Mardi
31 décembre :
Dernier jour de l’année. Nous recevons de
nombreuses visites, en particulier de gens qui n’ont pas la
possibilité de fêter la fin de l’année. Et
aussi de nombreux cas sociaux. Visite également d’un
jeune laïc qui voudrait travailler davantage et s’engager
avec nous, les spiritains. Nous en parlons ensemble longuement.
A
21 heures, nous commençons une veillée de prières
pour la fin de l’année. Pour demander pardon,
rendre grâces à Dieu pour les bonnes choses que nous
avons vécues cette année, et aussi offrir l’année
nouvelle. La messe se termine juste à minuit, pour nous
souhaiter une bonne année. Puis nous nous retrouvons tous
ensemble pour un petit réveillon, chacun ayant apporté
quelque chose.
Lundi
30 décembre :
Journée consacrée aux émissions radio.
Ce matin, pour les radios communautaires et la radio municipale.
L’après-midi, je pars en ville pour une grande émission
spéciale, en français et en ouolof, sur le Message du
Pape François sur la fraternité à
l’occasion de la journée mondiale de la paix. Nous
intervenons à trois, avec une étudiante responsable de
la JEC, et une femme responsable de l’association des Femmes
Catholiques. Nous en sortons très satisfaits.
Le soir,
réunion d’une Communauté de quartier.
Dimanche
29 décembre :
C’est la fête de la Sainte Famille. A la
messe, les commentaires et l’homélie portent sur cette
question. Elle est animée par les chrétiens mariés.
Les enfants ont une liturgie de la Parole adaptée et viennent
au moment de la profession de foi. Nous bénissons les mariés
de cette année et accueillons les familles nouvellement
venues.
Après la messe, rencontre avec un nouveau groupe
de jeunes, sur l’engagement dans le quartier et la
Société Civile. Toujours aussi intéressant.
Puis
je pars pour mon émission radio, comme chaque dimanche,
pendant que commence la fête de Noël des enfants. Les
enfants chrétiens se retrouvent ensemble avec leurs camarades
musulmans qu’ils ont invités. Ils présentent du
théâtre, des chants et des danses. Malgré leur
situation de pauvreté générale, nous avons tenu
à leur demander une participation financière, pour
lutter contre la mentalité d’assistés et de
mendicité, qui a trop tendance à se développer.
Au regret de tous, nous devons nous séparer à la
tombée de la nuit,
Samedi
28 décembre : Je reçois
une jeune fille guinéenne que j’avais connue et suivie
quand j’étais en Guinée. Elle est maintenant en
formation au Sénégal pour devenir religieuse. Elle
a cherché mon adresse, et aujourd’hui elle me fait la
surprise de venir me voir. Nous allons continuer nos rencontres
régulièrement.
L’après-midi,
thé-débat. C’est traditionnel au Sénégal.
On se retrouve un après-midi, et on parle ensemble sur un
thème choisi à l’avance, en buvant une série
de trois verres de thé (« les 3 normaux ») :
le 1er, amer ; le 2ème, plus
doux ; le 3ème, sucré. Aujourd’hui,
il y a une cinquantaine de jeunes. Nous parlons ensemble de
l’engagement des jeunes dans le quartier. Le thème a
été choisi avec soin car les jeunes chrétiens
sont très minoritaires et en conséquence ils ont
tendance à se refermer sur eux-mêmes. Nous voyons
comment il peuvent s’engager davantage dans les quartiers et
travailler ensemble avec les jeunes musulmans.
Vendredi
27 décembre : Je devais
partir au Sud du Sénégal, en Casamance.
Malheureusement, il n’y a plus de place dans le bateau et le
voyage en avion coûte trop cher. Ce sera pour une prochaine
fois ! Je devais lancer une fraternité spiritaine et
rencontrer des jeunes qui veulent devenir missionnaires.
Je reste
sur place et commence à liquider une partie du travail que
j’ai en retard ; mais en fait, je n’avance pas
beaucoup, car c’est la période des vacances et je
reçois beaucoup de visites d’amis… mais aussi de
nombreuses personnes qui viennent chacune avec son problème.
Mais il n’est malheureusement pas possible d’aider tout
le monde.
Jeudi 26 décembre : Jusqu’à maintenant, je travaille dans les radios municipales et communautaires. Le diocèse veut lancer, depuis longtemps, une radio catholique. Le démarrage est prévu pour le 1er Janvier, et on me demande de présenter la lettre du Pape sur la Fraternité, chemin et fondement de la paix. C’est un thème important et le message aborde beaucoup de points essentiels. Ce n’est pas facile de les présenter valablement, d’une manière adaptée à nos réalités de vie, et en ouolof.
Mercredi
25 décembre : Messe du
jour. Le maire, musulman, vient assister à notre
prière, car il tient à ce que les chrétiens,
bien que très minoritaires, aient leur place dans la ville. A
la sortie, il est interviewé par la télévision.
Puis nous le recevons à la maison, où nous parlons de
la vie de la municipalité et des choses à faire.
Le
midi, nous nous retrouvons avec les Frères et les Sœurs
de notre paroisse. Nous sommes très nombreux et
internationaux. A la fin du repas, chacun chante dans sa langue.
Malheureusement, je ne peux pas rester jusqu’au bout, car je
dois assurer une émission spéciale de Noël à
notre radio communautaire.
Mardi
24 décembre : Enregistrement
d’émissions spéciales pour plusieurs
radios, sur la Fête de Noël. Des journalistes
musulmans viennent aussi m’interviewer sur le sens de cette
fête, et en quoi les musulmans sont concernés et
peuvent vivre eux-mêmes le sens de la Fête. En effet,
Jésus et Marie, ils connaissent. On en parle très
souvent dans le Coran.
Mais il y a toutes les préparations
de la fête qui sont importantes, car c’est une
grande fête. En même temps, il nous faut rester
disponibles à tous ceux qui font appel à nous. Et
puis, la vie continue. Je me retrouve avec quelques membres de la
Commission Justice et Paix, pour préparer la Journée
Mondiale de la Paix, du 1er Janvier.
La Nuit, je
célèbre la messe dans le quartier à
Thiaroye. Nous commençons par une veillée très
bien préparée par les jeunes. Les chorales ont bien
préparé leurs chants et la célébration
est très animée. A la fin de la messe, on me demande
de danser pour dire merci à Dieu : je rentre dans la
foule et fais danser tout la monde ! Le réveillon ne
dure pas longtemps, car la messe a été longue, nous
avons beaucoup travaillé, et il nous faut remettre cela
demain…. ou plutôt… tout à l’heure !
Lundi
23 décembre : Depuis plus
de 8 jours, nous n’avons plus de connexion Internet. Je
vais dans une communauté de religieuses voisine. J’y
travaille presque toute la journée, car les choses se sont
accumulées.
L’une des religieuses travaille avec
les enfants de la rue. J’en profite pour parler avec
elle des enfants de Pikine.
Dimanche
22 décembre : L’Evangile
d’aujourd’hui, qui parle du mariage de Joseph et Marie,
me donne l’occasion de parler, au cours des différentes
messes, du mariage et de la sexualité. La question n’est
pas simple et les problèmes nombreux, surtout que les gens
sont divisés entre la culture traditionnelle et les tendances
modernes étrangères.
L’après-midi,
émission radio en direct, en ouolof, comme chaque
dimanche, pour la radio communautaire.
Samedi 21 décembre : L’après-midi, formation avec les scouts, au sujet de l’engagement. Nous voyons les choses à différents niveaux : en tant qu’homme, en tant que citoyen, en tant que chrétien, enfin en tant que scout. Chacun explique comment il comprend les choses et comment les vivre.
Vendredi 20 décembre : Nous sommes déjà en pleine préparation de Noël avec tout le travail que cela suppose, tout en continuant nos activités habituelles.
Jeudi
19 décembre : Depuis huit
jours, nous n’avons plus de connexion Internet. Je pars
donc en ville pour consulter mes mails dans un Cyber et envoyer mes
émissions radio par Internet. Mais trois fois de suite, il y
a coupure de courant et tout est à recommencer. A la fin,
j’abandonne ! J’ai quand même pu lire et
répondre à quelques messages.
Au retour, je
m’arrête dans plusieurs écoles pour voir
la possibilité d’animations avec nos jeux éducatifs
sur les droits de l’enfant.
Cette nuit, je devais aller à
une réunion de Communauté de quartier ; mais il
fait plus frais le nuit, j’ai pris froid et je suis enrhumé,
j’ai mal à la tête et j’ai de la fièvre.
Je préfère me coucher, en espérant que le palud
ne va pas en profiter pour une nouvelle attaque. Mais je dors mal.
Vers 16 heures, j’en ai assez de me retourner dans mon lit. Il
y a du courant. Alors je préfère me mettre à
l’ordinateur et travailler à mes commentaires
d’Evangile, car j’ai du retard et ceux qui
s’occupent du site du diocèse attendent. Et il faut
aussi que je les retravaille pour les livrets que je pense en
tirer.
L’après-midi, rencontre avec les Sœurs,
puis confessions dans une autre paroisse du secteur. Je profite
de la voiture d’un confrère. Il y a de nombreux
bouchons et nous mettons presque 3 heures pour y arriver.
Tous
ces jours-ci, il y a un grand rassemblement des musulmans
mourides en l’honneur du départ en exil de leur
fondateur Cheikh Amadou BAMBA, au temps de la colonisation.
Plusieurs centaines de milliers de pèlerins, venus de
nombreux pays (on a parlé de 3 millions de personnes) ;
c’est la Confrérie musulmane la plus nombreuse du pays.
Elle donne une grande place à l’obéissance aux
chefs religieux et au travail. Ils tiennent le commerce au Sénégal.
Vu leur importance, le Président de la République et
ses ministres, comme les chefs des partis d’opposition, ont
fait le voyage. Le grand imam a fait plusieurs recommandations,
appelant en particulier à la paix et à l’entente
entre les religions aussi bien qu’entre les partis politiques.
Mercredi
18 décembre : Ce matin,
je reçois beaucoup de monde : des gens dans le
besoin, un prisonnier libéré, des jeunes qui ont des
problèmes de famille, d’autres qui cherchent du
travail. Puis on vient me chercher pour une femme que je connais,
qui s’est battue avec une voisine et qui est arrêtée
au Commissariat.
Je rentre à temps pour célébrer
l’enterrement.
Aussitôt après,
enregistrement de deux émissions pour la radio municipale,
avant de travailler avec le responsable « Justice et
Paix » et de partir aider pour les confessions dans une
paroisse voisine. Encore une journée bien remplie !
Mardi
17 décembre : Le nombre
de nos étudiants augmente. Il nous faut construire un nouveau
Centre de philosophie. Nous nous retrouvons pour poser les
bases du projet et voir comment trouver les moyens nécessaires.
Je
passe l’après-midi avec des éducatrices de
Jardins d’enfants.
Le soir, je vais à la
veillée mortuaire dans une famille, dont je vais
célébrer les obsèques de la mère demain.
Je parle longuement avec eux et nous préparons la cérémonie
ensemble, avant la prière.
Lundi
16 décembre : Dans nos
quartiers, beaucoup d’enfants traînent dans la rue.
Depuis longtemps, déjà à St Louis dans les
années 1980, j’essaie de les accompagner. Les deux
dernières années, à mon poste précédent,
je travaillais avec une association des enfants de la rue. Ici,
nous nous retrouvons avec des éducateurs pour commencer à
voir ce qu’il serait possible de faire à
Pikine.
Ensuite, réunion du Bureau des Spiritains du
Sénégal, dont je fais partie. Nous voyons les
différents aspects de l’animation de notre région.
Nous préparons en particulier un voyage dans le sud du pays,
en Casamance. Puis nous travaillons les questions de vocations, de
Justice et Paix, et des Fraternités
spiritaines.
L’après-midi, rencontre avec des
éducateurs aux Droits Humains. Il y a 25 ans, j’ai
participé au lancement du CAEDHU (Centre Africain
d’Education aux Droits Humains). Nous avons composé de
nombreux jeux et autres instruments pédagogiques. Nous avons
assuré de nombreuses sessions de formation pour enseignants,
éducateurs, responsables de mouvements et d’associations,
etc… Certains ont appris que je suis à Pikine. Ils
viennent me voir pour lancer de nouvelles activités. Bien
sûr, je suis d’accord. Nous réfléchissons
ensemble à ce que nous pouvons faire.
A 14 heures, à
la sortie des classes, confession des enfants, puis des adultes,
jusque tard dans la soirée.
Dimanche
15 décembre : Nous
continuons les formations et la mise en place de nos Commissions.
Aujourd’hui, c’est la Caritas. Pour beaucoup,
c’est devenu un simple organisme d’assistance et de
distribution . Au risque de faire des gens des mendiants ou des
assistés. Nous commençons par voir quels sont les
besoins des demandeurs et du pays tout entier. Puis nous
réfléchissons : que faire pour aider les gens à
retrouver leur dignité et à se prendre en mains ;
comment aider le pays à avancer et comment mettre en place
des projets de développement ; comment aider les gens à
tous les niveaux, pas seulement au niveau matériel. Et
encourager les personnes et les différents services à
jouer leur rôle, à prendre leurs responsabilités.
Dès
la fin de la formation, je pars pour mon émission radio du
dimanche.
Samedi
14 décembre : Un certain
nombre de personnes ne travaillent pas. Beaucoup viennent nous voir
pour préparer les activités de la semaine. Ce
qui est très important.
Ensuite, réunion de la
Commission Justice et Paix de la paroisse. A ce niveau, les
choses se précisent et les actions ont commencé. C’est
un grand encouragement pour tous car cela correspond à un
vrai besoin. Vous en recevrez bientôt le compte-rendu.
Vendredi
13 décembre : Messe tôt
le matin dans un quartier, avant le départ au travail. Puis
réunion des prêtres du doyenné pour voir
comment réactiver les commissions Justice et Paix des
différentes paroisses.
Ensuite, je termine mon travail sur
la Caritas qui traîne depuis longtemps. Vous avez dû
le recevoir maintenant par mail.
Le soir, confessions. Les
gens sont très nombreux à se confesser. Nous en avons
pour plusieurs heures, à environ 15 prêtres à
chaque fois. Ensuite, les prêtres restent manger ensemble, ce
qui approfondit nos liens
Jeudi
12 décembre : Je
travaille à certains de mes documents, car j’ai
beaucoup de retard, et avec l’arrivée de Noël je
suis bien occupé.
Un Congolais vient demander de
l’aide. A l’annonce de son nom, je sais qu’il est
lari, une ethnie Kongo dans laquelle j’ai travaillé
durant les années 60-70. Je n’ai plus parlé sa
langue depuis 1975, mais ça me revient immédiatement.
Bien sûr, il en est très heureux, et moi aussi.
Le
soir, je vais assister à une nouvelle réunion de
quartier. Les choses se mettent en place peu à peu.
Puis
je vais rencontrer le technicien radio qui monte mes émissions.
J’ai de la peine à les envoyer en MP3 par Internet,
car il ne fonctionne pas bien. Nous essayons de trouver une
solution…
Mercredi
11 décembre : Le matin,
enregistrement radio. Aujourd’hui, je reçois un
jeune, responsable d’un nouveau parti politique. Nous
préparons les élections locales, il me semble
important de soutenir les jeunes qui s’engagent, et les
nouveaux partis qui amènent des idées et des actions
nouvelles… même s’ils n’ont pas beaucoup de
chance face aux gros mastodontes traditionnels qui ont le soutien et
les moyens financiers pour s’imposer.
Un groupe de
Camerounais qui vient d’arriver au Sénégal nous
demande de les accueillir. Hier, c’était deux femmes de
Centre Afrique, venues avec des enfants. On se demande comment elles
ont pu arriver jusqu’ici ! Elles sont complètement
traumatisées.
L’après-midi, rencontre des
Mouvements des enfants et des jeunes. Je passe faire un tour pour
les saluer et travailler avec eux.
Mon ordinateur est
complètement foutu. J’en ai récupéré
un ancien, mais malgré de nombreuses interventions d’un
technicien, on n’arrive pas à la remettre en état.
Cela me bloque beaucoup dans mon travail. Il va falloir trouver une
solution.
Mardi
10 décembre : Journée
de travail avec les délégués de la Caritas
(Secours Catholique) de la ville. Un conférencier
nous aide à réfléchir à la situation
actuelle du Sénégal. A partir de là, nous
voyons comment répondre au mieux à cette situation, en
mettant à l’action le maximum de personnes et en
travaillant avec les pouvoirs publics. Il y a du travail à
faire ! En particulier, pour responsabiliser davantage les
personnes nécessiteuses et leur donner les moyens d’agir
par elles-mêmes pour s’en sortir. Mais nous manquons
beaucoup d’imagination et de créativité pour
agir efficacement avec les petits moyens qui sont les nôtres,
sans toujours attendre l’aide de l’extérieur. Le
problème va être comme toujours de mobiliser les gens
sur le terrain et de passer à l’action.
Le soir, je
pars dans une paroisse voisine. Nous commençons les
confessions de Noël. Chaque jour, nous partons tous
ensemble dans une des 10 paroisses de notre doyenné, à
tour de rôle. Ce qui favorise les choses mais aussi est un
témoignage important de communion, en même temps qu’une
joie de travailler ensemble
Lundi
9 décembre : Journée
de travail à la paroisse. Je travaille sur mon
ordinateur, tout en jetant un coup d’œil sur Internet,
pour lire et envoyer des messages dès que la connexion
revient.
Le soir, messe solennelle pour la fête de
l’Immaculée Conception. Puis je pars participer à
la rencontre d’une Communauté de quartier. Nous
avons lancé un programme et une nouvelle façon d’agir.
Il faut le temps pour que les choses se mettent en place, mais les
gens sont vraiment décidés et motivés pour
faire avancer
Dimanche 8 décembre : En soirée, rencontre des Spiritains, comme chaque fois : missionnaires sur le terrain et étudiants. C’est une grande occasion de prière, de joie et de partage. Cette fois-ci, nous parlons en particulier de nos relations avec les familles de nos confrères partis travailler à l’extérieur. Puis de notre travail pour les vocations, et surtout pour Justice et Paix. Il y a encore du pain sur la planche.
Dimanche
8 décembre : 2ème
Conseil paroissial. Depuis plusieurs mois, nous avons mis en
place nos communautés de quartier. Elles ont démarré
en octobre. Aujourd’hui, nous tenons notre première
réunion d’évaluation. Je suis dans l’admiration
devant l’engagement des gens. Nous avons pris des orientations
nouvelles et lancé de nouvelles actions. Les communautés
s’y sont mis avec beaucoup de créativité, en
cherchant à s’adapter aux réalités
locales.
Nous passons ensuite aux commissions de Justice et Paix,
et la Caritas (Secours Catholique).
Puis nous prévoyons
les différentes activités jusqu’en Février,
en en confiant les responsabilités à différentes
personnes. Nous prenons un temps pour réfléchir à
l’inculturation de nos célébrations, mais aussi
de nos communautés. Pour qu’elles soient davantage
enracinées dans les cultures locales en y accueillant les
valeurs et qualités traditionnelles. Et aussi pour animer les
célébrations traditionnelles, dans un esprit
chrétien.
Nous parlons bien sûr des relations et du
travail avec les musulmans. Nous voyons comment vivent les
mouvements des élèves (JEC) et des jeunes travailleurs
(JOC).
Enfin, nous examinons notre engagement dans les médias :
radio et télévision.
Hier soir, nous avons
accueilli des amis polonais qui nous soutiennent beaucoup. Ce
midi, nous accueillons des amis sénégalais.
Nous
travaillons ensuite avec des catéchistes mandjaques,
originaires de Guinée Bissao, pour voir comment mieux
accueillir et mieux travailler avec les gens de cette ethnie.
Puis
je par animer l’émission radio du dimanche
après-midi. Aujourd’hui, nous parlons de la vie dans
les quartiers.
Samedi
7 décembre : Tôt ce
matin, je reçois la visite d’un prisonnier qui a
été libéré. Souvent, ils viennent me
demander un soutien en argent, par exemple pour rentrer chez eux, ou
une aide pour vivre, trouver un travail, etc… Lui, il ne me
demande rien. Il a trouvé un travail au port. C’est un
musulman, il vient seulement me remercier. Cela me touche
beaucoup.
A 10 heures, rencontre des responsables Caritas du
doyenné. Nous passons beaucoup de temps à des
questions de calendrier, d’organisation, d’élections
et de protocole. Je réagis à cela pour que nous
fassions de ces rencontres des évaluation de nos actions et
de réflexion. Et aussi de reprendre le travail à la
base. Le mois prochain, nous allons prendre un temps de réflexion
et de formation sur ce qu’est la Caritas et sur les façons
de travailler. Notre Caritas se limite souvent aux aides ponctuelles
mais est trop peu engagée dans le développement,
l’action sur les structures et le travail avec les autorités
et la société civile.
L’après-midi,
mariage. Puis messe paroissiale. Je comptais travailler à
l’ordinateur cette nuit, mais il n’y a pas de courant.
Comme je suis assez fatigué, je vais me coucher
Vendredi 6 décembre : Comme chaque quinzaine, je vais au Centre des Jeunes Filles pour trois séances de formation. Au passage, je vais rencontrer le Bureau de l’aumônerie des prisons. Puis la secrétaire qui me donne un gros coup de main pour saisir mes textes. Je rentre rapidement pour recevoir les personnes qui m’attendent : contacts, besoins, confessions, pour terminer par la messe.
Jeudi
5 décembre : Ce matin, je
termine le compte rendu de la rencontre Justice et Paix et je
l’envoie pour vous par Internet à Jean-Jacques. Puis je
prépare un autre document pour les élections à
venir.
L’après-midi, enregistrement d’une
émission radio. Je reçois le responsable d’un
mouvement d’éducation citoyenne. Il explique en détail
le but et les actions menées.
La nuit, je pars assister à
une réunion de communauté chrétienne de
quartier. Il me faut traverser un passage encore inondé
depuis la saison des pluies. Je prends mon vélo sur l’épaule.
Les gens sont venus nombreux. Nous sommes assis par terre en rond
sur des nattes, à la lumière d’une bougie. Comme
je vous l’ai expliqué, nous avons beaucoup travaillé
ces deux derniers mois pour élaborer une méthode et un
plan d’action, et pour former les responsables. Cela a bien
marché et je suis très impressionné par le
sérieux et l’engagement des gens.
Mercredi
4 décembre : Nombreuses
visites. En particulier une Chaîne de Télévision
vient m’interviewer sur le mariage, chose qui pose
beaucoup de problèmes. Les gens sont divisés entre le
mariage traditionnel, le mariage civil, et le mariage. Ce n’est
pas simple. Nous commençons aujourd’hui une série
de quinze émissions hebdomadaires. Cela va faire du travail,
mais ça m’intéresse.
L’après-midi,
je reçois la visite d’un couple responsable de
l’animation missionnaire à LILLE. Nous sommes en
relation depuis longtemps, par lettres et Internet. Ils viennent
nous visiter et voir comment nous travaillons. Nous échangeons
longuement sur la vie de l’Eglise ici et en France. Je les
quitte pour aller célébrer la messe du 8ème
jour d’un ami d’enfance sénégalais à
qui je suis allé donner le sacrement des malades la semaine
dernière. Il a été enterré dans son
village, en Casamance, au sud du pays. De nombreuses personnes qui
n’avaient pas pu aller à son enterrement se retrouvent
ce soir à cette messe. Après la célébration,
je reste partager le repas avec les prêtres de la paroisse et
plusieurs personnes. Je retrouve des Frères avec qui j’ai
travaillé en Guinée et que je n’avais pas revus
depuis mon départ.
Mardi
3 décembre : Il me faut
me lever de bonne heure car c’est moi qui anime les prières
et la messe cette semaine.
Comme je dois rester en place, j’en
ai profité pour donner un certain nombre de rendez-vous. Mais
d’abord, le matin, nous nous retrouvons avec un architecte
pour l’agrandissement de notre séminaire de
philosophie… le moins cher possible, car nos moyens sont
plus que limités. C’est un ami qui nous soutient
beaucoup et il cherche les meilleures solutions possibles. Cela nous
donne aussi l’occasion de parler ensemble. L’évêque
de Mauritanie est là. Nous parlons des dernières
élections que l’opposition a boycotté. Cela a
permis à un parti islamique de prendre la place, ce qui ne
nous réjouit pas, bien sûr.
Le soir, j’accueille
un couple qui se prépare au sacrement de mariage. C’est
très intéressant et ils ont des choses à dire,
puisqu’ils ont 4 enfants et plus de 10 ans de vie commune.
Nous avons décidé qu’à partir de Janvier
nous regrouperons les couples pour qu’ils se préparent
ensemble au mariage, ce qui sera beaucoup plus enrichissant. Ils
pourront ainsi se connaître, se revoir et se soutenir par la
suite.
Lundi
2 décembre : Comme chaque
mois, nous nous retrouvons tous les prêtres du secteur
(doyenné, nous sommes une trentaine). Nous faisons le
tour de nos douze paroisses et de nos différentes activités,
ce qui nous demande du temps, mais est à la fois intéressant
et important. Dans un 2ème temps, nous faisons le
tour des différentes commissions. J’interviens
spécialement pour celles dont j’ai la responsabilité :
famille, Caritas, et Justice et Paix. Cela nous permet en même
temps de mieux nous connaître et d’approfondir nos
liens. Le tout se termine par un repas fraternel, simple, mais la
chaleur fraternelle y est.
A notre retour, beaucoup de personnes
nous attendent comme à chaque fois que nous nous absentons.
Dimanche
1er
décembre : Premier jour
de l’an liturgique de l’Eglise. Nous fêtons
l’année nouvelle dans la joie, mais cela ne nous
empêche pas de travailler.
Au Centre, nos 14 étudiants
en théologie, dont 4 travaillent à la paroisse,
viennent animer l’Eucharistie. Puis ils se présentent ;
ils sont de 12 nationalités ce qui constitue une dimension
internationale de communion et de complémentarité très
importante et qui marque beaucoup les gens. Ensuite, les
séminaristes rencontrent les jeunes de la paroisse.
Pendant
ce temps-là, je me retrouve avec les délégués
Caritas de toutes les communautés, groupes et mouvements de
la paroisse. Jusqu’à maintenant, la Caritas faisait
surtout de l’accueil et du soutien matériel aux
nécessiteux. C’est important et nous allons continuer
bien sûr. Mais nous voulons élargir notre action et
lancer des projets de développement, coopératives, AGR
(Actions Génératrices de Revenus), GIE (Groupements
d’Intérêt Economique), etc… Cela va nous
demander de travailler avec les différents services des
mairies et des différentes associations des quartiers. Ce qui
est une très bonne chose. Nous voulons donner aux gens les
moyens de s’en sortir par eux-mêmes, plutôt que de
faire des distributions (sauf en ca de catastrophes bien sûr).
Et aussi de les accompagner dans leurs démarches auprès
des autorités et services sociaux. Vous en recevrez le
compte-rendu bientôt dans votre boîte.
L’après-midi,
émission à une des radios communautaires de la
ville. Notre équipe commence à se roder et nous
faisons progressivement connaissance des responsables et
techniciens.
Le soir, nous sommes invités à une
nuit de prière musulmane de la confrérie
tidjane. Bien sûr, nous répondons à leur
invitation, d’autant plus qu’ils étaient venus
eux-mêmes à la fête de la paroisse en grand
nombre.
Samedi
30 novembre : Je pars tôt
pour aller à Dakar, participer à la rencontre de la
Commission diocésaine de la famille. Nous travaillons
le questionnaire reçu de Rome, préparatoire au Synode
de la famille, en voyant à bien concrétiser les
choses, selon nos réalités locales.
Je les
abandonne pour aller tenir ma conférence. La rencontre est
organisée par une ONG (olympics) qui organise des activités
sportives pour les handicapés profonds et déficients
mentaux. Nous sommes quatre intervenants : un psychologue, une
juriste, un imam et moi-même, pour la dimension chrétienne,
tous travaillant bien sûr et engagés avec ces
personnes. Après ces 4 interventions, de nombreuses personnes
prennent la parole à leur tour. Elles ont des choses à
dire, car ce sont pour la plupart des parents d’enfants ou
adultes handicapés mentaux. Nous traçons des lignes
d’actions. Mais le gros problème, c’est de
mobiliser les pouvoirs publics, pour qu’ils lancent des
actions suivies … et que l’argent prévu pour
cela ne disparaisse pas ! Nous prenons nos contacts respectifs
pour voir comment continuer à travailler ensemble.
Je
rentre rapidement, car je dois célébrer la messe dans
notre 2ème secteur. Comme dimanche dernier, je
dois présenter à tous ce que nous avons décidé
pour la mise en place de nos communautés de quartier. Cela
dure un peu longtemps, mais les participants sont très
intéressés, car ils sentent le besoin d’avancer
et d’améliorer les choses.
Vendredi
29 novembre : Nous n’avons
pas encore fini le tour des mairies. Aujourd’hui, nous allons
dans la 6ème (il en restera encore deux), toujours
avec le même objectif. Là encore nous recevons un
excellent accueil. De là je pars directement en ville, dans
un Centre de formation de jeunes filles. J’y allais
l’année dernière : c’était sur
place. Malgré la distance maintenant, je vais continuer à
y aller, car cela m’intéresse beaucoup… et elles
aussi ! J’ai deux rencontres, de plus de 100 filles à
chaque fois, chrétiennes et musulmanes ensemble. C’est
cela qui m’intéresse, car c’est une occasion de
partage et d’amitié très riche.
A la pause du
midi, je pars chercher un moto-pompe à la Caritas pour lutter
contre les inondations. Cette machine nous était promise
depuis longtemps. La saison des pluies est terminée, elle
sera donc très utile l’année prochaine et nous
aurons au moins du temps pour nous permettre de former un opérateur
afin que la machine ne tombe pas en panne au bout de 15 jours.
Puis
je pars travailler au CAEDHU (Centre Africain d’Education aux
Droits Humains). Comme j’ai changé de secteur, je
revois la liste des gens que nous avons formés, qui habitent
dans les quartiers. Déjà beaucoup agissent, mais je ne
les connais pas. Nous allons nous retrouver pour organiser et
approfondir nos actions. Ce m’intéresse beaucoup.
Au
retour, comme d’habitude, plusieurs personnes m’attendent.
J’essaie de répondre au mieux aux besoins de chacun.
Bien sûr, je ne peux pas tout faire. Pour les aides
matérielles, je les oriente vers les communautés de
quartier qui organisent régulièrement des activités
pour remplir leur caisse.
Je reçois un coup de téléphone
de l’adjoint de l’évêque. Un confrère
devait intervenir à l’occasion de la Journée
internationale des personnes handicapes, pour présenter (à
côté d’un imam) le point de vue chrétien,
sur le thème : Droits humains, Handicap, Mental et
Religion » . Ce confrère est coincé
dans le sud du pays et ne peut pas revenir à temps. On me
demande de le remplacer au pied levé demain matin. J’ai
un certain nombre d’idées et une certaine pratique,
mais je passe quand même plusieurs heures de la nuit à
préparer mon intervention de demain.
Jeudi
28 novembre : L’après-midi,
je fais l’enterrement. Je le prépare avec les
responsables de communauté. La défunte est MANDJAQUE,
originaire de Guinée Bissao. Nous leur demandons de préparer
des prières dans leur langue. Avec les catéchistes,
nous cherchons les rites de leur ethnie que l’on peut
reprendre dans la liturgie. Et nous donnons la parole au chef de
famille pendant la célébration.
Là aussi il
va falloir progresser. Nous nous sommes mis en contact avec nos
confrères de Guinée Bissao, mais il va falloir faire
le même travail avec les autres ethnies de la paroisse :
SERERES, DIOLAS (dans leurs diversités), MANCAGNES, et
toutes les autres, et d’abord dans la langue véhiculaire,
comprise pratiquement pour tout le monde. Car si le français
est la langue officielle, ce n’est pas la langue utilisée
par les gens dans la vie courante, ni à la radio, par
exemple.
Mercredi 27 novembre : Je participe à ma première veillée mortuaire dans la paroisse. Comme toujours, elle est animée par les laïcs, avec lecture de la Parole de Dieu et prières communautaires. Mais il y aurait encore des choses à améliorer. Et d’abord de composer un livret de prières, dans les langues principales de notre paroisse. Pas seulement pour les veillées mortuaires et les enterrements, mais aussi pour les naissances, mariages, les différentes circonstances de la vie, mais aussi les rites et célébrations traditionnels.
Mardi 26 novembre : J’arrive à me réserver ce jour, après la messe du matin et jusqu’à la prière du soir, pour travailler personnellement : Internet, réponses au courrier, rédaction de documents, lectures et enregistrements. J’ai de la chance, il n’y a pas trop de coupures d’électricité, et dès qu’elle revient je me mets sur Internet… quand il marche.
Lundi
25 novembre : Nous commençons
la semaine par une réunion d’équipe.
Puis
je pars visiter le 5ème maire ,
accompagné du responsable Justice et Paix, celui de la
Caritas et un Conseiller municipal membre de notre communauté
de quartier. Nous abordons les mêmes questions, mais en
cherchant à nous adapter au quartier, car chacun a ses
réalités. Et surtout, il nous faudra assurer le suivi,
sans nous contenter de promesses.
Un Frère de notre
Communauté est à l’hôpital suite à
une phlébite. Je vais donc le voir et lui apporte à
manger, car à l’hôpital la nourriture est
insuffisante et même inexistante.
Ensuite, je pars
travailler avec notre procureur pour le soutien financier à
l’aumônerie des prisons. Ce n’est pas
facile de trouver des fonds.
Puis je me rends au PARI, le Centre
d’accueil des Réfugiés et Immigrés de la
Caritas. Nous faisons le tour des activités et des actions
possibles. Je trouve sur place une des intervenantes à la
prison. Elle est découragée, car plusieurs détenus
doivent faire plusieurs mois supplémentaires, pour des
retards inexpliqués , et même des erreurs de noms ou la
perte de dossiers. Elle est allée voir le directeur de la
prison, sans résultat. Après la rencontre, je vais
voir la femme et les enfants de l’un des prisonniers, pour les
encourager. Je reçois un SMS me demandant une employée
de maison. Je vais proposer ce travail à une autre de ces
femmes.
Le soir, rencontre des formateurs au séminaire
de philosophie. En effet, le nombre des vocations augmente, ce
dont nous nous réjouissons bien sûr. Mais notre maison
est pleine. Il faut donc l’agrandir. Un architecte nous a fait
une proposition de 198 millions CFA (environ 280.000 €). Bien
sûr, nous n’avons absolument pas cet argent. Finalement,
pour l’année prochaine, nous allons transformer le
projet en le simplifiant complètement. Nous nous contenterons
de construire deux chambres et un réfectoire et nous
transformerons en chambre l’ancien réfectoire. Même
pour cela, il va falloir nous débrouiller. Nous allons faire
appel aux sociétés locales pour obtenir au moins du
matériel : ciment, fer à béton, etc.
Dimanche
24 novembre : C’est la
fête du Christ-Roi. C’est le jour où les
responsables de nos communautés, mouvements et autres
groupes s’engagent pour un an. Nous avons une très
belle célébration, très vivante avec de
nombreux gestes et symboles, et une très forte participation
des paroissiens, qui ressortent très contents.
Les jeunes
sont restés pour passer la journée ensemble. Nous
commençons par une réflexion sur l’engagement
politique du chrétien. Nous allons avoir dans quelques
mois les élections locales, il faut s’y préparer
sérieusement, d’autant plus que les chrétiens
étant une minorité ils ont de la peine à
s’engager dans la société. Nous avons aussi
l’acte 3 de la décentralisation. L’Etat va
donner beaucoup plus de responsabilités aux Communes (aux
quartiers et aux villages) pour plus de démocratie et de
participation. Mais là aussi, il faut que les gens s’engagent
et d’abord qu’ils soient formés. Nous travaillons
également la question du problème foncier et de
l’accaparement des terres.
Nous continuons la journée
avec du théâtre, des chants et des danses. La fête
continue jusqu’au soir pour la grande joie de tous.
Samedi
23 novembre : Première
réunion de l’équipe paroissiale « Justice
et Paix ». Les membres sont les délégués
des différents groupes des Communautés de quartier. Il
y a beaucoup de nouveaux. La responsable rappelle d’abord les
activités de l’an passé et la façon de
travailler, de manière à ce que les nouveaux soient
bien informés. Puis chaque délégué fait
son rapport sur la réflexion menée dans sa communauté
et qui concerne : les manques de justice, les manques de
paix et les manques de respect de l’environnement. Nous
décidons de travailler d’abord sur les questions
d’environnement. Nous voyons les actions que nous pouvons
mener et les personnes que nous devons contacter pour cela.
Puis
nous prenons un temps de formation : comment travailler
en communauté ?
Enfin, nous nous répartissons
les visites à faire. Avec les responsables, nous allons
continuer à voir les maires, le préfet et les
sous-préfets. Les membres contacteront, chacun dans leur
quartier, les associations et groupements, les imams et les délégués
de quartier.
Après tout cela, il est l’heure de nous
séparer.
Je pars aussitôt rencontrer un camarade
de classe de l’école primaire à Dakar, ami
d’enfance avec qui je suis entré à nouveau en
relation depuis mon retour au Sénégal. Sa fille m’a
téléphoné en me disant qu’il est
gravement malade. Il habite aux fins fonds de la banlieue et le
trajet est compliqué. Sa fille m’attend au rendez-vous
fixé, puis nous continuons à pied. Toute la famille
est là ; je donne le Sacrement des malades à cet
ami, après une prière commune. Malheureusement, je
dois rentrer rapidement car j’assure la prédication ce
soir et demain.
