Armel DUTEIL

Mission Catholique de MONGO

FEVRIER 1998

BP 61

GUECKEDOU (Guinée Conakry)


Chers Amis,


C'est avec joie que je viens vous retrouver par correspondance ; soyez sûrs que je pense à chacun de ceux qui reçoivent cette lettre en particulier, avec leurs familles, leurs amis, tous ceux avec qui ils vivent, partagent amitié et engagements. Que cette lettre vous apporte un peu de joie et d'Espérance et aussi la paix et la fraternité que nous cherchons à construire malgré tous nos problèmes dans cette région de Guinée, de Sierra Léone et du Libéria.


En GUINEE, comme partout dans le monde, nous venons de vivre le Ramadan, en lien avec les musulmans et c'est à notre tour d'entrer en Carême. Il y a quelques mois, une mission de la Banque Mondiale est descendue sur le terrain, dans notre région, comme dans les autres régions de Guinée, pour mieux voir quels sont les besoins de la population à la base.... et aussi, sans doute, parce que malheureusement l'argent des grands projets de la Banque Mondiale ou d'ailleurs arrive très rarement aux populations elles-mêmes. Il est arrêté dans la capitale et les grands centres, au profit de quelques privilégiés bien placés. La démarche est donc bonne en soi ; elle a été suivie d'un grand forum à Conakry qui a cherché à analyser les besoins exprimés par les populations pour rendre plus efficace la lutte contre la pauvreté en essayant de tracer des objectifs précis et des moyens d'action. Parmi ces objectifs, reviennent, par ex., la construction de routes, de pistes, de centres de santé et d'écoles, mais aussi une formation pour une meilleure organisation du pays. Maintenant il faudra voir les résultats, car on organise des tas de séminaires et la plupart n'aboutissent pas à de grands résultats concrets, et ne changent malheureusement pas les façons de faire, malgré les belles déclarations d'intentions.


Au LIBERIA la guerre civile est arrêtée et des élections ont été organisées et la Force d'intervention ouest-africaine (ECONOG) quitte le pays. Bien sûr on reproche au Président TAYLOR de chercher à imposer son pouvoir, mais il vrai aussi qu'après tant d'années d'anarchie dans le pays, il faut un pouvoir fort pour maintenir la paix.... Il est donc très difficile de trouver un équilibre et de véritablement respecter les droits de l'homme dans ces conditions.


En SIERRA LEONE, les militaires de la junte qui ont chassé le Président élu ont promis de rendre le pouvoir en Avril 1998, mais rien de précis n'a été fait dans ce sens, et par conséquent je ne pense pas qu'on s'oriente vers cette solution malheureusement. Pour le moment, la guerre civile continue entre les rebelles qui se sont unis aux militaires utistes ; et les kamajos, qui sont des chasseurs traditionnels se sont organisés et sont soutenus actuellement par Les Comores, restent fidèles au Président élu et cherchent à obtenir son retour, mais il est bien évident que la guerre n'est jamais une solution pour bâtir la paix. Et comme toujours, ce sont les populations qui souffrent. Certains prêtres et religieuses sont sérieusement menacés par les militaires parce que l'Eglise s'est opposée clairement au coup d'état de ces militaires. Autre conséquence : de nombreux nouveaux réfugiés continuent à affluer dans le secteur de MONGO, venant s'ajouter aux 275.000 réfugiés environ déjà présent. Pour ces nouveaux réfugiés, nous avons reçu une aide en particulier de CARITAS et de MISEREOR (Allemagne) pour les accueillir et leur fournir au moins un minimum de nourriture à leur arrivée. Mais nous allons aussi consacrer une partie de cet argent pour organiser des rencontres qui permettent à ces réfugiés d'exprimer toute cette souffrance pour la faire sortir d'eux-mêmes, et voir comment ils pourront peu à peu dépasser les traumatismes qui sont les leurs. Progressivement le H.C.R. enregistre ces nouveaux arrivés pour les prendre en charge, mais depuis deux ans le HCR et le P.A.M. (Projet alimentaire mondial) ne fournissent plus de vivres à tous les réfugiés, mais seulement aux personnes vulnérables : les handicapés, blessés de guerre, malades et personnes âgées, femmes chefs de familles avec charge d'enfants, femmes enceintes et bébés et aussi élèves. Pour les autres, il n'y a plus rien. Bien sûr, on pense qu'au bout de plusieurs années il faut que les réfugiés se prennent en main et vivent par eux mêmes. Mais comment faire, quand la région est déjà surpeuplée et qu'il n'y a pratiquement plus de terrain cultivable, sinon quelques terres très pauvres et épuisées ? Le HCR fournit des bâches pour couvrir les maisons, les moyens de construire des latrines (pour éviter le choléra) des forages pour avoir de l'eau potable et prendre en charge les enseignants pour scolariser les enfants réfugiés. Des ONG ont mis en place pour ces nouveaux réfugiés des projets comme elles l'avaient fait pour les réfugiés précédents : fabrique de savon artisanal à partir de l'huile de palme, des menuiseries et autres ateliers avec la formation que cela suppose, et également alphabétisation des adultes, etc. Tout cela est bien sûr très important. Dans nos communautés chrétiennes nous cherchons nous aussi à les conscientiser et à les orienter en ce sens en travaillant avec tous et en entraînant les autres ; mais de tels projets ont aussi parfois des conséquences négatives. Par ex. les arbres disparaissent à cause de la multiplication des menuiseries, la terre n'est plus protégée, elle se détériore encore plus. Comme quoi rien n'est simple.


