Nous sommes maintenant lancés dans les activités pastorales et sociales, bien que la chaleur continue, signe d’un réchauffement certain de la terre dans notre région comme partout.
Au niveau national, ce mois est marqué par la rencontre du parlement et le vote du budget, avec toutes les réflexions et débats que cela comporte, mais aussi de grandes tensions, le parti au pouvoir n’ayant plus la majorité absolue, et même des violences vraiment regrettables…et regrettées par tous.
Comme partout, suite à la guerre en Ukraine en particulier, le coût de la vie augmente. Le gouvernement a pris des mesures courageuses, et coûteuses, pour limiter le prix des produits de première nécessité et des loyers, en particulier dans la ville de Dakar, une presqu’ile de plus en plus surpeuplée suite à l’exode rural des jeunes et adultes venant de l’intérieur du pays, mais aussi de nombreux migrants pensant trouver une vie meilleure au Sénégal. Combien de temps pourra-t-on tenir dans ces conditions ?
Un grand colloque sur le thème : Religion, Identité et Monde fragilisé, auquel on m’a demandé d’intervenir. Une occasion de rencontres enrichissantes.
Et des contacts et séances de travail avec divers responsables d’ONG.
Et bien sûr la coupe du monde et la joie de voir le Sénégal se qualifier pour les 8° DE FINALE, EN ATTENDANT DE VOIR jusqu’où l’équipe ira malgré l’absence de son meneur de jeu, Sadio Mane. Et malgré toutes les questions que nous nous posons et les réserves que nous avons sur la façon dont cette manifestation est organisée : manque de respect de la terre et de l’écologie, dépenses énormes, exploitation et mort de plusieurs milliers de travailleurs, corruption…Saura-t-on en tirer au moins quelques leçons pour l’organisation des prochains jeux olympiques, et les différentes coupes à venir ?
AU NIVEAU DE L’EGLISE : Les rencontres des communautés de quartier ont repris, de même que les activités des mouvements de jeunes et d’adultes. Dans notre doyenné (secteur) de Grand Dakar-Yoff, plus de cent fiancés aux rencontres de préparation au mariage. Je note aussi les rencontres entre jeunes chrétiens et musulmans dans la communauté des frères de Taizé. Dernier thème de réflexion : la lutte contre la pauvreté.
Les activités dans les prisons et les hôpitaux ont continué, animées par les différents volontaires, sans interruption pendant la saison des pluies pendant laquelle j’étais en congé, et malgré les inondations. Les rencontres dans les centres sociaux ont également repris.
Cette année est une année consacrée à Marie dans le diocèse de Dakar. Elle a été lancée par une journée de partage des agents pastoraux autour de l’archevêque
Le 20 novembre, les JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse) comme dans les autres diocèses : un temps très fort pour relancer et motiver les jeunes en attendant la rencontre mondiale au Portugal
Le 27, journée officielle du lancement des activités et engagement des responsables dans les différentes paroisses
Le 4 décembre, célébration du 10° anniversaire de notre communauté anglophone dans la paroisse de Ouakam, avec une grand-messe anglo-franco-ouolof et une journée d’amitié.
Et le même jour, une journée de prière (récollection) pour les religieux et religieuses pour bien vivre le temps de l’Avent.
Personnellement, depuis mon retour, je suis très fatigué. Ma situation d’aumônier du grand hôpital de Fann m’a permis de faire toutes sortes d’analyses, à la suite desquelles on n’a trouvé qu’une petite insuffisance rénale. On pense à un Covid long. J’essaie de remonter la pente peu à peu, en me ménageant à chaque fois des temps de repos.
Vous pouvez trouver des détails sur tout cela dans mon site : http://armel.duteil.free.fr
Je suis toujours heureux de recevoir de vos nouvelles et je pense bien à vous tous, en espérant que ces nouvelles vous trouveront dans la paix.
Je vous souhaite déjà de belles fêtes de Noel et vous redis toute mon amitié et ma prière fraternelle.
Lundi 7 novembre: Il fait toujours aussi chaud, ce qui est exceptionnel pour un mois de novembre, signe évident du réchauffement de la terre, et appel à agir et pas seulement à nous plaindre de la chaleur. Nous abordons la question dans les différentes réunions de mouvements et d’associations et les formations que nous organisons. Et bien sûr nous suivons avec beaucoup d’attention la COP 27, rencontre des Nations Unies sur ce sujet, en espérant que, enfin, les pays occidentaux vont tenir leurs promesses et donner aux pays du Tiers Monde les moyens de développer des énergies renouvelables pour lutter contre ce réchauffement de la terre, dont ils sont les premières victimes, alors qu’ils n’en sont pas responsables, mais bien nos industries et notre mode de vie en Occident. Et aussi que dans deux semaines on abordera sérieusement le problème de la grande disparition des espèces.
