Armel Duteil

Formation 2011


Comment travailler dans les commissions ?

L’année dernière, nous avons cherché à mettre en place les Commissions dans chacune de nos paroisses. Cette année, nous avons élaboré des plans d’action. Mais il nous reste à voir maintenant : comment mettre en pratique ces plans d’action.Car trop souvent nous en restons à la théorie et aux idées générales.

Dans une paroisse, la Commission de Pastorale sociale a décidé comme action pour le mois de mars d’agir contre l’insalubrité. C’est une très bonne idée, car il ne suffit pas d’aller donner de la nourriture ou de l’argent aux malades. Il faut lutter contre les causes des maladies et agir pour que les gens soient en bonne santé.

L’action prévue a été expliquée à tous les paroissiens au moment des annonces. Ce qui est absolument nécessaire. Ce ne sont pas les seuls membres de la Commission qui doivent agir, c’est tout le monde. Ce sont tous les chrétiens qui doivent chercher à aimer leurs frères comme Jésus.

Ensuite, cette action a été discutée en CCB ce qui est normal. C’est la CCB qui est la base de la vie chrétienne, comme l’indique son nom : « Communauté Chrétienne de Base ». Mais tout de suite, les problèmes se sont posés. Pourquoi ? Parce qu’on s’est contenté de choisir un thème d’action, sans préciser les actions concrètes à réaliser, les méthodes à utiliser, les moyens à notre disposition, les personnes ressources sur qui nous appuyer, etc… Donc, on va en rester à la théorie sans pratique et sans passage à l’action.

Les gens ont dit : On veut bien nettoyer nos cours et la rue devant nos maisons, mais où va-t-on mettre les saletés ? Si on va les jeter sur le tas d’ordures, on ne fait qu’augmenter la pollution.

On veut bien nettoyer les caniveaux, mais dès le lendemain les gens vont recommencer à y jeter leurs ordures parce qu’ils ne sont pas éduqués. Nous, les chrétiens, nous sommes trop peu nombreux. Même si nous nettoyons nos maisons, les autres ne vont pas le faire.

C’est à toutes ces questions qu’il aurait fallu d’abord réfléchir en Commission pour proposer des moyens d’actions précis :

  • Comment mobiliser notre quartier ? Par exemple, pour cela, passer par le chef de quartier et les autorités locales, contacter les différentes associations du quartier, en particulier les jeunes.

  • Où trouver les outils nécessaires pour cela : en utilisant ceux que nous avons déjà.

  • Sur quelles personnes influentes du quartier nous appuyer pour faire comprendre aux gens l’importance de cette action ? Quelles méthodes utiliser pour les convaincre ? Et d’abord que chacun des membres de la CCB en comprenne l’utilité et en parle à ses voisins.

  • Qui va contacter les services de voirie et de nettoyage, pour venir enlever les ordures ? Etc…

Le même problème s’est posé pour la Commission « Justice et Paix ». Un de leurs membres a été mordu par un chien. Ils ont alors décidé de lancer une action contre les chiens errants. C’est une bonne idée, qui est partie d’un problème concret qui s’est posé dans la Communauté. Mais la Commission s’est contentée de dire aux annonces : « Ce mois-ci, nous allons lutter contre les chiens errants ». Mais elle n’a pas prévu comment expliquer l’importance de cette action dans les réunions de CCB ou de Mouvements : comment faire pour responsabiliser les autres personnes, avec qui agir, quels moyens utiliser, etc… Les gens ont dit : « On veut attraper ces chiens, mais qu’est-ce qu’on va en faire ? Est-ce que nous n’aurons pas des problèmes ? » ... Et ils n’ont rien fait. Une bonne idée est restée lettre morte. C’est vraiment très dommage ! Il va donc falloir améliorer et préciser nos façons de travailler.


Justice et paix

N.B. Ceci n’est pas un texte officiel, mais des simples notes prises au cours d’une rencontre des responsables spiritains d’Afrique et des Iles, à Dakar en août 2011 (UCAI).

Exposé sur Justice et paix (P. Gervase Taratara) :

L’amour de Dieu nous pousse à faire des choix courageux (résumé : se reporter au document)

Préambule : Merci d’avoir prévu cette réflexion sur la Justice, la Paix et l’Intégrité de la Création (JPIC). Dans l’UCAI, vous êtes des responsables. Vous avez non seulement une expérience de l’Afrique, mais aussi une volonté de vous engager dans ce domaine. Votre rencontre se tient 2 semaines après la rencontre JPIC spiritaine en Angola. Il faudra en travailler le compte-rendu, dès qu’il sera publié.