De plus, nous sentons que tout cela n'est pas suffisant. C'est pourquoi j'ai fait appel à une équipe qui a travaillé au Libéria et avec les réfugiés en Côte d'Ivoire, pour voir comment apporter une formation par rapport aux droits de l'homme et à la justice. En effet, dans les camps comme dans les villages, il y a une certain nombre d'injustices qui se vivent, et même si les réfugiés ont échappé à la guerre civile, dans les camps ça n'est pas toujours la vraie paix. Par ailleurs, certains ont de la peine à s'engager et à agir pour les autres : ils auraient plutôt tendance à demander pour recevoir et à profiter de toutes les circonstances qui se présentent. Par ailleurs le pays a été détruit, il n'a plus de cadres, il sera très difficile de reconstruire. Nous sentons donc le besoin de préparer l'avenir et de former un certain nombre de personnes qui pourront pendre des responsabilités au niveau économique, mais aussi social et politique avec compétence, sérieux et engagement. Pour cela, un certain nombre de personnes, (prêtres , religieux et laïcs) qui travaillent dans ce sens, se sont regroupés pour réfléchir à la manière d' organiser les choses, et j'ai bon espoir que cela va marcher.


Une autre bonne nouvelle, John, un confrère Nigérian , est venu me rejoindre. C'est une très grande joie pour moi, car j'étais seul depuis mai dernier. Bien que travaillant vraiment en équipe avec les laïcs Guinéens et réfugiés, cela va être une grande joie pour moi de pouvoir vivre à nouveau en communauté et surtout en communauté internationale. Ce ne sera pas obligatoirement facile, mais je pense que cela peut être une grande richesse d'être de deux cultures différentes, en même temps que c'est un signe important pour des populations qui souffrent des tensions ethniques et même du racisme, et du rejet par d'autres groupes culturels de voir que Blancs et Noirs peuvent vivre ensemble dans la complémentarité. De plus John s'est préparé sérieusement à ce travail auprès des réfugiés, en particulier cette année, dans un Institut spécialisé à Londres et je pense qu'il pourra beaucoup m'aider à mieux faire mon travail et à analyser davantage ce que nous faisons. Une ou deux choses sur lesquelles nous sommes bien d'accord, c'est la nécessité de travailler aussi bien avec les Guinéens qu'avec les réfugiés et de chercher à les rapprocher davantage, en vivant et en agissant davantage ensemble pour bâtir le pays, non pas en cherchant à assimiler l'autre, ni même à l'intégrer mais au contraire en lui permettant de vivre ses différences, en particulier religieuses et culturelles pour une véritable complémentarité et un réel enrichissement mutuel, et je pense que ce serait également très important par ex. en France, par rapport aux étrangers qui vivent chez nous. Non pas chercher à les assimiler ni même les intégrer, mais leur permettre de rester eux-mêmes pour pouvoir nous enrichir réciproquement.


