Armel Duteil

Nouvelles de 2014

    Mercredi 31 décembre : La nuit, nous avons une veillée durant laquelle nous faisons le point de l’année : évaluation, demande de pardon et action de grâces. Avec une projection de diapositives sur les évènements importants de l’année, et un théâtre sur l’engagement dans la Société. A la messe, les différentes communautés participent activement à la prière. Nous terminons à minuit pour nous souhaiter une bonne année, et nous avons un petit réveillon : chacun a apporté quelque chose.
    La joie se continue le lendemain à la messe du 1er janvier, en se souhaitant une bonne année, chacun avec ses vœux et sa façon de le dire.
    Pendant toute la semaine passée les différents groupes et mouvements ont eu des sorties et des camps de formation . Bien sûr, nous avons suivi tout cela et participé à ces activités.
    Depuis huit jours, la 2ème Confrérie musulmane du Sénégal, les tidjanes, se prépare à célébrer la naissance du prophète Mohammed, par des nuits de prière. Depuis quelques jours, les villes de Dakar et de Pikine se vident. Et le samedi 3 janvier, c’est le grand départ pour les Centres religieux. Nous leur sommes unis dans l’amitié et la prière.
    Comme le 1er janvier les gens sont très dispersés, nous célébrons la journée mondiale de prière pour la paix le 4, dimanche de l’Epiphanie, parce que la recherche de la paix est essentielle pour nous et nous voulons y consacrer le temps qu’il faut. Nous y avons d’abord réfléchi dans nos différentes communautés. La messe est animée par les différents groupes, y compris les enfants : interventions, intentions de prière, chants gestués et mimes, théâtre, etc… Et après la messe, nous prenons un temps pour réfléchir à la Lettre du Pape François, sur les différentes formes d’esclavage moderne : « Non, plus esclaves, mais frères ». Nous cherchons à voir comment mettre ce message en pratique concrètement dans nos réalités sénégalaises.

  • Samedi 20 au Jeudi 25 décembre : Nous sommes en pleine préparation de Noël , avec tout le travail que cela suppose, mais qui ne supprime pas toutes les autres activités bien sûr.
    Je commence la journée par un mariage. Généralement, ces mariages sont l’occasion de grandes dépenses pour se montrer, à cause de la pression sociale. Ce qui entraîne des tas de problèmes : jalousies et critiques, dettes énormes, etc… Ce matin, je suis heureux car nous célébrons un mariage très simple. Il n’y a pas de chorale, si bien que toute l’assemblée chante ; en effet, souvent les chorales transforment les célébrations en concert et les gens ne participent pas. La mariée, comme tous les participants, sont venus en tenue simple et habits ordinaires. C’est courageux et d’un grand encouragement pour les autres.
    Je prends le temps de chanter et danser avec eux, puis je pars à la prison des femmes.
    Nous anticipons Noël, en collaboration avec une association « Tendre Enfance » qui soutient les bébés et leurs mères en prison. En effet, quand une femme enceinte, ou avec un bébé, est arrêtée, son enfant reste avec elle jusqu’à 3 ans. Bien sûr, ce n’est pas un lieu de vie pour un bébé. Nous faisons ce que nous pouvons pour eux.
    Nous fêtons Noël d’abord avec les autorités et souhaitons les impliquer. Nous pourrons leur rappeler leurs déclarations et leurs promesses au cours de l’année. Puis nous célébrons l’Eucharistie. De nombreuses femmes musulmanes y participent, avec beaucoup de piété. Cette prière contribue vraiment à faire l’unité entre toutes.
    Après la messe, nous remettons des cadeaux aux mamans pour leurs enfants. Ce ne sont pas des jouets, mais plutôt des savons, des couches, des habits et autres produits de première nécessité.
    Ensuite, nous partageons le repas tous ensemble et nous continuons dans la joie et la fête.
    Tout au long de la semaine, les activités continuent : accueil, soutien, visites dans les quartiers, messes, prières et réunions, sans oublier les messages auxquels il faut répondre sur Internet, les enregistrements à la radio et le travail personnel. Et en même temps, nous préparons Noël avec tout ce qui est à prévoir et plusieurs heures de confession chaque soir dans une paroisse différente.
    La Veillée de Noël est très animée : chants, danses et un théâtre qui nous raconte l’histoire du 4ème mage. Il arrive en retard et il n’a plus rien à offrir à l’Enfant Jésus, car il s’est attardé en route pour aider les gens et il a distribué ses cadeaux aux pauvres. Mais c’est lui qui est béni !
    A la messe du jour, nous baptisons 13 bébés. C’est un beau jour pour cela. Je prends soin de faire participer toute l’assemblée, surtout les enfants, en expliquant les différents gestes et en les faisant participer aux différents rites.

  • Vendredi 19 décembre : Le matin, nous continuons notre travail de préparation du Chapitre (Assemblée Générale d’une semaine) des spiritains d’Afrique de l’Ouest. Nous avons neuf dossiers à réfléchir : la mission, les finances, la protection des mineurs, la diversité spiritaine, les vocations et la formation, les situations personnelles, la vie en communauté, le coutumier (l’organisation) et l’animation de la Province (le Conseil).
    14 heures. Pendant que les élèves musulmans sont partis prier à la mosquée, je me retrouve, comme chaque vendredi, dans une classe d’un collège, avec les élèves catholiques, pour la réunion de notre aumônerie.
    L’après-midi, rencontres à la paroisse.
    Soir et nuit : Confessions dans une nouvelle paroisse.

  • Jeudi 18 décembre : Visite à la prison des femmes. Nous sommes très heureux de nous revoir. Le point essentiel, ce sont les contacts avec les familles pour les fêtes de Noël et de fin d’année. Je vais avoir beaucoup de coups de téléphone à passer !
    L’après-midi, de nombreuses personnes m’attendent : les immigrés qui veulent retourner chez eux, des jeunes qui cherchent du travail, des gens chassés de chez eux, des nouveaux arrivés en ville, etc.
    Le soir, je vais participer à la réunion d’une communauté de quartier. Cela fait longtemps que je ne l’ai pas visitée. Il y a une panne de courant dans le quartier, et, de plus, la station de pompage est en panne : tout le quartier est inondé. J’ai beaucoup de peine à arriver à la maison où se tient la réunion, et il n’y a pas beaucoup de monde. Cela ne nous empêche pas de partager la vie du quartier.

  • Mercredi 17 décembre : Travail personnel et accueil.
    Dès 10 heures, je pars à une télévision pour une émission sur la famille, à l’occasion du Synode sur la Famille. On me demande d’assurer ainsi une émission chaque quinze jours. Ca m’intéresse, j’ai des choses à dire, mais cela va me faire du boulot en plus. L’enregistrement prend du temps à cause de nombreux problèmes techniques. En effet, ces télévisions marchent avec les moyens du bord, et ce n’est pas toujours facile.
    Cette séance terminée, je pars de l’autre côté de la banlieue pour lancer une aumônerie dans un collège, à la fin des cours. Les élèves m’ont attendu, nous tenons une réunion rapide car à 15 heures j’ai un enterrement.
    Ensuite, le Bureau de la Caritas pour préparer la rencontre de dimanche.
    Puis nous partons pour une nouvelle paroisse, pour les confessions de Noël. Encore une belle journée.

  • Mardi 16 décembre : Le matin, enregistrements en ouolof.
    Le soir, dernière formation de l’Avent, en ville. Nous abordons aujourd’hui la question de l’Evangélisation de notre société et de nos cultures, en partant de la Lettre de François : la joie de l’Evangile. Un gros morceau ! Il faudra d’ailleurs le reprendre. Nous réfléchissons en particulier à l’organisation du pays. La richesse (PIB) augmente, mais le nombre des personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté augmente encore plus. Car les richesses du pays sont récupérées par les grands de la société. Nous voyons comment changer les choses, chacun à notre place : comment responsabiliser les plus pauvres et leur donner les moyens de s’en sortir. Nous parlons aussi de la violence et de l’insécurité, sans oublier la corruption . Mais nous voyons aussi les aspects positifs et les efforts actuels pour plus de démocratie, la décentralisation et la bonne gouvernance. Le soutien au monde rural, la formation des femmes et la loi pour la parité, la lutte contre les violences, la lutte contre le chômage des jeunes. Sans oublier le soutien aux familles nécessiteuses et la mise en place de la Couverture Médicale Universelle.
    Et aussi la réorganisation de la Fonction Publique. Le pays est pauvre, les problèmes sont énormes au niveau interne mais aussi à cause de la domination par les pays riches (par exemple, les APE : Accords soit disant de Partenariat Economique imposés par l’Europe, mais il y a aussi des gros efforts de faits qui vont dans le bon sens. La difficulté est la participation active des citoyens et l’efficacité de la société civile. On vient de découvrir du pétrole : à quoi et par qui vont être utilisées les ressources ? Cela suscite de nombreux débats en ce moment.

  • Lundi 15 décembre : Dans la journée, enregistrements radios et nombreuses visites, en particulier de cas sociaux ;
    Le soir, confessions de Noël avec de nombreux jeunes. Nous avons déjà confessé les enfants à l’avance et nous sommes 12 prêtres venus des différentes paroisses. Malgré tout, cela nous prend de 18 à 23 heures. Chaque jour, nous nous retrouvons ainsi dans une autre paroisse, pendant 10 jours, pour préparer Noël. Après les confessions, nous mangeons tous ensemble, ce qui nous permet de mieux nous connaître, en particulier avec les nouveaux arrivés, et de parler de beaucoup de choses.

  • Dimanche 14 décembre : Récollection des étudiants. Les problèmes sont nombreux à l’Université : manque de salles et de professeurs, manque de moyens, bourses non payées. Et aussi nombre d’étudiants beaucoup trop important, surtout dans les branches littéraires et juridiques, et donc sans espoir de trouver un emploi plus tard. Cela entraîne de nombreuses grèves et violences. Et les cours n’ont pas encore repris cette année
    Nous nous retrouvons donc toute une journée pour évaluer l’année passée, en tirer les conclusions, et voir ce qu’il sera possible de faire cette année. Les participants ne sont pas nombreux. Ils sont plus intéressés par les fêtes, les sorties et les soirées dansantes.

  • Samedi 13 décembre : Je passe toute la journée avec la Commission Justice et Paix, pour une réflexion sur la décentralisation. En effet, l’Etat sénégalais a mis en place tout un programme de responsabilisation des citoyens et des communes, en leur confiant davantage de responsabilités, mais les choses ont de la peine à se mettre en place. Et il faut mettre en place la société civile et assurer une meilleure formation des citoyens. C’est le but de la formation d’aujourd’hui qui regroupe des maires et conseillers municipaux et des responsables d’associations, de mouvements et d’organisations diverses. Un expert nous explique d’abord d’une façon simple et claire sur ce qu’est cette décentralisation. Ensuite, sur la dimension sociale et religieuse. Après avoir répondu à de nombreuses questions, nous nous retrouvons en carrefours pour en tirer des conclusions pratiques et tracer des lignes d’action. L’ambiance est excellente…. En attendant les résultats.
    Mais je dois rentrer pour la messe du samedi soir.

  • Vendredi 12 décembre : Nouvelle réunion de l’équipe paroissiale des spiritains pour continuer à préparer notre rencontre d’Afrique de l’Ouest, en Mai 2015. Il y a un certain nombre de dossiers à travailler, et la réflexion n’avance pas vite, mais il faut voir les choses en profondeur.
    Après la rencontre, je pars en ville, comme chaque vendredi (voir vendredi 5) rencontrer les jeunes filles du Centre de Formation. En route, crevaison d’un pneu de mon vélo et les réparateurs ne sont pas nombreux ! Je n’ai pas le temps de réparer, je continue donc à pied en poussant mon vélo et j’arrive juste à temps pour mon intervention.
    A la pause de midi, je fais réparer mon vélo chez un ami que je connais bien : j’ai habité l’année dernière dans le quartier. Et pendant ce temps, je vais travailler avec une autre amie qui me donne un coup de main pour la saisie de mes textes.
    Ensuite, je pars rapidement dans une Radio qui veut m’interviewer sur l’un de mes livres à propos de la vie du couple et l’éducation des enfants, dans l’émission « A livre ouvert » où chaque 15 jours ils reçoivent l’auteur d’un livre. C’est un thème qui m’intéresse beaucoup et nous avons de la peine à terminer dans les temps !
    Retour au Centre où je travaille avec un 2ème groupe, de 15 à 16 heures, comme chaque quinzaine.
    Je rentre à vélo (ça me fait du bien !) pour reprendre la deuxième dimension de mes activités. D’abord confessions des enfants pour Noël jusqu’à 18 heures. Puis départ pour une autre paroisse pour les confessions, jusqu’à 22 heures ! Il y a beaucoup de monde (plusieurs centaines de personnes). C’est pourquoi nous nous y mettons tous ensemble, et nous faisons le tour de nos 13 paroisses (une chaque jour).

  • Jeudi 11 décembre : Grand Magal de Touba. Depuis plusieurs jours, il y a un très grand déplacement de population, organisé par les Mourides. Il s’agit d’une Confrérie musulmane d’inspiration soufie, typiquement sénégalaise. Elle a été lancée par Cheikh Amadou Bamba. Elle insiste beaucoup sur l’obéissance aux chefs religieux et sur le travail, spécialement agricole. Cela a entraîné le développement de la confrérie avec des commerçants présents dans le monde entier. Si bien que ce rassemblement est devenu international. On parle de 4 millions de participants. En tout cas, depuis plusieurs jours la ville de Dakar se vide. Ce rassemblement (Magal) est l’anniversaire de retour du Cheikh Amadou Bamba de son exil du Gabon où il avait été envoyé par le pouvoir colonial. Ce rassemblement est un appel pour nous chrétiens à mieux travailler ensemble avec les musulmans, car les confréries musulmanes sénégalaises ne sont pas fondamentalistes et sont un rempart solide contre le terrorisme.

  • Mardi 9 décembre : Nouvelles rencontre des « Mardis de l’Avent » en ville. Aujourd’hui, j’aborde le thème : « Comment évangéliser notre Eglise (pour qu’elle soit vraiment évangélique) et comment rendre notre Eglise évangélisatrice (c’est-à-dire qui annonce une Bonne Nouvelle et qui libère les hommes) ? Les questions affluent et on doit se séparer avant d’avoir pu aborder les différents points.

  • Lundi 8 décembre : Je reprends peu à peu mon rythme de travail. A commencer par mes émissions quotidiennes à la radio que je n’ai pas pu interrompre.
    Normalement, le lundi est notre jour de repos. Mais il n’y a pas de repos pour les problèmes des gens. Aussi, les visites se succèdent. D’un côté, c’est fatiguant, mais aussi très intéressant et enrichissant.

  • Dimanche 7 décembre : Conseil paroissial. D’abord, comme chaque mois, on reprend la marche de la paroisse et on prépare les activités à venir. Aujourd’hui, spécialement, les fêtes de Noël avec toutes les activités (enfants, familles, etc…) et du 1er Janvier (journée mondiale pour la Paix). Ensuite, la préparation de la kermesse de Mai 2015 : c’est l’un des principaux moyens de faire vivre la paroisse. Puis nous faisons le tour des différents groupes et mouvements et aujourd’hui nous nous arrêtons spécialement à la rencontre des jeunes à la mairie, sur la lutte contre les violences. Il y a du travail à faire !
    Je quitte la séance avant la fin, pour aller animer une rencontre du Forum Social des jeunes. Deux thèmes de travail : rendre leur dignité aux personnes humiliées et écrasées ; défendre la dignité et vie de la famille. Mon rôle est surtout de susciter la parole des jeunes. Les idées intéressantes ne manquent pas. Comme toujours, le problème est le passage à la pratique. Il faudra une deuxième rencontre pour reprendre tout cela.

  • Samedi 6 décembre : Réunion de la Commission Justice et paix. Nous avons sept mairies sur notre paroisse, et pour chaque mairie nous avons choisi un délégué. Il est responsable des relations entre paroisse et mairie (alors que les membres de la Commission prennent plutôt en charge les questions de Justice, de Paix et de Respect de l’environnement, comme son nom l’indique). Ces responsables travaillent bien sûr avec les Communautés chrétiennes de leurs quartiers (CEB). Aujourd’hui, nous nous retrouvons ensemble pour faire le point de notre action. D’abord, 1°) en CEB, faire des propositions pour une meilleure marche de la mairie. 2°) Notre participation aux activités de la mairie, en passant par les délégués des quartiers. 3°) Nos demandes à la mairie ; pas seulement pour les chrétiens, et en évitant de devenir des mendiants ou des assistés.

  • Vendredi 5 décembre : Réunion de communauté. Nous voyons d’abord notre vie en commun. Puis nous parlons de notre travail. Enfin, nous commençons à répondre au questionnaire préparatoire à notre Assemblée Générale de Mars 2015 qui réunira tous les spiritains de l’Afrique de l’Ouest. Il y a aussi beaucoup d’autres choses à préparer, dont la fête des familles (28 décembre) et la Journée Mondiale de la Paix (1er Janvier).
    Dès la fin de la réunion, je pars en ville. En effet, je reprends mes rencontres avec les jeunes filles d’un Centre de Formation sur des problèmes de société et de leur vie courante : sexualité, mariage, relations entre chrétiennes et musulmanes (car le groupe est mixte, ce qui est très intéressant et enrichissant pour les unes et les autres). A la pause, je suis invité par une des radios locales, pour un interview sur mes livres. Aujourd’hui, nous parlons du mariage et de la vie du couple.
    La nuit, dernière formation au mariage pour ce trimestre. C’est une soirée libre de partage et d’échanges. Les participants se connaissent bien maintenant et tous sont tristes de se séparer. Mais nous prévoyons des temps de rencontres entre nous, et aussi de participer au mariage des uns et des autres.

  • Jeudi 4 décembre : Comme je me suis mis debout, aussitôt les visites reprennent : un jeune musulman qui cherche du travail, un nigérian qui veut rentrer au pays, un congolais qui amène des tableaux à vendre pour gagner un peu d’argent, plusieurs malades, des gens qui n’ont pas de quoi manger, et beaucoup d’autres problèmes. Ce n’est pas facile de répondre aux besoins de chacun. Nous nous appuyons sur les communautés de quartier. Et puis il y a aussi tous ceux qui viennent prendre des nouvelles de ma santé.
    Mais je me sens encore trop faible pour aller à la prison des femmes.

  • Mardi 2 et mercredi 3 décembre : les deux soirs suivants, je dois me relever. Depuis longtemps, nous avions prévu une formation sur Justice et Paix et respect de la Création (Environnement et Ecologie). C’est très important pour nous, je ne veux surtout pas supprimer ces séances. Finalement, ça se passe bien, car les étudiants sont très intéressés et cela me redonne du punch ! Le premier jour, je leur donne quelques principes de base, mais ce qui les intéresse c’est surtout la façon dont nous travaillons concrètement. Nous y consacrons la deuxième séance.

  • Mardi 12 novembre au Mardi 2 décembre : Comme je le disais dans mes dernières nouvelles, j’ai fait une grosse crise de palud qui m’a bien secoué : plusieurs jours sous perfusion. J’en suis sorti très fatigué. Je n’ai donc pas pu aller à la rencontre des spiritains au Sénégal Oriental. Je l’ai beaucoup regretté, car c’était l’occasion de rencontrer les confrères de tout le pays et, de plus, ils ont préparé notre prochaine Assemblée Générale et j’ai beaucoup regretté de ne pas pouvoir y participer. Tant pis.
    Comme d’habitude, j’avais préparé mes émissions radios à l’avance. Mais il faut que je m’y remette : deux émissions par jour, en français et en ouolof. Heureusement que tout est préparé dans mon ordinateur, car moi-même j’ai de la peine à suivre ce que je dis !
    Je devais assurer une formation pendant le temps de l’Avent. J’ai déjà dû annuler la 1ère rencontre mais, malgré ma fièvre, je tiens à assurer la 2ème. Heureusement les participants sont très compréhensifs et m’encouragent. Pour cette formation, j’ai pris le thème de l’Evangélisation. D’abord, comment Jésus a-t-il évangélisé et apporté le Royaume de Dieu ? 2°, Comment évangéliser nos familles (à partir du message final du Synode sur la famille) ? 3°, Comme évangéliser l’Eglise et mettre en place une Eglise évangélisatrice ? 4°, Comment évangéliser notre société sénégalaise (à partir de la lettre de François « La joie de l’Evangile) ? Les gens sont très intéressés et participent vraiment.
    Le lendemain, je me repose. De nombreuses personnes viennent me voir et m’encouragent… mais, et je le regrette beaucoup, je suis obligé de fermer ma porte.

    Mercredi 12 novembre : Je commence une crise de palud (Note écrite le 4 décembre :
    Ma crise de palud commencée le 12 novembre a été très sérieuse. La plus sérieuse depuis plusieurs années. J’ai vraiment été secoué ! Je me sors peu à peu de cette crise.)

  • Mardi 11 novembre : Rendez-vous avec un étudiant venu de Centrafrique. Puis avec une équipe qui travaille à la prévention d’Ebola, des responsables de Justice et Paix, un animateur de radio, un couple qui se prépare au mariage, etc.

  • Lundi 10 novembre : Comme chaque semaine, je commence à enregistrer mes différentes émissions pour les radios dans lesquelles j’interviens, pour l’une quatre fois par jour : commentaires de l’Evangile et émissions religieuses, sur des thèmes d’actualité, en français et en ouolof.

  • Dimanche 9 novembre : Récollection des élèves. C’est la première rencontre de l’année. Nous voyons ensemble comment s’est passée la rentrée, ce qui marche bien et ce qui ne va pas. Les élèves sont regroupés selon leurs écoles. Puis nous nous retrouvons tous ensemble pour tirer des conclusions et voir que faire. L’échange est très animé. Nous terminons par l’Eucharistie et beaucoup d’élèves restent après pour parler librement ensemble.
    Au moment des pauses, j’ai rejoint l’équipe de la Caritas qui tenait sa réunion le même jour.

  • Samedi 8 novembre : Rencontre des équipes responsables du Plan d’Action Pastoral dans les différentes paroisses. Nous passons toute la journée à évaluer nos actions et le travail des mois à venir. C’est intéressant de travailler ainsi ensemble.

  • Vendredi 7 novembre : Réunion de communauté. Nous faisons le point de nos activités de la semaine. Les questions ne manquent pas.
    Ensuite, visites dans le quartier. Puis travail avec un enseignant et une sexologue pour un programme d’éducation sexuelle dans les écoles. La nuit, rencontre de préparation au mariage avec une cinquantaine de fiancés.

  • Jeudi 6 novembre : Le matin, à la prison des femmes et l’après-midi permanence à la paroisse. J’accueille de mon mieux des personnes très diverses, chacune avec son problème. Nous ne pouvons pas trouver de solution à tous les problèmes, mais au moins nous cherchons à accueillir les gens le mieux possible et à les comprendre dans les difficultés. Ce qui n’est pas toujours facile !
    Le soir, rencontre avec une équipe de jeunes pour réfléchir à l’animation des jeunes, en particulier avec des films et DVD. Il nous faut trouver le matériel nécessaire.

  • Mardi 4 et mercredi 5 novembre : Les écoles se mettent peu à peu en place. Ce qui a posé problème, c’est la pauvreté des parents qui n’arrivent pas à payer les inscriptions, les tenues et les fournitures. Surtout que la rentrée tombait au moment de la fête de la Tabaski.
    Je visite les collèges et lycées de notre paroisse. Il y en a 13 au total : 3 publics, 1 catholique, et 9 privés laïcs. En effet, l’Etat sénégalais n’arrive pas à prendre en charge la scolarisation de tous les élèves. Aussi de nombreux collèges, lycées et même universités privés se mettent en place. Bien sûr, ils sont payants. Malgré tout, beaucoup n’arrivent pas à assurer un enseignement de qualité, faute de moyens. La conséquence, c’est que de nombreuses familles pauvres se sacrifient pour envoyer leurs enfants dans ces écoles, sans aucun résultat, leurs enfants n’obtenant aucun diplôme. Pour nous, il nous semble important de garder le contact avec ces écoles pour y apporter un minimum de soutien, et y tenir aussi un rôle éducatif. Il faut reconnaître que nous y sommes très bien accueillis, même celles qui sont d’orientations nettement islamiques (je dis bien : islamiques, et non pas islamistes, ni même intégristes).
    Emission de radio. Mardi soir, j’accueille une femme médecin qui faisait partie de notre communauté de quartier l’année dernière, quand j’étais à Grand Yoff. Elle travaille spécialement dans la santé communautaire. Elle m’a contacté au sujet d’Ebola. Nous avions communiqué par Internet pour accorder nos idées et nos propositions ; aujourd’hui, elle vient pour l’enregistrement . Nous nous connaissons bien et cela se passe très bien. Nous avons abordé le problème sous ses différents aspects. Pas seulement la dimension médicale et de prévention (au point que le Sénégal a surtout cherché à se protéger en fermant ses frontières et en s’assurant les moyens de se protéger mais sans lutter contre la maladie au niveau régional. Aucun médecin sénégalais n’est parti en Guinée, Libéria ou Sierra Léone, à part ceux qui sont employés dans les ONG. Cela nous pose un gros problème). Nous expliquons les conséquences économiques : fermeture des frontières, suppressions des marchés, arrêt des échanges commerciaux. Sans oublier que toutes ces familles touchées par la maladie ne peuvent évidemment plus travailler normalement. Nous abordons la question au niveau culturel : Explication « mystique » de l’apparition de la maladie, accusations de sorcellerie, utilisation de la médecine traditionnelle, mais aussi de la magie, du fétichisme et du maraboutage, stigmatisation et rejet des malades et même des personnes qui sont guéries. Enfin, nous abordons la dimension religieuse. « Est-ce que ce n’est pas Dieu qui nous a envoyé cette maladie », avant d’aborder la réflexion proprement chrétienne.
    Cette émission radio rencontre un très bon accueil, si bien qu’elle est reprise plusieurs fois et sur plusieurs radios. C’est vrai qu’il s’agit d’une question qui inquiète et touche beaucoup de gens.
    Mercredi 5 novembre,  je continue la visite des collèges. Le soir, rencontre avec les responsables de la Caritas. Puis Messe dans un quartier, toujours aussi sympathique.

  • Lundi 3 novembre : Réunion du doyenné, c'est-à-dire des prêtres et animateurs des 13 paroisses de notre secteur, avec plusieurs millions d’habitants et la plus grande ville du Sénégal : Pikine est plus étendue et plus peuplée que Dakar. Nous organisons l’année qui vient, avec le partage des différentes responsabilités et la mise en place des différentes commissions pour l’année. Nous choisissons notre nouveau responsable, et nous passons ensuite au calendrier et préparation des différentes activités jusqu’à Noël, avec, par exemple, le tour des paroisses pour les confessions.

  • Dimanche 2 novembre : Comme la journée de prière pour les morts tombe un dimanche, cela nous donne tout le temps de le célébrer. Car les morts –et le culte des morts- sont très importants dans les différentes ethnies de notre paroisse. Nous menons toute une réflexion sur les cérémonies des enterrements, les rites du deuil, les sacrifices aux ancêtres, etc… Nous sommes pris entre deux feux : enraciner la vie de l’Eglise dans les différentes cultures de la paroisse, mais en même temps faire que les chrétiens ne vivent pas la religion chrétienne d’une manière païenne, mais vivent leur culture vraiment dans la foi en Jésus Christ. C’est un travail de longue haleine. Et très délicat.

  • Samedi 1er novembre : Fête de la Toussaint. Comme partout, une grande célébration le matin et la prière commune au cimetière de la ville, l’après-midi.

  • Jeudi 30 octobre : Après la prière communautaire, je pars à la prison. Comme chaque jeudi, je suis attendu et accueilli avec beaucoup de joie. Celles qui m’ont posé leurs problèmes la semaine dernière viennent recevoir les réponses : nouvelles des familles, lunettes, savon, médicaments, nourriture, radio, journaux….. D’autres viennent m’exposer leurs difficultés. Certaines m’apportent des cadeaux qu’elles ont fabriqués elles-mêmes : aujourd’hui, je reçois un bonnet et un beau foulard tricotés. Je suis très touché par tous ces gestes d’amitié.

  • Mercredi 29 octobre : Rencontre de l’équipe régionale des spiritains pour préparer le trimestre. Le gros morceau, c’est notre rencontre à KEDOUGOU, tout à fait à l’est du pays (plus de 900 km), à la frontière de la Guinée et du Mali. A l’occasion de notre passage au statut de Province, nous allons revoir notre vocation religieuse et missionnaire et voir comment mieux répondre aux défis du Sénégal d’aujourd’hui. Nous examinerons le suivi des fraternités spiritaines et comment intensifier nos liens avec les parents de nos confrères (la famille spiritaine). Nous étudierons la question des vocations, prendrons un temps pour nous donner des nouvelles et partager nos joies et nos soucis. Nous prévoyons aussi une visite des activités de la Mission et une sortie dans un village.
    La nuit, comme souvent, travail sur Internet car la connexion est meilleure (ou plutôt moins mauvaise !). Il y a beaucoup de mails auxquels il faut répondre, ce qui ne me laisse pas beaucoup de temps pour travailler les différents documents que je prépare. Je suis en retard, en particulier pour mon prochain livre de commentaires d’Evangile. Pas facile de tout suivre !

  • Lundi 27 octobre : Nouvelle semaine avec les mêmes activités, toujours aussi nécessaires : accueil, soutien aux handicapés, migrants et autres personnes nécessiteuses, visites aux malades et familles en deuil. Et aussi les émissions à préparer et enregistrer pour les différentes radios.

  • Dimanche 26 octobre : Conseil paroissial. C’est le premier de l’année pastorale ; nous avons donc beaucoup de choses à voir. D’abord, nous relisons ensemble le calendrier des activités de l’année. Il y a beaucoup de points à repréciser pour donner sa place à chacun des groupes, sans avoir de chevauchement. Heureusement, il y a une bonne entente et on arrive à régler tous les cas. Ensuite, nous écoutons deux invités. Une responsable de l’ONG Equitas nous partage son action pour la formation des femmes au niveau économique, mais aussi pour une plus grande prise de responsabilités dans les quartiers et les différentes organisations citoyennes, la lutte contre l’excision et les violences faites aux femmes. Elle nous demande notre participation pour l’animation des quartiers et pour obtenir des documents pour les enfants et jeunes filles qui n’ont pas été déclarés à leur naissance et n’ont pas de papier. Il y a vraiment beaucoup à faire.
    Un membre d’ATD Quart Monde (Agir Tous pour la Dignité) nous fait le compte-rendu de la « Journée mondiale de lutte contre la misère » du 17 octobre dernier et nous voyons quelles actions mener dans ce sens. Ensuite, nous faisons le tour des différentes Commissions. La Caritas présente son nouveau Bureau et son plan d’action. Avant de passer aux questions diverses, nous révisons les activités des CEB (Communautés de quartiers) et les programmes de formation. Une bonne journée de travail !

