Mercredi
31 décembre :
La nuit, nous avons une veillée durant laquelle nous
faisons le point de l’année : évaluation,
demande de pardon et action de grâces. Avec une projection de
diapositives sur les évènements importants de l’année,
et un théâtre sur l’engagement dans la Société.
A la messe, les différentes communautés participent
activement à la prière. Nous terminons à minuit
pour nous souhaiter une bonne année, et nous avons un petit
réveillon : chacun a apporté quelque chose.
La
joie se continue le lendemain à la messe du 1er
janvier, en se souhaitant une bonne année, chacun avec
ses vœux et sa façon de le dire.
Pendant toute la
semaine passée les différents groupes et
mouvements ont eu des sorties et des camps de formation . Bien sûr,
nous avons suivi tout cela et participé à ces
activités.
Depuis huit jours, la 2ème
Confrérie musulmane du Sénégal, les tidjanes,
se prépare à célébrer la naissance du
prophète Mohammed, par des nuits de prière. Depuis
quelques jours, les villes de Dakar et de Pikine se vident. Et le
samedi 3 janvier, c’est le grand départ pour les
Centres religieux. Nous leur sommes unis dans l’amitié
et la prière.
Comme le 1er janvier les gens
sont très dispersés, nous célébrons la
journée mondiale de prière pour la paix le 4,
dimanche de l’Epiphanie, parce que la recherche de la paix est
essentielle pour nous et nous voulons y consacrer le temps qu’il
faut. Nous y avons d’abord réfléchi dans nos
différentes communautés. La messe est animée
par les différents groupes, y compris les enfants :
interventions, intentions de prière, chants gestués et
mimes, théâtre, etc… Et après la messe,
nous prenons un temps pour réfléchir à la
Lettre du Pape François, sur les différentes formes
d’esclavage moderne : « Non, plus esclaves,
mais frères ». Nous cherchons à voir
comment mettre ce message en pratique concrètement dans nos
réalités sénégalaises.
Samedi 20 au Jeudi 25
décembre :
Nous sommes en pleine préparation de Noël
, avec tout le travail que cela suppose, mais qui ne supprime pas
toutes les autres activités bien sûr.
Je commence la
journée par un mariage. Généralement,
ces mariages sont l’occasion de grandes dépenses pour
se montrer, à cause de la pression sociale. Ce qui entraîne
des tas de problèmes : jalousies et critiques, dettes
énormes, etc… Ce matin, je suis heureux car nous
célébrons un mariage très simple. Il n’y
a pas de chorale, si bien que toute l’assemblée
chante ; en effet, souvent les chorales transforment les
célébrations en concert et les gens ne participent
pas. La mariée, comme tous les participants, sont venus en
tenue simple et habits ordinaires. C’est courageux et d’un
grand encouragement pour les autres.
Je prends le temps de
chanter et danser avec eux, puis je pars à la prison des
femmes.
Nous anticipons Noël, en collaboration avec une
association « Tendre Enfance » qui soutient
les bébés et leurs mères en prison. En effet,
quand une femme enceinte, ou avec un bébé, est
arrêtée, son enfant reste avec elle jusqu’à
3 ans. Bien sûr, ce n’est pas un lieu de vie pour un
bébé. Nous faisons ce que nous pouvons pour eux.
Nous
fêtons Noël d’abord avec les autorités et
souhaitons les impliquer. Nous pourrons leur rappeler leurs
déclarations et leurs promesses au cours de l’année.
Puis nous célébrons l’Eucharistie. De nombreuses
femmes musulmanes y participent, avec beaucoup de piété.
Cette prière contribue vraiment à faire l’unité
entre toutes.
Après la messe, nous remettons des cadeaux
aux mamans pour leurs enfants. Ce ne sont pas des jouets, mais
plutôt des savons, des couches, des habits et autres produits
de première nécessité.
Ensuite, nous
partageons le repas tous ensemble et nous continuons dans la joie et
la fête.
Tout au long de la semaine, les activités
continuent : accueil, soutien, visites dans les quartiers,
messes, prières et réunions, sans oublier les messages
auxquels il faut répondre sur Internet, les enregistrements à
la radio et le travail personnel. Et en même temps, nous
préparons Noël avec tout ce qui est à prévoir
et plusieurs heures de confession chaque soir dans une paroisse
différente.
La Veillée de Noël est très
animée : chants, danses et un théâtre qui
nous raconte l’histoire du 4ème mage. Il
arrive en retard et il n’a plus rien à offrir à
l’Enfant Jésus, car il s’est attardé en
route pour aider les gens et il a distribué ses cadeaux aux
pauvres. Mais c’est lui qui est béni !
A la
messe du jour, nous baptisons 13 bébés. C’est
un beau jour pour cela. Je prends soin de faire participer toute
l’assemblée, surtout les enfants, en expliquant les
différents gestes et en les faisant participer aux différents
rites.
Vendredi 19 décembre :
Le matin, nous continuons notre travail de préparation
du Chapitre (Assemblée Générale d’une
semaine) des spiritains d’Afrique de l’Ouest. Nous
avons neuf dossiers à réfléchir : la
mission, les finances, la protection des mineurs, la diversité
spiritaine, les vocations et la formation, les situations
personnelles, la vie en communauté, le coutumier
(l’organisation) et l’animation de la Province (le
Conseil).
14 heures. Pendant que les élèves
musulmans sont partis prier à la mosquée, je me
retrouve, comme chaque vendredi, dans une classe d’un
collège, avec les élèves catholiques, pour
la réunion de notre aumônerie.
L’après-midi,
rencontres à la paroisse.
Soir et nuit : Confessions
dans une nouvelle paroisse.
Jeudi 18 décembre :
Visite à la prison des femmes. Nous sommes très
heureux de nous revoir. Le point essentiel, ce sont les contacts
avec les familles pour les fêtes de Noël et de fin
d’année. Je vais avoir beaucoup de coups de téléphone
à passer !
L’après-midi, de
nombreuses personnes m’attendent : les immigrés
qui veulent retourner chez eux, des jeunes qui cherchent du travail,
des gens chassés de chez eux, des nouveaux arrivés en
ville, etc.
Le soir, je vais participer à la réunion
d’une communauté de quartier. Cela fait
longtemps que je ne l’ai pas visitée. Il y a une panne
de courant dans le quartier, et, de plus, la station de pompage est
en panne : tout le quartier est inondé. J’ai
beaucoup de peine à arriver à la maison où se
tient la réunion, et il n’y a pas beaucoup de monde.
Cela ne nous empêche pas de partager la vie du quartier.
Mercredi 17 décembre :
Travail personnel et accueil.
Dès 10 heures, je
pars à une télévision pour une émission
sur la famille, à l’occasion du Synode sur la
Famille. On me demande d’assurer ainsi une émission
chaque quinze jours. Ca m’intéresse, j’ai des
choses à dire, mais cela va me faire du boulot en plus.
L’enregistrement prend du temps à cause de nombreux
problèmes techniques. En effet, ces télévisions
marchent avec les moyens du bord, et ce n’est pas toujours
facile.
Cette séance terminée, je pars de l’autre
côté de la banlieue pour lancer une aumônerie
dans un collège, à la fin des cours. Les élèves
m’ont attendu, nous tenons une réunion rapide car à
15 heures j’ai un enterrement.
Ensuite, le Bureau de la
Caritas pour préparer la rencontre de dimanche.
Puis
nous partons pour une nouvelle paroisse, pour les confessions de
Noël. Encore une belle journée.
Mardi 16 décembre :
Le matin, enregistrements en ouolof.
Le soir, dernière
formation de l’Avent, en ville. Nous abordons aujourd’hui
la question de l’Evangélisation de notre société
et de nos cultures, en partant de la Lettre de François :
la joie de l’Evangile. Un gros morceau ! Il faudra
d’ailleurs le reprendre. Nous réfléchissons en
particulier à l’organisation du pays. La richesse (PIB)
augmente, mais le nombre des personnes vivant en dessous du seuil de
pauvreté augmente encore plus. Car les richesses du pays sont
récupérées par les grands de la société.
Nous voyons comment changer les choses, chacun à notre
place : comment responsabiliser les plus pauvres et leur donner
les moyens de s’en sortir. Nous parlons aussi de la violence
et de l’insécurité, sans oublier la corruption .
Mais nous voyons aussi les aspects positifs et les efforts actuels
pour plus de démocratie, la décentralisation et la
bonne gouvernance. Le soutien au monde rural, la formation des
femmes et la loi pour la parité, la lutte contre les
violences, la lutte contre le chômage des jeunes. Sans oublier
le soutien aux familles nécessiteuses et la mise en place de
la Couverture Médicale Universelle.
Et aussi la
réorganisation de la Fonction Publique. Le pays est pauvre,
les problèmes sont énormes au niveau interne mais
aussi à cause de la domination par les pays riches (par
exemple, les APE : Accords soit disant de Partenariat
Economique imposés par l’Europe, mais il y a aussi des
gros efforts de faits qui vont dans le bon sens. La difficulté
est la participation active des citoyens et l’efficacité
de la société civile. On vient de découvrir du
pétrole : à quoi et par qui vont être
utilisées les ressources ? Cela suscite de nombreux
débats en ce moment.
Lundi 15 décembre :
Dans la journée, enregistrements radios et
nombreuses visites, en particulier de cas sociaux ;
Le soir,
confessions de Noël avec de nombreux jeunes. Nous avons
déjà confessé les enfants à l’avance
et nous sommes 12 prêtres venus des différentes
paroisses. Malgré tout, cela nous prend de 18 à 23
heures. Chaque jour, nous nous retrouvons ainsi dans une autre
paroisse, pendant 10 jours, pour préparer Noël. Après
les confessions, nous mangeons tous ensemble, ce qui nous permet de
mieux nous connaître, en particulier avec les nouveaux
arrivés, et de parler de beaucoup de choses.
Dimanche 14 décembre :
Récollection des étudiants. Les
problèmes sont nombreux à l’Université :
manque de salles et de professeurs, manque de moyens, bourses non
payées. Et aussi nombre d’étudiants beaucoup
trop important, surtout dans les branches littéraires et
juridiques, et donc sans espoir de trouver un emploi plus tard. Cela
entraîne de nombreuses grèves et violences. Et les
cours n’ont pas encore repris cette année
Nous nous
retrouvons donc toute une journée pour évaluer l’année
passée, en tirer les conclusions, et voir ce qu’il sera
possible de faire cette année. Les participants ne sont pas
nombreux. Ils sont plus intéressés par les fêtes,
les sorties et les soirées dansantes.
Samedi 13 décembre :
Je passe toute la journée avec la Commission Justice
et Paix, pour une réflexion sur la décentralisation.
En effet, l’Etat sénégalais a mis en place
tout un programme de responsabilisation des citoyens et des
communes, en leur confiant davantage de responsabilités, mais
les choses ont de la peine à se mettre en place. Et il faut
mettre en place la société civile et assurer une
meilleure formation des citoyens. C’est le but de la formation
d’aujourd’hui qui regroupe des maires et conseillers
municipaux et des responsables d’associations, de mouvements
et d’organisations diverses. Un expert nous explique d’abord
d’une façon simple et claire sur ce qu’est cette
décentralisation. Ensuite, sur la dimension sociale et
religieuse. Après avoir répondu à de nombreuses
questions, nous nous retrouvons en carrefours pour en tirer des
conclusions pratiques et tracer des lignes d’action.
L’ambiance est excellente…. En attendant les
résultats.
Mais je dois rentrer pour la messe du samedi
soir.
Vendredi 12 décembre :
Nouvelle réunion de l’équipe paroissiale
des spiritains pour continuer à préparer notre
rencontre d’Afrique de l’Ouest, en Mai 2015. Il y a un
certain nombre de dossiers à travailler, et la réflexion
n’avance pas vite, mais il faut voir les choses en
profondeur.
Après la rencontre, je pars en ville, comme
chaque vendredi (voir vendredi 5) rencontrer les jeunes
filles du Centre de Formation. En route, crevaison d’un
pneu de mon vélo et les réparateurs ne sont pas
nombreux ! Je n’ai pas le temps de réparer, je
continue donc à pied en poussant mon vélo et j’arrive
juste à temps pour mon intervention.
A la pause de midi,
je fais réparer mon vélo chez un ami que je connais
bien : j’ai habité l’année dernière
dans le quartier. Et pendant ce temps, je vais travailler avec une
autre amie qui me donne un coup de main pour la saisie de mes
textes.
Ensuite, je pars rapidement dans une Radio qui veut
m’interviewer sur l’un de mes livres à
propos de la vie du couple et l’éducation des enfants,
dans l’émission « A livre ouvert »
où chaque 15 jours ils reçoivent l’auteur d’un
livre. C’est un thème qui m’intéresse
beaucoup et nous avons de la peine à terminer dans les
temps !
Retour au Centre où je travaille avec un 2ème
groupe, de 15 à 16 heures, comme chaque quinzaine.
Je
rentre à vélo (ça me fait du bien !) pour
reprendre la deuxième dimension de mes activités.
D’abord confessions des enfants pour Noël jusqu’à
18 heures. Puis départ pour une autre paroisse pour les
confessions, jusqu’à 22 heures ! Il y a beaucoup
de monde (plusieurs centaines de personnes). C’est pourquoi
nous nous y mettons tous ensemble, et nous faisons le tour de nos 13
paroisses (une chaque jour).
Jeudi 11 décembre : Grand Magal de Touba. Depuis plusieurs jours, il y a un très grand déplacement de population, organisé par les Mourides. Il s’agit d’une Confrérie musulmane d’inspiration soufie, typiquement sénégalaise. Elle a été lancée par Cheikh Amadou Bamba. Elle insiste beaucoup sur l’obéissance aux chefs religieux et sur le travail, spécialement agricole. Cela a entraîné le développement de la confrérie avec des commerçants présents dans le monde entier. Si bien que ce rassemblement est devenu international. On parle de 4 millions de participants. En tout cas, depuis plusieurs jours la ville de Dakar se vide. Ce rassemblement (Magal) est l’anniversaire de retour du Cheikh Amadou Bamba de son exil du Gabon où il avait été envoyé par le pouvoir colonial. Ce rassemblement est un appel pour nous chrétiens à mieux travailler ensemble avec les musulmans, car les confréries musulmanes sénégalaises ne sont pas fondamentalistes et sont un rempart solide contre le terrorisme.
Mardi 9 décembre : Nouvelles rencontre des « Mardis de l’Avent » en ville. Aujourd’hui, j’aborde le thème : « Comment évangéliser notre Eglise (pour qu’elle soit vraiment évangélique) et comment rendre notre Eglise évangélisatrice (c’est-à-dire qui annonce une Bonne Nouvelle et qui libère les hommes) ? Les questions affluent et on doit se séparer avant d’avoir pu aborder les différents points.
Lundi 8 décembre :
Je reprends peu à peu mon rythme de travail. A
commencer par mes émissions quotidiennes à la radio
que je n’ai pas pu interrompre.
Normalement, le lundi est
notre jour de repos. Mais il n’y a pas de repos pour les
problèmes des gens. Aussi, les visites se succèdent.
D’un côté, c’est fatiguant, mais aussi très
intéressant et enrichissant.
Dimanche 7 décembre :
Conseil paroissial. D’abord, comme chaque mois,
on reprend la marche de la paroisse et on prépare les
activités à venir. Aujourd’hui, spécialement,
les fêtes de Noël avec toutes les activités
(enfants, familles, etc…) et du 1er Janvier
(journée mondiale pour la Paix). Ensuite, la préparation
de la kermesse de Mai 2015 : c’est l’un des
principaux moyens de faire vivre la paroisse. Puis nous faisons le
tour des différents groupes et mouvements et aujourd’hui
nous nous arrêtons spécialement à la rencontre
des jeunes à la mairie, sur la lutte contre les violences. Il
y a du travail à faire !
Je quitte la séance
avant la fin, pour aller animer une rencontre du Forum Social des
jeunes. Deux thèmes de travail : rendre leur dignité
aux personnes humiliées et écrasées ;
défendre la dignité et vie de la famille. Mon rôle
est surtout de susciter la parole des jeunes. Les idées
intéressantes ne manquent pas. Comme toujours, le problème
est le passage à la pratique. Il faudra une deuxième
rencontre pour reprendre tout cela.
Samedi 6 décembre : Réunion de la Commission Justice et paix. Nous avons sept mairies sur notre paroisse, et pour chaque mairie nous avons choisi un délégué. Il est responsable des relations entre paroisse et mairie (alors que les membres de la Commission prennent plutôt en charge les questions de Justice, de Paix et de Respect de l’environnement, comme son nom l’indique). Ces responsables travaillent bien sûr avec les Communautés chrétiennes de leurs quartiers (CEB). Aujourd’hui, nous nous retrouvons ensemble pour faire le point de notre action. D’abord, 1°) en CEB, faire des propositions pour une meilleure marche de la mairie. 2°) Notre participation aux activités de la mairie, en passant par les délégués des quartiers. 3°) Nos demandes à la mairie ; pas seulement pour les chrétiens, et en évitant de devenir des mendiants ou des assistés.
Vendredi 5 décembre :
Réunion de communauté. Nous voyons
d’abord notre vie en commun. Puis nous parlons de notre
travail. Enfin, nous commençons à répondre au
questionnaire préparatoire à notre Assemblée
Générale de Mars 2015 qui réunira tous les
spiritains de l’Afrique de l’Ouest. Il y a aussi
beaucoup d’autres choses à préparer, dont la
fête des familles (28 décembre) et la Journée
Mondiale de la Paix (1er Janvier).
Dès la fin
de la réunion, je pars en ville. En effet, je reprends mes
rencontres avec les jeunes filles d’un Centre de Formation
sur des problèmes de société et de leur vie
courante : sexualité, mariage, relations entre
chrétiennes et musulmanes (car le groupe est mixte, ce qui
est très intéressant et enrichissant pour les unes et
les autres). A la pause, je suis invité par une des radios
locales, pour un interview sur mes livres. Aujourd’hui, nous
parlons du mariage et de la vie du couple.
La nuit, dernière
formation au mariage pour ce trimestre. C’est une
soirée libre de partage et d’échanges. Les
participants se connaissent bien maintenant et tous sont tristes de
se séparer. Mais nous prévoyons des temps de
rencontres entre nous, et aussi de participer au mariage des uns et
des autres.
Jeudi 4 décembre :
Comme je me suis mis debout, aussitôt les visites
reprennent : un jeune musulman qui cherche du travail, un
nigérian qui veut rentrer au pays, un congolais qui amène
des tableaux à vendre pour gagner un peu d’argent,
plusieurs malades, des gens qui n’ont pas de quoi manger, et
beaucoup d’autres problèmes. Ce n’est pas facile
de répondre aux besoins de chacun. Nous nous appuyons sur les
communautés de quartier. Et puis il y a aussi tous ceux qui
viennent prendre des nouvelles de ma santé.
Mais je me
sens encore trop faible pour aller à la prison des femmes.
Mardi 2 et mercredi 3 décembre : les deux soirs suivants, je dois me relever. Depuis longtemps, nous avions prévu une formation sur Justice et Paix et respect de la Création (Environnement et Ecologie). C’est très important pour nous, je ne veux surtout pas supprimer ces séances. Finalement, ça se passe bien, car les étudiants sont très intéressés et cela me redonne du punch ! Le premier jour, je leur donne quelques principes de base, mais ce qui les intéresse c’est surtout la façon dont nous travaillons concrètement. Nous y consacrons la deuxième séance.
Mardi 12 novembre au
Mardi 2 décembre :
Comme je le disais dans mes dernières nouvelles, j’ai
fait une grosse crise de palud qui m’a bien secoué :
plusieurs jours sous perfusion. J’en suis sorti très
fatigué. Je n’ai donc pas pu aller à la
rencontre des spiritains au Sénégal Oriental.
Je l’ai beaucoup regretté, car c’était
l’occasion de rencontrer les confrères de tout le pays
et, de plus, ils ont préparé notre prochaine Assemblée
Générale et j’ai beaucoup regretté de ne
pas pouvoir y participer. Tant pis.
Comme d’habitude,
j’avais préparé mes émissions radios à
l’avance. Mais il faut que je m’y remette : deux
émissions par jour, en français et en ouolof.
Heureusement que tout est préparé dans mon ordinateur,
car moi-même j’ai de la peine à suivre ce que je
dis !
Je devais assurer une formation pendant le temps de
l’Avent. J’ai déjà dû annuler la
1ère rencontre mais, malgré ma fièvre,
je tiens à assurer la 2ème. Heureusement
les participants sont très compréhensifs et
m’encouragent. Pour cette formation, j’ai pris le thème
de l’Evangélisation. D’abord, comment
Jésus a-t-il évangélisé et apporté
le Royaume de Dieu ? 2°, Comment évangéliser
nos familles (à partir du message final du Synode sur la
famille) ? 3°, Comme évangéliser l’Eglise
et mettre en place une Eglise évangélisatrice ?
4°, Comment évangéliser notre société
sénégalaise (à partir de la lettre de François
« La joie de l’Evangile) ? Les gens sont
très intéressés et participent vraiment.
Le
lendemain, je me repose. De nombreuses personnes viennent me voir et
m’encouragent… mais, et je le regrette beaucoup, je
suis obligé de fermer ma porte.
Mercredi
12 novembre :
Je commence une crise de palud (Note écrite le 4
décembre :
Ma crise de palud commencée le 12
novembre a été très sérieuse. La plus
sérieuse depuis plusieurs années. J’ai vraiment
été secoué ! Je me sors peu à peu
de cette crise.)
Mardi 11 novembre : Rendez-vous avec un étudiant venu de Centrafrique. Puis avec une équipe qui travaille à la prévention d’Ebola, des responsables de Justice et Paix, un animateur de radio, un couple qui se prépare au mariage, etc.
Lundi 10 novembre : Comme chaque semaine, je commence à enregistrer mes différentes émissions pour les radios dans lesquelles j’interviens, pour l’une quatre fois par jour : commentaires de l’Evangile et émissions religieuses, sur des thèmes d’actualité, en français et en ouolof.
Dimanche
9 novembre :
Récollection des élèves. C’est
la première rencontre de l’année. Nous voyons
ensemble comment s’est passée la rentrée, ce qui
marche bien et ce qui ne va pas. Les élèves sont
regroupés selon leurs écoles. Puis nous nous
retrouvons tous ensemble pour tirer des conclusions et voir que
faire. L’échange est très animé. Nous
terminons par l’Eucharistie et beaucoup d’élèves
restent après pour parler librement ensemble.
Au moment
des pauses, j’ai rejoint l’équipe de la Caritas
qui tenait sa réunion le même jour.
Samedi 8 novembre : Rencontre des équipes responsables du Plan d’Action Pastoral dans les différentes paroisses. Nous passons toute la journée à évaluer nos actions et le travail des mois à venir. C’est intéressant de travailler ainsi ensemble.
Vendredi
7 novembre :
Réunion de communauté. Nous faisons le
point de nos activités de la semaine. Les questions ne
manquent pas.
Ensuite, visites dans le quartier. Puis travail
avec un enseignant et une sexologue pour un programme d’éducation
sexuelle dans les écoles. La nuit, rencontre de préparation
au mariage avec une cinquantaine de fiancés.
Jeudi
6 novembre :
Le matin, à la prison des femmes et l’après-midi
permanence à la paroisse. J’accueille de mon
mieux des personnes très diverses, chacune avec son problème.
Nous ne pouvons pas trouver de solution à tous les problèmes,
mais au moins nous cherchons à accueillir les gens le mieux
possible et à les comprendre dans les difficultés. Ce
qui n’est pas toujours facile !
Le soir, rencontre
avec une équipe de jeunes pour réfléchir à
l’animation des jeunes, en particulier avec des films
et DVD. Il nous faut trouver le matériel nécessaire.
Mardi
4 et mercredi
5 novembre :
Les écoles se mettent peu à peu en place. Ce
qui a posé problème, c’est la pauvreté
des parents qui n’arrivent pas à payer les
inscriptions, les tenues et les fournitures. Surtout que la rentrée
tombait au moment de la fête de la Tabaski.
Je visite les
collèges et lycées de notre paroisse. Il y en a 13 au
total : 3 publics, 1 catholique, et 9 privés laïcs.
En effet, l’Etat sénégalais n’arrive pas
à prendre en charge la scolarisation de tous les élèves.
Aussi de nombreux collèges, lycées et même
universités privés se mettent en place. Bien sûr,
ils sont payants. Malgré tout, beaucoup n’arrivent pas
à assurer un enseignement de qualité, faute de moyens.
La conséquence, c’est que de nombreuses familles
pauvres se sacrifient pour envoyer leurs enfants dans ces écoles,
sans aucun résultat, leurs enfants n’obtenant aucun
diplôme. Pour nous, il nous semble important de garder le
contact avec ces écoles pour y apporter un minimum de
soutien, et y tenir aussi un rôle éducatif. Il faut
reconnaître que nous y sommes très bien accueillis,
même celles qui sont d’orientations nettement islamiques
(je dis bien : islamiques, et non pas islamistes, ni même
intégristes).
Emission de radio. Mardi soir,
j’accueille une femme médecin qui faisait partie de
notre communauté de quartier l’année dernière,
quand j’étais à Grand Yoff. Elle travaille
spécialement dans la santé communautaire. Elle
m’a contacté au sujet d’Ebola. Nous avions
communiqué par Internet pour accorder nos idées et nos
propositions ; aujourd’hui, elle vient pour
l’enregistrement . Nous nous connaissons bien et cela
se passe très bien. Nous avons abordé le problème
sous ses différents aspects. Pas seulement la dimension
médicale et de prévention (au point que le Sénégal
a surtout cherché à se protéger en fermant ses
frontières et en s’assurant les moyens de se protéger
mais sans lutter contre la maladie au niveau régional. Aucun
médecin sénégalais n’est parti en Guinée,
Libéria ou Sierra Léone, à part ceux qui sont
employés dans les ONG. Cela nous pose un gros problème).
Nous expliquons les conséquences économiques :
fermeture des frontières, suppressions des marchés,
arrêt des échanges commerciaux. Sans oublier que toutes
ces familles touchées par la maladie ne peuvent évidemment
plus travailler normalement. Nous abordons la question au niveau
culturel : Explication « mystique »
de l’apparition de la maladie, accusations de sorcellerie,
utilisation de la médecine traditionnelle, mais aussi de la
magie, du fétichisme et du maraboutage, stigmatisation et
rejet des malades et même des personnes qui sont guéries.