Il va falloir bien sûr un peu de temps pour souder notre équipe et aussi, pour John, pour apprendre la langue et se former au travail pastoral que nous avons entrepris. D'ailleurs moi-même je ne possède encore que très imparfaitement la langue et sa présence va me stimuler dans ce domaine et contribuera aussi à améliorer notre façon de travailler.


Souvent les réfugiés se plaignent, par exemple, de ne pas avoir assez de médicaments ou d'être arrêtés par les soldats ou les policiers. Ils ne se rendent pas toujours compte que les Guinéens vivent la même situation et que ces derniers, en plus, ne sont pas aidés par le HCR, le PAM ou d'autres ONG, mais il reste vrai que les Guinéens sont quand même chez eux et qu'ils n'ont pas subi toutes les souffrances et l'arrachement de leur pays, que les réfugiés ont supporté souvent avec violence.


Par ailleurs les Guinéens ont vraiment accueilli les réfugiés à bras ouverts et d'une façon absolument extraordinaire, et cela malgré la pauvreté. Mais au bout de sept ans, la situation commence à peser lourdement car eux-mêmes n'ont pas beaucoup de moyens pour vivre. A MONGO, il y a 275.000 réfugiés pour seulement 175.000 Guinéens. On a dépassé de beaucoup, par conséquent, le fameux soi-disant seuil critique de 10 % d'étrangers ! Et les Guinéens sont obligés de voir que, suite à cette surpopulation, leur pays se détériore rapidement : déboisement, appauvrissement des sols, déperdition des moyens, etc. Dans ce contexte, les différences entre Guinéens et réfugiés peuvent devenir incompréhension et opposition. Certaines personnes travaillent seulement, soit avec les réfugiés, soit avec les Guinéens. Nous avons la chance, John et moi (mais c'est aussi un choix volontaire de notre part) de travailler des deux côtés, et cela peut nous aider à créer des liens et donc à améliorer la situation et éviter des tensions inutiles.


Pour en revenir aux réfugiés, je vois qu'un certain nombre d'entre eux commencent à s'engager davantage pour prendre leurs responsabilités et pour agir pour les autres. Certains se mettent ensemble pour travailler pour la communauté et non plus seulement pour eux-mêmes, et cela malgré tous leurs problèmes. Les jeunes ne se limitent plus aux matchs de football ou aux grandes manifestations de théâtre, même si elles restent toujours utiles et même nécessaires ; maintenant ils s'engagent davantage dans leurs familles, leurs camps, leurs écoles pour leurs élèves. C'est une oeuvre de très longue haleine, car ce n'est pas facile pour un réfugié qui a perdu ses racines et ses repères de s'engager, surtout quand il est en situation d'insécurité. Mais malgré tout un certain nombre commence à le faire. De même avec l'arrivée des nouveaux réfugiés une solidarité et une entraide plus grandes apparaissent entre les réfugiés eux-mêmes, et de la même façon notre équipe de travail se soude et évolue. Autant vous dire que, malgré tous les problèmes et la fatigue, le moral est excellent et que malgré toutes les souffrances vécues et partagées nous vivons des moments très intenses de partage et même de joie.


