Armel Duteil

Islam


TABASKI 2.023. Baal leen ma akh !

 

Bonne fête de Tabaski à vous tous, dans la foi, la prière, et la charité. Nous sommes ensemble et nous prions pour vous. Que Dieu bénisse vos efforts.

 « Au moment où des usurpateurs du nom de Dieu s’engouffrent dans l’horreur de la terreur, et que d’autres se lancent dans la guerre, que notre prière se fasse pressante pour que l’exemple d’Abraham qui se laisse guider humblement par la volonté de Dieu, détourne leurs armes et leur haine pour un sacrifice qui plaise vraiment à Dieu »

Dieu, qui sait tout, connaît nos intentions. Qu’Il accueille vos dévotions ; qu’Il exauce vos prières avec les nôtres, pour la fin totale de cette pandémie du COVID. Qu’il soutienne tous ceux et celles qui luttent contre le Coronavirus et toutes les autres maladies,

Qu’Il éclaire nos autorités étatiques et politiques en ce temps de préparation des élections législatives pour le choix de députés, honnêtes et engagés au service du pays et le bien de tous les citoyens sans distinction, et qu’Il garde notre pays dans la paix, l’unité et la concorde ».
Prenons conscience de notre fragilité et nous remettons nous à sa divine Providence, Lui, notre Créateur. Qu’il tourne les cœurs vers lui. Qu’Il accorde son pardon à tous. Que le Tout-Puissant et le Miséricordieux fasse descendre en abondance ses innombrables bénédictions sur nos guides religieux, sur nos familles et sur chacun et chacune d’entre nous ». 

Récentes déclarations du Pape « Que personne ne pense pouvoir se faire de Dieu un bouclier lorsqu’il projette et accomplit des actes de violence et de mépris ! Que personne ne prenne prétexte de la religion pour accomplir ses propres actions contraires à la dignité de l’homme et à ses droits fondamentaux, en premier lieu celui à la vie et à la liberté religieuse de tous ! ».

 « Les fêtes religieuses musulmanes, chrétiennes ou autres sont toujours des occasions favorables pour se rapprocher davantage de Dieu qui nous gratifie abondamment des grâces de bénédiction lorsque ces fêtes sont célébrées dans l’amitié et la fraternité », poursuivent les évêques du Niger, qui soulignent combien cette fête « rapproche encore davantage musulmans et chrétiens car elle nous relie à notre ancêtre commun Abraham, le Père des Croyants ». 

« Que cette sève commune qui irrigue nos vies de croyants nourrisse nos relations de tous les jours en produisant des fruits de tolérance et de respect mutuel ». 

Je présente à tous mes amis musulmans mes voeux les meilleurs : que cette fête de la Tabaski soit l'occasion d’un retour au Dieu Tout-Puissant et Miséricordieux, pour vivre en Sa présence, faire attention aux plus démunis et partager la foi et l’amitié

Yal na Yalla nu boole baal !

Imam Abdul Rauf, au sujet du Coronavirus

Le message de Rauf s’articule autour d’une tentative d’obtenir une vision de la réalité à la manière de Dieu, ce qu’il appelle une perspective théocentrique. Cela touche au cœur de la définition de l’identité de soi. Nous devons trouver la partie vraiment stable de notre identité, qui est l’image divine et le souffle divin en nous. En réalité, nous sommes tous un. La recherche de l’unité est ici affirmée comme étant fondée sur le principe le plus important de l’Islam, plus important que toute observance spécifique – l’unité de Dieu. Cela conduit Abdul Rauf à l’amour. Citant Jésus, l’imam Abdul Rauf rappelle les deux grands commandements : l’amour de Dieu et l’amour du prochain. 

L’amour de Dieu et l’amour du prochain dépendent de l’amour de soi. Le plus grand amour de tous est l’amour de Dieu pour lui-même, et il nous a créés comme une expression de son amour pour lui-même. On aime Dieu en aimant l’autre, et en aimant la création. Le coronavirus met à l’épreuve notre capacité à nous aimer les uns les autres. Lorsque vous aimez Dieu, vous aimez aussi la solitude, elle-même une des conséquences du coronavirus. On avance donc sur deux chemins : l’amour de Dieu dans la solitude et l’amour de l’autre, dans l’action et les bonnes actions. Abdul Rauf considère le travail des professionnels de la santé comme une expression de l’amour. Que ce soit dans la solitude et la contemplation ou dans l’action et le service, la communauté dans son ensemble manifeste une vision intégrée de l’amour dans ses deux manifestations interdépendantes, l’amour de Dieu et l’amour de l’autre. 

Encore une fois, belle Tabaski à vous tous !


Réflexion sur le Carème et le Ramadan

NB : Le » carême est fini, mais le ramadan commence la semaine prochaine. Et l’amitié comme la conversion n’ont pas de fin !

Dans un centre social, avec un groupe de jeunes filles chrétiennes et musulmanes, nous avons mené un partage sur ce thème. Nous avons d’abord défini un certain nombre de choses communes au carême et au ramadan : l’importance du partage, des efforts pour changer sa vie, prier et se former dans sa religion, le pardon et le jeûne. Elles se sont toutes retrouvées à ce niveau.

Nous avons alors cherché à approfondir un peu les choses en nous demandant, par exemple, quel est le sens que l’on peut donner au jeûne. Nous avons dit : on ne jeûne pas pour établir des records au niveau sportif, ou bien pour être mince et jolie. D’abord, il est important de jeûner avec toute sa personne, avec sa langue, ses yeux, ses mains et ses jambes et pas seulement avec son ventre. Apprendre à se dominer pour bien vivre. Si on jeûne, c’est à cause de Dieu, pour montrer notre foi. Pour montrer que pour nous, Dieu est plus important que la nourriture. C’est aussi pour ressentir la faim dans notre ventre et ainsi penser davantage aux pauvres qui sont obligés de jeûner, pas seulement pendant le carême mais tous les jours de la vie parce qu’ils n’ont pas de quoi manger. Le but du jeûne, c’est de partager avec ceux qui ont faim.

Nous avons noté l’importance de la prière, mais aussi des conseils donnés au moment des prières, pendant le carême et le ramadan. C’est important à ce moment-là de changer de vie pour devenir meilleur. A ce niveau, nous avons souligné que le vrai jihad, la « guerre sainte », ce n’est pas de tuer les infidèles. C’est de faire la guerre aux mauvais instincts et aux défauts qui sont dans notre vie, pour demander pardon à Dieu et pardonner aux autres.

Enfin, nous avons tiré les conclusions :

  • Nous cherchons à connaître les différences entre nous et nous les respectons, sans nous moquer et sans rien imposer.

  • Il ne faut rien imposer aux gens, il faut respecter leur liberté, comme le dit le Coran : « on ne doit forcer personne en matière de religion ».

  • Nous prions davantage, mais nous prions aussi les uns pour les autres.

  • Nous partageons entre nous ce que nous avons. Par exemple, les chrétiens donnent des choses aux musulmans qui n’ont pas de quoi faire la rupture du jeûne. Et le vendredi saint, ils partagent le ngalakh (plat du vendredi saint) avec les musulmans. De même que les musulmans partagent le mouton avec les chrétiens, le jour de la Tabaski.

  • C’est important de s’encourager et de se conseiller : les musulmanes pour soutenir les chrétiennes pendant leur carême, et les chrétiennes pour soutenir les musulmanes pendant le temps du ramadan.

Le but de cette rencontre était d’assurer un partage au niveau de la foi, et de mieux se connaître entre les deux religions. Mais en voyant bien que les accents ne sont pas les mêmes. Pour les musulmans, le Ramadan c’est essentiellement le jeûne. Les chrétiens jeûnent eux aussi, mais lui donnent un sens plus spirituel, et insistent plus sur l’importance de la conversion. Et sur le don de soi, plus que sur l’aumône au sens matériel. De même, si tous prient, la prière n’a pas la même signification, ni la même dimension : Il s’agit moins de réciter des prières, que d’ouvrir son cœur au Saint Esprit pour discerner ses appels. Ce que des musulmans vivent cependant, eux aussi. Et ils vivent d’autres valeurs que les chrétiens, également admirables.

Et même si les musulmans connaissent Jésus Christ et que le Coran en parle beaucoup, il n’a pas été possible de partager le sens profond du carême chrétien, qui est essentiellement une marche d’amour de 40 jours avec Jésus Christ, pour ressusciter avec Lui à une vie nouvelle aux fêtes de Pâques. Car le Coran affirme que Jésus n’est pas mort, c’est un autre qui a été tué à sa place. Et même, si le Coran parle de Moïse, des 40 ans du peuple hébreu dans le désert, du Sinaï et des dix commandements, il n’en parle pas comme d’une alliance de Dieu avec son peuple, pour construire une société nouvelle dans la justice et la paix (la Terre promise, le Royaume de Dieu).

Pour aller plus loin / Réflexion avec des chrétiens : Comment vivons-nous le carème ?

Plusieurs m’ont demandé : « est-ce que j’ai le droit de ne pas jeûner le 19 mars, jour de la fête de Saint Joseph ? » D’autres m’ont dit » est-ce que c’est interdit de jeûner le 25 mars le jour de l’Annonciation ? ». Ou encore : «  si je n’ai pas jeuné, est-ce que je peux venir au chemin de croix ? ». Quand allons-nous arrêter de vivre notre religion comme des commandements, des obligations, des interdits, des choses qui sont obligées à faire, ce qui est permis et ce qui n’est pas permis. Si tu veux jeûner, tu jeûnes, si tu ne peux pas jeûner tu ne jeûne pas. Tu fais ce que tu peux, et ce que tu penses être le meilleur. Tu peux jeûner, mais tu n’es pas obligé. Tu es libre. Fais ce que tu penses dans ton coeur. Il n y' a que 2 jours de jeûne demandés : le mercredi des cendres et le vendredi saint.. Jésus est venu nous libérer. Il nous a dit:" la vérité nous rendra libre". Il faut que nous arrêtions de fatiguer les gens avec des commandements, des ordres et des interdits. C’est ce que Jésus reprochait justement aux pharisiens. Relis l’Evangile. Jésus nous a donné qu'un seul commandement: "Aimez-vous… comme je vous aime". Et saint Augustin disait: "Aime et fais ce que tu veux". Il nous faut apprendre à vivre heureux, à vivre notre foi dans la joie et la paix, et être à l'aise dans notre religion. Et laisser la peur des punitions, des malédictions ou de l’enfer. Ecoute le saint Esprit dans ton coeur et sois heureux. L'Evangile est une Bonne Nouvelle qui nous rend libres. Jésus nous a dit : »Je suis la Vérité… et la Vérité nous rendra libre. » Jésus veut que nous devenions libres

Le plus important dans le carême, ce n’est pas le jeûne, c’est le partage. C’est pour cela qu’on parle du « jeûne-partage » et que la journée d’aide à la Caritas est le 2° dimanche de Carême. Le carême, c’est le temps de partager et d’aider les pauvres, pas seulement en leur faisant l’aumône mais en leur donnant le courage d’agir, la formation dont ils ont besoin et les moyens de travailler. Si tu jeûnes, le repas que tu n’as pas mangé, tu le donnes aux pauvres. Ou tu donnes l’argent équivalent à la Caritas ou à un autre organisme de développement.

La deuxième chose importante du carême c’est la conversion. Je ne me prive pas seulement de nourriture, mais d’abord je jeûne avec mes yeux, avec mes oreilles mais surtout avec ma langue et ma bouche, pour laisser les mauvaises pensées, et surtout arrêter de dire du mal des autres. Je jeûne avec mes mains et avec mes pieds pour arrêter de faire les mauvaises choses que je fais jusqu’à maintenant, pour qu’à la fin du carême je sois complètement transformé et ressuscité.

Arrêtons de faire des complexes devant nos amis musulmans. Le jeûne chrétien ce n’est pas le jeûne musulman. Car si nous croyons dans le même Dieu et si nous avons les mêmes premiers prophètes, nous ne suivons pas le même chemin pour aller vers Dieu. Personnellement, je suis intervenu dans les classes de notre collège pour parler aux élèves musulmans. Je leur ai demandé d’abord de prier pour nous, puisque lorsqu’ils sont en Ramadan, nous prions pour eux. Et ensuite, je leur ai dit : il faut que vous sachiez que le jeûne chrétien et le jeûne musulman ce n’est pas la même chose. Pour nous, l’important c’est la conversion. En conséquence je leur ai demandé, quand ils arrivent à l’école le matin, d’arrêter de demander à leurs camarades chrétiens : est-ce que tu as jeûné ? Ce qu’ils doivent leur demander c’est : est-ce que tu as partagé ? Et est-ce que tu as changé ? Voilà les deux questions à poser.

Un jeune m’a dit : « je ne peux pas venir à la conférence de carême le soir, parce que j’ai trop faim ». Si jeûner t’empêche de venir à la messe, à la conférence de carême ou au chemin de croix, arrête de jeûner et viens prier. Le sacrifice de Jésus et la Parole de Dieu, c’est plus important que les jeûnes.

Le carême est souvent présenté comme le temps du jeûne. Mais c’est beaucoup plus que cela. C’est le temps de la conversion, pour changer notre cœur et notre vie. Le jeûne c’est d’abord pour libérer nos esprits et nos cœurs. Le carême, ce n’est pas un temps de tristesse. Au contraire, c’est le temps de la joie d’être libéré du péché. C’est le temps de la prière et de la charité. C’est donc le temps de prendre au sérieux la Parole de Dieu, et de la mettre en pratique. C’est le temps de revoir toute notre vie, à la lumière du Saint Esprit. C’est pourquoi le premier dimanche de carême, on nous présente Jésus qui lutte contre Satan, et qui nous libère de tout mal.

C’est ensemble que nous vivons le Carême. Pas seulement pour nous souten.ir les uns les autres, mais surtout pour agir ensemble, pour changer notre communauté/CEB et notre quartier. Pour cela, que chacun entre dans un groupe ou mouvement de son choix, pour faire quelque chose pour les autres, pour l'Église et pour le pays.

Le plus important ce n'est pas le jeûne, c'est la conversion: changer ton coeur et ta vie. Le plus important, ce n'est pas de laisser la nourriture, mais de laisser les mauvaises pensées et la méchanceté, de conseiller les autres pour qu’ils laissent le mal, de partager ta nourriture avec les pauvres, de soutenir la Caritas et d’aider tous ceux qui souffrent dans leur corps et dans leur cœur.

Et pour cela, écouter le Saint Esprit chaque jour dans ton cœur. Au moins 5 minutes, mais chaque jour, en silence. Ne pas réciter des prières, mais écouter ce que le Saint Esprit nous demande.


Relations entre chrétiens et musulmans à l’école

Au cours de ce trimestre, nous avons proposé un 1er projet de cours de morale pour les élèves de l’élémentaire, et une rencontre au niveau du collège avec un professeur musulman, une catéchiste et les professeurs de morale, sur les prophètes qui nous sont commun, à partir de nos 2 visions différentes mais complémentaires. Pour le collège, les élèves ont proposé eux-mêmes un certain nombre d’actions à mener que vous trouverez ci-joint. Mais pour que cela se fasse, il est important qu’il y ait un suivi par les professeurs de morale. (P. Armel)

Le but de ces fiches est triple.

  1. Montrer ce qu’ont vécu les prophètes, pour vivre aujourd’hui ces mêmes qualités dans le monde d’aujourd’hui.

  2. Ne pas cacher que si nous croyons dans le même Dieu, nous ne suivons pas le même chemin. Et qu’il est important de s’accepter diffèrent. Il ne s’agit pas seulement de tolérance, mais de complémentarité dans le respect, pour vivre ensemble dans l’amitié.

  3. Nous compléter et nous soutenir pour avancer ensemble dans la vie.

Note explicative au sujet des cours de morale

Il est bien évident que chrétiens et musulmans nous n’avons pas les mêmes idées sur Abraham et les autres prophètes. Par exemple les musulmans disent que c’est Ismaël qu’Abraham voulait sacrifier, tandis que les chrétiens disent que c’est Isaac. De même, le Coran parle du roi Nemrod qui a voulu tuer Abraham par le feu (D 21, 68-69). La Bible n’en parle pas.

Nous écoutons et acceptons ce que les enfants disent de leur foi, en les aidant à vivre les mêmes valeurs, sans imposer notre foi.

Pour la prière, on proposera simplement aux enfants de prier Dieu en silence dans leur cœur.

Une rencontre entre chrétiens et musulmans

Après la présentation des prophètes Abraham et Moïse dans l’islam et le christianisme, nous avons tiré les conclusions suivantes : nous avons les mêmes prophètes. On peut donc se comprendre, mais pour cela il faut d’abord se connaître. Nous croyons dans le même Dieu mais nous ne suivons pas le même chemin. Par exemple, les chrétiens comme les musulmans croient qu’Abraham avait accepté de sacrifier son fils, mais pour les musulmans c’est Ismaël et pour les chrétiens c’est Isaac, et les musulmans continuent le sacrifice d’Abraham à la Tabaski en sacrifiant le mouton. Tandis que les chrétiens offrent le sacrifice de Jésus. Cela veut dire que c’est important de nous accepter différents, c’est même cela notre richesse. C’est seulement quand on est différent qu’on peut apporter des choses nouvelles et se compléter les uns les autres.

A partir de là nous avons essayé de voir comment vivre nous-mêmes les qualités des prophètes. Voilà une synthèse de ce que les élèves ont dit. Nous sommes les prophètes d’aujourd’hui, c’est à nous de continuer le travail d’Abraham et de Moïse. Que faire pour cela ?

  1. au niveau personnel : croire en Dieu, prier chaque jour, adorer Dieu et lui dire merci, avoir la foi, respecter les 10 commandements de Dieu, être des modèles, avoir confiance en Dieu et être nous aussi les amis de Dieu, mettre en pratique la Parole de Dieu, avoir confiance en Dieu et le respecter, servir Dieu et être tolérant envers les autres.

  2. par rapport aux autres : aimer son prochain, le conseiller et l’encourager, être exemplaire, partager ses idées avec les autres, être honnête, arrêter la violence, partager la Parole de Dieu avec les autres, laisser le mal, être sincère et miséricordieux, être bon et demander pardon, être patient.

  3. avec les autres : s’accepter dans nos différentes religions et dans la vie de chaque jour, se respecter, être amis et chercher à se compléter, combattre les injustices, savoir se sacrifier pour les autres, nous rendre saints les uns les autres, ne pas mentir, être humble, demander pardon et pardonner.

Voici maintenant la présentation d’Abraham (Ibrahima) et de Moïse (Moussa) par une catéchiste et un enseignant musulman

Abraham

Abraham mis à l’épreuve eut foi en Dieu et a toujours obéi à son appel. Il est un modèle de prière parce qu’il marche en présence de Dieu, qu’il écoute et qu’il obéit. Sa prière est un combat de foi parce que même dans les moments d’épreuve, il continue de croire en la fidélité de Dieu. Il ose intercéder pour les pêcheurs avec une confiance audacieuse (quand Dieu voulait détruire Sadome).

A partir du moment où Abraham croit et obéit avec promptitude à la parole que Dieu lui adresse, il place sa vie et son avenir entre les mains de Dieu qui va en faire l’instrument originel d’un plan grandiose. Avec Abraham, c’est aussi l’ouverture à la foi en un Dieu unique et vrai. Il était un homme ordinaire, de la même nature que nous. Dieu se sert d’hommes et de femmes ordinaires pour accomplir ses œuvres. Il était un homme de persévérance et c’est ce qui l’a fait obtenir la promesse. Abraham était un homme généreux et loyal, 2 choses essentielles par rapport à Dieu. La foi et la persévérance, inséparables l’une de l’autre et accessibles à tout être humain. Il nous apprend que la foi est indissociable du contexte de la vie quotidienne. Elle détermine notre comportement dans nos relations avec tous.

Abraham eut confiance en Dieu et Dieu le considéra comme juste en tenant compte de sa foit et l’appela son ami. Etre ami, c’est être le confident, l’intime et c’est ce qu’Abraham a fait avec Dieu par sa confiance dans ce destin exceptionnel.

Abraham a toujours marché en la présence de Dieu vécu sous son regard dans la fidélité, a vécu dans la crainte de Dieu car il était prêt à lui offrir son fils unique. (Crainte ici ne veut pas dire peur mais plutôt vouloir faire plaisir à Dieu, faire sa volonté) Abraham est le père des croyants c’est-à-dire tous ceux qui croient en un seul Dieu.