Enfin, nous abordons la dimension religieuse. « Est-ce
que ce n’est pas Dieu qui nous a envoyé cette
maladie », avant d’aborder la réflexion
proprement chrétienne.
Cette émission radio
rencontre un très bon accueil, si bien qu’elle est
reprise plusieurs fois et sur plusieurs radios. C’est vrai
qu’il s’agit d’une question qui inquiète et
touche beaucoup de gens.
Mercredi 5 novembre,
je continue la visite des collèges. Le soir,
rencontre avec les responsables de la Caritas. Puis Messe
dans un quartier, toujours aussi sympathique.
Lundi 3 novembre : Réunion du doyenné, c'est-à-dire des prêtres et animateurs des 13 paroisses de notre secteur, avec plusieurs millions d’habitants et la plus grande ville du Sénégal : Pikine est plus étendue et plus peuplée que Dakar. Nous organisons l’année qui vient, avec le partage des différentes responsabilités et la mise en place des différentes commissions pour l’année. Nous choisissons notre nouveau responsable, et nous passons ensuite au calendrier et préparation des différentes activités jusqu’à Noël, avec, par exemple, le tour des paroisses pour les confessions.
Dimanche 2 novembre : Comme la journée de prière pour les morts tombe un dimanche, cela nous donne tout le temps de le célébrer. Car les morts –et le culte des morts- sont très importants dans les différentes ethnies de notre paroisse. Nous menons toute une réflexion sur les cérémonies des enterrements, les rites du deuil, les sacrifices aux ancêtres, etc… Nous sommes pris entre deux feux : enraciner la vie de l’Eglise dans les différentes cultures de la paroisse, mais en même temps faire que les chrétiens ne vivent pas la religion chrétienne d’une manière païenne, mais vivent leur culture vraiment dans la foi en Jésus Christ. C’est un travail de longue haleine. Et très délicat.
Samedi 1er novembre : Fête de la Toussaint. Comme partout, une grande célébration le matin et la prière commune au cimetière de la ville, l’après-midi.
Août
2014 : Ce sont les vacances.
Les activités changent mais ne manquent pas. Nous recevons
beaucoup de visites. Certaines, de gens qui reviennent de leurs
congés et passent nous saluer. C’est toujours agréable
de les accueillir et de partager leurs activités, ainsi que
leurs soucis qui ne manquent jamais. Et il y a tous ceux qui
viennent avec leurs problèmes
de nourriture, de santé, de logement…. Mais aussi les
manques d’entente et les disputes qui souvent se terminent au
Commissariat ou au Tribunal. Nous essayons de régler le
maximum de choses, avec nos petits moyens, malheureusement très
limités. Nous essayons surtout de responsabiliser les
Communautés de
quartier pour qu’elles
prennent en charge ces situations. En effet, ce sont elles qui
connaissent le mieux les gens et leurs besoins, et il nous semble
absolument nécessaire qu’elles prennent leurs
responsabilités, quitte à compléter ce qu’elles
ont commencé à faire. Certaines communautés le
font volontiers, d’autres sont plus réticentes. Il nous
semble nécessaire de passer d’une seule aide au niveau
personnel à quelque chose de plus communautaire et de plus
organisé, mais ce n’est pas facile !
Notre
camp pour les vocations s’est
très bien déroulé. Parmi les participants, six
jeunes de villages du Sénégal Oriental, venaient pour
la première fois à Dakar. Ce fut une vraie découverte
pour eux.
Pendant ce camp, tous les participants ont
spécialement apprécié les descentes sur le
terrain, les réunions des communautés de quartier et
les contacts avec les enfants de la rue. Ils ont formé une
bonne équipe, et malgré leurs différences le
courant est rapidement passé entre eux. C’est
encourageant pour l’avenir.
Parmi ces jeunes, trois vont
entrer au postulat cette année, avec beaucoup d’autres
venant des autres pays d’Afrique de l’Ouest. A la suite
de ma visite à LOME, après Pâques, je reste en
contact avec des jeunes du TOGO. Quatre vont venir au postulat
cette année, un autre de COTE d’IVOIRE. Et des
demandes nous arrivent aussi en particulier du BENIN.
Ce camp des
vocations s’est terminé par l’engagement
définitif dans la vie religieuse (profession
perpétuelle) de cinq plus grands, qui ont terminé leur
formation : 1, de TANZANIE ; 2, du CONGO ; 1 de
GUINEE BISSAO ; et 1 de GUINEE CONAKRY. Ils sont venus se
former au Sénégal. Et des Sénégalais
sont partis se former ailleurs pour se préparer à la
vie missionnaire, en vivant dans une autre culture.
Ce même
mois, nous avons eu de nombreuses ordinations diaconales et
sacerdotales, dans les différents continents. Dont un
Sénégalais formé au NIGERIA, revenu pour être
ordonné à Dakar, avant de partir travailler en
TANZANIE. Notre congrégation est internationale depuis le
début et travaille dans le monde entier. Actuellement les
confrères les plus nombreux sont les africains.
Le
problème climatique.
Actuellement nous avons de grands soucis. D’abord la
sécheresse. Déjà les
récoltes de l’année
dernière n’étaient pas bonnes, et beaucoup de
gens avaient faim. Cette année, les pluies tardent beaucoup à
venir et c’est très inquiétant. Les paysans ont
semé en temps normal, mais tout a crevé, et ils n’ont
plus de semences. On cherche des semences à cycle court qui
poussent plus vite…. mais il faut les trouver, et avoir les
moyens de les acheter, puis ensuite en assurer la distribution dans
tout le pays. Pas facile !
La
rébellion continue en
Casamance depuis plus de 30 ans, malgré tous les efforts de
réconciliation, en particulier par la Communauté
catholique Sant Egidio.
Et surtout, il y a la menace d’Ebola
qui se répand dans
toute l’Afrique de l’Ouest. Nous faisons le maximum pour
protéger le pays et éduquer la population.
Nous
préparons aussi les activités de vacances. Nous
organisons deux patronages
dans nos deux centres et
nous allons utiliser en particulier nos jeux d’éducations
aux droits humains et aux droits des enfants.
Bien sûr,
pendant tout ce temps, les activités
ordinaires se poursuivent :
accueil, permanences, visites, rencontres, réunions, etc…
Il y a aussi beaucoup d’étrangers
qui viennent demander de
l’aide ; ils sont originaires des pays voisins :
Guinée, Mali… mais aussi par exemple de Centrafrique.
Je reçois aussi des prisonniers
libérés, que
j’ai connus en prison et qui ont de la peine à revenir
dans la vie ordinaire et surtout à trouver du travail. Des
étudiants, mais
aussi des lycéens et collégiens, et même des
élèves de
l’école primaire qui cherchent un petit travail en
ville afin de se payer les fournitures pour l’année
scolaire prochaine. Beaucoup ne connaissent personne, et dorment
souvent dans la rue. S’ils ont de la chance, ils trouvent
quelqu’un pour les accueillir, car la solidarité est
encore très grande ; mais beaucoup n’ont rien à
manger, certains se laissent entraîner dans la délinquance,
des jeunes filles se retrouvent enceintes.
Je reçois aussi
à cette occasion des jeunes
musulmans qui profitent
d’être venus en ville et nous partagent leur désir
de devenir chrétiens, mais leurs parents, au village, le
refusent absolument. La pression sociale est encore très
forte. Il nous faut être très prudents pour ne pas
arriver à des blocages et à des frustrations
inutiles.
Chaque samedi, nous célébrons des
mariages. Comme je l’ai
déjà expliqué nous cherchons à tenir
compte de la culture des gens et à célébrer ces
mariages selon les traditions de chacun, en partant du mariage
traditionnel, avec les rites particuliers à chaque ethnie.
Nous cherchons aussi la plus grande participation des mariés
eux-mêmes, de leurs familles, des témoins et de toute
l’assemblée.
Dès que j’ai un moment de
libre, je me consacre à un article qu’on m’a
demandé sur l’évangélisation.
J’ai bien des idées,
mais il faut aussi les mettre en forme !
En même
temps, je continue la rédaction de mon prochain
livre de commentaires des
dimanches de l’Avent et de Noël. Il me faut m’y
mettre sérieusement pour avoir ensuite le temps de faire la
mise en page, corriger les épreuves, laisser le temps à
l’imprimeur pour son travail d’impression, et assurer la
commercialisation avant le début de l’Avent.
Plusieurs
responsables d’ONG
internationales et aussi des
Ministères viennent nous voir pour des formations ou soutenir
des actions et des projets de développement. En effet, nous
commençons à être connus. Mais il reste à
mieux nous organiser. Cela va se faire peu à peu.
Déjà,
l’Association des
femmes catholiques s’est
organisée en groupement. Elles font des cotisations pour
avoir une caisse et, pour le moment, elles lancent trois actions
pour soutenir les femmes les plus nécessiteuses :
cuisine, couture et commerce.
Nous allons soutenir aussi d’autres
petites actions :
soutien à un vendeur
de charbon, à un atelier de soudure pour la formation des
apprentis, un couturier, réfugié du Congo, qui
cherche des fonds pour l’achat de matériel ; un
couple de centrafricains qui cherche du matériel pour lancer
un petit restaurant au marché qui leur permettrait de vivre
en attendant.
D’autres actions sont en attente, mais il
faut que les personnes soient suffisamment organisées et
motivées pour commencer. Et il nous faut aussi trouver les
fonds. Nous connaissons un technicien qui accepte de mettre au point
et de suivre ces différents projets.
Je continue chaque
jeudi mes visites à la
prison des femmes. Et mes
émissions quotidiennes à la radio.
De
mon côté, je reçois beaucoup de visites des gens
avec lesquels j’ai travaillé ces deux dernières
années. Nous parlons de nos activités actuelles. C’est
très intéressant. Aujourd’hui, j’ai un
long entretien avec des jeunes filles, venues ensemble chrétiennes
et musulmanes, du Centre de formation où j’interviens
chaque semaine.
Et il y a le suivi de
gens plus engagés,
pour faire le point : responsables de groupes et de mouvements,
futurs séminaristes, jeunes religieux.
Mardi
12 Août : nous
fêtons le 75ème
anniversaire de la fondation de la JOC au Sénégal.
Nous tenons un grand forum sur le
travail décent, en
lien avec le B.I.T. (Bureau International du Travail), d’autres
ONG qui travaillent dans ce sens, et l’association des
employées de maison que la
JOCF a lancée il y a
plusieurs années : l’ Association des Filles Unies
(restauration), etc… Bien sûr, de nombreux anciens
jocistes sont venus. Nous étions tous heureux de nous
revoir.
Le soir, nous avons eu une grande messe, suivie d’une
soirée avec des chants et des témoignages. Comme j’ai
été aumônier national, avant d’aller
travailler dans les camps de réfugiés du Libéria
et Sierra Leone en 1996, on m’a demandé de présider
l’Eucharistie. J’en ai été très
heureux, bien sûr, avec beaucoup d’émotion.
Le
15 Août, nous nous sommes retrouvés tous ensemble. Nous
avons fait une procession dans la ville. Les gens (musulmans) nous
ont regardé passer, avec beaucoup de respect. Et certains
nous ont même remerciés en nous demandant de prier pour
eux.
Le samedi, réunion de la Caritas.
Avec l’hivernage,
saison des pluies et période de soudure, il y a beaucoup de
problèmes à régler. Nous voyons d’abord
le problème des inondations.
Nous avons reçu un
motopompe, mais il faut en voir sérieusement les conditions
d’utilisation, et voir comment collaborer avec les sept
mairies qui sont sur nos deux paroisses. Puis nous examinons un
certain nombre de projets, et
la manière de les soutenir. Nous réfléchissons
longuement aux phénomènes
de violence qui se
multiplient de plus en plus, même dans nos communautés
chrétiennes. Nous cherchons quelles solutions sont à
notre portée. Ensuite, nous passons à l’organisation
des femmes et à leur formation dont elles ont besoin.
Beaucoup de gens ont des besoins urgents ; ils viennent de la
paroisse, mais nous ne pouvons pas tous les prendre en charge. Nous
voyons comment les communautés de quartier pourraient mieux
assurer cette prise en charge, au moins dans un premier temps, car
d’ailleurs ils connaissent mieux les habitants et peuvent
souvent les aider plus efficacement.
Le samedi 16 Août,
deux mariages groupés
célébrés
selon la tradition mandjaque avec beaucoup de joie. Les gens sont
très heureux que nous célébrions les mariages
ensemble, d’une manière plus simple, mais reprenant les
rites de la tradition, d’après les différentes
cultures, pour bien montrer que le sacrement du mariage est
l’aboutissement du mariage traditionnel commencé dans
la famille, et du mariage civil.
Mon confrère est revenu
de ses congés en Pologne. Après deux semaines ensemble
pour faire la passation de service, je vais prendre deux
semaines de repos et de
prières. J’ai préparé mes émissions
radio et autres activités à l’avance.
Lundi
28 Juillet :
Un de nos responsables de Rome est venu nous rencontrer. Il a
d’abord visité la Mauritanie, république
islamique, et les postes frontières travaillant spécialement
aux questions de la première Evangélisation et du
développement. Il nous partage le fruit de ses visites. Et
surtout, il nous partage les réflexions de nos responsables
pour être plus missionnaires dans le monde actuel. De notre
côté, nous avons déjà commencé
depuis longtemps à réfléchir à cela,
mais il faut sans cesse reprendre le travail pour l’adapter
aux réalités actuelles. Nous prenons un temps de
prière commune, et terminons par un repas fraternel.
Mais
il nous faut rentrer assez vite pour accueillir les jeunes qui
arrivent pour le camp des vocations.
Aujourd’hui, c’est
la grande fête de la Korité, la fin du Ramadan.
L’occasion de nombreuses rencontres et réconciliations.
J’en parlerai peut-être dans mon prochain courrier.
Dimanche
27 Juillet :
Même pendant les vacances, les activités
continuent. Nous tenons donc notre Conseil paroissial. Voici les
points de l’ordre du jour : Préparation de
l’engagement définitif de cinq jeunes confrères,
et ordination au diaconat de samedi prochain. Les différents
travaux effectués et à faire. L’évaluation
de la kermesse. Le gros point, c’est l’évaluation
de la paroisse et en particulier des communautés de quartier.
Pour cela, chaque groupe et communauté a envoyé à
l’avance son compte-rendu d’activités et son
compte-rendu financier. Tout cela a été analysé
sérieusement. Ensuite, la préparation de la fête
de la paroisse. Nous nous attardons longuement sur la question de
la violence, qui se développe de plus en plus dans nos
quartiers mais aussi dans nos communautés. Nous allons lancer
une longue réflexion sur cette question pour proposer des
actions concrètes. Nous ferons la synthèse de toutes
ces réponses au prochain Conseil paroissial, afin de lancer
un plan d’action.
Nous prenons le temps de voir aussi ce
que nous pouvons faire face aux inondations qui vont certainement
arriver avec les pluies.
Puis nous faisons le point des activités
de la Commission Justice et Paix, en particulier le suivi des
élections et le soutien aux personnes qui se droguent. Et
enfin, nous évaluons les actions de la Caritas (Secours
Catholique), avant d’aborder les questions diverses qui ne
manquent jamais.
Samedi 26 Juillet : Au milieu des autres activités, je note la célébration d’un mariage. Souvent, ces mariages sont l’occasion de grandes dépenses de prestige. Et ensuite, les familles sont endettées, se retrouvent dans de grands problèmes. Du coup, beaucoup de gens n’osent plus se marier, car la pression sociale est très forte. S’y opposer, est un travail de longue haleine. Nous avons longuement réfléchi à cette question tout au long de nos rencontres de préparation au mariage. Les participants sont bien d’accord, mais il leur faut souvent aller contre la volonté des parents et amis, et aussi être capables de supporter les critiques et les moqueries. Il faut du courage pour cela !
Vendredi 25 Juillet : La mère d’un de nos jeunes est décédée en Côte d’Ivoire. Nous l’entourons de notre amitié et de notre prière.
Jeudi 24 Juillet : Visite à la prison, comme chaque jeudi.
Mercredi
23 Juillet :
Préparation du camp sur les vocations de la
semaine prochaine. Beaucoup de choses à préparer :
déjà au point de vue matériel et pour trouver
les moyens.
Le soir, messe dans une communauté de
quartier. J’apprécie beaucoup ces eucharisties, en
plein milieu musulman. Nous sommes toujours accueillis et respectés.
Ils sont nombreux à nous demander de prier pour eux. Entre
nous, la prière est toujours très simple et
participative ; chacun parle simplement de sa vie et de ses
problèmes.
Mardi
22 Juillet :
Notre confrère, curé de la paroisse, rentre
ce soir de ses congés. Nous allons être deux. Je vais
pouvoir me reposer un peu. En tout cas, ce sera moins lourd.
Je
reçois à nouveau ce professeur de philosophie qui veut
devenir missionnaire spiritain. Nous réfléchissons
ensemble à ses motivations et au chemin qu’il va
pouvoir suivre pour se préparer
Lundi 21 Juillet : Les examens se continuent : après le Bac, le Brevet. Nous organisons des rencontres et des séances de travail et cherchons à soutenir les élèves et leurs familles. C’est important pour leur avenir.
Dimanche 20 Juillet : Activités du dimanche : messes, émission radio, accueil, visite.
Samedi
19 Juillet :
Les délégués des Pères maristes
de toute l’Afrique se sont retrouvés à Dakar
pour le 65ème anniversaire de
leur venue au Sénégal. J’ai été
l’un des premiers élèves du Collège
qu’ils ont ouvert en 1949. Aujourd’hui, j’ai la
joie de revoir un de mes anciens professeurs qui a encore trouvé
la force de venir. Nous mangeons ensemble. C’est une grande
joie pour nous deux. Je suis aussi heureux de retrouver des frères,
avec qui j’ai travaillé dans les années
1980-1996.
Le technicien de la Radio Municipale avec qui je
travaille a eu une petite fille. Je vais assister à la prière
musulmane pour le bébé. Et je vais ensuite dans la
famille pour partager le repas de fête. Je suis très
touché par leur accueil et leur amitié. Et je crois
aussi qu’ils sont heureux de me voir parmi eux.
Vendredi
18 Juillet :
Nous sommes très inquiets, parce que les pluies
n’arrivent pas. Cela entraîne beaucoup de
problèmes : manque d’eau et en conséquence
coupures de courant. Mais le plus grave, c’est pour les
cultures. Certains paysans ont semé et par manque de pluie
les graines ont séché. Maintenant, ils n’ont
plus d’autres semences. Pour les autres, leurs semences ne
sont plus adaptées, il leur en faudrait de nouvelles, à
cycle court. Mais où les trouver ? Déjà
que les récoltes étaient mauvaises l’année
dernière et que beaucoup n’ont plus rien à
manger ! Nous risquons de vivre une famine grave l’année
prochaine.
Et puis, si les pluies arrivent, ce seront les
inondations. Car notre banlieue est construite dans un
bas-fonds, là où beaucoup de gens sont venus des
villages et ils se sont établis où ils ont pu. La
presqu’île de Dakar est surpeuplée, ils n’ont
nulle part où aller. Là aussi, que faire ?
Depuis
le début du mois, les musulmans sont en Ramadan. Cela
marque profondément toute la vie sociale. Il y a plus de 90 %
de musulmans. Au moment de la rupture du jeûne, les rues sont
vides. Et surtout, il y a beaucoup de prières et de
conférences religieuses un peu partout. De notre côté,
nous les chrétiens, nous les accompagnons et nous les
soutenons. C’est une occasion pour nous rencontrer,
travailler ensemble et mieux nous comprendre.
Jeudi 17 Juillet : Ce matin, je reçois une grande malade. Elle a d’abord cherché à se faire soigner au Maroc, sans succès. Elle est venue au Sénégal : on a fait toutes les analyses, mais on ne peut pas l’opérer sur place. On lui demande d’aller en France. Tous les papiers sont prêts. Mais pour lui donner un visa, l’ambassade de France lui demande d’avoir d’abord une place dans un hôpital en France. Elle ne connaît personne. Comment peut-elle faire ?
Mercredi 9 Juillet : Les activités habituelles se poursuivent. Accueil, rencontres, visites. Les élèves passent le bac en ce moment. Beaucoup s’arrêtent me voir au retour. Bien sûr, tous sont inquiets, surtout que l’année scolaire a été perturbée par des grèves des enseignants et des élèves : manque de moyens, manque de professeurs, retard des salaires, etc… Même si l’Etat consacre une part très importante du Budget à l’Education, cela ne suffit pas. Et comme les grèves se renouvellent chaque année, le niveau baisse de plus en plus d’une année sur l’autre.
Mardi
8 Juillet : Journée de permanence
au cours de laquelle je reçois de nombreuses visites. Je
reçois ce jeune professeur de philo guinéen qui
souhaite devenir missionnaire spiritain. Ce n’est pas facile
car sa mère n’est pas d’accord. Elle dit :
« Si tu es missionnaire, qui va s’occuper de
moi ! »
A midi, nous nous retrouvons à
table avec des amis du Burkina Faso, du Bénin, de Tanzanie et
de Guinée. Nous sommes une communauté
internationale et nous cherchons à rester ouverts au
maximum aux étrangers.
La nuit, je continue à
travailler à mon prochain livre de commentaires des Evangiles
du dimanche. Je trouve que ça n’avance pas vite, mais
il est vrai que c’est un gros travail.
Lundi
7 Juillet :
Je descends à Dakar pour finaliser les comptes de
l’année de l’aumônerie des prisons
avec la comptable. Elle les tient très bien, il n’y a
donc aucun problème. Cela nous permet de faire le point et de
prévoir l’avenir. En particulier une choralie :
plusieurs chorales ont accepté de venir chanter gratuitement
pour l’aumônerie de la prison. A partir de là,
nous parlons ensemble de nos différentes activités et
de nos projets.
Comme toujours, je suis parti en vélo,
mais c’est maintenant la saison chaude et pédaler me
donne une bonne suée ! Mais ça me fait du bien,
ça dégage et ça me maintient en forme.
Dimanche
6 Juillet :
Dès 6 heures du matin, je me mets en route pour
rejoindre le groupe de fiancés à une
cinquantaine de kilomètres, dans le centre d’accueil
des Moines. Nous y terminons ainsi le cycle de formation. Nous nous
connaissons bien maintenant, et la réflexion est à la
fois décontractée et approfondie. Nous laissons aux
couples le temps nécessaire de se retrouver pour préciser
leurs engagements et tracer des pistes pour leur vie future. Nous
cherchons aussi à ce que tout le groupe puisse continuer à
se voir et à se soutenir. Nous voyons quelles activités
futures avoir ensemble.
Au retour, je vais rejoindre la kermesse.
Samedi 5 Juillet : Ordinations sacerdotales, dont celle d’un jeune spiritain que j’ai eu en stage en Guinée. Nous nous retrouvons à cette occasion. La cérémonie est longue et très priante. Elle a eu lieu loin de Dakar, dans le village d’origine de deux des nouveaux prêtres. Nous rentrons donc juste pour assurer la messe du samedi soir, et ensuite pour inaugurer la kermesse, avec les officiels. J’essaie de faire cela le plus simplement possible.
Vendredi 4 Juillet : Travail à la paroisse. Le soir, messe dans la paroisse voisine. Cela nous arrive souvent de nous donner un coup de main, selon les besoins.
Jeudi 3 Juillet : Après midi, enterrement d’une vieille dame qui a été très active de longues années dans la paroisse. Nous préparons une belle cérémonie en son honneur. Elle l’a bien méritée. Beaucoup de gens sont venus aux obsèques.
Mercredi
2 Juillet :
Séance de travail avec le directeur des œuvres,
responsable de l’action sociale et des mouvements d’action
catholique. Nous avons beaucoup de choses à voir
ensemble.
Après-midi : Permanence à l’accueil.
En particulier, un gros problème d’éducation des
enfants. Pas facile à régler. Les parents sont de plus
en plus dépassés.
Mardi
1er
Juillet :
Enregistrements radios et rencontres. J’ai donné
rendez-vous en particulier à un jeune que j’avais connu
en Guinée. Il est venu étudier au Sénégal
et depuis 3 ans il est professeur de philosophie. Il voudrait être
missionnaire. Nous parlons longuement, pour voir comment il peut s’y
préparer.
Puis, visites dans le quartier.
Lundi 30 Juin : Rencontre des prêtres et animateurs pastoraux des trois doyennés (secteurs) de la ville de Dakar et banlieue, pour évaluer ensemble le travail de l’année. La réflexion est importante, mais aussi la rencontre et l’amitié. Au moment des pauses, les partages sont souvent plus approfondis et en tout cas plus personnalisés. Une bonne journée !
Dimanche 29 Juin : Elections locales. Le jour est arrivé. L’événement est très présent dans notre prière d’aujourd’hui. Heureusement, les élections se passent dans le calme et sans violence. Et pour le moment, sans contestation. La nuit, le dépouillement des votes se fait normalement, sans problème.
Samedi
28 Juin : Le
matin, nombreuses rencontres comme chaque
samedi.
L’après-midi, nous nous retrouvons pour la
mise en place d’une section locale du CAEDHU (Centre
Africain d’Education aux Droits Humains). En effet, nous
voulons nous approcher de la base et profiter des vacances pour
organiser un certain nombre de formation et d’activités,
spécialement pour les enfants et pour les jeunes.
Vendredi 27 Juin : Fête du Sacré-Cœur. Journée de la sanctification des prêtres. Nous nous retrouvons dans une paroisse, entourés de nombreux chrétiens, pour une journée de réflexion et de prière. Deux d’entre nous fêtent leur 25ème anniversaire d’ordination sacerdotale. Ils partagent avec nous leur expérience et leur vie. Pour moi, l’année prochaine, ce sera mon 50ème anniversaire…. si Dieu le veut ! Nous terminons la rencontre par un repas qui nous permet de continuer notre partage d’une façon plus décontractée.
Jeudi
26 Juin : Le
matin, à la prison des femmes. Je trouve toujours le
temps trop court. En effet, j’ai plus d’une heure de
transport, et à midi il faut s’arrêter :
c’est l’heure du repas, et ensuite les femmes sont
enfermées en cellule jusqu’à 15 heures.
A 16
heures, je reçois la visite du responsable d’un parti
politique important du pays, avec toute une délégation.
