Armel Duteil

Jeunes


Le patriarcat

 

Suite aux difficultés d'un certain nombre d’entre nous par rapport à l'autorité, que ce soit dans la famille, au travail ou dans la vie en société, nous nous sommes réunis dans notre groupe de jeunes garçons et filles chrétiens et musulmans pour réfléchir à notre vie et surtout à cette question du patriarcat, c’est=à=dire des gens qui se conduisent comme des patriarches ou comme des patrons, qui imposent leur volonté et qui obligent les gens à faire ce qu'ils doivent faire. Nous retrouvons cela d'abord dans la famille et dans le mariage. Des hommes disent à leur femme : » c'est moi le chef de famille, je suis le chef de la femme, tu dois m'obéir ». Et ils se conduisent souvent de la même façon envers leurs enfants. C'est un état d'esprit, croire qu'on est supérieur, qu’on doit commander et imposer ses idées aux autres et obliger les autres à faire ce que l’on veut. Et dans nos familles, ce n’est pas seulement le mari qui impose sa volonté à sa femme, mais ce sont aussi les parents qui font souffrir les enfants. Ce sont aussi les grands frères qui se font servir par les petits frères ou les garçons qui veulent commander leurs sœurs parce que ce sont des filles.

Cela se retrouve aussi dans la vie du pays.

Il y a beaucoup de chefs, que ce soit des responsables de partis politiques mais aussi des responsables d’associations, des patrons dans les sociétés et les entreprises et aussi dans nos communautés religieuses : des responsables de CEB chez les chrétiens ou les chefs religieux musulmans. Beaucoup pensent qu’ils ont reçu un pouvoir et donc qu’ils doivent commander le autres. Alors qu’ils devraient se mettre à leur service.

On retrouve cela aussi dans les écoles :

des enseignants qui se conduisent d’une façon autoritaire et même qui frappent les élèves. Et dans la vie de tous les jours : dans le quartier, avec les maires et les chefs de quartier. Il y a donc un vrai problème.

Le problème c'est bien sûr qu'on fait souffrir les autres, mais surtout qu'on n'écoute pas les autres. Et comme on ne les écoute pas, on n’a que nos idées à nous, et donc on perd beaucoup de choses. On peut faire aussi beaucoup d'erreurs, alors que les autres pourraient nous aider, nous éclairer, nous conseiller et nous donner des idées nouvelles pour avancer ensemble. Donc avant de commander, même si tu es le chef ou le responsable, prends le temps de regarder la situation. Et-de parler avec ceux qui sont concernés par ce problème. Ensuite quand tu as regardé et réfléchi, pas tout seul mais avec les autres, écouté leurs idées, accueilli leurs propositions et demandé leurs avis sur ce qu'il faut faire, à ce moment-là que tu pourras vraiment faire les choses les meilleures, parce que tu auras accepté d'être aidé.

Cela est vrai même pour les enfants.

Même les enfants ont des bonnes idées. Souvent, ils réagissent d’une façon très simple et naturelle parce que dans leur cœur ils ont encore le souci de la vérité et le désir de la justice. C’est donc important non seulement d’écouter nos enfants, mais de chercher à avoir leurs qualités. Leur donner le droit à la parole et faire des réunions de famille. Jésus disait « si vous ne devenez pas comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieu. » Il s'agit donc d'être simple comme les enfants, de ne pas garder rancune, d'être ami avec tout le monde, de pardonner, de ne pas être raciste, de ne pas refuser certaines personnes qui ne nous plaisent pas, aider nos frères et nos sœurs. Jésus disait aussi : « celui qui accueille un enfant, c’est moi qu’il accueille. » Et dans l'islam, on nous demande aussi d'écouter les enfants, les pauvres et les petits de la société.

Il faut donc non seulement ouvrir les oreilles, mais avoir le cœur ouvert. Parce qu’il y a trop d'abus de pouvoir, trop de chefs et trop de responsables de famille qui veulent seulement commander sans écouter, et sans faire attention aux autres. Ils veulent seulement imposer leurs idées. Il y a aussi beaucoup trop d'abus de pouvoir dans la société, en particulier de la part des chefs religieux. Comme ils enseignent la parole de Dieu, ils croient qu’ils parlent au nom de Dieu. Mais ils ne sont pas Dieu, ils sont des serviteurs de Dieu. Donc ils doivent se mettre au service pas seulement de Dieu, mais aussi de leurs frères et de leurs sœurs.

Dans l'Eglise catholique, on a commencé à réfléchir sérieusement sur les abus sexuels. Mais le pape François a expliqué clairement que les abus sexuels commencent par les abus de pouvoir. Tu veux commander, tu imposes tes idées aux autres, tu les obliges à faire ce que tu veux dans la vie ordinaire. Un jour tu vas les obliger à faire ce que tu veux aussi dans la sexualité,  pour utiliser les gens pour ton plaisir, même des enfants.

Dans la première partie nous avons vu combien il y a de problèmes avec des gens qui imposent leur volonté dans la famille, mais aussi dans la société toute entière. Pourtant, dans la famille et le mariage, il y a des gens qui se respectent. Même des mariés âgés qui écoutent et respectent leur femme. C’est justement grâce à cela, parce qu'ils se parlaient, qu'ils ont pu rester ensemble dans le mariage, certains plus de 50 ans. Il y a des maris qui ne cherchent pas à imposer leur volonté, mais qui parlent avec leur femme. Cela c'est important. Mais pour les hommes, quand ils veulent faire quelque chose, ils vont plus souvent parler avec leur grande sœur ou leur mère qu'avec leur femme. C’est vrai aussi de l’autre côté : il y a des femmes qui ne demandent pas l’avis de leur mari, elles préfèrent aller voir leur grand frère, leur oncle ou d’autres personnes de leur famille. Il faut donc apprendre à communiquer entre mari et femme, dans le respect et dans l'écoute. Mais bien sûr en gardant nos traditions, parce que nous avons une culture et une civilisation, qui avaient des raisons. Si les anciens nous ont demandé d’agir comme ça, c'est parce qu'ils avaient réfléchi. Par exemple, dans la tradition on disait que la femme ne doit pas commander à son mari. Donc elle ne doit pas lui commander des choses en public, devant tout le monde. Mais cela n'empêchait pas qu’en privé, à la maison ils parlent ensemble tranquillement.

Mais c'est vrai qu’il faut faire avancer nos coutumes, car le monde a changé. Et qu'on rende meilleure notre civilisation, à partir des autres cultures. Il y a des choses importantes et nouvelles qui nous viennent des autres pays. En particulier le partage et le dialogue dans la famille et entre l'homme et la femme. Dans nos traditions, la femme est beaucoup respectée. Mais elle est respectée surtout en tant que mère. Un certain nombre de maris respectent aussi leur femme en tant qu'épouse. C'est pour cela qu'il y a une véritable amitié et un partage de conseils entre mari et femme, même parmi les anciens. Le problème c'est que la femme n'est pas encore suffisamment respectée en tant que personne capable, libre et responsable, et qui a des droits, dont le droit de vivre sa vie. Et donc que la femme est égale de l’homme.

L’homme et la femme sont différents.

Il nous faut comprendre qu’être différent cela ne veut pas dire que l'un est supérieur à l'autre. L'homme et la femme sont différents, mais ils sont égaux comme nous le dit la déclaration universelle des droits de l'homme : « toutes les personnes humaines naissent libres et égales en dignité et en droit ». C'est donc nécessaire de donner toute sa place à la femme, qu’elle ait le droit de faire par elle-même les choses qu’elle souhaite et de prendre des responsabilités. On commence maintenant à voir des femmes qui sont ministres ou directrices dans des sociétés, qui commandent dans l'armée ou dans des bureaux. C'est normal si elles sont capables. Il y a des femmes qui n’ont pas fait d’études, qui ne parlent pas français mais qui sont très intelligentes. Il faut donc que l’on donne sa place à la femme, pas seulement en tant que mère, pas seulement en tant qu’épouse, amie de l'homme mais en tant que personne libre et responsable.

Cela commence à venir. Mais c'est important de préparer l'avenir, d’abord dans la famille : ne pas laisser les garçons se faire servir par leurs sœurs, demander aux garçons de participer aux travaux de la maison : pas seulement balayer ou aller au marché, mais même apprendre à faire la cuisine par exemple. Sinon quand ils vont se marier, ils n’accepteront pas d’aider leurs femmes. Et même s’ils le veulent, ils n’en seront pas capables. Déjà, si ta femme est malade, qu’elle est en voyage ou qu'elle est partie voir sa famille, si tu ne sais pas faire la cuisine, comment tu vas manger ? Il est donc important qu’on accepte d'avancer.

Quand la femme travaille, qu’elle s’occupe de la maison ou fait la cuisine, et que le bébé pleure, des maris disent : « prends ton bébé, il pleure ». Mais est-ce que ce n'est pas leur bébé à tous les 2 ? Est-ce qu'ils n'ont pas été ensemble pour avoir cet enfant ? A ce moment-là, n’est-ce pas ensemble qu’ils doivent s’en occuper ? Voilà donc déjà un certain nombre de choses à changer.

Dans notre groupe de jeunes, garçons et filles, chrétiens comme musulmans, nous avons réfléchi au patriarcat, à ceux qui se conduisent comme des patrons imbus de pouvoir (voir les deux envois précédents). Dans un 3e temps, nous avons essayé de réfléchir aussi au niveau religieux. D’abord il faut comprendre que les textes religieux, que ce soit le Coran ou la Bible ont été écrits à une époque où les hommes commandaient les femmes, où que les femmes ne pouvaient pas prendre de responsabilité à l'extérieur, ni même sortir souvent. Et ces textes s’adressaient aux gens selon la culture de leur temps. Donc ces textes ont été compris à la manière des hommes et pour leur intérêt, pas pour la libération des femmes. A cause de cela souvent, la Parole de Dieu a été déformée ou en tout cas, elle a été mal comprise.

C'est le cas pour les chrétiens, par exemple, pour l'épître aux éphésiens du chapitre 5,23 où saint Paul dit « que l'homme est le chef de la femme ». Mais il faut comprendre ce qu’il a dit. Au verset 21, Saint Paul commence par dire :« Par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres ». Cela veut dire que, même si l’homme est le chef de la femme, il doit aussi se soumettre à sa femme. Et donc, d'abord l'écouter, et se mettre avec son service.

Quand Paul dit que l’homme est le chef de la femme », il ajoute « comme le Christ est le chef de l’Eglise, il a donné sa vie pour sauver l’Eglise ». Il faut donc aller jusqu’au bout de la phrase. Cela veut dire que si l’homme est le chef de la femme ce n'est pas pour la commander, et surtout pas pour imposer sa volonté, pour l'obliger à faire ce qu’il veut et montrer son pouvoir. Il doit l'aimer comme Jésus Christ, qui a dit que « le plus grand d’entre vous se mette au service de ses frères » (Jean 13,14). Cela est vrai dans le mariage, dans la société et partout. Quand Jésus dit cela, c’est avant de mourir. Il se met à genoux devant ses apôtres et il leur lave les pieds de ses apôtres. Et Il leur dit : « Comprenez ce que j’ai fait, je vous ai donné l'exemple pour que vous aussi vous vous mettiez au service les uns les autres ». Si l’homme est le chef de la femme, lui aussi doit se mettre à genoux devant sa femme comme Jésus, et lui laver les pieds : l’écouter, se mettre à son service, chercher à l'aider et même à la sauver.

Et Paul ajoute : « Le mari doit aimer sa femme comme son propre corps. Celui qui aime sa femme, il s’aime lui-même » (28). Il va même plus loin, en expliquant : « Le Christ a aimé l’Eglise. Il a donné sa vie pour elle. Il voulait la rendre sainte…Pour qu’elle soit pleine de lumière et sans tache ni ride, ni aucun défaut ». C’est comme cela que mari et femme doivent s’aimer pour être heureux et réussir leur vie ensemble.

Saint Paul dit aussi que « en Jésus Christ il n’y a plus ni l'homme ni la femme, ils sont égaux devant Dieu ». Et c’est vrai pour toute la vie en société. Dans le Royaume de Dieu, « il n’y a plus de grec ni de juif, il n’y a plus d’israélite ni de païen, il n’y a plus de barbare ni de sauvage, ni esclave ni homme libre. Il n’y a que le Christ qui est tout en tous « (Col 3, 11). Nous sommes tous égaux devant Dieu, et tous au service de Dieu. Si nous sommes tous petits devant Dieu, nous ne devons pas écraser ni forcer les autres. Mais d’abord obéir à ce que Dieu veut et nous dit.

Enfin, ce qui est important ce sont les actions, plus que les paroles. Donc pour nous chrétiens, c’est de voir ce que Jésus a fait. Jésus est venu annoncer la Parole de Dieu, l’évangile. Pour cela, il n’a pas voulu travailler tout seul, il a voulu vivre en communauté. Il a appelé des apôtres. Ils partageaient ce qu’ils vivaient dans le respect et l’égalité. Même Jésus, qui était pourtant « leur Maitre et leur Rabbi », le Roi du monde et notre Sauveur. Il y avait aussi des femmes qui les aidaient dans leur travail.

Jésus a été ami de femmes comme Marthe et Marie. Il aimait aller chez elles. Il a ressuscité leur frère Lazare mais il les a d’abord écoutées, il a eu pitié d’elles, il les a consolées et encouragées. Et avant de mourir, Jésus est retourné chez Marthe et Marie pour manger ensemble, pour les revoir, pour vivre l’amitié, parler ensemble, partager, échanger. C'est cela qui est important.

Quand Jésus est ressuscité, il n’est pas apparu directement aux apôtres, il est d’abord apparu à une femme. Et à quelle femme ? A Marie Madeleine, une femme qui était possédée par des mauvais esprits. On nous dit que Jésus a chassé sept démons de cette femme. Il l’a libérée. On pense aussi que c’est elle la prostituée venue à genoux aux pieds de Jésus, chez Simon le pharisien (Luc 7,36). Et c’est elle que Jésus choisit pour aller annoncer sa résurrection à Pierre, le premier pape. Si nous croyons en Jésus, nous les chrétiens, nous devons nous conduire comme Jésus s’est conduit avec les femmes, dans le respect.

Et surtout sans les condamner. Même la femme qui a été prise en adultère, Jésus lui dit : « femme personne ne t’a condamnée J Moi non plus je ne te condamne pas ». Au contraire, Il l’aide et Il la conseille. Il lui dit d’abord « va en paix ». Mais il lui dit aussi : « maintenant, ne pèche plus, ne fait plus le mal. » (Jean 8,1). C'est cela que nous devons voir. Pas seulement les explications et les discours qu’on nous impose, mais comment Jésus s’est conduit. Le problème, c’est que les apôtres n’ont pas fait confiance aux femmes. Quand les femmes qui ont vu Jésus au tombeau reviennent voir les apôtres e t leur disent : « nous avons vu Jésus qui ressuscité », les apôtres n’ont pas cru les femmes. Jusqu'à maintenant il y a trop de monde qui dit que les femmes parlent trop. On ne les écoute pas, on ne les respecte pas. C'est vraiment très grave.

Toujours dans ce chapitre 5, Paul dit aux parents « ne fatiguez pas vos enfants, et ne les découragez pas », parce qu’il y a beaucoup de gens qui le font. Ils commandent et forcent leurs enfants, au lieu de voir les qualités personnelles de chacun, et de les aider à grandir. Et sans chercher à découvrir la vocation que Dieu leur a donnée, c’est-à-dire ce à quoi Dieu les appelle. Et pourtant, Jésus a bien dit : » Si vous ne changez pas pour devenir comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieu » (Mat 18,3).

Nous avons également parlé avec nos amis musulmans. Ils nous ont dit que dans l’islam aussi il y a plusieurs façons d’expliquer le Coran, et donc de le comprendre. Mais c’est sûr que quand Mohamed est arrivé, il a apporté une vraie libération de la femme. Les gens voulaient surtout des garçons, on tuait des petites filles à leur naissance. Mohammed a interdit cela. Le problème c'est qu'on est resté à ce qu’il a dit et ce qu’il a fait, sans chercher à comprendre pourquoi il l’avait fait. On a accueilli ce qu’il a fait mais on n’a pas été plus loin, on s’y est arrêté. Alors que Dieu nous demande d’avancer, pour mieux comprendre la parole de Dieu. Et voir aussi les changements qu’il y a dans ce monde, pour vivre la parole de Dieu dans le monde comme il est aujourd’hui. Avec la lumière de l’esprit de Dieu qui nous éclaire, en cherchant à la comprendre et à l’appliquer dans la vie de tous les jours. A ce moment-là, nous serons capables d'avancer, de construire ensemble notre avenir, et de mieux nous respecter.

Nous avons donc dit en conclusion, que dans chaque religion, il est important de comprendre le sens et le but de ce qu’on nous demande, et d'avancer. Et non pas de prendre certaines paroles, et de nous en servir pour imposer nos idées aux autres. Il faut voir l'idéal que la religion nous propose et le vivre dans la foi : voir comment mettre la parole de Dieu en pratique dans le monde d’aujourd’hui, à partir de ce que nous sommes maintenant. Pas comme les gens étaient autrefois. Et c'est important de soutenir ceux qui font avancer les choses. Mais bien sûr, commençons d’abord par nous-mêmes, dans notre propre famille et dans les responsabilités que nous avons : dans le travail, dans la société, dans les organisations, les ONG, les associations, la société civile. Et aussi les projets, l’argent, les syndicats et la politique. C’est cela qui transformera les choses et qui fera avancer le monde.


Individus et personnes

 

Avec un groupe de jeunes, nous nous sommes demandé quelle est la différence entre un individu et une personne. Quelles conséquences en tirer et quelle doit être la façon différente de se comporter avec eux. Quand on parle d'individus, on parle surtout du nombre, d’un homme ou d’une femme, n'importe laquelle. N'importe qui peut remplacer l'autre, comme s’ils étaient tous pareils. Voir des individus, c'est compter le nombre total. Par exemple, j'ai 40 élèves. Et parfois on compte les hommes sans vraiment les connaître, ni les respecter.

Mais les hommes ne sont pas des individus, ce sont des personnes

parce qu'ils ont des valeurs, une culture, une civilisation. Ils ont reçu une éducation. Ils ont aussi une religion. La personne a un esprit, une intelligence et donc une liberté. Et aussi un coeur pour aimer, pas seulement un corps que l'on peut compter avec les autres.

Dans nos traditions, on connaît le respect de la personne. On dit que nous sommes tous fils d'Adam. Fils d'Adam, cela veut dire créés par Dieu lui-même, par un Esprit. Et les chrétiens disent : nous sommes fils et filles de Dieu, frères et soeurs de Jésus Christ, c'est là notre dignité. Nous avons le droit au respect. Cette dignité est affirmée aussi dans la déclaration universelle des droits de l'homme qui nous dit : « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit ».

Quelles sont les conséquences de cela ? Pour toi-même :

Si tu vis seulement pour l'argent, ou pour pouvoir commander les autres, si tu vis seulement pour le plaisir et pour l'ambiance, si tu ne penses qu'à ta réussite à toi tout seul, à ce moment-là tu n'es qu'un individu. C’est ce qu'on appelle l'individualisme et l'égoïsme. Être une personne c'est être capable de parler avec les autres personnes et de les respecter, de partager leurs idées, et donc d'écouter les autres et de les accueillir.

Dans la famille :

on ne doit pas traiter les enfants comme des individus, comme s'ils étaient tous pareils. Comme quand on compte le nombre des enfants : j'ai 5 enfants ou j'ai 8 enfants. Sinon on va demander à tous les enfants d'être tous pareils. Alors que chaque enfant est spécial. Chaque enfant est une personne, il a ce que l'on appelle une personnalité. Et donc il faut essayer de découvrir la personnalité de chacun des enfants, c'est à dire ses qualités personnelles, les choses qu'il peut faire, sa façon de se conduire. Et aussi à quoi Dieu l'appelle pour son avenir. Ce qu’on appelle la vocation. Jésus disait à ses parents dans le Temple de Jérusalem à 12 ans : "est-ce que vous ne savez pas, que je dois être dans la maison de Dieu mon Père ? ".

Chaque enfant est spécial, il est une personne différente des autres. Le corps, c'est ce qui nous permet d'être compté, c'est le nombre. La personne c'est l'esprit et le coeur. Il ne suffit pas de compter le nombre de ses enfants, il faut les éduquer en enfant de Dieu, pour qu'ils soient vraiment des personnes faisant le bien. Nous devons aider chaque enfant à grandir, pas d'après nos idées à nous, ce serait faire des enfants-individus tous pareils. Mais d'après les qualités que Dieu lui a données, pour devenir lui-même. Parce que Dieu a créé chaque personne différente, capable de prendre ses responsabilités et de s'engager dans la société. Saint Irénée disait "la gloire de Dieu, c'est l'homme vivant". Car la personne est libre et capable de prendre des responsabilités. C'est pour cela que l'on doit respecter chacune des personnes, d'après ce qu'elle est. Et d’aider les enfants à devenir des adultes libres et responsables, pour prendre chacun sa place dans la société. Parce que, encore une fois, une personne ce n'est pas un individu.

Qui est le vrai père ?

Ce n'est pas celui qui a enceinté la mère. Cela c'est au niveau du corps. C'est préparer un individu. Le père, c'est celui qui aime l'enfant, c'est celui qui l'éduque, c'est celui qui le fait grandir. C’est celui qui le fait devenir une personne. Pas seulement un individu. C'est pourquoi, si une femme ou une jeune fille a eu un enfant, et qu’elle est rejetée par celui qui l'a enceintée. Ensuite elle se marie et son nouveau mari aime vraiment l'enfant qu'elle a eu avec un autre homme. Et il éduque cet enfant. C'est lui le vrai père. Car il y a des hommes qui ne sont pas des pères, ce sont des enceinteurs. Par contre, celui qui éduque et aime l'enfant, c'est vraiment lui le père. Même si ce n'est pas lui qui a fait l'enfant avec son corps. C'est pour cela qu'on l'appelle le père adoptif. Et il forme une vraie personne, pas seulement un individu.

Dans nos traditions, nous avons une sagesse, comme le dit le proverbe "nit, nit, ay garabam" (l’homme est le remède de l’homme). Si tu es le remède de l'homme, tu le conseilles, tu le soutiens, tu l'aides à grandir. A ce moment-là, tu te conduis comme une personne. C'est pour cela que c'est tellement important de garder nos valeurs traditionnelles, le ngor (l’honneur) et le joom (la dignité), le mougne (le courage), soutoura (la pudeur), téguin (l’éducation) et toutes les autres qualités que les anciens nous ont laissées au niveau personnel. Et ensemble garder la téranga (l’hospitalité) que nos anciens nous ont enseignée.

Ce que nous disons a aussi des conséquences dans la vie de la société, et en particulier dans la politique. Dans les partis politiques, on cherche à avoir le maximum de voix, donc on cherche des individus. On cherche à avoir le plus grand nombre, pour avoir le pouvoir et être élu. Ce qui compte, c'est le nombre. Mais trop souvent on ne cherche que des individus, on ne cherche pas des personnes. C'est pour cela que dans beaucoup de partis politiques, on n’éduque pas les gens à être des bons citoyens, on n’enseigne pas la bonne gouvernance aux membres du parti, on ne les forme pas, à la démocratie, à chercher le bien commun. Et à lutter contre les détournements d'argent, la violence, la haine, les insultes et tout le reste. Parce qu'on ne voit pas des personnes, ni dans les membres de son parti, ni dans les autres. On voit seulement des individus qu'il faut gagner et même parfois acheter avec de l'argent ou un sac de riz, au moment des élections. Au lieu de les former et de les éduquer, pour qu'ils cherchent le bien de la société, pour créer une nouvelle société. Nous allons avoir des élections, apprenons à regarder les gens, même ceux des autres partis, comme des personnes humaines à respecter, pas seulement comme des individus à battre.

Une autre conséquence dans la vie en société :

quand on voit les gens qui sont en prison, on dit : « ce sont des voleur ». Mais ce ne sont pas des voleurs, ce sont des personnes qui ont volé. Ce sont des personnes, même s'ils sont en prison. Ils ont le droit d'être respectés, ils ont leur dignité. Et eux-mêmes doivent tout faire pour retrouver leur dignité, et garder leur valeur. Ils sont une personne créée par Dieu, qui malheureusement a volé, mais qui est appelée à changer, et à se convertir pour laisser le vol. De même, quand on voit certains jeune, on dit : « c'est un drogué ». Ce n'est pas un drogué, c'est une jeune, qui malheureusement s'est drogué. Mais c'est encore un enfant de Dieu qui a sa valeur, et qui doit retrouver sa dignité. Et notre travail, c'est de l'aider à laisser la drogue, pour qu'il ne soit plus seulement un individu, mais qu'il grandisse comme une personne. De même quand on voit une femme, on dit : » c'est une prostituée ». Ce n'est pas une prostituée, c'est une femme qui s'est prostituée. Mais elle reste une personne humaine créée par Dieu, que l'on doit respecter. Et aussi l'aider à laisser la prostitution pour retrouver une vie humaine, et pour être vraiment une personne humaine. Cela nous demande de regarder les autres avec amour et bonté, mais aussi avec la foi que Dieu met dans notre cœur. Pour reconnaître Dieu dans chacun des hommes et des femmes avec qui nous vivons. Pas seulement les adultes, pas seulement les jeunes, mais aussi les enfants. Savoir qu'ils sont enfants de Dieu et pour les chrétiens, qu'ils sont des frères et des soeurs de Jésus et des enfants de Marie.

Dans la religion,

aussi bien chrétienne que musulmane, nous avons l'exemple d'une personne du côté des femmes, c'est Marie (Mariama). Elle avait vraiment une personnalité, elle avait la foi en Dieu. Elle avait décidé de sa façon de vivre. C'est pour cela qu'elle était encore vierge quand l'ange Gabriel envoyé par Dieu, est venu lui demander d'être la mère de Jésus. Et si elle est devenue enceinte de Jésus, c'est par la force de l'Esprit de Dieu. Cela on le dit aussi bien dans le Coran que dans l'Evangile. Et que Jésus est aussi un prophète pour les musulmans et le Fils de Dieu pour les chrétiens.


Conversation avec Radio Rivage de Brest



Synthèse des actes des forums du Bagataye et de Conakry

A la suite de l’assassinat du Frère Joseph DOUET à Kataco, le 08 Avril 2008 et des nombreux problèmes qui assaillent le pays en général et la jeunesse guinéenne en particulier, Mgr Vincent COULIBALY avait convoqué un forum diocésain de la jeunesse qui s’est tenu en deux temps: Celui de la zone du Bagatae à Katacody dans Kamsar et celui de la zone de Conakry dans la paroisse Saint Cyprien de Dixinn.

D’autre part aussi, l’idée du forum s’inspirait des Journées Mondiales de cette rencontre de Jeunesse qui consiste à réunir les jeunes pour débattre de leurs problèmes et améliorer leur formation humaine et spirituelle. Il se pose le problème de la participation des jeunes aux sessions bibliques après 25 ans de fonctionnement. Les objectifs sont donc de provoquer une réflexion chez les jeunes sur le sens de leur baptême et de leur engagement. Autrement dit, amener les jeunes à comprendre leur mission de baptisés en qualité de missionnaires responsables des autres.

A cet effet, Monseigneur a adressé un message aux jeunes le 20 septembre 2008 en leur posant un certain nombre de questions autour des points suivants:

  • l’engagement dans l’Eglise,

  • la lutte pour la justice, la paix et la réconciliation,

  • l’Evangélisation,

  • la lutte contre la violence, le maraboutage et la sorcellerie,

  • l’engagement dans la vie du pays.

Les jeunes ont été invités à répondre dans les différents bureaux, groupes et mouvements de jeunesse et en faire une synthèse par paroisse.

A – Pour la zone du Bagataye

C’est dans un climat de réelle satisfaction et de joie que nous sommes sortis de ce premier forum dans la zone du Bagataye, à Katacodi, qui s’est tenu du 1er au 05 avril 2009. Ce forum a connu la participation de 660 jeunes venus de Sangaredi, Boké, Kamsar, Boffa, Kataco. Cela grâce à la stratégie de motivation utilisée par les personnes ressources de la zone et de la Commission Diocésaine de la Jeunesse (CDJ).

Parmi ces 660 jeunes, on comptait des élèves du primaire, du collège, du lycée, des étudiants, des jeunes travailleurs et des non scolarisés.

Deux carrefours ont été organisés:

Le 1er pour poser tous les problèmes que les jeunes rencontrent dans leurs engagements au sein de leurs paroisses respectives et dans la société, le 2è, pour proposer une esquisse de solution.

Pendant ces carrefours, les jeunes dans leurs critiques n’ont pas manqué de citer: eux-mêmes, leurs parents, les religieux et les prêtres.

Au sortir de ces deux carrefours, un document contenant 12 points que les jeunes s’engagent à réaliser (ne serait-ce qu’à court terme ou à long terme) a été élaboré. Ce sont:

  • Travailler sans délai à une redynamisation de nos bureaux de jeunesse par une redéfinition des rôles et des responsabilités en paroisse.

  • Créer des sources de revenus à long terme (prestations diverses)

  • Innover des actions maraîchères ou agro-pastorales (décembre 2009)

  • Organiser des conférences spirituelles, des thé-débats.

  • Organiser des rencontres culturelles avec présentation de compositions musicales, de théâtres etc.

  • Dans le souci d’animer la paroisse, organiser des prières inopinées dans les familles et CCB.

  • Aider à la propreté des locaux de la paroisse.

  • Nous nous promettons de mettre fin au harcèlement sexuel des filles par les responsables des mouvements d’action catholique en dénonçant toute récidive.

  • Le bureau de la jeunesse ajoute dans ses attributs la coordination des différents mouvements catholiques et s’assure de la communion fraternelle entre mouvements.

  • Renforcer et multiplier les programmes de formation des jeunes au niveau du diocèse et des paroisses.

  • Nous nous engageons à intégrer tous les secteurs d’activité de développement de notre pays sur le plan politique, social et économique.

  • Nous nous engageons à œuvrer pour l’équité, la justice et la paix.

  • Enfin, nous nous engageons à l’image de saint Paul à œuvrer pour la pacification et la réconciliation de nos mouvements, pour l’évangélisation de nos communautés.

Sur des questions beaucoup plus précises, les jeunes ont pris de fermes engagements:

Contre les injustices dans les familles, quartiers, écoles et autres lieux de travail et loisirs. Ils affirment qu’ils essayeront de connaître Dieu et de mettre en pratique sa Parole. Ils doivent dénoncer les cas d’injustice constatés dans les différents milieux de vie. Assister à travers la Parole de Dieu les familles désunies à cause des biens matériels, qui ne serviront à rien. S’efforcer d’être des personnes responsables en allant vers leurs frères, même ceux qui ne sont pas catholiques, afin de leur annoncer la Bonne Nouvelle du Christ.

Au sujet de la paix et de la réconciliation, garder le commandement que le Seigneur a laissé:«Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit; ton prochain, comme toi-même. Il faut chercher à observer ce commandement pour tous.