Comme je vous l'ai déjà dit, nous travaillons sur cinq sous-préfectures regroupant 57 camps de réfugiés et 32 communautés comprenant chacune entre 10 et 20 petits villages, sur une distance de plus de 70 km. Quand j'étais seul, cela faisait un travail énorme. Depuis Octobre, en étant presque sans arrêt en tournée, je n'ai pu terminer le tour de toutes les communautés, et les besoins comme les demandes de formation sont énormes. Ainsi, au démarrage de l'année pastorale, nous avons organisé un certain nombre de rencontres générales regroupant les responsables de différents groupes : catéchistes, responsables de communautés, animateurs de jeunes, responsables des femmes, des hommes (la séparation entre sexes et âges est encore très forte dans la société kisienne, l'ethnie dans laquelle nous travaillons) et aussi les responsables des différents groupes et mouvements des cadres, etc. Pour ces rencontres qui durent généralement deux jours (en plus de deux jours de voyage) la communauté tout entière cotise à chaque fois pour la nourriture des participants. Les gens se déplacent à pied, car les transports coûtent trop cher. Nous arrivons à nous en sortir, grâce à un certain nombre d'entre vous pour prendre en charge les autres frais d'organisation, de formation, de fabrication de matériels pédagogiques et autres. Je tiens à nouveau à remercier ici de tout coeur tous ceux qui nous apportent une aide dans ce sens. Dans chaque communauté, les groupes des hommes, des femmes, comme des jeunes, ont commencé chacun un jardin et ont cultivé un certain nombre de légumes. De nombreux groupes d'alphabétisation se sont mis en place. La formation des femmes avance ; que ce soit au point de vue santé (hygiène, prévention et soin de santé primaire), éducation de leurs enfants, prise en charge de leur vie, engagements envers les autres femmes, formation pour répondre à leurs besoins (groupes de couture, etc.)


Dans chacune de mes tournées, j'essaie de rencontrer les responsables du développement (agriculture, élevage, reboisement, etc.) pour les encourager et les motiver, car ils sont souvent découragés et manquent cruellement de moyens, et il faut reconnaître que cela entraîne souvent une certaine passivité et même une démission de leur part. A ce sujet, les rencontres de cadres chrétiens que nous avons organisées ont eu un réel impact pour les participants eux-mêmes et aussi pour les autres. A chaque tournée, je cherche aussi à contacter les agents de la santé car cela me semble un aspect très important. Avec l'aide de l'Association Plan-Guinée, j'ai maintenant pu réaliser un certain nombre de jeux pédagogiques pour l'éducation des jeunes, aussi bien pour les élèves que pour les jeunes paysans, en particulier aux droits de l'homme et aux droits de l'enfant. Maintenant, il va falloir lancer la formation par des séminaires et autres moyens d'information ; les choses sont en train de se mettre en place.


Vous vous doutez bien que tout cela n'est pas toujours facile. Un exemple : je vous ai parlé de notre désir de mettre en place des centres communautaires pour les jeunes enfants. Nous appelons ces centres "communautaires" parce que nous voulons qu'ils soient pris en charge par la communauté villageoise elle-même. Ces centres sont animés par des mères de famille, les parents. Les constructions sont assurées par les communautés du village, en cherchant à garder un niveau très simple pour que les frais puissent être supportés par les populations. De même que le taux des cotisations pour prendre en charge les éducatrices ; les différentes personnes de la communauté interviennent chacune selon ses capacités, personnes âgées pour les contes et la culture traditionnelle, les artisans du village, les mouvements des jeunes, etc. Gilberte (qui vous a longtemps envoyé ces circulaires) qui a une très grande expérience dans ces domaines et avec qui j'avais déjà travaillé au CONGO en 1963-64, est venue nous aider pour cela pendant trois semaines et elle doit revenir à nouveau à Mongo. Mais, là encore, les choses ne sont pas très facile. Nous cherchons surtout une éducation des enfants, visant en particulier à les enraciner dans leur propre culture, mais les parents préfèrent que l'on enseigne leurs enfants et que l'on mette en place des écoles maternelles avec enseignement en français (que les enfants ne comprennent absolument pas) et que ces écoles soient dirigées par des jeunes "enseignants", même s'ils n'ont aucune formation pédagogique pour cela. Il faut dire que pour un certain nombre de ces jeunes, chômeurs, ayant quitté l'école trop tôt, c'est un moyen de gagner leur vie et cela aussi c'est important. De plus au temps de Sékou Touré, on avait imposé l'enseignement dans les différentes langues nationales, et cela a été un fiasco qui a laissé un très mauvais souvenir aux parents. C'est dire que notre action pour la mise en place de ces centres communautaires éducatifs pour les enfants se heurte à bien des obstacles et qu'un certain nombre de parents enlèvent maintenant leurs enfants de nos centres pour les envoyer dans des écoles maternelles. Nous le regrettons beaucoup, mais en même temps il est important de respecter la volonté des parents.... tout en cherchant à leur faire comprendre le bien-fondé de nos orientations. Donc dans ce domaine, je ne sais pas du tout ce que notre action va donner, à long terme. De toutes façons nous allons travailler en même temps auprès de ces écoles maternelles pour les aider à évoluer et leur fournir quelques moyens pédagogiques pour mieux répondre aux vrais besoins des enfants.