  • Samedi 25 octobre : Notre région spiritaine a pris de l’importance et nous sommes passés au statut de Province. Nous avons une grand’messe présidée par l’évêque président de la Conférence épiscopale, avec de nombreux confrères et amis. C’est l’occasion pour dire merci à Dieu pour tout le travail réalisé. Et aussi pour l’évaluer et voir dans quel sens travailler dans les années qui viennent. Nous allons avoir plusieurs rencontres successives pour cela.
    L’après-midi, comme chaque samedi, de nombreuses visites de toutes sortes. Il faut rester disponible et garder l’esprit ouvert pour être accueillant à chaque cas, toujours personnel et différent des autres.

  • Vendredi 24 octobre : Ce matin, nous tenons notre rencontre communautaire. Nous sommes trois prêtres missionnaires : le curé  polonais, un vicaire tanzanien et moi-même. Notre frère enseignant, guinéen, est coincé à cause d’Ebola au pays ; les frontières sont fermées et il ne peut pas revenir au Sénégal. Nous reprécisons comment nous allons travailler cette année en nous répartissant les tâches. Dans un deuxième temps, nous voyons comment organiser notre vie communautaire. Il y a toujours des choses à améliorer.
    L’après-midi, nous nous retrouvons en équipe pastorale avec les frères et les sœurs qui travaillent sur la paroisse : écoles, dispensaires, catéchèse, Mouvement de jeunes, etc… Nous revoyons chacune de leurs activités pour les soutenir et travailler ensemble. Nous voyons aussi comment chacun et chacune peut prendre sa part dans le Plan pastoral du diocèse, et aussi comment participer aux Communautés de quartier.
    Je les laisse avant le repas, pour diriger la rencontre de préparation au mariage des fiancés de la banlieue. Ce soir, nous parlons ensemble de l’amour vécu en chrétien et du sacrement de mariage. Il y a beaucoup de choses à dire. C’est la 1ère rencontre de l’année. Au début, les gens sont un peu réservés mais peu à peu ils se décontractent. Nous faisons tout pour les mettre à l’aise et nous prenons un temps pour qu’ils fassent connaissance par paroisse (il y en 13 de représentées ce soir).

  • Du Mardi 21 au Jeudi 23 octobre : Rencontre des délégués responsables des 4 pays où nous travaillons en Afrique de l’Ouest = Conseil de la Province. C’est ainsi que chaque mois nous nous retrouvons pour faire le point de nos activités, les évaluer et les réorienter. Le soir, je reçois un certain nombre de jeunes engagés dans différents Mouvements. Le lendemain, ce sont des jeunes en recherche de vocation.
    Jeudi 23 : le soir, en ville, préparation au mariage avec 73 couples. Je continue à y participer, car je les animais les années passées tout en dirigeant les rencontres que j’ai lancées dans la banlieue où je travaille maintenant. Aujourd’hui, nous réfléchissons à la vie du couple, la psychologie de l’homme et de la femme et les relations avec les deux familles.

  • Lundi 20 octobre : Enregistrements radio. Réunion du bureau de Caritas pour préciser ce qu’on a dit hier et tracer des pistes d’actions précises pour le mois qui vient.

  • Dimanche 19 octobre : Réunion de la Caritas. Nous avons changé le bureau et nous voulons aussi changer la façon de travailler. L’équipe ancienne se limitait à la distribution de nourriture et de dons. On attendait l’aide de l’extérieur et on restait trop centré sur la paroisse. Nous voulons maintenant nous ouvrir et travailler avec tous, en commençant par les municipalités dont les responsables viennent d’être élus. Nous voulons nous orienter davantage vers des formations et le lancement de projets et d’activités économiques : groupements, etc… Pour mobiliser le maximum de personnes, nous avons demandé à chaque groupe de nous envoyer un délégué. Nous avons aussi invité plusieurs personnes engagées dans les quartiers à venir nous présenter leurs actions et nous allons travailler ensemble.
    Dès la fin de la rencontre, je pars à la radio pour une heure et demie d’émission. Comme c’est en direct, il ne faut pas que je sois en retard !

  • Vendredi 17 octobre : Journée mondiale de l’ONU pour la lutte contre la misère. Elle a été lancée par le Père Joseph WRESINSKI, fondateur de l’Association ATD-Quart Monde (Aide à Toute Détresse = Agir Tous pour la Dignité).
    Nous organisons une veillée de prières. Le lendemain, samedi, nous organisons une grande rencontre, avec plusieurs témoignages très émouvants de plusieurs personnes vivant dans la misère. C’était important de les écouter, car on ne leur donne jamais la parole dans la vie ordinaire.
    Il y a aussi, à la cathédrale, le lancement de l’année pastorale de tous les agents pastoraux, autour du Cardinal. Nous reprenons dans la prière et la célébration ce que nous avons réfléchi lundi dernier à l’inter-doyenné. Nous avons célébré cela dans la joie, avec des gestes très beaux et un certain nombre de rites, par des gens mariés, dans la ligne du Synode de la Famille, des religieux frères et sœurs en ce début de l’année de la vie consacrée, du Conseil des laïcs, au début de cette deuxième année du 3ème Plan d’Action Pastoral. Après la messe, comme chaque fois, nous prenons le temps de nous rencontrer, de parler, de nous donner des nouvelles et nous encourager. Car pour certains, cela fait très longtemps que nous ne nous étions pas vus à cause du travail et du changement.
    Nous sommes toujours en compagnie des jeunes venus du Togo et de Côte d’Ivoire, qui veulent être spiritains. Nous allons donc manger avec eux à notre Maison centrale, où nous sommes reçus par nos responsables. Et avant de rentrer, nous passons par notre séminaire de philosophie où les étudiants les accueillent avec joie et dans une grande simplicité. Ces jeunes peuvent ainsi juger sur pièce ce qui les attend dans les année à venir. Cela les encourage beaucoup.

  • Jeudi 16 octobre : Visite à la prison. Après la fête de la Tabaski j’étais très attendu. Je pars plus tôt que d’habitude, car à midi il faut arrêter les visites ; c’est le règlement ! J’amène, comme chaque fois, du courrier que les familles m’ont remis (et qui passera par la direction), les réponses aux appels téléphoniques que j’ai passés à la demande des détenues, des lunettes, un peu de nourriture. Beaucoup me demandent aussi du savon, mais je n’en ai plus… ni les moyens d’en acheter. Je ramène aussi les radios et autres appareils que j’ai fait réparer. Mais bien sûr, sur place, le principal c’est de rencontrer les détenues, les écouter et parler avec elles. Je suis toujours très touché par leur courage, leur patience et aussi leur confiance.
    Le soir
    , rencontre de plusieurs fiancés, en préparation des rencontres de fiancés.
    La nuit
    rencontre dans une communauté de quartier. Elle marche très bien et a continué les activités même pendant les vacances. Ils sont bien engagés au niveau du quartier. Je suis heureux de les écouter. Certes, il y a des choses à améliorer et nous les précisons en fin de réunion. Une telle rencontre nous encourage beaucoup, aussi bien les responsables que les participants.

  • Mercredi 15 octobre : Avec les jeunes, visites des Jardins d’enfants, écoles et dispensaires.
    Pendant ce temps, je me mets à jour pour mes émissions radio.

  • Mardi 14 octobre : Découverte de la banlieue avec nos futurs postulants. Le soir, notre supérieur vient les rencontrer.
    Le soir, préparation d’un camp biblique pour le mois de Juillet 2015. Il faut préparer les choses à l’avance ! Nous avons un petit groupe de jeunes décidés pour cela.

  • Lundi 13 octobre : Aujourd’hui nous nous retrouvons tous les agents pastoraux de toute la Presqu’Ile du Cap Vert pour le démarrage de la nouvelle année de travail. Nous revoyons le plan d’action et les différentes lignes de force, de manière à tous travailler dans la même direction. Nous prévoyons aussi les différentes sessions de formation à assurer. Mais c’est aussi l’occasion de nous retrouver et de mieux travailler ensemble. Nous accueillons les nouveaux venus. Maintenant nous allons nous retrouver par secteur (doyenné) pour préciser les choses d’après les réalités locales.
    Le soir, rencontre avec l’aumônerie des prisons. En effet, une ONG d’amis, Appel Détresse, va nous envoyer un nouveau conteneur de nourriture et de matériel pour les détenus. C’est un grand soutien, mais il y a toutes les formalités à assurer : d’abord pour l’accueil et la sortie du conteneur, et ensuite pour sa bonne utilisation et pour qu’il arrive vraiment à ses destinataires. Ce n’est pas toujours facile à assurer.

  • Dimanche 12 octobre : Lancement du catéchisme. Nous donnons bien sûr toute leur place aux enfants dans la liturgie. Mais les responsables des communautés de quartier sont à côté de moi pour les accueillir. Nous interrogeons les parents, ainsi que les parrains et les marraines, pour les responsabiliser. Chaque enfant va rencontrer ses parents : ils lui font le signe de la Croix sur le front. Et nous avons bien sûr une danse d’offertoire.
    A l’émission radio de ce dimanche, nous reprenons les différents évènements du pays et du monde. La fièvre Ebola, le Synode sur la famille, la rentrée scolaire, la guerre et le terrorisme en Irak et en Syrie mais aussi dans différents pays d’Afrique, le forum social pour l’Afrique, la journée mondiale du refus de la misère, et beaucoup d’autres choses encore. Les problèmes, ainsi que les intentions de prières ne manquent pas.
    A 6 heures du matin, nous avons accueilli 4 jeunes venus du Togo. Ils veulent devenir spiritains et vont commencer leur première année de formation religieuse (postulat). Ils ont été courageux, car ils ont fait 5 jours de route, en bus, à dormir par terre, se nourrir comme ils pouvaient, avec en plus les problèmes de la route et les tracasseries financières. En passant, depuis le Togo, par le Burkina Faso et le Mali avant d’arriver au Sénégal : cela nous montre leur motivation qui est un signe d’espoir pour nous, car ils ont travaillé toute l’année pour pouvoir payer ce voyage. Et ils sont arrivés épuisés. Bien sûr, nous avons fait le maximum pour les accueillir. Après un bon repas, ils ont commencé par dormir, puis laver leur linge. Ensuite, ils ont passé une semaine avec nous, pour prier avec nous, et participer à nos activités en particulier : la Caritas, la Commission Justice et Paix, une réunion de communauté de quartier, une sortie avec les éducateurs des enfants de la rue. Nous avons cherché aussi à leur faire connaître le Sénégal et ses cultures. Nous leur avons fait visiter la banlieue et le centre ville, l’Ile de Gorée et la Maison des Esclaves, etc…. Je pense que cela leur a fait une bonne initiation, avant de commencer le postulat. Ils ont pris le bateau pour aller à Ziguinchor, dans le sud du pays, ce qui leur a évité tous les problèmes de la traversée de la Gambie s’ils avaient voyagé par la route.

  • Samedi 11 octobre : Ce matin, réflexion sur les problèmes économiques, avec plusieurs personnes engagées dans ce domaine. Ce n’est pas évident, car les problèmes sont nombreux.
    Après-midi : Rencontre avec plusieurs fiancés. C’est le jour où ils sont libres les deux ensemble. C’est toujours une joie pour moi de les rencontrer.

  • Vendredi 10 octobre : Pour la fête de la Tabaski j’ai été invité dans beaucoup de foyers musulmans, mais je n’ai pu aller partout ce jour-là. Ce qui fait que, jusqu’à maintenant, je suis invité dans des familles pour partager le repas de fête. D’autres nous ont envoyé notre part du mouton sacrifié. A Noël et à Pâques, ce sera notre tour de leur offrir notre cadeau de fête.
    La journée est marquée par un enterrement. Il y en a beaucoup en ce moment, malheureusement, surtout des enfants et des jeunes. Nous essayons de soutenir les familles au maximum et les gens sont nombreux à les accompagner. La communauté de quartier se réunit la nuit pour une veillée. Elle envoie des membres les jours suivants pour réconforter la famille. Nous cherchons aussi à célébrer l’enterrement dans la langue spécifique de la famille et à reprendre les rites traditionnels de leur ethnie. Cela nous a demandé tout un travail de recherches et de réflexion pour voir ce que l’on peut garder et comment le célébrer. Car il s’agit bien d’évangéliser la culture et non pas d’accepter des rites païens tels quels, qui déformeraient complètement le sens chrétien de la mort.
    Après les cours, un enseignant vient me voir depuis la ville pour me demander un accompagnement : lui et quelques-uns de ses collègues ont constitué un groupe d’enseignants et ils souhaitent se retrouver de temps en temps pour réfléchir à leurs engagements. De plus, ils voudraient avoir une action sociale. Ils pensent fournir des repas aux parents qui viennent à l’hôpital des enfants auprès de leurs enfants malades. Nous allons organiser cela le mieux possible.

  • Jeudi 9 octobre : Visite à la prison le matin et réunion de communauté dans les quartiers la nuit. C’est à chaque fois différent, car chaque semaine amène ses nouveaux problèmes et aussi ses nouvelles joies.

  • Mercredi 8 octobre : Je descends en ville et j’essaie d’en profiter pour régler le maximum de questions. D’abord, je passe à la Police pour renouveler ma carte de séjour (chaque 6 mois). Ce n’est pas toujours facile, car les anciens ont été formés par l’administration française ! Heureusement, je connais maintenant beaucoup de monde et un policier (parmi mes connaissances) me prend en charge et la démarche se passe rapidement.
    Je passe saluer les confrères dans trois paroisses. Je suis venu en vélo, malgré la distance et la chaleur, cela me permet de me déplacer rapidement et sans trop de problèmes. A la première paroisse, nous tenons une séance de travail pour préparer la formation que je vais assurer pendant l’Avent sur l’Evangélisation et la lettre du pape François « La joie de l’Evangile ». Puis je vais rencontrer mon imprimeur pour la sortie de mon livre de commentaires des Evangiles pour l’Avent et le temps de Noël. Ensuite, visite à la Caritas et au PARI (Point d’Accueil des Réfugiés et Immigrés). Les besoins ne manquent pas et nous avons beaucoup de choses à examiner. De là, je passe faire un dépôt de mes livres dans une autre paroisse, avant d’aller dans un Centre de formation pour jeunes filles. Dans la même communauté, il y a une « pouponnière » où on accueille les bébés abandonnés. Il y en a beaucoup, mais ils trouvent là une chance de vivre. Ils sont ensuite adoptés et bien suivis.
    Je suis juste à temps pour retrouver mes confrères à notre Maison centrale pour le repas de midi. Cela me permet de rencontrer des confrères que je n’ai pas vus depuis longtemps et d’échanger nos joies et nos activités. Ensuite, je prends un moment pour parler avec notre responsable. Puis je m’assieds avec un coopérant de la Délégation Catholique (DCC). Il va aller travailler en Guinée et il a beaucoup de questions à poser sur son travail et son futur poste, au nord du pays, à KOUNDARA. Comme je connais bien le pays et la Mission où il va travailler, j’essaie de répondre au mieux à ses interrogations, en insistant sur l’importance d’aller sur place et d’écouter les gens, pour chercher ensemble ce qu’il y a de mieux à faire.
    L’après-midi, passage à la Librairie Clairafrique où sont vendus mes livres, et arrêt chez des animatrices de prison. L’année dernière, je travaillais avec elles et nous aimons bien nous retrouver de temps en temps pour faire le point de nos actions et assurer une collaboration entre les prisons.
    Après avoir salué des amis de passage, je rentre juste à temps pour célébrer l’Eucharistie du soir. Cela fait une belle journée, et j’ai pu régler un certain nombre de choses dans un minimum de temps.

  • Lundi 6 octobre : La ville est très tranquille. Les gens se reposent de la fête de la Tabaski (le sacrifice d’Abraham). Pour nous, les chrétiens, nous nous reposerons des fatigues de notre fête paroissiale. Hier après-midi, nous avons eu une journée culturelle qui a duré jusque tard dans la nuit. Notre maire d’arrondissement, de même que le premier adjoint au maire, y ont participé. Cela a été pour nous l’occasion de parler ensemble de la marche de notre commune et de notre ville. Nous nous retrouverons pour des séances de travail.
    Mais il faut aussi préparer les activités à venir. Aujourd’hui, je travaille avec une amie engagée dans le mouvement ATD/Quart-monde (Aide à Toute Détresse) pour préparer son intervention à la Journée mondiale de lutte contre la misère. Elle a vraiment des choses à dire. Nous cherchons ensemble comment les faire passer, le mieux possible.
    Puis il y a les occupations ordinaires de chaque lundi matin : enregistrement des émissions radios quotidiennes pour la semaine, sur trois radios différentes (communautaire, municipale, et catholique) en français et en ouolof.

  • Dimanche 28 septembre : Après la messe de 10 heures, rencontre dans le cadre de la préparation de notre fête paroissiale. Nous faisons le point du travail de nos communautés de base dans les quartiers. C’est une bonne occasion pour évaluer nos actions, au début de cette nouvelle année pastorale. Je termine à temps pour partir à la Radio.
    La vie continue ! A mon retour, un ami m’attend, désespéré. Son épouse l’a quitté. Il est complètement découragé.

  • Samedi 27 septembre : Marek, mon confrère polonais, curé de la paroisse, partage avec moi son séjour à Kedougou, et la découverte du monde rural par nos trois étudiants qui y ont fait trois mois de stage et qu’il a ramenés. Je luis fais le point de la semaine passée à la paroisse ; il y a beaucoup de choses à régler.
    Puis je pars rapidement en ville pour une formation aux droits humains au CAEDHU (Centre d’éducation aux Droits humains). Il s’agit de tout un cycle de formation pour de nouveaux éducateurs : enseignants, responsables d’associations et de mouvements, etc… C’est très intéressant, et la participation est excellente. Bien sûr, il faudra les suivre ensuite sur le terrain ; ce que nous faisons régulièrement.
    A la fin, j’en profite pour passer dans la paroisse voisine, où j’interviens régulièrement. Nous préparons la série de conférences que je vais assurer chaque matin, pendant le temps de l’Avent : 5, chaque mardi. Nous choisissons le thème de l’Evangélisation, à partir de la Lettre du pape François « La joie de l’Evangile ».
    Ensuite, avec la bibliothécaire je fais le point de la vente de mes livres et j’en renouvelle le stock. Puis, rencontre avec une amie de longue date, membre active des Assises Nationales : une organisation qui a beaucoup réfléchi à une Nouvelle Constitution, pour plus de démocratie dans le pays. Vaste programme !
    Le soir, messe dans un quartier ; et la nuit je travaille les épreuves de mon nouveau livre de commentaires d’Evangile. Je profite de ce qu’il y a de la connexion sur Internet pour envoyer mes émissions radio sur dropbox. Mais je n’arrive à envoyer qu’une partie ; je continuerai donc la nuit prochaine.

  • Vendredi 26 septembre : 12ème anniversaire du bateau Djola : plus de 2000 morts, noyés, dans un bateau surchargé. Le plus grand naufrage de l’histoire. Plus important que le Titanic. Jusqu’à maintenant, les gens n’ont pas oublié. Nous nous retrouvons au cimetière pour une prière commune, chrétiens et musulmans, en présence des autorités. Bien sûr, il y a beaucoup d’émotion. Nous donnons une place importante aux veuves et aux orphelins. Nous cherchons à faire réfléchir à la sécurité dans les transports, car il y a beaucoup trop d’indiscipline dans ce domaine. Cette cérémonie est aussi l’occasion pour beaucoup de se retrouver et de s’encourager.
    A mon retour, une étudiante musulmane m’attend. Elle prépare un mémoire sur la symbolique du feu, et elle me demande ce qui se vit dans l’Eglise Catholique. Elle est très ouverte et sympathique, mais ce n’est pas facile de lui expliquer le feu de la Pentecôte, symbole du Saint-Esprit. Pour Dieu qui parle à Moïse dans le feu, c’est plus facile car elle connaît Moïse.
    Le soir, 2ème jour de notre neuvaine, avec une bonne participation. Mon confrère revient en pleine nuit. La route est longue depuis Kedougou, près de la frontière de Guinée et du Mali. Nous sommes heureux de nous retrouver.

  • Jeudi 25 septembre : Dimanche prochain, 5 octobre, ce sera la fête de la paroisse (Notre-Dame du Cap Vert). Nous nous préparons pendant 9 jours (neuvaine) avec chaque soir un temps de prière et une conférence suivie de carrefours, pour tracer des pistes d’actions pour l’année. Pendant ces 9 jours, nous travaillons la Lettre du pape François « La Joie de l’Evangile ». Chaque groupe assure une soirée à tour de rôle.

  • Mercredi 24 septembre : La rentrée scolaire se prépare. Nous tenons une session de formation des catéchistes, où nous abordons les différents points : les questions pratiques, la formation humaine, l’enseignement et l’éducation sans oublier la dimension spirituelle bien sûr !

  • Lundi 22 septembre : Les activités de la semaine reprennent. Avec toujours des personnes qui viennent demander de l’aide.
    En particulier, des étrangers venus du Liban, Ghana, Centrafrique et Nigéria, qui ont quitté leurs pays pour des raisons politiques ou de pauvreté et qui espèrent trouver du travail. Mais la plupart du temps, ils se retrouvent sans moyens de vivre. Ainsi que d’autres, qui reviennent de Mauritanie ou du Maroc d’où ils ont été refoulés avant de pouvoir passer en Europe. Ce n’est évidemment pas possible de les aider tous. Nous cherchons au moins à bien les accueillir, à les mettre en relations avec leurs compatriotes vivant à Dakar, à leur apporter un premier soutien, et, pour certains, leur trouver un moyen de vivre. Mais nous sommes très tristes, et souvent découragés de ne pas pouvoir faire plus.
    Cette semaine, je suis seul à la paroisse. Mon confrère emmène, à plus de 1 000 km, à notre poste du Sénégal Oriental leur voiture qui avait fait un accident. Mais, avant de partir nous avons bien vérifié les réparations et nous avons dû ramener le véhicule au garage pour faire réviser un certain nombre de choses. C’était plus prudent !

  • Dimanche 21 septembre : Ce week-end, je célèbre trois messes. Puis 1 heure 30 d’émission radio, en direct. L’après-midi, je rejoins les femmes qui lancent aujourd’hui trois groupements de travail.

  • Samedi 20 septembre : Je suis invité à une rencontre du Mouvement des Femmes Catholiques sur le thème « Femmes, semeuses d’espérance » pour préparer leur congrès mondial. Chaque groupe a travaillé un questionnaire à l’avance, et apporte ses propositions d’action. Elles me demandent de réagir à ce qu’elles ont dit et d’apporter quelques éléments. Puis nous nous mettons en petits groupes pour continuer et approfondir la réflexion. Il a beaucoup plu, et nombreuses sont les retardataires car les transports sont très perturbés. Malgré tout, nous parvenons à bien travailler et l’ambiance est excellente. Le problème, c’est le passage à l’action.
    Je profite d’être en ville pour assurer quelques visites. En particulier avec une religieuse sud-américaine, pour l’aider à comprendre la culture sénégalaise et mieux connaître les gens avec qui elle va travailler. Puis, je vais visiter une pouponnière où on accueille les bébés abandonnés. Et un foyer de jeunes travailleuses.

  • Vendredi 19 septembre : Rencontre générale avec les femmes. Nous réfléchissons ensemble comment relancer nos activités et mettre en œuvre nos projets.
    Pendant tous ces jours, nous avons de longues heures de coupure de courant. Dès qu’il revient, même en pleine nuit, je me mets à l’ordinateur pour lire mes mails et y répondre (quand la connexion est bonne) ; et aussi pour travailler à mes différents articles et mon prochain livre de commentaires d’Evangile. Il fait chaud en ce moment. Souvent, il n’y a pas d’eau. Je me suis fait une réserve pour me rafraîchir de temps en temps.
    L’après-midi, rencontre avec les responsables d’ATD-Quart Monde, un Mouvement qui travaille avec les plus démunis de la société. Nous travaillons ensemble régulièrement. Aujourd’hui, nous préparons une rencontre des sympathisants ; et surtout la Journée mondiale contre la misère, du 17 octobre. Nous préparons un document à envoyer dans les paroisses, car c’est très important pour nous que les communautés chrétiennes s’engagent à ce niveau. Heureusement, à Pikine, nous avons quelques personnes engagées, sur lesquelles nous appuyer pour cela.
    Le soir, visite des chorales pour les saluer et les encourager. Nous menons tout un travail de réflexion à leur niveau pour qu’elles fassent davantage participer la foule au lieu de transformer nos eucharisties en concert. Ce n’est pas facile !

  • Jeudi 18 septembre : Je pars à la prison des femmes. Après avoir rencontré les détenues qui le souhaitent, nous tenons une réflexion sur le comportement des détenues. Certaines sont dépressives et deviennent facilement agressives. D’autres adoptent des comportements bizarres et même aberrants, qui perturbent les autres. Ce n’est pas facile de savoir que faire dans ces cas-là.

  • Mercredi 17 septembre : Le responsable d’une association (Tendre Enfance) qui soutient les mères et leurs bébés, vient me parler. Nous cherchons ensemble comment trouver des fonds pour répondre aux besoins de ces femmes, et aussi soutenir les détenues enceintes.

  • Mardi 16 septembre : Je reçois un éducateur qui travaille avec les enfants de la rue. Nous nous connaissons depuis longtemps, et faisons le point ensemble de nos différentes activités.

  • Lundi 15 septembre : Aujourd’hui, j’essaie d’assurer plusieurs réconciliations dans les familles et entre voisins. Les problèmes ne manquent jamais.
    Les activités ordinaires reprennent : enregistrements, accueil, visites, réunions, prières dans les quartiers.
    A 10 heures, je vais dans un collège de quartier rencontrer un groupe de jeunes. Des professeurs volontaires assurent bénévolement des cours de rattrapage scolaire. Cela se fait régulièrement dans beaucoup d’endroits, et c’est une bonne chose.
    En même temps, nos deux patronages se continuent dans de bonnes conditions, pour la plus grande joie des enfants.

  • Dimanche 14 septembre : A cause de la saison des pluies, les activités ne reprennent qu’en octobre. Mais nous pensons à les préparer. Nous tenons un nouveau Conseil Paroissial pour préparer la rentrée et le début des activités, e n particulier la reprise du catéchisme, des mouvements et des communautés de quartier. Nous préparons notre fête patronale paroissiale. Et aussi une formation pour la mise en œuvre du Plan d’Action du diocèse. Nous posons les bases du calendrier de toute l’année. Mais surtout, nous nous arrêtons sur trois choses :
    1) Les inondations dans les quartiers, et le soutien aux familles démunies. Nous voyons avec la Caritas comment organiser ce soutien.
    2) La lutte contre les violences qui se développent de plus en plus dans toute la société. La réflexion et l’action seront menées par la Commission Justice et Paix.
    3) Les femmes nous font part du groupement qu’elles ont lancé avec différentes actions, pour avoir des moyens de prendre en charge leurs familles : restauration, teinture, fabrique de savon, couture, etc.
    Nous abordons aussi la question de la collaboration avec les mairies.

  • Samedi 13 septembre : Le matin, trois mariages groupés. Ils sont tous de l’ethnie mandjaque, la plus nombreuse dans notre paroisse. Nous célébrons donc ces mariages en y intégrant les rites et symboles du mariage traditionnel mandjaque, à la grande joie de tous. Cela touche profondément les gens et donne à la célébration une dimension supplémentaire importante. Nous avons tenu à faire une célébration très simple, car les familles ont peu de moyens. Pas de réception : mais cela n’empêche pas la joie et la danse ! Pas de chorale : ce sont les enfants qui ont assuré les lectures (dans leur langue) et l’animation ! Le dimanche, tout le monde se regroupe, nous célébrons donc dans la langue commune, le ouolof ; mais pour les mariages et les enterrements, nous célébrons dans la langue des intéressés et du plus grand nombre des participants. Cela nous semble important pour aider à l’inculturation de l’Evangile dans les différentes cultures.
    L’après-midi, deux rencontres importantes. D’abord avec une jeune fille homosexuelle. Elle souffre beaucoup car dans le pays l’homosexualité est non seulement très mal vue, mais les personnes homosexuelles sont souvent agressées et même mises en prison si elles sont surprises. Comme beaucoup d’autres, elle a un grand besoin de soutien et de compréhension.
    Ensuite, je reçois la secrétaire des femmes catholiques. Elle vient de participer à une formation sur les violences faites aux femmes, et leur responsabilisation dans la cité. Nous voyons que faire sur tous ces problèmes. Nous en parlerons à la prochaine réunion des femmes. Nous avons vu aussi que beaucoup d’enfants, des filles en particulier, n’ont pas d’acte de naissance. Cela leur pose beaucoup de problèmes : pour passer des examens, trouver du travail, convocation au Tribunal, pour l’héritage, etc… tous les autres dossiers qui nécessitent ce document. Nous allons donc voir comment obtenir son acte de naissance pour ceux et celles qui n’en ont pas.