Au sujet de l’assassinat du Frère Joseph DOUET, les jeunes ont condamné avec la dernière énergie cet acte odieux qui a terni l’image de la paroisse de Kataco. Le Frère Joseph DOUET était un homme de justice et de paix, qui était venu annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus, et préparer l’avenir de beaucoup de jeunes guinéens sans distinction de races, d’ethnies ou de religions.

Au sujet des difficultés ou dures épreuves de la vie, Jésus nous dit: «d’abord le Royaume de Dieu et sa justice». Au lieu d’aller chez les marabouts pour la réussite aux examens, pour avoir de l’argent, pour avoir du travail, pour maudire et nuire aux autres. Il faut travailler à la sueur de notre front pour réussir toutes nos activités: apprendre les leçons, limiter les soirées dansantes et les soirées devant le petit écran de la télévision.

Au sujet de la sorcellerie, étant jeunes africains et de surcroît guinéens, et eu égard aux multiples constats, nous osons dire que la pratique de la sorcellerie existe bel et bien dans nos villages et dans les villes. Mais étant chrétiens et baptisés pour être apôtres du Christ ressuscité, nous ne nous sentons pas concernés par ces pratiques, car notre foi religieuse ne nous y autorise pas.

Face aux situations de violence, nous devrons mettre la paix dans les milieux où nous vivons, tout en nous comprenant les uns et les autres; éviter les disputes, les bagarres, les injures et les calomnies entre nous, chasser la jalousie et l’égoïsme, éviter la gabegie dans nos relations et être sincères avec tout ce que l’on fait. Il faut s’engager à se respecter et à respecter les autres, en les acceptant tels qu’ils sont et en suivant leurs différences.

Au niveau du pays, le constat est bien réel. Les jeunes chrétiens sont trop souvent absents dans les programmes initiés dans notre pays. C’est tout simplement parce qu’ils n’aiment pas faire de courbettes pour des fins politiques, ethniques ou régionalistes. Car la plupart de ces organisations finissent par embrasser des caractères politiques ou régionalistes. C’est aussi par ce que la Guinée d’aujourd’hui est devenue une catastrophe, avec l’ethnocentrisme, l’ethnostratégie, l’égoïsme, le racisme, l’avarice: on ne peut pas évoluer dans un tel pays. C’est bien regrettable cet état de fait, car chacun de nous a reçu un talent. Il faut le mettre non seulement au service de l’Eglise mais aussi au service de la nation. Nous sommes la lumière du monde et le sel de la terre, il est donc normal de montrer le chemin et la vérité à tout le monde.

C’est par la cérémonie d’envoi en mission que l’Archevêque a mis fin au forum, à l’église saint Jean Baptiste de Kamsar, le dimanche des Rameaux, tout en remettant à deux délégués de chaque paroisse une bougie et du sel. Comme pour dire: «mission continue: Vous êtes la lumière du monde. Vous êtes le sel de la terre». Que Dieu bénisse la zone. Et qu’IL bénisse tous les jeunes. Merci!

B – Pour la zone de Conakry

Le forum avait été préparé par une tournée de la Commission Diocésaine de la Jeunesse (CDJ) dans toutes les paroisses. Mais il y a eu incompréhension et confusion. Beaucoup de curés ont dit ne pas être au courant de la date exacte du forum, qui, donc, n’avait pas été annoncée dans certaines paroisses. Beaucoup de jeunes pensaient par ailleurs que ce forum s'adressait uniquement aux responsables des commissions paroissiales de jeunesse, et non pas à tous les jeunes. Monseigneur a donc décidé, avant de commencer les travaux, de mener un débat sur les raisons de ce manque de mobilisation, à partir de la question:«-ce qu’il y a un manque de communion entre nous?»

Avec un effectif de près de 75 participants, le forum de la zone de Conakry avait eu lieu du 16 au 19 Avril 2009. A l’issue des trois jours de travaux, à l’image de Katacodi, un document final avait été produit intitulé l’acte du forum dont voici les points saillants:

«jeunes de la zone pastorale de Conakry, réunis autour de notre Père Evêque pour le premier forum des jeunes tenu au collège Sainte Marie de Dixinn du 16 au 19 Avril 2009 pour faire réfléchir les jeunes sur les différentes situations de crises suite à l’assassinat du Frère Joseph DOUET de Saint Gabriel de Kataco afin de:

  • Permettre aux jeunes de mettre leur confiance en Jésus Christ;

  • Donner aux jeunes des éléments de réponse quant aux questions de fond qui les habitent;

  • Que ce forum puisse être objet de large partage, d’échanges d’expériences ecclésiales entre les jeunes des différentes paroisses de Conakry;

  • Que les jeunes deviennent acteurs majeurs de leur insertion sociale, politique économique et culturelle.

Conscients de la gravité du meurtre de cet innocent, ce serviteur dévoué et désintéressé, nous prenons la ferme résolution avec le secours de l’Esprit Saint qui transforme les cœurs de ne plus jamais commettre un tel crime, car dans bien de rapport entre les jeunes et les autres, il y a de la violence verbale et comportementale; nous avons le plus souvent des comptes à régler. La recherche de l’argent, du bien être, de la notabilité, nous entraîne inlassablement vers les situations de rupture et de fraction dans l’Eglise.

Nous nous engageons à convoquer une réunion de concertation entre les bureaux paroissiaux de jeunesse, les bureaux des différents mouvements d’action catholique, les bureaux des associations de jeunesse, des groupes de spiritualité afin de discuter des liens de collaboration et de coordination;

A la mobilisation des jeunes, les difficultés résident dans:

  • le manque d’information ou de communication;

  • les rivalités entre les mouvements d’action ou les associations de jeunesse;

  • l’identification par rapport à nous même;

  • la non implication de certains curés dans la mobilisation des jeunes.

A cet effet, nous demandons à l’Archevêque d’inviter les prêtres pendant la session pastorale à plus de collaboration avec les bureaux paroissiaux de jeunesse.

Au niveau national, les jeunes chrétiens catholiques sont massivement absents de la vie sociale et civique, des associations de quartier, des délégués de classe, du recensement du vote. Nous rappelons chacun à un comportement de citoyen à part entière avant fin juillet 2009.

Quant à l’emploi des jeunes, organiser un cadre de concertation sur un forum de l’emploi de jeunes en vue d’apprendre aux jeunes des techniques de recherche du premier emploi dans la première quinzaine du mois d’octobre 2009.

Dans l’Eglise, au niveau personnel, les jeunes doivent accepter de reconnaître leurs propres faiblesses et défauts. Ils doivent intégrer les mouvements, les groupes de prières, participer aux sessions de formation biblique et humaine et autres activités préparées pour les jeunes. Ils doivent organiser des rencontres pour discuter des réalités nationales entre jeunes, en parler dans nos réunions de communautés chrétiennes, organiser des activités culturelles et sportives. Créer ou redynamiser les contacts entre les jeunes et les adultes dans les paroisses.

Dans la société, il faut former des chrétiens pour qu’ils s’engagent dans les domaines sociaux, politiques, culturels, sportifs et économiques. Enseigner la doctrine sociale de l’Eglise et donner le point de vue de l’Eglise sur les problèmes actuels du pays.

Pour l’évangélisation, il faut changer de comportement personnel, respecter les autres, garder les bonnes valeurs traditionnelles au lieu de toujours copier, être des artisans de paix, de justice et d’amour partout où nous sommes.

C’est par la cérémonie d’envoi en mission que l’Archevêque a mis fin au forum, à l’église saint Cyprien de Dixinn, le dimanche 19 Avril 2009, tout en remettant à deux délégués de chaque paroisse une bougie et du sel. Comme pour dire: «mission continue: Vous êtes la lumière du monde. Vous êtes le sel de la terre». Que Dieu bénisse la zone. Et qu’IL bénisse tous les jeunes. Merci!

Toutes ces résolutions prises pendant ces forums seront évaluées pendant les sessions de formation biblique et humaine des jeunes dans les zones du Bagataye et de Conakry pour voir où en sont les jeunes? Qu’est-ce qui a été possible? Qu’et-ce qui a marché? Et qu’est-ce qui n’a pas marché? Pourquoi? Que faut-il faire?

Monseigneur l’Archevêque donnera ses orientations et conseils pour aider les jeunes à surmonter leurs problèmes.

Père Armel D. Mr Charles Q. et Mr Sosthène




Commission diocésaine de la jeunesse aux curés et conseils paroissiaux

Monseigneur Vincent Coulibaly a envoyé un message aux jeunes en septembre 2008, qui a été largement diffusé. Ce message a été travaillé au cours des 2 forums de Katacodi et Dixinn d’abord, puis des sessions bibliques de Kamsar et Kendumaya. Il nous faut maintenant passer à l’action et le mettre en pratique. Pour cela, nous allons publier chaque mois un dossier, reprenant les rapports des paroisses et les réponses des jeunes sur un thème déterminé.

Voici l’ordre prévu :

  1. l’engagement dans l’Eglise (novembre) : lancement de l’année pastorale

  2. l’engagement dans la vie du pays (décembre) : préparation des élections

  3. Réconciliation justice et paix (janvier 2.010) : mise en pratique du synode

  4. l’Evangélisation et le témoignage (février)

  5. les jeunes face à la drogue, la violence, le libertinage et la délinquance juvénile (mars) : Carême

Ce programme d’action s’adresse à tous les jeunes ensemble, sans exception. Vu son importance, nous vous demandons de le soutenir activement et de prendre les dispositions nécessaires pour cela.

Voici ce que nous vous proposons concrètement : Les responsables paroissiaux reçoivent le dossier à l’avance et l’étudient avec soin. Le dossier est alors discuté et réfléchi à la rencontre des responsables paroissiaux

Le 1° dimanche du mois, réunion de tous les jeunes après la messe. Ce jour là, les mouvements ne tiennent pas leur réunion propre, ils rejoignent les autres jeunes. La réunion se tient en 2 temps :

  1. compte-rendu des activités menées, personnellement et en groupe ( le compte-rendu écrit est envoyé à la commission diocésaine)

  2. explication du dossier : présentation du thème du mois suivant et des actions à mener (par les responsables paroissiaux)

  3. Tout au long du mois, actions sur le thème choisi : personnellement, à 2 ou 3, ou en groupe et par mouvement.

Merci de réserver un bon accueil à ce programme et de motiver les jeunes pour les actions à mener







Commission diocésaine de la jeunesse - Plan d’action pour décembre 2009 : L’engagement dans la société

Avant la réunion :Relire l’introduction du plan d’action d’octobre 2009 p. 1 et 2.

Début de la réunion :

  1. Vous demandez aux jeunes quels engagements ils ont pris dans l’Eglise, pendant tout le mois de novembre ( thème d’action du mois de novembre. Voir le dossier d’octobre 2.009 de la CdJ)

  2. Vous expliquez le thème d’action du mois de décembre : Pour cela, vous présentez le résumé du texte ci-dessous

Message de Mgr Vincent Coulibaly de septembre 2008

De nombreux programmes ont été initiés dans notre pays. Par exemple : des coordinations des jeunes se mettent en place pour l’emploi des jeunes, la lutte contre la pauvreté, la lutte contre la corruption, etc… Mais les jeunes chrétiens en sont trop souvent absents. Pourquoi ? Pourtant nous avons la lumière de l’Evangile et la force de l’Esprit-Saint. Qu’en faisons-nous ? Qu’allez-vous donc faire cette année pour une meilleure implication des jeunes chrétiens dans la société et la vie du pays ?

Synthèse des comptes rendus des paroisses aux 2 forums

« En tant que chrétien, je suis le sel de la terre et la lumière du monde. Mon pays doit pouvoir compter sur moi pour son développement » (Sts Pierre et Paul de BONFI).

 Tous ont reconnu que les jeunes chrétiens ne sont pas vraiment engagés dans la vie de tous les jours, dans les quartiers, les écoles, les lieux de travail et les loisirs. Ils préfèrent rester entre chrétiens et s’engager au niveau de l’Eglise. De même, les chrétiens sont très peu engagés au niveau du pays, que ce soit dans la politique ou même dans les domaines économiques et sociaux. Les raisons données en sont très nombreuses, en particulier le fait d’être une minorité, la difficulté de l’engagement parce que la politique est mauvaise et qu’on risque d’y perdre son âme, etc… Il y a donc là la nécessité : d’abord, d’un temps de réflexion profonde ; puis d’une formation sérieuse dans tous ces domaines ; enfin d’un soutien de tous les chrétiens qui sont déjà engagés dans ce secteur ».

Pourquoi l’absence de beaucoup de jeunes chrétiens dans les coordinations nationales pour l’emploi des jeunes, la lutte contre la pauvreté, la lutte contre la corruption, etc. ?

  • Le constat est bien réel. Nous sommes trop souvent absents dans les programmes initiés dans notre pays. C’est tout simplement parce que nous, jeunes chrétiens, nous n’aimons pas faire des courbettes pour des fins politiques, ethniques ou régionalistes. Car la plupart de ces organisations finissent par embrasser des caractères politiques ou régionalistes. C’est aussi parce que la Guinée d’aujourd’hui est devenue une catastrophe, avec l’ethnocentrisme, l’égoïsme, le racisme, l’avarice : on ne peut pas évoluer dans un tel pays. (Boffa)

  • Les chrétiens sont souvent absents dans les organisations du pays parce qu’ils se sous estiment ; ils pensent aussi que le jeune chrétien ne doit pas intervenir dans les affaires du pays (politique, emploi, etc.). En vérité, les jeunes chrétiens n’utilisent pas les dons qu’ils ont reçus de Dieu dans ces différents domaines. (Boké)

  • Nous sommes peu nombreux dans ces coordinations nationales, parce que nous nous sentons rejetés par les autres qui ne partagent pas notre religion, et qui ont des idées régionalistes ou ethnocentriques. Nous oublions que nous sommes « le sel de la terre »( de toute la terre guinéenne, pas seulement de l’Eglise) et « la lumière du monde »( du monde entier, pas seulement de la communauté chrétienne), comme nous l’a dit Jésus (Matthieu V, 13 à 16). Donc, nous ne nous rendons pas responsables pour le développement socio-économique de notre pays. Nous avons souvent peur et nous nous résignons devant les maux de notre cité et du pays ; de ce fait, nous ne mettons pas en pratique l’Evangile et nous n’écoutons pas le St Esprit que nous avons reçu. (Sangaredi)

  • Les jeunes chrétiens sont trop souvent absents dans les Mouvements de coordination pour l’emploi, la lutte contre la pauvreté et la corruption, parce qu’ils ne font pas assez confiance à leur formation, ou simplement parce que la vie de leur pays ne les préoccupe pas. Sur cette question, nous, jeunes de la paroisse de Kamsar, nous regrettons cet état de choses, car chacun de nous a reçu un talent. Il faut le mettre non seulement au service de l’Eglise mais au service de la nation. Nous sommes la lumière du monde et le sel de la terre, il est donc normal de montrer le chemin et la vérité à tout le monde.

2ème question : Qu’allez-vous faire cette année pour une meilleure implication des jeunes chrétiens dans la Société et la vie du pays ?

  • Nous allons nous engager davantage dans les activités socio-économiques de notre pays, pour que vivent la paix, la joie et l’amour, pour que règne le Royaume de Dieu pour le Salut de tous les hommes. (Boffa)

  • Nous, jeunes chrétiens, pour une meilleure implication dans la société et dans la vie du pays, nous comptons être plus actifs dans nos associations et adhérer aux coordinations des jeunes pour l’emploi, la lutte contre la pauvreté, contre la corruption, contre les violences et les injustices, car nous avons la lumière de l’Evangile et la force de l’Esprit-Saint. (Boké)

  • Nous serons participatifs et actifs dans les actions de notre sous-préfecture et de notre ville. Nous créerons des emplois pour les jeunes et des emplois pouvant soutenir économiquement l’Eglise. (Sangaredi)

  • Nous nous engageons également à créer ou à appartenir à des mouvements ou à des associations, pour le développement de notre pays, la Guinée. (Kamsar)

  • Cette année, nous devons nous organiser et nous initier au programme de l’emploi des jeunes dans notre paroisse et dans nos CCB et participer aux programmes de développement de nos villages ou de nos quartiers, et de la Guinée en général. (Kataco)

Notre engagement avec les autres jeunes, pour construire le pays comme Dieu le veut. Bâtir un pays d’amour, de justice et de paix. Pour cela, lutter contre les injustices et l’ethnocentrisme, être unis sans distinction de sexe et de religion, lutter contre la corruption sous toutes ses formes, avoir le courage de dénoncer les maux de notre pays, faire ensemble des projets communs pour avoir les moyens de vivre plus dignement : A.G.R. (actions génératrices de revenus).

Développer la culture de la tolérance, le pardon, la solidarité et l’union dans la différence.

Lutter contre la paresse ; sensibiliser les jeunes à apprendre un métier et à prendre au sérieux leurs études ; chercher un métier digne et décent ; refuser la drogue ; lutter contre la consommation abusive de l’alcool ; éviter la violence et la criminalité.

Quels engagements pouvons-nous prendre avec les autres jeunes dans la société, pour construire le pays, comme Dieu le veut ?

  • Notre engagement de jeunes dans la Société est absolument nécessaire. C’est Dieu qui nous a donné notre pays, la Guinée. C’est à nous de le construire. Or, nous avons reconnu que, nous les jeunes chrétiens, nous sommes très peu engagés dans la Société. Il faut que ça change. Déjà, est-ce que tous sont inscrits sur les listes électorales ?

  • Pour nous engager valablement dans la Société, il faut d’abord nous former. Nous avons besoin d’être compétents dans les domaines sociaux, économiques et aussi politiques. Et d’abord nous former à la doctrine sociale de l’Eglise. Il y a un cours pour cela, le dernier samedi de chaque mois au collège Sainte Marie de Dixinn. Et le dernier document des évêques « Aspirations pour un changement » nous donne un bon résumé de cette doctrine sociale de l’Eglise.( le demander à la CdJ si nous ne l’avons pas encore lu)

  • Pour l’engagement politique, nous devons y participer, mais sans nous laisser récupérer ni acheter. Il faut que ce soit vraiment l’Evangile de Jésus qui nous guide. Nous devons chercher à vraiment servir le pays en tant que chrétiens et non pas nous servir de nos Mouvements ou de l’Eglise pour gagner des voix ou une bonne place.

  • Mais il faut d’abord nous engager dans des petites choses, là où nous vivons et travaillons pour faire avancer nos quartiers et milieux de travail. Ne pas rêver à des choses extraordinaires, mais travailler dans les petites choses de notre vie.

  • Il ne suffit pas de donner l’exemple. L’exemple ne suffit pas à transformer la Société. Il faut nous engager pour transformer les choses, faire avancer le pays, par tous les moyens et dans tous les domaines. Par exemple, dans nos associations de quartier. En participant aussi à ce qui se fait actuellement dans le pays. Et aux actions des ONG et autres programmes : emploi des jeunes, lutte contre la pauvreté, etc…

Dans la Société : Former les chrétiens pour qu’ils s’engagent dans les domaines sociaux, politiques, culturels, sportifs, économiques, etc. Montrer les réalisations de l’Eglise dans le domaine social à la télévision (émission religieuse « La voix de l’Evangile). Enseigner la doctrine sociale de l’Eglise et donner le point de vue des Eglises sur les problèmes actuels du pays (voir à ce sujet la dernière lettre des Evêques : Aspirations au changement). Inviter les juristes et autres cadres à participer à la Commission « Justice et Paix. Voir avec eux comment fournir du travail aux jeunes. Promouvoir la bonne gouvernance du pays et la justice dans le travail. Entrer dans les partis politiques pour participer aux décisions. Participer aux activités et aux actions organisées par le Ministère des jeunes. Monter des projets à financer par ces programmes pour les jeunes. Faire reconnaître la JOC et les autres Mouvements d’Action catholique au Ministère de la Jeunesse. Lutter contre la discrimination religieuse ou ethnique. Soutenir les minorités. Pendant la Semaine sainte, prévoir une journée de partage avec les démunis et une journée nationale de la justice et la paix au Palais du Peuple, pendant les vacances de Pâques.

Travail en carrefour ou discussion générale

  1. Que pensons-nous de cet exposé ?

  2. Que nous dit la Parole de Dieu sur cette question ?

  3. Que nous montre la vie de Jésus sur cette question : si Jésus était là, que ferait-il ?

  4. Qu’allons-nous faire maintenant ?

Le secrétaire note les réponses et les envoie à la commission diocésaine

Comment agir : Vous rappelez les orientations pour l’action du dossier d’octobre p 1 bas-2.

Vous avez un mois pour agir personnellement, à 2 ou 3 et dans les mouvements

Le 1er dimanche de janvier, vous ferez la liste des actions menées par tous en décembre sur l’engagement dans la société. Puis vous présenterez le thème d’action du mois de janvier (nouveau dossier)




Formation sur la société civile avec Me Saran Daraba - 21-02-09 (L55)

A lire en conseil paroissial. A résumer aux annonces du dimanche, à travailler dans la commission, à multiplier pour les membres et à conserver dans un dossier spécial. Merci

Dans les années 1990 en Afrique de nombreuses actions ont été menées pour la liberté , le respect des droits de l’homme et la démocratie. Mais alors les différents groupes et ethnies n’ont plus été encadrés et cela a conduit à des manifestations de masse et des violences. La libéralisation est arrivée et la mondialisation : en Guinée, on sait maintenant ce qui se passe dans le monde entier, et on suit l’exemple des autres pays. Non seulement l’état a beaucoup de problèmes, mais il devient lui-même source de problèmes ! Les gens cherchent alors à se réunir et à s’organiser entre eux pour pouvoir vivre. Par exemple le secteur informel se défend pour résister à l’ajustement structurel der la Banque Mondiale qui entraîne chômage et pauvreté. C’est tout cela qui a fait naître la société civile, et aussi l’exemple et le travail avec la Sierra Leone.

Les définitions de la société civile sont nombreuses. Voici celle de la Guinée de 1986 :Ensemble des organisations modernes et traditionnelles apolitiques et non gouvernementales, ayant un objectif commun : le développement social, économique, politique et culturel, pour une paix durable et une démocratie effective. La société civile joue un rôle fondamental entre l’état, les partis politiques et les citoyens, conformément aux lois et règlements en vigueur ( N.B.Il s’agit de notes prises pendant la conférence)

Son rôle :L’état ne peut pas être à la fois juge et partie (du côté du pouvoir et du côté de la population). La société civile peut proposer ses solutions. Même à l’ONU, il y a une association des ONG qui peut parler. En tant que citoyen(ne), tous les problèmes de la Guinée me concernent et j’ai le droit de parler et d’agir. Un exemple d’action :l’intégration dans la société des jeunes volontaires qui avaient défendu le pays au moment des attaques rebelles de 2000-1, en leur apprenant un métier.

« Il y a des centaines d’actions de gens anonymes qui sauvent le pays, qui éduquent, encadrent et font avancer notre société…Quand on agit sans but lucratif et qu’on veut travailler pour le bien des autres, on n’a pas peur. » Le pouvoir était récupéré par quelques uns par népotisme et corruption et nous étions tous complices. Mais en 2.OO6 la population a réagi. Il y a eu les manifestations de 2.006 et les morts de janvier 2.007 : malheureusement, la société internationale n’a rien fait. Actuellement nous sommes dans une situation légitime car les militaires protègent les droits des citoyens. Mais les promesses ne suffisent pas. Il faut donc que la société civile reste vigilante et agisse pour reconstruire le pays

La foi en Dieu n’est pas contre l’engagement dans la société civile. Au contraire c’est elle qui nous soutient dans nos engagements. Les années passées, l’Eglise était une des seule voix qui osait parler.

Citations du compendium sur la doctrine sociale de l’Eglise :

N° 185 : La société civile, c’est l’ensemble des rapports entre individus et entre sociétés intermédiaires (tous les genres d’associations) qui construisent l’unité de la société. C’est l’ensemble des relations culturelles et associatives, autonomes par rapport au milieu politique et au milieu économique. Elle a ses projets propres pour faciliter une vie sociale plus libre et plus juste, pour que les citoyens s’associent, disent leurs besoins et défendent leurs intérêts.

N°168 :L’état est au service de la société civile, pour qu’elle puisse atteindre le bien commun pour tous, qui comprend les biens matériels, culturels, moraux et spirituels.

N°188 :L’état doit soutenir la société civile. Il peut intervenir pour faire avancer l’économie, pour ramener la paix ou pour mettre l’égalité entre les citoyens. Mais cela doit rester exceptionnel.

N° 417 :La communauté politique est au service de la société civile d’où elle vient

N° 418 : L’état doit fournir un cadre juridique adapté pour que les citoyens puissent agir librement. Il peut intervenir si nécessaire, mais en respectant la société civile, pour conduire vers le bien commun de tous .Car la société civile est parfois divisée et il y a toujours le risque que le plus fort commande le plus faible

N°420 :La société civile est le lieu ou se construit une morale publique, centrée sur la solidarité, la collaboration et le dialogue fraternel. A ce moment là, tous retrouvent confiance dans les possibilités des personnes. Chacun est poussé à agir pour le bien de la communauté en général, en particulier pour les plus faibles et les plus nécessiteux

N°443 :L’Eglise apprécie les regroupements qui se sont faits dans la société civile pour sensibiliser l’opinion publique à la vie nationale et internationale, en faisant spécialement attention aux droits de l’homme.

Débat

Les agents de la fonction publique causent souvent beaucoup de troubles par leur mauvaise façon de travailler Ils laissent souvent pourrir la situation. Déjà comment sont-ils élus ou nommés, puis contrôlés et supervisés ? C’est toute la question de la gestion de l’état. Nos responsables ne sont pas responsables. Le scandale de la Guinée est un scandale humain. Mais la société civile n’est pas impuissante. De nombreuses Ong et Associations agissent dans les domaines de la santé, de la formation et de la paix (gestion des conflits) mais on ne fait jamais le bilan des résultats. Le collège Sainte Marie a formé des centaines de cadres compétents. Par exemple, en janvier 2.007 la société civile est intervenu, en particulier Monseigneur Vincent Coulibaly. Les syndicats se sont montrés. Des parents ont conseillé les jeunes

Nos politiques sont presque toujours tournées vers l’étranger. Par exemple, à cause de l’ajustement structurel imposé de l’extérieur, on a cassé les pharmacies d’état et les usines de fabrication de médicaments. Nous perdons n os valeurs culturelles. Nous ne tissons plus de tissus traditionnels à cause des friperies. Il faut réagir contre tout cela. Il faut voir ce qu’il y a de bon dans nos traditions pour voir ce qu’il faut conserver

Nos états sont rigides mais la société civile est flexible. Il faut mettre en place un vrai débat sur les questions de fond. La bauxite fournit 90% de nos revenus. Ce n’est pas normal. S’il y a un problème avec la bauxite, nous n’avons plus rien. Pourtant nous avons des terres et des rivières. Il suffit de se mettre au travail. Et que ce soit le mérite qui soit récompensé et non la paresse. Il faut un débat national. Dès que quelqu’un est ministre, il a le droit de construire une grande maison, et tout le monde trouve cela normal. Pourquoi ?Dieu nous pardonne nos erreurs et nous permet de le prier pour changer notre chemin. : Les syndicats peuvent être écoutés s’ils ne se laissent pas récupérés. Il faut empêcher l’état de devenir u ne machine écrasante. Les femmes peuvent jouer un rôle très important. Mais le succès des femmes de la Mano River, c’est qu’elles se sont appuyé sur les valeurs traditionnelles, aussi bien pour régler les conflits que pour le développement du pays( la gouvernance, la santé, l’éducation et la sécurité alimentaire). Les alliances entre groupes ethniques sont très importantes, par exemple au festival de la paix ou le réseau national des communicateurs traditionnels : C’est cela qui a sauvé Nzérékoré. Faire participer tout le monde : Personne n’a, à lui tout seul, toute la vérité. Plus nous nous organisons, plus nous réussirons.

La société civile travaille avec les syndicats au sein des forces vives. N’est-ce pas dangereux ? Nous sommes dans une période de transition Nous cherchons à éveiller la conscience des citoyens guinéens. Nous nous approchons des partis politiques parce qu’ils ne forment pas les citoyens. Et pour les empêcher de recommencer comme avant. Et qu’ils aient un programme avec un projet de société. Nous avons des façons de travailler que les partis n’ont pas. Nous pouvons dire des choses qu’ils n’osent pas dire. Quand la société civile est reconnue, elle agit.

Beaucoup de jeunes sont découragés. Leur formation est trop faible, ils ne pensent qu’à quitter le pays, car il n’y a pas de travail pour eux Il n’y a pas de vrai débat au niveau de l’état. On ne fait rien pour l’emploi des jeunes ou pour relever le niveau de l’éducation. Mais on manque aussi de moyens, parce que les gens refusent de payer l’impôt et les taxes : il y a la corruption et tout peut se négocier

  1. C’est d’abord la famille qui doit éduquer les enfants. Et les suivre quand ils sont à l’école. Il n’y a pas assez de jardins d’enfants et ils sont privés et payants. Mais le plus important c’est l’exemple des parents et leur comportement

  2. les étudiants ne peuvent pas tout avoir : des bourses et des salles de cours, des restaurants et des cités universitaires : il faut choisir.

  3. Certains jeunes formés ont commencé à revenir au pays, mais ce sont des petits riches : un jour les pauvres vont se révolter contre eux.

  4. C’est important de développer les associations et mouvements de jeunes. Les jeunes ne savent plus chanter et s’amuser. Ils vont danser sur les musiques étrangères, boivent de l’alcool et se droguent.

Actuellement, il y a 2 organisations de la société civile. Cela peut être une bonne chose. Mais il faut d’abord voir ce qu’ils vont faire. Nous voulons le changement. Mais le changement, ce n’est pas changer les personnes à la tête de l’état. C’est nous tous qui devons changer. Acceptons les critiques et soyons de bonne foi.

On crée chaque jour des ONG qui n’ont aucun programme, pas d’objectif ni de stratégie. Leur seul but, c’est d’obtenir de l’argent des bailleurs de fonds pour eux mêmes. On dépense des millions dans une fête, mais on refuse de payer 5000 francs de cotisations. On attend tout de l’état, mais on refuse de contribuer à ses efforts.

Il faut rester optimiste, sinon on arrête de lutter. Si nous n’agissons pas, qui va le faire ? Il ne faut jamais dire : ce n’est pas possible.

Pour les élections, un référendum cela coûte très cher. Il faut des élecions législatives, pour connaître le poids de chaque parti : ceux qui n’auront pas au moins 1% des voix ne seront plus reconnus. On doit avoir desz candidats indépendants. Mais pour cela, il faut changer complètement le paysage politique actuel. Si l’on refuse la corruption, alors il ne faut pas se laisser acheter

Avant de chercher l’union africaine, commençons par agir concrètement au niveau de l’Afrique, de l’Ouest pour les routes, les vaccinations, les marchés, les formations communes et la monnaie unique. Nzérékoré n’est qu’à 3OO km de Monrovia.

Conclusions :

  1. Il faut que tous les laics chrétiens s’engagent dans la société civile, chacun selon ses possibilités. A nous de chercher ensemble les formes de notre participation

  2. Nous avons déjà une commission justice et paix. Cherchons comment elle peut participer activement à la société civile.