En effet, nous avons mis en place les communautés
de quartier. Elles ont élu leurs responsables, que nous
avons formés, mais il nous semble important que tout le monde
soit impliqué et comprenne bien ce que nous cherchons. Pour
cela, je vais prêcher à toutes les messes et expliquer
les choses.
Vendredi 22 novembre : Je voulais travailler à mon livre, mais il n’y a pas de connexion Internet. Et quand elle revient, il y a coupure de courant. Du coup, je trie mes papiers et mets de l’ordre dans les nombreuses choses qui traînent, tout en accueillant les gens qui se présentent.
Jeudi
21 novembre : Première réunion de
la Commission de la famille. Là encore, c’est une
nouvelle commission que nous voulons lancer dans le secteur et dont
on m’a confié la responsabilité. Pour la
première fois, nous nous retrouvons entre prêtres pour
faire l’état des lieux et voir à quels laïcs
nous allons pouvoir passer le flambeau. Nous nous fixons déjà
trois premiers objectifs : la formation des fiancés, le
soutien des couples et la préparation du 2ème
Synode sur la famille. Ca fait du pain sur la planche !
Le
climat change d’un seul coup. Il tombe une pluie froide
alors que la saison des pluies est finie. Je devais participer à
une réunion de Communauté de quartier, mais les rues
sont inondées, et je dois faire demi-tour.
Mercredi
20 novembre : Toute la matinée,
encore de nombreuses personnes viennent me voir, chacune avec son
problème. Les nouvelles vont vite et je commence déjà
à être connu.
A 16 heures, nous tenons notre réunion
d’équipe, comme tous les 15 jours.
Le soir,
enregistrement de l’émission radio. J’ai enfin
trouver un enregistreur. Je peux donc éviter les déplacements
si difficiles et envoyer mes émissions par Internet.
Mardi
19 novembre : Ce matin,
plusieurs prisonniers libérés viennent me voir.
Je ne les connais pas, pour la plupart, mais ils se passent le mot
et viennent me rencontrer pour un soutien, trouver du travail, ou
simplement avoir à manger, ou l’argent pour retourner
chez eux. Bien sûr, il y a aussi les faux prisonniers et les
faux réfugiés qui veulent profiter de nous. Ce n’est
pas toujours facile d’y voir clair.
L’après-midi,
rencontre avec le 5ème maire
de notre paroisse. Toujours le même accueil, et le souhait de
collaboration. On verra à l’usage ! Le maire nous
demande un document pour mettre par écrit nos projets. Je
vais m’y mettre ; cela permettra de préciser les
choses.
Lundi 18 novembre : Comme prévu, je participe à la réunion d’ATD-Quart Monde.
Dimanche
17 novembre : Pour cette année,
notre priorité c’est de relancer les communautés
de quartier. Aussi, après la messe de 7 heures, nous nous
retrouvons à une cinquantaine de responsables pour travailler
le document de base que nous avons préparé (et que je
vous ai d’ailleurs déjà envoyé par
Internet). Les gens participent très activement et
efficacement, si bien qu’à 13 heures nous avons
terminé. De toutes façons, nous n’avions pas les
moyens d’offrir un repas à tout ce monde !
A 15
heures, je pars pour ma première émission dans une
radio communautaire du quartier. Nous ne sommes pas rodés,
aussi ça flotte un peu, mais tout se passe dans la bonne
humeur. Ensuite, je fais le tour du quartier avec l’un
des animateurs. C’est l’un des quartiers les plus
déshérités, encore inondé, plein
d’ordures et absolument pas aménagé. Il
s’appelle d’ailleurs (en ouolof) : « derrière
les rails » ! Je rencontre plusieurs familles, en
particulier la maman de l’animateur, gravement atteinte de la
maladie d’Alzeihmer.
Samedi
16 novembre : Depuis l’année
dernière, je prépare pour chaque jour un commentaire
de l’Evangile et cela est communiqué sur le site de
l’Eglise du Sénégal (seneglise.net). Cet été,
un ami m’a fait rencontrer une directrice de Maison d’Edition
qui m’a proposé de faire imprimer ces commentaires.
Bien sûr, il y a un gros travail de présentation et de
finition à faire. Je m’y mets ce matin.
A midi, je
pars pour la messe de rentrée des lycées et
collèges de la ville. Les élèves ont bien
préparé la célébration. Nous célébrons
l’Eucharistie dans une salle de classe et nous traçons
les premières lignes de nos activités de cette
année.
L’après-midi, réflexion avec la
responsable locale d’ATD-Quart Monde (ATD = Agir Tous pour
la Dignité). C’est une association qui travaille
avec les familles nécessiteuses et les plus déshérités
dans les quartiers. Un de nos étudiants travaille avec moi.
La responsable nous invite à leur réunion d’équipe
lundi prochain. Je suis heureux de cette collaboration.
Les
religieuses de notre 2ème paroisse (Thiaroye)
fêtent le 50ème anniversaire de leur
collège, mais je ne peux pas y aller car j’ai été
invité à visiter l’un des quartiers les plus
déshérités de notre secteur victime chaque
année d’inondations. Je dois y rencontrer un certain
nombre de familles et aussi les imams et les responsables du
quartier.
Le soir, il y a le match final de qualification pour le
prochain mondial de football, entre le Sénégal et
la Côte d’Ivoire. Tout le monde est passionné.
Malgré tout, l’église est pleine pour la messe.
J’en suis très étonné, mais content !
Vendredi
15 novembre : A notre dernière
réunion du doyenné, nous avons décidé de
mettre en place une Commission Justice et Paix. Aujourd’hui
nous tenons notre 1ère réunion pour
réfléchir à notre organisation. La première
chose, c’est de motiver les gens, ce qui n’est pas
toujours facile !
Puis je vais visiter une école
de quartier. Le responsable m’a invité pour voir
ensemble comment améliorer certaines choses.
L’hivernage
est fini et le temps a changé. Depuis j’ai de la fièvre
et mal à la tête. Comme toujours, le palud se réveille.
A mon retour, je passe au dispensaire de la Mission tenu par les
Sœurs, et je vais me coucher.
Jeudi 14 novembre : Je rencontre la dame qui saisit certains des textes que je compose. Puis je pars rencontrer les fiancés qui se préparent au mariage. Ils sont plus d’une centaine. Aujourd’hui nous parlons de la vie du couple et du sacrement de mariage.
Mercredi
13 novembre : Séance de
travail avec la responsable d’Afrique de l’Ouest des
aumôneries des prisons.
Rencontre avec la
responsable diocésaine de Justice et Paix.
Visite
dans un Jardin d’enfants.
Cette nuit, c’est la
fête d’Achoura, appelée ici TamXarit, qui
marque le début de l’année musulmane. Toute la
ville est en effervescence. Il y a un temps de jeûne
préparatoire et un temps de prières. Mais aussi un
repas de fête spécial : un couscous de mil, et des
festivités : des hommes s’habillent en femme et
inversement.
De mon côté, j’en profite pour
visiter plusieurs malades, des amis et des personnes
engagées : la trésorière de l’aumônerie
des prisons, et une responsable de communauté de quartier,
une communauté de religieuses pour préparer le travail
de cette année pour les jeunes filles de leur centre de
formation
Mardi 12 novembre : Visite d’une 4ème Mairie.
Lundi
11 novembre : Nouvelle semaine. Nous arrivons
à débloquer Internet, après trois jours. Des
tas de messages m’attendent : des mots d’amitié,
mais aussi des questions à répondre et du travail.
A
11 heures, je vais me présenter à la 3ème
Mairie (il y en a 7 sur la paroisse). Le contact est très
facile et nous prévoyons tout de suite une collaboration au
niveau des projets de développement. Nous abordons aussi
toutes les questions de sécurité et toutes les
tensions dans les quartiers. C’est un quartier très
pauvre où beaucoup de gens sont marginalisés, écrasés
et exploités. Il y a donc beaucoup à faire, et ce sera
plus facile en nous mettant ensemble.
A 16 heures, enregistrement
d’une émission radio. Aujourd’hui, je
reçois le responsable d’une association « Développement
et Solidarité à partir de Pikine ». Le
titre dit bien ce qu’il dit. Pikine, c’est le nom de la
ville où je travaille actuellement.
Le soir, je reçois
un couple qui ne s’entend plus. Cela arrive
malheureusement. Après avoir écouté chacun
parler devant l’autre, nous décidons de nous donner 15
jours de réflexion. Nous nous retrouverons dans deux
semaines. Je suis très touché par la confiance qu’ils
me font.
Dimanche
10 novembre :
Première réunion du Conseil paroissial. Nous
présentons le plan d’action de l’année à
toute l’assemblée, pour explication et approbation par
tous. Les questions et réactions permettent d’affiner
et de préciser un certain nombre de choses et de les
approfondir. Et en même temps, d’expliquer les buts
recherchés et les motivations.
Le soir, rencontre d’amitié
de tous les spiritains de la ville de Dakar, comme chaque mois, avec
un temps de prière, de réflexion sur notre travail,
avant de partager le repas.
Samedi
9 novembre :
Ce matin, première
réunion de la Caritas du secteur. Cela me permet de connaître
les responsables des autres paroisses et surtout les actions menées
l’année dernière et le plan d’action pour
l’année prochaine. Je suis heureux de voir qu’on
cherche à dépasser la simple distribution de
nourriture ou d’habits, et à aboutir à des
vraies actions de développement pour aider les gens à
se prendre eux-mêmes en main. Il y a beaucoup à faire,
mais au moins la route est tracée et la direction me semble
bonne.
L’après-midi, visite d’un nouveau
quartier avec beaucoup de contacts, qui se termine par la messe en
paroisse.
Le soir, je rejoins un groupe de réflexion. Il
s’agit d’un simple partage d’amitié autour
d’une bière et d’un premier contact. Le groupe va
ensuite animé un « café théologique »
chaque mois.
Vendredi
8 novembre :
Je profite de ce qu’il
y a du courant pour consulter mes mails et répondre à
une partie, tandis que la suite devra attendre cette nuit.
A 11
heures, je rencontre le responsable de la
Caritas de notre secteur,
pour qu’il me mette au courant des actions menées les
années précédentes, et du programme d’actions
de cette année. A partir de là, je lui pose un certain
nombre de questions et nous cherchons à voir ce qu’il
est possible de faire, aussi bien pour le soutien des familles
nécessiteuses que pour des actions de développement
(projets, activités génératrices de revenus,
etc…) et humanitaires. Les choses vont se préciser peu
à peu. Mais le plus important pour moi, c’est d’abord
de continuer à découvrir les réalités du
terrain, pour y voir un peu plus clair.
Le soir, je retourne dans
mon ancien secteur pour rencontrer le bureau de l’aumônerie
des prisons, faire la
passation de service, et passer le relai au nouvel aumônier.
Tout se fait simplement, sans protocole. J’ai déjà
rencontré le nouvel aumônier pour le mettre au courant.
Nous reprenons donc le compte-rendu de la réunion de juin
pour voir comment réaliser les actions prévues. Nous
abordons aussi la question financière, car les besoins sont
énormes. Je leur fais aussi le point de mes visites pendant
les vacances et de mes contacts avec les paroisses et associations
qui peuvent nous aider. Mais ce qui est important, c’est aussi
la joie de nous retrouver, après plusieurs mois de
séparation. En même temps, nous sommes tristes, car je
ne vais plus travailler avec eux puisque je suis nommé
ailleurs. Mais évidemment, je resterai en contact avec eux.
Jeudi
7 novembre :
Un prisonnier que
je voyais l’année dernière en prison a été
libéré. A sa sortie, il a trouvé qu’on
avait vidé complètement sa chambre et son magasin. Il
vient me voir. Il n’a pas de quoi payer un avocat et de toutes
façons cela risque de ne pas aboutir. Nous cherchons ensemble
ce qu’il est possible de faire.
Suite à nos
différentes réunions, j’ai un gros travail de
reprise et de rédaction à faire. Malheureusement, il
n’y a ni courant, ni internet. Je commence quand même à
rédiger les premiers documents.
Depuis notre banlieue,
aller jusqu’en ville le soir pour enregistrer nos émissions
radio et revenir la nuit,
cela prend énormément de temps, et dans des conditions
très difficiles. J’ai donc fait appel à des amis
pour récupérer quelques fonds et j’ai pu
m’acheter un enregistreur. Aujourd’hui, notre ami
technicien à qui j’avais confié l’achat de
l’appareil, vient me l’apporter et me donner les
explications nécessaires. Ainsi, je pourrai faire les
enregistrements sur place, ou chez les gens, et je les enverrai par
mail. Cela va vraiment me soulager et arranger bien des
problèmes.
Après la visite au Maire (en fait la
mairie couvre toute la préfecture), je commence la tournée
des 7 communes
d’arrondissement de la
paroisse. Comme vous le voyez, la paroisse est grande ! Le but
n’est pas seulement de me présenter, mais surtout de
présenter les activités de la paroisse. En
particulier, la Commission Justice et Paix, la Caritas (Secours
Catholique) et les amicales de jeunes. Ceci pour mettre en place
une collaboration et participer aux activités des mairies.
Nous ne voulons surtout pas que les chrétiens restent entre
eux et que la paroisse soit fermée sur elle-même.
Partout, l’accueil est très bon… d’autant
plus qu’ils espèrent que nous allons pouvoir apporter
aussi bien un savoir-faire que des moyens.
Le soir, je rencontre
un handicapé qui a lancé un Jardin d’enfants
dans son quartier, soutenu par des amis français. Mais il
rencontre de nombreux problèmes. D’abord les parents
sont pauvres ; ils ont donc beaucoup de peine à payer la
scolarité et commencent d’abord par payer pour les plus
grands enfants qui sont à l’école primaire ou au
collège. De plus, il y a beaucoup de concurrence, car de
nombreuses personnes ouvrent des écoles privées pour
gagner leur vie, parfois sans compétence réelle et
sans autorisation. En ce moment, mon visiteur travaille comme
comptable dans un collège pour avoir de quoi faire tourner
son Jardin d’enfants. Le problème est encore plus
compliqué par la présence de nombreuses « écoles
coraniques » dans les quartiers,
qui ne sont pas
toujours bien organisées même si en général
les relations sont bonnes entre les différents groupes et
écoles.
La nuit, je vais visiter une
communauté de quartier. Il
y en a 13. Elles se réunissent une fois par semaine. Il va
donc me falloir du temps pour en faire le tour et découvrir
les différents quartiers de la ville ! Mais à
chaque fois l’accueil est très sympathique et cela me
plaît beaucoup
Mercredi
6 novembre :
Ce matin, réflexion
avec plusieurs personnes (des élus
locaux), pour évaluer
la rencontre avec le maire. Nous prévoyons une tournée
dans les cinq communes d’arrondissement.
Tout l’après-midi,
rencontre avec les deux
communautés religieuses
qui travaillent dans nos deux secteurs. Nous réfléchissons
à nos objectifs et notre façon de travailler. Puis
nous préparons notre programme d’action de l’année.
Nous terminons par un repas pris en commun.
Mardi
5 novembre :
Matin. Travail à
la maison, et préparation du travail de la
Caritas.
L’après-midi, je vais voir une
famille qui m’a
invité. Le mari est au chômage depuis 4 ans. La femme,
qui était déjà de santé fragile, a fait
une dépression. En désespoir de cause, ils se sont
tournés vers des guérisseurs traditionnels qui les
ont entraînés dans des cérémonies
« mystiques » qui les ont perturbés
encore plus, de même que leurs enfants. Dès mon
arrivée, la femme a pris contact avec moi. Après
plusieurs rencontres, elle a décidé de se débarrasser
de ses gris-gris et autres objets-magiques, et elle est venue me les
remettre. Aujourd’hui, son mari est venu me chercher, et je
pars dans leur famille. Nous avons un temps de prière tous
ensemble avec les enfants. Puis nous voyons ensemble comment
organiser leur vie de famille dans la paix. Ils sont pauvres et
n’osent pas me garder à manger. Le mari a participé
à une rencontre sur la santé, où on a distribué
des tee-shirts : il m’offre le tee-shirt et la casquette
qu’il a reçus. Cela me touche beaucoup et je rentre
tout heureux.
Lundi
4 novembre : Je
participe pour la première fois à la réunion de
mon nouveau doyenné,
qui regroupe une dizaine de
paroisses. Je retrouve des confrères que j’ai croisés
à un moment ou à un autre, mais que je ne connais pas
vraiment. Pour la 1ère
fois, j’espère d’écouter et de comprendre
les choses. Mais ma réputation m’a précédé
et on me confie tout de suite la Commission Justice et Paix, et
celle de la famille, sans oublier les média. Nous choisissons
tout de suite une date pour nous retrouver et préciser les
actions à envisager.
A 16 heures, nous sommes reçus
par le maire et ses adjoints.
C’est une première
rencontre pour nous présenter et faire connaissance. Mais
nous en profitons pour réfléchir à la vie des
quartiers et à notre collaboration mutuelle. Nous visons, en
particulier, l’aménagement du quartier, le lancement de
projets de développement pour lutter contre le chômage
des jeunes. Nous prenons un long temps à parler des
prochaines élections locales et la préparation des
personne.
Puis je pars tout de suite enregistrer mes émissions
radio. J’interroge un
enseignant, responsable de Justice et paix. Nous parlons de ces deux
questions, bien sûr. Au retour, il n’y a pas de bus, ni
de car,…sans que nous sachions pourquoi. Nous nous retrouvons
à 4 pour prendre un taxi ensemble… après avoir
bien discuté sur le prix !
Dimanche
3 novembre :
La paroisse de St Paul,
où j’ai travaillé pendant deux ans, m’invite
à célébrer une messe
d’au revoir. Je suis
évidemment très heureux de rencontrer tous ces amis,
avec lesquels nous avons mené de très nombreuses
actions dans des domaines très variés. L’Evangile
du jour, -l’histoire de Zachée- m’amène à
les encourager à continuer les actions caritatives et
humanitaires et leurs engagements pour la justice, la paix et
l’environnement que nous avons menés ensemble pendant
deux ans, à la prison et dans les quartiers. A la fin de la
messe, je reçois des tas de cadeaux des différents
groupes avec lesquels j’ai travaillé, et cela me touche
beaucoup.
Je vais ensuite saluer les amis de la radio
communautaire et ils me
gardent plus d’une heure à animer l’émission
religieuse avec eux, comme je le faisais chaque dimanche.
J’en suis très
heureux et je me sens revivre. Du coup, j’arrive en retard
pour le repas de fête qui a été préparé
pour moi et l’autre prêtre sénégalais qui
quitte aussi la paroisse. Le repas se prolonge.. nous n’avons
pas envie de nous séparer. Je rentre ensuite dans ma banlieue
en vélo, ce qui me permet au moins de digérer !
Samedi
2 novembre :
Le matin, accueil et
travail de bureau. Le soir, je pars da ns le 2ème
secteur rencontrer un groupe de personnes engagées dans le
suivi de familles nécessiteuses. Nous prévoyons
d’abord une visite de terrain pour voir les réalités
et rencontrer les personnes responsables du quartier : délégués
administratifs et aussi les imams bien sûr. C’est à
partir de ces rencontres que nous pourrons mettre en place un plan
d’action, avec la participation de tous.
Ensuite, je
célèbre la messe avant de rentrer… mais après
avoir pris le temps de saluer toutes les personnes présentes.
Vendredi
1er
novembre :
Grand Messe dans le
deuxième secteur pour ma première fois. Je suis très
heureux de prendre contact avec ce 2ème
secteur, car je n’avais rencontré que des personnes
individuellement jusqu’à maintenant. C’est un
jour de fête, la joie est dans les cœurs et la chorale
fait un gros effort pour animer la cérémonie.
Mais
les gens pensent déjà aux morts. Le soir, de toute la
ville, on se retrouve au cimetière pour la prière pour
les défunts. Encore un temps très fort, où nous
partageons notre amitié et notre foi.
Chacun de notre
équipe a ses occupations, et c’est très
difficile de trouver un moment pour nous rencontrer ensemble. Nous
profitons donc de ce jour de fête pour tenir notre réunion.
Puis je me rends à la Radio Communautaire de Pikine où
on me demande de venir participer aux émissions catholiques.
A la sortie, un journaliste
musulman m’attend pour m’interviewer sur ces fêtes
de la Toussaint et des morts. En effet, les
musulmans ne savent pas ce
que sont les fêtes chrétiennes, mais ils s’y
intéressent beaucoup. J’en profite pour visiter le
studio et tout le centre culturel. Et cela me permet de rencontrer
un certain nombre de chanteurs et autres artistes. Je viendrai les
revoir car le courant est bien passé !
Jeudi
31 octobre :
Tôt ce matin, je
pars à l’Ambassade
de France pour essayer de
régler le problème de cette femme ivoirienne qui veut
retourner en France avec son mari, pour vivre avec son mari avec qui
elle s’est mariée en France. J’essaie de
l’assister, mais on me refuse l’entrée au
consulat… et on lui refuse son
visa, alors qu’elle
avait sa carte de séjour. Il va falloir que l’on
cherche un autre moyen, mais nous sommes complètement
découragés.
A midi, je pars à notre maison
centrale où je rencontre les confrères, ainsi que
l’évêque de Mauritanie qui est de
passage.
Ensuite, avec notre responsable, nous travaillons la
question des vocations (nous
recevons de nombreux appels des pays environnants : Togo, Côte
d’Ivoire, Bénin et Burkina Faso), et aussi
l’organisation des Fraternités
Spiritaines. Le soir, avec
une centaine de fiancés, nouvelle rencontre de préparation
au mariage. Nous abordons la
question de la sexualité dans le couple. C’est une
rencontre très animée, car les questions sont
nombreuses.
Lundi
28 à
Mercredi 30 octobre :
Pendant ces trois jours, mon temps est bien occupé entre les
réponses aux mails, et le travail que j’ai en cours :
Mon chapitre 9 sur la Communauté
politique d’après
Vatican 2, et les commentaires de l’Evangile ; l’accueil
des gens qui viennent, chacun avec son problème ; les
contacts avec les autorités ; et les visites des
quartiers. Tout cela est très intéressant, mais aussi
très prenant.
Lundi
soir, je pars en ville avec
un agent de santé pour nos deux enregistrements
radio. Nous rentrons tard la
nuit, par les transports publics bien remués et tassés.
Mardi
29, nous préparons
des émissions radio avec deux radios communautaires de mon
nouveau secteur.
Mercredi
30, à 18 h 30,
réunion dans un quartier. Après l’Eucharistie,
ils me donnent les nouvelles de leur communauté
de quartier. A partir de là,
nous voyons comment aller plus loin. Dans un deuxième temps,
nous faisons le tour des activités des jeunes. Nous voyons
alors comment répondre aux besoins des jeunes :
Le
chômage, le manque d’éducation sexuelle, la
drogue et l’alcool, la violence dans les quartiers, etc.. Nous
nous découvrons peu à peu et voyons plus clairement ce
que nous allons pouvoir faire ensemble.
Dimanche
27 octobre :
Réunion générale
des Fraternités spiritaines de Dakar. Nous sommes heureux de
nous retrouver ensemble. Dans un premier temps, après la
prière, nous prenons la lecture de Luc 4, 16 :
« L’Esprit de Dieu m’a envoyé annoncer
la Bonne Nouvelle de l’Evangile aux pauvres, libérer
les opprimés, relever les écrasés ».
Puis nous voyons comment notre fondateur, Claude Poullart des
Places, a progressivement découvert le monde de la pauvreté,
s’est mis au service des pauvres pour aller jusqu’au
dépouillement total. Je vous en enverrai le résumé
dans quelque temps. Nous nous sommes mis en suite par petits groupes
pour réfléchir à la question : Comment
accueillir et nous mettre au service des pauvres dans le Sénégal
d’aujourd’hui. Pour cette année, nous avons
décidé de ne pas nous limiter à une formation
spirituelle, mais de passer à des activités concrètes
au niveau personnel et communautaires. Et de voir comment être
missionnaires en famille, au travail et dans nos lieux de vie. Nous
partageons nos premières expériences da ns ce sens et
traçons des pistes d’actions pour le reste de
l’année.
Notre paroisse comporte deux secteurs.
Dimanche dernier, nous avons procédé au renouvellement
du Bureau de nos Communautés de quartiers du premier secteur.
Nous passons maintenant au deuxième secteur. Comme dimanche
dernier, cela se passe dans une très bonne ambiance et un
très grand sérieux et esprit de responsabilité.
Cela permet de faire le point des activités passées,
de changer les responsables si nécessaires et de voir dans
quel sens aller cette année. Nous donnons déjà
des priorités pour l’année qui vient et nous
reprendrons cela en profondeur au cours d’une session de
formation.
Samedi
26 octobre :
Les studios de la Radio
Municipale sont en pleine ville de Dakar, et maintenant que je suis
en grande banlieue c’est très difficile de m’y
rendre : plus d’une heure debout, dans des cars pleins à
bloc ; et retour en pleine nuit. Un de mes confrères me
prête donc sa clé MP3 pour enregistrer nos deux
émissions et je pourrai les envoyer par internet. Je fais
donc l’enregistrement. Mais quad il s’agit de l’envoyer,
il n’y a pas moyen. La clé est bloquée. Nous
faisons appel à deux amis techniciens, sans succès. Il
faut dire que la clé n’est pas neuve. Il va donc
falloir aller en ville lundi prochain, et recommencer le travail.
C’est la vie !
L’après-midi, avec un
étudiant spiritain que l’on m’a confié,
nous allons visiter un autre quartier, complètement détruit
lui aussi par les inondations. Nous visitons plusieurs familles. Et
aussi la famille d’un handicapé. En route, comme
toujours ici, les gens nous saluent. Je m’intègre peu à
peu dans la vie du quartier. Nous terminons par la visite d’un
Jardin d’enfants, tenu par la communauté du quartier et
pris en charge par les parents. Il est ouvert aux parents qui n’ont
pas les moyens d’envoyer leurs enfants dans un Jardin
d’enfants « officiel » qui coûte
trop cher.
Vendredi 25 octobre : Le matin, travail avec un animateur de la radio communautaire du quartier. L’après-midi, nous recevons les responsables d’une organisation féminine. Elles travaillent à fournir des logements pour des femmes chefs de famille (qui ont beaucoup de peine à en trouver), et à la transformation et la vente des produits locaux. Nous voyons comment nous pourrions travailler ensemble.
Jeudi
24 octobre :
La journée je
travaille au Plan Pastoral du diocèse pour voir comment bien
l’expliquer aux différents groupes, car la rédaction
est assez compliquée, et si le Plan n’est pas bien
compris il restera lettre morte. C’est un gros travail qui va
me demander pas mal de temps.
Le soir, je pars dans une
communauté de quartier. Ils m’ont demandé une
conférence sur le thème : « Heureuse,
toi qui as cru ». Il s’agit d’une veillée
mariale. Bien sûr, je n’ai pas fait de conférence !
J’ai pris la Parole de Dieu : nous lisons l’histoire
de la Visitation de Marie chez Elisabeth. Puis, le chant de Marie,
le Magnificat. Et chacun dit ensuite ce qu’il pense et ce
qu’il a compris. Nous avons ainsi une réflexion très
intéressante, animée et où chacun participe.
Ensuite, nous passons aux conclusions : pas seulement la
charité, à l’exemple de Marie, mais la lutte
pour la Justice : « Il renverse les puissants, Il
élève les humbles ; Il comble de bien les
affamés : Il se souvient de son amour ».
Cette rencontre m’a permis de connaître de nouvelles
personnes. J’essaie ainsi de faire progressivement le tour des
différentes communautés et de connaître peu à
peu chacun des quartiers. L’accueil est toujours vraiment
chaleureux.
Mercredi
23 octobre :
Je reçois un
ancien, un des premiers habitants de ce quartier de banlieue, quand
ils ont été chassés des bidonvilles de la
ville. Il connaît toute l’histoire de la banlieue. Il
connaît tous les responsables des quartiers. Et surtout, il a
travaillé longtemps dans le mouvement ATD Quart-Monde (ATD =
Aide à Toute Détresse). Il a beaucoup travaillé
pour les déshérités et les familles
nécessiteuses, il connaît bien les problèmes, et
va pouvoir beaucoup nous aider.
D’ailleurs, je dois dire
que j’ai été très bien accueilli, d’abord
par les confrères. En ce moment, je regarde la situation et
je fais part de mes réflexions, et à chaque fois nous
nous asseyons pour réfléchir ensemble. Cela me semble
très positif. Mais il y aura beaucoup à faire. Les
gens manifestent beaucoup de bonne volonté, mais la paroisse
était plutôt centrée sur elle-même et
préoccupée d’organiser des prières et
autres cérémonies religieuses. Bien sûr c’est
important, mais insuffisant pour répondre à notre
mission. En ce moment, ma préoccupation, c’est de
réorganiser la Caritas (Secours Catholique) pour qu’elle
cherche à organiser les gens et à lancer des
groupements, des projets de développement et des actions
humanitaires, et pas seulement des distributions d’habits ou
de nourriture. Avec une équipe, nous cherchons aussi à
relancer la Commission Justice et Paix avec une attention spéciale
aux problèmes de l’environnement et de l’écologie.
Mardi
22 octobre :
Le prêtre
responsable de la préparation au mariage, avec qui je
travaillais l’année dernière, est venu me
demander si je peux continuer à travailler avec eux sur ce
qui touche la psychologie de l’homme et de la femme et la vie
de couple, la dimension chrétienne de la sexualité et
la signification du sacrement du mariage. Ce sont des questions sur
lesquelles j’ai longtemps travaillé et j’ai écrit
plusieurs livres. Il y a des choses à dire… ou plutôt
à réfléchir ensemble.
Le nouvel aumônier
des prisons vient me voir. Je lui explique notre façon de
travailler les différentes commissions. Je lui remets les
documents nécessaires et lui indique les différents
contacts. Je suis très triste de devoir arrêter ce
travail dans les prisons où j’ai vécu des choses
très fortes et tellement reçu. Maintenant, il faut me
tourner vers autre chose… sans voir encore clairement quoi
faire. Espérons que cela va venir peu à peu.
Ensuite,
je travaille le Plan Pastoral des cinq années qui viennent,
dont j’ai parlé plus haut. Aujourd’hui, je
reprends les propositions d’actions des différents
groupes de la paroisse, pour les analyser. En fait, il y a beaucoup
de choses à revoir. Et d’abord, il faudra reprendre la
formation à la base, car les gens n’ont pas vraiment
compris ce que nous cherchons. J’ai l’impression que les
choses ont été présentées d’une
façon beaucoup trop compliquée. Nous allons revoir la
question.
L’après-midi, réunion dans une des
communes de la paroisse, au sujet des inondations. En effet, la
rentrée des classes a eu lieu, mais deux écoles sont
encore occupées par des gens du quartier dont les maisons ont
été inondées à la saison des pluies. Je
les avais déjà visités et je vous en ai déjà
parlé. Aujourd’hui, il doit y avoir une réunion
avec le ministre. On demande aux familles de quitter l’école
pour que les classes puissent commencer, mais on n’a pas
évacué l’eau de leurs maisons comme prévu.
Les familles ne savent ni où aller, ni que faire. Comme
souvent, ce sont les plus nécessiteux qui doivent se
débrouiller.
Lundi
21 octobre : Je
continue à me reposer le matin. L’après-midi, je
profite d’une occasion pour aller à notre Maison
centrale. En effet, demain se tient le Conseil avec des délégués
des différents pays où nous travaillons. Je suis très
heureux de rencontrer en particulier le délégué
de Guinée, avec qui j’ai travaillé de nombreuses
années : il me donne des nouvelles des amis et du pays.
Après de nombreuses années, des élections
législatives ont pu enfin se tenir. Mais elles ont été
marquées de nombreuses irrégularités et la
tension est grande dans le pays. Je suis heureux de parler aussi
avec le responsable de la Guinée Bissao. Nous parlons en
particulier du stage de nos étudiants pendant les
vacances.
Ensuite, je pars à la radio, pour mes deux
émissions radio. Aujourd’hui, j’interviewe le
responsable de la coordination des jeunes de notre paroisse. Il nous
parle de la vie des jeunes et de ce qu’ils font pour les aider
dans leurs problèmes.
Dimanche 20 octobre : A la paroisse, lancement de l’année. L’après-midi, je me force à me lever, car dans chacune des Communautés de quartier nous tenons les élections, car il nous semble nécessaire de renouveler les responsables pour relancer les activités. Dans l’équipe d’animation, nous nous sommes partagé les communautés, c’est pourquoi je tiens à y aller.. Cela me permet d’ailleurs de mieux comprendre comment ils s’organisent et travaillent dans cette ville nouvelle pour moi. A partir de là, je commence à voir dans quel sens il faudrait s’orienter. La rencontre dure jusqu’à la nuit. Je rentre très fatigué mais heureux.
Samedi
19 octobre :
La journée passe
vite entre travail personnel, accueil, premiers contacts, et
rencontres diverses. Il fait très chaud et je ne suis pas
encore réadapté à la nourriture. Sans parler du
palud ; les moustiques s’en donnent à cœur
joie ! J’ai de la fièvre et dois me
coucher.
Aujourd’hui, à la Cathédrale, c’est
le lancement de l’année pastorale pour tout le diocèse
et la remise officielle du Plan Pastoral pour les 4 années
qui viennent. Je ne peux pas y participer et je le regrette
beaucoup.
Vendredi 18 octobre : Aujourd’hui, réunion du Bureau des Fraternités spiritaines (voir mon site). Nous faisons le point des activités de vacances et préparons la rencontre générale du 27. Vous en recevrez le compte rendu plus tard.
Jeudi
17 octobre : Tous
les responsables pastoraux, prêtres, religieux et religieuses,
se retrouvent autour de l’évêque pour préparer
cette année pastorale. Nous lançons un nouveau plan
d’action pour 5 ans, avec quatre objectifs : le communion
(l’entente entre tous), la sanctification (foi, prière,
sacrements), le témoignage (évangélisation,
dialogue), et le service (développement et actions
humanitaires, justice et paix, réconciliation). Un gros
travail de réflexion et de formation a été fait
dans ce sens tout au long de l’année dernière.
L’originalité par rapport au plan précédent,
c’est que l’on a donné seulement ces quatre
orientations et que c’est chaque groupe qui va choisir ses
propres actions au lieu que les activités soient décidées
d’en haut ou dans un bureau. Mais bien sûr, il va
falloir passer à l’action , et veiller au suivi des
activités. L’avantage de cette rencontre c’est
aussi de nous retrouver tous ensemble et de prendre un temps de
partage… même si nos moyens ne nous permettent pas
d’offrir un repas aux participants.
Nous revenons assez
vite, car un de nos séminaristes vient de perdre son
beau-frère, et nous allons à l’enterrement
pour l’entourer de notre amitié. Nous nous retrouvons
nombreux autour de sa famille et des amis réunis.
Des
personnes viennent me voir pour réfléchir ensemble à
leurs problèmes. Ce soir, un jeune amène son amie qui
veut devenir chrétienne.
Elle est vraiment décidée,
mais son père, musulman, s’y oppose totalement. La
situation semble bloquée. Nous essayons de voir ce qu’il
est possible de faire, dans le respect de chacun, mais ce n’est
pas simple !
Mercredi
16 octobre : La
fête se célèbre avec une grande ferveur. Toute
la ville est en prière. En effet, les musulmans sont plus de
90 % dans le pays.
L’après-midi, les gens se
visitent et se demandent pardon, pour commencer cette nouvelle année
dans la paix. Les enfants reçoivent des cadeaux et toute la
famille est en fête.
Nous aussi, les chrétiens, nous
recevons des cadeaux de nos amis musulmans, en particulier plusieurs
gigots du mouton qui a été offert en sacrifice.
Mardi
15 octobre : Je
continue mon installation et mes contacts. L’après-midi,
je vais visiter un atelier de menuiserie lancé par la
paroisse, pour participer à la formation des jeunes du
quartier, car ils ont beaucoup de mal à trouver du travail.
Puis je termine par la messe dans un quartier.
Tous ces jours-ci,
la ville est en pleine effervescence, car les gens se préparent
à la fête de El Kebir, appelée ici « Tabaski »
qui rappelle la foi et le sacrifice d’Abraham. Les cars, comme
les marchés, sont pleins car chacun essaie de préparer
la fête le mieux possible, malgré la situation
économique très difficile.
Lundi
14 octobre :
Avec le responsable Justice et Paix et l’un des deux
séminaristes, nous allons visiter un quartier complètement
inondé pendant cette saison des pluies. Les gens ont dû
abandonner leurs maisons, en ayant souvent tout perdu. Ils se sont
repliés dans deux écoles situées en hauteur, où
les familles vivent dans une grande promiscuité. On leur a
distribué des vivres et des produits sanitaires, on a pompé
(en partie) l’eau des rues, mais ce n’est pas une
solution à long terme. La même chose se reproduira
l’année prochaine, comme cela s’est passé
les années précédentes, si on ne trouve pas une
solution.
Le soir, visite d’un jeune que j’ai connu
en Guinée, accompagné de son oncle, qui a de
nombreuses difficultés d’adaptation et de travail.
Ensuite, je travaille avec les responsables du Mouvement des
enfants, les CV-AV.
Puis je vais à la Radio municipale. En
effet, j’ai repris mes émissions (partage d’Evangile
en français, interview en ouolof). Aujourd’hui, je
reçois un étudiant pour parler de la vie à
l’Université qui a bien des problèmes.
Dimanche
13 octobre :
Premières messes à
la paroisse. Je mélange français et ouolof, pour que
tout le monde puisse comprendre. Nous présentons les deux
séminaristes spiritains qui vont travailler avec nous :
l’un pour l’organisation de la catéchèse,
l’autre avec la Caritas et la Commission Justice et
Paix.
Après la messe, nous tenons notre première
rencontre avec les parents des enfants du catéchisme.