  • Lundi 8 et Mardi 9 septembre : Enregistrement de mes émissions radios… interrompu par les visites, préparation des mariages, baptêmes et autres activités.
    Tout au long de la semaine les rencontres se poursuivent, chacun avec son problème. En particulier de nombreux étrangers qui arrivent complètement démunis, sans nourriture, sans logement et sans travail. Ils arrivent de nombreux pays : Nigéria, Congo, Centre Afrique, etc…, chacun avec son problème. Il faut trouver une solution adaptée à chacun : pas facile. Et il y a tous ceux de Guinée, du Libéria et de Sierra Léone qui ne peuvent pas retourner chez eux et se retrouvent sans moyen, suite à la fermeture des frontières, à cause d’Ebola.
    Vous en avez évidemment entendu parler. Nous faisons le maximum pour conscientiser les gens afin qu’ils évitent de toucher les morts de cette maladie, mais ce n’est pas facile dans un pays où la mort est très présente et où chacun cherche à montrer son affection pour les défunts ! Bien sûr, nous mettons en place la prévention à notre niveau : au moins se laver les mains avec du savon. Mais en même temps, nous luttons contre la peur, car tout le monde n’est pas malade ; et le malade n’est contagieux que lorsqu’il a développé la maladie. Et tout le monde n’en meurt pas, heureusement, mais, par peur, il y a des gens qui en arrivent à refuser même de se serrer la main. Un Guinéen a déclaré la maladie après être venu au Sénégal : du coup, certains voudraient chasser tous les Guinéens du pays ! A l’inverse, des pays, comme le Cameroun, refusent l’entrée des Sénégalais dans le pays, alors qu’il n’y a aucun Sénégalais atteint d’Ebola ! La fermeture des frontières est d’ailleurs un gros problème.
    D’abord, elle est inefficace. Des gens passent clandestinement par des chemins détournés, et c’est encore plus dangereux. Et puis il y a toutes les conséquences économiques. Des gens vivaient, des deux côtés de la frontière, du commerce, et de différents travaux : ils n’ont plus de moyens de vivre. La maladie a arrêté ainsi de nombreuses activités et il va y avoir des conséquences graves qui vont encore augmenter la pauvreté.
    Bien sûr, nous restons attentifs à ce qui se passe dans les autres pays africains : la guerre et le terrorisme au Nigéria, en Centre Afrique, en Somalie, et en Lybie. Mais aussi la paix qui se reconstruit, par exemple au Mali voisin. Partout des gens agissent, et vous en faites partie. C’est un grand encouragement pour nous.
    Nous sommes aussi très concernés par ce qui se passe en Afrique et tout le Moyen Orient.

  • Samedi 6 septembre : Parmi les nombreuses visites, j’accueille un confrère d’une autre paroisse pour préparer mon intervention à la nuit de prière. Une chorale qui fête son 6ème anniversaire avec tous les jeunes de la paroisse me demande de les aider à réfléchir à leur engagement de jeunes dans la société actuelle. Les chorales ont besoin de s’ouvrir aux réalités du pays.
    Je reçois aussi une religieuse missionnaire qui vient d’arriver et qui a de la peine à se situer dans l’Eglise et la Société sénégalaise. Et c’est vrai que ce n’est pas toujours facile, même si les gens sont très accueillants.
    La rencontre avec la chorale prend tout la nuit : nuit de prière, comme nous le faisons souvent. Avec les choristes, nous voyons comment mieux remplir le rôle de la chorale : faire chanter la foule et non pas faire un concert. Mais aussi comment mieux vivre ensemble et régler les différents problèmes, qui ne manquent jamais, comme dans tout groupe. Puis nous développons ensuite leur rôle de jeunes chrétiens, pas seulement dans l’Eglise, mais aussi dans la Société. Après une réflexion en petits groupes, la mise en commun est très intéressante. Mais je ne reste pas jusqu’au bout, car le lendemain matin je dois célébrer l’Eucharistie et animer une journée de réflexion avec un rassemblement de « Jeunes Artisans de Paix » de plusieurs paroisses. Et, comme chaque fois que je vais dans une autre paroisse, je retrouve des amis connus autrefois, à Saint Louis, avant de partir en Guinée. C’est toujours une grande joie.
    Les jeunes ont très bien animé la messe. Nous nous retrouvons ensuite pour un temps de réflexion et de partage sur la fraternité et la paix. Leurs remarques et leurs propositions d’actions sont très pertinentes. Nous sommes partis de la Lettre du Pape François, du 1er Janvier 2014, journée mondiale de la paix. Mais bien sûr en l’adaptant aux réalités du Sénégal et à l’âge des participants.
    Je dois malheureusement les laisser, car un autre groupe m’attend de l’autre côté de la ville, l’après-midi. Nos week-end sont souvent bien occupés de cette manière. J’essaierai de souffler un peu demain.

  • Vendredi 5 septembre : Nous nous retrouvons avec mon confrère pour faire le point et préparer les activités à venir. Il y a beaucoup de choses à voir.
    La nuit, je travaille à un article sur l’Evangélisation pour une de nos revues missionnaires spiritaines (à paraître en anglais, aux Etats-Unis).
    Avant cela, rencontre avec une association des femmes qui mettent en place un projet de restauration ; puis messe dans le quartier.

  • Jeudi 4 septembre : Visite à la prison. Là aussi je suis très attendu, aussi bien par le personnel que par les détenues. Nous sommes vraiment très heureux de nous revoir. J’apporte les réponses aux différents problèmes que j’ai pu régler entre temps. Et d’autres détenues viennent avec de nouvelles souffrances et difficultés. Toutes voudraient des visites, et aussi des habits et un peu de nourriture, pour fêter la Tabaski (Aïd el Kebir : le sacrifice d’Abraham), car la plupart sont musulmanes. Plusieurs m’assurent qu’elles ont prié pour moi. Beaucoup me demandent, comme à chacune de mes visites, de téléphoner ou d’envoyer un mail à leur famille pour avoir des nouvelles, surtout des enfants.

  • Mardi 2 septembre : Je consacre la journée à l’enregistrement de mes différentes émissions à la radio en français.
    Et le mercredi 3 aux émissions en ouolof. Tout en essayant d’éponger peu à peu les différentes demandes qui sont arrivées pendant mon absence.

  • Lundi 1er septembre : Après deux semaines de repos, je reviens dans notre paroisse. Les gens m’accueillent avec joie. Moi aussi, je suis très content de les revoir. C’est très agréable.
    Les activités reprennent avec la messe. Beaucoup de personnes m’attendent, en particulier une femme venue de Côte d’Ivoire se faire soigner, or ce n’est pas possible ici : il faut qu’elle aille en France. Son dossier médical est complet, mais l’ambassade ne veut pas lui accorder de visa tant qu’elle n’a pas une place dans un hôpital en France. Depuis deux mois nous essayons de débloquer la situation en nous adressant à des médecins, à Caritas France (Secours Catholique), à MSF (Médecins sans Frontières), à l’Ordre de Malte, etc…., sans succès. Nous allons continuer nos efforts.
    Un jeune élève musulman revient aussi me voir. Il veut devenir chrétien, mais sa famille s’y oppose. Il est venu en ville, il n’a ni logement, ni moyens de vivre et de continuer ses études. Après avoir longuement parlé avec lui, je lui conseille de retourner en famille pour terminer ses études, et nous verrons ensuite.

  • Août 2014 : Ce sont les vacances. Les activités changent mais ne manquent pas. Nous recevons beaucoup de visites. Certaines, de gens qui reviennent de leurs congés et passent nous saluer. C’est toujours agréable de les accueillir et de partager leurs activités, ainsi que leurs soucis qui ne manquent jamais. Et il y a tous ceux qui viennent avec leurs problèmes de nourriture, de santé, de logement…. Mais aussi les manques d’entente et les disputes qui souvent se terminent au Commissariat ou au Tribunal. Nous essayons de régler le maximum de choses, avec nos petits moyens, malheureusement très limités. Nous essayons surtout de responsabiliser les Communautés de quartier pour qu’elles prennent en charge ces situations. En effet, ce sont elles qui connaissent le mieux les gens et leurs besoins, et il nous semble absolument nécessaire qu’elles prennent leurs responsabilités, quitte à compléter ce qu’elles ont commencé à faire. Certaines communautés le font volontiers, d’autres sont plus réticentes. Il nous semble nécessaire de passer d’une seule aide au niveau personnel à quelque chose de plus communautaire et de plus organisé, mais ce n’est pas facile !
    Notre camp pour les vocations s’est très bien déroulé. Parmi les participants, six jeunes de villages du Sénégal Oriental, venaient pour la première fois à Dakar. Ce fut une vraie découverte pour eux.
    Pendant ce camp, tous les participants ont spécialement apprécié les descentes sur le terrain, les réunions des communautés de quartier et les contacts avec les enfants de la rue. Ils ont formé une bonne équipe, et malgré leurs différences le courant est rapidement passé entre eux. C’est encourageant pour l’avenir.
    Parmi ces jeunes, trois vont entrer au postulat cette année, avec beaucoup d’autres venant des autres pays d’Afrique de l’Ouest. A la suite de ma visite à LOME, après Pâques, je reste en contact avec des jeunes du TOGO. Quatre vont venir au postulat cette année, un autre de COTE d’IVOIRE. Et des demandes nous arrivent aussi en particulier du BENIN.
    Ce camp des vocations s’est terminé par l’engagement définitif dans la vie religieuse (profession perpétuelle) de cinq plus grands, qui ont terminé leur formation : 1, de TANZANIE ; 2, du CONGO ; 1 de GUINEE BISSAO ; et 1 de GUINEE CONAKRY. Ils sont venus se former au Sénégal. Et des Sénégalais sont partis se former ailleurs pour se préparer à la vie missionnaire, en vivant dans une autre culture.
    Ce même mois, nous avons eu de nombreuses ordinations diaconales et sacerdotales, dans les différents continents. Dont un Sénégalais formé au NIGERIA, revenu pour être ordonné à Dakar, avant de partir travailler en TANZANIE. Notre congrégation est internationale depuis le début et travaille dans le monde entier. Actuellement les confrères les plus nombreux sont les africains.
    Le problème climatique. Actuellement nous avons de grands soucis. D’abord la sécheresse. Déjà les récoltes de l’année dernière n’étaient pas bonnes, et beaucoup de gens avaient faim. Cette année, les pluies tardent beaucoup à venir et c’est très inquiétant. Les paysans ont semé en temps normal, mais tout a crevé, et ils n’ont plus de semences. On cherche des semences à cycle court qui poussent plus vite…. mais il faut les trouver, et avoir les moyens de les acheter, puis ensuite en assurer la distribution dans tout le pays. Pas facile !
    La rébellion continue en Casamance depuis plus de 30 ans, malgré tous les efforts de réconciliation, en particulier par la Communauté catholique Sant Egidio.
    Et surtout, il y a la menace d’Ebola qui se répand dans toute l’Afrique de l’Ouest. Nous faisons le maximum pour protéger le pays et éduquer la population.
    Nous préparons aussi les activités de vacances. Nous organisons deux patronages dans nos deux centres et nous allons utiliser en particulier nos jeux d’éducations aux droits humains et aux droits des enfants.
    Bien sûr, pendant tout ce temps, les activités ordinaires se poursuivent : accueil, permanences, visites, rencontres, réunions, etc… Il y a aussi beaucoup d’étrangers qui viennent demander de l’aide ; ils sont originaires des pays voisins : Guinée, Mali… mais aussi par exemple de Centrafrique. Je reçois aussi des prisonniers libérés, que j’ai connus en prison et qui ont de la peine à revenir dans la vie ordinaire et surtout à trouver du travail. Des étudiants, mais aussi des lycéens et collégiens, et même des élèves de l’école primaire qui cherchent un petit travail en ville afin de se payer les fournitures pour l’année scolaire prochaine. Beaucoup ne connaissent personne, et dorment souvent dans la rue. S’ils ont de la chance, ils trouvent quelqu’un pour les accueillir, car la solidarité est encore très grande ; mais beaucoup n’ont rien à manger, certains se laissent entraîner dans la délinquance, des jeunes filles se retrouvent enceintes.
    Je reçois aussi à cette occasion des jeunes musulmans qui profitent d’être venus en ville et nous partagent leur désir de devenir chrétiens, mais leurs parents, au village, le refusent absolument. La pression sociale est encore très forte. Il nous faut être très prudents pour ne pas arriver à des blocages et à des frustrations inutiles.
    Chaque samedi, nous célébrons des mariages. Comme je l’ai déjà expliqué nous cherchons à tenir compte de la culture des gens et à célébrer ces mariages selon les traditions de chacun, en partant du mariage traditionnel, avec les rites particuliers à chaque ethnie. Nous cherchons aussi la plus grande participation des mariés eux-mêmes, de leurs familles, des témoins et de toute l’assemblée.
    Dès que j’ai un moment de libre, je me consacre à un article qu’on m’a demandé sur l’évangélisation. J’ai bien des idées, mais il faut aussi les mettre en forme !
    En même temps, je continue la rédaction de mon prochain livre de commentaires des dimanches de l’Avent et de Noël. Il me faut m’y mettre sérieusement pour avoir ensuite le temps de faire la mise en page, corriger les épreuves, laisser le temps à l’imprimeur pour son travail d’impression, et assurer la commercialisation avant le début de l’Avent.
    Plusieurs responsables d’ONG internationales et aussi des Ministères viennent nous voir pour des formations ou soutenir des actions et des projets de développement. En effet, nous commençons à être connus. Mais il reste à mieux nous organiser. Cela va se faire peu à peu.
    Déjà, l’Association des femmes catholiques s’est organisée en groupement. Elles font des cotisations pour avoir une caisse et, pour le moment, elles lancent trois actions pour soutenir les femmes les plus nécessiteuses : cuisine, couture et commerce.
    Nous allons soutenir aussi d’autres petites actions : soutien à un vendeur de charbon, à un atelier de soudure pour la formation des apprentis, un couturier, réfugié du Congo, qui cherche des fonds pour l’achat de matériel ; un couple de centrafricains qui cherche du matériel pour lancer un petit restaurant au marché qui leur permettrait de vivre en attendant.
    D’autres actions sont en attente, mais il faut que les personnes soient suffisamment organisées et motivées pour commencer. Et il nous faut aussi trouver les fonds. Nous connaissons un technicien qui accepte de mettre au point et de suivre ces différents projets.
    Je continue chaque jeudi mes visites à la prison des femmes. Et mes émissions quotidiennes à la radio.
    De mon côté, je reçois beaucoup de visites des gens avec lesquels j’ai travaillé ces deux dernières années. Nous parlons de nos activités actuelles. C’est très intéressant. Aujourd’hui, j’ai un long entretien avec des jeunes filles, venues ensemble chrétiennes et musulmanes, du Centre de formation où j’interviens chaque semaine.
    Et il y a le suivi de gens plus engagés, pour faire le point : responsables de groupes et de mouvements, futurs séminaristes, jeunes religieux.
    Mardi 12 Août : nous fêtons le 75ème anniversaire de la fondation de la JOC au Sénégal. Nous tenons un grand forum sur le travail décent, en lien avec le B.I.T. (Bureau International du Travail), d’autres ONG qui travaillent dans ce sens, et l’association des employées de maison que la JOCF a lancée il y a plusieurs années : l’ Association des Filles Unies (restauration), etc… Bien sûr, de nombreux anciens jocistes sont venus. Nous étions tous heureux de nous revoir.
    Le soir, nous avons eu une grande messe, suivie d’une soirée avec des chants et des témoignages. Comme j’ai été aumônier national, avant d’aller travailler dans les camps de réfugiés du Libéria et Sierra Leone en 1996, on m’a demandé de présider l’Eucharistie. J’en ai été très heureux, bien sûr, avec beaucoup d’émotion.
    Le 15 Août, nous nous sommes retrouvés tous ensemble. Nous avons fait une procession dans la ville. Les gens (musulmans) nous ont regardé passer, avec beaucoup de respect. Et certains nous ont même remerciés en nous demandant de prier pour eux.
    Le samedi, réunion de la Caritas. Avec l’hivernage, saison des pluies et période de soudure, il y a beaucoup de problèmes à régler. Nous voyons d’abord le problème des inondations. Nous avons reçu un motopompe, mais il faut en voir sérieusement les conditions d’utilisation, et voir comment collaborer avec les sept mairies qui sont sur nos deux paroisses. Puis nous examinons un certain nombre de projets, et la manière de les soutenir. Nous réfléchissons longuement aux phénomènes de violence qui se multiplient de plus en plus, même dans nos communautés chrétiennes. Nous cherchons quelles solutions sont à notre portée. Ensuite, nous passons à l’organisation des femmes et à leur formation dont elles ont besoin. Beaucoup de gens ont des besoins urgents ; ils viennent de la paroisse, mais nous ne pouvons pas tous les prendre en charge. Nous voyons comment les communautés de quartier pourraient mieux assurer cette prise en charge, au moins dans un premier temps, car d’ailleurs ils connaissent mieux les habitants et peuvent souvent les aider plus efficacement.
    Le samedi 16 Août, deux mariages groupés célébrés selon la tradition mandjaque avec beaucoup de joie. Les gens sont très heureux que nous célébrions les mariages ensemble, d’une manière plus simple, mais reprenant les rites de la tradition, d’après les différentes cultures, pour bien montrer que le sacrement du mariage est l’aboutissement du mariage traditionnel commencé dans la famille, et du mariage civil.
    Mon confrère est revenu de ses congés en Pologne. Après deux semaines ensemble pour faire la passation de service, je vais prendre deux semaines de repos et de prières. J’ai préparé mes émissions radio et autres activités à l’avance.

  • Lundi 28 Juillet : Un de nos responsables de Rome est venu nous rencontrer. Il a d’abord visité la Mauritanie, république islamique, et les postes frontières travaillant spécialement aux questions de la première Evangélisation et du développement. Il nous partage le fruit de ses visites. Et surtout, il nous partage les réflexions de nos responsables pour être plus missionnaires dans le monde actuel. De notre côté, nous avons déjà commencé depuis longtemps à réfléchir à cela, mais il faut sans cesse reprendre le travail pour l’adapter aux réalités actuelles. Nous prenons un temps de prière commune, et terminons par un repas fraternel.
    Mais il nous faut rentrer assez vite pour accueillir les jeunes qui arrivent pour le camp des vocations.
    Aujourd’hui, c’est la grande fête de la Korité, la fin du Ramadan. L’occasion de nombreuses rencontres et réconciliations. J’en parlerai peut-être dans mon prochain courrier.

  • Dimanche 27 Juillet : Même pendant les vacances, les activités continuent. Nous tenons donc notre Conseil paroissial. Voici les points de l’ordre du jour : Préparation de l’engagement définitif de cinq jeunes confrères, et ordination au diaconat de samedi prochain. Les différents travaux effectués et à faire. L’évaluation de la kermesse. Le gros point, c’est l’évaluation de la paroisse et en particulier des communautés de quartier. Pour cela, chaque groupe et communauté a envoyé à l’avance son compte-rendu d’activités et son compte-rendu financier. Tout cela a été analysé sérieusement. Ensuite, la préparation de la fête de la paroisse. Nous nous attardons longuement sur la question de la violence, qui se développe de plus en plus dans nos quartiers mais aussi dans nos communautés. Nous allons lancer une longue réflexion sur cette question pour proposer des actions concrètes. Nous ferons la synthèse de toutes ces réponses au prochain Conseil paroissial, afin de lancer un plan d’action.
    Nous prenons le temps de voir aussi ce que nous pouvons faire face aux inondations qui vont certainement arriver avec les pluies.
    Puis nous faisons le point des activités de la Commission Justice et Paix, en particulier le suivi des élections et le soutien aux personnes qui se droguent. Et enfin, nous évaluons les actions de la Caritas (Secours Catholique), avant d’aborder les questions diverses qui ne manquent jamais.

  • Samedi 26 Juillet : Au milieu des autres activités, je note la célébration d’un mariage. Souvent, ces mariages sont l’occasion de grandes dépenses de prestige. Et ensuite, les familles sont endettées, se retrouvent dans de grands problèmes. Du coup, beaucoup de gens n’osent plus se marier, car la pression sociale est très forte. S’y opposer, est un travail de longue haleine. Nous avons longuement réfléchi à cette question tout au long de nos rencontres de préparation au mariage. Les participants sont bien d’accord, mais il leur faut souvent aller contre la volonté des parents et amis, et aussi être capables de supporter les critiques et les moqueries. Il faut du courage pour cela !

  • Vendredi 25 Juillet : La mère d’un de nos jeunes est décédée en Côte d’Ivoire. Nous l’entourons de notre amitié et de notre prière.

  • Jeudi 24 Juillet : Visite à la prison, comme chaque jeudi.

  • Mercredi 23 Juillet : Préparation du camp sur les vocations de la semaine prochaine. Beaucoup de choses à préparer : déjà au point de vue matériel et pour trouver les moyens.
    Le soir, messe dans une communauté de quartier. J’apprécie beaucoup ces eucharisties, en plein milieu musulman. Nous sommes toujours accueillis et respectés. Ils sont nombreux à nous demander de prier pour eux. Entre nous, la prière est toujours très simple et participative ; chacun parle simplement de sa vie et de ses problèmes.

  • Mardi 22 Juillet : Notre confrère, curé de la paroisse, rentre ce soir de ses congés. Nous allons être deux. Je vais pouvoir me reposer un peu. En tout cas, ce sera moins lourd.
    Je reçois à nouveau ce professeur de philosophie qui veut devenir missionnaire spiritain. Nous réfléchissons ensemble à ses motivations et au chemin qu’il va pouvoir suivre pour se préparer

  • Lundi 21 Juillet : Les examens se continuent : après le Bac, le Brevet. Nous organisons des rencontres et des séances de travail et cherchons à soutenir les élèves et leurs familles. C’est important pour leur avenir.

  • Dimanche 20 Juillet : Activités du dimanche : messes, émission radio, accueil, visite.

  • Samedi 19 Juillet : Les délégués des Pères maristes de toute l’Afrique se sont retrouvés à Dakar pour le 65ème anniversaire de leur venue au Sénégal. J’ai été l’un des premiers élèves du Collège qu’ils ont ouvert en 1949. Aujourd’hui, j’ai la joie de revoir un de mes anciens professeurs qui a encore trouvé la force de venir. Nous mangeons ensemble. C’est une grande joie pour nous deux. Je suis aussi heureux de retrouver des frères, avec qui j’ai travaillé dans les années 1980-1996.
    Le technicien de la Radio Municipale avec qui je travaille a eu une petite fille. Je vais assister à la prière musulmane pour le bébé. Et je vais ensuite dans la famille pour partager le repas de fête. Je suis très touché par leur accueil et leur amitié. Et je crois aussi qu’ils sont heureux de me voir parmi eux.

  • Vendredi 18 Juillet : Nous sommes très inquiets, parce que les pluies n’arrivent pas. Cela entraîne beaucoup de problèmes : manque d’eau et en conséquence coupures de courant. Mais le plus grave, c’est pour les cultures. Certains paysans ont semé et par manque de pluie les graines ont séché. Maintenant, ils n’ont plus d’autres semences. Pour les autres, leurs semences ne sont plus adaptées, il leur en faudrait de nouvelles, à cycle court. Mais où les trouver ? Déjà que les récoltes étaient mauvaises l’année dernière et que beaucoup n’ont plus rien à manger ! Nous risquons de vivre une famine grave l’année prochaine.
    Et puis, si les pluies arrivent, ce seront les inondations. Car notre banlieue est construite dans un bas-fonds, là où beaucoup de gens sont venus des villages et ils se sont établis où ils ont pu. La presqu’île de Dakar est surpeuplée, ils n’ont nulle part où aller. Là aussi, que faire ?
    Depuis le début du mois, les musulmans sont en Ramadan. Cela marque profondément toute la vie sociale. Il y a plus de 90 % de musulmans. Au moment de la rupture du jeûne, les rues sont vides. Et surtout, il y a beaucoup de prières et de conférences religieuses un peu partout. De notre côté, nous les chrétiens, nous les accompagnons et nous les soutenons. C’est une occasion pour nous rencontrer, travailler ensemble et mieux nous comprendre.

  • Jeudi 17 Juillet : Ce matin, je reçois une grande malade. Elle a d’abord cherché à se faire soigner au Maroc, sans succès. Elle est venue au Sénégal : on a fait toutes les analyses, mais on ne peut pas l’opérer sur place. On lui demande d’aller en France. Tous les papiers sont prêts. Mais pour lui donner un visa, l’ambassade de France lui demande d’avoir d’abord une place dans un hôpital en France. Elle ne connaît personne. Comment peut-elle faire ?

  • Mercredi 9 Juillet : Les activités habituelles se poursuivent. Accueil, rencontres, visites. Les élèves passent le bac en ce moment. Beaucoup s’arrêtent me voir au retour. Bien sûr, tous sont inquiets, surtout que l’année scolaire a été perturbée par des grèves des enseignants et des élèves : manque de moyens, manque de professeurs, retard des salaires, etc… Même si l’Etat consacre une part très importante du Budget à l’Education, cela ne suffit pas. Et comme les grèves se renouvellent chaque année, le niveau baisse de plus en plus d’une année sur l’autre.

  • Mardi 8 Juillet : Journée de permanence au cours de laquelle je reçois de nombreuses visites. Je reçois ce jeune professeur de philo guinéen qui souhaite devenir missionnaire spiritain. Ce n’est pas facile car sa mère n’est pas d’accord. Elle dit : « Si tu es missionnaire, qui va s’occuper de moi ! »
    A midi, nous nous retrouvons à table avec des amis du Burkina Faso, du Bénin, de Tanzanie et de Guinée. Nous sommes une communauté internationale et nous cherchons à rester ouverts au maximum aux étrangers.
    La nuit, je continue à travailler à mon prochain livre de commentaires des Evangiles du dimanche. Je trouve que ça n’avance pas vite, mais il est vrai que c’est un gros travail.

  • Lundi 7 Juillet : Je descends à Dakar pour finaliser les comptes de l’année de l’aumônerie des prisons avec la comptable. Elle les tient très bien, il n’y a donc aucun problème. Cela nous permet de faire le point et de prévoir l’avenir. En particulier une choralie : plusieurs chorales ont accepté de venir chanter gratuitement pour l’aumônerie de la prison. A partir de là, nous parlons ensemble de nos différentes activités et de nos projets.
    Comme toujours, je suis parti en vélo, mais c’est maintenant la saison chaude et pédaler me donne une bonne suée ! Mais ça me fait du bien, ça dégage et ça me maintient en forme.

  • Dimanche 6 Juillet : Dès 6 heures du matin, je me mets en route pour rejoindre le groupe de fiancés à une cinquantaine de kilomètres, dans le centre d’accueil des Moines. Nous y terminons ainsi le cycle de formation. Nous nous connaissons bien maintenant, et la réflexion est à la fois décontractée et approfondie. Nous laissons aux couples le temps nécessaire de se retrouver pour préciser leurs engagements et tracer des pistes pour leur vie future. Nous cherchons aussi à ce que tout le groupe puisse continuer à se voir et à se soutenir. Nous voyons quelles activités futures avoir ensemble.
    Au retour, je vais rejoindre la kermesse.

  • Samedi 5 Juillet : Ordinations sacerdotales, dont celle d’un jeune spiritain que j’ai eu en stage en Guinée. Nous nous retrouvons à cette occasion. La cérémonie est longue et très priante. Elle a eu lieu loin de Dakar, dans le village d’origine de deux des nouveaux prêtres. Nous rentrons donc juste pour assurer la messe du samedi soir, et ensuite pour inaugurer la kermesse, avec les officiels. J’essaie de faire cela le plus simplement possible.

  • Vendredi 4 Juillet : Travail à la paroisse. Le soir, messe dans la paroisse voisine. Cela nous arrive souvent de nous donner un coup de main, selon les besoins.

  • Jeudi 3 Juillet : Après midi, enterrement d’une vieille dame qui a été très active de longues années dans la paroisse. Nous préparons une belle cérémonie en son honneur. Elle l’a bien méritée. Beaucoup de gens sont venus aux obsèques.

  • Mercredi 2 Juillet : Séance de travail avec le directeur des œuvres, responsable de l’action sociale et des mouvements d’action catholique. Nous avons beaucoup de choses à voir ensemble.
    Après-midi : Permanence à l’accueil. En particulier, un gros problème d’éducation des enfants. Pas facile à régler. Les parents sont de plus en plus dépassés.

  • Mardi 1er Juillet : Enregistrements radios et rencontres. J’ai donné rendez-vous en particulier à un jeune que j’avais connu en Guinée. Il est venu étudier au Sénégal et depuis 3 ans il est professeur de philosophie. Il voudrait être missionnaire. Nous parlons longuement, pour voir comment il peut s’y préparer.
    Puis, visites dans le quartier.

  • Lundi 30 Juin : Rencontre des prêtres et animateurs pastoraux des trois doyennés (secteurs) de la ville de Dakar et banlieue, pour évaluer ensemble le travail de l’année. La réflexion est importante, mais aussi la rencontre et l’amitié. Au moment des pauses, les partages sont souvent plus approfondis et en tout cas plus personnalisés. Une bonne journée !

  • Dimanche 29 Juin : Elections locales. Le jour est arrivé. L’événement est très présent dans notre prière d’aujourd’hui. Heureusement, les élections se passent dans le calme et sans violence. Et pour le moment, sans contestation. La nuit, le dépouillement des votes se fait normalement, sans problème.

  • Samedi 28 Juin : Le matin, nombreuses rencontres comme chaque samedi.
    L’après-midi, nous nous retrouvons pour la mise en place d’une section locale du CAEDHU (Centre Africain d’Education aux Droits Humains). En effet, nous voulons nous approcher de la base et profiter des vacances pour organiser un certain nombre de formation et d’activités, spécialement pour les enfants et pour les jeunes.

  • Vendredi 27 Juin : Fête du Sacré-Cœur. Journée de la sanctification des prêtres. Nous nous retrouvons dans une paroisse, entourés de nombreux chrétiens, pour une journée de réflexion et de prière. Deux d’entre nous fêtent leur 25ème anniversaire d’ordination sacerdotale. Ils partagent avec nous leur expérience et leur vie. Pour moi, l’année prochaine, ce sera mon 50ème anniversaire…. si Dieu le veut ! Nous terminons la rencontre par un repas qui nous permet de continuer notre partage d’une façon plus décontractée.

  • Jeudi 26 Juin : Le matin, à la prison des femmes. Je trouve toujours le temps trop court. En effet, j’ai plus d’une heure de transport, et à midi il faut s’arrêter : c’est l’heure du repas, et ensuite les femmes sont enfermées en cellule jusqu’à 15 heures.
    A 16 heures, je reçois la visite du responsable d’un parti politique important du pays, avec toute une délégation. Il est très inquiet de la transformation progressive d’un autre parti en parti islamique. Les partis religieux sont interdits, avec raison, au Sénégal. Et les relations entre chrétiens et musulmans sont bonnes. Mais il nous faut rester attentifs. Nous avons beaucoup insisté sur la liberté de choix pour ces élections. Nous avons communiqué les listes de candidats et leurs programmes. Nous avons assuré des rencontres et des formations pour cela. Mais il nous faut rester attentifs. Nous réfléchissons à la question avec l’équipe de « Justice et Paix ». Je consulte aussi plusieurs responsables du diocèse. Puis nous décidons de faire un communiqué pour porter l’attention des gens sur cette question.
    A 18 h 30, Messe pour la mère de notre Curé. Notre confrère est en congés en Pologne. Sa mère, malade depuis longtemps, est décédée la semaine dernière en sa présence. Nous nous retrouvons aujourd’hui pour la messe du 8ème jour avec tous nos confrères de Dakar, prêtres, frères, étudiants, les membres de la paroisse et de nombreux amis. L’église est remplie et nous prions avec beaucoup d’émotion.