Compte rendu de la première assemblée générale de la jeunesse

Archidiocese de Conakry. Paroisse Saint Augustin de Taouyah

La première assemblée générale de la jeunesse de la paroisse Saint Augustin de Taouyah a effectivement eu lieu le 01 Novembre 2009 en la paroisse Saint Augustin de Taouyah. Elle a débuté à 12 h 20 mn avec pour ordre du jour :

  1. Discussion sur le thème ; « l’Engagement dans l’Eglise »

  2. Divers

I Engagement dans l’Eglise :

En effet, après une explication brève du thème par le père Armel DUTEIL, curé de la paroisse , ce fut l’intervention de M . CAMARA Albert , président de la jeunesse, où il A interpelé tous les jeunes à leur engagement dans l’Eglise et hors de l’Eglise afin de trouver ensemble les moyens de redynamiser les mouvements de jeunes pour une bonne mise en pratique de la parole de Dieu. Puis ce fut la lecture du forum par la demoiselle SOROPOGUI Simone K. Ce fut au président de la jeunesse d’explicité que l’engagement nous amène à une communion fraternelle et une liberté intérieure et que la formation religieuse ne doit pas se séparer de celle sociale.

Quant au forum, les questions débattues ont été les suivantes :

L’engagement dans :

  • La parole

  • La prière

  • La catéchèse

  • La CCB

  • Les mouvements

    1. Que pensons nous de cette question à partir du résumé forum ?

Ce fut aux jeunes de réagir :

A certain de répondre :

  • l’engagement relève de la lecture de la Bible

  • Mené une campagne de sensibilisation avec des actes concrets,

  • mettre en œuvre ce que disent dans les mouvements.

  • soutenir les mouvements,

  • penser à relancer la J.O.C et la J.E.C.

  • unir les jeunes dans un même esprit

  • les jeunes œuvres pour l’Eglise mais pas le contraire

    1. Que nous dit la parole de Dieu sur ces questions ?

Au curé de dire : « notre engagement est basé sur la parole de Dieu. En plus de la conscience, il faut ajouter de la foi »

Quelle parole de Dieu nous parle de l’engagement ?

A d’autres :

  • Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé 

  • Celui qui veut venir avec moi qu’il prenne sa croix et qu’il me suive

  • La moisson est abondante et les ouvriers peu nombreux

  • Vous êtes le sel et la lumière du monde

  • Aidez les pauvres et protégez les plus petits

Au curé de dire : « Engagement = motivation + parole de Dieu + exemple de Jésus »

    1. Qu’à fait Jésus pour s’engager ?

  • Guérison des malades

  • Partage du pain

  • Servir au lieu d’être servi

  • Don de sa vie pour les péchés

  • Evangéliser de ville en ville

  • Aimer et pardonner en tout

  • Laver les pieds

        1. Qu’allons-nous faire concrètement maintenant ?

  • Faire des campagnes de sensibilisation

  • inviter les autres jeunes dans les mouvements

  • lors de la relance , inscrire les jeunes dans les mouvements

  • faire un tournoi de foot

  • faire un service aux pauvres

  • faire participer les autres confessions aux activités

  • aller dans les CCB, s’imprégner des problèmes pour une action meilleure

  • mettre en place des AGR

  • faire des sensibilisations dans les familles lors des visites

  • faire la promotion emploi jeunes

  • s’appuyer sur la parole de Dieu pour toutes actions menées

  • discuter avec les proches ensuite les autres.

II Divers :

  • réunion chaque 1er Dimanche du mois avec une réflexion sur le thème donné au préalable et les actions menées

  • thème prochain : « Engagement au niveau du pays »

  • trouver de l’eau pour les jeunes lors des prochaines réunions

Après une prière et un chant d’action de grâce, l’assemblée a pris fin à 13 h 40 mn

Le secrétaire administratif : Dr Pascal T. BONIMY

Compte rendu de la première assemblée générale de la jeunesse

La deuxième assemblée générale de la jeunesse de la paroisse Saint Augustin de Taouyah a eu lieu le 06 Décembre 2009 en la paroisse Saint Augustin de Taouyah. Elle a débuté à 12 h 10 mn avec pour ordre du jour :


  1. Actions concrètes menées au mois de Novembre

  2. Discussion sur le thème ; « l’Engagement au niveau du pays »

  3. Divers

1. Actions concrètes menées au mois de Novembre:

Elles ont été évaluées par CCB :

Notre Dame du Rosaire :

  • Aucune action menée

Saint Romain :

  • Visite dans les familles pour s’acquérir des problèmes des jeunes

  • Pic Nick a à la plage Sefoulaye Diallo

  • Catéchisme

Saint Jean Bosco :

  • Nettoyage

  • Mise en place d’une chorale

  • Visite des malades

  • Notre Dame du Perpétuel Secours

  • Regroupement des jeunes avec la présence des mamans et une absence des

  • Papas

C’était au Père Armel de dire que la tâche primordiale dans les quartiers est :

  • Lutter contre l’injustice

  • Aider les pauvres

  • CV-AV :

  • Evangélisation des enfants

  • Lecture de l’Evangile au cours de chaque réunion

  • Mise en place du mouvement dans les CCB pour tous les enfants, chrétiens

  • comme musulmans

Scouts :

  • Tournée dans les familles pour ramener les brebis égarées

  • Nettoyage de l’Eglise

  • Formation

Servant de messe :

  • Messe dans les CCB

San’ Egidio :

  • Ecole de la paix avec 25 enfants

  • Prière tous les mardis

Renouveau Charismatique :

  • Appel aux jeunes

Enfance missionnaire :

  • Aucune action

Au curé de dire : « l’action à mener au niveau de tous les enfants, c’est la prière à partir de la parole de Dieu »

Le deuxième point de l’ordre du jour n’a pas été discuté. Nous sommes passés au préparatif de Noël.

Concernant ce point, plusieurs structures se sont proposées de faire une prestation pour la veillée conformément aux recommandations du curé.

II Divers :

Mariage de Mlle Pierrette ZOUMANIGUI ( chargé à l’organisation du bureau de la jeunesse) le 19 novembre 2009

Après une interpellation à la préparation spirituelle pour la Noël demandée par le curé, la prière et le chant d’action de grâce ont mis fin à la réunion à 13h 24 mn

Le secrétaire administratif : Dr Pascal T. BONIMY


Commission diocésaine de la jeunesse - Plan d’action paroissial des jeunes pour octobre 2009

Thème : L’Engagement dans l’Eglise

Ce document n’est pas un simple compte rendu, mais un instrument de travail. Qu’est-ce que cela veut dire ?

  1. Qu’il faut le lire et le travailler très sérieusement. Les responsables paroissiaux de la Jeunesse et les responsables des Mouvements doivent obligatoirement le lire et ensuite l’expliquer aux autres jeunes de la paroisse et aux membres de leurs différents groupes et Mouvements.

  2. Il faut le mettre en pratique en l’adaptant aux réalités de chaque paroisse pour voir les actions les plus importantes et les plus urgentes à mener.

Pour cela, voici ce que nous proposons à partir du mois d’octobre, lancement de la nouvelle année pastorale, tout en suivant bien sûr les directives que nous donnera notre évêque :

Chaque mois, une rencontre de réflexions sur l’un des cinq thèmes principaux du message aux jeunes de notre évêque qui ont été réfléchis longuement durant les 2 Forums de Conakry et Katacodi et pendant les sessions bibliques, c'est-à-dire :

  1. l’engagement dans la paroisse : écoute de la Parole de Dieu, prières, catéchèse, CCB, sacrements, mouvements…

  2. l’évangélisation et l’apostolat missionnaire.

  3. justice et paix (le Synode).

  4. la drogue, la violence, les marabouts, la sorcellerie.

  5. l’engagement au niveau du pays.

Bien sûr, chaque point sera travaillé en lien avec ce qui se passe dans notre pays. Par exemple pour le 1er point, le lancement de l’année pastorale ; le 2ème point doit être vécu en permanence ; le 3ème point, avec le Deuxième Synode pour l’Afrique ; le 4ème point doit être vécu en permanence mais à partir des situations de violence qui pourraient éclater ; le 5ème point, en lien avec les élections législatives et présidentielle, et déjà la révision de la Constitution, le Comité de transition, etc…

Pour la mise en pratique, on fera une réunion des jeunes une fois par mois, en prenant chacun de ces cinq points à la suite. Les responsables paroissiaux liront à l’avance soigneusement ce qui est dit dans ce compte rendu, sur le point en question, pour partir de ce qui a été exprimé par les jeunes eux-mêmes au moment du Forum. Ils en présenteront un résumé au début de la rencontre. Ensuite, ensemble ou en carrefours si les jeunes sont assez nombreux, on répondra aux questions suivantes :

  1. Que pensons-nous de cette question (l’un des cinq points retenus pour cette réunion) à partir du résumé qui vient de nous être présenté ?

  2. Que nous dit la Parole de Dieu sur cette question ?

  3. Que nous montre la vie de Jésus sur cette question : si Jésus était là, que ferait-il ?

  4. Qu’allons-nous faire maintenant ?

N.B. : on ne se contentera pas de faire une liste d’actions théoriques ; on choisit deux ou trois actions précises maximum et on voit comment les mettre en pratique : qui va le faire, quand, comment, où, avec qui, avec quel(s) moyens(s), etc…On dresse donc un plan d’action précis.

Le mois suivant, à la nouvelle rencontre paroissiale des jeunes, avant d’aborder le thème suivant, on verra ce qui a été fait par rapport au thème travaillé le mois précédent (révision d’action).

On envoie aussitôt, après chaque réunion, le compte rendu à la C.D.J. (Commission diocésaine de la jeunesse) avec une copie à Monseigneur.

Orientations pour l'action

  1. Décider fortement de s’engager, comme l’Eglise Catholique nous le demande. Pas seulement venir à la messe le dimanche ou être dans un mouvement. Pas comme n’importe quel citoyen, ni n’importe quel chrétien, mais en vrai catholique. Pour cela se former sérieusement à la doctrine de L’Eglise, pour savoir ce que l’Eglise nous demande de faire dans la société. Voir la 2° partie de la lettre des évêques :« Aspirations au changement, responsabilité de tous et de chacun » à la fin de ce dossier

  2. Demander à chaque jeune de votre paroisse de faire une enquête, pour voir les problèmes des gens et de la société dans vos quartiers : les souffrances, les manques de formation, les besoins qui ne sont pas satisfaits, tout ce qui empêche les gens d’être heureux. Le secrétaire des jeunes de la paroisse écrit tous ces besoins sur une feuille. Vous pouvez demander aux commissions paroissiales de pastorale sociale et de justice et paix de vous aider à faire cette enquête/recensement des problèmes.

  3. A partir de cette enquête qui vous montre les besoins, vous choisissez les actions que vous pouvez mener, pour diminuer les souffrances des gens. Par exemple, lutte contre le paludisme en nettoyant le quartier ou en conseillant aux gens d’acheter des moustiquaires pour leurs, bébés, demander aux mamans de faire vacciner les enfants, organiser des groupes de travail à l’école, faire des cours du soir ou de rattrapage scolaire pendant les vacances pour les plus jeunes, organiser des groupes de foot-ball ou autre sport, aller à la prison, soutenir un orphelinat, conseiller des camarades qui volent ou se droguent, visiter et aider des vieux ou des malades etc..Voir tout ce qu’on a dit dans ce compte-rendu. Vous pouvez aussi voir les comptes-rendus des commissions de justice et paix et de pastorale sociale qui donnent des exemples d’action possibles.

  4. Former un groupe d’action de 2 ou 3 personnes et commencer à agir. Pour ne pas agir tout seul. Comme Jésus qui a envoyé ses disciples 2 par 2 dans tous les villages. Et qui disait ; Quand 2 ou 3 sont réunis en mon nom je suis au milieu d’eux. Bien sûr, on peut agir tout un groupe ensemble (scouts, CV AV…), mais il ne faut pas attendre ces actions communes, pour commencer à faire quelque chose. Et tu peux prendre des camarades musulmans pour agir. Ce n’est pas obligé qu’ils soient chrétiens.

  5. A la fin de chaque mois, réunion paroissiale de toute la jeunesse, où chacun dit ce qu’il a fait pour les autres, pour se donner des idées et s’encourager. On fait une prière commune pour dire merci à Dieu. Et on reprend les actions pour un mois. On envoie un compte-rendu à la commission diocésaine, qui passe au fur et à mesure pour voir les actions menées et soutenir les commissions paroissiales. Bon courage à tous et à chacun

Synthèse des comptes rendus des paroisses aux 2 forums

  1. Quelques réflexions préliminaires : « Pour participer à la vie de notre paroisse et de notre diocèse, il faut être conscient, car le chrétien est au service de la communauté, et non pas le contraire » (St Augustin, de TAOUYA).

« En tant que jeune chrétien, je suis la relève de ma communauté et de ma paroisse. Elles doivent pouvoir compter sur moi pour leur épanouissement ». (Sts Pierre et Paul, de BONFI).

« Très contents de se sentir concernés par la situation actuelle et future du monde, nous ne resterons pas indifférents à celle-ci en tant que jeunes désirant bâtir un monde nouveau où régneront la paix, la justice, la foi chrétienne et l’amour dans la lumière ». (Ste Odile, de SIMBAYA).

A – La vie des paroisses et de l'église

  1. On a d’abord noté dans les rapports l’importance de la Parole de Dieu. Mais elle n’est pas assez connue, ni étudiée ; elle n’est pas partagée, que ce soit dans la prière ou dans la vie de tous les jours.

  2. Les prières. Les jeunes prient en participant à la prière du dimanche, aux groupes de prières et à la prière en famille, spécialement pendant le Carême. Mais beaucoup de jeunes se contentent de venir à la prière du dimanche ; ils ne sont pas engagés dans l’Eglise.

  3. La catéchèse. La majorité des catéchumènes et des catéchistes sont des jeunes, mais après le baptême beaucoup abandonnent. Il est très important de mener une réflexion approfondie sur la façon dont la catéchèse est menée dans notre diocèse et de relancer le parrainage, également de responsabiliser les parents.

  4. « Les jeunes aiment bien être dans la chorale ou être enfants de chœur, mais un seul rapport a parlé des vocations » (Ste Odile, de SIMBAYA).

  5. Les C.C.B. : C’est la base de la vie de l’Eglise, mais la plupart des jeunes ne participent pas aux réunions des C.C.B. et ceux qui font l’effort d’y participer disent qu’ils sont mal accueillis et incompris dans les Communautés.

  6. Les sacrements. Beaucoup de jeunes reçoivent le sacrement de Baptême mais ensuite ils abandonnent. Très peu reçoivent la Confirmation ou aussi le sacrement de Réconciliation. Très peu de jeunes célèbrent leur mariage religieux. Nous notons cependant une expérience intéressante : « Nous préparons des saynettes de théâtre pour montrer l’importance des sacrements : comment les vivre et aussi comment pécher contre ces sacrements ». (Ste Thérèse, de ENTAG)

  7. Les Mouvements. Ils existent dans toutes les paroisses : Scouts, Guides, CV-AV, JEC, JOC, de même que des groupes, comme Sant Egidio. Mais tous ces groupes n’ont pas la même importance dans toutes les paroisses, et tous les jeunes ne sont pas également engagés. On a noté pour les Mouvements et autres groupes l’importance de la formation et du respect des lois et des orientations de chaque Mouvement : « Des jeunes vivent à l’exemple du Christ dans leur milieu de vie par le service désintéressé (la B.A. des scouts), par le bon comportement qui amène à faire grandir l’amour autour de nous ». (Anne-Marie Javouhey – NONGO). « Par mon engagement dans les Mouvements, je fortifie ma foi, j’apprends à vivre et à travailler avec les autres » (Pierre et Paul, de BONFI). Mais beaucoup de jeunes ne participent à aucun Mouvement.

Voici quelques activités citées dans les rapports : Récollection, journées de formation, visites des lépreux au Centre de DUBREKA, kermesse des enfants à l’Epiphanie (Paroisse de NONGO). Tournois de football, concours bibliques, journées de réflexion sur la Bible, assainissement du quartier et assistance à différentes personnes (Ste Thérèse, de ENTAG).

2ème question : Comment participez-vous à la vie de vos paroisses ?

Pour la prière : Nous prions personnellement ; nous participons à la prière du dimanche et à la prière en famille, mais peu de jeunes viennent à la messe en semaine.

Pour la catéchèse : La plupart des catéchumènes sont des jeunes, de même que les aide catéchistes. Nous encourageons les catéchumènes à venir à la catéchèse. Nous partageons avec nos camarades ce que nous avons appris à la catéchèse.

Les réunions de jeunes :

Il y a des réunions du bureau ; nous nous réunissons chaque semaine au presbytère ; nos CCB sont tenues surtout par les jeunes. (Boffa).

Nous avons commencé les marches de Carême ; nous avons de nombreux Mouvements de jeunes : scoutisme, CV-AV, JEC, JOC. ; nous participons aux Forums des Jeunes et aux sessions bibliques. (Kamsar).

Il y a chez nous la Communauté Sant Egidio et la Commission « Justice et Paix ». (Sangaredi).

Mais nous constatons les irrégularités de nombreux jeunes. (Boké)

A Kataco, les jeunes sont très difficiles à rassembler.

Pour les sacrements :

La plupart des parrains et marraines sont des jeunes ; la chorale est composée de jeunes ; la liturgie est tenue par les jeunes qui font les lectures en soussou. (Boffa)

Nous fournissons des efforts pour mériter les sacrements, mais les sacrements de réconciliation et de mariage ne sont pas pratiqués par les jeunes. (Boké).

3ème question : Que faites-vous pour que les Mouvements respectent leurs orientations et leurs vocations ?

Nous cherchons d’abord à en connaître les buts puis à les mettre en pratique, pour que ce soit des vrais mouvements d’évangélisation. (Boffa)

Pour Sant Egidio : nous aidons les démunis et les prisonniers ; nous organisons des cours bibliques et l’école de la paix.

Pour les scouts : nous mettons en pratique les cinq buts du scoutisme et la formation spirituelle ; nous allons aider à l’orphelinat ; nous faisons l’évangélisation dans les villages pendant les camps, par des théâtres bibliques ; nous transformons le monde avec Jésus-Christ en nous inspirant de la Parole de Dieu et en la mettant en pratique. (Boké)

Nous multiplions les rencontres de jeunes pour apprendre la Parole de Dieu et la mettre en pratique (Boffa)

Remarques générales au sujet des rapports des paroisses

  1. Dans son message, Mgr Vincent COULIBALY posait la question : « Vous, jeunes, que faites-vous concrètement dans vos paroisses ou mouvements pour l’évangélisation, et pour faire avancer le pays ? » Beaucoup de groupes n’ont pas dit ce qu’ils faisaient concrètement, mais simplement ce qu’il faudrait faire. Il est absolument essentiel d’évoluer à ce niveau. S’il est évidemment nécessaire de connaître ce que nous devons faire et de dresser des plans d’action précis et opérationnels pour cela, cela ne suffit pas ! Il faut ensuite le faire réellement, puis analyser ce qui a été fait. C’était justement le but de ce forum, et non pas simplement de dire ce qu’il faudrait faire…. et que souvent on ne fait pas. On pense que du moment qu’on l’a dit cela suffit. Nous parlons trop, mais nous n’agissons pas assez.

  2. On a l’impression qu’un certain nombre de rapports ont été rédigés par deux ou trois personnes dans un bureau alors que ce que l’on cherchait c’était une grande mobilisation de tous les jeunes et que tous les jeunes puissent participer et donner leurs points de vue. En particulier, que chaque groupe ou mouvement réponde aux questions et que l’on fasse une synthèse paroissiale à partir de cette question. A l’avenir, il sera important de veiller à cette participation du maximum de jeunes et non pas à laisser deux ou trois monopoliser la parole pour les réponses.

  3. Dans les rapports, on s’est beaucoup plus attardé à la vie paroissiale qu’à la dimension missionnaire (évangélisation et Royaume de Dieu), alors que c’était le thème du forum, ou à la justice ou à la paix, à la préparation du synode, ou même simplement aux problèmes des jeunes : drogue, argent, violences, maraboutage et magie, sorcellerie, etc…. et aussi on a très peu parlé de l’engagement dans la vie du pays. Il y a donc là un certain nombre de choses à redresser : la vie chrétienne ne se limite pas à la catéchèse, aux sacrements et aux mouvements. Il s’agit d’être chrétien dans toute sa vie, et pas seulement le dimanche ou sur le terrain de la paroisse ; mais également dans nos familles, nos quartiers, nos écoles et nos lieux de travail. Cela demande une formation de base sur des questions essentielles, comme : « Qu’est-ce que l’évangélisation ? Qu’est-ce que le Royaume de Dieu ? Qu’est-ce que l’engagement chrétien ? Quelle est la responsabilité des laïcs ? ». Des formations ont été organisées sur chacun de ces thèmes par les Commissions « Justice et Paix » et de « Pastorale sociale », mais malheureusement très peu de jeunes y ont participé ; c’est sans doute ce qui explique la faiblesse et les limites du forum.
    Le thème du forum était bien : « Jeunesse missionnaire, avenir de l’Eglise et du pays », (pas seulement l’avenir de l’Eglise). Le thème du prochain synode pour l’Afrique est bien : « L’Eglise en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix : vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde ».L’Eglise, ce n’est pas les évêques et les prêtres, c’est nous tous, en particulier les jeunes, ensemble avec l’évêque et les prêtres. Il s’agit de nous mettre au service de tous. L’Eglise elle-même est au service du monde, à l’exemple de Jésus (voir le schéma 13, du Concile Vatican II). Nous sommes appelés à être le sel de la terre, pas seulement le sel de l’Eglise ; et la lumière du monde entier, pas seulement la lumière de la communauté chrétienne. Notre premier engagement avec Jésus-Christ dans la ligne de l’Evangile, c’est bien la réconciliation, la justice et la paix, pas seulement la catéchèse et les sacrements ; au contraire, cette catéchèse et ces sacrements doivent aboutir à un engagement pour la réconciliation, la justice et la paix. C’est ce qui explique le choix des questions pour le premier carrefour qui a suivi : « A partir de nos problèmes de jeunes, préciser nos engagements pour la justice, l’évangélisation et la vie du pays et voir la formation dont nous avons besoin pour remplir ces engagements ». Il faut que nous prenions l’habitude de réfléchir à partir de notre vie, et sur toute notre vie de jeunes, pas seulement à partir de la catéchèse ou de la liturgie.

  4. Il est essentiel que dans chacun des Mouvements on se demande quel est le but et la pédogogie de notre Mouvement pour l’évangélisation ; qu’on assure une formation sérieuse pour pouvoir réaliser ces objectifs du Mouvement que les membres auront bien compris, et que ces Mouvements se mettent véritablement au service de l’Eglise, des hommes et du pays tout entier.

  5. Nous avons regretté l’absence de la communauté Sant Egidio en tant que telle, même si certains de ses membres étaient présents à titre personnel. En effet, il est important que nous travaillions tous ensemble, dans la communion, c’est un problème qu’il faudra solutionner, dans l’écoute mutuelle

  6. Dans les rapports, très souvent on a dit : « Nous devons être exemplaires, il faut être des modèles, nous voulons montrer l’exemple ». C’est vrai, cela est important, mais d’abord nous ne sommes pas parfaits ; nous aussi, nous sommes pécheurs et limités. Donner un bon exemple ne suffit pas pour entraîner les autres jeunes et encore moins pour transformer le pays. Il s’agit moins d’être des modèles que de nous engager, avec nos limites et nos manques, ensemble avec tous les autres jeunes pour construire le Royaume de Dieu dans les réalités concrètes du pays et dans la vie de chaque jour. D’où, encore une fois, la nécessité absolue d’une réflexion approfondie sur l’engagement des chrétiens, l’évangélisation et le Royaume de Dieu. Cette réflexion a été menée, quoique trop rapidement, à la rencontre des jeunes du Bagataye ; nous donnons en annexe le compte rendu de la formation qui a été donnée à CONAKRY sur ce thème.

  7. C’est vrai que certains jeunes sont engagés, et nous les remercions beaucoup ; mais, comme on l’a dit, beaucoup d’autres jeunes se contentent de venir prier à la messe du dimanche. Il faudrait réfléchir pour voir les raisons de ce non-engagement des jeunes, et les solutions à y apporter : « Il ne suffit pas de dire aux jeunes ce qu’ils doivent faire, ni même ce qu’ils sont capables de faire, si on ne leur donne pas des orientations pour leur épanouissement et leur réussite ». (Cathédrale Ste Marie).

  8. Cela pose toute la question du soutien des jeunes. Beaucoup se plaignent de ne pas être suffisamment soutenus, ni même compris par les prêtres, les conseils paroissiaux et aussi les parents. D’où tout un travail de communion à mener, comme l’a demandé, au début de la rencontre, notre évêque, Mgr Vincent COULIBALY.

Mise en commun du 1er carrefour

Nos problèmes de jeunes :

  1. La pauvreté.

  2. Le chômage avec la précarité de l’emploi, le manque de sécurité sociale, les salaires trop bas, le manque de transparence dans le recrutement, les licenciements abusifs.

  3. Les grossesses non désirées.

  4. La drogue.

  5. La discrimination ethnique ou religieuse, par exemple pour avoir un logement ou pour trouver un travail.

  6. Le manque d’éducation dans les familles et à l’école ; les échecs scolaires et les cours donnés le dimanche dans les Universités, ce qui empêche les étudiants chrétiens de prier, alors que les enseignants musulmans arrêtent leurs cours le vendredi à l’heure de la prière.

  7. Le manque d’infrastructures de loisirs.

  8. Le manque d’engagement dans les Mouvements.

Comment vivre ces problèmes ?

  • Au niveau humain, le courage malgré les critiques, la formation pour être honnête et patient, nous soutenir mutuellement, nous unir avec les musulmans tolérants et compréhensifs, conseiller ceux qui se conduisent mal.

  • Au niveau chrétien, la foi en Dieu dans toute notre vie, la prière, l’écoute de la Parole de Dieu, le soutien des jeunes par leurs parents et leurs parrains après le baptême. Accepter ses souffrances, comme notre croix, à l’exemple du Christ.

Discussion : D’abord, si l’on a posé cette question, c’est parce que dans les rapports des paroisses on avait l’impression que la vie chrétienne se limiterait à la prière, aux sacrements et aux Mouvements. Or, on doit être chrétien dans toute notre vie. En tant que chrétiens, nous devons être proches des autres jeunes et partager leurs problèmes. Et dans nos engagements, nous devons partir de notre vie pour la rendre meilleure. Entrer dans un mouvement sans chercher à le faire avancer et rien faire pour qu’il réponde aux vrais besoins des jeunes, cela ne sert à rien.

D’abord, chacun doit agir dans son milieu de vie et prendre ses responsabilités.

Il faut prier, mais ne pas oublier les moyens humains pour solutionner nos problèmes. Il faut donc nous former pour être compétents face aux problèmes de notre vie.

Prier, ce n’est pas seulement participer aux cérémonies ou réciter des prières. Prier, c’est d’abord nous mettre face aux Christ, l’adorer, l’écouter, lui demander sa lumière pour savoir que faire. C’est continuer à l’écouter dans nos actions et à lui parler. Enfin, c’est offrir au Christ ce que nous avons pu faire grâce à Lui, et Lui dire merci. Prier, ce n’est pas seulement demander des choses à Dieu.

La Commission « Justice et Paix » n’est pas là pour donner de l’argent aux chrétiens. Mais pour nous apprendre à défendre les droits des gens qui souffrent et pour transformer la Société.

Vous avez dit une chose très importante : « Les drogués et autres jeunes qui se conduisent mal, il ne faut pas les isoler ». C’est votre amitié qui peut les sauver.

Et c’est aussi ensemble que nous devons agir pour les autres.

Utilisons les moyens de l’Evangile pour agir : d’abord la charité et le dialogue, et utilisons les méthodes non violentes : « Soyez simples comme la colombe et rusés comme le serpent » ; être patients et honnêtes, etc. Nous ne pouvons pas agir comme des non chrétiens. Mais il ne suffit pas de prier Dieu pour qu’Il règle nos problèmes. Il faut agir

Quelles actions mener? ( synthèse des réponses du 2° carrefour)

Dans l’Eglise : au niveau personnel, nous les jeunes, accepter de reconnaître nos propres faiblesses et défauts sans toujours accuser les autres. Intégrer les mouvements. Organiser des groupes de prières. Participer aux sessions bibliques et autres activités préparées pour les jeunes.

Organiser des rencontres pour discuter des réalités de la Nation entre jeunes ; en parler dans nos réunions de communautés chrétiennes ; organiser des activités culturelles et sportives ; réorganiser les bureaux de la jeunesse dans les paroisses ; former les jeunes à la doctrine sociale de l’Eglise ; organiser des rencontres entre les jeunes et les responsables de l’Eglise et les autres adultes pour qu’ils connaissent la vie des jeunes et leurs problèmes, et pour chercher ensemble des solutions à tout cela ; reprendre le thème de ce forum au Pèlerinage de BOFFA ; mettre en place la Commission « Justice et Paix », dans les différentes paroisses, CCB et quartiers ; sensibiliser les parents à l’importance de l’éducation de leurs enfants, par des visites dans les familles, et pour cela faire le recensement des familles chrétiennes dans les CCB ; organiser les CCB pour qu’elles accueillent les jeunes et vivent un vrai partage, redynamiser le Mouvement de la JOC dans toutes les paroisses pour un vrai engagement des travailleurs dans la vie de l’Eglise et de la Société ; commencer par une retraite des travailleurs chrétiens ; que les jocistes et les autres travailleurs chrétiens participent à la construction des églises et des presbytères pour la peinture, la confection des bancs, l’électricité, etc… ; que l’Eglise organise un atelier de formation professionnelle pour permettre aux jeunes d’avoir une formation et leur procurer le matériel nécessaire pour commencer à travailler.

Pour les élèves, mieux travailler à l’école ; organiser des groupes de travail et de révisions scolaires.

En Novembre, dans chaque paroisse, faire une journée de rencontre de tous les Mouvements. Que le Comité diocésain de la jeunesse visite les jeunes de chaque paroisse deux fois par an. Prévoir une journée diocésaine de la jeunesse et un forum inter-religieux.

Restituer tout ce que nous avons fait pendant ce forum aux autres jeunes, dans nos familles et dans nos quartiers.

Réflexions sur l'acte du forum de Katacodi

D’abord merci à tous ceux qui sont venus. Et merci pour tout le travail que vous avez fourni, vous et le comité d’organisation. Je suis entièrement d’accord avec vos engagements. Je vous souhaite bon courage pour les mettre effectivement en pratique. Je prierai pour cela, pour vous, vos familles et vos paroisses. Je voudrais simplement ajouter quelques réflexions sur votre document.

  1. « Organiser des prières… dans les CCB ». C’est une très bonne chose. Encore faut-il que les CCB se réunissent réellement et que vous, les jeunes, vous participiez à ces réunions. Je rappelle que les réunions de CCB ne sont pas seulement des réunions de prière. Il s’agit de partager la Parole de Dieu et, à partir de cette lumière, de transformer toute la vie du quartier ou du village, conformément au 4° objectif du plan stratégique : rendre sa dignité à tout homme, lutter contre les injustices, faire grandir la paix et développer l’homme tout entier et tous les hommes ensemble.

