Armel Duteil

Famille, mariage




Les violences faites aux femmes

 

Les violences faites aux femmes 1 : La situation

Nous vivons dans un monde de violence. Ce sont les guerres et les attentats. Pas seulement en Ukraine ou en Palestine, mais aussi au Soudan, au Congo, en Afrique de l’Ouest en et en Éthiopie, pour ne parler que de nos pays africains. Cette violence qui se généralise risque de nous marquer également au niveau personnel, et en particulier pour cette question que dont nous voulons traiter aujourd’hui. La violence n’est pas seulement une violence générale dans la société, elle est en chacun de nous, et c’est d’abord en nous et entre nous que nous devons réagir. Et nous demander ce que nous pouvons changer, pour vivre en paix entre hommes et femmes. Voyons quelles sont les violences autour de nous contre les femmes, qu’est-ce que la religion nous dit à ce niveau et quelles actions pouvons-nous mener ?

Au niveau de la société, la première chose c’est de se demander : quelles sont les actions violentes auxquelles je me laisse entraîner, et comment je peux changer personnellement. Et quelles choses changer dans la société. Il y a des violences institutionnalisées. Par exemple au niveau du salaire, pour le même travail, malgré la déclaration « à travail égal, salaire égal », la plupart du temps les femmes qui font le même travail que les hommes ne reçoivent pas le même salaire. Et pour l’héritage, elles ne reçoivent que la moitié de ce que reçoivent leurs frères. Au village, le terrain familial à cultiver est souvent donné aux garçons. La femme n’a pas de propriété, elle doit travailler le terrain de son mari s’il en a, ou d’un autre, souvent en payant.

Lorsque les femmes qui travaillent à l’extérieur rentrent à la maison, très souvent, leur mari va se reposer et regarder la télévision. Sa femme pendant ce temps-là devra s’occuper de la maison et des enfants, surtout s’il y a un bébé ou des jeunes enfants. Elle devra faire la cuisine et ensuite aussi la vaisselle. Heureusement on commence à voir certains hommes qui aident leurs femmes dans le travail de la maison et qui s’occupent aussi de leurs enfants. Cet enfant n’ont-ils été deux pour le mettre au monde ?

Certains ne donnent qu’une dépense journalière trop petite. La femme qui n’a pas de salaire doit aller vendre au marché pour nourrir la famille et pour payer les frais scolaires des enfants. Pendant que l’homme dépense son argent dans l’alcool ou même avec d’autres femmes ou pour son plaisir personnel.Mais il y a encore tellement de choses à changer et tellement de progrès à faire. Ainsi, de hommes refusent de dire à leur femme combien ils gagnent et de voir ensemble que faire de l’argent qu’ils gagnent.

La violence aux femmes ce n’est pas seulement les coups. D’abord ça commence souvent par les violences verbales, les insultes, les paroles mauvaise qui humilient les femmes, les manques de respect que l’on retrouve chaque jour dans la société.

Les violences sexuelles :

Si une femme a avorté et que la chose est connue, on la met en prison. Pourtant aucune femme n’avorte par plaisir. Si elle a avorté c’est parce qu’elle avait des problèmes. Est-ce la prison qui va résoudre ses problèmes ? Cette femme n’a pas besoin de condamnation, encore moins d’être enfermée, elle a besoin d’être accueillie et d’être aidée à tous les niveaux, en particulier psychologique et affectif. Pour certaines. Elles sont enceintes, victimes de viol ou même d’inceste.

C’est la femme qui doit être fidèle. Très souvent en cas d’adultère, la société condamne la femme, on la traite de prostituée. Mais on trouve normal que l’homme soit infidèle. On dit : « c’est un guerrier «. Il y a même des parents qui renvoient leur propre fille de la maison, si elle est enceinte sans être mariée ? Si on la chasse, où va-t-elle aller ? Comment va-t-elle s’en sortir ?

Il y a encore d’autres violences dans le domaine sexuel : des hommes qui violent leurs propres femmes. Ce n’est pas parce que tu as fait le mariage à la mairie, à la mosquée ou à l’église que tu as le droit d’imposer des relations sexuelles à ta femme, si elle n’en veut pas et qu’elle n’est pas prête à se donner à toi dans l’amour, dans la paix et dans la joie. Ou si elle est malade ou fatiguée, ou qu’elle vient d’accouchée et allaite encore son bébé. La polygamie est aussi une forme de violence, et en tout cas un manque d’égalité entre l’homme et la femme.

Par rapport aux jeunes, il y a le mariage précoce et le mariage forcé. Et surtout l’excision et la pédophilie (s’amuser et prendre son plaisir sexuel avec des enfants). Et aussi les abus sexuels et les abus de pouvoir sur les personnes faibles, handicapées et vulnérables. Ce sont des violences très graves et qui entraînent des conséquences dramatiques pour toute la vie, pour ceux et celles qui en sont victimes. Il est tellement important de lutter contre tout cela, en éduquant les enfants et les jeunes, spécialement les garçons ;

Souvent, quand une jeune fille a été violée, on cherche à cacher la chose, pour garder « l’honneur » de la famille (le sutura traditionnel). Actuellement, on a criminalisé le viol. Mais beaucoup de familles hésitent ou même refusent d’aller au tribunal, pour accuser le coupable. On cherche des fausses solutions, comme par exemple marier la jeune fille à celui qui l‘a violée. Comment un tel mariage pourrait-il être heureux ? Or ce qui doit passer en premier, c’est le bonheur et l‘avenir de la jeune fille, avant tout le reste.

(A suivre : 2°) Qu’est-ce que la religion nous dit à ce niveau ? 3°) quelles actions pouvons-nous mener ?

violences faites aux femmes 2 : Que nous dit la religion à ce sujet ?

Au niveau religieux, je voudrais prendre les choses en trois étapes : d’abord ce que dit la religion par rapport à tous les hommes : le récit d’Adam et Eve. La deuxième étape c’est Moïse : ce que Moïse a dit ne concerne pas seulement les juifs, mais aussi les musulmans et les chrétiens. Avec également l’enseignement des prophètes. Enfin la troisième étape : Qu’est-ce que la vie de Jésus-Christ et son évangile demande aux chrétiens ?

Je vais parler à partir de la Bible, mais on trouve les affirmations équivalentes dans le Coran

Adam et Eve.

Pour le croyant, c’est Dieu qui a créé l’homme et la femme, et Il les a créés égaux. Dieu crée l’homme, c’est-à-dire la personne humaine (nit en ouolof) « homme et femme » (goor ak jigéén). Dieu a créé la femme pendant que l’homme Adam dormait. Ce n’est pas l’homme qui a créé la femme il n’y est pour rien, il dormait ! Donc la femme est une créature de Dieu, autant que l’homme. Et Dieu crée la femme dans le récit de la Bible, à partir de la côte de l’homme. La côte, c’est l’os qui est le plus près de son cœur. C’est pour qu’ils s’aiment, qu’ils soient unis et donc qu’ils s’accueillent mutuellement, qu’ils se respectent et qu’ils se soutiennent. Dieu n’a pas créé la femme à partir du pied de l’homme pour que l’homme lui marche dessus, mais à partir de la côte, tout près de son cœur ! Dieu a créé la femme, comme le dit la Bible, pour donner à l’homme « une aide qui lui est semblable et qui lui convienne ». Car l’homme ne pouvait pas être heureux dans le jardin, au paradis terrestre. Seul avec les animaux, il n’y avait pas d’échange possible. Dieu a créé l’homme et la femme pour qu’ils se soutiennent mutuellement, et donc qu’ils se comprennent et partagent leurs idées. Quand Dieu donne la femme à l’homme, celui-ci s’écrie : » vraiment celle-ci c’est l’os de mes os et la chair de ma chair », c’est sa propre chair. Cela veut dire que si un homme frappe et fait du mal à sa femme, c’est à lui-même qu’il fait du mal. Parce que sa femme c’est sa propre chair. Par l’union sexuelle ils sont devenus non seulement un seul corps, mais un seul esprit et un seul cœur. C’est pour cela que la Bible ajoute : « L’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et ils seront un ».

C’est très important de voir d’où viennent ces violences sexuelles, et d’en chercher les causes profondes. Nous vivons encore dans une société patriarcale où c’est l’homme qui commande et qui veut garder la première place. Parce que c’est plus facile pour s’imposer, mais d’abord parce qu’il se croit supérieur. Il faut donc transformer nos mentalités : que l’homme arrête de se croire supérieur, que la femme arrête de se croire inférieure. Bien sûr cela demande tout un effort de conscientisation : que l’homme arrête de considérer la femme comme un enfant qu’il faut éduquer, et qu’il faut punir si elle se conduit mal, et si nécessaire par des coups. Au lieu de la traiter en égale, libre et responsable autant que lui.

Moïse

La deuxième étape c’est avec Moïse. Moïse a reçu les 10 commandements. Ces commandements nous demandent d’aimer Dieu et de l’adorer, mais aussi d’aimer et de respecter les hommes et aussi les femmes. Parmi ces commandements, il y a : Tu ne voleras pas ». Tu ne voleras pas une femme et tu ne la violeras pas. Tu n’as pas le droit en temps de guerre, de réduire des femmes en esclavage. « Tu ne mentiras pas ». Si tu es attiré par une femme tu lui dis la vérité. Tu ne lui dis pas que tu l’aimes, alors que tu veux seulement te coucher avec elle, pour ton plaisir sexuel personnel. Moïse nous a donné le commandement ; « tu ne tueras pas «. Mais il y a des hommes qui tuent leur femme parce qu’ils ne s’entendent plus avec elle (les féminicides). Ou bien par jalousie et par méchanceté, parce que leur femme ou leur copine aime un autre garçon ou un autre homme. Moïse dit aussi au nom de Dieu : « Tu ne feras pas l’adultère ». Cela demande la fidélité, aussi bien du côté de l’homme que du côté de la femme : tous les deux doivent être fidèles.

Mais au temps de Moïse, les gens vivaient encore dans un régime patriarcal, un régime de violence et donc un régime de souffrance, de coups et de méchanceté. Alors que Moïse avait donné le commandement : » tu ne tueras pas », lorsqu’une femme a fait l’adultère, Moïse demande de la tuer, d’une façon atroce, à coup de cailloux dans une agonie qui va être longue. Il y avait donc au temps de Moïse, encore beaucoup de choses à changer. Mais au -delà des 10 commandements, Moïse donne le commandement de base, c’est « Tu aimeras Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces et de tout ton esprit, et tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

Le premier prochain, c’est d’abord ta femme. Et donc il s’agit bien d’aimer ta femme, en premier, de tout ton cœur, de tout ton âme, de tout ton esprit, et de toute ta force. Comme tu aimes Dieu, et grâce à Dieu. En cherchant à mettre en pratique cet amour de Dieu pour ta femme et pour tes enfants. Et ensuite bien sûr pour toute ta famille, pour tes voisins du quartier et ceux avec qui tu travailles Pour Moïse, il ne s’agit donc pas seulement de punir l’adultère, mais surtout d’aimer et de respecter la femme. Mais souvent c’était seulement la femme que l’on punissait. L’homme qui avait commis adultère, on le laissait partir, sans le punir.

La foi chrétienne.

Qu’est-ce que la religion chrétienne enseigne ? Bien sûr il y a tout l’enseignement de Jésus dans l’évangile. Mais il y a d’abord son exemple et sa façon de vivre. Jésus n’a pas rejeté les dix commandements, mais il les a transformés et approfondis par l’amour, le pardon, la douceur, la paix et la miséricorde. Et cela à partir d’abord du témoignage de sa propre vie. Il n’a donné qu’un seul commandement : « aimez-vous les uns les autres ». Mais il ajoute tous de suite : « comme je vous ai aimés ». Il s’agit donc de s’aimer comme Jésus nous a donné l’exemple. Mais aussi avec la force et l’amour de Jésus.

Jésus ne se contente pas de nous donner un commandement » aimez-vous », Il nous donne les moyens, la force et le courage de nous aimer. Par ses sacrements, en particulier l’eucharistie qui nous met en communion avec Lui et entre nous. Mais aussi par le baptême qui fait de nous des enfants de Dieu qui s’aiment. Par la confirmation qui nous remplit du Saint Esprit, l’Esprit d’amour du Père et du Fils. Par le sacrement de la réconciliation qui nous permet de nous pardonner. Par le mariage, qui nous branche sur son amour. Et aussi par le soutien de la communauté chrétienne, dans laquelle nous sommes formés, et dans laquelle nous vivons notre foi, notre amour et nos engagements. Comme l’a dit Jésus Lui-même : « quand deux ou trois sont réunis en mon nom, Je suis au milieu d’eux ». Et aussi « Si ton frère ou ta sœur a péché contre toi…dis le à la communauté » (Mat 18,17). Et « ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas…car rien n’est impossible à Dieu » (Mat 19,6). Sans oublier bien sûr l’importance de la prière, personnelle et communautaire, à l’exemple de Jésus Lui-même.

La relation chrétienne qui doit exister entre l’homme et la femme, c’est celle des Béatitudes, qui sont la base du message du Christ (Mat 5,3-12) : « 03 « Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux.

04 Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.

05 Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage.

06 Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés.

07 Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.

08 Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu.

09 Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu.

10 Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume des Cieux est à eux.

11 Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.

12 Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux ! C’est ainsi qu’on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés ».

Jésus apporte entre les hommes, et donc entre l’homme et la femme, la douceur, la justice, la miséricorde et la paix. Et le courage dans les épreuves et la consolation pour celles qui sont traitées injustement, et la soit de justice envers elles. Car Jésus est venu renouveler complètement les 10 commandements de Moïse (Mat 5,17-48) « 17 « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir … 19 Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux.

20 Je vous le dis en effet : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.

21 « Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu’un commet un meurtre, il devra passer en jugement.

22 Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère (ou contre sa femme) devra passer en jugement. Si quelqu’un insulte son frère (ou sa femme), il devra passer devant le tribunal. Si quelqu’un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu.

23 Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère (ou ta femme) a quelque chose contre toi,

24 laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère (ou ta femme), et ensuite viens présenter ton offrande.

27 Vous avez appris qu’il a été dit : Tu ne commettras pas d’adultère.

28 Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur…(Mat 6,21-23° 21 Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur.

22 La lampe du corps, c’est l’œil. Donc, si ton œil est limpide, ton corps tout entier sera dans la lumière ;

23 mais si ton œil est mauvais, ton corps tout entier sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, comme elles seront grandes, les ténèbres !

5,29 Si ton œil droit entraîne ta chute, arrache-le et jette-le loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier jeté dans la géhenne.

30 Et si ta main droite entraîne ta chute, coupe-la et jette-la loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier qui s’en aille dans la géhenne.

31 Il a été dit également : Si quelqu’un renvoie sa femme, qu’il lui donne un acte de répudiation.

32 Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui renvoie sa femme, sauf en cas d’union illégitime, la pousse à l’adultère ; et si quelqu’un épouse une femme renvoyée, il est adultère ».

37 Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non”. Ce qui est en plus vient du Mauvais.

Et pour les femmes victimes de violence, Jésus va encore plus loin : 38 « Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil, et dent pour dent.

39 Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre.

40 Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau.

41 Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui.

42 À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos !

43 Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.

44 Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent,

45 afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.

46 En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?

47 Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?

48 Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »

Car la violence entraîne la violence. Elle n’est pas une solution (Mat 6,12- « Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. 13 Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal.

14 Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi.

15 Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes.

Le Christ appelle donc à un changement total de mentalité (Mat 7,1-5) : « Ne jugez pas, pour ne pas être jugés ;

02 Car de la manière dont vous jugez, vous serez jugés ; de la mesure dont vous mesurez, on vous mesurera.

03 Quoi ! tu regardes la paille dans l’œil de ton frère ; et la poutre qui est dans ton œil, tu ne la remarques pas ?

04 Ou encore : Comment vas-tu dire à ton frère : “Laisse-moi enlever la paille de ton œil”, alors qu’il y a une poutre dans ton œil à toi ?

05 Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère ».

7,12 : « Donc, tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi : voilà ce que disent la Loi et les Prophètes ». C’est ce qu’on appelle la règle d’or, que l’on retrouve d’une façon équivalente dans toutes les religions.

Face aux violences faites aux femmes, nous comprenons l’importance de la non-violence active évangélique. C’est une non-violence que des chrétiens comme Martin Luther King aux Etats Unis ou Desmond Toutou en Afrique du Sud ont mis en pratique. Et aussi Gandhi qui n’était pas chrétien, mais qui s’est inspiré de l’évangile et de l’exemple de Jésus. Il s’agit d’apprendre à répondre à la violence par la non-violence, mais par une non-violence active, c’est-à-dire qui arrête la violence. Non pas en étant violent, ne pas répondre aux coups par des coups, ne pas répondre à la guerre par la guerre. Mais dépasser, la violence et la méchanceté par la bonté, et arrêter la haine par le pardon. C’est par la non-violence que Martin Luther King a libéré les noirs en Amérique, même s’il reste encore des choses à faire jusqu’à maintenant. C’est par la non-violence que Gandhi a obtenu l’indépendance de l’Inde. Et il y a eu aussi ensuite l’indépendance des Philippines contre le dictateur Marcos, grâce aussi à la non-violence. Et de même dans beaucoup de pays. C’est très important de se former à cela.

Revenons à l’évangile 

Jésus disait à la foule : » Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil, et dent pour dent. Eh bien ! Moi, je vous dis de ne pas répondre au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Et si quelqu’un te force à faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos ! Jésus continue son enseignement pour notre conversion. Il nous montre des façons d’agir, qui sont très importantes. Essayons de comprendre cet enseignement de Jésus, qui nous étonne sans doute.

Que signifie « œil pour œil, dent pour dent » (38) ? C’est la loi de Moïse. Au temps de Moïse, c’était la guerre sans fin et sans limites, entre les hommes et les familles. Si on avait tué quelqu’un d’une famille, celle-ci cherchait à se venger à tout prix. Elle n’avait pas peur de tuer toute la famille de l’ennemi, pour une seule personne tuée. Moïse a voulu limiter la vengeance, en disant : si on crève un œil dans ta famille, tu crèves seulement un œil chez ceux qui ont fait cela. Mais pas plus. C’est pourquoi Moïse dit : œil pour œil, dent pour dent. C’était déjà un progrès pour limiter la méchanceté. Mais Jésus nous demande d’aller beaucoup plus loin. Il faut arrêter de se venger. Sinon, la méchanceté ne s’arrête pas. Au contraire, elle ne fait que grandir. C’est absolument nécessaire, si nous voulons vivre ensemble en paix.

Nous arrêtons la méchanceté, la guerre, les bagarres et toutes les formes de la violence. Nous refusons de nous venger. Car cela nous rend trop malheureux, et augmente nos souffrances. Cela entraîne une vengeance sans fin. Mais alors, si nous sommes nous-mêmes attaqués et frappés, que faire à ce moment-là ? Jésus dit : « quand quelqu’un te frappe sur la joue droite, montre-lui aussi ta joue gauche » (Mat 5,39). Cette parole a souvent été mal comprise. Cela ne veut pas dire se laisser faire, et tout accepter sans rien dire. Au contraire, c’est lutter contre la méchanceté et arrêter les coups : tu réagis (tu montres ta joue gauche), Comment comprendre cela ? Chez les juifs, on frappait les gens à revers, avec le dos de la main. Jamais avec l’intérieur (la paume). Donc si quelqu’un est en face de toi, tu peux le frapper sur la joue droite. Mais s’il te présente la joue gauche, tu ne peux pas le frapper du dos de la main, il faudrait pour cela se mettre derrière lui. C’est donc un moyen très efficace d’arrêter celui qui te frappe : sans te battre, sans te venger, sans rendre le mal, mais en l’empêchant de continuer à frapper. Parce qu’il peut te frapper sur la joue droite, mais pas sur la joue gauche. Ainsi, tu l’obliges à arrêter sa méchanceté. Mais d’une manière non violente.

Jésus lui-même, quand on l’a frappé au tribunal, au moment de sa mort, Il ne s’est pas mis en colère. Il n’a pas frappé à son tour celui qui l’avait giflé. Mais il a résisté. Il a dit (Jean 18,22) : » Si j’ai mal parlé, montre-moi ce que j’ai dit de mal. Mais si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? » Comme Jésus, nous ne nous mettons pas en colère, nous n’insultons pas les autres. Mais nous luttons contre le mal, dans la paix. Et quand Pierre sort un coupe-coupe pour défendre Jésus et qu’il coupe l’oreille d’un serviteur, Jésus lui dit : » remets ton coupe-coupe dans son fourreau ». Jésus préfère être tué plutôt que de tuer. Il ne veut pas seulement supporter la méchanceté, mais Il prend la méchanceté sur lui-même. Il supprime ainsi la méchanceté des hommes. Il est « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ».

-(40) De même, au temps de Jésus, la Palestine était colonisée par les Romains. Les soldats romains avaient le droit de forcer une personne à porter leur bagage, mais seulement pendant 1 km. Comme on a forcé Simon de Cyrène, à porter la Croix de Jésus. Jésus n’est pas d’accord que l’on force ainsi les gens. Alors il dit : « si un soldat t’oblige à porter son bagage pendant 1 km, porte-le pendant 2 km. Et après, tu peux aller l’accuser auprès de ses chefs, parce qu’il t’a fait faire plus que ce qui est permis. Et il sera puni. C’est de cette façon très intelligente que Jésus veut faire respecter le droit des gens, et arrêter de les forcer ou de les faire souffrir. Sans se battre, sans méchanceté, mais d’une manière très efficace….