  • Mercredi 25 Juin : Rédaction de mon prochain livre de commentaires d’Evangile du dimanche. Je m’y mets à chaque fois que j’ai un moment libre, surtout en soirée. Mais il faut que tout soit prêt pour début Août, et je trouve que ça n’avance pas vite ! J’ai l’impression de vivre une perpétuelle course contre la montre. Et en même temps, il est nécessaire de rester accueillant et disponible.

  • Mardi 24 Juin : Dernière rencontre de l’année avec les filles et jeunes femmes du Centre de Formation. Nous faisons le bilan de l’année, traçons des pistes pour les vacances et voyons avec celles qui terminent comment elles vont mettre en pratique leur formation. Pas seulement pour elles-mêmes, mais aussi pour les autres.

  • Lundi 23 Juin : Comme chaque semaine, quand je suis libre je consacre la journée à l’enregistrement de mes deux émissions quotidiennes à la radio catholique (radio espérance) pour toute la semaine.

  • Dimanche 22 Juin : Fête Dieu. Nous sortons en procession dans le quartier. Beaucoup de musulmans nous regardent passer avec respect. Ils nous félicitent et nous demandent de prier pour eux.
    C’est une journée chargée. Le Mouvement des enfants (les CV.AV) assurent la fin de l’année. Les catéchistes se retrouvent pour faire leur évaluation, sans parler des différents groupes qui se réunissent régulièrement.
    Après avoir lancé les activités, je pars directement à la radio communautaire de la ville. Je n’ai pas le temps de manger. Je mangerai mieux ce soir. C’est souvent que je « jeûne » le dimanche midi. C’est bon pour la santé.

  • Samedi 21 Juin : Rencontres avec plusieurs jeunes que je suis au niveau spirituel.
    Après-midi, mariage en mandjaque. Comme pour l’enterrement, nous l’avons bien préparé, à la satisfaction de tous. Comme c’est dans leur langue, les personnes participent beaucoup mieux. Nous avons repris un certain nombre de rite traditionnels et de gestes que l’on faits dans les enterrements, en cherchant à leur donner leur signification chrétienne, sans négliger les rites et gestes chrétiens, bien sûr.

  • Vendredi 20 Juin : Enterrement. Là aussi nous avons fait un gros effort, d’abord pour mieux accueillir les gens, mais aussi pour davantage utiliser leur langue ethnique et les différents rites de leur culture. Aujourd’hui, nous enterrons une femme mandjaque et la majorité des participants seront des mandjaques : nous allons donc célébrer dans cette langue, en introduisant certains rites traditionnels des enterrements. Mais les gens sont encore réservés devant ces changements. Il nous faut donc bien préparer la cérémonie et chercher des lecteurs. Finalement, tout se passe bien, à la satisfaction de tous.
    Le dimanche, nous célébrons la messe en ouolof, la langue commune à tous.
    A 17 heures, rencontre avec le maire de notre Commune.
    A 18 h 30, préparation au mariage.

  • Jeudi 19 Juin : Comme chaque semaine, je passe la matinée à la prison des femmes pour accueillir chacune avec ses problèmes : contacts avec les familles pour leur donner des nouvelles et demander des soutiens ; contacts avec les avocats pour le suivi des cas (il faut souvent les relancer pour qu’ils fassent quelque chose) ; problèmes de santé, lunettes, etc… Leur fournir du matériel de couture, broderie, tissage et autres activités, ou simplement parler ensemble pour leur remonter un peu le moral. Le Ramadan approche et nous en parlons longuement avec les musulmanes.
    L’après-midi, rencontre de l’ Association des femmes catholiques. Deux sujets à l’ordre du jour de la rencontre : les élections locales du 29, et le lancement de projets économiques pour les femmes.
    A 20 heures, rencontre dans une communauté de quartier. Elles sont nombreuses ; j’essaie d’en visiter une chaque semaine. Nous leur avons proposé une nouvelle façon de travailler depuis l’année dernière, pour qu’elles soient davantage engagées dans les quartiers. Elles ont répondu positivement aux propositions et à la formation donnée. Maintenant, il s’agit de suivre les choses sur le terrain.

  • Mercredi 18 Juin : Parmi les rencontres de ce matin, je note : 1) un temps de réflexion avec des responsables des jeunes, au sujet de leur semaine culturelle. 2) Une femme musulmane qui vient partager ses soucis et nous demander de prier pour elle et sa famille. Elle m’a même acheté un paquet de bougies au marché, en venant me voir.
    Ensuite, je travaille plusieurs mémoires et autres travaux que des étudiants m’ont envoyés par Internet, pour lecture et réactions. Aussi bien des étudiants à l’Université que des séminaristes, sénégalais ou étrangers. Cela traîne depuis pas mal de temps, car il s’agit d’un travail qui nécessite beaucoup d’heures disponibles…. Et j’ai moi-même des tas de choses à préparer, en commençant par mes livres de commentaires d’Evangile de chaque dimanche.
    Nous sommes aussi lancés dans la préparation de la kermesse. Ce qui nous prend beaucoup de temps et d’énergie. Mais c’est une manifestation absolument nécessaire, car nous avons besoin de moyens financiers pour vivre et travailler et nous ne voulons pas toujours compter sur l’extérieur. Heureusement, les personnes de bonnes volontés ne manquent pas, surtout qu’elles voient bien le but et l’importance de cette action, pour la marche de la paroisse et aussi pour aider un certain nombre de personnes.
    Puis : enregistrement radio en ouolof. Rencontre avec le responsable de la Coordination des jeunes. Nombreuses visites, coupées par les choses à mettre en place pour la kermesse. Longue conversation avec une femme du Burkina Faso.

  • Mardi 17 Juin : Enregistrement radio pour toute la semaine, en deux langues pour la radio diocésaine. Cela me prend pratiquement toute la journée et demande beaucoup de préparation. Mais les nombreuses réactions positives m’encouragent à continuer.
    En même temps il me faut jongler pour assurer le suivi : permanence et accueil, préparation au mariage , commission justice et paix pour la préparation des élections et le suivi de la Campagne électorale.
    J’enregistre les deux émissions pour la radio municipale, comme chaque semaine. Ces émissions ont un autre style puisqu’il s’agit de la radio laïque de la ville et que la grande majorité des auditeurs sont musulmans. Nous partageons l’Evangile du dimanche d’une manière compréhensible aux musulmans, et le soir interview d’un chrétien engagé dans la société. Cette façon de faire intéresse beaucoup les gens et entraîne de nombreuses réactions positives.
    Puis, préparation d’un nouveau mariage.
    L’après-midi, enterrement. C’est toujours un temps fort d’émotion, d’amitié et de prière, où nous pouvons être plus près des gens et partager plus profondément leur vie et leurs problèmes. Même au niveau de la prière et de la liturgie. D’abord pour leur permettre de s’exprimer et de partager leurs sentiments, mais aussi pour célébrer dans leur langue et leur culture. En effet, le dimanche et aux assemblées générales, nous utilisons le ouolof, la langue commune. Mais pour les enterrements, comme pour les mariages et autres prières, c’est surtout la grande famille et les amis de l’ethnie qui se rassemblent ; nous pouvons donc célébrer dans leur langue et surtout selon leur culture et leurs traditions.
    Après l’enterrement, l’équipe Justice et Paix se réunit à nouveau, toujours pour la préparation des élections. Il y a beaucoup à faire.

  • Lundi 16 Juin : Normalement, le lundi est notre jour de repos. Mais ça ne marche jamais. Il y a toujours des gens qui viennent nous voir. Dans un sens, ce n’est pas mal car nous avons quand même un peu plus de temps pour les accueillir, chacun avec ses questions et ses problèmes Aujourd’hui, j’ai en particulier un mariage à préparer. Nous voyons comment y intégrer les rites traditionnels. Et, entre les visites, je retourne à mon ordinateur pour travailler à mon prochain livre de commentaires d’Evangile.
    Le soir, réunion dans une communauté de quartier. Bien sûr, nous parlons des élections locales. Les gens se sentent vraiment concernés. Ils participent très activement, y compris les jeunes et les femmes… ce qui n’est pas toujours le cas ! Nous parlons du retrait des cartes d’électeurs, comment analyser les différents programmes, comment connaître les candidats, comment voter et comment accepter les résultats dans la paix. Maintenant, ils vont en parler autour d’eux, pour sensibiliser les autres personnes.

  • Dimanche 15 juin : Aujourd’hui, nous organisons une rencontre des candidats chrétiens des différents partis, pour réfléchir ensemble à leur engagement et à leur rôle. Et comment mettre la paix et l’entente entre les partis et lutter contre la violence pendant la campagne électorale.
    Dimanche dernier, c’était la Pentecôte, notre fête, les spiritains. Mais nous étions dispersés. Aujourd’hui, nous nous retrouvons pour prier ensemble, dans l’amitié, en prenant notre temps. C’est important pour nous, car nous sommes dispersés, souvent très occupés, et nous n’avons pas toujours le temps de parler ensemble.
    A la messe, un certain nombre de jeunes font la 2ème étape de leur marche pour le baptême (l’onction d’huile).
    La Caritas organise un jour de fête, avec repas pour avoir des fonds pour ses activités caritatives et humanitaires. Nous avons en effet besoin de moyens pour aider les nécessiteux et résoudre les nombreux cas sociaux qui se posent à nous. C’est l’occasion de nous rencontrer avec un certain nombre d’amis et de personnes qui nous aident.
    Mais je dois les laisser, pour aller à notre émission du dimanche en direct à la radio communautaire. Nous parlons de la fête de la Trinité (pas facile), en essayant d’en voir les implications dans notre vie. Puis nous abordons la question des élections. Enfin, en préparation de la fête du Saint Sacrement, nous parlons des sacrifices traditionnels et comment vivre l’eucharistie aujourd’hui. En français et en ouolof !

  • Samedi 14 juin : Ce matin, il y a déjà un premier mariage, à 10 heures. Je vais les rejoindre à la petite fête après la cérémonie. Souvent, c’est l’occasion de grandes dépenses, pour se montrer. Et ensuite, ils se rencontrent dans la pauvreté, avec beaucoup de problèmes. Au moins, là, ils nous ont écoutés, ils ont fait les choses d’une façon toute simple, mais avec beaucoup d’amitié et de joie. On n’a pas besoin de whisky pour danser, ni de grandes dépenses pour être heureux.
    Ce matin, les gens de la Caritas se retrouvent pour préparer la fête de demain. Je les laisse se débrouiller, car je suis avec la Commission « Justice, Paix et Environnement ». En effet, nous allons vivre les élections locales (le 29 juin). C’est très important pour le pays et chacun d’entre nous. Aujourd’hui, nous voyons comment utiliser les affiches de sensibilisation que nous avons composées. Comment faire connaître et expliquer ce que nous avons appelé « les 10 commandements de l’électeur ». Ensuite, nous préparons les réunions de quartier de cette semaine, pour se préparer aux élections, voir comment voter dans la paix, sans violence, et comment accepter les résultats sans nous révolter, ni faire de casses.
    Le soir, un long partage avec une jeune fille qui ne sait pas comment vivre son homosexualité, et qui souffre beaucoup de la part de ceux qui l’entourent. On a réussi à faire accepter les malades du SIDA dans la société. Il y a encore beaucoup à faire dans ce cas-ci.

  • Vendredi 13 juin : Je continue à travailler mon prochain livre tout en essayant de piquer des messages sur Internet quand la connexion revient et qu’il y a de l’électricité ! Bien sûr, ma porte reste ouverte et les gens peuvent venir poser leurs problèmes, ou simplement me saluer et parler un peu, amicalement. L’une d’entre eux est une des nouvelles confirmées dimanche dernier à la Cathédrale. Elle vient partager sa joie et me montrer les photos, car je n’ai pas pu assister à la cérémonie, étant retenu par d’autres engagements. Puis nous voyons ensemble quels engagements elle peut prendre pour vivre sa confirmation en vérité.
    Parmi les autres visites, une me touche spécialement. C’est une jeune femme, non mariée, qui est enceinte. Elle a entendu mon émission sur l’avortement, et elle décide de garder son enfant. Bien sûr, ça ne va pas être simple, elle n’est pas mariée, des gens vont se moquer d’elle et même l’agresser. Et comment, non seulement prendre en charge son enfant, mais l’éduquer avec la famille et l’amour dont il aura besoin. Nous voyons longuement comment vivre cela pour le mieux. Bien sûr, nous continuerons à nous rencontrer régulièrement.
    Le soir, nous tenons notre dernière rencontre de préparation au mariage. C’est une rencontre libre, où chacun apporte son expérience et sa vie. La rencontre est très animée, elle dure longtemps et nous avons de la peine à nous séparer. Mais les relations et les contacts vont se prolonger. Ils vont se revoir et s’engager dans leur communauté. Avant de partir, chacun donne la date de son mariage, pour que nous puissions penser à tous et à chacun. Et, si possible, participer au mariage des uns ou des autres.

  • Jeudi 12 juin : Je retourne à la prison. Je trouve des femmes nouvellement condamnées que j’avais connues lorsqu’elles étaient dans une autre prison de la ville, en prévention . Au milieu de leurs problèmes, elles sont heureuses de me revoir. Et moi aussi ! Comme chaque fois, plusieurs viennent me donner des numéros de téléphone pour que j’appelle leurs parents ou amis pour chacun de leurs problèmes. Et il y en a beaucoup ! La plupart sont analphabètes. Je suis toujours dans l’admiration devant leur mémoire qui leur permet de retenir ces n° de téléphone. L’une d’entre elles a appris la broderie en prison ; elle m’offre un beau texte brodé en anglais. Il y a plusieurs fautes, mais c’est l’amitié qui compte ! Une autre m’offre un beau bonnet qu’elle a tricoté. Je suis très touché par tous ces gestes d’amitié. Certaines font tout pour nous faire plaisir. D’autres cherchent plutôt à profiter de moi et à me tromper. Mais j’ai l’habitude, et je ne me laisse pas faire. Je dois aussi résister à l’opinion de certain(e)s gardien(ne)s qui me disent que j’en fais trop et que de toute façon ça ne vaut pas la peine !
    Le soir, je vais participer à une réunion de quartier. Avec toutes mes activités, j’ai été pratiquement absent depuis le Carême. Il va falloir que je refasse le tour de nos 13 communautés pour relancer les choses.

  • Mercredi 11 juin : L’après-midi, un jeune musulman vient me voir. Il est très perturbé. Nous parlons longuement. Ensuite, je le mets en contact avec l’amicale des jeunes de son quartier. Hier, c’était u ne jeune fille musulmane qui veut se marier avec un chrétien, et qui souhaitait en parler avec moi. Cela m’arrive souvent que des musulmans viennent ainsi nous voir. Puis c’est un groupe de collégiennes qui, suite à mes interventions sur la sexualité, viennent me poser certaines questions plus personnelles.
    La nuit, je travaille à mon prochain livre de commentaires d’Evangile. Il faut m’y prendre à l’avance pour avoir le temps de la mise en page, de la correction des épreuves et surtout de l’impression et de la commercialisation. Et il faut aussi compter avec les congés et les vacances.

  • Mardi 10 juin : Les activités reprennent. Comme chaque mardi, je vais au foyer des jeunes filles. Je pars aussi récupérer mon nouveau livre chez l’imprimeur qui devait être prêt depuis vendredi pour le pèlerinage. L’imprimeur m’a dit que maintenant il était disponible. Mais à mon arrivée, il me demande de repasser jeudi !
    L’après midi, enregistrement de mes émissions quotidiennes en français, pour la semaine. Pour le ouolof, je le ferai demain, car je suis trop fatigué pour travailler cette nuit. En effet, ces émissions me demandent beaucoup d’attention.

  • Lundi 9 juin : C’est aujourd’hui le grand jour du pèlerinage. Nous vivons dans un monde religieux. Ce pèlerinage est donc très important, tout comme les grands pèlerinages musulmans. Tous ceux qui le peuvent, tiennent à s’y rendre. Bien que les chrétiens soient très minoritaires (environ 5 % de la population), nous serons plus de 100.000 personnes. Des gens viennent aussi des pays environnants. En plus des temps de formation et de prières, c’est aussi une occasion de rencontrer des parents et des amis. C’est vraiment une grande journée d’amitié et de partage. Le village qui nous accueille, POPENGUINE, est lui aussi à majorité musulmane. Mais tous les habitants s’y sont mis ensemble pour préparer la place. Et des responsables religieux musulmans viennent participer à notre prière ; de même que les autorités civiles bien sûr. Pour moi, c’est l’occasion de rencontrer de nombreux amis, et des jeunes que je n’ai pas revus depuis les années 80-90 avant mon départ pour les camps de réfugiés du Libéria et de Sierra Léone, en Guinée, … et qui sont maintenant pères de famille, et même grands pères ! C’est une grande joie pour tous.
    Le retour est difficile : nombreux bouchons ! J’arrive quand même à temps pour la messe à la paroisse, pour ceux qui n’ont pu aller au pèlerinage.
    Après la messe, les évêques ont reçu les autorités, ce qui a été pour eux l’occasion de rappeler l’engagement de l’Eglise au service du pays. Le Cardinal a lancé un appel aux jeunes en particulier pour les appeler à se former en pensant au bien du pays, et pas seulement à leur promotion personnelle, et à renoncer à la violence. De son côté, le Ministre de l’Intérieur, un musulman, a salué « les initiatives discrètes et efficaces de l’Eglise pour le développement socio-économique du pays et pour la paix en Casamance ». Puis il a remis au Cardinal un tableau de la Vierge Marie fait par un musulman. Il est vrai que la Vierge est souvent citée dans le Coran et beaucoup respectée dans l’islam.

  • Dimanche 8 juin : Nous cherchons à solenniser la fête de la Pentecôte et à lui donner tout son sens. Nous avons fait un tableau sur les dons du Saint Esprit que nous amenons en procession et que nous expliquons. Après la 1ère lecture, les responsables des différents groupes viennent allumer une bougie à l’autel pour montrer leur engagement et signifier qu’ils sont les apôtres d’aujourd’hui. Puis ils se retournent vers l’assemblée, pour montrer qu’ils veulent annoncer la Parole de Dieu et éclairer la société. Ceci en lien avec les élections locales de la fin du mois, pour lesquelles nous avons préparé aussi un grand tableau. Au Notre Père, nous nous donnons tous la main.
    Nous sommes aussi en lien avec François qui prie aujourd’hui avec les présidents de Palestine et d’Israël pour la paix.
    Finalement, la fête est belle, malgré l’absence des marcheurs.
    C’est aussi notre fête à nous, les spiritains. Mais nous ne la fêterons que dimanche prochain en soirée, car pour la Pentecôte et le pèlerinage national, nous sommes tous dispersés.

  • Samedi 7 juin : Ce matin, je m’attaque à la rédaction de mon prochain livre, qui doit sortir en Août. Il ne faut pas que je traîne. Mais avec toutes les visites et autres choses à faire, ce n’est pas facile de travailler sérieusement. Et surtout, les marcheurs à organiser et les autres personnes pour le pèlerinage.
    Après-midi, rencontre des fiancés.
    Le soir, messe de la Pentecôte. Notre curé est en congés en Pologne, mon autre confrère est parti avec les marcheurs, je dois donc assurer toutes les messes. Les chorales composées surtout de jeunes ne sont pas là non plus. Mais finalement ce n’est pas une mauvaise chose. Au moins, la foule chantera ! Car ici, les chorales ont souvent tendance à prendre des nouveaux chants inconnus, que la foule ne peut pas chanter, et à faire de la messe un concert.

  • Vendredi 6 juin : Aujourd’hui, c’est le départ des jeunes pour la marche du pèlerinage national. Ces jeunes vont marcher jusqu’à dimanche soir, avec des chants, des prières et des temps de formation et de partage. Bien sûr, nous avons préparé cette marche avec eux depuis Pâques. Et hier soir ils ont eu une messe de lancement, dans chaque paroisse, avant de se retrouver ensemble aujourd’hui. Pour Dakar, ils sont plus de 10.000. Et certains vont même venir des pays environnants.
    Ce soir, 5ème rencontre de préparation au mariage. Parmi de nombreuses activités. Chaque soir, nous avons ainsi une dizaine de réunions, et ce n’est pas toujours simple de coordonner les choses, malgré l’organisation prévue ; ni de trouver une salle pour chaque groupe. Cette année, nous en avons construit une nouvelle, mais certains groupes doivent encore se réunir dehors et bien qu’il ne fasse pas froid ça n’est quand même pas l’idéal ! Et nous voulons toujours garder au moins deux salles avec électricité pour les élèves afin qu’ils puissent étudier. La plupart sont bien sûr des musulmans.
    Cet après-midi, je voulais partir en ville, mais j’ai trouvé mon vélo dégonflé. Je suis donc allé chez le réparateur que je connais bien. Le pneu était complètement fichu, ce qui n’est pas étonnant vu l’état des routes. Il m’a fallu plusieurs heures et plusieurs voyages pour trouver un autre pneu, à la bonne dimension. C’est un vélo que j’ai reçu de France, mais qui est spécial et très rare ici.
    Je suis juste rentré à temps pour enregistrer une émission spéciale, en préparation des élections locales du 29 juin, que je ne voulais surtout pas manquer.

  • Jeudi 5 juin : Je suis toujours un peu fatigué, mais malgré tout je me force à aller à la prison des femmes car il y a trop longtemps que je ne les ai pas vues, pour toutes sortes de raisons : maladie, retraite, autres engagements, jours fériés (1er Mai, Ascension, etc…). J’ai pour plus d’une heure de déplacement en transport public, debout, et nous sommes tous très serrés, ce qui ajoute de l’inconfort à la chaleur extérieure déjà bien installée. Mais mon seul jour de rencontre et d’écoute des femmes est le jeudi. Comble de malheur, nous sommes coincés dans les bouchons d’une circulation intense. J’arrive donc en retard, alors que de nombreux problèmes m’attendent. Comme toujours, je suis très bien accueilli, tant par le personnel que par les femmes. Hélas je n’ai pas eu le temps de rencontrer la moitié de celles qui ont demandé à me voir qu’on me dit que c’est l’heure de terminer. Pas question de discuter, c’est le règlement de la prison ! Les femmes devront attendre jusqu’à jeudi prochain ; elles sont tristes et moi aussi. Heureusement, en sortant elles me donnent rapidement des n° de téléphone de parents ou amis à contacter. Cela va bien m’occuper les soirées, surtout qu’un certain nombre sont à l’étranger. Il va falloir que j’achète plusieurs cartes de téléphone !
    15 heures. Rencontre avec les élèves de CM1, en éducation sexuelle. J’ai trois classes (nombreuses !) ensemble, mais aucun problème de discipline. Les élèves suivent sérieusement, avec beaucoup d’attention, et ils participent activement. Nous dépassons largement l’heure prévue.
    17 h 30. Prière préparatoire à la Pentecôte jusqu’à 19 heures. Nous partageons la Parole de Dieu, grâce à deux micros portatifs chacun peut donner ses idées.
    Ensuite, préparation de la kermesse . C’est beaucoup de travail, mais c’est un moyen pour nous de rassembler des fonds pour vivre et travailler. C’est important car nous voulons nous prendre en charge le plus possible et ne pas toujours dépendre de l’extérieur. Même si nous sommes très reconnaissants envers tous les amis qui nous soutiennent fidèlement, certains depuis de nombreuses années.

  • Mercredi 4 juin : D’abord, contact avec l’imprimeur pour l’impression de mon livre. Puis je vais dans un cyber-café. En effet, depuis 10 jours, Internet ne fonctionne pas. Cela me gêne beaucoup pour mon travail. Il semble que, en plus des problèmes de connexion sur toute la ville, cela vienne aussi de notre installation. Et pourtant, nous l’avons complètement changée en octobre, ce qui nous a coûté très cher. En plus, il y a de nombreuses coupures de courant. Et quand la lumière est là, l’intensité est trop faible. Ce n’est pas facile de travailler dans ces conditions.
    Au retour, je veux travailler sur les documents à envoyer mais cette fois-ci c’est avec le clavier de l’ordinateur que j’ai des problèmes. Quand je tape une lettre, c’est une autre qui est imprimée ! J’essaye de tous les côtés, sans solution. Je fais appel à notre secrétaire et d’autres personnes qui sont là, sans résultat. J’appelle deux amis techniciens au téléphone, même chose. Me voilà à nouveau coincé. Je me console en écrivant en français simple les évangiles de mon prochain livre.

  • Mardi 3 juin : Après avoir fait une série de rencontres sur l’éducation sexuelle avec les collégiens, on m’a demandé de la faire avec les élèves de CM2, car un certain nombre quittera l’école cette année sans inscription en collège pour la poursuite des études. J’ai essayé de m’adapter au mieux. Maintenant, on me demande pour les élèves de CM1 ! Il va falloir me mettre à leur niveau, mais ça m’intéresse.

  • Lundi 2 juin : C’est la fin de l’année. Tous les prêtres du secteur (doyenné), nous nous retrouvons pour une sortie au bord de la mer. Après les rencontres mensuelles de formation et de réflexion, c’est important pour nous de vivre ensemble une journée de détente et d’amitié.
    Le soir, nous nous retrouvons pour la Neuvaine de prière, préparatoire à la fête de la Pentecôte, avec tous les paroissiens. C’est une fête importante, spécialement pour nous les Spiritains.
    La nuit, je corrige les épreuves de mon nouveau livre de Commentaires d’Evangile. C’est un travail de précision. Je préfère m’en occuper à un moment où je suis tranquille… même si c’est dur de se lever le matin pour la prière et la messe.

  • Dimanche 1er juin : Journée de prière et de réflexion (récollection) avec les collégiens et lycéens, sur trois thèmes :
    - Comment bien terminer l’année scolaire dans la foi ?
    - Comment préparer les examens ?
    - Comment vivre les vacances en chrétiens ? Il y a une bonne participation.

  • Samedi 31 Mai : Le matin, réunion Justice et Paix. L’après-midi, je donne le sacrement de Confirmation à 70 jeunes. Les adultes la reçoive dimanche prochain, jour de la Pentecôte, à la Cathédrale, des mains de l’Evêque. Les jeunes ont très bien organisé la célébration qui est vraiment animée par eux-mêmes : prière, chants, danses, processions, etc… Nous avons cherché aussi un certain nombre de gestes et de symboles. Après la confirmation, ils vont poser les mains sur une image du St Esprit, chacun accompagné de son parrain ou de sa marraine, en signe d’engagement. Ils ont d’abord été accueillis par les responsables de Communauté. Après le récit de la Pentecôte, ils se passent l’un à l’autre un cierge allumé. Et ce sont eux qui vont donner la paix à toute l’assemblée. Les gens sont vraiment contents de la cérémonie.

  • Vendredi 30 Mai : Depuis 4 jours, nous n’avons plus de connexion Internet. Cela me pose beaucoup de problèmes, en particulier pour l’impression de mon nouveau livre de Commentaires de l’Evangile, et aussi un certain nombre de rapports et de comptes rendus que je dois envoyer. Je pars chez les Sœurs d’à côté, au dispensaire, qui ont heureusement Internet. Du fait du retard que j’ai pris, j’y passe toute la matinée.
    L’après-midi, je vais réparer mon vélo, crevé avant-hier en revenant de l’Université, et hier je n’ai pas eu le temps de m’en occuper. Puis je vais porter mes émissions radios au studio. A mon retour, de nombreuses personnes m’attendent, chacune avec son problème et ses questions.
    La nuit, nouvelle rencontre des fiancés pour la préparation au mariage. Ce soir, nous parlons du droit civil et du droit religieux. En effet, il nous semble important que les mariés connaissent clairement ce à quoi ils s’engagent. Ceux qui devaient animer cette rencontre n’ont pas pu venir. Je les remplace au pied levé. Heureusement que j’ai moi-même travaillé ces questions ; je sais donc quoi dire. Mais j’en profite pour mettre les gens en carrefours, comme nous le faisons d’ailleurs à chaque fois, pour qu’ils parlent entre eux et apportent leurs idées à tout le groupe. C’est d’ailleurs ainsi que nous procédons toujours.

  • Jeudi 29 mai : C’est la Fête de l’Ascension. Après la messe, nous avons organisé une grande rencontre pour préparer les prochaines élections locales. Nous avons invité les différents partis qui vont se présenter dans les mairies d’arrondissement de la ville de Pikine. Chacun a eu un temps de parole et ensuite les participants ont pu poser leurs questions par rapport à la sécurité dans les quartiers, la salubrité et l’environnement, la santé et le fonctionnement des dispensaires, l’éducation et les écoles, l’organisation de la ville et beaucoup d’autres questions.

  • Mercredi 28 mai : Je reviens à l’Université, pour la suite du symposium, qui dure toute la journée.

  • Mardi 27 mai : Tôt le matin, je termine l’enregistrement en ouolof que j’ai dû arrêter cette nuit.
    Puis je pars en ville en vélo car j’ai plusieurs déplacements prévus dans plusieurs endroits. D’abord, je vais présenter mes condoléances à une famille en deuil. Et je continue au Centre des jeunes filles où j’interviens régulièrement. Mais depuis Pâques je n’ai pas pu les rencontrer, pour de nombreuses raisons.
    Depuis le début de l’année, nous avons mené plusieurs formations religieuses, ensemble musulmanes et chrétiennes. Puis des réflexions sur la sexualité et le mariage. Aujourd’hui, nous abordons la question des élections, pour préparer les élections locales du 29 juin. Cela me semble très important que les femmes et jeunes filles participent activement à la vie de la société civile et ne soient pas simplement récupérées ou utilisées par des partis politiques. Le partage est très intéressant, animé et profond, sur le vote, l’étude des programmes, le choix des candidats, le rôle des maires, les choses à faire, etc… Je termine en insistant sur la nécessité de partager tout cela dans leurs quartiers, auprès de leurs amies.
    Puis je pars à l’Université de Dakar où je dois intervenir dans un symposium sur le thème : « La démocratie sénégalaise à l’épreuve de la violence politique », pour présenter le point de vue de l’Eglise Catholique. Les débats durent longtemps !