L’après-midi,
le groupe St Pierre des jeunes organise une conférence qui se
prolonge par des chants et des danses, pour la joie de tous.
Samedi 12 octobre : Ce matin, je reçois un certain nombre de visites. L’après-midi, première séance de catéchisme.
Vendredi
11 octobre :
Ce matin, je termine de
mettre au point mon document sur l’Ecologie et
l’Environnement, dans le cadre du 50ème
anniversaire du Concile Vatican 2. Cela fait plusieurs mois que ça
traîne. Il faut que je m’y mette !
L’après-midi,
séance de travail avec le responsable de la Coordination des
jeunes. Puis, je vais visiter un Jardin d’Enfants, tenu par
une amie. Elle me fait visiter l’école, avec les trois
niveaux, et me parle de ses difficultés. Pas seulement pour
l’éducation des enfants, mais aussi des familles, en
particulier leur grande pauvreté, et aussi le manque de suivi
des enfants.
Nous attendons son mari qui rentre du travail et
nous mangeons ensemble. Ensuite, ils me raccompagnent à pied,
pour me faire connaître le quartier.
Jeudi 10 octobre : Le matin, nous travaillons au Cahier de charge des différents responsables des Communautés de quartier. En effet, en ce début d’année pastorale, nous allons relancer les communautés et faire de nouvelles élections pour choisir de nouveaux responsables. A partir de là, nous espérons prendre un nouveau départ. L’après-midi, rencontre des écoles communautaires de la grande banlieue. Nous avons lancé ces écoles, il y a une trentaine d’années, pour les enfants des familles nécessiteuses. Ces écoles sont prises en charge par les parents eux-mêmes. Nous avons trouvé une conseillère pédagogique qui a organisé des sessions de formation pour les éducatrices ; et elle passe dans chaque école à tour de rôle pour suivre les activités. Aujourd’hui, nous nous retrouvons avec elle pour faire le point des activités et lancer la nouvelle année. A la sortie de la réunion, plusieurs personnes m’attendent, chacune avec son problème.
Mercredi
9 octobre :
Ce matin, je dirige la
prière à la paroisse. Puis nous nous retrouvons entre
confrères pour poser les bases du travail du trimestre.
Ensuite, je continue à travailler à mes commentaires
d’Evangile de chaque
jour. Je suis interrompu par un Camerounais qui vient me voir. Aves
sa femme congolaise, ils vivaient en Mauritanie, mais y
travaillaient sans papiers.
Ils ont été expulsés. Ils viennent d’arriver
à Dakar avec leurs enfants, et ils n’ont plus de
travail, pas de logement, ni de quoi manger. Malheureusement, ce
n’est pas le seul cas et cela nous fait beaucoup de peine de
ne pas pouvoir les aider comme ils en ont besoin.
A 16 heures,
rencontre avec les
catéchistes. Ils
m’ont demandé une formation sur le Concile
Vatican 2. J’ai déjà
beaucoup travaillé la question (voir
mon site). Mon problème
va être plutôt de le limiter. La rencontre se passe très
bien, avec une très bonne participation de tous. Cela me
permet aussi de commencer à faire connaissance avec eux, ce
qui est très agréable.
A 20 heures, je pars dans un
quartier, invité par un groupe
de jeunes. Après la
messe, nous parlons longuement de la vie du quartier et de leurs
différents engagements. Ils font déjà beaucoup
de choses, mais il faudra organiser et approfondir les différentes
activités. Nous terminons par un repas pris tous ensemble,
dans la joie
Mardi
8 octobre :
Le matin je continue à
m’installer et je reçois déjà beaucoup de
visites
de la part des gens qui ont fait ma connaissance dimanche.
L’après-midi, je pars rencontrer un
jeune Togolais, candidat à la vie missionnaire
chez nous, les spiritains. Nous avons correspondu pendant plus d’une
année par mail. Il est venu à Dakar le mois dernier
pour que nous puissions faire connaissance. Malheureusement, il est
venu malade et malgré tous nos efforts nous n’avons pas
pu le soigner. Il doit donc retourner au Togo. Bien sûr, nous
sommes très tristes et nous le regrettons beaucoup. Nous
allons continuer à le suivre et le soutenir. Ils sont en ce
moment 13 jeunes Togolais qui veulent devenir spiritains, mais nous
voulons aller progressivement pour que leur préparation se
fasse sur des bases solides.
Je suis en visite à la
paroisse spiritaine de l’aéroport, où il y a
beaucoup de passage. Je rencontre ainsi un confrère du Congo,
un de la Réunion et un Sénégalais qui revient
enseigner la théologie, après des études en
France. Nous accueillons aussi deux jeunes des Seychelles qui
viennent commencer leur formation religieuse au Sénégal.
Je prends aussi un temps pour parler
avec les confrères
restés sur place, qui me donnent des nouvelles et me font le
compte-rendu des activités de vacances. C’est toujours
une grande joie de partager nos soucis et nos expériences. Le
retour est difficile, car il se fait tard. J’ai bien un car
direct jusqu’à ma nouvelle paroisse, mais je dois faire
tout le voyage debout. Et vu les nombreux bouchons, cela me prends
plus d’une heure et demie. A l’arrivée, je trouve
un confrère tanzanien qui retourne en Guinée. Nous
avons beaucoup de choses à nous dire.
Lundi
7 octobre :
Ce matin, il pleut. C’est inhabituel, car normalement
la saison des pluies est terminée. C’est bon pour les
paysans, mais ça ne va pas arranger les gens des villes –et
pas seulement à Dakar- où de nombreux quartiers sont
inondés. Déjà la rentrée scolaire a été
retardée d’une semaine à cause de ces
inondations. Et aussi à cause du manque d’eau dans
toute la ville. Impossible, dans ces conditions, de recevoir des
centaines d’élèves dans une
école !
Personnellement, je suis bloqué dans
mon travail, car il n’y a pas d’électricité
et la plupart de mes documents sont dans mon ordinateur dont la
batterie est HS. De même, je ne peux pas enregistrer mes
documents sur magnétophone, pour les faire saisir par une
amie secrétaire. Même en grande banlieue de Dakar nous
vivons à deux niveaux : l’éclairage à
la bougie et internet, quand ça marche ! Je profite
donc de cette interruption pour faire un tour à pied afin
de découvrir le quartier. Là au moins, on n’a
pas besoin de courant !
Puis je pars en ville. D’abord,
je me rends au Séminaire où je vivais l’année
dernière, pour récupérer mon vélo.
Bien sûr, il est dégonflé. Mais, plus grave, on
ne retrouve plus la clé de l’antivol. Je prends donc
mon vélo sur l’épaule et pars chez un artisan du
quartier que je connais bien, pour faire scier l’antivol. A
partir de là, je peux me déplacer.
Je vais d’abord
au bureau de police des étrangers. En effet, ma carte de
séjour n’est valable que jusqu’à
demain. Heureusement, je connais bien un des policiers ; il
arrange les choses immédiatement. C’est agréable
et fait gagner du temps, en même temps que cela permet de
retrouver des connaissances. Du coup, non seulement je suis en
règle, mais j’ai le temps de régler d’autres
problèmes. D’abord à la Poste, récupérer
une lettre recommandée : elle contient une carte VISA de
la Poste, mais maintenant que je suis rentré de congés,
elle ne va pas me servir à grand chose !
C’est
l’heure du repas. Comme je suis en ville, je vais donc manger
à notre Maison centrale. C’est l’occasion
de revoir ou de connaître beaucoup de monde. Je suis heureux
de revoir notre Frère économe, le Procureur et notre
doyen. Je fais connaissance de jeunes spiritains ou laïcs qui
vont travailler avec nous à l’Université de
Saint Louis et en secteur rural. Je rencontre aussi des confrères
de passage que je n’ai pas vus depuis longtemps (du Congo, du
Gabon, de la Réunion, de Guinée et de Guinée
Bissao). Et une amie française qui vient d’arriver avec
tout un containeur pour aider des familles nécessiteuses et
pour soutenir un certain nombre de projets. Après le repas,
comme c’est le début de l’année, nous nous
retrouvons à plusieurs formateurs, pour parler de la
formation de nos étudiants, qui est une question très
importante pour nous.
Je passe ensuite chez une famille amie,
dont je vous ai souvent parlé. Lui, un Sénégalais
musulman ; elle, une Ivoirienne chrétienne. Ils se sont
connus en France, où ils travaillaient et étaient en
règle. Ils se sont même mariés en France. La
femme est partie en Côte d’Ivoire à l’enterrement
de sa grand’mère. Au retour, elle est passée au
Sénégal où elle s’est retrouvée
coincée. Le Consulat de France lui demande de refaire toutes
les démarches pour un regroupement familial, et cela traîne
depuis deux ans. Elle est de nouveau en pleine dépression.
Son mari a laissé son travail en France pour venir la
rejoindre. Et ils se retrouvent sans aucune ressource et sans aucune
solution à leurs problèmes. Moi-même je suis
découragé et je ne sais pas quoi faire pour les
aider.
Comme il me reste encore un peu de temps, je passe voir
quelques amis, puisque j’ai changé de paroisse.
D’abord une amie secrétaire qui saisit une partie des
documents que je vous envoie. Puis une animatrice des prisons, avec
qui nous avons beaucoup travaillé les années passées.
Nous sommes très heureux de nous revoir. Nous échangeons
des nouvelles car cela fait longtemps que nous ne nous sommes pas
vus, puis nous parlons de nos différentes activités.
Dimanche
6 octobre :
Je suis juste arrivé pour la fête de la
paroisse : Notre Dame du Cap Vert (du nom de la presqu’île
de Dakar), en pleine préparation de la fête. Ce qui me
permet de rencontrer déjà beaucoup de monde. La fête
a été préparée par une neuvaine de
prières.
La grand messe a été présidée
par le Père Abbé du monastère sénégalais
de KEUR MOUSSA. La messe est très animée, avec
beaucoup de gestes et de rites : des offrandes, une danse
d’offertoire, etc.. A la fin de la messe, le curé me
donne la parole pour me présenter. Je le fais en français
et en ouolof. Je leur dis ma joie d’être là et je
salue tout le monde. Je rappelle que j’ai participé à
la préparation de la construction de l’église,
dans les années 1950, avec les scouts. Je les salue aussi, au
nom des anciens curés encore vivants que j’ai
rencontrés pendant mes congés. J’insiste sur le
fait que, bien qu’âgé, j’ai tout à
découvrir sur la paroisse et la ville. Je leur demande aussi
de me donner leurs idées et leurs propositions pour le
travail à faire. Mais d’abord, de me faire visiter les
quartiers, pour découvrir les réalités de la
vie des gens, leurs problèmes et leurs réalisations.
Et aussi de me faire rencontrer les différentes associations,
ONG et groupes actifs dans les quartiers. Ensuite, je visiterai les
différentes autorités pour connaître leurs
orientations.
Je leur rappelle aussi les choses qui me semblent
prioritaires. D’abord le souci des plus pauvres et des
minorités, et de la paix dans la vie de tous les jours. Et
que l’Eglise s’ouvre à la société
civile. Je rappelle les paroles de Jésus-Christ : « Vous
êtes la lumière du monde » (et pas seulement
de l’Eglise), ce qui suppose que nous nous laissions d’abord
illuminer et éclairer nous-mêmes. « Vous
êtes le sel de la terre » ….et pas seulement
de la communauté chrétienne. Ce qui suppose que nous
soyions vraiment le levain dans la pâte. Pour tout cela, il va
falloir que nous nous mettions vraiment à l’écoute
les uns des autres, mais surtout de l’Esprit-Saint. C’est
pour cela que je compte travailler avec la Caritas (Secours
Catholique), la Commission Justice et Paix et Respect de la
Création, et les Communautés de quartiers. En
travaillant avec tous, en particulier avec les musulmans.
L’église
de Pikine est très simple, mais aussi très belle.
Nous sommes au bord de la mer. Notre église a la forme d’un
bateau, avec un phare comme tabernacle, un autel bâti sur deux
ancres, et de beaux vitraux dédiés à la pêche,
ce qui permet de partir de la vie des gens. Je mets cela en valeur,
en particulier l’importance de l’entente pour travailler
ensemble dans la pirogue. Et je ne peux m’empêcher de
faire allusion au bateau qui a coulé ces jours-ci à
Lampaduzza au large de l’Italie, avec plusieurs centaines de
morts. Nous prions pour eux. Mais il va falloir aussi faire
réfléchir les jeunes qui veulent à tout prix
partir en Europe ; et aussi leurs familles. Mais il faudrait
d’abord que ces familles aient de quoi vivre ici, sur
place.
La journée se continue très bien. Chaque
communauté de quartier a cotisé pour le repas. Aussi
tous ceux qui sont venus à la fête peuvent manger, dans
une très bonne ambiance. C’est l’occasion de
nombreuses retrouvailles, car beaucoup d’anciens paroissiens
en profitent pour revenir.
La paroisse regroupe des gens venus de
toutes les régions du Sénégal, et aussi
d’autres pays. L’après-midi, ces différents
groupes culturels viennent présenter une danse de leur pays,
à tour de rôle : diolas, sérères,
mandjaques, mancagnes, cap-verdiens. Puis suit un groupe de
majorettes de la paroisse. Ensuite différents groupes et
mouvements présentent des chants, des sketches et autres
animations, toute la soirée jusqu’à 22 h 30,
pour la plus grande joie de tous.
2
au 5 octobre :
Nous sommes une équipe de 4 : Marek,
polonais, le curé ; Joséphat, tanzanien, le
vicaire ; et le Frère Henry-Jo, guinéen,
enseignant. Je les connaissais déjà et j’ai été
très bien accueilli Egalement par les deux communautés
de religieuses qui tiennent 2 dispensaires, 21 centres éducatifs
pour les enfants, 2 centres de formation féminine, et encore
beaucoup d’autres choses. Et aussi par les chrétiens de
la paroisse. J’en connais d’ailleurs un certain nombre,
rencontrés au cours de formations et de sessions, certains
depuis très longtemps. Bientôt j’irai rencontré
les différentes autorités et responsables du
quartier : politiques, religieux et autres.
Je retrouve les
conditions difficiles de la vie en banlieue de Dakar : grosse
chaleur et temps très lourd qui rendent tous les efforts
pénibles. Toute la presqu’île de Dakar (environ 3
millions d’habitants) a été privée d’eau
pendant deux semaines, la conduite d’eau au départ du
lac –qui alimente toute la ville- ayant éclaté.
Une réparation provisoire a été faite, un peu
d’eau arrive chez nous vers les 3 heures du matin, quand les
quartiers précédents sont servis, mais pas question de
prendre une douche. Et toute la journée il n’y a pas eu
de courant. Et encore, nous sommes des privilégiés
d’avoir ces installations, par rapport à la plupart des
autres habitants du quartier.
Dès mon arrivée, avec
mes confrères nous commençons à réfléchir
à deux questions. D’abord l’animation des
Communautés de quartier. Ils ont fait cette année
dernière un gros travail pour les mettre en place et en
former les responsables, prévoir des élections, etc…
Il reste à préciser les objectifs et à assurer
le suivi. Ils comptent pour cela sur ma longue expérience
depuis les années 1966 et suivantes, au Congo Brazzaville.
Mais il faut que je découvre d’abord les réalités
de la ville. On verra !
Le deuxième point, c’est
l’animation des Centres éducatifs de quartier.
Ce sont des centres de formation des jeunes enfants, dans le secteur
informel : alphabétisation et éducation, prise en
charge par les parents eux-mêmes, la plupart étant des
familles nécessiteuses qui n’ont pas les moyens de
mettre leurs enfants à l’école publique. En
effet, celle-ci est théoriquement gratuite, mais elle ne peut
pas accueillir tous les enfants qui veulent apprendre. De plus, les
parents doivent fournir la tenue, les fournitures, les assurances et
les cotisations pour l’entretien de l’école….
et même parfois, si l’enfant est admis à l’école,
une table-banc s’il en manque dans la classe.
On m’a
demandé tout de suite de préparer aussi une formation
des catéchistes, à l’occasion de la rentrée,
sur le Concile Vatican 2, dont c’est le 50ème
anniversaire. J’ai déjà tout le nécessaire
dans mon site. Le problème sera plutôt de me limiter.
Et il reste aussi des documents écrits que je pourrai leur
distribuer à la fin.
Mardi
1er
octobre : De
retour de congés, j’atterris à Dakar, en passant
par la Belgique. Un de nos Frères, que je connais depuis la
Guinée, est venu m’attendre.
J’ai reçu
une nouvelle affectation dans une paroisse tenue par mes
frères en grande banlieue de Dakar, à PIKINE.
Ce changement est difficile pour moi. Je vais regretter mon travail
d’animation et de formation auprès de nos étudiants
en théologie qui m’a apporté tellement de joie.
Et aussi le travail à la paroisse : l’animation
des Communautés de quartier, la Commission justice et Paix,
les enfants de la rue, la radio communautaire, et tant d’autres
choses ! Et surtout le travail dans les trois prisons (hommes,
femmes et jeunes) avec ses 12 commissions et toute l’équipe
de 60 laïcs qui s’y dévouent corps et âme.
Les laisser au bout de seulement 8 mois, alors que les choses ne
sont pas encore vraiment en place,… ce n’est pas
facile. Je vais au moins garder les deux émission radio à
la Radio municipale de Dakar (RMD) : partage d’Evangile
et interviews de chrétiens engagés.
Mais il faut se
tourner vers l’avenir. La paroisse de PIKINE se trouve dans un
milieu populaire, où il y a beaucoup à faire. Pour mon
travail spécifique, il me faut d’abord beaucoup
regarder et écouter, voir ce qui se fait déjà
et découvrir les nouveaux appels. Les choses vont se préciser
peu à peu, mais il faudra du temps. Et surtout beaucoup de
disponibilité.
Juillet-Août-Septembre :
Jusqu’à début Août, j’étais
au Cameroun où on m’a demandé d’assurer
une formation des formateurs des grands séminaires
spiritains francophones sur les questions de Justice, de Paix et
de Respect de la Création (écologie-environnement). La
session s’est très bien passée ; il y avait
beaucoup de choses à dire et les participants étaient
très intéressés et participatifs. Il est vrai
que ce sont des problèmes importants et que nous voulons
former nos jeunes missionnaires pour qu’ils s’engagent
véritablement et efficacement sur toutes ces questions. Ce
qui m’a demandé un gros travail de préparation
certes, mais le déroulement a été très
intéressant car les participants avaient tous une grande et
longue expérience.
Le 15 Août, j’ai présidé
la grand-messe puis la procession suivie de la prière en mer,
dans l’Ile de HOUAT dont ma famille est originaire et
où j’ai encore de nombreux parents. Il s’agissait
non seulement de bénir la mer, mais surtout tous ceux qui y
travaillent, marins et autres personnes. Et également de
prier pour tous ceux qui sont morts en mer : pas seulement les
marins et les pêcheurs, mais aussi tous les boat-people qui
meurent en mer en essayant de rejoindre l’Europe, ou
l’Amérique du Nord, ou l’un des pays d’Asie
où ils espèrent pouvoir mieux vivre et trouver du
travail pour aider leurs familles. Ou ceux qui partent à
cause de la guerre, de la pauvreté, des persécutions
ou du manque de liberté dans leur propre pays. Bien sûr
j’ai fait prier tout spécialement pour le Sénégal
et tous ses enfants qui ont disparu en mer en voulant partir pour
l’Europe.
Je voyage beaucoup pour rencontrer des amis,
mais surtout les différents groupes et associations
qui nous soutiennent dans nos différentes actions. Cela
demande beaucoup d’efforts et de temps, mais c’est aussi
très agréable !
J’ai rencontré de
nombreux problèmes de santé dans ma famille :
mon frère très gravement malade d’un cancer, qui
est décédé fin septembre ; une nièce
handicapée, … Au cours de mes déplacements,
j’ai aussi rencontré beaucoup d’amis, ou
d’inconnus, malades ou très âgés. J’ai
surtout été amené à suivre une amie en
hôpital psychiatrique, et, à partir de là, à
contacter de nombreux malades et travailler avec l’aumônerie
de l’hôpital (contacts, écoute, conseils,
soutien…) ; également des célébrations :
messes, confessions, sacrement des malades, obsèques,
l’aumônier de l’hôpital étant un
laïc. Tout cela m’a beaucoup marqué. Je vous
demande de penser à eux tous.
Vendredi
28 juin : A la prison des
femmes où nous avons à peu près les mêmes
problèmes… et les mêmes activités, mais
en nous y prenant autrement, bien sûr ! Aujourd’hui,
les chrétiennes se retrouvent pour un partage
d’Evangile.
Ensuite, je vais voir une religieuse amie qui
accepte de saisir mes commentaires d’Evangile de chaque jour
pour le site du diocèse. Puis je vais manger à notre
maison centrale. Notre responsable a passé hier, avec succès,
son doctorat en sociologie. Après le repas, je rends visite à
mon amie réfugiée, bloquée au Sénégal
et qui n’arrive pas à rejoindre son mari en France où
ils se sont pourtant mariés.
Enfin, je pars travailler
avec la responsable du CAEDHU (Droits Humains).
Jeudi 27 juin : Séance d’écoute à la prison des hommes. Comme d’habitude, je fais le tour des différents services pour saluer le personnel et entretenir nos bonnes relations. Je passe un temps plus long chez le directeur, son adjoint et la greffière pour tous les cas que nous suivons : jugements en appel, demandes de libérations provisoires, réductions de peines, etc… Et aussi pour avoir la liste des libérables afin de préparer les sorties, réintégrations dans les familles et réinsertions dans la société. Puis je vais voir le responsable de la communauté chrétienne et le prêtre qui vient célébrer l’eucharistie les jeudis, l’assistante sociale et le chef de poste. Ensuite nous faisons le tour des ateliers, avant de recevoir les cas les plus difficiles. Une journée bien remplie… comme la plupart des jeudis !
Mercredi
26 juin : Le matin, je rends un
certain nombre de visites que je voulais faire depuis longtemps. La
plupart, des gens en difficultés et pour lesquels nous
essayons de trouver des solutions, ou au moins de leur apporter un
peu de réconfort.
Le soir, enregistrement des mes deux
émissions habituelles à la radio municipale.
Aujourd’hui, je reçois la responsable justice et
paix de notre paroisse. Elle fait une excellente synthèse des
différentes actions dont je vous ai parlé au fur et à
mesure.
Mardi
25 juin : Ce matin, nos premiers
étudiants partent pour leur stage d’hivernage.
Aujourd’hui, c’est le départ pour la Guinée
et la Guinée Bissao ; demain, ce sera les partants pour
la Mauritanie. Certains restent encore un moment à Dakar
avant de partir, car on a encore besoin d’eux. Par exemple, au
Port. Ces stages sont très importants pour qu’ils
découvrent le secteur rural et d’autres cultures et
activités. C’est complémentaire de leurs
engagements en ville pendant l’année scolaire. Bien
sûr, nous leur demandons de faire un rapport de stage et nous
leur avons proposé une grille d’analyse pour cela.
Le
soir, fête de fin d’année de l’aumônerie
des prisons. C’est l’occasion de nous retrouver les
animateurs et animatrices de nos trois prisons (mineurs, femmes et
hommes) des différentes commissions. Nous commençons
par un temps de prière, de méditation et de partage, à
partir de l’Evangile (Luc 10). D’abord, l’envoi en
mission qui nous permet de réfléchir à notre
mission ; puis le retour des disciples qui est pour nous
l’occasion de dire merci à Dieu pour toutes les bonnes
choses que nous avons vécues cette année. Le tout
coupé de chants adaptés, d’interventions libres,
de prières spontanées, de rites et de symboles. Nous
nous sommes rassemblés chez la trésorière qui
dirige un Jardin d’enfants et elle a très bien préparé
l’endroit, ce qui est très agréable !
Ensuite, nous prenons le temps de nous présenter et de faire
plus amplement connaissance. Chacun a apporté un peu à
boire et à manger, nous mettons tout sur la table et nous
partageons le repas. Sans oublier de prendre des photos pour garder
le souvenir de cette belle soirée.
Lundi
24 juin : Nous nous retrouvons
tous les prêtres, frères, sœurs et laïcs de
la Ville de Dakar. Là aussi, chaque équipe présente
son évaluation de l’année, sur les différentes
activités religieuses mais aussi sociales et humanitaires. A
partir de là, nous commençons par lancer une réflexion
pour voir nos orientations et la valeur de nos actions. Puis nous
commençons à tracer des pistes pour l’année
prochaine.
Mais le 2ème point est tout aussi
important : c’est de nous retrouver dans l’amitié.
Nous partageons le repas qui nous est offert par la paroisse qui
nous accueille ; cela nous permet de mieux nous connaître,
pour mieux travailler ensemble, et d’abord mieux nous
comprendre.
Le soir, rencontre de la commission Justice et
Paix. Comme pour les autres groupes, c’est le bilan de fin
d’année. Nous voyons comment prolonger notre action de
nettoyage dans le cadre de la Journée mondiale de
l’Environnement, pour une véritable éducation à
l’écologie. Puis nous passons à la prévention
des inondations qui vont certainement revenir encore cette année.
Et nous évaluons notre action pour la réduction du
coût des loyers : nous devrons trouver des personnes
ressources et des techniciens pour mieux cibler nos actions. Il
reste la question de la préparation des élections
locales. Nous avons déjà composé un certain
nombre de documents que nous avons distribués ; mais
maintenant, il faut les travailler et les mettre en pratique. Ce
n’est pas le plus facile.
Dimanche 23 juin : Toute la journée, rencontre des fraternités spiritaines, ces équipes de laïcs qui participent à notre spiritualité et à nos actions missionnaires. Nous faisons le point de nos activités de toute l’année, et, ,à partir de là, nous cherchons déjà quelles actions mener l’année prochaine. Nous ne nous contentons pas de prévoir nos actions, mais nous réfléchissons aussi à nos motivations.. Nous voyons aussi les formations à assurer. Mais nous ne voulons pas en rester aux formations. Nous avons donc prévu qu’une réunion sera consacrée à la réflexion et la formation. Et la réunion suivante, nous ferons le tour des actions menées au niveau personnel et tous ensemble.
Samedi
22 juin : Comme je dois partir
en congés, c’est notre dernière rencontre
générale à la prison des hommes. Il y a
beaucoup d’émotion. A la fin de la réunion, ils
me font quatre discours (dans nos quatre langues usuelles :
français, anglais, espagnol et ouolof) très touchants.
Ils m’offrent des cadeaux (sac, tissage, tableau, sculpture)
fabriqués par les prisonniers eux-mêmes, bien sûr.
Je mets ces discours dans mon livre de prières (bréviaire).
Ainsi je prierai pour eux chaque jour, avec beaucoup d’émotion.
Après la rencontre, nous nous asseyons avec toute
l’équipe d’animation pour organiser les activités
de vacances. Je n’ai aucune inquiétude ; ils sont
formés et motivés, je peux partir en paix. Mais nous
sommes tristes de nous séparer.
L’après-midi,
nos étudiants reçoivent les premières
ordinations, en vue de devenir prêtres. Pour cette occasion,
nous avons invité tous ceux qui les suivent dans leurs
engagements. Et aussi notre communauté de quartier et nos
amis. Cela fait beaucoup de monde, mais chacun a apporté sa
contribution (en liquide et en solide !) et nous avons tout
partagé dans la simplicité et la joie.
Entre temps,
je suis passé au dispensaire pour prendre des médicaments
contre le palud. Il faut prendre ses précautions, parce qu’en
France les médecins ne connaissent pas bien cette maladie et
pour avoir des médicaments, c’est tout un problème !
Je
passe aussi récupérer mon magnétophone auprès
de mon « secrétaire » bénévole
qui saisit mes notes enregistrées sur magnétophone que
je vous envoie ensuite par mail. J’ai préparé
mes commentaires d’Evangile jusqu’au mois d’octobre
afin qu’il n’y ait pas de problème jusqu’à
mon retour.
Vendredi
21 juin : Rencontre à la
prison des femmes. Après la rencontre, comme chaque
fois un certain nombre de détenues viennent nous voir
personnellement : chacune a son problème et ses
difficultés propres.
Nous voudrions élargir notre
action, comme chez les hommes, mais la prison des femmes est
beaucoup plus « sensible et sous contrôle ».
De plus, il y a aussi une nouvelle directrice et il faut attendre
qu’elle soit bien en place. En fait, les femmes sont beaucoup
plus soutenues que les hommes par de nombreuses ONG et associations.
Elles vivent dans des conditions moins dures et sont moins mal
prises en charge au point de vue nourriture et santé. Elles
peuvent aussi bénéficier d’une formation
professionnelle : alphabétisation, micro-jardins,
couture, coiffure, etc… Ce que nous voudrions mettre
rapidement en place, ce sont des rencontres culturelles et
éducatives, des rencontres religieuses entre chrétiennes
et musulmanes, la mise en place d’une véritable écoute,
et une organisation pour la réinsertion des libérées.
Le travail ne manque pas. Les volontaires sont là. Il faut
dépasser les lourdeurs et les lenteurs.
A midi, nous
recevons dans notre communauté un jeune lycéen
qui voudrait devenir missionnaire spiritain. Cela fait une année
que je le suis. Il est engagé dans le mouvement des élèves
(la JEC) et intervient chaque semaine à la prison.
Maintenant, il faut qu’il ait d’abord son bac !
Tout
l’après-midi, avec nos étudiants, nous tenons
notre réunion d’évaluation de l’année.
Nous abordons en détail nos différentes activités :
prière, vie de communauté, engagements et activités
pastorales, études, finances. Chacun peut donner son avis et
ses propositions.
La nuit, rencontre avec les responsables de
l’amicale des jeunes du quartier.
Jeudi
20 juin : Rencontre avec la
direction de la prison. Je leur rapporte les différents
problèmes et questions des détenus. Je vous en ai déjà
parlé. Il faut revenir sans arrêt sur les mêmes
questions pour que ça avance un peu. Pendant ce temps, les
animateurs et animatrices continuent de recevoir les prisonniers en
écoute. A midi, nous nous retrouvons ensemble pour coordonner
nos actions. Nous avons de plus en plus de demandes matérielles
(argent, habits, nourriture, produits d’hygiène) et de
santé (médicaments). Nous allons continuer à y
répondre le mieux possible mais nous avons peur que cela
étouffe nos séances d’écoute. Pourtant,
ces rencontres gratuites et désintéressées nous
semblent nécessaires. Et aussi les rencontres culturelles
ouvertes à tous, qui permettent une avancée et une
libération de la parole. Aujourd’hui, nous avons réussi
à faire sauter un blocage qui venait de la direction. On va
voir la suite.
Le soir, rencontre à l’aumônerie
de la mer. Je me retrouve dans mon élément, en
tant qu’originaire d’une famille de pêcheurs de
l’Ile d’Houat, et en tant qu’ancien aumônier
de la mer, à Saint Louis. On m’a demandé de
venir participer à la formation d’une trentaine de
visiteurs des bateaux et du port, dans le cadre de l’aumônerie
de la mer. J’interviens sur trois points : la doctrine
sociale de l’Eglise, la question des migrants, et le soutien à
apporter aux marins, spécialement du commerce (marine
marchande) en partant de leurs conditions de vie et de travail
concrets. Beaucoup de ces marins de passage au port de Dakar sont
philippins. Nous avons justement un étudiant philippin chez
nous. C’est une grande chance. Les participants sont très
intéressés et la séance dépasse
largement le temps prévu.
Mercredi
19 juin : Je termine de
rencontrer les étudiants.
A 15 heures : Réunion
de notre Association des Droits de l’homme. Nous
travaillons avec des gens d’une petite ethnie du Sénégal
Oriental que nous soutenons matériellement, mais surtout dont
nous essayons de défendre les droits.
Le soir,
enregistrement de mes émissions à la radio.
Mardi
18 juin : Je continue à
recevoir personnellement les étudiants.
L’après-midi,
une longue rencontre avec un couple sénégalais. Ils
étaient en France, où ils se sont même mariés.
La femme est venue au Sénégal pour l’enterrement
de sa grand’mère, avec leur jeune enfant. Mais elle est
tombée malade, pendant longtemps. Maintenant, elle veut
retourner en France rejoindre son mari avec leur enfant, mais on lui
dit que le temps est passé et elle n’arrive pas à
obtenir un rendez-vous avec le Consul, ni moi-même d’ailleurs,
malgré tous nos efforts. On a vraiment l’impression que
l’on fait tout pour embêter les gens et bloquer les
choses. Car sans visa de retour, elle est complètement
bloquée…. Jusqu’à quand ?
Réunion
du Bureau de l’aumônerie de la prison. Comme je pars
en congés, nous nous retrouvons pour évaluer l’année
et préparer les activités de vacances, car bien sûr
il n’est pas question de les arrêter pendant cette
période. Nous cherchons aussi comment améliorer les
conditions de vie des prisonniers, par exemple pour trouver des
ventilateurs. Nous prenons un long temps pour le lancement des
ateliers de formation, pour lesquels nous avons reçu du
matériel. Il y a des tas de petites choses qu’il faut
régler. Puis nous abordons la question de la recherche de
fonds et de l’utilisation du peu d’argent que nous avons
déjà. Enfin, nous décidons de faire une fête
de fin d’année, avec un temps de prière, un
temps de partage et un repas partagé (chacun amènera
quelque chose).
Lundi 17 juin : Travail à la maison et préparation de mes différentes interventions de la semaine.
Dimanche 16 juin : Messe à la paroisse, en plein quartier, au milieu du marché, dans une église qui n’est en fait qu’un grand hangar. Il y a plus de 2.000 personnes… et pas de sonorisation. Finalement, c’est une bonne chose, car tous les hauts parleurs sont muets ce qui nous permet de prier tranquillement… même s’il me faut crier pour me faire entendre ! Du coup, je n’ai plus beaucoup de voix quand je vais à la radio. Mais grâce au micro, j’arrive à m’en sortir.
Samedi
15 juin : Ce matin, à la
prison des hommes, j’accueille deux Guinéens :
un responsable d’ONG venu en formation au Sénégal
et pour la mise en place d’une cellule de leur ONG. Nous nous
connaissons car nous avions travaillé ensemble dans la
Commission Justice et Paix. Il est accompagné d’un
prêtre, intéressé par nos actions. Après
la rencontre, nous prenons le temps de nous retrouver ensemble pour
échanger nos impressions et réflexions, après
avoir partagé le repas avec les étudiants. Puis, après
les nouvelles, les échanges sur la vie à la prison et
le partage de la Parole de Dieu, nous parlons des problèmes
de l’environnement et du respect de la création. Et
c’est un jeune animateur –qui vient de nous rejoindre-
qui anime le débat. Nous l’avons préparé
ensemble, et il s’en tire d’ailleurs très bien. A
la fin de la séance, nous pouvons remettre à chacun un
peu de café, de lait et du sucre. Il est fourni pour un
détenu qui a reçu de l’argent de son neveu du
Ghana, et il a tenu à offrir quelque chose à tout le
groupe, au lieu de tout garder pour lui. Je suis toujours dans
l’admiration devant la solidarité entre les
prisonniers.
L’un des grands problèmes actuellement,
c’est la chaleur. Ils sont enfermés toute la nuit, très
serrés les uns contre les autres, à plus de 100 dans
une seule chambre. Et les ventilateurs sont en panne depuis de
nombreuses années !
L’après-midi, suite
des rencontre avec les étudiants.
endredi
14 juin : Messe à la
prison des femmes. L’Evangile est celui de la pécheresse
pardonnée. Cet Evangile est vraiment très émouvant
célébré dans un tel lieu. Nous avons eu une
célébration très émouvante. Beaucoup ont
demandé à se confesser. Nous avons décidé
de continuer toute une réflexion sur le pardon et la
réconciliation. Nous y mettons beaucoup d’espoir.
Après
la rencontre, nous traînons, volontairement, pour pouvoir
parler personnellement avec les détenues qui le désirent.
En essayant de deviner celles qui en ont le plus besoin, car nous ne
pouvons malheureusement pas parler avec toutes.
L’après-midi,
je continue mes rencontres d’évaluation de fin d’année
avec les étrangers.
Jeudi
13 juin : Le matin, écoute
à la prison, comme d’habitude, avec les nombreux
problèmes.
L’après-midi, je commence à
recevoir nos étudiants un par un, maintenant que les
examens sont terminés. Nous faisons l’évaluation
de toutes les activités et engagements pastoraux de cette
année. Chacun a déjà préparé un
compte-rendu écrit, à partir duquel nous pouvons
partir pour l’approfondir. Nous voyons d’abord comment
chacun a vécu ses engagements et ce qu’il a appris,
comment il s’est formé, etc… Ensuite, ce qu’il
a découvert du quartier où il a travaillé, les
bonnes choses qu’il a eues à connaître. Ensuite,
comment il voit la paroisse, son fonctionnement et ses différentes
organisations. Enfin, nous abordons un certain nombre de points que
nous avons travaillés tout au long de l’année :
développement et actions humanitaires, justice et paix,
relations chrétiens-musulmans, communautés de
quartier, année de la foi, 3ème plan
pastoral.
Puis nous préparons ensemble leur stage de
l’été.
Mardi
12 juin : Un grand Congrès
Ouest-Africain de réflexion sur les prisons se tient à
Dakar. Aujourd’hui, les participants viennent visiter la salle
où sont exposées les œuvres des prisonniers :
peintures, sculptures et autres objets. Cela nous donne
l’occasion de rencontrer un certain nombre de responsables et
de réfléchir avec eux en particulier à la
réinsertion des détenus… car trop souvent on se
contente de grandes conférences ou d’expositions. Ce
qui ne peut évidemment pas suffire à assurer une
véritable réinsertion des prisonniers, surtout les
plus démunis. C’est pourquoi nous voulons plutôt
assurer une formation de base aux prisonniers qui n’ont pas de
métier, au lieu de vendre les tableaux ou les sculptures de
professionnels, actuellement détenus, qui de toute façon
auront de quoi vivre à leur sortie. Mais cela ne se voit
pas. Et ce que les gens cherchent, ce sont des actions de prestige
et des grandes choses qui se voient !