-Jésus nous demande d’aller encore plus loin : « Ne refuse pas de prêter, à celui qui veut t’emprunter » (42). Parce que c’est seulement le partage, qui peuvent faire avancer notre société, et nous rendre heureux. En particulier entre hommes et femmes. Le 1er commandement du chrétien, c’est l’amour : aimer comme Jésus. « Seigneur, apprends–nous à lutter contre la violence. Aide-nous à refuser la violence »

Jésus veut créer un monde de non-violence, un monde de pardon, un monde de réconciliation. C’est de cela que nous avons besoin pour cette question particulière de la violence faite aux femmes dont nous parlons aujourd’hui : nous respecter, pratiquer la non-violence entre les hommes et les femmes, supprimer la méchanceté, apporter la réconciliation et le pardon à la place de la haine,

Un proverbe dit : » si tu veux la paix, prépare la guerre ». Mais c’est complètement faux. Si tu veux la paix, il faut préparer la paix, et se former à la paix. Donc il est important de changer nos façons de vivre, et faire évoluer nos mentalités. En suivant l’exemple de Jésus. Jésus a donné sa vie sur la croix pour enlever le péché, la haine et la méchanceté. Il nous a montré comment nous respecter et n’a pas condamné les femmes. Par exemple, la femme adultère, que l’on voulait tuer un coup de cailloux (Jean 8,1). Il demande aux hommes de rentrer en eux-mêmes et de se regarder, en leur disant ; « que celui qui n’a jamais péché, lui jette la première pierre ! ». Et les hommes s’en vont, en commençant par les plus vieux. Jésus, demande à la femme : « personne de t’a condamnée ? La femme répond : non Seigneur. Alors Jésus lui dit : « moi non plus, je ne te condamne pas ». Jésus refuse la condamnation de la femme. Il lui dit : » va en paix ». Il lui rend la paix. Il veut mettre la paix entre l’homme et la femme, dans la famille et dans toute la société. Et il ajoute : » mais ne pêche plus «. Il aide donc cette femme à changer de vie, et Il lui en donne les moyens.

Un autre jour, c’est une prostituée qui vient auprès de Jésus (Luc 7,36). Jésus l’accueille, quand cette femme tombe à genoux devant Lui en regrettant la vie qu’elle mène, en pleurant et en mouillant les pieds de Jésus de ses pleurs. Puis elle essuie ses pieds avec sa chevelure. A tel point que Simon le pharisien qui l’a invité pense : « si Jésus était vraiment un prophète, il saurait que cette femme est une prostituée ». Jésus sait bien que cette femme est une prostituée, mais il la regarde en voyant les bonnes choses qu’elle fait, et non pas les mauvaises choses. Il ne regarde pas sa prostitution, ses fornications, ni ses adultères. Il regarde le désir d’aimer qui est encore vivant dans son cœur, d’aimer et d’être aimée. Et Il dit à Simon : » tu vois cette femme, c’est une prostituée. Mais il lui sera beaucoup pardonné, parce qu’elle a beaucoup aimé ». Il lui sera pardonné, plus qu’à toi qui est sérieux, qui est un pharisien qui ne fait pas l’adultère, qui prie et qui jeûne, mais qui a perdu l’amour dans son cœur.

La première solution contre la violence faite aux femmes c’est le respect. Et l’amour quand tu regardes une femme. Et c’est vrai pour toutes les personnes : à chaque fois que tu regardes quelqu’un, ne regarde pas les mauvaises choses qu’il fait, regarde les bonnes choses. Ne regarde pas ses défauts, regarde ses qualités. Si tu vois les mauvaises choses que l’autre fait, cela va te mettre en colère ou te décourager : tu vas l’humilier et tu vas chercher à le faire changer. Et ce sera souvent par des coups et par des punitions. Si tu vois les bonnes choses que l’autre fait, que ce soit ta femme ou une autre personne, tu seras heureux : tu vas l’admirer, tu vas la soutenir et l’encourager. A ce moment-là c’est la paix qui grandira dans votre cœur.

Que faire pour cela ? Nous le verrons dans la troisième partie.

Violences faites aux femmes 3 : Que faire ?

Après avoir vu l’enseignement des différentes religions, essayons de tracer rapidement quelques pistes d’action. La première chose c’est bien sûr de lutter personnellement contre la violence qui est en nous-mêmes. C’est plus facile de frapper quelqu’un pour le corriger que de l’éduquer et le soutenir dans ses difficultés. Pourtant c’est la seule solution valable. C’est donc d’abord en nous-mêmes que nous devons Lutter contre la violence : apprendre à aimer, apprendre à accepter les autres tels qu’ils sont, tout en les soutenant, pour qu’ils puissent grandir et avancer, apprendre à les supporter mais plus que cela apprendre à pardonner. Et surtout, encore une fois apprendre à voir les qualités de l’autre, et non pas ses défauts, admirer les bonnes choses qu’il fait et non pas les mauvaises choses : s’en réjouir et le lui dire, l’encourager et le soutenir. A ce moment-là on n’a plus envie de le frapper ou d’être violent avec lui.

Lutter contre les violences faites aux femmes nous rend meilleur. Cela nous aide à être ouvert aux autres et miséricordieux comme Dieu Lui-même. Et quand c’est nécessaire, savoir pardonner. Cette action doit avoir lieu d’abord dans le mariage, entre mari et femme et dans la famille. Comme on l’a expliqué, d’éduquer nos enfants dans ce sens-là. Ne pas laisser les garçons se faire servir par leurs sœus. Trop souvent on fait travailler la fille à la maison pour lui apprendre son travail de femme et tenir un foyer, mais pas le garçon. On ne l’envoie même pas faire des courses au marché. Il fait ce qu’il veut et prend l’habitude de se faire servir et de commander. On ne lui apprend pas à se maîtriser et à respecter les autres. On dit : » c’est un garçon. Les garçons sont comme ça ! ». il y a donc beaucoup de choses à changer à ce niveau -là.

Ensuite, il y a des organisations qui luttent contre les violences faites aux femmes. Il est important de les soutenir et même d’y participer et d’y prendre des responsabilités. D’abord dans les communautés chrétiennes de quartier, ce qu’on appelle les CEB (les communautés ecclésiales de base). Mais en tant que chrétiens, nous devons aussi travailler dans le quartier et dans la société : travailler avec les O.N.G. et les services sociaux. Ils sont nombreux. Ils forment et soutiennent les femmes et luttent contre les violences faites aux femmes. En particulier au Sénégal, il y a maintenant des boutiques de droit où les femmes peuvent s’adresser pour qu’on leur explique leurs droits et qu’on leur fournisse des avocats gratuitement, grâce à l’association des femmes juristes. Il y a aussi des maisons de justice où l’on donne aux femmes et jeunes filles violentées des moyens de vivre, un minimum de nourriture, et des possibilités d’avoir une petite activité économique. Lorsque la femme ou la jeune fille est chassée de sa maison par son mari ou par ses parents, elle a ainsi de quoi vivre. C’est important de connaître ces organisations, de les soutenir, et si possible, d’en faire nous-mêmes partie.

Mais d’abord de respecter les femmes et les jeunes filles dans leur vie de chaque jour et de tout faire pour arrêter la violence. « La violence entraîne la violence. La méchanceté fait grandir la méchanceté ». Ce n’est jamais une solution. La seule solution, c’est de construire la paix. Il faut donc agir au niveau du pays et changer la société. Et d’abord, arrêter de mettre les femmes qui ont avorté en prison, ou les femmes homosexuelles, comme cela se fait dans beaucoup de pays. C’est une très grande violence. Elles n’ont pas besoin d’être punies mais d’être aidées à changer. Il faut être plus juste pour l’héritage. Ce n’est pas normal que la jeune fille reçoive seulement la moitié de la part d’héritage, par rapport à son frère. Ce n’est pas normal que ce soit seulement les garçons qui reçoivent les terrains des parents, et que les femmes n’aient pas de terrain ni de propriété personnelle, et qu’elles doivent travailler sur la terre de leur mari. Dans ces conditions, elles n’ont pas de liberté, ni de moyens de vivre personnellement, quand elles sont renvoyées par leur mari avec leurs enfants.

Il faut agir sur les causes de la violence et agir pour la paix (voir mon document et notre vidéo : Comment construire la paix ? )Et pour cela agir à trois niveaux. D’abord regarder pour connaître et analyser les conflits, voir les violences et lutter contre elles. Pas tout seul, mais avec les autres, en se mettant ensemble dans les communautés, religieuses ou non, dans les associations, dans les mouvements et dans les O.N.G.

Mais il ne suffit pas de lutter contre les violences qui existent. Il s’agit aussi de voir les conflits latents, c’est-à-dire les causes de violence possible et les tensions qui existent déjà et qui risquent d’éclater en violence. C’est tout un travail de prévention. On connaît. Le proverbe : » Il vaut mieux prévenir que guérir ».

La troisième étape, après la lutte contre les conflits présents, et après la lutte contre les conflits latents, c’est de préparer l’avenir et d’éduquer à la paix, dans la famille mais aussi au travail. C’est la responsabilité en particulier des syndicats, pas seulement de demander des augmentations de salaire. Eduquer pas seulement nos propres enfants et nos parents, mais aussi ceux dont nous avons la responsabilité, par exemple si nous sommes enseignants, ou agent de santé. Nous sommes tous responsables les uns des autres. C’est ensemble que nous luttons contre les violences et ce qui les entraîne.

Et aussi agir dans le quartier et participer aux réunions et activités qui y sont organisées. En connaître les responsables : le conseil municipal, la mairie et les chefs de quartier, les chefs religieux, les responsables d’association. Leur parler pour savoir ce qu’ils veulent faire, en particulier contre la violence, et y participer. Maintenir de bonnes relations, s’encourager et se donner des conseils les uns les autres. Et donc lutter contre la jalousie, le maraboutage et la sorcellerie. Nous sommes responsables non seulement de nos propres enfants, mais aussi des enfants des autres. Nous devons défendre non seulement notre propre femme, mais aussi les femmes des autres, dans le respect.

Nous venons de vivre le temps de l’Avent et la fête de Noël, où les anges chantaient : » gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes et aux femmes que Dieu aime ». Dieu nous appelle à lutter contre la violence. Dieu aime l’homme, Dieu aime la femme. Il aime que l’homme et la femme s’aiment et soient heureux ensemble. Nous sommes en marche vers le carême pour les chrétiens, et vers le ramadan pour les musulmans. Que ce soit le carême et le ramadan, c’est un temps de conversion pour changer, pas seulement changer ses habitudes, mais changer sa mentalité, changer ses idées par rapport à l’homme, par rapport à la femme et par rapport à la vie commune, par rapport au mariage et à la famille.

Profitons de ces temps de conversion que Dieu nous donne et accueillons la bénédiction que Moïse adressait à son peuple, et que l’on a repris le 1er janvier : « Que le Seigneur te bénisse et qu’il te garde, que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il te prenne en grâce, que le Seigneur tourne vers toi son visage et qu’il t’apporte la paix » : la paix à tous et d’abord la paix dans nos familles, la paix entre maris et femmes

Voici, à titre d’exemple, quelques actions menées par les responsables de l’Eglise en Afrique contre les violences faites aux femmes :

Quelques actions contre les violences

Le 28 novembre, la Conférence des évêques d’Afrique du Sud (Sacbc) a publié une lettre pastorale dans laquelle elle dénonce les violences faites aux femmes.

Pour ce temps de l’Avent qui commence, l’épiscopat sud-Africain s’est donné pour mission de combattre les violences faites aux femmes.

« En ce temps de l’Avent, écoutons l’appel qui nous a été adressé : apporter le don de la vie de Dieu aux femmes de l’Afrique du Sud, en particulier celles qui vivent dans une relation de maltraitance et celles qui sont victimes de viol et de violences »,

La violence faite aux femmes est devenue une cause nationale en Afrique du Sud depuis quelques semaines. Dans ce pays où les viols récurrents étaient dénoncés, sans succès, depuis de nombreuses années, l’élément déclencheur de la prise de conscience a été l’assassinat, le 24 août, de Uyinene Mrwetyana, une jeune fille de 19 ans violée dans un bureau de poste en plein jour alors qu’elle était allée retirer un colis. Depuis, un mouvement a vu le jour pour dénoncer les féminicides dans le pays (environ 3 000 par an). En visite en Afrique avec son mari, le prince Harry, l’actrice américaine Meghan Markle a donné un écho mondial à la révolte en nouant « par solidarité » un ruban jaune sur la balustrade des lieux du crime de Uyinene. Zozibini Tunzi, Miss Afrique du Sud 2019, a décidé de faire de la lutte contre la violence faites aux femmes son combat pour l’élection de Miss Univers, en ce mois de décembre. Elle a demandé aux hommes de son pays de lui écrire des messages d’amour destinés aux femmes, dont elle veut décorer sa robe. Il s’agit, a-t-elle expliqué sur les réseaux sociaux, « de continuer la réflexion autour des violences faites aux femmes ».

« La violence à l’égard des femmes ne peut être traitée comme « normale », ni de garder une culture du machisme sans tenir compte du rôle de premier plan que les femmes jouent dans nos communautés, ont dénoncé les évêques sud-africains, s’inspirant d’un message prononcé par le pape au Pérou en 2018. Il n’est pas correct pour nous de regarder de l’autre côté et de laisser bafouer la dignité de tant de femmes, en particulier de jeunes femmes. »

Pour venir à bout de ces violences, l’épiscopat sud-africain a recommandé aux chrétiens un certain nombre d’actions qui « promeuvent la dignité unique de chaque femme et fille ». « Travaillons ensemble pour éradiquer toute mentalité, norme ou langage qui présentent les femmes et les filles avec des idées négatives et ne leur donne pas leur dignité en tant que personnes, qui donnent la vie et sont enfants de Dieu ». Ils ont demandé également la « mise en place de police de proximité et d’autres organisations pour assurer la justice aux femmes et aux filles victimes d’abus, de violences, de viol et de meurtre ».

Ils ont enfin encouragé les hommes à prendre la parole pour condamner la violence dans les familles et les communautés. ‘’ (d’après le journal La Croix Afrique)

L’Église ougandaise est en campagne contre les violences faites aux femmes

La lutte contre les violences domestiques et la promotion de l’émancipation des femmes sont au cœur de cette campagne d’un an lancée samedi 5 novembre 2.023.

L’Église catholique ougandaise a relancé pour un an, samedi 5 novembre, sa campagne contre les violences faites aux femmes, a annoncé dans un communiqué le responsable de la communication de la conférence épiscopale ougandaise.

Depuis 2010, l’Église d’Ouganda mène régulièrement des campagnes de lutte contre les violences domestiques. Cette année, sous le thème « Parents miséricordieux, familles apaisées », la campagne sera également consacrée à l’émancipation des femmes (“empowerment”).

« Actuellement, le sujet de l’émancipation des femmes, qui comprend entre autres l’équilibre et l’égalité entre les sexes, apparaît fortement » au niveau international, indique le communiqué. « Nous avons compris que beaucoup de familles se déchirent en partie parce que certaines femmes ne connaissent pas leur rôle. Nous devons travailler à rendre l’unité des familles plus forte, notre effort doit se porter à la fois sur les hommes et les femmes », expliquent les évêques ougandais. La campagne, qui sera mise en œuvre dans toutes les paroisses des 19 diocèses du pays, se déroulera sur une année complète. Un temps fort est prévu pendant l’Avent, qui coïncidera en partie avec les « 16 jours d’activisme », une campagne de l’ONU contre les violences basées sur le genre, qui se déroulera du 25 novembre au 10 décembre. La campagne de l’Église ougandaise est réalisée en partenariat avec deux ONG irlandaises, « Trocaire » et « Irish Aid »

RD-Congo : Une organisation de défense des droits des femmes exige une sanction contre les auteurs de violences lors du scrutin électoral 

La « Dynamique femme et inclusion », un programme de la Commission épiscopale justice et paix (CEJP), regroupant les femmes de tous horizons, et des réseaux d’associations, et organisations œuvrant pour la promotion de la femme, a dénoncé plusieurs cas de violences faites aux femmes durant le processus électoral du 20 décembre 2023 en RD-Congo.


Mariage et éducation des enfants

 

Premièrement : on dit que le mariage est un projet de vie. En quoi cette décision de se marier engage-t-elle les mariés, envers eux-mêmes et envers leurs enfants ?

Le mariage bien sûr, c'est un projet. Cela veut dire que les 2, le fiancé et la fiancée veulent se marier et vivre ensemble, Ils doivent décider ce qu'ils veulent faire dans la vie, quelle famille ils veulent construire, quel avenir ils veulent bâtir ensemble. Auront-ils une maison ouverte aux autres, quels engagements vont-ils prendre dans l'Eglise s'ils sont chrétiens, mais aussi dans la société. Tout cela effectivement suppose un engagement où chacun des deux s’appuie sur l’autre, mais d'abord un engagement personnel. Si je me marie avec quelqu'un, je m'engage personnellement à lui être fidèle. Il y a trop de divorces, souvent 2 ou 3 années après que l'homme et la femme aient commencé à vivre ensemble, parce que l'un comme l'autre ne s'était pas vraiment engagé personnellement. Ils se sont mariés parce que tout le monde se marie, parce que la famille les a poussés, ou par pression sociale. S’il n'y a pas un engagement profond et définitif, le mariage ne pourra pas durer.

C'est pour cela que, avant de s'engager dans le mariage, il est important d'abord de se connaitre, et de prendre le temps nécessaire pour cela. Ne pas se marier « parce qu'il faut se marier ». Prendre le temps de vivre une véritable amitié, se connaître, partager ses idées, pour savoir ce qu'on veut vivre ensemble dans la vie. Cela demande le temps de se découvrir pour s'aimer.

Et puis le mariage, c'est un engagement de l'un envers l'autre. C'est pour cela qu’il est important, pas seulement de se connaître, mais d'admirer l'autre. Je m'engage avec lui non seulement parce que je l'aime, mais parce que je vois les bonnes choses qu'il ou elle fait, et que nous sommes prêts et décidés l'un l'autre à nous soutenir dans la vie.

Le mariage, c'est aussi un engagement entre 2 familles. Cela est important, c'est le mariage traditionnel. C'est important que, quand un garçon et une fille se marient, ce soit l'occasion pour les 2 familles de faire alliance. Pas seulement se rencontrer pour régler le montant de la dot. Au contraire, il faut lutter pour la diminuer. Se rencontrer pour que les 2 familles se connaissent, qu'il y ait des liens d’amitié entre eux. Le mariage, c'est une alliance, pas seulement entre un garçon et une fille, mais une alliance entre 2 familles. C'est pour cela que nous devons donner toute sa valeur au mariage traditionnel et en faire vraiment une alliance, et pas seulement une affaire d'argent.

Si les 2 sont chrétiens, ils veulent aussi s'engager devant Dieu. C'est le sens du sacrement du mariage. C’est pourquoi, il est important que le jour de leur mariage, il y ait non seulement les 2 familles, mais aussi que la CEB soit représentée, car c'est leur famille chrétienne. À ce moment-là, ils vont s'engager également dans l'Église. S’ils se marient, ils ne vont plus continuer les mouvements de jeunesse. Mais c'est important que l'un comme l'autre soit engagé, et qu'ils partagent leurs engagements, qu'ils en parlent ensemble, qu'ils se soutiennent l'un l'autre.

Etre engagés dans l'Église, mais aussi engagés dans la société car même si tu es chrétien, tu es d'abord un citoyen. Jésus lui-même a été un citoyen. Il s'est engagé pour son pays. Il a pleuré sur la ville de Jérusalem. Il a payé l'impôt. On dit que la famille, c'est la base de la société. La société a besoin de familles engagées qui travaillent pour le bien de tous, et qui agissent pour rendre la société meilleure. Pour qu'il y ait moins de violence, plus d'entente et plus de paix. Le mariage, c'est donc vraiment un engagement total. Et bien sûr, quand on a des enfants, on est engagé d'abord et en premier envers ses enfants pour les faire grandir, les rendre heureux, les aider à réussir leur vie et en faire de bons croyants.

Car a ns le mariage, le plus important, c’est que Dieu Lui-même s’engage avec nous, et nous pouvons compter sur Lui. Il ne nous abandonnera pas.

Deuxièmement : La vie moderne influe beaucoup sur la façon de vivre en couple et d'éduquer les enfants. Quels sont les problèmes et les dangers qui se posent ?

La vie moderne apporte souvent l'individualisme, parce que on ne vit plus tous ensemble, comme on vivait dans la grande famille autrefois au village. Souvent on ne travaille plus ensemble mari et femme, mais chacun de son côté, surtout si tous les 2 ont des engagements différents dans la société. Ils vont travailler avec d'autres personnes qu'avec leur mari ou leur femme. Cela entraîne d'autres relations et parfois aussi des tentations de laisser son mari ou sa femme pour aller vivre avec un autre, avec lequel on pense qu'on sera plus heureux.

Le modèle familial occidental nous marque de plus en plus. Nous sommes nés dans une grande famille, qui comprenait les grands-parents, les oncles, les tantes, les neveux, les nièces et les cousins. Mais on voit de plus en plus maintenant, surtout chez ceux qui vivent en ville, des couples qui vivent leurs relations avec des gens du même niveau social, et qui oublient leurs parents, surtout s'ils sont restés au village. A ce moment-là la grande famille ne peut plus jouer son rôle, ou en tout cas elle doit remplir son rôle autrement.

Et puis bien sûr, il y a toutes les idées modernes sur le mariage, avec l'affirmation qu'il faut d'abord s'épanouir personnellement, et le danger de chercher la facilité. Et aussi la tentation d’un mariage d'argent. Sans oublier l'influence des réseaux sociaux et d'un certain nombre d'artistes qui chantent l'amour. Ils se mettent à vivre ensemble sans se marier et se séparent au bout de quelques années ou même de quelques mois. C'est pour cela que c'est important avant de se marier, de savoir quel mariage on va vivre, et quelle famille on va construire. Et de bien se mettre d'accord. Parce que l'un comme l'autre, nous n'avons pas été éduqués de la même façon. Nous n'avons pas les mêmes idées sur l’éducation des enfants. Il va falloir parler ensemble. C'est ce qu'on appelle le devoir de s'asseoir : chaque mois, s'asseoir, mari et femme et parler ensemble de notre vie commune, et en particulier de l’éducation de nos enfants. Pas pour se faire des reproches, encore moins pour se disputer, mais que chacun dise ce qui lui plaît dans l’autre, qu'il remercie l'autre pour les bonnes choses qu'il fait, et qu'il lui dise pourquoi il continue de l'admirer. Et à ce moment-là, quand on est heureux, on peut partager ses souhaits, et dire ce qu'on attend de l'autre pour être plus heureux ensemble avec nos enfants.

Et cette communication à l'intérieur de la famille, c'est important qu'elle existe aussi entre parents et enfants sans attendre l'âge de l'adolescence, où les enfants, au contraire, ont envie de prendre leur indépendance. Commencer à parler ensemble de la vie de famille avec les enfants, même quand les enfants sont encore petits. Car les enfants tout petits ont aussi de très bonnes idées. Ils nous voient vivre et ils peuvent nous dire beaucoup de choses. Et bien sûr, si on est chrétien, cette communication se continuera dans la prière en famille, en lisant ou en disant par coeur une parole de Dieu et en la partageant. Nous écoutons Dieu qui nous parle par nos enfants. Et aussi qui nous parle dans nos familles, dans nos relations, dans nos camarades de travail : savoir écouter les autres, Dieu nous parle à travers les autres.