Le Prophète Ibrahima

On peut citer comme qualité chez Abraham, la confiance qu’il accordait à son Seigneur et ne doutait en aucun cas de sa fiabilité et espérait toujours qu’il lui apporterait son secours quelque soit la nature de son problème. Exemple : Lorsque Ibrahim a détruit les idoles sachant qu’ils n’étaient pas des dieux et a eu la conviction que cet être suprême ne pouvait être qu’Un et c’est Dieu (créateur des cieux et de la terre, de toutes formes de vie qui existent).
Le roi Nemrod décida de le brûler dans un feu ardent qu’on ne pouvait approcher. Même étant sur le catapulte qui devait le lancer dans le feu il n’a pas perdu espoir jusqu’à ce que Dieu envoya Gabriel pour le délivrer d’où il est illustré dans ce célèbre sourate « O feu, sois pour Ibrahim une fraîcheur salutaire » Coran, Sourate 21, versets 68-69.

La patience : Etant une personne qui avait atteint une limite d’âge très avancée, il implorait son Seigneur de lui donner un enfant pour assurer sa descendance. Mais ceci ne s’est réalisé que lorsqu’il épousa Sarah ancienne esclave qui donne naissance à Ismaël. Alors que sa première épouse vieille de plus de 90 ans donne naissance à un autre fils Isac. Ces 2 derniers assurèrent sa descendance et ont engendré la quasi-totalité des prophètes. Si Abraham était pessimiste, il ne serait pas si bien gâté. C’est la confiance et la patience qu’il a eu envers son Seigneur qui lui a valu le titre honorifique de l’ami de Dieu. (Khaliloulah).

Moïse

Dans la tradition biblique, Moïse est considéré comme un prophète inégalé, favorisé par des révélations directes. La prière de Moïse est typique de la prière contemplative. Dieu qui du buisson ardent a appelé Moïse s’entretient avec lui souvent et longuement « face à face comme un homme parle à son ami. (Ex 33,11). Dans cette intimité avec Dieu, Moïse puise la force d’intercéder avec insistance en faveur de son peuple. Il est l’intermédiaire reconnu entre Dieu et le peuple élu. Sa prière préfigure l’intercession de l’unique médiateur Jésus-Christ. De lui, nous apprenons que prier signifie parler avec Dieu. Au buisson ardent, Dieu entra en véritable dialogue et lui donna une mission. Dans la prière, il reçut sa mission et y puisa sa force. Mais le trait dominant de ce personnage biblique demeure son action législative : on parle de la « loi de Moïse » ou de la loi « Mosaïque ».

Il est doté d’une grande autorité, à la fois profondément bon et épris de justice, courageux mais également doué d’une grande humidité et dénué de toute ambition personnelle.
C’est l’ensemble de ces vertus qui le prédispose au rôle de messager de Dieu auprès des hommes. Il est fondateur à la fois d’un peuple et d’une religion. La loi donnée l’aidera à faire régner dans sa communauté un climat d’apaisement pour faire cesser des luttes internes, inspirer des idées vraies et organiser le peuple hébreux conformément aux commandements divins. Il instruit le peuple, fait dresser le tabernacle. De sa fonction sacerdotale et prophétique il consacre le grand prêtre Aaron puis Eléazar. Il fait connaître sa loi au peuple et au pharaon qu’il contraint à plier devant la volonté divine.

Moïse était berger et Dieu a voulu qu’il soit le berger de son peuple. Il est l’auteur sous inspiration divine du pentateuque c’est-à-dire les cinq premiers livres de la bible qui constituent la torah juive et sont appelés la loi de Moïse dans le Judaïsme. Il fut le médiateur de l’alliance de la loi entre Dieu et la nation d’Israël.

Moïse était d’une humilité exceptionnelle NB 12,3

Qualifié de fidèle témoin Heb 11 : 24 – 29

Serviteur de Dieu PS 105 ; 26

élu de Dieu PS 106, 23.

Implora Yahvé de pardonner les Israéliens qui apeurés et rebelles refusaient d’entrer en terre promise.

Médiateur de Dieu élu pour ses qualités ethniques et spirituelles. Libérateur (législateur – Conducteur – Juge. (Guide) Ex 18, 13 , 32,34

Prophète : les prophètes de Moïse se sont accomplies D 18 :15 – 22

Prêtre PS 99, 6 Ex 24,6.

Intercesseur pour le peuple Nb 21,7.

Le prophète Moussa

Sincérité, proximité et confidence !

Dieu a attribué à Moïse le titre de Messager, de prophète et lui a confié les qualités suivantes : la sincérité, la proximité et la confidence. Il lui a fait aussi la faveur de désigner son frère Aron comme prophète.

1- Sincérité

Il était sincère au point d’abandonner le palais au détriment de son peuple opprimé par pharaon pour ensuite le libérer de cette exploitation dont il était victime.

2 - Proximité

Ce qui lui a fallu cette reconnaissance, c’est le fait qu’il ait abandonné le confort du palais, des faveurs, de la belle vie dont il jouissait pour se retrouver dans la galère avec son peuple pour combattre l’injustice et se libérer de l’oppression du pharaon.

3 - La confidence

Ce qui lui a valu ce titre est le fait qu’il soit le premier être humain à entretenir une conversation directe de bouche à oreille avec Dieu.

Dans le mont Sinaï. Il en est revenu avec la Tora livre sacré qui comporte les 10 commandements destiné à son peuple. Depuis lors on lui donne le titre
(d’interlocuteur de Dieu). (Kalâmoullah).

Quelques citations du Coran

1 – Ibrahim, Abraham

Abraham est considéré comme le père de la foi en seul Dieu (monothéisme). En effet, c’est par lui que se retrouve toutes les religions révélées (judaïsme, christianisme et islam).

Parole de Dieu à Abraham : Coran : Sourate 21, Versets 69 – 70

« Oh feu ! sois pour Abraham, fraîcheur et paix ! » Ils voulaient dresser des embûches contre lui, et nous en avons fait les plus malheureux des perdants. Pour que la volonté de Dieu se réalise, sous le feu jaillit une source qui protégea Abraham. Devant ce miracle, il fût libéré, mais invité à quitter la ville d’OUR et la terre babylonienne.

2 – Moussa, Moïse

En Islam, Moïse est aimé et respecté, à la fois comme prophète et comme messager. Dans le Coran, on le nomme plus de 120 fois et son histoire est racontée à travers plusieurs sourates.

En fait, il s’agit du prophète dont l’histoire est la plus longue et la plus détaillée du Coran.

Coran : Sourate 26, verset 9 : « Souviens-toi que Dieu appela Moïse et lui ordonna de se rendre chez un peuple mauvais (les égyptiens) ».

Coran : Sourate 20, verset 49 : « Allez et dites à Pharaon : nous sommes envoyés de ton Seigneur : Renvoie avec nous les enfants d’Israël, et ne les écrase pas de souffrances. Nous venons chez toi avec un signe de ton Seigneur. Que la paix soit sur celui qui marche dans le droit chemin. ».

Coran : Sourate 26, verset 52 : « Nous avons donné à Moïse cet ordre : «  Tu sortiras avec mes serviteurs pendant la nuit, mais vous serez poursuivis ».

Coran : Sourate 26, verset 63 : « Nous avons donné à Moïse cet ordre : Frappe la mer de ton bâton ».

Coran : Sourate 26, verset 79 : « Fais un chemin sec à mes serviteurs à travers la mer. »

Coran : Sourate 26, verset 63 : « Et la mer Rouge s’est fendue en deux. Chacune de ses parties se dressait des deux côtés, comme une grande muraille. Et son peuple traversa le fond sec de la mer, et arriva sur l’autre rive… »

3 – Douada, David

D’après le Coran : Sourate 2, verset 251 : « Et David tua Goliath. Dieu lui donna la royauté et la Sagesse, et lui enseigna ce qu’il voulut. Si Dieu n’arrêtait pas une partie des hommes par une autre, la terre serait certainement casse. Dieu a le bonheur pour les mondes. »

Sourate 38, verset 26 : «  Ô David, nous avons fait de toi un calife (représentant de Dieu sur terre) sur la terre. Juge donc en toute justice parmi les gens. Ne suis pas les mauvaises pensées, sinon elles te feront quitter le chemin de Dieu. Ceux qui laissent le sentier de Dieu auront une dure punition le jour du jugement. »

Sourate 17, verset 55 : « Et nous avons donné à David le Zabbour (les psaumes). Le zabbour (psaumes) est le livre que Dieu a fait connaître à David. Il contient des conseils et la sagesse pour son peuple.

Sourate 38, 20 : « Nous avons rendu fort son royaume et nous lui avons donné la sagesse et l’intelligence pour bien juger ».

4 – Yahya, Jean-Baptiste

Coran : Sourate 19, Versets 2-3 : « C’est un récit de la miséricorde de ton Seigneur envers son serviteur Zacharie. Lorsqu’il appela son Seigneur d’une prière secrète. Dieu connaît les cœurs purs et entend les voix discrètes ».

Sourate 19, verset 12-14 : » Ô Yahya, tiens solidement Livre de l’Ancien Testament (la thora) ! Nous lui avons donné la sagesse alors qu’il était enfant. Ainsi que la tendresse de notre part et la pureté, il était pieux et dévoué envers ses pères et mères. Il ne fut ni violent ni désobéissant. Que la paix soit sur lui le jour où il naquit, le jour où il mourra, et le jour de sa résurrection.

Coran : Sourate 3, verset 38-39 : « Alors Zakaria pria son Seigneur et dit : « Oh mon Seigneur, donne-moi un bon fils venant de toi. Car Tu es celui qui entend bien la prière ». Alors les Anges l’appelèrent pendant qu’il priait debout dans la maison de Dieu : « Voilà qu’Allah t’annonce la naissance de Yahya,qui annoncera la Parole de Dieu. Il sera un chef, un homme pur et chaste, un prophète et il sera du nombre des gens bien. »

5 – Mariam, Marie

La Vierge Marie occupe une place centrale dans l’Islam, tout d’abord en tant que Mère de Jésus (Insa), prophète reconnu par l’Islam, par le miracle de sa maternité, et enfin à cause de sa grande foi. Elle est nommée 34 fois dans le Coran : « Ô Marie ! Dieu t’a choisie, en vérité, Il t’a purifiée, Il t’a choisie de préférence à toutes les femmes de l’univers. ».

Sourate 19, verset 16-19 : « Parle dans le Livre de Marie, quand elle quitta sa famille pour aller vers l’Est. Elle mit un voile entre elle et eux. Nous lui avons envoyé Notre esprit, qui se présenta à elle sous la forme d’un homme parfait. Elle dit : « Je me réfugie contre toi, auprès du Dieu tout miséricordieux. Si tu es croyant ne m’approche pas. Il dit : « Je suis en fait un messager de ton Seigneur, pour te faire don d’un fils pur »

Sourate 3, verset 37 : « Son Seigneur l’accepta alors du bon accueil, la fit grandir en belle croissance, et il en confia la garde à Zacharie. Chaque fois que celui-ci entrait auprès d’elle dans la maison de Dieu, il trouvait de la nourriture. Il dit : « Ô Marie d’où te vient cette nourriture ? Elle dit –Cela me vient de Dieu-. Il donne la nourriture à qui il veut, sans compter »


Essais de fiches pour l’enseignement de la morale aux élèves musulmans de l’élémentaire

Trimestre : Ces fiches s’inspirent du livre du mètre. Nous cherchons à faire vivre les mêmes valeurs aux enfants chrétiens et musulmans. Et leur permettre non seulement de se comprendre, mais d’avoir une base commune pour s’engager ensemble dans le monde des enfants, et plus tard dans la société.

Tout au long de l’enseignement, l’éducateur sera attentif à donner la parole aux élèves, et à tenir compte de leurs réactions, pour respecter leur foi. On les encouragera aussi à parler de cela avec leurs parents. Avant de commencer une nouvelle leçon, on demandera d’abord aux enfants ce qu’ils ont fait pour mettre en pratique l’enseignement de la leçon précédente.

Ceci est un essai à améliorer. Nous souhaitons avoir vos corrections et propositions après enseignement pour cela. Bon travail et merci.

1ère leçon : Comment bien vivre dans notre famille ?

Note à l’éducateur : Les enfants sont entrain de grandir. lls veulent prendre leur place dans la famille et faire des choses à la maison. Ils sont heureux de rendre service, nous voulons les aider à être présents et à agir dans la famille en répondant à leur désir. Et aussi découvrir tout ce que leur famille leur apporte et apprendre à dire merci à leurs parents, à leurs frères et sœurs, et aux autres personnes avec qui ils vivent.

Cherchons ensemble

Montrer une photo de famille. Demander : Qu’est-ce que vous voyez sur cette photo ? Que font-ils ? Qu’en pensez-vous ? Est-ce qu’ils ont l’air heureux ?

Dans une famille où l’on s’entend bien, qu’est ce que l’on fait ? Et vous qu’est- ce que vous faîtes pour apporter la paix et la joie dans votre famille ?

Réfléchissons

Être sage c’est bien se conduire. C’est aussi dire la vérité, même si tu as fait quelque chose de mal et tu sais que tu vas être puni. Cela demande du courage mais c’est très important.

Être sérieux, c’est bien travailler en classe au lieu de tricher. C’est aussi apprendre ses leçons, car tes parents font beaucoup d’efforts pour te payer l’école. Et aussi, avant d’aller jouer, d’abord aider les parents dans le travail de la maison.

Une famille heureuse c’est une famille où on s’aime. Tes parents t’aiment. Toi aussi, tu fais tout pour aimer tes parents et tes frères et sœurs. Quand on aime, on ne pense pas d’abord à soi-même, on cherche à rendre les autres heureux. C’est cela qui nous apporte la vraie joie. Que faire pour cela ? (laisser les enfants répondre)

Tu regardes bien dans la maison pour voir ceux qui ont des besoins et ce que tu peux faire pour les aider, sans attendre qu’on te demande de le faire, et en toute chose tu cherches à faire plaisir aux autres. Pour être aimé des autres, il faut d’abord les aimer toi-même.

Tu ne te conduis pas toujours bien. Il y a des jours où tu refuses d’obéir à tes parents ou tu te disputes avec tes frères et sœurs ; des jours où tu boudes, tu es triste, en colère, ou jaloux. A ce moment là, il faut savoir demander pardon et prier Dieu pour qu’il nous aide à changer.

Que faire ?

Que peux-tu faire pour rendre ta famille heureuse ? Que veux-tu faire pour mieux aimer tes parents ? Que veux-tu faire pour apporter la joie à tes frères et sœurs ?

Après ces réponses, l’éducateur pourra compléter et donner des exemples : rendre service avec le sourire, donner le bon exemple à ses frères et sœurs, aider les parents à éduquer les petits frères et les petites sœurs (les conseiller), etc …

Tu regardes bien dans la maison, pour voir ceux qui ont des besoins et ce que tu peux faire pour les aider, sans attendre qu’on te demande de le faire. En toute chose, tu cherches à faire plaisir aux autres. Pour être aimé des autres, il faut d’abord les aimer toi-même

Activités

Est-ce que ça vous arrive de prier Dieu dans votre famille ? Comment le faisons- nous ?

Fais le dessin d’une famille heureuse. Ecrire le nom de tous ceux qui vivent dans ta maison, et prier pour eux en silence

Ecris les bonnes choses que les parents font pour toi. Ecris les bonnes choses que tes frères et sœurs font pour toi.
Écris les bonnes choses que les autres membres de la famille font pour toi : grand père, grand-mère, cousins, cousines, oncles et tantes, etc….
Ecris pour chacun d’eux ce que toi, tu veux faire pour les rendre heureux. Tu écris une prière pour eux.

2ème leçon : Deviens lumière pour les autres

Note à l’éducateur : Nous voulons faire comprendre à l’enfant qu’il peut être lumière pour les autres dans sa famille, dans son école, et dans son quartier. Spécialement pour les enfants qui souffrent, pour leur apporter la joie. Et pour conseiller ceux qui ne savent pas se conduire dans la vie, en leur montrant le chemin : par nos paroles, mais surtout par notre exemple.

En leur faisant comprendre aussi que cette lumière vient de Dieu, pour qu’elle éclaire les autres. Etre lumière, ce n’est pas seulement conseiller, mais surtout montrer le chemin par notre bon exemple. Car si quelqu’un est heureux et fait le bien ; on a envie de le suivre ; pour être heureux comme lui. Cela passe par les petites choses de la vie de chaque jour. A la fin de cette leçon, on amènera les enfants à choisir les actions concrètes qu’ils vont faire pour cela.

Qu’avons nous fait cette semaine ?

Laisser les enfants répondre.

Cherchons ensemble

Une histoire : Le vieux Mamadou est aveugle. Il vit tout seul dans une petite chambre, mais il ne peut pas la nettoyer parce qu’il ne voit pas. Et la case est très vieille. Ibrahima, un jeune de la ville, revient au village. Il va saluer Mamadou et il voit sa souffrance. Alors il appelle des camarades, et ensemble ils vont nettoyer la chambre, et arranger le toit de la case. Mamadou est aveugle, mais ces jeunes lui ont apporté leurs yeux pour l’aider. Ils ont été une lumière pour lui.

Qu’est-ce que vous pensez de cela ? Qui a dit à Ibrahima d’aller aider Mamadou (Personne. Il a entendu la voix de Dieu dans son cœur). Est-ce qu’il a agi tout seul ? Pourquoi a-t-il agi ainsi ? Qu’est ce que cela nous enseigne ? Ibrahima a été une lumière, pas seulement pour Mamadou aveugle, mais pour tout le village. Il a montré aux autres jeunes comment aider les gens. Il a été une lumière pour eux.

Réfléchissons

Nous croyons en Dieu. Nous voulons vivre dans sa lumière. Mais nous ne voulons pas garder cette lumière pour nous tout seul. Nous voulons aussi aider les autres et leur monter le bon chemin.

Est-ce que nous connaissons des gens célèbres, qui ont été des lumières pour les autres : Par exemple Nelson Mandela qui a lutté contre l’apartheid, en Afrique du Sud (expliquer). Ou bien Martin Luther King qui a lutté pour que les noirs aient les mêmes droits que les blancs aux Etats Unis.

Est-ce que vous connaissez des ONG (des organisations, des associations) qui aident les gens dans les quartiers. Qu’est-ce qu’ils font ? (par exemple La Caritas)

C’est à nous les enfants d’être la lumière pour les autres enfants et les autres élèves. Même si nous sommes petits, nous pouvons rendre les autres heureux dès maintenant. A ce moment-là, je serai fort et courageux quand je serai grand pour aider les autres. Mais il faut commencer tout de suite. C’est comme pour le foot-ball ou la lutte, pour faire le bien et aider les autres.

Être la lumière pour les autres, c’est difficile. Mais si Dieu nous demande de le faire, il va nous aider. Mais il faut prier pour cela : pour aider ceux qui sont malades, ceux qui sont tristes, et tous ceux qui souffrent autour de nous, tous ceux qui ne savent pas bien se conduire dans la vie.

Que faire ?

J’ai des yeux : cette semaine j’ouvre bien les yeux pour voir les gens que je peux aider, et les choses que je peux faire. Par exemple, ramasser les papiers et les plastiques dans la cour, aider les aveugles à traverser la rue, ou les handicapés à porter leurs affaires, inviter un enfant qui est tout seul à venir jouer avec nous, aider un camarade qui porte quelque chose qui est trop lourd pour lui tout seul. Mais pour tout cela, il faut ouvrir les yeux pour voir les souffrances et les problèmes de ceux qui nous entourent.

J’ai des mains. J’ouvre mes yeux pour faire l’aumône, et pour partager ce que j’ai. Pas seulement la nourriture, mais par exemple prêter ma gomme ou mes crayons de couleurs en classe. Ou aller serrer la main à ceux qui sont tout seul dans la cour de récréation.

J’ai des oreilles : j’écoute mes parents, quand ils me demandent un travail à la maison. J’écoute mon camarade qui pleure parce qu’il souffre. J’écoute le maitre quand il me demande de balayer la classe. J’écoute les conseils qu’on me donne. Pas seulement mes parents, mon maitre ou les grandes personnes mais aussi mes camarades.

J’ai des jambes : quand je vois un malade, je vais le voir. Quand je vois un étranger qui vient dans le quartier, je vais le saluer. Q uand je vois quelqu’un qui vient d’arriver, je lui montre le quartier : où est le marché , la gare routière ou la mairie, etc…Quand je vois des camarades qui se battent, je vais les séparer

J’ai un cœur. Est-ce que je sais aimer les autres ? Est-ce que je sais m’asseoir en silence, pour écouter la voix de Dieu dans mon cœur ?

Activités

Recopie le titre de la leçon. Écris ce que tu veux faire avec les autres

3ème leçon : Ma vie à l’école

Note à l’éducateur : Il adaptera la leçon à sa classe qu’il connaît bien

Qu’avons nous fait cette semaine ?

