyant sur l’Acte 3 de la Décentralisation. Nous sommes chrétiens mais nous sommes aussi citoyens.

Au sujet de l’avortement, nous nous sommes opposés à l’avortement médicalisé, mais aussi, que l’on mette en prison les femmes qui ont avorté. On a reconnu que si une femme avorte, elle a des raisons et des excuses, mais il faut se demander si ces raisons sont valables. Même dans ce cas-là, on n’a jamais le droit d’avorter, car c’est supprimer la vie humaine d’un enfant innocent et qui ne peut pas se défendre. On ne peut donc pas parler au droit de la femme à l’avortement. On a jamais le droit de supprimer une vie humaine. Au contraire, c’est l’enfant qui a déjà des droits, déjà avant sa naissance. Dans tous ces cas, il faut s’attaquer aux causes de l’avortement, et aider les femmes dont la grossesse pose des difficultés.

Dans toutes ces questions de la santé reproductive, on ne doit pas analyser seulement la santé physique, mais voir les conditions d’une santé psychologique, morale et spirituelle. Ainsi, faire un avortement à l’hôpital dans des bonnes conditions d’hygiène, n’empêchera pas la femme d’avoir ensuite des problèmes psychologiques et de ne pas pouvoir oublier ce qu’elle a fait. (voir mes articles précédents sur l’éducation sexuelle, la préparation au mariage et l’avortement).


Histoire de la Caritas Pikine

On m’a demandé d’expliquer rapidement comment nous travaillons à la Caritas à Pikine. A mon arrivée, il y a trois ans, nous avons été affrontés à trois problèmes.

  1. D’abord pour la plupart des gens, la Caritas était une organisation de distribution d’argent, de nourriture, d’habits ou de médicaments.

  2. L’idée générale était que le but de la Caritas c’est d’aider les chrétiens.

  3. J’ai trouvé une paroisse très centrée sur elle-même et donc, les membres de la Caritas, comme les chrétiens en général, étaient très peu engagés dans les quartiers et dans la société civile.

La première étape a donc été de faire comprendre que la Caritas ce n’est pas l’aide de l’Eglise pour les chrétiens, mais que c’est l’aide des chrétiens pour les personnes et familles nécessiteuses, les musulmans autant que les chrétiens, mais sans rejeter, bien sûr, ces derniers s’ils sont vraiment nécessiteux.

La deuxième étape a été d’arrêter de compter sur les dons venus de l’extérieur et de laisser cette mentalité d’assistanat et de mendicité, comme cela nous est demandé d’ailleurs par le 4ème objectif de notre 3ème Plan Pastoral, le service : compter d’abord sur nos propres forces et chercher à agir par nous-mêmes avec nos petits moyens.

Pour cela il a fallu revoir la composition de la Caritas

Ne plus se contenter d’une petite équipe de gens généreux mais se retrouvant seulement entre eux, sans impact sur la vie de la paroisse ni des autres chrétiens. Nous avons donc demandé à chaque CEB de choisir un responsable à la charité, qui soit leur délégué dans la Caritas paroissiale. C’est le noyau de la Caritas actuelle. Nous avons demandé aussi aux différents groupes, mouvements et structures de la paroisse, d’envoyer leurs délégués (mouvements comme les CV/AV ou les scouts, chorales, servants de messe et lecteurs, femmes catholiques, amicales des jeunes, etc.) car chacun de ces groupes doit aussi être charitable, et s’engager pour le développement. Normalement ils se retrouvent dans les CEB, mais cela nous a semblé utile qu’ils puissent s’engager en tant que groupes également. L’idée c’est de permettre un travail concret et de mobiliser toute la paroisse, pour une action plus efficace et plus rapide. En effet à la rencontre de la Caritas paroissiale, les délégués des CEB et autres groupes peuvent apporter les problèmes du terrain et les personnes ou les groupes qu’ils connaissent et qu’il faudrait aider, avec des cas concrets. Dans l’autre sens, ces délégués peuvent faire descendre rapidement et directement à la base dans leurs groupes, la réflexion et les propositions d’actions de la Caritas, pour les mettre directement en pratique.

Lieux et niveaux d’action

A la paroisse nous recevons énormément de personnes qui viennent demander des aides, de toutes sortes et à tous les niveaux : nourriture, habits, médicaments, logement, travail, etc. Nous demandons à chaque personne qui vient, où elle habite. Pour ceux qui habitent en dehors de notre territorial paroissial, nous leur demandons de s’adresser à leur paroisse. Pour ceux de notre paroisse, normalement nous ne les aidons pas directement, mais nous les envoyons aux responsables de leur CEB. En effet, nous ne connaissons pas personnellement ces personnes, et malheureusement il y a des gens qui veulent nous tromper et qui ne sont pas de vrais nécessiteux. De même, nous ne pouvons pas voir les réalités sur le terrain, pour savoir comment les aider d’une façon efficace. Nous leur remettons donc un papier signé avec tampon et avec le nom, l’adresse et le téléphone du responsable de la CEB de leur quartier. Le responsable à la charité de cette CEB devra d’abord rencontrer ces gens pour voir la réalité de leurs problèmes. Ensuite, il demandera à sa communauté de les aider, dans la mesure de leurs moyens. Si l’aide nécessaire dépasse leurs possibilités, après avoir fait eux-mêmes quelque chose, il nous envoie une note, pour que la Caritas paroissiale prenne ces personnes en charge. Et si jamais les besoins sont plus grands, par exemple pour une opération qui coûte souvent très cher, nous les envoyons à ce moment-là à la Caritas diocésaine. Mais nous demandons à chaque fois à la CEB du quartier de faire d’abord quelque chose, pour que les chrétiens à la base prennent l’habitude d’accueillir, de soutenir et d’aider les nécessiteux de leur quartier.