Troisièmement : Malheureusement, il y a des parents qui se séparent, et la mère se retrouve toute seule pour élever ses enfants. Que faire dans ce cas-là ?

L'enfant a besoin d'un père et d'une mère pour recevoir une éducation équilibrée, Pour être un garçon ou une fille épanouie, qu'il ait un modèle d'homme et de femme, de père et de mère accompli. Et c'est pour cela que c'est tellement important de se préparer au mariage, pour être de bons parents. Il y a des préparations au mariage dans l'Église, la première condition c’est d’y participer pour que le mariage puisse durer. Si la mère se retrouve toute seule, elle a besoin d'être soutenue, d'être encouragée, et non pas critiquée comme cela se fait trop souvent autour de nous. C'est l'un des rôles justement de la communauté chrétienne, de la CEB, de soutenir les mères célibataires. Alors que trop souvent on les rejette, en les chassant dehors. C'est dans cette CEB que les enfants pourront rencontrer des hommes, des personnes adultes, qui seront pour eux les exemples de vie dont ils ont besoin. Et quand ils grandiront, ce sera important que les enfants puissent rentrer dans des mouvements, pas seulement pour être éduqués et avoir des activités intéressantes, mais pour rencontrer dans les responsables encore d'autres personnes exemplaires, des éducateurs et des animateurs qui vont leur donner l'image d'un homme ou d'une femme, réussi, un modèle dont ils ont besoin. Ce modèle, cet homme ou cette femme réussi(e) qui va aider l'enfant à grandir, il se trouve aussi dans la famille. Ce peut être un oncle s'il est jeune, un grand frère, un cousin. Il ne faut surtout pas que la mère se referme sur elle-même et sur ses enfants.

Quatrièmement : Cela pose le problème des familles recomposées.

Effectivement, c'est un problème difficile. Trop souvent lorsque l'homme se remarie, la deuxième femme va aimer ses propres enfants qu’elle a déjà eus avec un autre homme, mais elle aimera difficilement les enfants de la première femme qui est partie. Elle ne les traitera pas de la même façon, elle ne les aimera pas autant. Les enfants le sentiront, et ils en souffriront. Et de même pour le mari. Si tu te remaries, tu ne te remaries pas avec une personne, un homme ou une femme, mais s'il a déjà des enfants, tu te remaries avec un père ou avec une mère. Tu dois donc aimer ses enfants comme un vrai père ou une vraie mère, pas seulement aimer ton nouveau mari ou ta nouvelle femme. Aimer ces enfants comme tes propres enfants, en cherchant à ne pas faire de différence entre eux. Mais cet amour il faudra le mériter, il faudra le gagner. Et te faire accepter par les enfants de l'autre. Cela demande beaucoup de temps et beaucoup de bonté. Surtout si les enfants sont grands, car ils risquent de te dire : « tu n'es pas mon père, tu n'es pas ma mère ». Il faudra alors beaucoup de tact, et beaucoup de patience. Il ne faut pas donc se remarier parce qu’on aime à nouveau quelqu'un qui nous plaît. Il faut vraiment se demander comment construire cette nouvelle famille pour qu'elle soit une vraie famille.

Cinquièmement : Que penser de l'influence des réseaux sociaux dans l'éducation ?

Effectivement c'est devenu un gros problème. Les enfants ne sont plus éduqués seulement dans la famille ou à l'école. Ils sont d'abord éduqués, même dans la famille, à partir de ce qu'ils voient à la télévision, ce qu'ils entendent à la radio. Et surtout ce qu’eux-mêmes ou leurs camarades voient sur les réseaux sociaux. Il y a donc une éducation importante à donner aux enfants à ce sujet. Par exemple, lorsqu'on regarde la télévision en famille et qu'il y a un film osé et sexuel, certains parents disent à leurs enfants "allez vous coucher". Ou bien ils éteignent la télévision. Ou ils baissent la tête en ayant honte, et ils restent en silence. Il faut apprendre à nos enfants à réfléchir aux réseaux sociaux, même s’ils voient une émission osée. Pas seulement au niveau sexualité mais aussi dans les autres problèmes de violence, de drogue, ou d'argent. C'est important d'en parler avec les enfants, de leur demander ce qu'ils ont vu et entendu, et ce qu'ils en pensent. Ne pas commencer tout de suite à leur donner des conseils, ou leur interdire de regarder la télévision. Même si nous refusons de leur donner un téléphone portable, ils regarderont ceux de leurs camarades. Il s'agit donc d'apprendre à nos enfants à réfléchir. Et pour cela réfléchir ensemble avec eux. Et en parler dès qu'ils sont petits. Si quand ils sont petits, on leur dit : » il ne faut pas parler de ça », ou bien : « on en parlera plus tard quand tu seras grand », plus tard il ne t'en parlera plus jamais, parce que tu n'as pas répondu à ses questions. Mais bien sûr, quand ils sont petits, on emploie un langage simple, d’une façon adaptée à leur âge. Sans vouloir tout dire ni tout leur expliquer. On le fera au fur et à mesure qu’ils grandiront et poseront leurs questions. Les réseaux sociaux nous marquent tous. C'est important d'y réfléchir d’abord nous-mêmes, pour aider ensuite nos enfants à y réfléchir (A suivre).

Réflexions sur l’éducation des enfants 2

Je lisais dans un journal de toute une série de plaintes et de désolation sur les crises de la société actuelle où l’on parlait de comportement irresponsable, d’idéologie extrême, des corruptions, des problèmes de la migration de la pollution, du réchauffement de la terre, de toutes les perturbations dans les écoles et universités. Bien sûr tout cela existe et on pourrait continuer à ajouter d’autres choses comme la violence qui est souvent causé par la drogue, tous les problèmes des réseaux sociaux ; beaucoup de parents se plaignent de la réception de Tik Tok par leurs enfants sans parler de la pornographie qui est maintenant accessible sur les téléphones par n’importe qui et le plus grave, la pauvreté qui grandit avec aussi l’égoïsme.

Tout cela est vrai, ce sont des vrais problèmes. Mais comme on le dit quand tu regardes un verre, ou bien tu penses que c’est un verre à moitié vide, et tu te plains. Ou bien tu penses que c’est un verre à moitié plein, et tu es content de ce qu’il contient. Et tu te demandes comment tu vas finir de le remplir. C’est important de regarder notre société avec un regard positif, et de voir les bonnes choses qui se font. Car il n’y a pas que des mauvaises choses. Il y a des progrès au niveau de l’éducation, de la santé, du développement, de l’accueil des migrants, de la lutte contre le réchauffement de la terre… C’est important non seulement de le voir, mais surtout d’y participer activement, personnellement et ensemble, pour éduquer nos enfants dans ce sens-là.

Cette éducation des enfants se fait dans trois domaines : la famille, l’école mais aussi la rue et le quartier, avec les camarades et tout ce qui s’y passe.

L’éducation doit d’abord être donnée dans la famille. Ce sont les parents qui sont les premiers responsables des enfants. Mais cela devient de plus en plus difficile, surtout pour les familles nécessiteuses. Il y a des familles où les parents doivent quitter la maison vers 6 heures du matin pour aller au travail. Ils ne reviennent que la nuit, parce qu’ils habitent en banlieue et manquent de moyens de transport. Ils ne voient presque pas leurs enfants : les enfants dorment encore quand ils partent et sont couchés quand les parents reviennent. Et c’est plus grave quand le père et la mère travaillent tous ls deux. Il y a de gros problèmes dans nos familles et cela devient de plus en plus difficile d’éduquer nos enfants. Il nous faut donc profiter au maximum des moments où nous sommes ensemble, pour les vivre le mieux possible. Et chercher de nouveaux moyens d’éducation.

Les problèmes ne manquent pas non plus dans les écoles. D’abord il y a de plus en plus de grèves. On manque gravement d’enseignants et on prend des gens qui ne sont peu formés, et qui n’ont pas la vocation d’éducateurs. Comment vont-ils former nos enfants ? Comment vont-ils les éduquer ? Bien sûr, on nous parle des lycées d’excellence, et de grandes réalisations, mais ce ne sont que des exceptions dans le pays. Il y a encore des classes en paille, des écoles qui n’ont pas de toilettes, des écoles qui sont encore inondées et qui risquent de s’écrouler. Là aussi, il y a un effort énorme à faire. Et beaucoup de recherches pour voir comment mieux éduquer avec les petits moyens qui sont les nôtres. Au service de tous, et d’abord des plus pauvres

Au niveau de la rue, il n’y a pas que des mauvaises choses. Mais si nous voulons éduquer nos enfants, c’est absolument essentiel d’en parler avec eux, de savoir quels sont leurs amis et ce qu’ils font ensemble, et de leur demander ce qu’ils vivent. Cela doit commencer dès le bas âge, sinon quand ils seront grands ils en parleront avec leurs camarades, mais pas avec nous. A ce moment-là nous ne pourrons vraiment pas les éduquer.

On dit souvent qu’il faut éduquer nos enfants à partir de nos valeurs.

Ces valeurs traditionnelles en wolof c’est le ‘Ngor’, le ‘Diome’, le ‘mougne’, ‘téguine’, ‘téranga’, keursa, soutoura, etc. la dignité, l’honneur, le courage, la politesse, l’accueil…C’est important de garder nos valeurs. C’est la base de notre culture, ce sont nos racines. Mais en même temps, le monde a changé. Un proverbe dit qu’» on ne peut pas arroser le riz d’aujourd’hui avec les pluies d’autrefois » . Et « si le rythme du tam-tam change, le pas de la danse doit aussi changer ». Nos valeurs ne sont pas toujours des vraies valeurs. Le ‘Diome’ et le ‘Ngor’ peuvent devenir de l’orgueil et un refus d’écouter les conseils des autres. Une volonté de s’imposer aux autres et de les commander. Alors qu’il faut savoir nous mettre au service des autres en vérité, à la manière de Jésus christ.

De même, des jeunes filles se retrouvent enceinte par inceste ou pour avoir été violée. Souvent les parents veulent cacher ces choses en niant la vérité. Ils peuvent même forcer leur fille à se marier avec celui qui l’a enceintée, même si c’est par viol, sous prétexte du garder l’honneur de la famille. Ce qu’on appelle le « soutoura ». Ainsi, on laisse le viol se développer dans la société et on fait le malheur de nos propres enfants. C’est important de chercher l’honneur de la famille. Mais il faut savoir ce qui est le plus important.

Nous voulons vivre nos valeurs traditionnelles dans le monde d’aujourd’hui. Au village, tu pouvais accueillir beaucoup de monde dans ta cour. Et si des neveux ou petits enfants venaient chez toi, le lendemain tu les emmenais au travail des champs. Mais si tu habites maintenant au cinquième étage dans un deux pièces, comment vas-tu accueillir ceux qui viennent te voir ? Et pourtant, on continue à dire que Sénégal c’est un pays de la Téranga (l’hospitalité). Et c’est nécessaire de continuer à accueillir les gens le mieux possible. Il nous faut donc chercher comment vivre nos valeurs traditionnelles dans le monde d’aujourd’hui. Nous n’avons pas de solutions. Nous ne savons pas comment faire. Il faut en parler et y réfléchir ensemble. Peu à peu et au fur et à mesure, nous allons découvrir la façon d’être moderne et en même temps de rester sénégalais (ou africain). Car nous devons aussi apprendre à accueillir les belles choses qui viennent de l’extérieur. Et savoir les enseigner à nos enfants.

Un éducateur explique que l’éducation doit être basée sur la douceur et sur la bienveillance. Cela n’est pas évident pour tout le monde. Dans l’éducation traditionnelle, on demandait aux enfants d’apprendre en regardant et d’imitant les adultes Mais cela était souvent accompagné de coups et de punitions. On indiquait aux enfants ce qu’ils devaient faire, et ils devraient à tout prix obéir. On ne cherchait pas tellement à connaitre leurs idées et leurs désirs, encore moins leurs besoins. On ne dialoguait pas avec eux. Heureusement, peu à peu, une transformation se fait. Il y a des couples qui sont ouverts, qui écoutent et aiment vraiment leurs enfants. Mais il en reste encore qui n'aiment pas vraiment leurs enfants, pour les faire grandir dans leur vocation et les rendre heureux selon leurs qualités. Ils aiment avoir des enfants, pour leur dignité ou leur valeur. Ils ne cherchent pas d’abord le bien de leurs enfants. Dieu est plein de douceur et nous les chrétiens, nous cherchons à être miséricordieux comme notre Père. Pour nos amis musulmans, chaque sourate du Coran commence par « Au nom de Dieu le compatissant, le miséricordieux »

Nos enfants se feront une idée de Dieu d’après la façon dont nous nous conduisons

nous, leurs parents. Dieu est notre Père. Si un enfant a un père méchant qui le frappe ou frappe sa mère et qui est dure avec lui, quand il va aller au catéchisme et qu’on va lui dire que Dieu est notre père, qu’est-ce qu’il va penser de Dieu en voyant ce que son père fait pour lui ? Cela pose donc le sens de l’éducation de nos enfants.

Nos enfants viennent de Dieu et ils retourneront vers Dieu. Nos enfants ne sont pas pour nous, ils sont pour Dieu. Nous devons tout faire pour les aider à vivre avec Dieu dès maintenant. Pas seulement en sachant qu’ils retourneront vers Dieu au moment de la mort. Nos enfants sont pour Dieu, comme Jésus le disait à ses parents à Jérusalem à l’âge de 12 ans (Luc 2,29) : « Est-ce que vous ne savez pas, que je dois être aux affaires de mon Père ?». Chacun de nos enfants doit aussi être aux affaires de Dieu notre Père. Cela ne veut pas dire seulement, éduquer nos enfants en chrétiens, et les envoyer au catéchisme. Ni même prier avec eux à la maison. Bien sûr, c’est la première chose. Mais ce qui est important, c’est d’essayer de nous conduire le mieux possible en père et mère comme Dieu pour nos enfants.

C’est aussi d’aider nos enfants à vivre et à découvrir leur vocation personnelle. Il y a trop des parents qui veulent que leurs enfants deviennent comme ils le désirent. Ce sont des parents qui choisissent l’avenir de leurs enfants, et souvent pour leur intérêt à eux, pas pour le bonheur de l’enfant, ni selon les qualités que Dieu lui a données. Encore une fois nos enfants ne sont pas pour nous. Notre rôle de parents c’est d’aider nos enfants à grandir comme Dieu le veut. Pour cela nous cherchons les qualités que Dieu leur a données, et nous les aidons à grandir dans ces qualités-là. C’est ce qu’on appelle la vocation : Apprendre à nos enfants à répondre aux appels de Dieu. Pas à faire ce que nous voulons nous. Leur apprendre à découvrir ce que Dieu veut pour eux, à partir de la vie de Jésus et de l’évangile. Et leur apprendre à écouter le Saint Esprit dans leur cœur. A ce moment-là, nous allons les soutenir pour qu’ils vivent leur vocation, pas seulement s’ils veulent être prêtre ou religieux mais quel que soit leur métier et ce qu’ils font dans la société.

C’est pour cela qu’on peut dire en vérité que ce sont nos enfants qui nous font grandir. Alors que trop de parents veulent faire grandir leurs enfants d’après leurs idées à eux, au lieu de voir les qualités des enfants. Jésus a été clair. Il nous dit : » si vous ne devenez, pas comme des petits enfants ; vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieu » (Mat 18,3). Nous devons apprendre à admirer les qualités de nos enfants, et en dire merci à Dieu. Quand les 72 disciples reviennent de mission, Jésus dit merci à Dieu : « Père je te rends grâce, parce que tu as fait connaitre ta sagesse aux pauvres mais aussi aux tout-petits » (Luc 10,21). Les enfants sont simples, ils ne sont pas racistes. Ils nous font confiance. Ils donnent facilement et ils oublient le mal qu’on leur a fait. Il ne suffit pas d’éduquer nos enfants. Ce qui est important c’est de chercher à voir leurs qualités et d’essayer de faire la même chose. Cela demande que nous sachions admirer nos enfants, regarder les belles choses qu’ils font, les soutenir et en dire merci à Dieu.


Les relations sexuelles sont bonnes (suite)

 

Après avoir parlé du mariage et des relations sexuelles (1 Cor 7, 30) Paul expliquait aux premiers Chrétiens : «Possédez, comme si vous ne possédiez pas». Il parlait de l’argent. Mais est-ce que ce n’est pas vrai, aussi, de l’amour ? Je veux que l’autre soit à moi. S’il part ailleurs, je souffre. C’est bien normal puisque je l’aime. Je veux le prendre. Mais en même temps, je ne peux pas le garder, pour moi tout seul. Puisque je veux son bonheur. Je veux le posséder, mais sans le dominer. Je veux qu’il se donne librement à moi. C’est cela l’amour.

Ce qui est un péché, ce n’est pas de chercher le plaisir. C’est de le chercher contre l’amour vrai. Par exemple, quand un homme va avec une prostituée. Ou si une femme va avec un autre homme, pour de l’argent. Mais également entre gens mariés, quand on s’unit sans amour dans le cœur.

Justine se dit :

Je voudrais que mon mari m’achète des boucles d’oreilles. Si j’en demande, il va certainement refuser. Mais je le connais : je sais comment l’avoir. Je vais lui faire une belle relation sexuelle. Et quand il sera satisfait, je lui demanderai. A ce moment-là, il ne me refuse jamais rien.

Justine aime-t-elle son mari… ou bien les boucles d’oreilles ?

De même pour un homme. S’unir à sa femme par habitude, sans faire attention à elle, est-ce vraiment de l’amour ? Une femme se plaignait : «Mon mari, on dirait que je suis là seulement pour le vider».

Le plaisir est bon. Mais la façon dont nous le cherchons, n’est pas toujours aussi bonne. Il y a même certains hommes, ou certaines femmes, qui pensent à un autre, pendant l’union sexuelle. Cela peut parfois s’expliquer. Par exemple, un garçon, ou une fille, à beaucoup aimé quelqu’un d’autre. Mais la famille les a empêchés de se marier. Et leur a donné de force, un mari ou une femme qu’ils n’aiment pas. Mais maintenant, qu’ils sont mariés, faut-il continuer à penser à l’autre ? N’est-ce pas déjà le début de l’adultère ? En tout cas, Jésus dit (Mat 6,22) : «La lampe de ton corps, c’est ton œil. Si ton œil est clair, tout ton corps est dans la lumière…». Jésus ne dit pas cela pour nous condamner. Mais pour rendre notre cœur plus délicat, plus sensible, plus sensible, plus aimant. Car en même temps, il nous permet de changer notre cœur. Pour que cette parole de Pierre aux femmes soit vraie pour chacun d’entre nous : «Agissez d’une façon juste et pleine de respect. Et alors, vos maris seront gagnés à Dieu par votre conduite» (1 Pierre 3). Cela n’est-il pas vrai également pour les hommes envers leurs femmes ?

Cela ne veut pas dire, non plus, que nous devons méprisés les prostituées, et les adultères. Car il y a beaucoup de raisons qui peuvent expliquer leur conduite. Quelquefois, ils n’ont même pas eu l’occasion de découvrir ce qu’est un véritable amour. Comment pourrait-il en vivre ? C’est pour cela que Jésus les accueille et les défend. Aussi bien Marie-Madeleine, la prostituée, que la femme adultère. Mais il leur dit aussi : «Va, et ne pêche plus». Et il leur fait découvrir un amour beaucoup plus vrai. Cet amour qu’il nous propose à nous aussi.

FLORENT :

Vous avez vraiment l’air de chercher des problèmes, là où il n’y en a pas ! Les anciens ne se cassaient pas la tête avec tout cela ! Ils ne parlaient jamais de péché. Ils se contentaient de faire des relations sexuelles, pour avoir des enfants. Et ils étaient beaucoup plus tranquilles. N’était-ce pas mieux ?

C’est vrai, ce dont nous venons de parler, c’est un problème actuel.

Pour les anciens, les choses étaient assez différentes. Pour eux, dans la sexualité, il n’y a avait pas de péché. Pour deux raisons. La première, c’est que la sexualité est bonne : c’est la loi du monde. L’union sexuelle est faite pour avoir des enfants : c’est une chose naturelle. C’est ce qui nous permet de vivre, nous, et notre famille. Et aussi, nos ancêtres, et le monde entier. Il n’y a donc pas à en avoir honte. Et cela reste vrai aujourd’hui.

La deuxième raison, c’est que les anciens n’avaient pas le sens du péché, tel que nous en parlons. En effet, pour eux, ce qui existait surtout, c’était les interdits. On ne pouvait pas faire n’importe quoi dans l’union sexuelle. Si on ne respecter pas un interdit, on faisait une faute : on cassait l’ordre du monde. Cela pouvait apporter des grandes souffrances, pour soi et pour tout le clan, Mais si on ne l’avait pas fait exprès. Même si on ne savait pas. C’est donc tout à fait différent du péché, qui est un manque d’amour. Car on ne peut pas faire un péché, si on ne sait pas, ou si on ne veut pas. A ce moment-là, ce qui compte, ce n’est pas seulement d’observer les interdits, mais de changer notre cœur, pour aimer davantage.

Car seul l’amour peut nous libérer des interdits, et de toutes les autres peurs, pour vivre dans la joie. Celui qui aime, il n’a pas besoin d’interdit ou de tabous. Car il s’est choisi un but dans la vie. Il sait où il veut aller. Et il le fait en toute liberté. Comme l’expliquait Paul (Gal 5, 1,13-22) : « C’est pour que nous restions libres, que Dieu nous a libérés. Donc, tenez bon. Ne vous remettez pas sous le poids de l’esclavage. En effet, c’est pour être libre, que vous avez été libérés ! Seulement, que cette liberté ne soit pas un prétexte pour le péché. Dans l’amour, mettez-vous au service les uns des autres. Car un seul commandement contient toute la loi ; «Tu aimeras ton prochain comme toi-même»… Laissez-vous conduire par l’Esprit de Dieu… Car le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la volonté de rendre service, la bonté, la confiance dans les autres, la douceur. C’est aussi être maître de soi ».

Donc, ce qui compte, c’est l’amour.