  • Lundi 26 mai : Je retourne me faire soigner les dents. Nous étudions ensuite avec ma dentiste la liste du matériel à acheter pour assurer des soins dentaires aux détenus, hommes et femmes, de la prison principale de Dakar.
    De retour, j’enregistre mes deux émissions quotidiennes à Radio Espérance, pour la semaine qui vient. Je n’arrive pas à terminer, car je suis appelé d’abord par une responsable de nos communautés qui s’est portée candidate pour les prochaines élections locales. Nous parlons ensemble de la façon dont elle veut travailler et d’abord comment vivre la campagne électorale. Après cela, je suis retenu par une séance de travail avec un technicien pour étudier plusieurs projets de développement lancés par la Caritas. Ensuite, j’assure la messe du soir et à la sortie, comme d’habitude, un certain nombre de personnes viennent me voir.

  • Dimanche 25 mai : J’ai décidé de me remettre au boulot, je suis gâté ! Ce matin, je dois animer (pas tout seul, bien sûr, ce sont les catéchistes qui font l’essentiel du travail) la préparation des futurs confirmants. Puis nous avons une rencontre spéciale de la Caritas ; il y a beaucoup de choses à revoir et à mettre au point pour être efficace et mieux aider ceux qui en ont vraiment besoin.
    Enfin, le Cardinal archevêque de Dakar et un de ses vicaires fêtent le 50ème anniversaire de leur ordination sacerdotale. Bien sûr, je vais participer à la célébration, nous avons fait nos études ensemble au collège et depuis nous sommes restés en relations suivies, malgré mes nombreux déplacements. J’ai été heureux de les retrouver au Sénégal, de retour au pays. C’est aussi l’occasion de rencontrer de nombreuses personnes, certaines que j’avais perdu de vue depuis longtemps. Et aussi un évêque du Bénin, avec qui j’ai beaucoup travaillé quand j’étais en Guinée, dans le cadre de la Commission Justice et Paix.

  • Samedi 24 mai : Ce matin, je vais dans une paroisse de la ville où on me demande souvent d’intervenir. Aujourd’hui, il s’agit d’une formation des responsables de communautés de quartiers. On se connaît déjà, nous pouvons aborder les problèmes clairement et en profondeur.
    Au retour, messe du samedi soir à la paroisse. A la sortie, un technicien m’attend. En effet, j’ai reçu depuis deux jours les épreuves de mon prochain livre de commentaires des Evangiles du dimanche (de la Trinité jusqu’au 22ème dimanche). A tous mes problèmes de connexion s’ajoute un nouveau problème : j’ai reçu le document en otd , alors que je n’ai que Word. Je ne peux donc pas ouvrir le fichier. Après plusieurs heures de travail, cet ami informaticien parvient à mettre le document en Word. Je vais donc pouvoir travailler.
    Mais avant tout, il faut que je fasse la synthèse du travail de ce matin. Cette question des communautés de base de quartier ou de village m’intéresse beaucoup, car j’ai eu la chance de participer à leur création au CONGO, dans les années 65, et ensuite au Sénégal, en Guinée, et dans les camps de réfugiés du Libéria et de Sierra Léone. C’est pourquoi, je suis heureux de continuer ces formations en banlieue au Sénégal, pour partager ce que j’ai reçu de toutes ces communautés depuis 50 ans.

  • Vendredi 23 mai : Je me lève pour la messe du matin, et je retourne me coucher. Je mets mon réveil à sonner, car à 10 heures les gens de la télévision vont venir m’interviewer, en français et en ouolof, sur des questions un peu difficiles : l’homosexualité, l’avortement et la mendicité des enfants. Je vis ces problèmes chaque jour, ce qui n’empêche pas qu’il faut voir quoi dire pour se faire comprendre, et proposer des actions valables. De toutes façons, j’ai décidé de « relancer la machine » et de me mettre au boulot. D’ailleurs, on m’appelle avant que le réveil ne sonne : des gens veulent me voir, avec un problème urgent.
    A 10 heures, les techniciens sont là. Le journaliste me connaît et est très heureux de me voir. Je l’avais accueilli pendant 5 ans, quand il était élève à Saint Louis, dans l’un de nos foyers où nous accueillions des jeunes venus de loin, envoyés dans le nord du pays pour continuer leurs études. Nous sommes très heureux de nous revoir. Nous avons beaucoup de choses à nous dire, et de ce fait l’interview est beaucoup plus personnalisé !
    A la pause de midi, je pars dans un collège rencontrer les jeunes de l’aumônerie, car cela fait longtemps que je ne les ai pas vus et la fin de l’année approche. Nous partageons la Parole de Dieu, selon le schéma que je leur ai proposé, en présence de camarades musulmans intéressés. A partir de là, nous parlons de la marche de l’établissement et de leur vie d’élèves.
    Au retour, enregistrement pour la radio municipale, avec un jeune très engagé dans la préparation du pèlerinage national.
    Le soir, nouvelle rencontre de préparation au mariage. Nous parlons de la sexualité du couple. Les participants se connaissent bien maintenant et ils sont à l’aise pour parler. C’est un thème qui les intéresse beaucoup, et important dans la mesure où ils sont partagés entre la tradition et la vie moderne et aussi souvent entre plusieurs cultures. Ce n’est donc pas étonnant que la séance dure plus longtemps que d’habitude.

  • Mercredi 21 mai : Je devais aller dans un collège ; et jeudi 22 je devais aller à la prison des femmes. J’essaie de me lever, mais à chaque fois je dois faire demi-tour ; je me recouche, tout triste. Mais ce qui me touche, c’est que dès l’après-midi la directrice de la prison me téléphone. Elle me demande : « Qu’est-ce qui se passe ? Tu n’es pas venu ; pourtant tu ne manques jamais ! »
    Malgré tout, je me lève pour aller à l’enterrement du père du directeur de notre collège. Je le connais, avec toute sa famille, car il habitait dans mon ancienne paroisse. Du coup, je reste pour une préparation au mariage en ville, car sinon les organisateurs se retrouveraient très embêtés (c’est dans un autre secteur, en plus de ce que nous faisons chez nous. Je ne veux pas leur faire faux bond). Le début de la séance est difficile, mais la bonne ambiance me donne du cœur à l’ouvrage. J’aime beaucoup ces rencontres et la fraîcheur de ces jeunes qui se préparent au mariage. Cela me remonte le moral, et ainsi la forme revient un peu. Seulement le voyage retour en car est quand même pénible, surtout que ce n’est pas rapide.

  • Mardi 20 mai : Je n’ai pas voulu fermer ma porte, aussi les gens viennent me voir. Je reçois un jeune chrétien. Je l’avais déjà reçu avec son amie musulmane, mais je le sentais réticent, et j’avais l’impression que c’est surtout son amie qui voulait mettre la main sur lui. Déjà que le mariage mixte entre chrétiens et musulmans n’est pas évident ! Il peut être très beau, mais il est aussi plus exigeant car cela augmente les difficultés. En tout cas, ce jeune vient m’expliquer ses doutes et nous essayons de faire le point ensemble.
    Par ailleurs, ….le téléphone entre chez moi sans permission !! Et voilà un ami sénégalais, parti en France, qui me téléphone longuement au sujet de sa femme qui est restée au pays parce que, bien que mariée légalement, elle n’a pas pu avoir de visa. Et puis : des amis français ayant vécu au Sénégal me demandent d’aider leur ancienne cuisinière qui n’a pas pu payer son loyer et le propriétaire veut l’expulser…. C’est chaque jour que je reçois ainsi des appels, des mails, de personnes en difficulté. Au moins, Internet sert à quelque chose !

  • Lundi 19 mai : Pour tout arranger, je fais une rage de dents depuis vendredi. Je suis donc bien obligé de me lever. Mais cette fois-ci je laisse mon vélo et je prends deux bus pour arriver à destination. Je me suis adressé à une amie dentiste que je connais bien, car depuis l’année dernière elle a accepté de venir soigner bénévolement les détenus à la grande prison de la ville. Elle me soigne bien, mais nous prenons davantage de temps à parler de la prison et de ce qu’elle fait pour aider les prisonniers. Je n’ai plus mal aux dents, car j’ai chaud au cœur ! Mais au retour, je me couche quand même.

  • Lundi 12 à Dimanche 18 mai : Je me mets en « roue libre », tout en assurant les messes et les prières de la semaine, ainsi que plusieurs rencontres avec les élèves de CM2 de l’école voisine, en éducation sexuelle. C’est quelque chose d’important, que je ne peux pas remettre à plus tard, car avec la fin de l’année scolaire ce sera difficile de trouver d’autres dates. Il faut aussi que j’assure mes commentaires d’Evangile quotidien à la radio en français et en ouolof. Pour les autres émissions et radio, nous sommes une équipe : ils vont se débrouiller, sans problème.

  • Dimanche 11 mai : Je réduis mes activités au maximum. Je n’irai donc pas à la radio cet après-midi Mais je dois assurer les deux messes du matin malgré tout. Et le soir, depuis longtemps nous avions prévu une rencontre avec les jeunes qui vont animer le pèlerinage national ; je ne peux donc pas l’annuler. Heureusement, j’avais préparé cela à l’avance, et ces jeunes sont très sympathiques, la rencontre se passe donc bien, sans problème

  • Samedi 10 mai : Ce matin, deux activités en même temps. La rencontre de Caritas et une rencontre générale en ville pour la formation des femmes. Je lance la première, et quand les choses sont bien en place, je les laisse continuer pour aller à la seconde. Mais je suis toujours très fatigué et au retour je vais me coucher. Je ne serai pas à la formation des jeunes ce soir.

  • Vendredi 9 mai : J’essaye d’éponger les choses en retard. A midi, je devais aller rencontrer les élèves d’un collège, mais la grippe et la fatigue ne me le permettent pas ; je reste couché. Mais je me relève quand même la nuit, à 20 heures. En effet, nous commençons un nouveau cycle de préparation au mariage, et comme j’en ai la responsabilité il faut que je sois là pour lancer les choses. Heureusement que nous sommes toute une équipe ; ce sont des couples mariés qui animent les séances.

  • Mercredi 7 et Jeudi 8 mai : Je serais bien resté me reposer, mais il me faut aller à une session regroupant, autour de notre cardinal, les prêtres, religieux et religieuses du diocèse, sur le plan pastoral des quatre années à venir. On m’a demandé de parler de « ma rencontre personnelle et communautaire avec le Christ, dans les sacrements de la maturité : ordre et mariage » ; donc, la façon dont je suis prêtre et comment je travaille avec les gens mariés. Nous sommes plusieurs à apporter ainsi notre témoignage personnel à partir duquel nous pourrons réfléchir tous ensemble, pour voir comment vivre en vérité notre vocation et nos différentes activités. Ce qui se fait dans les carrefours et travaux en petits groupes, mais aussi les rencontres personnelles. Car ce n’est pas souvent que nous pouvons nous rencontrer ainsi pendant deux jours, à 50 km de la capitale, à POPENGUINE, lieu de pèlerinage national et de nombreuses autres assemblées ou rencontres diverses des chrétiens du pays. Comme toujours, ce sont les travaux en carrefours qui sont les plus intéressants et où on peut partager et réfléchir plus en profondeur.
    Au retour à Pikine, jeudi, de nombreuses personnes nous attendent. Le soir, je vais dans une communauté de quartier. Il y en a 13 sur la paroisse ; toutes se réunissent régulièrement chaque semaine, chacune dans son quartier.

  • Mardi 6 mai : Le matin, Conseil de la Province, où nos responsables font le point des activités, comme chaque trimestre. On me demande de venir pour réfléchir à la question des vocations et faire le compte rendu de mon voyage au TOGO.
    Ensuite, je passe à la Police pour valider (prolonger) ma carte de séjour. Je suis très bien accueilli, car je connais un certain nombre de policiers ! Cela facilite les formalités.
    Puis je vais au CAEDHU préparer notre future formation, cinq dimanches de suite, sur les différents aspects des droits humains. Je sais quoi dire, mais il faut quand même bien préparer les choses.
    Après cela, je vais rencontrer la femme d’un détenu guinéen. Bien sûr, elle a beaucoup de problèmes pour survivre avec ses enfants. Nous avons réussi à lui trouver du travail, ce qui lui donne quand même un bon coup de main.
    Enfin, je passe à la paroisse voisine, où on m’a demandé d’assurer une formation pour les responsables de communautés de quartier. Je me fais préciser les besoins et les attentes, et nous préparons un questionnaire préliminaire afin de partir de leurs préoccupations et réalisations concrètes.
    Depuis mon retour du Togo, je traîne une mauvaise grippe (changement de climat ?), aussi, arrivé à la maison, je me couche aussitôt après avoir pris des médicaments et demandé à mon confrère de me remplacer pour célébrer la messe du soir. Mais cela n’empêche pas un certain nombre de personnes de venir me voir. Parmi elles, un technicien vient s’occuper de mon nouvel ordinateur portable pour le mettre en état de fonctionner. Il y met le temps qu’il faut, et je le remercie beaucoup.

  • Lundi 5 mai : Rencontre de tous les prêtres du doyenné (11 paroisses du secteur), comme chaque mois. C’est la dernière réunion de l’année. C’est donc l’occasion de faire le point de l’année et de préparer les activités de vacances. Le mois prochain, nous aurons une sortie d’amitié, parce que c’est très important pour nous. Aujourd’hui, nous nous attachons à la vie des communautés de quartier, les activités à mener, les améliorations à apporter. Cela reste une préoccupation permanente pour nous.
    Au retour, je passe au Collège pour les différentes activités : récollection des élèves, rencontres diverses, éducation sexuelle des CM2. Je profite pour visiter la religieuse, secrétaire du collège, qui s’est cassé le col du fémur.
    Comme à chaque fois, les responsables de la paroisse qui nous accueille présentent les réalités du secteur. Nous sommes à 30 km du centre de Dakar, dans un secteur en pleine expansion : construction d’un aéroport international, d’un hôpital pour enfants, construction d’une grande prison, et implantation d’usines et autres activités économiques. C’est important que nous soyons présents à toutes ces activités pour accompagner les personnes. Ils nous expliquent aussi comment ils collaborent avec les imams et travaillent ensemble, chrétiens et musulmans.
    La question actuelle, c’est la préparation des élections locales du 29 juin Il y a beaucoup de choses à faire. Puis nous faisons le tour des différentes commissions : Caritas, Justice et Paix, Vocations, Laïcs, etc… Ensuite, la marche pèlerinage des jeunes, à l’occasion de la Pentecôte, comme chaque année.
    Pour les élections, nous proposons que dans chaque paroisse se tienne une réunion générale à laquelle seront invités des représentants de chaque parti pour présenter leur programme et apporter leurs propres réflexions. Ensuite, une rencontre des candidats chrétiens, tous partis confondus, pour partager nos idées et réfléchir à nos engagements en tant que chrétiens.
    Nous préparons ensuite la session de formation des prêtres et des religieux, sur notre plan d’action pastoral des quatre années qui viennent. Nous allons voir concrètement comment mieux assurer nos responsabilités, à partir de témoignages de certains d’entre nous.
    Jean-Paul 2 était venu au Sénégal en 1992, beaucoup s’en souviennent. Et Jean 23 a lancé le Concile Vatican 2 dont nous fêtons le 50ème anniversaire. C’est l’occasion de nombreuses rencontres, réflexions, formations et animations, dans toutes les paroisses, en particulier l’une d’entre elles dédiée à Saint Jean-Paul 2.

  • Dimanche 4 mai : Après la première messe, nous avons la réunion du Conseil Paroissial. D’abord nous évaluons le Carême et les fêtes de Pâques . Puis nous évaluons notre collaboration avec les mairies que nous avons cherché à organiser et à intensifier cette année. Ensuite nous reprenons avec tous les délégués la réflexions de Justice et Paix d’hier. Enfin, nous préparons les activités du trimestre qui vient. Il y a beaucoup de choses à faire ! Ce ne sont pas les idées qui manquent, ni les bonnes volontés, mais on ne peut pas tout faire à la fois !
    L’après-midi, je recommence les émissions radio dans la radio communautaire d’un de nos quartiers. L’antenne a été arrachée par le vent, il y a plusieurs mois, et il a fallu du temps pour trouver les fonds nécessaires. Nous pouvons enfin recommencer les émissions, à notre grande joie. L’Evangile d’aujourd’hui est le récit de la rencontre de Jésus qui marche avec les disciples d’Emmaüs. Il marche aussi avec nous.
    Au moment de partir, je vois que mon vélo est crevé. Plusieurs kilomètres pour rentrer à pied, en traversant un grand marché. Pas facile ! Mais au moins, ça me permet de parler avec des gens sur la route !
    Des amis m’ont envoyé un nouvel ordinateur portable. Je les remercie beaucoup car le mien était à bout de course ; il se bloquait sans cesse, n’enregistrait pas les documents et me posait des tas de problèmes. Le jeune technicien avec qui je fais les émissions radio va m’aider à l’installer.
    Le soir, nous sommes invités tous les quatre de la communauté dans une famille. L’un de nous est tanzanien, et la famille a invité également d’autres tanzaniens vivant à Dakar.
    Beaucoup de gens ont appris que je suis revenu et les appels téléphoniques n’arrêtent pas. Cela va me faire des occupations pour les jours qui viennent !

  • Samedi 3 mai : Réunion de la Commission Justice et Paix. Nous avons beaucoup de choses à voir. D’abord, les élections locales de fin Juin qu’il nous faut préparer sérieusement. Pas seulement au niveau des chrétiens, mais pour que ceux-ci aident à réfléchir ceux qui n’ont pas la possibilité d’avoir les informations nécessaires . Surtout que cette année il y a de grands changements et la mise en place d’une décentralisation très importante.
    Nous abordons ensuite la question de la drogue, qui se répand dans les quartiers et les écoles. Même si ce n’est pas de la drogue dure, c’est très inquiétant malgré tout. Il s’agit de mener une véritable éducation et réflexion, au lieu de se contenter de mettre les gens en prison.
    La saison des pluies va bientôt arriver, avec les inondations dans les quartiers. Des actions sont menées par le Gouvernement : constructions de canaux, etc… ; mais notre problème, c’est la participation de la population. D’abord pour arranger le quartier et faire des petites canalisations et des aménagements ; et aussi pour que les personnes vivant sur les secteurs inondables acceptent de se déplacer.
    Comme pour toutes les autres choses dont je vous parle dans ces « Nouvelles », vous pouvez toujours me demander les comptes-rendus.
    En rentrant après plus de 15 jours d’absence, mon bureau est recouvert de tas de choses à faire, qu’il va falloir éponger peu à peu. (Heureusement, j’ai pu prendre un peu d’avance pour mes émissions radio, en profitant de la retraite pour interviewer plusieurs confrères sur leurs différentes activités. Le problème était de trouver des confrères parlant ouolof, car dans chaque secteur où nous travaillons il y a une langue différente, et les confrères sénégalais parlant ouolof sont une minorité dans cette congrégation internationale).
    Je commence donc par rencontrer les personnes qui veulent se marier, car les séances de préparation au mariage vont débuter vendredi prochain.

  • Lundi 28 avril au Samedi 3 mai : Nous sommes tous en retraite, pendant toute la semaine. Malgré tout, je sors deux fois pour aller à la prison des femmes. La première fois, j’y amène un confrère de GUINEE BISSAO visiter une détenue qui vient de ce pays. Je l’avais prévenu à l’avance, il a été voir sa grande sœur au pays et lui apporte un colis de mangues, qu’elle a pu partager avec les autres détenues. Il lui apporte aussi des photos de ses enfants. Elle a beaucoup pleuré, mais en même temps ça lui a fait du bien et elle nous a remerciés. De son côté, elle a brodé une nappe pour sa grande sœur et un mouchoir avec une belle citation sur la paix pour notre confrère, qui en a été beaucoup touché… et moi aussi ! Deux jours plus tard, je suis donc retourné à la prison avec un confrère de GUINEE CONAKRY rencontrer une autre détenue. Elle vient de la préfecture d’où la maladie Ebola a démarré. Nous avons pu la rassurer, et elle en a été très contente.
    Pendant cette retraite, nous étions en silence et en prière toute la journée. Mais au repas du soir, nous prenions le temps de parler ensemble, pour partager notre travail, nos joies et nos soucis. Cela est très important, et a été une grande joie et un grand encouragement.
    Le vendredi soir, nous saluons les confrères et rentrons à Pikine car ce n’est pas trop loin et dès le lendemain matin, nous aurons du travail.

  • Mardi 22 à samedi 26 avril : Tout au long de la semaine, je vais rencontrer chacun de ces jeunes personnellement, visiter leurs familles, parler avec leur responsable d’études ou de travail, leur curé et leur conseiller spirituel, et leurs amis, dans la ville de Lomé et les villages environnants. Certains de ces jeunes sont venus de l’intérieur du pays : je contacte leurs parents et responsables par téléphone. A ce rythme, la semaine passe très vite.
    Je suis accueilli dans une Communauté des Frères de St Jean Baptiste de la Salle. Je suis heureux de parler avec les étudiants, dont j’ai connu la Communauté en Guinée, il y a quelques années.
    Pour les déplacements, à Lomé, les gens se font transporter par des taxis-motos. Ces motos sont beaucoup plus nombreuses que les voitures, et sont très pratiques et très économiques. Alors je prends ce moyen de déplacement, comme tout le monde. Normalement, on demande aux motards de porter un casque, mais beaucoup de chauffeurs n’en ont pas et de toutes façons ils n’en ont jamais pour leurs clients. Les policiers ne disent rien, c’est l’habitude. Surtout qu’un casque est lourd et surtout tient très chaud, sous ce climat ! Mais quand ils m’ont vu, un blanc, plusieurs fois ils m’ont arrêté… en espérant me faire payer une amende et me soutirer de l’argent. Bien sûr, je n’ai pas marché. Une fois, j’ai expliqué : je n’ai pas de casque car je suis étranger ; je viens d’arriver en avion, et en avion on ne met pas de casque ! Mais ça n’a pas marché. Le policier m’a montré un magasin en me disant : « Là, on vend des casques. Allez en acheter un ! ». Je suis allé vers le magasin, sans y entrer, et j’ai continué ma route et traversé le carrefour. Le motard m’attendait de l’autre côté, je suis remonté sur la moto et nous sommes repartis en riant ! C’est souvent ainsi que les choses se passent, dans la bonne humeur. Le policier a dû rire, lui aussi, en voyant qu’il avait raté son coup ! C’est la vie.
    A l’aéroport, à l’enregistrement, la dame de service m’interpelle : « C’est pas vous que j’ai vu à la télévision l’autre jour ? ». Une autre employée se retourne et me salue avec beaucoup d’émotion, en me disant : « Vous m’avez éduquée et formée, dans les années 1990, quand j’étais élève à St Louis ». Les relations humaines sont vraiment très agréables. Et la dame s’est déplacée spécialement pour venir me saluer à l’embarquement.
    J’étais passé déjà à LOME en 1963, quand j’étais jeune militaire, en route pour le Congo. Nous avions tous voyagé à fond de cale dans le paquebot. Le port de Lomé n’était pas encore construit. A l’escale, nous avons été débarqués par une grue, avec des paniers, dans des pirogues qui nous ont conduits jusqu’à une jetée. Je retourne au port pour revivre ces anciens souvenirs !
    Bien sûr, j’ai apporté mon ordinateur ! Avant chaque rencontre, je relis les messages que nous nous sommes envoyés pendant deux ans, et j’en fais une synthèse. Après la rencontre, je fais un résumé, car je vais devoir présenter tout cela au Conseil de la Province à nos responsables, pour savoir qui on va admettre chez nous, et dans quelles conditions.
    Tout au long de cette semaine, j’ai rencontré des Sénégalais et nous sommes heureux de faire connaissance. Je rencontre aussi un certain nombre de Togolais, prêtres ou laïcs, qui sont venus au Sénégal et que j’ai eu l’occasion de former d’une façon ou d’une autre. Bien sûr, je les avais oubliés, il y a trop d’années, … mais en entendant mon nom, ils me reconnaissent. Et à chaque fois, ce sont des joyeuses retrouvailles.
    Je rentre le lundi 28 à Dakar, au début de la nuit. A l’aéroport, je me renseigne pour savoir comment aller, à 20 km, au Foyer de Charité où se déroulera une semaine de retraite et de prières, avec tous mes confrères de Mauritanie, Sénégal, Guinée Conakry et Guinée Bissao. Mais les bus sont pleins à bloc. Je ne peux donc pas y entrer avec mes bagages. Heureusement, je connais le pays. Je vais rejoindre un autre point de départ de « cars rapides » où je peux me glisser, en mettant les bagages sur le toit ! Mais il faudra 3 heures pour faire le parcours, à cause des bouchons. Un Frère vient me chercher au carrefour, pour que je n’aie pas à faire la fin du chemin dans la nuit. C’est trop tard pour avoir à manger, ce n’est pas grave, au moins je suis arrivé. On verra demain. Mais je suis bien heureux d’avoir ce temps de retraite et de prière, et de retrouver ces confrères que je n’ai pas vus depuis longtemps, pour beaucoup.

  • Lundi 21 avril : Nous nous retrouvons ensemble, autour de la religieuse qui les suit. Nous nous disons comment chacun a vécu le Carême, puis, dans un deuxième temps, nous parlons des spiritains, et de la vie religieuse et missionnaire. Ils ont beaucoup de questions et le partage est très intéressant, chacun apportant ses propres réflexions.

  • Dimanche 20 avril : Si bien que je ne vais pas me coucher, car j’ai rendez-vous a 3 heures 30 du matin à l’aéroport. En effet, je pars pour une semaine au TOGO. Depuis quelques années, une quinzaine de jeunes de ce pays (mais aussi d’autres pays : Bénin, Côte d’Ivoire, Burkina Faso…) nous ont contactés par Internet pour devenir religieux missionnaires spiritains. Nous avons communiqué régulièrement par mail. Nous avons des amis qui les suivent sur place : une religieuse, le directeur du Centre d’études de philosophie, etc… Mais il est important que nous entrions en contact direct.
    Au Togo, je suis accueilli par l’un de ces jeunes à l’aéroport, qui me conduit directement dans sa famille, où je passe une après-midi très agréable, avant de rencontrer d’autres jeunes de ce groupe.

  • Samedi Saint 19 avril : Préparation de la Fête de Pâques, coupée des visites et demandes habituelles… sans oublier le travail habituel.
    Je préside la Veillée de Pâques dans notre succursale. Nous avons préparé soigneusement la célébration depuis longtemps, chacun ayant à cœur de bien faire les choses.
    Pour la bénédiction du feu, les participants qui le veulent disent ce que le feu et la lumière leur suggèrent. Puis nous partons en procession, dans la nuit, dans le calme et le recueillement. Après chaque lecture, nous présentons un symbole pour montrer comment vivre aujourd’hui cette lecture et la mettre en pratique. Ensuite, il y eu les baptêmes des jeunes et des adultes. Dans la cérémonie, nous donnons leur place aux parents, aux parrains et marraines, et aussi aux responsables de communauté. Les baptisés viennent en habits ordinaires, et après le baptême ils mettent leurs habits blancs et reviennent en dansant, accompagnés de leurs parrains et marraines, et accueillis par toute la communauté.
    Pour les mariages, nous avons introduit certains rites du mariage traditionnel.
    La cérémonie a été longue, mais très belle. Tout le monde était content, et nous sommes restés un bon moment à danser et chanter ensemble….

  • Vendredi 18 avril : Vendredi Saint. Aujourd’hui, je retrouve des amis d’ATD Quart monde (Aide à toute détresse) qui travaille avec les plus pauvres et abandonnés. En ce moment, nous sommes beaucoup en lien avec nos confrères et les populations de Guinée, agressés par la maladie Ebola. La maladie a commencé dans la préfecture de Gueckedou, où j’ai travaillé dans les camps de réfugiés pendant plus de 10 ans, alors que sévissait la guerre du Liberia. Je pense donc beaucoup à eux.
    L’après-midi, grande célébration de la mort du Christ. Les jeunes ont préparé un Chemin de Croix vivant très émouvant et qui touche beaucoup tous les participants.
    Jésus, c’est notre grand frère qui est mort. C’est pourquoi, nous avons demandé à chacune de nos communautés de quartier de faire une Veillée mortuaire en l’honneur de Jésus cette nuit, à la manière dont nous le faisons ici, pour nos propres morts.

  • Jeudi 17 avril : C’est le Jeudi Saint. Le matin, éducation sexuelle avec les élèves de 3ème ; en effet, il n’y a pas de vacances de Pâques. Nous sommes en pays musulman, les vacances ont eu lieu plus tôt, autour de la fête de l’Indépendance, le 4 avril. Mais cela ne nous empêche pas de nous retrouver tous ensemble le soir pour fêter l’Eucharistie, comme l’Eglise le prévoit, avec en particulier le lavement des pieds, et l’adoration du Saint Sacrement jusqu’à minuit.

  • Mercredi 16 avril : Nous sommes en pleine Semaine Sainte, mais il nous faut déjà penser à Pâques. Je descends en ville, à la télévision nationale pour enregistrer l’émission de Pâques. Je l’ai bien préparée, car c’est une émission importante que beaucoup de musulmans vont écouter.
    L’après-midi, réunion des mouvements de jeunes, comme chaque semaine. La vie continue. Avec un confrère, nous préparons un camp sur les vocations pour les jeunes qui veulent devenir missionnaires spiritains. Il aura lieu début août mais il faut bien préparer les choses à l’avance. Il se terminera par l’ordination au diaconat.

  • Mardi 15 avril : Comme je vais être absent deux semaines, ces jours-ci je profite de tous mes temps libres pour enregistrer mes commentaires d’Evangile quotidiens, pour la radio diocésaine, en français et en ouolof. J’assure ainsi des émissions radio sur quatre chaînes différentes, et je suis souvent appelé à la télévision. Cela prend beaucoup de temps, surtout pour les préparations, si on veut donner un message de qualité. Mai c’est un moyen très important d’éducation et d’évangélisation.
    L’après-midi, j’ai la grande joie d’apprendre la sortie d’un détenu que j’ai suivi pendant deux ans. Il a été libéré et il vient me rencontrer. Nous voyons comment trouver du travail pour lui. Ce n’est pas facile, surtout qu’il est étranger. Mais comme un bonheur n’arrive jamais tout seul, je reçois la visite d’un deuxième ancien prisonnier. Je l’avais aidé à aller en Guinée pour revoir sa famille et trouver des moyens pour avoir du travail. Il est revenu, beaucoup moins maigre et en meilleure santé, prêt à redémarrer dans la vie, avec sa femme et ses enfants.
    Le soir, nous nous retrouvons autour de notre Cardinal pour la Messe chrismale, où nous bénissons les huiles pour les malades, les baptêmes, confirmations et ordinations. Les prêtres de tout le diocèse sont venus : une centaine. Et de très nombreux laïcs nous ont accompagnés et sont venus prier avec nous. L’Eglise est maintenant bien établie au Sénégal. Il s’agit qu’elle devienne davantage missionnaire. Et aussi davantage engagée dans la société, au service des plus nécessiteux. Après l’Eucharistie, nous prenons le temps de nous saluer, heureux de voir des gens venus de partout, et que nous n’avons pas rencontrés depuis longtemps, pour certains.

