Armel Duteil


Synode :  jeunes chrétiens et musulmans

 

Par un groupe d’une vingtaine de personnes chrétiens et musulmans ensemble à Kër Taizé

1.Joies et difficultés.

1.1 -Difficultés :

Elles ne manquent pas. Souvent elles sont de nature religieuse. Car, nous le redisons encore, on n’approfondit pas assez la foi que nous professons.

Ou bien de nature ethnique ? ce qui conduit à des cloisonnements même sans gravité, ou venant de groupes « forts » qui accaparent les voies de la pastorale paroissiale ou encore culturelles, conséquences de la pauvreté qui, entraîne un manque de formation élémentaire.

1-.2 Vit-on la synodalité d’une maniere globale ?

Tous nous avons été d’accord que, en général, on ne vit pas le chemin de la synodalité de manière globale. Il y a peu de soucis au sujet des pays pauvres

2.1- Écouter et prendre la parole

A- Nous devons-nous écouter.

Le sentiment qui domine en général c’est qu’on n’est pas suffisamment écouté dans nos communautés, car l’influence de ceux qui « croient savoir », de ceux qui ont une responsabilité depuis de longues années et des structures est lourde. Nous avons peur de nous exprimer car nous vivons dans une société où les jeunes, « il faut qu’ils écoutent et se taisent » avec la conséquence que, ceux qui n’osent pas s’exprimer sont nombreux car ils n’en ont pas l’habitude, même s’ils ont fait des études supérieures. D’autres parlent beaucoup et monopolisent l’échange.

B- Ecoutons-nous la clameur des gens au loin ?

Il est difficile de prendre conscience que les gens de nos périphéries (prisonniers, gens de la rue, ceux avec qui Justice et Paix traville) intéressent peu. Au-delà de nos frontières, l'intérêt dure le temps qu’elle ait une place de premier plan dans les réseaux sociaux

C- Qu’est-ce que nous devons corriger ?

- Etre capables d’écouter sans juger - Avoir comme but le bien de l’autre - Se pencher sur les plus petits - Recevoir une formation humaniste pour nous approcher et accompagner ceux et celles qui manquent de beaucoup de choses. Nous pensons aux mamans chargées d’enfants. - Faire de nous des femmes et des hommes de conviction dans tous les domaines.

2.2- Célébrer la foi et la vie.

Les célébrations nous aident-elles à vivre la foi ?

  1. LE POIDS DU CÉLÉBRANT ET DE LA CHORALE SONT DÉMESURÉS. Les fidèles acceptent tout comme bon et nécessaire, car « on a toujours fait comme ça ». La « joie de l’évangile » peut se vivre par une célébration paisible et silencieuse. - La vie paroissiale est faite de dévotions qui conduisent à des automatismes, sans engagement ni désir d’approfondir la parole célébrée.

  2. IL EST IMPRESSIONNANT DE VOIR LES ÉGLISES PLEINES DE JEUNES. Et que la Messe veut être un moment joyeux auquel les fidèles donnent une grande importance. Celle-ci (« le sommet » disent-ils) éclipse le nécessaire dialogue personnel avec la PAROLE. On devrait méditer davantage la parabole du bon Samaritain ! (c’est-à dire le don de SOI)

  3. AMÉLIORER LA PARTICIPATION. La multitude vit de dévotions et la pastorale à part les mouvements ne propose pas d’autres chemins. L’Eglise devient un lieu d’événements et d’exercices de piété où il est difficile de s’imprégner de l’évangile car l’attitude des croyants (QUI CROIENT !) est de s’accommoder aux décisions prises par les prêtres et leurs conseils.

  4. Il semble que les jeunes et moins jeunes pratiquants réguliers auraient tendance à aller d’événement en événement ; ou de messe dominicale à fête extraordinaire. Ceux qui vivent « autre chose » se limitent, à soutenir, « à prêter mains forte » très occasionnelle.

  5. Souvent après la messe, ces jeunes sont aussi pris par les paris sport ou les jeux en ligne. Ceci joue un grand rôle de détournement. On entend de nulle part, une parole claire et éclairante sur le jeu avec le risque de perte de beaucoup d’argent et beaucoup de temps.

  6. L’écoute et le discernement doublés d’une information- formation aux problèmes environnementaux, économiques et de santé permettraient peut-être de découvrir comment accompagner « le chrétien qui somnolent » chez ces jeunes, pour que la PAROLE puisse mûrir et se transformer en un vrai engagement. Le cléricalisme des clercs et des laïcs en responsabilité domine. On aspire à moins de paroles, moins de « décibels », plus d’écoute, plus de silence. Et avec ça ou par-dessus ça, cultivons la simplicité et l’espérance.

2.3- participer et partager des responsabilités

On aime présider (les laïcs aussi), exhorter, donner des conseils. On aime moins chercher, découvrir, écouter, accompagner, approfondir, s’interroger /bon.

  1. EXPÉRIENCE ET PARTICIPATION Partant de 2C on arrive à une situation paroissiale marquée par des gens actifs assez attachés à la charge qu’on leur a confiée… (Souvent dans la ligne de l’équipe qui gouverne…) et le reste ne les intéresse pas. Ou plutôt, peut-être, ils ne sont pas préparés à le voir. Nous l’avons déjà signalé : ici nous faisons allusions aux périphéries.

  2. B- SOMMES-NOUS MISSIONNAIRES AU DELÀ DE NOS FRONTIÈRES ?

Cette question est à rapporter à notre situation de minorité. En Europe on dit que les églises sont vides mais il y a beaucoup de gens disposés à y travailler sans se préoccuper du sens ecclésiologique de leur acte. Sans le savoir, ils ont soif de l'Evangile. Au Sénégal, la minorité engagée, missionnaire, est réduite. Par contre, comme on l’a dit, beaucoup donnent une grande importance « au sommet de la foi » qu’est la Messe. Un théologien, en se référant aux deux situations a dit : « Il est nécessaire d’instituer des passages, des paliers qui permettent de comprendre aussi bien le sens profond de l’Eucharistie que celui non moins important de la mission... pour ne pas réduire la première à une dévotion. Veillons à ne pas brûler des étapes, à instituer des espaces de maturation. Chemin signifie TEMPS. Donner du temps. Il faut apprendre à accompagner «.

3-comment grandir dans la coresponsabilité ?

Se disposer à sentir les pas du marcher ensemble, s’écouter, se former… joyeux de marcher à côté de l’Evêque par exemple, non dernière, comme cela est si bien exprimé dans l’illustration du document préparatoire au synode. Aux côtés ! Quelle joie sentons-nous quand nous avons la chance de marcher (de partager) avec « notre professeur », avec une femme ou un homme de prière et d’écoute, ou avec un vieux sage… Cela semble être un chemin avec de bonnes perspectives. Se surprendre, marcher ensemble, se visiter, ne pas trop compter UNIQUEMENT sur whatsapp ou autres…

4- dialoguer avec l’Église et avec la société

  1. L’EGLISE EST-ELLE PROCHE ET EN DIALOGUE ? On l’a dit plus haut. Aussi bien dans la pastorale paroissiale comme dans beaucoup de communautés religieuses, il ne semble pas qu’il y ait une ouverture à des découvertes, à partir d’un travail avec LAUDATO SI par exemple. Il y a peu de traces d’un approfondissement dans des thèmes exigeants comme la bioéthique, les pauvres, le climat, bref, l’écologie intégrale ! Tout se limite à l’admiration de la création (bonne chose) ou à planter quelques arbres (qui est aussi bon). Mais LAUDATO SI porte en soi un défi apte à être proposé à la multitude des jeunes du Sénégal où c’est sûr, il y a un bon nombre capable d’un véritable engagement. Passer du service à la vie qui fait vivre. Pour y arriver, il faudrait peut-être se rendre plus attentifs à ces thèmes proposés par le pape et qui suivent la ligne de la découverte de l’humain fraternel. Ne pas se disperser. Car il trouve un équilibre entre la proposition claire et urgente de la fraternité humaine et la liberté de chacun et chacune.

  2. ESPACES NÉCESSAIRES POUR UN DISCERNEMENT DANS NOTRE EGLISE Espaces veut dire aussi attitude. Nous avons déjà la chance de vivre et de travailler ensemble des musulmans et des chrétiens. Cela apporte une fidélité qui nous a permis de nous retrouver dans la ligue de FRATELLI TUTTI… avant même l’encyclique ! Nous avons aussi des liens avec des groupes qui travaillent avec les jeunes de la rue, des prisonniers, des malades, avec Justice et Paix…

Au Sénégal en général il y a une grande soif de Dieu, aussi chez les musulmans. Et aussi la conviction que les pauvres peuvent nous évangéliser. Mais souvent on reste dans des exercices de piété, où des mots comme sortir et défi sont peu accessibles.

C- sur quels aspects l’eglise devrait faire plus d’effort ?

Il n’y a aucun aspect de la vie, aucun, qui puisse être mis de côté. Sortir de soi, périphéries, pauvreté… (et d’autres) en sont la lumière qui illuminera l’esprit de simplicité (si nécessaire) et l’écoute. On vient de dire « aucun aspect ». Car il n’y a aucun point que nous pouvons considérer comme « hors cadre », en refusant qu’il nous bouscule. Il pourra nous conduire à une bonne découverte. Il faut que nous nous laissions interroger ?

5- Discerner et décider

  1. Est-ce que la transparence et la responsabilité sont promues ? Le clergé séculier (et jeune), et pas seulement au Sénégal, donne l’impression qu’il a peur du synode. Et on peut dire qu’on n’a pas fait un appel ouvert, car « les réponses » sont recueillies parmi les « initiés » avec le danger que « in fine » nous nous trouvions avec un « statu quo » joyeux ! (acceptez l’ironie). En ce qui concerne les religieuses/eux les attitudes sont diverses, aussi bien très ouvertes qu’apeurées. On peut parler, mais souvent les thèmes débattus concernent le souci de faire fonctionner leurs œuvres, en lien avec leur charisme : écoles, dispensaires. C’est-à-dire « les moyens ». Avec peu de recherches pour approfondir le sens de la fragilité évangélique et notre propre vulnérabilité. Alors on se demande : comment vont se préparer des jeunes vocations appelées à vivre chaque fois plus dans le risque d’être « en sortie » ?