De nombreux étrangers viennent aussi nous voir, surtout depuis que la grande gare routière internationale des baux maraîchers a été construite sur notre territoire. Quand ces gens arrivent d’ailleurs, ils demandent où est l’église et ils viennent chez nous. Nous voyons comment les aider directement à partir de la Caritas paroissiale, et si c’est nécessaire de les envoyer au PARI, le Point d’Accueil des réfugiés et immigrés, cela pour l’aide matérielle et pour le soutien psychologique et spirituel, nous les mettons en lien avec la communauté de leur langue, surtout anglophone, dans les différentes paroisses où elles existent.

Petits projets

Nous avons demandé à chaque CEB d’avoir un petit projet communautaire, même très simple, comme par exemple, culture sur table, élevage de poulets ou même de chèvres ou de canards, ce qui est possible dans une cour ou sur une terrasse, même en ville. Et planter un arbre dans chaque cour.

Nous cherchons aussi à soutenir d’autres projets, venant d’initiatives de la base. Nous voulions d’abord que ce soient des projets communautaires regroupant plusieurs personnes, mais nous nous apercevons que c’est souvent difficile. Par ailleurs, souvent les gens nous demandaient de l’argent pour acheter un stock et faire du commerce. En général nous n’acceptons pas ces demandes, car nous jugeons qu’elles ne sont pas productives et qu’il y a déjà trop de commerce dans le pays, et pas assez de production. Actuellement quand c’est une personne ou plusieurs de la même famille qui nous demande un financement pour lancer un projet productif : élevage, jardinage, artisanat, etc. à ce moment-là nous acceptons de les aider.

Nous aidons aussi un certain nombre de groupes spécifiques. Par exemple, il y a tout un groupe de femmes démunies mais courageuses, qui viennent nettoyer la cour de l’église. Il y a aussi les veuves qui ont des problèmes matériels. Nous avons décidé de les aider et, dans ces cas spécifiques, de soutenir un petit projet de commerce. Nous leur avons demandé ce qu’elles voulaient vendre. Elles ont choisi de vendre des produits d’hygiène et de santé, car ils se conservent facilement. Nous avons donc acheté en gros et à un prix plus intéressant de l’eau de javel, de la lessive, du savon, etc. que nous avons remis aux femmes intéressées pour qu’elles les vendent. Elles sont regroupées en association, mais chaque personne reçoit son stock qu’elle va vendre elle-même. Lorsqu’elle a fini de vendre ce qui lui a été remis, elle rembourse le prix d’achat, et elle garde le bénéfice pour elle. Ce bénéfice est d’autant plus important que ce qu’elles vendent en détail, nous l’avons acheté au prix de gros.

Nous acceptons aussi d’aider certaines personnes dans des cas spécifiques. Par exemple une maman renvoyée par son mari avec sept enfants : nous lui avons procurée la somme de 25 000 francs CFA pour acheter des légumes et des produits maraîchers qu’elle va pouvoir vendre au marché local « Syndicat ». Une autre a reçu un petit capital pour fabriquer et vendre des beignets à la sorte des écoles.

Mais surtout, nous essayons, lorsque c’est possible de trouver du travail ou de fournir des moyens aux personnes pour agir par elles-mêmes et gagner de l’argent, plutôt que de leur distribuer directement de l’argent liquide, qui sera vite consommé. Par exemple, une personne âgée alitée nous a envoyé son fils, pour nous demander de lui donner de la nourriture. Il n’était pas possible à la Caritas locale de les prendre en charge et de les nourrir chaque jour. Mais en parlant, nous avons vu qu’il avait un grand garçon et une grande fille. Nous avons trouvé un travail au marché pour son garçon, et un travail d’employée de maison pour sa fille. Même si ce sont des petits métiers qui n’ont pas un gros salaire, cela leur permet au moins de s’en sortir. En effet, en général, nous ne pouvons pas prendre en charge la nourriture, le loyer ou les frais scolaires, car ce sont des choses qui sont à renouveler chaque mois. Par contre, nous acceptons des aides ponctuelles lorsque cela est nécessaire.

Soutien moral

Nous essayons d’agir, pas seulement au niveau matériel mais à tous les niveaux. Par exemple pour les veuves, nous agissons dans trois directions :

  1. Nous les avons regroupées pour qu’elles se connaissent, qu’elles puissent se rencontrer, s’encourager, se conseiller et se soutenir. Cela est très important.

  2. La Caritas leur a fourni des produits à vendre comme expliqué plus haut, pour qu’elles puissent gagner un peu d’argent.

  3. Nous avons lancé toute une réflexion, au niveau du Conseil paroissial et avec l’association des femmes catholiques, sur les coutumes au moment de la mort et en particulier par rapport aux veuves. Car dans la plupart des ethnies, même si les choses sont différentes, les veuves souffrent beaucoup. Souvent, elles sont abandonnées ou même chassées de la maison de leur mari avec les enfants, mais même si elles restent chez elles, elles sont soumises à des tas d’interdits traditionnels et même de brimades. Il nous semble très important de faire évoluer les coutumes à ce niveau.