  2. « Mettre fin au harcèlement sexuel des filles ». C’est essentiel. Mais cela suppose que l’on mette en place dans les Mouvements, les CCB, les paroisses et les écoles catholiques une véritable éducation à l’amour et une préparation au mariage.

  3. « La coordination des différents Mouvements catholiques ». C’est effectivement très important. Car il y a trop de tensions et de compétition entre les différents mouvements. Mais il faut d’abord que les mouvements fonctionnent comme des vrais mouvements d’action catholique. C'est-à-dire qu’il y ait des actions : pas seulement des chants ou des danses, des rassemblements, des conférences et des thés-débats. Et que ce soit des actions significatives, transformatrices et évangélisatrices de la société. Nos mouvements doivent transformer nos milieux de vie. « Les apôtres des jeunes seront les jeunes ». Nous venons à la paroisse pour être formés et recevoir la force de Dieu dans la prière. Mais c’est dans la Société que nous devons nous engager : les CV-AV, ce n’est pas pour jouer, c’est pour évangéliser le monde des enfants ; la JEC, c’est pour faire grandir le Royaume de Dieu dans nos écoles, avec tous les élèves ; la JOC, c’est pour transformer le monde du travail avec les apprentis, les travailleurs et aussi les chômeurs, pour que ce monde devienne comme Dieu le veut. Ce sont des Mouvements d’Evangélisation avec lesquels nous agissons à partir de la Parole de Dieu, pour être le sel de toute la terre (pas seulement de l’Eglise ou de la paroisse).

  4. « Renforcer les programmes de formation au niveau des paroisses ». C’est important pour pouvoir agir en chrétiens. Mais il ne faut pas oublier la formation humaine. Vous, les jeunes, c’est important que vous travailliez sérieusement à l’école, et il est nécessaire de bien apprendre votre métier. Nous avons besoin de chrétiens compétents. C’est nécessaire pour « participer au développement de notre pays sur le plan politique, social et économique ». Pour être le levain dans la pâte, à la suite de Jésus, qui a appris sérieusement son métier de charpentier.

Discussion

Voici quelques idées de la discussion en commun :

  1. On n’est pas chrétien seulement le dimanche entre 10 heures et midi, mais tous les jours et 24 Heures sur 24. Toute notre vie doit être unifiée par l’amour de Jésus et sa Parole.

  2. dans les paroisses, il y a souvent des problèmes d’argent : pas de bonne gouvernance, pas de clarté. Mais est-ce que les chrétiens s’engagent suffisamment dans la gestion des biens de l’Eglise ? Pour le bien de la communauté, pas pour en profiter eux-mêmes.

  3. Il y a des chrétiens marginalisés et rejetés.

  4. «Quand des chrétiens ne s’entendent pas avec leur prêtre, ils quittent l’Eglise ». Bien sûr, c’est un problème et il faut tout faire pour trouver une solution. Mais est-ce qu’ils prient le prêtre ou Jésus ?

  5. «C’est difficile de s’engager dans le monde parce que souvent les gens sont contre nous. Ils veulent seulement la fête ou profiter. Certains ne sont pas chrétiens dans leurs engagements : ils ne suivent pas les principes de l’Eglise mais leur ambition politique ou leur intérêt. » Jésus disait : »ils m’ont fait souffrir, ils vous feront souffrir vous aussi… Heureux ceux qui sont persécutés à cause de la justice »Mat 5,10.

  6. la formation est la base de tout. Certains considèrent l’Eglise comme une boutique où chacun choisit ce qu’il veut. On voit le prêtre comme un marchand de cérémonies porte-bonheur

  7. Nous sommes tous responsables de l’Eglise pour la faire grandir et respecter. Nous sommes responsables les uns des autres et de la réconciliation.

Rencontre paroissiale mensuelle des jeunes (octobre 2009)

Les responsables paroissiaux de la jeunesse présentent le résumé de ce qui précède

Ensuite, ensemble ou en carrefours si les jeunes sont assez nombreux, on répondra aux questions suivantes :

  1. Que pensons-nous de cette question (notre engagement dans l’Eglise) à partir du résumé qui vient de nous être présenté ?

  2. Que nous dit la Parole de Dieu sur cette question ?

  3. Que nous montre la vie de Jésus sur cette question : si Jésus était là, que ferait-il ?

  4. Qu’allons-nous faire maintenant ?

N.B. : on ne se contentera pas de faire une liste d’actions théoriques ; on choisit deux ou trois actions précises maximum et on voit comment les mettre en pratique : qui va le faire, quand, comment, où, avec qui, avec quel(s) moyens(s), etc… On dresse donc un plan d’action précis.

Le mois suivant, à la nouvelle rencontre paroissiale des jeunes, avant d’aborder le thème suivant, on verra ce qui a été fait par rapport au thème travaillé le mois précédent (révision d’action).

On envoie aussitôt, après chaque réunion, le compte rendu à la C.D.J. (Commission diocésaine de la jeunesse) avec une copie à Monseigneur.

Pour votre formation : Qu'est-ce qu'un laïc ? Son rôle. (restitution de la session de la CERAO)

Souvent on a expliqué ce que doivent faire les laïcs dans l’Eglise. Mais ne faudrait-il pas d’abord expliquer qui est le laïc et qu’est-ce que l’Eglise ? Sinon, on risque d’en rester à un engagement sans profondeur et sans raisons valables.

Qu’est-ce que l’Eglise ? Autrefois, on expliquait l’Eglise comme une pyramide : en haut, le pape, ; en dessous les évêques, en dessous les prêtres, en dessous les laïcs. Donc les laïcs étaient en bas et ils devaient seulement obéir. Au concile du Vatican 2, les évêques ont dit que l’Eglise c’est un peuple : le Peuple de Dieu. C’est une communauté. Et au 1° synode pour l’Afrique, on a dit : l’Eglise c’est une famille, la famille de Dieu/ Cela change complètement les idées que l’on a sur les laïcs. Déjà dans l’Evangile, Jésus nous dit Je suis le tronc de la vigne, vous êtes les branches (Jean 15,5). Cela veut dire , que notre vrai chef, c’est Jésus lui-même, pas seulement le pape. Nous sommes tous des branches à égalité, même si certaines branches sont plus grosses que d’autres. C’est la même sève qui coule dans toutes les branches : cette sève c’est le Saint Esprit, que nous avons tous reçu au baptême, les laïcs autant que les prêtres : c’est le même Saint Esprit pour tous. « Chacun reçoit le Saint Esprit,pour le bien de tous »(1° Cor 12,7). Saint Paul nous explique : »Vous êtes le Corps du Christ, vous êtes ses membres, chacun pour sa part »(1° Cor 12,27)Notre tête c’est le Christ lui-même. Pape, évêques, prêtres et laïcs, nous sommes tous les fidèles du Christ, à égalité, même si nous n ‘avons pas la même responsabilité. Nous sommes tous frères et sœurs de Jésus. Donc,qui est l’Eglise ? C’est nous tous les baptisés, chacun à sa place et tous ensemble. Qui est le laïc ? C’est le baptisé, le fidèle du Christ. Et les évêques et les prêtres sont des baptisés comme nous. Ils ont d’abord été des laïcs comme nous, avant de recevoir une responsabilité spéciale dans l’Eglise, par le sacrement de l’ordre. En effet, dans la famille, il faut un chef, sinon c’est la pagaille, chacun a un rôle à jouer, mais tous font partie de la famille, chacun y a sa place et tous sont nécessaires. Comme chacun des membres du corps est nécessaire : « l’œil ne peut pas dire à la main : je n’ai pas besoin de toi »(21).

On dit que, par le baptême, le chrétien devient prêtre, prophète et roi à la suite de Jésus. Qu’est-ce que cela veut dire ? Le laïc est prêtre, parce qu’à l’eucharistie et dans ses prières, il offre à Dieu le Père toutes les bonnes choses qui se vivent dans le monde, dans les mains du Christ : « Par lui, avec lui et en lui ». Il est prophète, en annonçant la Parole de Dieu et en montrant le chemin de Jésus à tous, partout où il va. Il est roi, parce qu’il organise la société, avec les autres hommes, comme Dieu le veut pour que le Royaume de Dieu grandisse parmi nous. Comme disait saint Pierre :Approchez-vous de Jésus….Vous êtes les pierres vivan tes de l’Eglise, grandissez pour former une maison spirituelle.Vous êtes un peuple de prêtres saint, pour offrir des offrandes spîrituelles agréables à Dieu, par Jésus Christ » 1°Pierre,2,4-5.

Le travail des laîcs : les laics, frères et sœurs de Jésus, baptisés et conduits par le Saint Esprit doivent donc s’engager. Mais quel est leur travail ? D’abord ils travaillent dans l’Eglise, chacun d’après le don et l’appel qu’il a reçu de Dieu. Quand Sekou Touré a expulsé les missionnaires en 1966, ce sont les laïcs guinéens, autour des catéchistes et autres responsables, qui ont tenu l’Eglise pendant de nombreuses années. Normalement tout chrétien doit faire quelque chose dans l’Eglise, selon ses possibilités : catéchiste, responsable de communauté,etc.. C’est pour cela qu’il y a les CCB et les différents groupes, fraternités et associations : groupe de prière, chorale, scouts, femmes catholiques, mouvements d’action catholique, etc..A chacun de voir là où le Seigneur l’appelle, mais tous doivent travailler dans la communauté et la paroisse. Mais est-ce que cela suffit ? Non !

Les laîcs doivent d’abord et surtout s’engager dans le monde (dans la société) : dans la famille, dans le quartier, au travail et partout. Dans les questions politiques, économiques et sociales. Mais actuellement, la 1° chose c’est sans doute de construire des vraies familles chrétiennes, où nos enfants seront éduqués dans la liberté et l’amour, mais avec sérieux, en les faisant réfléchir à ce qu’ils voient autour d’eux et en les responsabilisant. Et entraînés par l’exemple de leurs parents. Si les laïcs sont engagés dans l’Eglise, c’est pour recevoir une formation, pour pouvoir ensuite transformer la société pour y faire grandir le Royaume de Dieu, comme nous le disons dans le Notre Père : »Que ton règne vienne sur la terre ».Comme disait Jésus avant de mourir :Ils sont dans le monde…je ne te demande pas de les enlever du monde »Jean 17,11+15. Et déjà : Vous êtes le sel de la terre (pas seulement de la communauté chrétienne), vous êtes la lumière du monde (pas seulement de l’Eglise) Mat 5,13. Vous êtes le levain dans la pâte (pas à côté). Le rôle des laïcs c’est d’annoncer l’Evangile et faire entrer l’amour du Christ partout où il va. Parce que justement, ce sont les laïcs qui vivent dans le monde. C’est donc à eux de transformer le monde. Et d’y faire entrer la vérité, la justice, le respect de tous, le bien commun, le désintéressement et le don de soi, à l’exemple du Christ. Par la force de son Esprit. Comme nous l’enseigne la doctrine sociale de l’Eglise. Saint Paul disait: Malheur à moi si je n’annonce pas l’Evangile. C’est à tous les disciples (les laïcs), pas seulement les apôtres (les évêques et les prêtres) que Jésus dit : Allez annoncer l’Evangile dans le monde entier. Ce n’est facultatif, à ton choix, c’est obligatoire. Au moins, si tu veux suivre Jésus et être chrétien. Et quand les laïcs ont travaillé dans le monde, avec les autres hommes non chrétiens, alors ils reviennent dans l’Eglise, pour offrir à Dieu leurs actions dans l’eucharistie, « en action de grâces pour le salut du monde ». Et ensuite, ils retournent travailler dans la société.

Est-ce toujours cela qui se passe ? Non, malheureusement. Beaucoup de laïcs veulent bien travailler dans l’Eglise, mais ils ne veulent pas s’engager dans la société. Ils veulent bien payer des cotisations, mais ils ne veulent pas participer à un mouvement d’action catholique, pour chercher comment agir en chrétiens, là où ils travaillent et vivent. Ils viennent réciter le chapelet au mois d’octobre, mais ne s’engagent pas dans la politique ou les syndicats. Ils donnent beaucoup de temps pour préparer la fête patronale, mais ne cherchent pas comment lutter contre la pauvreté ou donner du travail aux jeunes, agir contre la corruption et la paresse au travail. Comment construire le Royaume de Dieu dans le monde, si les laïcs ne s’engagent pas dans la société ? C‘est cela le grand problème de notre Eglise. La responsabilité du prêtre, c’est d’abord de travailler dans l’Eglise : construire des communautés chrétiennes, former les laïcs chrétiens, enseigner la catéchèse, diriger les prières et la messe, donner les sacrements…Mais le laïc, lui, son travail c’est dans la société. ¨Pas seulement dans l’Eglise pour aider les prêtres. Il nous faut beaucoup réfléchir à cela et changer nos façons de vivre. Jésus a choisi 12 apôtres pour diriger son Eglise. Ce sont les évêques et les prêtres qui continuent leur travail. Mais il a choisi encore 70 autres disciples et il les envoya dans tous les lieux où il devait lui-même aller(Luc 10,1). Ces disciples, ces sont les laïcs que Jésus envoie dans le monde.

Un seul doigt ne peut pas ramasser un caillou. Les laîcs doivent donc travailler ensemble. C’est pour cela qu’on a fait les mouvements. Et il faudrait que les mouvements travaillent ensemble, comme les membres d’un seul corps. Mais souvent nos mouvements ne sont pas organisés. Il n’y a pas d’actions communes entre tous les groupes chrétiens. Et alors, il n’y a pas de résultats.

Le travail des laïcs, c’est de rendre le monde saint, pour qu’il soit sauvé. Et pour y construire une terre nouvelle où la justice habitera (2° Pierre 3,13), où règneront les fruits de Saint Esprit :l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi…(Gal 5,22). Jésus nous appelle tous à être prophète à sa suite : « L’Esprit de Dieu m’a consacré (par le baptême) pour annoncer la Bonne Nouvelle de l’Evangile aux pauvres (pas seulement les chrétiens, tous les pauvres), guérir ceux qui ont le cœur brisés, annoncer aux prisonniers qu’ils vont être délivrés..renvoyer libres ceux qui sont écrasés »Luc 4,19. Les beatitudes c’est pour tout le monde : Heureux les pauvres de cœur… (Mat 5,1-12), pas seulement pour les religieux. Quand Jésus dit : »soyez parfaits comme votre Père du ciel est parfait »(Mat 5,48) c’est pour les laïcs aussi bien que pour les prêtres. Nous cherchons à être saints, pour pouvoir rendre le monde saint. C’est pour cela qu’il y a la prière, les sacrements et la communauté chrétienne. Que faire pour être saints ? Aimer Jésus et le suivre dans toute notre vie. Ecouter le Saint Esprit dans notre cœur, faire ce qu’il nous demande et changer notre vie. Aimer nos frères et sœurs comme Jésus. Apprendre la Parole de Dieu et nous former. Mais là encore, quand on organise des formations, très peu de chrétiens viennent. Comment pourraient-ils alors agir en chrétiens dans le monde ?


Paroisse de St Augustin de Taouyah - Première assemblée générale de la jeunesse – Compte rendu

La première assemblée générale de la jeunesse de la paroisse Saint Augustin de Taouyah a effectivement eu lieu le 01 Novembre 2009 en la paroisse Saint Augustin de Taouyah. Elle a débuté à 12 h 20 avec pour ordre du jour :

  1. Discussion sur le thème : « l’Engagement dans l’Eglise »

  2. Divers

Engagement dans l’Eglise

En effet, après une explication brève du thème par le père Armel DUTEIL, curé de la paroisse, ce fut l’intervention de M . CAMARA Albert, président de la jeunesse, où il A interpellé tous les jeunes à leur engagement dans l’Eglise et hors de l’Eglise afin de trouver ensemble les moyens de redynamiser les mouvements de jeunes pour une bonne mise en pratique de la parole de Dieu. Puis ce fut la lecture du forum par la demoiselle SOROPOGUI Simone K. Ce fut au président de la jeunesse d’ expliciter que l’engagement nous amène à une communion fraternelle et une liberté intérieure et que la formation religieuse ne doit pas se séparer de celle sociale.

Quant au forum, les questions débattues ont été les suivantes :

  • L’engagement dans :

  • La parole

  • La prière

  • La catéchèse

  • La CCB

  • Les mouvements

a. Que pensons nous de cette question à partir du résumé forum ?

  • Ce fut aux jeunes de réagir :

  • A certain de répondre :

  • l’engagement relève de la lecture de la Bible 

  • Mener une campagne de sensibilisation avec des actes concrets,

  • mettre en œuvre ce que disent dans les mouvements.

  • soutenir les mouvements,

  • penser à relancer la J.O.C et la J.E.C.

  • unir les jeunes dans un même esprit

  • les jeunes œuvrent pour l’Eglise mais pas le contraire

b. Que nous dit la parole de Dieu sur ces questions ?

    • Au curé de dire : « notre engagement est basé sur la parole de Dieu. En plus de la conscience, il faut ajouter de la foi »

  • Quelle parole de Dieu nous parle de l’engagement ?

  • A d’autres :

  • Aimez-vous les uns les autres comme je vous est aimé 

  • Celui qui veut venir avec moi qu’il prenne sa croix et qu’il me suive

  • La moisson est abondante et les ouvriers peu nombreux

  • Vous êtes le sel et la lumière du monde

  • Aidez les pauvres et protégez les plus petits

  • Au curé de dire : «  Engagement = motivation + parole de Dieu + exemple de Jésus »

c. Qu’à fait Jésus pour s’engager ?

  • Guérison des malades

  • Partage du pain

      • Servir au lieu d’être servi

      • Don de sa vie pour les péchés

      • Evangéliser de ville en ville

      • Aimer et pardonner en tout

      • Laver les pieds

d. Qu’allons-nous faire concrètement maintenant ?

  • Faire des campagnes de sensibilisation

  • Inviter les autres jeunes dans les mouvements

  • Lors de la relance , inscrire les jeunes dans les mouvements

  • Faire un tournoi de foot

  • Faire un service aux pauvres

  • Faire participer les autres confessions aux activités

  • Aller dans les CCB, s’imprégner des problèmes pour une action meilleure

  • Mettre en place des AGR

  • Faire des sensibilisations dans les familles lors des visites

  • Faire la promotion emploi jeunes

  • S’appuyer sur la parole de Dieu pour toutes actions menées

  • Discuter avec les proches ensuite les autres.

Divers :

Réunion chaque 1er Dimanche du mois avec une réflexion sur le thème donné au préalable et les actions menées

Thème prochain : «  Engagement au niveau du pays »

Trouver de l’eau pour les jeunes lors des prochaines réunions

Après une prière et un chant d’action de grâce, l’assemblée a pris fin à 13 h 40

Le secrétaire administratif
Dr Pascal T. BONIMY

Paroisse de St Augustin de Taouyah – Deuxième assemblée générale de la jeunesse – Compte rendu

La deuxième assemblée générale de la jeunesse de la paroisse Saint Augustin de Taouyah a eu lieu le 06 Décembre 2009 en la paroisse Saint Augustin de Taouyah. Elle a débuté à 12 h 10 avec pour ordre du jour :

  1. Actions concrètes menées au mois de Novembre

  2. Discussion sur le thème ; « l’Engagement au niveau du pays »

  3. Divers

Actions concrètes menées au mois de Novembre:

Elles ont été évaluées par CCB :

Notre Dame du Rosaire :

  • Aucune action menée

Saint Romain :

  • Visite dans les familles pour s’acquérir des problèmes des jeunes

  • Pic Nick a à la plage Sefoulaye Diallo

  • Catéchisme

Saint Jean Bosco :

  • Nettoyage

  • Mise en place d’une chorale

  • Visite des malades

  • Notre Dame du Perpétuel Secours

  • Regroupement des jeunes avec la présence des mamans et une absence des Papas

C’était au Père Armel de dire que la tâche primordiale dans les quartiers est :

  • Lutter contre l’injustice

  • Aider les pauvres

CV-AV :

  • Evangélisation des enfants

  • Lecture de l’Evangile au cours de chaque réunion

  • Mise en place du mouvement dans les CCB pour tous les enfants, chrétiens comme musulmans

Scouts :

  • Tournée dans les familles pour ramener les brebis égarées

  • Nettoyage de l’Eglise

  • Formation

Servant de messe :

  • Messe dans les CCB

San’ Egidio :

  • Ecole de la paix avec 25 enfants

  • Prière tous les mardis

Renouveau Charismatique :

  • Appel aux jeunes

Enfance missionnaire :

  • Aucune action

Au curé de dire : «  l’action à mener au niveau de tous les enfants, c’est la prière à partir de la parole de Dieu »

Discussion sur le thème ; « l’Engagement au niveau du pays »

Ce deuxième point de l’ordre du jour n’a pas été discuté. Nous sommes passés aux préparatifs de Noël.

Divers

Concernant ce point, plusieurs structures se sont proposées de faire une prestation pour la veillée conformément aux recommandations du curé.

Mariage de Mlle Pierrette ZOUMANIGUI (chargée à l’organisation du bureau de la jeunesse) le 19 novembre 2009

Après une interpellation à la préparation spirituelle pour Noël demandée par le curé, la prière et le chant d’action de grâce ont mis fin à la réunion à 13h 24.

Le secrétaire administratif
Dr Pascal T. BONIMY


A remettre aux responsables CV AV que vous connaissez

Le bureau diocésain nous propose un certains nombre d’activités communes à tout le diocèse. Il est important d’y participer. Mais il faut aussi que nous ayons nos activités paroissiales, en particulier pour mettre en pratique la campagne d’année, sans oublier que l’activité principale de l’enfant c’est le jeu. C’est dans le jeu qu’il se forme et qu’il agit.

Par conséquent, à chaque réunion, il y aura un temps de jeu, de chants, de danse et de théâtre. Mais pour les chants, on cherchera des chants éducatifs et qui donnent des bonnes idées aux enfants, pas seulement des chants pour faire du bruit et s’amuser. Il faut donc que les responsables apprennent de tels chants. De même, pour le théâtre, on fera sketches qui donnent des exemples d’actions que les enfants ont réalisées ou peuvent faire, en lien avec la campagne d’année.

A chaque réunion, les enfants s’assiéront en petits groupes pour réfléchir à leur vie et décider des actions à mener pendant la semaine (révision de vie),en ne prenant à chaque fois qu’une seule question (un seul problème, un seul fait de vie). A chaque fois, ils se poseront 4 questions, avec l’aide des responsables : mais il faut absolument faire parler les enfants et leur faire trouver leurs propres solutions, ils en sont tout à fait capables :

  1. Que voyons-nous sur ce problème autour de nous (à la maison, à l’école, dans le quartier…) ?

  2. Quelle Parole de Dieu connaissons-nous qui nous parle de ce problème ? Que nous dit-elle ? (on ne demande pas les références et les numéros. Chaque enfant, chrétien ou musulman dit ce qu’il connaît par cœur de la Parole de Dieu, dans son cœur.)

  3. Si Jésus était là, que ferait-il ?

  4. Et nous qu’allons-nous faire face à ce problème, pendant la semaine ?

La semaine suivante, en petit groupe, les enfants disent ce qu’ils ont fait face à ce problème pendant la semaine passée (révision d’action)

La 3ème semaine, on prend un nouveau problème (un nouveau fait de vie), et on fait une révision de vie pour décider avec les enfants de l’action à mener tous ensemble pendant la semaine qui vient. Et ainsi de suite,

A chaque fois, les responsables écrivent dans leur cahier de responsable ce que les enfants ont dit et fait.

Voici quelques thèmes sujets de réunions à partir de la campagne d’année (Plan d'Action 2009-2010)

Nous utiliserons cette année le jeu sur les droits de l'enfant : La ronde des enfants. Vous pouvez nous le demander.

Les droits de l'enfant y sont divisés en 6 thèmes:

  1. Le droit à l'information,

  2. Le droit à la protection

  3. Le droit à une famille

  4. Le droit à la Paix

  5. Le droit à l'éducation

  6. Le droit à la santé

La 1ère semaine, on explique un des droits aux enfants, à partir de la fiche pédagogique du jeu. On demande aux enfants ce qu'ils en pensent et de donner leurs propres exemples (faits de vie)

La 2ème semaine, on joue ensemble sur le thème étudié. A la fin du jeu, les enfants décident des actions qu'ils vont mener pendant la semaine dans la famille, le quartier et l'école, avec les autres enfants.

La 3ème semaine, les enfants disent les actions qu'ils ont menées avec leurs camarades pendant la semaine. Ils en parlent tous ensemble. On dire les conclusions

La semaine suivante, on présente le deuxième thème et ainsi de suite, jusqu'à la fin du jeu. On présentera alors les actions menées sous forme de chants, théâtres etc.. aux parents et à la paroisse

Jeu sur les droits de l'enfant : La ronde des enfants

Lire soigneusement la fiche pédagogique. On recopie chaque article de la convention sur un petit papier pour les distribuer aux équipes pendant le jeu, d'après le thème (numéros indiqués sur le petit papier: Répartition…)

Faire colorier les dessins des enfants des 5 continents. Les faire découper et les mettre chacun dans une enveloppe (faire attention à ne pas les mélanger). Même chose pour les grandes feuilles (puzzles)

Pour jouer : Mettre les 4 morceaux de carton vert en place (socle). On donne à chaque équipe

  1. un droit à expliquer (papier:répartition).

  2. 3 choses à faire selon l'âge, à partir des feuilles rose, jeune ou bleu): connaissance, activités manuelles; chants et théâtre. Chaque équipe prépare ses réponses et choses à faire, et vient les présenter devant tout le groupe. On en parle tous ensemble (veiller à la réflexion communautaire) et les enfants décident des actions qu'ils vont mener pendant la semaine. Quand une équipe a fini avant les autres, on peut lui donner un puzzle.


Proposition de programme de réunion pour les scouts (Taouya)

  1. Chant danse : On prendra des chants éducatifs qui forment et qui enseignent, pas seulement pour s’amuser.

  2. B.A. : on demande à chaque scout les B.A. (Bonnes Actions) qu’il a faites pendant la semaine. Normalement, un scout doit faire une B.A. chaque jour.

  3. Formation scoute : A chaque réunion, on explique un des 10 articles de la loi, ou un des 3 principes, le salut, la promesse…Chacun dit ce qu’il en pense. Et comment il pense le mettre en pratique Chant ou danse

  4. Formation humaine : En avançant : santé et secourisme, alphabétisation et soutien scolaire, jardinage, artisanat, élevage, etc.. Pour cette formation, on pourra faire appel à des spécialistes : infirmiers, agronomes, agents d’élevage, enseignants,etc.. Quand la formation est reçue, les scouts passent à l’action, personnellement ou tous ensemble. Par exemple en cultivant quelques légumes et en plantant des arbres fruitiers dans sa cour (en faisant des engrais avec les ordures et en utilisant les eaux usées pour arroser), en faisant un petit élevage de poulets ou autres animaux, en creusant des cabinets ou en faisant une douche, etc.. On pourra aussi organiser un groupement de production avec d’autres jeunes du quartier (AGR : Actions Génératrices de Revenus) Chant ou danse

  5. Formation chrétienne : On lit ensemble l’Evangile du dimanche suivant, et chacun dit ce qu’il en pense à partir des 4 questions qui ont été proposées dans le programme de prière. On pourra faire aussi une formation sur un thème religieux choisi par tous. Un scout chrétien qui n’a pas reçu la confirmation doit obligatoirement commencer la catéchèse. Chant ou danse

  6. Actions scoutes à faire pendant la semaine : Par exemple, nettoyer les caniveaux, enlever des ordures, désherber les rues ou les terrains, nettoyer les postes de santé ou les écoles….Pour cela, aller d’abord voir le chef de quartier pour qu’il invité les autres jeunes à travailler avec vous et chercher vous-même des volontaires. S’il y a une action de propreté ou autre organisée dans le quartier, les scouts doivent obligatoirement y participer (pas seulement les actions à la paroisse ou pour l’Eglise : Le scout aime son pays et il est bon citoyen)

  7. Jeux, théâtres…Là aussi on cherche des jeux éducatifs, des théâtres religieux…

N.B. S’il y a 2 réunions par semaine, on peut couper ce programme en 2, ou le répartir sur 2 semaines.

Cette année, chaque 1° dimanche du mois, est consacré à une réunion générale de tous les jeunes de la paroisse sur le thème d’action proposé par Monseigneur, à mettre en pratique avec tous.

Les scouts s’engagent dans l’Eglise et participent aux réunions de CCB. Le scoutisme, ce n’est pas seulement danser ou faire le service d’ordre.

Notre responsabilité c’est aussi d’éduquer les autres jeunes, en partageant avec eux l’éducation que nous avons reçue. Etre attentifs aux plus pauvres et aux jeunes qui souffrent : par exemple les enfants qui travaillent au marché, les enfants de la cité « Solidarité », etc…

Pour donner la communion aux malades

  1. Vous invitez les autres chrétiens de la CCB à venir avec vous : Le malade, c’est notre malade à tous. Nous sommes une famille, la famille des enfants de Dieu, nous devons donc nous prendre en charge les unes les autres.
    Vous demandez à la famille de préparer une table avec un tissu et une bougie

  2. Vous saluez la famille à l’arrivée, de même que le malade. Vous demandez les nouvelles et vous les encouragez.

  3. Chant

  4. Demande de pardon : Vous demandez à Dieu d’avoir pitié de notre malade et de lui pardonner ses péchés : Je confesse à Dieu, ou Seigneur, prends pitié

  5. Rappel de l’Evangile du dimanche (lu ou raconté, même en le résumant) avec quelques conseils adaptés.

  6. Prière universelle : chacun donne des intentions de prière

  7. Nous nous préparons à la communion en récitant la prière de Jésus : Notre Père… Agneau de Dieu (récité ou chanté). Heureux les invités au repas du Seigneur : Seigneur, je ne suis pas digne…

  8. Petit silence - Prière (à partir de l’Evangile du jour ou bien quelque chose comme : Dieu notre Père, nous te demandons de prendre soin de notre malade. Que cette communion lui donne ta force et ton amour, dans son corps et dans son cœur. Qu’il (elle) garde la foi au milieu de sa maladie).


Compte Rendu du Thé Débat de l’amicale Saint Antoine de Padoue de GUINAW RAILS du 28/12/2013 chez tonton Georges Faye

Ordre du jour

  1. Informations

  2. Place du jeune dans la CEB

Compte rendu

Pour les informations qui ont été communiquées on peut noter :

La conférence organisée par les groupes Saint Matthieu et Saint Paul qui s’est tenu le dimanche 29 décembre après la messe ; la veillée de prière du 31 décembre 2013 à la paroisse NDCV ; la Xawaré de préfinancement pour le JMJ qui se tiendra le dimanche 5 Janvier 2014 au centre Kisito de Buntu Pikine l’entrée sera gratuite

Pour le thème retenu 3 points ont été abordé :

  • Le jeune est avant tout un citoyen

Étant un citoyen il est appelé à s’engager dans les activités de son quartier pour le développement de ce dernier soit par le biais de la politique ou bien le social( par exemple les associations sportives et ,les comités de quartier).IL est en outre appelé à s’engager dans sa famille comme à l’école c’est ainsi que l’engagement premier d’un membre de l’amicale réside dans le quartier

  • Que doit faire un jeune chrétien ?