  2. Espace pour faciliter le discernement personnel et communautaire avec tout ce qui vient d’être exprimé, on remarque qu’il y a peu de prophétisme. Ainsi « l’espace pour le discernement » est vide ! Espace qui nous semble être aussi celui de l’Action de l’Esprit.



  1. Si Synode signifie « marcher ensemble » ! Alors ! Allons-y ! Avec la joie de marcher côte à côte avec les maîtres, les aînés, avec celle ou celui qui a un ministère et surtout avec les plus petits, si nombreux, qui rendent visible l’humilité et la fragilité de Jésus qui fait de nous des Frères. Ça à l’air d’être entendu, usé même, or il faut redécouvrir le sens de la fraternité : la racine se trouve déjà dans le livre de la Genèse : veiller sur notre désir et limiter notre besoin d’accaparer.

6- Évaluation de l’exercice

Trois idées résument l’essentiel du travail - Dans les paroisses il y a du monde et de la vie, dans une pastorale en général orientée vers des exercices de piété et la fête. Elle est événementielle. Les mouvements vivent dans un « cadre ». Or la vraie création on ne peut pas l’encadrer.

- Les circuits d’expressions ne sont pas suffisamment ouverts à l’écoute. Ça s’apprend. Ouvrir des chemins d’expression s’impose

- Le poids du cléricalisme de toute sorte est considérable. Il n’y a pas d’enthousiasme pour sortir, ou plutôt pour être « en sortie » (Se laisser déstabiliser par les personnes qui sont dans le besoin et par les situations exigeantes).

Nous avons travaillé un groupe d’une vingtaine de personnes de 23 à 40 ans plus deux anciens de 74 et 87 ans, femmes, hommes, musulmans et chrétiens. Nous avons aussi participé avec un groupe animé par Justice et Paix et le père Armel. Belle expérience de communion et de communauté (qui continue).


 Préparation du synode

 

Presentation du synode (émission à radio espérance)

Je voudrais que nous réfléchissions ensemble au synode que le pape François a proposé à toute l’Eglise. D’abord un synode qu’est-ce que c’est ?

Le synode c’est un mot compliqué qui vient du grec et qui veut dire « marcher ensemble ». Donc le pape nous demande de nous retrouver avec tout le monde pas seulement les chrétiens mais tous ceux avec qui nous vivons ; ceux qu’il appelle « nos compagnons de voyage ». Donc ceux avec qui nous marchons ensemble dans le quartier, au travail, partout où nous allons. Pour voir ensemble comment construire une Eglise où tous peuvent participer. Et comment construire aussi une société, pour également tous participer.

La première chose à faire c’est d’écouter. Ce que le pape lui-même disait le 1er octobre 2021 le jour où il a lancé ce synode : « Le synode c’est un chemin de discernement spirituel. C’est donc voir clair dans notre foi. C’est un discernement ecclésial, donc tous ensemble en tant que chrétien, dans l’Eglise. Cela se fait dans l’adoration, dans la prière et l’écoute de la Parole de Dieu. Cette Parole nous aide à voir clair et à éclairer notre vie. Elle doit aussi éclairer ce synode, pour que cela ne soit pas comme une assemblée générale, un séminaire d’étude ou un congrès politique, que cela ne soit pas comme la chambre des députés, le parlement. Mais que ça soit un évènement de grâces et une guérison ; une guérison conduite par l’Esprit Saint que nous écoutons dans notre cœur. Par ce synode, Jésus nous appelle, comme il l’a fait avec l’homme riche de l’évangile. Pour nous guider, libérer nos cœurs, nous libérer des tentations du monde (de la société). Mais aussi de notre propre fermeture de nos cœurs, et de nos habitudes de vie chrétienne, où l’on fait toujours la même chose sans avancer. Le synode nous demande de nous interroger, sur ce que Dieu veut nous dire en ces temps-ci. Et dans quelle direction Il souhaite nous conduire#. Et le pape termine en disant « chers frères et sœurs je vous souhaite un bon chemin ensemble ». Donc le pape nous met en route. Il nous met en route ensemble.

Pourquoi ce synode ?

Le pape lui-même nous le dit : « Dans l’Eglise, on est trop hiérarchique. Quand il y a un problème, on attend que les évêques parlent, même si c’est un problème de société, sur les faits économiques, sociaux ou culturels. Mais ce n’est pas la compétence des évêques. C’est la responsabilité des laïcs, qui doivent s’engager dans la société. C’est cela la vocation des laïcs. Les prêtres et les évêques forment les laïcs pour qu’ils s’engagent. Et qu’ils réfléchissent d’abord aux faits de la société ». De même dans nos paroisses, trop souvent on attend que le prêtre, surtout le curé, nous dise ce qu’il faut faire. Comme si nous n’avions pas reçu le Saint Esprit. Comme si nous n’étions pas baptisés, et donc responsables dans l’Eglise. Et aussi citoyens responsables dans la société. Il y a trop peu de laïcs engagés dans la société.

Souvent le laïc se contente d’être dans les organisations chrétiennes, mais il n’entre pas dans les partis politiques, dans les syndicats, dans les ONG, dans les toutes les forces et les organisations de la société. Et pourtant Jésus nous a dit : « Allez dans le monde entier », il nous dit aussi : « vous êtes le sel de la terre », pas seulement de l’Eglise. « Vous êtes la lumière du monde », du monde entier. « La levure doit être dans la pâte ». Pas enfermée dans une boite sur l’étagère. Donc le pape nous demande d’être actif dans l’Eglise et de la faire avancer et la rendre meilleure. Mais aussi de prendre notre responsabilité de laïc et de nous engager dans la société. Pour cela il nous donne trois thèmes pour ce synode, trois étapes : communion, participation et mission.

Communion : donc être unis entre nous. Il ne suffit pas de recevoir la communion le dimanche dans l’eucharistie à la messe. Il faut mettre la communion dans nos familles, dans nos lieux de travail, dans nos quartiers, partout où nous allons. Pas seulement dans l’église.

Ensuite participation : participer à la vie de l’Eglise, participer à la vie de la société et faire participer ceux avec qui nous vivons.

Mission : pour cela, le Seigneur nous envoie en mission, en partant de Dieu lui-même. Parce que Dieu lui-même est synode. Dieu est une famille (le Père, me Fils et le Saint Esprit). Et ces trois personnes vivent une communion totale. Ils sont tellement unis qu’Ils sont un seul Dieu. Et Ils se donnent totalement l’un à l’autre dans une unité parfaite. Dans un dialogue qui a commencé dès le début du monde, et qui ne finira jamais. C’est cela notre modèle.

Dieu est dialogue, Dieu est synode.

Si nous croyons en Dieu. Nous marchons avec ceux qui nous entourent. Et d’abord, nous les écoutons et nous les accueillons. C’est ce que Dieu a fait dès le début du monde, quand il a créé Adam et Eve. Il descendait chaque soir dans le jardin, pour parler avec eux. Il leur a dit : « toute la terre est à vous ». Malheureusement, cela n’a pas marché. L’homme a voulu prendre la place de Dieu. L’homme et la femme ont écouté Satan Mais Dieu a continué à faire synode, à marcher avec les hommes. D’abord, tout de suite, Il a promis un sauveur.

Ensuite, malgré l’orgueil des hommes quand ils ont construit la tour de Babel, Il envoie à nouveau sa parole, pour refaire l’unité des hommes. Avec l’arche de Noé, Dieu fait à nouveau alliance avec tous : après le déluge Il envoie l’arc en ciel. Dieu choisit Abraham, ensuite Il choisit Moïse. Il fait Alliance avec eux (l’Ancien Testament). Puis Il envoie des prophètes à chaque fois que le peuple oublie son Dieu. Il remet son peuple en marche. Voilà le Dieu dans lequel nous croyons.

Avec Jésus c’est la même chose.

Jésus n’agit jamais seul. Il parle à la foule. Parmi la foule il y a ceux qui Le suivent, les disciples. Parmi les disciples, il choisit 12 apôtres. Il leur donne ses pouvoirs, Il ne veut pas travailler tout seul. Il les envoie guérir les malades, chasser les esprits mauvais, sauver tout le monde. Et quand les apôtres viennent dire à Jésus « les gens ont faim, il faut les laisser partir », qu’est-ce que Jésus dit ? Il dit : « donnez-leur vous-mêmes à manger ». Jésus met les gens en marche. D’abord, Il accueille. Ensuite, Il écoute. Puis Jésus IL agit. Pas tout seul, mais avec les apôtres et les disciples. Même quand Il fait des miracles, Il met les gens à l’action. Il dit au paralysé : « Lève-toi, prends ta natte et marche ! ». Voilà le synode. C’est cela notre foi.

Le pape nous demande d’accueillir, d’écouter, de parler et d’agir

avec ceux qu’il appelle : « nos compagnons de voyage ». Ce ne sont pas seulement les chrétiens, c’est tous ceux avec qui nous vivons, partout où nous allons. Comment allons-nous vivre ce synode ? Nous nous demandons : quelle Eglise nous voulons ? Comment je peux participer à construire une Eglise plus active. Une Eglise qui s’engage dans la société, pour y faire venir le Royaume de Dieu : « Notre Père, que ton règne vienne ! ». Une Eglise qui fait davantage attention aux autres, surtout à ceux qui souffrent, les plus petits, ceux qui sont rejetés, ceux qui sont loin.