Formation

Nous cherchons également à travailler au niveau de la formation. D’abord de la formation chrétienne, pour faire comprendre que nous devons aider tout le monde, en rappelant le devoir de la charité basé sur l’amour de Jésus-Christ. Jésus nous le dit bien : « vous êtes le sel de la terre » (pas seulement de la paroisse), « vous êtes la lumière du monde « (pas seulement la lumière de l’Eglise). « Vous êtes le levain dans la pâte », ce qui veut dire que nous devons nous engager dans nos quartiers, dans la société et pas seulement à la paroisse. Pour « rendre à César, ce qui est à César », et pas seulement à Dieu ce qui est à Dieu. Jésus nous envoie annoncer la Bonne Nouvelle de l’Evangile à tous les hommes, sans exclure personne, quelles que soient leurs langues et leurs religions. Et aussi à toute la création (Marc), ce qui inclue l’action pour l’environnement et l’écologie, conformément à la lettre de notre Pape François, « Loué sois-Tu ». C’est l’un des objectifs importants de la Caritas.

A ce niveau, comme pour de nombreuses actions, nous travaillons en lien avec la commission Justice et Paix, pour la réflexion et la formation sur l’écologie, mais aussi pour soutenir des actions de nettoyage de quartier (set-setal). Et déjà de demander aux gens de planter par exemple un arbre chez eux, d’avoir des poubelles et de les laver quand elles sont vidées, de ne pas jeter les eaux sales dans la rue, de ne pas jeter les ordures dans les caniveaux, ce qui les bouche et entraîne des inondations à la saison des pluies etc. Cela nous amène également à travailler avec la CPJ, la Coordination Pastorale des Jeunes de la Paroisse. Nous avons réfléchi à toutes ces questions, par exemple au cours des récollections de carême.

Nous avons assuré des formations civiques sur l’Acte 3 de la Décentralisation qui est vraiment la base de notre action dans la société civile, et de notre collaboration avec les municipalités.

Nous avons suivi aussi une formation avec l’association « SOPPI JIKKO » basée à Fass MBao, qui aide les personnes qui se droguent, à en sortir. Suite à cette session, nous les aidons d’abord pour repérer les personnes qui se droguent, essayer de les conscientiser et les orienter vers ce centre. Quand ces personnes ont été soignées, nous cherchons à les soutenir et à les encourager, de même que leurs familles, pour qu’elles ne retombent pas dans la drogue.

Nous avons encouragé et soutenu également des formations techniques comme la formation à la teinture et à la fabrication de savon artisanal, avec l’association des femmes catholiques. Nous sommes en lien également avec un groupement « Pencum Mariama » qui propose des repas au moment des fêtes religieuses ou autres, et également un projet de couture.

Agir avec l'extérieur

3° étape : Nous avons cherché à encourager les chrétiens à agir à l’extérieur de la paroisse. En effet, beaucoup de choses se font sur la ville. La Caritas paroissiale est donc en lien avec le service social des sept mairies de notre paroisse. Et nous encourageons les chrétiens à participer à ce qui se fait au niveau des communes. Par exemple pour les jeunes, apprendre à conduire et passer un permis, formation à l’informatique etc. Mais aussi les différents soutiens, comme des bourses pour les familles et pour les étudiants. Nous demandons aux femmes catholiques de participer aux activités de la maison de la femme, et aux chrétiens de s’inscrire dans la CMU de leur mairie (Couverture Médicale Universelle). En effet au départ, nous voulions avoir notre propre CMU au niveau de la paroisse, mais les chrétiens ne se sont pas mobilisés pour cela. Nous les avons donc orientés vers les communes, car un groupement de la CMU existe dans chacune des communes. Les délégués de la CEB à la Caritas sont donc en contact avec le service social de chacune des mairies. Et aussi pour être au courant lorsqu’on lance des actions de soutien et de formation des femmes, et des projets contre le chômage des jeunes.

Nous leur demandons aussi d’être en contact avec les délégués et les marraines de quartier (badieni gok), par exemple pour l’attribution des bourses familiales, pour que ce soit vraiment les plus nécessiteux qui puissent les recevoir.

Nous sommes en lien également avec les dispensaires, en particulier les deux dispensaires catholiques de la paroisse pour les visites médicales et le soutien aux personnes malades. Mais nous les envoyons également au dispensaire central Dominique, et les autres dispensaires de quartier. D’ailleurs depuis l’année dernière, nous avons participé à la formation des agents de santé et de personnes ressources dans les différents quartiers avec l’ONG Médecins du monde, moi-même prêtre de la paroisse, et un imam de la ville, en particulier sur les questions de régulation des naissances. Les responsables Caritas des CEB suivent aussi, quand c’est possible, les autres choses prévues par l’Etat : les soins gratuits des enfants de 0 à 5 ans, les césariennes gratuites, le Plan Sésame pour les personnes âgées malades, la carte d’égalité de droits pour les handicapés, etc. car tout cela a été voté. Mais malheureusement cela n’est pas mis en pratique et il faut vraiment insister à ce niveau.

Nous collaborons aussi avec d’autres organisations, par exemple avec la boutique des droits au quartier ICOTAF, pour la défense des femmes et des jeunes filles, victimes de la violence. Cette « boutique » les reçoit et leur propose des avocats pour régler leurs problèmes, ces avocats étant pris en charge par une ONG. Et aussi des moyens matériels lorsqu’elles ont dû quitter leurs foyers, pour lancer un projet et pouvoir vivre. Nous collaborons avec les maisons de justice, qui cherchent à régler les problèmes et les différends entre les personnes. Lorsque des personnes vont se plaindre ou accuser quelqu’un au commissariat de police, on les oriente vers ces maisons de justice, au lieu de les conduire au tribunal, où elles devront attendre des mois et même des années, et dépenser beaucoup d’argent, pour parfois un jugement inéquitable. Ces maisons de justice proposent aux personnes de venir, de s’expliquer et elles cherchent à les réconcilier. En fait, elles arrivent à régler la majorité des cas. Cela est une chose très importante.