Voici comment on parle de l’amour, entre l’homme et la femme, dans le livre de la Bible, qui s’appelle Le « Cantique des Cantiques » (c’est-à-dire : « le chant le plus beau de tous les chants »). Nous allons y retrouver ce que nous disions plus haut. L’amour entre l’homme et la femme, a besoin du plaisir.

. L’épouse dit : j’attends mon bien-aimé.

Le voici qui arrive, sautant sur les montagnes, bondissant sur les collines.

Mon bien-aimé est semblable à une gazelle, à un jeune faon.

Voilà qu’il se tient dehors, derrière notre mur.

Il regarde par la fenêtre. Il lève la voix et il dit : Viens donc, mon aimée, ma belle. Viens ma colombe cachée au milieu des rochers. Montre-moi ton visage, fais-moi entendre ta voix. Car ta voix est douce. Et ton visage charmant.

Qu’il m’embrasse d’un baiser de sa bouche. Ses baisers sont plus doux que le vin. Comme on a raison de s’aimer ! Mon bien-aimé est comme un palmier très beau.

Je me suis assise à son ombre que je désir. Que son fruit est doux à ma bouche !

Soutenez-moi car je suis malade d’amour.

Mon bien-aimé est comme une bouteille de parfum qui repose entre mes seins. Son bras gauche est sous ma tête. Et son bras droit me serre. (C’est la position habituelle de l’union sexuelle).

Ne réveillez pas mon bien-aimé avant l’heure de son plaisir. Car je suis à mon bien-aimé. Et vers moi se porte son désir.

  • Et l’époux lui répond : « Que tu es belle, ma bien-aimée, que tu es douce… Tes yeux sont comme des colombes.

Que tes pieds sont beaux dans tes sandales, ma bien-aimée.

La courbe de tes reins est comme un collier, fait par les mains d’un grand artiste.

Ton ventre est comme une coupe ou le vin ne manque pas.

Tes deux seins sont comme deux antilopes jumelles, fille de la même gazelle.

Que tu es belle, que tu es charmante, ô mon amour, ô mes délices…

Tu te tiens droite comme un palmier et tes seins en sont les grappes.

Que tes seins soient comme des grappes de raisin. Ta bouche comme des pommes. Et tes reins comme un vin délicieux.

Viens donc, ma bien-aimée, ma belle, montre-moi ton visage. Tu me fais perdre le sens.

Ma sœur, ma fiancée, tu me fais perdre la tête par un seul de tes regards.

Détourne de moi tes regards, car ils me fascinent.

Tes lèvres sont douces comme du miel vierge ».

  • La femme reprend : « Que tu es beau, mon bien-aimé, que tu es délicieux !

Notre lit est comme une plaine qui se remplit de verdure. Viens mon bien aimé, et je te ferai don de mon amour.

Ah ! Si tu pouvais être mon frère, nourris au sein de ma mère ! Alors, en te rencontrant dans la rue, je pourrais t’embrasser. Et les gens ne diraient rien.

Je pourrais te faire entrer dans la maison de ma mère. Et tu me conseillerais.

Pose-moi une marque sur ton cœur, comme un signe de ton bras.

Car l’amour est plus fort que la mort. Les plus grosses tornades ne peuvent pas éteindre l’amour. Les fleuves ne peuvent pas le noyer…»

Maintenant que nous avons lu cela, pouvons-nous encore penser que le plaisir est mauvais ?

- Mais l’amour que chante la Bible, ce n’est pas seulement le plaisir.

C’est aussi le désir de toute une vie en commun… Et

l’union profonde de deux personnes, et de deux vies.

Une union qui cherche à devenir totale. Une union qui dure. Comme l’amour de Dieu lui-même. Ce plaisir est donné et reçu par amour. Un amour qui prend l’autre en charge pour toute la vie, un amour qui donne la vie, c’est cela la joie que Dieu désire nous donner pour toujours.

Comme nous le dit l’Apocalypse,

en parlant de la vie éternelle avec Dieu (Ap 3, 20) : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix, qu’il ouvre la porte. J’entrerai chez lui pour manger, moi près de lui et lui près de moi». Et plus loin (22, 17) : « L’Esprit et l’Epouse de Dieu (l’Eglise), disent : Viens ! Que celui qui entend dise : Viens, Seigneur ! Que l’homme assoiffé s’approche. Que l’homme de désir reçoive l’eau de la vie, gratuitement ».


Une autre signification de la sexualité

 

« C’est grâce à l’arbre que la liane arrive jusqu’au ciel. »

Nous sommes mariés, nous nous aimons, nous sommes contents d’être ensemble. Nous sommes heureux d’avoir des enfants. Nos relations sexuelles sont pour nous une source de grande joie. Et pourtant, dans notre cœur, nous cherchons encore plus.

Nous voudrions un amour encore plus grand et plus beau. Alors, comment mieux vivre nos relations sexuelles ? Comment mieux nous aimer ?

On entend dire beaucoup de choses. Par exemple :

  • La femme doit se libérer de l’esclavage de l’enfant.

  • Du moment qu’elle travaille, pourquoi devrait-elle encore supporter un mari tous les jours ?

  • Celui qui n’a pas de relations sexuelles tous les jours c’est un «faiblard».

  • Une femme qui demande des relations sexuelles, c’est une prostituée. Une femme sérieuse doit seulement accepter.

  • Dans la relation sexuelle, on a le droit de tout faire

  • Jamais de vie ! Ce sont les femmes bordel qui font ces choses-là !

Que penser de tout cela ?

  • On parle de plus en plus de ces questions de sexualité.

On utilise de mots compliqué comme «orgasme», «harmonie sexuelle», etc. Qu’est-ce que cela veut dire ?

  • Les anciens pensaient que les relations sexuelles étaient surtout faites pour avoir des enfants. Maintenant, on parle de plus en plus du plaisir. On dit même qu’un couple qui ne s’entend pas pour le plaisir, il ne peut pas être heureux. On parle de différentes positions, de techniques des relations sexuelles, etc. Pour certains, on a l’impression que ces relations sont vraiment ce qu’il y a de plus important dans la vie. Et que c’est uniquement pour cela qu’ils se marient.

Mais, en même temps, on n’a jamais autant parlé d’impuissance, de frigidité, etc.

  • Et quand on veut réfléchir sérieusement à ces questions, beaucoup disent : «Il ne faut pas parler de ces choses-là !»

Mais est-ce que cela va empêcher les autres d’en parler ? Est-ce qu’il n’y a pas beaucoup de livres et de revues sur ces questions, qui circulent autour de nous ? On parle cela dans les chansons, dans les films… Déjà, les hommes en discutent entre eux. Et les femmes de même dans leur parcelle, ou lorsqu’elles vont à l’eau.

  • Mais souvent, on en parle en se cachant.

  • Pourquoi ne pas en parler sérieusement et calmement ?

  • N’est-ce pas important dans la vie de notre foyer ?

La relation sexuelle, c’est le geste spécial que nous avons, pour nous montrer notre amour, entre mari et femme.

  • Si nos parents n’avaient pas eu de relations sexuelles, est-ce que nous serions là ? Et si c’est quelque chose de beau, pourquoi avoir honte d’en parler ?

Dans les parables de mariage ces questions tiennent une grande place. Mais, pourquoi attendre que ça aille mal pour y réfléchir ? Est-ce qu’il ne vaut pas mieux commencer, tout de suite, à mieux nous aimer ? Et alors, peut-être qu’il y aura moins de problèmes dans notre mariage… Si tu vois l’herbe dans le champ d’arachides, tu l’enlèves tout de suite. Sinon, après, l’herbe devient trop haute. Et l’arachide ne pousse pas bien…

  • En tout cas, nos ancêtres parlaient de l’union sexuelle sans honte. Comme nous le montre, par exemple, ce conte bassari : Autrefois, les deux sexes vivaient ensemble. Un jour, ils vont au marché, pour acheter du sel. Mais il se met à pleuvoir. Le sexe masculin dit : « Ou allons-nous mettre notre sel, pour qu’il ne fonde pas sous la pluie ?» Le sexe féminin répond : « J’ai un endroit ou le cacher ». Elle prend le sel, le met dans son ventre. La pluie s’arrête. Le sexe masculin lui dit : « Rend-moi mon sel !» Elle regarde, mais tout le sel est fondu… Le sexe masculin lui dit : « Tu mens ». Elle répond : « Viens vois, si tu veux !» Alors, il rentre pour regarder. Et il trouve une telle douceur à l’intérieur, qu’il ne veut pas sortir. Mais le sel le prend à la gorge. Alors, il vomit et il sort. Et depuis ce temps-là, le sexe masculin entre dans le sexe féminin, pour chercher son sel. A chaque fois, il s’y trouve bien. Mais il finit par vomir. Alors, il doit sortir.

  • Que pensons-nous de ce conte ?

  • Connaissons-nous des contes de ce genre dans notre langue ?

  • Que disent-ils ?

  • Qu’est-ce que les anciens nous ont appris sur les relations sexuelles ?

Voici la chanson d’une jeune femme enceinte :

Quand je n’étais pas mariée, je pensais que je n’étais pas belle.

J’avais peur d’être rejetée par les garçons. Et de rester comme ça.

Même quand on me faisait des compliments, je me disais : «ce sont des paroles pour m’avoir»…

Maintenant, je suis chez toi. Chez toi, mon mari

J’ai senti la caresse de ta main sur moi. Je sais que tu m’aimes.

Par toi, j’ai découvert mon corps. Grâce à toi, je suis bien.

Je me sens heureuse. Comme le bébé, quand on lui caresse la joue avec amour.

Lorsque tu poses ta main sur mon ventre, je sens mon sang tourner : Il tourne vite, comme pour revenir rapidement à mon cœur, d’où il est parti.

Et alors, je sens mon corps vivre. Et je t’aime.

Et maintenant, mon corps devient encore plus que moi-même.

Tes caresses m’ont faite femme. Et bientôt mère.

Et lorsque tu caresses mon ventre de femme enceinte,

Je sens que ton amour, fait grandir l’enfant en moi…

Nous avons dit que nos organes sexuels sont commandés par une glande du cerveau, l’hypophyse. Par conséquent, notre vie sexuelle est dirigée par notre intelligence. Et si nous sommes croyants, par notre foi. Comme dit un proverbe Kongo : « Sans pieu pour la soutenir, la maison s’écroule ». Que nous dit la parole de Dieu sur cette question ?

Thomas : est-ce que dieu à quelque chose à nous dire, sur les relations sexuelles que nous vivons ?

Rolande : mais c’est très simple. Dieu nous dit : Les relations sexuelles c’est pour avoir des enfants !

Martinien : je ne sais pas, si c’est aussi simple que cela, rolande. Moi, il y a quelque chose qui me fait réfléchir. Dans le deuxième récit de la Genèse, sur l’union de l’homme et de la femme, on ne parle pas d’avoir des enfants.

Honorine : c’est vrai. Et Jésus ne parle du mariage qu’une seule fois. Il refuse le divorce. Il expliquait : C’est contre l’amour de l’homme et de la femme (Mt 19). Il dit que cet amour est voulu par Dieu. Mais il ne parle pas des enfants.

Thierry : de la même façon, quand paul parle du mariage, il dit : c’est l’image de l’amour du christ pour son eglise. Il ne parle pas d’enfants non plus (Eph. 5).

Rolande : a vous entendre parler, dieu serait contre les enfants ?

Martinien : pas du tout ! Mais cela montre que les relations sexuelles ne sont pas faites seulement pour avoir des enfants.

Estelle : alors, on peut s’unir, même quand on ne peut pas avoir d’enfants ?

Thierry : c’est ce que je pense. Ce que Jésus nous demande, c’est de nous aimer le mieux possible. Et de nous prendre en charge, l’un l’autre.

Pascaline : mais ne voulons pas arrêter l’amour seulement à deux personnes. Ces pourquoi nous voulons des enfants.

Martine : mais les relations sexuelles, c’est aussi pour le plaisir.

Honorine : et également pour faire grandir la famille. Et pour trouver la force d’agir avec les autres.

Estelle : et dieu est d’accord avec tout ça ?

Honorine : bien sûr !

Dieu nous dit la beaute de la sexualite

« Dieu c’est l’Ancien : c’est lui qui nous a fait, il connait notre cœur » (Proverbe kongo)

Nous retrouvons dans la parole de Dieu les cinq dimensions de la sexualité que nous lui avons découvertes. Et aussi que le plus important, c’est l’amour. Un amour qui a besoin des autres dimensions, pour se développer totalement. Et aussi de s’approcher de l’amour de Dieu. C’est donc par-là que nous allons commencer. Ensuite, nous verrons que la parole de Dieu donne une autre signification, encore plus belle, à notre amour et à nos relations sexuelles.

  • Ces cinq dimensions de la relation sexuelle, nous les retrouvons dans la Bible. Par exemple dans le récit de la création de l’homme et de la femme.

  • La sexualité est faite pour le plaisir. C’est pourquoi Adam est heureux quand Dieu lui présente sa femme. Il crie de joie ! Et ils deviennent une seule chair, comme Dieu lui-même le leur a dit.

  • L’amour donne la vie. L’homme et la femme souhaitent avoir des enfants, selon la parole même de Dieu : « Ayez des enfants. Et remplissez la terre ».

  • La sexualité est signe d’amour. Dieu dit : « Faisons à l’homme une compagne qui lui convienne parfaitement ». Et Adam l’aime tout de suite. Il dit : « Celle-ci est l’os de mes os, et la chair de ma chair ».

  • La sexualité est faite pour que l’homme et la femme se complète dans une vie d’amour, un amour à l’image de Dieu. C’est pour cela que la Bible dit : « Dieu créa l’homme à son image. Homme et Femme il les créa ».

Dieu s’intéresse à nous. Il nous soutient dans notre vie. C’est pourquoi l’homme et la femme se prennent en charge mutuellement. La Bible nous dit : « L’homme quittera son père et sa mère et il s’attachera à sa femme ».

Il ne s’agit pas de rejeter notre famille. Mais, au contraire, à cause de l’amour que nous vivons dans le mariage, de faire alliance avec toute la famille de l’autre. Ce qui nous ouvre encore davantage aux autres. Car, dit un proverbe : « On ne peut pas sauter par-dessus ses testicules » (on ne peut pas oublier sa famille).

  • Car, Dieu nous montre que cet amour à une dimension sociale. Il regarde tous les hommes. Dieu dit : « Dominez la terre et soumettez-là ».

Voyons, un peu en détail, ce que Dieu nous dit sur les cinq dimensions de la sexualité.

Qui nous apprendra à aimer ?

« Celui qui est monté sur l’éléphant, il ne craint pas la rosée».

Wilfried s’est marié avec Louise. Il l’aime beaucoup. Louise est chrétienne. Pour partager davantage avec elle, Wilfried décide de devenir chrétien, lui aussi. D’ailleurs, cela l’intéresse. Au bout de quelques mois, il explique : Depuis que je connais Louise, je l’aime beaucoup. Mais maintenant, j’ai découvert une façon tout à fait une nouvelle, de vivre l’amour. Je ne fais peut-être pas plus de choses qu’autrefois. Mais je vis d’une autre façon…

Jean nous dit : « Dieu est amour ». C’est cela le résumé de toute la parole de Dieu. Et c’est pour cela que Jésus est venu sur terre : pour nous apprendre à aimer. Car Dieu nous donne une chance extraordinaire : celle de vivre un amour, aussi grand que le sien.

Jésus nous dit : « Voici mon commandement : aimer-vous les uns les autres ». Et Paul écrit (1Cor. 13) : « Même si je fais toutes sortes de choses extraordinaires, si je n’aime pas, je ne suis rien ». Et ailleurs (Rm 13, 9) : « Celui qui aime, remplit toute la loi. Car tous les commandements sont résumés dans celui-ci : aime l’autre comme toi-même ». Ainsi tout amour et toute de joie viennent donc de Dieu. Bien sûr, il n’est pas nécessaire d’être croyant, pour aimer. Et le fait d’être croyant, n’augmente pas obligatoirement l’amour entre nous. En tous cas, cela ne supprime pas les difficultés. Mais la foi est comme une lumière. Elle éclaire notre amour. Elle nous indique une route possible à suivre. Elle nous dit ce que peut être un amour à l’image de l’amour de Dieu. Et alors, cet amour, nous ne le vivons plus seulement à deux, nous le vivons avec Dieu. Nous le vivons avec les autres croyants dans notre communauté. Pour pouvoir le partager avec tous ceux qui le veulent. Et surtout, nous savons que notre amour peut être plus fort que la mort. Et qu’il donne la vie.

Dans la Bible, le Cantique des Cantiques nous montre que s’aimer, c’est se donner l’un à l’autre : « Mon bien aimé est à moi, et moi, je suis à mon bien aimé ».

Aimer c’est chercher l’autre et vivre en fonction de lui : « Avez-vous vu celui que j’aime ?»

La femme ne dit pas : il est grand ou petit. Elle dit : « Celui que j’aime ». Car, un homme ou une femme qui est aimé, cela se voit…

D’abord parce qu’il ose être lui-même. Ensuite parce que cet amour le transforme et le rend joyeux. Nous pourrions réfléchir très longtemps à cela. Mais ce n’est pas le sujet de ce livre. Nous le ferons dans notre livre sur le mariage.

Rappelons simplement ces paroles de Paul (2Thes. 3, 5) : « Que le Seigneur dirige votre cœur vers l’amour de Dieu et la fidélité du Christ… Car il vous a choisis, avant la création du monde. Pour que vous soyez saints et pur devant lui, dans l’amour » (Ep. 1, 4). « Oui, cherchez à imiter Dieu, comme des enfants bien aimés. Suivez les chemins de l’amour. A l’exemple du Christ qui nous a aimés. Et qui a donné sa vie pour nous » (Ep. 5, 1-2).

Alors, comme Paul, nous pourrons dire (2Cor. 5, 14) : « L’amour de Dieu nous pousse ». Et nous serons heureux. Car, dit Jean (1 Jn. 2, 8) : « Celui qui aime est dans la lumière ».

  • Quel est donc l’amour que nous avons à vivre ? Celui de Jésus-Christ lui-même. Lui qui n’a pas cherché son propre plaisir, mais notre joie. Lui qui n’a pas cherché à prendre, mais à se donner totalement. Car il disait lui-même : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ». Et à cause de cela, il pouvait dire : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ».

  • Jean ajoutait (1 Jn 4, 20) : « Celui qui dit : J’aime Dieu, qu’il ne voit pas, alors qu’il n’aime pas son frère qu’il voit, c’est un menteur ». Donc, impossible d’aimer Dieu, si je n’aime pas ma femme ou mon mari. Et cela jusque dans l’union sexuelle. Car nous sommes, dans nos relations sexuelles, comme dans le reste de notre vie. Et dans nos unions, également, nous sommes appelés à vivre notre foi. Et l’amour de Dieu et de nos frères.

Si nous nous aimons dans nos relations, Dieu prend cet amour. Et il devient le sien. Alors, Dieu donne tout son sens à notre amour, et au plaisir de nos relations sexuelles. Puisqu’il les transforme, dans son amour à lui.

Comme l’écrivait Paul (Ph. 1, 9-10) : Voici ma prière : que votre amour grandisse de plus en plus. Qu’il devienne une vraie sagesse, pour sentir les choses avec intelligence. Alors, vous saurez ce qui est meilleur pour vous. Vous deviendrez purs. Vous n’aurez rien à vous reprocher, pour le jour du Seigneur.

Oui, frères, tout ce qu’il y a de beau, de juste et de pur, tout ce qui est plein d’amour et de respect, tout ce qu’il y de bon, voici ce dont vous devez vous occuper (4,8). Et aussi (1 Tim 1,5) : Ce que je vous dis, c’est pour faire grandir en vous l’amour. « Cet amour qui vient d’un cœur pur, d’une bonne conscience, d’une foi qui avance tout droit ».


L’amour vécu en chrétien

 

Dans un premier document « Aimer », nous avons parlé de l’amour humain, qui peut être vécu par tous les hommes et toutes les femmes. Mais si nous sommes chrétiens, à quoi notre foi en Jésus Christ et son Evangile nous appelle-t-elle de spécial ?

C’est difficile de définir l’amour, mis on peut en voir les manifestations, et ce que l’amour fait en l’homme. Et puis on peut aussi connaître les conditions de l’amour. Voici ce que Saint Paul dit sur l’amour dans la première lettre aux Corinthiens au chapitre 13,1-8

J’aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, j’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien. J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien. L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. L’amour ne passera jamais.

Dans ce texte, Paul nous rappelle l’importance de l’amour. « Si je n’ai pas l’amour je suis comme un tam-tam qui fait du bruit pour rien. Et même si je donne tout mon argent aux pauvres qui ont faim, si je n’ai pas l’amour, ça ne sert à rien ».

Paul donne ensuite les conditions de l’amour : « L’amour prend patience, il fait confiance, il supporte tout, il espère tout, il ne cherche as son intérêt… l’amour ne passera jamais ».

Cet amour doit se vivre à plusieurs niveaux. D’abord au niveau humain, en tant qu’homme et femme. Mais si nous sommes chrétiens, nous devons vivre aussi cet amour dans la foi et dans la charité.

L’amour, ce n’est pas une formule, des discours ou des théories. L’amour doit être vécu concrètement. L’amour suppose la vérité : que le mot d’amour que l’on dit, nous le vivions vraiment. Saint Jean disait « aimons véritablement, en action, c’est à cela que nous serons dans la vérité. » Notre amour vient de Dieu puisque c’est Dieu qui a créé l’homme et la femme. Dieu est présent dans notre amour. Il n’y a pas de concurrence entre notre amour pour notre mari ou notre femme, et notre amour pour Dieu. Les deux vont ensemble. L’amour de Dieu est à l’intérieur de notre amour. Il le fait grandir, Il le rend plus vrai, plus concret et plus fort.

L’amour chrétien c’est aimer comme le Christ.

Le Christ nous a aimés jusqu’au bout. Il a donné sa vie pour nous sauver. Au moment de sa mort, c’était un amour total, complet, définitif et un amour universel, un amour pour sauver tous les hommes. Il disait « il n’y a pas de plus grand amour, que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. « Mais cet amour, Jésus ne l’a pas vécu seulement au moment de sa mort. C’est tout au long de sa vie qu’il a aimé. C’est important que nous partagions nos idées sur l’amour du Christ. Et qu’ensemble, fiancés comme mariés, nous nous demandions comment aimer comme Jésus. Lui qui a aimé ses apôtres jusqu’au bout. Même Judas quand il avait décidé de le vendre, il lui a donné une dernière bouchée de pain comme signe d’amitié, pour qu’il réfléchisse une dernière fois. Il a pardonné même à Pierre, alors qu’il l’avait trahi en disant qu’il ne le connaissait pas.