Étant un jeune chrétien l’église doit être la base de notre foi et également après la confirmation aidé si possible à d’autres de connaitre la religion par l’enseignement de la catéchése.IL doit participer dans les réunions de prières et avoir un rôle d’éducateur pour les enfants. Le jeune doit participer dans le fonctionnement de la paroisse car il en constitue un élément essentiel et plus encore intégrer les structures paroissiales (Scouts, CVAV, Chorale).D’après le concile Vatican II l’église est la famille de Dieu ainsi le jeune est appelé à servir et aider ses prochains.

Sur ce point , 4 éléments découlent du Conseil Pastorale qui sont les suivants :

  • Communion

  • Sanctification

  • Témoignage

  • Service

L’engagement du jeune dans la CEB

La CEB constitue l’église dans le quartier, l’engagement dans sa communauté puis dans l’amicale et enfin dans la paroisse, doit être les préoccupations du jeune mais également rejoindre les activités menées par la CEB (prières…)

Annonce

  • Réunion d’évaluation après Pâques

  • Xawaré le 11 mai 2014 chez François Papaye

  • Journée d’évaluation

  • Tournoi de football et de ballon panier

  • Soirée dansante le 13 septembre

  • Ecole biblique pendant le mois de Carême

Compte rendu de la conférence des groupes Saint Matthieu et Saint Paul

Thème : place du jeune dans la CEB

Conférencier : Père ARMEL

Quelle est d’abord la responsabilité du jeune en tant que citoyen ?

Il doit être un bon exemple et savoir son devoir, son obligation et sa place dans le pays plus particulièrement dans le quartier ou il vit. Il doit en outre avoir un rôle d’éducateur pour ses frères et sœurs. Sa participation dans le développement de son quartier doit être discerné a travers son intégration dans les activités de celui-ci (les ASC, des œuvres sociales)

Il doit aller à la rencontre du chef de quartier pour tenir compte des problèmes ou des changements envisagés pour le quartier. Ainsi son intégration doit passer par les structures existantes a l’intérieur même du quartier pour faire grandir le partage, l’amour et le Royaume de DIEU à travers ses actes et ses œuvres par le biais de la communion mais également il doit être un instrument et un témoin de la paix dans sa localité.

Sur ces entrefaites il doit faire valoir son engagement en tant que responsable et en tant que citoyen.

Quel est l’engagement du jeune en tant que paroissien ?

Il doit d’abord intégrer sa CEB puis son amicale puis que c’est le socle de sa foi .Cet engagement ne saurait être utile que s’il est combiné à un engagement paroissial. Ce dernier pour le jeune peut revêtir diverses formes que sont pour certains le service de l’autel et pour d’autres par l’imprégnation des structures paroissiales comme les mouvements Scouts et CVAV, la chorale…

Remarque

Il faut prier a chaque fois qu’il y’a naissance dans le quartier du moins au huitième jour mais également pour les malades et les défunts

Nota bene

Il en découle de ces propos que l’engagement ne se résume pas seulement par le fait d’être dans un groupe ou dans une CEB, le jeune doit être un instrument social c'est-à-dire aider ce qui sont dans le besoin . il faut retenir également que les recette gagnées dans les festivités par les communautés ou amicales devront être bénéfique pour les nécessiteux autrement dit la moitié de l’argent doit leur revenir.


Voir aussi Notes pour l'éducation sexuelle

Santé reproductive des jeunes : Lettre à une ONG

Merci de m'avoir remis un tee-shirt, mais je vous avoue que je ne le porterai pas! Pourquoi?

Parce que je trouve très équivoque, et même dangereux votre message: Agissons ensemble pour la promotion des droits sexuels et reproductifs des jeunes.

D'abord les  droits ne vont jamais sans les devoirs: en a-t-on parlé?

De quels droits parle-t-on? Est-ce que c'est le droit de faire des rapports sexuels?  Ou le droit à une véritable éducation sexuelle?

D'abord les jeunes ont le droit à une saine information. Mais ils ont aussi le droit qu'on leur apprenne à maîtriser leur sexualité. Et à vivre une vraie mixité entre garçons et filles dans l'amitié et le respect. Ils ont le droit qu'on leur apprenne à aimer et à se préparer au mariage. Pour avoir des enfants en bonne santé, heureux, aimés et bien éduqués.

Mais les jeunes ne sont pas prêts à vivre des relations sexuelles épanouissantes. Parce qu'ils n'ont pas la maturité psychologique pour cela. Et qu'ils n'ont pas encore vécu un amour adulte et responsable.

Une relation sexuelle c'est un acte qui engage et qui va au plus profond de la personne. Ce n'est pas une simple amusement pour le seul plaisir. Une relation sexuelle réussie demande un amour vrai entre l'homme et la femme, et un engagement, pas seulement l'un par rapport à l'autre, mais aussi devant leurs familles et la société.

On ne peut pas se contenter d'affirmer les droits sexuels et de distribuer des contraceptifs pour éviter les grossesses, le Sida et les IST. D'abord il faudrait que les jeunes apprennent à bien les utiliser, ce qui n'est pas toujours le cas.

Mais surtout même s'il n'y a pas de grossesses ni de maladies, il y a toutes les conséquences psychologiques. Ils vont faire des relations sans engagement et sans amour, il vont prendre des mauvaises habitudes, et quand ils ne seront mariés,  ils ne seront pas capables de maîtriser leur sexualité.

Ensuite on parle des droits reproductifs des jeunes. C'est quoi? Les jeunes n'ont pas à se reproduire, car ils ne sont pas encore mariés. Ils n'ont pas à se reproduire, car l'enfant à besoin d'une famille, et d'un père et d'une mère qui s'aiment, et qui vivent ensemble pour prendre soin de lui.

Ce matin même, comme très souvent, j'étais dans une école pour une séance d'éducation sexuelles des élèves. Je vous mets en pièce jointe ce que je leur ai dit.

Bon courage pour la suite de votre travail. Je reste à votre disposition


Réflexions sur la sexualité 4

Monsieur le rédacteur en chef,

Je lis dans « le quotidien » d’aujourd’hui 3 décembre 2014 p.4-5 l’article : « L’IVG sans interruption ». Je vous serais reconnaissant de publier les réactions ci jointes, de manière à permettre à vos lecteurs de se faire une opinion à partir de différents points de vue.

D’abord, il faut être clair et reconnaître que le foetus est bien vivant dans le ventre de sa mère. L'avortement c'est donc supprimer une vie humaine qui est déjà commencée. C'est une chose très grave, en opposition directe avec le commandement de Dieu: "Tu ne tueras pas".

Comment oser dire:" l'avortement médicalisé est une question de respect de la vie humaine". Est-ce respecter la vie humaine, que la supprimer? Drôle de respect!

On n’a donc jamais le droit de supprimer une vie humaine (celle du foetus), pour aider une femme dont la grossesse pose des problèmes. Car le foetus c'est une vie humaine qui est déjà commencée. La femme a le droit de disposer de son corps, c’est vrai. Mais le fœtus ne fait pas partie du corps de la mère. Il a sa vie propre. On ne peut pas l'arracher, comme on arrache une dent qui fait mal, ou comme on se coupe les cheveux quand ils sont trop longs.

Bien sûr, il nous faut marquer beaucoup de compassion et de soutien envers les victimes des abus sexuels, mais pas en supprimant l’enfant. En agissant sur les vraies causes: le viol, la violence, le manque d'éducation sexuelle, le rejet des filles enceintes par leurs familles, etc...Certainement que nous devons nous engager davantage dans ce domaine.
Mais comment prétendre solutionner  un abus sexuel en y ajoutant un crime supplémentaire, le meurtre du fœtus ?

On dit : «Cela fait dix ans que l’Etat s’est engagé solennellement à autoriser l’avortement médicalisé en  cas de viol, d’abus sexuel et d’inceste, conformément au Protocole de Maputo ». Mais aucune loi ni aucun Protocole ne pourra dépasser le commandement de Dieu : » Tu ne tueras pas ». Or dès le moment de la fécondation, c’est une vie humaine qu est commencée. Elle doit absolument être respectée et protégée.

On nous dit : « Les femmes ont le droit d’accéder à l’avortement médicalisé ». Mais l’enfant lui a le droit à la vie, qui est un droit fondamental et premier. C'est lui qui est le plus faible, c'est lui qui doit être défendu  en premier. Pourquoi le tuer ? Il n’a rien fait de mal. Il n’est pas responsable de la grossesse de sa mère.

De toutes façons, l’avortement ne sera jamais un droit. On n'a jamais le droit de supprimer volontairement une vie humaine, même si la grossesse pose des problèmes à la femme. Il faut chercher d’autres solutions. Sinon, c'est supprimer la base de toute société humaine. Faire de l'avortement un droit, cela ne peut conduire qu'à la mort de notre société, après avoir causé légalement la mort de nombreux enfants, beaucoup plus nombreux encore que ceux qui meurent actuellement par avortements clandestins. On veut seulement « autoriser l’avortement médicalisé en  cas de viol, d’abus sexuel et d’inceste ». Mais toutes les femmes et jeunes filles qui voudront avorter, pour n’importe quelle raison, diront qu’elles ont été violées ou abusées. C’est la porte ouverte à tous les avortements. Et l’article va beaucoup plus loin, en demandant un «  Plaidoyer pour un droit à l’avortement sans restriction ! »

Mais alors que faire ? Il faut tout faire pour aider la mère à garder son enfant. Agir à tous les niveaux : matériel et financier, car une vie humaine n’a pas de prix. Mais aussi aux niveaux psychologique, affectif et religieux, pour soutenir la femme enceinte et lui permettre de mener à bien sa grossesse. Mais certainement pas à s’en débarrasser.

Il faut à tout prix agir sur les causes des viols, abus sexuel et incestes. En cherchant par  tous les moyens à faire prendre conscience aux femmes de leur dignité. Et en apprenant aux garçons et aux hommes à respecter les filles et les femmes. A mon avis, c’est d’abord à ce niveau, que l’état et nous-mêmes devons nous engager.

Assurer l’éducation sexuelle des enfants, des jeunes, mais aussi des adultes. Une vraie éducation, et pas seulement distribuer des condoms ou des pilules

La famille chasse souvent la jeune fille qui est enceinte. C ‘est inadmissible. Il faut apprendre aux parents à aimer et à prendre leurs responsabilités envers leurs enfants. Si on la chasse, que va-t-elle devenir ?

L’article continue : « On ne doit pas mettre en prison les femmes qui ont avorté ». Là, je suis entièrement d’accord. C’est à cette dépénalisation que nous devons nous atteler, sans pour autant vouloir affirmer un faux droit à l’avortement. L'article s'inquiète du nombre de femmes incarcérées, pour cause d'avortement. Mais qu'est-ce qu'il propose comme solution: l'accès à l'avortement médicalisé! C'est à dire d'augmenter encore le nombre des avortements! Est-ce que la solution, ce ne serait pas plutôt d'arrêter de mettre ces femmes en prison? Car ce n'est jamais de gaieté de coeur qu'une femme avorte. C'est parce qu'elle est désespérée, abandonnée et rejetée par sa famille et par la société. Et une femme qui avorte a toujours ensuite des problèmes. Elle ne pourra jamais oublier ce qu’elle a fait. Qu’il s’agisse d’avortement médicalisé ou non, cela n’y change rien.

Cette proposition de l'avortement médicalisé donne l'impression que l'avortement serait un acte banal, une simple opération, comme s'il n'avait pas des conséquences psychologiques très graves. C'est pourquoi, la femme dont la grossesse pose des problèmes a besoin de tout notre soutien et de toute notre compréhension, et non pas de condamnation, ni de solution superficielle et trop facile. La solution c'est de l'aider à vivre sa grossesse le mieux possible, afin de pouvoir accueillir cet enfant qui vient. Mais certainement pas de le tuer avant sa naissance!

Et comment oser parler d'avortement médicalisé? La médecine est faite pour soigner et sauver les vies, pas pour tuer. L'avortement ne pourra jamais être un acte médical. C'est complètement contradictoire. C'est tuer la médecine. De quel droit traiter les médecins qui veulent respecter la vie de « corps médical généralement conservateur » ? Il ne s’agit pas de « santé sexuelle et reproductive » comme on veut nous le faire croire, mais de supprimer la vie. Les méthodes de régulation des naissances existent. Mais l’avortement ne sera jamais une méthode de régulation de naissance. Les organisations des droits de l’homme doivent défendre les droits de tous les hommes, en particulier les droits des enfants, spécialement ceux qui commencent à vivre dans le ventre de leur mère.

On fait bien de nous conscientiser sur un problème qui est une réalité : les violences faites aux femmes, les viols, l’inceste, les avortements et les infanticides. Et les conséquences des avortements clandestins. Le problème est très grave. Il demande une mobilisation de tous. Mais nous ne pouvons pas accepter la solution proposée, qui est encore pire que le mal dénoncé. On ne défend pas la vie en la supprimant! Il faut agir sur les vraies causes: le manque de respect de la femme, le manque d'éducation sexuelle, le rejet des filles enceintes par leurs familles, etc...Certainement que nous devons nous engager davantage dans ce sens. C’est très difficile, ce sera très long, mais c’est la seule solution valable à long terme. Et surtout de ne plus regarder ces femmes et jeunes filles enceintes comme un problème, mais comme des personnes humaines, qui ont besoin d’être accueillies et comprises, aimées et soutenues, respectées et écoutées dans leur souffrance. Et qui ont le droit à une vraie solution à leur détresse.

Agissons ensemble pour soutenir les femmes et jeunes filles enceintes, et pour défendre la vie. Pas pour la supprimer !


Mardi gras

Déjà au moment de Noël, j’ai été frappé par l’importance donnée au Sénégal au Père Noël, au détriment de la naissance du Christ, et du vrai sens de la fête. Et j’ai été frappé à nouveau, au début du carême, de voir l’importance prise par le Mardi gras. C’est quelque chose de nouveau, que je n’ai pas connu dans les autres pays africains où j’ai travaillé, ni même au Sénégal jusqu’en 1996, quand j’ai quitté le pays pour aller dans les camps de réfugiés de la forêt guinéenne, pendant la guerre du Libéria-Sierra Leone.

Plusieurs journalistes et animateurs de radio et de télévision sont venus me voir, pour m’interviewer sur le sens chrétien du mardi gras. Ils ont été très étonnés, quand je leur ai dit que le mardi gras n’était pas une fête chrétienne, et n’avait pas de signification religieuse. Et quand j’ai voulu parler du mercredi des cendres et du sens du carême, cela ne les a pas intéressés. A travers tout cela, quelle image donnons-nous de l’Eglise !

Le mardi gras : J’ai fait depuis des recherches. J’ai découvert qu’au Moyen Age en Europe, le jour du mardi gras était un moyen de réagir contre les inégalités et les oppressions dans la société. Les hommes s’habillaient en femme, mais c’était pour s’occuper de la cuisine, de la maison et des enfants, pendant toute la journée. Et la femme devenait chef de famille. C’était pour que chacun comprenne mieux le poids qui pèse sur les épaules de l’autre. Et à partir de là, de mettre un peu plus de justice et d’égalité dans les relations. De même, les serviteurs prenaient la place des maîtres, et les maîtres jouaient le rôle de serviteurs en s’habillant comme eux… quitte d’ailleurs à se venger les jours suivants, si les serviteurs les avaient fait souffrir et avaient profité de la situation ! Le déguisement avait donc une signification et une raison profonde. Mais actuellement au Sénégal, le mardi gras est devenu simplement une occasion de réjouissance, quand ce n’est pas une occasion de débauche. On arrête les cours dans les écoles, y compris la catéchèse, pour se déguiser et aller danser. Et au lieu de demander aux élèves de fêter cet événement par des chants, des danses, des poèmes ou des scènes de théâtre composés par eux-mêmes, on fait venir un artiste payé des centaines de milles francs, qui vient avec sa cassette ou son CD pendant 10 minutes, et qui ne chante même pas, mais se remue en play back sur la scène ! On tue toute initiative et toute créativité chez les élèves et les jeunes en général. La fête, c’est une très bonne chose. On en a besoin. Mais le problème, c’est que tout devient une occasion, non seulement de fête et de célébration, mais de dépenses inutiles et de dévergondage. Et les choses perdent leur sens et leur signification. Pendant ce temps-là, les écoles publiques sont en composition, et il n’y a pas de mardi gras.

Ainsi à Noël, on voit des pères noël partout. Je me demande quel rapport peut avoir la neige et le traîneau, sans parler de manteau rouge et de longue barbe blanche, avec la culture sénégalaise et les problèmes actuels de la société. On est dans une domination culturelle totale, et une perte très grave de la culture traditionnelle et de ses valeurs. Sur quelles bases va-t-on construire le développement et l’avenir du pays, dans ces conditions ? Ce qui me semble le plus grave, c’est que ce sont souvent les écoles et les dispensaires catholiques qui poussent dans ce sens. C’est dans les collèges catholiques, que l’on voit le plus de pères noël. On fait une fête avec des cadeaux, où on ne parle pas de la naissance de Jésus que, pourtant, les musulmans connaissent bien eux aussi : on parle souvent de Lui dans le Coran.

Les cadeaux : voilà un autre problème. En toute occasion on distribue des cadeaux aux nécessiteux, et on pense qu’on a fait son devoir et résolu les problèmes. On appelle les enfants de la rue ou les enfants mendiants, et on leur fait un cadeau à Noël, de préférence un jouet étranger venu de Chine. Et on les renvoie en disant : à l’année prochaine ! Est-ce cela qui va les aider à prendre leur vie en mains, et à construire leur avenir ? Et que vont-ils manger, pendant tout le reste de l’année ? On a bien fait des lois contre la mendicité, le travail et l’exploitation des enfants (qu’elle soit sexuelle ou autre), mais ces lois ne sont absolument pas appliquées. Presque personne ne veut s’engager dans ce sens. C’est trop difficile et trop dangereux.

De même on offre un bon repas pour les prisonniers à Pâques et à Noël, ou à la Tabaski (sacrifice du mouton, Aïd El Kebir) ou à la Korité (fin du Ramadan). Mais ensuite on laisse les prisonniers, et aussi leurs familles, chaque jour dans la misère, pendant tout le reste de l’année.

Je ne parle pas de la Saint Valentin, ni des fêtes des mères et des pères, qui sont devenues de simples affaires commerciales. Quand j’ai demandé qui était Saint Valentin, personne n’a pu me répondre, et ça n’intéresse personne. Mais plus grave, l’amour que l’on présente n’est qu’un amour people de cinéma et même, qui n’a rien à voir avec les réalités de l’amour et du mariage, tels qu’ils sont vécus chez nous.

A la télé, les émissions sont souvent des films indiens ou brésiliens. Le modèle c’est l’Europe et les États Unis. Comment s’étonner que les jeunes ne cherchent qu’une chose : partir en Europe ou en Amérique, en pensant qu’ils vont y trouver le bonheur ? Et surtout l’argent sans effort. Les modèles des jeunes, ce sont les artistes, les chanteurs et les danseurs. Et les sites internet sont remplis de leurs frasques et de leurs futilités. Ceux qui gagnent de l’argent, ce sont les lutteurs (la lutte avec frappe bien sûr, qui est le sport national au Sénégal), et aussi les footballeurs. Les jeunes disent : ce n’est pas la peine d’étudier en classe, il vaut mieux apprendre à jouer au football. Même sur les couvertures des cahiers des élèves, on ne voit plus la carte du Sénégal ou la table de multiplication, mais les photos des lutteurs, des footballeurs et des artistes. A partir de là, comment s’étonner que la drogue fasse son entrée dans les lycées et les collèges ?

Bien sûr nous essayons de réagir, et de faire réfléchir les élèves. De les éduquer pour qu’ils se prennent en main, en particulier dans les rencontres de jeunes, comme les JMJ. Mais les mouvements d’action catholique, aussi bien des jeunes que des adultes, ont pratiquement disparus. Il ne reste que les scouts et le mouvement des enfants CV/AV. Chez nous, nous venons de faire une récollection des élèves, sur la vie à l’école. J’assure des cours réguliers d’éducation sexuelle, et des formations sur les droits humains, dans les lycées et aussi dans plusieurs centres féminins. Nous avons fait une rencontre très intéressante sur l’amour et la mariage, à la saint Valentin. Mais c’est une goutte d’eau dans la mer.

Nous aurions besoin d’un engagement plus important des parents, mais c’est très difficile de mettre en place des commissions de la famille, et des rencontres des parents, même à l’occasion des sacrements. Malgré tout, nous ne perdons pas courage. Et nous allons continuer.


Quel enseignement pour quelle éducation ?

Le n° 14 de notre règle de vie spiritaine nous dit : « Nous considérons comme partie constitutive de notre mission d’évangélisation :

  • La libération intégrale de l’homme

  • L’action pour la justice et pour la paix

  • Et la participation au développement

Nous devons de ce fait nous faire « les avocats, les soutiens et les défenseurs des pauvres et des petits contre tous ceux qui les oppriment ».

Et déjà au n° 4 : «  l’évangélisation des pauvres est notre but. Nous allons donc plus spécialement vers les peuples, les groupes et les personnes… dont les besoins sont les plus grands et vers les opprimés » (voir aussi le n° 12).

Notre règle de vie nous demande de prendre nos engagements en communion avec l’Eglise de notre temps et (13.1) « nous faisons nôtre les accents actuels de la mission de l’Eglise ». Le Pape François nous demande sans cesse d’aller à la périphérie. Est-ce que nous savons lire les signes des temps et reconnaître les appels que l’Esprit Saint nous adresse dans le monde d’aujourd’hui, pour vivre notre charisme en vérité. N° 6 : « Nous sommes consacrés à l’Esprit Saint, auteur de toute Sainteté et Inspirateur de l’Esprit apostolique ».

L’une des actions que nous menons pour remplir cette mission d’évangélisation est la construction et l’animation d’écoles primaires, de collèges et même d’universités Certainement que cela fait partie de notre vocation et correspond à notre charisme. Claude POULLARD DES PLACES a commencé par aider les étudiants « les pauvres écoliers », et LIBERMAN a soutenu la mise en place d’écoles… mais sans limiter son travail d’éducation à cela. Il réunissait les petits ramoneurs de Paris qui, bien sûr, n’avait pas le temps d’aller à l’école De même qu’il rassemblait les marins pour leur apporter une formation humaine et chrétienne. Qu’est-ce que cela veut dire pour nous aujourd’hui ?

Je pense qu’il est tout à fait normal que nous ouvrions des écoles procurant un enseignement de type classique et formel avec des enseignants-professeurs et des élèves, dans des classes avec des cours. Même si là, nous devons réfléchir sérieusement à la façon dont cela se passe. D’abord parce que nous ne sommes pas à proprement parler une congrégation enseignante, entièrement formée et consacrée à cela. D’autres congrégations sont certainement beaucoup mieux armées que nous pour assurer ce travail d’enseignement et d’éducation. Ensuite cela demande des moyens. Je pourrais donner l’exemple de plusieurs paroisses spiritaines qui ont ouvert des écoles primaires et des collèges et qui ensuite se sont retrouvées avec des problèmes financiers très sérieux, aussi bien pour assurer l’entretien et le fonctionnement de l’école que pour payer les enseignants. A ce moment-là, presque tout l’argent de la paroisse est absorbé par l’école, au détriment de la formation des catéchistes et des mouvements d’action catholique, et aussi des différentes actions d’évangélisation, de lutte pour les droits de l’homme et d’actions humanitaires : Caritas, Justice et paix.

Il y a une distinction à faire entre enseignement et éducation. Enseigner c’est apporter des connaissances nouvelles, éduquer c’est faire grandir et apprendre à vivre. Les deux ne vont pas obligatoirement ensemble. Il est sûr que dans nos écoles spiritaines, nous cherchons vraiment à éduquer les enfants qui nous sont confiés, et aussi leurs enseignants d’ailleurs. Ce travail n’est jamais terminé

Il est important aussi de chercher, sans nous décourager, des voies nouvelles pour l’enseignement, comme nous le faisons d’ailleurs actuellement.

D’abord au niveau des écoles, il y a actuellement de nombreuses recherches pour de nouvelles formes d’enseignement et d’éducation. Au Sénégal et en Guinée où j’ai travaillé, j’ai animé des écoles de brousse dans les villages, où il n’y avait pas d’écoles formelles officielles (gouvernementales) Dans ces écoles, l’éducateur était pris en charge par les parents, non pas en le payant mais en travaillant pour lui, en particulier à son champ, en lui construisant une case de même que le bâtiment de l’école et en ajoutant des cotisations lorsque cela était nécessaire. De même en ville, par exemple dans la banlieue de Dakar, il existe des écoles communautaires prises en charge par l’association des parents d’élèves. Il y a aussi des écoles « mixtes » où à la fois on enseigne et on apprend un métier, des cours d’alphabétisation fonctionnelle pour les enfants mais aussi pour les adultes, en français mais aussi dans les langues locales, et de nombreuses autres expériences menées par des ONG, comme ENDA. Je n’ai pas la place d’en faire des descriptions ici. A chacun de se renseigner là où il vit. Je me contenterai d’un seul exemple.

A Pikine où je suis, nous suivons les enfants de la rue. Ils ne sont pas pris en charge dans un foyer d’accueil, parce que nous n’en avons pas les moyens Mais en plus, si ces enfants et ces jeunes ont choisi de vivre dans la rue il est important qu’ils en acceptent les conditions. Ils font d’ailleurs preuve d’une très grande créativité et de responsabilité pour cela. Les loger et les nourrir dans un foyer d’accueil risquerait de tuer ces qualités, et d’en faire des mendiants ou des assistés. Nous les accueillons donc simplement une fois par semaine, le mercredi, dans un centre d’écoute, dans une ambiance autre que celle de la rue, et avec des conditions claires et connues de tous : « ne pas amener de drogue ni d’armes, pas de bagarre, pas de mensonge, pas de vol », sous peine d’exclusion. Ils reçoivent un repas, peuvent se laver et laver leur linge. Ils peuvent se faire soigner et ils participent ensemble à une séance de réflexion sur l’un ou l’autre problème de leur vie : la maladie, l’hygiène, le SIDA et les IST, la pédophilie, la drogue, l’argent, le travail, etc. Ils peuvent aussi rencontrer un éducateur de leur choix avec qui parler personnellement et voir dans quel sens ils peuvent orienter leur vie. Suite à cela, nous leur offrons trois possibilités :

  1. Surtout pour les plus jeunes, retourner en famille, ce qui suppose bien sûr que nous contactions ces familles, et que nous prenions le temps de préparer leur retour à tous les niveaux : matériel, psychologique et affectif.

  2. Entrer dans une école primaire s’ils ne sont pas trop âgés. Et là aussi, il faut bien préparer l’enseignant à accueillir ces enfants et à les intégrer dans le groupe. Et voir avec lui comment les suivre et les soutenir.

  3. Les confier à un artisan Avec d’autres apprentis, ils vont non seulement apprendre un métier mais réapprendre à vivre en société. Là aussi, bien sûr, il faut une collaboration suivie entre l’artisan et l’éducateur de ces enfants avec des rencontres régulières. Cela n’est pas sans poser des questions et des difficultés. Cela me semble malgré tout un exemple d’enseignement et d’éducation, dans un milieu non formel.

Je pourrais parler aussi de tout le travail d’écoute, de suivi et de soutien des détenus hommes et femmes dans les prisons assuré par l’aumônerie catholique, et qui comporte des cours d’alphabétisation et de formation professionnelle, assurés bénévolement par les détenus connaissant un métier, et qui acceptent de former les autres pour préparer leur sortie et leur réinsertion dans la société.

Ces expériences posent bien sûr un certain nombre de problèmes. D’abord pour mener ce type d’actions, il faut trouver les moyens financiers. S’il n’est pas possible de dégager un confrère à plein temps pour ce travail, en le prenant en charge, il y a sans doute moyen de libérer un des confrères de l’équipe pastorale qui sera à ce moment soutenu et pris en charge par la communauté ou la paroisse. S’il ne peut pas être pris lui-même en charge par une ONG ou un projet éducatif.

Mais il faut trouver pour cela des volontaires Or les évêques ont tendance à nous limiter au travail paroissial et nous avons très peu de vocations de frères. Car il n’est pas nécessaire d’être prêtre pour mener cette action, même si ce n’est pas exclu, et peut beaucoup enrichir la façon de vivre son sacerdoce.

Surtout, il faudrait former des confrères pour cela Or beaucoup de nos étudiants sont plus intéressés par les études théoriques dans les universités, et l’on forme beaucoup plus de confrères pour les sciences ecclésiastiques (droit canon, liturgie, théologie etc.) que pour les sciences humaines. Et pour l’éducation, on forme plutôt des enseignants pour les écoles formelles que des éducateurs sociaux prêts à travailler avec des enfants en difficulté, qui ne peuvent pas suivre l’enseignement scolaire traditionnel et dont les familles n’ont pas les moyens déjà de les envoyer à l’école officielle gouvernementale ou privée.

Bien sûr dans nos écoles spiritaines on fait beaucoup d’efforts pour permettre aux enfants des familles pauvres d’étudier, en particulier par un système de parrainage et de bourse Ce qui n’est pas sans poser des problèmes d’ailleurs (jalousies, tensions, inégalités…), spécialement lorsque c’est un parrainage personnel et non pas collectif (toute une classe ou une école). Mais de cette façon, est-ce que l’on rejoint les plus pauvres, ceux qui vivent dans la misère et l’extrême pauvreté, les plus « fatigués » comme on dit au Sénégal. Comme le font par exemple les équipes d’ATD/Quart-Monde dans les quartiers les plus défavorisés, en particulier par leurs cercles de lecture organisés pour les enfants de ces familles qui ne peuvent pas aller à l’école.

Et pour les confrères enseignants, est-ce nécessaire d’enseigner dans une école catholique… alors que les problèmes les plus graves et les élèves qui ont l,e plus besoin de soutien dans les collèges officiels, et surtout les collèges privés laïcs.

Il y a toute une réflexion à mener ensemble. Ainsi j’ai été invité à une rencontre organisée par le mouvement ATD/Quart-Monde sur le thème : « Extrême pauvreté et droits de l’homme ». A cette rencontre étaient invités des représentants des différents ministères et d’un certain nombre d’ONG, y compris la Caritas. Le but était de travailler « les principes directeurs sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme » adoptés aux Nations Unies le 27/09/2012, mais qui ont de la peine à être mis en pratique. D’ailleurs, les connaissons-nous seulement ?

Que l’Esprit nous éclaire, et nous donne amour, force et sagesse !


Jeunes et planification familiale

La sexualité pose beaucoup de problèmes aux jeunes. Il y a beaucoup de grossesses à risques, et nous sommes tous contre les grossesses précoces, contre les maladies sexuelles : MST, Sida etc., et contre la mortalité infantile. Il nous faut tout faire pour lutter contre cela. Mais est-ce que la planification familiale offerte aux jeunes, est la meilleure solution face à tous ces problèmes ? Bien sûr, si un jeune décide de faire des relations sexuelles, le minimum c’est de se protéger par le condom, pour ne pas attraper des maladies sexuelles ou le Sida. Et pour ne pas ensuite les transmettre à d’autres. Parce que Dieu nous a dit : « Tu ne tueras pas », et le sida entraîne la mort. Mais cela c’est pour des jeunes qui ne veulent pas garder l’abstinence et attendre le mariage. C’est un pis-aller, mais certainement pas la solution. C’est le minimum, mais certainement pas l’idéal.