Les théories sur l’économie et le développement : Gervase a rappelé les théories de David Domar en 1950 : la théorie de la Croissance. Celle de Walt Rostow en 1960 : théorie évolutionniste. La théorie de la modernisation, à partir de 1960.

Gervase a fait une critique de ces théories en prenant l’exemple de l’Argentine. Actuellement, pour une livre donnée pour l’aide aux pays en développement, 13 livres reviennent aux pays donateurs en paiement de la dette (Source : Caritas, 2007)

L’Afrique n’a pas la possibilité de s’industrialiser, ni de se développer. On la maintient comme consommatrice des produits des pays industrialisés. Par exemple, le Ghana est le 1° producteur mondial de cacao, mais c’est l’Allemagne qui est la 1° exportatrice de chocolat. Que ferait l’Allemagne, si le Ghana produisait lui-même du chocolat, au lieu d’exporter son cacao brut, comme actuellement ? De même pour l’Italie avec le café. En Asie, les pays ont beaucoup plus investi dans la transformation des produits.

Le travail de justice et paix ; C’est de promouvoir les valeurs universelles, communes à tous les êtres humains de toutes les générations : Les enseigner, les promouvoir, les défendre et surtout vivre chaque jour ces valeurs pour en témoigner.

Cela concerne le développement économique et humain, le partage juste des ressources nationales et internationales, le « genre » (relations hommes-femmes) et la famille, la pauvreté, les souffrances humaines, les victimes de la guerre et de la détérioration de l’environnement, la promotion et le respect des droits humains, comme les droits culturels, le droit à l’éducation, le droit à la vie des générations présentes et futures,…

Les mots : »intégrité de la création » ont une signification théologique très profonde. Car ils font appel à un Créateur. C’est beaucoup plus que le simple souci de l’environnement. Cela concerne par exemple la pollution du monde par le pétrole. Le manque de nourriture dans le monde est augmenté par l’accaparement des terres, pour la production de bio-carburants. Cela a fait disparaître de nombreux villages. L’énergie nucléaire pose problème. Les produits chimiques détruisent aussi les sols. Par exemple, depuis de nombreuses années il y a une grande pollution au Nigeria, causée par le pétrole qui se déverse dans la mer. A cause de ce qui s’est passé de la même façon il y a 2 ans aux Etats-Unis, et à cause des problèmes nucléaires cette année au Japon, les populations européennes ont forcé leurs gouvernements à chercher d’autres sources d’énergie. C’est un exemple à suivre.

La réponse de l’Eglise aux questions de JPIC Il y a les encycliques des papes, de nombreux documents des conférences épiscopales, des lettres pastorales des évêques. Des prêtres, religieux et laïcs se sont engagés dans ce sens et certains en sont morts (des exemples ont été cités)

AEFJN (Réseau Foi et Justice entre Europe et Afrique) : Ce réseau a été créé pour intervenir au sujet des transactions économiques entre les pays africains et l’Europe. Le but principal est de mener des recherches sur des questions prioritaires et d’éduquer les membres des congrégations religieuses sur ces thèmes choisis. Ensuite, utiliser les recherches faites pour influencer le Conseil de l’Europe au sujet des lois et règles économiques entre l’Europe et les pays africains, en respectant davantage la Justice. Non seulement dans les questions économiques, mais pour tous les problèmes de JPIC en général. Par exemple, soutenir la dimension sociale et la responsabilité des populations dans l’acquisition et l’extraction des minerais et autres matières premières en Afrique, lutter contre l’accaparement des terres pour des cultures commerciales et la vente d’armes légères, veiller à la qualité des médicaments, et renforcer les groupes JPIC. Chaque membre de la congrégation (1700 en Afrique) paye 5,25 euros par an, pour fournir les fonds nécessaires.

L’AEFJN a beaucoup travaillé, spécialement au sujet de la dette des pays pauvres. Il a beaucoup aidé en Afrique pour les constructions de routes, l’éducation, les services de santé, l’emploi et le paiement des fonctionnaires et beaucoup d’autres choses. Il ne faut pas que cette action s’arrête, même si les membres deviennent de plus en plus âgés.