Après avoir réfléchi personnellement, nous nous retrouvons ensemble, mais ensemble à la base : d’abord en famille, avec nos voisins et avec nos amis. Ensuite, dans les groupes de la paroisse : en CEB, dans nos groupes de prière, nos mouvements, nos associations. A chaque fois, nous nous posons les mêmes questions : Quelle Eglise voulons-nous ? Avec qui nous voulons agir ? Quelle société nous voulons construire, au nom de Dieu ?

Après avoir parlé avec nos amis chrétiens, nous allons vers « nos compagnons de voyage » : les autres chrétiens, ceux qui sont loin, ceux qui ne viennent pas le dimanche à la messe. Nous leur demandons, quel est leur avis sur l’Eglise : qu’est-ce qu’il faut changer dans notre Eglise pour que cela marche mieux. Mais aussi, quels sont leurs problèmes et quelles sont leurs difficultés ?

Nous n’allons pas seulement vers les chrétiens, mais aussi vers les non chrétiens, vers tous ceux des autres religions. Par exemple en Centre Afrique, ils ont décidé de vivre le synode ensemble chrétiens, catholiques et protestants, et musulmans ensemble. Pourquoi ? D’abord pour mettre la paix dans leur pays, et pour lutter contre le terrorisme. Depuis des années, ils travaillent ensemble.

Le pape François nous dit : » allez aux périphéries » : vers ceux qui sont loin, ceux qui n’ont jamais la parole, ceux qui sont écrasés. Parlez d’abord dans les langues locales, pas seulement en français. Allez vers les enfants. Au lieu de leur dire : « toi tu es un enfant, écoute seulement, et ne dis rien ». Allez vers les femmes qui souvent n’ont pas la parole. Même à la fête patronale de la paroisse, pendant que les hommes discutent et décident, les femmes font la cuisine. Et ensuite, elles viennent danser, parfois sans même savoir ce qu’on a décidé à leur place. Dans les réunions politiques ou autres, on leur donne un tee-shirt avec la photo du président, mais on ne leur donne pas la parole. On ne leur demande pas ce qu’elles pensent.

« Allez vers les isolés, vers ceux qui sont rejetés, ceux qui méprisés, ceux qui n’ont pas leur place dans la société » : les écouter, savoir ceux qu’ils veulent dans l’Eglise et dans le monde. Aller vers les chômeurs, les petits métiers et les apprentis. Aller écouter les prisonniers, les malades, les handicapés, les étrangers, les migrants qui sont parmi nous. Comme Jésus.. Jésus a été vers les pécheurs, il a parlé avec la prostituée, Il a défendu les publicains. Allez vers ceux que l’on traite de méchants et de pécheurs et qui sont rejetés : les prostitués, les homosexuels, tous ceux qui sont écrasés et méprisés.

Comment allons-nous faire pour cela ?

La première chose c’est les écouter : qu’ils nous disent ce qu’ils pensent de l’Eglise, qu’est-ce qu’ils attendent de l’Eglise et qu’est-ce qu’ils souhaitent de la société ? Nous avons deux chances pour cela : le synode mais aussi ces élections municipales que nous préparons. Et ensuite nous aurons les élections législatives, pour réfléchir avec les gens, pour savoir quel monde nous voulons, quel Sénégal nous voulons construire ; Pas seulement quelles sont nos idées, mais quelles organisations mettre en place ? Et comment faire pour réaliser les désirs les plus profonds de notre cœur, pour que tout le monde soit heureux. Ensuite, nous pourrons répondre aux questions qui nous sont posées par le Vatican, dans nos différentes paroisses. Et si nous en avons l’occasion, et si nous sommes motivés, participer aux rencontres de synthèse qui mettront ensemble toutes les réponses. Pour les faire remonter d’abord dans notre diocèse, ensuite au niveau du pays, ensuite au niveau du continent l’Afrique, ensuite au niveau de l’Eglise et du monde entier.

Nous avons jusqu’à l’année 2023 pour cela. Le pape nous met en route. Marchons ensemble, marchons dans la communion, dans la participation et dans la mission, à l’écoute du Saint Esprit. C’est Lui qui va nous éclairer, c’est Lui qui va nous conduire.

Merci Seigneur pour cette grâce du synode que tu nous donnes.

 L’apport spécifique de la vie religieuse sur le thème de la synodalité devrait être aussi cela : parole et message de fraternité, de solidarité de réconciliation et de paix et au cœur de notre monde. Comment ?

la vie religieuse a une expérience très concrète de cette « marche ensemble » vécue comme un processus spirituel, que ce soit par sa longue expérience de vie communautaire, de discernement en commun ou encore par ses instances de délibération et de décision comme les chapitres et conseils. Religieuses et religieux se doivent de partager cela aujourd’hui à toute l’Église et contribuer ainsi à la formation au discernement personnel et communautaire nécessaire pour vivre la synodalité à tous les niveaux.

La vie religieuse, comme nous le savons, est toujours présente auprès des plus pauvres. Le Document préparatoire et le Vademecum nous invitent à porter une attention particulière aux plus pauvres, aux plus petits, à celles et ceux qui sont aux périphéries. La synodalité doit favoriser la participation de tous et notamment donner voix aux sans voix. Dans ce sens, « Quelle place occupe la voix des minorités, des marginaux, des exclus ? » Il est heureux de voir qu’aujourd’hui se développent des projets associant, religieux (ses) et laïcs, pour rejoindre et accompagner de manière créative et prophétique les personnes en difficulté.

La synodalité nous rappelle qu’il n’y aura pas de société juste tant que l’on restera dans l’ignorance ou le mépris d’une seule personne. L’appel à écouter les plus pauvres résonne encore plus fort pour l’Église, elle qui s’édifie à partir de Celui qui a été jugé indigne de Dieu et de l’humanité, et qui, de ce fait, ne peut subsister sans un rapport étroit à ceux qui sont sans cesse repoussés sur le bord. Une vie religieuse pleinement synodale sera une vie religieuse vraiment diaconale, et inversement. Qu’en est-il de notre présence dans nos lieux de mission ? (Sœur Béatrice Faye)


CEB, Catéchèse et Célébration des Sacrements

 

I - Reflexions par rapport à la catéchèse :

I.1- en positif :

L’engagement du curé et des autres vicaires qui passent régulièrement dans les séances de catéchèse pour saluer les catéchumènes.

I.2- Mais nous avons noté quand même un certain nombre de problèmes et de questions :

  1. La première est celle de l’admission aux sacrements. En positif, il me semble qu’on ne se limite plus à une interrogation de type scolaire (est-ce que les catéchumènes connaissent par cœur les questions et les réponses, car le par cœur reste absolument nécessaire), ni aux seules notes de présences à la messe du dimanche. Mais il y aurait sans doute encore beaucoup de choses à faire pour que cette admission aux sacrements soit faite dans les CEB mêmes, en présence des responsables des CEB, des parents, des parrains et marraines, et pas seulement par le catéchiste dans son bureau (voir la grille d’interrogation des catéchumènes en fin de document). Cette admission aux sacrements est faite pendant une réunion de CEB, après une prière pour demander la lumière de l’Esprit Saint. Si au début les parents ont été étonnés de cette façon de faire, ainsi que les parrains et marraines, et même les catéchistes et responsables de CEB, tous ont été très heureux de cette façon de faire car ils se sont sentis respectés et responsabilisés. Il ne s’agit donc plus de savoir si l’enfant connaît le catéchisme par cœur, mais de faire comprendre en actes que la catéchèse n’est pas un enseignement mais une initiation, avec le sens profond et complet qu’a ce mot dans nos traditions africaines. C’est un apprentissage à la vie chrétienne, non pas tout seul mais en communauté. Il s’agit donc de savoir comment l’enfant vit dans sa famille (en interrogeant ses parents, ou son conjoint s’il est adulte), dans le quartier (en interrogeant son parrain et sa marraine) et dans l’Eglise (en interrogeant les responsables de la CEB), le minimum étant qu’il participe aux réunions de sa communauté de quartier. Et aussi de voir s’il est capable de prier (lui demander de faire une prière personnelle spontanée), d’aimer les gens autour de lui (en lui demandant qui il a aidé pendant la semaine), et d’annoncer l’Evangile (en lui demandant à qui il a parlé de Jésus Christ s’il s’agit de chrétien ou qui il a conseillé s’il s’agit de musulman, de croyant de religion traditionnelle ou même d’athée), pour qu’il s’engage vraiment dans le peuple de Dieu et dans le Royaume du Christ. A cette occasion on lui demande dans quel groupe ou dans quel mouvement il est engagé. Car il est absolument nécessaire que les catéchumènes restent libres de s’engager dans l’association, le groupe ou le mouvement qu’ils préfèrent, mais il est tout aussi nécessaire qu’ils soient engagés dans un mouvement ou un autre groupe, et cela avant le baptême, sinon ils ne le feront pas ensuite.

  2. L’engagement : Il faudrait donc qu’au moins à la troisième année de catéchèse (la dernière avant la réception possible du baptême), chaque catéchumène soit obligatoirement engagé dans un groupe chrétien : CEB pour tous, et ensuite mouvements, groupes de prière, lecteurs, chorale, enfants de chœur etc. mais qu’il fasse quelque chose.

  3. Les CEB : le baptême est l’entrée dans la famille chrétienne. Concrètement la famille chrétienne, c’est la communauté de quartier. Comment la CEB a-t-elle été impliquée pour l’entrée en catéchuménat ? comment ont-ils suivi les catéchumènes tout au long de leurs trois années de catéchèse ? comment les ont-ils soutenus ? comment sont-ils impliqués dans la réception des sacrements ?

  4. Formation : il faudrait réfléchir profondément à la formation des catéchistes mais aussi à la formation des parents et des parrains. Au moins assurer une rencontre chaque trimestre absolument obligatoire, parce qu’essentielle au suivi des catéchumènes, qu’ils soient enfants ou adultes.