Même si le condom est bien utilisé et de bonne qualité (ce qui n’est pas toujours le cas, surtout chez les jeunes, qui souvent l’utilisent en cachette et sans s’informer suffisamment) et qu’il empêche les grossesses précoces et les maladies sexuelles, il a d’autres conséquences : spécialement au niveau psychologique et affectif : la délinquance juvénile, les mauvaises habitudes, les infidélités, les déceptions amoureuses. Et ensuite dans le mariage, les disputes, les manques d’amour, les divorces et tout ce que nous voyons de plus en plus. Alors, comment aider les jeunes ? Il ne faut pas seulement éviter les grossesses, mais leur apprendre à aimer, et à se préparer à vivre des relations sexuelles épanouissantes, dans l’amour. C’est vrai qu’il y a de plus en plus de jeunes qui ont des problèmes, et des jeunes filles qui doivent arrêter les études, parce qu’elles se retrouvent enceintes. Ou bien pour continuer, elles vont avorter et même aller jusqu’à l’infanticide. Nous le voyons tous les jours. Il faut à tout prix faire quelque chose contre cela. Mais quelle est la solution la meilleure et la plus durable ?

D’abord la contraception ne va pas résoudre les autres problèmes de la sexualité. Distribuer des contraceptifs, cela ne va pas empêcher l’excision ni les viols, ni les violences sexuelles. Au contraire, cela va les augmenter, en multipliant des relations sexuelles faites n’importe comment, sans respect de l’autre.

Nous ne sommes pas contre la planification, car il a des vrais problèmes de régulation des naissances au niveau des couples. Et d’augmentation de la population, au niveau du pays. Mais cela se situe à un niveau autre que les seules relations sexuelles entre adolescents. Pour les jeunes, souvent ils se lancent dans des relations sexuelles pour montrer qu’ils sont adultes. Mais ils en oublient toutes les conséquences, pour eux et pour la société : le libertinage sexuel, le vagabondage et toutes les autres choses qui cassent non seulement la famille, mais aussi la société. Avant donc de proposer des contraceptifs aux jeunes et de promouvoir la planification familiale aux jeunes, il est important de réfléchir à toutes les conditions et à toutes les conséquences.

Des jeunes ont d’abord présenté des sketches. J’ai dit : « D’après les théâtres que vous avez faits et ce que vous avez dit, je vois que vous connaissez bien les différentes méthodes de planification familiale. C’est une très bonne chose, et c’est important que vous soyez au courant pour préparer votre avenir. Vous avez le droit de savoir, et vous avez le devoir de vous former. Mais maintenant, il reste à savoir ce que nous allons faire de cette formation reçue, en particulier vous les jeunes. Nous sommes tous ici des croyants. Dieu a dit à Adam et Eve : « Soumettez la terre et remplissez-la ». Cela nous demande donc de faire grandir la vie, comme Dieu le veut. Faire grandir la vie, cela ne se limite pas à faire des enfants. Il s’agit de faire grandir la vie dans le monde, dans toutes ses dimensions et pour toutes les personnes. Je n’ai pas le temps de développer cette chose, mais nous sommes dans une société où se développe de plus en plus une culture de la mort. Et où les pressions pour la légalisation de l’avortement et l’euthanasie sont de plus en plus fortes. Les guerres se développent, et les violences et les crimes dans la vie de tous les jours. Nous en avons vécu plusieurs ces derniers temps. Il s’agit donc de défendre la vie, dans tous les domaines.

Dieu dit : « Remplissez la terre ». Je pense que ce devoir a été accompli. La terre est maintenant remplie. Le problème est comment organiser notre terre, pour que tous puissent vivre le mieux possible. Dieu ne nous demande pas de faire le maximum d’enfants. Il nous demande de faire des enfants le plus heureux possible, avec la meilleure santé possible, et le mieux éduqués possible. C’est cela que nous voulons dans la régulation des naissances : des naissances de qualité, pour que tous puissent vivre d’une façon plus humaine. Nous sommes tous des fils d’Adam. Il s’agit de mettre au monde et de faire grandir les fils d’Adam.

Le deuxième problème, c’est que souvent on fait une information sexuelle, mais pas une éducation. On explique les organes génitaux, mais on n’aide pas à vivre sa sexualité d’une manière épanouissante. On donne des informations sur la sexualité mais on ne leur offre pas de véritables préparations au mariage. Et ce ne sont pas les fêtes de la Saint Valentin telles qu’elles sont vécues actuellement qui vont résoudre le problème. Et pourtant si l’on parle de planification familiale, cela veut dire que la famille c’est très important, il s’agit de bâtir des familles heureuses et non pas de les casser, car la famille c’est la base de la société.

La troisième chose ; c’est qu’on parle de planification familiale pour les jeunes. C’est une contradiction totale. La planification familiale, c’est pour ceux qui ont une famille. C’est donc pour les gens mariés qui n’arrivent pas à avoir des enfants. Ou pour ceux qui veulent espacer les naissances, et qui ont trop d’enfants. Ceux à quoi vous avez le droit, c’est à une éducation sexuelle et une information. On parle du droit à la reproduction des adolescents, et de la santé reproductive des jeunes. Là aussi, ce n’est pas clair. Normalement les jeunes n’ont pas à se reproduire avant le mariage. Ce n’est pas seulement une question de religion. Le mariage coutumier existe dans chacune de nos ethnies, et ce n’est pas pour rien. On demandait à la jeune fille de rester vierge jusqu’au mariage, ce qui suppose que les garçons ne déviergent pas les filles. Cela avait un sens : c’était pour apprendre à maîtriser sa sexualité. Si les jeunes n’apprennent pas à maîtriser leur sexualité dans leur jeunesse, comment vont-ils la maîtriser pendant leur mariage ? Car quand on est marié, on ne peut pas toujours faire des relations sexuelles. Si tu ne sais pas maîtriser ta sexualité, toi le mari, que vas-tu faire quand ta femme aura accouché ? Et toi la femme, quand ton mari sera parti en voyage chercher du travail ? Ou quand l’un des deux sera malade ? Dans le mariage, ce qui est difficile, ce n’est pas de faire des relations sexuelles ni de faire des enfants, mais de bien s’entendre. Et c’est cela qu’il faut travailler, au moment de l’adolescence : apprendre à se connaître entre garçons et filles, apprendre à se respecter, apprendre à vivre une mixité épanouissante, apprendre à agir ensemble, et non pas se lancer dans des relations sexuelles sans avenir. Donc parler du droit à la reproduction des jeunes, c’est un non-sens et non pas un droit. Il faut parler plutôt du devoir d’apprendre à maîtriser leur sexualité.

Il y a aussi beaucoup d’erreurs que l’on fait courir, et qu’on a même retrouvées dans votre théâtre. En particulier, on dit que rester sans faire de relations sexuelles, cela rendrait malade. Mais ce qui rend malade ce n’est sûrement pas l’abstinence. C’est au contraire de faire trop de relations sexuelles. D’abord, parce que ça fatigue. Mais surtout, ensuite on n’est plus capable de se dominer et de se maitriser. Sans parler des relations sexuelles faites sans protection avec les conséquences, les maladies et tout le reste. L’abstinence n’a jamais rendu personne malade, même psychologiquement, sauf s’il est devenu un obsédé sexuel, c’est-à-dire qui ne fait que penser aux relations sexuelles. Alors à ce moment-là bien sûr, il ne pourra pas vivre en paix. L’abstinence c’est possible chez les jeunes. Mais à la condition d’en prendre les moyens. Les garçons et les filles qui ne pensent qu’aux relations sexuelles ne pourront pas rester tranquilles. Les garçons et les filles qui regardent des pornos vont se mettre dans la tête des tas d’idées, qui vont obligatoirement les troubler et les pousser aux relations sexuelles, dans n’importe quelle condition. Je répète que l’abstinence ne rend pas malade, et qu’elle est tout à fait possible, à condition d’en prendre les conditions, et de vivre une véritable amitié entre garçons et filles. Quand on vit une véritable amitié, on se respecte. Physiologiquement, il faut se rappeler que l’organe sexuel le plus important de l’homme et de la femme, et qui commande l’exercice de l’appareil génital, c’est le cerveau. Et plus précisément une glande qui se situe à la base du cerveau qui s’appelle l’hypophyse. Tout ce que tu vois, tout ce que tu dis, tout ce que tu entends, cela excite ton cerveau. Et cela a des conséquences sur ton appareil génital et sur ta vie sexuelle. C’est pour cela que la solution pour que les jeunes vivent une sexualité réussie, ce n’est pas de distribuer des contraceptifs. Mais de leur offrir la possibilité d’une véritable relation sexuelle, vécue dans l’amour et le respect.

La planification et les moyens contraceptifs peuvent permettre d’éviter les grossesses, mais à condition de bien les utiliser. Cela est un problème chez les jeunes. Car lorsqu’ils font des relations sexuelles, ils se cachent. Ils ne prennent pas le temps de se former ni d’avoir les explications nécessaires. Certains garçons, même s’ils font les malins, ne savent pas comment mettre le condom. Ils l’enfoncent jusqu’au bout, et à ce moment-là il se déchire. Ils utilisent le même condom plusieurs fois, avec tous les risques que cela comporte. Ou ils vont acheter des condoms au marché, qui ont traîné dans la poussière, qui ont été exposés au soleil et qui se déchirent. De même des filles vont prendre la pilule, sans visite et sans suivi médical, parce que là aussi elles se cachent. Alors il y a toutes les conséquences au point de vue santé. On a évité la grossesse mais non pas les autres problèmes.

Utiliser la contraception, même s’il n’y a pas de grossesse, cela n’empêche pas la délinquance sexuelle. Des jeunes qui ne pensent qu’à faire des relations sexuelles risquent de gaspiller leur avenir. Bien sûr, un jeune homme et une jeune fille peuvent faire des relations sexuelles. Mais il y a beaucoup d’autres choses plus importantes et plus épanouissantes qu’ils peuvent faire ensemble, importantes pour eux, pour leurs familles et pour le pays tout entier. Si tu ne penses qu’aux relations sexuelles, tu vas gaspiller ton avenir.

Dès que le jeune garçon entre en érection ou que la fille a ses règles, ils pensent qu’ils sont prêts à avoir des relations sexuelles réussies. Or les grossesses précoces entraînent des tas de problèmes. Et d’autre part ce n’est pas parce que tu es capable physiquement de faire une relation sexuelle, que tu es prêt psychologiquement et surtout affectivement. Car l’acte sexuel est avant tout un acte d’amour. Et pour s’aimer, il faut d’abord prendre le temps de se connaître. Actuellement, la relation sexuelle est devenue un amusement, elle a perdu sa valeur et sa dignité. Cela a de plus en plus de conséquences dans le couple et dans la famille, avec les infidélités et les divorces. En effet, une relation sexuelle faite entre jeunes qui ne se connaissent même pas et qui ne s’aiment pas vraiment, à la sortie d’une soirée dansante ou du cinéma, ne peut pas remplir le cœur de l’un et de l’autre. En plus, cela leur donne de mauvaises habitudes qui les empêcheront de vivre de vraies relations sexuelles réussies dans le mariage. Faire des rapports sexuels debout, contre un arbre, derrière un mur, à toute vitesse, en se cachant, en ayant peur d’être vus, comment cela pourrait-il rendre heureux ? Un proverbe dit « Si tu manges trop vite, tu vas te brûler la bouche ».

En résumé, la planification familiale ce n’est pas seulement une question de technique ou de moyens : capote, pilule, stérilet etc..C’est tout un style de vie et c’est cela qu’il faut préparer. Cela suppose qu’on ait une haute idée de la relation sexuelle et de l’amour. D’ailleurs, en français, il y a trois mots pour désigner l’acte sexuel : rapport sexuel, relation sexuelle et union sexuelle. Entrer en rapport avec quelqu’un, c’est le contacter pour pouvoir en profiter, que ce soit pour le plaisir ou pour gagner de l’argent. Une relation c’est déjà beaucoup mieux. Si tu es en relation avec quelqu’un, tu le connais, tu le regardes, tu penses à lui. Mais ce qui peut te rendre vraiment heureux, c’est l’union sexuelle : être uni de cœur et dans la vie. Pas seulement dans son corps, mais dans son esprit : se connaître, se faire confiance, et dans son cœur : s’aimer et se donner à l’autre. Au lieu de vouloir le prendre pour son plaisir personnel, et d’en profiter. La question qui se pose, ce n’est donc pas de donner les moyens de contraception aux jeunes, mais de leur donner une belle idée de l’amour et d’une relation sexuelle. Et à ce moment-là, ils seront capables d’attendre pour vivre un véritable amour et des relations sexuelles épanouissantes. Quand on parle d’amour, il faut savoir aussi de quel amour on parle : un amour qui se donne, qui veut rendre l’autre heureux ? Ou un amour qui veut prendre son plaisir dans l’autre et en profiter. Un amour fermé sur le couple où on est simplement à deux pour une petite vie égoïste, ou un amour qui a un idéal qui se met au service du pays et de tous ceux qui nous entourent ?De même en wolof il y a trois mots pour désigner l’amour : dama la bëgg (je te veux, je veux te prendre), dama la nob (tu me plais), dama la sopp (je t’aime de tout mon cœur).

Aimer et faire des relations sexuelles, ce n’est pas la même chose. Même si beaucoup de garçons disent aux filles : je t’aime, je vais te marier, pour qu’elles acceptent de faire des relations. C’est la seule relation sexuelle et le seul plaisir qu’ils cherchent. La relation sexuelle réussie suppose un engagement. C’est pour cela que dans toute société, il y a le mariage. Et au Sénégal il y a même trois mariages, ou plutôt trois étapes, trois degrés de mariage pour un approfondissement de l’amour et de l’engagement social : le mariage traditionnel coutumier dans la famille, le mariage civil pour prendre ses responsabilités dans la société, et le mariage religieux. Pour vivre son mariage et donc aussi les relations sexuelles et l’éducation des enfants, dans la foi et dans l’amour. En effet, tu es né dans une famille qui t’a éduqué : ton mariage la regarde : c’est le mariage coutumier traditionnel. Et quand tu auras des enfants, tu auras besoin de la grande famille pour éduquer tes enfants. Pas seulement le père et la mère, mais les oncles, les tantes, les grand ’parents. C’est important de garder ce sens de la grande famille. Et aussi du soutien et de l’éducation de tous, par les uns et par les autres. Ensuite si tu te maries, tu as besoin de l’Etat pour vivre, pour travailler. Quand tu auras des enfants, s’ils sont malades, tu les amèneras au dispensaire. Et pour les éduquer, tu les enverras à l’école. C’est pourquoi on te demande de t’engager devant la société, et non pas de faire des enfants comme tu veux, quand tu veux. Ou de ne pas en avoir, selon ton bon plaisir. Tu vis dans une société. Tu ne dois pas seulement en profiter, mais aussi y prendre aussi ta place, et tes responsabilités. Et enfin si tu es croyant, tu t’engages devant Dieu mais aussi devant ta communauté de croyants. Parce que tu as besoin des autres croyants pour te soutenir, pour que ton mariage et toute ta vie soient réussis. Et aussi pour éduquer tes enfants dans la foi.

C’est Dieu qui a créé Adam et Eve, c’est Dieu qui les a unis, c’est Dieu qui les a mariés. Et c’est seulement ensuite qu’Il leur a dit : « ayez des enfants et remplissez la terre. » Et que nous soyons chrétiens ou musulmans, nous connaissons tous les dix commandements que Dieu a donnés à son peuple. Et en particulier » tu ne feras pas d’adultère ». Mais aussi tu ne mentiras pas : toi le garçon, tu ne tromperas pas la fille en lui disant que tu veux la marier, alors que tu veux seulement te coucher avec elle. Et aussi tu ne tueras pas : toi jeune fille si tu es enceinte, tu garderas ton enfant et tu n’avorteras pas. Parce que la vie vient de Dieu et appartient à Dieu.

Le problème est donc de chercher et de vivre des relations sexuelles de qualité, dans l’amour et dans le mariage. Et pour cela, de savoir prendre le temps et les moyens de se former. Comme disent les wolofs « ndanke ndanke, mooy japp golo ci niay » (Pour attraper un singe dans la brousse, il faut aller doucement). Et aussi « yakamti yakhoule »  (si tu manges trop vite, tu vas te brûler la bouche) : si tu vas trop vite, tu vas tout casser. Car la vie c’est comme une maison qu’on construit, il y a des étapes. Il faut d’abord poser les fondations, et ensuite monter les murs, avant de mettre le toit.

Dans tout cela, il s’agit de mettre le jeune devant ses responsabilités. Bien sûr tu es libre, tu peux faire ce que tu veux, mais qu’est-ce qui va te rendre vraiment heureux : est-ce de faire le maximum de relations sexuelles et le plus vite possible, ou bien d’avoir le maximum d’amour dans ton cœur ? En te lançant déjà dans les relations sexuelles, quel avenir te prépares-tu ? Comment serais-tu demain un mari ou une femme fidèle ?

Nous sommes sénégalais. Il est important de garder nos valeurs traditionnelles, et non pas de nous laisser coloniser par des cultures étrangères qui ne seront jamais une solution pour nous. Dans la sexualité comme dans tout le reste de notre vie, il est important de garder le sens de l’honneur, le sérieux, le respect, la dignité, tout ce qu’on appelle en wolof : jom, ngor, kërsa, mun, sutural, fayda, teggin, yar, etc…. Bien sûr on ne peut pas vivre ces valeurs dans la société moderne comme autrefois. Mais la solution ce n’est certainement pas de les rejeter, pour suivre d’autres chemins qui ne sont pas les nôtres.


Questions sur Facebook

Voici un 4° envoi de réponses à des questions d’actualité parues sur mon mur Face Book Armel Duteil ces derniers jours, en réponse à des questions qu’on m’a posées, par ordre alphabétique pour pouvoir les retrouver facilement.

Bonne lecture, bonne méditation, et bon partage ! Vos réactions seront les bienvenues

Argent, chapelet, charismatique, conversion, copine, dictature, divination, don du sang, école d’excellence, enfants de la rue, évêque, images, faiblesse de Dieu, masturbation, messages, miracles, noël, politique, porte sainte, rêves, voile, volonté de Dieu

Argent

« Est ce que richesse et religion peuvent aller ensemble? »

Oui si tu te sers de ta richesse pas seulement pour toi et pour ta famille, mais aussi pour aider les pauvres et pour le développement du pays. Tu es alors un pauvre de cœur (Mat 5,3), parce que tu n'as pas mis ton cœur dans l'argent. Aider les pauvres, ce n'est pas seulement faire l'aumône, c'est surtout leur offrir une formation et des moyens de travailler pour gagner leur vie par eux-mêmes: c'est cela leur dignité. « J’ai faim, ne me donne pas de poisson. Apprends-moi à pêcher ». Développer le pays, c'est lancer des petits projets, ouvrir un atelier ou une entreprise pour donner du travail et faire vivre plusieurs familles, au lieu de dépenser l'argent en séminaires et en dépenses inutiles

Chapelet

« En apprenant plusieurs chapelets est-t’il nécessaire à chaque fin de chapelet de faire un signe de croix et de recommencer encore par une signe de croix merci »

Ça n'a aucune importance.Il ne faut pas se fatiguer avec ces détails inutiles. Dieu regarde le cœur.

Charismatique

« Je veux m’intégrer dans le renouveau charismatique Mais mon oncle refuse. Je sais que Jésus m'y appelle »

Essaie de parler avec ton oncle pour savoir pourquoi il refuse. Peut-être qu'il a des bonnes raisons. Et puis il y a beaucoup de groupes différents dans l'Eglise; tu peux choisir autre chose. Déjà est-ce que tu participes à la vie de la CEB. C'est le principal et tout chrétien doit le faire, qu'il soit charismatique ou autre chose.

« Je sais que Jésus m'y appelle »

Tu sens cet appel dans ton cœur, et c’est très bien. Mais c’est à toi de décider en demandant conseil. Jésus nous laisse libre, et ne choisit pas à notre place. Il dit au jeune homme riche : « viens et suis-moi ». Celui-ci refuse, et Jésus le laisse partir, tout triste, mais sans lui faire aucun reproche.

Ma prière t'accompagne. Mais toi aussi prends le temps de prier, de dire merci à Dieu et d'écouter le Saint Esprit dans ton cœur. Mais fais tout ce que tu peux de ton côté. Pray as if everything depended on God and work as if everything depended on us" "Prier comme si tout dépend de Dieu et agir comme si tout dépend de nous"  

« Mais mon père n'oublions pas que tout baptisé est charismatique et en plus de cela ce que le renouveau peut apporter dans la vie dun fidéle les CEB ne le peuvent pas... »

Tout baptisé est "charismatique", c'est à dire qu'il est consacré par le Saint Esprit et membre de l'Eglise, mais un baptisé n'est pas obligé de faire partie d'un groupe charismatique. Ce n'est pas la même chose

« Mon père on constate que la majeur partie des jeunes engagés à l'église ne sont même pas engagés dans leurs ceb respective or la ceb est la base »

Pourtant la CEB c'est la base, sur laquelle l'Eglise se construit. C'est la famille de Dieu dans le quartier, demandée par tous nos évêques pour toute l'Afrique ( voir les 2 synodes pour l'Afrique). Le renouveau peut apporter quelque chose de bon en plus, mais si on ne participe pas d'abord à sa CEB de quartier, c'est comme si tu refusais ta famille. C'est comme construire une maison sans fondation. Elle ne pourra pas tenir et elle ne sera pas solide. Et cela est vrai aussi pour les choristes qui ne participent pas à leur CEB. Tous participent à la CEB de leur quartier, et ensuite chacun peut choisir un groupe ou un mouvement en plus, comme il le désire.

Conversion

« J'ai écouté un audio d'une fille qui disait que c'est une secrétaire du cardinal Thiandoum s'est converti à l'islam »

C'est de la blague! Et même si le pape se convertissait à l'Islam, moi je continuerai à croire en Jésus Christ!

Copine

« Est ce que c'est normal d'avoir une petite amis dès notre jeune âge, en plus rester avec elle sans fleurter »

Maintenant, tout le monde veut avoir son copain ou sa copine dès l'école primaire. C'est trop tôt. Tu n'es pas prêt ni pour le mariage, ni pour un vrai amour. Et tu perds beaucoup de choses en t'enfermant dans des partages avec une seule personne, au lieu de partager tes idées avec tous ceux qui t'entourent. Tu t'enfermes, et tu perds ta liberté. Et si tu vois que vous ne pourrez pas vous entendre pour vous marier, la séparation sera très difficile.

Commence par être un bon camarade avec toutes les filles qui t'entourent. C'est comme cela que tu apprendras à aimer et à connaître ce que sont les femmes, différentes des hommes. Et alors quand le moment sera venu, parmi toutes ces camarades filles, tu choisiras celle qui te paraîtra la plus sérieuse et avec qui tu t'entends le mieux, pour devenir d'abord amis, sans penser tout de suite au mariage ni aux relations sexuelles

Le flirt

Ça dépend ce que tu appelles le flirt, et à quel niveau vous êtes rendus dans votre amitié. Il y a des étapes dans l'amour et le mariage et c'est important de les respecter. Il y a des étapes dans la vie et dans la sexualité. Et des gestes qui y correspondent. Au jardin d’enfants, les petits garçons et les petites filles sont ensemble. Pour eux, il n’y a pas de différence, ils chantent et ils dansent ensemble. A l’école primaire déjà, les garçons se mettent d’un côté, et les filles de l’autre. On se regarde l’un l’autre à distance. Le geste qui correspond est de se serrer la main, quand on se voit. On est camarade. Au collège, les garçons commencent à regarder les filles, et les filles cherchent à plaire aux garçons. Cela est bon, c’est normal. A condition de savoir ce que l’on cherche et de dominer sa sexualité. Les gestes qui correspondent à cet état-là, c’est de se regarder, de se sourire mais sans aller plus loin. C’est la mixité. Souvent au niveau du lycée, parmi tous les garçons, la fille en préfère un. Elle dit : « celui-là il n’est pas comme les autres ». De même le garçon est davantage attiré par une fille, il dit : celle-là je l’aime. On devient alors ami. On peut se montrer son amitié, en se tenant par les épaules. Et en étant assis l’un à côté de l’autre, pour pouvoir échanger les idées et mieux se connaître. Mais normalement, on ne va pas plus loin. Lorsqu’on s’aime vraiment, à ce moment-là on s’engage l’un envers l’autre, ce sont les fiançailles et le mariage. Au moment des fiançailles, on peut se montrer son amour par des caresses, des baisers etc. Mais la relation sexuelle, normalement, se fait dans le mariage, car c’est un engagement. Pas seulement entre le garçon et la fille, mais envers les autres puisqu’on peut avoir un enfant, et que cet enfant a besoin d’une famille, pour être aimé et éduqué. Et aussi de la société, pour être enseigné, soigné….. L’union sexuelle c’est donc l’acte des gens mariés. Aller trop vite au niveau physique, cela ne peut que nous déséquilibrer, et apporter des problèmes.

Dictature

« Je lis dans le jounal « Le populaire » du 9 juillet : « Le Grand Cadre et le Cusems (syndicats d’enseignants) portent plainte contre l’état au BIT, en disant : »Notre pays est un pays démocratique. Par conséquent on n’acceptera pas qu’on le place dans une dictature ». Mais qui place qui dans la dictature ? Est-ce que ce ne sont pas ces enseignants qui veulent exercer une dictature sur les élèves, leurs parents et le pays tout entier ? Et cela essentiellement pour des intérêts financiers. »

Le BIT demande un travail décent pour tous. Pour les élèves aussi bien que pour les enseignants. Et un travail décent, n’est-ce pas d’abord chercher à faire son travail le mieux possible, en cherchant le bien de tous et non pas son intérêt personnel. ?

« Mais mon père le travail n'est t-il pas mieux fait si on est dans de bonnes conditions. Rester jusqu'au 10 sans recevoir de salaire, travailler 10 ans avec un seul avancement je pense que des choses comme celles là sapent le moral. Alors un peu de compréhension. »

Bien sûr que ça sape le moral. Mais cela ne donne pas le droit de faire souffrir injustement des élèves qui n'y sont pour rien. Les enseignants doivent chercher d'autres moyens de défendre leurs droits. Et aussi voir ce qu'il est possible de demander dans la situation actuelle du pays. Pas seulement regarder ceux qui ont plus, mais penser d'abord à ceux qui ont moins

« Si une personne a vocation de choisir un métier quelque soit il n'a qu'a assumer tout avantage et inconvénient l’état est tolérant face a ces soit disant enseignant qui sabotent l'avenir de tout une nation y a combien de personne au negal qui gagne ne rien a la fin du mois et pourtant ils n'ont jamais barré la route ni brûlé de pneus ressaisissez-vous !!!! »

Divination

« Bonjour mon père depuis quelques temps je vois sur facebook les gens mettre sur nom ou leur image dans un lien et on leur dit leur avenir, ou leur personnalité etc. Ces choses là est-ce de la voyance déguisée ou bien c seulement un jeu? »

En tout cas, ce n'est pas sérieux. Notre avenir est dans les mains de Dieu. Et c'est à nous de le construire avec l’aide du Saint Esprit, et de nos amis

Don du sang

« Bonsoir père! La transfusion sanguine est elle contre Dieu ou défendue par la Bible? »

Au contraire, elle est bénie par Dieu, c'est un acte de charité qui peut sauver des vies. en plus c'est bon pour la santé: ça renouvelle le sang. Notre archevêque a demandé aux chrétiens de donner leur sang spécialement pendant le Ramadan où nos amis musulmans jeûnaient

École d’excellence

Je suis invité à la « journée d’excellence « :d’un collège. En fait, il s’agit de ce qu’on appelait autrefois la distribution des prix aux meilleurs élèves. Et je ne peux pas m’empêcher de me poser la question ; quelle excellence voulons-nous ? Est-ce qu’une école catholique doit favoriser la promotion personnelle (dépasser les autres, avoir les meilleures notes… ),ou bien chercher en premier, non pas à récompenser les meilleurs, mais apprendre à tous à avancer ensemble, et ainsi chercher on développement communautaire. Car c’est cette formation communautaire qui apprendra aux plus doués ( en études, pas obligatoirement les meilleurs dans la vie) à se mettre au service des autres, et plus tard au service du pays. C’est la seule façon pour nous tous d’avancer et de se développer.

Surtout que la plupart de ceux à qui on offre ces cadeaux, ce sont des élèves qui sont dans les meilleures conditions pour apprendre, qui sont de familles aisées, qui ont une chambre personnelle avec l’électricité pour étudier tranquillement, sans avoir besoin de prendre part aux travaux de la maison parce qu’il y a une « bonne » pour le faire. Tant mieux pour eux, c’est leur chance. Mais encore faut-il leur apprendre à faire profiter leurs camarades de cette chance, et non pas les pousser à toujours dépasser les autres. Sinon, sommes-nous au service des plus pauvres, comme Jésus l’a demandé, et comme Il a commencé par le faire Lui-même. Il nous a dit : « les premiers seront les derniers », et « ceux qui s’élèvent seront abaissés, et ceux qui sont abaissés seront relevés ». Notre rôle n’est-il pas justement de relever ceux qui sont abaissés ?

Enfants de la rue

Après toutes les lois, les journées de l'enfant africain et du talibé et les belles déclarations, on cherche enfin à passer à l'action. Il s'agit du respect auquel tout enfant a le droit. Il faut tous nous engager pour arrêter ces souffrances et ces humiliations inacceptables que l'on fait supporter aux enfants.
Il s'agit aussi de l'avenir de notre pays. Le Sénégal a besoin d'enfants formés et éduqués, pas d'enfants qui traînent dans les rues, où ils sont en proie de tous les dangers, mais aussi des mauvaises habitudes: vols, violences..…

Il va falloir prendre les moyens qu'il faut, qui respectent les enfants, et qui sont à la portée des possibilités du pays. .Il fallait prendre une décision énergique, et on doit s'y tenir à tout prix.

Mais à ce niveau, on peut regretter que la décision n'aie pas été précédée par un temps d'explication et de sensibilisation de toute la société, des parents en particulier.

Des enfants mendient, certains en compagnie de leurs parents parce que ceux-ci n'ont pas la possibilité de nourrir leur famille. Que va-t-on faire pour eux? Il faut continuer les efforts pour donner à chaque famille les moyens de vivre, et arrêter toutes ces dépenses inutiles et de prestige.

Il s'agit de tous les enfants, qui sont dans la rue. Pas seulement les talibés. Ce n'est pas une mesure contre l'Islam. Mais on pourrait peut-être demander aux parents de garder leurs leurs enfants avec eux, et de les envoyer à la mosquée du quartier ou du village pour apprendre le Coran, comme les parents chrétiens gardent leurs enfants chez eux et les envoient au catéchisme sur place. Au lieu d'envoyer leurs enfants au loin vivre dans des conditions inacceptables.

L’État « dédommage » les parents et tuteurs des enfants retirés des rues

Si l'on finance les daaras, est-ce qu'il ne faudra pas aussi financer les centres de catéchistes des enfants chrétiens et des autres religions?