Le soir, nous nous
retrouvons avec toute l’équipe du Centre Saint
Augustin où se forment nos étudiants futurs
missionnaires, en philosophie et en théologie. Nous nous
retrouvons ainsi : la direction , les enseignants et les
formateurs et responsables des différentes Maisons
religieuses. Car nous ne voulons pas former seulement des
intellectuels avec des diplômes, mais former des pasteurs, des
animateurs responsables, des missionnaires et agents de
développement. C’est donc important et très
intéressant de nous réunir ensemble en cette fin
d’année, dans l’amitié, même si
personnellement je regrette que nous n’ayons pas des
rencontres de réflexion et de travail entre nous, tout au
long de l’année.
Nous fêtons les 80 ans de
notre doyen et le départ de l’un d’entre nous
après 20 années d’enseignement.
Mardi 11 juin : Je passe tout mon temps avec une société de transport pour faire venir des livres éducatifs, sans succès. Il faudra que je revienne.
Lundi
10 juin : Le matin, travail à
la maison.
L’après-midi, travail avec l’équipe
pastorale d’une paroisse tenue par des confrères, en
grande banlieue, à Pikine.
Dimanche
9 juin : Nous tenons l’Assemblée
Générale du CAEDHU (Centre Africain d’Education
aux Droits Humains). Nous avons fait un énorme travail de
formation d’éducateurs et de confection de matériel
éducatif. Mais nous avons senti la nécessité de
changer l’équipe dirigeante à la fois pour la
renouveler, la redynamiser et mieux l’organiser. Nous avons
mis en place une équipe de jeunes, les plus anciens
continuant à suivre les activités et à apporter
leur soutien.
A 16 heures, je les laisse pour animer une
réunion de jeunes dans un quartier de banlieue. Ils ont
demandé une rencontre sur la sexualité des jeunes. Un
sujet qui non seulement les intéresse mais les préoccupe
beaucoup. Ils cherchent des points de références par
rapport à tout ce qu’ils voient et entendent à
la télévision et sur internet. La rencontre est animée
et dure longtemps. Nous faisons ce que nous appelons un thé
débat : au cours de la discussions, nous buvons le thé
traditionnel et partageons des arachides ; cela met tout de
suite une meilleure ambiance.
Le retour est difficile car il y a
une grande manifestation musulmane de la Conférence
des Layènes. Il y a beaucoup de bouchons mais nous partageons
leur joie.
Samedi
8 juin : A la prison des
hommes, nous accueillons d’abord le responsable de
l’Eglise protestante avec qui nous travaillons régulièrement.
Il est venu apporter de la nourriture pour les familles des détenus,
qui en ont bien besoin.
Ensuite, nous faisons le point sur les
maltraitances à la prison, le règlement et les
conditions de vie. Chaque animateur parle ensuite de ses activités.
Puis nous leur expliquons les actions que nous menons à
l’extérieur : nettoyage des rues (protection de
l’environnement), soutien aux employées de maison, etc…
C’est important pour nous de les tenir au courant de ce qui se
passe à l’extérieur et nous leur apportons
chaque semaine des journaux pour cela. Nous abordons aussi la
question de l’alphabétisation, pas seulement pour
apprendre aux analphabètes à lire et à écrire,
mais aussi pour que les anglophones puissent apprendre le français
et inversement, et que tous puissent apprendre la langue nationale :
le ouolof.
Dès que la réunion est finie, je pars à
la paroisse où les délégué des
différents groupes, mouvements et CEB se retrouvent pour
finaliser notre plan d’action pour les cinq années
à venir. C’est l’aboutissement d’un très
long travail de réflexion à la base et qui est très
important pour nous.
A 16 heures, je vais intervenir au forum sur
les employées de maison organisé par la JOCF.
Cela fait très longtemps que je travaille avec la JOCF sur
cette question, et il y a beaucoup de choses à dire….
et à changer. D’abord, une écologiste intervient
sur la question de l’environnement humain. Puis un responsable
de quartier nous explique ce qu’ils font pour accueillir et
soutenir ces travailleuses. J’interviens ensuite sur la
dimension religieuse (chrétienne et musulmane), sur
l’écologie humaine, la dignité des travailleuses
et des employées de maison, le respect des enfants et des
travailleuses. Les filles ont présenté des chants, des
danses et du théâtre pour faire comprendre leur vie,
leurs problèmes mais aussi leurs réalisations. Cela a
beaucoup touché les gens.
Vendredi
7 juin :A la prison des
hommes d’abord, puis à celle des femmes.
Rencontre avec les directeurs, mais aussi le juge d’application
des peines. Il y a beaucoup de choses à voir : les très
mauvaises conditions de vie : nourriture, santé. Avec
l’arrivée de la chaleur, c’est impossible de
dormir enfermés à plus de 100 dans une seule chambre.
Sans parler des mauvais traitements, dès le début des
arrestations, où, en plus, on prend même leurs papiers
personnels, si bien qu’ils n’ont même plus un
numéro de téléphone pour entrer en contact avec
leur famille. Et les problèmes qui attendent des années
avant de passer en jugement.
Ensuite, nous continuons la mise en
place des ateliers de formation. Il y a des tas de choses à
mettre au point.
Le soir, rencontre de notre communauté
de quartier. Nous nous donnons beaucoup de nouvelles et voyons
comment animer notre quartier, avant de partager la Parole de Dieu.
Jeudi 6
juin : A la prison :
Comme chaque jeudi, écoute, réinsertion, prière,
ateliers. Quatre commissions se retrouvent, travaillant chacune de
son côté. J’assure la coordination et les
relations avec l’autorité et les différents
services de la prison ; en revenant à l’écoute
chaque fois que c’est possible. D’ailleurs, nous avons
3 jours et 3 équipes pour l’écoute chez les
hommes (près de 1.000 détenus) les lundis, mercredis
et jeudis, pour lesquels nous assurons la formation continue avec
beaucoup de soin.
L’aumônier des prisons de
Ziguinchor (la région sud du pays) est venu nous visiter. Il
me rend la visite que je leur avais faite après Pâques.
Cela nous donne l’occasion de faire le tour des différents
services pour le présenter et pour aborder un certain
nombre de questions.
Il est accompagné par le responsable
du service des communications de l’Eglise. Il en
profite pour faire des interviews et il nous demande des articles et
documents que nous allons lui procurer bien sûr au fur et à
mesure.
L’après-midi, je reçois plusieurs
jeunes qui avaient demandé à me voir.
A 18 h 30 :
Rencontre des fiancés (préparation au mariage).
Ces rencontres sont toujours très intéressantes et
j’aime beaucoup ces jeunes couples : ça rajeunit
et ça fait du bien ! En tant que vieux célibataire,
cela me rafraîchit dans mon engagement missionnaire.
Aujourd’hui, nous parlons justement de la psychologie de
l’homme et de la femme, de la vie du couple, mais aussi
comment vivre notre amour en chrétiens et la signification du
sacrement de mariage. Je leur laisse un certain nombre des livres
que j’ai écrits à ce sujet, mais malheureusement
je n’en ai pas assez.
Mercredi
5 juin : Journée de
prière, de réflexion et de travail à la
maison.
Le soir, enregistrement à la radio.
Aujourd’hui je reçois un missionnaire spiritain
sénégalais.
Mardi 4
juin : Je passe la matinée
à faire un certain nombre de courses et de démarches
(banques, sociétés de transport, etc…) qui me
prennent beaucoup de temps.
Le midi, repas à notre maison
centrale : rencontre avec les confrères.
Après-midi :
Après de nombreuses tractations et préparations, nous
amenons les outils reçus de nos amis de l’ONG
« Appel Détresse » : ordinateurs,
machines à coudre, petit outillage. Ce que nous cherchons,
c’est de lancer des ateliers de formation (et non pas de
production, dont les bénéfices vont d’ailleurs
plus à l’administration qu’aux détenus),
pas seulement pour occuper les détenus d’une façon
intelligente, mais surtout pour leur apporter une formation de base
qui leur permettra de trouver plus facilement du travail à
leur sortie et de gagner plus rapidement leur vie. Nous n’avons
pas les moyens de payer des formateurs. Nous allons donc faire appel
à des artisans formés et compétents, également
détenus, volontaires pour former les autres. Car nous voulons
que les détenus se prennent en mains, s’organisent et
prennent leurs responsabilités. Ainsi, ils pourront
participer et donner leur avis à l’administration et
aux agents chargés des ateliers. De notre côté,
nous avons trouvé un membre de l’aumônerie qui va
suivre les activités, voir comment elles sont menées,
veiller à ce que le matériel ne disparaisse pas et
soit bien entretenu, etc… En même temps, nous allons
appuyer les petits ateliers qui fonctionnent déjà pour
leur fournir le matériel nécessaire et aider à
la commercialisation.
Cette remise du matériel est
l’occasion de faire connaître le suivi de notre action,
qui a d’ailleurs été relevée par
plusieurs télévisions, radios, journaux et sites. En
effet, ce qui fait notre originalité, c’est que nous
avons une action qui se poursuit dans le temps depuis de nombreuses
années, et qui cherche à prendre en charge toute la
vie et tous les problèmes des prisonniers, de leurs familles
et des victimes. Etant une organisation de l’Eglise
Catholique, nous pouvons contacter les personnes sur toute l’étendue
du pays. Car, malheureusement, il y a un certain nombre
d’associations qui viennent apporter quelques cartons de savon
ou sacs de riz pour passer à la télévision, et
on ne les revoit plus.
Lundi 3
juin : Comme prévu, je
vais rencontrer le directeur du Camp Pénal. Nous avons
une longue réflexion sur la vie à la prison, en
particulier sur les punitions, coups et brimades. Il m’assure
que des décisions vont être prises et qu’une
ligne de téléphone internationale sera mise en place.
Nous abordons les autres problèmes : santé,
nourriture. Et surtout les autorisations de nos animateurs/trices
pour l’écoute, l’animation culturelle et les
autres rencontres avec tous comme les rencontres entre chrétiens.
La nouvelle administration veut reprendre les choses en main, mais
parfois avec beaucoup d’autorité et sans tenir compte
des réalités. Ce qui amène beaucoup de
pesanteurs et de lenteurs et même des blocages. Il nous faut
faire preuve de beaucoup de patience et d’adaptation.
Le
soir, rencontre de la Commission « Justice et Paix »,
après la messe animée par nous. Le point principal est
la dernière mise au point de notre journée de grand
nettoyage de mercredi prochain (voir plus loin). Mais nous
voyons aussi les autres actions en cours : l’action
contre la hausse des loyers, la prévention contre les
inondations, la préparation des élection locales de
l’année prochaine, etc…
Dimanche
2 juin : Aujourd’hui
j’anime une journée de réflexion et de prière
avec des religieuses. Nous commençons à réfléchir
à partir de la mission du Christ, telle qu’il l’a
présente Lui-même en Luc 4, 16-22 : « Annoncer
la Bonne Nouvelle de l’Evangile aux pauvres, délivrer
les prisonniers, rendre la vue aux aveugles, libérer les
opprimés et écrasés, …. ».
Nous cherchons ce que cela veut dire au Sénégal en
2013 et à quoi cela nous appelle en tant que religieux/ses
missionnaires.
Je les laisse pour un temps de réflexion
personnelle, pendant que je vais animer mes émissions
radio en direct à notre radio-communautaire.
Samedi
1er
juin : Rencontre à la
prison des hommes. Il y a quelques jours, une série de
fouille a eu lieu, en particulier pour récupérer les
téléphones portables qui sont effectivement interdits.
Cela a entraîné des réactions très vives
de la part des détenus. Le directeur m’a donc demandé
d’en parler lors de notre rencontre pour apaiser les tensions,
en expliquant le règlement. Ce que je fais, mais bien sûr
en écoutant les détenus. Ceux-ci m’expliquent
qu’il y a bien un téléphone (payant) à
leur disposition, mais qu’il n’y a pas l’international,
ce qui fait que les détenus étrangers n’ont
aucun moyen de communication avec leurs familles et leur pays.
D’ailleurs quand ils sont arrêtés, dans les
Commissariats de police et gendarmerie on leur prend tous leurs
papiers même personnels, si bien qu’ils n’ont plus
aucune adresse, ni numéro de téléphone. Mais ce
dont ils se plaignent le plus, c’est qu’à
l’occasion des fouilles, ils ont été frappés ;
certains sont venus à la rencontre et quand un détenu
a commencé à expliquer cela, le gardien s’est
levé, l’a saisi brusquement avec violence et l’a
ramené dans la prison. Bien sûr, il s’en suit de
vives réactions que j’ai beaucoup de peine à
calmer. Je prends l’engagement de rencontrer le directeur dès
lundi matin, ce qui apaise le groupe et nous permet de continuer
avec le partage des nouvelles, de la Parole de Dieu (en quatre
groupes : français, anglais, espagnol, ouolof), des
informations et réflexions sur la Journée mondiale de
l’Environnement, et la prière.
L’après-midi,
je reçois deux jeunes qui veulent être
missionnaires. Le premier, je l’avais déjà connu
en Guinée. Il est à l’Université de
Dakar. Il est spécialement engagé dans l’animation
des jeunes et les collectivités éducatives. Le
deuxième, également étudiant, est camerounais.
Il est catéchiste et engagé dans la JEC (mouvement
d’action catholique des élèves et étudiants)
et intervient aussi à la prison. Tous les deux sont dans un
groupe vocationnel. Avec chacun en particulier, nous faisons le
point de sa vie et de ses engagements. Puis je les laisse pour aller
célébrer la messe dans un quartier.
Vendredi
31 mai : Matinée à
la prison des femmes. Aujourd’hui, j’ai la joie
de leur apporter de la nourriture reçue dans le conteneur de
nos amis d’Appel Détresse. Mais la direction a décidé
de faire une fouille dans les chambres. Nous n’étions
pas prévenus, cela prend beaucoup de temps et nous ne pouvons
donc pas réunir les femmes. Nous rencontrons quand même
la directrice et nous étudions avec elle la question de
l’écoute qui a de la peine à se mettre en place,
à l’inverse de chez les hommes. Nous voulons aussi
organiser des rencontres entre chrétiennes et musulmanes,
mais l’administration est réticente pour le moment.
Nous allons continuer nos efforts.
Le soir, rencontre du bureau
des fraternités spiritaines. Nous préparons la
prochaine rencontre générale de juin où nous
ferons le bilan de l’année. Nous mettrons aussi en
place notre nouvelle façon de travailler, davantage orientée
vers des actions personnelles et communautaires et une évaluation
de celles-ci. Nous espérons ainsi donner un nouveau souffle à
nos actions.
Jeudi
30 mai : A la prison des
hommes : écoute et réinsertion des libérés.
Comme chaque semaine, nous rencontrons les différents
responsables et services : direction, secrétariat,
greffier, chef de poste, chef de cour, service social, ateliers,
infirmerie, etc… Les questions à traiter ne manquent
pas ! Aujourd’hui, c’est surtout le problème
de la réduction des peines qui nous retient. Et aussi la
question des jugements en appel qui traînent trop longtemps, 2
ou 3 ans ou même parfois beaucoup plus.
A l’écoute,
souvent les détenus viennent nous voir pour un petit problème
matériel ou de santé. Mais à partir de là,
la confiance s’instaure, le partage s’approfondit et
nous abordons des problèmes plus personnels et plus
approfondis.
Ensuite, je passe au Centre professionnel des
jeunes filles, pour leur apporter des documents de formation. Puis
je vais travailler avec un secrétaire qui nous aide
pour la rédaction de nos documents.
Mercredi
29 mai : Le matin, travail à
la maison avant d’aller à la prison régler
un certain nombre de problèmes avec les
autorités.
L’après-midi, travail sur you
tube.
Le soir, enregistrements à la radio.
J’interviewe des étudiants de la JEC universitaire, un
mouvement d’Action Catholique, sur la vie à
l’université, les problèmes des étudiants,
les actions qu’ils mènent à l’Université,
dans leurs quartiers, dans la société, en particulier
la paix en Casamance, où il y a une rébellion et un
mouvement indépendantiste depuis plus de 30 ans.
A 21
heures, rencontre avec la JOCF pour préparer notre journée
d’étude sur les conditions de vie professionnelle des
employées de maison. C’est un grand problème,
car elles sont souvent exploitées et humiliées. La
JOCF travaille depuis longtemps avec elles, mais il y a beaucoup à
faire. En particulier avec les jeunes élèves qui
viennent à Dakar pendant les grandes vacances pour travailler
et gagner de quoi se payer leurs études, mais qui souvent ne
gagnent pas l’argent nécessaire, ont honte de retourner
au village et restent traîner en ville quand elles ne se
retrouvent pas enceintes. Ou, le plus souvent, gravement malades,
car elles vivent dans des conditions très mauvaises et même
inhumaines au point de vue nourriture, santé,
environnement.
Après cela, je passe encore chez un
responsable de l’aumônerie pour la mise au point
de nos ateliers de formation à la prison.
Mardi
28 mai : Ce matin, je reçois
un étudiant qui vient du nord du pays, de l’Université
de St LOUIS. Il prépare une thèse sur l’avortement.
L’avortement est pénalisé au Sénégal
et il vient chercher des renseignements sur les détenues
emprisonnées pour cause d’avortement. Bien sûr,
je refuse absolument de répondre à ses questions,
puisque moi-même je ne pose jamais de questions aux détenues ;
je me contente de lui dire ce que je sais en général
sur la question.
17 heures. 3ème
formation à l’aumônerie des prisons, sur
la justice réparatrice : comment amener les détenus,
non seulement à regretter librement ce qu’ils ont fait,
mais aussi à demander pardon à leurs victimes et même,
si possible, à réparer le mal qu’ils ont fait.
Ce n’est pas facile !
Lundi
27 mai : Le matin, travail
ordinaire à la maison.
Le soir, nous fêtons le
310ème anniversaire de la fondation de notre
Congrégation missionnaire du Saint-Esprit (spiritains). Nous
décidons de marquer le coup. Nous invitons donc les autorités
religieuses et civiles, nos amis et les membres de nos fraternités
spiritaines de laïcs dont je vous ai déjà parlé.
Nous sommes très heureux de nous retrouver ensemble.
Nous
commençons par notre doyen qui fête justement ses 86
ans aujourd’hui et qui a toute sa tête. C’est
notre archiviste. Il nous parle de nos deux fondateurs et de
l’histoire et des actions des spiritains au Sénégal.
Il a vécu beaucoup de ces choses lui-même et il peut
donc nous donner des témoignages vivants et très
intéressants.
Nous continuons par un temps de prière
à partir de textes de nos fondateurs, suivi de l’Office
du soir. Et bien sûr terminons par un repas fraternel qui dure
longtemps car nous sommes très heureux d’être
ensemble.
Dimanche 26 mai : Je célèbre la messe du matin à 7 heures. Je suis libre pour animer les émissions radio de ce jour.
Samedi
25 mai : Aujourd’hui, je
ne vais pas à la prison, car dans le diocèse voisin de
THIES, on ordonne un nouvel évêque, au bout de deux ans
d’attente. Je l’ai connu avant de partir en Guinée,
je me fais un devoir d’y aller. En plus, cela me permet de
rencontrer des tas d’amis que je n’avais pas vus depuis
des dizaines d’années. C’est une grande joie pour
nous tous.
Au retour, je rejoins la rencontre préparatoire
de l’Assemblée Générale du CAEDHU (Droits
Humains).
Vendredi
24 mai : A la prison des
femmes. D’abord, nous rencontrons la nouvelle directrice.
Il y a un certain nombre de choses à régler et à
mettre au point : la vie dans la prison, l’écoute,
la réinsertion, l’organisation des prières et
des rencontres communes entre chrétiennes et musulmanes.
Nous
abordons aussi la question de l’autre prison des femmes de
Rufisque, à 25 km de Dakar, où sont envoyées
les détenues après leur jugement et condamnation.
Certaines s’y retrouvent avec leur bébé ou leur
jeune enfant. Cela nous cause beaucoup de soucis.
Nous essayons
de voir comment améliorer nos relation entre les différentes
prisons. Ce n’est pas facile non plus !
Ensuite, je
travaille sur You Tube.
Puis la préparation de la
journée mondiale sur l’environnement. Notre grand
souci, c’est d’obtenir le soutien nécessaire de
la part de la Mairie, en particulier en matériel de
nettoyage, pelles, brouettes, camions, etc…
A
17h30, réunion de Bureau de l’aumônerie
de la prison. Nous avons beaucoup d’activités à
revoir (évaluer) et beaucoup d’autres à
préparer. Je vous en ai parlé au fur et à
mesure. Les deux autres points importants sont : 1°),
l’utilisation de l’argent reçu, suite à
nos différentes actions de Carême, car nos moyens sont
limités et il faut les utiliser au mieux. Nous définissons
nos priorités et regrettons de ne pas pouvoir prendre en
charge un certain nombre de besoins, pourtant importants. 2°),
l’utilisation de tout ce que nous avons reçu dans
le conteneur, envoyé par nos amis de l’ONG « Appel
Détresse ». Le point principal, c’est
l’utilisation des outils pour lancer des ateliers de formation
artisanale des détenus, en vue de préparer leur
réinsertion dans la société.
Ensuite, il
nous reste toutes les questions concrètes : recherche de
médecins pour des visites médicales et des avocats
pour le soutien des prisonniers oubliés et abandonnés,
et pour des rencontres de formation.
La dernière question
posée est celle de la coordination entre les aumôneries
des différentes prisons de la ville. Car il y a là un
besoin important.
Il y avait pendant ce temps-là une
réunion de coordination des jeunes, mais on ne peut
pas être partout !
Je me dépêche de
partir à notre rencontre, à 21 heures, de la
communauté de quartier. Nous parlons d’un thème
important : la bonne gouvernance, la citoyenneté, la
lutte contre la corruption, etc… Je ne veux surtout pas la
manquer. La réflexion est très intéressante et
les débats passionnés. Il nous va falloir maintenant
partager nos réflexions.
Jeudi
23 mai : Séance
d’écoute à la prison des hommes, avec
toujours les mêmes problèmes. J’en ai souvent
parlé ! Jusqu’à maintenant, je n’ai
pas pu avoir la liste des détenus libérables en
Juillet pour préparer leur retour en famille, leur trouver du
travail, et déjà prendre en charge leur retour dans
leur lieu d’origine.
Le soir, réunion de notre
commission justice et Paix. Le point principal, c’est
la préparation de notre action pour l’environnement du
mercredi 5 juin (journée mondiale).
Mercredi
22 mai : Je reçois un
jeune, responsable du Mouvement des CV-AV, qui souhaiterait être
missionnaire.
Le soir, à la radio, j’interviewe
des élèves sur ce qu’ils font avec
le Mouvement de la JEC dans leurs écoles, leurs familles,
leurs quartiers et la société en général,
pour soutenir les élèves dans leurs problèmes
et toute leur vie. Ca se passe bien… comme d’habitude.
Mardi
21 mai : Toute une série
d’appels téléphoniques au GHANA pour obtenir un
envoi d’argent pour un détenu, de la part d’un
parent. Cela fait deux mois que ça dure : à
chaque fois, il y a des complications. Le parent m’envoie le
code PIN, mais pas de mot de passe. J’appelle la banque du
Ghana qui me dit qu’il n’y a pas de mot de passe !
Ensuite, on refuse de me remettre l’argent car il est écrit
« Père Armel »… et sur mon
passeport on n’a pas mis « Père ».
Nouveaux coups de téléphone… et nouveau refus,
parce qu’il n’a indiqué que mon prénom
usuel (le seul que je lui ai envoyé) alors que sur mon
passeport on a mis mes trois prénoms, que je n’utilise
jamais. Finalement, en fin de journée, j’arrive à
recevoir l’argent. Une journée entière de perdue
et j’ai peut-être dépensé plus en
téléphone que la somme reçue pour le détenu.
Mais je tenais à ce que la famille participe et soutienne
leur parent, même si cela demande beaucoup d’argent et
d’énergie.
Ensuite, je prends le temps de travailler
à la rédaction de documents sur notre action Justice
et Paix, nos émissions aux différentes radios et
l’évaluation des émissions radios du pèlerinage
national, et aussi du carnet des marcheurs, pour voir comment
améliorer tout cela l’année prochaine.
Dimanche
19 mai : Pentecôte.
Confirmation des catéchumènes adultes de toute la
ville, à la Cathédrale.
De mon côté,
j’assure mes 2 heures ½ d’émission
radio.
L’après-midi, un ami vient m’aider à
ouvrir un blog où je pourrai mettre les différents
documents et programmes que je transmets, au fur et à
mesure.
Le soir, une grande joie : un appel téléphonique
d’un ancien camarade de l’école primaire, il y a
65 ans ! Nous allons organiser une rencontre.
Samedi
18 mai : Rencontre à la
prison des hommes. Nous parlons des désirs des détenus
et des conditions de la justice. D’abord, les appels :
quand ils font appel, ils doivent attendre 2 ou 3 ans minimum avant
de repasser en jugement. Ensuite, les libérations
conditionnelles, les réductions de peine, etc… Nous
décidons de faire appel à un avocat pour une formation
sur toutes ces questions. Bien sûr, comme à chaque
séance, les problèmes de nourriture et de médicaments
reviennent sur le tapis. Puis nous abordons les questions de la
drogue, de l’homosexualité dont on parle beaucoup
actuellement. En positif, certains ambassadeurs ont commencé
à venir visiter les détenus, suite au travail de notre
commission.
A la fin de la rencontre, je prends les noms de ceux
qui voudront me rencontrer jeudi prochain. L’un d’eux
avait une voiture. Il l’a faite remettre à un garagiste
pour la vendre et avoir un peu d’argent pour nourrir sa
famille ; mais le garagiste refuse de remettre l’argent,
profitant de ce que le propriétaire est en prison. La femme
vient du Nigéria ; nous allons lui chercher un emploi de
professeur d’anglais.
Le soir, je dis la messe à la
paroisse.
Vendredi
17 mai : A la prison des
femmes. D’abord, j’apprends une bonne nouvelle :
un groupe de Rufisque, une ville voisine, nous propose son soutien.
Avec les catholiques, je célèbre la messe de la
Pentecôte. Ensuite, nous leur remettons des pots de crème
vitamine que nous avons reçus. Puis nous prenons le temps de
parler avec les nouvelles arrivées.
L’Evangile de la
Pentecôte leur parle beaucoup : Jésus qui apparaît
aux apôtres enfermés dans une maison, et qui est avec
elles qui sont aussi enfermées. Jésus qui leur montre
ses mains percées, signe de ses souffrances, et qui leur
dit : la paix soit avec vous. A elles qui souffrent et qui ont
tellement besoin de paix. Et enfin, Jésus qui leur dit :
« Vos péchés sont pardonnés »
(Jean 20, 19-23). Cet Evangile les a beaucoup touchées.
Nous
terminons en mangeant ensemble des petits pots de crème reçus
dans le conteneur.
Notre action s’intensifie et
s’approfondit. Mais pour intervenir dans les prisons, il nous
faut un accord des autorités. Je vais donc voir le directeur
de la prison pour établir une liste complémentaire
d’intervenants. Espérons que les autorisations ne
tarderont pas.
L’après-midi, je vais participer aux
obsèques de la sœur de la responsable des Fraternités
Spiritaines. Nous sommes nombreux à l’entourer et à
prier avec toute la famille.
Le soir, je vais travailler avec la
responsable de l’aumônerie de la prison des mineurs.
Jeudi
16 mai : Ecoute à la
prison : nous sommes 3 aujourd’hui. L’une
d’entre nous reçoit les libérables, pour
préparer leur sortie, leur retour en famille et si possible
leur trouver du travail. Pour les détenus, les problèmes
abordés sont, en particulier, la perte des documents et
papiers personnels retenus par les policiers, si bien qu’ils
n’ont même plus un numéro de téléphone
pour nous permettre de contacter leur famille ; et aussi la
séparation de la famille, encore plus difficile
à porter quand il y a maladie, décès ou
problèmes de scolarité des enfants, logement,
nourriture ; mais aussi le manque d’avocats,
certains disparaissant une fois qu’ils sont payés ;
sans oublier les problèmes internes : nourriture,
manque d’hygiène, salubrité, maladies. Ce qui
permet de supporter cela moins difficilement, ce sont l’entente
et la grande solidarité entre les détenus. Et nous
faisons tout bien sûr pour maintenir ce climat et même
le faire grandir.
Le soir, longue séance (plusieurs
heures) de confessions pour les adultes qui vont recevoir la
Confirmation dimanche. Nous sommes une dizaine de prêtres.
Mercredi 15 mai : Enregistrement hebdomadaire de deux émissions, français et ouolof, à la radio municipale. J’essaierai de les mettre ensuite sur « You Tube ». Et en plus, cette fois-ci, une émission spéciale pour la Pentecôte : 3 heures d’enregistrement !
Mardi
14 mai : Travail à la
maison, car les choses en attente s’accumulent. Et j’ai
un certain nombre d’articles et de documents à rédiger.
Ce qui me demande le plus de temps, c’est la rédaction
de commentaires de l’Evangile de chaque jour pour le
site du diocèse (seneglise.net//prier). En effet, nous
cherchons à présenter la Parole de Dieu d’une
manière plus adaptée à notre vie et nos
réalités.
Je prends un temps pour aller chez un
transitaire où deux palettes de mes livres sont en
attente. Je ne sais pas si je pourrai les récupérer,
car je n’ai pas d’argent pour payer les frais de
magasinage.
Le soir, rencontre avec les journalistes (radio,
journaux et télévisions) qui couvriront le pèlerinage
national de Popenguine, lundi prochain.
Lundi
13 mai : Comme chaque lundi,
rencontres diverses : avec l’organisation des média
catholiques, puis à la prison des femmes, puis celle
des hommes. Les problèmes ne manquent pas.
Aujourd’hui, nous passons plusieurs heures pour une
reconnaissance de paternité, avec un détenu qui a
violé et enceinté une jeune fille, mais refuse de
reconnaître l’enfant. Peu à peu, il évolue
et finit par accepter sa responsabilité.
Après-midi,
renouvellement des vœux (engagement religieux) d’un de
nos étudiants philippins que nous entourons et fêtons
dans la joie.
La nuit, rencontre de la commission Justice et
Paix pour continuer la grande opération de nettoyage du
marché de notre quartier, à l’occasion de la
journée mondiale de l’environnement.
Dimanche 12 mai : Journée de prière pour les étudiants. De mon côté, j’assure 2 heures ½ d’émission radio, en direct, comme chaque dimanche (radio communautaire).
Samedi
11 mai : Confirmation des
enfants.
L’après-midi, rencontre du CAEDHU (droits
humains) pour revoir les statuts de l’association. Nous ferons
nos propositions à la prochaine assemblée générale,
car nous avons besoin de prendre un nouveau départ.
Le
soir, messe dans un quartier. J’aime beaucoup ces
messes où c’est possible de partager plus facilement et
qui sont à la fois plus simples et plus animées.
Vendredi
10 mai : A la prison des
femmes, nous parlons avec les détenues pour préparer
la rencontre avec la nouvelle directrice et aborder un certain
nombre de problèmes : la mise en place d’une
écoute suivie des détenues, l’utilisation de la
télévision, les temps de prière des catholiques
(qui sont une petite minorité au milieu des musulmanes). Nous
préparons des rencontres de partage entre chrétiennes
et musulmanes, le suivi des détenues malades, l’aide
des étrangères coupées de leur famille et sans
soutien. Et il y a tous les problèmes de la vie de chaque
jour à régler : les tensions, les jalousies,
etc….
A 11 heures, je me retrouve au Centre
Professionnel des jeunes filles.
Aujourd’hui, nous
parlons de la sexualité pour une 2ème
séance. En effet, elles ont demandé cette deuxième
rencontre, en invitant leurs camarades musulmanes qui sont aussi
intéressées qu’elles mais qui, souvent, n’ont
pas l’occasion de parler de ces questions. Au début,
elles sont un peu timides, mais je me charge de les mettre à
l’aise. Je pars de leurs questions bien sûr, et nous
dépassons largement le temps prévu ! On va voir
pour continuer.
Ensuite, je passe au dispensaire du quartier,
tenu par des Sœurs. J’ai pu leur remettre du
matériel médical, reçu dans le conteneur. Nous
voyons ensemble comment l’utiliser au mieux. Je prends aussi
le temps de parler avec les malades et avec le personnel de santé.
Ensuite, un temps de réflexion avec une autre sœur qui
travaille avec nous dans les prisons. Notre souci aujourd’hui,
ce sont les problèmes de vision des prisonniers. Nous avons
trouvé des ophtalmologues volontaires pour assurer des
consultations gratuites à la prison, mais il en manque un et
nous ne savons pas qui solliciter. Rien n’est simple !
Le
soir, rencontre de communauté. Avec les étudiants,
nous travaillons à mettre au point notre organisation et
façon de vivre. En particulier, quelles relations garder avec
nos familles et comment les soutenir en cas de besoin. Ensuite, nous
parlons de notre vie commune. Chacun prend la parole, sans
contrainte, à tour de rôle. Cela demande du temps (14
étudiants et 2 formateurs) mais ça vaut la peine et
nous ne voyons pas le temps passer.
Jeudi 9
mai : Fête de l’Ascension.
C’est la Première Communion dans toutes les
paroisses de la ville. Il y a une très grande inflation
de la fête de Première Communion, avec un grand repas,
beaucoup de dépenses…. Et les plus pauvres sont
exclus. C’est pourquoi, au moins pour limiter tout cela, nous
célébrons cette fête le même jour.
Bien
sûr, cela ne supprime pas les activités de la fête
du dimanche, en particulier l’émission en direct à
la radio communautaire.
Mercredi
8 mai : Le matin, contact avec
le régisseur de la prison.
L’après-midi,
passage à la banque pour l’aumônerie des prisons,
puis à l’Ambassade du Cameroun. En effet, je dois aller
animer un séminaire pour les formateurs de nos séminaires,
sur Justice et Paix. Il me faut un visa…. qui en plus n’est
pas donné ! Je commence les premières
démarches.
Puis je pars à la radio pour
l’enregistrement de mes deux émissions hebdomadaires.
Aujourd’hui, je reçois un des responsables de la
coordination des jeunes sur la marche-pèlerinage de la
Pentecôte. Il nous explique, en français et en ouolof,
le thème, le but et l’organisation de cette
marche.
Ensuite, je rencontre le responsable de notre commission
économique de l’aumônerie des prisons. C’est
lui qui a réceptionné notre conteneur et qui s’occupe
de la répartition. Nous voyons comment partager les produits
aux plus nécessiteux, selon leurs besoins. Il est déjà
tard, mais prenons le temps qu’il faut, car c’est
important pour nous.
Mardi 7
mai : Le matin, travail à
la maison car les choses à régler en retard ne
manquent pas ! L’après-midi, réflexion avec
les étudiants autour de l’aumônier de
l’hôpital sur la pastorale des malades et le soutien
à apporter. Vu son expérience, l’aumônier
nous dit des choses très concrètes et les étudiants
sont très intéressés. Cela va certainement les
aider dans leur apostolat futur, pas seulement pour aider et
soutenir les malades mais aussi pour lutter pour la santé,
l’hygiène, la prévention et l’éducation
à la santé, dans un pays sain, où on peut vivre
heureux. Nous avons aussi réfléchi longuement au
soutien à apporter aux familles qui souvent n’ont pas
les moyens de soigner leur parent. Parfois elles l’abandonnent
par peur, ou bien se tournent vers la médecine traditionnelle
–ce qui est une bonne chose-, mais aussi vers les sacrifices
et même la recherche des causes invisibles de la maladie
(sorciers, génies, esprits maléfiques, ancêtres)…
Il y a là tout un travail de discernement à faire.
Difficile, mais tellement important.
Aumônerie des
prisons : Nous abordons la 2ème
formation à l’écoute. Aujourd’hui,
après les principes, nous passons à un exercice
pratique : un jeu de rôle (écoute d’un
prisonnier par deux volontaires) que nous évaluons tous
ensemble, pour améliorer notre façon d’écouter
les prisonniers. Puis nous lançons un débat sur les
différentes orientations que nous avons données. Comme
tout cela est important, nous décidons de nous retrouver une
3ème fois pour réfléchir à la
justice réparatrice, c’est-à-dire la
réconciliation entre les détenus et leurs victimes et
leurs familles. C’est une étape très difficile,
mais qui nous tient vraiment à cœur.
Lundi 6
mai : Rencontre des prêtres
du doyenné (8 paroisses de la banlieue). Nous avons
d’abord une réflexion sur le Concile Vatican 2 dont
c’est le 50ème anniversaire : Comment
le vivre, aujourd’hui, au Sénégal ?
Puis
nous voyons ensemble comment mettre en pratique le plan d’action
du diocèse, avant de passer aux questions diverses qui ne
manquent pas : le pèlerinage national à
Popenguine, mais aussi les micros-crédits pour les familles
nécessiteuses et les parrainages d’élèves
pauvres ; l’évaluation en communautés de
quartier des différents engagements des membres au travail et
dans le quartier, les rencontres avec les imams et des sessions de
formation sur la paix, sur le bien commun et sur le leadership.
Il
nous reste à préparer les confirmations.
Je pars
ensuite à la banque pour récupérer
l’argent envoyé depuis le Ghana par le fils d’un
prisonnier. Mais je n’arrive pas à avoir cet argent
après plus d’une heure d’attente. Le fils m’a
bien envoyé son nom et le code de l’envoi, mais on me
demande en plus un mot de passe. Il va falloir reprendre contact
avec le Ghana, ce qui n’est vraiment pas facile !