Nous travaillons également avec les ONG, qui sont nombreuses à intervenir dans nos quartiers. Nous avons beaucoup insisté pour que les jeunes et les femmes chrétiens participent à ces activités (GIE : groupements d’intérêt économiques, AGR : Actions génératrices de revenus). Et qu’ils n’hésitent pas à participer aussi aux activités des associations de jeunes (ASC : Associations socio-culturelles, et autres) et des organisations féminines des différents quartiers. Comme le demande le proverbe : « j’ai faim, ne me donne pas à manger mais apprends-moi à pêcher ». Le rôle de la Caritas étant alors d’évaluer notre participation à ces actions pendant les réunions paroissiales. Et également de donner aux participants la base chrétienne pour qu’ils agissent dans la foi, et pas seulement pour profiter matériellement de ces différents projets. Nous sommes en particulier en lien avec une ONG canadienne « EQUITAS », qui travaille pour la formation des femmes aussi bien pour des formations techniques, des lancements de projets mais aussi la connaissance de leurs droits pour les femmes et les jeunes filles.

Une autre action de la paroisse qui est suivie et soutenue par la Caritas, c’est celle des délégués aux mairies. De quoi s’agit-il ? Nous nous sommes aperçus qu’au moment du carême, lorsqu’il y avait distribution de nourriture pour le ngalakh (sucre etc.), il y avait beaucoup de gens qui cherchait à en profiter alors qu’ils n’étaient pas chrétiens (cette distribution étant réservée aux chrétiens, la même chose étant faite pour les musulmans au moment du Ramadan) ou qu’ils n’étaient pas nécessiteux, chacun essayant d’obtenir le plus possible de la mairie. Cela aboutissait même à des disputes ou des bagarres dans les différentes mairies. Cela a été le phénomène déclencheur. Mais plus profondément, nous avons voulu organiser une collaboration saine et active avec les différentes mairies. Pour cela, nous avons choisi une personne représentant la paroisse auprès de chacune des mairies, reconnue et acceptée par celle-ci. Elles ont reçu une lettre de mission dûment signée et actuellement, ce sont les correspondants des mairies à chaque fois que les autorités municipales veulent dire ou faire quelque chose par rapport à la paroisse, et par rapport aux chrétiens. Ainsi par exemple, au moment du carême les CEB écrivent elles-mêmes à la base la liste des nécessiteux de leurs quartiers. Ces listes sont regroupées, selon les différentes communes. Et c’est le délégué paroissial à la mairie qui apporte cette liste, authentifiée, pour éviter les détournements, les bagarres et les déviations dont j’ai parlé plus haut. De même, lorsqu’il y a des activités de toutes sortes lancées par la mairie, dans la ligne de l’Acte 3 de la Décentralisation, ces délégués sont avertis, et ils amènent le message à la paroisse et dans chacune des CEB. Ces délégués participent également aux conseils municipaux.

Le rôle de ces délégués de mairies n’est pas seulement de demander des choses, mais aussi d’apporter les propositions, les idées et les actions de la communauté chrétienne auprès des municipalités. Et de les aider ainsi à réfléchir et à évaluer leur action, et leur proposer des idées nouvelles. Chaque CEB assure la même chose au niveau de ses délégués de quartier

Conclusion

Voilà donc où nous sommes rendus pour le moment. Mais c’est la vie qui commande. Chaque jour des questions et des problèmes nouveaux se présentent, que nous cherchons à analyser et qui nous permettent d’avancer, pour mieux aimer et mieux soutenir les personnes qui en ont besoin.

Annexe

Réunion des délégués des mairies et des responsables des CEB et structures

(A titre d’exemple). Nous avons commencé par la lecture et la méditation de l’évangile du jour.

  • Une réunion d’échange s’était tenue précédemment deux (2) mois en avant, pour voir comment travailler avec les maires et les autres organisations selon le Plan d’Action Pastoral (PAP 3).

  • L’organisation de la vaccination contre la Poliomyélite en ces jours, il est demandé de se rapprocher des agents qui sont sur le terrain dans leur démarche dans les communautés.

  • La Journée Mondiale de Lutte contre le Paludisme en la date du 25 avril 2016, il est prévu une distribution de moustiquaires au niveau de l’état du nombre de 08 millions. Les délégués doivent se renseigner auprès de leur commune pour le processus à appliquer.

  • La Journée Mondiale des Talibés qui a eu lieu la semaine passée tient compte d’un drame commis à Thiaroye par ’un maître coranique qui ai tué son talibé puis l’a enterré clandestinement. La poursuite judiciaire a fait découvrir l’acteur et son complice qui ont été déférés.

  • Une réunion est prévue le jeudi 25 avril 2016 avec l’ONG (Medicos del Mundo) à la paroisse à 09h30, sur la régulation des naissances. La présence des membres des CEB (03/CEB) et des structures (01/structure) est demandée.

Le Salon de l’emploi

  • Une structure des jeunes de la zone de Pikine- Ouest en partenariat avec des Canadiens. Une mutuelle est établie sur le plan financement. La 1ere Edition de l’année 2015 s’est tenue au Complexe Léopold Sédar Senghor de Pikine. En cette année 2016, à la 2eme Edition, il y a eu la participation des Ecoles des handicapés, des journalistes et autres à l’exposition des objets fabriqués. Les réflexions sur les projets, le financement et la recherche d’emploi ont été prises en compte.