Que l'on aide les familles nécessiteuses c'est très bien, mais toutes les familles nécessiteuses, et pour des raisons de pauvreté et pas pour des raisons religieuses.

Évêque

« Pourquoi on appelle les évêques MONSEIGNEUR?l

C'est un terme de respect. Mais dans beaucoup de pays, on les appelle simplement: "Père". Et à saint Louis, Monseigneur Pierre Sagna, se faisait appeler: "tonton", ce qui est beaucoup plus respectueux et sénégalais

Images

« Nous qui installons les images sous forme de jesus ou de Marie pourquoi les autres religions disent que c’est de l idolâtrie ? Et disent qu' on a pris la photo d un italien pour représenter Jésus ? »

Ce qui est interdit dans l'Ancien Testament c'est d'adorer des idoles. Et à cause de cela que les statues et les images étaient interdites, parce que beaucoup de gens étaient encore païens. Mais nous les chrétiens, quand nous prions devant une statue de Jésus, ce n'est pas une idole que nous adorons. Ce n'est pas le morceau de papier ou la pierre que nous prions, mais Jésus Lui-même qui est représenté par cette image ou cette statue. Et c'est la même chose pour les statues ou les images de Marie et des saints. On ne prie pas sur des statues, et on ne les adore pas, On adore Dieu seul. On prie devant les statues pour se rappeler les bonnes choses que les Saints ont faites, pour avoir le courage de faire la même chose. Et on leur demande de prier Dieu pour nous, car c'est Dieu seul qui peut nous sauver. Pourtant, on n'adore pas le bout de papier. De même, il ne faut pas confondre Jésus lui-même et les statues qui Le représente. Ce sont simplement des moyens pour atteindre la réalité...

« Ils disent qu' on a pris la photo d un italien pour représenter Jésus. »

Bien sûr, puisque c’est un film. Quand on fait un film ou du théâtre, on prend des acteurs. Si tu veux faire un film sur Lat Dior, est-ce que tu vas attendre qu’il redevienne vivant, ou prendre un acteur ?

« J'ai donné com thème à ma conférence: la Miséricorde: Faiblesse de Dieu? Faiblesse des hommes? Ma sœur pense que c'est péjoratif le fait de dire faiblesse »
Non, pas du tout.Non seulement Jésus s'est approché des plus faibles, mais Il s'est fait faible et petit toute sa vie, jusque dans sa mort. La faiblesse de Dieu, ce n'est pas le manque de force, c'est la faiblesse de l'amour. .Quand tu aimes, tu te laisses toucher jusqu'au plus profond de ton cœur par ceux que tu aimes. Mais il faudra bien l'expliquer. Nous cherchons souvent un Dieu de grandeur et de puissance. Ce n’est pas le Dieu de Jésus Christ

Masturbation

« J’ai un ami qui regarde des films pornographiques et facilement il se masturbe. Quel serait le conseil ou solution(s) lui donneriez-vous pour ces choses qui ne sont pas dignes pour ceux qui se réclament Chrétien. »

Essaye de le faire réfléchir: est-ce que regarder des films porno, ça le rend vraiment heureux? Quel mariage il prépare ainsi? Et quel avenir ? Essaie aussi de lui proposer d'autres activités. Est-ce qu'il travaille? A-t-il des amis? Est_il dans un groupe ou un mouvement ?

La masturbation c'est quand même un péché. Pourquoi cela ? Parce que c''est chercher le plaisir tout seul, alors que le plaisir est fait pour être partagé dans l'amour. La masturbation est un repli sur soi-même et donc une forme d'égoïsme. Le meilleur c'est quoi ? C'est de s'aimer mari et femme pour être heureux et grandir ensemble. La masturbation ne peut pas remplir son cœur, ni le rendre pleinement heureux même si on y trouve un plaisir passager, ni préparer un avenir et un mariage réussi. Se masturber ne va pas l'aider à se donner dans la joie à son mari à sa femme dans l’amour, quand il v se marier.

« bon sa réponse est qu'il du bonheur en cela »

Oui mais seulement un tout petit bonheur, et ça risque de l'empêcher de trouver un vrai bonheur en aimant sa femme dans le mariage.

« après multiples causeries la personne désire arrêter mais il semble affirmer qu'il ne peut s'en passer »

S'il a pris cette habitude, il ne peut pas s'arrêter d'un seul coup, mais il faut qu'il continue d'essayer, peu à peu ça va diminuer. Mais à condition d'arrêter les pornos et de regarde les filles en pensant seulement aux relations sexuelles. Et quand il sent l'envie arriver, qu'il sorte dehors, qu'il s'occupe à quelques chose ou qu'il aille parler avec des amis.

Messages

Message de Marie : « Mes enfants, prenez conscience que quand vous recevez la communion qui est le pain de vie et que vous êtes remplis de péchés vous crucifiez mon Fils. Retournez au sacrement du Pardon pour préparer vos cœurs à Le recevoir.. Toute Sa vie, le regard de Jésus n’était rempli que de compassion. Chacune de ses pensées n’était qu’amour. Il a été engendré par l’Esprit-Saint et déjà Il portait la robe royale de votre Roi sauveur. Au pied de la Croix, je L’ai encore adoré de tout mon cœur et de toute mon âme.
Je vous en supplie, mes enfants, prenez conscience qu’à travers la communion, Il s’unit à vous pour vous transformer par Sa toute-puissance eucharistique et par Son Amour. »

Merci de ce message mais excuse-moi. D'abord, il faut que nous arrêtions de parler au nom de Dieu, de Jésus ou de Marie. Il nous ont parlé eux-mêmes directement : lisons la Parole de Dieu. Dieu nous a parlé définitivement par Jésus Christ (Heb, 1-4) Cette épître nous dit "Jésus a purifié les hommes de leurs péchés". Bien sûr, nous sommes pécheurs et nous devons nous confesser. Mais n"oublions pas que nous sommes des pécheurs sauvés. Cherchons simplement à changer de vie dans la paix et la confiance, avec l'aide de Dieu et de nos frères. Soyons amour et compassion comme Jésus pour nos frères, c'est cela l'important. Et la communion nous aide justement à vivre cela

Miracles

Je lis : « Dieu est le dieu des miracles. Un homme musulman en Égypte a tué sa femme parce qu'elle lisait la Bible et l'a enterrée avec leur bébé infantile et une fille de 8 ans. Les filles étaient enterrées vivantes! Il a ensuite signalé à la police qu'un oncle a tué les enfants. 15 jours plus tard, un autre membre de famille est décédé.
Quand ils sont allés l'enterrer, ils trouvèrent les 2 petites filles au dessous du sable VIVANTES! Le pays est indigné par l'incident, et l'homme sera exécuté ..."....le Christ est toujours en train de tourner le monde à l'envers!"....." Le Seigneur dit: «Je bénirai la personne qui met sa confiance en moi". Jérémie 17. "
Les dirigeants musulmans vont avoir un temps dur de trouver ce qu'il faut faire avec cela,
Ne vous inquiétez pas si ceux a qui vous avez envoyé ce message répondront
n’importe quoi, il suffit de remplir votre part et de secouer votre poussière! ....... Jésus vous aime! »

Moi aussi, je vais répondre n'importe quoi! .Arrêtons d'attaquer et d'accuser les autres:. Ce n'est certainement pas ce que Jésus nous demande. Ce n'est pas comme cela qu'il s'est conduit avec les païens de son temps. Le Seigneur dit: «Je bénirai la personne qui met sa confiance en moi". Jérémie 17. Avoir confiance en Jésus, c'est vivre comme Lui.Est-ce qu'il n'y a pas aussi des maris chrétiens qui tuent leur femme? Et arrêtons de toujours chercher des miracles, sinon notre foi va devenir de la superstition. Jésus a dit aux pharisiens: " Je ne vous donnerai pas d'autre signe, que le signe de Jonas", c'est à dire le signe de sa résurrection (Mat 12,39). c'est vrai que" le Christ est toujours en train de tourner le monde à l'envers!" mais pas par des choses extravagantes. C'est nos coeurs qu'Il met à l'envers, pour mieux aimer Dieu et nos frères. C'est cela qu'Il nous demandera à la fin du monde (Mat 25,32-46). Jésus nous aime, mais Il nous demande aussi d'aimer et de respecter les autres. Et c'est la poussière de notre cour qu'il faut secouer

Miracles 2

Histoire très touchante: « Un homme de Dieu devait voyager par avion, alors il se rendit à l’aéroport et monta dans l'avion tout le monde était assis et l'avion fut déjà fermé, par coutume l'homme baissa la tête pour prier silencieusement à sa grande surprise le Seigneur lui montra du sang qui recouvrait tout l'avion, immédiatement il demanda qu'on ouvre l'avion pour qu'il descende, les gens lui demandèrent pourquoi?
Il leur dit que tout le monde devrait descendre car l'avion fera un crash, les hôtesses ont essayé de lui convaincre mais sans succès et même le pilote a intervenu en l'expliquant que s'il descendait il allait perdre son argent et qu'il devrait s'asseoir et que tout ira bien, l'homme insista et dit c'est mon argent et ma vie si vous voulez rester cela n'engage que vous mais moi je dois descendre alors on appela la tour de contrôle et le pilote ouvrit l'avion et l'homme descendit sous les critiques et les injures de tout le monde.
Quelques temps après on appris la nouvelle que l'avion dont il devrait prendre fit un crash et personne n'y survécu...Dieu sauva son serviteur parce qu'il était attentif à sa voix.
Bien aimé Dieu parle tantôt d'une manière,tantôt d'une autre et l'on y prend point garde (Job33:14).
Voila pourquoi je prie pour quelqu'un ce matin aussi bien que tes mains écriront AMEN et cliqueront sur J'AIME tout secret de l'ennemi, secret des sorciers, du monde des ténèbres concernant ta vie te sera révélé au nom de Dieu! Tape et partage toi même tu verras la suite! »

Jésus nous dit que c’est par la foi, le jeûne et la prière que l’on chasse les esprits mauvais. Pas en écrivant Amen sur Face Book, ou j’aime ! Je n'enverrai pas ce message, car c'est de la magie et du fétichisme. Ce n'est pas chrétien, c'est païen. Il faut arrêter de chercher toutes ces histoires extraordinaires : ce n’est pas cela la vie chrétienne. Nous avons été bénis et sauvés par le baptême, ça suffit. Vivons notre foi dans la paix et la simplicité. Aimons Dieu et nos frères sans toujours attendre des miracles. Ayons confiance dans l’amour et la miséricorde du Christ. Et comme Lui, disons : " Notre Père, que ta volonté soit faite, que ton Règne vienne", et que nous sachions prendre nos responsabilités et travailler à la venue de son Royaume.

Dieu ne fait pas de miracle sans arrêt. Il nous demande de nous conduire en adultes libres et de prendre nos responsabilités, comme des adultes dans la foi. Quand va-t-on arrêter ces fausses promesses et ces illusions dans l'Eglise? La foi, ce n'est pas de la magie. Arrête de déformer et de casser notre foi en Jésus et en Dieu notre Père. Je crois en Jésus mais je n’attends pas de miracle, j’essaie seulement de vivre la miséricorde de dieu un peu mieux chaque jour. « Yala yala beyil sa tool, Dimbali, na ca fekk loxol borom ! »

Noël

« Pourquoi nous ne fêtons pas noël le même jour que les orthodoxes »

C'est un question de calendrier. A Rome on a changé le calendrier, mais les orthodoxes qui avaient quitté Rome et s’étaient rattachés à Byzance ont refusé. Mais c'est vraiment dommage, et il faut espérer qu'on va réussir à se mettre d'accord: Pour Noël et aussi pour Pâques

Politique

« Peut-on compter sur des chrétiens qui font de la politique en allant consulter des marabouts, prenant des bains pour se protéger car disent-ils le milieu de la politique est très mystique. Et après ils se sentent fiers d'être des chrétiens »

Il y a beaucoup de choses dans ce que tu dis. D’abord Jésus nous demande de ne condamner personne, mais de les conseiller.

Ensuite, la politique c’est bon. C’est important que les chrétiens s’y engagent pour construire le pays comme Dieu le veut. La politique c’est la forme la plus grande de la charité, car tu n’aides pas seulement une personne mais le pays tout entier.

Donc si on entre en politique c’est pour se mettre au service de tous. Pas pour se servir ! Et si tu es chrétien, tu t’engages d’après les idées de l’Evangile. Mais beaucoup de gens font de la politique pour avoir une bonne place et le pouvoir (être chef et commander), et pour s’enrichir. Ceux-là, est-ce qu’ils se conduisent en chrétiens ? Heureusement, il y a des politiciens sérieux. Et c’est ceux-là qui sont respectés par les autres.

C’est vrai que « ils le milieu de la politique est très mystique ». Mais consulter les marabouts ou les féticheurs, c'est sûr que c'est un manque de foi. Nous n'avons qu'un seul Sauveur, c'est Jésus Christ, le Fils de Dieu Lui-même. Et il n'y a qu'un seul sacrifice qui nous sauve, c'est l'eucharistie, le sacrifice de Jésus Christ mort sur la Croix pour nous, parce qu'il nous aime. .

Jésus est avec nous, même dans la politique. Il nous soutient, nous ne sommes plus seuls. II comprend nos difficultés, car Lui-même a beaucoup souffert. Il nous aide à donner notre vie dans l'amour, comme Lui-même nous a aimés jusqu'à la mort. Et Il nous envoie son Esprit Saint qui nous éclaire. Ces gens qui vont chez les marabouts, on peut dire qu'ils ne sont pas encore vraiment convertis. Même s'ils sont baptisés et font beaucoup de prières, ils ne vivent pas vraiment selon l'Evangile. Nous prions pour eux, pour que le Seigneur augmente leur foi. Et pour qu'ils laissent les habitudes païennes, pour avoir un vrai comportement de chrétiens, en politique et dans toute leur vie.

Porte sainte

« Quelles sont les conditions ou que faut il faut faire avant de franchir la porte sainte ? »

Tu prépares ton cœur le mieux possible pour recevoir la miséricorde de Dieu, et être miséricordieuse envers les autres. Tu dis à Dieu notre Père que tu l'aimes, tu dis à Jésus notre Grand Frères que tu veux vivre comme Lui, et tu dis au Saint Esprit que tu veux l'écouter dans ton cœur et faire ce qu'Il te dit, pour mieux aimer Dieu et mieux aimer tes frères et sœurs

Rêves

« Salut mon père. Parfois je fais des cauchemars très bizarre sur la mort, parfois je rêve des hommes qui sont mort sans voir leur visage? Un jour j’ai rêde la mère de ma copine qui est décédée, mais un jour il a fait que dé mw et on m’a dit que sa mère est décédée alors que j’ai vu la mort de la mère de ma copine avant en rêve? Donne moi des conseil, parfois j’ai peur »

Les rêves ne sont pas la réalité: c'est seulement ton cerveau qui travaille la nuit. Il ne faut donc pas en avoir peur. Saint Paul nous dit que le fruit:du Saint Esprit c'est "la paix, l'amour et la joie" (Gal 5,22). Si tes rêves t'apportent la joie et la paix et te demandent de mieux aimer Dieu et tes frères, ils viennent de Dieu. Tu fais ce qu'ils te demandent. S'ils te font peur et te rendent triste, tu les rejettent, ils viennent de Satan. Si tu rêves des morts, c'est que Dieu te demande de prier pour eux. Alors, fais-le. Mais sans peur et dans la paix.

Voile

« J'ai envoyé un message à un ami sur facebook et par la suite il m'a conseillé de me voiler la tête en priant donc en priant je peux me voiler la tête comme je peux ne pas le faire ???

Si tu veux te voiler la tête, tu le fais; mais Dieu ne regarde pas tes cheveux, ni ton voile, il regarde ton cœur. Si tu pries, c'est ton cœur que tu dois préparer.

Volonté de Dieu

« Comment pouvons faire pour savoir la volonté de Dieu dans nos vie ? »

Ce n'est pas toujours facile, il faut accepter de ne pas toujours savoir, et ne pas attendre de miracles, de visions ou de révélations. Tu fais ce que tu penses le mieux. L'important, c'est de se souvenir de la Parole de Dieu et l'Evangile. Tu te demandes qu'est-ce qui me permet de mieux aimer Dieu et mieux aimer ses frères et ses sœurs? Pour cela, tu pries en silence et tu écoutes le Saint Esprit dans ton cœur. Et tu demandes conseil à des sages et à des amis sérieux.


Assemblée générale des jeunes pour les JMJ : problèmes des jeunes

Rencontres avec les jeunes des quartiers : ASC, équipes sportives, écoles, autres groupes et associations, coordinations musulmanes, commissions de la jeunesse municipales et départementale, le samedi 18 Mars 2017 à 15 h au centre culturel de la paroisse Notre Dame du Cap Vert de Pikine.

1.Quels sont nos problèmes de jeunes, et quelles solutions proposons-nous ? ( réponses des carrefours)

Groupe 1- les problèmes :

Alcoolisme, banditisme, agressions, terrorisme, manque d’éducation, les mariages forcés, prostitution, viol, maladies, problèmes d’école, manque de discussions et de responsabilisation, manque de propreté des quartiers et pollution, manque d’entraide, divisions dans les familles, manque de bonheur et de respect, violences, changement de religion, refus de la messe et de la prière.

Les solutions

  • Sensibiliser les jeunes et les parents.

  • Lancer des projets de développement pour l’emploi des jeunes

  • Que les parents donnent le bon exemple

  • Éducation des jeunes au respect et à la dignité

  • Parler avec les jeunes de leurs problèmes : les écouter et demander leurs propositions

  • Mettre la paix dans les quartiers

  • Arrêter les mariages forcés et précoces et les dots trop élevées

  • Utiliser les moustiquaires imprégnées, et travailler à la propreté des quartiers

  • Faire la paix entre nous (la miséricorde),

  • Se qualifier dans les écoles

  • Vérifier les extraits de naissance, er avoir les cartes d’identité pour les élections

  • Arrêter les discriminations dans les familles

  • Considérer les opinions des jeunes

  • Créer des débats entre jeunes (thé débats)

  • Arrêter les disputes et la violence

  • Respecter l’environnement

  • Respecter les enfants de la rue

  • Montrer le bon exemple

  • Mieux nous engager dans les écoles

  • Ne pas suivre la mode et les habitudes de monde (les artistes, la télévision…), aimer les étrangers, délaisser l’alcool, la drogue, la prostitution, le viol…..

  • Travailler avec les maisons de Justice au lieu d’aller à la police et au tribunal

  • Contacter la boutique des droits pour lutter contre les violences faites aux femmes

  • Parler avec nos parents et nos professeurs

  • Proposer une véritable éducation sexuelle (pas seulement des informations)

  • Chercher d’abord la paix dans les cœurs

  • Faire de l’école une famille

  • Préparer notre avenir par des groupes de travail en aidant les plus faibles

  • Travailler dans la société, avec les chefs de quartier et les ASC

Groupe 2 : Réponses des guides

  1. Nos problèmes de jeunes

  • Crises d’adolescence

  • Viols

  • Prostitution

  • Manque d’éducation

  • Les maltraitances

  • La mode

  • La jalousie

  • Grossesse précoce (mariages précoce)

  • Les grèves à l’école.

  1. Les solutions proposées

  • Sensibiliser la population contre la maltraitance faites aux jeunes

  • Conseiller nos amis jeunes (rencontre avec d’autres jeunes par un thé-débat)

  • Organiser un groupe de promotion féminine

Groupe 3

1) Les jeunes sont confrontés face à de nombreux problèmes comme par exemple :

  • Le manque de moyens financier et matériel

  • le chômage qui s’accentue de plus en plus.

  • le manque d’engagement au sein de nos CEB, amicales et au niveau de la paroisse

  • le manque de communication.

2) Les solutions proposées sont :

  • élaborer des projets pour l’insertion des jeunes

  • continuer la sensibilisation pour les jeunes dans les CEB et dans la vie de la paroisse

  • élaborer un bon plan de communication en impliquant les paroissiens qui évoluent dans ce domaine

Groupe : Problèmes :

  • Manque d’emploi

  • Perte d’éthique

  • Perversion

  • Conflit de génération

  • Utilisation irrationnelle des techniques

  • Banditisme (feuille 2)

  • Education de base insuffisante

  • Manque d’engagement


Réactions pendant le partage

Problèmes

Manque d’emplois, de formation professionnelle, conflits de générations, les grossesses précoces et mariage forcé

Solutions

Sachant que tout le monde ne peut pas être bureaucrate accepter de travailler sous le chaud soleil ; créer des champs pour assurer la production de certains produits. Si on veut être un champion il faut penser comme tel et agir aussi comme tel. Suivre aussi les Jeunes de près, car nous sommes des acteurs de développement.

Réactions des jeunes

Paul Gomis : Faire des partenariats pour amener une solution concernant l’insécurité dans les quartiers

Amath Diallo : Le rôle du musulman pour la J.M.J ? Parce qu’à Pikine il n’y a pas seulement des chrétiens. Étant donné que les j.m.j font appel à toute la jeunesse, donc tout jeune doit se sentir concerné par cet appel de paix et de fraternité, sans distinction

Père Armel : Il n’y a que la jeunesse qui peut connaître ses véritables problèmes. Pour cela, il faudra continuer des rencontres permettant aux jeunes de s’exprimer, pour parler de leurs difficultés ; Les jeunes doivent aussi montrer leur bravoure et prouver qu’ils peuvent prendre leur destin en main ; Être réalistes : ne pas vouloir tous travailler dans un bureau et gagner tout de suite beaucoup d’argent


Assemblée générale des jeunes pour les JMJ : 2, la violence

Rencontre avec les jeunes des quartiers : ASC, équipes sportives, écoles, autres groupes et associations, coordinations musulmanes, commissions de la jeunesse municipales et départementale, le samedi 18 Mars 2017 à 15 h au centre culturel de la paroisse Notre Dame du Cap Vert de Pikine.

2.Quelle attitude adopter face aux différentes formes d'atteintes contre la personne et la vie des individus: agressions, avortements, homicides, etc ?

Les types de violence

Violences verbales, violences physiques, refus des étrangers, agressions sexuelles….

Qu’avons nous fait pour lutter contre les violences et quelles mesures de sécurité prendre ?

  • Revoir nos comportements dans les milieux où nous évoluons.

  • Montrer le bon exemple à travers nos actes.

  • Éviter la loi du talion « œil pour œil, dent pour dent » et prendre comme référence la foi en Dieu et avoir un esprit de tolérance.

  • Prier pour son prochain et ne pas répondre à ses provocations « Aime ton prochain comme toi-même ».

  • Accepter la vérité réciproquement.

  • Assister les personnes en cas de danger.

  • On ne doit pas se limiter aux randonnées et aux sensibilisations, mais faire des réunions, des thé-débats pour discuter et chercher les solutions.

  • Éviter aussi les violences verbales parce que cela contribue à la dégradation des mœurs

  • Les Causes des violences : l’indiscipline :

  • le mariage (non réglementé) = mauvaise éducation et progéniture indiscipliné Grossesse précoce (irresponsabilité des parents et des enfants)

Attitudes à adopter face aux différentes formes d’atteinte contre la personne et la vie des individus

  • Agressions : Être vigilant, ne pas sortir pendant des heures tardives, ne pas entrer dans les débats des adultes, s’habiller décemment.

  • Avortements : garder notre virginité, dénoncer les médecins qui le font.

  • Homicides : sensibiliser les jeunes contre le banditisme, éviter de fréquenter les bandits.

Rejet familial, privilège d’un enfant sur un autre par rapport à situation financière ou autres

Phénomène de tendance « changer vos cœurs »

Prendre des mesures de sécurité d’abord

  • les Causes des violences : l’indiscipline 

  • s’approcher des structures de l’Eglise

  • laisser l’alcool

Éduquer les enfants : une mauvaise éducation n’est pas toujours la faute des parents – voir aussi la responsabilité des jeunes eux-mêmes

Manque de paix

  • Manque de vérité

  • La Guerre sur tous les plans, dans nos quartiers

  • Mésententes dans les familles et dans les communautés

  • Manque de dialogue, de confiance, d’harmonie

  • Manque de conscience

  • Hypocrisie, haine

Dans nos quartiers, Dieu nous aide à vivre dans l’union. Dans la religion, Dieu nous donne l’entente entre les deux religions, à condition d’avoir la foi en Lui. Et d’écouter le Saint Esprit dans nos coeurs

Dieu nous a donné la paix, la santé, de l’affection, de l’intelligence et de la sagesse, du travail. Surtout nous les femmes Dieu nous a donné la joie d’être mère. Il nous a donné la force de travailler et surtout la tolérance et le pardon

Qu’est-ce que Jésus a fait ? Il dénonce l’injustice ; Il provoque la conversion ; Il est du côté du faible ; Il a une attitude vraie ; Toute sa vie est vérité

Qu’est-ce que Jésus a fait pour apporter la paix dans son temps ?

  • Il nous a appris à nous aimer les uns les autres sans faire de différence

  • Il nous a appris à prier pour ceux qui font le mal, et à les conseiller

  • A pardonner et à utiliser la non-violence : » si on te frappe sur une joue, présente l’autre »

  • Les Béatitudes sont importantes

Si on essaie de mettre en pratique la Parole de Dieu de Matthieu chap. 5 à 11, on aura la paix.

Le débat

Jacques : Nous en tant que jeunes qu’est-ce qu’on peut faire pour lutter contre ces genres de violence : avortements, braquage de banque ; agression ;

Solutions : que la police propose des couvre-feux ; cibler des coins où la violence fait rage surtout aussi la violence psychologique, physique ou économique, faire face , c’est ce qui doit être le défi de tout jeune

Joseph Mane : Le portable, c’est le premier facteur de manque de communication dans notre entourage ; il occupe tout notre temps ; on est fermé sur nous-mêmes et de ce fait, le jeune doit se poser la question à savoir : quelle utilité cela nous apporte-t-il ?

Ernest P. M. Diatta : Croire en Dieu et en soi-même, Faire une prise de conscience, être éveillé dans la société .

Boubacar mbengue : Il y a un Désespoir énorme qui se lit sur les visages des jeunes et c’est ce qui conduit les jeunes à commettre des actes violents pour assouvir leurs besoins ; la seule solution , c’est d’affronter les dures réalités de la vie en y faisant face et en prenant nos responsabilités .

André Paul : le manque de temps se répercute dans la famille ; de nos jours, les parents n’ont plus le temps d’éduquer leurs enfants...ou de leurs inculquer les valeurs morales ou civiques.


Colloque sur la vocation des jeunes : quelles leçons en tirer ?

Un colloque a eu lieu au grand théâtre de Dakar les 26 et 27 janvier 2018, regroupant plus d’un millier de jeunes, en préparation au Synode sur la vocation des jeunes qui se tiendra à Rome. On m’a demandé ce que je pensais de ce colloque. Je tiens d’abord à féliciter les organisateurs de cette initiative importante, et à remercier tous ceux qui ont participé. Cela a demandé beaucoup de travail et de préparation. C’est donc une très bonne chose. Mais il est important qu’il y ait une évaluation, qui pourra être très utile également pour les autres rassemblements du même genre que nous serons appelés à organiser. Et plus largement, sur notre façon de travailler en Eglise.

Quels étaient les objectifs spécifiques de ce colloque ?

  1. Comprendre la situation des jeunes africains aujourd’hui (où es-tu ?)

  2. Chercher et trouver un sens à son existence (discernement et choix de vie)

  3. Faire route avec les jeunes : proposition intergénérationnelle

Résultats attendus :

  1. Les jeunes s’approprient l’appel du pape François

  2. Les jeunes s’engagent à bâtir un monde plus fraternel, à travers les différentes structures (éducatives, associatives, etc.)

  3. Les structures scolaires et académiques en charge de la formation sont prêtes à vivre et à recevoir le synode

  4. Une liste de résolutions/recommandations nourries des travaux du colloque est proposée aux Pères Synodaux

Est-ce que ces objectifs ont été respectés et atteints ? Je vous prie tout de suite de bien vouloir m’excuser si, par ces réflexions, je blesse involontairement certaines personnes et si je semble trop sévère. C’est plus l’expression d’une souffrance et d’une insatisfaction, en pensant à tous les efforts qui ont été fournis, tout l’argent et le temps qui ont été consacrés à ce colloque, et toute son importance, et de voir qu’il risque de ne pas porter les fruits qu’il aurait pu porter. Sans doute que ce n’est pas trop tard, si on cherche à utiliser les bons éléments qui ont été apportés pour approfondir la réflexion. Et ensuite permettre aux jeunes eux-mêmes de mener des actions concrètes, après les avoir écoutés et responsabilisés. Il est donc absolument nécessaire qu’il y ait un suivi. Est-ce que cela va se faire ? Par qui ? Comment ? Jusqu’à maintenant nous n’avons pas reçu de compte-rendu de ce colloque. Et ce synode pour les jeunes est pour bientôt. En tout cas, je suis prêt à accueillir avec reconnaissance toutes les réactions et critiques, par rapport à ce que j’écris ici.

D’abord, beaucoup de jeunes sont venus sans information et sans préparation. Ils n’étaient même pas au courant de l’existence et du but de ce synode. Il aurait fallu par présenter et expliquer ce synode, à partir même de ce que notre pape François en a dit. Conformément au premier résultat attendu : Les jeunes s’approprient l’appel du pape François

Ce n’est jamais facile d’organiser un tel grand rassemblement et il y a eu des problèmes. Sans doute, d’abord parce qu’on a voulu faire les choses beaucoup trop grandioses, au lieu de chercher la simplicité. Je ne veux pas insister sur les problèmes d’organisations, par exemple pour les repas. A ce sujet, je dirai simplement que j’ai été choqué par le comportement des jeunes religieux et séminaristes. On leur a demandé d’aller manger avec les jeunes, étant jeunes eux-mêmes. Mais ils ne l’ont pas fait et ont préféré envahir la salle du restaurant, ce qui a créé un embouteillage et un manque de nourriture vraiment dommageable. Ce qui me semble grave dans cela, c’est qu’ils se considèrent déjà comme des personnes supérieures, de la classe cléricale ou religieuse. C’est très inquiétant pour l’avenir de l’Eglise.

Mais la principale réserve que je peux avoir par rapport à ce colloque, c’est la démarche qui a été suivie. En effet le Pape François a beaucoup insisté pour que l’on donne la parole aux jeunes. Tous les jeunes du monde entier ont d’ailleurs pu envoyer leurs réflexions jusqu’à Rome, grâce aux réseaux sociaux. Le Pape a ensuite convoqué 300 jeunes pendant toute la semaine sainte, au Vatican. Pas pour leur faire des conférences, mais pour les écouter, en leur demandant de parler clairement et sans crainte. Pour qu’ils puissent parler de leur vie, apporter leurs problèmes et surtout leurs points de vue et leurs propositions. Et que les responsables du Synode commencent par écouter ces jeunes. Et ces jeunes qui sont partis à Rome se sont d’abord préparés sérieusement avec les autre jeunes, pour savoir ce qu’ils allaient dire et faire. Malheureusement il n’y a pas eu la même préparation ici à Dakar, avant la rencontre. Les jeunes des paroisses et des mouvements n’ont pas été contactés. Il n’y a pas eu de réflexion préalable dans les CPJ (Coordinations Paroissiales des jeunes), ni dans les amicales de jeunes des CEB, ni dans les mouvements. On s’est contentés de faire venir en rangs serrés des élèves de certaines écoles catholiques pour remplir la salle, sans préparation et beaucoup étant beaucoup trop jeunes pour comprendre le contenu beaucoup trop théorique et intellectuel des conférences.