  5. Cette question du parrainage est très importante. Dans de nombreux pays, c’est le parrain ou la marraine qui viennent inscrire le catéchumène, dès le début de la catéchèse. Sinon on n’accepte pas de l’inscrire. C’est ce qui permet d’avoir un parrain dès le début, dans l’espoir qu’il suive son catéchumène pendant ces trois années tout au long de la catéchèse, et non pas de chercher un parrain 8 jours avant le baptême, de préférence celui qui fera le meilleur cadeau.

II - La liturgie du bapteme :

A la veillée pascale, j’ai beaucoup apprécié la célébration et malgré tout je me suis posé un certain nombre de questions. Je sais bien qu’il y avait énormément d’enfants, et donc pas de place dans l’église. D’autre part on fait ce que l’on peut. Cependant j’ai noté un certain nombre de choses. D’abord que la célébration a été menée entièrement par le célébrant, assisté d’autres prêtres, qui a pratiquement tout fait. J’ai donc beaucoup regretté que les parrains et marraines par exemple, ne se tiennent pas à côté de leurs filleuls au moment du baptême, mais seulement le responsable des catéchistes. Même les différents catéchistes des enfants n’ont pas été impliqués. Les responsables du Conseil paroissial comme les responsables des CEB n’ont joué aucun rôle. Les parents n’ont pas été interpellés ni directement concernés.

Quelque soient les problèmes de place et d’organisation, je pense que, au moins lorsque les catéchumènes se sont mis en rang pour recevoir le baptême, les parrains et marraines quittent leur place et viennent se tenir à côté d’eux en entrant dans le rang sur une deuxième colonne, pour marquer leur responsabilité et leur engagement par rapport à ce baptême. La condition bien sûr est qu’ils soient présents à la cérémonie !

Le responsable du conseil paroissial peut dire un mot d’accueil au début de la célébration du sacrement. Et les responsables du conseil paroissial et les différents responsables des CEB, même si on ne leur donne pas la parole, peuvent se tenir sur le côté de l’autel derrière le prêtre, pour marquer leurs responsabilités dans la vie chrétienne de ces nouveaux baptisés.

On peut aussi interroger brièvement les parents, comme cela se fait d’ailleurs pour le baptême des bébés, par rapport à leur engagement envers leurs enfants.

 

Là où il y a beaucoup de baptêmes, pour ne pas être trop long si les catéchumènes sont nombreux, au lieu de faire quatre rotations pour le baptême, puis l’onction du Saint Chrême, le linge blanc et la remise de la bougie allumée, on peut pas faire ces quatre rites à la suite pour le premier baptisé pour que toute l’assemblée puisse voir et entendre les prières, et ensuite chaque catéchumène passerait successivement devant quatre prêtres pour les quatre rites, les parrains allant allumer la bougie au cierge pascal pour revenir se tenir à côté de leurs filleuls pour la prière. Et toujours en présence des responsables de CEB

Pendant l’un des dimanches de carême, je présidais l’Eucharistie. J’ai fait les exorcismes sur les catéchumènes. Avant de le faire, j’ai appelé les parents et les parrains pour qu’ils viennent se tenir derrière les catéchumènes, mais personne n’est venu. Soit parce qu’ils n’ont pas osé, n’étant pas préparés ni impliqués dans la célébration, soit qu’ils n’étaient même pas présents à la cérémonie !

Je ne sais pas non plus si les différentes étapes, les traditions-redditions, les différents exorcismes, les scrutins et l’appel décisif ont été célébrés. Ce sont pourtant des éléments très importants et prévus par l’Eglise pour la progression des catéchumènes, leur soutien par toute la communauté et leur prise en charge par les parents et les parrains et marraines. Pour ne pas « fatiguer » les fidèles, on pourrait répartir ces célébrations sur les différentes messes du samedi-dimanche, pour que les fidèles de toutes ces messes soient sensibilisés tout à tour

Là où il y a des baptisés de différentes ethnies, on peut assurer l’une ou l’autre traduction dans les différentes langues ; et prévoir l’un ou l’autre rite traditionnel. Par exemple, après être passé devant les prêtres pour les quatre rites cités, les nouveaux baptisés peuvent passer devant les responsables hommes des CEB qui leur remettront par exemple une noix de cola avec un mot d’accueil. Et les responsables femmes, présidentes des CEB, leur donneront un verre d’eau à boire, signe d’hospitalité et de l’eau vive amenée par Jésus (évangile de la Samaritaine).

On peut prévoir aussi d’autres rites ou gestes, spécialement au moment des étapes, dans la ligne de l’inculturation demandée par l’Eglise et permettraient une meilleure participation, compréhension et engagement de l’assemblée, comme cela se fait dans de nombreux pays.

III - Interrogation des catéchumènes en CEB, pour l’admission aux étapes et sacrements

Questions aux Catéchistes : Noms + Etape ou sacrement attendu

Notes de Présences

Interrogation (par cœur)

Raconter une parole de Dieu (de mémoire)

Questions des Responsables des CEB aux catéchumènes ?

Charité : qui as-tu aidé cette semaine ?

Fais une prière (par toi-même, improvisée librement, pas une prière récitée par cœur)

Evangélisation : A qui as-tu parlé de Dieu cette semaine ? Qui as-tu conseillé ? 

Questions à la Famille (Parents. Ou mari ou femme pour les catéchumènes mariés)

Comment se conduit-il au Travail ou à l’école ?

Comment se conduit-il en famille ?

Questions au Parrain ou marraine :

Est-ce qu’il (elle) vient vous voir ? Est-ce que vous le (la) conseillez ?

Comment se conduit-il (elle) dans le quartier et la société ?


Comment vivre le synode ?

 

Je voudrais que nous réfléchissions ensemble au synode que le pape François a proposé à toute l’Eglise. D’abord un synode qu’est-ce que c’est ?

Le synode c’est un mot compliqué qui vient du grec et qui veut dire « marcher ensemble ». Donc le pape nous demande de nous retrouver avec tout le monde pas seulement les chrétiens mais tous ceux avec qui nous vivons ; ceux qu’il appelle « nos compagnons de voyage ». Donc ceux avec qui nous marchons ensemble dans le quartier, au travail, partout où nous allons. Pour voir ensemble comment construire une Eglise où tous peuvent participer. Et comment construire aussi une société, pour également tous participer.

La première chose à faire c’est d’écouter. Ce que le pape lui-même disait le 1er octobre 2021 le jour où il a lancé ce synode : « Le synode c’est un chemin de discernement spirituel. C’est donc voir clair dans notre foi. C’est un discernement ecclésial, donc tous ensemble en tant que chrétien, dans l’Eglise. Cela se fait dans l’adoration, dans la prière et l’écoute de la Parole de Dieu. Cette Parole nous aide à voir clair et à éclairer notre vie. Elle doit aussi éclairer ce synode, pour que cela ne soit pas comme une assemblée générale, un séminaire d’étude ou un congrès politique, que cela ne soit pas comme la chambre des députés, le parlement. Mais que ça soit un évènement de grâces et une guérison ; une guérison conduite par l’Esprit Saint que nous écoutons dans notre cœur. Par ce synode, Jésus nous appelle, comme il l’a fait avec l’homme riche de l’évangile. Pour nous guider, libérer nos cœurs, nous libérer des tentations du monde (de la société). Mais aussi de notre propre fermeture de nos cœurs, et de nos habitudes de vie chrétienne, où l’on fait toujours la même chose sans avancer. Le synode nous demande de nous interroger, sur ce que Dieu veut nous dire en ces temps-ci. Et dans quelle direction Il souhaite nous conduire#. Et le pape termine en disant « chers frères et sœurs je vous souhaite un bon chemin ensemble ». Donc le pape nous met en route. Il nous met en route ensemble.

Pourquoi ce synode ?

Le pape lui-même nous le dit : « Dans l’Eglise, on est trop hiérarchique. Quand il y a un problème, on attend que les évêques parlent, même si c’est un problème de société, sur les faits économiques, sociaux ou culturels. Mais ce n’est pas la compétence des évêques. C’est la responsabilité des laïcs, qui doivent s’engager dans la société. C’est cela la vocation des laïcs. Les prêtres et les évêques forment les laïcs pour qu’ils s’engagent. Et qu’ils réfléchissent d’abord aux faits de la société ». De même dans nos paroisses, trop souvent on attend que le prêtre, surtout le curé, nous dise ce qu’il faut faire. Comme si nous n’avions pas reçu le Saint Esprit. Comme si nous n’étions pas baptisés, et donc responsables dans l’Eglise. Et aussi citoyens responsables dans la société. Il y a trop peu de laïcs engagés dans la société.

Souvent le laïc se contente d’être dans les organisations chrétiennes, mais il n’entre pas dans les partis politiques, dans les syndicats, dans les ONG, dans les toutes les forces et les organisations de la société. Et pourtant Jésus nous a dit : « Allez dans le monde entier », il nous dit aussi : « vous êtes le sel de la terre », pas seulement de l’Eglise. « Vous êtes la lumière du monde », du monde entier. « La levure doit être dans la pâte ». Pas enfermée dans une boite sur l’étagère. Donc le pape nous demande d’être actif dans l’Eglise et de la faire avancer et la rendre meilleure. Mais aussi de prendre notre responsabilité de laïc et de nous engager dans la société. Pour cela il nous donne trois thèmes pour ce synode, trois étapes : communion, participation et mission.

Communion : donc être unis entre nous. Il ne suffit pas de recevoir la communion le dimanche dans l’eucharistie à la messe. Il faut mettre la communion dans nos familles, dans nos lieux de travail, dans nos quartiers, partout où nous allons. Pas seulement dans l’église.

Ensuite participation : participer à la vie de l’Eglise, participer à la vie de la société et faire participer ceux avec qui nous vivons.