Il est très inquiet de la transformation progressive d’un
autre parti en parti islamique. Les partis religieux sont interdits,
avec raison, au Sénégal. Et les relations entre
chrétiens et musulmans sont bonnes. Mais il nous faut rester
attentifs. Nous avons beaucoup insisté sur la liberté
de choix pour ces élections. Nous avons communiqué les
listes de candidats et leurs programmes. Nous avons assuré
des rencontres et des formations pour cela. Mais il nous faut rester
attentifs. Nous réfléchissons à la question
avec l’équipe de « Justice et Paix ».
Je consulte aussi plusieurs responsables du diocèse. Puis
nous décidons de faire un communiqué pour porter
l’attention des gens sur cette question.
A 18 h 30, Messe
pour la mère de notre Curé. Notre confrère
est en congés en Pologne. Sa mère, malade depuis
longtemps, est décédée la semaine dernière
en sa présence. Nous nous retrouvons aujourd’hui pour
la messe du 8ème jour avec tous nos confrères
de Dakar, prêtres, frères, étudiants, les
membres de la paroisse et de nombreux amis. L’église
est remplie et nous prions avec beaucoup d’émotion.
Mercredi 25 Juin : Rédaction de mon prochain livre de commentaires d’Evangile du dimanche. Je m’y mets à chaque fois que j’ai un moment libre, surtout en soirée. Mais il faut que tout soit prêt pour début Août, et je trouve que ça n’avance pas vite ! J’ai l’impression de vivre une perpétuelle course contre la montre. Et en même temps, il est nécessaire de rester accueillant et disponible.
Mardi 24 Juin : Dernière rencontre de l’année avec les filles et jeunes femmes du Centre de Formation. Nous faisons le bilan de l’année, traçons des pistes pour les vacances et voyons avec celles qui terminent comment elles vont mettre en pratique leur formation. Pas seulement pour elles-mêmes, mais aussi pour les autres.
Lundi 23 Juin : Comme chaque semaine, quand je suis libre je consacre la journée à l’enregistrement de mes deux émissions quotidiennes à la radio catholique (radio espérance) pour toute la semaine.
Dimanche
22 Juin :
Fête Dieu. Nous sortons en procession dans le
quartier. Beaucoup de musulmans nous regardent passer avec
respect. Ils nous félicitent et nous demandent de prier pour
eux.
C’est une journée chargée. Le Mouvement
des enfants (les CV.AV) assurent la fin de l’année. Les
catéchistes se retrouvent pour faire leur évaluation,
sans parler des différents groupes qui se réunissent
régulièrement.
Après avoir lancé les
activités, je pars directement à la radio
communautaire de la ville. Je n’ai pas le temps de manger.
Je mangerai mieux ce soir. C’est souvent que je « jeûne »
le dimanche midi. C’est bon pour la santé.
Samedi
21 Juin :
Rencontres avec plusieurs jeunes que je suis au niveau
spirituel.
Après-midi, mariage en mandjaque. Comme
pour l’enterrement, nous l’avons bien préparé,
à la satisfaction de tous. Comme c’est dans leur
langue, les personnes participent beaucoup mieux. Nous avons repris
un certain nombre de rite traditionnels et de gestes que l’on
faits dans les enterrements, en cherchant à leur donner leur
signification chrétienne, sans négliger les rites et
gestes chrétiens, bien sûr.
Vendredi
20 Juin :
Enterrement. Là aussi nous avons fait un gros
effort, d’abord pour mieux accueillir les gens, mais aussi
pour davantage utiliser leur langue ethnique et les différents
rites de leur culture. Aujourd’hui, nous enterrons une femme
mandjaque et la majorité des participants seront des
mandjaques : nous allons donc célébrer dans cette
langue, en introduisant certains rites traditionnels des
enterrements. Mais les gens sont encore réservés
devant ces changements. Il nous faut donc bien préparer la
cérémonie et chercher des lecteurs. Finalement, tout
se passe bien, à la satisfaction de tous.
Le dimanche,
nous célébrons la messe en ouolof, la langue commune à
tous.
A 17 heures, rencontre avec le maire de notre Commune.
A
18 h 30, préparation au mariage.
Jeudi
19 Juin :
Comme chaque semaine, je passe la matinée à la
prison des femmes pour accueillir chacune avec ses
problèmes : contacts avec les familles pour leur donner
des nouvelles et demander des soutiens ; contacts avec les
avocats pour le suivi des cas (il faut souvent les relancer
pour qu’ils fassent quelque chose) ; problèmes de
santé, lunettes, etc… Leur fournir du matériel
de couture, broderie, tissage et autres activités, ou
simplement parler ensemble pour leur remonter un peu le moral. Le
Ramadan approche et nous en parlons longuement avec les
musulmanes.
L’après-midi, rencontre de l’
Association des femmes catholiques. Deux sujets à
l’ordre du jour de la rencontre : les élections
locales du 29, et le lancement de projets économiques pour
les femmes.
A 20 heures, rencontre dans une communauté
de quartier. Elles sont nombreuses ; j’essaie d’en
visiter une chaque semaine. Nous leur avons proposé une
nouvelle façon de travailler depuis l’année
dernière, pour qu’elles soient davantage engagées
dans les quartiers. Elles ont répondu positivement aux
propositions et à la formation donnée. Maintenant, il
s’agit de suivre les choses sur le terrain.
Mercredi
18 Juin :
Parmi les rencontres de ce matin, je note : 1) un temps
de réflexion avec des responsables des jeunes, au sujet de
leur semaine culturelle. 2) Une femme musulmane qui
vient partager ses soucis et nous demander de prier pour elle et sa
famille. Elle m’a même acheté un paquet de
bougies au marché, en venant me voir.
Ensuite, je
travaille plusieurs mémoires et autres travaux que des
étudiants m’ont envoyés par Internet, pour
lecture et réactions. Aussi bien des étudiants à
l’Université que des séminaristes, sénégalais
ou étrangers. Cela traîne depuis pas mal de temps, car
il s’agit d’un travail qui nécessite beaucoup
d’heures disponibles…. Et j’ai moi-même des
tas de choses à préparer, en commençant par mes
livres de commentaires d’Evangile de chaque dimanche.
Nous
sommes aussi lancés dans la préparation de la
kermesse. Ce qui nous prend beaucoup de temps et d’énergie.
Mais c’est une manifestation absolument nécessaire, car
nous avons besoin de moyens financiers pour vivre et travailler et
nous ne voulons pas toujours compter sur l’extérieur.
Heureusement, les personnes de bonnes volontés ne manquent
pas, surtout qu’elles voient bien le but et l’importance
de cette action, pour la marche de la paroisse et aussi pour aider
un certain nombre de personnes.
Puis : enregistrement radio
en ouolof. Rencontre avec le responsable de la Coordination des
jeunes. Nombreuses visites, coupées par les choses à
mettre en place pour la kermesse. Longue conversation avec une
femme du Burkina Faso.
Mardi
17 Juin :
Enregistrement radio pour toute la semaine, en deux
langues pour la radio diocésaine. Cela me prend pratiquement
toute la journée et demande beaucoup de préparation.
Mais les nombreuses réactions positives m’encouragent à
continuer.
En même temps il me faut jongler pour assurer
le suivi : permanence et accueil, préparation au
mariage , commission justice et paix pour la préparation des
élections et le suivi de la Campagne électorale.
J’enregistre
les deux émissions pour la radio municipale, comme chaque
semaine. Ces émissions ont un autre style puisqu’il
s’agit de la radio laïque de la ville et que la grande
majorité des auditeurs sont musulmans. Nous partageons
l’Evangile du dimanche d’une manière
compréhensible aux musulmans, et le soir interview d’un
chrétien engagé dans la société. Cette
façon de faire intéresse beaucoup les gens et entraîne
de nombreuses réactions positives.
Puis, préparation
d’un nouveau mariage.
L’après-midi,
enterrement. C’est toujours un temps fort d’émotion,
d’amitié et de prière, où nous pouvons
être plus près des gens et partager plus profondément
leur vie et leurs problèmes. Même au niveau de la
prière et de la liturgie. D’abord pour leur permettre
de s’exprimer et de partager leurs sentiments, mais aussi pour
célébrer dans leur langue et leur culture. En effet,
le dimanche et aux assemblées générales, nous
utilisons le ouolof, la langue commune. Mais pour les enterrements,
comme pour les mariages et autres prières, c’est
surtout la grande famille et les amis de l’ethnie qui se
rassemblent ; nous pouvons donc célébrer dans
leur langue et surtout selon leur culture et leurs traditions.
Après
l’enterrement, l’équipe Justice et Paix se réunit
à nouveau, toujours pour la préparation des élections.
Il y a beaucoup à faire.
Lundi
16 Juin :
Normalement, le lundi est notre jour de repos. Mais ça
ne marche jamais. Il y a toujours des gens qui viennent nous
voir. Dans un sens, ce n’est pas mal car nous avons quand même
un peu plus de temps pour les accueillir, chacun avec ses questions
et ses problèmes Aujourd’hui, j’ai en particulier
un mariage à préparer. Nous voyons comment y intégrer
les rites traditionnels. Et, entre les visites, je retourne à
mon ordinateur pour travailler à mon prochain livre de
commentaires d’Evangile.
Le soir, réunion dans une
communauté de quartier. Bien sûr, nous parlons des
élections locales. Les gens se sentent vraiment
concernés. Ils participent très activement, y compris
les jeunes et les femmes… ce qui n’est pas toujours le
cas ! Nous parlons du retrait des cartes d’électeurs,
comment analyser les différents programmes, comment connaître
les candidats, comment voter et comment accepter les résultats
dans la paix. Maintenant, ils vont en parler autour d’eux,
pour sensibiliser les autres personnes.
Dimanche
15 juin :
Aujourd’hui, nous organisons une rencontre des
candidats chrétiens des différents partis, pour
réfléchir ensemble à leur engagement et à
leur rôle. Et comment mettre la paix et l’entente entre
les partis et lutter contre la violence pendant la campagne
électorale.
Dimanche dernier, c’était la
Pentecôte, notre fête, les spiritains. Mais nous
étions dispersés. Aujourd’hui, nous nous
retrouvons pour prier ensemble, dans l’amitié, en
prenant notre temps. C’est important pour nous, car nous
sommes dispersés, souvent très occupés, et nous
n’avons pas toujours le temps de parler ensemble.
A la
messe, un certain nombre de jeunes font la 2ème
étape de leur marche pour le baptême (l’onction
d’huile).
La Caritas organise un jour de fête,
avec repas pour avoir des fonds pour ses activités
caritatives et humanitaires. Nous avons en effet besoin de moyens
pour aider les nécessiteux et résoudre les nombreux
cas sociaux qui se posent à nous. C’est l’occasion
de nous rencontrer avec un certain nombre d’amis et de
personnes qui nous aident.
Mais je dois les laisser, pour aller à
notre émission du dimanche en direct à la radio
communautaire. Nous parlons de la fête de la Trinité
(pas facile), en essayant d’en voir les implications dans
notre vie. Puis nous abordons la question des élections.
Enfin, en préparation de la fête du Saint Sacrement,
nous parlons des sacrifices traditionnels et comment vivre
l’eucharistie aujourd’hui. En français et en
ouolof !
Samedi
14 juin : Ce
matin, il y a déjà un premier mariage, à 10
heures. Je vais les rejoindre à la petite fête après
la cérémonie. Souvent, c’est l’occasion
de grandes dépenses, pour se montrer. Et ensuite, ils se
rencontrent dans la pauvreté, avec beaucoup de problèmes.
Au moins, là, ils nous ont écoutés, ils ont
fait les choses d’une façon toute simple, mais avec
beaucoup d’amitié et de joie. On n’a pas besoin
de whisky pour danser, ni de grandes dépenses pour être
heureux.
Ce matin, les gens de la Caritas se retrouvent
pour préparer la fête de demain. Je les laisse se
débrouiller, car je suis avec la Commission « Justice,
Paix et Environnement ». En effet, nous allons vivre les
élections locales (le 29 juin). C’est très
important pour le pays et chacun d’entre nous. Aujourd’hui,
nous voyons comment utiliser les affiches de sensibilisation que
nous avons composées. Comment faire connaître et
expliquer ce que nous avons appelé « les 10
commandements de l’électeur ». Ensuite, nous
préparons les réunions de quartier de cette semaine,
pour se préparer aux élections, voir comment voter
dans la paix, sans violence, et comment accepter les résultats
sans nous révolter, ni faire de casses.
Le soir, un long
partage avec une jeune fille qui ne sait pas comment vivre son
homosexualité, et qui souffre beaucoup de la part de ceux qui
l’entourent. On a réussi à faire accepter les
malades du SIDA dans la société. Il y a encore
beaucoup à faire dans ce cas-ci.
Vendredi
13 juin : Je
continue à travailler mon prochain livre tout en
essayant de piquer des messages sur Internet quand la connexion
revient et qu’il y a de l’électricité !
Bien sûr, ma porte reste ouverte et les gens peuvent venir
poser leurs problèmes, ou simplement me saluer et parler
un peu, amicalement. L’une d’entre eux est une des
nouvelles confirmées dimanche dernier à la Cathédrale.
Elle vient partager sa joie et me montrer les photos, car je n’ai
pas pu assister à la cérémonie, étant
retenu par d’autres engagements. Puis nous voyons ensemble
quels engagements elle peut prendre pour vivre sa confirmation en
vérité.
Parmi les autres visites, une me touche
spécialement. C’est une jeune femme, non mariée,
qui est enceinte. Elle a entendu mon émission sur
l’avortement, et elle décide de garder son enfant. Bien
sûr, ça ne va pas être simple, elle n’est
pas mariée, des gens vont se moquer d’elle et même
l’agresser. Et comment, non seulement prendre en charge son
enfant, mais l’éduquer avec la famille et l’amour
dont il aura besoin. Nous voyons longuement comment vivre cela pour
le mieux. Bien sûr, nous continuerons à nous rencontrer
régulièrement.
Le soir, nous tenons notre dernière
rencontre de préparation au mariage. C’est une
rencontre libre, où chacun apporte son expérience et
sa vie. La rencontre est très animée, elle dure
longtemps et nous avons de la peine à nous séparer.
Mais les relations et les contacts vont se prolonger. Ils vont se
revoir et s’engager dans leur communauté. Avant de
partir, chacun donne la date de son mariage, pour que nous puissions
penser à tous et à chacun. Et, si possible, participer
au mariage des uns ou des autres.
Jeudi
12 juin : Je
retourne à la prison. Je trouve des femmes
nouvellement condamnées que j’avais connues
lorsqu’elles étaient dans une autre prison de la ville,
en prévention . Au milieu de leurs problèmes, elles
sont heureuses de me revoir. Et moi aussi ! Comme chaque fois,
plusieurs viennent me donner des numéros de téléphone
pour que j’appelle leurs parents ou amis pour chacun de leurs
problèmes. Et il y en a beaucoup ! La plupart sont
analphabètes. Je suis toujours dans l’admiration devant
leur mémoire qui leur permet de retenir ces n° de
téléphone. L’une d’entre elles a appris la
broderie en prison ; elle m’offre un beau texte brodé
en anglais. Il y a plusieurs fautes, mais c’est l’amitié
qui compte ! Une autre m’offre un beau bonnet qu’elle
a tricoté. Je suis très touché par tous ces
gestes d’amitié. Certaines font tout pour nous faire
plaisir. D’autres cherchent plutôt à profiter de
moi et à me tromper. Mais j’ai l’habitude, et je
ne me laisse pas faire. Je dois aussi résister à
l’opinion de certain(e)s gardien(ne)s qui me disent que j’en
fais trop et que de toute façon ça ne vaut pas la
peine !
Le soir, je vais participer à une réunion
de quartier. Avec toutes mes activités, j’ai été
pratiquement absent depuis le Carême. Il va falloir que je
refasse le tour de nos 13 communautés pour relancer les
choses.
Mercredi
11 juin :
L’après-midi, un jeune musulman vient me
voir. Il est très perturbé. Nous parlons longuement.
Ensuite, je le mets en contact avec l’amicale des jeunes de
son quartier. Hier, c’était u ne jeune fille musulmane
qui veut se marier avec un chrétien, et qui souhaitait en
parler avec moi. Cela m’arrive souvent que des musulmans
viennent ainsi nous voir. Puis c’est un groupe de collégiennes
qui, suite à mes interventions sur la sexualité,
viennent me poser certaines questions plus personnelles.
La nuit,
je travaille à mon prochain livre de commentaires
d’Evangile. Il faut m’y prendre à l’avance
pour avoir le temps de la mise en page, de la correction des
épreuves et surtout de l’impression et de la
commercialisation. Et il faut aussi compter avec les congés
et les vacances.
Mardi
10 juin : Les
activités reprennent. Comme chaque mardi, je vais au foyer
des jeunes filles. Je pars aussi récupérer mon
nouveau livre chez l’imprimeur qui devait être prêt
depuis vendredi pour le pèlerinage. L’imprimeur m’a
dit que maintenant il était disponible. Mais à mon
arrivée, il me demande de repasser jeudi !
L’après
midi, enregistrement de mes émissions quotidiennes en
français, pour la semaine. Pour le ouolof, je le ferai
demain, car je suis trop fatigué pour travailler cette nuit.
En effet, ces émissions me demandent beaucoup d’attention.
Lundi
9 juin :
C’est aujourd’hui le grand jour du pèlerinage.
Nous vivons dans un monde religieux. Ce pèlerinage est
donc très important, tout comme les grands pèlerinages
musulmans. Tous ceux qui le peuvent, tiennent à s’y
rendre. Bien que les chrétiens soient très
minoritaires (environ 5 % de la population), nous serons plus de
100.000 personnes. Des gens viennent aussi des pays environnants. En
plus des temps de formation et de prières, c’est aussi
une occasion de rencontrer des parents et des amis. C’est
vraiment une grande journée d’amitié et de
partage. Le village qui nous accueille, POPENGUINE, est lui aussi à
majorité musulmane. Mais tous les habitants s’y sont
mis ensemble pour préparer la place. Et des responsables
religieux musulmans viennent participer à notre prière ;
de même que les autorités civiles bien sûr. Pour
moi, c’est l’occasion de rencontrer de nombreux amis, et
des jeunes que je n’ai pas revus depuis les années
80-90 avant mon départ pour les camps de réfugiés
du Libéria et de Sierra Léone, en Guinée, …
et qui sont maintenant pères de famille, et même grands
pères ! C’est une grande joie pour tous.
Le
retour est difficile : nombreux bouchons ! J’arrive
quand même à temps pour la messe à la paroisse,
pour ceux qui n’ont pu aller au pèlerinage.
Après
la messe, les évêques ont reçu les autorités,
ce qui a été pour eux l’occasion de rappeler
l’engagement de l’Eglise au service du pays. Le Cardinal
a lancé un appel aux jeunes en particulier pour les appeler à
se former en pensant au bien du pays, et pas seulement à leur
promotion personnelle, et à renoncer à la violence. De
son côté, le Ministre de l’Intérieur, un
musulman, a salué « les initiatives discrètes
et efficaces de l’Eglise pour le développement
socio-économique du pays et pour la paix en Casamance ».
Puis il a remis au Cardinal un tableau de la Vierge Marie fait par
un musulman. Il est vrai que la Vierge est souvent citée dans
le Coran et beaucoup respectée dans l’islam.
Dimanche
8 juin : Nous
cherchons à solenniser la fête de la Pentecôte
et à lui donner tout son sens. Nous avons fait un tableau
sur les dons du Saint Esprit que nous amenons en procession et que
nous expliquons. Après la 1ère lecture, les
responsables des différents groupes viennent allumer une
bougie à l’autel pour montrer leur engagement et
signifier qu’ils sont les apôtres d’aujourd’hui.
Puis ils se retournent vers l’assemblée, pour montrer
qu’ils veulent annoncer la Parole de Dieu et éclairer
la société. Ceci en lien avec les élections
locales de la fin du mois, pour lesquelles nous avons préparé
aussi un grand tableau. Au Notre Père, nous nous donnons tous
la main.
Nous sommes aussi en lien avec François qui prie
aujourd’hui avec les présidents de Palestine et
d’Israël pour la paix.
Finalement, la fête est
belle, malgré l’absence des marcheurs.
C’est
aussi notre fête à nous, les spiritains. Mais nous ne
la fêterons que dimanche prochain en soirée, car pour
la Pentecôte et le pèlerinage national, nous sommes
tous dispersés.
Samedi
7 juin : Ce
matin, je m’attaque à la rédaction de mon
prochain livre, qui doit sortir en Août. Il ne faut pas que je
traîne. Mais avec toutes les visites et autres choses à
faire, ce n’est pas facile de travailler sérieusement.
Et surtout, les marcheurs à organiser et les autres personnes
pour le pèlerinage.
Après-midi, rencontre des
fiancés.
Le soir, messe de la Pentecôte. Notre
curé est en congés en Pologne, mon autre confrère
est parti avec les marcheurs, je dois donc assurer toutes les
messes. Les chorales composées surtout de jeunes ne
sont pas là non plus. Mais finalement ce n’est pas une
mauvaise chose. Au moins, la foule chantera ! Car ici, les
chorales ont souvent tendance à prendre des nouveaux chants
inconnus, que la foule ne peut pas chanter, et à faire de la
messe un concert.
Vendredi
6 juin :
Aujourd’hui, c’est le départ des jeunes
pour la marche du pèlerinage national. Ces jeunes vont
marcher jusqu’à dimanche soir, avec des chants, des
prières et des temps de formation et de partage. Bien sûr,
nous avons préparé cette marche avec eux depuis
Pâques. Et hier soir ils ont eu une messe de lancement, dans
chaque paroisse, avant de se retrouver ensemble aujourd’hui.
Pour Dakar, ils sont plus de 10.000. Et certains vont même
venir des pays environnants.
Ce soir, 5ème
rencontre de préparation au mariage. Parmi de
nombreuses activités. Chaque soir, nous avons ainsi une
dizaine de réunions, et ce n’est pas toujours simple de
coordonner les choses, malgré l’organisation prévue ;
ni de trouver une salle pour chaque groupe. Cette année, nous
en avons construit une nouvelle, mais certains groupes doivent
encore se réunir dehors et bien qu’il ne fasse pas
froid ça n’est quand même pas l’idéal !
Et nous voulons toujours garder au moins deux salles avec
électricité pour les élèves afin qu’ils
puissent étudier. La plupart sont bien sûr des
musulmans.
Cet après-midi, je voulais partir en ville,
mais j’ai trouvé mon vélo dégonflé.
Je suis donc allé chez le réparateur que je connais
bien. Le pneu était complètement fichu, ce qui n’est
pas étonnant vu l’état des routes. Il m’a
fallu plusieurs heures et plusieurs voyages pour trouver un autre
pneu, à la bonne dimension. C’est un vélo que
j’ai reçu de France, mais qui est spécial et
très rare ici.
Je suis juste rentré à temps
pour enregistrer une émission spéciale, en préparation
des élections locales du 29 juin, que je ne voulais surtout
pas manquer.
Jeudi
5 juin : Je
suis toujours un peu fatigué, mais malgré tout je me
force à aller à la prison des femmes car il y a
trop longtemps que je ne les ai pas vues, pour toutes sortes de
raisons : maladie, retraite, autres engagements, jours fériés
(1er Mai, Ascension, etc…). J’ai pour plus
d’une heure de déplacement en transport public, debout,
et nous sommes tous très serrés, ce qui ajoute de
l’inconfort à la chaleur extérieure déjà
bien installée. Mais mon seul jour de rencontre et d’écoute
des femmes est le jeudi. Comble de malheur, nous sommes coincés
dans les bouchons d’une circulation intense. J’arrive
donc en retard, alors que de nombreux problèmes m’attendent.
Comme toujours, je suis très bien accueilli, tant par le
personnel que par les femmes. Hélas je n’ai pas eu le
temps de rencontrer la moitié de celles qui ont demandé
à me voir qu’on me dit que c’est l’heure de
terminer. Pas question de discuter, c’est le règlement
de la prison ! Les femmes devront attendre jusqu’à
jeudi prochain ; elles sont tristes et moi aussi. Heureusement,
en sortant elles me donnent rapidement des n° de téléphone
de parents ou amis à contacter. Cela va bien m’occuper
les soirées, surtout qu’un certain nombre sont à
l’étranger. Il va falloir que j’achète
plusieurs cartes de téléphone !
15 heures.
Rencontre avec les élèves de CM1, en éducation
sexuelle. J’ai trois classes (nombreuses !) ensemble,
mais aucun problème de discipline. Les élèves
suivent sérieusement, avec beaucoup d’attention, et ils
participent activement. Nous dépassons largement l’heure
prévue.
17 h 30. Prière préparatoire à
la Pentecôte jusqu’à 19 heures. Nous
partageons la Parole de Dieu, grâce à deux micros
portatifs chacun peut donner ses idées.
Ensuite,
préparation de la kermesse . C’est beaucoup de
travail, mais c’est un moyen pour nous de rassembler des fonds
pour vivre et travailler. C’est important car nous voulons
nous prendre en charge le plus possible et ne pas toujours dépendre
de l’extérieur. Même si nous sommes très
reconnaissants envers tous les amis qui nous soutiennent fidèlement,
certains depuis de nombreuses années.
Mercredi
4 juin :
D’abord, contact avec l’imprimeur pour
l’impression de mon livre. Puis je vais dans un cyber-café.
En effet, depuis 10 jours, Internet ne fonctionne pas. Cela me gêne
beaucoup pour mon travail. Il semble que, en plus des problèmes
de connexion sur toute la ville, cela vienne aussi de notre
installation. Et pourtant, nous l’avons complètement
changée en octobre, ce qui nous a coûté très
cher. En plus, il y a de nombreuses coupures de courant. Et quand la
lumière est là, l’intensité est trop
faible. Ce n’est pas facile de travailler dans ces
conditions.
Au retour, je veux travailler sur les documents à
envoyer mais cette fois-ci c’est avec le clavier de
l’ordinateur que j’ai des problèmes. Quand je
tape une lettre, c’est une autre qui est imprimée !
J’essaye de tous les côtés, sans solution. Je
fais appel à notre secrétaire et d’autres
personnes qui sont là, sans résultat. J’appelle
deux amis techniciens au téléphone, même chose.
Me voilà à nouveau coincé. Je me console en
écrivant en français simple les évangiles de
mon prochain livre.