Laisser les enfants répondre.

Cherchons ensemble

Tu es à l’école. Quelles sont les bonnes choses que tu vis ? Qu’est-ce qui ne te plait pas ?

Est-ce que c’est important d’être à l’école. Pourquoi ?

Réfléchissons

On te dit de bien travailler à l’école, pour réussir aux examens, et avoir un bon travail plus tard. Est-ce que tu es d’accord avec cela ? Pourquoi ? Avoir un diplôme ou un travail, c’est très important. Pourtant à l’école, il faut aussi bien préparer son avenir, c'est-à-dire apprendre à bien se conduire dans la vie. C’est pourquoi, à l’école on enseigne (on apprend des choses). Et aussi on éduque (on apprend à bien vivre). Donc nous apprenons à l’école, pour augmenter notre intelligence et pour devenir des hommes et des femmes sérieuses. Et aussi, de bons citoyens et de bons croyants, en qui on pourra avoir confiance et qui feront avancer le pays.

C’est à l’école que tu passes la plupart de ton temps. Tu apprends à vivre avec les autres. Tu te prépares à vivre dans la société. C’est pourquoi c’est très important que tu sois heureux à l’école, et que tu sois ami avec tout le monde. Alors tu auras la joie dans ton cœur et tu rendras les autres heureux ;

Mais pour rendre les autres heureux, il y a des conditions. Si tu te conduis mal, que tu insultes les autres, que tu te bagarres, non seulement tu fais souffrir tes camarades mais tu te fais du mal à toi-même, tu deviens méchant, et tu fais du mal à tout le monde car alors il n’y a plus d’entente dans la classe et à l’école. Si tu sèmes la méchanceté dans ta classe, tu fais souffrir tout le monde.

Que faire ?

A l’école il y a des enfants qui trichent. Qu’est –ce que tu en penses (laisser les enfants répondre). On dit « tricher c’est voler ». Tu n’as pas pris de l’argent, mais tu as pris la place des autres. Et tu as pris les notes que tu ne mérites pas, car tu n’as pas appris ta leçon. En plus, tu fais du mal à tout le monde : en trichant, tu fais reculer tous les autres élèves qui auraient dû prendre ta place.

Mais surtout, c’est mauvais pour toi. Si tu prends l’habitude de tricher, tu ne vas plus travailler. Et le jour de l’examen, tu ne pourras pas tricher. Si tu essayes, tu seras renvoyé, tu n’auras pas de diplôme. Même si tu réussis ton examen en trichant, tu n’auras pas la connaissance. Et quand tu auras un travail, on va te renvoyer, parce que tu ne seras pas capable. C’est important de réfléchir à tout cela. Et aussi d’en parler avec tes camarades. Pour que eux aussi, ils réfléchissent à ce qu’ils font.

C’est la même chose pour les camarades qui sont paresseux. Et d’abord pour toi-même.

NB. L’enseignant abordera les autres problèmes de l’école. Il cherchera surtout à faire parler les élèves, pour qu’ils trouvent eux-mêmes leurs solutions. Car à ce moment-là, ils seront plus motivés pour le mettre en pratique

Activités

Que proposez-vous, pour que notre classe et notre école marche mieux ; et que nous soyons plus heureux tous ensemble ?

Faire le théâtre d’un enfant qui se bat, et qui est conseillé par quelqu’un d’autre

Quand des enfants se battent, souvent les autres élèves l’entourent en riant et en applaudissant. Est-ce que c’est une bonne solution ? Quand des camarades se battent, que faut-il faire ?

Vous composez un chant sur l’amitié à l’école (on peut simplement mettre des paroles sur un chant déjà connu). Vous vous levez et vous vous donnez tous la main en chantant, pour montrer que vous voulez bien vous entendre et être heureux ensemble

4ème leçon : Le travail

Note pour l’éducateur
Le but de cette fiche, c’est de donner une bonne idée du travail aux enfants : que ce ne soit pas vu comme une punition, mais comme la possibilité pour chacun d’agir avec Dieu, pour construire le monde. Et comme un moyen de rendre service. Pas seulement à la famille, mais aussi autour de soi et à toute la société. NB : La question de l’argent sera abordée dans une autre leçon.

Qu’avons nous fait cette semaine ?

Laisser les enfants répondre.

Cherchons ensemble

Montrer des photos de différents travailleurs. Demander aux enfants qu’est ce qu’ils voient, qu’est ce qu’ils en pensent ?

Apporter aussi des objets fabriqués par des artisans. Demander comment ils ont été faits

Vous allez manger un cèèbu jën. Quels sont les différentes personnes qui ont travaillé pour cela ?

Et vous, quel travail faites-vous à l’école ? À la maison ? Dans le quartier ? Avec les autres ? A qui ce travail rend-t-il service ? Est-ce important ? Pourquoi travaillons-nous ?

Réfléchissons

Quand Dieu a créé Adam et Eve, Il les a mis dans un jardin. Ils étaient heureux, et ils travaillaient dans la joie. Jusqu’au jour où ils se sont révoltés contre Dieu, et où Dieu les a punis et chassés. Qu’est ce que cela nous montre ? Dieu travaille toujours. C’est Lui qui nous fait vivre avec le monde entier. Dieu veut que nous travaillions comme Lui. il veut que nous soyons heureux dans notre travail.

C’est par le travail que nous gagnons ce dont nous avons besoin pour vivre. Mais c’est fatigant de travailler. Dieu nous demande d’être courageux dans le travail. Et aussi sérieux, pour travailler comme des bons croyants.

Il y a des gens qui ne trouvent pas de travail, on les appelle des chômeurs. Ils souffrent beaucoup. Ce n’est pas normal. Tout le monde doit avoir un travail, pour pouvoir vivre et faire vivre sa famille.

Il y a aussi des enfants que l’on fait travailler d’un travail trop dur. Cela non plus ce n’est pas normal. Bien sûr, tu dois aider ta famille et rendre service autour de toi. Mais un enfant doit pouvoir aller à l’école, pour se former et préparer son avenir.

C’est par le travail que nous pouvons aider les autres et les rendre heureux : par exemple, l’infirmier qui soigne les malades, le paysan qui nourrit les populations, l’enseignant qui éduque les enfants, la maman qui s’occupe de la maison et prépare à manger pour tout le monde, les artisans et les ouvriers qui fabriquent les choses dont nous avons besoin. On pourra demander aux enfants d’ajouter d’autres exemples. On peut faire des routes pour que les paysans puissent vendre ce qu’ils ont produit, des mairies pour organiser notre vie ensemble.etc …

Par notre travail, nous construisons notre pays pour qu’on puisse vivre en paix, dans la sécurité. Un bon citoyen doit travailler. C’est par le travail que nous construisons des écoles, des dispensaires, des outils et toutes les choses dont nous avons besoin.

Le travail bien accompli fait plaisir à Dieu. Et alors Dieu bénit notre travail. Nous pouvons offrir notre travail à Dieu dans la prière.

Que faire ?

Par le travail nous aidons notre famille, pour que tout le monde ait de quoi manger, et de quoi vivre.

Par notre travail nous construisons notre pays pour qu’on puisse vivre en paix et dans la sécurité. Un bon citoyen doit travailler. C’est par le travail que nous construisons des écoles, des dispensaires, des outils et tout ce dont nous avons besoin. Le travail bien fait, fait plaisir à Dieu et alors Dieu bénit notre travail. Nous pouvons offrir notre travail à Dieu dans la prière.

Activités

Questions : A quoi servent les secrétaires, les policiers, les éleveurs, etc… ?

Dessine le travail que tu veux faire plus tard

Quelles sont les choses que tu peux déjà fabriquer à ton âge ? Tu les apportes à la prochaine leçon.

Faire un tableau avec les photos du début et ajouter les idées principales que les enfants ont retenues à partir de cette leçon.

Dire merci à Dieu pour tous les travailleurs, et pour la force et l’intelligence que Dieu nous donne.

5ème leçon : L’argent

Note pour l’éducateur

Les enfants n’ont pas encore beaucoup d’argent, mais c’est important de leur apprendre à bien utiliser ce qu’ils ont. Et de les aider à réfléchir à l’avance, à la place de l’argent dans notre vie.

Qu'avons nous fait cette semaine ?

Laisser les enfants répondre.

Cherchons ensemble

L’argent est-il bon ou mauvais. Pourquoi ? Qu’est ce qu’on dit autour de nous sur l’argent ? Quelles sont les disputes qu’il y a au sujet de l’argent ? Que faire ?

Réfléchissons

L’argent est bon. Quelles sont les bonnes choses qu’on peut faire avec l’argent ? Donnez des exemples.

On dit « l’argent est un bon maitre, mais c’est un mauvais serviteur ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Si tu utilises l’argent pour faire des bonnes choses, tu es son maitre. Mais si c’est l’argent qui commande dans ta vie, et si tu penses seulement à l’argent, c’est lui qui devient ton maitre : tu deviens son esclave.

Quelles sont les mauvaises choses que l’on fait avec l’argent autour de vous ? Pour avoir de l’argent certains frappent les autres pour les voler. Il y a des gens qui ne font pas bien leur travail. Et pourtant, ils sont payés pour cela.

L’argent est bon, mais ce n’est pas le plus important dans la vie. Et quand quelqu’un meurt, il ne peut pas emporter son argent avec lui. Qu’est ce qui est le plus important ? C’est notre foi en Dieu. C’est elle qui nous conduira jusqu’à la vie qui ne finit pas, auprès de Dieu.

Notre vraie richesse, c’est aussi une famille qui s’entend bien. Et une classe où on est amis.

Si tu as de l’argent, c’est grâce à Dieu, il faut donc l’utiliser comme Dieu veut.

Que faire ?

Si tu as de l’argent, tu ne dois pas seulement penser à toi –même ou à ta famille. D’abord tu penses aux pauvres, et à ceux qui sont dans le besoin.

Mais le pays a aussi besoin d’avancer, de grandir (de se développer). Il y a trop de gens qui dépensent leur argent dans des fêtes ou dans des choses inutiles. Ou bien qui envoient leur argent dans les autres pays à la banque. Au lieu d’ouvrir des ateliers, de lancer des projets, et de construire des usines. Pourtant c’est cela qui peut donner du travail à tout le monde.

On a besoin d’argent pour vivre. Mais on ne peut pas gagner son argent n’importe comment. Il faut gagner un argent propre, par des moyens honnêtes et justes. Car il y a des gens qui gagnent leur argent d’une mauvaise façon. Demander aux enfants de donner des exemples : des gens qui gagnent de l’argent en vendant de la drogue. Et des femmes et des jeunes filles qui vont avec des hommes, en se faisant payer ( la prostitution) . Qu’est ce que vous pensez de cela ?

Il y a aussi beaucoup de façons de voler. Il y a ceux qui prennent l’argent des autres directement. Mais il y aussi ceux qui commandent des habits chez le tailleur, ou une table chez le menuisier, ou de la nourriture chez le commerçant en disant : « je vais te payer à la fin de la semaine », et ils ne payent pas. Cela aussi c’est voler. Et aussi si tu fais des mauvaises choses : un habit qui est mal cousu, une table qui n’est pas solide. Tu demandes de te faire payer alors que le travail n’est pas bon, cela aussi c’est voler.

Activités

Faire le dessin de quelqu’un qui aide un pauvre, avec son argent.

Faire une cotisation pour aider un camarade malade ou qui a des difficultés

Faire un théâtre d’un ouvrier qui fait bien son travail

Composer un chant sur l’argent

6ème leçon : Le mariage

Note à l’éducateur

Les enfants de l’élémentaire ne sont pas encore prêt à se marier. Mais ils sont très au courant des questions de sexualité par les médias, même si les informations sont très limitées et mal orientées. Au niveau du CM2, certains enfants veulent déjà avoir un copain ou une copine, alors qu’ils ne sont évidemment pas prêts à se marier, ni même à vivre une vraie mixité. Nous aurons une autre fiche au sujet de l’éducation sexuelle. Ici nous voulons leur faire comprendre l’importance de l ‘amour humain, voulu par Dieu lui-même. Et que Dieu nous aide à nous aimer en vérité. De même, le désir d’avoir des enfants vient de Dieu. Car c’est Dieu qui est le maître de la vie. Nous voulons déjà mettre dans le cœur de l’enfant, le désir de faire de sa vie quelque chose de beau. Bien sûr les différentes fiches se complètent pour arriver à ce résultat. On adaptera cette fiche pour les plus petits.

Qu'avons nous fait cette semaine ?

Laisser les enfants répondre.

Cherchons ensemble

Pour vous une famille heureuse c’est quoi ? Qu’est ce qui montre qu’un papa et une maman aiment leur enfant ? Que font-ils pour eux ? Ne pas parler seulement de la nourriture et des habits mais de l’amour des parents pour leurs enfants, leurs efforts pour les conseiller, de l’argent qu’ils donnent pour les envoyer à l’école, de la prière ensemble, des conseils et de l’éducation, etc…

Qui a mis dans le cœur des parents le désir d’avoir des enfants ? Qui les aident à aimer leurs enfants (c’est Dieu).

Mais il y a des jeunes garçons et filles qui se mettent ensemble sans se marier. Il y a aussi des garçons qui enceintent les filles, et qui les refusent ensuite. Que pensez-vous de cela ? Et des files qui attirent les garçons et les excitent, par exemple par leur façon de s’habiller ? (laisser les enfants répondre).

Réfléchissons

C’est Dieu qui a créé l’homme (la personne humaine), mais il l’a créé homme et femme : Adama et Awa. Il les a créés pour qu’ils s’aiment, pour qu’ils aient des enfants et soient heureux ensembl . L’homme et la femme sont faits pour s’aimer, pour vivre ensemble, pour s’occuper ensemble de leurs enfants. C’est Dieu aussi qui a mis en vous le désir de vous connaitre garçon et fille. Mais pour se marier, il faut d’abord se préparer. Et être assez grands pour cela. Pas seulement dans son corps, mais surtout dans son esprit et dans son cœur.

Aimer c’est quoi ? Aimer c’est partager : quand tu aimes quelqu’un tu partages ce que tu as avec lui. Quand un homme et une femme s’aiment, ils ne veulent pas seulement se faire des cadeaux. Ils veulent partager toute leur vie. C’est pour cela qu’ils se mettent ensemble pour vivre.

Les enfants : les enfants ont besoin non seulement de nourriture, mais aussi de conseils, d’éducation et surtout d’amour. Pour être heureux ils ont besoin d’un père et d’une mère qui s’aiment, qui s’entendent, et qui s’occupent d’eux ensemble, en les aimant le mieux possible.

Aimer c’est donner, mais ce n’est pas seulement donner des choses, c’es donner ses idées et ses conseils. C’est donner son aide, son soutien et son amour. Aimer, c’est se donner à l’autre : donner son cœur, mais aussi son esprit, et son corps (la relation sexuelle).

Quand on s’aime, on se donne des conseils et on échange des idées, pour s’aimer avec douceur et bonté : aider l’autre et non pas lui faire des reproches, ni le faire souffrir ou l’humilier.

Quand un homme et une femme s’aiment, ils se donnent aussi leur corps l’un à l’autre. C’est ce qu’on appelle la relation sexuelle. Mais là aussi l’homme ne prend pas sa femme par la force, il se donne à elle avec respect. Et la femme accueille son mari avec amour. Alors,, par la force de Dieu, ils mettent des enfants au monde, qui seront aimés et heureux.

Mais pour bien aimer et éduquer ses enfants, il ne faut pas qu’ils soient trop nombreux pour pouvoir bien les nourrir, les habiller, leur payer l’école et préparer leur avenir. Et surtout, pour avoir du temps pour les conseiller, et parler avec eux. C’est ce qu’on appelle la régulation des naissances.

Quand on aime, on met tout en commun. C’est pourquoi le mari et la femme partagent ce qu’ils ont, pour être heureux ensemble. Quand on aime quelqu’un, on est heureux avec lui ; et on a envie que ce bonheur dure toute la vie. C’est pour cela que normalement, on se marie pour toujours. Si tu aimes quelqu’un de tout ton cœur, tu le respectes. Tu ne vas pas chercher quelqu’un d’autre, puisque tu es heureux avec lui ou avec elle. (Ce paragraphe est à expliquer avec tact, pour donner le goût d’un amour total et qui dure, car c’est ce qui correspond au désir profond et au bonheur de l’homme et de la femme, tout en sachant que dans l’islam le divorce et la polygamie sont admis, même s’ils sont limités).

Pour être heureux, il faut être en bonne santé. Et aussi pour avoir des enfants en bonne santé. Si tu es paresseux ou gourmand ou que tu t’amuses avec ton corps, tu ne pourras pas avoir un mariage heureux. Dieu ne nous pas donné notre corps pour nous amuser, ni pour faire n’importe quoi avec lui, ni pour gagner de l’argent. Mais pour aimer et donner la vie (avoir des enfants). Dieu veut que nous nous servions de notre corps et de notre intelligence, pour être forts, et ainsi réussir notre mariage : avoir des enfants heureux, et nous mettre au service de Dieu et des autres.

Activités

Demander aux enfants d’apporter des photos de mariage, ou en apporter soi-même. Qu’est ce qu’on dit du mariage dans votre famille ? Est-ce que vous avez déjà assisté à un mariage à la mairie ? Comment cela se passe ? Qu’est ce que vous avez retenu ?

Comment se passe le mariage à la mosquée ? Qu’est ce qu’on fait ? Si tu ne sais pas, tu peux demander à tes parents de te l’expliquer.

Nous disons merci à Dieu qui nous a donné une famille.

Recopier : Par le mariage Dieu bénit l’homme et la femme, pour qu’ils soient heureux, et avoir des enfants heureux et bien éduqués.

7ème leçon : La souffrance

Note pour l’éducateur
Ce n’est pas facile de parler de la souffrance aux enfants : la maladie, la faim, la pauvreté, mais aussi le manque d’amour et les disputes dans le quartier. Pourtant, c’est important d’apprendre aux enfants à voir ceux qui souffrent autour d’eux. On cherchera à faire réfléchir les enfants sur ce problème, pour qu’ils ne disent pas trop facilement : « c’est Dieu qui l’a voulu ». Et rester sans rien faire, face à la souffrance, au mal, et à la maladie.

Qu'avons nous fait cette semaine ?

Laisser les enfants répondre.

Cherchons ensemble 

Nous voulons tous être heureux, et en bonne santé. Mais parfois nous souffrons. Quelles souffrances avons-nous dans notre cœur ? Quelles souffrances avons-nous dans notre corps ?

Réfléchissons

Nous voulons être forts. Nous voulons être en bonne santé pour bien travailler, réussir notre vie, et être ami avec tout le monde. Mais ce n’est pas toujours ce qui se passe

Si je suis fatigué, qu’est ce que je dois faire ? Et si je suis malade ? Dans ces cas-là, certains deviennent méchants ou ils se mettent en colère. Ils demandent beaucoup de choses à leurs parents. Ils ne veulent plus rien faire, ni aider les autres. Est-ce que je peux supporter et garder mon sourire, même quand je souffre ? Que faire pour cela ? Si tu n’as pas de bonnes notes, mais que tu continues à travailler, c’est très bon. Si tu es malade et que tu gardes le sourire, c’est très bon.

Quelles sont les souffrances que nous voyons autour de nous ? Nous qui sommes des enfants, qu’est ce que nous pouvons faire ? Par exemple : il y a des mamans dont l’enfant est toujours malade, des hommes sans travail, des jeunes qui n’ont pas d’amis, des enfants qui ont faim, des familles qui ne s’entendent pas. Si ta maman est fatiguée qu’est-ce que tu peux faire ? Si ton grand père est tout seul, comment tu peux lui apporter de la joie ?

Quand quelqu’un souffre, certains disent : » c’est Dieu qui l’a voulu ». Qu’est ce que tu penses de cela ? (Dieu veut que les hommes soient heureux et non pas qu’ils souffrent). On dit dans le Coran « Dieu est le compatissant » (il est bon, il ne fait pas souffrir), » il est le miséricordieux »  (il a pitié de ceux qui souffrent).

Quand ils ont faim, des gens vont voler. Qu’en penses tu ? (C’est une question difficile et il ne s’agit pas de répondre d’une façon trop simple).

Activités

Tu écris ce que tu veux faire, pour lutter contre les souffrances autour de toi.

Tu dessines un camarade qui est tout seul, et qui est triste. Ou bien un élève qui n’arrive pas à bien étudier, et qui a des mauvaises notes, malgré ses efforts.

Vous faites le théâtre d’un élève dont les camarades se moquent, et quelqu’un vient le consoler..