Cet amour a été un amour universel.

Le Christ a aimé tout le monde, pas seulement les gens de sa religion, pas seulement les gens de son ethnie. Mais aussi les païens, tous les gens des autres religions qui venaient à lui. Comme cette femme syrienne qui perdait du sang (Marc 7,26). Et cette autre femme venue prier pour sa fille. Il a même guéri le serviteur de l’officier romain qui le lui demandait (Mat 8,5). Pourtant cet officier romain était non seulement un étranger et un païen, mais un officier de l’armée coloniale qui faisait souffrir le peuple juif. Certainement qu’il avait tué des juifs. Malgré tout, Jésus l’accueille et guérit son serviteur.

Jésus a toujours été disponible.

Il est toujours prêt à aider. Même quand il a enseigné toute la journée, même quand il est pressé par la foule, même quand il est fatigué, et qu’il vient de traverser la mer au milieu d’une tempête. Il rentre chez lui très fatigué, mais les gens viennent, ils l’appellent. Alors, il les guérit et il recommence à les enseigner.

L’amour de Jésus c’est un amour non seulement qui pardonne, mais qui voit les bonnes choses de l’autre. Il ne condamne pas les pécheurs. Au contraire, Il les aide à recommencer une vie nouvelle. Pendant que Jésus est invité chez Simon le Pharisien, une prostituée se met à genoux et mouille ses pieds de ses pleurs (Luc 7,36). Et elle les essuie de ses cheveux. Simon pense : « si Jésus était un prophète, il n’accepterait pas qu’une prostituée le touche ainsi ». Mais Jésus lui, Il accepte. Parce qu’il ne regarde pas ses péchés. Il voit le désir de cette femme de changer sa vie, de demander pardon, et de vivre un vrai amour et non plus la prostitution. Et Jésus dit à Simon, « tu vois cette femme, elle sera beaucoup pardonnée, parce qu’elle a beaucoup aimé. »

Un autre jour, les gens voulaient tuer une femme qui avait fait l’adultère, soit disant pour respecter la loi de Moïse (Jean 8,1). Alors qu’ils avaient laissé l’homme partir tranquille, sans même le condamner. Jésus défend cette femme en disant « que celui qui n’a jamais péché, lui jette la première pierre ». Et ensuite il dit à cette femme « Personne ne t’a condamnée ? Moi non plus je ne te condamne pas. Vas en paix, mais ne pèche plus ». Il aide cette femme a changé sa vie au lieu de la rejeter.

Jésus a toujours accueilli les pécheurs.

On lui reprochait d’aller manger avec les publicains, ceux qui ramassaient l’argent pour les romains. Et d’aller chez Zachée, un riche qu’on traitait de voleur (Luc 19,1). Mais s’il part chez Zachée ce n’est pas pour faire un bon repas, c’est pour l’aider à changer sa vie. Et Zachée va Lui dire : « si un jour j’ai volé quelqu’un, je vais donner aux pauvres la moitié, de ce que j’ai maintenant ». Zachée apprend avec Jésus la charité. Et plus que ça, il apprend la justice. Il dit » si j’ai fait du mal à quelqu’un, je vais le payer quatre fois plus ». Jésus est l’homme juste, l’homme droit, l’homme clair, l’homme vrai. Il nous aide nous aussi à être justes dans notre vie. Et à être clairs dans notre amour.

Jésus nous libère du péché, mais il respecte notre liberté. Il regarde le jeune homme riche avec amour, mais il le laisse partir, parce qu’il préfère l’argent à Jésus (Luc 18,21).

Jésus a été très courageux pour enseigner la vérité, et pour être fidèle à la mission que son Père Lui a donnée (Jean 18,37). Même quand les pharisiens étaient contre Lui, parce qu’ils ne voulaient pas changer leur vie. Jésus a été fidèle jusqu’au bout. Et grâce à Lui et avec Lui, nous aussi nous serons fidèles jusqu‘à la fin de notre vie.

Jésus a aimé tout le monde mais il a aimé spécialement les pauvres et les petits. Il a félicité la pauvre veuve qui a mis juste deux pièces d’argent dans le temple, mais qui a donné tout ce qu’elle avait. Jésus a vu son cœur, il a compris l’importance de son geste (Marc 12,42).

C’est cet amour-là que le Seigneur nous demande de vivre. Et qu’il nous permet de vivre entre nous deux, en famille et entre nos deux familles. Grâce au soutien de notre communauté chrétienne, notre CEB, notre groupe de prière, nos mouvements et nos associations. Parce que l’on ne peut pas être chrétien tout seul, on ne peut pas aimer tout seul. On a besoin du soutien des autres.

Réfléchissons ensemble, pour voir comment vivre notre amour le mieux possible.

Il y a des mariages sans amour. Mais normalement, il n’y a pas d’amour sans mariage parce que si on s’aime, on a envie que ça dure. On a envie de rester ensemble jusqu’au bout. On a envie d’être heureux et de faire grandir ce bonheur de plus en plus. C’est cela le mariage. Le mariage, ce n’est pas un poids, ni un commandement, comme on le dit « pour le meilleur et pour le pixsAre ». Aimer c’est un engagement pour se soutenir l’un l’autre, pour grandir ensemble, se pardonner, se rendre heureux l’un par l’autre. Comme Paul l’explique aux Colossiens (3, 12-18) :

« Puisque vous avez été choisis par Dieu, que vous êtes rendus saints et aimés par lui, habillez-vous de tendresse et de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur et de patience. Supportez-vous les uns les autres. Pardonnez-vous mutuellement, si vous avez des reproches à vous faire. Le Seigneur vous a pardonnés, faites de même. Par-dessus tout cela, ayez l’amour, qui est le lien le plus parfait. Et que, dans vos cœurs règne la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés, vous qui formez un seul corps. Vivez dans l’action de grâce. Que la parole du Christ habite en vous dans toute sa richesse ; instruisez-vous et reprenez-les uns les autres en toute sagesse. Chantez à Dieu, dans vos cœurs, votre reconnaissance par des psaumes, des hymnes et des chants inspirés.  Et tout ce que vous dites, tout ce que vous faites, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus. En offrant par lui votre action de grâce à Dieu le Père.

Vous les femmes, soyez soumises à votre mari ; dans le Seigneur. C’est ce qui convient. Et vous les hommes, aimez votre femme. Ne soyez pas désagréables avec elle. Vous les enfants, obéissez en toute chose à vos parents. Cela est beau dans le Seigneur. Et vous les parents, ne fatiguez pas vos enfants ; vous risqueriez de les décourager ». Vous relisez ensemble ce texte, lentement en le méditant. Et vous voyez comment le mettre en pratique dans votre mariage.

Vous pouvez aussi méditer l’épitre de Paul aux Ephésiens au chapitre 5, 1-32 : » Oui, cherchez à imiter Dieu, puisque vous êtes ses enfants bien-aimés. Vivez dans l’amour, comme le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous. Il s’est offert en sacrifice à Dieu, comme un parfum d’agréable odeur…

Autrefois, vous étiez ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes lumière. Conduisez-vous comme des enfants de lumière. La lumière a pour fruit tout ce qui est bonté, justice et vérité. Sachez reconnaître ce qui est capable de plaire au Seigneur. Soyez remplis de l’Esprit Saint….Dites entre vous des psaumes, des hymnes et des chants inspirés, chantez le Seigneur et célébrez-le de tout votre cœur. À tout moment et pour toutes choses, au nom de notre Seigneur Jésus Christ, rendez grâce à Dieu le Père.

Par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres : les femmes, à leur mari, comme au Seigneur Jésus. Car, pour la femme, le mari est la tête, tout comme, pour l’Église, le Christ est la tête, lui qui est le Sauveur de son corps. Eh bien ! Puisque l’Église se soumet au Christ, qu’il en soit toujours de même pour les femmes à l’égard de leur mari.

Mais vous, les hommes, aimez votre femme à l’exemple du Christ : il a aimé l’Église, il s’est livré lui-même pour elle, afin de la rendre sainte. Il l’a purifiée par l’eau du baptême, accompagnée d’une parole. Cette Église, il voulait se la présenter à lui-même, resplendissante, sans tache, ni ride, ni rien de tel. Il la voulait sainte et immaculée.

C’est de la même façon que les maris doivent aimer leur femme : comme leur propre corps. Celui qui aime sa femme s’aime soi-même. Jamais personne n’a méprisé son propre corps. Au contraire, on le nourrit, et on en prend soin. C’est ce que fait le Christ pour l’Église, parce que nous sommes les membres de son corps. Comme dit l’Écriture : À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. Ce mystère est grand : je le dis en rapport avec le Christ et l’Église. Donc, chacun doit aimer sa propre femme comme lui-même. Et la femme doit avoir du respect pour son mari. »

Comme on le pensait de ce temps-là, Paul dit que la femme doit être soumise à son mari. Mais Il ajoute aussitôt : « comme l’Eglise se soumet au Christ ». C’est-à-dire librement et par amour. Par par crainte d’être punie ou frappée. Et Il continue : » aimez votre femme à l’exemple du Christ. Il a aimé l’Église, il s’est livré lui-même pour elle, afin de la rendre sainte ». Si l’homme est le chef de la femme, il doit se mettre à genoux devant elle et lui laver les pieds, Comme Jésus a lavé les pieds de ses apôtres. Il doit donner sa vie pour elle. Et non pas la commander, elle et ses enfants, en disant : « c’est moi le chef de famille ! » Et les uns et les autres doivent se rendre saints. Et se soutenir pour marcher vers Dieu. C’est cela le mariage et la vie de famille. Aimer l’autre comme son propre corps. Et s’aimer comme le Christ et l’Eglise.

Saint Pierre explique de son côté : « Vous les femmes, soyez soumises à votre mari. Alors, même si certains maris refusent d’obéir à la parole de Dieu, ils seront gagnés par la belle conduite de leur femme. Pas par des paroles, mais en voyant leur attitude pure et pleine de respect. 

Que votre beauté ne soit pas extérieure, avec des coiffures compliquées, des bijoux en or, des vêtements extraordinaires. Ayez une qualité humaine au plus profond de votre cœur. Cherchez la beauté qui dure, celle d’un esprit doux et plein de paix : voilà ce qui a grande valeur devant Dieu. C’est cela qui faisait la beauté des saintes femmes d’autrefois, celles qui espéraient en Dieu. Vous êtes devenues les filles de Sara la femme d’Abraham. En faisant le bien, sans vous laisser troubler par aucune crainte.

De même, vous les maris, comprenez dans la vie commune, que la femme est un être plus délicat. Accordez-lui l’honneur qui lui revient, puisqu’elle reçoit de Dieu, comme vous, la grâce de la vie. Ainsi, rien n’arrêtera vos prières. Vous tous, enfin, vivez en parfait accord, dans la sympathie, l’amour fraternel, la compassion et l’esprit d’humilité. »

Je prie pour que le Seigneur vous aide à vivre cela en vérité, dans la paix, la joie et l’amour.


L’engagement du couple

 

Nous allons nous engager dans le mariage. L’engagement, c’est quelque chose d’important. C’est ce qui nous aide à réussir notre vie. Si je me suis engagé, je suis tenu à faire à quoi je me suis engagé. Donc si je suis honnête, je vais tout faire pour respecter cet engagement. Surtout que le sacrement de mariage est un engagement devant Dieu et aussi devant nos familles, la communauté chrétienne et la société.

Voici les différents points dont nous allons parler : l’engagement personnel. A quoi nous nous engageons dans le mariage ? Qui donne le sacrement ? Le mariage, une alliance entre nos deux familles. Un engagement dans la communauté chrétienne. Un engagement dans la société. A l’écoute du pape François, de l’Eglise et du pays.

A quoi nous nous engageons dans le mariage ?

D’abord il y a l’engagement personnel. Chacun s’engage, qu’il soit homme ou femme, à vivre le mariage chrétien dans toute sa beauté et dans toute sa richesse. Et donc pour cela nous aimer le plus possible, nous aimer jusqu’au bout de notre vie, nous aimer totalement (pas de polygamie), nous aimer dans la fidélité. Tout cela, ce ne sont pas des punitions, ni même des obligations. Ce sont les conditions pour être heureux, pour vivre un vrai amour, un amour qui durera toute notre vie. Chacun doit donc respecter cet engagement et s’engager dans le mariage envers l’autre. C’est même cela le sacrement de mariage. Ce n’est pas le prêtre qui donne le sacrement de mariage aux fiancés : le prêtre est seulement le premier témoin de l’Eglise, qui bénit leur union. Et à côté de lui, il y a au moins deux laïcs (deux témoins) un homme et une femme, les amis des fiancés, qui s’engagent à les soutenir.

Qui donne le sacrement ?

C’est l’homme et la femme qui se le donnent l’un à l’autre. En effet, pour un sacrement il y a ce qu’on appelle une matière : une chose qui est nécessaire pour donner le sacrement. Pour le baptême, la matière c’est l’eau. Si je n’ai pas d’eau, je ne peux pas baptiser. Pour la confirmation ou le sacrement des malades, c’est l’huile. Pour l’eucharistie, c’est le pain et le vin. Pour le mariage, quelle est la matière ? Ce n’est pas l’alliance, c’est l’amour même de l’homme et de la femme. Car c’est leur amour qui par le sacrement va être transformé dans l’amour du Christ, pour qu’ils s’aiment avec l’amour de Jésus Christ. Comme le pain est transformé dans le corps du Christ, dans l’eucharistie à la messe. Ce sont donc l’homme et la femme qui se donnent eux-mêmes le sacrement.

Pour cela, chacun s’engage envers l’autre (le mari demande à sa fiancée « est ce que tu veux être ma femme ? « Elle répond : « oui, je veux être ta femme. Et toi, veux-tu être mon mari ? ». Il répond : « oui, je veux être ton mari ». C’est cet engagement-là qui créé le mariage. S’il n’y a pas un vrai engagement et un vrai consentement, il n’y a pas de mariage. On dit parfois qu’on a cassé un mariage. L’Eglise ne casse pas de mariage. Mais quelques fois il faut bien constater qu’il n’y avait pas de consentement, et qu’il n’y avait pas d’amour. Donc la première chose c’est que chacun, l’homme comme la femme, s’engage envers l’autre. Ils s’engagent à s’aimer le mieux possible, pour être le plus heureux possible ensemble. Ils ne partagent pas seulement les choses qu’ils ont, mais aussi leurs idées et leur avenir. Ils se donnent l’un à l’autre, ils se soutiennent, ils s’encouragent, ils partagent le même but dans la société, et le même idéal pour aller ensemble vers Dieu.

Le mariage, une alliance entre nos deux familles.

Nos engagements sont très nombreux. D’abord le mariage c’est une alliance. L’amour, c’est une affaire entre l’homme et la femme : c’est l’homme et la femme qui s’aiment. Mais le mariage c’est une alliance entre deux familles. C’est important que chacun connaisse bien la famille de l’autre. Pas seulement pour éviter d’avoir des problèmes, mais pour vivre une véritable entente. Si tu aimes ton mari, tu aimes aussi sa famille, parce qu’il est né dans une famille. C’est sa famille qui l’a éduqué. C’est la même chose, si tu aimes ta femme tu dois aimer et respecter son père et sa mère. Son père ce n’est pas seulement ton beau-père, c’est son père à elle et c’est aussi ton père à toi. Sa mère ce n’est pas seulement une belle-mère c’est sa mère à lui, c’est donc aussi ta mère. Son père devient ton père par le mariage, et ta mère devient sa mère. Il donc important que tous les deux nous aimions la famille de l’autre, que nous la connaissions, que nous la respections. Et que nous fassions aussi de notre cérémonie de mariage une véritable alliance, l’union de nos deux familles. Que ce ne soit pas seulement mari et femme que nous nous engageons l’un envers l’autre, mais que les deux familles s’engagent aussi avec nous, pour se connaitre et se respecter, pour s’aimer et se soutenir

Un engagement dans la communauté chrétienne.

Nous sommes chrétiens. En plus de notre famille humaine, notre famille biologique, nous sommes aussi membres de la famille chrétienne, l’Eglise, la famille des enfants de Dieu. C’est pour cela qu’il est important de nous engager dans la famille chrétienne. Qu’est-ce que c’est l’Eglise concrètement ? C’est d’abord la CEB, la communauté chrétienne du quartier dans lequel nous vivons. Dans chaque quartier et dans chaque village il y a une communauté, une CEB (Communauté Ecclésiale de Base). Nous faisons partie de cette CEB, et c’est important d’y participer. Car la CEB ne regroupe pas seulement un groupe ou une classe sociale, elle regroupe toute la famille chrétienne : les enfants, les jeunes, les adultes et les personnes âgées. La CEB c’est notre communauté, c’est notre famille. Nous devons donc y participer. Et aussi selon nos possibilités participer à un mouvement comme responsable : les CVAV, les Scouts, la Chorale, l’Association des Femmes Catholiques, un groupe de prière, le Conseil Paroissial ou autre chose. Selon nos capacités et selon nos possibilités. C’est important que nous soyons engagés dans l’Eglise, dans la paroisse et dans nos communautés chrétiennes.

Engagement dans la société :

Nous sommes chrétiens, nous sommes aussi des citoyens. Nous ne pouvons pas être un bon chrétien, si nous sommes un mauvais citoyen. C’est pour cela qu’en tant que chrétien, nous devons aussi nous engager dans la société : dans le quartier où nous vivons, là où nous travaillons là où nous avons nos loisirs et nos engagements. Un chrétien doit être engagé dans la société. Jésus nous le dit : « vous êtes la lumière du monde, vous êtes le sel de la terre. Vous êtes le levain dans la pâte ».

Quoi faire pour cela ? La première chose, c’est d’abord de connaitre notre quartier. Est- ce que nous connaissons le chef de quartier. Est– ce que nous avons déjà parlé avec lui, pour savoir ce qu’il veut faire pour rendre le quartier meilleur ? Est-ce que nous connaissons aussi l’imam ? Est-ce que nous connaissons les ONG et les autres organisations qui sont présentes ? Et les autres associations : par exemple les associations de jeunes, les ASC et tous les différents groupes qui sont engagés. D’abord les connaitre, parler ensemble et nous intéresser à leurs actions, mettre de l’amitié, savoir au moins ce qu’ils font. Et dans la mesure des besoins et de nos possibilités, nous engager dans le quartier il y a des tas de choses qui se font dans nos quartier et qui ont besoin de nos participation.

Et de même au travail en particulier dans les syndicats et organisations de travailleurs. Ou bien nous engager dans des choses que les communes mettent en place pour l’éducation des enfants, les projets pour le travail des femmes ou le travail des jeunes, la couverture médicale universelle (CMU) et beaucoup d’autres choses, suite à la décentralisation. Et bien sûr, au niveau politique, avoir au moins notre carte d’électeur et aller voter. Le vote c’est un devoir de citoyen. Et aussi, payer l’impôt et les taxes.

Bien sûr, nous n’irons pas toujours ensemble. Si ta femme s’engage dans le quartier pour l’association des femmes, l’alphabétisation, la transformation des produits ou l’éducation à la santé, tu ne vas pas y aller avec elle ! Si ton mari est dans un syndicat ou une équipe de football, tu ne vas pas aller jouer au football avec lui. Mais vous en parlez ensemble et vous vous soutenez dans vos engagements. Vous vous dites ce que vous faites, vous vous donnez des idées et vous vous encouragez. C‘est important pour que notre mariage dure.

Par ailleurs, on ne peut pas tout faire. C’est ensemble, mari et femme que nous voyons les qualités que Dieu nous a données. Et nous cherchons dans la prière, à quoi le Seigneur nous appelle. Nous voyons aussi le temps et les possibilités que nous avons. Et alors nous décidons ensemble comment nous allons vivre notre mariage, quelle famille nous allons construire et quels engagements nous allons prendre

A l’écoute du pape François et de l’Eglise :

Pour nous engager ainsi dans l’Eglise et dans la société, nous cherchons à connaitre les besoins et ce que nos responsables nous demandent. En particulier le Pape François. Nous connaissons ses discours, qui sont tellement importants. Il veut faire de l’Eglise « une Eglise en sortie ». Pas une Eglise fermée sur elle-même, où les chrétiens se rencontrent seulement entre eux. Mais une Eglise qui sort dans le monde, dans les quartiers et les villages. Une Eglise qui va vers ceux qui ont loin, rejetés et oubliés, « dans les périphéries ». Une Eglise qui est « un hôpital de campagne ». Pas un bel hôpital au centre-ville mais un hôpital là où il y a la guerre, la faim, les catastrophes et les grandes souffrances. Nous voulons, nous aussi soigner les blessés de la vie. Et faire de l’Eglise une famille. Comme le dit aussi le Pape « construire des ponts » pour unir les hommes, et non pas des murs. Une Eglise qui accueille d’abord les pauvres et les petits, les enfants, les étrangers et tous ceux qui souffrent. Nous cherchons aussi à connaitre ce que les responsables du pays veulent faire. Réfléchir aux besoins du pays, aux problèmes de développement et y participer.

Tout cela demande des efforts, mais cela donne aussi une grande joie. C’est une façon d’aimer nos frères, et de ne pas nous renfermer sur nous-mêmes. C’est une façon d’être heureux et de rendre les autres heureux. Et en ce moment, il s’agit déjà de nous préparer et de participer aux élections municipales, législatives et ensuite présidentielles. Et dans l’Eglise de participer aux synodes. Pour faire de notre Eglise une Eglise synodale. C’est-à-dire une Eglise où on vit ensemble, où on réfléchit ensemble où on agit ensemble, pour le bonheur de tous.

Que le Seigneur nous aide à vivre de vrais engagements, où nous trouvons notre bonheur en nous donnant ensemble le mieux possible, à Dieu et à nos frères et sœurs. Comme le disait Saint Paul : « Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir ».




Avortement médicalisé : solution ou aberration ?

Je comprends très bien, et j’apprécie, que l’association des femmes médecins du Sénégal ait le souci des avortements clandestins, car c’est vrai que ces avortements entraînent trop de morts, de maladies et de stérilité. Il faut donc à tout prix, faire quelque chose pour ces femmes et ces jeunes filles qui avortent clandestinement. Mais que faut-il faire ?