Mardi 3 juin : Après avoir fait une série de rencontres sur l’éducation sexuelle avec les collégiens, on m’a demandé de la faire avec les élèves de CM2, car un certain nombre quittera l’école cette année sans inscription en collège pour la poursuite des études. J’ai essayé de m’adapter au mieux. Maintenant, on me demande pour les élèves de CM1 ! Il va falloir me mettre à leur niveau, mais ça m’intéresse.
Lundi
2 juin : C’est la fin de l’année.
Tous les prêtres du secteur (doyenné), nous nous
retrouvons pour une sortie au bord de la mer. Après
les rencontres mensuelles de formation et de réflexion, c’est
important pour nous de vivre ensemble une journée de détente
et d’amitié.
Le soir, nous nous retrouvons pour la
Neuvaine de prière, préparatoire à la fête
de la Pentecôte, avec tous les paroissiens. C’est
une fête importante, spécialement pour nous les
Spiritains.
La nuit, je corrige les épreuves de mon
nouveau livre de Commentaires d’Evangile. C’est
un travail de précision. Je préfère m’en
occuper à un moment où je suis tranquille… même
si c’est dur de se lever le matin pour la prière et la
messe.
Dimanche
1er
juin :
Journée de prière et de réflexion
(récollection) avec les collégiens et lycéens,
sur trois thèmes :
- Comment bien terminer l’année
scolaire dans la foi ?
- Comment préparer les
examens ?
- Comment vivre les vacances en chrétiens ?
Il y a une bonne participation.
Samedi 31 Mai : Le matin, réunion Justice et Paix. L’après-midi, je donne le sacrement de Confirmation à 70 jeunes. Les adultes la reçoive dimanche prochain, jour de la Pentecôte, à la Cathédrale, des mains de l’Evêque. Les jeunes ont très bien organisé la célébration qui est vraiment animée par eux-mêmes : prière, chants, danses, processions, etc… Nous avons cherché aussi un certain nombre de gestes et de symboles. Après la confirmation, ils vont poser les mains sur une image du St Esprit, chacun accompagné de son parrain ou de sa marraine, en signe d’engagement. Ils ont d’abord été accueillis par les responsables de Communauté. Après le récit de la Pentecôte, ils se passent l’un à l’autre un cierge allumé. Et ce sont eux qui vont donner la paix à toute l’assemblée. Les gens sont vraiment contents de la cérémonie.
Vendredi
30 Mai :
Depuis 4 jours, nous n’avons plus de connexion
Internet. Cela me pose beaucoup de problèmes, en particulier
pour l’impression de mon nouveau livre de Commentaires de
l’Evangile, et
aussi un certain nombre de rapports et de comptes rendus que je dois
envoyer. Je pars chez les Sœurs d’à côté,
au dispensaire, qui ont heureusement Internet. Du fait du
retard que j’ai pris, j’y passe toute la
matinée.
L’après-midi, je vais réparer
mon vélo, crevé avant-hier en revenant de
l’Université, et hier je n’ai pas eu le temps de
m’en occuper. Puis je vais porter mes émissions radios
au studio. A mon retour, de nombreuses personnes m’attendent,
chacune avec son problème et ses questions.
La nuit,
nouvelle rencontre des fiancés pour la préparation
au mariage. Ce soir, nous parlons du droit civil et du droit
religieux. En effet, il nous semble important que les mariés
connaissent clairement ce à quoi ils s’engagent. Ceux
qui devaient animer cette rencontre n’ont pas pu venir. Je les
remplace au pied levé. Heureusement que j’ai moi-même
travaillé ces questions ; je sais donc quoi dire. Mais
j’en profite pour mettre les gens en carrefours, comme nous le
faisons d’ailleurs à chaque fois, pour qu’ils
parlent entre eux et apportent leurs idées à tout le
groupe. C’est d’ailleurs ainsi que nous procédons
toujours.
Jeudi 29 mai : C’est la Fête de l’Ascension. Après la messe, nous avons organisé une grande rencontre pour préparer les prochaines élections locales. Nous avons invité les différents partis qui vont se présenter dans les mairies d’arrondissement de la ville de Pikine. Chacun a eu un temps de parole et ensuite les participants ont pu poser leurs questions par rapport à la sécurité dans les quartiers, la salubrité et l’environnement, la santé et le fonctionnement des dispensaires, l’éducation et les écoles, l’organisation de la ville et beaucoup d’autres questions.
Mercredi 28 mai : Je reviens à l’Université, pour la suite du symposium, qui dure toute la journée.
Mardi
27 mai : Tôt
le matin, je termine l’enregistrement en ouolof que j’ai
dû arrêter cette nuit.
Puis je pars en ville en vélo
car j’ai plusieurs déplacements prévus dans
plusieurs endroits. D’abord, je vais présenter mes
condoléances à une famille en deuil. Et je
continue au Centre des jeunes filles où j’interviens
régulièrement. Mais depuis Pâques je n’ai
pas pu les rencontrer, pour de nombreuses raisons.
Depuis le
début de l’année, nous avons mené
plusieurs formations religieuses, ensemble musulmanes et
chrétiennes. Puis des réflexions sur la sexualité
et le mariage. Aujourd’hui, nous abordons la question des
élections, pour préparer les élections locales
du 29 juin. Cela me semble très important que les femmes et
jeunes filles participent activement à la vie de la société
civile et ne soient pas simplement récupérées
ou utilisées par des partis politiques. Le partage est très
intéressant, animé et profond, sur le vote, l’étude
des programmes, le choix des candidats, le rôle des maires,
les choses à faire, etc… Je termine en insistant sur
la nécessité de partager tout cela dans leurs
quartiers, auprès de leurs amies.
Puis je pars à
l’Université de Dakar où je dois intervenir dans
un symposium sur le thème : « La démocratie
sénégalaise à l’épreuve de la
violence politique », pour présenter le point de
vue de l’Eglise Catholique. Les débats durent
longtemps !
Lundi
26 mai : Je
retourne me faire soigner les dents. Nous étudions ensuite
avec ma dentiste la liste du matériel à acheter pour
assurer des soins dentaires aux détenus, hommes et
femmes, de la prison principale de Dakar.
De retour,
j’enregistre mes deux émissions quotidiennes à
Radio Espérance, pour la semaine qui vient. Je n’arrive
pas à terminer, car je suis appelé d’abord par
une responsable de nos communautés qui s’est portée
candidate pour les prochaines élections locales. Nous
parlons ensemble de la façon dont elle veut travailler et
d’abord comment vivre la campagne électorale. Après
cela, je suis retenu par une séance de travail avec un
technicien pour étudier plusieurs projets de développement
lancés par la Caritas. Ensuite, j’assure la
messe du soir et à la sortie, comme d’habitude, un
certain nombre de personnes viennent me voir.
Dimanche
25 mai : J’ai
décidé de me remettre au boulot, je suis gâté !
Ce matin, je dois animer (pas tout seul, bien sûr, ce sont les
catéchistes qui font l’essentiel du travail) la
préparation des futurs confirmants. Puis nous avons une
rencontre spéciale de la Caritas ; il y a
beaucoup de choses à revoir et à mettre au point pour
être efficace et mieux aider ceux qui en ont vraiment
besoin.
Enfin, le Cardinal archevêque de Dakar et un
de ses vicaires fêtent le 50ème
anniversaire de leur ordination sacerdotale. Bien sûr, je
vais participer à la célébration, nous avons
fait nos études ensemble au collège et depuis nous
sommes restés en relations suivies, malgré mes
nombreux déplacements. J’ai été heureux
de les retrouver au Sénégal, de retour au pays. C’est
aussi l’occasion de rencontrer de nombreuses personnes,
certaines que j’avais perdu de vue depuis longtemps. Et aussi
un évêque du Bénin, avec qui j’ai beaucoup
travaillé quand j’étais en Guinée, dans
le cadre de la Commission Justice et Paix.
Samedi
24 mai : Ce
matin, je vais dans une paroisse de la ville où on me demande
souvent d’intervenir. Aujourd’hui, il s’agit d’une
formation des responsables de communautés de quartiers.
On se connaît déjà, nous pouvons aborder les
problèmes clairement et en profondeur.
Au retour, messe du
samedi soir à la paroisse. A la sortie, un technicien
m’attend. En effet, j’ai reçu depuis deux jours
les épreuves de mon prochain livre de commentaires des
Evangiles du dimanche (de la Trinité jusqu’au
22ème dimanche). A tous mes problèmes de
connexion s’ajoute un nouveau problème : j’ai
reçu le document en otd , alors que je n’ai que Word.
Je ne peux donc pas ouvrir le fichier. Après plusieurs heures
de travail, cet ami informaticien parvient à mettre le
document en Word. Je vais donc pouvoir travailler.
Mais avant
tout, il faut que je fasse la synthèse du travail de ce
matin. Cette question des communautés de base de
quartier ou de village m’intéresse beaucoup, car j’ai
eu la chance de participer à leur création au CONGO,
dans les années 65, et ensuite au Sénégal, en
Guinée, et dans les camps de réfugiés du
Libéria et de Sierra Léone. C’est pourquoi, je
suis heureux de continuer ces formations en banlieue au Sénégal,
pour partager ce que j’ai reçu de toutes ces
communautés depuis 50 ans.
Vendredi
23 mai : Je
me lève pour la messe du matin, et je retourne me coucher. Je
mets mon réveil à sonner, car à 10 heures les
gens de la télévision vont venir m’interviewer,
en français et en ouolof, sur des questions un peu
difficiles : l’homosexualité, l’avortement
et la mendicité des enfants. Je vis ces problèmes
chaque jour, ce qui n’empêche pas qu’il faut voir
quoi dire pour se faire comprendre, et proposer des actions
valables. De toutes façons, j’ai décidé
de « relancer la machine » et de me mettre au
boulot. D’ailleurs, on m’appelle avant que le réveil
ne sonne : des gens veulent me voir, avec un problème
urgent.
A 10 heures, les techniciens sont là. Le
journaliste me connaît et est très heureux de me voir.
Je l’avais accueilli pendant 5 ans, quand il était
élève à Saint Louis, dans l’un de nos
foyers où nous accueillions des jeunes venus de loin,
envoyés dans le nord du pays pour continuer leurs études.
Nous sommes très heureux de nous revoir. Nous avons beaucoup
de choses à nous dire, et de ce fait l’interview est
beaucoup plus personnalisé !
A la pause de midi, je
pars dans un collège rencontrer les jeunes de l’aumônerie,
car cela fait longtemps que je ne les ai pas vus et la fin de
l’année approche. Nous partageons la Parole de Dieu,
selon le schéma que je leur ai proposé, en présence
de camarades musulmans intéressés. A partir de là,
nous parlons de la marche de l’établissement et de leur
vie d’élèves.
Au retour, enregistrement pour
la radio municipale, avec un jeune très engagé dans la
préparation du pèlerinage national.
Le soir,
nouvelle rencontre de préparation au mariage. Nous parlons de
la sexualité du couple. Les participants se
connaissent bien maintenant et ils sont à l’aise pour
parler. C’est un thème qui les intéresse
beaucoup, et important dans la mesure où ils sont partagés
entre la tradition et la vie moderne et aussi souvent entre
plusieurs cultures. Ce n’est donc pas étonnant que la
séance dure plus longtemps que d’habitude.
Mercredi
21 mai : Je
devais aller dans un collège ; et jeudi 22 je devais
aller à la prison des femmes. J’essaie de me lever,
mais à chaque fois je dois faire demi-tour ; je me
recouche, tout triste. Mais ce qui me touche, c’est que dès
l’après-midi la directrice de la prison me
téléphone. Elle me demande : « Qu’est-ce
qui se passe ? Tu n’es pas venu ; pourtant tu ne
manques jamais ! »
Malgré tout, je me lève
pour aller à l’enterrement du père du
directeur de notre collège. Je le connais, avec toute sa
famille, car il habitait dans mon ancienne paroisse. Du coup, je
reste pour une préparation au mariage en ville, car
sinon les organisateurs se retrouveraient très embêtés
(c’est dans un autre secteur, en plus de ce que nous faisons
chez nous. Je ne veux pas leur faire faux bond). Le début de
la séance est difficile, mais la bonne ambiance me donne du
cœur à l’ouvrage. J’aime beaucoup ces
rencontres et la fraîcheur de ces jeunes qui se préparent
au mariage. Cela me remonte le moral, et ainsi la forme revient un
peu. Seulement le voyage retour en car est quand même pénible,
surtout que ce n’est pas rapide.
Mardi
20 mai : Je
n’ai pas voulu fermer ma porte, aussi les gens viennent me
voir. Je reçois un jeune chrétien. Je l’avais
déjà reçu avec son amie musulmane, mais je le
sentais réticent, et j’avais l’impression que
c’est surtout son amie qui voulait mettre la main sur lui.
Déjà que le mariage mixte entre chrétiens
et musulmans n’est pas évident ! Il peut être
très beau, mais il est aussi plus exigeant car cela augmente
les difficultés. En tout cas, ce jeune vient m’expliquer
ses doutes et nous essayons de faire le point ensemble.
Par
ailleurs, ….le téléphone entre chez moi sans
permission !! Et voilà un ami sénégalais,
parti en France, qui me téléphone longuement au sujet
de sa femme qui est restée au pays parce que, bien que mariée
légalement, elle n’a pas pu avoir de visa. Et
puis : des amis français ayant vécu au Sénégal
me demandent d’aider leur ancienne cuisinière qui n’a
pas pu payer son loyer et le propriétaire veut l’expulser….
C’est chaque jour que je reçois ainsi des appels, des
mails, de personnes en difficulté. Au moins, Internet sert à
quelque chose !
Lundi 19 mai : Pour tout arranger, je fais une rage de dents depuis vendredi. Je suis donc bien obligé de me lever. Mais cette fois-ci je laisse mon vélo et je prends deux bus pour arriver à destination. Je me suis adressé à une amie dentiste que je connais bien, car depuis l’année dernière elle a accepté de venir soigner bénévolement les détenus à la grande prison de la ville. Elle me soigne bien, mais nous prenons davantage de temps à parler de la prison et de ce qu’elle fait pour aider les prisonniers. Je n’ai plus mal aux dents, car j’ai chaud au cœur ! Mais au retour, je me couche quand même.
Lundi 12 à Dimanche 18 mai : Je me mets en « roue libre », tout en assurant les messes et les prières de la semaine, ainsi que plusieurs rencontres avec les élèves de CM2 de l’école voisine, en éducation sexuelle. C’est quelque chose d’important, que je ne peux pas remettre à plus tard, car avec la fin de l’année scolaire ce sera difficile de trouver d’autres dates. Il faut aussi que j’assure mes commentaires d’Evangile quotidien à la radio en français et en ouolof. Pour les autres émissions et radio, nous sommes une équipe : ils vont se débrouiller, sans problème.
Dimanche 11 mai : Je réduis mes activités au maximum. Je n’irai donc pas à la radio cet après-midi Mais je dois assurer les deux messes du matin malgré tout. Et le soir, depuis longtemps nous avions prévu une rencontre avec les jeunes qui vont animer le pèlerinage national ; je ne peux donc pas l’annuler. Heureusement, j’avais préparé cela à l’avance, et ces jeunes sont très sympathiques, la rencontre se passe donc bien, sans problème
Samedi 10 mai : Ce matin, deux activités en même temps. La rencontre de Caritas et une rencontre générale en ville pour la formation des femmes. Je lance la première, et quand les choses sont bien en place, je les laisse continuer pour aller à la seconde. Mais je suis toujours très fatigué et au retour je vais me coucher. Je ne serai pas à la formation des jeunes ce soir.
Vendredi 9 mai : J’essaye d’éponger les choses en retard. A midi, je devais aller rencontrer les élèves d’un collège, mais la grippe et la fatigue ne me le permettent pas ; je reste couché. Mais je me relève quand même la nuit, à 20 heures. En effet, nous commençons un nouveau cycle de préparation au mariage, et comme j’en ai la responsabilité il faut que je sois là pour lancer les choses. Heureusement que nous sommes toute une équipe ; ce sont des couples mariés qui animent les séances.
Mercredi
7 et Jeudi 8 mai :
Je serais bien resté me reposer, mais il me faut aller à
une session regroupant, autour de notre cardinal, les prêtres,
religieux et religieuses du diocèse, sur le plan pastoral
des quatre années à venir. On m’a demandé
de parler de « ma rencontre personnelle et communautaire
avec le Christ, dans les sacrements de la maturité :
ordre et mariage » ; donc, la façon dont je
suis prêtre et comment je travaille avec les gens mariés.
Nous sommes plusieurs à apporter ainsi notre témoignage
personnel à partir duquel nous pourrons réfléchir
tous ensemble, pour voir comment vivre en vérité notre
vocation et nos différentes activités. Ce qui se fait
dans les carrefours et travaux en petits groupes, mais aussi les
rencontres personnelles. Car ce n’est pas souvent que nous
pouvons nous rencontrer ainsi pendant deux jours, à 50 km de
la capitale, à POPENGUINE, lieu de pèlerinage national
et de nombreuses autres assemblées ou rencontres diverses des
chrétiens du pays. Comme toujours, ce sont les travaux en
carrefours qui sont les plus intéressants et où on
peut partager et réfléchir plus en profondeur.
Au
retour à Pikine, jeudi, de nombreuses personnes nous
attendent. Le soir, je vais dans une communauté de
quartier. Il y en a 13 sur la paroisse ; toutes se
réunissent régulièrement chaque semaine,
chacune dans son quartier.
Mardi
6 mai :
Le matin, Conseil de la Province, où nos responsables font le
point des activités, comme chaque trimestre. On me demande de
venir pour réfléchir à la question des
vocations et faire le compte rendu de mon voyage au
TOGO.
Ensuite, je passe à la Police pour valider
(prolonger) ma carte de séjour. Je suis très bien
accueilli, car je connais un certain nombre de policiers ! Cela
facilite les formalités.
Puis je vais au CAEDHU préparer
notre future formation, cinq dimanches de suite, sur les différents
aspects des droits humains. Je sais quoi dire, mais il faut
quand même bien préparer les choses.
Après
cela, je vais rencontrer la femme d’un détenu
guinéen. Bien sûr, elle a beaucoup de problèmes
pour survivre avec ses enfants. Nous avons réussi à
lui trouver du travail, ce qui lui donne quand même un bon
coup de main.
Enfin, je passe à la paroisse voisine, où
on m’a demandé d’assurer une formation pour
les responsables de communautés de quartier. Je me fais
préciser les besoins et les attentes, et nous préparons
un questionnaire préliminaire afin de partir de leurs
préoccupations et réalisations concrètes.
Depuis
mon retour du Togo, je traîne une mauvaise grippe
(changement de climat ?), aussi, arrivé à la
maison, je me couche aussitôt après avoir pris des
médicaments et demandé à mon confrère de
me remplacer pour célébrer la messe du soir. Mais cela
n’empêche pas un certain nombre de personnes de venir me
voir. Parmi elles, un technicien vient s’occuper de mon nouvel
ordinateur portable pour le mettre en état de fonctionner. Il
y met le temps qu’il faut, et je le remercie beaucoup.
Lundi
5 mai : Rencontre de tous les prêtres
du doyenné (11 paroisses du secteur), comme chaque mois.
C’est la dernière réunion de l’année.
C’est donc l’occasion de faire le point de l’année
et de préparer les activités de vacances. Le mois
prochain, nous aurons une sortie d’amitié, parce
que c’est très important pour nous. Aujourd’hui,
nous nous attachons à la vie des communautés de
quartier, les activités à mener, les améliorations
à apporter. Cela reste une préoccupation permanente
pour nous.
Au retour, je passe au Collège pour les
différentes activités : récollection des
élèves, rencontres diverses, éducation sexuelle
des CM2. Je profite pour visiter la religieuse, secrétaire du
collège, qui s’est cassé le col du fémur.
Comme
à chaque fois, les responsables de la paroisse qui nous
accueille présentent les réalités du
secteur. Nous sommes à 30 km du centre de Dakar, dans un
secteur en pleine expansion : construction d’un aéroport
international, d’un hôpital pour enfants, construction
d’une grande prison, et implantation d’usines et autres
activités économiques. C’est important que nous
soyons présents à toutes ces activités pour
accompagner les personnes. Ils nous expliquent aussi comment ils
collaborent avec les imams et travaillent ensemble, chrétiens
et musulmans.
La question actuelle, c’est la préparation
des élections locales du 29 juin Il y a beaucoup de
choses à faire. Puis nous faisons le tour des
différentes commissions : Caritas, Justice et Paix,
Vocations, Laïcs, etc… Ensuite, la marche pèlerinage
des jeunes, à l’occasion de la Pentecôte, comme
chaque année.
Pour les élections, nous
proposons que dans chaque paroisse se tienne une réunion
générale à laquelle seront invités des
représentants de chaque parti pour présenter leur
programme et apporter leurs propres réflexions. Ensuite, une
rencontre des candidats chrétiens, tous partis confondus,
pour partager nos idées et réfléchir à
nos engagements en tant que chrétiens.
Nous préparons
ensuite la session de formation des prêtres et des
religieux, sur notre plan d’action pastoral des quatre années
qui viennent. Nous allons voir concrètement comment mieux
assurer nos responsabilités, à partir de témoignages
de certains d’entre nous.
Jean-Paul 2 était
venu au Sénégal en 1992, beaucoup s’en
souviennent. Et Jean 23 a lancé le Concile Vatican 2
dont nous fêtons le 50ème anniversaire.
C’est l’occasion de nombreuses rencontres, réflexions,
formations et animations, dans toutes les paroisses, en particulier
l’une d’entre elles dédiée à Saint
Jean-Paul 2.
Dimanche
4 mai : Après la première messe, nous
avons la réunion du Conseil Paroissial. D’abord nous
évaluons le Carême et les fêtes de Pâques .
Puis nous évaluons notre collaboration avec les mairies que
nous avons cherché à organiser et à intensifier
cette année. Ensuite nous reprenons avec tous les délégués
la réflexions de Justice et Paix d’hier. Enfin, nous
préparons les activités du trimestre qui vient. Il y a
beaucoup de choses à faire ! Ce ne sont pas les idées
qui manquent, ni les bonnes volontés, mais on ne peut pas
tout faire à la fois !
L’après-midi, je
recommence les émissions radio dans la radio
communautaire d’un de nos quartiers. L’antenne a été
arrachée par le vent, il y a plusieurs mois, et il a fallu du
temps pour trouver les fonds nécessaires. Nous pouvons enfin
recommencer les émissions, à notre grande joie.
L’Evangile d’aujourd’hui est le récit de la
rencontre de Jésus qui marche avec les disciples d’Emmaüs.
Il marche aussi avec nous.
Au moment de partir, je vois que mon
vélo est crevé. Plusieurs kilomètres pour
rentrer à pied, en traversant un grand marché. Pas
facile ! Mais au moins, ça me permet de parler avec des
gens sur la route !
Des amis m’ont envoyé un
nouvel ordinateur portable. Je les remercie beaucoup car le
mien était à bout de course ; il se bloquait sans
cesse, n’enregistrait pas les documents et me posait des tas
de problèmes. Le jeune technicien avec qui je fais les
émissions radio va m’aider à l’installer.
Le
soir, nous sommes invités tous les quatre de la communauté
dans une famille. L’un de nous est tanzanien, et la famille a
invité également d’autres tanzaniens
vivant à Dakar.
Beaucoup de gens ont appris que je suis
revenu et les appels téléphoniques n’arrêtent
pas. Cela va me faire des occupations pour les jours qui viennent !
Samedi
3 mai :
Réunion de la Commission Justice et Paix. Nous
avons beaucoup de choses à voir. D’abord, les élections
locales de fin Juin qu’il nous faut préparer
sérieusement. Pas seulement au niveau des chrétiens,
mais pour que ceux-ci aident à réfléchir ceux
qui n’ont pas la possibilité d’avoir les
informations nécessaires . Surtout que cette année il
y a de grands changements et la mise en place d’une
décentralisation très importante.
Nous abordons
ensuite la question de la drogue, qui se répand dans les
quartiers et les écoles. Même si ce n’est pas de
la drogue dure, c’est très inquiétant
malgré tout. Il s’agit de mener une véritable
éducation et réflexion, au lieu de se contenter de
mettre les gens en prison.
La saison des pluies va bientôt
arriver, avec les inondations dans les quartiers. Des actions
sont menées par le Gouvernement : constructions de
canaux, etc… ; mais notre problème, c’est
la participation de la population. D’abord pour arranger le
quartier et faire des petites canalisations et des aménagements ;
et aussi pour que les personnes vivant sur les secteurs inondables
acceptent de se déplacer.
Comme pour toutes les autres
choses dont je vous parle dans ces « Nouvelles »,
vous pouvez toujours me demander les comptes-rendus.
En
rentrant après plus de 15 jours d’absence, mon bureau
est recouvert de tas de choses à faire, qu’il va
falloir éponger peu à peu. (Heureusement, j’ai
pu prendre un peu d’avance pour mes émissions radio, en
profitant de la retraite pour interviewer plusieurs confrères
sur leurs différentes activités. Le problème
était de trouver des confrères parlant ouolof, car
dans chaque secteur où nous travaillons il y a une langue
différente, et les confrères sénégalais
parlant ouolof sont une minorité dans cette congrégation
internationale).
Je commence donc par rencontrer les personnes
qui veulent se marier, car les séances de préparation
au mariage vont débuter vendredi prochain.
Lundi
28 avril au Samedi 3 mai :
Nous sommes tous en retraite, pendant toute la semaine.
Malgré tout, je sors deux fois pour aller à la prison
des femmes. La première fois, j’y amène un
confrère de GUINEE BISSAO visiter une détenue qui
vient de ce pays. Je l’avais prévenu à l’avance,
il a été voir sa grande sœur au pays et lui
apporte un colis de mangues, qu’elle a pu partager avec les
autres détenues. Il lui apporte aussi des photos de ses
enfants. Elle a beaucoup pleuré, mais en même temps ça
lui a fait du bien et elle nous a remerciés. De son côté,
elle a brodé une nappe pour sa grande sœur et un
mouchoir avec une belle citation sur la paix pour notre confrère,
qui en a été beaucoup touché… et moi
aussi ! Deux jours plus tard, je suis donc retourné à
la prison avec un confrère de GUINEE CONAKRY rencontrer une
autre détenue. Elle vient de la préfecture d’où
la maladie Ebola a démarré. Nous avons pu la rassurer,
et elle en a été très contente.