Mission : pour cela, le Seigneur nous envoie en mission, en partant de Dieu lui-même. Parce que Dieu lui-même est synode. Dieu est une famille (le Père, me Fils et le Saint Esprit). Et ces trois personnes vivent une communion totale. Ils sont tellement unis qu’Ils sont un seul Dieu. Et Ils se donnent totalement l’un à l’autre dans une unité parfaite. Dans un dialogue qui a commencé dès le début du monde, et qui ne finira jamais. C’est cela notre modèle.

Dieu est dialogue, Dieu est synode.

Si nous croyons en Dieu. Nous marchons avec ceux qui nous entourent. Et d’abord, nous les écoutons et nous les accueillons. C’est ce que Dieu a fait dès le début du monde, quand il a créé Adam et Eve. Il descendait chaque soir dans le jardin, pour parler avec eux. Il leur a dit : « toute la terre est à vous ». Malheureusement, cela n’a pas marché. L’homme a voulu prendre la place de Dieu. L’homme et la femme ont écouté Satan Mais Dieu a continué à faire synode, à marcher avec les hommes. D’abord, tout de suite, Il a promis un sauveur.

Ensuite, malgré l’orgueil des hommes quand ils ont construit la tour de Babel, Il envoie à nouveau sa parole, pour refaire l’unité des hommes. Avec l’arche de Noé, Dieu fait à nouveau alliance avec tous : après le déluge Il envoie l’arc en ciel. Dieu choisit Abraham, ensuite Il choisit Moïse. Il fait Alliance avec eux (l’Ancien Testament). Puis Il envoie des prophètes à chaque fois que le peuple oublie son Dieu. Il remet son peuple en marche. Voilà le Dieu dans lequel nous croyons.

Avec Jésus c’est la même chose.

Jésus n’agit jamais seul. Il parle à la foule. Parmi la foule il y a ceux qui Le suivent, les disciples. Parmi les disciples, il choisit 12 apôtres. Il leur donne ses pouvoirs, Il ne veut pas travailler tout seul. Il les envoie guérir les malades, chasser les esprits mauvais, sauver tout le monde. Et quand les apôtres viennent dire à Jésus « les gens ont faim, il faut les laisser partir », qu’est-ce que Jésus dit ? Il dit : « donnez-leur vous-mêmes à manger ». Jésus met les gens en marche. D’abord, Il accueille. Ensuite, Il écoute. Puis Jésus IL agit. Pas tout seul, mais avec les apôtres et les disciples. Même quand Il fait des miracles, Il met les gens à l’action. Il dit au paralysé : « Lève-toi, prends ta natte et marche ! ». Voilà le synode. C’est cela notre foi.

Le pape nous demande d’accueillir, d’écouter, de parler et d’agir

avec ceux qu’il appelle : « nos compagnons de voyage ». Ce ne sont pas seulement les chrétiens, c’est tous ceux avec qui nous vivons, partout où nous allons. Comment allons-nous vivre ce synode ? Nous nous demandons : quelle église nous voulons ? Comment je peux participer à construire une Eglise plus active. Une Eglise qui s’engage dans la société, pour y faire venir le Royaume de Dieu : « Notre Père, que ton règne vienne ! ». Une Eglise qui fait davantage attention aux autres, surtout à ceux qui souffrent, les plus petits, ceux qui sont rejetés, ceux qui sont loin.

Après avoir réfléchi personnellement, nous nous retrouvons ensemble, mais ensemble à la base : d’abord en famille, avec nos voisins et avec nos amis. Ensuite, dans les groupes de la paroisse : en CEB, dans nos groupes de prière, nos mouvements, nos associations. A chaque fois, nous nous posons les mêmes questions : Quelle Eglise voulons-nous ? Avec qui nous voulons agir ? Quelle société nous voulons construire, au nom de Dieu ?

Après avoir parlé avec nos amis chrétiens, nous allons vers « nos compagnons de voyage » : les autres chrétiens, ceux qui sont loin, ceux qui ne viennent pas le dimanche à la messe. Nous leur demandons, quel est leur avis sur l’Eglise : qu’est-ce qu’il faut changer dans notre Eglise pour que cela marche mieux. Mais aussi, quels sont leurs problèmes et quelles sont leurs difficultés ?

Nous n’allons pas seulement vers les chrétiens, mais aussi vers les non chrétiens, vers tous ceux des autres religions. Par exemple en Centre Afrique, ils ont décidé de vivre le synode ensemble chrétiens, catholiques et protestants, et musulmans ensemble. Pourquoi ? D’abord pour mettre la paix dans leur pays, et pour lutter contre le terrorisme. Depuis des années, ils travaillent ensemble.

Le pape François nous dit : » allez aux périphéries » : vers ceux qui sont loin, ceux qui n’ont jamais la parole, ceux qui sont écrasés. Parlez d’abord dans les langues locales, pas seulement en français. Allez vers les enfants. Au lieu de leur dire : « toi tu es un enfant, écoute seulement, et ne dis rien ». Allez vers les femmes qui souvent n’ont pas la parole. Même à la fête patronale de la paroisse, pendant que les hommes discutent et décident, les femmes font la cuisine. Et ensuite, elles viennent danser, parfois sans même savoir ce qu’on a décidé à leur place. Dans les réunions politiques ou autres, on leur donne un tee-shirt avec la photo du président, mais on ne leur donne pas la parole. On ne leur demande pas ce qu’elles pensent.

« Allez vers les isolés, vers ceux qui sont rejetés, ceux qui méprisés, ceux qui n’ont pas leur place dans la société » 

: les écouter, savoir ceux qu’ils veulent dans l’Eglise et dans le monde. Aller vers les chômeurs, les petits métiers et les apprentis. Aller écouter les prisonniers, les malades, les handicapés, les étrangers, les migrants qui sont parmi nous. Comme Jésus.. Jésus a été vers les pécheurs, il a parlé avec la prostituée, Il a défendu les publicains. Allez vers ceux que l’on traite de méchants et de pécheurs et qui sont rejetés : les prostitués, les homosexuels, tous ceux qui sont écrasés et méprisés.

Comment allons-nous faire pour cela ?

La première chose c’est les écouter : qu’ils nous disent ce qu’ils pensent de l’Eglise, qu’est-ce qu’ils attendent de l’Eglise et qu’est-ce qu’ils souhaitent de la société ? Nous avons deux chances pour cela : le synode mais aussi ces élections municipales que nous préparons. Et ensuite nous aurons les élections législatives, pour réfléchir avec les gens, pour savoir quel monde nous voulons, quel Sénégal nous voulons construire ; Pas seulement quelles sont nos idées, mais quelles organisations mettre en place ? Et comment faire pour réaliser les désirs les plus profonds de notre cœur, pour que tout le monde soit heureux. Ensuite, nous pourrons répondre aux questions qui nous sont posées par le Vatican, dans nos différentes paroisses. Et si nous en avons l’occasion, et si nous sommes motivés, participer aux rencontres de synthèse qui mettront ensemble toutes les réponses. Pour les faire remonter d’abord dans notre diocèse, ensuite au niveau du pays, ensuite au niveau du continent l’Afrique, ensuite au niveau de l’Eglise et du monde entier.

Nous avons jusqu’à l’année 2023 pour cela. Le pape nous met en route. Marchons ensemble, marchons dans la communion, dans la participation et dans la mission, à l’écoute du Saint Esprit. C’est Lui qui va nous éclairer, c’est Lui qui va nous conduire.

Merci Seigneur pour cette grâce du synode que tu nous donnes.




Année de l’Esprit Saint : 1° trimestre

 

C’est le thème de notre année pastorale 2020-2021

« L'Esprit est pour notre époque l'agent principal de la nouvelle évangélisation. Il importera donc de redécouvrir l'Esprit comme Celui qui construit le Royaume de Dieu au cours de l'histoire et prépare sa pleine manifestation en Jésus Christ, en animant les hommes de l'intérieur et en faisant croître dans la vie des hommes les germes du salut définitif qui adviendra à la fin des temps. » (TMA 45).

Ces paroles de Jean Paul 2 nous appelle donc à travailler pour et avec tous les hommes (pas seulement avec les chrétiens) pour faire venir le Royaume (travailler dans la société, pas seulement dans la paroisse ; construire une Eglise qui ne travaille pas pour elle-même mais pour le Royaume, un » Royaume sans limite et sans fin ; un Royaume de vie et de vérité, un Royaume de grâce et de sainteté, un Royaume de justice, d’amour et de paix » (préface du Christ Roi).

Comme nous le demande le pape François : « lutter contre la civilisation du déchet, construire des ponts et non pas des murs, être comme un hôpital de campagne, aller aux périphéries…. »

Pas tout seul, mais ensemble, en fraternité. Au souffle et à la lumière du Saint Esprit, l’Esprit d’amour du Père et du Fils, que nous écoutons dans nos cœurs en méditant la Parole de Dieu.

Année pastorale 2020-2021 Consacrée au Saint Esprit : 3 propositions

En réunion de communauté, nous avons retenu trois lignes d’action pour cette année :

  1. A partir du chant, « O Seigneur envoie ton Esprit, qui renouvelle la face de la terre » Dès le premier chapitre de la Bible, la Genèse, on nous dit que l’Esprit de Dieu planait sur les eaux. Notre première ligne d’action sera donc de respecter notre terre, et donc d’agir pour le respect de la Création, de l’Environnement et de l’Ecologie, personnellement et dans les différents groupes dont nous faisons partie.

  2. Quand Jésus commence son action d’évangélisation dans la maison de prière de Nazareth (Luc 4,16-21), Il lit le texte du prophète Isaïe : » l’Esprit de Dieu repose sur moi, Il m’a consacré… pour annoncer la bonne nouvelle de l’Evangile aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres, ouvrir les yeux des aveugles, libérer ceux qui sont écrasés, proclamer une année de grâce de la part du Seigneur ».