Puis
je passe travailler avec la secrétaire de l’aumônerie
des prisons, en particulier d’une part,pour les lettres de
remerciements aux personnes qui ont apporté leur soutien pour
la distribution des objets reçus dans le conteneur, et,
d’autre part, pour la mise en place de recherche de
fonds.
Ensuite, je passe chez une amie qui a accepté de
m’aider à saisir mes notes, pour les documents que
j’envoie.
Je termine juste à temps pour aller dire
la messe, à la paroisse, suivie de la réunion du
comité justice et paix. Après le compte rendu
de la rencontre générale de vendredi dernier, nous
passons aux questions locales : la sécurité dans
les quartiers, la lutte contre l’utilisation des enfants pour
la vente de la drogue, les précautions à prendre
contre les inondations, et la préparation des élections
locales.
Dans un deuxième temps, nous passons à
une action pratique : nous voulons marquer la journée
mondiale de l’environnement du 5 juin. Nous allons faire
une grande action de nettoyage dans la rue principale et le marché
de notre quartier. Et, en particulier, ramasser les sacs en
plastique et les pots de café que les gens jettent partout.
Nous voulons mobiliser le maximum de personnes, de manière à
les faire réfléchir aux questions de l’environnement
à partir d’une action concrète. Nous nous
partageons les responsabilités, les personnes à
contacter et les choses à faire pour que tout se passe le
mieux possible.
Dimanche
5 mai : Aujourd’hui, je
célèbre la messe des enfants. J’en suis
très heureux car ces messes sont très animées,
avec une participation simple et spontanée des enfants. Nous
veillons à leur proposer un certain nombre de gestes, de
rites et d’animation.
Puis je rejoins la radio pour
notre émission du dimanche, en direct, avec de nombreux
intervenants par téléphone. C’est très
animé, et les questions sont parfois surprenantes.
Le
soir, nous tenons notre rencontre mensuelle des spiritains de
Dakar : prière, partage et repas en commun.
Samedi
4 mai : Rencontre à la
prison, comme chaque semaine. Nous devons attendre un long temps
avant de pouvoir commencer notre rencontre, car de nouveaux détenus
viennent d’arriver et il faut d’abord qu’ils
passent à la fouille et soient installés. A la
rencontre, je demande aux détenus de bien accueillir ces
nouveaux. Mais, à ma grande surprise, on me dit que la
plupart sont des récidivistes. Cela me rend très
triste et m’interroge beaucoup sur la formation que nous
essayons d’amener en prison. Il y a déjà de
bonnes choses qui se font, mais il faut approfondir et améliorer
encore.
Nous prenons ensuite un temps pour parler de la vie de la
prison : les améliorations apportées (voir
jeudi 2 mai), mais aussi l’utilisation du conteneur (voir
samedi 27 avril). Mais c’est difficile, car si certains
prisonniers savent voir les bonnes choses qui se font, d’autres
ne sont jamais satisfaits. Et en plus, il est très difficile
de savoir la vérité. Il faut reconnaître aussi
que les choses ne sont pas simples. Par exemple, la semaine dernière
on a tué un bœuf ; mais un bœuf pour plus
des 900 détenus, ça ne fait pas beaucoup. En plus, les
intermédiaires sont nombreux : la Commission cuisine, le
personnel pénitentiaire, les cuisiniers, le poste pour
l’entrée de la nourriture, les chefs de chambre qui
distribuent. Si chacun prend sa part au passage, ce n’est pas
étonnant qu’à la fin il ne reste plus
grand-chose pour les simples détenus de la base !
Suite
aux actions que nous avons menées, beaucoup de volontaires se
présentent pour venir travailler avec nous. Mais il faut
l’autorisation du Ministère de la Justice, qu’on
ne nous donne qu’une fois par an, en Janvier. Il va falloir
qu’ils attendent janvier prochain !
A la sortie, nous
allons rencontrer un médecin responsable d’une
association pour voir dans quelle mesure certains d’entre eux
peuvent venir faire des consultations médicales à la
prison.
Après-midi : C’est la grande
Kermesse de la Cathédrale. J’y vais car cela me
permet de rencontrer un certain nombre d’amis. Et nous
terminons par le repas.
Vendredi
3 mai : Le soir : Je
pars à la rencontre des équipes Justice et Paix de
toute la ville. En effet, notre Comité a lancé, depuis
deux ans, une action pour la baisse des loyers dont le prix ne fait
que monter. Alors que nous vivons dans une banlieue populaire et où
les gens sont pauvres. Nous sentons la nécessité de
mener l’action au niveau national, avec une pétition
ouverte à tous. Nous avons déjà rencontré
des députés pour cela. Et nous sentons le besoin
d’élargir notre action. Ce soir nous organisons cette
rencontre au niveau de toute la capitale.
Nous commençons
par faire le tour de la vie des différents comités
Justice et Paix. Puis nous travaillons à notre Plan d’Action
pour les trois années qui viennent, avec une attention
particulière aux élections prochaines, à la
bonne gouvernance, à l’accaparement des terres par les
sociétés étrangères mais aussi les
riches du pays, à la situation des prisonniers, la paix en
Casamance, et à un certain nombre de problèmes locaux
selon les régions, comme celui de la recherche de l’or
au Sénégal Oriental. Ensuite, nous abordons cette
question des loyers, en cherchant à la situer dans un
contexte plus large : la question des terrains, la construction
de logements sociaux, etc… Pour avancer, nous décidons
de mettre en place un groupe de travail, avec des gens compétents
et spécialisés dans cette question.
Enfin, dans une
dernière étape, nous cherchons les problèmes
actuels qui se posent concrètement à nous, et nous
traçons déjà quelques pistes d’actions.
La
réunion a été très longue, mais tous
sont satisfaits, car cela faisait longtemps que nous ne nous étions
pas retrouvés ensemble, et les sujets abordés sont
d’importance !
Vendredi
3 mai : Rencontre à la
prison des femmes toujours aussi sympathique. Une des
détenues partage avec nous tout ce qu’elle a subi lors
de son arrestation, se retrouvant seule femme au milieu d’une
trentaine d’hommes, les brimades qu’elle a subies, les
humiliations. Et ensuite, tous les efforts qu’elle a dû
faire et le temps qu’il lui a fallu pour dépasser tout
cela. Une autre relève le côté positif de la
prison : son séjour lui a appris à se connaître,
à se discipliner et s’organiser ; elle remercie
pour l’éducation qu’elle y reçoit. Une
troisième affirme : au moins, ici j’ai le temps de
prier.
A 11 heures, je pars rapidement au Centre des jeunes
filles pour une formation. Nous réfléchissons à
la sexualité, l’amour et le mariage. Au début,
elles sont un peu timides et réservées car ce n’est
pas tellement l’habitude de s’exprimer en public sur ces
questions ; et les parents n’en parlent pas avec leurs
enfants. Mais peu à peu, elles se sentent à l’aise.
Elles me demandent de revenir une autre fois. Bien sûr
j’accepte, mais je leur demande de préparer leurs
questions à l’avance pour me permettre de mieux
répondre à leurs attentes.
Dès que j’ai
fini, je pars pour trier les colis du conteneur que nous
avons reçu. C’est un gros travail, mais c’est
nécessaire pour répondre aux besoins de la manière
la plus adaptée possible. Le travail est loin d’être
terminé et ensuite il faudra livrer les cartons aux
différents destinataires.
Jeudi 2
mai : Comme chaque jeudi, je
passe la matinée à la prison des hommes. Nous
rencontrons à chaque fois de nouvelles personnes avec chacune
son problème. Nous avons enfin une salle où rencontrer
les détenus tranquillement. Nous prenons aussi un long temps
avec le nouveau directeur. Il nous fait visiter la cuisine : il
y a une réelle amélioration, avec un peu de légumes.
Aujourd’hui, ils ont reçu un bœuf. Pour 900
détenus, ce n’est pas énorme, mais c’est
quand même très bien. Nous visitons aussi les travaux
de réhabilitation de la prison : réparations,
peintures, etc… Autre bonne nouvelle : un JAP (Juge
d’Application des Peines) est nommé. Il va commencer
son travail lundi prochain. Tout cela nous réjouit et nous
encourage beaucoup, car nous espérons que les choses vont
s’améliorer peu à peu.
16 heures.
Notre séminaire s’appelle : « Monseigneur
Pierre Sagna », du nom de l’ancien évêque
de Saint-Louis, spiritain comme nous. Aujourd’hui, je parle de
lui aux étudiants, car ils ne le connaissent pas. Alors que
de mon côté, je l’ai déjà connu
dans les années 60, quand nous étions étudiants,
et j’ai travaillé plus de 15 ans dans son diocèse.
Je relève d’abord son engagement missionnaire dans le
diocèse de St LOUIS, comprenant 99,8 % de musulmans. Sa très
grande simplicité et son accueil pour tous qui frappait
énormément. Et surtout sa joie permanente qui donnait
le moral à tout le monde, quelles que soient les
difficultés. Et surtout son grand courage pendant la
longue maladie qui l’emportera. C’est un grand exemple
qui nous inspire et nous entraîne. Les étudiants y sont
très sensibles et me posent de nombreuses questions.
Mercredi
1er
mai : Rencontre avec les jeunes
travailleuses de la JOCF. Elles demandent en particulier un
meilleur respect des employées de maison. Et qu’on
réfléchisse à toutes ces jeunes filles et
femmes qui viennent travailler en ville, parce qu’elles n’ont
pas de quoi vivre au village.
Le soir, enregistrement à
la radio. Je reçois la responsable d’un centre
comprenant un dispensaire, une école maternelle et un centre
de formation professionnelle de jeunes filles. Elle a beaucoup de
choses à dire.
Et bien sûr, tout au long de la
journée, je suis les différentes déclarations
et démarches des syndicats et les réactions des
autorités. Il va falloir réfléchir à
tout cela.
Mardi 30 Avril : Travail à la maison.
Lundi
29 Avril : Je travaille à
la maison, et passe toute la journée à rédiger
un article pour des religieuses qu’on m’a demandé
depuis longtemps sur « Vie religieuse et Justice ».
J’avais déjà les bases, mais il faut
synthétiser et rédiger les choses. Ce n’est pas
encore terminé, mais au moins l’essentiel est fait.
C’est la suite d’un premier article sur la
Réconciliation.
A 18 heures 30, je célèbre
la messe à la paroisse, et ensuite nous tenons notre réunion
de Justice et Paix ; Nous parlons d’abord de notre action
contre l’augmentation du coût du loyer que nous voulons
élargir. Nous allons organiser une rencontre élargie
au niveau de la ville, avec les autres comités locaux de
Justice et Paix. Puis nous abordons les questions locales. Nous les
reprendrons au fur et à mesure : le manque de sécurité
dans le quartier, la drogue, la prévention et les choses à
faire en vue de la prochaine saison des pluies, afin d’éviter
les inondations comme celles de l’année dernière.
Dimanche
28 Avril : Je pars à
Gorée, l’Ile au large de Dakar. Cette Ile a été
pendant longtemps le point de départ de nombreux esclaves.
C’est un pèlerinage et un ressourcement que je fais à
cette occasion.
Mais je suis parti d’abord pour animer une
rencontre sur le Concile Vatican 2, dont nous fêtons le 50ème
anniversaire. En effet, j’ai beaucoup travaillé cette
question. Vous pouvez consulter mon site à ce sujet :
http://armel.duteil.free.fr.
Le partage est très intéressant et animé. Et
en plus, j’ai la joie de prendre le bateau et de faire une
sortie en mer.
Le soir, je retrouve un groupe de prière
dont les membres m’ont demandé de leur faire une
formation. Nous réfléchissons au lien à assurer
entre la prière et la vie : quels engagements avoir et
comment les apporter dans la prière ; comment la prière
peut déboucher sur l’action ? Les réactions
sont très diversifiées mais se complètent les
unes les autres.
Samedi
27 Avril : Dès le matin,
nous nous mettons en route pour la prison. Pour une première
livraison, nous apportons une tonne de lait, une tonne de semoule de
pain pour le petit déjeuner, des produits d’hygiène,
des couvertures, des médicaments et matériel de santé.
Nous avons reçu aussi des outils pour lancer des ateliers de
formation. Mais pour cela, il faut bien étudier l’action :
mettre les choses en place, assurer le suivi et la supervision de
ces ateliers. Cela va se faire peu à peu. Pendant le
déchargement, j’ai eu le temps d’assurer la
rencontre des prisonniers du samedi.
L’après-midi,
rencontre des religieux.
Le soir, dans notre communauté,
nous fêtons les anniversaires du mois. Ce mois, il y en a 4.
Nous les regroupons car nous n’avons pas les moyens de faire
la fête à chaque fois. Chacun des 4 prend la parole
pour partager ce qui fait l’essentiel de sa vie. Nous avons
aussi deux invités qui se présentent en détail
. Cela est coupé de chants, de jeux et de quizz. Nous passons
une très bonne soirée qui renforce nos liens.
Vendredi 26 Avril : Je dois supprimer toutes mes activités ordinaires pour assurer la sortie du conteneur que des amis de l’ONG « Appel Détresse » nous ont envoyé depuis la France. Il est arrivé le 11 Mars, mais nous nous trouvons confrontés à des tas de problèmes administratifs. Le Ministère de la Justice nous a accordé l’exonération des frais de douane, mais il y a énormément de formalités à remplir. Et toutes les démarches à entreprendre auprès du débarquement, du port, du transitaire , etc… Aujourd’hui, nous arrivons au but, ce qui va nous demander toute la journée. Nous commençons à 8 heures, et le conteneur sort à minuit !
Jeudi 25 Avril : Tous les prêtres du diocèse se retrouvent pour la journée autour de notre évêque, le Cardinal Théodore Adrien SARR, pour préparer le plan d’action des trois années qui viennent. Nous travaillons en particulier le thème du service : rendre leur dignité à tous ; le développement humain et les actions humanitaires ; et toutes les actions de justice et de paix et de réconciliation. Nous assurons un travail très sérieux et approfondi, ce qui n’empêche pas de vivre une vraie journée d’amitié, avec la grande joie de retrouver des amis qu’on n’a pas vus depuis longtemps.
Mercredi
24 Avril : Je consacre ce matin
à un certain nombre de visites qui étaient en attente
depuis longtemps ! C’est important de garder le contact
avec les gens pour maintenir les relations. Puis je vais voir un
transitaire pour les livres de formation que j’ai écrits
et que j’attends avec impatience, car il vont m’être
bien utiles pour mes activités.
A midi, je vais voir un
ami qui m’aidera à saisir les commentaires
d’Evangile de chaque jour, que nous mettons sur le site du
diocèse : seneglise.net (cliquer sur « prions »
sur la page d’accueil – clocher de droite).
Le soir,
enregistrement de mes deux émissions, comme chaque mercredi.
Aujourd’hui, je reçois une responsable de « Régulation
des naissances » qui nous explique son travail et les
difficultés qu’elle rencontre
ardi 23
Avril : Ce matin, je commence
par rencontrer les élèves du collège Notre-Dame
du Liban. Ils veulent me remettre le résultat de leur action
de Carême en faveur des prisonniers. Ils ont récupéré
un million CFA (environ 1.500 €), sans compter des habits, des
chaussures, du savon et autres produits d’hygiène. Nous
les remercions beaucoup et ensuite nous leur expliquons nos actions
en faveur des prisonniers mais aussi de leurs familles, dans la
prison et à l’extérieur, pour la prévention,
l’amélioration de la vie en prison, et aussi la
réinsertion des prisonniers, sans oublier la réconciliation
avec les victimes. Il y a ainsi de nombreuses écoles pas
seulement privées (religieuses ou laïques) mais aussi
officielles (gouvernementales), de nombreuses associations de
quartiers et autres qui nous ont beaucoup soutenus. Ce qui est très
utile car les besoins sont énormes. Et actuellement, chaque
membre de l’aumônerie rencontre ces différents
mouvements et associations qui nous soutiennent.
Ensuite, je fais
un certain nombre de visites que je devais faire depuis
longtemps : un informaticien pour la préparation de mes
différents documents, le responsable de la Commission
nationale de Justice et Paix, deux responsables de la Légion
de Marie, la paroisse voisine qui demande ma collaboration, une
pharmacienne qui me propose des médicaments, une réfugiée
pour ses problèmes de papiers tellement compliqués. Il
me reste encore d’autres personnes à voir, mais ce sera
pour une prochaine fois. Car je dois travailler avec notre
Procureur, en particulier pour chercher des financements pour des
voitures, notamment pour la Guinée où les routes
sont souvent mauvaises et les voitures vieilles et en très
mauvais état. Alors que nous en avons absolument besoin car
les zones dans lesquelles nous travaillons sont souvent très
vastes et c’est important que nous puissions aller dans les
différents villages à la rencontre des populations.
C’est un gros problème pour nous.
Le soir, travail
avec l’aumônerie des prisons. D’abord, à
17 heures, réunion du Bureau : évaluation de la
fête de Pâques et conclusions pour l’année
prochaine. Ensuite, préparation des activités du
trimestre, avec la marche des différentes commissions. Notre
souci, c’est de trouver des médecins et des avocats
bénévoles pour intervenir à la prison. Et
surtout de trouver quelqu’un pour suivre et superviser les
ateliers de formation que nous voulons lancer dans les prisons. Nous
n’avons pas le temps de terminer, nous continuerons la semaine
prochaine.
En effet, à partir de 18 heures, nous avons un
temps de formation avec tous sur l’écoute des
prisonniers. Cette formation est très importante pour nous
tous. Des personnes de l’administration pénitentiaire
sont venues nous rejoindre. Pour cette fois-ci, nous avons fait
appel à un aumônier psychologue qui travaille au
Cameroun, venu en congés au Sénégal.
Lundi
22 Avril : La visite de notre
responsable se termine. Le matin, il commence par partager avec
nous, les formateurs, ses réflexions et les conclusions de
ses rencontres avec chacun. Nous faisons, à partir de là,
le point de notre vie en communauté et de nos activités,
et nous tirons des orientations pour la fin de l’année
et l’année prochaine.
A midi, je pars à la
prison. Avec le Bureau de l’Aumônerie, nous nous
retrouvons avec le nouveau directeur et son équipe (adjoint,
assistante sociale, etc…). Cette rencontre était
nécessaire pour nous faire connaître du nouveau
directeur, avec la présentation des personnes, notre
organisation, nos différentes commissions et les actions
menées, avec les explications nécessaires. Ensuite,
nous avons pu lui présenter nos besoins et un certain nombre
de problèmes et de blocages qu’il faudra lever. Nous
nous sommes mis d’accord, la voie est libre, maintenant il
s’agit de passer à l’action.
15 heures.
Rencontre avec les étudiants. Nous leur faisons part
de nos réflexions et conclusions de ce matin. Ensuite, chacun
peut poser ses questions. Nous leur présentons aussi les
activités de nos confrères en Mauritanie, les deux
Guinées, le Cap Vert et le Sénégal. C’est
l’occasion d’un large débat de plusieurs heures
où chacun peut parler. Cela augmente notre cohésion.
Mais nous avons de la chance. Dans l’ensemble, notre
communauté marche bien et nous sommes heureux de vivre
ensemble. Il faut dire que nous prenons les moyens pour cela. Et
nous avons la chance d’être une communauté
internationale (12 nationalités, 3 continents, pour 16
membres). Nous terminons en célébrant une Eucharistie
de fête, suivie d’un repas amélioré pour
l’occasion, plein de joie et d’amitié (sans
excès, car notre régime est très spartiate
ordinairement, et il ne faut pas grand-chose pour l’améliorer !).
Dimanche
21 Avril : C’est le
dimanche du Bon Berger et Dimanche des Vocations. Il y a une grande
rencontre des jeunes, à laquelle nos étudiants
participent. De mon côté, j’anime la rencontre
générale des Fraternités spiritaines. Comme
je vous l’ai déjà expliqué, ce sont des
équipes de laïcs qui travaillent avec nous et cherchent
à vivre notre spiritualité, c’est-à-dire
notre façon de vivre l’Evangile et d’être
missionnaires, dans la ligne de nos fondateurs, Claude Poullart et
François Libermann. Nous nous retrouvons ainsi tous ensemble
chaque trimestre. Entre temps, chaque équipe se réunit
pour un partage d’Evangile, suivi d’une réflexion
commune sur un texte de nos fondateurs. Aujourd’hui, nous
cherchons à mieux structurer nos équipes et à
mieux organiser nos rencontres. Nous déterminons quatre
lignes d’action : 1) Formation spirituelle à
partir de la lettre du mois : partage d’Evangile et
lettre spirituelle ; 2) Evaluation en équipe de nos
engagements pour un soutien mutuel ; 3) Comment être
missionnaires là où nous vivons et travaillons ;
4) Quelles actions mener au titre de la Fraternité.
Comme
actions de cette année, nous avons déjà réalisé
un soutien aux jeunes en recherche de travail, une aide aux
prisonniers, l’éducation sexuelle des jeunes, etc….
Samedi
20 Avril : A la prison des
hommes. Nous parlons longuement de l’arrestation du fils
de l’ancien président, Karim Wade. Indépendamment
de la gravité de la présomption de détournement
des fonds publics et de blanchiment d’argent, ils sont choqués
par les bonnes conditions de vie à la prison : chambre
personnelle, carrelée, avec télévision,
toilette intérieure, etc… alors qu’eux sont une
centaine par chambre, sans même la place de poser leur
matelas…. quand ils en ont un.
Ensuite, nous organisons
les différentes prières animées par les
prisonniers, en gardant l’équilibre entre les prières
catholiques et œcuméniques. Après le partage de
la Parole de Dieu, nous passons aux nouvelles. Je leur parle en
particulier de mon séjour en Casamance et de mon travail à
la prison de Ziguinchor.
A la sortie, nous renouvelons les
papiers de visite des nouveaux animateurs et animatrices.
A 16
heures. Rencontre avec l’aumônier du Port. Nous
voyons d’abord le travail effectué par nos deux
étudiants. Puis nous analysons le projet d’actions
au Port et la formation des visiteurs du Port à mettre
en place en premier, pour qu’ils puissent assurer leurs
responsabilités auprès des travailleurs du Port et des
marins de passage. C’est un gros travail.
Je dois partir
avant la fin, pour célébrer l’Eucharistie à
la paroisse. Il y a beaucoup de monde, comme d’habitude.
Après la messe, nous prenons le temps de nous rencontrer, de
régler différents problèmes et personnes à
aider. Ca ne manque pas !
Vendredi
19 Avril : Aujourd’hui, à
la prison de femmes, cette fois-ci je célèbre
l’Eucharistie. Cela fait longtemps que je ne l’ai pas
célébrée. Nous partageons la Parole de Dieu,
mais les détenues ont de la peine à parler car la
situation est tendue à la prison, suite à la reprise
en mains et le changement de directrice, comme chez les hommes.
Heureusement, elles se détendent peu à peu et
retrouvent un peu de paix.
Je passe ensuite à la poste
récupérer un colis (merci à
l’expéditeur) qui nous servira en particulier pour
l’alphabétisation à la prison. Après
cela, je m’arrête au CAEDHU (droits humains). Je vais
rencontrer une immigrée qui a des tas de problèmes de
papiers. Et je suis appelé d’urgence pour le
conteneur. Il nous a été envoyé par des
amis (Association Appel Détresse) pour la prison : de la
nourriture, des outils et du matériel pour lancer des
ateliers de formation. Le conteneur est arrivé depuis le 10
Mars. Le Ministre de la Justice, en reconnaissance de la valeur de
notre travail et son importance, nous avait promis une exonération
des frais de douane. Mais avec les aller-retour entre la douane et
les deux Ministères (de la Finance et de la Justice), cela a
pris un mois. Et c’était seulement pour la douane.
Maintenant, on nous demande 1 million CFA (près de 1.500 €)
pour le magasinage et la sortie du port. Je vais d’urgence
rencontrer les responsables de la société Delmas pour
qu’ils accordent une réduction. On attendra la réponse.
Mais ce n’est pas facile d’aider les gens !
Le
soir, je reçois une dentiste qui est prête à
venir soigner les dents à la prison. Nous nous en
réjouissons, bien sûr.
21 heures. Rencontre
de notre communauté de quartier. Aujourd’hui un
long temps de partage des nouvelles pour mieux nous connaître
et faire grandir l’amitié entre nous. Puis nous
partageons la Parole de Dieu (du dimanche suivant) et faisons
l’évaluation de la marche de notre communauté.
Jeudi
18 Avril : Ecoute à la
prison des hommes. Ce qui nous touche spécialement
aujourd’hui, ce sont les conditions de vie très
difficiles des détenus : pas seulement la solitude, mais
le manque de soins et de nourriture. Surtout pour les étrangers,
mais aussi ceux qui viennent des autres régions du Sénégal.
En effet, tous les détenus condamnés à de
longues peines (à partir de 10 ans) sont envoyés
systématiquement à Dakar, où ils se retrouvent
loin de leurs familles et sans aucun soutien.
Par ailleurs, suite
à la grève de la faim des détenus, on a nommé
un nouveau directeur, chargé de remettre les choses en ordre.
D’abord, cela ne facilite pas le travail. En plus, il faut à
nouveau nous faire connaître et présenter nos actions.
Beaucoup de temps perdu pour pas grand’chose, alors qu’il
y a tant à faire.
Je passe au Centre de Formation des
Jeunes Filles pour préparer le programme de ce dernier
trimestre. Nous décidons de parler ensemble du mariage.
Puis
je vais rencontrer la trésorière de l’aumônerie
des prisons, pour voir ce que nous pouvons faire pour les
prisonniers.
Au retour, un jeune m’attend : il a été
volé et n’a plus rien. Je lui cherche des habits et
produits de première nécessité.
L’après-midi,
nous accueillons notre responsable. Il va passer une semaine
avec nous, partager notre vie de communauté et rencontrer
chacun personnellement.
Mercredi 17 Avril : Aujourd’hui, grande réunion toute la journée des formateurs de nos différentes maisons, pour revoir toute la formation donnée à nos étudiants et les différentes activités que nous proposons, à la fois en respectant davantage notre vocation religieuse et missionnaire, en cherchant une unification de toute la personne, au niveau personnel et communautaire. C’est un travail de longue haleine. Nous précisons les choses à faire pour la prochaine rencontre du 28 mai. Chacun sait ce qu’il a à faire d’ici là. Cette rencontre est aussi l’occasion pour les formateurs de rencontrer les étudiants…. Et inversement !Le soir, émission à la radio municipale comme d’habitude. Ce soir j’interviewe deux animateurs de jeunes, sur l’éducation sexuelle. C’est un problème qui touche les jeunes, comme partout. Et les parents sont souvent désemparés. Car il y a eu un très grand changement de culture et de façon de vivre. Les parents analphabètes se sentent démunis devant leurs enfants qui ont fait des études. Pour cette émission, nous cherchons à faire une première sensibilisation. Mais bien sûr, il faudra travailler sur le terrain, comme le font les éducateurs que j’interviewe.
Mardi 16 Avril : Il y a longtemps que je veux mettre mes émissions sur You Tube. Mais depuis octobre, je n’ai réussi à n’en mettre qu’une seule. Aujourd’hui, je vais retrouver une amie et nous mettons une seconde émission ; mais elle est très prise et moi-même je ne suis pas compétent. Il faudrait que je trouve quelqu’un pour m’aider.
Lundi
15 Avril : Le matin, je reste à
la maison pour mettre un peu d’ordre dans mes affaires et pour
commencer à voir les choses en retard, et il y en a
beaucoup.
L’après-midi, rencontre avec les étudiants
sur nos engagements. Aujourd’hui, nous nous arrêtons à
nos rencontres, partages et actions communes avec les musulmans.
Chacun amène ses expériences que nous analysons
tous ensemble sous les aspects positifs et négatifs. Nous en
tirons les conclusions pour notre vie et nos actions futures.
Dimanche
14 Avril : Messe dans le
quartier. La communauté fait un petit nombre (une
centaine), ce qui permet une meilleure participation de tous, y
compris des enfants.
Ensuite, je pars animer 2 heures 30
d’émission religieuse en direct à la
radio communautaire du quartier, avec de nombreuses interventions
d’amis musulmans, et même d’imams. Je ressors
toujours très heureux de ces émissions. Aujourd’hui,
nous nous arrêtons spécialement aux actions menées
à la prison et au soutien qu’on peut apporter à
partir de la base, dans nos quartiers.
L’après-midi,
je vais trouver un ancien ami avec qui j’ai travaillé
dans les années 1980 à St Louis, et que je viens de
retrouver ; il accepte de me donner un coup de main pour le
secrétariat. Cela va me rendre bien service.
Samedi
13 Avril : Je retrouve les
prisonniers après 15 jours d’absence. Ils ont fait
déjà l’évaluation de notre fête de
Pâques en prison. Et ils ont rédigé une lettre
de remerciements. Nous la lisons ensemble, pour que tous soient bien
d’accord. A la suite du théâtre qu’ils ont
présenté, ils décident de s’appeler « les
enfants de coeur » (sans « h » car
ce ne sont pas des enfants de choeur !). Ensuite, à leur
demande, nous réfléchissons aux relations
inter-religieuses dans la prison. En effet, dans la prison, il y a
beaucoup de groupes religieux, depuis les grandes religions (Islam,
Christianisme) qui comprennent déjà des subdivisions,
jusqu’aux petits groupes et même aux sectes. De même,
les intervenants extérieurs sont très variés.
Et parfois, cela part dans tous les sens. Nous sommes pris entre
deux feux : veiller à travailler ensemble dans la
complémentarité, mais aussi garder la spécificité
et la liberté de chaque groupe. Heureusement, il y a une
bonne entente, du respect et pas d’agressivité entre
les personnes et les groupes. Après ce temps de réflexion,
nous confions le suivi au Bureau (le responsable avec ses quatre
conseillers : deux anglophones et deux francophones) qui
communiquera ses orientations aux différentes personnes. Nous
évaluerons les choses tous ensemble à la prochaine
rencontre. Puis, avec les chrétiens, toutes confessions
confondues, nous faisons un partage d’Evangile comme
d’habitude, avant de passer aux questions diverses, à
la vie à la prison et aux problèmes divers.
Je
passe ensuite rencontrer une communauté religieuse avec
laquelle je travaille, avant de retrouver les confrères
venus à la retraite à notre maison générale.
Nous prenons le temps de parler longuement, car nous ne sommes plus
tenus au silence comme à la retraite qui était un
temps de prière. Nous profitons également de ce
déplacement important pour tenir des séances de
travail. Et aussi pour mettre en place trois groupes de réflexion
sur nos engagements : un pour les jeunes en premier stage sur
le terrain, un pour les diacres qui sont en année de pratique
avant d’être ordonnés prêtres, et le
troisième pour les jeunes prêtres ordonnés
depuis 1 à 6 ans. Cette réflexion va se continuer
jusqu’à mardi soir.
15 août 2013 – Fête de l'assomption dans l'ile de Houat dont ma famille est originaire
Les photos de la procession9h30 : Accueil des parents et amis sur la place de l'église
10h30 : Grande messe avec une grande participation et chants en breton. Entraînée par le chorale, toute la foule chante.
11h30 : Visite des personnes agées et des malades.
15h : Prière en mer avec 3 étapes
Procession de l'église au port. Nous marchons derrière la croix avec la statue de Marie pour montrer que nous voulons avancer dans la vie du Christ, sous la protection de Marie.
Bénédiction de la mer. Nous bénissons la mer pour la remercier de tout ce qu'elle nous donne. Nous prions pour que les Hommes sachent la respecter, arrêter de piller les fonds marins et de polluer la mer.
Prière pour les périls en mer. Pour tous les marins qui meurent en mer, dans un travail très dur et dangereux. Mais aussi pour tous les migrants d'aFrique et d'Asis qui fuient leurs pays à cause de la pauvreté, de la guerre ou de la dictature, et qui se noient en mer à la recherche d'un monde meilleur pour aider leurs familles.
17h : Rencontre avec des parents pêcheurs. Nous parlons de leurs conditions de travail difficiles, de la disparition du poisson, du chômage des jeunes qui quittent l'île, de l'organisation de la pêche pour l'Union Européenne et de tant d'autres choses, sans oublier de nous rappeler le bon temps où je faisais la pêche avec eux.
Samedi 13 avril : Avec Christian mon confrère, nous partons tôt le matin (6 heures) pour passer d’abord dans notre communauté et prier ensemble avec nos étudiants. Je suis très heureux de les revoir au bout de deux semaines. Nous prenons le temps de nous donner des nouvelles pendant le petit déjeuner. Puis je pars retrouver les détenus à la prison.
Lundi 8 au Samedi 13 avril : Nous nous retrouvons tous les spiritains de Mauritanie, Guinée Conakry, Guinée Bissao et Sénégal pour 5 jours de prière. C’est en même temps une grande joie et l’occasion de partager nos soucis et nos différents engagements. Et aussi un grand soutien et un grand enrichissement. Nous voyons comment vivre aujourd’hui les orientations du Concile Vatican 2, avec l’aide du responsable national de Justice et Paix.
Lundi
8 avril : Je passe juste à
la maison déposer mes bagages et je vais retrouver mes
confrères à la rencontre du doyenné.
Aujourd’hui, nous nous formons à l’éducation
sexuelle des jeunes, avec l’aide de trois animateurs. Les
questions sont nombreuses et délicates. Car les jeunes ne
profitent plus de l’éducation traditionnelle et les
parents, souvent analphabètes, ne savent plus quoi leur
dire ; ils sont démunis devant la société
moderne qui les agresse. Quant aux jeunes, ils découvrent une
façon moderne de vivre l’amour et le mariage. Mais ils
se trouvent confrontés aussi à la pornographie, la
prostitution, la drogue, la pédophilie, et tant d’autres
problèmes. En prison, je rencontre plusieurs jeunes filles ou
femmes condamnées pour infanticides, souvent victimes de la
pression familiale. Il est donc absolument nécessaire de
faire quelque chose. Nous y réfléchissons ensemble.
Ensuite, nous passons aux « divers », qui sont
nombreux. Parmi eux, la récupération dans les
paroisses des dons faits par les différents groupes pendant
le Carême pour les prisonniers. Puis nous préparons la
prochaine réunion : mise en place de notre plan d’action
à la lumière de Vatican 2.
L’après-midi,
j’ai juste le temps de saluer nos étudiants –que
je n’ai pas vus depuis une semaine- et il est temps de partir
commencer notre retraite.
Dimanche
7 avril : Nous continuons la
formation. Ce matin, nous nous formons à l’écoute
des prisonniers pour pouvoir mieux les aider. Nous n’avons pas
le temps de réfléchir aux droits des prisonniers. Nous
devons nous contenter de leur laisser quelques documents qu’ils
travailleront ensuite. Nous prévoyons aussi une formation aux
questions judiciaires. Car bien sûr il y aura un suivi. La
prochaine rencontre est prévue pour mercredi prochain.
La
séparation est à la fois triste et chaleureuse. Je
n’ai pas le temps de rester manger, car je dois prendre le
bateau, mais l’aumônier tient au moins à me payer
une bonne bière bien fraîche. Que j’apprécie
et accepte avec joie.
Le voyage retour en bateau se passe très
bien. Comme à l’aller, je rencontre à bord un
certain nombre d’amis et connaissances. Ce qui est très
agréable.
Samedi
6 avril : Début de la
session de formation avec une vingtaine de volontaires, la moitié
travaillant déjà à la prison, le reste prêt
à s’engager. Tous sont vraiment intéressés.
En partant de nos expériences et connaissances, ce matin nous
réfléchissons à ce qu’est une aumônerie
des prisons et aux différentes commissions à mettre en
place.
L’après-midi, nous voyons plutôt ce que
doit être un(e) animateur(trice) de prison, les motivations,
les qualités nécessaires.
La nuit, je rencontre
deux jeunes du postulat, désirant être
missionnaires chez le spiritains, et qui sont là pour une
année de réflexion. Je les connais depuis la Guinée.
En ce moment, ils sont dans une famille d’accueil en ville ;
ils sont venus spécialement pour me rencontrer. Nous évoquons
de nombreux souvenirs mais surtout nous parlons de la vie actuelle
et de leur engagement futur.
Vendredi
5 avril : Nous allons visiter
différents responsables. D’abord de l’administration
pénitentiaire, le directeur de la prison et le responsable du
service social. Nous cherchons ainsi à faire avancer les
choses, en précisant nos façons de faire et nos
objectifs. Puis nous rencontrons l’évêque et les
responsables de la Caritas (Secours Catholique), et de Justice et
Paix. Là aussi, pour améliorer nos façons de
faire.
Je termine la journée dans la paroisse de
l’aumônier et prends le repas avec toute l’équipe.
Jeudi
4 avril : Aujourd’hui,
c’est la fête nationale anniversaire de
l’Indépendance. Pour raisons d’économies,
il n’y a pas de grand défilé, mais une simple
prise d’armes. Nous la regardons à la télévision.
Puis
nous nous retrouvons avec l’aumônier de la prison pour
préparer la formation du week end. Nous prenons le temps
nécessaire pour cela.
Mercredi 3 avril : Dès l’arrivée, je pars rapidement à la prison, où la fête de Pâques a commencé. Je vais y rester très heureux toute la journée. Après la messe, c’est la fête pour tous, dans la joie. Je suis très heureux de les voir joyeux tous ensemble, à chanter et danser. Et de voir les détenus hommes et femmes danser ensemble, entre eux et avec les membres de l’aumônerie. Et aussi avec le personnel, gardien et gardiennes. Spontanément, l’un ou l’autre se lève pour chanter du rap ou danser avec des mimiques et gestes qui font rire tout le monde. Ici aussi, des personnes généreuses ont financé le repas pour tous. Il faut que ce soit la fête pour tous, musulmans, animistes comme chrétiens.