L’avortement médicalisé n’est absolument pas une solution. D’abord, comme le terme le dit, c’est un avortement. Et il est clair médicalement que l’enfant a commencé à vivre dans le ventre de sa mère, et donc qu’avorter c’est supprimer une vie humaine. Or dans toutes les religions, en particulier dans le judaïsme, le christianisme et dans l’islam, Moïse a dit au nom de Dieu « Tu ne tueras pas ». Il ne s’agit pas là seulement d’un interdit, mais au contraire d’un appel à défendre la vie, à la protéger et à aider tous les gens, et surtout les bébés qui ont commencé à vivre dans le ventre de leurs mères, à vivre le mieux possible et dans les meilleures conditions.

C’est vrai que l’avortement médicalisé permet de faire l’avortement dans de meilleures conditions d’hygiène et de sécurité, mais cela reste un avortement. Et si cet avortement médicalisé permet d’éviter un certain nombre de dangers et de problèmes au niveau physiologique, il ne supprime pas les conséquences psychologiques de l’avortement. Une femme qui a avorté, même si c’est à l’hôpital et d’une façon médicalisée, ne peut pas oublier ce qu’elle a fait, et elle aura des tas de problèmes psychologiques, conscients ou inconscients, ce qui est encore pire. On veut autoriser l’avortement médicalisé pour les femmes dont la grossesse pose des problèmes psychologiques, mais légaliser l’avortement ne va que multiplier ces problèmes.

Alors que faut-il faire ? Pour les femmes dont la grossesse pose problème, c’est de les aider, de les soutenir et de leur donner les moyens de garder leur grossesse. Et cela, c’est notre responsabilité à nous tous. Cela ne demande pas de grands moyens financiers mais simplement de l’amitié, des conseils, de la tendresse, de la compassion. C’est cela dont nous manquons le plus dans notre société sénégalaise moderne. Et justement, ce sont ces valeurs que l’on va attaquer par l’avortement médicalisé. Ce n’est pas seulement une question de religion, il s’agit tout simplement de revenir à nos valeurs traditionnelles sénégalaises au lieu de se laisser coloniser par des organisations internationales ou des pays occidentaux, qui eux-mêmes commencent à réfléchir sérieusement aux conséquences de ce qu’ils ont décidé et voté, en particulier au sujet de l’avortement. Lorsqu’on aura aidé ces femmes et jeunes filles à accoucher, si vraiment elles ne veulent pas ou elles ne peuvent pas garder leur enfant, la société, en particulier un certain nombre d’association d’orphelinats, de pouponnières et de maisons pour l’enfant, sont prêtes à prendre en charge ces bébés, et ensuite à leur trouver une famille. Ces associations ne manquent pas au Sénégal, heureusement.

Une autre chose qu’il faut bien voir, c’est que l’avortement médicalisé est une déformation très grave de la médecine, et qui aura des conséquences sur toute la société. La médecine n’est pas faite pour tuer et supprimer la vie, elle est faite pour soigner, guérir et protéger la vie. Et c’est bien pour cela que les médecins n’ont pas le droit, jusqu’à maintenant, de faire des avortements, sauf dans des cas très précis, contrôlés par la justice et avec de nombreuses conditions, comme vous le signalez vous-même dans votre article : « que la vie de la mère soit vraiment menacée, qu’elle puisse être sauvée par cette intervention, que l’autorisation soit attestée par trois médecins experts aux tribunaux, etc. » C’est bien pour cela qu’un certain nombre de médecins refusent absolument, par objection de conscience, de faire ces avortements médicalisés, même lorsqu’ils sont autorisés par la loi.

En plus, cette autorisation n’est qu’une illusion. En effet, on s’est aperçu que dans les pays occidentaux qui ont légalisé l’avortement, les avortements médicalisés se sont multipliés, mais cela n’a pratiquement pas diminué le nombre des avortements clandestins. Pourquoi cela ? Parce qu’il y a toujours des femmes et des jeunes filles qui sont enceintes, mais qui veulent cacher leur grossesse, pour des tas de raisons. Elles n’iront donc jamais avorter dans un hôpital, elles continueront à le faire clandestinement, avec toutes les conséquences que cela peut avoir. Légaliser l’avortement n’est pas une solution pour diminuer les avortements clandestins. Encore une fois, la seule solution c’est de soutenir les femmes et les jeunes filles dont la grossesse pose problème.

Il faut bien voir que ces projets de lois ont des conséquences sur toute la société, et sur la vie du monde. Nous avons vécu la rencontre très importante à Paris des Nations Unies du COP 21, pour la protection de l’environnement et préparons la COP 23 en Pologne. Le Pape François a écrit une lettre très importante sur cette question (Loué sois-Tu), félicité et soutenu par toutes les organisations internationales où il affirme avec force qu’on ne peut pas lutter en vérité pour l’environnement, si en même temps on autorise l’avortement. Parce que si tu luttes pour la vie, tu dois lutter pour la vie dans tous ses domaines, et d’abord au niveau des hommes. Tu ne peux pas défendre la vie des plantes et des animaux, et supprimer la vie d’un bébé innocent qui n’a commis aucune faute, et qui n’a aucun moyen de se protéger et de se défendre.

Après ces quelques réflexions qui faudrait bien sûr développer davantage et pour lesquelles je peux apporter tous les arguments nécessaires, je voudrais revenir plus précisément à votre article « avortement médicalisé, l’AJS dépose un projet de loi…». Ce projet veut s’appuyer sur le Protocole de Maputo de 2004, qui veut donner accès à l’avortement médicalisé aux femmes et aux filles porteuses de grossesse, suite à un viol, à l’inceste ou à une autre agression sexuelle. Mais comment se limiter à ces cas-là ? Lorsqu’on vote une loi, elle s’applique à tout le monde. On nous dit bien que « la loi ne va pas concerner les filles dévergondées qui assument leur sexualité en faisant ce qu’elles veulent jusqu’à contracter une grossesse ». Mais qui empêchera ces filles dévergondées de prétendre qu’elles ont été violées ou simplement agressées sexuellement, pour pouvoir avorter à l’hôpital ? C’est la porte ouverte à toutes les déviations.

On nous dit que le Protocole de Maputo ne s’applique que lorsque la santé mentale ou physique de la femme ou de la fille enceinte est en danger. Mais justement avorter va entraîner encore plus de problèmes de santé mentale, comme je l’ai expliqué plus haut.

On continue en disant que le Protocole de Maputo autorise l’avortement seulement lorsqu’il y a des risques pour la vie de la femme, de la fille enceinte ou du fœtus. Mais en fait, avec les progrès modernes de la médecine, il n’y a pratiquement plus de dangers au moment de la grossesse. Et s’il y a un danger, il y a toujours la solution de la césarienne, et non pas de supprimer une vie par un avortement. De même que si une femme pense ne pas pouvoir élever son enfant, il y a toujours la solution de l’adoption et de la prise en charge de ces bébés par des maisons religieuses ou des ONG

Ensuite on nous présente un certain nombre de chiffres qui, personnellement me posent vraiment problème. Quand on nous parle de 51 500 avortements provoqués au Sénégal en 2012. D’abord le chiffre me semble énorme, donc il faudrait le vérifier scientifiquement. Et justement, comment faire cette vérification, lorsqu’il s’agit d’avortements clandestins, donc qui sont cachés. Il faudrait plus de sérieux, et aussi plus de respect. Etant moi-même visiteur de prisons, je n’accepte pas qu’on publie ainsi les chiffres et les proportions des femmes qui sont emprisonnées pour des questions d’avortements et d’infanticide. Ces femmes ont droit au respect et beaucoup plus à la compassion qu’à la condamnation. D’ailleurs, je trouve qu’il y a à ce sujet une confusion très grave. Et d’abord pourquoi mettre ces femmes en prison, alors que celui qui les a enceintées garde la liberté et même continue à enceinter d’autres femmes ou jeunes filles pour les abandonner ensuite. Comme l’article le dit lui-même, aucune femme n’avorte de gaieté de cœur. Si elles ont avorté, c’est parce qu’elle avait des problèmes sérieux. Elles n’ont pas besoin d’être condamnées, mais d’être accompagnées et soutenues. l faut arrêter de mettre en prison les femmes qui ont avorté. Elles n’ont pas besoin de condamnation. D’abord elles savent elles-mêmes que ce qu’elles ont fait est mauvais, et elles se culpabilisent déjà trop elles-mêmes. Elles ont besoin d’être déculpabilisées, et non pas d’être emprisonnées. Ce n’est certainement pas en prison qu’elles vont pouvoir vivre une vie nouvelle et changer leur comportement, en se retrouvant en pleine promiscuité avec d’autres personnes qui ont commis des choses encore plus graves. Il faut donc à tout prix arrêter de mettre ces femmes en prison, mais leur assurer un suivi psychologique et social pour qu’elles puissent redémarrer dans la vie. Et attaquer les vraies causes de ces avortements et de ces infanticides, et trouver une solution aux problèmes qui les ont amenées à avorter : en particulier la pauvreté et le manque d’éducation sexuelle. Mais légaliser l’avortement c’est du laisser- aller, ce n’est pas de l’éducation. Et ce n’est pas cela qui va résoudre nos problèmes de pauvreté.

On nous dit qu’il faut médicaliser l’avortement, parce qu’il y a trop de femmes en prison pour avortement. Mais si nous légalisons l’avortement, nous supprimons des vies humaines, nous sommes nous-mêmes responsables d’avortements. Ce sont donc tous ceux qui soutiennent la légalisation de l’avortement et sa médicalisation, qui devraient être mis en prison eux aussi, pour soutien et promotion de l’avortement !

Il est absolument évident qu’on ne peut pas accepter que des jeunes filles ou des femmes mariées soient violées, même si elles ne se retrouvent pas enceintes d’ailleurs. Mais celui qu’on doit punir, ce n’est pas le bébé dans le ventre de sa mère, qui est absolument innocent et qui n’a rien fait de mal, c’est le violeur, surtout s’il est responsable d’un inceste. Il faut attaquer la cause (les viols et les incestes), et non pas la conséquence (la grossesse)/ Il ne faut pas légaliser l’avortement, mais lutter contre le viol et la grossesse. Sinon c’est se cacher la face.

Enfin, il y a une contradiction interne absolue dans ce que l’on affirme. On nous parle de la loi sur la santé de la reproduction, pour autoriser l’avortement médicalisé. Mais l’avortement c’est justement le contraire de la reproduction. Ce n’est pas mettre des enfants au monde dans des bonnes conditions, c’est les supprimer. Ce n’est pas la santé, c’est la mort. Il faut réfléchir à ce que l’on dit, et fait. C’est une loi qui va enfoncer les femmes enceintes qui ont des problèmes, dans des difficultés encore plus grandes. C’est une loi qui va tuer la société au lieu de la sauver. On met ainsi en place une société de mort, et non pas une société qui défend la vie. Excusez-moi si ces termes vous semblent trop forts, mais c’est parce que le problème est vraiment très grave. Il faut qu’on y réfléchisse sérieusement, en conscience, à partir de nos valeurs, et non pas en nous laissant entraîner par des pays occidentaux qui ont perdu le sens de la vie. D’ailleurs, même dans ces pays, beaucoup de citoyens et de médecins s’opposent à ces avortements médicalisés. Là encore, il ne faut pas nous laisser tromper.

P.Armel Duteil – Buntu Pikine

Responsable décanal de la commission de la famille

armelduteil@hotmail.fr


Comment nous conduire par rapport aux homosexuels ?

Il serait utile de lire d’abord l’autre document sur l’Homosexualité au Sénégal, dans notre site (http://armel.duteil.free.fr/), et que vous pouvez nous demander. En voici une présentation :

Nous avons le droit de rejeter les relations homosexuelles. Mais même si nous sommes absolument contre les pratiques homosexuelles, nous nous rappelons que ce sont des personnes humaines, comme nous. Elles ont droit au respect. Il n’est donc pas question de les insulter, et encore moins de les frapper.

Même si c’est la loi au Sénégal, ce n’est pas normal de mettre des homosexuels en prison. Bien sûr, la société doit se protéger. Mais les homosexuels ne sont pas dangereux. Et de quoi doit-elle se protéger ? En tous cas, les homosexuels ne sont pas des pédophiles. Il ne faut pas confondre les choses. Les violeurs et les pédophiles, ce ne sont pas des homosexuels, mais des gens qui attaquent les adultes ou les enfants de l’autre sexe. De toute façon, est-ce que mettre les gens en prison est une solution ? Est-ce cela qui va les guérir ? Ou même les aider à changer de comportement ? Ou au moins à vivre leur sexualité d’une manière heureuse et épanouissante, dans leur situation ? Car c’est bien à cela, qu’il faut arriver.

A l’inverse, cela ne veut pas dire que les homosexuels ont tous les droits. Et qu’ils peuvent faire n’importe quoi, surtout en public. Car l’attentat à la pudeur, cela existe pour eux, comme pour les hétérosexuels. Certains disent : » nous sommes des adultes libres et consentants, nous pouvons faire ce que nous voulons ! ». Même si on est d’accord entre adultes, est-ce qu’on peut faire ce qu’on veut ? Il faut au moins se poser la question, et tenir compte de la société dans laquelle on vit. En tout cas, la provocation n’est certainement pas la meilleure solution pour être reconnu et accepté. Il ne suffit pas de dire : « je suis né comme ça ! ». Même si on a des tendances très fortes en soi, est-ce qu’il faut obligatoirement passer à l’acte ?

La question de l’homosexualité et en plein débat au Sénégal. Certaines personnes accusées d’être homosexuels ont été frappées. D’autres ont été mises en prison « pour actes contre nature », conformément à la loi. Et plusieurs organisations demandent que l’homosexualité soit non seulement condamnée mais criminalisée, et donc condamnée comme un crime. Mais par les media étrangers des opinions inverses arrivent et sont publiées. Et des présidents comme Moubarak des Etats Unis et Trudeau du Canada lors de visites officielles au Sénégal ont demandé que la législation soit changée. Ce que le président Macky Sall a absolument refusé. Alors que faut-il en penser ?

-Un site internet a publié un long article : Pratique de l’homosexualité au Sénégal : vice ou négligence parentale ? Voici quelques réponses qui ont été données :

« Ce n'est ni un vice ni une négligence des parents. Ce n'est pas non plus une maladie, c'est une tendance qu'il y a dans certaines personnes dès la naissance, et qui se développe ensuite. Ce n'est pas de leur faute et elles n'y peuvent rien, elles n'en sont donc pas responsables. C'est pour cela qu'il ne faut pas les criminaliser, même si on est contre l'homosexualité. Même si bien sûr, les personnes homosexuelles, comme les autres, doivent réfléchir à leur comportement, et vivre d’une manière morale.

« On peut être contre l'homosexualité, mais pas contre les homosexuels. Eux aussi sont des enfants de Dieu et des petits frères et sœurs de Jésus Christ. Ils ont le droit au respect. Evitons de devenir méchants et mauvais à cause d’eux.

« L'environnement familial ou social peut jouer un rôle ».  Mais alors, comment expliquer le cas de jumeaux élevés dans la même famille et le même environnement social, où l'un des jumeaux est homosexuel et l'autre hétérosexuel ?

« Méditons ces paroles de Jésus. A la prostituée (Marie Madeleine) : « Il lui sera beaucoup pardonné, parce qu’elle a beaucoup aimé ». Et à la femme adultère : « Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ». Et aussi : « Les publicains entreront avant vous dans la Royaume de Dieu ».

Nous avons aussi demandé à des correspondants sur Facebook ce qu’ils en pensaient :

J'ai commencé à lire vos réflexions sur l'homosexualité. Je suis questionnée. A mon âge on a du mal à "encaisser" toutes ces libertés, ces provocations.... Et en bonne Bretonne têtue je garde mes convictions...   

L'homosexualité ! Oui il y a vraiment de quoi être mitigé. ll y a de tout dans ce problème. Difficile d'y voir clair d'une façon positive. Mais au moins, je ne suis pas d'accord qu'on les mette en prison !

« Nous avons lu ton message sur l'homosexualité. C'est vrai qu'il y a
tellement d'autres problèmes plus importants actuellement : coronavirus,
dérèglement climatique, migrants ...

« Méditons ces paroles de l’Evangile : « Comment vas-tu dire à ton frère : “Laisse-moi enlever la paille de ton œil”, alors qu’il y a une poutre dans ton œil à toi ? Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère ».

« -Slt frère ...moi personnellement je suis contre ce pratique graves qui mine la chrétienté de nos jours et aggrave la situation d'offense au christ, c’est pourquoi on assiste à beaucoup de choses sur la vie humaine provenant négativement de la nature

« Tu peux être contre les pratiques homosexuelles. Mais ceux qui le font n’ont pas besoin d’être condamnés et encore moins humiliés et frappés. Ils ont besoin d’être accueillis, conseillés et soutenus.

« -Tout à fait dans beaucoup de cas ce n'est pas du vice, mais plutôt une tendance acquise dès la naissance ! Quelle attitude aurions-nous si 1 (ou plusieurs) de nos enfants était dans ce cas ? ... Merci pour le partage

« Merci pour ta compréhension et ta bonté

Je voudrais confier à ta prière X et son compagnon qui vont se marier civilement

X a plus de 50 ans. Il a du bien réfléchir avant de prendre cette décision.

Il a eu de la peine à m'annoncer cette nouvelle.

J'en connais d'autres dans ce cas et j'ai beaucoup d'affection pour eux. Leurs familles aussi, si bien qu'ils sont heureux et épanouis.

« -Absolument ! Amen c'est très important.

« Merci, pour l'exhortation à l'amour du prochain, malgré les différences.

« En conclusion, on peut dire que de toutes façons, les homosexuels ont droit au respect, quelles qu’en soient les opinions et les comportements opposés. D’ailleurs, dans la société traditionnelle, ils étaient reconnus et acceptés. Il est vrai que dans l’Ancien Testament, les lépreux étaient rejetés et vivaient à l’écart. Ils éloignaient les gens avec une crécelle en criant : « Je suis impur ! Je suis impur ! ». Mais l’homosexualité n’est pas une maladie. Les homosexuels ne sont pas impurs. Et Jésus n’a pas eu peur d’accueillir et de toucher les lépreux, et de les guérir. Suivi en cela par François d’Assise, le père Damien et beaucoup d’autres. Et actuellement on peut guérir de la lèpre ».

Quel comportement avoir envers les personnes homosexuelles ?

La première chose dont il faut se rendre compte, c’est de la souffrance des personnes homosexuelles, même si elles le cachent. Pas seulement des souffrances à cause des insultes ou des coups qu’elles peuvent recevoir. Mais surtout de la grande souffrance intérieure de se sentir « pas comme les autres » et pas à l’aise en soi-même. Cela cause un trouble très profond. C’est pour cela que ces personnes ont besoin d’être au moins accueillies et soutenues, à défaut d’être comprises.

Dans leur majorité, les confréries musulmanes du Sénégal sont non seulement contre les homosexuels, mais réclament la criminalisation de l’homosexualité. Et les textes de l’Ancien Testament semblent aller dans le même sens. Mais est-ce que l’Evangile ne nous appelle pas à changer nos esprits et nos cœurs ? Le Christ est venu faire toutes choses nouvelles. Il nous demande de prier et de vivre en « esprit et en vérité » (Jean 4,23).

Le premier et le seul commandement de Jésus est : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ». Rappelons-nous les paroles de Jésus à Simon devant la prostituée (Luc 7,36) : « Il lui sera beaucoup pardonné, parce qu’elle a beaucoup aimé «. Et aux pharisiens devant la femme adultère (Jean 8) : »Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ». Et Il osait dire : « Les prostituées et les publicains vous précèderont dans le Royaume de Dieu «.

Et ce n’est pas seulement une question de sexualité. De même, Jésus va manger chez Zachée qui collaborait avec les colonisateurs romains, et en plus volait une partie des taxes et des impôts. Et cela malgré l’opposition des gens : « Pourquoi va-t-il manger chez un pécheur ? » (Luc 19,7). Nous connaissons la réponse de Jésus : » Aujourd’hui, le salut est arrivé dans cette maison. Lui aussi est un fils d’Abraham ».

Jésus nous appelle à aller comme Lui à la recherche de la brebis perdue : pas pour la condamner, ni même lui faire des reproches. Mais pour la ramener et l’accueillir dans le troupeau. Il ne s’agit donc pas de tout défendre et de tout accepter. Jésus ne le fait pas. Mais d’acquérir un esprit de bonté, de soutien et de miséricorde. L’esprit de Jésus. Certains homosexuels se livrent à la prostitution ou changent de partenaires selon les occasions. Dans certaines manifestations comme les gay pride font de la provocation et ne poussent pas au respect. Mais à l’inverse, certaines personnes homosexuelles vivent une véritable amitié entre elles, sans faire de rapports sexuels. Et même ceux qui ont des pratiques homosexuelles, est-ce que beaucoup ne vivent pas une véritable amitié ? Et certains sont fidèles l’un à l’autre toute leur vie. Il y a donc là de vraies valeurs à respecter, et pas seulement des actes contre nature comme la loi sénégalaise les considère, sans nuance ni autre considération. Il ne faut donc pas juger toutes les personnes homosexuelles à partir à partir de comportement scandaleux de certains ou de certaines manifestations exagérées et intempestives des Gay Pride, qui n’aident pas à reconnaître leur dignité. Et qui sont d’ailleurs plutôt l’expression de la grande souffrance de ne pas être reconnus et acceptés.

Au niveau de l’Eglise, et de chacun des chrétiens, il est donc nécessaire de réfléchir à nos pratiques pastorales, pour ne pas condamner tout le monde sans nuances, « en mettant tout le monde dans le même sac ». Deux autres questions peuvent nous permettre d’avancer dans la réflexion.

On demande aux fiancés de ne pas faire de relations sexuelles jusqu’au mariage. Pas seulement dans l’Eglise, mais aussi dans la plupart de nos cultures traditionnelles. Mais nous savons bien que beaucoup de jeunes filles, mais aussi de garçons, n’arrivent pas vierges au mariage. Et même qu’ils vivent en couple depuis quelques mois…ou plusieurs années avant de se marier. Va-t-on les rejeter pour autant ? Pourtant, ils ne respectent pas la loi de l’Eglise !