Comme dans tous les pays, les prix augmentent. Le gouvernement sénégalais fait un très gros effort pour subventionner les produits de première nécessité, mais aussi les prix des logements. Les jeunes quittent de plus en plus les villages pour venir en ville chercher du travail qu’ils ne trouvent pas. La ville de Dakar est submergée. Les logements sont rares. Et de plus en plus chers. Beaucoup des jeunes sont entraînés dans la délinquance et la violence. Ce qui est très inquiétant. Et nos efforts pour l’éducation et l’emploi sont malheureusement trop limités.
Ce qui agite le plus le pays actuellement ce sont les problèmes politiques. Le principal leader de l’opposition, Ousmane Sonko, est accusé de viol, mais il veut faire de son procès un problème politique accusant le gouvernement de complot contre lui. L’année dernière, ce même problème avait déjà entraïné des manifestations très violentes et 14 morts, et beaucoup de casse. Heureusement cette année Sonko a demandé aux jeunes de rester chez eux le jour du début de son procès. Attendons la suite.
Bon courage à nous tous, chacun où il est, pour travailler à la paix, l’entente et la complémentarité, selon les moyens et les possibilités qui sont les siens.
Dimanche 9 octobre: J'ai été très bien accueilli à mon retour au Sénégal et heureux de retrouver tant d'amis.
Toute la semaine dernière, j'ai animé une semaine de prières participatives (retraite spirituelle) avec nos étudiants en théologie à partir de l'Evangile, pour lancer la nouvelle année scolaire dans de bonnes conditions
Cette semaine, les activités vont immédiatement reprendre, en même temps que l'année scolaire dans les écoles dans les prisons, les hôpitaux, les centres sociaux, les radios, la communauté anglophone et autres. La plupart se s'étaient d'ailleurs pas arrêtées pendant la saison des pluies malgré lez nombreuses inondations, mais sous une forme ralentie et adaptée aux circonstances.
Le travail des commissions (justice, paix et respect de la Création, synode,..) vont reprendre peu à peu.
Dans tout le pays on a célébré avec ferveur la naissance du Prophète Muhammad (Mawlid- Gamou). Une belle occasion d'affermir nos liens, notre amitié et nos engagements communs entre chrétiens et musulmans.
Dans la nuit du samedi au dimanche 9, nous avons eu la surprise d'une grosse pluie absolument hors-saison qui a entraîné de nouvelles inondations et dommages. Encore un nouvel exemple du dérèglement du climat.
Je confie tout cela à votre amitié
Samedi 1 octobre: Chers Amis,
Me voici de retour au Sénégal.
Merci à tous ceux qui qui m'ont accueilli pendant ces congés et mes excuses et grands regrets à tous ceux que je n'ai pas pu rencontrer.
Je pense bien à vous tous.
Dès mon retour, j'ai été contacté par de nombreuses personnes qui ont très rapidement appris la nouvelle.
J'ai réservé mes premières rencontres à mes confrères et aux nouveaux étudiants arrivés pour cette nouvelle année de formation dans notre communauté.
Ensuite j'ai préparé les premières activités urgentes :
La rencontre avec la Caritas et l'aide à apporter aux enfants de migrants pour la rentrée scolaire (pas encore faite)
le lancement des centres sociaux et les centres de formation pour jeunes filles dans lesquels j'interviens.
Et il y a les formalités à remplir auprès de l'ambassade, de la police, de la douane et des différents services et qui prennent beaucoup de temps
Sans oublier le suivi des différentes activités dans les prisons et les hôpitaux
A partir de samedi j'anime une semaine de prière (retraite spirituelle) avec nos étudiants en théologie avant la rentrée universitaire
Sans oublier les visites aux communautés religieuses où je vais dire la messe en semaine
Et la messe de dimanche avec la communauté anglophone
Cela fait beaucoup de choses, mais comme tout se passe dans la joie et une grande amitié, cela se fait facilement.
Cela ne m'empêche pas de beaucoup penser à vous et à tout ce que nous avons partagé lors de nos rencontres
Je vous redis toute mon amitié, et à bientôt
Armel
Dimanche 25 septembre: Photos de la procession en mer entre les îles de Houat et de Hoedic
Lundi 2 mai: Bonjour à vous tous, en espérant que ce message vous trouvera dans la paix.