L’engagement des spiritains dans JPIC. Ces derniers temps, il y a eu un appel très fort pour bâtir une spiritualité spiritaine de Justice et Paix. Le chapitre général de Maynooth et l’atelier d’Angola ont demandé à chaque circonscription d’avoir un plan JPIC pour 2.013. Et que, au plus tard en 2015, l’on mette en place un plan de 5 ans pour toute la congrégation. Le délégué JPIC est disponible pour aider les circonscriptions qui le désirent, pour cela

En avril prochain, nous célèbrerons le 25° anniversaire de JPIC : il faudrait le fêter dans chaque circonscription, avec des expositions, des compétitions sportives entre nos maisons de formation et nos écoles, et des célébrations paroissiales, entre autres choses.

Nous sommes maintenant membres de Vivat, pour défendre les droits humains, auprès de l’ONU. Nous y avons présenté notre action contre le rapatriement forcé des réfugiés de Tanzanie, et celle en faveur des travailleurs de la mer en Tanzanie.

Pour la formation, nous travaillons avec l’université Duquesne des Etats-Unis, en particulier pour une formation par internet, de nos étudiants, de nos confrères en mission et aussi des autres personnes (non spiritaines) qui veulent se former dans le domaine de JPIC.

Où sommes-nous en Afrique ? De nombreux confrères sont engagés pour JPIC dans le continent : en faveur des réfugiés, pour la défense de l’environnement, la santé, la lutte contre le SIDA, pour les droits humains, spécialement l’éducation, l’accès à l’eau…L’Afrique se caractérise par de nombreux conflits, des tensions politiques, des faiblesses économiques, la corruption, l’analphabétisme, la pauvreté, etc… Pourtant très peu de confrères africains s’engagent dans des ministères comme la réconciliation, la construction de la paix, la défense de la justice économique et les campagnes contre la corruption, qui pourraient apporter des solutions à ces problèmes. Les Eglises locales et la congrégation jouent un grand rôle en Afrique, pour apporter le bien être à la population (lutter contre l’analphabétisme, les services de santé et le développement). Mais leur voix est très faible et n’est pas entendue pour la mise en place de politiques efficaces et pour obtenir des comptes de la part des gouvernements sur leur action. Le supérieur général nous a donc demandé d’augmenter notre engagement et nos actions JPIC en Afrique, sans oublier que beaucoup de nos problèmes ont leur origine en dehors de l’Afrique.

Conclusion : Revoir le n° 62 de Anima Una : « Construire sur le Roc ». Le manque de continuation de JPIC serait vu comme un manque de courage et comme de la paresse. Continuer, malgré les difficultés du travail, nous apportera joie et satisfaction. Cela nous demande du courage, du sérieux et une prise de risques, de l’espérance et beaucoup d’autres choses. Nous ne pouvons pas en rester aux ministères traditionnels, même si on ne voit pas toujours les résultats de JPIC.

Réactions sur l’exposé : Le sujet a été traité d’une manière trop générale. Il faudrait entrer davantage dans les détails. – La congrégation a toujours travaillé pour Justice et Paix, même si on n’appelait pas cela ainsi autrefois. Par exemple pour l’éducation et la santé. Il y a déjà des confrères africains engagés dans JPIC (p. 6). Ne pas travailler à JPIC pour les autres seulement, mais aussi pour nous et pour la Congrégation

Questions d’éclaircissement :

  • Toute notre pastorale est une action pour JPIC. Mais il faudrait éclaircir nos motivations pour cette action. Au nom de qui nous engageons-nous, et à partir de quels principes ? Notre combat n’est pas un combat politique. Quels sont les textes de l’Evangile qui doivent soutenir notre engagement ? La théologie de la création devrait être une base pour cela. Et aussi une spécialisation sur la Doctrine Sociale de l’Eglise. Le père Armel Duteil a signalé à ce sujet les fiches de formation qu’il a composée avec une équipe. On peut les lui demander.

  • Pourquoi proposer un institut continental ? C’est pour avoir un espace de rencontre pour échanger nos idées et pour travailler, par exemple avec l’UCAI. C’est le moment pour nous africains, de prendre nos responsabilités. Nous avons nos maisons de formation, mais nous n’avons pas un espace de communication pour JPIC en Afrique

  • Les droits culturels : Il faut défendre nos cultures. C’est notre droit et notre devoir. Il faut voir comment le faire, même si c’est difficile.

Propositions pour l’UCAI :

(à discuter en 3 carrefours, 2 anglophones, 1 francophone)

  1. La situation actuelle en Afrique requiert une commission JPIC et il est urgent de désigner des confrères pour une formation à JPIC

  2. L’UCAI soutient les voix qui demandent que le Réseau AEFJN continue. L’Ucai soutient l’ouverture d’un bureau du réseau AEFJN en Afrique

  3. L’UCAI doit étudier la possibilité de mettre en place un Institut Continental, ouvert à un large public, pour analyser et juger les actions des gouvernements et des multinationales, pour promouvoir la paix et la réconciliation (une sorte d’AEFJN), et ensuite inviter d’autres congrégations à nous rejoindre.