Pèlerinage à Popenguine

Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique Abdoulaye Daouda Diallo a indiqué, lundi à Popenguine (pélérinage catholique national), que l’appel à la miséricorde lancé par l’Eglise sénégalaise doit inciter toute la communauté nationale à faire preuve de charités pour la paix.

"En invitant les fidèles chrétiens à être témoin de la miséricorde divine à l’image de Marie, vous exhortez toute la communauté sénégalaise au-delà de la seule église catholique à se mettre en route pour partager la joie de la rencontre avec Dieu pour faire aube de charités, de justices et de paix", a-t-il dit.

Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique s’exprimait lors de la cérémonie officielle de la 128ème édition du pèlerinage marial de Popenguine axée cette année sur le thème : "comme Marie, soyons témoins de la miséricorde divine".

Il a estimé que ce message invite tout le monde "à ne point rester sur les balcons de la vie mais à être des citoyens engagés, conscients des biens du très haut dans notre existence et à être habités du devoir de rendre meilleur notre quartier, notre ville, commune et notre pays".

"Vous nous incitez, en définitive, à une participation citoyenne plus active et plus constructive. Votre appel (…), se fait l’écho de la voix de vos illustres prédécesseurs que sont Théodore Adrien Sarr et Hyacinthe Thiandoum".

Abdoulaye Daouda Diallo a souligné que c’est "en perpétuant cet héritage de compréhension mutuelle, de solidarité et de fraternité" qu’il sera possible de faire face efficacement à l’intolérance, l’extrémisme religieux et le terrorisme.

"C’est cet héritage qu’il nous faudra entretenir, pour mettre notre jeunesse à l’abri des idéologies déshumanisantes véhiculées par des mercenaires de la foi qui sèment la désolation au sein des populations", a-t-il dit.

Nous venons de vivre le pèlerinage national à Popenguine. Voici ce qu’en dit la presse :

  • Le général Pathé Seck, ministre de l’Intérieur, a salué, lundi à Popenguine, les "efforts inlassables" fournis par le chef de l'Eglise catholique du Sénégal, le cardinal Théodore Adrien Sarr, en vue de la paix en Casamance (où il y a une rebellion depuis plus de 30 ans).

  • "Le président de la République, son gouvernement et l’ensemble du peuple sénégalais sont sensibles aux efforts inlassables que vous ne cessez de déployer, et à votre engagement personnel et constant pour le retour de la paix dans la région sud de notre pays fortement éprouvée par plusieurs décennies de crise", a dit le général Seck à la cérémonie officielle du 125ème pèlerinage marial de Popenguine.

  • Selon lui, l'"engagement" du cardinal Sarr dans le processus de paix en Casamance "traduit la volonté de l’Eglise du Sénégal d’accompagner l’Etat dans sa mission d’édification d’une nation prospère, dans laquelle règnent la concorde et la solidarité entre les différentes communautés qui la composent".

  • A Popenguine, le ministre de l'Intérieur était accompagné de plusieurs personnalités dont Maxime Jean Simon Ndiaye (secrétaire général de la présidence de la République), Augustin Tine (ministre des Forces armées), Benoit Sambou (ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Promotion des valeurs civiques) et Amath Dansokho (ministre d’Etat).Des députés et des membres du nouveau Conseil économique, social et environnemental (CESE) étaient également présents à la cérémonie.

  • "Marie n’a jamais faibli dans sa foi en Dieu et a toujours fait preuve de courage et de détermination pour protéger cette foi contre tous les assauts", a dit le général Seck, commentant le thème de l'édition 2013 du pèlerinage marial de Popenguine : "Bienheureuse celle qui a cru".

  • "La Vierge Marie est donc un modèle de patience et d’espérance, un exemple à vulgariser auprès de la jeunesse sénégalaise, qui a plus que besoin, aujourd’hui, de repères dans un monde frappé de plein fouet par la crise économique et les pertes de valeurs", a-t-il souligné. Je fais remarquer que Pathé Seck est musulman.

  • De son côté, Mr Idrissa Seck, ancien 1° ministre et chef de parti (également musulman)
    « 
    Présent à Popenguine, hier, pour le pèlerinage marial, le maire de Thiès s’est réjoui des propos du cardinal dans son homélie, en soulignant qu'il est déjà venu, par le passé, assister à cet événement religieux. « Il ne faut pas dire que c'est la première fois que je viens ici. Je suis revenu cette année. Et je rends grâce à Dieu de pouvoir participer à cette 125e édition du pèlerinage qui a été placée sous le signe de la foi. Cette foi même qui nous permet d'être au service des autres, de supporter les épreuves que charrie la vie, et j’ai été particulièrement marqué par l'hommage appuyé du cardinal à la communauté musulmane venue participer à la célébration de cette cérémonie », y a déclaré Idrissa Seck, repris par nos confrères du journal Le PoPulaire. Le président de " Rewmi " de soutenir ainsi qu'il s'agit là d'un hommage qui lui remémore le verset du Saint Coran qui dit : « Ce que je vous ai enjoint en matière de religion, c'est ce que j'ai enjoint à Noé, c'est ce que j'ai enjoint à Abraham, Moïse et Jésus. Établissez la religion et n'en faites pas un sujet de discorde ». Et de conclure : « Cette harmonie au Sénégal entre chrétiens et musulmans est à saluer et l'hommage du cardinal m'est allé droit au cœur ».

  • Souleymane Ndéné : Depuis l'Angleterre où il se trouve, l'ancien Premier ministre a une pensée pour les chrétiens du Sénégalais qui sont tournés vers la 125e édition du pèlerinage de Popenguine. Il leur demande de prier pour la paix. 

  • "Comme chaque année, toute la Communauté Chrétienne Catholique a le cœur tourné vers le Sanctuaire Marial de Popenguine! Dans leurs prières de ce dimanche, nous leur demandons de penser à prier pour que la recherche de la PAIX soit TOUJOURS au centre des préoccupations de ceux qui dirigent notre pays! 

Ainsi que de ceux qui y aspirent... Sans PAIX, pas de Développement... Bonne Fête de PENTECÔTE à TOUS! ALLAH protège le Sénégal!"


Relations entre chrétiens et musulmans

Que pensez-vous du dialogue islamo-chrétien, de l’œcuménisme. Est-ce nécessaire ou un paradigme déphasé ?

Bien sûr que le dialogue islamo chrétien est une nécessité puisque nous vivons dans un pays à très grande majorité musulmane (au moins 90%). Mais je préfère parler de relations entre chrétiens et musulmans que de dialogue islamo-chrétien. Car les religions ne dialoguent pas entre elles, ce sont les personnes. Et pour moi l’important c’est le dialogue de vie, c'est-à-dire que chrétiens et musulmans agissent ensemble. C’est ainsi que naît l’amitié entre nous et que chacun a l’occasion de partager ses motivations et d’expliquer les valeurs qui le font agir. C’est cela qui permet un approfondissement de la foi de chacun et un partage spirituel entre nous. Le dialogue entre les religions est important, mais il suppose des gens formés, je ne le conseille donc pas à la base On n’est pas d’accord par exemple, entre chrétiens et musulmans, sur la personne de Jésus Christ, ni sur sa mort qui nous sauve. Si je parle de Jésus Fils de Dieu, mes amis musulmans vont me répondre que Dieu n’a pas de fils. Affirmer trois personnes en Dieu ne peut conduire qu’à des incompréhensions. C’est très difficile d’accepter l’autre dans ses différences. C’est plus facile de s’encourager et de se conseiller quand on travaille ensemble. Je préfère m’en tenir à ce que dit le Coran » Si Dieu l’avait voulu, Il n’aurait fait qu’une seule religion. Il en a fait plusieurs, pour que vous vous concurrenciez dans le bien ». Plutôt que de vouloir dialoguer, je préfère admirer ce que vivent des amis musulmans. Par exemple le courage pour faire le Ramadan et leur foi pour donner au Dieu unique toute sa place dans la société. Et des musulmans m’ont souvent dit qu’ils admiraient eux aussi certaines choses qui se vivent dans l’Eglise. Si la grosse majorité des élèves de nos écoles catholiques sont musulmans, c’est parce que leurs parents savent que nous respectons leur foi, et qu’ils apprécient l’éducation que nous offrons aux élèves. L’année dernière, nous avons regroupé tous les élèves chrétiens et musulmans ensemble, par classe, un professeur musulman, une catéchiste et moi-même, à l’occasion de l’année de la miséricorde. Pour voir comment vivre la miséricorde ensemble. Car presque chaque sourate du Coran commence par ces mots : » Dieu est le compatissant et le miséricordieux ». Et cette année, ce même professeur a présenté Abraham à partir du Coran, et la catéchiste à partir de la Bible, pour chercher avec les élèves comment être prophètes aujourd’hui à la suite d’Abraham à ‘école, dans la famille et dans le quartier.

Voici à ce sujet, un extrait de mon journal : Rencontre au collège avec les élèves musulmans :

  • Lundi 23 janvier : Cette semaine, nous commençons une intervention commune auprès des élèves chrétiens et musulmans ensemble, à partir des Prophètes qui nous sont communs. Un enseignant musulman et un chrétien présentent, à tour de rôle, la vision musulmane et chrétienne d’Abraham (Ibrahima) et Moïse (Moussa). Puis avec les élèves nous cherchons comment être les prophètes d’aujourd’hui.
    Pendant toute la semaine, nous allons ainsi rencontrer les classes deux par deux. Et, au mois de mai, nous évaluerons les actions qu’ils auront menées. L’idée est d’abord de mieux se connaître, pour s’accepter et s’estimer. Mais aussi de vivre les mêmes valeurs et d’agir ensemble. Bien sûr, nous leur demandons de partager cela dans les quartiers avec leurs camarades et les élèves des autres écoles.
    Nous avons également composé des fiches pour l’enseignement de la morale aux éléves musulmans. Nous cherchons à faire vivre les mêmes valeurs aux enfants chrétiens et musulmans. Et leur permettre non seulement de se comprendre, mais d’avoir une base commune pour s’engager ensemble dans le monde des enfants, et plus tard dans la société.
    Tout au long de l’enseignement, l’éducateur est attentif à donner la parole aux élèves, et à tenir compte de leurs réactions, pour respecter leur foi. On les encourage aussi à parler de cela avec leurs parents. Avant de commencer une nouvelle leçon, on demande d’abord aux enfants ce qu’ils ont fait pour mettre en pratique l’enseignement de la leçon précédente. Ceci est un essai à améliorer.

Avez-vous d’autres expériences dans ce domaine ?

Nous avons préparé les dernières JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse) avec la coordination des imams du département de Pikine, voulant en faire une occasion d’avancée et de collaboration entre jeunes chrétiens et musulmans. Le thème était : » Le Puissant fit pour moi des merveilles ». Le Puissant c’est le nom que les musulmans donnent à Dieu. Et Marie est une sainte femme de l’Islam, comme du Christianisme. On en parle très souvent dans le Coran. C’est pourquoi, au début de la célébration regroupant près de 20.000 jeunes dans un stade et présentée dans presque toutes les télévisions et radios du pays, c’est ensemble que l’archevêque, l’imam ratib de la ville et le responsable de la coordination des imams du département ont lâché la colombe de la paix.

Là aussi, je préfère reprendre des Extraits de mon journal. « DIMANCHE 15 JANVIER 2017 : Cet après-midi se tient le lancement des JMJ diocésaines (Journées Mondiales de la Jeunesse). C’est un jour de prière et de fête. D’abord, une présentation des JMJ. Nous voulons en faire l’occasion de donner la parole aux jeunes pour nous dire leurs problèmes et les solutions qu’ils nous proposent. Les problèmes ne manquent pas : chômage, drogue, violence, etc. Nous voulons les responsabiliser au lieu de venir avec des projets tout faits sans leur participation. Ensuite, un temps de prière où nous prions pour tous ceux qui souffrent. Le thème est le chant de Marie « Le Puissant fit pour moi des merveilles ». Nous cherchons à voir les merveilles que Dieu continue à faire dans notre monde d’aujourd’hui. Puis nous terminons par une veillée animée par nos chorales. Une très belle cérémonie à laquelle de nombreux jeunes ont participé avec joie.

Le lundi soir, nous recevons les 8 Maires de notre paroisse, pour préparer l’accueil des 20.000 jeunes des JMJ. Nous avons besoin de leur soutien pour cela . Mais surtout nous cherchons avec eux comment contacter tous les jeunes de notre ville, sans nous limiter aux chrétiens, et en faire un moyen de faire avancer toute notre ville.

  • Dimanche 22 janvier : Récollection des Collégiens et des Lycéens. Nous travaillons le thème des JMJ pour eux-mêmes, mais surtout pour qu’ils puissent partager leurs réflexions et leurs actions avec leurs camarades musulmans d’écoles et de quartiers. Je suis dans l’admiration de voir le sérieux de leurs réflexions. Ca vaut vraiment la peine de leur donner la parole ! Maintenant, il va falloir assurer le suivi de tout cela ; deux enseignants et une catéchiste sont venus participer à la préparation et l’animation. Ils pourront continuer ce suivi avec efficacité.
    A 18 heures, séance de travail à la Mairie de Pikine-Nord, là où se trouve le stade où nous allons célébrer les JMJ. Nous y recevons un excellent accueil. Le Conseil Municipal a voté  une motion de soutien aux JMJ, ils mettent les bureaux de la Commune à notre disposition le jour de la fête et, d’eux-mêmes, ils nous proposent d’organiser une rencontre entre les jeunes chrétiens et les autres jeunes de la Commune. Bien sûr nous acceptons, car cela va au devant de nos désirs. En effet, nous voulons faire de ces JMJ une occasion de donner la parole aux jeunes et d’accueillir leurs propositions face aux nombreux problèmes qu’ils rencontrent. Mais nous voulons aussi en faire une rencontre au niveau de la foi. En effet, le thème de ces JMJ c’est « Le Puissant a fait pour moi des merveilles ! ». C’est ensemble, chrétiens et musulmans, que nous voulons voir les merveilles que Dieu continue de faire dans notre Société, et ensemble lui dire merci.

  • Dimanche 26 février : préparation des Journées Mondiales de la Jeunesse. Notre problème, c’est que beaucoup se concentrent sur la fête elle-même, en négligeant la préparation psychologique, culturelle et spirituelle. Et la tendance, c’est de rester entre chrétiens. Nous demandons donc aux jeunes chrétiens de se retrouver avec les autres jeunes dans les quartiers pour réfléchir ensemble à leurs problèmes, qui sont nombreux, et de proposer leurs solutions. En effet, nous voyons que trop souvent les autorités, aussi bien religieuses que civiles, veulent aider les jeunes. Mais ils viennent avec des plans, des programmes et des projets décidés par eux-mêmes et qui viennent d’en haut, sans écouter d’abord les jeunes pour accueillir leurs propositions : ils ne sont pas responsabilisés et donc ça ne marche pas. Nous avons demandé aux différents groupes de jeunes chrétiens de rencontrer les autres jeunes dans les quartiers. Et nous aurons une assemblée générale pour recueillir toutes les réflexions, le 18 Mars.

  • Mercredi 8 mars : Rencontre avec les imams de toute la ville. Nous avons cherché avec eux comment ils peuvent accueillir, écouter et soutenir les jeunes dans les difficultés. Et comment, ensemble, dire merci à Dieu pour les bonnes choses qu’Il continue à faire dans notre vie et dans notre monde. Par la suite, pour la préparation des JMJ il y aura de nombreuses rencontres avec la coordination des imams de notre secteur, qui est représentée à nos différentes manifestations. Cela a permis une avancée de la ville, pour laquelle nous nous sommes tous impliqués, chacun à sa place et selon ses responsabilités.
    Nos amis musulmans commencent le Ramadan demain. Evangéliser, c’est les aider à vivre le Ramadan dans le respect de leur religion, mais aussi avec les valeurs de l’Evangile, à la manière de Jésus, dont on parle très souvent dans le Coran. L’Evangile est pour tous les hommes. Il s’agit d’aller vers les pauvres et les petits comme nous le rappelle sans cesse notre pape : aller à la périphérie ; lutter contre la société du déchet où on traite les gens qui ne sont pas « rentables » comme des ordures à jeter ; et construire des ponts plutôt que des murs.

De même, j’interviens régulièrement dans une ONG, ensemble avec un imam et une femme médecin, sur les questions de régulation des naissances et d’éducation sexuelle. Et je suis souvent appelé à intervenir dans des associations musulmanes, ou à la radio dans des émissions musulmanes.

Voulez-vous citer encore une autre expérience ?

Chaque semaine, je vais à la prison des femmes de Rufisque pour les rencontrer, les écouter, voir leurs besoins de toutes sortes, contacter leurs familles et préparer leur réinsertion. Bien sûr, je rencontre toutes les femmes sans distinction, musulmanes comme chrétiennes, et il y a une grande amitié et beaucoup de confiance entre nous. Les temps du Ramadan comme celui du Carême sont d’une grande intensité, et vécus par les membres de chaque religion dans le respect des autres. Et la fête de Noel est la fête de toutes. Jésus, qu’ils appellent Insa, est aussi un prophète de l’Islam et on en parle beaucoup dans le Coran. Je me réfère à nouveau à mon journal :

  • Samedi 19 Décembre à la prison. Nous anticipons la fête de Noël. Je suis venu accompagné de membres de la Caritas et deux jeunes spiritains en formation. Nous prenons le temps de nous saluer, puis je célèbre l’Eucharistie, à laquelle même la plupart des musulmanes assistent. Jésus et Marie sont souvent cités dans le Coran. De plus, nous sommes amis depuis longtemps maintenant, et elles savent bien que nous respectons leur foi. Et nous faisons tout ce que nous pouvons pour améliorer leur vie, les soutenir, les encourager et les conseiller Elles y participent, avec beaucoup de piété. Cette prière contribue vraiment à faire l’unité entre toutes. Après la messe, les détenues nous présentent deux théâtres, dont l’un sur l’histoire d’une arrestation. Une façon de faire sortir leur souffrance et leur tristesse de leur cœur. Elles nous font revivre non seulement leurs problèmes mais tout ce qu’elles font pour améliorer leur vie, se soutenir, s’encourager et se conseiller, sans distinction d’ethnie ou de religion.

Et pour l’œcuménisme ?

J’ai beaucoup de correspondants des autres Eglises chrétiennes et je travaille régulièrement avec un pasteur de l’Eglise protestante, après avoir collaboré de nombreuses années avec son oncle, quand j’étais à Saint Louis du Sénégal. Mais il reste beaucoup à faire pour sensibiliser les chrétiens dans ce domaine. L’œcuménisme se limite trop souvent à la semaine de l’unité, quand elle est célébrée et vécue ! Et nous avons même de gros problèmes avec certains groupes qui se présentent comme chrétiens et sont très agressifs non seulement contre l’Eglise catholique, mais aussi contre les musulmans, le Coran et le prophète Muhammad.


Islam : Enseignement de la morale

Rencontre au collège avec les élèves musulmans : Extraits de mon journal

  • Lundi 23 janvier : Cette semaine, nous commençons une intervention commune auprès des élèves chrétiens et musulmans ensemble, à partir des Prophètes qui nous sont communs. Un enseignant musulman et un chrétien présentent, à tour de rôle, la vision musulmane et chrétienne d’Abraham (Ibrahima) et Moïse (Moussa). Puis avec les élèves nous cherchons comment être les prophètes d’aujourd’hui.
    Pendant toute la semaine, nous allons ainsi rencontrer les classes deux par deux. Et, au mois de mai, nous évaluerons les actions qu’ils auront menées. L’idée est d’abord de mieux se connaître, pour s’accepter et s’estimer. Mais aussi de vivre les mêmes valeurs et d’agir ensemble. Bien sûr, nous leur demandons de partager cela dans les quartiers avec leurs camarades et les élèves des autres écoles.

Essai de fiches pour l’enseignement de la morale aux élèves de l’élémentaire

Trimestre : Ces fiches s’inspirent du livre du maitre. Nous cherchons à faire vivre les mêmes valeurs aux enfants chrétiens et musulmans. Et leur permettre non seulement de se comprendre, mais d’avoir une base commune pour s’engager ensemble dans le monde des enfants, et plus tard dans la société.

Tout au long de l’enseignement, l’éducateur sera attentif à donner la parole aux élèves, et à tenir compte de leurs réactions, pour respecter leur foi. On les encouragera aussi à parler de cela avec leurs parents. Avant de commencer une nouvelle leçon, on demandera d’abord aux enfants ce qu’ils ont fait pour mettre en pratique l’enseignement de la leçon précédente.

Ceci est un essai à améliorer. Nous souhaitons avoir vos corrections et propositions après enseignement pour cela. Bon travail et merci.