Pendant
cette retraite, nous étions en silence et en prière
toute la journée. Mais au repas du soir, nous prenions le
temps de parler ensemble, pour partager notre travail, nos
joies et nos soucis. Cela est très important, et a été
une grande joie et un grand encouragement.
Le vendredi soir, nous
saluons les confrères et rentrons à Pikine car ce
n’est pas trop loin et dès le lendemain matin, nous
aurons du travail.
Mardi
22 à samedi
26 avril :
Tout au long de la semaine, je vais rencontrer chacun
de ces jeunes personnellement, visiter leurs familles, parler avec
leur responsable d’études ou de travail, leur curé
et leur conseiller spirituel, et leurs amis, dans la ville de Lomé
et les villages environnants. Certains de ces jeunes sont venus de
l’intérieur du pays : je contacte leurs parents et
responsables par téléphone. A ce rythme, la semaine
passe très vite.
Je suis accueilli dans une Communauté
des Frères de St Jean Baptiste de la Salle. Je suis heureux
de parler avec les étudiants, dont j’ai connu la
Communauté en Guinée, il y a quelques années.
Pour
les déplacements, à Lomé, les gens se font
transporter par des taxis-motos. Ces motos sont beaucoup plus
nombreuses que les voitures, et sont très pratiques et très
économiques. Alors je prends ce moyen de déplacement,
comme tout le monde. Normalement, on demande aux motards de porter
un casque, mais beaucoup de chauffeurs n’en ont pas et de
toutes façons ils n’en ont jamais pour leurs clients.
Les policiers ne disent rien, c’est l’habitude. Surtout
qu’un casque est lourd et surtout tient très chaud,
sous ce climat ! Mais quand ils m’ont vu, un blanc,
plusieurs fois ils m’ont arrêté… en
espérant me faire payer une amende et me soutirer de
l’argent. Bien sûr, je n’ai pas marché. Une
fois, j’ai expliqué : je n’ai pas de casque
car je suis étranger ; je viens d’arriver en
avion, et en avion on ne met pas de casque ! Mais ça n’a
pas marché. Le policier m’a montré un magasin en
me disant : « Là, on vend des casques. Allez
en acheter un ! ». Je suis allé vers le
magasin, sans y entrer, et j’ai continué ma route et
traversé le carrefour. Le motard m’attendait de l’autre
côté, je suis remonté sur la moto et nous
sommes repartis en riant ! C’est souvent ainsi que les
choses se passent, dans la bonne humeur. Le policier a dû
rire, lui aussi, en voyant qu’il avait raté son coup !
C’est la vie.
A l’aéroport, à
l’enregistrement, la dame de service m’interpelle :
« C’est pas vous que j’ai vu à la
télévision l’autre jour ? ». Une
autre employée se retourne et me salue avec beaucoup
d’émotion, en me disant : « Vous m’avez
éduquée et formée, dans les années 1990,
quand j’étais élève à St Louis ».
Les relations humaines sont vraiment très agréables.
Et la dame s’est déplacée spécialement
pour venir me saluer à l’embarquement.
J’étais
passé déjà à LOME en 1963, quand j’étais
jeune militaire, en route pour le Congo. Nous avions tous voyagé
à fond de cale dans le paquebot. Le port de Lomé
n’était pas encore construit. A l’escale, nous
avons été débarqués par une grue, avec
des paniers, dans des pirogues qui nous ont conduits jusqu’à
une jetée. Je retourne au port pour revivre ces anciens
souvenirs !
Bien sûr, j’ai apporté mon
ordinateur ! Avant chaque rencontre, je relis les messages que
nous nous sommes envoyés pendant deux ans, et j’en fais
une synthèse. Après la rencontre, je fais un résumé,
car je vais devoir présenter tout cela au Conseil de la
Province à nos responsables, pour savoir qui on va admettre
chez nous, et dans quelles conditions.
Tout au long de cette
semaine, j’ai rencontré des Sénégalais et
nous sommes heureux de faire connaissance. Je rencontre aussi un
certain nombre de Togolais, prêtres ou laïcs, qui sont
venus au Sénégal et que j’ai eu l’occasion
de former d’une façon ou d’une autre. Bien sûr,
je les avais oubliés, il y a trop d’années, …
mais en entendant mon nom, ils me reconnaissent. Et à chaque
fois, ce sont des joyeuses retrouvailles.
Je rentre le lundi 28 à
Dakar, au début de la nuit. A l’aéroport, je me
renseigne pour savoir comment aller, à 20 km, au Foyer de
Charité où se déroulera une semaine de retraite
et de prières, avec tous mes confrères de Mauritanie,
Sénégal, Guinée Conakry et Guinée
Bissao. Mais les bus sont pleins à bloc. Je ne peux donc pas
y entrer avec mes bagages. Heureusement, je connais le pays. Je
vais rejoindre un autre point de départ de « cars
rapides » où je peux me glisser, en mettant les
bagages sur le toit ! Mais il faudra 3 heures pour faire le
parcours, à cause des bouchons. Un Frère vient me
chercher au carrefour, pour que je n’aie pas à faire la
fin du chemin dans la nuit. C’est trop tard pour avoir à
manger, ce n’est pas grave, au moins je suis arrivé. On
verra demain. Mais je suis bien heureux d’avoir ce temps de
retraite et de prière, et de retrouver ces confrères
que je n’ai pas vus depuis longtemps, pour beaucoup.
Lundi 21 avril : Nous nous retrouvons ensemble, autour de la religieuse qui les suit. Nous nous disons comment chacun a vécu le Carême, puis, dans un deuxième temps, nous parlons des spiritains, et de la vie religieuse et missionnaire. Ils ont beaucoup de questions et le partage est très intéressant, chacun apportant ses propres réflexions.
Dimanche
20 avril :
Si bien que je ne vais pas me coucher, car j’ai rendez-vous a
3 heures 30 du matin à l’aéroport. En effet, je
pars pour une semaine au TOGO. Depuis quelques années,
une quinzaine de jeunes de ce pays (mais aussi d’autres pays :
Bénin, Côte d’Ivoire, Burkina Faso…) nous
ont contactés par Internet pour devenir religieux
missionnaires spiritains. Nous avons communiqué régulièrement
par mail. Nous avons des amis qui les suivent sur place : une
religieuse, le directeur du Centre d’études de
philosophie, etc… Mais il est important que nous entrions en
contact direct.
Au Togo, je suis accueilli par l’un de ces
jeunes à l’aéroport, qui me conduit directement
dans sa famille, où je passe une après-midi très
agréable, avant de rencontrer d’autres jeunes de ce
groupe.
Samedi
Saint 19 avril :
Préparation de la Fête de Pâques, coupée
des visites et demandes habituelles… sans oublier le travail
habituel.
Je préside la Veillée de Pâques
dans notre succursale. Nous avons préparé
soigneusement la célébration depuis longtemps, chacun
ayant à cœur de bien faire les choses.
Pour la
bénédiction du feu, les participants qui le veulent
disent ce que le feu et la lumière leur suggèrent.
Puis nous partons en procession, dans la nuit, dans le calme et le
recueillement. Après chaque lecture, nous présentons
un symbole pour montrer comment vivre aujourd’hui cette
lecture et la mettre en pratique. Ensuite, il y eu les baptêmes
des jeunes et des adultes. Dans la cérémonie, nous
donnons leur place aux parents, aux parrains et marraines, et aussi
aux responsables de communauté. Les baptisés viennent
en habits ordinaires, et après le baptême ils mettent
leurs habits blancs et reviennent en dansant, accompagnés de
leurs parrains et marraines, et accueillis par toute la
communauté.
Pour les mariages, nous avons introduit
certains rites du mariage traditionnel.
La cérémonie
a été longue, mais très belle. Tout le monde
était content, et nous sommes restés un bon moment à
danser et chanter ensemble….
Vendredi
18 avril :
Vendredi Saint. Aujourd’hui, je retrouve des
amis d’ATD Quart monde (Aide à toute détresse)
qui travaille avec les plus pauvres et abandonnés. En ce
moment, nous sommes beaucoup en lien avec nos confrères et
les populations de Guinée, agressés par la maladie
Ebola. La maladie a commencé dans la préfecture de
Gueckedou, où j’ai travaillé dans les camps de
réfugiés pendant plus de 10 ans, alors que sévissait
la guerre du Liberia. Je pense donc beaucoup à
eux.
L’après-midi, grande célébration
de la mort du Christ. Les jeunes ont préparé un
Chemin de Croix vivant très émouvant et qui touche
beaucoup tous les participants.
Jésus, c’est notre
grand frère qui est mort. C’est pourquoi, nous avons
demandé à chacune de nos communautés de
quartier de faire une Veillée mortuaire en l’honneur
de Jésus cette nuit, à la manière dont nous
le faisons ici, pour nos propres morts.
Jeudi 17 avril : C’est le Jeudi Saint. Le matin, éducation sexuelle avec les élèves de 3ème ; en effet, il n’y a pas de vacances de Pâques. Nous sommes en pays musulman, les vacances ont eu lieu plus tôt, autour de la fête de l’Indépendance, le 4 avril. Mais cela ne nous empêche pas de nous retrouver tous ensemble le soir pour fêter l’Eucharistie, comme l’Eglise le prévoit, avec en particulier le lavement des pieds, et l’adoration du Saint Sacrement jusqu’à minuit.
Mercredi
16 avril :
Nous sommes en pleine Semaine Sainte, mais il nous faut déjà
penser à Pâques. Je descends en ville, à la
télévision nationale pour enregistrer l’émission
de Pâques. Je l’ai bien préparée, car
c’est une émission importante que beaucoup de musulmans
vont écouter.
L’après-midi, réunion
des mouvements de jeunes, comme chaque semaine. La vie continue.
Avec un confrère, nous préparons un camp sur les
vocations pour les jeunes qui veulent devenir missionnaires
spiritains. Il aura lieu début août mais il faut bien
préparer les choses à l’avance. Il se terminera
par l’ordination au diaconat.
Mardi
15 avril :
Comme je vais être absent deux semaines, ces jours-ci
je profite de tous mes temps libres pour enregistrer mes
commentaires d’Evangile quotidiens, pour la radio
diocésaine, en français et en ouolof. J’assure
ainsi des émissions radio sur quatre chaînes
différentes, et je suis souvent appelé à la
télévision. Cela prend beaucoup de temps, surtout pour
les préparations, si on veut donner un message de qualité.
Mai c’est un moyen très important d’éducation
et d’évangélisation.
L’après-midi,
j’ai la grande joie d’apprendre la sortie d’un
détenu que j’ai suivi pendant deux ans. Il a été
libéré et il vient me rencontrer. Nous voyons comment
trouver du travail pour lui. Ce n’est pas facile, surtout
qu’il est étranger. Mais comme un bonheur n’arrive
jamais tout seul, je reçois la visite d’un deuxième
ancien prisonnier. Je l’avais aidé à aller en
Guinée pour revoir sa famille et trouver des moyens pour
avoir du travail. Il est revenu, beaucoup moins maigre et en
meilleure santé, prêt à redémarrer dans
la vie, avec sa femme et ses enfants.
Le soir, nous nous
retrouvons autour de notre Cardinal pour la Messe chrismale, où
nous bénissons les huiles pour les malades, les baptêmes,
confirmations et ordinations. Les prêtres de tout le diocèse
sont venus : une centaine. Et de très nombreux laïcs
nous ont accompagnés et sont venus prier avec nous. L’Eglise
est maintenant bien établie au Sénégal. Il
s’agit qu’elle devienne davantage missionnaire. Et aussi
davantage engagée dans la société, au service
des plus nécessiteux. Après l’Eucharistie, nous
prenons le temps de nous saluer, heureux de voir des gens venus de
partout, et que nous n’avons pas rencontrés depuis
longtemps, pour certains.
Lundi
14 avril :
Visite dans un Collège de la ville. Puis je continue
les séances d’éducation sexuelle dans le
collège voisin, à nouveau avec les classes de 5ème.
L’après-midi, visite aux catéchumènes
–enfants et adultes- qui sont en retraite pour se préparer
au baptême et au mariage la Nuit de Pâques.
Le soir,
dernière séance de confessions pour Pâques,
jusque tard la nuit.
Dimanche
13 avril :
Dimanche des Rameaux. Nous faisons une procession dans
le quartier avec nos palmes. La lecture de la mort du Christ se fait
dans la langue locale (ouolof), à plusieurs voix, coupée
de chants. Après la célébration, nous prenons
le temps de parler ensemble, dans l’amitié.
L’après-midi,
je vais visiter plusieurs familles.
Samedi
12 avril :
Nous prenons le temps de faire le point de tout cela. En
effet, beaucoup de chrétiens sont plus orientés vers
les dévotions (neuvaines, pèlerinages) que vers
l’engagement avec les pauvres, alors qu’il faudrait
vivre ces deux dimensions et que l’engagement devrait nourrir
leur prière. Même les responsables de la Caritas
auraient plus tendance à attendre des dons venus d’Europe
(habits, nourriture, argent….) pour les distribuer, plutôt
qu’à former et dynamiser les gens afin qu’ils se
prennent en charge ; ou à lancer des projets de
développement. Bien sûr, l’aide et le soutien
extérieurs sont nécessaires, mais il faut voir comment
les utiliser. Et ce n’est pas facile, car il nous faut souvent
aller à contre courant. Nous vivons dans un monde musulman où
l’aumône est très importante ; mais il nous
faut aller plus loin.
Même au niveau politique il faut
réagir. Nous attendons les élections locales,
elles seront importantes car on met en place la troisième
étape de la décentralisation. Les partis cherchent des
voix en faisant des cadeaux, et il nous faut réagir contre
cela. Pour les fêtes de Pâques, les responsables du pays
distribuent de l’argent et de la nourriture aux chrétiens,
en espérant gagner des voix et se faire ainsi réélire.
Ils font la même chose pour les fêtes musulmanes.
D’abord cela amène des tensions et des injustices,
chacun voulant profiter de ces dons, même s’il n’y
a pas droit. Et surtout, ce n’est pas la solution pour
développer le pays et sortir les gens de la pauvreté.
Cet
après-midi, deux enregistrements pour la radio. Je
fais le premier pour la Radio Municipale, comme d’habitude.
J’interviewe la responsable des catéchistes de notre
paroisse, dans le cadre du Carême, en préparation de
Pâques. Pour le deuxième, à une radio nationale
(celle de Youssou Ndour, le chanteur sénégalais que
vous connaissez sans doute), c’est moi qui suis interviewé
sur la question de l’autorisation éventuelle de
l’avortement médicalisé. C’est un sujet
vraiment délicat.
Vendredi
11 avril : Le
matin, nous faisons le point des formations au Collège
avec le directeur, les responsables des différents niveaux et
les professeurs impliqués. Cela est important, pas seulement
pour les évaluer, mais aussi pour voir comment les prolonger,
à l’école et aussi avec les parents. Comme
d’habitude, j’ai noté les adresses mails de ceux
qui en avaient, pour continuer la réflexion et leur envoyer
des documents.
A mon retour, plusieurs personnes m’attendent
comme souvent, pour demander de l’aide. La plupart, je
ne les connais pas. J’essaie de les accueillir le mieux
possible, et de comprendre leurs besoins et leurs désirs.
Mais ensuite, je les oriente vers leur communauté de
quartier ; d’abord pour qu’ils se connaissent, et
aussi pour que ces personnes soient prises en charge par la CEB,
sans en faire des nécessiteux ou des mendiants. Mais pour
cela, il nous faut revoir la Caritas !
Jeudi
10 avril :
J’enregistre un syndicaliste, journaliste à
la télévision nationale. Nous nous sommes
rencontrés à la récollection de samedi dernier.
Nous en reprenons bien sûr le contenu.
Puis je pars au
Collège voisin, pour une nouvelle rencontre d’éducation
sexuelle, cette fois-ci avec les classes de 5ème.
La
nuit, réunion dans une communauté de quartier.
Mercredi
9 avril : Je
commence les jeux avec des enseignants, dans le Collège de
notre paroisse. Je vais les former concrètement à la
pratique du jeu et, à leur tour, ils initieront les autres
enseignants, les éducateurs et les parents d’élèves.
Ce
matin, j’ai les classes de 4ème et 3ème,
après avoir travaillé le mois dernier à l’école
primaire (classes élémentaires).
Puis, sans tarder,
je pars dans un Collège public de la ville, pour la messe de
lancement de l’amicale des élèves
catholiques, à la fin des cours.
A la messe du soir,
enseignement sur le Carême : je pars du Prophète
Isaïe, au Chapitre 58.
La nuit, formation d’une
centaine de fiancés qui préparent leur mariage. Ces
formations sont toujours une joie pour moi ; je suis à
chaque fois dans l’admiration devant la fraîcheur de
leur amour. Cela me donne le courage de lutter contre le vent
contraire en rentrant en vélo en pleine nuit ! Nous
retravaillons deux questions essentielles : comment nous aimer,
comme Jésus-Christ, et avec Lui ? Et comment célébrer
notre mariage pour vivre en vérité ce que Dieu nous
dit sur le mariage ?
Et nous avons réfléchi
spécialement à l’inculturation : comment
célébrer le mariage dans nos différentes
cultures : quels gestes, quels objets symboles, quels rites
traditionnels intégrer dans nos célébrations ?
Comment donner plus de place aux témoins de mariage, à
la communauté de quartier (CEB), mais aussi aux parents et à
la famille : que les parents donnent, par exemple, la
bénédiction traditionnelle à leurs enfants,
dans leur langue, en signe d’acceptation et de soutien de leur
mariage. Donner aussi la parole aux témoins et aux
responsables de la CEB de leur quartier.
De même, nous
proposons que le mari vienne offrir du vin à Dieu, par
l’intermédiaire du prêtre, père de la
famille paroissiale. Et qu’il offre à sa femme, devant
l’autel, une calebasse avec un pagne tissé et divers
objets symboliques, comme cela se fait dans le mariage traditionnel.
Nous continuons ensemble cette réflexion pendant un moment.
Les fiancés prolongeront cette recherche avec le prêtre
qui bénira leur union, …. S’il est d’accord !
Mardi
8 avril :
Aujourd’hui, au Centre des jeunes filles, je me
retrouve avec seulement les chrétiennes. En effet, ensemble,
avec leurs camarades musulmanes, nous avons parlé de la
sexualité, de l’amour et des fiançailles. Mais
les chrétiennes ont demandé que l’on
approfondisse les choses : que veut dire vivre l’amour en
chrétiens ? Quelle est la signification du sacrement de
mariage ? La réflexion est très
intéressante.
Comme d’habitude, je profite d’être
descendu en ville pour voir plusieurs responsables d’associations :
aumônerie des prisons, droits humains, associations féminines,
et mouvement de jeunes.
Avec le CAEDHU, nous préparons une
action à long terme avec les enfants, qui se terminera le 16
Juin pour la Journée mondiale des enfants. Nous commençons
dans les quartiers, écoles et Mouvements, en utilisant nos
jeux sur les droits de l’homme et des enfants. Nous mettons
l’accent sur trois choses : d’abord, que les
enfants et les jeunes répercutent dans les quartiers ce
qu’ils ont découvert dans les jeux. 2°) que les
adultes, spécialement les parents, cherchent à écouter
leurs enfants. 3°) que les enfants amènent des cas
vécus, des faits de vie, et les actions qu’ils auront
vécues.
Le soir, confessions de Pâques.
Lundi
7 avril :
Réunion du doyenné, avec tous les prêtres.
Nous ne nous contentons pas de prévoir les différentes
activités, mais nous voyons surtout les formations à
assurer, et le soutien des différentes personnes qui sont
engagées dans la société.
Nous parlons aussi
des Papes Jean-Paul 2 et Jean 23 qui vont être
déclarés saints à la fin du mois. Jean-Paul 2,
beaucoup l’ont rencontré quand il est venu au Sénégal ;
et Jean 23, beaucoup en ont entendu parler, à partir du
Concile Vatican 2 dont nous fêtons le 50ème
anniversaire. Leur canonisation est l’occasion de rencontres,
de formations et de prières.
Dès mon retour à
la paroisse, rencontre de quatre couples qui se préparent au
mariage, avant de commencer les confessions, comme chaque soir.
Dimanche
6 avril : A
la messe, Evangile de la résurrection de Lazare. Je parle
des enterrements, des accusations de sorcellerie, de la
conditions des veuves et des orphelins et de la façon de
vivre le deuil.
Ensuite, rencontre du Conseil Paroissial :
évaluation des différentes activités et
préparation du trimestre à venir, avec en particulier
la préparation de Pâques, les sacrements, etc…
Mais nous nous centrons spécialement sur le travail de la
Caritas (projets de développement) et de Justice et Paix
(voir samedi 5, matin) en recherchant comment impliquer les
communautés de quartiers, les mouvements et différents
groupes.
Toute la journée, nous accueillons en même
temps une autre paroisse qui vient prier chez nous.
Nous recevons
aussi les catéchumènes mandjaques de toute la
ville. Ils se préparent au baptême et au mariage, dans
leur langue, ce qui est très important, car en général
les activités et les prières se font dans la langue
nationale, le ouolof, mais pas dans leur propre langue, ni leur
culture.
Le soir, rencontre des spiritains de la ville. Avec un
temps de prière, un repas fraternel et un temps de partage.
Nous avons parmi nous des confrères qui viennent de
Centrafrique et de Guinée. Ils partagent longuement avec nous
les problèmes de leurs pays : la guerre civile et la
maladie Ebola qui se répand dans toute l’Afrique de
l’Ouest. C’est un problème très grave et
qui nous inquiète beaucoup.
Nous parlons longuement du
Père Daniel BROTTIER, un de nos anciens spiritains, qui a
longtemps travaillé au Sénégal, avant de lancer
l’œuvre des Apprentis d’Auteuil quand il est
rentré en France pour raison de santé.
Samedi
5 avril :
J’ai plusieurs réunions en même temps : La
rencontre de la Caritas du doyenné, et la Commission
paroissiale Justice, Paix et Environnement. Nous abordons un
certain nombre de questions, après avoir fait le tour des
activités de chaque communauté de quartier :
l’action de soutien aux drogués, l’action de
nettoyage du marché et du stade (assainissement), la
formation et la responsabilisation des femmes et jeunes filles, la
préparation des élections locales. Nous demandons
aussi à chaque groupe de préparer son bilan
financier d’année, car il nous semble important que
les choses soient claires, que l’on voit comment l’argent
est gagné, et comment il est utilisé. Car beaucoup
d’argent est utilisé pour les célébrations
et manifestations religieuses : fêtes patronales,
pèlerinages, etc.. et pour les fêtes, mais très
peu pour les actions sociales, l’aide aux nécessiteux,
les projets de développement, etc… Il y a beaucoup à
revoir dans ce domaine.
L’après-midi, je vais dans
une autre paroisse pour une formation sur la mise en place des
communautés de quartier. Cela répond à
un besoin et une grande attente. Nous avons une longue réflexion
qui dépasse largement le temps prévu, car les gens
sont très intéressés et veulent en savoir
davantage. Nous prévoyons une évaluation au mois de
Juin sur ce qui aura été fait, car souvent on fait des
formations… mais il n’y a pas de suivi.
Vendredi 4 avril : C’est le 54ème anniversaire de l’Indépendance du Sénégal. Déjà hier soir, dans les quartiers, il y a eu des défilés avec musique et flambeaux. Aujourd’hui, les militaires défilent, ainsi que les Mouvements de Jeunesse et les autres Organisations de la société civile.
Jeudi
3 avril : Je
pars à la prison des femmes où elles sont nombreuses à
m’attendre pour leurs besoins matériels (lunettes,
savons, couches pour les bébés qui sont avec elles),
mais surtout pour un soutien psychologique ou simplement pour parler
un peu avec quelqu’un. Je leur donne aussi des nouvelles de
leurs familles que j’ai pu contacter par téléphone
ou par mails. Le problème c’est de trouver des avocats
pour les cas les plus graves, car la plupart d’entre elles
n’ont pas les moyens de payer un avocat. D’ailleurs
certains d’entre eux disparaissent dès qu’ils ont
reçu l’argent !
J’ai la chance de bien
m’entendre avec les personnels et je trouve qu’ils sont
très humains avec les femmes. Ce n’est pas le cas dans
d’autres prisons où ils ne peuvent pas rencontrer les
détenus, ni avoir simplement les noms des libérables
pour préparer leur réinsertion, ce qui pourtant est
très important. De mon côté, aujourd’hui
je rencontre deux femmes qui préparent leur
sortie.
L’après-midi, rencontre de plusieurs couples
qui se préparent au mariage.
Le soir, confessions qui
durent jusqu’à 23 heures !
Mercredi
2 avril : Je
retourne à la télévision pour une
deuxième émission sur le Carême. Ma première
émission a beaucoup intéressé les auditeurs et
on me demande développer ce que j’ai dit. A l’aller,
je passe voir mon amie secrétaire pour mettre au point
les différents documents. Il y en a plusieurs en chantier en
même temps, ce qui entraîne parfois des mélanges.
J’admire beaucoup cette amie à la retraite, qui fait le
maximum, et vous permet ainsi de recevoir mes documents
régulièrement.
L’après-midi, rencontre
du Bureau des spiritains du Sénégal. Nous
parlons en particulier des vocations et du suivi de nos étudiants,
ainsi que de notre rencontre générale d’Afrique
de l’Ouest, avant notre retraite annuelle.
Le soir,
confessions dans une autre paroisse ; comme tous les soirs
jusqu’au Jeudi-Saint.
Mardi 1er avril : Le matin, nouvel enregistrement à la télévision. A midi, nous recevons le maire. La Municipalité a acheté plusieurs corbillards, pour respecter les différentes religions et leur façon d’enterrer leurs morts. Nous voyons ensemble les dispositions pratiques : aménagement, décoration, etc… Et à partir de là, nous avons un partage très intéressant sur la mort, la vie après la mort, les prières et les rites traditionnels d’enterrement, etc… En effet, le maire est musulman. Nous nous retrouverons pour la réception et la bénédiction le jour des Rameaux.
Lundi
31 mars : Je
prends un jour de repos, coupé malgré tout par un
certain nombre de visites, certaines agréables, d’autres
beaucoup moins ! Aujourd’hui, nous avons Internet. Je
peux donc lire les nombreux messages à l’occasion de
mon anniversaire.