Formation des délégués – le 13 octobre 2009

Commission Justice et Paix – Paroisse de Mamou

Ordre du jour :

  1. Présentation de chacun

  2. Brainstorming : qu’est-ce que la paix ? Qu’est-ce que la Justice ?

  3. Intervention de JB Camara : notions de justice et paix + exemples bibliques + historique de la commission Justice et Paix

4)Intervention de Béatrice Bangoura : qu’est-ce la commission justice et paix + son fonctionnement

5) Intervention de Ludovic Fournier : sur le rôle du délégué + méthode de recueil des informations

6) Intervention de Cécile Fournier : sur la non-violence active + atelier avec des exemples de situations

1- Présentation de chacun

Présents :

Pour les scouts : Jean Kagba KOIVOGUI (quartier Poudrière – 65.89.11.47)
Pour la chorale : Christine CAMARA (quartier Almamya – 65.73.97.79)
Pour Sant Edgidio : José Foromo GUELEA (quartier Almamya – 65.62.59.17)
Pour le bureau des femmes : Marguerite SOROPOGUI (60/67.57.10.20)
Pour le Conseil économique : Dr Jean Bosco Yémaré CAMARA (65.46.41.90)
Pour les guides : Anne-Marie CAMARA
Pour la CCB St Luc : Michel Amara KOUROUMA (60.71.03.15)
(Plusieurs des membres cités ci-dessus appartiennent à la CCB St Mathieu)
Pour le bureau de coordination : Jean-Baptiste CAMARA, Béatrice BANGOURA, Cécile et Ludovic FOURNIER. (Jean-Pierre TOLNO était en déplacement à Conakry)

Absents :

CCB St Jean
CCB St Marc

2- Brainstorming : qu’est-ce que la paix ? Qu’est-ce que la Justice ?

Les délégués ont proposé les termes suivants :

Qu’est-ce que la Justice ?

Notion d’équité, de transparence, légalité, l’honnêteté, l’impartialité, le respect de la loi, le partage, l’application de la loi.

Pour l’impartialité : quelqu’un est juste et équitable lorsqu’il est impartial (il ne prend pas parti). Une personne est partiale lorsqu’elle favorise une opinion ou une personne au détriment d’une autre.

Qu’est-ce que la paix ?

Attitude adoptée dans le but d’obtenir une tranquillité, comportement calme, la retenue/se contenir (pour éviter de réagir négativement), le contraire de la guerre que ce soit en famille ou au niveau d’une nation.

Par exemple, chacun en Guinée veut la paix.

3- Intervention de JB Camara : notions de justice et paix + exemples bibliques + historique de la commission Justice et Paix

Notions de Justice et de Paix

Justice :

  1. Principe moral qui exige le respect du droit et de l’équité

  2. Dans la vie sociale, ce sont des conditions de vie équitables = Justice sociale

  3. Vertu, qualité morale qui consiste à être juste, à respecter les droits de l’autre, c’est aussi pratiquer la justice (rendre/faire justice)

  4. Caractère de ce qui est juste et impartial

  5. Pouvoir judiciaire : reconnaître les droits communs (institution et fonctionnement)

Paix :

  • Situation d’un pays qui n’est pas en guerre (maintenir la paix) ou cessation des hostilités (accord/traité mettant fin à l’état de guerre)

  • Etat d’accord entre les membres d’un groupe, d’une nation

  • Faire la paix, se réconcilier

  • Sérénité de l’esprit, tranquillité

  • La paix nait du cœur de l’homme puis se traduit dans les actes avec autrui

Exemples bibliques

On retrouve dans plusieurs extraits de la Bible, une invitation à vivre en paix et à rechercher la justice.

Chaque chrétien est appelé à être le sel de la terre et la lumière du monde dans ses milieux de vie.

(Jean 14, 27)

« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur cesse de se troubler et de craindre. »

(Isaïe 1,17)

« Apprenez à faire le bien, recherchez la justice, mettez au pas l’exacteur, faites droit à l’orphelin et prenez la défense de la veuve. »

Historique

L’action pour la justice et la paix a été demandée par le Concile Vatican II et la commission mise en place par Paul VI le 6 janvier 1967. Cette commission a été réorganisée par Jean-Paul II le 28 juin 1988 et demandée à nouveau par le 1er synode pour l’Afrique (14 septembre 1995).