1ère leçon : Comment bien vivre dans notre famille ?

Note à l’éducateur : Les enfants sont entrain de grandir. lls veulent prendre leur place dans la famille et faire des choses à la maison. Ils sont heureux de rendre service, nous voulons les aider à être présents et à agir dans la famille en répondant à leur désir. Et aussi découvrir tout ce que leur famille leur apporte et apprendre à dire merci à leurs parents, à leurs frères et sœurs, et aux autres personnes avec qui ils vivent.

Cherchons ensemble

Montrer une photo de famille. Demander : Qu’est-ce que vous voyez sur cette photo ? Que font-ils ? Qu’en pensez-vous ? Est-ce qu’ils ont l’air heureux ?

Dans une famille où l’on s’entend bien, qu’est ce que l’on fait ? Et vous qu’est- ce que vous faîtes pour apporter la paix et la joie dans votre famille ?

Réfléchissons

Être sage c’est bien se conduire. C’est aussi dire la vérité, même si tu as fait quelque chose de mal et tu sais que tu vas être puni. Cela demande du courage mais c’est très important.

Être sérieux, c’est bien travailler en classe au lieu de tricher. C’est aussi apprendre ses leçons, car tes parents font beaucoup d’efforts pour te payer l’école. Et aussi, avant d’aller jouer, d’abord aider les parents dans le travail de la maison.

Une famille heureuse c’est une famille où on s’aime. Tes parents t’aiment. Toi aussi, tu fais tout pour aimer tes parents et tes frères et sœurs. Quand on aime, on ne pense pas d’abord à soi-même, on cherche à rendre les autres heureux. C’est cela qui nous apporte la vraie joie. Que faire pour cela ? (laisser les enfants répondre)

Tu regardes bien dans la maison pour voir ceux qui ont des besoins et ce que tu peux faire pour les aider, sans attendre qu’on te demande de le faire, et en toute chose tu cherches à faire plaisir aux autres. Pour être aimé des autres, il faut d’abord les aimer toi-même.

Tu ne te conduis pas toujours bien. Il y a des jours où tu refuses d’obéir à tes parents ou tu te disputes avec tes frères et sœurs ; des jours où tu boudes, tu es triste, en colère, ou jaloux. A ce moment là, il faut savoir demander pardon et prier Dieu pour qu’il nous aide à changer.

Que faire ?

Que peux-tu faire pour rendre ta famille heureuse ? Que veux-tu faire pour mieux aimer tes parents ? Que veux-tu faire pour apporter la joie à tes frères et sœurs ?

Après ces réponses, l’éducateur pourra compléter et donner des exemples : rendre service avec le sourire, donner le bon exemple à ses frères et sœurs, aider les parents à éduquer les petits frères et les petites sœurs (les conseiller), etc …

Tu regardes bien dans la maison, pour voir ceux qui ont des besoins et ce que tu peux faire pour les aider, sans attendre qu’on te demande de le faire. En toute chose, tu cherches à faire plaisir aux autres. Pour être aimé des autres, il faut d’abord les aimer toi-même

Activités

Est-ce que ça vous arrive de prier Dieu dans votre famille ? Comment le faisons- nous ?

Fais le dessin d’une famille heureuse. Écrire le nom de tous ceux qui vivent dans ta maison, et prier pour eux en silence

Écris les bonnes choses que les parents font pour toi. Écris les bonnes choses que tes frères et sœurs font pour toi.
Écris les bonnes choses que les autres membres de la famille font pour toi : grand père, grand-mère, cousins, cousines, oncles et tantes, etc….
Écris pour chacun d’eux ce que toi, tu veux faire pour les rendre heureux. Tu écris une prière pour eux.

2ème leçon : Deviens lumière pour les autres

Note à l’éducateur : Nous voulons faire comprendre à l’enfant qu’il peut être lumière pour les autres dans sa famille, dans son école, et dans son quartier. Spécialement pour les enfants qui souffrent, pour leur apporter la joie. Et pour conseiller ceux qui ne savent pas se conduire dans la vie, en leur montrant le chemin : par nos paroles, mais surtout par notre exemple.

En leur faisant comprendre aussi que cette lumière vient de Dieu, pour qu’elle éclaire les autres. Etre lumière, ce n’est pas seulement conseiller, mais surtout montrer le chemin par notre bon exemple. Car si quelqu’un est heureux et fait le bien ; on a envie de le suivre ; pour être heureux comme lui. Cela passe par les petites choses de la vie de chaque jour. A la fin de cette leçon, on amènera les enfants à choisir les actions concrètes qu’ils vont faire pour cela.

Qu’avons nous fait cette semaine ?

Laisser les enfants répondre.

Cherchons ensemble

Une histoire : Le vieux Mamadou est aveugle. Il vit tout seul dans une petite chambre, mais il ne peut pas la nettoyer parce qu’il ne voit pas. Et la case est très vieille. Ibrahima, un jeune de la ville, revient au village. Il va saluer Mamadou et il voit sa souffrance. Alors il appelle des camarades, et ensemble ils vont nettoyer la chambre, et arranger le toit de la case. Mamadou est aveugle, mais ces jeunes lui ont apporté leurs yeux pour l’aider. Ils ont été une lumière pour lui.

Qu’est-ce que vous pensez de cela ? Qui a dit à Ibrahima d’aller aider Mamadou (Personne. Il a entendu la voix de Dieu dans son cœur). Est-ce qu’il a agi tout seul ? Pourquoi a-t-il agi ainsi ? Qu’est ce que cela nous enseigne ? Ibrahima a été une lumière, pas seulement pour Mamadou aveugle, mais pour tout le village. Il a montré aux autres jeunes comment aider les gens. Il a été une lumière pour eux.

Réfléchissons

Nous croyons en Dieu. Nous voulons vivre dans sa lumière. Mais nous ne voulons pas garder cette lumière pour nous tout seul. Nous voulons aussi aider les autres et leur monter le bon chemin.

Est-ce que nous connaissons des gens célèbres, qui ont été des lumières pour les autres : Par exemple Nelson Mandela qui a lutté contre l’apartheid, en Afrique du Sud (expliquer). Ou bien Martin Luther King qui a lutté pour que les noirs aient les mêmes droits que les blancs aux États Unis.

Est-ce que vous connaissez des ONG (des organisations, des associations) qui aident les gens dans les quartiers. Qu’est-ce qu’ils font ? (par exemple La Caritas)

C’est à nous les enfants d’être la lumière pour les autres enfants et les autres élèves. Même si nous sommes petits, nous pouvons rendre les autres heureux dès maintenant. A ce moment-là, je serai fort et courageux quand je serai grand pour aider les autres. Mais il faut commencer tout de suite. C’est comme pour le foot-ball ou la lutte, pour faire le bien et aider les autres.

Être la lumière pour les autres, c’est difficile. Mais si Dieu nous demande de le faire, il va nous aider. Mais il faut prier pour cela : pour aider ceux qui sont malades, ceux qui sont tristes, et tous ceux qui souffrent autour de nous, tous ceux qui ne savent pas bien se conduire dans la vie.

Que faire ?

J’ai des yeux : cette semaine j’ouvre bien les yeux pour voir les gens que je peux aider, et les choses que je peux faire. Par exemple, ramasser les papiers et les plastiques dans la cour, aider les aveugles à traverser la rue, ou les handicapés à porter leurs affaires, inviter un enfant qui est tout seul à venir jouer avec nous, aider un camarade qui porte quelque chose qui est trop lourd pour lui tout seul. Mais pour tout cela, il faut ouvrir les yeux pour voir les souffrances et les problèmes de ceux qui nous entourent.

J’ai des mains. J’ouvre mes yeux pour faire l’aumône, et pour partager ce que j’ai. Pas seulement la nourriture, mais par exemple prêter ma gomme ou mes crayons de couleurs en classe. Ou aller serrer la main à ceux qui sont tout seul dans la cour de récréation.

J’ai des oreilles : j’écoute mes parents, quand ils me demandent un travail à la maison. J’écoute mon camarade qui pleure parce qu’il souffre. J’écoute le maître quand il me demande de balayer la classe. J’écoute les conseils qu’on me donne. Pas seulement mes parents, mon maître ou les grandes personnes mais aussi mes camarades.

J’ai des jambes : quand je vois un malade, je vais le voir. Quand je vois un étranger qui vient dans le quartier, je vais le saluer. Q uand je vois quelqu’un qui vient d’arriver, je lui montre le quartier : où est le marché , la gare routière ou la mairie, etc…Quand je vois des camarades qui se battent, je vais les séparer

J’ai un cœur. Est-ce que je sais aimer les autres ? Est-ce que je sais m’assoir en silence, pour écouter la voix de Dieu dans mon cœur ?

Activités

Recopie le titre de la leçon. Ecris ce que tu veux faire avec les autres

3ème leçon : Ma vie à l’école

Note à l’éducateur : Il adaptera la leçon à sa classe qu’il connaît bien

Qu’avons nous fait cette semaine ?

Laisser les enfants répondre.

Cherchons ensemble

Tu es à l’école. Quelles sont les bonnes choses que tu vis ? Qu’est-ce qui ne te plait pas ?

Est-ce que c’est important d’être à l’école. Pourquoi ?

Réfléchissons

On te dit de bien travailler à l’école, pour réussir aux examens, et avoir un bon travail plus tard. Est-ce que tu es d’accord avec cela ? Pourquoi ? Avoir un diplôme ou un travail, c’est très important. Pourtant à l’école, il faut aussi bien préparer son avenir, c'est-à-dire apprendre à bien se conduire dans la vie. C’est pourquoi, à l’école on enseigne (on apprend des choses). Et aussi on éduque (on apprend à bien vivre). Donc nous apprenons à l’école, pour augmenter notre intelligence et pour devenir des hommes et des femmes sérieuses. Et aussi, de bons citoyens et de bons croyants, en qui on pourra avoir confiance et qui feront avancer le pays.

C’est à l’école que tu passes la plupart de ton temps. Tu apprends à vivre avec les autres. Tu te prépares à vivre dans la société. C’est pourquoi c’est très important que tu sois heureux à l’école, et que tu sois ami avec tout le monde. Alors tu auras la joie dans ton cœur et tu rendras les autres heureux ;

Mais pour rendre les autres heureux, il y a des conditions. Si tu te conduis mal, que tu insultes les autres, que tu te bagarres, non seulement tu fais souffrir tes camarades mais tu te fais du mal à toi-même, tu deviens méchant, et tu fais du mal à tout le monde car alors il n’y a plus d’entente dans la classe et à l’école. Si tu sèmes la méchanceté dans ta classe, tu fais souffrir tout le monde.

Que faire ?

A l’école il y a des enfants qui trichent. Qu’est –ce que tu en penses (laisser les enfants répondre). On dit « tricher c’est voler ». Tu n’as pas pris de l’argent, mais tu as pris la place des autres. Et tu as pris les notes que tu ne mérites pas, car tu n’as pas appris ta leçon. En plus, tu fais du mal à tout le monde : en trichant, tu fais reculer tous les autres élèves qui auraient dû prendre ta place.

Mais surtout, c’est mauvais pour toi. Si tu prends l’habitude de tricher, tu ne vas plus travailler. Et le jour de l’examen, tu ne pourras pas tricher. Si tu essayes, tu seras renvoyé, tu n’auras pas de diplôme. Même si tu réussis ton examen en trichant, tu n’auras pas la connaissance. Et quand tu auras un travail, on va te renvoyer, parce que tu ne seras pas capable. C’est important de réfléchir à tout cela. Et aussi d’en parler avec tes camarades. Pour que eux aussi, ils réfléchissent à ce qu’ils font.

C’est la même chose pour les camarades qui sont paresseux. Et d’abord pour toi-même.

NB. L’enseignant abordera les autres problèmes de l’école. Il cherchera surtout à faire parler les élèves, pour qu’ils trouvent eux-mêmes leurs solutions. Car à ce moment-là, ils seront plus motivés pour le mettre en pratique

Activités

Que proposez-vous, pour que notre classe et notre école marche mieux ; et que nous soyons plus heureux tous ensemble ?

Faire le théâtre d’un enfant qui se bat, et qui est conseillé par quelqu’un d’autre

Quand des enfants se battent, souvent les autres élèves l’entourent en riant et en applaudissant. Est-ce que c’est une bonne solution ? Quand des camarades se battent, que faut-il faire ?

Vous composez un chant sur l’amitié à l’école (on peut simplement mettre des paroles sur un chant déjà connu). Vous vous levez et vous vous donnez tous la main en chantant, pour montrer que vous voulez bien vous entendre et être heureux ensemble

4ème leçon : Le travail

Note pour l’éducateur
Le but de cette fiche, c’est de donner une bonne idée du travail aux enfants : que ce ne soit pas vu comme une punition, mais comme la possibilité pour chacun d’agir avec Dieu, pour construire le monde. Et comme un moyen de rendre service. Pas seulement à la famille, mais aussi autour de soi et à toute la société. NB : La question de l’argent sera abordée dans une autre leçon.

Qu’avons nous fait cette semaine ?

Laisser les enfants répondre.

Cherchons ensemble

Montrer des photos de différents travailleurs. Demander aux enfants qu’est ce qu’ils voient, qu’est ce qu’ils en pensent ?

Apporter aussi des objets fabriqués par des artisans. Demander comment ils ont été faits

Vous allez manger un cèèbu jën. Quels sont les différentes personnes qui ont travaillé pour cela ?

Et vous, quel travail faites-vous à l’école ? À la maison ? Dans le quartier ? Avec les autres ? A qui ce travail rend-t-il service ? Est-ce important ? Pourquoi travaillons-nous ?

Réfléchissons

Quand Dieu a créé Adam et Eve, Il les a mis dans un jardin. Ils étaient heureux, et ils travaillaient dans la joie. Jusqu’au jour où ils se sont révoltés contre Dieu, et où Dieu les a punis et chassés. Qu’est ce que cela nous montre ? Dieu travaille toujours. C’est Lui qui nous fait vivre avec le monde entier. Dieu veut que nous travaillions comme Lui. il veut que nous soyons heureux dans notre travail.

C’est par le travail que nous gagnons ce dont nous avons besoin pour vivre. Mais c’est fatigant de travailler. Dieu nous demande d’être courageux dans le travail. Et aussi sérieux, pour travailler comme des bons croyants.

Il y a des gens qui ne trouvent pas de travail, on les appelle des chômeurs. Ils souffrent beaucoup. Ce n’est pas normal. Tout le monde doit avoir un travail, pour pouvoir vivre et faire vivre sa famille.

Il y a aussi des enfants que l’on fait travailler d’un travail trop dur. Cela non plus ce n’est pas normal. Bien sûr, tu dois aider ta famille et rendre service autour de toi. Mais un enfant doit pouvoir aller à l’école, pour se former et préparer son avenir.

C’est par le travail que nous pouvons aider les autres et les rendre heureux : par exemple, l’infirmier qui soigne les malades, le paysan qui nourrit les populations, l’enseignant qui éduque les enfants, la maman qui s’occupe de la maison et prépare à manger pour tout le monde, les artisans et les ouvriers qui fabriquent les choses dont nous avons besoin. On pourra demander aux enfants d’ajouter d’autres exemples. On peut faire des routes pour que les paysans puissent vendre ce qu’ils ont produit, des mairies pour organiser notre vie ensemble.etc …

Par notre travail, nous construisons notre pays pour qu’on puisse vivre en paix, dans la sécurité. Un bon citoyen doit travailler. C’est par le travail que nous construisons des écoles, des dispensaires, des outils et toutes les choses dont nous avons besoin.

Le travail bien accompli fait plaisir à Dieu. Et alors Dieu bénit notre travail. Nous pouvons offrir notre travail à Dieu dans la prière.

Que faire ?

Par le travail nous aidons notre famille, pour que tout le monde ait de quoi manger, et de quoi vivre.

Par notre travail nous construisons notre pays pour qu’on puisse vivre en paix et dans la sécurité. Un bon citoyen doit travailler. C’est par le travail que nous construisons des écoles, des dispensaires, des outils et tout ce dont nous avons besoin. Le travail bien fait, fait plaisir à Dieu et alors Dieu bénit notre travail. Nous pouvons offrir notre travail à Dieu dans la prière.

Activités

Questions : A quoi servent les secrétaires, les policiers, les éleveurs, etc… ?

Dessine le travail que tu veux faire plus tard

Quelles sont les choses que tu peux déjà fabriquer à ton âge ? Tu les apportes à la prochaine leçon.

Faire un tableau avec les photos du début et ajouter les idées principales que les enfants ont retenues à partir de cette leçon.

Dire merci à Dieu pour tous les travailleurs, et pour la force et l’intelligence que Dieu nous donne.



5ème leçon : L’argent

Note pour l’éducateur
Les enfants n’ont pas encore beaucoup d’argent, mais c’est important de leur apprendre à bien utiliser ce qu’ils ont. Et de les aider à réfléchir à l’avance, à la place de l’argent dans notre vie.

Qu’avons nous fait cette semaine ?

Laisser les enfants répondre.

Cherchons ensemble

L’argent est-il bon ou mauvais. Pourquoi ? Qu’est ce qu’on dit autour de nous sur l’argent ? Quelles sont les disputes qu’il y a au sujet de l’argent ? Que faire ?

Réfléchissons

L’argent est bon. Quelles sont les bonnes choses qu’on peut faire avec l’argent ? Donnez des exemples.

On dit « l’argent est un bon maître, mais c’est un mauvais serviteur ». Qu’est-ce que cela veut dire ? Si tu utilises l’argent pour faire des bonnes choses, tu es son maître. Mais si c’est l’argent qui commande dans ta vie, et si tu penses seulement à l’argent, c’est lui qui devient ton maître : tu deviens son esclave.

Quelles sont les mauvaises choses que l’on fait avec l’argent autour de vous ? Pour avoir de l’argent certains frappent les autres pour les voler. Il y a des gens qui ne font pas bien leur travail. Et pourtant, ils sont payés pour cela.

L’argent est bon, mais ce n’est pas le plus important dans la vie. Et quand quelqu’un meurt, il ne peut pas emporter son argent avec lui. Qu’est ce qui est le plus important ? C’est notre foi en Dieu. C’est elle qui nous conduira jusqu’à la vie qui ne finit pas, auprès de Dieu.

Notre vraie richesse, c’est aussi une famille qui s’entend bien. Et une classe où on est amis.

Si tu as de l’argent, c’est grâce à Dieu, il faut donc l’utiliser comme Dieu veut.

Que faire ?

Si tu as de l’argent, tu ne dois pas seulement penser à toi –même ou à ta famille. D’abord tu penses aux pauvres, et à ceux qui sont dans le besoin.

Mais le pays a aussi besoin d’avancer, de grandir (de se développer). Il y a trop de gens qui dépensent leur argent dans des fêtes ou dans des choses inutiles. Ou bien qui envoient leur argent dans les autres pays à la banque. Au lieu d’ouvrir des ateliers, de lancer des projets, et de construire des usines. Pourtant c’est cela qui peut donner du travail à tout le monde.

On a besoin d’argent pour vivre. Mais on ne peut pas gagner son argent n’importe comment. Il faut gagner un argent propre, par des moyens honnêtes et justes. Car il y a des gens qui gagnent leur argent d’une mauvaise façon. Demander aux enfants de donner des exemples : des gens qui gagnent de l’argent en vendant de la drogue. Et des femmes et des jeunes filles qui vont avec des hommes, en se faisant payer ( la prostitution) . Qu’est ce que vous pensez de cela ?

Il y a aussi beaucoup de façons de voler. Il y a ceux qui prennent l’argent des autres directement. Mais il y aussi ceux qui commandent des habits chez le tailleur, ou une table chez le menuisier, ou de la nourriture chez le commerçant en disant : « je vais te payer à la fin de la semaine », et ils ne payent pas. Cela aussi c’est voler. Et aussi si tu fais des mauvaises choses : un habit qui est mal cousu, une table qui n’est pas solide. Tu demandes de te faire payer alors que le travail n’est pas bon, cela aussi c’est voler.

Activités

Faire le dessin de quelqu’un qui aide un pauvre, avec son argent.