Le soir, je pars dans une paroisse voisine où
nous nous retrouvons entre prêtres des 13 paroisses de notre
secteur pour les confessions de Pâques qui sont très
nombreuses. Nous allons donc tous ensemble chaque jour dans une
paroisse différente, à tour de rôle.
Dimanche
30 mars Mais
je suis bien fatigué pour la messe de ce matin
dans le quartier.
L’après-midi, je cherche à
me reposer, mais les membres de la Légion de Marie viennent
me réveiller. Elles ont une réunion générale
des membres de toute la ville, or leur animateur n’est pas
venu. Je dois le remplacer au pied levé. Pas facile !
Samedi
29 mars :
Aujourd’hui j’anime une journée de prière
et de réflexion au Foyer de Charité, avec les amicales
de travailleurs de plusieurs sociétés et
entreprises. Ils m’ont demandé une conférence,
mais je n’ai pas envie de venir déverser ma science
d’en haut. Après une prière à partir
d’ISAIE 58 (nous sommes en temps de Carême), nous nous
mettons en petits groupes pour évaluer notre travail :
le positif, le négatif, les problèmes et les questions
qui se posent. A partir de là, nous pouvons lancer une
réflexion sur notre vie et nos engagements de travailleurs.
Dans un 2ème temps, nous voyons ce que nous dit la
Parole de Dieu sur notre vie, et comment agir ensemble avec les
travailleurs musulmans pour chercher à répondre aux
besoins du pays. Cela nous amène à réfléchir
aux actions des syndicats mais aussi à voir que faire pour
tous les travailleurs du secteur informel sans aucune sécurité,
les chômeurs en particulier, les étudiants diplômés,
les jeunes du secteur rural. Nous parlons longuement de l’engagement
politique et de la préparation des élections locales.
Ainsi que de la prochaine saison des pluies, avec tous les problèmes
des inondations. Puis chaque groupe se retrouve pour réfléchir
aux actions à mener dans son secteur : le personnel de
santé, les juristes, ceux qui travaillent dans les média,
etc… La journée se passe vite. Nous terminons fatigués
mais heureux.
Cette nuit, nous avons une Nuit de Prière.
Après l’Eucharistie et une célébration
de la lumière, nous faisons le tour de la ville en chantant
et en priant jusqu’au matin. Chacune des treize communautés
de quartier a préparé un reposoir et une célébration,
à partir de la Parole de Dieu, sur un thème choisi
ensemble. Nous recevons un accueil très respectueux de la
part des musulmans.
Vendredi
28 mars : Ce matin, je reçois la visite d’une
amie congolaise que je n’avais pas revue depuis 40 ans.
Elle est venue voir son fils à Dakar, a appris que j’étais
là et elle me fait la surprise de sa visite. Nous en sommes
très heureux tous les deux.
Après-midi, dans le
quartier. Le soir, Chemin de Croix.
Jeudi
27 mars : Je
suis interviewé par une chaîne de télévision,
lors d’une émission sur le Carême.
Celui qui m’interroge en est resté à une idée
très traditionnelle. J’essaie de redresser un certain
nombre de choses et de les approfondir.
Je pars rapidement à
la prison des femmes. Mais le personnel tient une réunion.
J’attends durant deux heures, en vain. Puis en désespoir
de cause, je rentre. Dommage !
Mercredi 26 mars : Ce matin, nous étudions les projets et demandes de soutien de la Caritas. A midi, rencontre dans un collège. Après midi, jeux sur les droits de l’homme avec un nouveau groupe de scouts (il y en a plusieurs sur la paroisse). Le soir, conférence de Carême et Eucharistie.
Lundi
24 et mardi
25 mars :
Enregistrement de mes émissions radio ; temps de
réflexion avec une jeune religieuse ; préparation
au mariage ; accueil de personnes avec, ou sans, rendez-vous.
Nous cherchons toujours à rester le plus disponibles
possible.
Le mardi, rencontre avec ATD Quart Monde et
travail personnel. Messe le soir dans le quartier. Toute la semaine,
j’assure les prières dans notre succursale.
Dimanche
23 mars :
Nous nous retrouvons à 5 paroisses pour une journée
de prière et de réflexion (récollection) dans
le cadre du Carême. Il y a beaucoup de monde et nous sommes
heureux de nous retrouver tous ensemble.
Le même jour,
récollection pour tous les lycéens de la ville. Je
suis pris entre deux feux et cela m’arrive souvent. Mais nous
avons préparé les activités à l’avance,
et les gens sont tout à fait capables de se débrouiller
par eux-mêmes.
Samedi
22 mars :
J’interviewe le responsable de la Caritas sur
son travail, pour la radio municipale. C’est une bonne
opportunité pour ouvrir la tête et le cœur des
gens, et les pousser à l’action.
Puis nous
continuons par la rencontre Justice et Paix. Vous en recevrez
le compte-rendu. Après le tour et l’évaluation
des actions de chacune des Communautés de quartiers et autres
groupes, nous travaillons à quatre actions à mener en
contact : 1. Le projet de formation et responsabilisation des
femmes. 2. La prévention des inondations, car la saison des
pluies va venir vite. 3. Une opération de propreté du
quartier, au stade et au marché, en cherchant à
mobiliser le plus de personnes possible, jeunes comme adultes. 4.
La préparation des élections locales. Tout cela
nous fait du boulot !
Vendredi
21 mars : Je
reçois de nombreux coups de fil, mais je dois penser déjà
à un nouvel enregistrement sur le Carême. Puis je pars
pour mon animation au Centre des jeunes filles, pour un temps de
formation et d’échanges.
Je rentre rapidement, car
je vais faire jouer un jeu sur les droits de l’enfant pour
les petits à l’école primaire. Je ne veux pas
arriver en retard, demain ils partent en vacances, et ils sont
d’ailleurs très excités…. et tout heureux
d’avoir un jeu plutôt qu’un cours !
L’enseignante est une animatrice des colonies de vacances ;
elle rentre tout à fait dans le coup. Elle continuera le jeu
et initiera les autres enseignants puisque je ne pourrai pas venir à
chaque fois.
Jeudi
20 mars :
Enregistrement à la télévision sur
la lettre du Pape, au sujet du Carême. Puis séance de
travail avec le responsable de la Caritas.
Après-midi,
enterrement.
Le soir, je suis invité à un débat,
en direct, à la télévision sur la
question des avortements et des infanticides. C’est
bien sûr une question difficile et délicate. En plus,
c’est en ouolof. Je parle assez bien cette langue, mais je
n’en possède pas toutes les subtilités. Malgré
tout, suite à l’insistance de mes amis et confrères,
j’accepte. Le médecin invité insiste
spécialement sur la solution médicale :
l’avortement médicalisé, et le député
invité sur le protocole de Maputo autorisant l’avortement.
Pour ma part, j’insiste d’abord sur la nécessité
de comprendre la souffrance et la détresse de ces femmes et
jeunes filles ; et de tout faire pour les accueillir, les
comprendre et les soutenir. Et de ne pas se contenter de
solutions médicales mais de les aider au point de vue
psychologique, affectif, moral et religieux ; et de chercher
d’autres solutions possibles que la seule médicalisation
de l’avortement. Et d’aider ces femmes en détresse
à garder leur enfant en leur donnant les moyens pour cela.
L’imam présent à ce débat me soutient
dans ce sens, en rappelant que plusieurs communautés
religieuses se consacrent à prendre en charge les enfants
abandonnés.
Ensuite, j’insiste sur l’importance
d’agir sur les causes de ces grossesses non désirées,
et pas seulement les conséquences. Donc de travailler à
une véritable éducation sexuelle des enfants…
mais aussi des parents ! Lutter pour l’égalité
et le respect des femmes, réagir contre les viols, l’inceste,
et déjà les relations sexuelles faites sans amour et
sans engagement. Il y a du travail à faire !
Le débat
est animé et de nombreuses personnes interviennent par
téléphone. Même si nous ne sommes pas d’accord,
tout se passe dans le respect et l’écoute mutuels, et
c’est tant mieux pour tous. La discussion se prolonge après
l’émission et jusque pendant le voyage de retour.
Mercredi
19 mars : Ce
matin, dans un autre collège, rencontres d’éducation
sexuelle avec les classes de 3ème. C’est
important, ils sont très intéressés et cela
fait longtemps que je travaille la question. Cela se passe très
bien.
L’après-midi, jeu sur les droits de l’homme
avec les mouvements de jeunes. Le tout coupé par
plusieurs rendez-vous et rencontres non prévues. Ce sont
souvent les plus intéressantes.
Lundi
17 mars : A
la pause, je pars dans un nouveau collège pour contacter les
responsables et les élèves. En effet, après un
premier passage pour prendre contact avec les directions, nous
allons mettre en place dans les différents collèges
une amicale des élèves catholiques. L’accueil
est très sympathique.
L’après-midi, réunion
de communauté. Nous faisons le point de nos activités
du mois et préparons celles du mois prochain.
Dimanche
16 mars :
Journée de la Caritas. Nous commençons
par une messe où les enfants mettent en scène
l’Evangile du bon Samaritain. Les prières ont été
composées par les membres de la Caritas qui s’engagent
à nouveau pour un an. Il y a une quête spéciale
et on amène les offrandes en procession, avec une prière
spéciale lue par tous.
Ensuite, une manifestation avec
discours, chant choral, théâtre, et un repas pour
financer les activités de la Caritas. La joie et les
réjouissances se prolongent jusqu’à la nuit.
Pour moi, je les laisse pour aller assister à un meeting
politique préparatoire aux élections locales.
Personnellement, je ne pourrai pas voter. Mais je tiens à me
tenir au courant pour pouvoir réfléchir avec les
groupes et les personnes avec qui je travaille.
Samedi 15 mars : Ce matin, je suis à cheval entre deux formations : une avec la Commission de la famille, et l’autre pour le soutien des personnes dépendantes de la drogue. Pour ces deux rencontres, j’insiste pour qu’on ne s’arrête pas aux simples connaissances et informations, mais que nous passions vraiment à l’action. Nous composons un plan d’action à chaque fois pour cela.
Vendredi
14 mars :
Matin, travail personnel.
A midi, rencontre des élèves
chrétiens dans un lycée, pendant que les élèves
musulmans vont prier à la mosquée.
A 15 heures,
enterrement d’une femme de la paroisse. Nous avons bien
préparé la cérémonie avec sa famille.
Nous préparons lectures et prières dans leur langue
(le mandjaque) et reprenons un certain nombre de rites et gestes
traditionnels. Nous posons un beau pagne tissé sur son
cercueil (les mandjaques sont d’excellents tisserands) ;
nous préparons aussi l’homélie ensemble. Il y a
beaucoup de monde à l’enterrement, beaucoup de non
chrétiens bien sûr.
A 18 h 30, Chemin de Croix.
Il y en a 5 dans la journée à notre paroisse pendant
ce temps de Carême.
Jeudi 13 mars : Le matin, à la prison des femmes de Rufisque. Le soir, accueil.
Mercredi
12 mars : Ce
matin, j’ai de la chance, il y a de la connexion sur Internet.
Mais mon ordinateur est bloqué. Il est vraiment trop
vieux. Je vais chez les Sœurs à côté pour
envoyer des documents et répondre au courrier. Au moins, je
peux travailler tranquillement.
A 13 heures, je pars dans un
Collège. Certains élèves viennent de très
loin, on ne peut donc pas organiser de rencontres après les
cours. Aussi, on se réunit à la pause, et pour cela on
se prive de repas. Mais les élèves sont d’accord.
Le
soir, comme tous les mercredis, conférence de Carême.
Les gens viennent nombreux et participent bien, ce qui est très
agréable !
Mardi
11 mars : Je
pars à une réunion d’ATD (Aide à Toute
Détresse – Quart Monde) qui travaille avec les exclus
et marginalisés de notre société. Ils m’aident
à rester attentif aux plus nécessiteux.
Puis je me
mets à la rédaction de documents et comptes-rendus,
coupée par de nombreuses visites de toutes sortes.
Lundi 10 mars : Toute la journée, travail de préparation de mes émissions radios et télé.
Dimanche 9 mars : A mon arrivée, j’ai fait le tour des collèges de notre paroisse : il y en a 15. Aujourd’hui, nous nous retrouvons pour une journée de réflexion sur la vie à l’école. Les élèves sont très heureux de se retrouver ensemble et de faire connaissance. Et personnellement, je suis très heureux de la réflexion menée ensemble et des actions décidées. Maintenant, il va falloir suivre la mise en pratique.
Samedi 8 mars : Journée mondiale de la femme. Il y a un certain nombre de rencontres folkloriques, on ne peut pas l’éviter. Surtout que les partis politiques ont tendance à utiliser les femmes pour leur publicité : défilé en uniforme du parti, danses, etc… Heureusement, il y a des réflexions plus sérieuses et plus profondes sur la place de la femme dans la société et la formation à proposer pour qu’elles puissent prendre leurs responsabilités, jouer leur rôle et apporter leurs richesses. Un très gros effort est fait en ce moment pour donner leur place aux femmes, par la recherche de la parité. Nous nous retrouvons à la paroisse pour travailler sur notre programme de formation et responsabilisation des femmes et des jeunes filles.
Vendredi
7 mars :
Rencontre au Centre de formation des Jeunes Filles. La
majorité est musulmane. Comme nous entrons en Carême,
aujourd’hui nous avons un partage sur le Carême et le
Ramadan. Je suis très impressionné par la qualité
du partage et le respect entre elles. Tout le monde est très
content. Une bonne façon de commencer le Carême.
Je
suis en ville, j’en profite pour faire le maximum de
visites : jardin d’enfants, CAEDHU (droits humains),
aumônerie des prisons, secrétaire. Et avant de rentrer,
je passe saluer quelques amis.
Le soir, premier Chemin de
Croix. Il y a beaucoup de monde. En effet, la mort est très
présente dans notre société. Aussi cette prière
touche beaucoup les gens.
Après la prière,
rencontre avec un autre couple pour préparer leur mariage.
Ils sont âgés et ont déjà de grands
enfants. Nous préparons la célébration en
conséquence.
Jeudi
6 mars :
Avec tout cela, j’ai pris beaucoup de retards pour mes
émissions sur les différentes radios : deux
émissions par jour, en français et en ouolof :
commentaires de l’Evangile du jour, sur la radio catholique
(Radio Espérance) ; deux émissions (interviews) à
la radio municipale de Dakar chaque dimanche ; et des émissions
régulières dans les deux radios communautaires de
Pikine. Cela me prend beaucoup de temps en préparation et en
enregistrement : souvent, les choses ne sont pas prêtes
ou ne fonctionnent pas bien, et il faut attendre de longues minutes
ou même des heures…. Ou revenir un autre jour, pour
faire l’enregistrement. C’est pour cela que j’amène
toujours du travail avec moi. Et en me déplaçant en
vélo, je peux me faufiler entre les voitures et camions dans
les bouchons et embouteillages qui sont très fréquents.
Mais il faut être prudent et faire très attention.
Question d’habitude aussi. Généralement, je
consacre au moins deux jours (les lundis et mardis) pour faire ce
travail. C’est un moyen de rejoindre beaucoup de monde, sans
distinction, et de partager avec eux nos activités et les
réflexions des différents groupes avec qui je
travaille. Actuellement, l’une des radios communautaires ne
marche pas. L’antenne a été arrachée par
le vent, et ils n’ont pas les moyens de la réparer.
C’est presque toujours ainsi. Nous sommes obligés de
travailler dans la précarité et les moyens du
bord. Ici c’est le règne de l’informel, de la
débrouillardise et du savoir-faire. Et déjà à
l’approche du Carême, plusieurs télévisions
m’ont contacté. Je vais m’appuyer sur le
Message du Pape François : le vrai sens de la
pauvreté, l’accueil et l’action avec les pauvres.
Et la lutte contre la misère à tous les niveaux :
matérielle, morale et spirituelle. Je vais aussi m’appuyer
sur la Lettre de nos évêques.
Le soir,
rencontre avec plusieurs couples qui se préparent au
mariage. Et avec plusieurs travailleurs.
Puis réunion
dans une Communauté de quartier.
Mercredi
5 mars :
Mercredi des Cendres. Nous lançons le Carême.
Toute la journée, nous organisons des temps de prière,
avec imposition des Cendres. C’est une cérémonie
qui touche beaucoup les gens. Ils viennent très nombreux,
même des non chrétiens. Nous rencontrons de nombreuses
personnes que nous ne voyons pas d’habitude, mais ce n’est
malheureusement pas possible de leur parler personnellement. Nous
cherchons au moins à donner le sens du Carême et à
donner la vraie signification du jeûne. Pour dépasser
les seules prières, les cérémonies religieuses
et l’aumône, et arriver à un véritable
engagement pour défendre la dignité des plus démunis
et de ceux qui souffrent le plus dans la société. Et
également pour dépasser la seule conversion
personnelle, mais travailler à la base, dans les quartiers, à
une véritable transformation du pays et du comportement des
citoyens. Cela n’est pas facile. Surtout que les chrétiens
sont une minorité au milieu des musulmans qui souvent les
critiquent parce qu’ils ne jeûnent pas sérieusement.
Ce n’est pas facile dans ces conditions de faire comprendre
que le Carême, ce n’est pas seulement le jeûne. Et
que le Carême chrétien ce n’est pas le Ramadan
musulman. Ca n’est jamais facile de comprendre la religion de
l’autre. Et déjà de voir les différences
d’une façon positive… et
constructive.
L’après-midi, avec les scouts et les
CV-AV (Action catholique des Enfants : ACE), nous pratiquons un
jeu sur les droits des enfants, que j’avais composé
dans les années 90 à St Louis, avec le CAEDHU, mais
qui reste toujours valable. Il y a encore beaucoup à faire
dans ce domaine. Et c’est une bonne façon de commencer
le Carême.
Mardi
4 mars :
Mardi gras. Je suis frappé par l’importance
qu’a pris ce jour au Sénégal. Non seulement à
cause de son caractère commercial, mais aussi à cause
de la perte des valeurs qu’elle implique. Nous sommes
en pleine domination culturelle. Et cela se traduit dans toute la
vie, surtout du côté des jeunes ce qui est très
inquiétant pour l’avenir. On m’a demandé
un papier à ce sujet, que je vous transmettrai.
Bien sûr,
tout cela ne nous empêche pas de travailler et d’accueillir
les gens. Mais c’est aussi un jour de fête pour moi.
J’accueille des amis de longue date et ils m’emmènent
manger en ville. Cela me fait une sortie très agréable.
Ils reviennent en visite au Sénégal, après y
avoir travaillé longtemps. En fait, je les avais d’abord
connus au Congo, en secteur rural, dans le cadre des Maisons
Familiales : formation et soutien aux jeunes paysans, et mise
en place d’une organisation et d’actions de
développement. Je suis heureux d’écouter leurs
réactions sur le Sénégal d’aujourd’hui.
Ils me posent la question : comment gardes-tu le moral et
l’espoir au milieu de tous ces problèmes et
difficultés ? C’est vrai que ce n’est pas
facile ! L’important c’est d’être
ensemble pour se soutenir et agir ; d’apprendre à
voir le positif plus que le négatif, et à respecter
les personnes. De se situer du bon côté de la barrière
pour être près de ceux qui ont le plus besoin. De
réfléchir à ce que l’on veut faire, bien
le préparer et ne chercher que ce qui est possible dans les
circonstances actuelles : on ne peut pas tout changer d’un
coup…. Et encore beaucoup d’autres choses. D’abord
de responsabiliser les gens : ce sont eux qui connaissent le
mieux les problèmes, parce qu’ils les vivent, et donc
qui sont le plus capables de trouver les solutions qui conviennent.
Le problème, c’est que souvent les chefs responsables
et les techniciens ne les écoutent pas. Pour nous, nous
préférons agir à la base, avec des petits
moyens qui sont à la portée des populations.
En fin
d’après-midi, je pars rencontrer un groupe d’élèves
dans un quartier de la ville.
Lundi
3 mars :
Réunion de doyenné : rencontre
mensuelle des prêtres des 11 paroisses de notre secteur. Après
deux rencontres de formation, nous nous centrons aujourd’hui
sur une réflexion et évaluation de nos activités
au temps du Carême et à la préparation de
Pâques.
A mon retour, de nombreuses personnes auxquelles
j’ai donné rendez-vous. En particulier deux
couples qui se préparent au mariage. J’aime
beaucoup ces rencontres qui sont presque toujours des temps forts,
où nous pouvons parler sérieusement et en profondeur.
J’en sors presque toujours réconforté et
heureux.
Nous terminons la journée par l’Eucharistie.
Les autres jours, nous nous répartissons entre les différents
lieux de culte (nous sommes trois prêtres). Le lundi, nous
célébrons ensemble, ce qui est une grande joie et un
moment de grande communion, comme notre prière commune chaque
matin.
Dimanche 2 mars : Après la messe, je pars rejoindre le groupe du CAEDHU : Education aux Droits Humains. Nous sentons le besoin de nous rencontrer dans un cadre amical et décontracté, en dehors des plans d’action et des séances de travail. Un certain nombre d’anciens sont venus nous rejoindre, ce qui nous réjouit beaucoup. Nous leur demandons de partager leur expérience et de nous donner quelques conseils pour le travail. Je ne peux malheureusement pas rester aussi longtemps que je le voudrais, car nous avons notre rencontre mensuelle des tous les spiritains de la ville. Surtout que cela se passe dans notre communauté à Pikine. Nous faisons le tour de nos activités et préparons la rencontre de tous les spiritains en avril, juste avant la retraite avec tous nos confrères d’Afrique de l’Ouest. L’ambiance est excellente, comme d’habitude.
Samedi
1er
mars : Toute
la matinée, rencontre des femmes et jeunes filles des
différents groupes, associations et communautés, pour
la mise au point du projet de formation et responsabilisation
des femmes et de lancement des projets. Les choses avancent
lentement, mais c’est vrai qu’il est important de poser
des bases solides avant de se lancer dans les actions.
Puis je
reçois des jeunes qui se préparent à être
religieuses ou missionnaires. Je les vois régulièrement,
pour les suivre dans leurs engagements. C’est important pour
nous.
Ensuite, je rencontre des catéchistes et
responsables de communautés pour le choix des catéchumènes
qui vont être baptisés à Pâques, et leur
suivi jusque là. Et déjà pour préparer
la cérémonie. Nous cherchons une cérémonie
plus inculturée, plus animée et participative, une
plus grande intégration de toute l’assemblée et
une plus grande implication des responsables. Puis je vais célébrer
dans un quartier, à notre succursale. Au retour, je m’arrête
dans plusieurs familles, où je suis très bien
accueilli à chaque fois.
Vendredi
28 février (suite) : Ensuite, je
rencontre une jeune religieuse, en stage chez nous. Elle fait
la catéchèse dans un Collège voisin et
souhaite lancer une réflexion avec les élèves
à partir de Justice et Paix ; et aussi former certains
jeunes au leadership et à la responsabilité. Mais
d’abord, nous allons lancer des rencontres d’élèves,
chrétiens et musulmans, pour qu’ils se connaissent et
puissent décider eux-mêmes des actions qu’ils
veulent mener. Il nous semble absolument nécessaire de
susciter le maximum d’initiatives et des responsabilités
de la part des jeunes, qu’ils ne se contentent pas d’écouter
et de subir les formations.
A la pause de midi, je rejoins un
groupe de lycéens chrétiens qui se réunissent
à ce moment-là, pendant que les lycéens
musulmans participent à la prière du Vendredi, à
la mosquée.
L’après-midi, séance de
travail avec une association qui s’engage pour le suivi et la
réinsertion des drogués. Nous préparons
une séance de formation sur les drogues et la façon
dont on peut participer à l’action de cette
association, ouverte au maximum de personnes bien sûr.
La
nuit, après le travail, nouvelle rencontre des fiancés,
toujours aussi nombreux, pour la préparation au mariage. Je
reprends le même thème qu’hier, en ville.
Vendredi 28 février : Sortie dans les quartiers (marchés, gares routières) avec un éducateur pour rencontrer les enfants de la rue. Le problème, c’est le suivi à donner à nos visites, en particulier pour qu’ils acceptent soit de retourner en famille, soit d’aller à l’école, soit d’apprendre un métier. Mais nous manquons de foyers d’accueil pour d’abord les stabiliser.
Jeudi
27 février :
A la prison, une femme m’offre un très beau
bonnet aux belles couleurs qu’elle a tricoté
spécialement pour moi. Cela me touche beaucoup. C’est
ainsi à chaque visite : les femmes font tout ce
qu’elles peuvent pour me faire plaisir.
Le soir, et demain
soir, en ville et à Pikine, rencontre avec les fiancés.
Le thème d’aujourd’hui : l’amour, la
vie de couple et le sacrement de mariage.
Mercredi
26 février :
Retour à l’imprimerie. Comme je suis en ville,
j’en profite pour voir un jeune adulte responsable d’une
organisation qui cherche à aider les jeunes diplômés
à trouver du travail. Je voulais l’interviewer
depuis longtemps, car il s’agit en effet d’un problème
important. Il est vrai que si les jeunes diplômés ont
de la peine à trouver du travail, c’est aussi parce que
les études universitaires ne répondent pas aux besoins
du pays. Ils prévoient de faire une caravane depuis Dakar
jusqu’à la ville de THIES, à 70 km.
Je reste
sur place pour partager le repas avec les confrères de
la paroisse de Médina, une paroisse où j’ai
beaucoup travaillé dans le passé. Nous sommes très
heureux de nous retrouver, et nous avons beaucoup de choses à
échanger. Malheureusement, je dois couper court car des gens
m’attendent à Pikine. En particulier, un policier qui a
retrouvé ma trace. Je l’avais connu comme jeune dans
les années 1990 à St LOUIS. Il me dit ce qu’il
est devenu et me parle de ses engagements actuels, suite aux
formations données autrefois. Cela m’arrive très
souvent et chaque fois c’est l’occasion, non seulement
de voir ce qu’ils sont devenus, mais aussi de réfléchir
à leurs engagements actuels.
La nuit, travail avec les
responsables de Justice et Paix.
Mardi
25 février :
Enregistrement des émissions radio.
L’après-midi,
séance de travail avec un groupe de rappeurs qui veulent
faire un concert pour financer des actions en faveur des enfants de
la rue.