  • Lundi 14 avril : Visite dans un Collège de la ville. Puis je continue les séances d’éducation sexuelle dans le collège voisin, à nouveau avec les classes de 5ème. L’après-midi, visite aux catéchumènes –enfants et adultes- qui sont en retraite pour se préparer au baptême et au mariage la Nuit de Pâques.
    Le soir, dernière séance de confessions pour Pâques, jusque tard la nuit.

  • Dimanche 13 avril : Dimanche des Rameaux. Nous faisons une procession dans le quartier avec nos palmes. La lecture de la mort du Christ se fait dans la langue locale (ouolof), à plusieurs voix, coupée de chants. Après la célébration, nous prenons le temps de parler ensemble, dans l’amitié.
    L’après-midi, je vais visiter plusieurs familles.

  • Samedi 12 avril : Nous prenons le temps de faire le point de tout cela. En effet, beaucoup de chrétiens sont plus orientés vers les dévotions (neuvaines, pèlerinages) que vers l’engagement avec les pauvres, alors qu’il faudrait vivre ces deux dimensions et que l’engagement devrait nourrir leur prière. Même les responsables de la Caritas auraient plus tendance à attendre des dons venus d’Europe (habits, nourriture, argent….) pour les distribuer, plutôt qu’à former et dynamiser les gens afin qu’ils se prennent en charge ; ou à lancer des projets de développement. Bien sûr, l’aide et le soutien extérieurs sont nécessaires, mais il faut voir comment les utiliser. Et ce n’est pas facile, car il nous faut souvent aller à contre courant. Nous vivons dans un monde musulman où l’aumône est très importante ; mais il nous faut aller plus loin.
    Même au niveau politique il faut réagir. Nous attendons les élections locales, elles seront importantes car on met en place la troisième étape de la décentralisation. Les partis cherchent des voix en faisant des cadeaux, et il nous faut réagir contre cela. Pour les fêtes de Pâques, les responsables du pays distribuent de l’argent et de la nourriture aux chrétiens, en espérant gagner des voix et se faire ainsi réélire. Ils font la même chose pour les fêtes musulmanes. D’abord cela amène des tensions et des injustices, chacun voulant profiter de ces dons, même s’il n’y a pas droit. Et surtout, ce n’est pas la solution pour développer le pays et sortir les gens de la pauvreté.
    Cet après-midi, deux enregistrements pour la radio. Je fais le premier pour la Radio Municipale, comme d’habitude. J’interviewe la responsable des catéchistes de notre paroisse, dans le cadre du Carême, en préparation de Pâques. Pour le deuxième, à une radio nationale (celle de Youssou Ndour, le chanteur sénégalais que vous connaissez sans doute), c’est moi qui suis interviewé sur la question de l’autorisation éventuelle de l’avortement médicalisé. C’est un sujet vraiment délicat.

  • Vendredi 11 avril : Le matin, nous faisons le point des formations au Collège avec le directeur, les responsables des différents niveaux et les professeurs impliqués. Cela est important, pas seulement pour les évaluer, mais aussi pour voir comment les prolonger, à l’école et aussi avec les parents. Comme d’habitude, j’ai noté les adresses mails de ceux qui en avaient, pour continuer la réflexion et leur envoyer des documents.
    A mon retour, plusieurs personnes m’attendent comme souvent, pour demander de l’aide. La plupart, je ne les connais pas. J’essaie de les accueillir le mieux possible, et de comprendre leurs besoins et leurs désirs. Mais ensuite, je les oriente vers leur communauté de quartier ; d’abord pour qu’ils se connaissent, et aussi pour que ces personnes soient prises en charge par la CEB, sans en faire des nécessiteux ou des mendiants. Mais pour cela, il nous faut revoir la Caritas !

  • Jeudi 10 avril : J’enregistre un syndicaliste, journaliste à la télévision nationale. Nous nous sommes rencontrés à la récollection de samedi dernier. Nous en reprenons bien sûr le contenu.
    Puis je pars au Collège voisin, pour une nouvelle rencontre d’éducation sexuelle, cette fois-ci avec les classes de 5ème.
    La nuit, réunion dans une communauté de quartier.

  • Mercredi 9 avril : Je commence les jeux avec des enseignants, dans le Collège de notre paroisse. Je vais les former concrètement à la pratique du jeu et, à leur tour, ils initieront les autres enseignants, les éducateurs et les parents d’élèves.
    Ce matin, j’ai les classes de 4ème et 3ème, après avoir travaillé le mois dernier à l’école primaire (classes élémentaires).
    Puis, sans tarder, je pars dans un Collège public de la ville, pour la messe de lancement de l’amicale des élèves catholiques, à la fin des cours.
    A la messe du soir, enseignement sur le Carême : je pars du Prophète Isaïe, au Chapitre 58.
    La nuit, formation d’une centaine de fiancés qui préparent leur mariage. Ces formations sont toujours une joie pour moi ; je suis à chaque fois dans l’admiration devant la fraîcheur de leur amour. Cela me donne le courage de lutter contre le vent contraire en rentrant en vélo en pleine nuit ! Nous retravaillons deux questions essentielles : comment nous aimer, comme Jésus-Christ, et avec Lui ? Et comment célébrer notre mariage pour vivre en vérité ce que Dieu nous dit sur le mariage ?
    Et nous avons réfléchi spécialement à l’inculturation : comment célébrer le mariage dans nos différentes cultures : quels gestes, quels objets symboles, quels rites traditionnels intégrer dans nos célébrations ? Comment donner plus de place aux témoins de mariage, à la communauté de quartier (CEB), mais aussi aux parents et à la famille : que les parents donnent, par exemple, la bénédiction traditionnelle à leurs enfants, dans leur langue, en signe d’acceptation et de soutien de leur mariage. Donner aussi la parole aux témoins et aux responsables de la CEB de leur quartier.
    De même, nous proposons que le mari vienne offrir du vin à Dieu, par l’intermédiaire du prêtre, père de la famille paroissiale. Et qu’il offre à sa femme, devant l’autel, une calebasse avec un pagne tissé et divers objets symboliques, comme cela se fait dans le mariage traditionnel. Nous continuons ensemble cette réflexion pendant un moment. Les fiancés prolongeront cette recherche avec le prêtre qui bénira leur union, …. S’il est d’accord !

  • Mardi 8 avril : Aujourd’hui, au Centre des jeunes filles, je me retrouve avec seulement les chrétiennes. En effet, ensemble, avec leurs camarades musulmanes, nous avons parlé de la sexualité, de l’amour et des fiançailles. Mais les chrétiennes ont demandé que l’on approfondisse les choses : que veut dire vivre l’amour en chrétiens ? Quelle est la signification du sacrement de mariage ? La réflexion est très intéressante.
    Comme d’habitude, je profite d’être descendu en ville pour voir plusieurs responsables d’associations : aumônerie des prisons, droits humains, associations féminines, et mouvement de jeunes.
    Avec le CAEDHU, nous préparons une action à long terme avec les enfants, qui se terminera le 16 Juin pour la Journée mondiale des enfants. Nous commençons dans les quartiers, écoles et Mouvements, en utilisant nos jeux sur les droits de l’homme et des enfants. Nous mettons l’accent sur trois choses : d’abord, que les enfants et les jeunes répercutent dans les quartiers ce qu’ils ont découvert dans les jeux. 2°) que les adultes, spécialement les parents, cherchent à écouter leurs enfants. 3°) que les enfants amènent des cas vécus, des faits de vie, et les actions qu’ils auront vécues.
    Le soir, confessions de Pâques.

  • Lundi 7 avril : Réunion du doyenné, avec tous les prêtres. Nous ne nous contentons pas de prévoir les différentes activités, mais nous voyons surtout les formations à assurer, et le soutien des différentes personnes qui sont engagées dans la société.
    Nous parlons aussi des Papes Jean-Paul 2 et Jean 23 qui vont être déclarés saints à la fin du mois. Jean-Paul 2, beaucoup l’ont rencontré quand il est venu au Sénégal ; et Jean 23, beaucoup en ont entendu parler, à partir du Concile Vatican 2 dont nous fêtons le 50ème anniversaire. Leur canonisation est l’occasion de rencontres, de formations et de prières.
    Dès mon retour à la paroisse, rencontre de quatre couples qui se préparent au mariage, avant de commencer les confessions, comme chaque soir.

  • Dimanche 6 avril : A la messe, Evangile de la résurrection de Lazare. Je parle des enterrements, des accusations de sorcellerie, de la conditions des veuves et des orphelins et de la façon de vivre le deuil.
    Ensuite, rencontre du Conseil Paroissial : évaluation des différentes activités et préparation du trimestre à venir, avec en particulier la préparation de Pâques, les sacrements, etc… Mais nous nous centrons spécialement sur le travail de la Caritas (projets de développement) et de Justice et Paix (voir samedi 5, matin) en recherchant comment impliquer les communautés de quartiers, les mouvements et différents groupes.
    Toute la journée, nous accueillons en même temps une autre paroisse qui vient prier chez nous.
    Nous recevons aussi les catéchumènes mandjaques de toute la ville. Ils se préparent au baptême et au mariage, dans leur langue, ce qui est très important, car en général les activités et les prières se font dans la langue nationale, le ouolof, mais pas dans leur propre langue, ni leur culture.
    Le soir, rencontre des spiritains de la ville. Avec un temps de prière, un repas fraternel et un temps de partage. Nous avons parmi nous des confrères qui viennent de Centrafrique et de Guinée. Ils partagent longuement avec nous les problèmes de leurs pays : la guerre civile et la maladie Ebola qui se répand dans toute l’Afrique de l’Ouest. C’est un problème très grave et qui nous inquiète beaucoup.
    Nous parlons longuement du Père Daniel BROTTIER, un de nos anciens spiritains, qui a longtemps travaillé au Sénégal, avant de lancer l’œuvre des Apprentis d’Auteuil quand il est rentré en France pour raison de santé.

  • Samedi 5 avril : J’ai plusieurs réunions en même temps : La rencontre de la Caritas du doyenné, et la Commission paroissiale Justice, Paix et Environnement. Nous abordons un certain nombre de questions, après avoir fait le tour des activités de chaque communauté de quartier : l’action de soutien aux drogués, l’action de nettoyage du marché et du stade (assainissement), la formation et la responsabilisation des femmes et jeunes filles, la préparation des élections locales. Nous demandons aussi à chaque groupe de préparer son bilan financier d’année, car il nous semble important que les choses soient claires, que l’on voit comment l’argent est gagné, et comment il est utilisé. Car beaucoup d’argent est utilisé pour les célébrations et manifestations religieuses : fêtes patronales, pèlerinages, etc.. et pour les fêtes, mais très peu pour les actions sociales, l’aide aux nécessiteux, les projets de développement, etc… Il y a beaucoup à revoir dans ce domaine.
    L’après-midi, je vais dans une autre paroisse pour une formation sur la mise en place des communautés de quartier. Cela répond à un besoin et une grande attente. Nous avons une longue réflexion qui dépasse largement le temps prévu, car les gens sont très intéressés et veulent en savoir davantage. Nous prévoyons une évaluation au mois de Juin sur ce qui aura été fait, car souvent on fait des formations… mais il n’y a pas de suivi.

  • Vendredi 4 avril : C’est le 54ème anniversaire de l’Indépendance du Sénégal. Déjà hier soir, dans les quartiers, il y a eu des défilés avec musique et flambeaux. Aujourd’hui, les militaires défilent, ainsi que les Mouvements de Jeunesse et les autres Organisations de la société civile.

  • Jeudi 3 avril : Je pars à la prison des femmes où elles sont nombreuses à m’attendre pour leurs besoins matériels (lunettes, savons, couches pour les bébés qui sont avec elles), mais surtout pour un soutien psychologique ou simplement pour parler un peu avec quelqu’un. Je leur donne aussi des nouvelles de leurs familles que j’ai pu contacter par téléphone ou par mails. Le problème c’est de trouver des avocats pour les cas les plus graves, car la plupart d’entre elles n’ont pas les moyens de payer un avocat. D’ailleurs certains d’entre eux disparaissent dès qu’ils ont reçu l’argent !
    J’ai la chance de bien m’entendre avec les personnels et je trouve qu’ils sont très humains avec les femmes. Ce n’est pas le cas dans d’autres prisons où ils ne peuvent pas rencontrer les détenus, ni avoir simplement les noms des libérables pour préparer leur réinsertion, ce qui pourtant est très important. De mon côté, aujourd’hui je rencontre deux femmes qui préparent leur sortie.
    L’après-midi, rencontre de plusieurs couples qui se préparent au mariage.
    Le soir, confessions qui durent jusqu’à 23 heures !

  • Mercredi 2 avril : Je retourne à la télévision pour une deuxième émission sur le Carême. Ma première émission a beaucoup intéressé les auditeurs et on me demande développer ce que j’ai dit. A l’aller, je passe voir mon amie secrétaire pour mettre au point les différents documents. Il y en a plusieurs en chantier en même temps, ce qui entraîne parfois des mélanges. J’admire beaucoup cette amie à la retraite, qui fait le maximum, et vous permet ainsi de recevoir mes documents régulièrement.
    L’après-midi, rencontre du Bureau des spiritains du Sénégal. Nous parlons en particulier des vocations et du suivi de nos étudiants, ainsi que de notre rencontre générale d’Afrique de l’Ouest, avant notre retraite annuelle.
    Le soir, confessions dans une autre paroisse ; comme tous les soirs jusqu’au Jeudi-Saint.

  • Mardi 1er avril : Le matin, nouvel enregistrement à la télévision. A midi, nous recevons le maire. La Municipalité a acheté plusieurs corbillards, pour respecter les différentes religions et leur façon d’enterrer leurs morts. Nous voyons ensemble les dispositions pratiques : aménagement, décoration, etc… Et à partir de là, nous avons un partage très intéressant sur la mort, la vie après la mort, les prières et les rites traditionnels d’enterrement, etc… En effet, le maire est musulman. Nous nous retrouverons pour la réception et la bénédiction le jour des Rameaux.

  • Lundi 31 mars : Je prends un jour de repos, coupé malgré tout par un certain nombre de visites, certaines agréables, d’autres beaucoup moins ! Aujourd’hui, nous avons Internet. Je peux donc lire les nombreux messages à l’occasion de mon anniversaire.
    Le soir, je pars dans une paroisse voisine où nous nous retrouvons entre prêtres des 13 paroisses de notre secteur pour les confessions de Pâques qui sont très nombreuses. Nous allons donc tous ensemble chaque jour dans une paroisse différente, à tour de rôle.

  • Dimanche 30 mars  Mais je suis bien fatigué pour la messe de ce matin dans le quartier.
    L’après-midi, je cherche à me reposer, mais les membres de la Légion de Marie viennent me réveiller. Elles ont une réunion générale des membres de toute la ville, or leur animateur n’est pas venu. Je dois le remplacer au pied levé. Pas facile !

  • Samedi 29 mars : Aujourd’hui j’anime une journée de prière et de réflexion au Foyer de Charité, avec les amicales de travailleurs de plusieurs sociétés et entreprises. Ils m’ont demandé une conférence, mais je n’ai pas envie de venir déverser ma science d’en haut. Après une prière à partir d’ISAIE 58 (nous sommes en temps de Carême), nous nous mettons en petits groupes pour évaluer notre travail : le positif, le négatif, les problèmes et les questions qui se posent. A partir de là, nous pouvons lancer une réflexion sur notre vie et nos engagements de travailleurs. Dans un 2ème temps, nous voyons ce que nous dit la Parole de Dieu sur notre vie, et comment agir ensemble avec les travailleurs musulmans pour chercher à répondre aux besoins du pays. Cela nous amène à réfléchir aux actions des syndicats mais aussi à voir que faire pour tous les travailleurs du secteur informel sans aucune sécurité, les chômeurs en particulier, les étudiants diplômés, les jeunes du secteur rural. Nous parlons longuement de l’engagement politique et de la préparation des élections locales. Ainsi que de la prochaine saison des pluies, avec tous les problèmes des inondations. Puis chaque groupe se retrouve pour réfléchir aux actions à mener dans son secteur : le personnel de santé, les juristes, ceux qui travaillent dans les média, etc… La journée se passe vite. Nous terminons fatigués mais heureux.
    Cette nuit, nous avons une Nuit de Prière. Après l’Eucharistie et une célébration de la lumière, nous faisons le tour de la ville en chantant et en priant jusqu’au matin. Chacune des treize communautés de quartier a préparé un reposoir et une célébration, à partir de la Parole de Dieu, sur un thème choisi ensemble. Nous recevons un accueil très respectueux de la part des musulmans.

  • Vendredi 28 mars : Ce matin, je reçois la visite d’une amie congolaise que je n’avais pas revue depuis 40 ans. Elle est venue voir son fils à Dakar, a appris que j’étais là et elle me fait la surprise de sa visite. Nous en sommes très heureux tous les deux.
    Après-midi, dans le quartier. Le soir, Chemin de Croix.

  • Jeudi 27 mars : Je suis interviewé par une chaîne de télévision, lors d’une émission sur le Carême. Celui qui m’interroge en est resté à une idée très traditionnelle. J’essaie de redresser un certain nombre de choses et de les approfondir.
    Je pars rapidement à la prison des femmes. Mais le personnel tient une réunion. J’attends durant deux heures, en vain. Puis en désespoir de cause, je rentre. Dommage !

  • Mercredi 26 mars : Ce matin, nous étudions les projets et demandes de soutien de la Caritas. A midi, rencontre dans un collège. Après midi, jeux sur les droits de l’homme avec un nouveau groupe de scouts (il y en a plusieurs sur la paroisse). Le soir, conférence de Carême et Eucharistie.

  • Lundi 24 et mardi 25 mars : Enregistrement de mes émissions radio ; temps de réflexion avec une jeune religieuse ; préparation au mariage ; accueil de personnes avec, ou sans, rendez-vous. Nous cherchons toujours à rester le plus disponibles possible.
    Le mardi, rencontre avec ATD Quart Monde et travail personnel. Messe le soir dans le quartier. Toute la semaine, j’assure les prières dans notre succursale.

  • Dimanche 23 mars : Nous nous retrouvons à 5 paroisses pour une journée de prière et de réflexion (récollection) dans le cadre du Carême. Il y a beaucoup de monde et nous sommes heureux de nous retrouver tous ensemble.
    Le même jour, récollection pour tous les lycéens de la ville. Je suis pris entre deux feux et cela m’arrive souvent. Mais nous avons préparé les activités à l’avance, et les gens sont tout à fait capables de se débrouiller par eux-mêmes.

  • Samedi 22 mars : J’interviewe le responsable de la Caritas sur son travail, pour la radio municipale. C’est une bonne opportunité pour ouvrir la tête et le cœur des gens, et les pousser à l’action.
    Puis nous continuons par la rencontre Justice et Paix. Vous en recevrez le compte-rendu. Après le tour et l’évaluation des actions de chacune des Communautés de quartiers et autres groupes, nous travaillons à quatre actions à mener en contact : 1. Le projet de formation et responsabilisation des femmes. 2. La prévention des inondations, car la saison des pluies va venir vite. 3. Une opération de propreté du quartier, au stade et au marché, en cherchant à mobiliser le plus de personnes possible, jeunes comme adultes. 4. La préparation des élections locales. Tout cela nous fait du boulot !

  • Vendredi 21 mars : Je reçois de nombreux coups de fil, mais je dois penser déjà à un nouvel enregistrement sur le Carême. Puis je pars pour mon animation au Centre des jeunes filles, pour un temps de formation et d’échanges.
    Je rentre rapidement, car je vais faire jouer un jeu sur les droits de l’enfant pour les petits à l’école primaire. Je ne veux pas arriver en retard, demain ils partent en vacances, et ils sont d’ailleurs très excités…. et tout heureux d’avoir un jeu plutôt qu’un cours ! L’enseignante est une animatrice des colonies de vacances ; elle rentre tout à fait dans le coup. Elle continuera le jeu et initiera les autres enseignants puisque je ne pourrai pas venir à chaque fois.

  • Jeudi 20 mars : Enregistrement à la télévision sur la lettre du Pape, au sujet du Carême. Puis séance de travail avec le responsable de la Caritas.
    Après-midi, enterrement.
    Le soir, je suis invité à un débat, en direct, à la télévision sur la question des avortements et des infanticides. C’est bien sûr une question difficile et délicate. En plus, c’est en ouolof. Je parle assez bien cette langue, mais je n’en possède pas toutes les subtilités. Malgré tout, suite à l’insistance de mes amis et confrères, j’accepte. Le médecin invité insiste spécialement sur la solution médicale : l’avortement médicalisé, et le député invité sur le protocole de Maputo autorisant l’avortement. Pour ma part, j’insiste d’abord sur la nécessité de comprendre la souffrance et la détresse de ces femmes et jeunes filles ; et de tout faire pour les accueillir, les comprendre et les soutenir. Et de ne pas se contenter de solutions médicales mais de les aider au point de vue psychologique, affectif, moral et religieux ; et de chercher d’autres solutions possibles que la seule médicalisation de l’avortement. Et d’aider ces femmes en détresse à garder leur enfant en leur donnant les moyens pour cela. L’imam présent à ce débat me soutient dans ce sens, en rappelant que plusieurs communautés religieuses se consacrent à prendre en charge les enfants abandonnés.
    Ensuite, j’insiste sur l’importance d’agir sur les causes de ces grossesses non désirées, et pas seulement les conséquences. Donc de travailler à une véritable éducation sexuelle des enfants… mais aussi des parents ! Lutter pour l’égalité et le respect des femmes, réagir contre les viols, l’inceste, et déjà les relations sexuelles faites sans amour et sans engagement. Il y a du travail à faire !
    Le débat est animé et de nombreuses personnes interviennent par téléphone. Même si nous ne sommes pas d’accord, tout se passe dans le respect et l’écoute mutuels, et c’est tant mieux pour tous. La discussion se prolonge après l’émission et jusque pendant le voyage de retour.

  • Mercredi 19 mars : Ce matin, dans un autre collège, rencontres d’éducation sexuelle avec les classes de 3ème. C’est important, ils sont très intéressés et cela fait longtemps que je travaille la question. Cela se passe très bien.
    L’après-midi, jeu sur les droits de l’homme avec les mouvements de jeunes. Le tout coupé par plusieurs rendez-vous et rencontres non prévues. Ce sont souvent les plus intéressantes.

  • Lundi 17 mars : A la pause, je pars dans un nouveau collège pour contacter les responsables et les élèves. En effet, après un premier passage pour prendre contact avec les directions, nous allons mettre en place dans les différents collèges une amicale des élèves catholiques. L’accueil est très sympathique.
    L’après-midi, réunion de communauté. Nous faisons le point de nos activités du mois et préparons celles du mois prochain.

  • Dimanche 16 mars : Journée de la Caritas. Nous commençons par une messe où les enfants mettent en scène l’Evangile du bon Samaritain. Les prières ont été composées par les membres de la Caritas qui s’engagent à nouveau pour un an. Il y a une quête spéciale et on amène les offrandes en procession, avec une prière spéciale lue par tous.
    Ensuite, une manifestation avec discours, chant choral, théâtre, et un repas pour financer les activités de la Caritas. La joie et les réjouissances se prolongent jusqu’à la nuit. Pour moi, je les laisse pour aller assister à un meeting politique préparatoire aux élections locales. Personnellement, je ne pourrai pas voter. Mais je tiens à me tenir au courant pour pouvoir réfléchir avec les groupes et les personnes avec qui je travaille.

  • Samedi 15 mars : Ce matin, je suis à cheval entre deux formations : une avec la Commission de la famille, et l’autre pour le soutien des personnes dépendantes de la drogue. Pour ces deux rencontres, j’insiste pour qu’on ne s’arrête pas aux simples connaissances et informations, mais que nous passions vraiment à l’action. Nous composons un plan d’action à chaque fois pour cela.

  • Vendredi 14 mars : Matin, travail personnel.
    A midi, rencontre des élèves chrétiens dans un lycée, pendant que les élèves musulmans vont prier à la mosquée.
    A 15 heures, enterrement d’une femme de la paroisse. Nous avons bien préparé la cérémonie avec sa famille. Nous préparons lectures et prières dans leur langue (le mandjaque) et reprenons un certain nombre de rites et gestes traditionnels. Nous posons un beau pagne tissé sur son cercueil (les mandjaques sont d’excellents tisserands) ; nous préparons aussi l’homélie ensemble. Il y a beaucoup de monde à l’enterrement, beaucoup de non chrétiens bien sûr.
    A 18 h 30, Chemin de Croix. Il y en a 5 dans la journée à notre paroisse pendant ce temps de Carême.

  • Jeudi 13 mars : Le matin, à la prison des femmes de Rufisque. Le soir, accueil.

  • Mercredi 12 mars : Ce matin, j’ai de la chance, il y a de la connexion sur Internet. Mais mon ordinateur est bloqué. Il est vraiment trop vieux. Je vais chez les Sœurs à côté pour envoyer des documents et répondre au courrier. Au moins, je peux travailler tranquillement.
    A 13 heures, je pars dans un Collège. Certains élèves viennent de très loin, on ne peut donc pas organiser de rencontres après les cours. Aussi, on se réunit à la pause, et pour cela on se prive de repas. Mais les élèves sont d’accord.
    Le soir, comme tous les mercredis, conférence de Carême. Les gens viennent nombreux et participent bien, ce qui est très agréable !

  • Mardi 11 mars : Je pars à une réunion d’ATD (Aide à Toute Détresse – Quart Monde) qui travaille avec les exclus et marginalisés de notre société. Ils m’aident à rester attentif aux plus nécessiteux.
    Puis je me mets à la rédaction de documents et comptes-rendus, coupée par de nombreuses visites de toutes sortes.

  • Lundi 10 mars : Toute la journée, travail de préparation de mes émissions radios et télé.

  • Dimanche 9 mars : A mon arrivée, j’ai fait le tour des collèges de notre paroisse : il y en a 15. Aujourd’hui, nous nous retrouvons pour une journée de réflexion sur la vie à l’école. Les élèves sont très heureux de se retrouver ensemble et de faire connaissance. Et personnellement, je suis très heureux de la réflexion menée ensemble et des actions décidées. Maintenant, il va falloir suivre la mise en pratique.

  • Samedi 8 mars : Journée mondiale de la femme. Il y a un certain nombre de rencontres folkloriques, on ne peut pas l’éviter. Surtout que les partis politiques ont tendance à utiliser les femmes pour leur publicité : défilé en uniforme du parti, danses, etc… Heureusement, il y a des réflexions plus sérieuses et plus profondes sur la place de la femme dans la société et la formation à proposer pour qu’elles puissent prendre leurs responsabilités, jouer leur rôle et apporter leurs richesses. Un très gros effort est fait en ce moment pour donner leur place aux femmes, par la recherche de la parité. Nous nous retrouvons à la paroisse pour travailler sur notre programme de formation et responsabilisation des femmes et des jeunes filles.

  • Vendredi 7 mars : Rencontre au Centre de formation des Jeunes Filles. La majorité est musulmane. Comme nous entrons en Carême, aujourd’hui nous avons un partage sur le Carême et le Ramadan. Je suis très impressionné par la qualité du partage et le respect entre elles. Tout le monde est très content. Une bonne façon de commencer le Carême.
    Je suis en ville, j’en profite pour faire le maximum de visites : jardin d’enfants, CAEDHU (droits humains), aumônerie des prisons, secrétaire. Et avant de rentrer, je passe saluer quelques amis.
    Le soir, premier Chemin de Croix. Il y a beaucoup de monde. En effet, la mort est très présente dans notre société. Aussi cette prière touche beaucoup les gens.
    Après la prière, rencontre avec un autre couple pour préparer leur mariage. Ils sont âgés et ont déjà de grands enfants. Nous préparons la célébration en conséquence.

  • Jeudi 6 mars : Avec tout cela, j’ai pris beaucoup de retards pour mes émissions sur les différentes radios : deux émissions par jour, en français et en ouolof : commentaires de l’Evangile du jour, sur la radio catholique (Radio Espérance) ; deux émissions (interviews) à la radio municipale de Dakar chaque dimanche ; et des émissions régulières dans les deux radios communautaires de Pikine. Cela me prend beaucoup de temps en préparation et en enregistrement : souvent, les choses ne sont pas prêtes ou ne fonctionnent pas bien, et il faut attendre de longues minutes ou même des heures…. Ou revenir un autre jour, pour faire l’enregistrement. C’est pour cela que j’amène toujours du travail avec moi. Et en me déplaçant en vélo, je peux me faufiler entre les voitures et camions dans les bouchons et embouteillages qui sont très fréquents. Mais il faut être prudent et faire très attention. Question d’habitude aussi. Généralement, je consacre au moins deux jours (les lundis et mardis) pour faire ce travail. C’est un moyen de rejoindre beaucoup de monde, sans distinction, et de partager avec eux nos activités et les réflexions des différents groupes avec qui je travaille. Actuellement, l’une des radios communautaires ne marche pas. L’antenne a été arrachée par le vent, et ils n’ont pas les moyens de la réparer. C’est presque toujours ainsi. Nous sommes obligés de travailler dans la précarité et les moyens du bord. Ici c’est le règne de l’informel, de la débrouillardise et du savoir-faire. Et déjà à l’approche du Carême, plusieurs télévisions m’ont contacté. Je vais m’appuyer sur le Message du Pape François : le vrai sens de la pauvreté, l’accueil et l’action avec les pauvres. Et la lutte contre la misère à tous les niveaux : matérielle, morale et spirituelle. Je vais aussi m’appuyer sur la Lettre de nos évêques.
    Le soir, rencontre avec plusieurs couples qui se préparent au mariage. Et avec plusieurs travailleurs.
    Puis réunion dans une Communauté de quartier.