  • l’ANPF est en collaboration avec les femmes catholiques dans la production de savon à base de plantes, et efficace en santé. 1° formation le 28 février 2016, le produit est mis en vente dans la paroisse au prix de 500frs le savon.

La Caritas les Veuves

  • La distribution des dons du carême se tiendra le dimanche 1er mai 2016. Chacune des 13 communautés présentera quatre (04) familles nécessiteuses sans distinction de langue ou de religion.

Nb : Toute CEB qui a payé sa participation, reçoit la matière à distribuer. Cela à cause de la faute des délégués qui n’ont pas encore versé par exemple, la participation du Ngel de Keur Massar en 2014 au montant de 37000frs.

  • Les veuves tiennent leurs rencontres à présent. On les aide pour la vente de produits détergents. La réalisation du projet est en marche aussi à Thiaroye. Après la vente, elles payent les produits et gardent le bénéfice. Les femmes balayeuses de la paroisse se retrouvent au nombre de onze(11) à Pikine. Malgré cela, certaines femmes ne répondent pas à l’invitation aux réunions, ni aux autres rencontres au sein de l’Eglise ou ailleurs. Pourtant c’est important qu’elles se retrouvent entre elles, pour se conseiller et se soutenir. Et que nous cherchions tous ensemble à transformer les coutumes au moment de la mort, qui font souffrir inutilement les veuves.
    L’objectif principal concerne la responsabilisation des veuves, le recours à l’aide de celles qui souffrent dans les familles et au respect de leur vie conjugale, de leur croyance. Le changement des coutumes, après les funérailles, et des conditions de vie sont très importantes. Le bureau établi est composé des postes suivants : Présidente, Secrétaire, Trésorière. L’assistance des délégués de la Caritas est demandée selon le propos de la CEB de Gouye Salam.

La Couverture de la Maladie Universelle (CMU)

  • Le Maire de la commune de Djidah Thiaroye Kao, maintien une subvention de 50% pour l’adhésion à la mutuelle de santé. Au sein de la commune de Guinaw-Rails Sud, la sensibilisation, la vente de ticket, et la subvention du Maire sont retenus; les cent (100) premières personnes seront inscrites gratuitement comme prévu, en juin 2016.
    Nous regrettons beaucoup l’absence de participation des chrétiens, malgré les nombreux appels. Mieux vaut se renseigner et participer à temps, plutôt que de rester indifférent. C’est la même chose pour les bourses familiales.

  • La Carte d’Egalité des Chances est une aide envers les handicapés physiques et mentaux. Pour bénéficier de la carte, il y a des dossiers à fournir. La démarche est gratuite. Du côté de Thiaroye, il faut se présenter à l’hôpital de Keur Massar pour demander la fiche à remplir, puis se rendre au Centre de Promotion de Diamaguène, muni de la fiche, de la carte nationale d’identité et du certificat de résidence. Une demande manuscrite est à remettre pour le dépôt au Centre.
    A Pikine, se présenter au Centre près de la Poste pour la fiche à remplir et le dépôt des dossiers, puis se rendre à l’hôpital Dominique de Pikine pour la carte.

  • Le Comité avec le Maire de la commune de Yeumbeul-Sud est en marche. La remise des permis de conduire aux étudiants qui ont suivi la formation a été respectée. L’organisation a été bonne.
    Parvenu au terme de la réunion, le Père Armel a apporté ses appréciations et remerciements vue la motivation des membres, et les a encouragé à redoubler d’effort. Nous avons terminé par une prière d’intentions libres


Le mariage chrétien

Le mariage dans sa signification la plus simple est un contrat de vie entre un homme et une femme, pour vivre ensemble selon une loi (qui servira à chacun des conjoints à ne pas se laisser emporter par son "bon vouloir"). C'est ainsi que nous verrons certains choisir de vivre selon la loi traditionnelle, d'autres selon la loi civile et d'autres encore selon la loi religieuse. Malheureusement, ce que nous voyons le plus dans le monde et qui la cause de notre misère, c'est le mariage selon ma loi.

(N.B : aucune de ces lois n'admet le contrat de mariage à durée déterminée)

Pour nous chrétiens, vivre selon la loi religieuse équivaut à vivre selon la Parole de Dieu qui est sacrée; ceci veut dire que nous choisissons d'inviter Dieu dans notre relation quotidienne avec l'autre. Ce qui signifie encore que notre façon de penser, de faire et d'aimer sera dictée par cette parole sacrée. Quand je choisi de me marier à l'Eglise, je m'engage à prendre comme modèle, à appliquer, à pratiquer l’amour de Dieu envers mon prochain, mon conjoint. Voilà qui nous fait entrer dans le sacrement de mariage qui n'est autre qu'un chemin de sainteté, d'union, de communion, d'intimité avec Dieu par le prochain. Nous promettons à Dieu et à tout ceux qui sont présents d’aimer notre conjoint comme le Christ nous aime.

Nous ne pouvons pas parler de l'Amour de Dieu sans parler de Jésus-Christ, qui est venu nous apprendre la façon par laquelle Dieu veut nous voir nous aimer. St Paul nous en fait une parfaite description dans sa 1° lettre aux cor 7 et 13, 1-13 : "l'amour est patient, l'amour rend service...

(ouvrir le débat sur la différence entre le sentiment amoureux: " nobeel", l'amour charnel: " mbëgel", et l'amour "cofel" auquel notre foi chrétienne nous invite. Le mariage religieux nous invite à faire grandir le sentiment amoureux, au-delà du "Mbëgel", vers le "Cofél".)