Lundi
24 février :
Depuis un an, je compose, pour le site du diocèse, un
commentaire d’Evangile de chaque jour et je vous l’envoie
par mail régulièrement. Depuis Janvier, je les
enregistre pour la radio. Suite à la demande de nombreuses
personnes, je vais maintenant les mettre en livrets qui vont être
commercialisés (on peut m’en faire la commande par
mail). Je passe donc toute la journée avec l’imprimeur,
pour l’impression des deux livrets de Pâques
(dimanches d’une part, et jours de semaine d’autre
part). Il nous consent le prix le plus bas possible, pour que ces
livrets soient accessibles au maximum de personnes. Je le remercie
beaucoup. Et je remercie également l’amie qui a assuré
toute la composition, bénévolement, comme soutien à
l’Evangélisation.
Depuis plusieurs jours, nous
n’avons pas de connexion à Internet. Evidemment, cela
me bloque beaucoup dans mes activités. Comme je suis en
ville, j’en profite pour passer à notre Maison
régionale pour ouvrir ma boîte.
En même temps,
je rencontre Xavier qui est chargé du suivi des Volontaires
de la DCC (Délégation Catholique à la
Coopération). Il vient donc visiter les coopérants sur
le terrain, dans leurs différents lieux de travail. Je suis
très heureux de le revoir, car nous avons travaillé
ensemble en Guinée. Actuellement, en plus, il est animateur
de prison à Marseille. J’invite donc deux animateurs de
prison de notre équipe. Et nous avons un long temps de
partage et d’échanges entre nous sur notre mission
commune. Nous voyons aussi la possibilité d’accueillir
l’un ou l’autre coopérant, par exemple pour le
travail auprès des réfugiés et immigrés.
Dimanche 23 février : Après la messe, rencontre de la Caritas où nous prolongeons la réflexion d’hier, pour la mise en pratique.
Samedi 22 février : Rencontre de la Commission de Justice et Paix. Nous avons beaucoup de choses à faire. D’abord, le tour des activités de chacune des Communautés de quartier ; puis nous préparons les élections locales ; ensuite, la mise en place de petits projets de développement ; enfin, l’aménagement des quartiers (creusement de canaux….) pour lutter contre les inondations lors de la saison des pluies qui va bientôt arriver.
Vendredi
21 février :
Rencontre au Centre professionnel des jeunes filles.
Le
soir, préparation des fiancés au mariage. En
fait, hier, j’étais en ville sur le même thème :
la sexualité du couple. En effet, j’ai lancé
ces formations dans mon secteur. Mais on m’a demandé de
les continuer aussi en ville, ce que j’ai accepté. Les
gens sont toujours aussi nombreux et enthousiastes. A chaque fois,
la rencontre dépasse l’heure prévue, car
personne ne songe à partir !
Jeudi 20 février : Matinée à la prison. Toujours aussi agréable et réconfortante pour moi… et aussi pour les détenues, je crois. Je prends un temps important avec la responsable du service social, pour voir comment mieux accompagner et soutenir les femmes. Je dois dire que l’ensemble du personnel de la prison, hommes comme femmes, (le directeur est une directrice bien sûr) est vraiment très humain. A chacune de mes visites, je prends le temps de parler avec l’une ou l’autre. Pour moi, c’est aussi important que de rencontrer les détenues.
Mercredi 19 février : Ce n’est qu’aujourd’hui que je peux faire mes enregistrements radio au milieu des autres activités habituelles. Trouver plus d’une heure de libre et de silence relatif (nous n’avons pas de studio d’enregistrement), ce n’est pas évident ! Et il faut rester disponible pour les différentes personnes qui viennent à tour de rôle, chacune avec son problème.
Lundi
17 et Mardi 18 février :
Je suis invité, en tant que responsable de « Justice
et Paix » à un séminaire organisé
par le WANEP (une ONG basée au Ghana) sur le respect des
droits de l’enfant dans les écoles. Ce séminaire
regroupe les inspecteurs responsables de différents services
de l’Education Nationale. Pour ma part, j’interviens sur
les causes sociales de la violence et du manque de respect des
enfants : pauvreté, drogue, promiscuité, etc.. Et
j’insiste pour qu’on ne se limite pas à un
enseignement, mais qu’on cherche une véritable
éducation. Je propose les jeux éducatifs que nous
avons composés avec le CAEDHU (entre Africain d’Education
aux Droits Humains). Ces jeux sont déjà connus. Le
ministère en a même remis un dans toutes les écoles
élémentaires du pays, après une formation des
enseignants dans chaque académie. Mais, comme très
souvent, il n’y a pas eu de suivi, et encore moins de moyens
pour cela. Alors les choses se sont arrêtées. C’est
la même chose pour les projets. Des Etats ou des ONG offrent
une usine ou un hôpital gratuitement, mais on ne donne rien
pour le fonctionnement ; alors ça ne marche pas !
Mardi
18, en soirée, Rencontre avec la responsable du projet
« Responsabilisation des femmes ». Il y
a beaucoup de choses à mettre au point pour que ça
démarre.
Dimanche
16 février :
Réunion du Conseil Paroissial. Nous faisons le
tour des différentes activités : pas seulement à
l’intérieur de la paroisse, mais aussi dans les
quartiers (les communautés), les relations avec les
musulmans, et le travail avec les autorités et la société
civile. Cela fait beaucoup de choses, mais c’est très
intéressant et enrichissant. Ensuite, il faut prévoir
le programme des différentes activités, jusqu’à
Pâques.
L’après-midi, émission radio en
direct à la radio communautaire, comme chaque dimanche
après-midi. Dans la semaine, quand je me déplace en
vélo, je suis souvent arrêté par des gens qui me
parlent de l’émission. C’est une bonne occasion
de partage et d’amitié.
Samedi
15 février :
Réunion de la Commission de la
Famille.
L’après-midi : réunions
de nombreux groupes et mouvements. Chaque semaine, je participe
aux activités de l’un ou l’autre groupe.
Vendredi
14 février :
Comme chaque vendredi, à midi, je vais dans un Lycée
rencontrer les élèves. Ce jour-là, il y a
une pause à midi, pour permettre aux élèves
musulmans d’aller prier à la Mosquée. Nous en
profitons pour tenir une rencontre de prière, de partage de
la Parole de Dieu et de formation avec les élèves
catholiques.
L’après-midi, séance de travail
avec l’équipe d’animation de la radio
diocésaine (Radio Espérance). C’est une
nouvelle radio, il y a donc beaucoup de choses à mettre au
point. J’y assure un commentaire de l’Evangile chaque
jour, en français le matin, en ouolof le soir.
Le soir,
préparation au mariage, nouvelle activité qui
correspond à un besoin. Il y a plus de 70 participants. Ce
n’est pas facile, car nous sommes en banlieue éloignée.
Les gens arrivent à 20 heures, avant de rentrer chez eux et
sans avoir mangé.
Jeudi 13 février : Je pars à RUFISQUE, à la prison des femmes. Elles sont très heureuses de me voir… et moi aussi ! Elles sont heureuses de pouvoir parler, de partager leurs soucis et de poser leurs problèmes. Elles me demandent souvent des petites choses : dentifrice, radio, lunettes, journaux. Mais l’important pour elles, c’est de donner signe de vie à leurs familles et aussi d’avoir des nouvelles de leurs parents, surtout de leurs enfants. Cela occasionne de gros frais de téléphone, car beaucoup viennent de l’étranger. Un autre souci –mais qui prend beaucoup de temps et d’efforts- ce sont les contacts avec les ambassades et la recherche d’avocats : ce n’est pas facile d’en trouver, et encore moins d’assurer le suivi.
Mercredi
12 février :
Nous faisons un nouveau tour des collèges,
suite à une première prise de contact.
Puis, je
travaille avec les catéchistes et je vais visiter un groupe
de femmes qui ont lancé un projet de teinture.
La nuit, je
travaille à la rédaction de mes deux livrets de
commentaires d’Evangile. Ca n’avance pas vite,
mais il faut que tout soit prêt pour Pâques.
Mardi
11 février :
C’est la Journée Mondiale des Malades. Nous
avons préparé cette Journée à l’avance,
pour connaître les malades de nos différents quartiers.
Aujourd’hui, les communautés apportent les malades, car
la plupart ne peuvent pas se déplacer par eux-mêmes.
Nous donnons le Sacrement des malades à un certain nombre.
Mais à partir de là, nous voulons intensifier le
soutien des communautés aux malades, sans se limiter aux
chrétiens bien sûr. Et par rapport aux chrétiens,
nous demandons que les visiteurs aillent prier chez eux et parler
avec les familles, au lieu de prier pour eux pendant les
réunions.
Le soir, je pars en ville pour la formation
sur le Discours sur la montagne, comme chaque semaine. Les
groupe est maintenant soudé, les gens sont à l’aise
et participent très activement, c’est ce qui rend les
choses enthousiasmantes.
Lundi 10 février : La journée est consacrée à mes différentes émissions : à la radio, j’apprends les résultats de la Votation en Suisse qui bloquent l’accueil des étrangers. Les Européens s’insurgent contre ces résultats. Mais c’est exactement ce que les pays européens font par rapport aux émigrés des autres continents !
Dimanche
9 février :
Session générale pour tout le Sénégal
des Associations travaillant avec les enfants de la rue. Je retrouve
des anciens de Saint Louis et de Tambacounda, que je n’avais
pas vus depuis plus de 20 ans ! Je me replonge dans le
bain !
Les jeunes de tout le Sénégal et des
pays environnants sont à KAOLACK pour les JMJ (voir à
la date du 7 février).
Samedi
8 février :
Matin : Rencontre « Justice et Paix »
pour tout le secteur.
Après-midi : Travail avec les
catéchistes.
Vendredi
7 février :
Je pars au Centre de formation des Jeunes Filles, mais
aujourd’hui je pars de bonne heure. En effet, ce matin, de
nombreux jeunes (plus de 25.000) vont partir pour les JMJ (Journées
« Mondiales » des Jeunes) du Sénégal.
Les filles ont demandé à ce qu’au lieu de la
formation habituelle on dise la messe. Cette messe, les jeunes l’ont
préparée pendant un mois pour venir offrir et célébrer
leurs activités et la vie du Centre au Seigneur. Elles l’ont
très bien fait, avec beaucoup de motivations ; la fête
est très belle, avec beaucoup de joie mais aussi de
profondeur. Ensuite, elles partent aux JMJ.
Normalement, ces JMJ
ont lieu le dimanche des Rameaux, et on change de lieu tous les ans.
Cette année, la rencontre a lieu à KAOLACK, au centre
du pays, et en avril, il fera très chaud ; c’est
pourquoi on organise la rencontre fin février, à une
période où il fait encore frais. Le déroulement
de ces journées se passe comme d’habitude, avec des
formations , des prières, mais aussi de nombreux temps de
partage, de rencontres, de chants et des veillées de prière,
avant, en particulier, des jeux scéniques, théâtre,
scénettes, etc.. pour animer et concrétiser les
actions à mener, notamment sur le thème de cette
année : « Jeune, acteur de la Nouvelle
Evangélisation ». Bien sûr, ce qui est
important c’est aussi la rencontre des jeunes, leurs partages
au niveau personnel et communautaire, et les liens qui se tissent
entre eux. Maintenant, il reste à assurer le suivi et la
réalisation des actions projetées, pour que cela ne se
limite pas à une belle rencontre sans aucun impact, ni
résultat concret.
Mais c’est vrai que cela est un
réel temps fort, avec la participation de nombreux délégués
des pays environnants, si bien qu’on envisage maintenant de
faire une rencontre régionale pour toute l’Afrique de
l’Ouest. Bien sûr, nous avons enregistré un
certain nombre de choses pour nos émissions à la
radio, que nous repassons à la radio diocésaine, pour
que ceux qui n’ont pu participer puissent en profiter, et
pour assurer le suivi, afin que cela ne soit pas rangé dans
les bons souvenirs, avec photos à l’appui.
Jeudi
6 février :
Comme chaque jeudi maintenant, je pars à la prison
des femmes de la ville de RUFISQUE. Nous faisons connaissance
peu à peu. Je rencontre personnellement les femmes qui le
désirent, pour les écouter, parler de leur vie et de
leurs problèmes. Nous voyons comment je peux les aider. Quand
elles se souviennent par cœur du numéro de téléphone
d’un parent (car bien sûr on leur a pris tous leurs
documents), elles me le donnent pour que je transmette de leurs
nouvelles, et que je demande l’aide dont elles ont besoin.
Elles veulent aussi avoir les nouvelles de leurs familles, en
particulier de leurs enfants. Mais souvent, le numéro est
faux, ou bien il ne passe pas, surtout si c’est à
l’étranger. Et ce n’est pas facile de faire venir
de l’argent pour elles, encore moins des objets. Avec le
personnel, nous voyons comment améliorer la vie à la
prison, en particulier au niveau matériel : savon et
autre matériel d’hygiène, nourriture, etc…
Et aussi les activités de formation ou autres :
alphabétisation (en français et en ouolof), ateliers
divers, etc… En général, le personnel a le
souci de respecter et d’aider les détenues. Si la vie
est si difficile, c’est surtout à cause des mauvaises
conditions et le manque de moyens matériels. Et aussi le
manque de liberté et la séparation de la famille. Mais
déjà mon passage est une ouverture et une occasion de
contacts très attendus.
La nuit, réunion dans une
communauté de quartier comme chaque jeudi. Nous
regardons la vie du quartier et cherchons comment améliorer
les choses.
Mercredi
5 février :
Après la théorie sur les media, il faut passer
à la pratique ! Je commence à enregistrer trois
de mes cinq émissions hebdomadaires à la radio.
Mais je dois m’arrêter pour continuer ma tournée
dans les écoles. Je commence par les collèges
aussi bien publics que privés : il y en a 16 sur la
paroisse. Je tiens au moins à me présenter et à
avoir les noms des élèves. Puis nous voyons comment
travailler ensemble pour une meilleure éducation des élèves
et une amélioration des écoles. Il y a beaucoup de
choses à régler.
C’est mercredi ; je
fais un tour pour saluer les Mouvements de jeunes qui sont en
réunion. Je passe aussi voir un groupe de femmes qui font de
la teinture traditionnelle. Le problème, c’est
d’arriver à vendre ensuite leurs pagnes.
Mardi
4 février :
En septembre dernier, pendant mes congés, j’ai
été invité dans une paroisse de la région
parisienne (MONTESSON) pour parler de nos activités
missionnaires et de la vie sénégalaise. J’étais
invité par un ami qui m’avait demandé de
soutenir au Sénégal un couple sénégalo-ivoirien,
obligé de s’absenter de France pour aller assister
à l’enterrement de leur grand’mère à
ABIDJAN, et qui ne peut plus revenir en France alors qu’ils se
sont mariés légalement ici. La femme en a fait une
dépression très grave et se trouve perdue dans un
village en pleine brousse, près de la frontière du
Mali (Kidira). Je vous en ai déjà parlé
plusieurs fois dans le passé.
Dans cette paroisse, cet ami
m’a fait rencontrer une responsable de Maison d’Editions
qui d’elle-même m’a proposé, après
avoir consulté mon site, d’imprimer ces commentaires
d’Evangile, pour toute l’année, dimanches et
jours ordinaires. Et aussi quatre livres : Commentaires des
quatre Evangiles. Elle a fait un excellent travail,
bénévolement. Comme elle me l’a dit plusieurs
fois : « c’est ma contribution à
l’Evangélisation ». Cela m’a beaucoup
touché et je ne sais pas comment la remercier. Mais je tenais
au moins à le partager avec vous. Elle fait partie de ce
grand « club international » des amis qui nous
soutiennent, que ce soit dans notre travail directement
missionnaire, ou dans nos actions de formation, d’éducation
et de développement, à tous les niveaux. Donc, merci à
vous tous.
Aujourd’hui, je descends en ville et
vais d’abord voir des imprimeurs pour l’impression des
deux livrets de commentaires d’Evangile du temps
pascal, utilisables pour toutes les années : un, sur les
dimanches des trois années A, B et C ; et un autre sur
les Evangiles de la semaine. En effet, depuis deux ans, je compose
des commentaires de l’Evangile de chaque jour pour le site
de l’Eglise Catholique de Dakar. Je les reprends
maintenant chaque matin et chaque soir en français et en
ouolof, sur la radio catholique du Sénégal.
Je
reçois un accueil très sympathique, spécialement
de la part d’un imprimeur qui comprend très bien mon
souci de fournir ces livrets à un prix le plus réduit
possible, accessible aux personnes qui ont peu de moyens. Malgré
tout, nous pensons aux gens qui ne savent pas très bien
lire : nous mettrons donc un certain nombre de photos et
illustrations, mais en noir et blanc, car en couleurs ce serait trop
cher.
Comme annoncé, nos deux livrets de commentaires pour
le Temps Pascal (dimanches et semaines), valables pour toutes les
années sont parus : « Enraciner
l’Evangile, jour après jour », n°1)
Pâques (dimanches) ; n°2) Temps pascal (semaines).
Merci de faire connaître ces livrets autour de vous.
Pour
commander ces livrets sur Internet, aller sur le site
www.editions-claire-fontaine.com
Choisir :
« paraboles et spiritualité » et
cliquer sur le nom des livrets en choisissant l’option e-book.
Le paiement se fera par paypal, système sécurisé
de paiement sur Internet.
Pour avoir un livre imprimé,
le commander directement à la Librairie des Spiritains,
Congrégation du St Esprit, 30 rue Lhomond, 75005 PARIS.
Tél : 01 47 07 94 48 - e-Mail :
libprocssp@free.fr
Je
continue ma tournée en ville. Je vais voir la directrice de
la Radio Municipale. Je profite de l’occasion pour réfléchir
à l’amélioration des émissions. Elle
m’assure que ces émissions sont très appréciées,
en particulier des musulmans, ce qui m’encourage beaucoup. Il
est vrai que, d’une part, nous veillons à présenter
les choses d’une façon compréhensible aux
non-chrétiens, dans le respect de leurs convictions, et,
d’autre part, nous abordons des questions de la vie concrète,
d’une manière simple, mais en développant la
dimension éducative et le témoignage personnel des
interviewés. Nous allons continuer dans le même
sens.
Ensuite, nous avons à 17 heures, la rencontre du
SEDICOM (Service Diocésain de la Communication) avec
les différents intervenants dans les divers Medias, comme
nous le faisons chaque mois, pour évaluer et améliorer
notre travail et recevoir une formation sur l’une ou l’autre
question.
Comme l’animateur a une voiture et part dans la
même direction, j’en profite, pour arriver en temps
voulu à la Rencontre biblique sur le Discours de Jésus
sur la montagne, que j’anime tout ce mois-ci. Je m’y
trouve très à l’aise et j’aime ces
rencontres où les gens participent bien et d’une façon
très enrichissante. De plus, les confrères sont très
sympathiques…. il fait nuit et ce n’est pas facile de
rentrer dans notre banlieue ; l’un d’entre eux
prend la voiture de la Communauté et me ramène.
J’apprécie.
Lundi 3 février : Rencontre des prêtres du doyenné, comme chaque mois. Nous travaillons deux questions, avec deux intervenants. Le premier nous fait réfléchir au travail de la Caritas. Et comment le mettre en action, dans nos 11 paroisses. Puis nous travaillons l’Acte 3 de la décentralisation qui se met en place au Sénégal, et qui va être la base pour les prochaines élections locales. Je vous ai déjà envoyé des réflexions sur ces questions qui sont importantes et sur lesquelles il est également important de nous former pour pouvoir ensuite former ceux dont nous avons la responsabilité. Ensuite, nous prenons un temps de partage sur nos différentes activités, la mise au point des programmes, les expériences menées, etc… Aujourd’hui, nous travaillons en particulier les activités de Justice et Paix, la mise en place des Commissions de la Famille en lien avec la préparation du synode de la famille, et le lancement des préparations au mariage. Comme d’habitude, nous terminons par un repas fraternel, qui se prolonge dans la joie. Cependant, il faut rentrer pour rencontrer les personnes qui nous attendent, célébrer l’Eucharistie et sortir la nuit dans le quartier.
Dimanche
2 février :
Le soir, nous allons rejoindre mon ancienne paroisse, où
j’étais les deux dernières années, à
la Kermesse organisée pour recueillir des fonds. Cela
me permet de revoir beaucoup d’amis que je n’avais pas
rencontrés depuis longtemps. Nous en sommes tous très
heureux.
Mais d’abord le matin, après la messe de 7
heures, nous tenons, jusqu’à 13 h 30, une rencontre
d’évaluation de la vie et du travail des communautés
de quartier (CEB). En effet, nous avons revu complètement
les orientations de ces communautés qui se contentaient
souvent de réciter le chapelet. Nous avons défini
ensemble des objectifs en lien avec le Plan d’Action Pastoral
de toute l’Afrique de l’Ouest : la formation à
la Parole de Dieu - l’engagement dans la paroisse -
l’engagement dans le quartier - les relations entre
chrétiens et musulmans. Nous avons défini le rôle
des différents responsables et proposé des schémas
de réunions et des pistes d’actions. Les gens ont très
bien accepté ces nouvelles orientations, et se sont mis au
travail avec courage. Nous avions décidé d’évaluer
la vie des communautés, au milieu de l’année
scolaire. C’est ce que nous faisons aujourd’hui. Je vais
vous en envoyer les comptes-rendus par mail. (Quand vous lirez
ces nouvelles, vous les aurez reçus, vers le 6 février).
Nous arrêtons à 13 h 30, car nous n’avons pas
les moyens de fournir un repas. Mais le but, c’est de lancer
la réflexion, et elle va se continuer dans chaque communauté
à la base. Nous en reparlerons au Conseil Paroissial du 16
février.
En fin d’après-midi, nous nous
retrouvons tous les spiritains de la ville pour un temps de
prière. En effet, nous célébrons l’anniversaire
de la mort de notre 2ème fondateur, le Père
François LIBERMANN (voir mon site :
http://armel.duteil.free.fr
rubrique : Spiritains). Nous sommes heureux de nous
retrouver et de partager notre vie, avec nos joies et nos soucis.
Samedi 1er février : Là encore, beaucoup d’activités. Je commence par lancer la rencontre des Caritas du doyenné (11 paroisses). On établit l’ordre du jour, et je les laisse travailler ; ils en sont tout à fait capables et n’ont pas besoin de moi. Je pars dans une autre paroisse pour assurer une formation sur les Communautés de quartier. Pendant ce temps, la Journée mondiale de la vie consacrée (religieux et religieuses) a commencé. Je les rejoins bien sûr pour l’Eucharistie, très animée et participative, avec en particulier une très belle liturgie pénitentielle avec des beaux symboles. J’interviens ensuite, à la fin de la conférence. Je vous en enverrai le texte par mail, par Jean-Jacques, comme d’habitude. Et que je remercie beaucoup au passage. De même que Jocelyne qui saisit les Nouvelles.
Vendredi
31 Janvier :
Le matin, réunion de la Commission pour les
anglophones. Ils sont nombreux à Dakar. Nous avons déjà
des communautés organisées et des messes le dimanche.
Mais nous sentons la nécessité d’organiser les
choses, d’aider à assurer leur intégration dans
la société et chercher à répondre à
leurs différents problèmes. Il y a beaucoup à
faire dans ce domaine aussi.
Puis je passe à un Centre
pour les drogués, lancé par le Président
CHIRAC. J’y rencontre là aussi un ancien élève
de St Louis qui va aussitôt m’acheter un jus de
fruit.
En soirée, il y a un match très important
entre deux des plus grands champions de lutte. La lutte est
le sport le plus important au Sénégal. Il mobilise
énormément de monde. Il attire beaucoup de jeunes.
Même à l’école primaire, la plupart des
élèves ont des photos de lutteurs sur leurs cahiers.
Le problème, c’est que, comme le football en France, la
lutte est devenue une affaire d’argent. Elle est devenue de
plus en plus violente : c’est la lutte avec frappe qui
est surtout une boxe à main nue. De plus, chaque quartier a
son champion. Et quel que soit le résultat, cela entraîne
des bagarres et des casses. Cette fois-ci, les forces de police ont
pris les devants, mais ça n’a pas empêché
les gens d’avoir très peur. Si bien que, à leur
demande, nous avons supprimé toutes les rencontres et
réunions. Ce qui nous fait au moins une soirée libre !
Finalement, le champion de notre ville de Pikine, qui était
pourtant le grand favori, a été battu. Les gens ont
été tellement déçus et désemparés
qu’ils sont restés tranquilles et sont rentrés
chez eux.
Jeudi
30 Janvier :
Ce matin, je vais visiter un Jardin d’enfants
communautaire, dans la banlieue de la ville de Rufisque. Ils sont
soutenus par des amis français, qui se demandent si le projet
est valable, de même que ses orientations, et s’il
mérite d’être soutenu. Je vais donc voir les
choses sur le terrain.
Ensuite, je pars à la prison des
femmes, à Rufisque. C’est un premier contact. Mais
déjà j’en ai connu un certain nombre d’entre
elles quand elles étaient à la prison de Dakar, avant
leur jugement. Je me présente, et elles aussi. Je leur
présente aussi mon action pour l’écoute, leur
soutien dans les différents domaines : santé,
nourriture…., recherche d’avocats, relation avec les
familles, préparation de la sortie et réinsertion. Je
vais venir régulièrement chaque jeudi, et vous
tiendrai au courant.
Au retour, je passe rencontrer le Proviseur
du Lycée de Thiaroye, qui est sur notre territoire, et où
j’ai l’intention de rencontrer les élèves
vendredi, à la fin des cours. J’ai la surprise de voir
que je l’ai connu dans les années 90 à St Louis.
Il était déjà enseignant et j’étais
intervenu dans sa classe. Cela m’arrive très souvent de
me faire arrêter dans la rue par des gens que j’ai eu
l’occasion de former autrefois. C’est toujours une
surprise de voir ce qu’ils sont devenus.