Mardi
2 avril : Le matin, je classe
mes papiers dont le bureau était submergé. Je suis
tranquille, car nos étudiants sont partis en sortie
jusqu’à vendredi. En effet, ils sont 14, de douze
nationalités différentes, mais aucun n’est
sénégalais. Nous avons donc voulu qu’ils
découvrent les lieux historiques de l’Evangélisation
et les actions de développement des premiers missionnaires.
Ils vont aller sur la Petite Côte, où tout a commencé.
Cette initiative a été très bien accueillie par
les paroisses tenues maintenant par les prêtres du diocèse
et nous avons dû choisir les endroits où nous irons. A
JOAL, ils visiteront la maison natale de Léopold SENGHOR, le
premier président du Sénégal. A FADIOUTH, ils
rencontreront aussi l’imam et la communauté musulmane.
A N’GAZOBIL, ils visiteront le cimetière des premiers
missionnaires, la plupart morts de maladies ou d’épuisement
au bout seulement de quelques années, ou même quelques
mois.
Je ne les accompagne malheureusement pas, car je dois aller
assurer une formation des animateurs de la prison de Ziguinchor
(dans le sud du pays, en Casamance) et organiser l’aumônerie.
Je
voyage en bateau (environ quatorze heures de voyage). On sent
une ambiance de sérieux et de recueillement, car tous les
voyageurs ont en mémoire le naufrage du Diolla, le bateau
précédent, où plus de 2.500 personnes ont péri
noyées. Sur ce nouveau navire, d’énormes progrès
ont été faits, en particulier au point de vue
sécurité. Pour ma part, je suis très heureux de
faire ce voyage à bateau. Nous voyageons de nuit, et j’admire
le port illuminé (où se trouve encore notre conteneur
d’outils et de nourriture pour la prison, que nous avons de la
peine à faire sortir). Puis nous passons devant l’Ile
de Gorée, un lieu de départ pendant plusieurs siècles
des esclaves vers l’Amérique. Un peu plus tard, quand
nous sommes au large et que le bateau commence à rouler
sérieusement, je monte sur le pont supérieur à
l’avant, en plein vent pour respirer à fond l’air
de la mer. Ce sont mes racines bretonnes de petit fils et filleul de
pêcheur qui revivent.
Lundi
1er
avril : Nous passons toute la
journée pour fêter Pâques à la
prison. Le Nonce a accepté de la présider, ce
qui montre en même temps l’ouverture et l’accueil
des autorités sénégalaises. Et ce qu’est
la laïcité sénégalaise : non
pas le refus de la religion, mais l’acceptation et le soutien
de toutes les religions dans le respect et la complémentarité.
Au Sénégal, il y a plus de 90 % de musulmans, mais
nous, chrétiens, sommes reconnus et acceptés. Ce n’est
pas de la tolérance, mais un accueil mutuel et une
collaboration dans la foi de chacun. Ce qui nous permet de nous
sentir à l’aise et de nous enrichir mutuellement.
Au
programme donc, accueil du Nonce par les autorités, et
discours d’un prisonnier, réponse du nonce, et
allocution du Directeur de l’Administration Pénitentiaire.
Puis visite de la prison, avec les officiels et ambassadeurs, en
commençant par les ateliers de production et de formation.
Nous avons voulu que ces personnes aient une idée des
activités et des conditions de vie des détenus. Les
autres invités, pendant ce temps-là, ont pu acheter
divers objets fabriqués par les prisonniers hommes et femmes.
A partir de là, nous célébrons une messe
solennelle, animée tout spécialement par les détenus :
commentaires, lectures, intentions de prière, procession
d’offertoire, engagement. Ils sont applaudis à la fin
du chant de communion. A cette manifestation, une centaine de
musulmans ont tenu à participer depuis le début, y
compris à la messe ; ils ont suivi les lectures et
l’homélie avec attention, écouté les
prières avec respect. Et l’échange du geste de
paix a été un moment très fort pour eux.
Après
la messe, le régisseur et le directeur adjoint nous demandent
de prier pour eux, et au Nonce de bénir leurs bureaux.
2ème
temps : la fête. Les détenus ont
composé plusieurs pièces de théâtre pour
montrer leur vie, leurs espoirs, leurs difficultés et les
bonnes choses qu’ils font, la solidarité et le
règlement des conflits par eux-mêmes, le partage. Les
invités apprécient et c’est une vraie découverte
pour eux, qu’ils apprécient beaucoup.
3ème
temps : le repas. Nous avons tenu à offrir
un repas à tous les détenus hommes et femmes :
1.200 repas au total ! Pendant plusieurs mois, nous avons dû
prendre le temps de faire le tour non seulement de nos amis, mais
des différentes sociétés et services de la
ville. Beaucoup ont répondu, ce qui nous a permis d’avoir
les fonds nécessaires. Tous les détenus n’ont
pas pu être admis dans la Cour d’accueil où se
passe la cérémonie, mais tous ont reçu un repas
avec de la viande (c’est vraiment exceptionnel), et aussi un
jus de fruit.
4ème
temps : remerciements. Pour que ce
soit la fête pour tous, nous remercions les invités et
ceux qui nous ont aidés, et avec les animateurs de
l’aumônerie nous entrons dans la cour intérieure
pour que tous les prisonniers puissent chanter et danser et voir la
fin du théâtre. La fête s’arrête au
moment de la prière musulmane du soir, dans la mosquée
de la prison.
Le soir, je reçois un jeune travailleur
burkinabé. Son frère, grand séminariste au
Burkina Faso, a demandé à devenir spiritain ;
nous correspondons par mails depuis un an, mais nous ne nous sommes
pas encore rencontrés. Comme son frère, mon visiteur,
est venu travailler à Dakar, je l’invite chez nous. Il
rencontre nos étudiants et partage le repas avec nous. Il
pourra faire le lien entre nous et son frère séminariste.
Samedi 30 mars : Nous continuons à vivre la mort du Christ avec les prisonniers hommes toute la matinée, avant de passer l’après-midi aux préparations pratiques des fêtes de Pâques. Avant de partir à la Veillée pascale, où l’assemblée est bien sûr très nombreuse. Près de 200 jeunes et adultes reçoivent le baptême cette nuit, avec de nombreux mariages. Le lendemain, ce sera le baptême des bébés. Je viendrai seulement les rejoindre, car comme chaque dimanche j’anime l’émission religieuse à notre radio communautaire.
Vendredi
29 mars : Je laisse les
animatrices diriger la réunion des femmes, pour rencontrer
enfin le directeur de la prison des hommes…. au bout de 4
heures d’attente ! Il n’a pas beaucoup de temps et
il a de la peine à comprendre ce que nous cherchons :
donner la parole aux détenus et les écouter. Il pense
surtout à la discipline et à l’ordre. Il va
falloir être diplomate et jouer serré !
L’après-midi,
plusieurs interviews en français et en ouolof sur ces fêtes
de Pâques. Puis la célébration du
Vendredi Saint : un groupe de jeunes nous fait revivre
les souffrances et la mort du Christ, par un théâtre
plein de sérieux et de respect, qui touche beaucoup tous les
participants. Ensuite, nous avons proposé aux communautés
de quartier de faire une veillée mortuaire en souvenir de
Jésus, notre grand frère qui est mort
Jeudi
28 mars : C’est le Jeudi
Saint, fête de l’Eucharistie. Mais cela ne nous empêche
pas de continuer nos activités, au contraire ! Ce matin,
je suis donc à la prison. D’abord, je cherche à
rencontrer le nouveau directeur qui vient d’être nommé.
En effet, il n’est pas au courant de notre façon de
travailler, ni de ce que nous avons prévu pour Pâques.
Malheureusement, je n’arrive pas à le voir. Je
rencontre personnellement un certain nombre de détenus qui
l’ont demandé.
A 14 heures, nous nous retrouvons
prêtres, frères et sœurs de la paroisse pour
fêter le Jeudi Saint. Et le soir, c’est la messe
solennelle suivie de l’adoration, comme dans toutes les autres
paroisses.
Mercredi
27 mars : Avec un confrère
sénégalais, venu du Cameroun, nous préparons
une formation à l’écoute pour les animateurs de
prison. Nous tenons beaucoup à cette formation pour mieux
assurer nos responsabilités.
Puis je rencontre une
association qui travaille avec les enfants de la rue.
Aujourd’hui, c’est le jour où ils accueillent
les jeunes dans leur centre pour qu’ils puissent se laver et
laver leurs habits, et être soignés. A partir de là,
ils reçoivent un bon repas, et peuvent rencontrer
personnellement un éducateur. Puis il y a une causerie
éducative commune et différentes activités :
théâtre, sport, etc… C’est une journée
de contacts très importante.
Avec deux éducateurs,
nous préparons une émission à la radio sur la
sexualité des jeunes.
A 11 heures, séance de
travail avec le Nonce pour préparer en détail la messe
du lundi de Pâques à la prison. C’est un grand
événement, il y aura les autorités, il faut
bien préparer les choses et réfléchir à
ce qu’on va dire.
Puis je vais manger à notre
Maison centrale.
Après-midi : travail avec les
animateurs de l’aumônerie, puis émission
radio comme chaque mercredi. Aujourd’hui, je reçois
les responsables de la Journée Mondiale de la Jeunesse, qui
nous font le compte-rendu de ce qui s’est passé et le
suivi qu’ils ont mis en place.
Mardi
26 mars : Nos étudiants
sont en vacances. Je travaille avec l’un d’eux pour
mettre en place mes émissions radio sur « you
tube ». Mais ça n’avance pas vite.
Patience !
Le soir, c’est la messe chrismale où
l’on bénit les huiles pour le sacrement des malades, le
baptême, la confirmation et l’ordination des prêtres.
La plupart des prêtres du diocèse se retrouve autour de
notre cardinal. Beaucoup des laïcs sont là également.
La prière se poursuit par un repas de fête qui nous
permet de nous retrouver et de partager notre vie.
Lundi
25 mars : Dernière mise
au point de la liste des invités pour la fête de Pâques
à la prison. Maintenant, il va falloir aller déposer
toutes ces lettres !
Puis je pars rencontrer la responsable
de notre association des Droits Humains.
Le soir, suite des
confessions dans une autre paroisse qui, comme chaque fois, se
termine par un repas entre tous les prêtres.
Dimanche 24 mars : Fête des Rameaux. C’est la Journée Mondiale de la Jeunesse. Pour le diocèse, la rencontre a lieu en secteur rural, à une centaine de kilomètres de Dakar. Nos étudiants y participent. Du coup, je suis seul aujourd’hui pour l’émission religieuse. Mais ça se passe sans problème, avec en particulier l’intervention d’un imam, comme d’habitude.
Samedi
23 mars : Rencontre à la
prison. Le gros morceau, c’est la préparation de
la fête de Pâques. Mais nous prenons d’abord le
temps de partager l’Evangile de dimanche.
Le soir, messe à
la paroisse.
Vendredi
22 mars : A 8 heures, je vais
voir le responsable de notre communauté de quartier qui est
malade. Nous prions ensemble. Puis je continue à la prison
des femmes.
A 11 heures, rencontre dans un centre de jeunes
filles sur la préparation au mariage.
A 13 heures,
Chemin de Croix dans une école catholique. Beaucoup de gens
du quartier viennent prier avec nous. Les élèves ont
très bien préparé les choses. Ensuite, nous
continuons par une réflexion sur l’Ecologie, thème
d’action du Carême dans le diocèse, cette
année.
A 17 h 30 : Réunion du Bureau
des fraternités spiritaines de Dakar. Nous faisons le tour de
la vie des équipes, mais le gros morceau c’est la
préparation de la rencontre générale du mois
prochain.
Ce soir, pas de repas (ce n’est pas la première
fois), je pars rejoindre la réunion de communauté.
Nous parlons d’un problème difficile et délicat.
Celui des enfants mendiants, en particulier ceux des écoles
coraniques. Une de ces écoles a pris feu, 9 enfants sont
morts ; cela a causé un grand choc. Du coup, on a reposé
la question des enfants envoyés mendier dans les rues, mais
on s’attaque à de nombreux intérêts
financiers et des motivations cachées. Il faut aussi voir
comment présenter les choses et mener les actions, pour que
ce ne soit pas perçu comme une attaque contre l’Islam
en tant que tel, mais bien contre la mendicité. De toutes
façons, ce n’est jamais facile de changer les habitudes
et les traditions. Vous recevrez le compte-rendu par mail.
Jeudi
21 mars : D’abord passage
à la prison des femmes. Puis écoute à la
prison des hommes. On m’a demandé de changer le jour,
ce qui d’ailleurs permet une meilleure coordination entre les
différents responsables.
A midi, nous accueillons le
responsable d’une autre congrégation missionnaire
travaillant au Sénégal, les Oblats de Marie. Nous
tenons une séance de travail avec lui, et ensuite il parle
aux étudiants.
Ensuite, je retrouve une femme de
prisonnier. Comme son mari est en prison, il n’y a plus
rien pour nourrir la famille. La grande fille est malade et il n’y
a pas de quoi la soigner. Les autres enfants ont été
renvoyés de l’école parce que la mère ne
pouvait pas payer la scolarité. Nous lui avons trouvé
un travail, mais son employeuse profite de la situation : elle
la surcharge de travail et ne la paye presque pas. Elle est venue se
plaindre chez moi. J’essaie de l’encourager et je vais
aller voir sa patronne. Ca ne va pas être facile !
Le
soir, nouvelle séance de confessions dans notre paroisse.
Mercredi
20 mars : Je pars à la
Police pour renouveler mon permis de séjour qui arrive
à expiration. J’attends un long moment, mais le
commissaire n’est toujours pas arrivé à 10
heures. Je reviendrai l’après-midi. Car je dois partir
à la prison, pour l’écoute.
A 13
heures, rencontre à l’école nationale des
travailleurs sociaux. On me demande d’intervenir sur
l’homosexualité en donnant un point de vue chrétien.
C’est une question très discutée actuellement.
Et toutes les discussions en France sur « le mariage pour
tous » arrivent jusqu’à nous….. et
entraînent beaucoup de blocages, en particulier de la part des
confréries musulmanes : les musulmans sont plus de 90 %
dans le pays. Et je dois tenir compte des mentalités pour les
faire évoluer. Au moins pour que les homosexuels soient
respectés et qu’on arrête de les frapper ou les
emprisonner. C’est la première étape, mais déjà
ce n’est pas facile. Heureusement, je suis soutenu par
l’amicale des chrétiens de l’école
(universitaire) qui a organisé la rencontre et m’a
invité comme intervenant, à côté de
psychologues et responsables religieux musulmans. De plus, j’ai
la surprise de rencontrer parmi les professeurs, trois anciens
lycéens de St Louis, des années 1980, que j’ai
eu la chance de former et de suivre ; nous sommes très
heureux de nous retrouver après tant d’années.
18
heures. Enregistrement à la radio municipale, comme chaque
semaine.
Mardi
19 mars : Je réussis à
me garder ce jour pour travailler tranquillement à la
maison.
A 18 heures, dans la paroisse voisine, je termine le
cycle de formation du Carême sur les grands témoins de
la foi. Aujourd’hui, nous parlons de St Joseph :
c’est normal, c’est le jour de sa fête. Je suis
invité dans plusieurs des communautés des Frères
et Sœurs de St Joseph ; mais pas question d’y
aller ! L’année prochaine peut-être.
Lundi
18 mars : Après avoir lu
les mails et répondu à quelques-uns, nous nous
retrouvons avec les responsables de l’aumônerie,
toujours pour cette fête de Pâques en prison. Le
gros problème c’est la recherche de fonds, car nous
voulons offrir un repas à tous : plus des 1.200
repas.
L’autre problème, c’est aussi
l’exonération du conteneur d’outils et de
nourriture pour la prison que des amis nous ont envoyé. La
Ministre de la Justice nous a promis l’exonération des
frais de douane, mais cela nous demande beaucoup de démarches
et de temps. Et nous risquons de payer des frais élevés
de magasinage au port. Ce n’est pas simple !
L’après-midi,
je finis de recevoir les étudiants. Le soir, tous les prêtres
du doyenné (7 paroisses) se retrouvent pour les confessions.
Elles durent de 18 à 22 heures. En effet, les confessions
sont très nombreuses. Chaque soir, nous allons tous nous
retrouver dans une autre paroisse, en tournant.
Dimanche
17 mars : Nos étudiants
sont en prière (récollection). Je vais animer deux
heures trente d’émission religieuse à la
radio communautaire, comme chaque dimanche.
Aujourd’hui se
tient la rencontre générale trimestrielle des
fraternités spiritaines. Ces équipes de laïcs
qui se forment à notre façon de vivre l’Evangile
(notre spiritualité) et notre action missionnaire, et
travaillent avec nous. Je ne pourrai pas y participer car j’anime
une journée de prière avec une des communautés
de quartier de la paroisse. Il y a vraiment beaucoup d’activités
et de choses à faire.
Quand arrive le soir, je suis
content de me reposer un peu. Les nombreux mails que j’ai
reçus attendront une réponse demain !
Samedi
16 mars : Le matin, à
la prison, nous préparons la fête de Pâques.
Nous avons réussi à motiver les détenus,
maintenant il faut organiser les choses qui bien sûr seront
contrôlées par l’administration pénitentiaire.
Le discours d’accueil : les détenus n’avaient
préparé que des remerciements ; nous les invitons
à expliquer aussi quels sont leurs problèmes, et à
profiter de l’occasion pour dire aux officiels ce qu’ils
attendent d’eux. Car nous allons inviter les autorités,
les ambassadeurs et bien sûr les journalistes. Nous revoyons
le texte pour qu’il n’y ait ni attaques, ni agressivité.
Puis c’est la préparation de la messe solennelle avec
le Nonce, qui viendra spécialement. La chorale de notre
paroisse animera la messe, mais les détenus chanteront deux
chants : un en français, un en anglais. Nous préparons
les commentaires des lectures, à partir de la vie des
prisonniers. Pour la procession d’offertoire, les détenus
(un homme et une femme) apporteront un objet fabriqué par eux
dans chacune des deux prisons. Le personnel apportera leurs
instruments de travail, les animatrices apporteront la Bible et la
Croix, base de leur engagement à la prison. Ensuite, nous
préparons les questions qu’ils vont poser au Nonce. Là,
c’est plus difficile. Leur grand souci, c’est d’être
libérés, ou déjà, de passer en jugement,
d’obtenir la grâce ou une remise de peine. Il faut leur
expliquer que ce n’est pas le rôle du Nonce… même
s’il peut intervenir auprès des autorités. Nous
nous orientons donc vers l’engagement de l’Eglise en
faveur des prisonniers pour tous leurs problèmes, sans se
limiter à la messe et aux prières : Donner plus
de moyens à l’aumônerie. Voir quelles
orientations donner à la Commission Justice et Paix. Et
aussi sur ce que l’Evangile, le Concile Vatican 2, et le 2ème
Synode pour l’Afrique disent sur les prisons. C’est un
gros travail. Heureusement qu’ils avaient réfléchi
à toutes ces questions déjà entre eux les jours
précédents. Maintenant, il va falloir saisir tout cela
et le proposer aux intéressés et aux autorités.
Pour le reste du programme de la journée : théâtre,
poèmes, rap, etc… c’est déjà
lancé. Nous ferons le point avec le Service Social jeudi
prochain.
Pendant toute cette journée : « journée
de formation avec les responsables des différents groupes de
la paroisse, pour la mise en action de notre 3ème
plan pastoral ». Je sais de quoi il s’agit,
bien sûr, mais je vais les rejoindre dès que possible
pour participer aux travaux et pouvoir mieux suivre les choses par
la suite.
En même temps, il y a le week end de formation et
de prière pour les futurs mariés (fiancés).
Mais on ne peut pas tout faire.
Le soir, j’assure la messe
paroissiale. Puis je rejoins la communauté où nous
tenons notre fête mensuelle et souhaitons les
anniversaires du mois. On les regroupe, car on ne peut pas faire la
fête à chaque fois !
Vendredi
15 mars : Réunion à
la prison des femmes. Nous avons obtenu la liste des détenues
étrangères. Après la réunion, nous nous
retrouvons avec la Commission pour organiser la visite des
ambassades.
A 11 heures, enregistrement d’une émission
spéciale de Pâques à la radio nationale. Il faut
s’y prendre à l’avance.
A 13 heures, Chemin de
Croix avec enseignement à la paroisse. Puis rencontre des
étudiants ; et le soir réunion de notre
Communauté : nous faisons le bilan du 1er
trimestre. Ca se passe bien et nous sommes heureux ensemble, mais il
y a toujours des choses à régler et à
préciser ; puis nous préparons le trimestre qui
vient.
Jeudi
14 mars : Aujourd’hui, je vais assister
des détenus au tribunal. Malheureusement, leur
jugement en appel est rejeté à plus tard, encore une
fois ! Notre commission judiciaire commence à se
décourager.
Le soir, Conseil paroissial trimestriel.
Nous évaluons les activités du trimestre, en
particulier le Carême de cette année, le travail de la
Caritas et celui de Justice et Paix. Puis nous préparons le
trimestre à venir, en commençant par la Semaine Sainte
et les baptêmes de la Nuit pascale. Plus de 200 dans notre
paroisse ! Il y a beaucoup de choses à voir. La soirée
se termine tard… le vendredi matin !
Mercredi
13 mars : La fête de Pâques en prison
approche. C’est une rencontre importante, au cours de laquelle
nous voulons donner la possibilité aux détenus non
seulement de parler de leur vie et de leurs difficultés
devant les autorités et les officiels (ambassadeurs, etc…),
mais aussi des montrer leur solidarité et toutes les bonnes
choses qu’ils font ensemble, par le théâtre, le
rap, les poèmes, etc… Pour qu’on sache que
beaucoup changent de vie et qu’ils soient davantage respectés.
Mais cela demande beaucoup de temps, d’organisation et de
démarches. J’aurai l’occasion de vous en reparler
certainement.
Le soir, je devais enregistrer une émission
radio. Au dernier moment, celui que je devais interviewer me dit
qu’il n’est pas libre ! Ce qui m’arrive assez
souvent ! Je me replie sur une des membres de notre communauté
de quartier, enseignante dans une école qui vient de faire
toute une fête pour présenter leur formation et leur
action en faveur de l’environnement. Elle accepte de
venir au pied levé. Heureusement qu’il y a des gens
disponibles !
Mercredi
13 mars : Interview pour
le jour de Pâques à la radio nationale. Il vaut mieux
s’y prendre à l’avance.
Puis je pars faire un
certain nombre de visites en ville. Il y a du vent et en vélo
il faut appuyer fort sur les pédales…. Ça me
fait du sport, et j’en ai besoin. Et puis je me déplace
plus librement et surtout plus vite.
Je passe ensuite dans une
Communauté religieuse, dont je suis plusieurs jeunes sœurs.
Et je rejoins notre Maison centrale, où je partage le repas
avec les confrères. Sur le chemin du retour, je rencontre
plusieurs personnes : prisonniers libérés,
réfugiés, etc….
Mardi 12 mars : Suite des rencontres des étudiants. Ce soir, conférence de Carême. Nous allons réfléchir au problème du mal et la souffrance, à partir du Livre de Job.
Lundi
11 mars : Les conditions de vie
à la prison sont vraiment trop difficiles : nourriture
mauvaise et insuffisante ; nombreux cas de malnutrition. On
leur fait des ordonnances prescrivant des vitamines qu’ils
doivent payer eux-mêmes. Nombreux cas d’hémorroïdes.
On ferait mieux d’améliorer la nourriture et de leur
fournir quelques fruits et légumes ! Conditions de vie
déplorables. Et en plus, des jugements qui traînent des
mois et des années. Les détenus ont décidé
de faire une grève de la faim. Après un temps
d’attente, les autorités viennent les rencontrer. Un
budget a bien été voté il y a plusieurs mois,
mais l’argent n’est toujours pas versé.
Tout
au long de la semaine, je vais recevoir nos étudiants en
théologie l’un après l’autre, pour faire
le point de leurs différents engagements. Cela me demande
beaucoup de temps, mais ça vaut la peine.
Entre temps, je
reçois un jeune travailleur, venu de son village chercher du
travail à Dakar. Il était très mal payé
et a été accusé par un camarade de travail. Il
a été renvoyé, alors que sa famille comptait
sur lui. Je l’écoute longuement et nous voyons ce
que nous pouvons faire.
Dimanche
10 mars : Comme à chaque
fois, les voyages sont assez « folkloriques ».
A l’aller, pas de problème, sauf que je n’ai pas
pu prendre le « taxi » en partance (7 places).
Il ne restait qu’une des deux places à l’arrière,
et comme je suis assez grand, je ne pouvais même pas
m’asseoir : même complètement plié,
ma tête touchait le plafond. J’ai donc attendu le
taxi-brousse suivant. Pour arriver, deux changements avec attente à
chaque fois. Une femme chrétienne que je ne connaissais même
pas m’a payé le dernier tronçon. Au retour,
c’était un car de 24 personnes qui était en 10
places, et j’étais le 1er client !
Quelques personnes sont arrivées et après discussions
le chauffeur du car a accepté qu’un taxi nous amène.
Au 2ème arrêt, je trouve bien un taxi 7
places, mais le chauffeur n’a pas ses papiers en règle
et le taxi est emmené à la gendarmerie. Je me rabats
sur un car… et il faudra attendre pendant deux heures qu’il
ait fait le plein des voyageurs, pour partir ! Il fait
« l’omnibus » et s’arrête
dans tous les villages. J’arrive la nuit à Dakar, et le
chauffeur nous laisse en plan, en banlieue. Nous devons nous
débrouiller à nouveau pour aller en ville. Mais au
moins, dans le car, on a pu bien discuter ; son coût est
moins cher et l’ambiance est beaucoup plus populaire et
décontractée.
J’arrive quand même à
temps pour la rencontre mensuelle des spiritains de Dakar.
J’en suis très heureux bien sûr de pouvoir
participer à cette rencontre qui nous permet de partager nos
joies et nos soucis… qui ne manquent pas.
Aujourd’hui,
il y avait une journée de la Fraternité des Femmes
Catholiques. Le matin, mise en place du Plan d’Action.
L’après-midi, conférence sur le cancer du col de
l’utérus. Je regrette de ne pas y participer.
Samedi
9 mars : Tôt le matin, je
pars dans une paroisse rurale à une centaine de kilomètres
de Dakar, où il y a une Communauté de nos sœurs
missionnaires spiritaines et deux fraternités spiritaines
de laïcs, l’une se réunissant en français,
l’autre en langue sérère. Comme dans tous les
villages, il y a un gros problème d’exode rural. Les
jeunes qui sont allés à l’école ne
veulent plus rester travailler la terre. Ils partent en ville, où
ils se retrouvent au chômage, ou même dans la
délinquance. Du côté des filles, elles viennent
en ville pour gagner de l’argent, comme employées de
maison, et préparer leur mariage. Mais il y a souvent les
conséquences. Beaucoup se retrouvent enceintes. Et la plupart
n’ont pas de travail, mais elles restent traîner en
ville, parce qu’elles ont honte de retourner sans rien au
village. Les fraternités m’ont invité pour
parler aux jeunes sur ces questions de l’amour et de la
sexualité à l’adolescence, car souvent leurs
parents n’osent pas le faire. Mais je leur ai demandé
d’être présents, pour pouvoir continuer ensuite
le dialogue avec leurs enfants.
Le dimanche matin, après
la messe en langue sérère –que je ne comprends
pas-, je rencontre les responsables des deux fraternités, en
parlant ouolof, la langue nationale que presque tout le monde
comprend. Nous faisons le point de nos différentes activités.
(Voir mon site, et mes envois par mails).
Vendredi
8 mars : A la prison des
femmes. Avant la rencontre avec les détenues, nous avons
une longue conversation avec la nouvelle directrice. Nous nous
connaissions déjà et nous allons pouvoir commencer un
certain nombre d’activités qui étaient plus ou
moins bloquées : écoute, réinsertion,
commercialisation des produits, etc… Puis la rencontre avec
les femmes, qui se passe difficilement. Les femmes sont très
tristes. Suite à la grève de la faim chez les hommes,
le règlement a été resserré. Elles sont
tristes à cause de la séparation de leur famille,
elles pensent sans arrêt à leurs enfants. De plus, la
Fête de l’Indépendance approche, avec la
possibilité de grâces, ce qui les rend toutes inquiètes
et tendues. Nous essayons de les détendre et peu à peu
l’atmosphère se détend et elles retrouvent un
peu de paix. C’est la journée mondiale de la
femme.
Ensuite, séance de travail avec un groupe sur
l’écologie à partir de la Lettre des
Evêques pour ce temps de Carême.
A 13 heures, j’anime
un Chemin de Croix dans un Collège catholique. Beaucoup
de gens viennent y participer. Après la prière, nous
prenons un temps de formation et de réflexion sur l’écologie.
Pratiquement, tout le monde est resté, et ils étaient
nombreux. C’est encourageant.
Le soir, rencontre dans une
communauté d’un autre quartier. Ils me demandent de
venir les aider à évaluer leurs actions, ce que je
fais avec plaisir, surtout que je connais un certain nombre d’entre
eux. J’en ai même formés, ou travaillé
avec certains quand ils étaient jeunes.
Jeudi
7 mars : De nouveau à la
prison, nous nous retrouvons réunies toutes les associations
qui y interviennent autour du service social. Cela faisait
longtemps que nous avions projeté cette rencontre, d’abord
pour mieux nous connaître entre nous, ensuite pour mieux
coordonner nos actions afin de ne pas nous chevaucher ou faire
double emploi et laisser des besoins insatisfaits ou en attente.
Nous avons partagé nos soucis, nos propositions d’actions
et nos expériences, dans une très bonne ambiance. Bien
sûr les choses ne sont pas simples et il nous faut être
très attentifs pour que nos dons parviennent aux détenus,
et que nos efforts ne soient pas détournés. Ce n’est
pas toujours évident ! Nous avons décidé
de nous voir régulièrement.
16 heures : cours
de ouolof à nos étudiants et religieuses.
18 à
21 heures : préparation au mariage avec une
centaine de fiancés. Il s’agit d’un cycle de six
rencontres. Ce soir, nous parlons de l’amour, la vie de couple
et le sacrement de mariage. Il y a de quoi dire et les questions
sont nombreuses, ce qui permet d’approfondir les choses.
21
h 30 : Rencontre de notre communauté de quartier.
Au programme de ce soir, partage d’Evangile sur l’enfant
prodigue, après l’échange des nouvelles. Puis
prière pour les nombreuses personnes de nos familles dont les
décès viennent de nous toucher : la réunion
se tient pour cela dans une des familles en deuil.
Mercredi
6 mars : Comme chaque mercredi,
rencontre d’écoute à la prison des hommes,
suivie d’une longue rencontre avec l’administration
pour préparer la fête du lundi de Pâques.
Puis,
travail à la maison.
Le soir, enregistrement de deux
émissions radio (français et ouolof) :
aujourd’hui, sur un Centre professionnel tenu par les Frères
de St Gabriel.
Mardi
5 mars : Comme prévu,
nous allons rencontrer une des députés, sur tous les
problèmes que je viens de citer.
A 12 h 30, nous nous
retrouvons avec le Bureau de l’aumônerie de la prison
pour les différentes actions à mener. Nous sommes très
inquiets des conditions de vie très difficiles des
prisonniers, surtout chez les hommes. Nous avons complètement
vidé nos caisses pour acheter des médicaments ou du
savon. Mais nourrir 900 détenus dépasse vraiment nos
possibilités. Une augmentation de la prise en charge
journalière des détenus a été votée
de 350 à 600 Fr CFA (moins d’UN euro !) tout
compris. Le budget a été voté…. mais
l’argent n’est toujours pas arrivé.
17 heures.
Réunion générale de l’aumônerie des
prisons. Nous abordons tous ces problèmes. La réflexion
est intense et très engagée. (Voir les prochains
comptes rendus).
Je les laisse terminer la rencontre car je
dois animer la réunion de Carême de la paroisse, comme
chaque mardi, sur les témoins de la foi. Après Abraham
et Amos, une femme engagée pour son peuple : Judith.
Le
repas avec les confrères permet de prolonger le partage. Nous
avons prévu un cycle de réflexion sur cinq grands
témoins de la foi pendant le Carême : Abraham, le
père des croyants et la question de l’inculturation ;
Amos et la justice sociale ; Judith et l’engagement de la
femme ; Job et le problème du mal et de la souffrance ;
et enfin Joseph, sur l’amour et le mariage.
Lundi
4 mars : Pour moi, je suis en
réunion de doyenné avec les prêtres de sept
autres paroisses environnantes. On m’a demandé de faire
le point de l’Année de la Foi. Je repars de la lettre
de Benoît 16 pour nous rappeler sa signification, et je
rappelle les propositions d’actions que nous avions prises en
octobre. Puis je fais une synthèse des différentes
actions que nous avons menées, pour en dégager des
orientations mais aussi des questions. Jusqu’à
maintenant, nous avons surtout travaillé à la prière
et à l’enseignement de la foi. Il nous faudrait
davantage passer à l’action, comme nous le rappelle St
Jacques : il n’y a pas de vraie foi sans les œuvres.
Nous allons nous engager davantage dans ce sens. Nous prenons un
long temps pour échanger sur tout cela, avec un grand sérieux
et dans une très bonne ambiance, comme d’habitude.
Ensuite, nous abordons nos activités pastorales. Le gros
morceau cette fois-ci, c’est bien sûr le Carême.
Nous voyons en particulier l’action de carême avec tous,
chrétiens et musulmans, de soutien des prisonniers.
Tout
cela se termine par un repas très sympathique qui nous permet
d’échanger des nouvelles, mais surtout nos soucis et
nos joies. Cependant, je ne peux pas rester trop longtemps, car nous
avons un rendez-vous à 15 heures chez le Maire de
notre Commune.
Nous l’attendons jusqu’à 16
heures, sans aucune nouvelle. Il serait parti donner un cours à
l’heure du rendez-vous qu’il nous a fixé !
Finalement, chacun repart à ses activités.
Et nous
nous retrouvons ensemble à 18 h 30 pour une nouvelle réunion
de la Commission Justice et Paix. Nous préparons
spécialement notre action pour la baisse des loyers, notre
rencontre avec une députée, les choses à
mettre en place avant la saison des pluies pour se protéger
des inondations, et la préparation des élections
locales de l’année prochaine. Je vous enverrai des
comptes rendus par mail au fur et à mesure de la réalisation
des actions.
Dimanche 3 mars : Aujourd’hui, c’est la pèlerinage du Carême pour la paroisse. Tous les six prêtres ont accompagné les pèlerins. Nous avons trouvé des remplaçants et j’assure la coordination. Les pèlerins sont partis hier à midi, car la route est très mauvaise et il y a 9 heures de marche. En fait, tout se passe la nuit : prière, réflexion, enseignement, partage ; la rencontre se termine par la messe à 7 heures du matin, pour que les gens puissent rentrer en début d’après-midi et se reposer avant de reprendre le travail tranquillement le lundi.
Samedi
2 mars (suite) : La
rencontre à la prison se continue comme d’habitude avec
le partage d’Evangile et les questions diverses. Nous prenons
encore le temps de nous parler personnellement, avec l’autorisation
des surveillants qui sont très compréhensifs avec
nous.
Le soir, prière et rencontre à la
paroisse.
Ensuite, fête dans la communauté. Chaque
mois nous prenons ainsi le temps de fêter les anniversaires.
Puis nous avons une veillée culturelle. Nous sommes 12
nationalités : chacun présente son identité
culturelle avec des chants, des danses, des contes et des
devinettes. Cela dure très longtemps, dans la joie, et nous
n’avons pas envie de nous arrêter !
Samedi 2 mars: Rencontre à la prison des hommes, avec toutes les questions dont je vous parle chaque jour. Mais nous rencontrons un certain nombre de difficultés pour les mobiliser pour la fête de Pâques. Nous leur avons proposé de faire des pièces de théâtre pas seulement pour poser leurs problèmes mais aussi pour montrer les bonnes choses qu’ils vivent entre eux. Et également que chaque pays ou groupe montre sa culture à travers chants, danses, poèmes…. D’abord, ils demandent de l’argent… que bien sûr nous n’avons pas. Ensuite, ils disent qu’il n’y a pas d’entente entre eux. Enfin, que c’est trop difficile. En fait, comme le leur dit une animatrice, ils ont de la peine à prendre leurs responsabilités et à prendre leur vie en main. Pour tous leur problèmes, ils s’appuient sur nous et nous demandent d’agir à leur place. Bien sûr, nous n’acceptons pas. En les aidant au maximum, nous tenons surtout à les responsabiliser, mais ils ont été si souvent humiliés et manipulés qu’ils ont de la peine à le faire. Ils sont trop découragés et démotivés pour agir. Cependant, au fur et à mesure, des volontaires se manifestent et nous arrivons à organiser les choses. Maintenant, il va falloir passer à la pratique : l’administration et le service social sont d’accord. Donc, nous pensons que les choses vont se faire.
Vendredi
1er
mars: Série d’enregistrements
pour une émission quotidienne sur le Carême, dans une
autre télévision.
11 heures : rencontre dans
un Centre de jeunes filles.
18 h 30 : Chemin de Croix,
enseignement et messe, comme chaque vendredi soir pendant le Carême.
Jeudi
28 février : Matin,
enregistrement à une télévision pour dimanche
(émission religieuse).
16 heures : cours de ouolof
chez les Sœurs.
18 h 30 : messe à la paroisse à
l’occasion du retrait de sa fonction de Benoît 16.