C’est aussi le thème du 2ème synode pour l’Afrique de 2009 : « Réconciliation, Justice et Paix » (Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde – Mat 5, 13-16).

En Guinée, depuis le mois d’octobre 2007, Monseigneur Vincent Coulibalx, archevêque de Conakpy a mis en place une commission `e réflexion et d’action appe,ée « Hustice et Paix », conformément à la déclaration du Conaile VatiC`n II.

L’Eglise, communauté de crnyants fait route avec l’humanité. Elle partage son sort, ehle ne peut pas resteR indifférente aux souffrances des femmes et des hommes De c% monD%.

Il s’agit donc de conctruire le monde comme ieu le veut (le Rmyaume de Dieu dont l’Egliqe2est le signe), à la suite De Jésus, l’homme juste, à la lumière de la Parole de Dieu.

Cette commission est ouverte à tous les croyants et souhaite travailler avec toutes les personnes et organisations qui agissent dans le même sens.

4- Intervention de Béatrice Bangoura : qu’est-ce la commission justice et paix + son fonctionnement

D’après les délégués, le rôle de la commission justice et paix est de conseiller les gens et de cultiver l’amour. C’est de faire en sorte que les gens puissent vivre en harmonie dans un groupe. Apprendre à être juste devant tout problème. Encourager les individus à la compréhension mutuelle.

Béatrice revient sur ces idées et précise que le rôle de la commission est de :

  • Etre charitable et aider les pauvres

  • Dénoncer les injustices et désamorcer les conflits

  • Défendre les faibles (les veuves, les orphelins…)

Béatrice présente ensuite la structure de la commission Justice et Paix :

Au niveau national, il existe la commission diocésaine Justice et paix et l’objectif c’est de créer des commissions paroissiales au niveau des préfectures.

La commission paroissiale est amenée à collaborer et à s’appuyer sur les différents acteurs de la société pour agir vers la paix et la justice.

5- Intervention de Ludovic Fournier : sur le rôle du délégué + méthode de recueil des informations

Le délégué représente son groupe et l’informe. Il l’accompagne dans l’identification des situations de conflits et d’injustices.

Le délégué participe activement aux actions de la commission

Les délégués ne sont pas les seuls concernés.

1ère action : Informer et identifier (ECOUTE)

  • Informer des actions de la commission au niveau de son groupe, autour de lui

  • Identifier avec le groupe et autour de lui, des situations d’injustices et de conflits, dans les domaines : famille, paroisse, quartier, lieu de travail…

  • Inviter les gens à s’exprimer, noter les témoignages, sans chercher les solutions dans un premier temps, sans faire de commentaires. Etre l’écho de tout ce qu’ils entendent autour d’eux.

  • Classer les situations en 2 catégories : Injustices ou Conflits
    Exemples : personnes délogées sans raison, escroquerie, enfant exploité, affinités/accord de bourse au travail…

2ème action : Travail en commission ou sous-commissions :

  • Echange entre les délégués sur les situations identifiées

  • Classement par ordre de priorité

  • Choisir une situation urgente

  • Analyser et élaborer un plan d’action (Echange autour des solutions à apporter)

  • Agir, mettre en œuvre le plan choisi.

  • Rendre compte des résultats

3ème action :

  • Informer du travail réalisé

  • Sensibiliser sur les droits de chacun et sur les actions de la commission (écoles, associations, selon la profession…)

  • Reprendre l’identification d’une autre situation urgente

  • Reprendre l’action.

Lors de notre prochaine réunion, nous ferons un échange sur ce que chacun a noté sur les faits vécus d’injustice et de conflit. Puis nous ferons un classement selon l’urgence des situations à traiter.

Pour la résolution du problème, on cherche :

Qui est concerné ?

  • Quelles sont les causes ?

  • Prévoir une date, une action, les acteurs concernés

Il est possible de fonctionner avec un tableau synthétique pour lister les injustices et conflits :

Catégories

Situations

Causes

Personnes concernées

Solutions proposées

Date

Résultats obtenus

Injustices







Conflits







6- Intervention de Cécile Fournier : sur la non-violence active + atelier avec des exemples de situations

La non-violence est une philosophie qui délégitime la violence et qui favorise une attitude de respect de l'autre dans le conflit. Elle peut aussi être une stratégie d'action politique pour combattre les injustices. La non-violence rejette l'agression et la violence et vise à la résolution des conflits et à la réalisation d'objectifs communs d'une façon constructive.