De même pour les chrétiens divorcés qui se remarient. Jusqu’à maintenant on leur demandait de vivre comme « frère et sœur ». Mais on voit bien que lorsqu’on vit ensemble dans une même maison et mène une vie de couple, ce n’est pas possible. Et ont-ils le droit de se séparer, quand ils ont eu des enfants à élever ? Si les religieux s’abstiennent de relations sexuelles dans le célibat consacré, c’est grâce au soutien de la vie communautaire et de toute l’organisation de la vie religieuse. C’est pourquoi, en particulier depuis le concile Vatican 2, on se demande si c’est pastoralement valable et bon de refuser la communion, au moins à certains de ces couples qui mènent une véritable vie familiale exemplaire, qui éduquent leurs enfants en chrétiens et qui sont engagés sérieusement dans l’Eglise et la société ? Le pape François, dans son encyclique « La joie de l’amour » (Amoris Laetitiae) nous a tracé un chemin dans ce sens. Non pas par laxisme ou laisser aller, mais pour répondre aux véritables exigences de l’Evangile, à la suite de Jésus.

Ne sommes-nous pas appelés à faire la même démarche au sujet des homosexuels ? Aux journalistes qui l’interrogeaient à ce sujet, le pape François répondait clairement : « De quel droit je vais les condamner ?»

Et on connaît les encouragements du pape François à un prêtre engagé auprès de la communauté homosexuelle : François a adressé le 21 juin une lettre au père James Martin, un jésuite américain à l’origine d’un séminaire sur les « ministères auprès des catholiques LGBTQ ». « Je prie pour tes fidèles, pour ton “troupeau”, tous ceux que le Seigneur te confie », écrit le pape.« J’aimerais te remercier pour ton zèle pastoral. » C’est ainsi que le pape François a salué, dans une lettre envoyée au jésuite américain James Martin, l’engagement de ce prêtre auprès des personnes homosexuelles.

Jésus nous appelle à être « miséricordieux, comme notre Père du ciel est miséricordieux », Lui « qui n’éteint pas la mèche qui fume encore, et ne casse pas l’herbe qui est pliée » (Mat 12,20). Il ne s’agit pas d’accepter tous les comportements. Mais ne faut-il pas reconnaître et encourager l’amitié et la fidélité que vivent certaines personnes, au milieu de leurs tendances homosexuelles. Elles ont besoin d’être soutenues, et non pas rejetées. Car il est clair que certains couples homosexuels vivent un véritable amour. C’est pourquoi, ils n’ont pas besoin de coups et d’emprisonnements, mais de soutien amical et respectueux. Même si nous ne sommes pas prêts à reconnaître le mariage pour tous, et que nous sommes contre l’homosexualité. Contre l’homosexualité, mais pas contre les homosexuels. De même que nous sommes contre le divorce, mais pas contre les divorcés.

Jésus nous dit : « le sage dans le Royaume de Dieu tire de son trésor du neuf et de l’ancien ». C’est pourquoi, on réfléchit beaucoup actuellement sur le sens des textes de l’Ancien testament qui parlent de l’homosexualité (sans oublier que nous sommes dans la Nouvelle Alliance de Jésus Christ). La réflexion est en pleine évolution. Par exemple, au sujet des gens de Sodome (Gen 19,6) : Est-ce qu’ils sont condamnés pour leur péché d’homosexualité ou d’abord pour leur manque d’hospitalité et de respect de l’étranger, ce qui était un devoir sacré au temps d’Abraham. Je ne suis pas un exégète. Mais continuons à nous former pour mieux comprendre la Parole de Dieu et mieux l’appliquer à notre vie actuelle. En nous rappelant que le plus important, c’est la charité. « Si je n’ai pas le charité, je ne suis rien » (1° Cor 13)

Même si la société rejette les personnes homosexuelles, n’ont-elles pas le droit d’attendre de l’Eglise, Famille de Dieu, et des communautés chrétiennes, un accueil familial, amical et communautaire ? C’est l’Evangile qui est en jeu aussi dans cette question, avec notre foi, notre espérance (notre confiance) et notre charité. Nous ne pouvons pas nous contenter de suivre les idées, les opinions ou les habitudes sociales qui sont autour de nous, dans un suivisme ou des principes moraux appliqués sans discernement, ou en en tout cas d’une façon non chrétienne. L’Eglise n’est pas une société de parfaits et de purs, mais de pécheurs pardonnés. De quel droit fermer les portes de l’Eglise aux homosexuels ? Il n’est pas question d’approuver n’importe quel comportement, mais de permettre à chacun de « vivre devant Dieu, dans l’état où l’appel de Dieu l’a trouvé » (1° Cor 7,24).


Préparation au mariage : Le sacrément et la célébration du mariage

Dans notre rencontre, j’ai d’abord demandé : pourquoi nous les chrétiens, nous nous marions ? Les réponses apportées ont été : nous nous marions pour fonder un foyer, avoir des enfants, nous aimer, unir nos deux familles, etc.

Tout cela c’est bon, mais ce n’est pas vrai seulement pour les chrétiens. Même les non chrétiens ont des enfants, ils cherchent à s’aimer, leurs deux familles font alliance et ils fondent un foyer. Alors pourquoi nous les chrétiens nous marions-nous ? Qu’est-ce que nous avons de spécial ? Voici donc les réponses apportées :

  1. Nous célébrons le sacrement de mariage pour être saints, comme notre Père est saint.

  2. Nous cherchons à nous aimer comme chrétiens, c’est-à-dire comme Jésus nous a aimés. Ne pas nous contenter d’un amour ordinaire, d’un simple amour humain. Nous avons rappelé comment Jésus nous a aimés, jusqu’à donner sa vie pour nous. Il nous a dit : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés ». Cela est vrai en particulier dans le mariage : entre mari et femme, entre parents et enfants, et avec nos deux familles. Et quand Jésus a dit cela, il a lavé les pieds de ses apôtres, en nous disant « vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns les autres ». Déjà Moïse disait : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit, de toute ta force, tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Mon prochain le plus proche, c’est ma femme, mon mari, mes enfants, mes parents. Je dois les aimer de tout mon corps, (c’est la vie sexuelle du couple), de tout mon esprit (se parler, échanger des idées, se conseiller, s’enrichir intellectuellement), de tout notre cœur (en nous aimant le mieux possible), de toute notre âme (nous soutenir dans la foi, nous évangéliser les uns les autres, grandir dans la foi, nous engager ensemble dans la société et dans le monde). Et cela de toutes nos forces, le plus possible, pas seulement un peu.
    Nous nous aimons comme nous-mêmes. Comme disait Jésus : « Aime ton prochain comme toi-même ». Comme nous le rappelle Paul dans l’épître aux Ephésiens, chapitre 5, que nous avons lue ensemble : « L’homme doit aimer sa femme, comme son propre corps. Personne n’a rejeté son propre corps. Au contraire il en prend soin ». Et cela, en nous appuyant sur nos traditions, sur nos valeurs traditionnelles (en ouolof : le jom, sutura, kërsa, mun, etc.) et aussi sur la sagesse humaine.
    Nous avons cité cette parole de Saint Exupéry) : « S’aimer ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction ». Comme les autres, nous prenons des engagements communs, nous avons des objectifs, nous nous appuyons l’un sur l’autre.
    Mais pour nous chrétiens, il s’agit bien d’aimer comme Jésus, et aussi d’aimer par Jésus, en nous appuyant sur Lui, sur la force de Son Esprit, sur le sacrement de mariage. Et en aimant avec Jésus, en reconnaissant Jésus dans chacun de nos frères. Et d’abord, dans notre femme ou notre mari, et nos enfants (voir Matthieu 25, 32 à 45, « Tout ce que tu fais au plus petit des hommes qui sont mes frères, c’est à Moi que tu le fais ».

  3. Nous chrétiens, nous nous marions, pour faire connaître Dieu aux hommes (pas seulement aux chrétiens, mais à tous les hommes). En effet, personne n’a jamais vu Dieu. L’amour de Dieu on ne peut pas le voir directement. Comment les hommes vont-ils connaître l’amour de Dieu ? C’est à travers notre amour. C’est ce que disait déjà Dieu par le prophète, dans la première Alliance. Dieu dit : « Comme un fiancé aime sa fiancée, c’est comme cela que je t’aime Israël ». C’est par notre amour de mari et de femme, de fiancé et de fiancée, que nous sommes les témoins de Dieu dans le monde. Et que nous faisons connaître Dieu et Son amour, à ceux qui nous entourent.
    Dieu disait encore à son peuple Israël : « Israël, je suis ton Père. Tu baignais dans ton sang. Je t’ai pris, je t’ai lavé, je t’ai nourri, je t’ai éduqué, je t’ai appris à marcher, je t’ai porté dans mes bras. ». Comment les hommes pourront-ils savoir, que Dieu est notre Père ? C’est à travers notre comportement, nous les pères chrétiens. Mais si un père est méchant, qu’il frappe sa femme et ses enfants, qu’il se saoule et qu’il se conduit mal, lorsqu’on enseignera à son enfant au catéchisme « Dieu est notre Père », que va-t-il penser de Dieu ?
    Dieu n’est pas seulement notre Père, il est notre Mère. Il l’a dit aussi par les prophètes : « Même si une mère oubliait son enfant, Moi Israël je ne t’oublierai jamais ». Il le dit dans les psaumes : « Israël, je t’ai pris dans mes bras, comme un bébé contre sa mère. Je te garde dans la paix ». Comment les hommes connaitront-ils l’amour de Dieu ? Comment sauront-ils que Dieu est notre Mère ? C’est à travers le comportement et l’amour des mères chrétiennes. C’est cela notre responsabilité, en tant que mariés dans le monde.

  4. Rendre l’amour de Dieu présent dans le monde. Nous voulons faire connaître Dieu qui est Amour, grâce à notre amour. Nous voulons aussi rendre l’amour de Dieu présent dans le monde. Jésus disait (Matthieu 18) : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, Je suis au milieu d’eux ». Cela est vrai pour tous les hommes et toutes les femmes, à chaque fois que nous sommes ensemble. Mais c’est vrai, spécialement dans notre mariage. Quand nous sommes réunis à deux, mari et femme, et à trois avec notre enfant, Jésus est là. C’est cela notre travail : rendre Jésus présent dans le monde, grâce à notre amour. Pour que Jésus ne soit pas seulement présent dans l’Eglise, mais qu’Il soit présent dans nos familles, dans nos maisons, et dans nos quartiers.

  • Nous sommes partis ensuite du mariage de Cana (Jean 3). C’est très important que Jésus ait fait son premier miracle dans un mariage. Cela nous montre toute l’importance du mariage pour Jésus. Jésus, comme Marie, n’ont pas voulu que les fiancés aient honte, que leur fête se termine mal, qu’on les insulte, qu’on se moque d’eux. Ils ont voulu qu’ils puissent se marier dans la paix, dans la joie, la joie pour tous. Mais nous devons bien comprendre le sens de ce miracle. Un miracle c’est un signe. Quand Jésus change l’eau en vin, ce n’est pas pour que les gens se saoulent. Que veut-Il nous enseigner dans ce miracle ?
    D’abord, que le mariage est très important, pour Dieu comme pour nous. Ensuite quand Jésus change l’eau en vin à Cana, Il nous montre qu’Il veut changer notre amour dans le sien. Dans chaque sacrement de mariage, un nouveau miracle s’accomplit. Ce n’est plus l’eau qui est changée en vin, c’est notre amour qui est changé dans l’amour de Jésus-Christ. Pour que nous puissions nous aimer, avec l’amour de Jésus lui-même dans notre cœur. Non plus avec notre petit amour humain, mais avec le grand Amour de Dieu. C’est pour cela qu’au sacrement du mariage, on célèbre l’Eucharistie. Le pain est transformé dans le Corps du Christ, même si on ne le voit pas avec nos yeux. Le vin est transformé dans le Sang du Christ. De même notre amour est transformé dans l’amour du Christ, pour que nous soyons capables de nous aimer, avec l’amour de Jésus lui-même. Même si on ne le voit pas non plus, avec nos yeux.
    Par le sacrement du mariage, nous sommes branchés sur Jésus-Christ. Une lampe qui n’est pas branchée, elle n’éclaire pas. Mais dès qu’elle est branchée, elle éclaire toute la maison. C’est cela notre responsabilité : éclairer nos frères, et leur montrer le chemin de l’amour.

  • Le mariage est une alliance : pour se marier, le fiancé a été voir la famille de sa fiancée. Il a donné le vin, et apporté la dot. Car le mariage ce n’est pas seulement l’amour entre un homme et une femme, c’est une alliance entre deux familles.
    Le mariage chrétien est aussi une alliance, dans la famille de Dieu. Dieu a d’abord fait Alliance avec le peuple d’Israël dans l’Ancien Testament. Jésus est venu faire avec nous, une Alliance nouvelle et éternelle. Il a fait Alliance avec tous les hommes, par sa mort sur la Croix. Il continue l’Alliance avec les membres de son Eglise, par le sacrement du mariage. Notre mariage, qui est d’abord l’alliance entre nos deux familles, entre alors dans la grande Alliance de Dieu avec les hommes. Et dans le grand amour de Jésus pour son Eglise. C’est ce que Saint Paul nous explique, dans la lettre aux Ephésiens (5, 21 à 33), quand il nous dit : « Par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres.. Femmes aimez vos maris, comme l’Eglise aime le Christ. Vous les hommes, aimez vos femmes à l’exemple du Christ. Il a aimé l’Eglise, Il a donné sa vie pour elle. Le mari doit aimer sa femme, comme son propre corps. C’est ce que fait le Christ pour l’Eglise. Car nous sommes les membres de son Corps. Ce mystère est grand, le mariage est grand. Je le dis en pensant à l’Alliance du Christ et de l’Eglise ». L’alliance entre nos deux familles a commencé par le mariage traditionnel Mais c’est donc quand nous nous marions à l’Eglise, que cette alliance entre nos deux familles est bénie, qu’elle est consacrée, et qu’elle arrive à sa perfection. Alors, elle est complètement transformée, en entrant dans l’Alliance de Dieu avec tous les hommes, et l’Alliance nouvelle du Christ avec l’Eglise.

  • Nous aimer de l’amour même du Christ– Nous voulons nous aimer, comme Jésus nous a aimés. Et comme Il nous demande de nous aimer les uns les autres. En commençant bien sûr, entre mari et femme. Comment nous aimer ? Nous pouvons relire la 1ère Epître aux Corinthiens, au chapitre 13. Nous nous donnons l’un à l’autre, dans toute notre vie, comme Jésus s’est donné à l’Eglise.
    S’aimer ainsi, c’est difficile. Qui va nous aider, à y arriver ? D’abord c’est la prière. Nous prions ensemble mari et femme, avec nos enfants. Ensuite la confession. Nous nous confessons ensemble, avant de recevoir le sacrement de mariage. Nous continuons à nous confesser, pour que Dieu nous pardonne. Et pour nous pardonner l’un à l’autre. Ensuite, ce sont les témoins qui pourront nous aider en cas de difficulté. Comme Jésus nous l’a dit : « Si ton frère (ton mari, ta femme) a péché, parle-lui seul à seul. S’il ne t’écoute pas, cherche deux ou trois personnes (ce sont les témoins), pour que l’affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois personnes. Et si ton mari (ou ta femme) refuse d’écouter ce témoin, dis-le à la communauté chrétienne » (Mat 18,15-17). Car la communauté chrétienne (la CEB) est là aussi pour nous aider.

  • Les conditions du sacrement : Nous le savons bien, pour nous chrétiens, il n’y a pas de divorce, ni de polygamie. Nous restons fidèles l’un à l’autre. Et quand il y a des problèmes, au lieu de nous séparer, nous cherchons à nous pardonner. Pourquoi cela ? Nous l’avons dit plus haut. Nous voulons nous aimer, comme Jésus aime l’Eglise. Nous acceptons, par le sacrement de mariage, d’être les témoins de l’amour de Dieu dans le monde. Quand Dieu nous aime c’est pour toujours. C’est à cause de Dieu, que nous restons ensemble pour toujours. Quand Dieu nous aime Il nous aime totalement. C’est pour cela que l’homme chrétien aime sa femme totalement. Et qu’il ne fait pas entrer une étrangère dans sa maison, en mariant une deuxième femme. L’homme n’a qu’un seul cœur : il ne peut pas aimer deux femmes en même temps, de tout son cœur. Quel que soit le mal que nous faisons, Dieu nous pardonne. C’est pour cela, que nous nous pardonnons l’un à l’autre. Dieu est fidèle jusqu’au bout, c’est pour cela que nous voulons être fidèles l’un à l’autre, pour toujours. A cause de Dieu. Mais aussi, avec l’aide de Dieu.

Propositions pour la célébration

De tout ce qui précède, nous pouvons en tirer des conclusions, pour la célébration de notre mariage. D’abord, en gardant nos bonnes traditions. Car notre culture est une richesse, qui vient de Dieu. Le sacrement de mariage ne supprime pas le mariage traditionnel, il vient le compléter, et le rendre meilleur, en lui donnant tout son sens. Comme disait Jésus : « Je ne suis pas venu supprimer les coutumes des anciens, mais les rendre meilleures, et leur donner leur vrai richesse » (Mat 5,14). C’est ce qu’on appelle l’inculturation, que l’Eglise nous demande.

NB : Bien sûr, il s’agit là de propositions, qui ont besoin d’être adaptées d’après les situations, la condition des mariés, et leur culture. Et cela devra se faire en accord avec tous : le prêtre qui bénit le mariage, les 2 familles, les témoins et les responsables de la CEB.

L’entrée : C’est le père qui fait entrer sa fille dans l’église, pour montrer qu’il est d’accord avec ce mariage. Lorsqu’ils sont en place, un ancien de la famille de chacun des deux mariés leur donne la bénédiction traditionnelle, si possible dans leur langue. Pour montrer qu’ils sont bien d’accord avec ce mariage, et qu’ils vont le soutenir (même s’ils ne sont pas chrétiens).

Ensuite ils font ensemble un pas en avant, comme cela se fait pour le diaconat, en se tenant pas la main, pour marquer leur engagement (C’est d’ailleurs le rite de mariage chez les mandjaques).

Le mariage est l’entrée dans l’Alliance de Jésus avec l’Eglise. C’est donc important que la communauté chrétienne soit présente au mariage, et pas seulement la famille naturelle. Que le responsable de la CEB dise un mot d’accueil. Et que les témoins donnent quelques conseils en public aux mariés. Car pour nous, les témoins ne sont pas seulement des témoins, mais aussi des soutiens aux mariés. C’est pourquoi, il est important de bien les choisir, et d’avoir confiance en eux.

L’argent : Nous savons que certaines personnes voudraient se marier en secret, parce qu’elles n’ont pas beaucoup de moyens. Elles veulent éviter les grandes dépenses, et elles ont bien raison. Il nous faut sérieusement réfléchir à cela. Les mariages sont devenus l’occasion de grandes dépenses, et de fêtes pour se montrer devant les autres. Et non plus un sacrement, un temps fort de prière et de foi, dans la simplicité. On n’est pas obligé d’avoir des habits blancs, ni de payer une chorale, pour venir célébrer son mariage. On peut très bien se marier en pagne, ou en habits simples, que l’on pourra continuer d’utiliser par la suite. D’ailleurs, les habits blancs étaient réservés autrefois aux fiancées vierges, ce qui n’est pas le cas pour beaucoup de celles qui se marient aujourd’hui, certaines ayant même déjà des enfants. Et au lieu d’avoir une chorale qui va faire un concert, pendant que les gens se tiennent en silence, il vaut beaucoup mieux avoir une personne qui fait chanter des chants connus par tout le monde. C’est donc très important que le mariage se fasse dans la joie, mais dans la simplicité. Et que ce soit justement ceux qui ont les moyens, et qui pourraient faire une grande fête, qui montrent l’exemple, en faisant les choses le plus simplement possible. En effet, si tu fais de ton mariage une grande fête, tout le monde va t’admirer, mais pour beaucoup ce sera seulement pour profiter de toi. Et ensuite, tu auras beaucoup de problèmes. Car après la cérémonie, tu vas te retrouver avec des tas de dettes. Et tu n’auras même pas de quoi acheter à manger, ou payer des médicaments en cas de maladie.

Mais surtout, si tu fais de ton mariage une grande fête, tu empêches les autres qui viennent derrière toi, de se marier. Car ils vont dire : « je n’ai pas assez d’argent, pour en faire autant. Donc je ne marie pas ». Cela est vraiment très grave. Il est important de réfléchir très sérieusement à cela, en communauté chrétienne. C’est pour cela que dans plusieurs paroisses, on a commencé à faire les mariages en groupe, pour diminuer les dépenses. Et également la nuit de Pâques, en même temps que le mariage des nouveaux baptisés. C’est pourquoi aussi, dans certaines paroisses, à la sortie de l’Eglise, on fait juste un « pot » avec du jus et du bissap, dans la salle paroissiale. Et si l’on veut, on peut danser ensemble, en l’honneur des mariés. Puis tout le monde se salue, et on se sépare sans faire de grandes dépenses inutiles à la maison. Il faut que nous ayons le courage de montrer cela, à nos frères et à nos sœurs. Mais cela demande, que nous tous les chrétiens, nous changions de mentalité. Que nous arrêtions d’aller dans les mariages, pour bien manger et beaucoup boire. Jusqu’à parfois devenir saoûls, dire n’importe quoi, insulter les gens, ou se disputer. Où est le respect du sacrement à ce moment-là ? Il nous faut féliciter ceux qui font un mariage simple, au lieu de nous moquer d’eux, et de leur faire honte. Et encourager les futurs mariés à en faire autant. Mais pour cela, il faut en parler à l’avance avec la femme et les 2 familles, pour que tout le monde soit bien d’accord.

La Parole de Dieu : C’est aux fiancés normalement de choisir la Parole que l’on va lire au moment du mariage. Ils choisiront la Parole qui a le plus de sens pour eux, d’après la façon dont ils veulent vivre leur amour et leur mariage. Et si possible, ce sera un parent ou un ami qui fera la lecture.