  • Mercredi 5 mars : Mercredi des Cendres. Nous lançons le Carême. Toute la journée, nous organisons des temps de prière, avec imposition des Cendres. C’est une cérémonie qui touche beaucoup les gens. Ils viennent très nombreux, même des non chrétiens. Nous rencontrons de nombreuses personnes que nous ne voyons pas d’habitude, mais ce n’est malheureusement pas possible de leur parler personnellement. Nous cherchons au moins à donner le sens du Carême et à donner la vraie signification du jeûne. Pour dépasser les seules prières, les cérémonies religieuses et l’aumône, et arriver à un véritable engagement pour défendre la dignité des plus démunis et de ceux qui souffrent le plus dans la société. Et également pour dépasser la seule conversion personnelle, mais travailler à la base, dans les quartiers, à une véritable transformation du pays et du comportement des citoyens. Cela n’est pas facile. Surtout que les chrétiens sont une minorité au milieu des musulmans qui souvent les critiquent parce qu’ils ne jeûnent pas sérieusement. Ce n’est pas facile dans ces conditions de faire comprendre que le Carême, ce n’est pas seulement le jeûne. Et que le Carême chrétien ce n’est pas le Ramadan musulman. Ca n’est jamais facile de comprendre la religion de l’autre. Et déjà de voir les différences d’une façon positive… et constructive.
    L’après-midi, avec les scouts et les CV-AV (Action catholique des Enfants : ACE), nous pratiquons un jeu sur les droits des enfants, que j’avais composé dans les années 90 à St Louis, avec le CAEDHU, mais qui reste toujours valable. Il y a encore beaucoup à faire dans ce domaine. Et c’est une bonne façon de commencer le Carême.

  • Mardi 4 mars : Mardi gras. Je suis frappé par l’importance qu’a pris ce jour au Sénégal. Non seulement à cause de son caractère commercial, mais aussi à cause de la perte des valeurs qu’elle implique. Nous sommes en pleine domination culturelle. Et cela se traduit dans toute la vie, surtout du côté des jeunes ce qui est très inquiétant pour l’avenir. On m’a demandé un papier à ce sujet, que je vous transmettrai.
    Bien sûr, tout cela ne nous empêche pas de travailler et d’accueillir les gens. Mais c’est aussi un jour de fête pour moi. J’accueille des amis de longue date et ils m’emmènent manger en ville. Cela me fait une sortie très agréable. Ils reviennent en visite au Sénégal, après y avoir travaillé longtemps. En fait, je les avais d’abord connus au Congo, en secteur rural, dans le cadre des Maisons Familiales : formation et soutien aux jeunes paysans, et mise en place d’une organisation et d’actions de développement. Je suis heureux d’écouter leurs réactions sur le Sénégal d’aujourd’hui. Ils me posent la question : comment gardes-tu le moral et l’espoir au milieu de tous ces problèmes et difficultés ? C’est vrai que ce n’est pas facile ! L’important c’est d’être ensemble pour se soutenir et agir ; d’apprendre à voir le positif plus que le négatif, et à respecter les personnes. De se situer du bon côté de la barrière pour être près de ceux qui ont le plus besoin. De réfléchir à ce que l’on veut faire, bien le préparer et ne chercher que ce qui est possible dans les circonstances actuelles : on ne peut pas tout changer d’un coup…. Et encore beaucoup d’autres choses. D’abord de responsabiliser les gens : ce sont eux qui connaissent le mieux les problèmes, parce qu’ils les vivent, et donc qui sont le plus capables de trouver les solutions qui conviennent. Le problème, c’est que souvent les chefs responsables et les techniciens ne les écoutent pas. Pour nous, nous préférons agir à la base, avec des petits moyens qui sont à la portée des populations.
    En fin d’après-midi, je pars rencontrer un groupe d’élèves dans un quartier de la ville.

  • Lundi 3 mars : Réunion de doyenné : rencontre mensuelle des prêtres des 11 paroisses de notre secteur. Après deux rencontres de formation, nous nous centrons aujourd’hui sur une réflexion et évaluation de nos activités au temps du Carême et à la préparation de Pâques.
    A mon retour, de nombreuses personnes auxquelles j’ai donné rendez-vous. En particulier deux couples qui se préparent au mariage. J’aime beaucoup ces rencontres qui sont presque toujours des temps forts, où nous pouvons parler sérieusement et en profondeur. J’en sors presque toujours réconforté et heureux.
    Nous terminons la journée par l’Eucharistie. Les autres jours, nous nous répartissons entre les différents lieux de culte (nous sommes trois prêtres). Le lundi, nous célébrons ensemble, ce qui est une grande joie et un moment de grande communion, comme notre prière commune chaque matin.

  • Dimanche 2 mars : Après la messe, je pars rejoindre le groupe du CAEDHU : Education aux Droits Humains. Nous sentons le besoin de nous rencontrer dans un cadre amical et décontracté, en dehors des plans d’action et des séances de travail. Un certain nombre d’anciens sont venus nous rejoindre, ce qui nous réjouit beaucoup. Nous leur demandons de partager leur expérience et de nous donner quelques conseils pour le travail. Je ne peux malheureusement pas rester aussi longtemps que je le voudrais, car nous avons notre rencontre mensuelle des tous les spiritains de la ville. Surtout que cela se passe dans notre communauté à Pikine. Nous faisons le tour de nos activités et préparons la rencontre de tous les spiritains en avril, juste avant la retraite avec tous nos confrères d’Afrique de l’Ouest. L’ambiance est excellente, comme d’habitude.

  • Samedi 1er mars : Toute la matinée, rencontre des femmes et jeunes filles des différents groupes, associations et communautés, pour la mise au point du projet de formation et responsabilisation des femmes et de lancement des projets. Les choses avancent lentement, mais c’est vrai qu’il est important de poser des bases solides avant de se lancer dans les actions.
    Puis je reçois des jeunes qui se préparent à être religieuses ou missionnaires. Je les vois régulièrement, pour les suivre dans leurs engagements. C’est important pour nous.
    Ensuite, je rencontre des catéchistes et responsables de communautés pour le choix des catéchumènes qui vont être baptisés à Pâques, et leur suivi jusque là. Et déjà pour préparer la cérémonie. Nous cherchons une cérémonie plus inculturée, plus animée et participative, une plus grande intégration de toute l’assemblée et une plus grande implication des responsables. Puis je vais célébrer dans un quartier, à notre succursale. Au retour, je m’arrête dans plusieurs familles, où je suis très bien accueilli à chaque fois.

  • Vendredi 28 février (suite) : Ensuite, je rencontre une jeune religieuse, en stage chez nous. Elle fait la catéchèse dans un Collège voisin et souhaite lancer une réflexion avec les élèves à partir de Justice et Paix ; et aussi former certains jeunes au leadership et à la responsabilité. Mais d’abord, nous allons lancer des rencontres d’élèves, chrétiens et musulmans, pour qu’ils se connaissent et puissent décider eux-mêmes des actions qu’ils veulent mener. Il nous semble absolument nécessaire de susciter le maximum d’initiatives et des responsabilités de la part des jeunes, qu’ils ne se contentent pas d’écouter et de subir les formations.
    A la pause de midi, je rejoins un groupe de lycéens chrétiens qui se réunissent à ce moment-là, pendant que les lycéens musulmans participent à la prière du Vendredi, à la mosquée.
    L’après-midi, séance de travail avec une association qui s’engage pour le suivi et la réinsertion des drogués. Nous préparons une séance de formation sur les drogues et la façon dont on peut participer à l’action de cette association, ouverte au maximum de personnes bien sûr.
    La nuit, après le travail, nouvelle rencontre des fiancés, toujours aussi nombreux, pour la préparation au mariage. Je reprends le même thème qu’hier, en ville.

  • Vendredi 28 février : Sortie dans les quartiers (marchés, gares routières) avec un éducateur pour rencontrer les enfants de la rue. Le problème, c’est le suivi à donner à nos visites, en particulier pour qu’ils acceptent soit de retourner en famille, soit d’aller à l’école, soit d’apprendre un métier. Mais nous manquons de foyers d’accueil pour d’abord les stabiliser.

  • Jeudi 27 février : A la prison, une femme m’offre un très beau bonnet aux belles couleurs qu’elle a tricoté spécialement pour moi. Cela me touche beaucoup. C’est ainsi à chaque visite : les femmes font tout ce qu’elles peuvent pour me faire plaisir.
    Le soir, et demain soir, en ville et à Pikine, rencontre avec les fiancés. Le thème d’aujourd’hui : l’amour, la vie de couple et le sacrement de mariage.

  • Mercredi 26 février : Retour à l’imprimerie. Comme je suis en ville, j’en profite pour voir un jeune adulte responsable d’une organisation qui cherche à aider les jeunes diplômés à trouver du travail. Je voulais l’interviewer depuis longtemps, car il s’agit en effet d’un problème important. Il est vrai que si les jeunes diplômés ont de la peine à trouver du travail, c’est aussi parce que les études universitaires ne répondent pas aux besoins du pays. Ils prévoient de faire une caravane depuis Dakar jusqu’à la ville de THIES, à 70 km.
    Je reste sur place pour partager le repas avec les confrères de la paroisse de Médina, une paroisse où j’ai beaucoup travaillé dans le passé. Nous sommes très heureux de nous retrouver, et nous avons beaucoup de choses à échanger. Malheureusement, je dois couper court car des gens m’attendent à Pikine. En particulier, un policier qui a retrouvé ma trace. Je l’avais connu comme jeune dans les années 1990 à St LOUIS. Il me dit ce qu’il est devenu et me parle de ses engagements actuels, suite aux formations données autrefois. Cela m’arrive très souvent et chaque fois c’est l’occasion, non seulement de voir ce qu’ils sont devenus, mais aussi de réfléchir à leurs engagements actuels.
    La nuit, travail avec les responsables de Justice et Paix.

  • Mardi 25 février : Enregistrement des émissions radio.
    L’après-midi, séance de travail avec un groupe de rappeurs qui veulent faire un concert pour financer des actions en faveur des enfants de la rue.

  • Lundi 24 février : Depuis un an, je compose, pour le site du diocèse, un commentaire d’Evangile de chaque jour et je vous l’envoie par mail régulièrement. Depuis Janvier, je les enregistre pour la radio. Suite à la demande de nombreuses personnes, je vais maintenant les mettre en livrets qui vont être commercialisés (on peut m’en faire la commande par mail). Je passe donc toute la journée avec l’imprimeur, pour l’impression des deux livrets de Pâques (dimanches d’une part, et jours de semaine d’autre part). Il nous consent le prix le plus bas possible, pour que ces livrets soient accessibles au maximum de personnes. Je le remercie beaucoup. Et je remercie également l’amie qui a assuré toute la composition, bénévolement, comme soutien à l’Evangélisation.
    Depuis plusieurs jours, nous n’avons pas de connexion à Internet. Evidemment, cela me bloque beaucoup dans mes activités. Comme je suis en ville, j’en profite pour passer à notre Maison régionale pour ouvrir ma boîte.
    En même temps, je rencontre Xavier qui est chargé du suivi des Volontaires de la DCC (Délégation Catholique à la Coopération). Il vient donc visiter les coopérants sur le terrain, dans leurs différents lieux de travail. Je suis très heureux de le revoir, car nous avons travaillé ensemble en Guinée. Actuellement, en plus, il est animateur de prison à Marseille. J’invite donc deux animateurs de prison de notre équipe. Et nous avons un long temps de partage et d’échanges entre nous sur notre mission commune. Nous voyons aussi la possibilité d’accueillir l’un ou l’autre coopérant, par exemple pour le travail auprès des réfugiés et immigrés.

  • Dimanche 23 février : Après la messe, rencontre de la Caritas où nous prolongeons la réflexion d’hier, pour la mise en pratique.

  • Samedi 22 février : Rencontre de la Commission de Justice et Paix. Nous avons beaucoup de choses à faire. D’abord, le tour des activités de chacune des Communautés de quartier ; puis nous préparons les élections locales ; ensuite, la mise en place de petits projets de développement ; enfin, l’aménagement des quartiers (creusement de canaux….) pour lutter contre les inondations lors de la saison des pluies qui va bientôt arriver.

  • Vendredi 21 février : Rencontre au Centre professionnel des jeunes filles.
    Le soir, préparation des fiancés au mariage. En fait, hier, j’étais en ville sur le même thème : la sexualité du couple. En effet, j’ai lancé ces formations dans mon secteur. Mais on m’a demandé de les continuer aussi en ville, ce que j’ai accepté. Les gens sont toujours aussi nombreux et enthousiastes. A chaque fois, la rencontre dépasse l’heure prévue, car personne ne songe à partir !

  • Jeudi 20 février : Matinée à la prison. Toujours aussi agréable et réconfortante pour moi… et aussi pour les détenues, je crois. Je prends un temps important avec la responsable du service social, pour voir comment mieux accompagner et soutenir les femmes. Je dois dire que l’ensemble du personnel de la prison, hommes comme femmes, (le directeur est une directrice bien sûr) est vraiment très humain. A chacune de mes visites, je prends le temps de parler avec l’une ou l’autre. Pour moi, c’est aussi important que de rencontrer les détenues.

  • Mercredi 19 février : Ce n’est qu’aujourd’hui que je peux faire mes enregistrements radio au milieu des autres activités habituelles. Trouver plus d’une heure de libre et de silence relatif (nous n’avons pas de studio d’enregistrement), ce n’est pas évident ! Et il faut rester disponible pour les différentes personnes qui viennent à tour de rôle, chacune avec son problème.

  • Lundi 17 et Mardi 18 février : Je suis invité, en tant que responsable de « Justice et Paix » à un séminaire organisé par le WANEP (une ONG basée au Ghana) sur le respect des droits de l’enfant dans les écoles. Ce séminaire regroupe les inspecteurs responsables de différents services de l’Education Nationale. Pour ma part, j’interviens sur les causes sociales de la violence et du manque de respect des enfants : pauvreté, drogue, promiscuité, etc.. Et j’insiste pour qu’on ne se limite pas à un enseignement, mais qu’on cherche une véritable éducation. Je propose les jeux éducatifs que nous avons composés avec le CAEDHU (entre Africain d’Education aux Droits Humains). Ces jeux sont déjà connus. Le ministère en a même remis un dans toutes les écoles élémentaires du pays, après une formation des enseignants dans chaque académie. Mais, comme très souvent, il n’y a pas eu de suivi, et encore moins de moyens pour cela. Alors les choses se sont arrêtées. C’est la même chose pour les projets. Des Etats ou des ONG offrent une usine ou un hôpital gratuitement, mais on ne donne rien pour le fonctionnement ; alors ça ne marche pas !
    Mardi 18, en soirée, Rencontre avec la responsable du projet « Responsabilisation des femmes ». Il y a beaucoup de choses à mettre au point pour que ça démarre.

  • Dimanche 16 février : Réunion du Conseil Paroissial. Nous faisons le tour des différentes activités : pas seulement à l’intérieur de la paroisse, mais aussi dans les quartiers (les communautés), les relations avec les musulmans, et le travail avec les autorités et la société civile. Cela fait beaucoup de choses, mais c’est très intéressant et enrichissant. Ensuite, il faut prévoir le programme des différentes activités, jusqu’à Pâques.
    L’après-midi, émission radio en direct à la radio communautaire, comme chaque dimanche après-midi. Dans la semaine, quand je me déplace en vélo, je suis souvent arrêté par des gens qui me parlent de l’émission. C’est une bonne occasion de partage et d’amitié.

  • Samedi 15 février : Réunion de la Commission de la Famille.
    L’après-midi : réunions de nombreux groupes et mouvements. Chaque semaine, je participe aux activités de l’un ou l’autre groupe.

  • Vendredi 14 février : Comme chaque vendredi, à midi, je vais dans un Lycée rencontrer les élèves. Ce jour-là, il y a une pause à midi, pour permettre aux élèves musulmans d’aller prier à la Mosquée. Nous en profitons pour tenir une rencontre de prière, de partage de la Parole de Dieu et de formation avec les élèves catholiques.
    L’après-midi, séance de travail avec l’équipe d’animation de la radio diocésaine (Radio Espérance). C’est une nouvelle radio, il y a donc beaucoup de choses à mettre au point. J’y assure un commentaire de l’Evangile chaque jour, en français le matin, en ouolof le soir.
    Le soir, préparation au mariage, nouvelle activité qui correspond à un besoin. Il y a plus de 70 participants. Ce n’est pas facile, car nous sommes en banlieue éloignée. Les gens arrivent à 20 heures, avant de rentrer chez eux et sans avoir mangé.

  • Jeudi 13 février : Je pars à RUFISQUE, à la prison des femmes. Elles sont très heureuses de me voir… et moi aussi ! Elles sont heureuses de pouvoir parler, de partager leurs soucis et de poser leurs problèmes. Elles me demandent souvent des petites choses : dentifrice, radio, lunettes, journaux. Mais l’important pour elles, c’est de donner signe de vie à leurs familles et aussi d’avoir des nouvelles de leurs parents, surtout de leurs enfants. Cela occasionne de gros frais de téléphone, car beaucoup viennent de l’étranger. Un autre souci –mais qui prend beaucoup de temps et d’efforts- ce sont les contacts avec les ambassades et la recherche d’avocats : ce n’est pas facile d’en trouver, et encore moins d’assurer le suivi.

  • Mercredi 12 février : Nous faisons un nouveau tour des collèges, suite à une première prise de contact.
    Puis, je travaille avec les catéchistes et je vais visiter un groupe de femmes qui ont lancé un projet de teinture.
    La nuit, je travaille à la rédaction de mes deux livrets de commentaires d’Evangile. Ca n’avance pas vite, mais il faut que tout soit prêt pour Pâques.

  • Mardi 11 février : C’est la Journée Mondiale des Malades. Nous avons préparé cette Journée à l’avance, pour connaître les malades de nos différents quartiers. Aujourd’hui, les communautés apportent les malades, car la plupart ne peuvent pas se déplacer par eux-mêmes. Nous donnons le Sacrement des malades à un certain nombre. Mais à partir de là, nous voulons intensifier le soutien des communautés aux malades, sans se limiter aux chrétiens bien sûr. Et par rapport aux chrétiens, nous demandons que les visiteurs aillent prier chez eux et parler avec les familles, au lieu de prier pour eux pendant les réunions.
    Le soir, je pars en ville pour la formation sur le Discours sur la montagne, comme chaque semaine. Les groupe est maintenant soudé, les gens sont à l’aise et participent très activement, c’est ce qui rend les choses enthousiasmantes.

  • Lundi 10 février : La journée est consacrée à mes différentes émissions : à la radio, j’apprends les résultats de la Votation en Suisse qui bloquent l’accueil des étrangers. Les Européens s’insurgent contre ces résultats. Mais c’est exactement ce que les pays européens font par rapport aux émigrés des autres continents !

  • Dimanche 9 février : Session générale pour tout le Sénégal des Associations travaillant avec les enfants de la rue. Je retrouve des anciens de Saint Louis et de Tambacounda, que je n’avais pas vus depuis plus de 20 ans ! Je me replonge dans le bain !
    Les jeunes de tout le Sénégal et des pays environnants sont à KAOLACK pour les JMJ (voir à la date du 7 février).

  • Samedi 8 février : Matin : Rencontre « Justice et Paix » pour tout le secteur.
    Après-midi : Travail avec les catéchistes.

  • Vendredi 7 février : Je pars au Centre de formation des Jeunes Filles, mais aujourd’hui je pars de bonne heure. En effet, ce matin, de nombreux jeunes (plus de 25.000) vont partir pour les JMJ (Journées « Mondiales » des Jeunes) du Sénégal. Les filles ont demandé à ce qu’au lieu de la formation habituelle on dise la messe. Cette messe, les jeunes l’ont préparée pendant un mois pour venir offrir et célébrer leurs activités et la vie du Centre au Seigneur. Elles l’ont très bien fait, avec beaucoup de motivations ; la fête est très belle, avec beaucoup de joie mais aussi de profondeur. Ensuite, elles partent aux JMJ.
    Normalement, ces JMJ ont lieu le dimanche des Rameaux, et on change de lieu tous les ans. Cette année, la rencontre a lieu à KAOLACK, au centre du pays, et en avril, il fera très chaud ; c’est pourquoi on organise la rencontre fin février, à une période où il fait encore frais. Le déroulement de ces journées se passe comme d’habitude, avec des formations , des prières, mais aussi de nombreux temps de partage, de rencontres, de chants et des veillées de prière, avant, en particulier, des jeux scéniques, théâtre, scénettes, etc.. pour animer et concrétiser les actions à mener, notamment sur le thème de cette année : « Jeune, acteur de la Nouvelle Evangélisation ». Bien sûr, ce qui est important c’est aussi la rencontre des jeunes, leurs partages au niveau personnel et communautaire, et les liens qui se tissent entre eux. Maintenant, il reste à assurer le suivi et la réalisation des actions projetées, pour que cela ne se limite pas à une belle rencontre sans aucun impact, ni résultat concret.
    Mais c’est vrai que cela est un réel temps fort, avec la participation de nombreux délégués des pays environnants, si bien qu’on envisage maintenant de faire une rencontre régionale pour toute l’Afrique de l’Ouest. Bien sûr, nous avons enregistré un certain nombre de choses pour nos émissions à la radio, que nous repassons à la radio diocésaine, pour que ceux qui n’ont pu participer puissent en profiter, et pour assurer le suivi, afin que cela ne soit pas rangé dans les bons souvenirs, avec photos à l’appui.

  • Jeudi 6 février : Comme chaque jeudi maintenant, je pars à la prison des femmes de la ville de RUFISQUE. Nous faisons connaissance peu à peu. Je rencontre personnellement les femmes qui le désirent, pour les écouter, parler de leur vie et de leurs problèmes. Nous voyons comment je peux les aider. Quand elles se souviennent par cœur du numéro de téléphone d’un parent (car bien sûr on leur a pris tous leurs documents), elles me le donnent pour que je transmette de leurs nouvelles, et que je demande l’aide dont elles ont besoin. Elles veulent aussi avoir les nouvelles de leurs familles, en particulier de leurs enfants. Mais souvent, le numéro est faux, ou bien il ne passe pas, surtout si c’est à l’étranger. Et ce n’est pas facile de faire venir de l’argent pour elles, encore moins des objets. Avec le personnel, nous voyons comment améliorer la vie à la prison, en particulier au niveau matériel : savon et autre matériel d’hygiène, nourriture, etc… Et aussi les activités de formation ou autres : alphabétisation (en français et en ouolof), ateliers divers, etc… En général, le personnel a le souci de respecter et d’aider les détenues. Si la vie est si difficile, c’est surtout à cause des mauvaises conditions et le manque de moyens matériels. Et aussi le manque de liberté et la séparation de la famille. Mais déjà mon passage est une ouverture et une occasion de contacts très attendus.
    La nuit, réunion dans une communauté de quartier comme chaque jeudi. Nous regardons la vie du quartier et cherchons comment améliorer les choses.

  • Mercredi 5 février : Après la théorie sur les media, il faut passer à la pratique ! Je commence à enregistrer trois de mes cinq émissions hebdomadaires à la radio. Mais je dois m’arrêter pour continuer ma tournée dans les écoles. Je commence par les collèges aussi bien publics que privés : il y en a 16 sur la paroisse. Je tiens au moins à me présenter et à avoir les noms des élèves. Puis nous voyons comment travailler ensemble pour une meilleure éducation des élèves et une amélioration des écoles. Il y a beaucoup de choses à régler.
    C’est mercredi ; je fais un tour pour saluer les Mouvements de jeunes qui sont en réunion. Je passe aussi voir un groupe de femmes qui font de la teinture traditionnelle. Le problème, c’est d’arriver à vendre ensuite leurs pagnes.

  • Mardi 4 février : En septembre dernier, pendant mes congés, j’ai été invité dans une paroisse de la région parisienne (MONTESSON) pour parler de nos activités missionnaires et de la vie sénégalaise. J’étais invité par un ami qui m’avait demandé de soutenir au Sénégal un couple sénégalo-ivoirien, obligé de s’absenter de France pour aller assister à l’enterrement de leur grand’mère à ABIDJAN, et qui ne peut plus revenir en France alors qu’ils se sont mariés légalement ici. La femme en a fait une dépression très grave et se trouve perdue dans un village en pleine brousse, près de la frontière du Mali (Kidira). Je vous en ai déjà parlé plusieurs fois dans le passé.
    Dans cette paroisse, cet ami m’a fait rencontrer une responsable de Maison d’Editions qui d’elle-même m’a proposé, après avoir consulté mon site, d’imprimer ces commentaires d’Evangile, pour toute l’année, dimanches et jours ordinaires. Et aussi quatre livres : Commentaires des quatre Evangiles. Elle a fait un excellent travail, bénévolement. Comme elle me l’a dit plusieurs fois : « c’est ma contribution à l’Evangélisation ». Cela m’a beaucoup touché et je ne sais pas comment la remercier. Mais je tenais au moins à le partager avec vous. Elle fait partie de ce grand « club international » des amis qui nous soutiennent, que ce soit dans notre travail directement missionnaire, ou dans nos actions de formation, d’éducation et de développement, à tous les niveaux. Donc, merci à vous tous.
    Aujourd’hui, je descends en ville et vais d’abord voir des imprimeurs pour l’impression des deux livrets de commentaires d’Evangile du temps pascal, utilisables pour toutes les années : un, sur les dimanches des trois années A, B et C ; et un autre sur les Evangiles de la semaine. En effet, depuis deux ans, je compose des commentaires de l’Evangile de chaque jour pour le site de l’Eglise Catholique de Dakar. Je les reprends maintenant chaque matin et chaque soir en français et en ouolof, sur la radio catholique du Sénégal.
    Je reçois un accueil très sympathique, spécialement de la part d’un imprimeur qui comprend très bien mon souci de fournir ces livrets à un prix le plus réduit possible, accessible aux personnes qui ont peu de moyens. Malgré tout, nous pensons aux gens qui ne savent pas très bien lire : nous mettrons donc un certain nombre de photos et illustrations, mais en noir et blanc, car en couleurs ce serait trop cher.
    Comme annoncé, nos deux livrets de commentaires pour le Temps Pascal (dimanches et semaines), valables pour toutes les années sont parus : « Enraciner l’Evangile, jour après jour », n°1) Pâques (dimanches) ; n°2) Temps pascal (semaines). Merci de faire connaître ces livrets autour de vous.
    Pour commander ces livrets sur Internet, aller sur le site www.editions-claire-fontaine.com
    Choisir : « paraboles et spiritualité » et cliquer sur le nom des livrets en choisissant l’option e-book. Le paiement se fera par paypal, système sécurisé de paiement sur Internet.
    Pour avoir un livre imprimé, le commander directement à la Librairie des Spiritains, Congrégation du St Esprit, 30 rue Lhomond, 75005 PARIS. Tél : 01 47 07 94 48 - e-Mail : libprocssp@free.fr
    Je continue ma tournée en ville. Je vais voir la directrice de la Radio Municipale. Je profite de l’occasion pour réfléchir à l’amélioration des émissions. Elle m’assure que ces émissions sont très appréciées, en particulier des musulmans, ce qui m’encourage beaucoup. Il est vrai que, d’une part, nous veillons à présenter les choses d’une façon compréhensible aux non-chrétiens, dans le respect de leurs convictions, et, d’autre part, nous abordons des questions de la vie concrète, d’une manière simple, mais en développant la dimension éducative et le témoignage personnel des interviewés. Nous allons continuer dans le même sens.
    Ensuite, nous avons à 17 heures, la rencontre du SEDICOM (Service Diocésain de la Communication) avec les différents intervenants dans les divers Medias, comme nous le faisons chaque mois, pour évaluer et améliorer notre travail et recevoir une formation sur l’une ou l’autre question.
    Comme l’animateur a une voiture et part dans la même direction, j’en profite, pour arriver en temps voulu à la Rencontre biblique sur le Discours de Jésus sur la montagne, que j’anime tout ce mois-ci. Je m’y trouve très à l’aise et j’aime ces rencontres où les gens participent bien et d’une façon très enrichissante. De plus, les confrères sont très sympathiques…. il fait nuit et ce n’est pas facile de rentrer dans notre banlieue ; l’un d’entre eux prend la voiture de la Communauté et me ramène. J’apprécie.

  • Lundi 3 février : Rencontre des prêtres du doyenné, comme chaque mois. Nous travaillons deux questions, avec deux intervenants. Le premier nous fait réfléchir au travail de la Caritas. Et comment le mettre en action, dans nos 11 paroisses. Puis nous travaillons l’Acte 3 de la décentralisation qui se met en place au Sénégal, et qui va être la base pour les prochaines élections locales. Je vous ai déjà envoyé des réflexions sur ces questions qui sont importantes et sur lesquelles il est également important de nous former pour pouvoir ensuite former ceux dont nous avons la responsabilité. Ensuite, nous prenons un temps de partage sur nos différentes activités, la mise au point des programmes, les expériences menées, etc… Aujourd’hui, nous travaillons en particulier les activités de Justice et Paix, la mise en place des Commissions de la Famille en lien avec la préparation du synode de la famille, et le lancement des préparations au mariage. Comme d’habitude, nous terminons par un repas fraternel, qui se prolonge dans la joie. Cependant, il faut rentrer pour rencontrer les personnes qui nous attendent, célébrer l’Eucharistie et sortir la nuit dans le quartier.

  • Dimanche 2 février : Le soir, nous allons rejoindre mon ancienne paroisse, où j’étais les deux dernières années, à la Kermesse organisée pour recueillir des fonds. Cela me permet de revoir beaucoup d’amis que je n’avais pas rencontrés depuis longtemps. Nous en sommes tous très heureux.
    Mais d’abord le matin, après la messe de 7 heures, nous tenons, jusqu’à 13 h 30, une rencontre d’évaluation de la vie et du travail des communautés de quartier (CEB). En effet, nous avons revu complètement les orientations de ces communautés qui se contentaient souvent de réciter le chapelet. Nous avons défini ensemble des objectifs en lien avec le Plan d’Action Pastoral de toute l’Afrique de l’Ouest : la formation à la Parole de Dieu - l’engagement dans la paroisse - l’engagement dans le quartier - les relations entre chrétiens et musulmans. Nous avons défini le rôle des différents responsables et proposé des schémas de réunions et des pistes d’actions. Les gens ont très bien accepté ces nouvelles orientations, et se sont mis au travail avec courage. Nous avions décidé d’évaluer la vie des communautés, au milieu de l’année scolaire. C’est ce que nous faisons aujourd’hui. Je vais vous en envoyer les comptes-rendus par mail. (Quand vous lirez ces nouvelles, vous les aurez reçus, vers le 6 février). Nous arrêtons à 13 h 30, car nous n’avons pas les moyens de fournir un repas. Mais le but, c’est de lancer la réflexion, et elle va se continuer dans chaque communauté à la base. Nous en reparlerons au Conseil Paroissial du 16 février.
    En fin d’après-midi, nous nous retrouvons tous les spiritains de la ville pour un temps de prière. En effet, nous célébrons l’anniversaire de la mort de notre 2ème fondateur, le Père François LIBERMANN (voir mon site : http://armel.duteil.free.fr rubrique : Spiritains). Nous sommes heureux de nous retrouver et de partager notre vie, avec nos joies et nos soucis.