Mercredi
27 février : 9 heures.
Rencontre à la prison avec les autorités. Nous
voyons aussi le responsable des ateliers pour organiser la vente des
objets, fabriqués par les détenus, lors de la fête
de Pâques. Puis, activités ordinaires : passage à
l’infirmerie, à la cuisine, dans la cour, etc…
Et nos rencontres personnelles pour l’écoute et pour la
réinsertion.
A midi, nous recevons un ami d’Alsace.
Depuis plusieurs années, il a lancé une association
pour soutenir un village dans le nord du Sénégal. Il
est venu les visiter comme chaque année. Avec nous, il
partage son action et ses préoccupations. Cela permet à
nos étudiants de s’ouvrir à d’autres
réalités et à des actions nouvelles.
17
heures. Enregistrement d’émission radio : partage
d’Evangile en français et interview en ouolof du
responsable d’un Centre d’accueil de la Caritas pour les
réfugiés et immigrés.
Mardi
26 février : A 10 heures,
nous nous retrouvons, la Commission Justice et Paix avec le Maire et
ses adjoints. Nous présentons la Commission et son travail
dans les quartiers et à la prison. Puis des activités
que nous voulons mener : pour la baisse des loyers et le
problème des logements, la prévention des inondations
et les futures élections locales. Ils réagissent à
nos propositions et nous font part de leurs projets en nous
demandant notre collaboration.
A 12 heures, séance de
travail avec les responsables de l’aumônerie des
prisons, pour le suivi de nos actions de Carême et la
préparation de la fête de Pâques. Il y a beaucoup
de choses à prévoir.
18 heures. Comme chaque mardi
de Carême, rencontre sur les grands Croyants. Cette semaine,
Amos : que faire pour la justice dans notre société ?
Cette rencontre intéresse beaucoup et amène de
nombreuses propositions.
Lundi
25 février : Je vais
rencontrer le directeur d’une société de
la place qui me remet un chèque pour le fonctionnement d’un
des ateliers que nous voulons lancer à la prison des hommes.
Bien sûr, je le remercie. Je pars ensuite à la prison
pour l’écoute des détenus.
A 11 heures, je
vais visiter un jardin d’enfants du quartier. Ils
préparent leur fête sur le thème de
l’environnement. Cela m’intéresse beaucoup et
nous voyons ce qu’il est possible de faire dans ce sens.
17
heures, avec nos étudiants rencontre de formation et
d’évaluation de leurs activités et
engagements. Après un tour de table, nous réfléchissons
au Plan d’Action Pastoral pour les trois années à
venir. Les quatre objectifs sont communs à toutes les Eglises
de l’Afrique de l’Ouest : 1) Faire grandir
la communion entre tous. 2) La vie chrétienne. 3)
Le témoignage. 4) Le service : défendre
la dignité de tout homme : justice, paix, développement
(action humanitaire, projets…). Puis nous voyons nos
engagements et nos soutiens aux prisons et nos actions de Carême.
Dimanche
24 février : Après la messe, je
pars pour l’émission radio habituelle. Bien sûr,
on m’interroge sur le départ du Pape Benoît 16.
Je commence par relever son courage pour tenir son rôle malgré
l’âge et les difficultés. Et aussi la qualité
de son enseignement sur la foi (une foi éclairée et
intelligente, lien entre foi et raison) et sur la charité,
l’écologie humaine, et l’économie, ainsi
que son amour pour l’Afrique. Les actions qu’il a
menées, en particulier le 2ème Synode pour
l’Afrique. C’est un chemin qu’il nous montre pour
l’action : « Réconciliation, Justice et
Paix ». Il nous a donné une grande
responsabilité : que l’Afrique soit le poumon
spirituel du monde. Qu’allons-nous faire pour répondre
à cet appel ? Nous avons noté aussi son humilité
et son courage pour laisser son autorité de pape, en
reconnaissant sa fatigue et ses limites, sans s’accrocher à
son pouvoir. Il y a tellement de gens qui ne veulent pas laisser
leur place : pas seulement nos chefs d’états, mais
aussi les chefs de familles, les responsables de groupes,
d’associations et de mouvements, et tant d’autres
personnes. Il nous adresse là un signal très fort. A
mettre en pratique.
Dans un 2ème temps, je
commente la lettre des évêques du Sénégal
pour un Carême écologique. Avec eux, j’explique
tous les problèmes de l’Environnement au niveau mondial
et au niveau du pays, avec leurs causes et leurs conséquences
à tous les niveaux. Je rappelle que Dieu a créé
le monde beau et bon. Et qu’il nous l’a confié,
pas pour le salir et le casser, mais pour le protéger et le
rendre meilleur. Nos évêques nous proposent des actions
concrètes : nettoyer nos maisons, garder nos rues
propres, mettre une poubelle devant nos maisons, ne plus utiliser de
sacs plastiques, organiser le ramassage des ordures, ne pas boucher
les caniveaux ce qui entraîne le débordement des eaux
sales dans les rues et les inondations à la saison des
pluies. Cela pour la ville. Il y a aussi toute l’action dans
le monde rural : la lutte contre la chasse où on tue les
petits et les femelles pleines, la pêche dans les rivières
où on attrape même les tout petits poissons, les feux
de brousse, le déboisement sans replanter des arbres, mais
surtout l’accaparement des terres, pas seulement par les
grandes sociétés étrangères mais aussi
par les grands et riches du pays. Je termine sur l’importance
pour tous de s’engager, pas obligatoirement dans les syndicats
et partis politiques, mais déjà dans la société
civile et les organisations du quartier. Suite à cela, j’ai
reçu de nombreuses réactions.
A 16 heures, je
reçois une amie de LILLE, responsable d’une
association qui soutient la ville de St Louis et les villages
environnants du nord Sénégal, en particulier au niveau
des écoles et de la santé. Nous nous connaissons
depuis les années 80, quand j’étais moi-même
à St Louis. Nous sommes très heureux de nous revoir.
Elle m’explique ce qu’ils essaient de faire.
A 18
heures, à la demande des familles concernées je vais
bénir trois appartements dans un nouveau bâtiment
que l’on a construit dans le quartier. C’est l’occasion
de prier ensemble, mais aussi de nous connaître et de passer
un bon moment d’amitié. Nous avons de la peine à
nous séparer !
Samedi
23 février : A la prison des
hommes. Avec les prisonniers nous préparons la fête
de Pâques. La messe sera présidée par le Nonce,
mais nous voulons que ce soit la fête pour tous, musulmans
comme chrétiens. Nous voulons aussi faire venir les femmes
des détenus et quelques membres de leurs familles (ceux de la
région de Dakar). Cela fera près de 1.500 personnes.
Nous inviterons les autorités et les ambassadeurs pour qu’ils
puissent se rendre compte eux-mêmes des conditions de vie
difficiles de leurs citoyens. Nous espérons que cela les
motivera à agir. Mais nous voulons surtout donner la parole
aux détenus par une intervention, des questions aux
autorités, des poèmes, des scènes de théâtre,
etc… Chaque ethnie et chaque pays présentera ensuite
sa culture par des chants et danses, en tenue traditionnelle. Nous
voulons que ce soit la fête pour tous. Vous en recevrez le
compte-rendu.
Nous continuons la rencontre à la prison
par le partage d’Evangile. Puis nous faisons la liste des
étrangers par pays. En effet, nous voulons faire le tour des
ambassades pour qu’elles s’occupent de leurs citoyens.
Nous terminons par les questions diverses, suivies de la prière
et des contacts personnels.
Le soir, messe à la paroisse,
avec beaucoup de rencontres et de partages.
Vendredi
22 février : Programme
habituel. La matin, à la prison des femmes nous
évaluons deux choses : comment avons-nous vécu
l’année de la foi jusqu’à maintenant.
Après un temps d’approfondissement de la foi, il est
important de passer aux actions, en prison comme ailleurs. Le temps
du Carême est une bonne occasion pour cela. Nous voyons
comment nous l’avons vécu jusqu’à
maintenant. Le partage est très riche et animé, et
grâce à la compréhension de l’administration
nous dépassons largement le temps prévu.
A la
sortie, avec les animatrices, nous faisons le point de notre
action de Carême en faveur des prisonniers.
Puis je
rencontre le responsable d’une organisation de micro-crédits.
En effet, nous voudrions en faire bénéficier les
femmes des détenus, pour qu’elles puissent faire vivre
leur famille pendant que leur mari est en prison.
Soirée :
Chemin de Croix dans un quartier. Avant la prière, pendant
tout ce temps de Carême, nous prenons un temps de formation et
nous terminons par la messe. Les gens sont nombreux à venir
et sont intéressés.
Je mange rapidement avec
l’équipe des prêtres qui reçoivent des
Sœurs polonaises qui travaillent dans le sud du pays, en
Casamance. Puis je pars animer la rencontre de la Communauté
de quartier. Aujourd’hui, nous réfléchissons
aux problèmes de l’environnement à partir de la
lettre de nos évêques pour un Carême Ecologique.
Il y a beaucoup à dire… et à faire, dans ce
domaine. Vous en recevrez bientôt le compte-rendu.
Jeudi
21 février : Je retourne
à la banque Western Union pour obtenir de l’argent
pour les prisonniers. Elle est toujours bloquée. Cela ne nous
arrange pas. Je retourne à la maison pour travailler, mais il
n’y a pas de courant, ce qui arrive assez souvent ces
temps-ci. Donc, plus d’ordinateur, ni de possibilité
d’enregistrement, photocopies ou autres. Au moins, je peux
classer tous les papiers en attente sur mon bureau… et il y
en a beaucoup !
L’après-midi, travail au
service de la Communication du diocèse (SEDICOM). Puis
réunion à la Mairie sur la mobilisation et
l’organisation des femmes de la commune. Je suis invité
en tant qu’aumônier de la Commission Justice et Paix. Au
Sénégal, on ne limite pas la religion à la vie
personnelle. Et la laïcité n’est pas le refus de
la religion. Mais la reconnaissance publique de toutes les
religions, pour la participation de tous dans la concertation . A ce
sujet, notre grande préoccupation actuelle, c’est de
travailler ensemble, chrétiens et musulmans, pour éviter
toute forme d’intégrisme comme de terrorisme, pour que
les problèmes du MALI n’arrivent pas chez nous.
Mercredi
20 février : Nous allons d’abord à
la prison des femmes où une nouvelle directrice vient
d’arriver. Mais nous nous connaissons déjà et
nous pensons que nous allons pouvoir bien travailler ensemble. Nous
abordons un certain nombre de problèmes : en
particulier, l’écoute des femmes et la préparation
de leur sortie, des rencontres éducatives et des rencontres
religieuses entre chrétiennes et musulmanes, la
commercialisation de la production des ateliers, etc… Nous
allons pouvoir améliorer nos activités.
Je
continue chez les hommes : contacts avec
l’administration et les différents services (greffier
pour les libérables) le suivi des ateliers de productions,
les problèmes de santé et de nourriture. Il ne reste
pas beaucoup de temps pour l’écoute des détenus
qui le demandent. On continuera la semaine prochaine. Mais je ne
pars pas pour autant ; je reste un long moment à
attendre avant de pouvoir rencontrer le directeur, car les choses
doivent être décidées au niveau
supérieur !
Après cela, séance de
travail avec les différents animateurs et animatrices pour
faire le point et voir comment nous organiser.
Je repars ensuite
à la banque pour récupérer l’argent
envoyé à des prisonniers, mais j’arrive trop
tard, elle est fermée.
Le soir je passe à
notre service de Communication, pour laisser les enregistrements de
mes différentes émissions radio à mettre sur
You Tube. J’en profite pour ramener des photos dans mes
deux clés. Puis je pars enregistrer mes deux émissions
radio hebdomadaires. Cela fait encore une bonne journée !
Heureusement, les techniciens comme les journalistes sont
accueillants et favorisent le travail.
Mardi
19 février : Ce matin, nouvel essai à
l’hôpital, chez l’O.R.L. J’arrive à
9 heures comme prévu, je me présente au Secrétariat
et j’attends. A 11 h 15, ayant un autre rendez-vous important,
je retourne au secrétariat. On me dit : « ce
n’est pas la peine d’attendre, le professeur ne vient
pas aujourd’hui. Essayez mardi prochain ». Ils
auraient quand même pu m’avertir !
A 11 h 30,
chez le Nonce, nous préparons la fête de Pâques
que nous voulons célébrer à la prison le lundi,
avec tous les prisonniers. C’est une grosse manifestation, il
faut nous y prendre à l’avance.
Je vais ensuite
récupérer de l’argent pour un prisonnier qu’on
m’a envoyé par Western Union. Je passe successivement
dans quatre banques. Ca ne marche pas !
Au retour, je veux
me mettre à Internet, mais il n’y a pas de courant. Il
y a des jours comme ça…..
A 17 heures :
réunion du Bureau de l’aumônerie de nos trois
prisons. Il y a beaucoup de choses à régler. Je
les laisse terminer, car dans la paroisse voisine je vais animer
chaque mardi une réflexion sur les grands Croyants, dans le
cadre de l’Année de la Foi. Aujourd’hui :
Abraham. Vous en recevrez le compte rendu par mail dans quelque
temps. Les gens sont venus nombreux et participent activement. Après
la séance, je partage le repas de la communauté, ce
qui nous permet de parler d’un certain nombre de choses, car
nous ne nous voyons pas souvent.
Lundi
18 février : Après
ma mise à jour (Internet, courrier, préparation de
rencontres et formation), je trouve un moment pour travailler à
mon document sur Vatican 2 (voir mon site).
A 18 heures,
nous nous retrouvons dans une de nos paroisses pour célébrer
l’Eucharistie pour un de nos confrères mort en
France, d’un cancer. Il a travaillé toute sa vie au
Sénégal, aussi les gens sont venus nombreux prier pour
lui. C’est toujours un grand réconfort pour nous.
Dimanche
17 février : Après
la messe, nous tenons notre 1ère rencontre pour la
mise en place d’une Fraternité spiritaine à la
paroisse. Il s’agit de se retrouver d’abord pour vivre
l’Evangile selon spiritualité de notre fondateur, le
Père LIBERMANN, avec bien sûr une orientation
missionnaire, de dialogue avec les autres religions et les
engagements pour la Justice, la Paix et la Sauvegarde de la
Création. Ces fraternités existent dans plusieurs
paroisses, mais pas encore dans la nôtre.
Ensuite, je vais
voir une malade à l’hôpital. Elle ne peut plus
parler, mais elle me tient longtemps la main et me regarde avec
beaucoup d’intensité. Je lui parle lentement, car je
crois qu’elle me comprend. Je repars très ému de
cette visite.
A 15 heures, rencontre avec les jeunes du quartier.
Ils veulent organiser une journée pour financer la
construction de notre nouvelle église.
La nuit, marche
de prière à l’occasion du Carême, dans
la ville, jusqu’à minuit. Puis retour à l’église
pour un temps de formation et de réflexion. Le tout se
termine par la messe au petit matin. Les jeunes sont venus très
nombreux.
Samedi
16 février : A la
prison des hommes, nous parlons bien sûr du Carême
chrétien. Surtout que les musulmans les regardent et leur
posent beaucoup de questions. L’échange est très
intéressant et nous permet d’approfondir les choses.
Puis nous passons aux nouvelles. Un des détenus a perdu sa
mère. Il a demandé l’autorisation d’aller
assister (accompagné) à l’enterrement. Nous
attendons la réponse, sans trop d’espoir. Et nous
préparons la libération prochaine d’un autre
détenu. Le travail n’est pas toujours facile. Nous
sommes des bénévoles et prenons sur notre temps, mais
il arrive souvent que l’on nous dise : ce n’est pas
possible, ou, il y a un imprévu, revenez la semaine
prochaine ! Avant-hier, deux animatrices sont venues pour une
rencontre, mais à 16 heures on leur a dit que le repas de
midi n’était pas encore prêt !
A 16
heures, je vais avec une amie de notre Communauté de quartier
voir sa tante à l’hôpital. Elle est musulmane,
mais elle a demandé à me voir. C’est vrai que
j’ai été la voir chez elle plusieurs fois
pendant sa maladie.
De retour, avec un de nos étudiants
nous nous mettons au travail sur You Tube pour y mettre mes
émissions radio. Je n’y connais pas grand-chose, mais
lui il est compétent. C’est le principal.
A 18 h 30,
nous projetons un film sur les questions de la corruption et des
détournements d’argent. Organisé par notre
Centre d’éducation aux Droits de l’Homme.
Vendredi
15 février : Ce matin, à
la prison des femmes, je célèbre la messe et donne
les cendres.
Puis j’anime 2 heures de réflexion dans
un Centre professionnel de jeunes filles, suivie d’une autre
rencontre avec le personnel d’un dispensaire, chrétiens
et musulmans ensemble. Ensuite, je pars diriger le Chemin de Croix,
précédé d’un enseignement et suivi de la
messe. C’est le Carême, nous prenons le temps qu’il
faut !
Jeudi
14 février : Ce matin, je
pars à l’Ambassade de France pour essayer de régler
le cas d’une réfugiée ivoirienne. Elle s’est
mariée avec un Sénégalais en France, tous les
deux ayant leurs papiers en règle. A cause des événements
de Côte d’Ivoire, elle est rentrée au pays puis
elle est venue au Sénégal. Maintenant, elle voudrait
rejoindre son mari en France. Mais il n’y a pas moyen
d’obtenir un rendez-vous au service des visas, car son visa
est maintenant périmé. Il faut aller dans une banque
acheter un code pour demander un rendez-vous par téléphone
(à 5.000 F CFA) que l’on n’obtient jamais !
Et ensuite, il manque toujours un papier….
Ensuite, comme
je suis en ville, j’en profite pour faire un certain nombre de
visites et pour prendre des contacts, en particulier pour mes
prochaines émissions radio. Ce n’est pas facile de
trouver des personnes qui acceptent d’être interviewées.
Je passe visiter un dispensaire, une école professionnelle
(en vue d’un soutien pour les ateliers des prisons), une
communauté de religieuses dont je suis certains membres, une
communauté de Frères dont le responsable revient de
Guinée et me donne des nouvelles du pays et de nombreux amis
qu’il a rencontrés. Puis je passe dans un centre de
formation féminine, puis un collège. Cela me fait une
journée bien remplie, et aussi très enrichissante.
Mercredi
13 février : Aujourd’hui,
Mercredi des Cendres. Comme d’habitude, je vais à la
prison le matin, pour l’écoute des prisonniers,
la réinsertion et les rencontres avec les différents
services pour tous les problèmes et questions qui se
posent.
Ce n’est pas facile de travailler car tout le
personnel est convoqué pour un contrôle. En effet, on
vérifie la présence effective de chacun au travail et
cela pour pallier aux fraudes : des personnes qui perçoivent
un salaire sans venir travailler ; des fausses inscriptions
; des gens qui viennent toucher le salaire d’agents décédés.
Le Gouvernement actuel a décidé de clarifier les
choses, de refaire et d’informatiser le fichier des
fonctionnaires, ce qui est une très bonne chose.
Les
Cendres sont très appréciées par les gens,
parce que c’est une cérémonie très
populaire et accessible à tous, baptisés ou non. Cela
rejoint le besoin de sécurité et de protection, dans
les difficultés de la vie actuelle. Et les gens viennent très
nombreux parce qu’ils ont besoin de signes. A nous ensuite
d’approfondir les choses pour en faire peu à peu une
vraie démarche de foi. Les cérémonies durent
jusque dans la nuit.
Mardi 12 février : Travail avec le service de la Communication du diocèse. Puis enregistrement de mes deux émissions à la radio.
Lundi
11 février : Travail à
la maison : courrier, Internet, préparation de
rencontres et réunions.
Le soir, réunion de
« Justice et Paix ». Nous voyons les
actions en cours, en particulier la mobilisation contre
l’augmentation du coût des loyers. Puis nous échangeons
des idées pour la rédaction des premiers documents de
préparation aux élections locales de Mars 2014. C’est
un gros travail et il faut s’y prendre à temps !
Dimanche 10 février : Messe dans une Communauté de quartier. Les participants sont moins nombreux, mais cela nous permet davantage de partages et c’est plus familial.
Samedi
9 février : Malgré
l’importance du Colloque, je vais à la prison des
hommes, car c’est ma priorité. Surtout que j’ai
été absent ces trois derniers samedis. Nous suivons le
schéma habituel. D’abord les nouvelles des uns et des
autres : c’est important pour créer un esprit de
famille et de soutien mutuel. Puis nous partageons la Parole de
Dieu, comme nous l’avons fait avec nos étudiants ce
matin, car nous voulons en faire la base de toute notre vie. Nous
avons mis en place un schéma pour cela. Les prisonniers sont
maintenant bien habitués à cette démarche. A la
suite, nous voyons les activités à venir et les
problèmes à régler. Le premier, c’est
l’arrêt de la distribution de savon et de pain depuis
plusieurs mois. Et le problème des malades.
Aujourd’hui,
une jeune religieuse nigériane m’accompagne. Elle
retrouve des détenus qu’elle a connus dans l’Est
du pays, à Tambacounda. Elle va continuer à venir avec
nous chaque samedi ; cela va renforcer notre équipe.
Je
vais ensuite rejoindre le Colloque et je rencontre un certain
nombre des intervenants que j’ai connus au Mali et en Guinée.
Nous sommes heureux de nous retrouver et d’échanger des
nouvelles. Je revois de nombreux amis, certains perdus de vue depuis
1996, au moment de mon départ pour les camps de réfugiés
de la guerre du Libéria et de Sierra Léone. Et puis,
je parle avec les nombreux étudiants : les nôtres
et ceux des autres instituts. Cela me permet aussi des contacts, en
particulier pour mes émissions à la radio, mais
également du travail supplémentaire car beaucoup me
demandent des interventions ou des formations dans leurs différents
groupes !
Vendredi
8 février : Matinée
à la prison des femmes. Puis je pars au Colloque
organisé par notre Centre de Philosophie et Théologie
sur le thème « Saint Augustin et l’Afrique :
quel Message aujourd’hui ? ». On aborde
d’abord la vie d’Augustin, sa conversion, sa philosophie
et sa théologie, avec toutes ses luttes. Pour réfléchir
à partir de là à la vie religieuse, au service
et au pouvoir, le problème du mal, le rapport entre foi et
raison, avant d’arriver aux conclusions pratiques. Il y en a
pour deux jours.
Le soir, je vais rencontrer des jeunes
religieuses pour réfléchir à leur vocation
et prier avec elles.
La nuit, rencontre de notre communauté
chrétienne de quartier. Nous commençons par un
partage sur l’Evangile du dimanche. Ensuite, les nouvelles de
toutes sortes : familles, quartier, pays. Puis l’organisation
de notre communauté. Enfin, nous revenons à
l’élaboration de notre plan d’action, le 4ème
objectif : la dignité de la personne humaine, la
justice, la paix et la réconciliation, la charité et
le développement (projets, micro-crédits,….).
Les propositions ne manquent pas… ni les problèmes !
Jeudi 7 février : Travail à la maison. L’après-midi, avec une amie, nous continuons à mettre mes émissions sur You Tube. Cela n’avance pas vite. Puis je pars à la paroisse pour une rencontre sur le Concile Vatican 2, dont c’est le 50ème anniversaire.
Mercredi
6 février : Journée
chargée ! Profitant de ce que nous nous levons de bonne
heure et qu’Internet n’est pas encore saturé, je
travaille à la maison tranquillement.
Puis, à 9
heures, nous nous retrouvons à la prison des mineurs,
avec les différents groupes et ONG qui y interviennent. En
effet, nous avons senti le besoin de coordonner nos interventions
pour ne pas faire double emploi et éviter la concurrence.
Egalement pour pouvoir répondre aux différents besoins
des jeunes. Et d’abord pour nous connaître entre nous.
La réunion se passe dans une très bonne ambiance et la
compréhension mutuelle. Nous faisons un nouveau planning
d’activités, sous la direction du nouveau directeur de
la prison, qui peut ainsi commencer dans de bonnes
conditions.
Rapidement, je pars à la prison des femmes
où l’ancienne responsable fait ses adieux. Comme
elle a très bien travaillé, il y a beaucoup de monde
et la cérémonie est très chaleureuse. Mais nous
ne sommes pas inquiets pour l’avenir car nous connaissons bien
la nouvelle directrice avec laquelle nous avons déjà
bien collaboré dans la prison où elle se trouvait
précédemment.
Entre temps, je suis passé à
la prison des hommes pour apporter des médicaments.
Plusieurs problèmes doivent être réglés.
En effet, nous ne pouvons plus prendre les ordonnances en charge
car notre Caisse est vide. Nous cherchons à aider au moins
pour les urgences et les interventions chirurgicales. De plus, à
l’infirmerie on prescrit surtout des fortifiants. Nous pensons
qu’il vaudrait mieux améliorer la nourriture pour
tous.
A la sortie, je rencontre un détenu qui a été
libéré. Pendant qu’il était en prison,
son adjoint lui a pris tout son matériel (il avait 3
magasins). Nous faisons la liste de ce matériel et nous
allons chercher un huissier pour régler le problème.
Mardi 5 février : Le matin, travail à la maison. Le soir : enregistrement de deux émissions radio. Aujourd’hui, nous parlons du Carême qui arrive, à la fois tant en direction des musulmans que des chrétiens. En conclusion, nous présentons les actions que nous allons mener pendant le Carême dans la Commission Justice et Paix et l’aumônerie des prisons.
Lundi 4
février : Nous tenons
notre réunion de doyenné (rencontre des
responsables de 7 paroisses de banlieue). Nous continuons notre
travail du mois dernier, sur la mise en place de notre plan d’action
à tous les niveaux et dans les différents domaines de
la vie, pour les cinq années à venir.
Puis nous
passons aux activités concrètes. Je leur explique en
détail toute l’action de Carême que nous allons
mener en faveur des prisonniers.
Au moment du repas, j’en
profite pour régler un certain nombre de questions pratiques.
Et de revoir les engagements de nos étudiants avec ceux qui
les suivent, dans les différents quartiers.
Dimanche
3 février : Depuis hier,
il y a le pèlerinage des religieux. A cause de toutes
ces activités, je n’ai malheureusement pu y participer.
Ce matin, j’ai la 1ère messe à 7
heures. Ensuite, j’anime 2 h 30 d’émissions
religieuses, en deux langues : français et ouolof.
Dans la première partie, j’essaie de commenter et
d’appliquer concrètement les lectures du jour. Puis je
continue d’expliquer la Lettre de Benoît 16, du 1er
janvier : « Heureux les artisans de paix »,
dans ses différentes dimensions. Le tout entrecoupé
des réactions et interventions des auditeurs, par
téléphone.
Puis je vais rejoindre le Collège
où se tient la kermesse de la paroisse. C’est
l’occasion de rencontrer beaucoup d’amis et d’échanger
sur des tas de choses.
Samedi
2 février : Nous
commençons par fêter « la Présentation
de Jésus au Temple ». Ici, il n’y a pas de
crêpes, mais des chants et le partage. C’est ce qui
compte !
C’est aussi une journée de
récollection pour l’aumônerie des prisons.
En plus de nos rencontres et formations ordinaires, nous avons tenu
à nous retrouver pour cette journée de réflexion
et de partage sur nos engagements et ce temps de prière et de
méditation. Nous en avons besoin pour enraciner nos actions
dans la foi, mais aussi pour mieux nous connaître et augmenter
nos liens d’amitié. Nous nous retrouvons à plus
de 40 personnes engagées à différents niveaux,
et dans des Commissions diverses, dans 5 ou 6 prisons, de plusieurs
églises chrétiennes, et notre partage est vraiment
très riche et très profond. Nous avons commencé
par nous présenter longuement pour bien nous connaître.
Puis nous avons eu une réflexion sur la dimension religieuse
de notre engagement, à partir de la Parole de Dieu. A la
suite, un partage sur ces trois questions : 1) Pourquoi nous
allons dans les prisons ? 2) Quelles sont les belles choses
que nous y avons découvert ? 3) Sur quelle Parole de
Dieu nous appuyons notre engagement ?
Dans une étape
suivante, nous essaierons de nous retrouver avec les autres
personnes et groupes qui interviennent dans chaque prison. Pour le
Camp Pénal, c’est prévu pour le 28, en accord
avec le Régisseur.
Après la récollection,
réunion avec le Bureau pour préparer nos
différentes actions de Carême : le soutien des
prisons par les enfants et les jeunes, un concert pour obtenir des
fonds, et un grand repas le jour de Pâques avec plus de 1000
détenus, hommes et femmes, quelques membres de leurs
familles, et tout le personnel des prison. C’est un gros
travail. Heureusement que les membres de l’aumônerie
sont motivés.
Vendredi
1er
février : nous retrouvons
chez les femmes, à la prison. Aujourd’hui, nous
partageons la Parole de Dieu : l’Evangile de Jésus
à Nazareth (Luc 4, 14-21) : « L’Esprit
de Dieu repose sur moi. Il m’a choisi pour annoncer la Bonne
Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils vont
être libérés, rendre la vue aux aveugles,
relever ceux qui sont écrasés, annoncer une année
de grâces, de la part de Dieu ». Les femmes sont
maintenant à l’aise et ont l’habitude de ce
partage. Aussi ont-elles beaucoup de choses à dire. Nous les
écoutons avec joie mais aussi avec beaucoup d’attention.
A partir de là, nous partageons leurs soucis, leurs
souffrances et aussi leurs joies.
Ensuite, je passe au
dispensaire du quartier rencontrer les malades, les mamans
avec leurs bébés, ainsi que le personnel. Nous
prévoyons notre prochaine rencontre.
Après-midi :
travail à la maison. Je profite de ce qu’il y a du
courant pour travailler à l’ordinateurs et recharger
les batteries.
Demain, c’est le 160ème
anniversaire de la mort de notre 2ème fondateur,
juif converti, François LIBERMANN. Nous nous retrouvons donc
à 16 heures avec tous les missionnaires spiritains de Dakar,
pour réfléchir et partager sur nos différents
engagements, à partir de textes de base de notre fondateur :
comment être missionnaire dans le monde d’aujourd’hui ?
Comment partager la vie du peuple auquel nous sommes envoyés
et répondre à leurs appels et leurs besoins ?
Nous
continuons par la prière et un repas fraternel. Nous avons
invité les membres de nos fraternités spiritaines, de
même que les Sœurs missionnaires spiritaines. C’est
une grande joie pour nous tous. Aussi la fête se prolonge
tard, pour pouvoir en profiter au maximum.
Jeudi
31 janvier : Je voudrais passer
une visite de contrôle pour mes oreilles car, avec l’âge,
je n’entends plus très bien ce que les gens disent et
bien sûr cela me gêne beaucoup dans mes rencontres et
réunions. J’ai un rendez-vous pour ce matin ; j’y
vais de bonne heure… et j’attends jusqu’à
14 heures ! Je me décourage et je m’en vais !
Sur
le chemin du retour, je passe dans une communauté religieuse
qui veut me voir. Avec tout ça, j’ai raté
plusieurs rendez-vous, en particulier ce midi au moment du repas. Il
faut faire avec !
J’ai quand même le temps de
rencontrer des nouvelles personnes pour travailler dans les prisons
et nous soutenir dans nos actions, en particulier pour la santé
(des médecins) : nous en avons bien besoin.
Mercredi
30 janvier : Comme chaque
mercredi, je vais à la prison des hommes pour
l’écoute : nous sommes 4 animateurs pour cela et
nous nous retrouvons avec les autres équipes qui
interviennent : la Commission économique pour apporter
un supplément absolument nécessaire en nourriture aux
étrangers et aux Sénégalais qui ne reçoivent
pas de visite de leur famille, et la Commission de réinsertion
pour les prisonniers libérables. Aujourd’hui, il y a
beaucoup de monde et j’initie à l’écoute
une religieuse, nouvelle venue, mais qui a déjà une
bonne expérience du travail en prison dans une autre ville.
Et il y a beaucoup de monde à voir avec des cas toujours
aussi difficiles à régler. Il va falloir nous
organiser davantage pour répondre aux besoins et en
particulier trouver quelqu’un pour s’occuper de la
commercialisation des objets fabriqués dans les ateliers de
la prison. Et quelqu’un d’autre pour trouver du travail
pour les femmes et filles des détenus afin de leur permettre
de faire vivre leurs familles. Il faudrait aussi quelqu’un de
dégagé pour suivre les problèmes de santé
et la recherche de médicaments. Il nous faudrait aussi
quelqu’un pour aller contacter les ambassades qui abandonnent
complètement leurs citoyens.
Je suis ensuite reçu
par le Régisseur de la prison, je dois dire sans aucune
difficulté. Nous avons d’ailleurs d’excellentes
relations avec tout le personnel pénitentiaire. Nous tenons
une séance de travail sur plusieurs points : une
rencontre générale de sensibilisation sur le SIDA qui
sera suivie par des interventions plus ciblées ; la
situation des détenus âgés ou malades et les
possibilités de grâces ou de réductions de
peines ; l’organisation d’une rencontre de tous
ceux qui interviennent à la prison pour une meilleure
coordination et complémentarité de nos actions ;
et les mauvais traitements des personnes arrêtées par
la police et le fait qu’on leur prend tous leurs documents
personnels si bien qu’ils n’ont même plus les
numéros de téléphone pour que nous puissions
contacter leurs familles.
A 15 heures, je me retrouve à la
prison des mineurs. Nous rencontrons le nouveau directeur,
qui nous reçoit très bien. Nous lui présentons
nos différentes activités et voyons quels sont ses
projets. Cela se fera au fur et à mesure. Avec nous est venue
une Sœur qui tient un dispensaire dans le quartier et qui
pourra aider. Puis il y a une rencontre avec le personnel, suivie
d’une réunion générale avec tous les
jeunes détenus. Nous tenons une réflexion animée
et très intéressante avec eux, en attendant que les
dentistes arrivent. En effet, des membres de leur Association
viennent faire une séance d’éducation à
la santé dentaire aux jeunes, et leur remettre brosses à
dents et pâte dentifrice. Ils passeront ensuite à la
prison des hommes. Mais ce qui nous intéresse surtout, c’est
qu’ensuite ils sont prêts à venir donner des
soins, par roulement.
Je les laisse pour aller en ville retrouver
le responsable du Service de la Communication (radio, télé,
journaux) ; puis je passe à la direction des mouvements
d’action catholique, mais je ne trouve personne ! Je vais
donc contacter la directrice d’une école pour notre
action de Carême.
J’attends ensuite plus d’une
heure un enseignant, responsable du mouvement des enfants, (CV-AV,
l’équivalent de l’ACE en France) que je dois
interviewer ce soir à mon émission radio. Il est
coincé dans les transports publics ! Heureusement, le
technicien nous a attendus.
Mardi
29 janvier : Il n’y a pas
de courant et donc pas de connexion Internet. J’en profite
pour travailler un article sur la réconciliation, à
partir du 2ème Synode pour l’Afrique, que la
coordination des religieuses d’Afrique (COSMAS) m’a
demandé depuis longtemps. J’avais déjà
des idées qui tournaient dans ma tête, mais il me faut
m’asseoir et organiser mes pensées. Cela me prend toute
la journée, jusqu’à la nuit (vous aurez
bientôt cet article sur mon site).
Avant de me coucher,
comme chaque soir je lis le journal et je me mets au courant des
nouvelles locales et internationales sur Internet, profitant que
l’électricité soit enfin revenue. Malgré
la fatigue et l’heure tardive, j’enregistre un certain
nombre de documents dans mon ordinateur, que je travaillerai quand
il n’y aura pas de courant, grâce à la batterie.
Devant les problèmes, on apprend à s’organiser.
Lundi
28 janvier : Après avoir travaillé la
matinée à la maison, je pars rencontrer une jeune
fille qui veut devenir religieuse.
Je réfléchis
avec elle à sa vocation, aux conditions et à la façon
de s’y préparer. Nous avons un échange très
approfondi. Puis je passe à notre Maison régionale où
je retrouve avec joie mes confrères. J’ai
surtout le grand plaisir de rencontrer un ami de longue date qui
travaille au Congo. Il est revenu pour des congés, et nous
sommes très heureux de nous revoir. Je fais aussi la
connaissance d’un autre confrère congolais qui fait des
études sur l’écologie en Belgique. Sur le chemin
du retour, je passe visiter et apporter une aide à une
réfugiée de Côte d’Ivoire. Puis je vais
travailler, jusqu’à la nuit, à la mise en place
de mon site YOU TUBE : je veux en effet y mettre mes
émissions radio : les partages d’Evangile en
français et les interviews en ouolof sur la radio municipale
et les interventions sur la radio communautaire de notre quartier.
C’est une amie, membre de notre communauté de quartier,
qui assure le travail, car moi-même j’en suis absolument
incapable, mais c’est un travail qui demande beaucoup de
temps.
Samedi
26 janvier : Je ne vais pas à
la prison, car j’anime une journée de formation pour 5
équipes de Justice et Paix. Nous cherchons à faire une
formation pratique qui permettra de travailler concrètement :
quels sont les manques de justice et de paix autour de nous ?
Comment les analyser et en découvrir les causes ?
Comment monter un plan d’action ? Comment évaluer
nos actions et les relancer ? Comment célébrer
nos actions ?
L’après-midi, nous avons une
formation pratique sur « Comment faire une
réconciliation », avec des exercices. C’est
un grand encouragement nous retrouver ensemble, et cela va nous
permettre de mener des actions communes. Nous pensons en
particulier à la préparation des élections
locales, aux choses à mettre en place pour se protéger
des inondations, à la lutte contre l’augmentation des
loyers, etc…
Le soir, avec les étudiants, soirée
communautaire. Nous nous réservons ainsi une soirée
par mois pour travail à la maison.
Vendredi
25 janvier : Animation à
la prison des femmes. Nous parlons de la vie à la prison.