Comme vous, nous sommes attentifs et très tristes devant ce qui se passe en Ukraine. Que cela nous pousse à soutenir les actions qui sont menées et à bâtir la paix là où nous vivons.
Au Sénégal, la guerre en Ukraine nous rend la vie encore plus difficile. La Russie est le premier producteur de blé, l'Ukraine un producteur important. Les cours du blé, du gaz et des matières premières ont considérablement augmenté.
Le pain était passé de 100 Francs Cfa (15 centimes d'Euro) à 200 (30 centimes) privant une partie de la population de l'accès au pain, souvent nourriture de base pour les plus pauvres, le blé importé coûtant jusqu’à maintenant peu cher, étant subventionné par les pays exportateurs. Des manifestations ont fait redescendre le prix du pain à 22 centimes. Il est remonté à 26 centimes. Le gouvernement sénégalais a décidé de le subventionner ainsi que d’autres produits de première nécessité, comme le riz, le sucre et l’huile. Mais combien de temps cela va-t-il être possible ? Combien coûtera le blé demain ?
« Les prix de la majorité des produits alimentaires de base flambent sur le continent, mettant les États, les consommateurs et le secteur privé sous pression. Aucune solution à court terme ne semble satisfaisante ». (journal jeune Afrique)
De nombreux étudiants africains étaient partis en Ukraine pour se former. Un certain nombre a réussi à s’enfuir vers la Pologne ou la Roumanie. Mais on les bloque à la frontière, ne laissant passer que les européens. Le racisme se développe en même temps que la guerre et c’est révoltant. Voici une réaction entendue à Dakar : « On regrette ce qui arrive à l'Ukraine mais on ne va pas soutenir des gens qui empêchent les noirs de monter dans leurs bus pour fuir la guerre » (même s’il s’agit là de la Pologne et non pas de l’Ukraine elle-même). En même temps, nous sommes dans l’admiration pour l’accueil que la Pologne a accordé aux femmes et aux enfants ukrainiens, les hommes devant rester pour défendre leur pays). Bel exemple pour les autres pays occidentaux.
« La vision de familles ukrainiennes fuyant leur pays a provoqué une grande vague de solidarité dans toute l’Europe. Mais elle laisse un goût amer à tous ceux qui se battent depuis des années pour que l’Europe accueille mieux des réfugiés venus de plus loin, et victimes, eux aussi, de conflits armés » (journal la Croix). Sans oublier que la très grande majorité des déplacés et migrants africains sont accueillis dans les autres pays africains, et non pas en Europe. Ils sont nombreux au Sénégal.
Un célèbre humoriste ivoirien de RFI a fait toute une émission sur le thème : » On peut, donc on pouvait ». Si on peut débloquer tant d’argent et d’aide pour l’Ukraine, aussi rapidement (et c’est une très bonne chose à encourager), on pouvait aussi le faire les années passées pour les réfugiés et les autres pays en guerre. Il faut revoir nos priorités. Comme vous, nous suivons avec inquiétude ce qui se passe en Ukraine. En admirant toute la solidarité mise en oeuvre en Europe pour accueillir les réfugiés ukrainiens. Mais nous ne pouvons pas nous empêcher de regretter que la même solidarité ne soit pas exercée en faveur des migrants et réfugiés venus des autres pays, victimes eux aussi de la guerre et de la dictature, et en plus d'une pauvreté de plus en plus grande.
Bien sûr, l'Ukraine doit se défendre. Mais toutes ces arrivées d'armes nous inquiètent beaucoup. L'INTENSIFICATION DE LA GUERRE N'EST JAMAIS UNE SOLUTION A LONG TERME POUR UNE VRAIE PAIX. Nous avons vu ce qui s'est passé en Lybie pour faire tomber Khadafi. Les armes apportées en grand nombre ont été récupérées par les islamistes qui amènent la désolation et la terreur actuellement en Afrique de l'Ouest.
Les élections présidentielles sont terminées en France, il s'agit maintenant de s’engager et de mettre en pratique les promesses faites, aussi bien en France qu'en Afrique, pour de meilleures relations entre l'Europe et l'Afrique et pour plus de justice, de respect et de solidarité. Et à ce sujet, je suis très triste de voir tout ce qu’ont dit certains candidats à la présidentielle en France, surtout au sujet des étrangers. « Présidentielle française : où se cache l’Afrique dans les programmes des candidats ? La campagne présidentielle n’aborde l’Afrique que sous l’angle de l’obsessionnelle question migratoire ». (Jeune Afrique)
Pour moi ça va. Ma santé se maintient, bien que le Covis m’ait affaibli. Je vais donc venir en congés en juillet pour deux mois.