  • Samedi 1er février : Là encore, beaucoup d’activités. Je commence par lancer la rencontre des Caritas du doyenné (11 paroisses). On établit l’ordre du jour, et je les laisse travailler ; ils en sont tout à fait capables et n’ont pas besoin de moi. Je pars dans une autre paroisse pour assurer une formation sur les Communautés de quartier. Pendant ce temps, la Journée mondiale de la vie consacrée (religieux et religieuses) a commencé. Je les rejoins bien sûr pour l’Eucharistie, très animée et participative, avec en particulier une très belle liturgie pénitentielle avec des beaux symboles. J’interviens ensuite, à la fin de la conférence. Je vous en enverrai le texte par mail, par Jean-Jacques, comme d’habitude. Et que je remercie beaucoup au passage. De même que Jocelyne qui saisit les Nouvelles.

  • Vendredi 31 Janvier : Le matin, réunion de la Commission pour les anglophones. Ils sont nombreux à Dakar. Nous avons déjà des communautés organisées et des messes le dimanche. Mais nous sentons la nécessité d’organiser les choses, d’aider à assurer leur intégration dans la société et chercher à répondre à leurs différents problèmes. Il y a beaucoup à faire dans ce domaine aussi.
    Puis je passe à un Centre pour les drogués, lancé par le Président CHIRAC. J’y rencontre là aussi un ancien élève de St Louis qui va aussitôt m’acheter un jus de fruit.
    En soirée, il y a un match très important entre deux des plus grands champions de lutte. La lutte est le sport le plus important au Sénégal. Il mobilise énormément de monde. Il attire beaucoup de jeunes. Même à l’école primaire, la plupart des élèves ont des photos de lutteurs sur leurs cahiers. Le problème, c’est que, comme le football en France, la lutte est devenue une affaire d’argent. Elle est devenue de plus en plus violente : c’est la lutte avec frappe qui est surtout une boxe à main nue. De plus, chaque quartier a son champion. Et quel que soit le résultat, cela entraîne des bagarres et des casses. Cette fois-ci, les forces de police ont pris les devants, mais ça n’a pas empêché les gens d’avoir très peur. Si bien que, à leur demande, nous avons supprimé toutes les rencontres et réunions. Ce qui nous fait au moins une soirée libre ! Finalement, le champion de notre ville de Pikine, qui était pourtant le grand favori, a été battu. Les gens ont été tellement déçus et désemparés qu’ils sont restés tranquilles et sont rentrés chez eux.

  • Jeudi 30 Janvier : Ce matin, je vais visiter un Jardin d’enfants communautaire, dans la banlieue de la ville de Rufisque. Ils sont soutenus par des amis français, qui se demandent si le projet est valable, de même que ses orientations, et s’il mérite d’être soutenu. Je vais donc voir les choses sur le terrain.
    Ensuite, je pars à la prison des femmes, à Rufisque. C’est un premier contact. Mais déjà j’en ai connu un certain nombre d’entre elles quand elles étaient à la prison de Dakar, avant leur jugement. Je me présente, et elles aussi. Je leur présente aussi mon action pour l’écoute, leur soutien dans les différents domaines : santé, nourriture…., recherche d’avocats, relation avec les familles, préparation de la sortie et réinsertion. Je vais venir régulièrement chaque jeudi, et vous tiendrai au courant.
    Au retour, je passe rencontrer le Proviseur du Lycée de Thiaroye, qui est sur notre territoire, et où j’ai l’intention de rencontrer les élèves vendredi, à la fin des cours. J’ai la surprise de voir que je l’ai connu dans les années 90 à St Louis. Il était déjà enseignant et j’étais intervenu dans sa classe. Cela m’arrive très souvent de me faire arrêter dans la rue par des gens que j’ai eu l’occasion de former autrefois. C’est toujours une surprise de voir ce qu’ils sont devenus.

  • Mercredi 29 Janvier : Ce matin, je suis à la paroisse. Dès mon arrivée, beaucoup de gens viennent me voir. Je ne sais pas comment ils se passent l’information… Chacun vient avec son problème. Je reçois plusieurs personnes qui viennent de sortir de prison, et à la situation desquelles je suis particulièrement sensible. Puis une femme ghanéenne qui vivait au Mali, dans le nord, et qui a dû s’enfuir à cause de la guerre. Elle n’avait pas d’argent. Elle est venue très lentement, en comptant sur la charité des gens. Elle arrive dans un état lamentable. Nous commençons par lui donner à manger. Puis elle peut se laver et nous lui donnons des habits neufs. Ensuite, un jeune la conduit à Dakar, au PARI (Point d’Accueil des Réfugiés et Immigrés), organisation de la Caritas. Il faut d’abord lui trouver un accueil pour la nuit, ce qui n’est pas facile sans être prévenu à l’avance. Le lendemain, ils vont l’emmener à l’hôpital.
    L’après-midi, nous avons une grande rencontre des femmes. C’est une action lancée à la fois par le RADDHO (une ONG qui travaille pour les Droits Humains), l’organisation (gouvernementale) de la Lutte Contre les Violences faites aux Femmes et une Association « Equitas » soutenue par le Canada. Ils m’ont choisi comme personne ressource, et je suis donc heureux d’accueillir la première réunion de mise en place des activités. Cela va nous permettre de participer activement à la formation des femmes, à leur défense, et aux lancements des projets de développement. De très nombreuses associations sont venues en masse. Chacune présente ses buts et ses actions. C’est une très bonne occasion pour se connaître et commencer une collaboration.

  • Mardi 28 Janvier : Aujourd’hui, je fais le tour des Collèges et Lycées de la paroisse. Il y en a une quinzaine (officiels ou privés non catholiques). Jusqu’à maintenant, je n’avais pas eu le temps de le faire, à cause de mes nombreuses occupations et responsabilités. Et il fallait que je m’insère dans le milieu et découvre les réalités locales. Partout je reçois un excellent accueil, surtout dans les Collèges privés car ils tiennent à avoir une bonne réputation, et des clients ! Par respect pour la laïcité sénégalaise, nous décidons de ne pas faire d’intervention dans les Collèges, afin de ne pas amener des problèmes insolubles. Et ne pas ouvrir une porte aux sectes chrétiennes et aux groupes intégristes musulmans. Par contre, je n’ai aucun problème pour avoir la liste des élèves chrétiens, ni à les rencontrer. Cela me prend toute la matinée et il faudra que je continue un autre jour.
    L’après-midi, enterrement très émouvant. C’est la première fois que cela se fait dans la propre langue de la famille (qui vient de Guinée Bissao) et non pas en ouolof, la langue utilisée au Sénégal par la plupart des gens. Je ne peux pas aller jusqu’au cimetière, car, comme chaque mardi, je dois assurer la formation en ville sur les Béatitudes et le discours sur la montagne, de Jésus. Ce soir, nous travaillons les questions de l’aumône, de la prière et du jeûne, dans le contexte du Sénégal, au point de vue aussi bien culturel que religieux et social. (Voir mes envois mail et mes commentaires d’Evangile).

  • Lundi 27 Janvier : Journée de repos. J’en profite pour préparer et enregistrer mes différentes émissions de la semaine. J’interviewe en particulier un chef scout sur le scoutisme. J’accueille aussi une famille qui va enterrer leur mère demain. Nous partageons d’abord ce qu’ils ont vécu avec elle, puis nous préparons la célébration, en tenant compte de leurs traditions, dans leur langue (le mandjaque, une langue que je ne possède pas bien). J’enregistre quelques commentaires au magnétophone, dans cette langue, que je vais travailler cette nuit, après être allé célébrer la messe dans une communauté de quartier.

  • Dimanche 26 Janvier  : Rencontre générale de la Fraternité spiritaine comme chaque trimestre. Aujourd’hui, le matin nous travaillons le plan pastoral de l’Archidiocèse. En fait, c’est un plan commun à tous les diocèses de l’Afrique de l’Ouest, pour 5 ans, mais que nous adaptons à nos réalités locales. Et, contrairement aux plans précédents, les actions ne sont pas décidées d’en haut, mais à la base, selon les quatre lignes d’actions suivantes : 1. La communion. 2. La sanctification. 3. Le témoignage. 4. Le service : Droits humains, Justice et Paix, Charité et Développement.
    Nous voyons comment d’abord lui donner le maximum d’ouverture missionnaire : accueil des autres croyants, actions communes avec les autorités et les croyants des autres religions. Car nous constatons que les chrétiens ont tendance à être trop centrés sur l’Eglise, au lieu de travailler avec tous. Puis nous réfléchissons aux activités concrètes que nous pouvons mener. Vous recevrez bientôt le compte-rendu de cette rencontre.
    Au retour, je m’arrête dans une famille amie. Le fils célèbre ses fiançailles. Je l’ai rencontré (avec beaucoup d’autres) au cours des sessions de préparation au mariage. Je suis heureux de passer un bon moment avec tous et de faire la connaissance de nombreux membres de la famille, car beaucoup de monde est venu.

  • Samedi 25 Janvier : Réunion de la Commission « Justice et Paix » de la paroisse. Nous nous connaissons bien et travaillons sur le même secteur. Nous pouvons donc intervenir plus concrètement. Nous évaluons d’abord la journée de la paix à la paroisse. C’est le début. L’année prochaine, nous pensons sortir, pour travailler avec les associations laïques et musulmanes des quartiers, et faire une marche dans la ville. Puis nous évaluons les actions dans les quartiers. Et nous préparons une action suivie avec une association spécialisée pour le soutien et la réinsertion des drogués. Enfin, nous réfléchissons à la collaboration nécessaire avec la Caritas, avant de parler de l’emploi des jeunes et d’un programme de formation, de responsabilisation et de soutien aux femmes et jeunes filles : défense de leurs droits, lutte contre les violences sexuelles et autres. Nous terminons par la préparation des élections locales.
    L’après-midi, rencontre avec des jeunes dans le quartier. Puis messe du samedi soir.

  • Vendredi 24 Janvier (suite) : Je pars au Commissariat de Police pour légaliser une procuration. En effet, ayant changé de secteur, je dois laisser la signature du CCP de l’Aumônerie des Prisons au nouveau responsable. Cela fait cinq fois que j’y retourne. D’abord, il a fallu revoir deux fois de suite la formulation, puis trois fois que j’y retourne. Mais il y a beaucoup de monde et les signatures ne se font que de 9 à 11 heures…. alors il faut tenter sa chance le lendemain. Bien sûr, à chaque fois j’amène du travail avec moi !
    Cette nuit, pas de rencontre ; j’en profite pour me coucher plus tôt.

  • Vendredi 24 janvier : Comme tous les 15 jours, je vais dans un Centre de formation de jeunes filles. Aujourd’hui, nous travaillons la question de la puberté et de l’adolescence. C’est un thème qui a été proposé par les jeunes filles elles-mêmes et qui les intéresse beaucoup, car, avec le changement de société, des jeunes ont souvent des problèmes de relations avec leurs parents, et ne savent pas non plus se conduire dans la société moderne, leurs seuls modèles et références étant surtout les sportifs et les artistes. Mais le football et la danse ne suffisent pas pour pouvoir réussir son avenir. Nous allons continuer la réflexion bien sûr.

  • Jeudi 23 janvier : Le matin, avec un technicien, nous essayons de régler nos problèmes d’Internet sans beaucoup de succès !
    Puis je pars à la prison des femmes.
    L’après-midi, première rencontre de travail entre une ONG qui travaille à la réinsertion des drogués, la Caritas et la Commission Justice et Paix.
    Ensuite, je prends un temps pour travailler le mandjaque. Certes, je parle déjà le ouolof qui est la langue parlée par tous, mais la plupart des chrétiens de notre paroisse sont originaires de Guinée Bissao et parlent leur propre langue, la mandjaque. Je sens la nécessité de parler leur langue et je m’y suis donc mis, mais ce n’est pas facile d’apprendre une langue nouvelle à 74 ans, surtout quand on n’est pas dans le milieu ! On verra bien.
    La nuit, réunion dans une communauté de quartier. Nous parlons du mariage qui souvent pose beaucoup de problèmes, en particulier à cause des changements profonds et des bouleversements de la société.

  • Mercredi 22 janvier : Réunion trimestrielle de l’équipe apostolique (prêtres, frères et religieuses). Nous faisons le tour des différents groupes et différentes activités. Il y en a beaucoup et cela nous prend toute la ,journée.

  • Mardi 21 janvier :Journée consacrée aux enregistrements radio.
    Le soir, j’assure la formation en ville sur les Béatitudes et le discours sur la Montagne. Les gens ont bien préparé les choses. La participation est donc très bonne, et les questions sont nombreuses.

  • Lundi 20 janvier : Ce matin, je pars à la prison des femmes de Rufisque qui est située sur notre secteur. Je la connais déjà pour y être venu plusieurs fois l’année passée. J’attendais le début de l’année nouvelle pour avoir l’autorisation de l’administration pénitentiaire. C’est fait. Je vais travailler avec toutes les femmes bien sûr, musulmanes comme chrétiennes, surtout pour l’écoute, la réinsertion et les relations avec les familles, sans oublier les ateliers de production. On va voir.
    Au retour, je m’arrête dans une association qui travaille à la réinsertion des drogués. Ils ont fait appel à moi. Je pense que je vais travailler avec eux.
    L’après-midi, séance de travail pour préparer des schémas de prières pour les naissances, les fiançailles, les maladies, les mariages, les cérémonies qui entourent la mort et toutes les cérémonies traditionnelles.
    Puis travail avec les scouts. Au niveau international, le mouvement lance un grand mouvement pour la paix. Nous voyons ce que nous pouvons faire sur place.
    Le soir, rencontre avec des monitrices de jardins d’enfants. Je leur présente un jeu sur les droits de l’enfant, pour les petits, que j’avais composé autrefois et dont j’ai pu récupérer un certain nombre d’exemplaires.

  • Dimanche 19 janvier : Je vais dans une autre paroisse assurer une formation sur les communautés de quartier. Ils sont plus de 150 car c’est une très grande paroisse. Ils ont déjà une expérience de ces communautés, on peut donc travailler en profondeur. De plus, cela répond à une grande attente des gens.
    A la fin de la formation, je rencontre un de nos jeunes confrères, originaire de cette paroisse. J’ai participé à sa formation les années passées. Il travaille maintenant en Guinée. Nous sommes très heureux de nous revoir, et nous avons beaucoup de choses à nous dire. A l’occasion de sa venue au Sénégal, il est reçu par les autres jeunes de sa classe d’âge dans sa famille. Il m’invite et je suis heureux d’y participer.
    Ensuite, je reviens chez nous, car c’est la fête de la paroisse, pour recueillir des fonds pour fonctionner. Il y a beaucoup de monde car les gens sont très heureux de venir se retrouver dans la joie. La fête dure jusque tard dans la nuit.
    Le même jour, grande rencontre du doyenné pour les vocations. Nos jeunes y participent bien sûr.

  • Samedi 18 janvier : Formation Justice et Paix. L’équipe de Pikine fonctionne bien, mais ce n’est pas le cas dans les autres paroisses. Nous faisons donc une formation au niveau du doyenné tout entier (11 paroisses), pour expliquer ce qu’est « Justice et Paix » et comment lancer une Commission dans chacune des paroisses. Vous en recevez déjà des comptes-rendus par mails.
    Après-midi, rencontre avec le responsable de la Caritas.
    Le soir, messe dans un quartier. Avant cela, je passe prier dans une famille et bénir leur maison. Bien sûr, nous ne nous contentons pas de bénir la maison, nous nous asseyons longuement et abordons les problèmes de la famille : pauvreté mais aussi entente entre eux.

  • Vendredi 17 janvier : Cette visite ne nous empêche pas de continuer nos activités, chacun de notre côté. Je vais donc au Lycée rencontrer les élèves à la pause de midi.
    Le soir, rencontre des intervenants et responsables des émissions catholiques dans les différentes radios de la ville où nous sommes bien accueillis la plupart du temps : radios nationales, municipale et communautaire (de quartier). Je suis très impliqué dans ce domaine et je pense que c’est très important. Mais bien sûr cela me demande beaucoup de temps, d’efforts et de réflexion : deux commentaires d’Evangile chaque jour (en français ou en ouolof) et 5 heures d’émission d’une heure par semaine. C’est un moyen important de formation , d’éducation et aussi de contact avec la société civile et les musulmans.

  • Jeudi 16 janvier : Aujourd’hui et jusqu’à dimanche, notre responsable des spiritains d’Afrique de l’Ouest vient nous visiter, comme il visite chacune des autres communautés chaque année. Tout se passe très simplement, sans protocole. D’ailleurs, nous nous connaissons bien. C’est l’occasion pour chacun de faire le point de ses activités et ensuite nous nous retrouvons tous ensemble pour en tirer les conclusions en communauté.

  • Mercredi 15 janvier : Le matin, travail avec l’équipe de Caritas. L’après-midi, séance avec les animateurs des enfants de la rue. Le soir, rencontre avec des animateurs de prison. Toute la semaine, j’assure la messe du soir à la paroisse. Cela fait une journée bien remplie.

  • Mardi 14 janvier : C’est un jour férié. La ville est presque vide. J’en profite pour faire avancer mon travail personnel.
    Le soir, formation sur les Béatitudes et le Discours sur la Montagne, en ville, 5 semaines de suite. Depuis mon retour au Sénégal, j’assure une telle formation chaque année. J’ai beaucoup de travail à Pikine, mais vu l’importance de ces formations j’ai accepté de continuer. Je connais déjà un certain nombre de participants ; ils n’hésitent donc plus à intervenir et à apporter leur contribution. La 1ère séance se passe très bien, même s’il y a des petits réglages à faire, mais il me faut rentrer tard la nuit… ça vaut la peine !

  • Lundi 13 janvier : Le matin, intervention au collège voisin.
    Après-midi, rencontre avec des fiancés et des couples sur les problèmes de la famille. Ils ne manquent pas, et on ne peut pas tout résoudre. Mais nous arrivons au moins à régler un certain nombre de questions et à alléger des souffrances.
    Nuit : C’est la fête de la naissance du Prophète Mohammed (Le Maoulid). La fête a été précédée d’une semaine des prières. Depuis hier, les musulmans sont partis dans les centres religieux pour la grande prière. Les responsables assureront différentes formation et leur donneront de nombreux conseils, de même que leur opinion sur la vie du pays. Cela est attendu par tous. Nous prions pour eux et en union avec eux.

  • Dimanche 12 janvier : Ce dimanche, en plus des messes ordinaires, à 12 heures nous avons la messe des lycéens. Ils sont venus nombreux et ont bien préparé la célébration. Chacun a amené son repas froid. Ensuite, après un temps de formation, ils élisent leur Bureau pour cette nouvelle année.
    L’après-midi est chargé. Après l’émission à la radio, en direct, je vais rencontrer un groupe de jeunes pour voir avec eux que faire dans le quartier et comment vivre leur engagement en chrétiens.
    La nuit, rencontre avec un groupe de réflexion de cadres, pour établir le plan d’action de l’année : en particulier pour la formation à l’emploi des jeunes et la mise en place de projets de développement et des actions économiques.

  • Samedi 11 janvier : Nous mettons en place la Commission de la famille pour tout le monde. Elle n’existait pas, mais tous en reconnaissaient la nécessité. En effet, partout les familles ont des problèmes, mais ici la grande pauvreté et le chômage n’arrangent rien. De plus, les gens sont pris entre deux cultures : la culture africaine traditionnelle mais qui a été cassée, et la culture moderne qui s’impose et qui attire beaucoup les jeunes, mais devant laquelle les parents sont désemparés. Nous voyons donc : comment agir pour la vie du couple, l’éducation des femmes, les relations entre les deux familles (celle du mari et celle de la femme) qui sont très importantes, l’engagement dans le quartier et la société, les questions de sexualité et régulation des naissances, etc…
    Puis nous mettons en place le programme de préparation au mariage des fiancés qui va commencer à la fin du mois. Le problème est de trouver des animateurs.
    Enfin, nous revoyons le questionnaire venu de Rome pour la préparation du synode sur la famille, car les questions nous semblent trop difficiles et surtout elles ne sont pas adaptées à notre situation et à nos cultures.

  • Vendredi 10 janvier : La rentrée scolaire a eu lieu lundi dernier, aussi je retourne rencontrer les jeunes filles du Centre de formation que je suis. Je suis très heureux de les revoir.
    A la pause de midi, je vais voir la responsable du CAEDHU, pour récupérer du matériel pédagogique et faire un programme d’action sur PIKINE, pour l’éducation aux Droits Humains.
    Au retour, je m’arrête chez deux animatrices de prison. Puis je passe chez notre secrétaire qui me remet les programmes et invitations pour les rencontres de préparation au mariage qui vont bientôt commencer.
    Ce matin, nous avons d’abord parlé de la nouvelle année. Nous avons cherché quels vœux nous souhaiter et nous avons réfléchi à ces vœux. Puis nous avons vu comment nous avons passé la fête de Noël et évalué nos activités.

  • Jeudi 9 janvier : Je reçois deux animateurs d’une association qui travaille avec les drogués, pour les aider à s’en sortir, leur trouver du travail, assurer un suivi, etc… Ils viennent me voir pour mettre en place une collaboration avec la Caritas, et intensifier nos actions. Nous allons continuer la réflexion, pour travailler sur des bases solides.
    Le reste de la journée, je travaille à mes commentaires d’Evangile.
    Le soir, nous avons la joie d’accueillir un jeune confrère polonais qui vient de revenir au Sénégal. Il y avait déjà travaillé plusieurs années, avec les frères de Taizé. Il travaille dans l’Est du pays, dans des petites ethnies marginalisées et méprisées, à la fois pour le développement et la première Evangélisation. Je suis très intéressé de l’écouter, car j’ai moi-même travaillé dans le secteur, les années 1979-80. Nous célébrons l’Eucharistie, puis nous partageons le dîner. Nous nous reverrons dimanche pour parler de plusieurs actions à mener.
    Je le laisse pour assister à une réunion de quartier : aujourd’hui, nous parlons des actions de soutien et de développement à mener, avec l’aide de la Caritas, mais surtout la participation de tous. Après avoir expliqué l’importance de cette action, nous ciblons déjà quelques actions à mener.

  • Mercredi 8 janvier : Commentaires d’Evangile en ouolof, pour une semaine, toujours pour la radio catholique. En effet, je travaille avec trois types de radio : la radio municipale, les radios communautaires des quartiers, et la radio catholique, avec des émissions à assurer chaque semaine, et même chaque jour (commentaire de l’Evangile en français et en ouolof). Cela fait beaucoup de travail. Sans parler des émissions spéciales et interviews dans les télévisions.
    Une amie éducatrice, avec qui j’ai travaillé de longues années au Congo, au Sénégal et en Guinée, est de passage à Dakar. Elle me fait la surprise –et la grande joie- de me téléphoner. Je vais donc la rencontrer en ville, car nous ne nous sommes pas vus depuis 4 ans. Nous avons donc beaucoup de choses à nous dire. Mais il faut nous séparer, car j’ai plus d’une heure et demie en transport public (debout, serrés comme des sardines). A l’arrivée, plusieurs personnes m’attendent. Je les reçois chacun leur tour.
    La nuit, enregistrement des commentaires d’Evangile en français, pour toute la semaine.

  • Mardi 7 janvier : Enregistrements pour la radio municipale : un partage d’Evangile et un sur l’engagement politique, la décentralisation et les prochaines élections.
    Depuis 15 jours, nous n’avions plus Internet, ce qui nous a beaucoup pénalisés. Nous sommes allés dans des cybers-cafés, d’où nous avons ramené des tas de virus. Nous avions acheté un modem en Octobre qui était déjà foutu ! Il nous a fallu trouver les moyens pour une nouvelle installation, en espérant que ça tiendra plus longtemps. Par manque de moyens, nous sommes souvent obligés d’acheter de la bricole qui ne tient pas le coup.
    Après-midi, émission en français pour la radio catholique. Je reprends les commentaires d’Evangile que je vous envoie par mail. Puis, le soir, travail avec la chorale. Les mails attendront !

  • Lundi 6 janvier :Réunion des prêtres des dix paroisses de notre doyenné, comme chaque mois. Nous faisons le tour des différentes commissions (il y en a beaucoup). Je suis spécialement chargé des Commissions de la famille, la Caritas, Justice et Paix, et la Commission anglophone. Puis nous travaillons le plan pastoral 2014-2017 qui est commun à toute l’Afrique de l’Ouest. Enfin, avec l’aide d’un maire, nous voyons comment établir une meilleure collaboration entre les mairies et les paroisses. La rencontre se termine par un bon repas.

  • Dimanche 5 janvier : Fête de l’Epiphanie. Une fête qui nous touche spécialement, dans la mesure où elle nous appelle à l’Evangélisation et à l’ouverture aux autres religions.
    Comme prévu, nous célébrons la Journée mondiale de la Paix , avec des commentaires très concrets et précis que nous avons composés à cette occasion. Nous expliquons en détail la Lettre de François. Suivie par un engagement : une action par mois, pour toute l’année. A l’Offertoire, en procession, nous apportons la lumière du Christ qui éclaire un globe, nous venons déposer des armes au pied de la Croix, et nous apportons une branche de l’arbre de la paix (ici nous n’avons pas d’olivier !). Les intentions de prières sont bien sûr adaptées et se font dans les cinq langues principales de la paroisse. Nous prenons la prière eucharistique pour la réconciliation. Après la communion, les enfants viennent danser un chant et mimer une déclaration sur la paix. Ensuite, nous remettons une colombe (en papier) avec un texte aux responsables de chacune des communautés de quartier, des écoles et des dispensaires, qu’ils vont emporter avec eux. Puis nous récitons tous ensemble la prière de Saint François. Les chants, choisis spécialement, sont aussi très animés. C’est la fête, et tout le monde est content. Chaque fois que c’est possible, nous cherchons à animer ainsi notre liturgie, pour une meilleure compréhension et participation de tous.
    Toute la journée, les jeunes ont organisé une fête pour recueillir des fonds pour leurs activités.
    Le soir, rencontre de tous les spiritains de la ville, anciens, et (nombreux) jeunes en formation. Le but est de prier ensemble et de nous retrouver dans l’amitié. Aujourd’hui, nous parlons de la mise en place de la famille spiritaine , regroupant parents et amis. Cette notion de la famille est très importante et même essentielle dans toute l’Afrique Noire.

  • Samedi 4 janvier : Formation pour les membres de la Caritas du doyenné. Nous sommes dans le temps des fêtes, et pourtant les gens sont venus nombreux. Il est vrai que nous voulons changer les orientations, et passer de l’aumône et l’assistance à une véritable prise en charge des gens par eux-mêmes. Et ne pas rester enfermés dans l’Eglise, mais travailler davantage dans la société, avec les pouvoirs publics, les ONG et autres associations. C’est une véritable révolution. Aussi, avant de voir comment travailler, nous cherchons ce que doit être la Caritas, dans la situation actuelle du pays. En partant de la Parole de Dieu et à partir de l’exemple du Christ.
    Le soir, réflexion avec le Conseil de la Jeunesse, regroupant les responsables des différents groupes de la paroisse, et ils sont très nombreux. Nous travaillons la question de l’engagement des jeunes chrétiens dans les quartiers et dans la société en général. Cela les intéresse beaucoup. Ils vont ensuite passer toute la nuit pour évaluer les activités menées depuis octobre et préparer celles du reste de l’année. C’est la meilleure façon d’avoir tout le monde et le temps nécessaire pour travailler.

  • Vendredi 3 janvier : Réunion du Bureau des fraternités spiritaines. Nous faisons le tour des fraternités, puis nous préparons la rencontre générale de fin janvier.

  • Jeudi 2 janvier : Les activités reprennent. Le soir, réunion de Justice et Paix pour préparer la célébration de dimanche, pour la journée mondiale de la paix. Nous avons préféré la transposer du 1er au 5 janvier pour une meilleure conscientisation.
    Ensuite, réunion dans le quartier.

  • Mercredi 8 janvier : Commentaires d’Evangile en ouolof, pour une semaine, toujours pour la radio catholique. En effet, je travaille avec trois types de radio : la radio municipale, les radios communautaires des quartiers, et la radio catholique, avec des émissions à assurer chaque semaine, et même chaque jour (commentaire de l’Evangile en français et en ouolof). Cela fait beaucoup de travail. Sans parler des émissions spéciales et interviews dans les télévisions.
    Une amie éducatrice, avec qui j’ai travaillé de longues années au Congo, au Sénégal et en Guinée, est de passage à Dakar. Elle me fait la surprise –et la grande joie- de me téléphoner. Je vais donc la rencontrer en ville, car nous ne nous sommes pas vus depuis 4 ans. Nous avons donc beaucoup de choses à nous dire. Mais il faut nous séparer, car j’ai plus d’une heure et demie en transport public (debout, serrés comme des sardines). A l’arrivée, plusieurs personnes m’attendent. Je les reçois chacun leur tour.
    La nuit, enregistrement des commentaires d’Evangile en français, pour toute la semaine.

  • Mercredi 1er janvier 2014 : Je vais dire la messe dans le quartier, avec beaucoup de joie et une bonne participation des gens. Après la messe, les responsables de la communauté m’emmènent rencontrer un vieux, devenu infirme qui vit dans la rue, dans une pauvreté totale. Nous parlons longuement avec lui. Puis nous parlons avec les voisins et des personnes de la rue pour voir qui pourrait l’aider et le soutenir. Nous leur laissons une somme d’argent pour cela. Les responsables de la communauté vont suivre cette affaire.
    L’après-midi, travail avec Justice et Paix. De toutes façons, pas question de faire la sieste aujourd’hui (ni les autres jours d’ailleurs !) car tout le monde vient nous souhaiter une bonne année…. Ce qui est bien agréable, mais un peu formel parfois !