Armel Duteil

Jardins d'enfants


Les jardins d'enfants

Jardin d'enfants
Jardin d'enfants

L'éducation des enfants est notre priorité. Mais il n'y a pas 50% des enfants qui entrent à l'école primaire, et beaucoup quittent l'école avant la fin des études élémentaires. C'est pourquoi nous voulons lancer des jardins d'enfants, pour que la majorité des enfants, surtout ceux qui n'iront jamais à l'école, puissent recevoir au moins une éducation de base à l'age de 4 à 6 ans, avant de commencer à travailler avec leurs parents ou comme petits apprentis.

Jardin d'enfants
Jardin d'enfants

Il y a déjà un jardin d'enfants à Kataco, tenu par les soeurs, mais nous voulons que chaque village lance son propre jardin d'enfants, plus simple mais mieux adapté aux réalités locales et aux possibilités de la communauté villageoise. On y pratique les activités habituelles dans les écoles maternelles. Mais plus qu'un enseignement, nous visons une éducation qui prépare les enfants à leur avenir et à mieux vivre avec les autres. Cette éducation se fait en Baga, la langue locale, pour que les enfants possèdent bien leur langue et s'enracinent dans leur culture. On cherche à en développer les valeurs traditionnelles et à permettre aux enfants de les vivre d'une manière adaptée au monde moderne. Ensuite, ils sont initiés peu à peu au français. Pour assurer cette éducation, nous faisons appel à toutes les forces vives du village : Les personnes âgées pour faire connaitre les contes, les proverbes et les traditions, les différents artisans du village pour les formations, les scouts pour les jeux et activités éducatives, la chorale pour les chants et les danses. Des réunions régulières avec les responsables de la communauté et avec les parents permettent de faire le lien entre ce que les enfants vivent au jardin d'enfants, au village et dans la famille.

Jardin d'enfants
Jardin d'enfants

Pour ces jardins d'enfants, nous demandons une participation importante aux parents. Ils doivent d'abord construire un bâtiment et l'aménager, fournir tables et bancs pour leurs enfants même si cela reste rudimentaire. Ce sont les parents qui payent les éducateurs, soit en argent (cotisations), soit en nature (nourriture), soit en allant travailler dans leurs champs au moment des semailles, du repiquage du riz et de la récolte. Ils leur construisent un logement. Les parents cotisent également pour la nourriture. Pour les constructions, nous préférons avoir un simple hangar en briques de terre et au toit de chaûme et que les enfant s'assoient sur des troncs d'arbres (il y a des arbres dans la forêt et cela ne coûte rien) plutôt que d'avoir des bâtiments en ciment et en tôles, avec des tables et des bancs entièrement financés par l'extérieur, sans effort de participation des gens. Bien sûr nous améliorons peu à peu les choses, car il est important que le pays avance. Mais même si nous construisons un jardin d'enfants en dur, les parents devront tranporter (à pied et sur la tête) l'eau, le sable et les pierres. Ils devront cotiser pour payer le maçon et le charpentier, les aider dans leur travail et prendre en charge leur nourriture. Mais nos moyens restent très limités et malgré cet effort de participation, nous avons encore besoin d'aides extèrieures, en particulier pour les formations, le matériel pédagogique et le soutien aux éducateurs. C'est pourquoi je tiens à remercier encore une fois tout ceux qui nous soutiennent.

Jardin d'enfants
Jardin d'enfants

Pour le matériel pédagogique, nous cherchons à le fabriquer au maximum sur place, avec le matériel local et l'aide des artisans. La formation des éducateurs est assurée sur place par des sessions, avec l'aide d'intervenants extérieurs, l'objectif étant de former peu à peu des formateurs locaux. Pour pouvoir fonctionner, nous avons mis en place un parrainage. Malgré le désir de nombreuses personnes, nous ne faisons pas parrainer un enfant en particulier, mais tout le jardin d'enfants. Sinon les enfant parrainés reçoivent beaucoup de choses et les autres, rien. Cela créé obligatoirement des tensions et des jalousies, et nous voulons préserver au maximum la dimension communautaire et même la faire grandir en l'adaptant à la vie moderne, la dimension communautaire qui est une des grandes qualité des Bagas. L'aide reçue est alors répartie entre tous, les enfants et utilisée également pour le fonctionnement du jardin d'enfants en tant que tel.

Jardin d'enfants
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