Mercredi
29 Janvier :
Ce matin, je suis à la paroisse. Dès mon
arrivée, beaucoup de gens viennent me voir. Je ne sais pas
comment ils se passent l’information… Chacun vient avec
son problème. Je reçois plusieurs personnes qui
viennent de sortir de prison, et à la situation desquelles je
suis particulièrement sensible. Puis une femme ghanéenne
qui vivait au Mali, dans le nord, et qui a dû s’enfuir à
cause de la guerre. Elle n’avait pas d’argent. Elle est
venue très lentement, en comptant sur la charité des
gens. Elle arrive dans un état lamentable. Nous commençons
par lui donner à manger. Puis elle peut se laver et nous lui
donnons des habits neufs. Ensuite, un jeune la conduit à
Dakar, au PARI (Point d’Accueil des Réfugiés et
Immigrés), organisation de la Caritas. Il faut d’abord
lui trouver un accueil pour la nuit, ce qui n’est pas facile
sans être prévenu à l’avance. Le
lendemain, ils vont l’emmener à
l’hôpital.
L’après-midi, nous avons une
grande rencontre des femmes. C’est une action lancée à
la fois par le RADDHO (une ONG qui travaille pour les Droits
Humains), l’organisation (gouvernementale) de la Lutte Contre
les Violences faites aux Femmes et une Association « Equitas »
soutenue par le Canada. Ils m’ont choisi comme personne
ressource, et je suis donc heureux d’accueillir la première
réunion de mise en place des activités. Cela va nous
permettre de participer activement à la formation des femmes,
à leur défense, et aux lancements des projets de
développement. De très nombreuses associations sont
venues en masse. Chacune présente ses buts et ses actions.
C’est une très bonne occasion pour se connaître
et commencer une collaboration.
Mardi
28 Janvier :
Aujourd’hui, je fais le tour des Collèges et
Lycées de la paroisse. Il y en a une quinzaine (officiels
ou privés non catholiques). Jusqu’à maintenant,
je n’avais pas eu le temps de le faire, à cause de mes
nombreuses occupations et responsabilités. Et il fallait que
je m’insère dans le milieu et découvre les
réalités locales. Partout je reçois un
excellent accueil, surtout dans les Collèges privés
car ils tiennent à avoir une bonne réputation, et des
clients ! Par respect pour la laïcité sénégalaise,
nous décidons de ne pas faire d’intervention dans les
Collèges, afin de ne pas amener des problèmes
insolubles. Et ne pas ouvrir une porte aux sectes chrétiennes
et aux groupes intégristes musulmans. Par contre, je n’ai
aucun problème pour avoir la liste des élèves
chrétiens, ni à les rencontrer. Cela me prend toute la
matinée et il faudra que je continue un autre
jour.
L’après-midi, enterrement très
émouvant. C’est la première fois que cela se
fait dans la propre langue de la famille (qui vient de Guinée
Bissao) et non pas en ouolof, la langue utilisée au Sénégal
par la plupart des gens. Je ne peux pas aller jusqu’au
cimetière, car, comme chaque mardi, je dois assurer la
formation en ville sur les Béatitudes et le discours
sur la montagne, de Jésus. Ce soir, nous travaillons les
questions de l’aumône, de la prière et du jeûne,
dans le contexte du Sénégal, au point de vue aussi
bien culturel que religieux et social. (Voir mes envois mail et
mes commentaires d’Evangile).
Lundi 27 Janvier : Journée de repos. J’en profite pour préparer et enregistrer mes différentes émissions de la semaine. J’interviewe en particulier un chef scout sur le scoutisme. J’accueille aussi une famille qui va enterrer leur mère demain. Nous partageons d’abord ce qu’ils ont vécu avec elle, puis nous préparons la célébration, en tenant compte de leurs traditions, dans leur langue (le mandjaque, une langue que je ne possède pas bien). J’enregistre quelques commentaires au magnétophone, dans cette langue, que je vais travailler cette nuit, après être allé célébrer la messe dans une communauté de quartier.
Dimanche
26 Janvier :
Rencontre générale de la Fraternité
spiritaine comme chaque trimestre. Aujourd’hui, le matin
nous travaillons le plan pastoral de l’Archidiocèse. En
fait, c’est un plan commun à tous les diocèses
de l’Afrique de l’Ouest, pour 5 ans, mais que nous
adaptons à nos réalités locales. Et,
contrairement aux plans précédents, les actions ne
sont pas décidées d’en haut, mais à la
base, selon les quatre lignes d’actions suivantes : 1.
La communion. 2. La sanctification. 3. Le témoignage.
4. Le service : Droits humains, Justice et Paix, Charité
et Développement.
Nous voyons comment d’abord lui
donner le maximum d’ouverture missionnaire : accueil des
autres croyants, actions communes avec les autorités et les
croyants des autres religions. Car nous constatons que les chrétiens
ont tendance à être trop centrés sur l’Eglise,
au lieu de travailler avec tous. Puis nous réfléchissons
aux activités concrètes que nous pouvons mener. Vous
recevrez bientôt le compte-rendu de cette rencontre.
Au
retour, je m’arrête dans une famille amie. Le fils
célèbre ses fiançailles. Je l’ai
rencontré (avec beaucoup d’autres) au cours des
sessions de préparation au mariage. Je suis heureux de passer
un bon moment avec tous et de faire la connaissance de nombreux
membres de la famille, car beaucoup de monde est venu.
Samedi
25 Janvier :
Réunion de la Commission « Justice et
Paix » de la paroisse. Nous nous connaissons bien et
travaillons sur le même secteur. Nous pouvons donc intervenir
plus concrètement. Nous évaluons d’abord la
journée de la paix à la paroisse. C’est le
début. L’année prochaine, nous pensons sortir,
pour travailler avec les associations laïques et musulmanes des
quartiers, et faire une marche dans la ville. Puis nous évaluons
les actions dans les quartiers. Et nous préparons une action
suivie avec une association spécialisée pour le
soutien et la réinsertion des drogués. Enfin, nous
réfléchissons à la collaboration nécessaire
avec la Caritas, avant de parler de l’emploi des jeunes et
d’un programme de formation, de responsabilisation et de
soutien aux femmes et jeunes filles : défense de leurs
droits, lutte contre les violences sexuelles et autres. Nous
terminons par la préparation des élections
locales.
L’après-midi, rencontre avec des jeunes
dans le quartier. Puis messe du samedi soir.
Vendredi
24 Janvier (suite) :
Je pars au Commissariat de Police pour légaliser
une procuration. En effet, ayant changé de secteur, je dois
laisser la signature du CCP de l’Aumônerie des Prisons
au nouveau responsable. Cela fait cinq fois que j’y retourne.
D’abord, il a fallu revoir deux fois de suite la formulation,
puis trois fois que j’y retourne. Mais il y a beaucoup de
monde et les signatures ne se font que de 9 à 11 heures….
alors il faut tenter sa chance le lendemain. Bien sûr, à
chaque fois j’amène du travail avec moi !
Cette
nuit, pas de rencontre ; j’en profite pour me coucher
plus tôt.
Vendredi 24 janvier : Comme tous les 15 jours, je vais dans un Centre de formation de jeunes filles. Aujourd’hui, nous travaillons la question de la puberté et de l’adolescence. C’est un thème qui a été proposé par les jeunes filles elles-mêmes et qui les intéresse beaucoup, car, avec le changement de société, des jeunes ont souvent des problèmes de relations avec leurs parents, et ne savent pas non plus se conduire dans la société moderne, leurs seuls modèles et références étant surtout les sportifs et les artistes. Mais le football et la danse ne suffisent pas pour pouvoir réussir son avenir. Nous allons continuer la réflexion bien sûr.
Jeudi
23 janvier : Le matin, avec un
technicien, nous essayons de régler nos problèmes
d’Internet sans beaucoup de succès !
Puis
je pars à la prison des femmes.
L’après-midi,
première rencontre de travail entre une ONG qui travaille à
la réinsertion des drogués, la Caritas et la
Commission Justice et Paix.
Ensuite, je prends un temps pour
travailler le mandjaque. Certes, je parle déjà le
ouolof qui est la langue parlée par tous, mais la plupart des
chrétiens de notre paroisse sont originaires de Guinée
Bissao et parlent leur propre langue, la mandjaque. Je sens la
nécessité de parler leur langue et je m’y suis
donc mis, mais ce n’est pas facile d’apprendre une
langue nouvelle à 74 ans, surtout quand on n’est pas
dans le milieu ! On verra bien.
La nuit, réunion dans
une communauté de quartier. Nous parlons du mariage qui
souvent pose beaucoup de problèmes, en particulier à
cause des changements profonds et des bouleversements de la société.
Mercredi 22 janvier : Réunion trimestrielle de l’équipe apostolique (prêtres, frères et religieuses). Nous faisons le tour des différents groupes et différentes activités. Il y en a beaucoup et cela nous prend toute la ,journée.
Mardi
21 janvier :Journée
consacrée aux enregistrements radio.
Le soir, j’assure
la formation en ville sur les Béatitudes et le discours sur
la Montagne. Les gens ont bien préparé les choses. La
participation est donc très bonne, et les questions sont
nombreuses.
Lundi
20 janvier : Ce matin, je pars à
la prison des femmes de Rufisque qui est située sur notre
secteur. Je la connais déjà pour y être venu
plusieurs fois l’année passée. J’attendais
le début de l’année nouvelle pour avoir
l’autorisation de l’administration pénitentiaire.
C’est fait. Je vais travailler avec toutes les femmes bien
sûr, musulmanes comme chrétiennes, surtout pour
l’écoute, la réinsertion et les relations avec
les familles, sans oublier les ateliers de production. On va
voir.
Au retour, je m’arrête dans une association qui
travaille à la réinsertion des drogués.
Ils ont fait appel à moi. Je pense que je vais travailler
avec eux.
L’après-midi, séance de travail
pour préparer des schémas de prières pour les
naissances, les fiançailles, les maladies, les mariages, les
cérémonies qui entourent la mort et toutes les
cérémonies traditionnelles.
Puis travail
avec les scouts. Au niveau international, le mouvement lance
un grand mouvement pour la paix. Nous voyons ce que nous pouvons
faire sur place.
Le soir, rencontre avec des monitrices de
jardins d’enfants. Je leur présente un jeu sur
les droits de l’enfant, pour les petits, que j’avais
composé autrefois et dont j’ai pu récupérer
un certain nombre d’exemplaires.
Dimanche
19 janvier : Je vais dans une
autre paroisse assurer une formation sur les communautés de
quartier. Ils sont plus de 150 car c’est une très
grande paroisse. Ils ont déjà une expérience de
ces communautés, on peut donc travailler en profondeur. De
plus, cela répond à une grande attente des gens.
A
la fin de la formation, je rencontre un de nos jeunes confrères,
originaire de cette paroisse. J’ai participé à
sa formation les années passées. Il travaille
maintenant en Guinée. Nous sommes très heureux de nous
revoir, et nous avons beaucoup de choses à nous dire. A
l’occasion de sa venue au Sénégal, il est reçu
par les autres jeunes de sa classe d’âge dans sa
famille. Il m’invite et je suis heureux d’y
participer.
Ensuite, je reviens chez nous, car c’est la
fête de la paroisse, pour recueillir des fonds pour
fonctionner. Il y a beaucoup de monde car les gens sont très
heureux de venir se retrouver dans la joie. La fête dure
jusque tard dans la nuit.
Le même jour, grande rencontre du
doyenné pour les vocations. Nos jeunes y participent
bien sûr.
Samedi
18 janvier : Formation Justice
et Paix. L’équipe de Pikine fonctionne bien, mais
ce n’est pas le cas dans les autres paroisses. Nous faisons
donc une formation au niveau du doyenné tout entier (11
paroisses), pour expliquer ce qu’est « Justice et
Paix » et comment lancer une Commission dans chacune des
paroisses. Vous en recevez déjà des comptes-rendus par
mails.
Après-midi, rencontre avec le responsable de la
Caritas.
Le soir, messe dans un quartier. Avant cela, je passe
prier dans une famille et bénir leur maison. Bien sûr,
nous ne nous contentons pas de bénir la maison, nous nous
asseyons longuement et abordons les problèmes de la famille :
pauvreté mais aussi entente entre eux.
Vendredi
17 janvier : Cette visite ne
nous empêche pas de continuer nos activités, chacun de
notre côté. Je vais donc au Lycée
rencontrer les élèves à la pause de midi.
Le
soir, rencontre des intervenants et responsables des émissions
catholiques dans les différentes radios de la ville où
nous sommes bien accueillis la plupart du temps : radios
nationales, municipale et communautaire (de quartier). Je suis très
impliqué dans ce domaine et je pense que c’est très
important. Mais bien sûr cela me demande beaucoup de temps,
d’efforts et de réflexion : deux commentaires
d’Evangile chaque jour (en français ou en ouolof) et 5
heures d’émission d’une heure par semaine. C’est
un moyen important de formation , d’éducation et aussi
de contact avec la société civile et les musulmans.
Jeudi 16 janvier : Aujourd’hui et jusqu’à dimanche, notre responsable des spiritains d’Afrique de l’Ouest vient nous visiter, comme il visite chacune des autres communautés chaque année. Tout se passe très simplement, sans protocole. D’ailleurs, nous nous connaissons bien. C’est l’occasion pour chacun de faire le point de ses activités et ensuite nous nous retrouvons tous ensemble pour en tirer les conclusions en communauté.
Mercredi 15 janvier : Le matin, travail avec l’équipe de Caritas. L’après-midi, séance avec les animateurs des enfants de la rue. Le soir, rencontre avec des animateurs de prison. Toute la semaine, j’assure la messe du soir à la paroisse. Cela fait une journée bien remplie.
Mardi
14 janvier : C’est un jour
férié. La ville est presque vide. J’en profite
pour faire avancer mon travail personnel.
Le soir, formation
sur les Béatitudes et le Discours sur la Montagne, en
ville, 5 semaines de suite. Depuis mon retour au Sénégal,
j’assure une telle formation chaque année. J’ai
beaucoup de travail à Pikine, mais vu l’importance de
ces formations j’ai accepté de continuer. Je connais
déjà un certain nombre de participants ; ils
n’hésitent donc plus à intervenir et à
apporter leur contribution. La 1ère séance
se passe très bien, même s’il y a des petits
réglages à faire, mais il me faut rentrer tard la
nuit… ça vaut la peine !
Lundi
13 janvier : Le matin,
intervention au collège voisin.
Après-midi,
rencontre avec des fiancés et des couples sur les problèmes
de la famille. Ils ne manquent pas, et on ne peut pas tout résoudre.
Mais nous arrivons au moins à régler un certain nombre
de questions et à alléger des souffrances.
Nuit :
C’est la fête de la naissance du Prophète
Mohammed (Le Maoulid). La fête a été
précédée d’une semaine des prières.
Depuis hier, les musulmans sont partis dans les centres religieux
pour la grande prière. Les responsables assureront
différentes formation et leur donneront de nombreux conseils,
de même que leur opinion sur la vie du pays. Cela est attendu
par tous. Nous prions pour eux et en union avec eux.
Dimanche
12 janvier : Ce dimanche, en
plus des messes ordinaires, à 12 heures nous avons la messe
des lycéens. Ils sont venus nombreux et ont bien préparé
la célébration. Chacun a amené son repas froid.
Ensuite, après un temps de formation, ils élisent leur
Bureau pour cette nouvelle année.
L’après-midi
est chargé. Après l’émission à la
radio, en direct, je vais rencontrer un groupe de jeunes
pour voir avec eux que faire dans le quartier et comment vivre
leur engagement en chrétiens.
La nuit, rencontre avec un
groupe de réflexion de cadres, pour établir le
plan d’action de l’année : en particulier
pour la formation à l’emploi des jeunes et la mise en
place de projets de développement et des actions économiques.
Samedi
11 janvier : Nous mettons en
place la Commission de la famille pour tout le monde. Elle
n’existait pas, mais tous en reconnaissaient la nécessité.
En effet, partout les familles ont des problèmes, mais ici la
grande pauvreté et le chômage n’arrangent rien.
De plus, les gens sont pris entre deux cultures : la culture
africaine traditionnelle mais qui a été cassée,
et la culture moderne qui s’impose et qui attire beaucoup les
jeunes, mais devant laquelle les parents sont désemparés.
Nous voyons donc : comment agir pour la vie du couple,
l’éducation des femmes, les relations entre les deux
familles (celle du mari et celle de la femme) qui sont très
importantes, l’engagement dans le quartier et la société,
les questions de sexualité et régulation des
naissances, etc…
Puis nous mettons en place le programme
de préparation au mariage des fiancés qui va commencer
à la fin du mois. Le problème est de trouver des
animateurs.
Enfin, nous revoyons le questionnaire venu de Rome
pour la préparation du synode sur la famille, car les
questions nous semblent trop difficiles et surtout elles ne sont pas
adaptées à notre situation et à nos cultures.
Vendredi
10 janvier : La rentrée
scolaire a eu lieu lundi dernier, aussi je retourne rencontrer les
jeunes filles du Centre de formation que je suis. Je suis
très heureux de les revoir.
A la pause de midi, je vais
voir la responsable du CAEDHU, pour récupérer du
matériel pédagogique et faire un programme d’action
sur PIKINE, pour l’éducation aux Droits Humains.
Au
retour, je m’arrête chez deux animatrices de prison.
Puis je passe chez notre secrétaire qui me remet les
programmes et invitations pour les rencontres de préparation
au mariage qui vont bientôt commencer.
Ce matin, nous avons
d’abord parlé de la nouvelle année. Nous avons
cherché quels vœux nous souhaiter et nous avons
réfléchi à ces vœux. Puis nous avons vu
comment nous avons passé la fête de Noël et évalué
nos activités.
Jeudi
9 janvier : Je reçois
deux animateurs d’une association qui travaille avec les
drogués, pour les aider à s’en sortir, leur
trouver du travail, assurer un suivi, etc… Ils viennent me
voir pour mettre en place une collaboration avec la Caritas, et
intensifier nos actions. Nous allons continuer la réflexion,
pour travailler sur des bases solides.
Le reste de la journée,
je travaille à mes commentaires d’Evangile.
Le soir,
nous avons la joie d’accueillir un jeune confrère
polonais qui vient de revenir au Sénégal. Il y
avait déjà travaillé plusieurs années,
avec les frères de Taizé. Il travaille dans l’Est
du pays, dans des petites ethnies marginalisées et méprisées,
à la fois pour le développement et la première
Evangélisation. Je suis très intéressé
de l’écouter, car j’ai moi-même travaillé
dans le secteur, les années 1979-80. Nous célébrons
l’Eucharistie, puis nous partageons le dîner. Nous nous
reverrons dimanche pour parler de plusieurs actions à mener.
Je le laisse pour assister à une réunion de
quartier : aujourd’hui, nous parlons des actions de
soutien et de développement à mener, avec l’aide
de la Caritas, mais surtout la participation de tous. Après
avoir expliqué l’importance de cette action, nous
ciblons déjà quelques actions à mener.
Mercredi
8 janvier : Commentaires
d’Evangile en ouolof, pour une semaine, toujours pour la
radio catholique. En effet, je travaille avec trois types de radio :
la radio municipale, les radios communautaires des quartiers, et la
radio catholique, avec des émissions à assurer chaque
semaine, et même chaque jour (commentaire de l’Evangile
en français et en ouolof). Cela fait beaucoup de travail.
Sans parler des émissions spéciales et interviews dans
les télévisions.
Une amie éducatrice,
avec qui j’ai travaillé de longues années au
Congo, au Sénégal et en Guinée, est de passage
à Dakar. Elle me fait la surprise –et la grande joie-
de me téléphoner. Je vais donc la rencontrer en ville,
car nous ne nous sommes pas vus depuis 4 ans. Nous avons donc
beaucoup de choses à nous dire. Mais il faut nous séparer,
car j’ai plus d’une heure et demie en transport public
(debout, serrés comme des sardines). A l’arrivée,
plusieurs personnes m’attendent. Je les reçois chacun
leur tour.
La nuit, enregistrement des commentaires d’Evangile
en français, pour toute la semaine.
Mardi
7 janvier : Enregistrements pour
la radio municipale : un partage d’Evangile et un sur
l’engagement politique, la décentralisation et
les prochaines élections.
Depuis 15 jours, nous n’avions
plus Internet, ce qui nous a beaucoup pénalisés. Nous
sommes allés dans des cybers-cafés, d’où
nous avons ramené des tas de virus. Nous avions acheté
un modem en Octobre qui était déjà foutu !
Il nous a fallu trouver les moyens pour une nouvelle installation,
en espérant que ça tiendra plus longtemps. Par manque
de moyens, nous sommes souvent obligés d’acheter de la
bricole qui ne tient pas le coup.
Après-midi, émission
en français pour la radio catholique. Je reprends les
commentaires d’Evangile que je vous envoie par mail. Puis, le
soir, travail avec la chorale. Les mails attendront !
Lundi 6 janvier :Réunion des prêtres des dix paroisses de notre doyenné, comme chaque mois. Nous faisons le tour des différentes commissions (il y en a beaucoup). Je suis spécialement chargé des Commissions de la famille, la Caritas, Justice et Paix, et la Commission anglophone. Puis nous travaillons le plan pastoral 2014-2017 qui est commun à toute l’Afrique de l’Ouest. Enfin, avec l’aide d’un maire, nous voyons comment établir une meilleure collaboration entre les mairies et les paroisses. La rencontre se termine par un bon repas.
Dimanche
5 janvier : Fête de
l’Epiphanie. Une fête qui nous touche spécialement,
dans la mesure où elle nous appelle à l’Evangélisation
et à l’ouverture aux autres religions.
Comme prévu,
nous célébrons la Journée mondiale de la
Paix , avec des commentaires très concrets et précis
que nous avons composés à cette occasion. Nous
expliquons en détail la Lettre de François. Suivie par
un engagement : une action par mois, pour toute l’année.
A l’Offertoire, en procession, nous apportons la lumière
du Christ qui éclaire un globe, nous venons déposer
des armes au pied de la Croix, et nous apportons une branche de
l’arbre de la paix (ici nous n’avons pas d’olivier !).
Les intentions de prières sont bien sûr adaptées
et se font dans les cinq langues principales de la paroisse. Nous
prenons la prière eucharistique pour la réconciliation.
Après la communion, les enfants viennent danser un chant et
mimer une déclaration sur la paix. Ensuite, nous remettons
une colombe (en papier) avec un texte aux responsables de chacune
des communautés de quartier, des écoles et des
dispensaires, qu’ils vont emporter avec eux. Puis nous
récitons tous ensemble la prière de Saint François.
Les chants, choisis spécialement, sont aussi très
animés. C’est la fête, et tout le monde est
content. Chaque fois que c’est possible, nous cherchons à
animer ainsi notre liturgie, pour une meilleure compréhension
et participation de tous.
Toute la journée, les jeunes ont
organisé une fête pour recueillir des fonds pour
leurs activités.
Le soir, rencontre de tous les
spiritains de la ville, anciens, et (nombreux) jeunes en
formation. Le but est de prier ensemble et de nous retrouver dans
l’amitié. Aujourd’hui, nous parlons de la mise en
place de la famille spiritaine , regroupant parents et amis.
Cette notion de la famille est très importante et même
essentielle dans toute l’Afrique Noire.
Samedi
4 janvier : Formation pour les
membres de la Caritas du doyenné. Nous sommes dans le
temps des fêtes, et pourtant les gens sont venus nombreux. Il
est vrai que nous voulons changer les orientations, et passer de
l’aumône et l’assistance à une véritable
prise en charge des gens par eux-mêmes. Et ne pas rester
enfermés dans l’Eglise, mais travailler davantage dans
la société, avec les pouvoirs publics, les ONG et
autres associations. C’est une véritable révolution.
Aussi, avant de voir comment travailler, nous cherchons ce que doit
être la Caritas, dans la situation actuelle du pays. En
partant de la Parole de Dieu et à partir de l’exemple
du Christ.
Le soir, réflexion avec le Conseil de la
Jeunesse, regroupant les responsables des différents groupes
de la paroisse, et ils sont très nombreux. Nous travaillons
la question de l’engagement des jeunes chrétiens
dans les quartiers et dans la société en général.
Cela les intéresse beaucoup. Ils vont ensuite passer toute la
nuit pour évaluer les activités menées depuis
octobre et préparer celles du reste de l’année.
C’est la meilleure façon d’avoir tout le monde et
le temps nécessaire pour travailler.
Vendredi 3 janvier : Réunion du Bureau des fraternités spiritaines. Nous faisons le tour des fraternités, puis nous préparons la rencontre générale de fin janvier.
Jeudi
2 janvier : Les activités
reprennent. Le soir, réunion de Justice et Paix pour préparer
la célébration de dimanche, pour la journée
mondiale de la paix. Nous avons préféré la
transposer du 1er au 5 janvier pour une meilleure
conscientisation.
Ensuite, réunion dans le quartier.
Mercredi
8 janvier : Commentaires
d’Evangile en ouolof, pour une semaine, toujours pour la
radio catholique. En effet, je travaille avec trois types de radio :
la radio municipale, les radios communautaires des quartiers, et la
radio catholique, avec des émissions à assurer chaque
semaine, et même chaque jour (commentaire de l’Evangile
en français et en ouolof). Cela fait beaucoup de travail.
Sans parler des émissions spéciales et interviews dans
les télévisions.
Une amie éducatrice,
avec qui j’ai travaillé de longues années au
Congo, au Sénégal et en Guinée, est de passage
à Dakar. Elle me fait la surprise –et la grande joie-
de me téléphoner. Je vais donc la rencontrer en ville,
car nous ne nous sommes pas vus depuis 4 ans. Nous avons donc
beaucoup de choses à nous dire. Mais il faut nous séparer,
car j’ai plus d’une heure et demie en transport public
(debout, serrés comme des sardines). A l’arrivée,
plusieurs personnes m’attendent. Je les reçois chacun
leur tour.
La nuit, enregistrement des commentaires d’Evangile
en français, pour toute la semaine.
Mercredi
1er
janvier 2014 : Je vais dire la
messe dans le quartier, avec beaucoup de joie et une bonne
participation des gens. Après la messe, les responsables de
la communauté m’emmènent rencontrer un vieux,
devenu infirme qui vit dans la rue, dans une pauvreté
totale. Nous parlons longuement avec lui. Puis nous parlons avec les
voisins et des personnes de la rue pour voir qui pourrait l’aider
et le soutenir. Nous leur laissons une somme d’argent pour
cela. Les responsables de la communauté vont suivre cette
affaire.
L’après-midi, travail avec Justice et Paix.
De toutes façons, pas question de faire la sieste aujourd’hui
(ni les autres jours d’ailleurs !) car tout le monde
vient nous souhaiter une bonne année…. Ce qui est bien
agréable, mais un peu formel parfois !