Pendant ce colloque, on a écouté surtout des adultes venus faire des conférences, et déverser leurs connaissances sur des jeunes, convoqués sans trop savoir pourquoi. C’est donc juste le mouvement inverse. Je trouve qu’on n’a pas été suffisamment à l’écoute des jeunes. On a voulu surtout les enseigner. Ce sont les adultes qui ont pris leurs places. Quand j’en ai parlé, on m’a dit que c’était normal, et que c’est la même chose à l’école : l’enseignant enseigne les élèves, c’est lui qui a le savoir et qui apporte ses connaissances. C’est justement là la question : est-ce que ce Synode des jeunes doit être comme une école où l’on enseigne des choses, ou comme une écoute des jeunes, de leurs aspirations et de leurs désirs. Et également de leurs problèmes, mais en leur demandant quelles sont les solutions qu’ils proposent eux-mêmes. Car ceux qui connaissent le mieux les problèmes des jeunes, ce sont justement les jeunes, et non pas les adultes. Ce sont donc les jeunes qui sont les mieux placés pour apporter leurs propositions et leurs solutions. Le rôle des adultes n’est pas de leur dire ce qu’ils doivent faire, mais de les soutenir dans ce qu’eux-mêmes ont décidé.

Au niveau de la façon de parler, du contenu et de la pédagogie utilisés par les intervenants, et de l’organisation des interventions, généralement on pourrait dire qu’il y avait beaucoup trop d’intervenants. Il y aurait valu en avoir beaucoup moins, pour qu’ils aient eu le temps de développer leurs idées. La preuve, c’est que la plupart ont dépassé largement le temps qui leur était accordé, ne sachant pas se résumer. Il aurait mieux valu diminuer le nombre des intervenants. Et surtout changer la façon dont ils se situaient, et leur style d’enseignement. Pour la plupart des intervenants, le contenu de leur exposé c’étaient soit des statistiques, soit des citations d’autorités ecclésiastiques ou de grands philosophes qui ne rejoignaient ni les problèmes des jeunes, ni leurs questionnements, ce qui est quand même très regrettable. Et qui dépassaient de beaucoup les capacités de compréhension d’élèves du collège, et même de certains étudiants. Il aurait au moins fallu demander aux intervenants, de dire ce qu’ils pensent eux-mêmes et de s’engager personnellement, et non pas de de faire de grandes citations de personnes inconnues, que souvent qu’on ne comprend même pas.Je tiens quand même à remercier les intervenants du samedi, Aloyse, le père Béré et Paulin Poukouta, qui ont su vraiment se mettre à la portée des jeunes, et se faire comprendre et apporter des propositions intéressantes.

Je ne comprends pas non plus le rôle des modérateurs (présidents de séances ?), qui se croient obligés de mal redire ce qui a été bien dit par le conférencier. C’est une répétition inutile, et souvent incompréhensible et qui peturbe. A mon avis, le rôle du modérateur n’est pas de résumer ce qui a été dit et que tout le monde a entendu, mais si nécessaire de (faire) préciser l‘une ou l’autre chose. Et surtout d’ouvrir des pistes, pour prolonger et approfondir la réflexion. Mais cela demande une compétence, un esprit de synthèse et une rapidité d’esprit que tous n’ont pas. D’où l’importance du choix de ces modérateurs.

J’ai entendu plusieurs fois des réflexions comme : « il faut que nos jeunes soient formés ». On a souvent parlé des jeunes, au lieu de s’adresser à eux. De toutes façons, ce ne sont pas « nos » jeunes. Ils ne sont pas à nous. L’essentiel était de leur donner la possibilité de s’exprimer eux-mêmes directement, et non pas d’écouter des conférences. Il s’agissait de la préparation d’un synode pour les jeunes. On a bien demandé aux jeunes de poser certaines questions par écrit, mais beaucoup de questions n’ont pas été reprises. Et souvent les réponses des intervenants n’étaient pas claires et étaient très limitées. Si bien qu’on peut se demander si ceux qui sont intervenus connaissent vraiment les problèmes des jeunes, et ont des vrais contacts dans la vie avec ces jeunes. Ce qui pose, comme souvent, la question du choix des intervenants et des animateurs ? On a eu des conclusions et des orientations faites par des adultes à la place des jeunes, inadaptées et donc inappliquables par les jeunes

Dans ces conférences, on a présenté beaucoup de situations et de questions, mais pas comment y répondre : quelles solutions proposer. C’était là justement que l’écoute des jeunes était essentielle. Encore une fois, pour préparer ce colloque, il aurait fallu prendre le temps de travailler avec la direction des oeuvres et les différentes organisations de jeunes. Pas seulement les organisations catholiques, mais toutes les organisations  et associations : ASC, associations de jeunes musulmans, groupes divers, : Croix Rouge, sportifs, groupes de théatre, syndicaux et politiques, etc… comme cela a été fait pour la préparation des JMJ diocésaines l’année dernière. Pour demander à tous ces jeunes quels sont leurs problèmes, comment ils voient leur vie, quelles solutions ils proposent. Et qu’au colloque, au lieu de faire intervenir des professeurs et docteurs pour faire des conférences, on écoute attentivement ces comptes rendus des jeunes des différentes écoles (pas seulement les écoles catholiques mais aussi des aumôneries des collèges et lycées publics et privés laïcs), et de ces différents groupes, organisations et associations. Cela aurait été certainement beaucoup plus riche et beaucoup plus vivant. Ce que l’on peut espérer, puisque ce colloque a eu lieu, c’est que l’on propose aux jeunes qui ont participé, mais aussi à tous les autres, de se retrouver et d’analyser ce qui a été dit, pour apporter leurs réflexions personnelles et leurs propres solutions.

Heureusement, le Directeur des Œuvres a présenté la synthèse des réponses du diocèse pour le synode sur la vocation des jeunes, qui ont été envoyées à Rome. Mais même là, on peut se demander quelle a été la place réelle des jeunes dans la composition et la rédaction de ce document. En tout cas, personnellement, je n’ai pas vu beaucoup de rencontres de réflexion des jeunes ni de concertations, pour qu’eux-mêmes répondent au questionnaire qui avait été envoyé par Rome. Et je me demande pourquoi l’organisation de ce colloque n’a pas été confiée à la direction des œuvres, plutôt qu’à une congrégation religieuse. Cela montre-t-il que nous ne savons pas travailler en Eglise ? Et que certaines congrégations religieuses préfèrent organiser leurs propres affaires, indépendamment et à leur manière ?

Il est vrai qu’au cours du colloque, on a essayé de faire participer les jeunes en leur demandant d’écrire des propositions. Mais c’étaient des réponses individuelles et faites sur le champ, qui n’ont donc pas été réfléchies en groupes, ni approfondies à l’avance. Et beaucoup de ces contributions, écrites sur les petits papiers bleus, n’ont même pas été lues pendant les séances. Et les réponses improvisées au micro de jeunes pris au hasard ont été encore plus décevantes.

Il aurait aussi fallu que l’on explique davantage aux jeunes, ce que l’on attendait d’eux, et la démarche choisie avec les trois étapes proposées : « où es-tu, que cherches-tu et où vas-tu t’engager ? ». Par exemple, pour la première étape : « où es-tu ? », il s’agissait de faire réfléchir les jeunes au monde dans lequel ils vivent, avec ses caractéristiques. Et comment ils se situent dans ce monde et dans la société en général. Cette question n’a pas été comprise ni même expliquée. Les jeunes ont répondu tout à fait hors sujet, en disant par exemple : je suis de telle paroisse, je suis séminariste, ou bien je suis trésorier, ou bien je suis à la chorale. Ce n’était pas cela la question. Et ce n’était pas cette réponse qui permettait de trouver des solutions et des chemins pour avancer.

Il y a d’abord eu un problème sur le thème proposé : »les jeunes, la religion et le monde », alors qu’il me semble que le thème du synode est plutôt : « les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ». Ce qui n’est pas la même chose. Il ne s’agit pas seulement de pratiquer une religion, même le mieux possible, mais de vivre vraiment sa foi, et de répondre à l’appel de Dieu. C’est-à-dire vivre pas seulement avec Jésus dans la prière, mais de vivre comme Lui pour être ses témoins dans le monde, par Lui, par la lumière et la force de son Esprit, vivre «  par Lui, avec Lui et en Lui ». Or j’ai trouvé ce colloque très peu interpellant. De toutes façons, il a été très peu question du monde et de l’engagement dans la société, tout au long de ce colloque. Cela d’ailleurs correspond à la vie de notre Eglise et à l’engagement des jeunes. Notre Eglise est centrée sur elle-même, se consacrant essentiellement à la liturgie et aux sacrements, et très peu engagée dans la société. De même, les jeunes eux-mêmes sont plus dans les groupes de prières et dans les chorales, qu’engagés dans leurs quartiers, dans les associations de jeunes, dans les écoles et dans les organisations syndicales ou politiques. Et donc très peu actifs dans la société, tout comme leurs grands frères adultes laïcs ou religieux. Pourtant Jésus nous a bien dit : « vous êtes le sel de la terre (pas seulement de l’Eglise), et la lumière du monde (pas seulement de la paroisse), vous êtes le levain dans la pâte. N’ayez pas peur, petit troupeau, allez dans le monde entier ».

Quant à la question du discernement vocationnel, il n’en a pratiquement pas été question. Ni des enagements concrets des jeunes. 

Les activités principales de beaucoup de jeunes sont souvent les fêtes: khaware, ngèl, yendöö, et pour les chorales des concerts religieux payants suivis de soirées dansantes. Tout cela annoncé officiellement dans nos églises, dans les annonces à la fin des messes. Notre Eglise vit par de l’argent gagné principalement sur la vente d’alcool. C’est très grave. Et l’argent gagné n’est absolument pas utilisé pour les pauvres et la Caritas, même pas pour les membres nécessiteux ou malades du groupe, ou leurs parents. Encore moins pour des petits projets économiques. Au contraire, on demande sans cesse aux jeunes des cotisations, sans tenir compte des faibles moyens de certains. Et l’argent gagné est dépensé dans des tenues, teeshirts, casquettes et foulards. Ou pour des repas, des jumelages et des sorties. Cette question n’a absolument pas été abordée au cours du colloque. Pourtant, elle me semble essentielle. De même que la question de la multiplication des fêtes, et de l’importance de l’alcool et de l’argent dans toutes nos cérémonies, y compris nos fêtes patronales. Notre Eglise est devenue une Eglise de fêtes, de danses qui se financent essentiellement par l’alcool, et cela est vraiment très grave. Il faudrait qu’on se pose vraiment la question, sérieusement et en profondeur, avec les jeunes et également avec les adultes.

Par contre, j’ai été très intéressé par l’intervention de l’aumônier de Tunis, le père Sylvio Moreno. Il n’a pas cherché à faire de conférence, mais qui a parlé de la vie concrète des jeunes, de leurs problèmes et de leurs questions. Et comment il avait cherché à les écouter, et ensuite à les accompagner. Par contre, la seule jeune qui a parlé c’était Laetitia, responsable de la JOC/F. Je m’attendais donc à ce qu’elle nous parle de la vie des jeunes travailleuses. En particulier des jeunes filles qui au moment de l’hivernage, viennent des villages pour travailler comme employées de maison, pour se faire un peu d’argent, pour continuer leurs études ou préparer leur mariage. Et aussi de tout le travail de la JOC/ F auprès des jeunes travailleuses, pour un travail décent, en lien avec des ONG et le BIT des Nations Unies. Elle aurait pu partager la réflexion qui est faite dans le mouvement au cours des conseils nationaux, pour nous dire ce à quoi elles avaient réfléchi, et les actions qu’elles avaient décidé de mener. Nous n’avons rien eu de tout cela, mais des statistiques et des citations d’évêques, certaines passées de dizaines d’années, inadaptées à la situation actuelle. Je lui ai demandé pourquoi elle avait fait cela. Elle m’a répondu que c’est cela qu’on lui a dit de faire. On aurait pu aussi donner la parole aux responsables de la JEC, des CV / AV, des CPJ, et aussi des jeunes engagés dans les CEB, la Caritas et dans la commission Justice et Paix, ou travaillant en lien avec d’autres ONG. Cela aurait été beaucoup plus concret et beaucoup plus riche. Cela aurait dû être l’occasion de se poser la question des mouvements d’action catholique qui n’existent pratiquement plus, à part les CV / AV peut-être, mais dont il faudrait revoir certaines orientations. Ce qui existe maintenant ce sont les amicales, ce qui n’est pas du tout la même chose. Il est nécessaire de réfléchir au fonctionnement des amicales et aussi des CPJ et même de la pastorale des jeunes en général. Il y a bien des temps forts, comme les JMJ ou la marche pèlerinage, mais beaucoup moins de réflexions et d’actions suivies dans le temps. Ce qui est nécessaire si on veut avoir une action en profondeur. On a bien posé la question de savoir pourquoi les jeunes sont surtout intéressés par les groupes de prières, mais sans apporter de réponse. Et pourquoi ces jeunes sont prêts à passer une nuit entière en prière, mais pas à consacrer une demi-heure à leur engagement dans la famille, l’école ou les lieux de travail, et les quartiers. Ils aiment s’y retrouver entre eux, ce qui est une bonne chose. Mais pourquoi refusent-ils de participer aux activités paroissiales, organisées pour tous les jeunes ou tous les paroissiens ?

Malgré cela, des choses importantes ont été dites. Donc il y a là une base pour une réflexion approfondie. Mais il faudrait vraiment se demander quel suivi apporter à ce colloque : comment le vivre, comment tirer profit de ce qui a été apporté, et comment le mettre en pratique. Et aussi reprendre les trois étapes proposées, mais qui n’ont pas été véritablement suivies ni réfléchies : « où es-tu, que cherches-tu et où vas-tu t’engager ? »

On a très peu parlé finalement de la vie avec le Christ. On est plutôt revenu à des questions qui sont posées sans cesse, sans engagement ni changement. Par exemple celle de la tenue des jeunes filles à l’église. Personnellement, ce qui m’inquiète, ce n’est pas leur tenue à l’église, où elles sont obligées de rester tranquilles et sérieuses, c’est leur tenue à l’école, dans la rue et surtout dans les soirées dansantes. Ce qui m’inquiète, c’est la tenue des filles mais aussi la tenue des garçons qui ne se mettent jamais en cause dans leurs comportements, mais cherchent toujours à culpabiliser les filles. N’est-ce pas le signe d’une Eglise patriarcale et machiste, qui ne respecte pas la femme et ne lui donne pas sa place ? Je suis d’accord pour que les filles s’habillent mieux, partout et pas seulement à l’église. Mais aussi que les garçons contrôlent leurs regards et leurs pensées. Comme l’a dit Jésus : » celui qui regarde une femme pour la désirer, il a déjà fait l’adultère dans son coeur » (Mat 5,28). De toute façon, cela ne me semble pas le point essentiel pour un vrai engagement de foi dans le monde, comme le thème le demandait. Là aussi, n’est-ce pas le signe d’une morale centrée sur la sexualité au détriment des autres dimensions de la charité et de l’engagement dans le monde, déjà sauvé par Jésus Christ ? Pie 12 a affirmé que le sommet de la charité, c’est l’engagement politique.

Personnellement, j’ai trouvé très intéressant qu’on ait invité un intervenant musulman, M. Amadou Tidiany DIALLO, qui nous a parlé des cours arabo-islamiques. Mais je ne suis pas entièrement d’accord avec lui. En effet, même si les khassaïdes sont effectivement des poèmes, cela n’empêche pas que ce soit des poèmes islamiques. C’est tout à fait normal, les musulmans ont le droit d’avoir leurs chants religieux, mais il faut le reconnaître clairement. De même que souvent dans les collèges et dans les lycées, on enseigne l’arabe dans le texte du Coran, et non pas l’arabe littéraire. Et cela devient en même temps des cours de religion, et pas seulement de langue étrangère. Cela peut s’expliquer, mais il faut au moins être clair sur la question. De même que la plupart des Dahra ne sont pas des écoles arabo-islamiques, mais des lieux d’enseignement du Coran. D’ailleurs le terme « cours arabo-islamiques » est révélateur. On ne parle pas de cours « franco-chrétiens » au Sénégal, mais d’écoles catholiques qui accueillent les élèves de toutes les reliigions. . C’est tout à fait normal et très important que les enfants soient formés dans leur foi. Mais est-ce normal que l’Etat finance ces Dahra, dans la mesure où le Sénégal est une république laïque ? Et s’il finance les Dahras, il devrait financer également la catéchèse dans l’Eglise catholique, ce qui bien sûr n’est pas envisagé ni envisageable. Il y a là donc là beaucoup de choses à éclaircir.

Au niveau de l’organisation, je trouve que nous n’avons pas l’expérience nécessaire pour animer des grands groupes. Par exemple, demander à plus de 1000 jeunes de sortir pour cinq minutes, c’est absolument irréaliste. Il leur faut déjà un quart d’heure pour sortir. Et une fois qu’ils sont sortis, une demi-heure pour les faire revenir. C’est tout à fait différent de l’animation de petits groupes que nous connaissons.

J’aurais souhaité également que l’on fasse les choses beaucoup plus simplement. Il y avait vraiment beaucoup de discours à l’inauguration. Et des remerciements kilométriques et dithyrambiques à la fin. Est-ce que cela était vraiment nécessaire ? On a eu aussi une plaquette de présentation en papier glacé et de très belles photos qui a certainement coûté très cher. Même si cela a été subventionné, est-ce que l’argent de cette subvention n’aurait pas pu être utilisé autrement, de façon plus utile. Par exemple pour le déplacement des participants. De même pour le repas, est-ce qu’on n’aurait pas pu faire un repas plus simple et mieux organisé : simplement des sandwiches comme cela a été fait pour le forum des religieux. Ou des barquettes qu’on pouvait distribuer directement et rapidement. Au lieu d’avoir un grand repas assis à table où les premiers ont reçu un beau hors d’œuvre, qui n’était certainement pas nécessaire. Pendant que la plupart des gens ont attendu près d’une heure avant d’être servis. Et où, à la fin, on coupait des petits morceaux de viande en deux ou trois pour que chacun puisse avoir quelque chose. Si on avait prévu un repas plus simple, tout le monde aurait pu en profiter, et on n’aurait pas perdu tout ce temps-là.

Il me semble donc nécessaire dans notre Eglise de diminuer tout ce protocole, et toutes ces dépenses de prestige inutiles. Apprendre à faire des choses plus simples, pour qu’elles puissent être prises en charge ensuite dans les paroisses et dans les mouvements par les jeunes eux-mêmes, selon leurs possibilités.

Est-ce que ces objectifs ont été respectés et atteints ? A chacun d’en juger. Saurons-nous évaluer ce colloque, et en tirer des conséquences ? La balle est dans notre camp. Pas seulement pour l’organisation de nouvelles rencontres. Mais d’abord pour l’organisation de notre Eglise. Une Eglise engagée dans le monde, simple, et donnant la priorité aux pauvres, comme nous le demande sans cesse notre pape François. Mais je m’aperçois que dans notre pays on parle souvent de Jean Paul II. Ce qui est normal, car il a fait de grandes choses. Mais beaucoup moins de François. Est-ce le signe de quelque chose ?

Un seul exemple : Le pape François à confié le chemin de croix du Vendredi Saint à Rome, transmis dans le monde entier, à un groupe de jeunes lycéens. Le thème de l’évènement est tiré de l’Évangile de saint Jean : « Comme le Père ressuscite les morts et leur redonne vie, ainsi le Fils donne la vie à qui il veut » (Jn5, 21)
« À chaque station du Chemin de Croix, il y a eu une tombe sur laquelle une croix était placée. Après avoir dénoncé une situation concrète de mal, et après la proclamation d’un passage évangélique, on a écouté le témoignage d’une personne qui a personnellement expérimenté les conséquences de ce mal. Il y a eu ensuite une prière d’intercession et de résurrection. »
Les quatorze thèmes pour chacune de quatorze stations du Chemin de Croix étaient : la persécution pour motif religieux (avec un témoignage de Salem Matti Kourk, chrétien iraquien), l’esclavage (l’histoire de Joseph de Soudan du Sud), la dépendance (Veronica, 21 ans, ancienne droguée), le trafic mafieux (Alejandro, un Mexicain de 25 ans), l’égoïsme et le soif de pouvoir (Flavia, 18 ans), la traite et l’exploitation de l’immigration (Elena, de Bulgarie), la trahison de l’amitié (Grace, 20 ans), la violence faite aux femmes (l’histoire de Nice, petite guerrière Masai d’Afrique de l’Est, orpheline), l’exploitation des mineurs ( Masal, 16 ans, de l’Afghanistan), la séparation des parents (Carolina, 22 ans), le manque de travail, la guerre et le terrorisme (Elisabetta Farina, fille de Giovanni Farina, victime du terrorisme), le droit aux études (Padura, écrivain cubain), les prisonniers et les condamnés à la peine de mort (l’histoire de la famille Whitaker, du Texas).

Est-ce qu’il n’y a pas là un chemin POUR RENOUVELER NOS CHEMINS DE CROIX A L’ECOLE DU VATICAN

Le pape François à quelque 3000 jeunes du diocèse de Brescia (Italie), ce 7 avril 2018 a confié qu’il avait « très à cœur » que le prochain Synode des évêques sur les jeunes, en octobre 2018, « soit préparé par une vraie écoute des jeunes » et par « la disponibilité à changer quelque chose, à marcher ensemble, à partager les rêves de Jésus ».

Que l’Esprit de Jésus Ressuscité nous éclaire, et nous donne le courage de faire ce à quoi Il nous appelle !


Journée débat des jeunes du doyenne de Grand Dakar– Yoff pour la préparation du synode sur la vocation des jeunes

Le dimanche 22 avril s’est tenu à la paroisse Saint Pierre un forum pour donner la parole aux jeunes, écouter leurs questions mais aussi leurs réalisations et leurs propositions en vue de la préparation du prochain Synode sur les jeunes, la foi et la vocation à Rome. Ce forum a eu lieu en trois temps de réflexion :

  1. L’engagement dans la société

  2. La recherche d’emploi et l’insertion professionnelle

  3. La recherche de sa vocation

Voici mon intervention suite à plusieurs questions sur l’insertion dans la société.

« Je ne peux pas reprendre toutes les bonnes choses que vous avez dites sur l’engagement dans la société. Je vous en remercie et nous allons en tenir compte au maximum. Je relève simplement l’une ou l’autre chose que vous avez signalée : l’importance de résoudre les conflits par vous-même, la nécessité de la solidarité, le fait que tout jeune a des talents, que l’on porte témoignage plus par sa façon de vivre que par des paroles, et qu’il est important de trouver les moyens de faire entendre votre voix.

Voici maintenant l’une ou l’autre chose sur lesquelles je voudrais attirer votre attention :

D’abord, chrétiens, vous êtes aussi des citoyens. Et en tant que chrétien, Jésus nous dit (Mat 5,13-15) : « Vous êtes le sel de la terre (de toute la terre, et pas seulement de l’Eglise). Vous êtes la Lumière du monde (du monde dans lequel vous vivez, et pas seulement la Lumière de la paroisse) ». Jésus vous dit (Mat 13,33) : « Vous êtes le levain dans la pâte »  et non pas à côté, séparés des autres et seulement entre chrétiens.

Jésus nous dit aussi (Mat 22,21) : « Rendez à Dieu ce qui est à Dieu, et rendez à César ce qui est à César ». Nous pouvons dire que dans l’Eglise du Sénégal nous rendons à Dieu ce qui lui revient, même si beaucoup n’y participent pas. Nous prions chaque dimanche, nous avons des groupes de prières, nous faisons des pèlerinages et des récollections, nous portons des médailles et des croix, presque chaque semaine, nous avons une ou plusieurs neuvaines etc. Mais est-ce que nous rendons à César ce qui est à César ? Jésus a été un bon citoyen, Il a payé l’impôt en demandant à Pierre d’aller à la pêche, pour obtenir l’argent pour cela (Mat 17,24). Jésus a respecté les autorités de son pays. Il a respecté Pilate qui pourtant le condamnait à mort, mais en lui rappelant que son pouvoir venait de Dieu seul. Et déjà, les parents de Jésus, Joseph et Marie, étaient de bons citoyens. Quand l’empereur César ordonne un recensement, ils partent dans leur village d’origine, à Bethléem. Pour cela Marie a dû faire à pied plus de 100 kms, alors que le moment d’accoucher était arrivé. Nous ne pouvons pas être de bons chrétiens, si nous ne sommes pas d’abord de bons citoyens.

Nous nous posons donc la question : est-ce que tous nous avons tous la nouvelle carte d’identité qui nous permettra de voter ? Est-ce que nous tous qui sommes ici, nous avons voté aux dernières législatives ? Ne pas voter c’est un péché très grave, dont il faut se confesser.

  • Est-ce que nous connaissons le délégué de notre quartier, l’imam de la mosquée qui est à côté de nous et l’un ou l’autre de notre conseil municipal ?

  • Dans nos différents groupes de chrétiens : groupes de prières, mouvements, amicales des jeunes et CEB, est-ce que nous avons des contacts avec les ASC dt autres organisations de jeunes de notre quartier ? Est-ce que nous participons aux activités des ONG qui travaillent sur le terrain pour des projets, l’alphabétisation, la formation des jeunes et des femmes, la conservation des produits, l’éducation à la santé etc. ? Est-ce que nous connaissons les maisons de justice et les boutiques de droit qui sont dans nos quartiers ? Est-ce que nous y avons déjà envoyé des personnes victimes de violences ?

  • Nous les élèves chrétiens, , si nous sommes dans l’enseignement public ou l’enseignement privé laïc, est-ce que nous avons le souci d’organiser une aumônerie dans notre établissement, collège, lycée ou université. Et nous qui sommes dans les écoles catholiques, est-ce que nous avons le souci de nos camarades qui sont dans l’enseignement officiel ou privé laïc ? Que faisons-nous pour les soutenir ?

  • Est-ce que nous savons profiter de toutes les bonnes choses que les municipalités font pour les jeunes, et les projets qui sont mis en place, comme les bourses et les fournitures pour les étudiants, et les aides pour les jeunes en recherche d’emploi, comme la possibilité de se former en informatique ou de passer un permis de conduire ? Est-ce que nous ne restons pas à l’écart de tout cela ?

  • Est-ce que nous connaissons les efforts de l’état pour aider les nécessiteux : les cartes d’égalité des chances pour les handicapés, les soins gratuits pour les enfants de 0 à 5 ans, les césariennes gratuites, le plan Sésame pour les personnes âgées, les formations et les aides pour l’emploi des jeunes et des femmes, etc. Qu’est- ce que nous faisons, pour que ces décisions soient vraiment appliquées et mises en œuvre ?

  • Est-ce que nous sommes inscrits à la CMU (Couverture Médicale Universelle), ou bien attendons-nous que quelqu’un de notre famille soit malade pour aller voir la Caritas. Pour qu’elle nous donne les moyens d’être opérés, de passer des visites médicales ou d’acheter des médicaments alors que tout cela est pris en charge par la CMU ?

Notre premier devoir est donc de nous informer, de savoir ce qui se fait. Et ensuite d’y participer, au lieu de rester entre nous, et de nous limiter à notre paroisse. Car nous prions chaque jour en disant : « Notre Père, que Ton Règne vienne ». Un règne de justice et de paix, de grâce et de vérité, de pardon et de réconciliation, un règne de joie et d’amour ouvert à tous les hommes et non pas limité aux chrétiens (voir la préface du Christ Roi et Rom 14,17. L’Eglise ne doit pas travailler pour elle-même, elle est au service du Royaume de Dieu (Vatican 2).

Vous avez dit des choses très importantes. En particulier évaluer ses forces et ses faiblesses, vaincre l’attentisme et le relativisme et faire preuve de créativité, se lever et agir ensemble, réfléchir à l’entreprenariat, vivre les valeurs chrétiennes et croire en soi-même. Cela est important.

Par contre, je suis vraiment inquiet devant certaines interprétations de la Parole de Dieu, qui tendraient à faire croire que Dieu fera le travail à notre place. Vous avez cité le Livre des Proverbes : » Confie tous tes soucis à l’Eternel ». Cela est essentiel : savoir que le Seigneur est avec nous, dans toutes les difficultés de notre vie. Mais il ne faut pas croire pour autant que Dieu va nous donner des solutions toutes faites, et que la prière va suffire à résoudre tous nos problèmes. La prière n’enlève pas la souffrance, les difficultés ni les injustices. C’est à nous d’agir avec la force du Saint-Esprit. Mais le Saint Esprit n’agit pas tout seul, Il agit par nous et à travers nous. Nous prions chaque jour en disant « Notre Père, que Ta Volonté soit faite ». Et la volonté du Père c’est que nous travaillions, que nous agissions, et que nous nous engagions. Nous ne pouvons pas attendre que Dieu nous donne notre pain de chaque jour, si nous ne faisons rien. Un proverbe dit : « Dieu est bon, mais Il ne donne rien à celui qui reste couché. » Il est donc important de faire attention à l’interprétation que nous faisons de la Parole de Dieu. La Parole de Dieu est efficace, et elle nous pousse à agir. Bien sûr nous nous appuyons sur la prière et la méditation de la Parole de Dieu, en comptant sur l’exemple et l’amour du Christ, et la force et la sagesse du Saint Esprit. Mais Dieu ne va pas agir à notre place.

Comme nous l’avons dit, le Saint Esprit est notre « mentor ». Mais il s’agit de l’écouter dans notre cœur et de réfléchir ensemble, pour faire ce qu’il nous demande. Jésus a dit : « Quand deux ou trois personnes sont réunis, Je suis au milieu d’eux ». Il est avec nous. Jésus était un travailleur. Et Il s’est vraiment engagé dans la société pour aider les malades, ceux qui avaient faim, les infirmes, pour accueillir les étrangers, les pauvres, les petits, tous ceux qui étaient écrasés, pour lutter pour la paix, la justice et la réconciliation. En n’aidant pas seulement les juifs, les gens de sa race ou de sa religion, mais en aidant tous les hommes sans aucune distinction. C’est cela le chemin de Jésus.

Il est important de mettre en pratique nos valeurs chrétiennes, mais sans oublier nos valeurs traditionnelles. Un proverbe wolof dit : « Yalla, Yalla, bèyil sa tool » (il ne suffit pas de prier, cultive ton champ)). Et si tu veux que l’on t’aide, il faut que l’on te trouve au travail : « Ndimbali, na ca fèkk loxöl borom ».

Nous ne pouvons pas non plus compter sur l’Eglise pour nous trouver du travail, pour résoudre nos problèmes ou pour agir à notre place. Nous ne devons pas attendre que l’évêque crée des emplois, et apporte des solutions à nos problèmes. L’Eglise doit agir mais l’Eglise c’est nous, l’Eglise c’est le peuple de Dieu. Et c’est la responsabilité des laïcs en premier, et non des prêtres, de s’engager dans la société.