Faire une cotisation pour aider un camarade malade ou qui a des difficultés

Faire un théâtre d’un ouvrier qui fait bien son travail

Composer un chant sur l’argent

6ème leçon : Le mariage

Note à l’éducateur
Les enfants de l’élémentaire ne sont pas encore prêt à se marier. Mais ils sont très au courant des questions de sexualité par les médias, même si les informations sont très limitées et mal orientées. Au niveau du CM2, certains enfants veulent déjà avoir un copain ou une copine, alors qu’ils ne sont évidemment pas prêts à se marier, ni même à vivre une vraie mixité. Nous aurons une autre fiche au sujet de l’éducation sexuelle. Ici nous voulons leur faire comprendre l’importance de l ‘amour humain, voulu par Dieu lui-même. Et que Dieu nous aide à nous aimer en vérité. De même, le désir d’avoir des enfants vient de Dieu. Car c’est Dieu qui est le maître de la vie. Nous voulons déjà mettre dans le cœur de l’enfant, le désir de faire de sa vie quelque chose de beau. Bien sûr les différentes fiches se complètent pour arriver à ce résultat. On adaptera cette fiche pour les plus petits.

Qu’avons nous fait cette semaine ?

Laisser les enfants répondre.

Cherchons ensemble

Pour vous une famille heureuse c’est quoi ? Qu’est ce qui montre qu’un papa et une maman aiment leur enfant ? Que font-ils pour eux ? Ne pas parler seulement de la nourriture et des habits mais de l’amour des parents pour leurs enfants, leurs efforts pour les conseiller, de l’argent qu’ils donnent pour les envoyer à l’école, de la prière ensemble, des conseils et de l’éducation, etc…

Qui a mis dans le cœur des parents le désir d’avoir des enfants ? Qui les aident à aimer leurs enfants (c’est Dieu).

Mais il y a des jeunes garçons et filles qui se mettent ensemble sans se marier. Il y a aussi des garçons qui enceintent les filles, et qui les refusent ensuite. Que pensez-vous de cela ? Et des files qui attirent les garçons et les excitent, par exemple par leur façon de s’habiller ? (laisser les enfants répondre).

Réfléchissons

C’est Dieu qui a créé l’homme (la personne humaine), mais il l’a créé homme et femme : Adama et Awa. Il les a créés pour qu’ils s’aiment, pour qu’ils aient des enfants et soient heureux ensemble . L’homme et la femme sont faits pour s’aimer, pour vivre ensemble, pour s’occuper ensemble de leurs enfants. C’est Dieu aussi qui a mis en vous le désir de vous connaître garçon et fille. Mais pour se marier, il faut d’abord se préparer. Et être assez grands pour cela. Pas seulement dans son corps, mais surtout dans son esprit et dans son cœur.

Aimer c’est quoi ? Aimer c’est partager : quand tu aimes quelqu’un tu partages ce que tu as avec lui. Quand un homme et une femme s’aiment, ils ne veulent pas seulement se faire des cadeaux. Ils veulent partager toute leur vie. C’est pour cela qu’ils se mettent ensemble pour vivre.

Les enfants : les enfants ont besoin non seulement de nourriture, mais aussi de conseils, d’éducation et surtout d’amour. Pour être heureux ils ont besoin d’un père et d’une mère qui s’aiment, qui s’entendent, et qui s’occupent d’eux ensemble, en les aimant le mieux possible.

Aimer c’est donner, mais ce n’est pas seulement donner des choses, c’es donner ses idées et ses conseils. C’est donner son aide, son soutien et son amour. Aimer, c’est se donner à l’autre : donner son cœur, mais aussi son esprit, et son corps (la relation sexuelle).

Quand on s’aime, on se donne des conseils et on échange des idées, pour s’aimer avec douceur et bonté : aider l’autre et non pas lui faire des reproches, ni le faire souffrir ou l’humilier.

Quand un homme et une femme s’aiment, ils se donnent aussi leur corps l’un à l’autre. C’est ce qu’on appelle la relation sexuelle. Mais là aussi l’homme ne prend pas sa femme par la force, il se donne à elle avec respect. Et la femme accueille son mari avec amour. Alors,, par la force de Dieu, ils mettent des enfants au monde, qui seront aimés et heureux.

Mais pour bien aimer et éduquer ses enfants, il ne faut pas qu’ils soient trop nombreux pour pouvoir bien les nourrir, les habiller, leur payer l’école et préparer leur avenir. Et surtout, pour avoir du temps pour les conseiller, et parler avec eux. C’est ce qu’on appelle la régulation des naissances.

Quand on aime, on met tout en commun. C’est pourquoi le mari et la femme partagent ce qu’ils ont, pour être heureux ensemble. Quand on aime quelqu’un, on est heureux avec lui ; et on a envie que ce bonheur dure toute la vie. C’est pour cela que normalement, on se marie pour toujours. Si tu aimes quelqu’un de tout ton cœur, tu le respectes. Tu ne vas pas chercher quelqu’un d’autre, puisque tu es heureux avec lui ou avec elle. (Ce paragraphe est à expliquer avec tact, pour donner le goût d’un amour total et qui dure, car c’est ce qui correspond au désir profond et au bonheur de l’homme et de la femme, tout en sachant que dans l’islam le divorce et la polygamie sont admis, même s’ils sont limités).

Pour être heureux, il faut être en bonne santé. Et aussi pour avoir des enfants en bonne santé. Si tu es paresseux ou gourmand ou que tu t’amuses avec ton corps, tu ne pourras pas avoir un mariage heureux. Dieu ne nous pas donné notre corps pour nous amuser, ni pour faire n’importe quoi avec lui, ni pour gagner de l’argent. Mais pour aimer et donner la vie (avoir des enfants). Dieu veut que nous nous servions de notre corps et de notre intelligence, pour être forts, et ainsi réussir notre mariage : avoir des enfants heureux, et nous mettre au service de Dieu et des autres.

Activités

Demander aux enfants d’apporter des photos de mariage, ou en apporter soi-même. Qu’est ce qu’on dit du mariage dans votre famille ? Est-ce que vous avez déjà assisté à un mariage à la mairie ? Comment cela se passe ? Qu’est ce que vous avez retenu ?

Comment se passe le mariage à la mosquée ? Qu’est ce qu’on fait ? Si tu ne sais pas, tu peux demander à tes parents de te l’expliquer.

Nous disons merci à Dieu qui nous a donné une famille.

Recopier : Par le mariage Dieu bénit l’homme et la femme, pour qu’ils soient heureux, et avoir des enfants heureux et bien éduqués.

7ème leçon : La souffrance

Note pour l’éducateur
Ce n’est pas facile de parler de la souffrance aux enfants : la maladie, la faim, la pauvreté, mais aussi le manque d’amour et les disputes dans le quartier. Pourtant, c’est important d’apprendre aux enfants à voir ceux qui souffrent autour d’eux. On cherchera à faire réfléchir les enfants sur ce problème, pour qu’ils ne disent pas trop facilement : « c’est Dieu qui l’a voulu ». Et rester sans rien faire, face à la souffrance, au mal, et à la maladie.

Qu’avons nous fait cette semaine ?

Laisser les enfants répondre.

Cherchons ensemble

Nous voulons tous être heureux, et en bonne santé. Mais parfois nous souffrons. Quelles souffrances avons-nous dans notre cœur ? Quelles souffrances avons-nous dans notre corps ?

Réfléchissons

Nous voulons être forts. Nous voulons être en bonne santé pour bien travailler, réussir notre vie, et être ami avec tout le monde. Mais ce n’est pas toujours ce qui se passe

Si je suis fatigué, qu’est ce que je dois faire ? Et si je suis malade ? Dans ces cas-là, certains deviennent méchants ou ils se mettent en colère. Ils demandent beaucoup de choses à leurs parents. Ils ne veulent plus rien faire, ni aider les autres. Est-ce que je peux supporter et garder mon sourire, même quand je souffre ? Que faire pour cela ? Si tu n’as pas de bonnes notes, mais que tu continues à travailler, c’est très bon. Si tu es malade et que tu gardes le sourire, c’est très bon.

Quelles sont les souffrances que nous voyons autour de nous ? Nous qui sommes des enfants, qu’est ce que nous pouvons faire ? Par exemple : il y a des mamans dont l’enfant est toujours malade, des hommes sans travail, des jeunes qui n’ont pas d’amis, des enfants qui ont faim, des familles qui ne s’entendent pas. Si ta maman est fatiguée qu’est-ce que tu peux faire ? Si ton grand père est tout seul, comment tu peux lui apporter de la joie ?

Quand quelqu’un souffre, certains disent : » c’est Dieu qui l’a voulu ». Qu’est ce que tu penses de cela ? (Dieu veut que les hommes soient heureux et non pas qu’ils souffrent). On dit dans le Coran « Dieu est le compatissant » (il est bon, il ne fait pas souffrir), » il est le miséricordieux »  (il a pitié de ceux qui souffrent).

Quand ils ont faim, des gens vont voler. Qu’en penses tu ? (C’est une question difficile et il ne s’agit pas de répondre d’une façon trop simple).

Activités

Tu écris ce que tu veux faire, pour lutter contre les souffrances autour de toi.

Tu dessines un camarade qui est tout seul, et qui est triste. Ou bien un élève qui n’arrive pas à bien étudier, et qui a des mauvaises notes, malgré ses efforts.

Vous faites le théâtre d’un élève dont les camarades se moquent, et quelqu’un vient le consoler.


Introduction

Dans notre collège, au début de l’année scolaire, nous avons tenu une rencontre par classe entre élèves chrétiens et musulmans ensemble, pour leur présenter les prophètes Moïse et en particulier Abraham, par un professeur musulman et la catéchiste d’un collège. Après cette présentation, nous leur avons demandé d’être les prophètes d’aujourd’hui à l’école, dans la maison et dans le quartier. Au mois de mai nous avons tenu des rencontres d’évaluation. Voici un certain nombre de choses qu’ils ont dites. J’’AI PREFERE EN GARDER UN BON NOMBRE : A lire au fur et à mesure, à petites doses !

Les gestes que j’ai faits pour ressembler au père des croyants, Abraham dans mon quartier

  • Je salue les habitants de mon quartier et je fais connaissance avec eux, je les respecte.

  • Quand il y a une cérémonie dans notre maison, je leur donne un peu du repas ou du « lakh »

  • Quand le mois du ramadan arrive on donne du « soukaaru koor » (offrande de Ramadan) aux pauvres, et quand la tabaski ou la Korité arrive on leur demande pardon.

  • Je donne l’aumône  et je suis miséricordieux

  • Je respecte les droits du voisin.

  • Je cède le passage aux adultes assis en train de discuter, je les salue poliment

  • Je ne verse jamais d’eau sale dans les rues.

  • Je suis respectueuse et tous les vieux et vieilles le disent.

  • Je respecte mes voisins et aussi tous les dimanches je vais à l’école coranique pour apprendre le Coran.

  • J’ai fait la prière du matin.

  • J’ai prié pour les âmes du purgatoire

  • J’ai accueilli les gens dans notre maison.

  • J’ai visité les malades

  • J’ai donné des offrandes aux gens pauvres

  • Je sensibilise mes amies, mes camarades au droit chemin.

  • Je prie Dieu qu’il me donne les capacités d’aider les personnes qui n’ont rien à manger, de construire des foyers pour les enfants.

  • J’ai respecté les personnes âgées

  • Si je connais son chemin je peux lui montrer mais mes parents m’ont interdit de parler aux inconnus.

  • Un jour ma mère m’envoie à la boutique. Quand je suis sortie, j’ai vu un mendiant de mon âge, il avait des habits déchirés. Je suis rentré à la maison j’ai pris les habits dont je n’avais pas besoin et je lui ai donné les habits. Il m’a remercié plusieurs fois et je lui ai dit merci.

  • J’ai cédé des places aux personnes âgées dans le car.

  • J’ai respecté les personnes âgées de mon quartier.

  • J’ai partagé avec mes camarades

  • J’ai dit la vérité

  • Je suis allé à l’église.

  • J’ai défendu un de mes amies

  • Je me suis réconcilié avec mes amies avec qui je ne parlais pas.

Ce que j’ai fait de bien pour être prophète dans le quartier :

  • j’ai donné mes jouets d’enfance à des jumelles qui étaient pauvres.

  • J’ai donné une idée à mon père pour qu’il fasse une œuvre de charité à l’orphelinat.

  • J’ai conseillé une petite fille pour apprendre aux tous petits à faire la prière.

j’ai participé au set-setal (nettoyage) dans la mosquée.

  • j’ai aidé mes copains à mieux faire leurs exercices au cours du soir.

  • J’ai participé à la réconciliation de deux de mes amis qui se battaient.

  • J’ai dit pardon à un vieux dont j’ai cassé son pare-brise de sa voiture

  • J’ai aidé mes amis à prendre leur ballon sur le toit d’une maison.

  • J’ai failli casser le bras d’un enfant qu’on a insulté et je me suis mal comporté avec ses parents. Ensuite j’ai demandé pardon.

  • J’ai été poli et respectueux dans mon quartier

  • Quand j’ai rencontré des pierres qui pouvaient blesser des gens au milieu de la rue, je l’enlevais et les mettais de côté.

  • J’ai donné des habits à notre bonne.

  • Je suis allée rendre visite à une de mes amies qui est en prison.

Dans notre quartier :

  • Mardi passé, quand mes amis n’avaient pas de ballon pour jouer au foot à l’heure où j’apprenais mes leçons, je leur ai prêté et j’ai continué d’étudier.

  • J’ai aidé ma sœur à nettoyer le salon en balayant le salon (un garçon)

  • je prie chaque jour et je fais entièrement confiance quoiqu’il arrive.

  • J’ai cherché à renforcer les liens entre mes amis (es) et moi. Je m’entends très bien avec eux à présent et Allah m’en a donné la force de s’entraider

  • Je respecte les amis.

Ce que j’ai fait pour devenir prophète dans la famille

  • J’ai obéi à mes parents, j’ai fait le travail de la maison.

  • Je fais la prière à l’heure même,

  • Je respecte mes frères, sœurs, tantes, oncles, etc.

  • Je donne le bon exemple à mes petits frères


  • J’aide ma mère chaque fois qu’elle en a besoin.

  • Je crois plus à Dieu que tout au monde.

  • Je respecte les heures de prière sans exception.

  • Je sais défendre ma famille et mes proches.

  • Je fais tout pour les rendre heureux.

  • Je prie pour que Dieu nous accorde la prospérité à ma famille.

  • Je suis miséricordieux.

  • Chaque matin je donne l’aumône.

  • A la maison je prie Dieu pour que règne la paix dans le monde

je suis solidaire et je sais partager mes connaissances avec les membres de ma famille.

  • Je suis miséricordieux.

  • J’ai aidé mes frères à faire leurs exercices

  • J’ai essayé de rester une journée sans insulter ceux qui me font du mal.

  • J’ai essayé de pardonner.

  • J’ai essayé de me comporter comme un responsable à la maison.

  • J’ai montré à mes frères et sœurs comment prier.

  • J’ai essayé de sensibiliser ma famille qu’il n’y a qu’un seul Dieu.

  • Apprendre à jeûner sans chercher à manger en cachette.

  • Prier chaque jour le Bon Dieu de nous donner la grâce, la paix et la santé dans tout le monde.

  • Remercier chaque jour le Bon Dieu de m’avoir donné la capacité de passer cette belle journée.

  • J’essaie d’être responsable, une personne de confiance.

  • J’essaie de comprendre mes frères et sœurs et je leur donne des conseils qui pourront leur être utiles à l’avenir.

  • Je les guide à faire leurs exercices de maison.

  • je leur apprends le Coran les samedis et dimanches soir.

J’écris ce que j’ai fait de bien durant tout le temps pour devenir un jour prophète à la maison

  • Ma sœur avait tellement faim et elle avait perdu son argent. Comme moi j’avais mon argent, j’ai donné la moitié de mon argent pour qu’elle puisse acheter son goûter.

  • Ma sœur aînée était malade. comme il y avait beaucoup trop de travaux, j’ai appelé l’autre sœur afin de m’aider à faire le travail de ma sœur aînée.

  • Nous avions des invités. Comme il n’y avait pas beaucoup d’espace parce qu’il y avait le mariage, je leur ai laissé la place.

  • J’aide mes parents à certaines difficultés, comme quand une personne est blessée.

  • Je suis fier de croire et de prier car ainsi va la vie.

  • J’ai partagé les informations de certaines maladies apprises à l’école.

  • Je me comportais mal avec mon frère, ma mère et mon père. Mais après avoir écouté les enseignements, j’ai beaucoup changé car je tapais toujours mon frère, je n’allais pas faire les courses pour papa et maman. Mais maintenant je ne tape plus mon frère, je vais aux courses de papa et maman où ils veulent.

  • Je prie Dieu, j’apprends le Coran et maintenant j’ai vu un changement extraordinaire pour être un modèle pour mon frère.

  • Je fais tout ce qu’on me dit sans bouder.

  • J’aide mes petits frères et petites sœurs dans le travail.

  • J’aide mon père sur quelques travaux de réparation dans la maison.

  • J’aide ma mère dans les travaux ménagers quand la domestique n’est pas là.

  • J’écoute et j’applique les consignes des parents.

A l’école

Durant ce temps à l’école, pour être prophète comme Abraham, j’ai su écouter mes camarades, obéir aux professeurs, partager ce que j’ai avec ceux qui n’en ont pas, conseiller les camarades.

  • Je n’ai jamais volé mes camarades de classe

  • Je ne les ai pas trompés

Les actes que j’ai fait afin d’être prophète dans mon école :

  • Me respecter moi-même

  • Avoir la confiance envers les autres.

  • Partager mes opinions avec les autres.

  • Aider les diminués

  • Respecter les lois de l’école

  • Demander pardon le plus souvent possible

  • Je respecte la propreté de l’école

  • Je suis solidaire

  • Je suis tolérante

  • Je respecte mes aînés et les professeurs

  • Je ne bavarde pas en classe

  • Je ne fais pas de mauvaises manières derrière les professeurs

  • J’ai aidé mon camarade qui n’avait pas compris le devoir

  • Partager mon bonheur avec mes camarades

  • J’ai été solidaire avec eux

  • Je ne me suis pas bagarré avec eux

  • J’ai partagé avec eux leurs moments de difficulté.

  • J’ai partagé mon cœur avec tout le monde

  • J’ai obéi à tous les ordres que le professeur m’ordonnait.

  • Par ma gentillesse, j’arrive à pardonner à ceux qui m’ont fait du mal

  • Je suis heureux avec mes amis et mes professeurs

  • Tous les jours je rendais grâce à Dieu

  • Un jour quand je venais à l’école avec une amie, on a rencontré un talibé et ce dernier a demandé à mon amie de l’argent et justement j’en avais dans la main et je lui i donné.

  • Dès l’heure, quand on sonne je me mets dans les rangs, je reste tranquille jusqu’à la fin de la levée des couleurs et de la prière.

  • En classe, je reste calme jusqu’à l’arrivée du professeur

A la récréation, je parle avec mes amis

Pour être prophète :

  • J’ai dû respecter les commandements de Dieu

  • J’ai partagé avec mes amis à ceux et celles qui n’ont rien à manger ou à acheter

  • Quand il y a dispute entre mes amis, je les convaincs pour qu’ils se réconcilient et ça me fait plaisir de aire ces bonnes actions car cela plaît à Dieu

  • Si un élève ne fait pas ou ne dit pas ce que Dieu aime, je viens devant lui, je parle avec lui pour qu’une autre fois cela ne se répète plus et aussi que ces camarades le font et nous allons faire une belle vie dans le monde.

  • J’aide mes amis dans certains problèmes, les exercices et les matières. Je partage la joie et la peine avec eux chaque moment. Peut-être un jour ou l’autre on se fâchera mais on va se pardonner car la vie se passe comme ça. Aujourd’hui on a de la peine et demain on est en joie, contente.

  • J’ai donné de l’eau à ceux qui avaient soif dans notre classe.

  • J’ai travaillé très bien pour faire plaisir à mes parents parce qu’ils payent trop cher.

  • J’ai donné de l’argent à mes amis quand j’avais plus qu’elles.

  • J’ai prêté mon stylo à un camarde lors de la composition.

  • Quand les professeurs m’envoient, je pars. Si je voulais, je pourrais leur dire je ne fais pas mais je le fais pour devenir comme le prophète Abraham.

  • J’ai donné à une élève de l’argent car on avait volé le sien.

  • J’ai aidé un jeune élève à traverser la route.

  • J’ai cotisé pour donner à mon ami qui était malade.

  • J’ai acheté un repas à mes amis.

  • J’ai prêté mon cahier à mon camarade de classe qui était absente.

  • J’ai empêché une bagarre qui se faisait avec les élèves.

  • J’ai réconcilié des camarades de classe.

Conclusions

  1. Nous allons continuer à mener ces actions jusqu’à la fin de l’année scolaire.

  2. Nous allons partager cette réflexion à la maison avec nos parents, nos frères et nos sœurs, avec nos camarades dans le quartier, et en particulier avec les élèves des autres collèges qui n’ont pas la chance d’une telle réflexion.