La motivation première de cette démarche doit être l'Amour que j'ai pour Dieu; si je n'aime pas Dieu, je ne peux pas l'inviter dans ma vie, et encore moins lui promettre d'aimer l'autre comme il le demande...quand j'aime quelqu'un, je me soucie de faire sa volonté. Même si je ne réussit pas toujours, je continue d'essayer.

Me marier à l'Eglise m'engage aussi à aider l'autre à améliorer sa relation avec Dieu. Si j'aime Dieu, je cherche à lui plaire, et à pratiquer sa loi. Je dois aussi permettre à mon conjoint de faire pareil. Je ne dois pas être un frein à l'épanouissement spirituel de l'autre, Malheureusement, il y a les jaloux de Dieu, d'autres font de leur conjoint leur dieu...

* 1 th 4, 4-8:" que chacun de vous sache prendre femme de manière sainte et honorable, sans se laisser dominer par de mauvais désirs, comme les païens qui ne connaissent pas Dieu".

Est-ce que nous nous posons honnêtement la question : pourquoi je me marie, et pourquoi à l'Eglise? Par ex; j'ai demandé à un proche pourquoi il se mariait. Il m'a répondu que c'est parce que sa fiancée était bien au lit...Une autre était fatiguée de chercher une situation financière stable, donc il lui fallait un mari pour l'entretenir...Une autre encore était pressée de quitter la maison familiale parce qu’elle y avait trop de problèmes...

* Ga 3, 27-28 (Ac 2,32-36/ Cor 5 7-8) "vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu le Christ; il n'y a plus ni juif, ni païen, ni esclave ni homme libre, il n'y a plus l'homme et la femme, car tous vous ne faites plus qu'un dans le Christ Jésus." Nous sommes tous égaux devant le Christ, pourquoi continuer de privilégier l'un ou l'autre sexe ? On entend parler de sexe fort et de sexe faible, et de toutes autres sortes de discrimination : genre...L'Amour que Dieu nous demande est justice, égalité...Quand j'aime quelqu'un, je ne cherche pas à le dominer, car vouloir le dominer, signifie écraser sa personnalité et sa personne. Alors que l'amour cherche à mettre l'autre en valeur. Quand chacun a le souci et essaie de valoriser l'autre, c'est cela qui fait le bonheur dans le mariage.

* "Aime ton prochain comme toi même"..."Faites pour les autres tout ce que vous voulez qu’ils fassent pour vous : c'est là ce qu'enseignent les livres de la loi de Moise et des prophètes" (Mt 07-12/ Lc 06-31) .Nous trouvons la forme négative dans l'ancien testament à savoir: " ce que vous ne voudrez pas que l'on vous fasse, ne le faites pas vous non plus".

Ces trois versets sont plus que clairs et se passent de commentaire, ils n'ont besoin que d'être appliqués. Ils sont la solution à tous les problèmes que nous rencontrons dans le mariage, et dans toutes les formes de relations humaines.

Voilà aussi ce qui fait "venir le règne de Dieu", que nous acceptions de vivre cette Parole, de la mettre en pratique. Que nous accueillons dans nos cœurs la volonté de Dieu, et en vivre ici sur cette terre. La volonté de Dieu ne tombera pas comme la foudre, pour nous embraser tous, de gré ou de force...Si chacun de nous accepte de vivre son mariage en chrétien, c'est à dire dans un rapprochement à Dieu, nous pourrons dire que nous avons participé à faire régner la volonté de Dieu sur la terre. Nous aurons mérité de porter le nom de chrétiens, comme les premiers apôtres (voir Ac 11, 19-26)

Les autres en nous voyant vivre verront que Jésus MO KO YOOR! Et même s'ils ne se font pas chrétiens ils nous imiteront. C'est ainsi que nous aurons réussi à jouer notre rôle, à faire régner la volonté de Dieu sur la terre. Nous le disons tous les jours (je pense) quand nous prions "notre père"

"...que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la Terre comme au ciel: c'est à nous chaque jour d'en prendre un bout, et de la vivre. Et c'est dans le mariage (croyez-moi) que vous aurez grandement besoin de l'appliquer. Sinon notre foyer sera un champ où nous ne cultiverons que l'égoïsme, et en récolterons les fruits (mésentente, domination, frustration, haine, séparation...)

En me mariant à l'Eglise, j'endosse la mission d'appliquer cette volonté divine, de montrer au monde comment vivre en enfant de Dieu, de participer à faire grandir le bien autour de moi.

Rom 7,1-6 .13,8-10. 15,1-6

2 cor 13, 5: mettez-vous à l'épreuve, examinez vous-mêmes, si vous vivez dans la foi...

Eph 5,21: soumettez- vous les uns aux autres, à cause du respect que vous avez pour le Christ...

Prière (Eph 4, 14-21) : c'est pourquoi, je me mets à genoux devant Dieu le Père, dont dépend toute famille dans les cieux et sur la terre. Je lui demande que, selon la richesse de sa gloire, il fortifie votre être intérieur par la puissance de son esprit. Et que le Christ habite dans vos cœurs par la foi...


Session de préparation au mariage. Doyenné des Niayes.

Thème de la semaine : L’éducation des enfants

Permettez d'abord que j'introduise en parlant de la démarche que nous entreprenons, en nous mariant à l'église.

question; qu'est ce que le mariage? (recueillir différents avis).

le choix d'un homme et d'une femme de vivre ensemble selon une loi.