Elles ont beaucoup à dire car elles sont maintenant habituées
à nous ; elles sont à l’aise et s’expriment
sans problèmes. Nous parlons d’abord de la façon
dont les musulmanes ont fêté l’anniversaire de la
naissance du Prophète, et comment les chrétiennes ont
participé à leur joie. A partir de là, nous
parlons de l’entente et l’entr’aide entre les
croyantes des deux religions dans la vie de chaque jour.
Ensuite,
nous parlons de leurs activités, qui sont autant de
formations pour préparer leur sortie et leur réinsertion :
jardinage , couture, fabrique de jus de fruits, salon de coiffure,
pâtisserie, etc… et aussi l’alphabétisation
en français, anglais et ouolof.
Elles nous font aussi le
compte-rendu de la visite des femmes juristes à la prison. On
prépare ensuite les activités à venir. Nous
parlons en particulier de fourneaux spéciaux qui servent de
fours et qui économisent le bois, ce qui permet non seulement
de gagner du temps –aller chercher du bois dans la forêt-
et d’économiser de l’argent, mais aussi de
diminuer le déboisement. Les femmes vont se former à
l’utilisation de ces foyers et lors de leur sortie de prison
chacune recevra un foyer qu’elle pourra emporter avec
elle.
Enfin, nous abordons la question des exercices physiques et
même du sport. La direction est en train d’aménager
un terrain de basket. Nous les poussons à y participer.
Je
passe à la prison des hommes pour demander la liste des
détenus qui seront libérés durant les deux
prochains mois, afin que nous puissions préparer leur sortie
et leur réinsertion mercredi prochain.
Puis je vais au
Centre de formation des jeunes filles. Il y a 15 jours, nous
avions réfléchi à l’année de la
foi et décidé d’un certain nombre d’actions.
Aujourd’hui, nous faisons l’évaluation des
activités qu’elles ont menées dans le Centre,
dans leurs familles et leurs quartiers. Nous avons un partage
intéressant. Mais je leur fais constater qu’elles sont
malgré tout plus engagées dans la paroisse que dans le
quartier, et davantage dans l’Eglise que dans la Société.
C’est d’ailleurs un problème général
pour les chrétiens au Sénégal, et il y a
beaucoup à faire dans ce sens.
21 heures. Réunion
de notre communauté de quartier Nous nous donnons des
nouvelles, puis nous étudions le plan d’action des 5
années qui viennent, avec ses 4 objectifs communs à
tous, pour voir comment les vivre dans notre communauté :.
1) la communion entre nous et avec les autres. 2) notre vie
chrétienne. 3) le témoignage et l’évangélisation.
4) le service des hommes : redonner leur dignité aux
méprisés, travailler pour la justice, la paix et le
développement.
Nous émettons un certain nombre de
propositions. Il va falloir les préciser et les mettre en
œuvre. (Voir le compte-rendu dans mon site, rubrique
CEB/CCB). Nous y reviendrons à la prochaine réunion.
Enfin, nous décidons de quelques actions à réaliser
tout de suite : la fête de la paroisse, les actions de
Carême, le soutien des prisonniers, etc….
Jeudi 24 janvier : Nous terminons notre séance à 21 h 30. Nous mangeons en vitesse et rentrons sur Dakar, car demain matin je dois être à la prison des femmes. Beaucoup de « bouchons » sur la route, si bien que nous arrivons après minuit ; en effet, cette nuit, c’était le Maouloud, célébration de la naissance du Prophète Mohammed et il y avait un grand pèlerinage organisé à TIVAOUANE. Aujourd’hui les gens rentrent et il faut être prudent sur la route !
Mercredi
23 janvier : Ce matin, nous nous
levons très tôt pour aller à une cinquantaine de
kilomètres participer à un colloque sur l’Apostolat
des Laïcs, dans le cadre de l’année de la foi et
pour le 125ème anniversaire du pèlerinage
national de POPENGUINE. Pendant deux jours, nous avons travaillé
avec des intervenants dont certains venus de France (Université
catholique d’Angers…), l’évêque de
Clermont-Ferrand, malade, s’étant désisté.
Nous avons abordé les questions de notre foi d’Africains,
avec les problèmes de magie, de maraboutage et de
sorcellerie. Comment vivre notre foi dans le choc des cultures ?
Le rôle des laïcs dans le développement du pays
et face aux changements de la vie. Puis nous avons vu ce que la foi
chrétienne a de spécifique face aux autres religions
et quel salut elle apporte à l’Afrique d’aujourd’hui.
Pour terminer avec une réflexion sur la foi au Sénégal.
Bien
sûr, il reste à mettre tout cela en pratique et passer
à l’action.
Comme dans toutes ces rencontres, qui
regroupent des gens de tout le pays, c’est une grande joie de
retrouver des amis et de s’en faire des nouveaux. Grâce
à Internet qui se répand de plus en plus, nous
pourrons communiquer et échanger des documents et comptes
rendus d’activités.
Mardi
22 janvier : Après avoir
reçu les étudiants, j’accueille les
stagiaires (un Philippin, un Ghanéen et un Nigérian)
qui, pour cette 1ère année, apprennent le
français. Ils ne le maîtrisent pas encore, aussi nous
parlons en anglais.
Puis je continue à régler un
certain nombre de questions par écrit, au téléphone
et par Internet. Ca n’avance pas vite.
L’après-midi,
2ème formation pour nos étudiants, sur le
suivi des personnes vivant avec le VIH. Je les laisse continuer avec
notre ami animateur, pendant que je reprends les démarches en
vue de l’ouverture d’un CCP pour
l’aumônerie des prisons, et cette fois elles aboutissent
car j’ai enfin tous les documents nécessaires !
Puis, je passe dans deux écoles pour la mise en place de
notre campagne de Carême, ce qui me permet de faire des
nouvelles connaissances. Mais je dois me rendre rapidement à
la radio pour mes deux émissions. Aujourd’hui,
j’interviewe un Frère sur leurs écoles
professionnelles et le travail de Caritas.
Lundi
21 janvier : Une bonne
nouvelle : l’UNESCO avait des stocks de nourriture, en
cas de problèmes dans le pays. Avant qu’elle ne soit
périmée, ils nous la proposent pour les prisonniers.
Bien sûr nous acceptons. C’est une très bonne
nouvelle. Je contacte immédiatement le régisseur pour
qu’il envoie la camionnette de la prison. Puis je termine de
recevoir les étudiants.
Après-midi :
Rencontre mensuelle : après les contacts personnels avec
chacun des étudiants, nous nous retrouvons ensemble pour en
tirer des conclusions et tracer des orientations. Puis nous
réfléchissons à la Nouvelle Evangélisation
et à la façon dont elle est mise en pratique, et
comment continuer à avancer.
Je les laisse pour aller
célébrer l’Eucharistie à la paroisse,
suivie de la réunion « Justice et Paix »
. Nous faisons le tour des problèmes du quartier et
réfléchissons à ce qu’il est possible de
faire. Puis nous voyons les problèmes plus larges sur
lesquels nous allons devoir nous mettre ensemble au niveau de toute
la ville, pour agir efficacement : la drogue (surtout chez les
jeunes) ; la préparation des élections locales de
l’année prochaine ; la prévention et les
dispositions à prendre face aux inondations lors de la saison
des pluies. Ce n’est pas le travail qui manque.
Dimanche 20 janvier : L’après-midi, rencontre avec les jeunes pour une formation sur la Bible. Nous lisons l’Evangile de dimanche prochain : la mission de Jésus conduit par l’Esprit, qui annonce la Bonne Nouvelle, guérit les malades et libère les opprimés. Mais nous ne voulons pas en rester à la théorie. Nous voyons donc ensemble les actions que nous allons mener, aux différents niveaux, tout au long de cette année. Nous sommes très heureux de nous retrouver.
Samedi 19 janvier : Un de mes grands amis est enterré aujourd’hui. Quand j’étais dans le nord du Sénégal, à St Louis, de 1980 à 1996, nous avons beaucoup travaillé au soutien des couples et à la régulation des naissances, à la préparation des fiancés au mariage et à l’éducation sexuelle des jeunes. Il était très engagé et a aidé énormément de gens à Dakar tout au long de sa vie. C’est pourquoi de nombreuses personnes, musulmanes comme chrétiennes, sont venues, et la Cathédrale est remplie. Il était malade depuis de nombreux mois, et l’année dernière nous avons déjà enterré sa femme. J’essaye de consoler ses enfants que j’ai vu grandir. Nous sommes tous très tristes. Pour assister à ses obsèques, nous avons supprimé notre rencontre de l’aumônerie des prisons et après l’enterrement nous nous retrouvons avec la famille, à la maison. Mais je les quitte pour aller dire la messe du samedi soir à la paroisse.
Vendredi
18 janvier : Ce matin, à
la prison des femmes, je célèbre l’Eucharistie,
préparée par les pensionnaires elles-mêmes. Nous
prenons le temps de partager la Parole de Dieu, pour que chacun
puisse donner ses idées. A la fin, j’accueille la
responsable musulmane qui vient rencontrer les détenues de sa
religion. Nous nous entendons très bien et nous avons eu
l’occasion de tenir ensemble des rencontres communes entre
chrétiennes et musulmanes.
Puis je passe chercher des
lunettes pour les détenus, avant de rencontrer la
directrice d’une grande école du quartier (du Jardin
d’enfants aux classes de Lycée) : Notre Dame du
Liban, lancée il y a 50 ans par les Libanais chrétiens,
mais bien sûr ouverte à tous. En effet, nous voulons
proposer une action de Carême à tous les enfants
et jeunes, qu’ils soient chrétiens ou musulmans, pour
soutenir tous les prisonniers, sans distinction. Mais nous ne
voulons pas seulement demander de l’argent ou des dons
(nourriture, habits, savons et produits d’hygiène,
cahiers et bics pour l’alphabétisation, etc), mais
aussi leur ouvrir le cœur et l’esprit à la vie et
aux souffrances des prisonniers, ainsi que leur faire connaître
ce que nous essayons de faire ensemble. C’est pourquoi, nous
enverrons un animateur ou une animatrice rencontrer les jeunes qui
s’engageront dans cette action. Cela se terminera par une
grande fête à Pâques, avec un repas et un théâtre
par les détenu(e)s pour partager leur vie et leurs espoirs
avec tous ceux qui viendront, des chants et danses des différents
groupes culturels pour valoriser leurs cultures diverses. Il y aura
environ 1200 détenus et invités. C’est un gros
travail. Nous nous y sommes déjà attelés.
A
midi, j’accueille un formateur d’une autre ONG qui
viendra nous donner une formation sur « comment
réconcilier les gens » samedi prochain. Il reste
manger avec nous, ce qui lui permet de partager avec les étudiants
ses activités et les raisons de son engagement.
L’après-midi,
je cherche des emplois pour les femmes des détenus afin
qu’elles puissent faire vivre leur famille. Puis je continue à
rencontrer nos étudiants. Cela me conduit jusqu’assez
tard dans la nuit.
Jeudi
17 janvier : Après-midi :
Formation de nos étudiants sur le SIDA par
l’Association catholique Sida Service. C’est
important que, comme futurs prêtres, ils soient préparés
à suivre et soutenir aussi bien les personnes vivant avec le
VIH que leurs familles, et à transformer la société,
changer la mentalité des gens pour que ces personnes ne
soient plus rejetées et humiliées. Les animateurs
connaissent leur travail et les étudiants, qui posent
beaucoup de questions, sont satisfaits de la rencontre. Nous
continuerons la semaine prochaine.
Je pars ensuite célébrer
la messe à la paroisse, avant de rencontrer un étudiant.
Mercredi
16 janvier : Séance
d’écoute à la prison avec son lot
habituel de problèmes psychologiques, de santé, de
solitude, de nourriture , et tant d’autres. Aujourd’hui,
nous accueillons surtout des détenus étrangers. Nous
avons eu la chance de recevoir des petits paquets de mil (céréale
locale) : nous allons pouvoir en aider quelques-uns.
L’infirmier major arrive avec un paquet d’ordonnances :
nous allons devoir mobiliser nos amis pour les prendre en charge. Et
aussi trouver des lunettes, des cahiers et des bics. Nous voulions
aussi rencontrer les libérables pour préparer leur
sortie, mais la liste n’est toujours pas prête. Ce sera
pour la prochaine fois. Dommage !
Après-midi :
suite des rencontres avec nos séminaristes étudiants
en théologie, sur leurs engagements sociaux et humanitaires.
Mardi
15 janvier : Je me suis réservé
à nouveau cette matinée pour préparer deux
articles que l’on m’a demandé : un sur le
travail dans les prisons, un sur Justice et Paix. C’est
important, mais ça demande beaucoup de temps pour la
rédaction et la saisie des textes, même si vivant les
réalités de l’intérieur je ne manque pas
de choses à dire ! Mon problème serait plutôt
de résumer et de limiter mon développement !
Mais
je commence par rédiger une demande de soutien. Nous avons
besoin de fonds pour pouvoir travailler.
L’après-midi,
démarche pour ouvrir un compte postal ; hélas,
il me manque encore une signature ! Il faudra que je retourne
une 3ème fois.
Ensuite, je vais visiter une des
animatrices de prison, Gabonaise mariée à un
Sénégalais. Jusqu’à maintenant, je
ne connaissais pas sa maison. Nous nous donnons rendez-vous à
une station service. Elle amène une amie Centrafricaine qui
voudrait travailler, elle aussi, avec nous.
Je pars ensuite voir
le curé responsable de notre secteur (doyenné), pour
préciser avec lui l’effort de Carême et la
préparation de la fête de Pâques en prison. Nous
présenterons notre projet aux sept paroisses de notre
secteur.
Sans tarder, je pars à la radio pour
enregistrer mes deux émissions. Aujourd’hui
j’interviewe une autre animatrice sur la prison des mineurs
et au retour, je reçois encore un de nos étudiants,
pour réfléchir à ses activités et
engagements. Ce ne sera pas facile de me lever demain matin !
Lundi
14 janvier : Ce matin, je reste
à la communauté pour régler un certain nombre
de choses restées en suspends, et il y en a beaucoup. Je
n’arrive pas à tout régler, mais, au moins, les
plus urgentes.
A partir d’aujourd’hui, je vais
recevoir chacun de nos étudiants à tout de rôle,
pour faire le point de leurs engagements. C’est très
important pour leur avenir. Et déjà pour leur vie
actuelle, pour qu’ils ne s’enferment pas dans les études
et la course aux diplômes, ce qui n’est pas notre
vocation.
Le soir, réunion mensuelle de toute la
communauté. A tour de rôle, chaque étudiant est
appelé à faire un exposé sur le thème de
son choix, que nous évaluons tous ensemble. Puis nous
abordons la question des études et celle de la préparation
du Carême. Nous préparons les deux rencontres sur le
SIDA, et passons ensuite aux « divers » et à
la prière finale.
Dimanche
13 janvier : Emission radio
du dimanche. Les lectures du jour sont lues et commentées
en français et en ouolof par les jeunes qui animent
l’émission. Comme d’habitude, ils me demandent
d’en tirer des conclusions pratiques, en ouolof. Suite à
cela, un imam ajoute son propre commentaire. C’est une
émission en direct et les gens interviennent ensuite par
téléphone. Aujourd’hui, les questions tournent
rapidement autour du mariage. Il y a beaucoup de réactions et
de contributions, si bien que je n’ai pas le temps de
commenter la Lettre de la Journée mondiale pour la Paix (1er
janvier). Ce n’est pas grave. Ce sera pour la prochaine fois….
Peut-être !
L’après-midi, au CAEDHU
nous faisons le point de nos différentes rencontres de la
semaine passée pour le démarrage de notre Centre.
Puis
je passe voir la responsable de l’aumônerie de
la prison des jeunes qui était partie rejoindre sa fille
à l’étranger, pour les fêtes. Nous
préparons les activités de cette année qui
commence.
Pendant toute cette journée, nos étudiants
étaient en récollection (journée de prière).
Samedi
12 janvier : En allant à
la prison, un pneu éclate. J’ai de la peine à
trouver une chambre à air et un nouveau pneu. Le réparateur
me trouve une chambre à air encore bon ne et recoud mon pneu.
Avec tout cela, j’arrive très en retard à la
prison des hommes, mais l’étudiant qui
m’accompagne m’a précédé et a
commencé la rencontre. Ils ont abordé les problèmes
qui reviennent sans cesse et pour lesquels nous nous sentons
tellement démunis. Suite à cela, je leur fais part des
petites avancées, et du compte-rendu de notre rencontre avec
le directeur de l’administration pénitentiaires de
mercredi dernier. Puis nous passons au partage d’Evangile du
dimanche, que je pourrai envoyer à ceux qui le désirent.
Ensuite, nous abordons les questions concrètes, avant
quelques contacts personnels rapides, car ils doivent retourner dans
la prison. Pour les cas plus compliqués, je les reverrai
mercredi personnellement.
Le soir, je vais dire la messe dans un
quartier. J’aime beaucoup l’ambiance familiale d’un
petit groupe, où chacun peut participer. Ensuite, je passe
dans plusieurs familles, ce qui m’amène tard dans la
nuit, mais qui est bien agréable. En tout cas, je n’ai
pas faim, car j’ai dû partager trois repas !
Vendredi
11 janvier : Je commence par la
prison des femmes, comme chaque semaine.
Puis je vais dans un
Centre de formation féminine pour les aider à
vivre cette année de la foi. Je parle en deux langues
(français et ouolof) afin que tout le monde comprenne bien.
Evidemment, nous ne restons pas à la théorie et aux
grandes idées, mais nous voyons comment vivre concrètement
notre foi dans les circonstances actuelles et leurs conditions de
vie réelles. Je suis dans l’admiration de la sincérité
et la profondeur de leurs réponses.
L’après-midi,
nous nous retrouvons entre responsables des fraternités
spiritaines, pour faire le point de la vie de nos équipes. Et
pour préparer notre rencontre trimestrielle du dimanche
27.
La nuit, rencontre de notre communauté de quartier.
Après les nouvelles, nous partageons l’Evangile de
dimanche. Puis nous écoutons le compte rendu du Conseil
Paroissial de vendredi 14. Et nous cherchons comment mettre les
orientations en pratique à notre niveau. Et quelles sont nos
propositions d’actions pour le Plan Pastoral à mettre
en place. (Voir mon site).
Jeudi
10 janvier : Après la
prière et la messe, j’ai un peu de temps pour mettre à
jour mon courrier. Puis nous partons au Ministère des
Droits Humains présenter notre projet de Centre
Educatif et les différents jeux et moyens pédagogiques
que nous avons composés. Nous avons sérieusement
préparé la rencontre à l’avance. Nous
avons obtenu un accord de principe, maintenant il nous faut passer
aux questions pratiques. Et d’abord trouver un terrain pour
notre Centre. Ensuite, trouver les moyens pour construire. En ce qui
concerne les programmes de formation, au bout de 25 ans, nous avons
ce qu’il faut ! Et pour les animations, nous avons tous
nos jeux éducatifs et autres moyens pédagogiques. Le
Ministre est intéressé par notre travail et apprécie
notre projet pour sa réflexion et sa visée. Du coup,
il prend des contacts pour lancer les recherches de fonds. Pour
commencer, nous aurons un centre chargé d’animer les
formations et d’organiser les activités dans tout le
pays. Et également pour une mise en pratique sur place :
un jardin d’enfants, une école élémentaire
et une école professionnelle. Nous avons déjà
un entrepreneur pour superviser les ateliers. Espérons que ça
va marcher, car nous ne voulons pas nous contenter de parler des
droits de l’homme, mais former les gens et agir dans ce sens.
En revenant de ce rendez-vous, je trouve mon vélo crevé.
Cela m’arrive souvent, vu l’état des routes et
les endroits reculés où je vais. Il me faut donc le
pousser pendant un long trajet avant de trouver un réparateur.
J’avais rendez-vous dans une équipe de prêtres
pour travailler la question des activités à la prison
des mineurs dont ils ont la responsabilité, et également
réfléchir à la manière de relancer la
Commission Justice et Paix de leur paroisse. Quand j’arrive,
ils ont fini de manger et sont partis à la sieste. Je les
réveille et on se met au travail.
A 16 heures, cours de
ouolof . Il est très important que nos étudiants
apprennent la langue locale, pour se rendre proches de tous les
pauvres de la société qui n’ont pas eu la
possibilité d’aller à l’école pour
apprendre le français.
Le soir, nous nous retrouvons
prêtres, frères et sœurs. En effet, nous avons
demandé aux laïcs et aux communautés de quartier
d’analyser la situation actuelle et de proposer des actions
concrètes pour composer notre plan d’action pastoral
pour les trois années qui viennent. C’est aux laïcs
de le faire, car ce sont eux qui vivent les réalités
de la vie et qui connaissent les problèmes. Mais nous avons
senti la nécessité de nous retrouver aussi entre nous,
pour apporter notre contribution. C’est l’occasion de
nous retrouver dans l’amitié, car avec nos différents
engagements ce n’est pas facile de nous réunir.
Mercredi
9 janvier : Le matin, rencontre
au Centre des enfants de la rue. Puis je vais à la prison
des hommes pour les séances d’écoute et les
rencontres personnelles des détenus. En même temps, la
Commission de réinsertion rencontre les libérables
pour préparer leur sortie et leur retour en famille et dans
la société.
Nous partons ensuite, avec tout le
Bureau, rencontrer le Directeur de l’Administration
Pénitentiaire. Nous lui présentons d’abord nos
vœux : il nous a d’ailleurs invités à
la cérémonie officielle. Ensuite, dans son bureau,
nous lui présentons le travail de nos différentes
commissions. Je vous en ai déjà souvent parlé.
Puis, nous abordons des questions diverses importantes et les
orientations futures et actions à mettre en place : les
problèmes des divorces quand le mari est en prison ; le
soutien aux familles ; la prévention et l’éducation
par rapport à la drogue et la prostitution ; la
formation en milieu rural, etc… Car nous ne pouvons pas nous
limiter aux actions simplement au niveau des prisons elles-mêmes.
Cela se passe dans une ambiance très sympathique, d’autant
plus que nous nous connaissons bien, ayant travaillé ensemble
plusieurs années à ST LOUIS… mais nous ne nous
étions pas vus depuis 30 ans !
A 15 heures, je vais
présenter un de nos étudiants à la Communauté
des Frères de Taizé. Il va suivre leurs
activités pour se former au niveau pastoral et pour se
préparer à son stage missionnaire de l’année
prochaine.
Ensuite, séance de travail avec le Vicaire
Général (l’adjoint de l’Evêque).
Nous réfléchissons spécialement aux animations
des prisons, au travail des Commissions Justice et Paix, aux
sessions de préparation au mariage, aux journées
mondiales de la jeunesse (JMJ), et à un certain nombre
d’autres questions.
Le soir, mes deux émissions
radio comme d’habitude.
Mardi 8
janvier : Après la prière
et la messe, je peux dégager un petit temps de réflexion
personnelle. Puis je pars avec les autres responsables du CAEDHU
rencontrer Moktar MBAW. Premier ministre de l’Education
nationale au moment de l’Indépendance, il a été
longtemps Secrétaire Général de l’UNESCO.
Il a dirigé ces dernières années les Assises
Nationales qui avaient préparé tout un programme de
développement du pays, en vue des élections
présidentielles. Le nouveau Président lui a confié
la responsabilité de diriger la rédaction d’une
nouvelle Constitution, plus adaptée aux besoins et à
l’évolution actuelle du pays, et voir comment
réorganiser les différentes structures
gouvernementales. Nous sommes venus demander ses conseils et son
soutien pour le Centre d’éducation aux droits humains
que nous voulons mettre en place.
Mais bien sûr nous
abordons beaucoup d’autres questions : les prisons, mais
aussi le développement du monde rural, l’éducation
des jeunes, les réfugiés, les guerres civiles et
rebellions autour de nous, tout le problème de la
pauvreté.
Ensuite, je pars à notre Maison régionale
chercher des documents pour préparer les rencontres de Carême
que je dois animer.
Enfin, je vais rejoindre les autres
responsables de nos maisons de formation spiritaines. Nous
avons une journée de réflexion ensemble.
Lundi 7
janvier : C’est le début
de l’année. Les rencontres et réunions se
succèdent. Ce matin, nous nous retrouvons en doyenné,
c’est-à-dire tous les prêtres de la banlieue de
Dakar. Le travail principal d’aujourd’hui est de voir
comment mettre en place notre plan d’action pour les cinq
années qui viennent. C’est un gros boulot. Ce matin
nous cherchons surtout à nous former et à élaborer
une méthode de travail. Puis nous passons aux questions
concrètes, car les activités continuent.
En fin de
travail, je pars pour rencontrer les responsables nationaux de la
Société Civile avec notre Bureau du CAEDHU
(Centre Africain d’Education aux Droits Humains).
Le soir,
rencontre du Bureau de l’aumônerie des prisons. Nous
faisons d’abord le point des activités de Noël et
en tirons des conclusions pour les fêtes de Pâques.
Ensuite, nous préparons notre rencontre avec le Directeur de
l’Administration Pénitentiaire, prévue mercredi.
C’est important et nous avons beaucoup de choses à lui
dire. Ensuite, nous préparons la journée de réflexion
et de prière (récollection) de l’aumônerie.
Après
ces trois morceaux, il nous reste encore un certain nombre de choses
à voir : la recherche de médecins, la visite des
jeunes dans nos prisons en continuation de la journée
mondiale de la jeunesse, et un certain nombre d’autres
questions. Nous ne sommes pas arrivés au bout ; la fin
pour la prochaine fois.
Dimanche
6 janvier (suite) : A la radio
communautaire, quand le courant est revenu, je commence par
partager ce que nous avons dit chez les détenus, hommes et
femmes. Rapidement, des auditeurs interviennent par téléphone.
D’abord, comme chaque dimanche, un imam qui donne son point de
vue de croyant musulman sur ce que nous disons. Puis plusieurs
personnes apportent leurs idées et leurs commentaires sur ces
trois questions : 1) Qu’est-ce que cette fête et
l’Evangile du jour nous montrent sur Dieu et le Christ ?.
2) Quelle est la Bonne Nouvelle ? 3) Que faire pour mettre
cette Parole de Dieu en pratique ? (Voir le compte-rendu
dans mon site, à la rubrique « Partages
d’Evangile »).
A midi, nous nous retrouvons
ensemble, prêtres et religieuses, pour « tirer les
rois ». Mais c’est surtout l’occasion d’un
moment de joies, pour vivre notre amitié et partager aussi
nos soucis, ainsi que surtout nos raisons de vivre. En partageant
des images avec des textes choisis par chacun, nous nous redisons
notre idéal et nous nous adressons des appels les uns aux
autres. Nous choisissons aussi parmi les pays actuellement en
difficulté, un pays pour chacun qu’il va suivre cette
année dans l’information et la prière. Cela
autour d’un bon repas (ce n’est pas tous les jours la
fête !), car les Sœurs sont de bonnes
cuisinières.
Le soir, rencontre entre les spiritains de
Dakar, avec un temps de prière, un temps de partage et un
repas. Cela nous permet en particulier de nous retrouver entre
jeunes (étudiants) et anciens, de nombreux pays différents,
et de continuer à créer entre nous un esprit
commun.
Chaque jour nous amène problèmes,
souffrances et mauvaises nouvelles. J’apprends le décès
d’un très grand ami avec qui nous avons travaillé
de longues années pour l’éducation sexuelle des
jeunes. Une autre est en train de mourir d’un cancer. La
famille est complètement bouleversée.
Dimanche
6 janvier : Du coup, je n’étais pas
tellement en forme ce matin. La radio non plus ! Ma première
émission n’a pas pu passer : pas de courant
général. La deuxième (de 10 heures) n’a
pu commencer qu’à 11 h 30. En sortant, je trouve mon
vélo crevé… Il y a des jours comme cela !
A
l’émission radio, je reprends ce que nous avons partagé
avec les détenus, hommes et femmes. C’est important de
faire passer leur parole et leurs espoirs.
Samedi
5 janvier : A la prison des
hommes, nous faisons aussi le compte-rendu des fêtes de
fin d’année. L’ambiance est différente de
celle des femmes. Certains ont passé toute la nuit en
prières. Beaucoup ont partagé la nourriture que
certains ont reçue de leurs familles. Une longue discussion
se lève au sujet des musulmans. En effet, comme je l’ai
expliqué plus haut, le 1er janvier était
aussi la grande fête de la confrérie musulmane mouride.
Au Sénégal, les relations sont bonnes entre chrétiens
et musulmans. Mais ce n’est pas la même chose au Niger
où les chrétiens sont victimes d’attentats et de
persécutions. Les détenus nigérians sont donc
beaucoup plus critiques et même agressifs. Et ce n’est
pas facile de les faire évoluer. Les réactions sont
vives, mais dans le respect mutuel. La réflexion sur
l’Evangile de l’Epiphanie avec l’appel des trois
Mages non juifs, et donc d’une autre religion, nous aide
d’ailleurs à avancer dans notre
réflexion.
L’après-midi, mariage de la fille
d’une famille amie. Ils m’avaient accueilli en 1979 au
Sénégal, à Tambacounda, où j’avais
été nommé après le Congo et mon travail
avec les immigrés, en France. J’ai rencontré
leur fille au cours des réunions de préparation au
mariage que j’anime ici actuellement. En 1979, elle
n’était pas née, mais je suis heureux de bénir
son mariage et revoir ses parents que je n’avais pas revus
depuis 1980. Ce sont eux qui m’avaient introduit dans la
société locale et dans la culture bambara. Avec Denis,
le mari, nous avions commencé un travail d’évangélisation
des bambaras et aussi des peuhls. Plusieurs personnes sont venues de
Tambacounda et je suis très heureux de les revoir. La joie
est partagée.
Pendant la célébration, avant
de parler j’ai d’abord demandé aux parents des
mariés de leur donner la bénédiction
traditionnelle, ce qu’ils ont fait avec plaisir, en français
mais aussi en bambara et en diola (ils sont de deux ethnies
différentes, ce qui est aussi un témoignage important
et un appel d’ouverture pour tous). Ensuite, les témoins
expriment pourquoi ils ont accepté cette responsabilité
et comment ils pensent la vivre. Dans mon homélie, je leur
dis d’abord : « Ce n’est pas à
moi, un vieux célibataire de 73 ans de vous dire comment vous
aimer. D’abord parce que vous vous aimez déjà.
Et on apprend à aimer, en s’aimant (« C’est
en forgeant qu’on devient forgeron »). Mais surtout
ils ont choisi, comme 1ère lecture le beau texte
sur l’amour (1 Cor 13) de Paul, et les conseils de leurs
parents, amis et témoins. Je leur ai donc juste rappelé
ce que nous nous étions dit au cours des rencontres de
préparation au mariage. Après la première
attirance, il faut construire notre amour, comme un mur, brique
après brique. L’amour c’est un feu, il faut
l’alimenter. Deux conditions sont essentielles : se
parler en permanence (ce qui ne veut pas dire être toujours
d’accord), et s’accepter, en cherchant sans cesse à
mieux se comprendre (ce qui veut dire se pardonner quand c’est
nécessaire). Mais j’ai préféré
partager avec l’assemblée le sens chrétien de
leur mariage. D’abord que l’Eglise, et chacun d’entre
nous, jeunes ou âgés, nous avons besoin de la fraîcheur
de leur amour. Et que leur engagement est à la fois un appel
et un engagement pour nous tous. Je leur ai rappelé la chance
qu’ils ont de pouvoir aimer le Christ et leurs frères,
simplement en s’aimant, eux-mêmes et leurs enfants, à
la lumière de Matthieu 25, 35-40 : « J’avais
faim, tu m’as donné à manger ; j’avais
soif, tu m’as donné à boire ; j’étais
malade…., tu m’as accueilli, habillé….
Tout ce que tu fais au plus petit de mes frères (et d’abord
à ton mari, ta femme et tes enfants), c’est à
moi que tu le fais ». Sans oublier leur responsabilité :
nous faire connaître qui est Dieu par leur amour, comme le dit
Dieu Lui-même par le prophète : « Comme
un fiancé aime sa fiancée, c’est ainsi que je
t’aime Israël ». Et nous faire comprendre que
Dieu est vraiment Père et Mère, en étant les
meilleurs parents possible. Et surtout de rendre le Christ présent
dans notre monde qui en a tellement besoin : « Quand
deux ou trois sont réunis en mon Nom, Je suis au milieu
d’eux ».
Ils avaient choisi comme Evangile le
miracle de CANA. Je n’ai pas manqué de leur rappeler
que, par ce sacrement, le Christ transforme leur amour humain dans
son amour divin. A eux de rester branchés sur le Christ !
Tout cela, à l’aide de chants et de proverbes, avec une
participation de toute l’assemblée. La cérémonie
a duré le temps qu’il fallait, mais ensuite on a bien
pris le temps de chanter et danser toute la nuit. Alors, pas de
problème !
Vendredi
4 janvier : A la prison des
femmes, elles nous racontent comment elles ont « fêté »
la fin de l’année, enfermées dans leurs
cellules, en essayant de chanter pour se donner un peu de joie,
malgré tout. Et comment elles se sont tues à minuit,
pour écouter les pétards et les cris de joie à
l’extérieur. En pensant à leurs familles et à
leurs enfants, pendant que les autres allaient danser à
l’extérieur.
Puis les animatrices leur expliquent
comment elles ont passé les fêtes, pour partager avec
elles. Ensuite, nous partageons l’Evangile de l’Epiphanie,
pour nous préparer à la fête de dimanche. Vous
pourrez en trouver le compte rendu sur mon site.
Une religieuse
est arrivée de THIES et elle est venue rejoindre notre
équipe. Elle travaille depuis longtemps dans les prisons et
elle va pouvoir beaucoup nous aider. Aussitôt, je vais la
présenter à la directrice de la prison, et nous
posons les bases pour commencer des rencontres d’écoute
chez les femmes, ce que nous ne pouvions faire que chez les hommes
jusqu’à maintenant.
A midi, je vais manger à
notre maison régionale pour rencontrer les confrères
que je n’ai pas vus depuis longtemps. J’y trouve un de
nos confrères de Guinée. Nous avons travaillé
ensemble autrefois. Il me donne des nouvelles du pays, ce qui me
fait extrêmement plaisir bien sûr. Déjà,
tous ces temps-ci, je reçois des coups de fil et des mails de
Guinée. Ca fait du bien et c’est bon pour le moral.
Au
retour, je passe chez une réfugiée de Côte
d’Ivoire qui se retrouve seule avec son fils. Son mari est en
France, mais elle n’arrive pas à avoir un visa pour le
rejoindre, bien que mariée régulièrement avec
lui. J’apporte au moins des cadeaux pour son fils.
Le soir,
réunion trimestrielle du Conseil Paroissial. Il a été
très bien préparé par le Bureau, aussi les
choses se passent sans problèmes, mais il y a de nombreux
points à voir. Nous en avons pour 4 heures : la marche
générale de la paroisse, la vie des communautés
de quartier, les activités des différentes
commissions. Puis nous passons à l’élaboration
du plan pastoral de l’année. Après l’évaluation
des activités passées, nous préparons les
activités à venir : la fête patronale, la
kermesse, le Carême, le pèlerinage paroissial, le
pèlerinage des enfants. Et nous ne manquons pas de parler
aussi des problèmes sociaux et économiques : le
chômage des jeunes et des adultes. Et de l’importance de
participer à la vie du quartier, aux conseils municipaux,
etc…. Le travail ne manque pas.
Jeudi
3 janvier : Les activités
n’ont pas encore repris. J’en profite pour rester
travailler tranquillement à la maison.
Le soir, nous
sommes invités chez le responsable de notre communauté
de quartier. Il vient de prendre sa retraite et partage avec nous
ses projets.
Mercredi
2 janvier : Dès le lendemain, nous
avons repris nos activités. Le matin, séance d’écoute
et de rencontre des prisonniers à la prison.
Le soir,
messe à la paroisse. Comme à chaque fois, les
gens m’attendent à la sortie, chacun avec son problème.
Ce soir, je reste en particulier avec une jeune fille enceinte,
abandonnée par son copain. Sa grossesse (la 1ère)
ne se passe pas très bien. Elle doit se rendre à une
visite médicale, mais elle n’a pas d’argent pour
cela. Elle s’est proposée pour laver du linge dans les
familles mais vu son état les gens refusent de lui donner du
travail. Et la Caisse de la Caritas (Secours Catholique) est vide
depuis longtemps. Elle a été vidée en Juillet
au moment des inondations pour aider les sinistrés. Je vais
faire appel à des bonnes volontés pour l’aider.
Le problème, c’est qu’on retombe toujours sur les
mêmes !
Mardi
1er
janvier 2013 :
Nous nous retrouvons à 10 heures. Dans notre
célébration nous prenons trois temps de
réflexion : au début, à la liturgie
pénitentielle, nous faisons le point de l’année
passée et demandons pardon à Dieu et aux frères
et sœurs. A l’offertoire, nous offrons au Seigneur les
belles choses que nous avons faites et celles dont nous avons été
témoins tout au long de l’année 2012. Et à
la fin de la célébration , après avoir remercié
le Seigneur, nous avons pris des décisions et annoncé
les lignes d’action choisies pour cette année qui
commence.
Le 2ème temps de notre célébration
a été la réflexion sur la lettre de Benoît
16 pour la Journée Mondiale pour la Paix (1er
janvier). Cette lettre est très riche et propose un nouveau
chemin pour le développement économique et social du
monde, sous ses différents aspects. Malheureusement, comme
toujours, elle est écrite dans un français beaucoup
trop compliqué. Nous avons donc pris le temps de la redire
en français simple, avant d’en chercher les
applications possibles dans notre vie de chaque jour. Cela a été
long, mais tout le monde était content.