  3. Nous vivons cela spécialement pendant le temps de Ramadan qui est un temps de grâce et de bénédictions et pour les élèves catholiques pendant la marche du pèlerinage.

  4. Nous continuerons à remplir les listes d’actions que nous avons commencé à écrire.

  5. Nous pensons déjà à ce que nous allons faire pendant les vacances.


J’’ai été invité par une organisation musulmane à intervenir sur ce thème pour donner le point de vue chrétien. Je suis intervenu à côté d’un imam. A cette occasion, j’ai rappelé notre action menée à l’occasion des dernières JMJ, en particulier l’assemblée générale des jeunes sur les problèmes de violence et les solutions qu’ils ont proposé eux-mêmes. Je vous ai déjà envoyé ces documents. J’ai insisté sur l’importance de donner la parole aux jeunes eux-mêmes et de les écouter. Parce que trop souvent on vient avec des solutions toutes faites, décidées d’en haut ou dans les bureaux, que ce soit par les autorités civiles, administratives ou religieuses, sans consulter les jeunes. Et ensuite on s’étonne que les jeunes n’y participent pas.

J’ai essayé de présenter les différentes formes de violence. Souvent cela commence par la violence verbale, les insultes qui se continuent par les coups, et qui se terminent quelquefois par des meurtres. On a vu des jeunes se disputer pour une pièce de 100 francs ou pour une cigarette, et en venir à sortir leurs couteaux, se battre et tuer l’autre. Nous avons noté, comme le dit l’UNESCO, que la paix vient du cœur de l’homme, et que la solution ce sera donc d’abord d’apprendre à vivre dans la paix, à respecter les autres mais d’abord à se respecter soi-même. Le problème est d’abord un problème d’éducation.

Pour cette action contre la violence et en faveur de la paix, nous pouvons nous appuyer sur les désirs profonds de chacun, même si ensuite il faut trouver les moyens d’agir et passer à l’action. On se salue en se disant « asalam alekoum » : la paix soit avec toi. On peut aussi se baser sur ce qu’on appelle les vertus traditionnelles, la culture des anciens. A condition de voir comment vivre d’une façon positive ces valeurs dans le monde moderne et la société actuelle. On peut s’appuyer aussi bien sûr sur les religions, que ce soit le christianisme ou l’islam. A la fin du Ramadan les croyants musulmans se rencontrent en se disant : pardonne-moi « bal maa akh ». Et les chrétiens, à chaque messe demandent la paix de Dieu. Il est possible aux chrétiens et aux musulmans de bâtir la paix avec tous les hommes de bonne volonté. Mais cela suppose que tout le monde se mette ensemble. D’abord les parents pour éduquer leurs enfants à la paix. Et lutter contre la violence, déjà entre frères et sœurs. Mais sans accuser ni culpabiliser les parents, ce que l’on fait trop souvent, en oubliant le rôle des écoles, des associations religieuses, des mouvements de jeunesse, et des organisations de quartier. Il ne faudrait pas non plus faire porter toute la responsabilité à l’Etat, sans que chaque citoyen ne fasse ce qu’il peut là où il vit.

Bien sûr on ne pourra pas se contenter de conseils et de morale, il s’agit d’étudier la situation, de trouver les différentes causes car elles sont multiples et pour chacune de ces causes de trouver ensemble la solution appropriée. Ce qui est important, c’est de faire revivre cette notion de respect. Comme l’on dit dans la société, nous sommes tous des fils d’Adam. Et le respect est l’une de ces valeurs traditionnelles de la culture sénégalaise, et même négro-africaine en général. Comme dit un proverbe : « si tu veux qu’on te respecte, il faut d’abord te respecter toi-même ».


Année de la miséricorde avec les élèves

Voici ce que des camarades ont fait pendant cette année de la miséricorde

Dans le quartier

  • On était allé jouer au terrain de football, une de mes amies s’est fracturée l’os du bras et une fois de retour de l’hôpital nous avons fait une quête et on a eu 3000 Frs. Nous sommes allés le donner à sa mère. Elle nous a remerciés.

  • J’ai donné le pull que j’aimais beaucoup à un talibé de la rue

  • J’ai pardonné à une amie

  • J’ai appris à tolérer

  • J’ai essayé d’instaurer la paix dans mon entourage

  • J’ai demandé à certains de laisser leurs mauvaises habitudes

  • J’ai pardonné à ceux qui m’ont blessé

  • J’ai contribué aux festivités dans mon quartier. exemple : le set setal

J’ai vécu la miséricorde comme étant un bon musulman

  • J’ai fait toutes les cinq prières ensemble chaque jour comme Dieu l’a dit

  • J’ai fait le jeune et en le faisant j’apprenais le Coran

  • J’ai prié pour les âmes pour qu’ils reposent en paix

J’ai aidé les vieux ou vieilles à traverser la route

  • J’ai respecté mes adultes et mes camarades

  • J’ai prié le Bon Dieu pour que tout le monde ait la paix afin que nous puissions vivre en harmonie.

  • Je me suis réconcilié avec mes amis

  • J’ai pardonné à ceux qui m’ont fait du tort

  • J’ai essayé d’être un peu moins sévère envers mes camarades

  • J’ai essayé de faire passer les problèmes des autres avant les miennes

  • J’ai demandé pardon de mes mauvais actes à Dieu

  • j’ai essayé de commencer une nouvelle vie plus miséricordieuse

  • J’ai amené plus de personnes à être miséricordieuses

  • J’en ai parlé autour de moi

  • J’ai donné la paix à tout le monde

  • J’ai cédé la place à un vieillard

  • J’ai aidé un vieillard à traverser la route

  • J’ai offert mon pull-over à des mendiants

  • J’ai accueilli quelques mendiants chez moi pour leur offrir de la nourriture

  • J’ai aidé plusieurs enfants à traverser la rue

  • J’ai offert de l’argent à mes amis

  • J’ai acheté des billes pour mes amis garçons

  • J’ai offert à un camarade de classe 100 F pour qu’il achète un stylo bleu

  • J’ai évité de me bagarrer et de dire des gros mots

  • Chaque matin, je donnais deux pots de riz aux talibés

  • Un jour j’ai ramassé un montant de 15 000 F et j’ai donné ça à l’Imam de la mosquée

  • J’ai donné deux fois ma participation pour la somme qu’on rassemble pour les pauvres

  • J’ai aidé mes camarades musulmans à faire le nettoyage dans la mosquée (un chrétien)

  • J’ai donné aux enfants leur ballon qui était sur l’arbre

  • Pendant cette semaine, je me suis bagarré avec un camarade de classe et on m’a renvoyée

  • Je partage avec mes amies

  • J’ai demandé à mes amis pardon parce que je m’étais disputée avec eux

  • J’ai fait réconcilier mes deux amis

  • Dans la rue, j’ai donné l’aumône aux talibés

  • Dans le quartier, j’ai aidé mon ami dans ses problèmes je dois m’en soucier

  • J’ai donné de l’argent à un mendiant, et un aveugle

  • Mes camarades et moi étions partis balayé l’église

  • J’ai aidé mes camarades pour enlever l’eau sale dans le quartier

  • Pendant la miséricorde, j’ai pardonné à mon amie pour les choses qu’elle m’a dites

  • J’ai essayé de faire réconcilier deux amies qui ne se parlaient pas.

  • Je partage des goûtés avec les gens

  • Je pardonne tout le temps à ceux qui me font du mal

  • Je dis la vérité et je ne mens pas

  • Quand j’entre dans une voiture, je cède la place aux personnes qui sont plus âgées que moi

  • Je respecte toutes personnes comme ils sont : sourdes-muettes, aveugles

  • Dans la rue, participer au set-setal, charité,

  • Je me suis fait respecter et je respecte aussi les autres

  • J’ai arrêté de faire des dégâts et je prie chaque jour pour que le Sénégal ait la paix -J’ai vécu la miséricorde avec joie

  • j’ai donné de l’argent aux pauvres, j’ai conseillé ceux qui doutent

  • j’ai donné des vêtements aux pauvres, j’ai donné de l’argent à l’Eglise, j’ai donné du riz en chantant

  • J’ai rendu visite à mon ami qui était malade

  • mon ami, j’ai dit des gros mots et il s’est fâché contre moi, ensuite il m’a pardonné. C’est pourquoi à chaque fois que les gens m’insultent, je les pardonne et je donne l’aumône

A l’école

J’ai vécu la miséricorde en consolant les affligés, en partageant et en pardonnant

  • J’explique à mes camarades de classe en cas de besoins

  • Je souhaite la paix

  • J’ai prié pour mes professeurs

  • J’ai aidé mes camarades de classes

  • J’ai nettoyé la classe

  • J’ai respecté tous les élèves

  • Je rends librement service à mes camarades

  • Pendant cette semaine, je me suis bagarré avec un camarade de classe et on m’a renvoyée

  • J’ai prêté mon matériel à un camarade qui n’en a pas

  • J’ai aidé mon camarade à comprendre ses exercices

  • J’ai partagé du pain avec mes camarades

  • J’ai rendu visite à mon ami qui était malade

  • J’ai conseillé à mes camarades de ne plus se disputer

  • je partage mes moments de joie et peine avec mes amies

  • J’aide mes camarades en moments durs

  • j’ai eu à partager, je e suis fait des amies, j’ai eu à pardonner ceux qui m’ont offensé

  • j’ai demandé pardon à un de mes camarades parce que je l’ai offensé jusqu’au cœur en lui disant : tu ne peux même pas tenir une balle

  • j’ai aidé mon camarade à comprendre ses exercices

  • j’ai vu une personne qui n’a pas d’argent, je lui en ai donné

  • j’ai aidé une personne qui se battait avec un plus fort

Dans la famille

  • J’ai réconcilié mes cousines

  • J’ai aidé maman dans la cuisine et dans les travaux ménagers

  • Je donne le respect aux adultes comme je donne le respect à mes parents

  • J’ai aidé notre femme de ménage dans les travaux domestiques

  • J’ai donné tous mes petits habits à mes petits frères

  • J’ai donné 300 F à ma sœur qui était privé d’aller à la kermesse

  • J’ai partagé avec mon frère et ma sœur

  • J’ai aidé mon frère à faire ses devoirs

  • J’ai conseillé ma sœur de pardonner, de partager et de faire la paix.

  • Dans ma famille, j’ai aidé mes voisins à faire le nettoyage

  • J’ai pardonné à mes frères et sœurs pendant la miséricorde

  • J’écoute mes parents, mes amis

  • En famille, le partage avec les frères et sœurs, l’égalité, l’obéissance, éviter les bagarres

  • J’ai fait le dialogue parents-enfants en respectant tout ce que mes parents ont dit et en expliquant mes sentiments à mes parents

  • D’abord, j’ai prié Dieu qu’il nous pardonne

  • J’ai aidé mon père aux travaux de la maison

  • je ne me suis pas disputé avec ma sœur,

  • j’ai révisé mes leçons,

  • mon frère avait gâté mes plantes mais je l’ai pardonné

  • En aidant maman dans les travaux ménagers

  • En travaillant bien à l’école pour satisfaire mes parents

  • En priant chaque jour le Bon Dieu et en lui demandant pardon pour les fautes commises dans la journée avant de me coucher

  • J’aide mes parents dans les divers moments, en joies et en peines

  • D’abord, j’ai prié Dieu qu’il nous pardonne


Pèlerinage catholique national de Popenguine : réactions musulmanes

Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique Abdoulaye Daouda Diallo a indiqué, lundi à Popenguine (pélérinage catholique national), que l’appel à la miséricorde lancé par l’Eglise sénégalaise doit inciter toute la communauté nationale à faire preuve de charités pour la paix.

"En invitant les fidèles chrétiens à être témoin de la miséricorde divine à l’image de Marie, vous exhortez toute la communauté sénégalaise au-delà de la seule église catholique à se mettre en route pour partager la joie de la rencontre avec Dieu pour faire aube de charités, de justices et de paix", a-t-il dit.

Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique s’exprimait lors de la cérémonie officielle de la 128ème édition du pèlerinage marial de Popenguine axée cette année sur le thème : "comme Marie, soyons témoins de la miséricorde divine".

Il a estimé que ce message invite tout le monde "à ne point rester sur les balcons de la vie mais à être des citoyens engagés, conscients des biens du très haut dans notre existence et à être habités du devoir de rendre meilleur notre quartier, notre ville, commune et notre pays".

"Vous nous incitez, en définitive, à une participation citoyenne plus active et plus constructive. Votre appel (…), se fait l’écho de la voix de vos illustres prédécesseurs que sont Théodore Adrien Sarr et Hyacinthe Thiandoum".

Abdoulaye Daouda Diallo a souligné que c’est "en perpétuant cet héritage de compréhension mutuelle, de solidarité et de fraternité" qu’il sera possible de faire face efficacement à l’intolérance, l’extrémisme religieux et le terrorisme.

"C’est cet héritage qu’il nous faudra entretenir, pour mettre notre jeunesse à l’abri des idéologies déshumanisantes véhiculées par des mercenaires de la foi qui sèment la désolation au sein des populations", a-t-il dit.

Nous venons de vivre le pèlerinage national à Popenguine. Voici ce qu’en dit la presse :

Le général Pathé Seck, ministre de l’Intérieur, a salué, lundi à Popenguine, les "efforts inlassables" fournis par le chef de l'Eglise catholique du Sénégal, le cardinal Théodore Adrien Sarr, en vue de la paix en Casamance (où il y a une rebellion depuis plus de 30 ans).

"Le président de la République, son gouvernement et l’ensemble du peuple sénégalais sont sensibles aux efforts inlassables que vous ne cessez de déployer, et à votre engagement personnel et constant pour le retour de la paix dans la région sud de notre pays fortement éprouvée par plusieurs décennies de crise", a dit le général Seck à la cérémonie officielle du 125ème pèlerinage marial de Popenguine.

Selon lui, l'"engagement" du cardinal Sarr dans le processus de paix en Casamance "traduit la volonté de l’Eglise du Sénégal d’accompagner l’Etat dans sa mission d’édification d’une nation prospère, dans laquelle règnent la concorde et la solidarité entre les différentes communautés qui la composent".

A Popenguine, le ministre de l'Intérieur était accompagné de plusieurs personnalités dont Maxime Jean Simon Ndiaye (secrétaire général de la présidence de la République), Augustin Tine (ministre des Forces armées), Benoit Sambou (ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Promotion des valeurs civiques) et AmathDansokho (ministre d’Etat).Des députés et des membres du nouveau Conseil économique, social et environnemental (CESE) étaient également présents à la cérémonie.

"Marie n’a jamais faibli dans sa foi en Dieu et a toujours fait preuve de courage et de détermination pour protéger cette foi contre tous les assauts", a dit le général Seck, commentant le thème de l'édition 2013 du pèlerinage marial de Popenguine : "Bienheureuse celle qui a cru". 

"La Vierge Marie est donc un modèle de patience et d’espérance, un exemple à vulgariser auprès de la jeunesse sénégalaise, qui a plus que besoin, aujourd’hui, de repères dans un monde frappé de plein fouet par la crise économique et les pertes de valeurs", a-t-il souligné.

Je fais remarquer que Pathé Seck est musulman.

De son côté, Mr Idrissa Seck, ancien 1° ministre et chef de parti (également musulman)

« Présent à Popenguine, hier, pour le pèlerinage marial, le maire de Thiès s’est réjoui des propos du cardinal dans son homélie, en soulignant qu'il est déjà venu, par le passé, assister à cet événement religieux. « Il ne faut pas dire que c'est la première fois que je viens ici. Je suis revenu cette année. Et je rends grâce à Dieu de pouvoir participer à cette 125e édition du pèlerinage qui a été placée sous le signe de la foi. Cette foi même qui nous permet d'être au service des autres, de supporter les épreuves que charrie la vie, et j’ai été particulièrement marqué par l'hommage appuyé du cardinal à la communauté musulmane venue participer à la célébration de cette cérémonie », y a déclaré Idrissa Seck, repris par nos confrères du journal Le PoPulaire. Le président de " Rewmi " de soutenir ainsi qu'il s'agit là d'un hommage qui lui remémore le verset du Saint Coran qui dit : « Ce que je vous ai enjoint en matière de religion, c'est ce que j'ai enjoint à Noé, c'est ce que j'ai enjoint à Abraham, Moïse et Jésus. Établissez la religion et n'en faites pas un sujet de discorde ». Et de conclure : « Cette harmonie au Sénégal entre chrétiens et musulmans est à saluer et l'hommage du cardinal m'est allé droit au cœur ».

Souleymane Ndéné : Depuis l'Angleterre où il se trouve, l'ancien Premier ministre a une pensée pour les chrétiens du Sénégalais qui sont tournés vers la 125e édition du pèlerinage de Popenguine. Il leur demande de prier pour la paix. 

"Comme chaque année, toute la Communauté Chrétienne Catholique a le cœur tourné vers le Sanctuaire Marial de Popenguine! Dans leurs prières de ce dimanche, nous leur demandons de penser à prier pour que la recherche de la PAIX soit TOUJOURS au centre des préoccupations de ceux qui dirigent notre pays! 

Ainsi que de ceux qui y aspirent... Sans PAIX, pas de Développement... Bonne Fête de PENTECÔTE à TOUS! ALLAH protège le Sénégal!"




Religion, dialogue et solidarité pour une paix durable

J’ai été invité à une rencontre interreligieuse organisée par Sant Egidio pour la paix : « Paix sans frontière ». On m’a demandé d’intervenir sur le thème : Religion, Dialogue et Solidarité. Voici certaines des choses que j’ai expliquées, en reprenant chacun des trois mots du thème proposé.

La religion

C’est ce qui nous relie à Dieu, et aussi ce qui nous relie les uns entre les autres. Moïse a donné, au nom de Dieu, ce commandement : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toutes tes forces, de tout ton esprit, de toute ton âme ». Mais également ce deuxième commandement : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

Jésus nous dit qu’ils vont ensemble et Il est venu personnaliser ce commandement en nous disant : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».

Dans l’Islam, il y a les 5 piliers : la profession de foi, les 5 prières quotidiennes, le pèlerinage à la Mecque et le jeûne du Ramadan qui s’adressent à Dieu. Mais aussi l’aumône qui s’adresse directement à nos frères et à nos sœurs. Même le jeûne a une dimension sociale, c’est ce qu’on appelle le jeune-partage : je jeûne à cause de Dieu pour montrer que pour moi, Dieu est plus important que la nourriture. Mais en même temps quand je jeûne, ce que je n’ai pas mangé, je le partage avec les plus pauvres. Un hadith affirme : « Le meilleur d’entre vous, c’est celui qui est le plus utile aux autres ».

Cela rejoint toutes les religions, avec la règle d’or commune à toutes : « Ne fais pas aux autres, ce que tu ne veux pas qu’on te fasse à toi-même ».

Le Dialogue

Souvent au Sénégal, quand on parle de relation entre les croyants, on parle de tolérance. Personnellement je n’aime pas ce mot. Car il ne s’agit pas de tolérer, c’est-à-dire de supporter les autres, il s’agit de les accueillir avec toutes leurs richesses. Il faut donc bien voir ce qu’est le dialogue. Quand on dit en riant : «  le Sénégal est un pays de dialogue », cela veut dire qu’on peut discuter de tout, et faire ce qui nous plaît. Souvent quand je rencontre des amis musulmans, ils me disent : « nous croyons dans le même Dieu ». C’est vrai que nous croyons dans le même Dieu, puisqu’il n’y a qu’un seul Dieu. Dieu est unique, aussi bien pour les chrétiens que pour les musulmans. Nous croyons dans le même Dieu, mais nous n’avons pas les mêmes idées sur Lui. Et nous n’allons pas à Dieu par le même chemin.

De même on dit : » nous avons les mêmes prophètes ». C’est vrai, qu’on l’appelle en arabe ou en français : Abraham, Brahim ou Ibrahima, c’est le même. Et aussi Isaac/Shaka, Jocob/Yakhuba, Moïse/Moussa, David/Daouda/ Salomon/Sulèyman….. Mais si on lit l’ancien Testament et le Coran, on voit tout de suite qu’on ne dit pas les mêmes choses sur chacun de ces prophètes. Il ne suffit donc pas de dire que nous croyons dans le même Dieu, pour vivre un vrai dialogue.

L’attitude de base dans les relations interreligieuses me semble la non violence évangéligue. Comme le dit le Pape François : « la violence et la religion sont incompatibles l». Mais il s’agit de vivre une vraie non violence active évangélique, comme Jésus nous en a montré le chemin. L’un des témoins en est bien sûr Martin Luther King. Mais ce chemin de la non violence n’est pas réservée aux Chrétiens. L’un de ses apôtres les plus connus n’est pas chrétien, il s’agit bien sûr de Gandhi.