Exemple : Marche de protestation contre le régime de castes, organisée par Gandhi en 1913 ou contre le régime de l'Apartheid par Nelson Mandela en Afrique du Sud.

La non-violence peut-être soit une méthode politique et sociale pour dénoncer les injustices, soit une morale de vie personnelle à appliquer dans la vie quotidienne.

On peut constater que l'injustice et le refus de respecter son adversaire sont les véritables causes de la violence.

Il est important de rappeler que la non-violence ne consiste pas à nier les sentiments de colère ou les conflits. Au contraire, elle cherche à canaliser l'énergie pour établir des actions et des solutions efficaces et respectueuses d'autrui afin de régler le problème. C'est pourquoi toute attitude de passivité est à exclure et nous pouvons plutôt parler de " non-violence active ".

La non-violence est surtout une manière d'être, d'agir dans le conflit : un outil qui permet de construire l'harmonie entre les hommes en créant chez chacun la dignité et le respect profond d'autrui. La non-violence passe d’abord par la communication, ainsi que par l'expérience des relations humaines.

La non-violence permet la vie en harmonie au sein d'une société plurale : multiethnique, multiculturelle et multiconfessionnelle.

Du point de vue éducatif, la non-violence a pour objectif de permettre chacun de devenir quelqu’un d’autonome, capable d'affirmer son point de vue et de prendre des initiatives et des décisions en accord avec les autres. Transmettre et réveiller chez l’enfant les valeurs de tolérance, solidarité et paix, tel est le sens de l'acte éducatif afin qu'à chacun soit donnée la possibilité de faire face au conflit de façon positive, en le transformant. L'un des principaux enjeux de l'éducation non-violente est d'apprendre aux être humains à résoudre les conflits et ceci-ci à partir du plus jeune âge.

Atelier :

Qu’est-ce c’est d’avoir une attitude de non-violence ? Quels sont les exemples de situations où une attitude de non violence a permis de résoudre un conflit ?

On peut constater qu’il y a au moins 3 réactions possibles :

  • Etre lâche et partir sans résoudre le problème

  • Réagir violemment

  • La non-violence : se positionner différemment en réfléchissant

Exemples :

  • Devant des insultes, rester calme et permettre une causerie

  • Quand la température monte, changer de sujet de conversation

  • La fille d’une personne avait frappé un garçon. Sa mère est venue voir celle de la fille pour l’insulter. Celle-ci a amené l’enfant à l’hôpital, celui-ci avait une fracture ancienne mal soignée. La mère de la fille est restée calme. La mère du garçon a reconnu que ce n’était pas la fille qui avait causé une fracture à son fils et elle a reconnu ses torts pour les insultes. Maintenant les 2 mères sont d’accord.

  • En Afrique, souvent il y a la méthode des plaisanteries sur le cousinage. C’est une façon de désamorcer l’agressivité par l’humour. (cela a permis de résoudre un conflit entre le Mali et la Guinée)

  • Lors d’une session de formation, les responsables donnaient un RDV pour le lendemain matin, ce qui correspondait aux heures de célébration de la messe du dimanche. Une des participantes s’est levée en disant qu’elle ne pourrait pas être présente car elle serait à la prière. « Vous allez m’excuser mais je dois aller prier». Un des formateurs a souligné que c’était normal et qu’ils recommenceraient plus tard la formation. Chacun a sa façon de prier et ses temps de prière. Car depuis le début de la formation, il y avait des pauses pour les temps de prière des musulmans.

Ce qui ressort de ces exemples :

  1. Qu’il est important de commencer par Je et d’exprimer son ressenti/ses sentiments au lieu d’accuser l’autre en premier lieu.

  2. Si 2 personnes partagent le même humour, l’humour peut désamorcer certains conflits et ouvrir le dialogue.

  3. Il est important de montrer par notre comportement comment on respecte autrui, et comment on construit la paix autour de nous.

  4. Privilégier le dialogue dans le respect des différences de chacun et en respectant la dignité de l’autre.

Prochaine rencontre : le mardi 3 novembre 2009 à 16h00

Ordre du jour :

  • Rappel par les délégués de ce qu’ils ont retenu de la formation

  • Compte-rendu par chacun des situations de conflit et d’injustice recensés

  • Classement des situations par ordre de priorité

  • Choix de maxi 3 situations : analyse et plan d’action + répartition des tâches