Pendant cette année consacrée au Saint Esprit, il est donc essentiel d’écouter le Saint Esprit dans notre cœur. Et de lui demander de nous montrer ce que nous pouvons faire pour les pauvres, les petits, les personnes écrasées, rejetées et persécutées, les étrangers, les handicapés, les veuves et les orphelins etc.

  1. Dans la deuxième prière eucharistique pour la réconciliation, le prêtre ont dit : « Ton Esprit travaille au cœur des hommes et les ennemis enfin se parlent, les adversaires se tendent la main, des peuples qui s’opposaient acceptent de faire ensemble une partie du chemin ». Notre troisième ligne d’action pendant cette année du Saint Esprit ce sera de nous engager dans la société pour agir avec tout le monde, en particulier les gens des autres religions mais aussi les non croyants, pour construire la paix du Saint Esprit, des meilleures conditions de vie au niveau économique et une vie sociale dans la paix, en particulier pour les jeunes, pour lutter contre l’immigration clandestine avec tous ses morts et les autres conséquences de la pauvreté

  (Luc 12,8-12) : Etre témoins de Jésus

Je vous le dis : Quiconque se sera déclaré pour moi devant les hommes, le Fils de l’homme aussi se déclarera pour lui devant les anges de Dieu. Mais celui qui m’aura renié en face des hommes sera renié à son tour en face des anges de Dieu. Quiconque dira une parole contre le Fils de l’homme, cela lui sera pardonné; mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, cela ne lui sera pas pardonné. Quand on vous traduira devant les gens des synagogues, les magistrats et les autorités, ne vous inquiétez pas de la façon dont vous vous défendrez ni de ce que vous direz. Car l’Esprit Saint vous enseignera à cette heure-là ce qu’il faudra dire. « Seigneur apprends-nous à écouter ton Esprit, qui nous donne ta force »

Comment adorer en Esprit et en Vérité ?

Pour cela écouter le Saint Esprit dans notre cœur, en silence dans la paix et la prière, en étant vraiment décidés d’accepter ce qu’Il nous demande et de le faire. Et aussi demander conseil à des personnes sérieuses qui peuvent nous éclairer.

Ecouter le Saint Esprit :

J'ai un sérieux problème pour le SILENCE total et être à l'écoute de l'Esprit Saint. Dès que je commence à vouloir faire silence, je commence à penser à beaucoup de choses en même temps. Et c'est toujours la même chose

Quand tu penses à d'autre chose ou d'autres personnes, tu les présentes au Saint Esprit pour qu'Il les garde et les protège. Tu les offres à Dieu et tu pries pour elles. Ensuite tu rentres à nouveau dans ton coeur, et tu te tiens en silence devant Jésus en écoutant son Esprit Saint dans la paix et le calme, sans t'énerver ni te décourager. Autant de fois que c’est nécessaire !


Année du Saint Esprit : 1° trimestre Avec Marie.

 

 

Pendant ce premier trimestre, nous contemplons Marie et nous méditons l’évangile de l’Annonciation.

Marie :

Elle était sans doute analphabète. C’était une villageoise, une broussarde. Philippe demande : « Qu’est-ce qui peut sortir de bon de Nazareth ? ». Elle était pauvre : au Temple de Jérusalem quand elle vient offrir leur Fils Jésus avec Joseph, ils n’ont pas de quoi offrir un taureau, ni même un mouton, mais seulement deux petits oiseaux. Elle ne comprend pas son Fils Jésus quand Il reste à Jérusalem à 12 ans. Elle a pitié des jeunes mariés, parce qu’ils n’ont plus de vin et on va les humilier. Rapidement, elle se retrouve veuve. Elle voir son Fils être assassiné injustement sur la Croix et elle le reçoit mort dans ses bras.

Nous ne pouvons pas honorer Marie en vérité, si nous ne respectons pas les femmes, pauvres, villageoise, analphabètes ou pauvres, les veuves et toutes celles qui ont des difficultés avec leurs enfants. Et si nous faisons tout notre possible pour les aider et les soutenir, personnellement et en communauté.

Nous méditons l’évangile de l’annonciation. Marie demande à l’ange : « Comment je pourrais être la mère du Sauveur, puisque je ne connais pas d’homme ? ». Cela nous appelle à donner une véritable éducation sexuelle au jeunes, pour aimer dans la dignité, le respect et l’amour. Et les aider à bien se préparer au mariage.

Voir aussi le commentaire de cet évangile : Mardi 8 décembre : Immaculée Conception (luc 1,26-38)

Aujourd’hui nous fêtons Marie l’Immaculée Conception. Qu’est-ce que cela veut dire ? Il ne s’agit pas de la naissance de Jésus, mais de la naissance de Marie. Qu’est-ce que cette fête de l’Immaculée Conception ? La conception, c’est quand le bébé commence à vivre (est conçu), dans le ventre de sa mère. Immaculé, cela veut dire propre, pur, sans tâche, sans péché. L’immaculée Conception, cela veut dire que Marie est née sans péché. Nous sommes tous pécheurs, mais nous croyons que Marie est née sans péché. Pourquoi cela ? Parce qu’elle allait être la Mère de Jésus, le Fils de Dieu. La mère du Fils de Dieu ne pouvait pas naître dans le péché. Dieu l’a protégée de tout péché, parce qu’Il l’avait choisie.

« Seigneur, rends- nous purs et saints, comme Marie »

C’est le 8 décembre 1854, que le Pape a dit officiellement, que Marie a été créée sans péché. Et Marie elle-même nous a dit, que c’était vrai. Elle l’a dit à Lourdes, où jusqu’à maintenant, on fait un grand pèlerinage en son honneur. Elle a dit à Bernadette : « Je suis l’Immaculée Conception ». Comment être sûr de cela ? Notre foi s’appuie sur l’évangile d’aujourd’hui. L’ange Gabriel lui-même dit à Marie, au nom de Dieu, « Tu es pleine de grâce ». C’est ce que nous répétons chaque jour, dans la prière du Je vous salue Marie.

Un ange demande à Marie d’être la Mère du Sauveur : Le 6ème mois, Dieu envoie l’Ange Gabriel dans une ville de Galilée, qui s’appelle Nazareth. Chez une jeune fille, qui est fiancée à un homme nommé Joseph. Joseph est un descendant du roi David. Le nom de la jeune fille est Marie. L’ange entre chez elle. Il lui dit : « sois heureuse, toi que Dieu a rempli de grâce. Le Seigneur est avec toi ». Marie est très étonnée par ces paroles. Elle se demande, ce que cette salutation veut dire. Alors l’ange lui dit : « N’aies pas peur Marie, car tu as plu à Dieu. Tu vas devenir enceinte, et tu mettras au monde un fils, que tu appelleras Jésus. Il sera grand. On l’appellera le Fils du Dieu Très Haut. Le Seigneur Dieu fera de lui un roi, comme l’a été David son ancêtre. Il commandera le peuple d’Israël pour toujours, et son pouvoir n’aura pas de fin ». Marie dit à l’ange : « comment cela sera-t-il possible, puisque je suis vierge ». L’ange lui répond : « le Saint-Esprit viendra sur toi. La puissance du Dieu Très Haut te recouvrira, comme une ombre. C’est pourquoi, l’enfant saint qui va naître sera appelé Fils de Dieu. Elisabeth ta parente attend elle-même un fils. Pourtant elle est âgée. On disait d’elle, qu’elle ne pourra pas avoir d’enfant. Maintenant, elle est au 6ème mois de sa grossesse. Car rien n’est impossible à Dieu. Alors Marie dit : « Je suis la servante du Seigneur. Que tout se passe, comme tu l’as dit ». Et l’ange la quitte.« Merci Seigneur, pour Marie « 

Avant de réfléchir à cet Evangile, je ferme les yeux. Je revis l’histoire, en regardant le comportement des différentes personnes. Puis je prends un temps de prière en silence, pour écouter le Saint Esprit dans mon cœur.

1-Nous nous rappelons qui est Marie.

Souvent on montre Marie sur des images et des statues, debout les mains jointes, un chapelet à la main et faisant la prière. C’est vrai que Marie a beaucoup prié dans toute sa vie. Quand l’ange Gabriel est venu voir Marie, certainement qu’elle priait dans son cœur. Mais en même temps, elle était au travail. Marie n’était pas comme une statue, debout sans rien faire. C’était une femme de son village, une mère de famille, elle travaillait à la maison, elle s’occupait de son mari, elle éduquait son enfant. Elle allait puiser de l’eau au puits avec ses voisines, elle les aidait dans leurs besoins. C’est pour cela qu’elle est une grande sainte. Marie n’a pas fait des miracles, Marie n’est pas partie avec Jésus, annoncer l’Evangile dans les villages. Elle est restée à la maison, simple mère de famille. Mais tout ce qu’elle a fait, son travail de femme, d’épouse, de mère, de voisine, elle l’a fait avec beaucoup d’amour. Elle vivait en paix avec celles et ceux qui l’entouraient, elle faisait attention aux gens, comme elle a fait attention aux nouveaux mariés à Cana : elle a vu qu’ils n’avaient plus de vin, et qu’ils auraient honte. Marie était proche de ceux qui souffraient. Mais elle leur rendait service sans se montrer, dans la simplicité.

Marie n’était pas une grande intellectuelle. C’était une femme du village, c’était une « broussarde ». C’était une analphabète, mais elle avait la foi en Dieu, et elle vivait d’une manière digne. Cette fête de l’Immaculée Conception nous appelle donc à respecter toutes les femmes, à savoir que toutes les femmes sont filles de Dieu, qu’elles ont leur dignité. En particulier les femmes des villages, les femmes des familles pauvres, celles qui doivent travailler de leurs mains, et se débrouiller pour nourrir leurs familles : les petites de la société qui n’ont pas une grande place, qui ne parlent pas français, qui n’ont pas eu le temps de faire des études. Car ce sont elles les premières, qui sont à l’exemple de Marie. Nous ne pouvons pas aimer Marie, si nous n’aimons pas les femmes autour de nous, surtout celles qui ont besoin de notre soutien. Nous ne pouvons pas respecter Marie, si nous ne respectons pas les femmes qui sont autour de nous. C’est à cela que Dieu nous appelle

Marie est aussi connue chez les musulmans. Le Coran en parle très souvent. C’est pour cela que nous pouvons la fêter, et la prier ensemble. Et essayer ensemble de suivre son exemple.