Une autre action qui prend forme peu à peu, c'est la lutte pour la justice. Pour cela, nous avons commencé dans chaque communauté à faire prendre conscience aux gens de certaines injustices que souvent ils supportaient parce qu'ils pensaient ne rien pouvoir faire contre. Maintenant, dans chaque communauté, ils commencent à passer à l'action en s'attaquant à une petite chose sur laquelle ils peuvent agir complètement et en ne prenant qu'un seul point à la fois. Voici la synthèse que nous avons faite d'un certain nombre d'injustices les plus fréquentes. L'énumération de ces faits pourrait décourager et faire croire que tout est pourri ; ce n'est absolument pas le cas ; mais il est vrai que les injustices et la corruption existent partout et en prendre conscience est déjà un très grand progrès. Là encore, il me semble important de voir le positif de la chose, en tout cas cela nous fait encore pas mal de travail pour l'avenir. Mais c'est ce travail qui va nous faire grandir tous ensemble.


Quelques problèmes des villages évoqués au cours des réunions pour une action pour la justice et la paix :


Au niveau du diocèse, suite à la lettre des Evêques de GUINEE, nous avons eu en Octobre une grande rencontre des responsables de tout le diocèse de KANKAN sur le thème "Vaincre la pauvreté". Nous avons souligné deux choses :

  1. la nécessité de chercher de plus en plus la responsabilité locale et l'autofinancement à partir de nos propres ressources et en développant des actions productives dans les communautés.

  2. de travailler avec les pauvres. Pas seulement les aider par de la nourriture ou autre don, ni même à travailler gratuitement pour eux ; mais d'abord les écouter, les respecter, leur donner une plus grande place dans nos communautés pour que peu à peu ils soient aussi davantage reconnus et qu'ils puissent prendre leur place dans la vie du village ou du quartier. Le but bien sûr étant que nous-mêmes nous sachions nous mettre à leur école et accueillir tout ce qu'ils ont à nous apprendre, mais cela est un changement profond de nos mentalités qui ne se fera pas facilement. C'est donc là une action de très longue haleine et toujours à reprendre.


La préparation du Jubilé de l'An 2000 nous ouvre également des pistes d'actions intéressantes pour tout ce qui regarde le renouvellement de nos communautés chrétiennes et de la société tout entière. Par exemple, par rapport aux terrains mis en gage par des gens qui ont besoin et qui ensuite n'arrivent pas à rembourser et donc à récupérer leur terrain, même après de nombreuses années ; ils n'ont plus de moyens de travailler et de vivre. L'expérience de la remise des dettes et de la libération dans l'Ancien Testament au moment du Jubilé est une lumière pour nous dans ce sens. A ce niveau je me sens également très concerné par l'appel de Jean-Paul II et d'un certain nombre de personnes et d'organisations pour la remise des dettes des pays pauvres, à l'occasion de l'an 2000, car ces dettes les appauvrissent et les exploitent de plus en plus.


Voici donc un certain nombre de choses que je voulais partager avec vous et confier à votre amitié et à votre prière pour ceux avec qui je partage la foi en Dieu, quelle que soit leur religion. Je pourrais ajouter beaucoup d'autres choses, mais j'espère que nous aurons l'occasion d'en parler cet été de vive voix car je compte rentrer en congé pour me reposer un peu, faire le point et aussi faire un bilan médical et recevoir des soins (les dents, les yeux, etc.).


En attendant de vous revoir, je vous redis toute mon amitié. Merci aussi pour les lettres que vous m'envoyez et qui sont pour moi un grand soutien, et également pour tout ce que vous faites là où vous êtes et que vous voulez bien partager avec moi. Que cette lettre vous trouve tous en bonne santé et heureux avec vos familles, vos amis, ou au moins en paix et gardant l'Espérance malgré les problèmes et difficultés.


ARMEL.