  1. le mariage traditionnel avec sa loi (us et coutumes de l'ethnie)

  2. le mariage civil avec sa loi (code de la famille)

  3. le mariage chrétien avec sa loi (parole de Dieu dans la bible)

Le souci de plaire à Dieu fait naître en nous le désir de l’inviter dans notre vie. Si nous sommes réunis ici, c'est par ce que nous aimons Dieu et donc nous acceptons de vivre selon la loi (parole) de Dieu. C'est cela que vous allez promettre à votre conjoint devant Dieu et devant tous vos invités en vous mariant à l'Eglise; en d'autres termes:" ...je te promets de t'aimer et de te chérir (pas de m'aimer et de me ...). Ce n'est plus ma loi ni aucune autre qui règne mais celle de Dieu. Sinon, ce n'est pas la peine!!!

L'union des cœurs et des esprits dans le mariage implique aussi l'union des corps d'où "les fruits bénis de nos entrailles..."

Ce désir de plaire à Dieu doit être tellement vrai, que notre principal objectif devrait être de le transmettre à nos enfants...

"C'est par leur nature même que l'institution du mariage et l'amour conjugal sont ordonnés à la procréation et l'éducation qui, tel un sommet, en constituent le couronnement".(n°1652 du cec)..."la fécondité de l'amour conjugal s'étend aux fruits de la vie morale, spirituelle et surnaturelle, que les parents transmettent à leurs enfants par l'éducation. Les parents sont les principaux et premiers éducateurs de leurs enfants. et en ce sens, la tâche fondamentale du mariage et de la famille est d'être au service de la vie (1653 cec)

Que nous dit la parole de Dieu au sujet des enfants? Il y a une célèbre phrase (commandement) qui parle des enfants dans la bible...

Laisser venir à moi les enfants...Mt 19 13-15/ Mc10 13-16 /Lc 18 15.

Si nous voyons le contexte dans lequel Jésus a donné ce que j'appelle un commandement, ce sont des adultes qui empêchaient les enfants d'aller à Jésus, tout comme chacun d'entre nous aujourd'hui, et comme risquent aussi de le faire les futurs parents. (ouvrir le débat sur les moyens par lesquels nous empêchons les enfants d'aller à Jésus...)

  • Le manque de dialogue prénuptial. Nous ne discutons pas des sujets essentiels pendant le cheminement : comment éduquer nos enfants? Quelles vertus leur inculquer? Sortir ensemble ne sert pas seulement à nous disputer, sinon nous le ferons devant les enfants, et nous ne les verrons pas grandir, tellement nous serons occupés à nous convaincre ou nous bagarrer...chacun voudra être obéi, et l'enfant n'aura pas de repère. Nous les mettrons toujours dans la désagréable situation de faire ce que l'un des parents veut, sans fâcher l'autre. Est-ce de l'amour que de vouloir imposer sa volonté à l’enfant, au détriment de l'autre?

  • L'arrivée surprise de nos enfants : nous ne nous préparons pas à faire nos enfants. Ils nous tombent dessus, parce que nous ne voulons pas être responsables de notre sexualité. Si nous voulons faire des enfants, décidons de les faire, et Dieu nous bénira. Si nous n’en voulons pas, ne les faisons pas. Il n'y a rien de plus douloureux pour un être humain (à fortiori un enfant qui n'a pas demandé à naître ) que de se voir négligé, victime d'indifférence...ce n'est pas de l'amour!

  • Comment aimer un "enfant" que l'on n’a pas encore vu ? A défaut de l'avoir conçu avec amour, nous avons la possibilité de nous rattraper. En quoi faisant?

  • Même pendant la vie conjugale, nous n'échangeons pas sur le comportement de nos enfants : comment les aider à surmonter les défauts, les erreurs, et les manquements de toutes sortes...Est ce que c'est de l'amour que de ne pas aller au devant du bien de l'autre?

  • Comme disait notre vicaire, il y a des chrétiens qui s'appellent "amouma diot"; ils n'ont de temps ni pour les enfants, ni pour le conjoint, ni pour la paroisse...on fait les enfants à deux, mais un seul s'en occupe. Je compte sur l'école parce que je paie une scolarité: ce n'est pas le rôle de l'école que d'éduquer nos enfants...est ce que c'est de l'amour que de ne pas avoir de temps pour les autres, surtout ceux qui nous sont le plus proches?

  • Notre propre ignorance de notre religion et le manque de pratique. Est-ce que pour mon enfant, je suis un bon modèle de chrétien? Si nous ne connaissons pas Dieu, comment pourrons-nous le faire connaître? Si nous n'aimons pas Dieu, si nous n'avons pas de temps pour lui, et si nous ne sommes pas à son service dans la charité et le partage, comment pourrions-nous Le faire aimer à nos enfants...Il ne suffit pas d'aller à la messe tous les dimanches, ou tous les soirs,de l'inscrire au catéchisme pour recevoir les sacrements pour la forme parfois, sans même connaître ses leçons...aller dans les mouvements de jeunesse catholique.., vivre le carême, ...

  • Ben Sirach le sage 32-6,12-14 ; ce sont nos actes qui déterminent la destinée de notre descendance.

col 3,21:"pères n'irritez pas vos enfants afin qu'ils ne se découragent pas". ,(ouvrir le débat sur les façons d'irriter nos enfants...)

Les conséquences d'une éducation trop sévère ou trop laxiste...nous n'avons pas le droit de leur transmettre nos blessures. Nous devons réussir avec eux, là où nos parents ont échoué avec nous sur les plans affectif et spirituel. C'est par l'amour que nous leur aurons donné, qu'ils aimeront les autres.

  • Quand l'enfant est né, nous ne l'éduquons pas pour nous (l'argent ou la fierté sociale qu'il va nous apporter). Nous devons les éduquer pour Dieu et avec Dieu (Luc 2,50) c'est à dire dans l'amour et la vérité, et non dans le mensonge et l'indifférence.