2-Nous repensons à toute la vie de Marie :

  • Son enfance et son éducation dans la foi, par ses parents Anne et Joachim. Nous aussi, nous éduquons nos enfants dans la foi et l’amour

  • L’annonciation : l’ange lui demande d’être la Mère de Jésus, le Fils de Dieu. Elle répond : « Que tout se passe comme Dieu le veut » (Luc 1, 38). Nous aussi, nous voulons faire la volonté de Dieu. Même si nous ne comprenons pas toujours, ce qu’Il nous demande. Nous avons confiance en Lui.

  • La visitation (Luc 1, 39) : Marie va aider sa cousine Elisabeth à accoucher. Nous aidons tous ceux qui ont besoin de nous, sans attendre qu’ils nous le demandent.

  • Son espérance quand elle dit merci à Dieu : « qui se souvient de son amour, qui donne à manger à ceux qui ont faim, et qui relève les petits » (Luc 54). Nous voulons avoir la même espérance quand nous sommes pauvres et abaissés, quand nous avons faim, et que les gens sont contre nous.

  • Sa prière et son courage au moment de Noël (Luc 2, 1) : Elle doit marcher plusieurs jours, depuis Nazareth jusqu’à Bethléem, alors que le moment d’accoucher est arrivé pour elle. Elle n’est pas accueillie à Bethléem. Elle doit accoucher dans un trou, où on mettait les animaux quand il pleuvait : nous lui demandons d’avoir le même courage pour accepter les difficultés de la vie et faire ce que Dieu nous demande

  • Sa prière pour garder dans son cœur, tout ce qui est arrivé (Luc 2,19) : comme elle, nous pensons à tout ce que Dieu fait pour nous. Et nous lui disons merci de tout notre cœur.

  • Son obéissance pour circoncire l’enfant, comme Moïse l’a demandé (Luc 2, 21). Nous aussi, nous voulons garder les commandements de Dieu. Et vivre nos coutumes et nos traditions dans la foi et la prière.

  • Sa force au Temple, quand Siméon lui dit : »Ton cœur va être transpercé par un couteau, à cause de Jésus « (Luc 2,35). Nous la prions pour avoir la même force quand notre vie est difficile.

  • Son accueil des savants païens, venus adorer Jésus (Matthieu 2, 1). Pour que nous vivions en paix, avec les gens des autres races. Et que nous accueillons les gens des autres religions.

  • Son obéissance à Dieu, quand elle accepte de partir en Egypte, pour sauver son Fils Jésus (Matthieu 2,14). Pour que nous aussi, nous sachions obéir à Dieu, dans toute notre vie.

  • Sa confiance en Dieu, quand elle retrouve son Fils Jésus au Temple, à 12 ans, mais qu’elle ne comprend pas ce qu’Il lui dit (Luc 2, 50). Pour que nous aussi, nous continuions à aimer nos enfants, et à leur faire confiance. Même si nous ne les comprenons pas. Et pour être unis, mari et femme, comme Joseph et Marie, pour éduquer nos enfants.

  • Son attention aux autres, comme au mariage à Cana : elle voit qu’il n’y a plus de vin (Jean 2, 1). Pour que, comme Marie, nous faisions attention à nos frères, et cherchions à les aider dans leurs difficultés.

  • Son respect pour Jésus, quand elle le laisse partir, pour annoncer l’Evangile. Comme Marie, nous voulons aimer nos enfants, nos parents et nos amis, en respectant leurs libertés.

  • Son courage, quand elle se tient debout, au pied de la croix, pendant que Jésus est en train de mourir, et que les gens l’insultent (Jean 19, 25). Pour avoir le même courage, quand les gens nous attaquent, parce que nous sommes chrétiens. Et pour avoir le même amour, pour être à côté de nos frères, qui souffrent et qui sont insultés.

  • Son autorité quand elle rassemble les apôtres, pour se préparer à recevoir le Saint Esprit, le jour de la Pentecôte (Actes 2, 1). Pour que nous aussi, nous sachions rassembler nos frères dans la prière, pour accueillir le Saint Esprit. Et aller sans peur, annoncer l’Evangile dans le monde.

C’est à tout cela que Marie nous appelle aussi aujourd’hui. Marie est celle qui a dit oui au Seigneur, sans savoir à l’avance ce qui lui arriverait. Elle a fait totalement confiance à Dieu. Et sa prière nous aide à le faire nous aussi.

« Seigneur, merci pour Marie, qui nous montre le chemin de la foi et du bonheur »


Vivre l’année pastorale 2020-2021 à « la redécouverte de la présence et de l’action de l’Esprit »

 

2° trimestre - Quand Jésus commence son action d’évangélisation dans la maison de prière de Nazareth (Luc 4,16-21), Il lit le texte du prophète Isaïe : » l’Esprit de Dieu repose sur moi, Il m’a consacré… pour annoncer la bonne nouvelle de l’Evangile aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres, ouvrir les yeux des aveugles, libérer ceux qui sont écrasés, proclamer une année de grâce de la part du Seigneur ».

Pendant cette année consacrée au Saint Esprit, il est donc essentiel d’écouter le Saint Esprit dans notre cœur. Et de lui demander de nous montrer ce que nous pouvons faire pour les pauvres, les petits, les personnes écrasées, rejetées et persécutées, les étrangers, les handicapés, les veuves et les orphelins etc.

Lundi 31-8-19 (Luc 4, 16-21) : Jésus est rejeté à Nazareth

Lorsque Jésus, dans la puissance de l’Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région. Il enseignait dans les synagogues, et tout le monde faisait son éloge. Il vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur. Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »

« Seigneur envoie-nous ton Esprit, pour libérer les prisonniers, et annoncer ton évangile »

Avant de réfléchir à cet Evangile, je ferme les yeux. Je revis l’histoire, en regardant le comportement des différentes personnes. Puis je prends un temps de prière en silence, pour écouter le Saint Esprit dans mon cœur

L’Evangile d’aujourd’hui comprend 2 parties. Arrêtons-nous d’abord à l’enseignement de Jésus dans la synagogue (la maison de prière)

1- Qui est Jésus ?

  • D’abord Jésus est un homme fidèle. Il aime sa famille, Il revient régulièrement dans son village.

  • Jésus est un croyant. Il vient prier à la synagogue selon son habitude, le jour du sabbat, avec tous les autres, ensemble, en communauté.

  • Jésus est conduit par le Saint Esprit : « L’Esprit de Dieu repose sur moi ».

  • Jésus est un enseignant. L’esprit de Dieu m’a envoyé annoncer la Bonne Nouvelle.

  • Jésus est le Fils de Dieu : « L’Esprit de Dieu m’a consacré ».

  • Jésus est le Sauveur, Il annonce la Bonne Nouvelle de l’Evangile aux pauvres. Il nous montre ce que Dieu veut pour les hommes : que les prisonniers soient délivrés, que les aveugles voient à nouveau, que tous ceux qui sont écrasés et utilisés soient libérés, que nous puissions vivre dans la bonté et la faveur de Dieu, une année de bonheur.

2- Quelle est la Bonne Nouvelle de cet Evangile ?

Jésus vient nous montrer le chemin de la vie, le chemin qui nous sauve. A nous aussi, Il annonce une Bonne Nouvelle, heureux totalement. Si nous sommes pauvres, écrasés, découragés, méprisés et rejetés par les autres, si nous sommes aveugles et même prisonniers, Jésus est avec nous. Il nous aime, Il nous montre le chemin, Il nous sauve. Il nous propose une année de bonheur. 

3- Comment mettre cet Evangile en pratique

  • « Tous ont les yeux fixés sur Jésus ». Nous aussi dans toute notre vie, nous gardons les yeux fixés sur Jésus, pour l’aimer et pour vivre comme Lui. Prions dans notre cœur montre-nous

  • Comme Jésus, nous sommes fidèles, nous aimons notre famille et nos amis. Nous aimons nous retrouver avec eux.

  • Comme Jésus, nous vivons notre foi, nous prions. Pas seulement tout seul, mais avec les autres dans nos communautés : en priant ensemble, en assistant aux réunions et en agissant ensemble

  • Jésus dit : « C’est aujourd’hui que cette parole devient réelle ». A nous de rendre la Parole et le Royaume de Dieu visibles aujourd’hui, par nos actions et notre engagement.

Souvent on prend cet évangile seulement au niveau spirituel. Il faut aussi le prendre au sens matériel, pour aider concrètement ceux qui souffrent autour de nous. Pas seulement conseiller ceux qui sont prisonniers du péché, mais aider concrètement et réellement ceux qui sont en prison et leurs familles. Pas seulement conseiller les « aveugles » qui ne connaissent pas le chemin de Dieu. Mais aussi aider ceux qui sont aveugles dans leur corps et tous les handicapés qui sont autour de nous.

  • Nous nous laissons conduire par le Saint Esprit, et nous l’écoutons dans notre cœur.

  • L’Esprit Saint nous a consacrés. Pour Dieu Nous cherchons à être saints, et à nous conduire comme de vrais enfants de Dieu. Nous enseignons l’Evangile, nous conseillons nos frères, sans honte, mais avec courage, tout en respectant leur liberté.

  • Nous respectons, nous aimons et nous aidons les pauvres de toutes les manières. Nous nous mettons à leur service. Nous les respectons et nous les accueillons. Nous les écoutons : pour savoir ce qu’ils veulent, mais surtout parce qu’ils ont beaucoup de choses à nous enseigner. Et nous les aidons, dans ce qu’ils ont décidé de faire eux-mêmes, pas ce que nous voulons nous !