Après deux ans de fermeture des prisons à cause du Covid, nous venons de recevoir l'autorisation de reprendre nos activités : écoute, alphabétisation, prières, soutiens divers....Nous pouvons donc retourner enfin dans les différentes prisons de Dakar rencontrer les prisonniers pour les séances d’écoute, et à partir de là les aider à garder le moral et à mieux vivre ensemble en paix, soutenir leurs formations, répondre à leurs nombreux besoins matériels et de santé, leur permettre d’être en contact avec leurs familles et préparer leur sortie et leur ré-insertion dans la société. Cela entraîne bien sûr une grosse augmentation de travail et de soucis, mais c’est aussi une grande joie.
A Dakar, on vient d‘inaugurer en grande pompe un stade très moderne qui a coûté des milliards de Fr CFA. Cela a été l’occasion d’une grande fête qui a aussi coûté très cher. Bien sûr les gens sont contents. Surtout que les footballeurs sénégalais ont gagné la Coupe d’Afrique de football. Mais ce sont des réalisations de prestige qui font croire que l'Afrique se développe mais qui ne servent pas valablement la population. Ce qui explique les nombreuses grèves dans le pays au niveau spécialement de l’éducation et de la santé. Et les manifestations contre l’augmentation du coût de la vie.
nous avons vécu en même temps le Carême et le Ramadan dans la paix, la prière et l’amitié. Ce qui est une grande joie et une chance pour un bon avenir dans le pays. J’ai été invité à intervenir plusieurs fois, ensemble avec un imam, sur l’amitié et la complémentarité entre chrétiens et musulmans. . Et nous venons de fêter Pâques et l'Aïd el Kebir (que nous appelons Korité au Sénégal) dans la prière, l'entente, l'amitié et le partage de cadeaux pour consolider nos relations et notre solidarité
J’espère que ce message vous trouvera en bonne santé et dans la paix, avec votre famille et ceux que vous aimez. Ne nous laissons pas décourager. Gardons l’espérance… et agissons, chacun selon nos moyens, là où nous sommes. Beau temps de Pâques et bel engagement pour ceux dont c’est le choix de vie.
Je suis toujours heureux d'avoir vos réactions et de recevoir de vos nouvelles.
Avec toute mon amitié.
Vendredi 7 janvier: Il fait toujours aussi chaud, ce qui est exceptionnel pour un mois de novembre, signe évident du réchauffement de la terre, et appel à agir et pas seulement à nous plaindre de la chaleur. Nous abordons la question dans les différentes réunions de mouvements et d’associations et les formations que nous organisons. Et bien sûr nous suivons avec beaucoup d’attention la COP 27, rencontre des Nations Unies sur ce sujet, en espérant que, enfin, les pays occidentaux vont tenir leurs promesses et donner aux pays du Tiers Monde les moyens de développer des énergies renouvelables pour lutter contre ce réchauffement de la terre, dont ils sont les premières victimes, alors qu’ils n’en sont pas responsables, mais bien nos industries et notre mode de vie en Occident. Et aussi que dans deux semaines on abordera sérieusement le problème de la grande disparition des espèces.
Comme dans tous les pays, les prix augmentent. Le gouvernement sénégalais fait un très gros effort pour subventionner les produits de première nécessité, mais aussi les prix des logements. Les jeunes quittent de plus en plus les villages pour venir en ville chercher du travail qu’ils ne trouvent pas. La ville de Dakar est submergée. Les logements sont rares. Et de plus en plus chers. Beaucoup des jeunes sont entraînés dans la délinquance et la violence. Ce qui est très inquiétant. Et nos efforts pour l’éducation et l’emploi sont malheureusement trop limités.
Ce qui agite le plus le pays actuellement ce sont les problèmes politiques. Le principal leader de l’opposition, Ousmane Sonko, est accusé de viol, mais il veut faire de son procès un problème politique accusant le gouvernement de complot contre lui. L’année dernière, ce même problème avait déjà entraïné des manifestations très violentes et 14 morts, et beaucoup de casse. Heureusement cette année Sonko a demandé aux jeunes de rester chez eux le jour du début de son procès. Attendons la suite.
Bon courage à nous tous, chacun où il est, pour travailler à la paix, l’entente et la complémentarité, selon les moyens et les possibilités qui sont les siens.