Au moment de la bénédiction, c’est important que l’on garde les rites traditionnels du mariage coutumier, pour bien montrer que le sacrement de mariage est l’accomplissement de ce mariage coutumier. On pourra apporter une natte à déposer devant l’autel. On verra les objets à apporter, les symboles et les gestes à faire, d’après les traditions de chaque ethnie. Par exemple : chez les mandjaques, amener un pagne mandjaque. Le mari peut apporter du vin qu’il offre au prêtre, car le prêtre est le père de la famille chrétienne. Le prêtre acceptera ce vin, au nom de Dieu notre Père, pour montrer que ce mariage est béni par Dieu. Ensuite, le mari remet à sa femme une calebasse, avec les objets traditionnels qu’on donne à ce moment-là. On parle depuis le Concile Vatican II, il y a 50 ans, d’inculturation. Il est temps que l’on cherche à mettre cela en pratique !

Pour le consentement, il y a plusieurs formules. Si les gens ne savent pas lire, et qu’ils ont de la peine à apprendre par cœur la formule d’engagement, le prêtre peut les interroger, et ils répondront. Et de même pour se donner l’alliance, ils répètent la formule après le prêtre. Mais il est évident que l’autre formule, à dire par le mari et la femme, est la meilleure. Par exemple : « Je te reçois, et je me donne à toi, pour t’aimer dans la fidélité ». Cela exprime mieux, l’engagement et le don de l’un à l’autre dans le sacrement de mariage. En effet, le prêtre bénit seulement le mariage. Mais c’est l’homme et la femme eux-mêmes, qui se donnent le sacrement. En effet, pour donner un sacrement, il faut toujours ce qu’on appelle une matière : l’eau pour le baptême. Le pain et le vin pour célébrer l’Eucharistie, et consacrer le Corps et le Sang du Seigneur. L’huile pour le sacrement des malades, la confirmation et l’ordination des prêtres. Pour le mariage, quelle est la matière ? Ce n’est pas l’alliance, ce n’est pas un autre objet, c’est l’amour de l’homme et de la femme eux-mêmes. Sans eau, on ne peut pas baptiser. Sans pain et sans vin, on ne peut pas célébrer la messe. S’il n’y a pas d’amour vrai entre l’homme et la femme, il n’y a pas de mariage.

Les bagues que l’on bénit et que l’on se donne en signe de fidélité s’appelle alliances. C’est bien le signe que par le sacrement, nous rentrons dans l’Alliance de Dieu avec les hommes. Là aussi il y a plusieurs formules possibles.

Ensuite les mariés disent leur prière, qu’ils ont composée eux-mêmes, si possible : une prière spéciale pour le jour du mariage, qui sera leur prière à eux.

A l’offertoire, les mariés peuvent apporter l’un ou l’autre objet de leur maison pour offrir leur travail et la vie de leur foyer au Seigneur.

Ensuite, il est important de célébrer l’Eucharistie comme je l’ai expliqué plus haut.

Enfin, après le Notre Père, il y a une bénédiction spéciale. Il existe plusieurs formules différentes. Les mariés diront au prêtre, la formule qu’ils préfèrent.

Fiançailles et mariage

Voici des réponses à des questions sur le mariage parues sur mon mur Face Book Armel Duteil ces derniers jours. Bonne lecture ! Dans l’ordre :

  1. Comment se marier ?

  2. Prendre le temps

  3. Entre ethnies différentes

  4. Mariage avec un cousin

  5. Mariage ave un musulman

  6. Mari idéal

  7. Une autre copine

  8. différence d’age

  9. Tenir une maison

  10. Une autre femme

  11. Se quitter

Comment se marier ?

« Je suis impatient d'avoir une femme pour ma vie et qu’est-ce que je dois faire pour réaliser ce rêve? »
Fais doucement. Si une fille te plaît, demande toi: est-ce que c'est un amour solide sur lequel bâtir ta vie, ou seulement des sentiments et une attirance qui ne vont pas durer?
Il ne suffit pas que tu l'aimes. Il faut voir si elle, elle t'aime vraiment. Essaie de bien la connaître, avec ses habitudes et son comportement, pour savoir si vous pourrez vous entendre, et être heureux ensemble. Et quel foyer vous voulez construire? Quel est votre but, votre idéal?
Est-ce qu'elle est chrétienne et accepte de faire le mariage religieux?
Réfléchis à tout cela sérieusement, mais garde la paix. Demande au Saint Esprit de t’éclairer, et demande conseil à des amis ou parents sûrs, en qui tu as confiance. « Nit, nit ay garabam !» Et si tu te décides de te marier avec elle, n'aie plus peur, mais fais tout pour que ça marche bien. Priez ensemble et décidez-vous. L'amour demande la confiance, la vérité et la clarté. Sinon ce n'est pas la peine.
Cherche quelqu’un qui t'aimera vraiment, quelqu'un avec qui tu pourras construire un vrai foyer et avoir des enfants, dans la paix et la joie. Sois courageux. Construis ton avenir sur des bases solides.
Je prie pour que l'Esprit Saint de Jésus te donne sa lumière et son courage, pour un vrai amour

Prendre le temps

« je suis un soucieux elle me dit épouse moi vite comme si elle cherche un refuge dans le mariage je lui ai dit ne te presse pas, le mariage c’est pas un jeu mais elle me dit en tout cas je suis prête à être ta femme or on ne se connaît mème pas bien. C'est hier qu'elle m'a dit son oui de sortir avec moi, aujourd’hui ce matin elle vient connaître la maison, je l'a présentée à ma maman et c'est là qu'elle m'a dit tout cela. »

Prenez d'abord le temps de bien vous connaître. Dis-lui que c'est important. Sinon vous RISQUEZ D’ÊTRE DÉÇUS ET DE DEVOIR VOUS SÉPARER ET ELLE SERA ENCORE PLUS MALHEUREUSE. Le mariage c'est comme une maison. Ça se construit doucement. Et il faut des fondations solides

"Dank, dank, mooy jappa golo ci niaye! Yakamti, yakhule:'

« d'accord mon père merci ça ma rassure »

Entre ethnies différentes

« slt mon père dite qu’en pense l’Eglise quand étant tous un devant notre Dieu comment est-ce possible que deux personne s’aiment et tout deux soient des chrétiens et une des deux famille dit que mon fils n’épousera pas une autre ethnie soi disant je suis sérére donc mon fils épousera sérére pas de diolas ni manjack etc... »

Tu as raison, ce n'est pas normal.

En même temps, le mariage c'est difficile. Et ce n'est pas seulement une question d'amour, c'est une alliance entre 2 familles. On dit aussi que l'amour est aveugle. Alors que les parents connaissent bien les difficultés du mariage.

Donc il faut d'abord être sûr de votre amour. Car un mariage entre personnes d'ethnies différentes est beaucoup plus riche. Et il augmente l'union entre les ethnies. Mais il est aussi plus difficile.

« difficile pourquoi ? »

Parce qu’on n’a pas la même culture, ni les mêmes idées au départ. Et on n’a pas reçu la même éducation. Il faut donc bien se parler pour pouvoir se comprendre

« maintenant donc si une des deux famille né pas daccord il ne peut y avoir de mariage ? »

Si, mais il faut être patient et prudent, et tenir compte des difficultés. il faut au moins demander à vos parents pourquoi ils sont contre; Peut-être qu'ils ont d'autres raisons. Enfin vous cherchez un parent ou un ami qui pourra parler pour vous et régler le problème. Ou les sages de votre communauté chrétienne (CEB)

Et si vous êtes sûrs de vous, n'allez pas trop vite. Bâtissez votre amour et votre mariage sur des fondations solides. Et participez aux rencontres de préparation au mariage

D'abord quel âge avez-vous tous les 2?

« on a déjà participé a deux préparations moi 31 ans lui 40 ans
on a fait la mairie y’a 8 mois
mais on vit pas ensemble on respecte les règles de l’Église »

Dans ces conditions, c’est sérieux, et vous êtes majeurs. Vous pouvez vous marier. Soyez courageux et allez voir votre curé. Mais si possible, cherchez à régler le problème et,si vous décidez de vous marier à l’église, expliquez-vous clairement mais dans le respect avec vos parents. Peut être que vous n’aurez pas une grande fête. Mais l’important c’est votre amour et de réussir votre foyer. Le mariage chrétien ce n’est pas une soirée dansante, c’est un sacrement.

Mariage avec un cousin

« Bonjour mon père, je vois souvent vos publications et les conseils importants que vous donnez. Je vous en remercie car çà nous permet de vivre en vrais disciples du Christ.
J'ai un problème qui pèse lourd et j'ai besoin de vos conseils si possible!
Je suis une jeune catholique pratiquante. L'un de mes cousins est amoureux de moi et moi aussi de lui. Mais mes parents s'opposent à la relation parce que c'est mon cousin
Ça me trouble parce que je sais que le sacrement du mariage unit 2 familles mais dans notre cas c'est la même famille et que le fait de se marier avec un cousin n'est pas scientifiquement conseillé mais je l'aime vraiment malgré moi
Dois-je sacrifier mon amour pour garder ma famille unie et être conforme aux lois de l’Église ou dois-je espérer un bel avenir avec mon cousin? »

Le problème, c'est que les conditions ne sont peut-être pas réunies pour avoir un bel avenir avec ton cousin. D'abord, tu le sais, le fait de se marier avec un cousin n'est pas scientifiquement conseillé.

Bien sûr, tu l'aimes. Et c'est très beau. Mais le mariage, ce n'est pas seulement une union d'amour (même si c'est le plus important et absolument nécessaire), c'est aussi une alliance dans la famille. Pour vous-mêmes, et aussi pour les enfants que vous aurez : ils auront besoin pas seulement de leur père et leur mère, mais aussi du soutien de toute la grand famille. Or tes parents s'opposent à ce mariage.je te conseille d'être patiente encore un peu. tu peux peut-être encore trouver un mari chrétien sérieux, qui ne sois pas ton parent. Ne rejette pas ton cousin, mais essaie de lui expliquer cela doucement si tu es d'accord. Reste amie avec lui, mais pour le mariage, il vaut mieux chercher un chrétien, qui ne soit pas un parent proche, et que tes parents accepteront. Je vais prier pour toi pour cela. Demande aussi à tes amis de te conseiller et de te soutenir. Es-tu dans une CEB, un groupe de prière ou un mouvement ?

« J'étais dans le mouvement CVAV, au charismatique aussi je faisais partie de l'aeclima au lycée. Maintenant, je fréquente le groupe de jeunes de ma paroisse et je suis dans un groupe de prière
D'accord merci mon père c'est vraiment gentil, je tiendrai compte de tout ce que vous m'avez dit même si ça va être très difficile de le quitter avec tout l'amour que je porte...et je vais demander à l'esprit saint de m'éclairer et de me donner la patience peut-être que le seigneur a un autre projet pour moi.
Merci beaucoup encore que le Seigneur vous le paye au centuple »

Mariage avec un musulman

« Bonjours mon père.vous allez bien j'espère.je vous remercie d'abord de m'avoir acceptée .je tiens aussi à vous remercier et vous féliciter pour tout ce que vous faites. je vous demande s'il vous plaît de prier pour moi. j'ai du mal à trouver un homme chrétien. je tombe toujours sur des musulmans qui sont bien. Bien sur.mais j'aurai vraiment aimé rencontré un chrétien pour pouvoir vivre pleinement ma foi.je me dis parfois que le seigneur ma oublie , ou pourquoi il me fait subir toutes ces choses .alors je vous demande de prier pour moi sil vous plaît, merci d'avance. »

Bien sûr que je vais beaucoup prier pour toi, et chaque jour.Mais surtout ne dis plus que le Seigneur t'a oubliée. Dieu ne nous oublie jamais. Il ne nous punit jamais. La seule chose qu'il sait faire, c'est nous aimer et nous pardonner. Il est le Miséricordieux. Mais Il respecte notre liberté, et Il ne fait pas les choses à notre place. Sois une bonne camarade avec les musulmans, mais tu as raison, cherche un mari chrétien. Sois patiente et garde confiance Le mariage, c'est difficile. Et encore plus quand on n'est pas de la même religion. C'est pour cela que l’Église demande l'amitié entre chrétiens et musulmans, mais elle ne favorise pas le mariage avec un musulman, ou une musulmane. Parce qu'on n'a pas les mêmes idées sur le mariage. Et n'ayant pas la même foi, on ne peut pas prier, ni se confesser ni communier ensemble. Et quand on a des problèmes, c'est plus difficile de les régler. je te conseille d'être patiente encore un peu. C'est vrai malheureusement qu'il y a des garçons chrétiens qui cherchent seulement à s'amuser avec les filles, sans les marier. Ils ne feront jamais un bon mari. Tu as raison de les refuser. Mais en cherchant, tu peux peut-être encore trouver un mari chrétien sérieux Je vais prier pour toi pour cela. Demande aussi à tes amis de te conseiller et de te soutenir. Es-tu dans une CEB, un groupe de prière ou un mouvement?

2. « Bonjour mon père! j'espère que vous vous portez bien.Alleluia à vous!je viens vous exposer quelques difficultés avec vous.je souhaiterai avoir des conseils.j'ai 33 ans donc en âge de me marier..cependant je tombe en majorité sur des musulmans qui veulent le mariage.les catholiques que j'ai rencontré prétendent vouloir se marier mais au finish j'ai découvert que ce n'est qu'un piège pour pouvoir "s'amuser".Dois je accepter la proposition de mariage venant de ce musulman tout en sachant que je ne pourrais pas communier durant les messes ou dois je renvoyer ce musulman tout en espérant avoir un jour un mari catholique?c'est ma préoccupation
Le mariage, c'est difficile. Et encore plus quand on n'est pas de la même religion. Le minimum, si un musulman veut te marier, c'est qu'il accepte que tu continues à pratiquer ta religion chrétienne. Et que sa famille soit aussi d'accord, sinon ses parents veut lui demander de te forcer à devenir musulmane. Si vraiment il te respecte et te laisse libre, et qu'il accepte de se marier avec toi, tu peux demander à l'évêque la permission de faire un mariage "avec disparité de culte", chacun pratiquant ensuite sa propre religion. Mais pour cela il faut aller voir ton curé Mais je te conseille d'être patiente encore un peu.

Mari idéal

« Moi je préfère me marier a un chrétien, mais je me demande est-ce que je trouverai l’homme idéal »

Il n'y a pas de mari ni de femme idéal. Cherche quelqu'un avec qui tu t'entends bien, cherchez à mieux vous connaître pour bien vous comprendre, et commencer à construire votre foyer et votre avenir. Mais ne vous lancez pas tout de suite dans les relations sexuelles, parce que si tu vois qu'il n'est pas sérieux, ce sera très difficile de vous séparer et tu seras très déçue. Sois prudente, courageuse et patiente

« Le sexe est la cause pour laquelle il m’a laissée tomber, moi j’aime une relation où l’on pris, mais eux, ce n’est pas ce les intéresse et moi je ne suis pas partante »

Tu as entièrement raison. On ne peux pas construire un mariage solide sur le sexe sans amour

Une autre opine

« Bjr mon père vu vos réponses face aux problèmes qu on vous pose je voudrais exposer les miens .je suis étudiante j'ai un copain cela fait 2ans .kand je l'ai connu je lai présente auprès de mes parents et il a dit que c est une femme qu’il veut et mes parents l ont répondu de cheminer avec moi mais ce qu'il demande ne lui sera accordé qu après la fin de mes études car je suis l’aînée. Il a répondu oui. Mais ces temps ci il a changé et il a une autre copine. Il ne cesse de dire que c est moi qu'il aime. Alors, je voulais savoir quelle doit être la conduite à tenir : est ce que lui demander qu on rompt parck mes parents ne sont pas au courant de ses problèmes, ou encore patienter »

Je crois que le mieux c'est de lui poser directement la question à lui: "Je suis d'accord que tu aies des camarades filles, c'est normal. Mais d'abord je te demande de me les présenter, car quand on se marie les anciens camarades doivent devenir les camarades du couple, c'est à dire des 2, sinon on les laisse. L'amour ça demande la confiance, la vérité et la clarté. Sinon ce n'est pas la peine.
Et pour sa copine, il faut être clair: s'il veut vraiment te marier, c'est toi qui doit être sa copine, pas une autre. Demande-lui ce qu'il cherche dans sa copine, et qu'il ne trouve pas chez toi, et alors tu verras ce qu'il faut faire, et changer entre vous si c'est nécessaire.

Différence d’age

« Bjr mon père moi j'ai 25an et mon petit ami à en 41 ans .je l'aime et c'est très sincère il a 2enfants mes jamais marier .d'après mes nombreuses déceptions j'ai très peur k notre relation naboutisse a rien et j'aimerai savoir si ya un problème avc un tel écart d'âge .la nous avons fais plus d'une année dans notre relation »

C'est vrai qu'une trop grande différence d'âge peut faire qu'il sera plus pour toi un père (un patron?) qu'un mari (un ami avec qui partager à égalité). Il faut chercher à connaître son comportement, mais aussi son histoire/ A-t-il eu ces 2 enfants avec la même femme, ou avec 2? Pourquoi ne s'est-il pas marié? Comment il s'occupe de ses enfants?

Ensuite, il ne suffit pas que tu l'aimes. Il faut voir si lui, il t'aime vraiment. Essaie de bien le connaître, avec ses habitudes et son comportement, pour savoir si vous pourrez vous entendre, et être heureux ensemble. Et quel foyer vous voulez construire? Quel est votre but, votre idéal?

Est-ce qu'il est chrétien et accepte de faire le mariage religieux? Est-ce qu'il te respecte, ou cherche seulement à faire des relations sexuelles avec toi?

Connais-tu sa famille, c'est important, Et tes parents qu'est-ce qu'ils en disent?

Réfléchis à tout cela sérieusement, mais garde la paix. Demande au Saint Esprit de t’éclairer, et demande conseil à des amis ou parents sûrs, en qui tu as confiance. « Nit, nit ay garabam !» Et si tu te décides de te marier avec lui, n'aie plus peur, mais fais tout pour que ça marche bien. Priez ensemble et décidez-vous. Moi aussi, je prie pour vous

« Le gars en personne est chrétien et j'essai de tou faire pour kil soi o top coter religion. Il vit en Europe »
S’il est en Europe, est-ce qu'il va venir au Sénégal? Ou bien est-ce que tu vas partir en Europe? il faut aller doucement. "Dank, dank, mooy jappa golo ci niayes! Yakamti, yakhule:' il ne suffit pas que tu l'aimes. Il faut voir si lui, il t'aime vraiment. Essaie de bien le connaître, pour voir si vous pouvez vivre en paix, et s'il peut faire un bon mari et un bon père de famille. En tout cas, ne vas pas vivre directement chez lui. Prenez d'abord un temps pour vous rencontrer et vous connaître. Réfléchis à tout cela sérieusement, mais garde la paix.

« Merci mon père et prie pour nous »

Tu peux compter sur mes prières. Et vous aussi priez pour moi.

Tenir une maison

« Bon mon problème et que suis la dernière de ma famille a la maison je ne fesais rien je sais rien de se qune femme peut faire .la j'ai très peur si j par en mariage j'aimerai trouver un lien ou j pourer aider dans les taches ménagère et apprendre ou même avc une personne c'est mon souhait et sa me stress bcp
Merci et c'est très serieux J'y tiens vraiment »

Demande déjà à tes parents de te montrer comment faire la cuisine et s'occuper de la maison. Ou bien va apprendre chez une amie qui se débrouille bien. Ou bien va voir dans un centre tenu par les soeurs. Dans quelle paroisse es-tu ? Mais tu as raison, c'est important

Une autre femme

« slt mon Pere aide moi svp je sors avec une fille depui 2007 apre 5 ans le bon Dieu nous a donner un petit garcon tre tre intelligent est mignon c'etait a Ziguinchor mais l'annee je suis venu a Dakar pour chercher du boulo et moi actuellement je ne ressent rien d'elle bien qu'elle m'aime beaucoup mai pour l'instant j'ai croiser avec une petite fille mineur car elle vient d'avoir c 17 ans et je une amour magique et sincere et l'aime beaucoup elle aussi je le sait mais la verite est que j voudre quitter la maman de mon fils pour cette petit a qui je l'aime ennormement svp j'ai besoin votre aide et merci de votre comprehension »

Fais doucement. Avec cette fille de 17 ans, est-ce que c'est un amour solide sur lequel bâtir ta vie, ou seulement des sentiments et une attirance qui ne vont pas durer? De toutes façons elle est encore trop jeune pour la marier. Et si elle est encore à l'école, il faut lui laisser terminer ses études. Toi-même, quel âge as-tu? Tu parles d'une petite. Est-ce qu'il n'y a pas une trop grande différence d'âge entre vous 2?
En plus, tu as pris des responsabilités envers la maman de ton fils. Tu ne peux pas la laisser comme ça. Surtout si elle continue à t'aimer et qu'elle n'a rien fait de mal
En plus, vous avez eu un enfant. Ton enfant a besoin d'un père. Il faut au moins que tu continues à t'en occuper et à l'éduquer et que tu aides sa mère pour cela. D'abord pour le nourrir et le prendre en charge.
Defal dank! Réfléchis bien et sois sérieux.

Se quitter

« Mon pere je sor avec homme marie je veu le quitte mais chacque je le fait Jai mal au Coeur cs pas son argent qui matire je laime beaucoup prie pr mw »

Même si tu l'aimes, tu n'es pas obligée de sortir avec lui. Il n'y a pas d'avenir avec lui. Et en plus tu commets une injustice grave envers sa femme. Vous les femmes vous avez beaucoup de problèmes. Il faut vous soutenir les unes les autres, mais pas vous faire souffrir. Ne casse pas un mariage. Cherche plutôt quelqu’un qui t'aimera vraiment et pas quelqu'un qui trahit sa femme, pour profiter de toi. Cherche quelqu'un avec qui tu pourras construire un vrai foyer et avoir des enfants, dans la paix et la joie. Sois courageuse. C'est difficile, mais ne le laisse pas profiter ainsi de toi. Construis ton avenir sur des bases solides. Je prie pour que l'Esprit Saint de Jésus te donne sa lumière et son courage, pour un vrai amour

Un enfant d’un autre

« bonsoir mon pere. ma copine m'a dit kel a un enfant de 3 ans mé le père é venu voir lenfan une seul fois duran c 3 an. moi j'ai accepté de sortir avec elle en sachant que si je me mari je serai un pere pr son enfant. est ce que j'ai bien fait »

Oui à condition que vous vous aimiez vraiment. Donc il faut construire votre mariage sur des bases solides, chercher à vous connaître, voir si vous pouvez bien vivre ensemble, et vous en tendre avec vos 2 familles.