  • Nous libérons les prisonniers. D’abord, nous visitons et nous aidons ceux qui sont en prison. Nous aidons leurs familles et leurs enfants. Mais nous libérons aussi, tous ceux qui sont prisonniers de la drogue, de la sexualité mal vécue, de l’argent, de la soif du pouvoir et de toutes les mauvaises habitudes, du mal, de la méchanceté, de la vengeance, de la jalousie… Tous nous avons besoin d’être libérés par le Saint Esprit de Jésus.

  • Nous aidons les aveugles et les handicapés de toutes sortes. Et aussi les étrangers, les petits de la société, les chômeurs et ceux qui font des petits métiers, les analphabètes, les veuves, les orphelins, tous ceux qui ont besoin de nous. Nous ne les aidons pas seulement, en leur donnant de l’argent ou de la nourriture (l’aumône). Nous cherchons à leur donner les moyens de faire quelque chose par eux-mêmes, au lieu de tomber dans la mendicité.

  • Nous ouvrons aussi le cœur des aveugles. Nous aidons ceux qui sont tombés dans l’égoïsme. Nous ouvrons les yeux de leur cœur, pour qu’ils connaissent le chemin de Dieu, et qu’ils le suivent. Mais nous ouvrons surtout nos yeux pour voir les bonnes choses que les autres font autour de nous. Car souvent, nous voyons seulement les mauvaises choses et les défauts des autres

  • Nous cherchons à libérer tous ceux qui sont écrasés, et mis de côté. D’abord, nous cherchons à les voir, car ils sont nombreux autour de nous. Nous essayons de connaître leurs problèmes. Et ensemble, avec les différentes organisations de notre pays, nous cherchons à les libérer.

  • Nous annonçons autour de nous, une année de grâce de la part de Dieu, au lieu de nous plaindre. Et nous aidons nos amis et nos parents, à vivre cette année dans la bonté de Dieu. Merci à Dieu et à son Esprit Saint.

C’est tout cela que Dieu veut. Il l’a dit par le prophète Isaïe. C’est tout cela que Jésus a fait. Il l’a fait avec ses apôtres, pour le bien de tout le peuple. Par la force et la lumière du Saint Esprit. C’est cela que nous cherchons à faire aujourd’hui. Pas tout seul, mais ensemble avec les autres. D’abord dans notre communauté chrétienne, mais aussi avec tous ceux qui luttent pour les droits humains, pour la paix, la liberté et la justice dans le pays. Pour le pardon et l’unité avec tous les hommes de bonne volonté, et dans toutes les organisations de la société.

Pour aller plus loin : C’est Dieu qui est le vrai juste. Etre juste, c’est donc répondre aux appels de Dieu, et vivre comme Jésus Christ en écoutant les appels de son Esprit Saint dans notre cœur. C’est Jésus qui nous rend juste.

Nous avons lu ensuite l’Evangile du jour (voir le commentaire ci-dessous).

Dans l’Evangile d’aujourd’hui, Jésus dit : « C’est aujourd’hui que cette Parole s’accomplit. Et tous regardaient Jésus Christ avec attention ». Car comme le dit le prophète Isaïe, l’Esprit Saint était sur Lui. Jésus nous appelle à vivre comme Lui, pour nous engager pour la justice. IL nous a envoyé son Esprit Saint pour cela.

L’Evangile est une Bonne Nouvelle. Nous ne pouvons pas annoncer une Bonne Nouvelle qui rend les hommes heureux, si nous-mêmes nous ne sommes pas heureux.

Que faire pour cela ? On nous dit que tous avaient les yeux fixés sur Jésus et que l’Esprit Saint était Lui. La première chose c’est d’écouter le Saint Esprit dans notre cœur. Pas seulement personnellement, mais tous ensemble. Comme Jésus était avec tous ses frères croyants, dans la maison de prière de Nazareth. Jésus dit, à la suite d’Esaïe : « L’Esprit m’a consacré ». Nous aussi, par le baptême, nous sommes consacrés, nous sommes rendus saints. C’est pour cela que nous voulons nous aussi mettre cet évangile en pratique. D’abord dans notre vie personnelle, ensuite avec nos frères et nos sœurs.

 

Cet Evangile est à comprendre à deux niveaux. Pas seulement au niveau spirituel. Par exemple, quand on dit : Jésus ouvre les yeux, c’est d’abord au niveau concret et matériel. Jésus a vraiment ouvert les yeux des aveugles. Il les a guéris dans leur corps et pas seulement dans leur cœur. Il ouvre les yeux de notre cœur. Mais il nous demande aussi d’aider ceux qui sont aveugles dans leur corps. Il ne faut pas idéaliser (spiritualiser) l’Evangile.

Jésus nous dit : « La Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres ». Il s’agit d’aimer vraiment les pauvres : réellement et concrètement. Les pauvres n’ont pas besoin seulement d’argent, d’habits ou de nourriture, ils ont d’abord besoin de dignité et de respect. La première chose c’est de les accueillir et de reconnaître en eux la présence de Jésus. Trop souvent nous voulons aider les pauvres mais à notre manière, comme nous l’avons décidé nous-mêmes, sans les écouter. Nous venons avec nos projets tous faits. Et ensuite nous nous étonnons que cela ne libère pas les pauvres, et même que cela ne les intéresse pas. Il ne s’agit pas d’aider les pauvres comme nous l’avons décidé mais de les écouter, de voir ce qu’ils veulent faire eux-mêmes, et de soutenir leurs actions et non pas les nôtres. Car ceux qui connaissent le mieux la pauvreté ce sont les pauvres, car ce sont eux qui en vivent. Ce sont eux qui vont nous dire les meilleurs moyens de les aider à s’en sortir. Cet Evangile nous rappelle aussi que les pauvres n’ont pas besoin seulement d’aide matérielle, ils ont besoin de la Parole de Dieu. Mais pour annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres, il faut d’abord les accueillir, les respecter et reconnaître en eux Jésus Christ.

Jésus nous dit : je vais rendre les prisonniers libres. C’est vrai que nous sommes tous prisonniers du péché, de nos mauvaises habitudes, de l’argent, de la recherche du pouvoir, de la sexualité mal vécue, de la drogue, et de beaucoup d’autres choses. Jésus vient nous libérer de tout cela. Il nous demande d’agir avec Lui pour libérer nos frères. Mais en même temps, n’oublions pas que Jésus a été aussi en prison, qu’Il a été frappé, torturé, mis à mort. Jésus nous demande d’aimer les prisonniers, de les soutenir, de les respecter, de ne pas les condamner, de les aider à changer de vie et à grandir. Il nous dira à la fin du monde : « j’étais prisonnier, et tu es venu me visiter. Tout ce que tu as fait au plus petit de mes frères, c’est à Moi que tu l’as fait «  (Mat 25, 32-46). Nous ne pouvons pas facilement visiter les prisonniers, il faut pour cela une autorisation spéciale. Mais nous pouvons visiter les familles des prisonniers qui sont autour de nous. Car souvent, ceux qui souffrent, le plus ce n’est pas le prisonnier lui-même mais sa famille. Quand le chef de famille est en prison, il n’y a plus de moyens pour vivre, pour payer le loyer, pour acheter la nourriture, pour envoyer les enfants à l’école. C’est la tristesse et la désolation.

 

Jésus nous dit qu’il est venu ouvrir les yeux des aveugles. Et, effectivement, Il a ouvert les yeux de beaucoup d’aveugles. Il nous demande, nous aussi, d’être attentifs, d’accueillir, de soutenir et d’aider non seulement les aveugles, mais toutes les personnes handicapées autour de nous. Jésus est toujours avec nous. Il nous demande d’ouvrir les yeux pour aider les handicapés, les petits de la société, les chômeurs, les analphabètes qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école, les enfants de la rue, les petits métiers, les gorgoorlu, tous ceux qui travaillent dans le secteur informel.

Mais quand Jésus guérit les aveugles, c’est aussi pour nous montrer qu’Il est la Lumière du monde, pour nous aider à voir clair dans notre vie. Et pour nous aider à connaître le chemin qui nous sauve, le chemin de Dieu dans lequel nous voulons marcher. Jésus ouvre les yeux de notre cœur, pour que comme Lui, nous sachons regarder nos frères et nos sœurs avec amour. Et que nous sachions voir les belles c hoses que Jésus fait dans notre monde. Comme le disait Jésus dans l’Evangile : « savoir lire les signes des temps », reconnaître les actions de Dieu dans le monde. Dieu continue de créer chaque jour des choses nouvelles et à sauver le monde.

 

« Jésus vient relever ceux qui sont écrasés ». Ceux qui sont écrasés sont très nombreux autour de nous. Ce sont ceux qui sont découragés et qui n’arrivent pas à porter leur croix, et le poids de la vie. Il s’agira donc pour nous de les aider, pas seulement personnellement, mais ensemble dans notre communauté chrétienne. Et aussi en travaillant avec les ONG qui sont autour de nous. Pas seulement les organisations chrétiennes, mais aussi les autres organisations humanitaires, car l’Esprit parle dans le cœur de tous les hommes et Lui seul sait où nous devons aller. Il nous demande de soutenir les efforts de réconciliation qui sont vécus autour de nous, de conduire ceux qui sont frappés, exploités, chassés de leurs maisons vers les boutiques de droit et les maisons de justice, où ils pourront être aidés, si nous-mêmes nous ne pouvons le faire directement.

 

« Le Seigneur est venu annoncer une année de grâce ». Nous terminons cette Semaine de prière de l’Unité. Il faut qu’elle se continue tout au long de l’année. Que ce soit une année de grâce, pour nous et pour tous. En luttant ensemble, avec tous les hommes de bonne volonté, pour la défense des droits humains.