  • Ne leur apprenons pas le mensonge par les propos trompeurs. Par exemple : « tu n'auras pas mal », alors qu'il aura mal pour des soins. « Je ne te taperai pas », pour le faire quand il approchera en confiance...

  • Ne leur apprenons pas à perdre confiance en l'autre, par des promesses non tenues quand je promets quelque chose de bon à un enfant, je me dois de le lui donner. Cela implique que nous devons mesurer nos promesses, agréables ou non.

  • Ne les amenons pas à perdre confiance en nous, par des brimades; lls ne sont pas notre propriété mais sous notre responsabilité. Nous leur devons respect pour être des adultes équilibrés, psychologiquement et affectivement, et des chrétiens charitables.

Il faut les responsabiliser (à chaque âge, il lui est possible de faire quelque chose. ll se sent valorisé quand il voit le résultat de son travail), les encourager, les fortifier. Pour cela il faut connaître leur défauts et faiblesses. Et aussi les observer, les accompagner, marcher à leur pas.. Leur fixer des normes dans le respect, car aussi petit soit-il, l'être humain a sa dignité. Sa personnalité et son caractère sont en devenir, il ne faut pas les casser.

Si nous n’éduquons pas nos enfants dans l’amour, ils ne sauront pas aimer, et s’éloigneront de Jésus par notre faute.

Quand on connaît le problème, on a la solution. Alors voyons maintenant quelles sont les solutions à chaque niveau posé:

(recueillir les différentes propositions...)

  • D'abord désirer ensemble de faire un enfant. Non pour montrer à tous que je sais en faire, mais parce que c'est la première preuve d'amour pour eux. L'attention et l'affection dont on entoure un enfant attendu ne sont pas les même que celles accordées ..."celui qui accueille un enfant comme celui-ci, c'est moi qu'il accueille ..." dit Jésus.

Comment accueillir un enfant? ...(débat)

Combien nous dépensons pour que nos enfants réussissent leur scolarité, et puissent plus tard avoir un bon rang social? Et combien dépensons-nous pour que nos enfants connaissent Dieu? Même les inscrire au catéchisme est compliqué. Et ensuite, nous sommes plus préoccupés par la belle fête de première communion ou de confirmation, que de le faire grandir dans la foi et la charité.

Jésus nous demande d'aimer, donc nous devons éduquer nos enfants dans ce sens. Un sage anonyme a dit que " donner de l'amour, c’est une éducation".

Il n'y a pas en ce monde un seul être humain qui ne soit fait pour aimer et être aimé. Nous sommes faits pour cela, il n'y a pas de honte à aimer.

Eduquer dans l'amour signifie que quand on aime quelqu'un on lui accorde du temps, (pour l'écouter, le soigner, le connaître, le guider, ...).

Il nous faut créer des relations affectueuses et respectueuses dans le quotidien. Cela nécessite une éducation de nous mêmes (nous ne pouvons pas faire ce que nous interdisons à nos enfants). Un autre sage anglais dit que "les jeunes n'ont pas besoin de critiques, mais de modèles". Et il ajoute que : "les enfants, les mariages et les fleurs de jardin ne reflètent que le genre d'attention qu'ils ont reçu".

Pour un chrétien, éduquer son enfant consiste plus à lui faire connaître et aimer Dieu en son prochain, qu'à lui apprendre les bonnes manières (à dire merci, bonjour, s'il vous plait...). En l'aimant, on l'aide à forger son équilibre psychoaffectif. Si nous réussissons cette mission, il sera débordant d'amour et d'assurance, qu'il ne pourra pas garder pour lui-même, et donc qu’il répandra autour de lui. L'Amour ne peut se garder pour soi...

i nous avons bien pratiqué notre religion, cela devrait être facile et une joie pour nous de la leur transmettre. Et si nous l'avons mal fait, il n'est pas trop tard : nous devons le réapprendre, et le découvrir avec eux.

3 - N.B: nous constaterons que trouver les solutions, ce n'est pas difficile. C'est prendre la peine et le temps de les appliquer qui est le plus dur. C'est le devoir de chaque parent chrétien de mener sa progéniture à Dieu, quand nous avons eu la grâce de Le connaitre et de L'aimer. Le plus précieux héritage que nous puissions leur transmettre c'est le désir de Dieu, la foi. Qu'ils grandissent avec la crainte de LUI déplaire, et le plaisir de le servir, quel que soit leur état de vie.

Nous devons prendre le temps de parler avec nos enfants, et de les observer, pour les connaître. Et pouvoir à notre tour, les prendre comme modèle, pour grandir spirituellement ainsi que le demande le CHRIST " ...car le royaume des cieux appartient à ceux qui sont comme eux". (...débattre sur les qualités de l'enfant à imiter : ce qui plait à Dieu chez les enfants, au point qu'IL veuille qu'on leur ressemble).

Je prie que le Seigneur vous donne la grâce de mesurer ce à quoi vous engagez, et vous donne le désir d'être LES SERVITEURS (les pratiquants) DE SON AMOUR DANS LA VIE CONJUGALE (vous prenez le même engagement que le prêtre, qui décide de le faire dans le célibat pour plus de disponibilité). QUE vos couples soient féconds de l'amour du CHRIST, pour vos enfants et pour tous ceux que vous rencontrerez. Car vous devrez être la preuve pour eux que "aimer à la manière de Jésus" c’est ce qu'il y a de mieux pour chaque être humain. Telle est notre vocation, notre mission, et notre façon d'évangéliser.

"Si je n'ai pas la charité, je ne suis rien!"