Dans la même ligne il s’agit donc de bien comprendre ce que veut dire le djihad dans l’Islam. Il ne s’agit pas d’abord de faire la guerre contre les infidèles. Mais de faire la guerre contre le mal qui est en nous. C’est cela le grand djihad : se convertir, lutter contre la violence qu’il y a en nous.

Puisque nous sommes au Sénégal, je ferai aussi référence à Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur du Mouridisme. Bamba était contre la colonisation du Sénégal par les français. Mais il a refusé de faire la guerre pour libérer le pays. Et il a empêché ses disciples de s’engager dans la guerre contre les armées coloniales. Lui-même a subi l’injustice et la déportation, mais il n’a jamais appelé à se venger : il a réagi avec des méthodes non violentes. D’abord, il a prêché que « Dieu est le Compatissant et le Miséricordieux », comme l’affirme le Coran au début de chaque sourate. Nous devons, nous aussi, être compatissants et miséricordieux, si nous croyons en Dieu. Quand il a été convoqué par le Gouverneur à Saint Louis, il s’est déplacé. Mais au moment de la prière, il a quitté l’audience pour aller prier. Et cela bien sûr personne ne pouvait l’en empêcher. C’était une action non violente contre l’oppression. Il a enseigné la khidma, c’est-à-dire rentre service aux hommes par amour de Dieu. Et ainsi il appelait ses disciples à servir Dieu, en laissant la volonté de puissance. Dans ses Khassaïdes, les poèmes et chants qu’il a composés, il fait souvent appel à la paix.

Cet appel à la paix sans frontière, notre thème d’aujourd’hui, on le retrouve dans énormément de documents publiés à l’occasion de rencontres entre chrétiens et musulmans. On pourrait relire avec intérêt les messages que le Vatican envoie aux musulmans au moment du Ramadan chaque année.

Et aussi le Protocole d’Accord entre le Saint Siège et le Koweit du 10 septembre 2015. Et la Déclaration de Marrakech sur les droits des minorités religieuses dans le monde islamique du 27 janvier 2016, qui a marqué une étape importante, affirmant que les chrétiens n’ont plus à être des « soumis » devant payer l’impôt religieux mais qu’ils ont le droit de vivre en terre d’islam.

Le document le plus important actuellement, c’est certainement celui sur «  la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune » qui a été publié au moment du voyage du Pape François aux Emirats Arabes Unis, le 5 février 2019 et co-signé à Abu-Dhabi par le Grand Imam d’Al Azar en Egypte Ahmad ald Tayyed. Je n’ai pas le temps ici de présenter son document, même rapidement. Il a été distribué. Cela vaudra la peine d’y réfléchir longuement. Nous l’avons fait par exemple dans la Communauté des Frères de Taizé à Grand Yoff, où nous avons lu ce texte avec les habitants et l’imam du quartier, les chefs de quartier et les personnes intéressées. Ce qui a permis un échange très riche et qui a vraiment amélioré les relations dans les quartiers. Ce document est l’occasion de rencontres et de partages de plus en plus nombreux, partout dans le monde.

Pour en revenir au dialogue, il me semble qu’il comprend trois étapes importantes : D’abord, se connaître. Bien connaître sa propre religion et connaître la religion de l’autre. Sinon on a peur de lui et c’est le début de l’agressivité, des attaques et de la violence.

La deuxième étape c’est de s’accepter différents : reconnaître que chacun a ses valeurs et ses richesses, qui peuvent nous éclairer et nous faire grandir mutuellement. A ce moment-là, je ne cherche pas à convaincre l’autre, ni à avoir raison sur lui. Je l’accueille comme un don de Dieu.

La troisième étape sera de chercher comment s’enrichir mutuellement à partir de nos différences. Ne pas seulement les accepter, mais les prendre comme une richesse. Le problème est donc de passer de la tolérance à la complémentarité, pour construire ensemble la société.

Cela veut dire que le dialogue ce n’est pas de discuter de religion, au moins pour les gens ordinaires comme nous. Si nous discutons de religion, nous ne pourrons pas être d’accord. Nous allons nous opposer les uns aux autres et cela peut aller jusqu’aux disputes, aux insultes et aux bagarres. Si moi chrétien, je dis que Jésus est le Fils de Dieu, mon frère ou ma sœur musulmane va me répondre que Dieu n’a pas de Fils. Si je parle de la Trinité du Père, du Fils et du Saint Esprit, ils vont me dire que Dieu est Unique en comprenant cette unicité de Dieu à leur manière, et non pas à la manière chrétienne. Car pour les chrétiens aussi, Dieu est unique, mais nous ne comprenons pas les choses de la même façon. Il vaut donc mieux laisser la réflexion et les partages en profondeur sur nos différences religieuses à des gens qui connaissent bien leur religion chacun de leur côté. Et qui cherchent à acquérir les richesses de l’autre, à grandir ensemble dans la foi pour marcher en s’appuyant l’un sur l’autre vers Dieu, et non pas pour avoir raison sur l’autre.

Notre dialogue c’est d’abord le dialogue dans la prière. C’est ce qu’a commencé le Pape saint Jean Paul II à Assise. Cela se continue chaque année, avec Sant Egidio. Non pas réciter les mêmes prières, mais être ensemble. Et chacun écouter la prière de l’autre dans le respect, dans l’accueil et dans la foi. Cela peut se vivre dans nos rencontres à la base. Par exemple dans le scoutisme quand il y a des jeunes chrétiens et musulmans dans le même groupe. Et dans les écoles catholiques à l’occasion de réflexions communes entre élèves chrétiens et musulmans. Ou dans des rencontres de quartiers, organisées par les CEB/CCB.

Je l’ai vécu en particulier dans les différentes interventions que l’on m’a demandé de faire ensemble avec des imams sur la régulation des naissances, dans les dispensaires et postes de santé de Pikine : l’imam récitait avec ses fidèles la fatiha, la profession de foi. Et nous récitions le Notre père, avec une introduction et une intention de prière adaptée.

Dans les mouvements d’action catholique, nous avons souvent été plus loin, par exemple à la fin d’une révision de vie ou d’une action menée en commun : nous avions d’abord un temps de prière en silence, pour nous mettre chacun devant Dieu. Ensuite, les volontaires, chrétiens comme musulmans, donnaient une intention de prière. Et ils faisaient une prière avec leurs propres mots, à partir de ce qu’ils sentaient dans leur cœur, pour s’adresser à Dieu. Et parfois, nous écoutions d’abord un texte de la Bible et un texte du Coran, en lien avec la réflexion ou l’action menée.

Le vrai dialogue accessible à tous c’est le dialogue de vie et le dialogue d’action : vivre dans l’amitié et agir ensemble dans le respect, en s’appuyant les uns sur les autres. Comme le dit l’hymne du Sénégal « épaule contre épaule ». Lorsqu’on a pris le temps d’agir ensemble, et qu’il y a la confiance entre nous, chacun peut demander à l’autre quelles sont ses motivations : « Pourquoi tu fais cela ? Qu’est-ce que la foi te dit sur cette question ? Qu’est-ce qu’elle te demande de faire ? », que ce soit pour des actions de développement pour vaincre la pauvreté, pour l’alphabétisation, pour la visite des malades, pour des actions de charité, de justice, de paix ou pour le respect de la création, pour lutter contre la drogue et la violence dans les quartiers, soutenir les enfants de la rue…. Les actions qu’on peut mener ensemble sont multiples et ne finiront jamais. Et à ce moment-là, chacun peut dire à l’autre : pourquoi il s’est engagé dans cette action, comment il veut agir, sur quelle base dans sa foi, et sur quels textes sacrés il s’appuie pour mener cette action. A ce moment-là, on arrive à un véritable dialogue d’écoute mutuelle, et pas seulement un dialogue d’information, encore moins de discussion. Je le vis en permanence, je l’ai encore vécu hier, comme chaque semaine, à l’hôpital de Fann : nous visitons les malades, chrétiens comme musulmans, sans distinction. Nous encourageons les malades mais aussi leurs parents, et nous les assurons de nos prières et ils en sont très reconnaissants. Et lorsqu’en tant que prêtre, il m’arrive de prier et de donner les sacrements à un chrétien, il n’est pas rare que les musulmans autour de lui me demandent aussi de prier pour eux. Ce que je fais bien sûr avec joie, en leur demandant eux aussi de prier pour moi.

C’est pour cela que la rencontre d’aujourd’hui est importante. Et qu’il est essentiel de nous tenir au courant des différentes rencontres chrétiennes-musulmanes, là où nous vivons, au niveau national et au niveau international. J’en cite seulement une, à titre d’exemple : le meeting de l’Amitié entre les peuples à Rimini le 19 août 2016 sur le thème : « Tu es un bien pour moi, pas un ennemi, ni même un concurrent. Pas même un obstacle qui me gêne ». Cela veut dire que je regarde d’abord l’autre avec un regard très positif. C’est cela l’état d’esprit que nous devons avoir : ne pas chercher à avoir raison sur l’autre, mais nous accueillir l’un l’autre, dans la confiance et sans avoir peur.

Réponses aux questions

Suite à cet exposé, les participants ont posé un certain nombre de questions. Voici certaines choses que j’ai dites en réponse. D’abord c’est important de regarder vivre les enfants : les enfants ne sont pas racistes, ils s’accueillent les uns les autres, ils montrent le chemin. Comme le disait Jésus : « Si vous ne devenez comme des enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieux ». Cela veut dire également que nous avons à éduquer les enfants à la non-violence et à un vrai dialogue, et le début dans les familles bien sûr mais aussi dans les écoles, dans les associations, les mouvements d’enfants. Des camps de jeunes ont même été organisés entre juifs, musulmans et chrétiens par exemple en Italie par l’ancien maire de Florence, …………….., car comme on dit au Sénégal, nous sommes fils d’Adam, nous sommes tous enfants de Dieu, enfants du même Père.

Dans le dialogue, nous pouvons nous appuyer sur notre culture africaine qui est une culture de relation, d’accueil de l’étranger, de tolérance. Un proverbe ouolof dit : « Une seule main ne peut pas applaudir ». Nous ne pouvons pas sauver le monde seul, ni par nos propres forces, mais seulement ensemble, dans la foi et la prière en nous appuyant sur Dieu mais en étant aussi solidaires. Cela veut dire qu’il faut chercher quelles sont les bases sur lesquelles nous pouvons construire notre cause commune, les bases de la communion, et créer des bases de communion sans les attendre, avoir l’initiative, la volonté de susciter ces occasions de communion le plus souvent possible. Et à ce niveau, nous avons bien sûr à réagir contre le monde moderne qui est un monde de plus en plus individualiste et égoïste. Dans ces conditions le dialogue n’est plus possible.

Il s’agit pour nous d’apprendre à regarder les autres avec un cœur bon. Jésus disait : « Si ton œil est clair, tout ton corps est dans la lumière ». Mais le plus souvent nous voyons leurs défauts beaucoup plus que leurs qualités. Il faut donc nous éduquer nous-même et même nous forcer parce que ce n’est pas naturel, nous forcer à voir les qualités des autres et donc en basant notre regard et nos relations sur la foi en Dieu, et sur l’espérance, la confiance dans les hommes. Nous n’avons pas confiance sur les bonnes choses qu’ils font actuellement mais nous avons confiance qu’ensemble nous pouvons grandir et changer et avancer pour construire un monde meilleur. Cela demande qu’au lieu de rester enfermés en nous-mêmes, ou même de voir les choses à partir de notre point de vue, de l’éducation que nous avons reçu et de notre propre religion, nous mettre à la place de l’autre, d’entrer dans son cœur. Il ne suffit pas d’avoir de la sympathie pour l’autre il faut avoir de l’empathie c’est-à-dire rentrer dans son cœur et dans sa vie : je souffre en toi, je vie avec toi et pas seulement en étant un …… avec toi.

Le dialogue demande donc un certain nombre de qualités que j’ai rappelé rapidement : la douceur, la miséricorde qui se construit à partir de la foi comme le dit le dit le début de chacune des sourates du Coran : « Au nom de Dieu, le Miséricordieux, le Compatissant. Le dialogue demande beaucoup de patience et beaucoup d’humilité et aussi d’avoir un but : de chercher le bien commun, le bien de la société, de tous les hommes, pas seulement notre intérêt à nous-même. Cela veut dire aussi de ne pas regarder simplement les aspects sociologiques, politiques de la religion mais d’être attentifs à sa dimension spirituelle sinon nous ne verrons que les défauts, les mauvaises choses, nous ne verrons par exemple l’islam qu’à partir de l’islamisme, du terrorisme et non pas à partir de ce qui fait ses valeurs profondes que beaucoup de croyants vivent en vérité. Donc savoir voir les bonnes choses que les croyants des autres religions font et vouloir faire de bonnes choses ensemble sinon nous allons rester bloqués sur nos préjugés, sur nos idées. Par exemple quand il s’agit du terrorisme, il est bien évident que tous les musulmans ne sont pas terroristes et que les premières victimes de ce terrorisme dans le monde ce sont justement nos frères et sœurs musulmans.

Le débat

Après la réponse à ces différentes questions, nous avons ouvert un débat général animé par les différentes personnes ayant intervenus au panel. Voici d’autres choses qui sont ressorties dans ce débat.

D’abord c’est que le dialogue c’est l’affaire de tous, pas seulement des chefs religieux. C’est vrai que nos chefs religieux se rencontrent, en particulier dans les moments de prières et dans les cérémonies officielles mais nous ne pouvons pas nous limiter à cela ni compter sur eux-mêmes pour qu’ils fassent des déclarations. Le dialogue se vit par chacun de nous à la base, dans la vie de tous les jours.

Le dialogue demande aussi beaucoup de courage et la volonté musulmane de voir les choses telles qu’elles sont mais d’oser nous le dire. Trop souvent ont dit : au Sénégal chrétiens et musulmans il n’y a pas de problèmes. Bien sûr cela doit marquer notre bonne volonté d’être unis mais c’est en même temps cacher les problèmes, les difficultés et donc nous empêcher de trouver des solutions. On dit que dans les mêmes familles il y a des chrétiens et des musulmans, nous nous entendons bien, c’est important, c’est une base pour nous accueillir et nous aimer mais c’est insuffisant. Il ne faut pas nous cacher le problème. Dans les années 1990, quand j’étais à Saint-Louis, il n’y avait pas beaucoup de lycée dans le reste du pays. De nombreux élèves étaient renvoyés et cherchaient un logement pour pouvoir continuer leurs études et il y a eu des musulmans qui leur ont dit clairement : si tu veux que je t’accueille il faut d’abord devenir musulman. D’autres les ont accueillis mais leur disaient : tu ne mangeras pas avec nous parce que tu manges du porc, tu es impur et ne pas être accueilli pour manger ensemble avec la famille, mais manger à part à l’écart, c’est bien sûr une humiliation terrible. Nous connaissons aussi des jeunes, chrétiens et musulmans, qui veulent se marier mais dont les familles s’opposent absolument. Si c’est la fille qui est chrétienne, on va l’obliger à se convertir, si c’est le mari qui est chrétien, on lui dira de devenir musulman pour pouvoir marier une fille musulmane. Tout cela ce sont des problèmes qui existent vraiment. Mais là aussi, il s’agit de voir les choses, il n’y a que des croyants : des chrétiens et des musulmans qui sont fermés, qui sont méchants, qui sont agressifs. Mais regardons plutôt pour l’exemple que je donne : toutes les familles musulmanes qui accueillent des élèves gratuitement, sans rien leur demander et des familles qui acceptent et qui soutiennent ensuite leurs enfants de religion différente, chrétienne et musulmane pour que leur mariage dure et qu’ils puissent vraiment s’aimer. C’est important de voir le positif, de ne pas nous bloquer sur des choses qui ne vont pas et en même temps d’être vrais et de voir non seulement ce qui ne va pas pour le dénoncer mais d’en chercher les causes, pour attaquer les causes de cela. Dénoncer les choses ne sert à rien si on ne cherche pas des solutions et cela demande tout un travail de réflexion commun entre chrétien et musulman et cela dans l’humilité sans nous faire d’illusions. A propos du temps où j’ai travaillé à Saint-Louis, j’ai rappelé également les évènements et les tueries entre sénégalais et mauritaniens dans les années 1990, lorsqu’on a tué les sénégalais en Mauritanie et où, en réponse au Sénégal on a tué des mauritaniens, des maures, et où des bonnes mères de famille sérieuses, croyantes, tout de suite, sans réfléchir et sans hésiter ont été pillé des magasins tenus par des maures. Après, quand nous nous sommes vraiment arrêtés, nous nous sommes dit comment cela est-il possible ! Nous ne pensions pas que nous étions capables de faire de telles choses. Et pourtant, c’est bien cela que nous avons fait. Et le représentant de l’association Kimbouctou est intervenu dans le même sens en prenant l’exemple du Burkina Faso comme un modèle de dialogue et d’entente entre chrétiens et musulmans et qui est maintenant déchirée par des guerres ethniques et aussi religieuses. Il faut vraiment que nous restions humbles à ce niveau-là.

Nous avons parlé aussi assez longuement parlé sur l’action à mener auprès des enfants vivant dans la rue. C’est vraiment une action une occasion d’agir ensemble, chrétiens et musulmans et de réfléchir avec les imams mais aussi avec les chefs de daaras, sur ce phénomène qui exploite les enfants. Ce sera un dialogue difficile mais il est essentiel.

Nous avons insisté sur le fait que la paix se construit sur les petites actions, dans la vie de tous les jours : réconcilier deux frères, arrêter une bagarre, en nous rappelant que la paix nait d’abord dans le cœur de l’homme comme nous le rappelle la Déclaration de l’Unesco. Cela m’a amené à rappeler un certain nombre d’actions, par exemple à Grand Yoff – dans la zone de captage, au moment des inondations nous avons travaillé ensemble, chrétiens et musulmans, pour dégager les voies d’eau dans le dialogue car certaines personnes détournaient l’eau de chez eux et l’envoyaient chez les autres. Nous avons de même, comme il n’y avait pas d’éclairage public, mené toute une réflexion avec les chefs de quartiers pour demander à tous les habitants, quelle que soient leur religion de laisser leurs lampes de la porte, allumées pendant la nuit, pour qu’il y ait un minimum d’éclairage. La communauté chrétienne du quartier (CEB) a mené toute une action pour le respect de l’environnement. D’abord nettoyer une zone envahie par les ordures. Mais tout de suite après en plantant des arbres, sinon les gens seraient revenus jeter leurs ordures au même endroit. Et à partir de là nous sommes aussi allés planter des arbres dans la mosquée en construction, ce qui a été le début d’un dialogue enrichissant. Au moment des élections présidentielles, la Caritas avait préparé des fiches de réflexion pour aider les citoyens dans leur foi et aussi un certain nombre d’affiches sur le devoir des candidats, le droit des électeurs, les conditions pour une bonne élection. Nous avons tenu à partager ces affiches avec les imams du quartier qui ont accepté de les afficher dans leur mosquée. Et cela a beaucoup aidé la réflexion citoyenne. Tout récemment, j’ai rappelé aussi toute l’action menée en commun avec les imams au moment des derniers JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse) en 2017 dont le thème était : Le chant de Marie  « Le Puissant a fait pour moi des merveilles ». Nous avons rencontré l’association des élus représentant ce thème. En leur rappelant ce thème que Marie est une femme sainte dans le christianisme et aussi dans l’islam et que ce thème nous appelait à agir ensemble et à former les jeunes dans ce sens. C’est ce qui nous a permis de mener toute une réflexion en donnant la parole aux jeunes musulmans comme chrétiens, pour qu’ils nous disent leurs problèmes mais aussi la proposition et les actions à mener par rapport à la drogue, à la violence, au chômage, le manque de formation et à tous les autres problèmes qu’ils vivent chaque jour et c’est pour cela que lors de la grande cérémonie dans le stade de Pikine, l’Imam Ratib de la ville de Pikine, l’Imam responsable du département sont montés à la tribune à l’autel à côté de l’Archevêque et c’est ensemble qu’ils ont lancé la colombe de la paix dans le ciel. Cela est passé à la télévision et a marqué énormément de gens et cette action symbolique a pu se réaliser et a pris tout son sens parce que pendant des mois, il y a eu toute une action de réflexion, de formation et d’actions. Et c’est dans ce sens-là qu’il me semble important de travailler.

La rencontre s’est ensuite continuée par la lecture de l’appel de paix faite à Madrid en Espagne. Suite à cela, après avoir signé cette proclamation, ceux qui le voulaient sont venus apporter une bougie allumée, la flamme de la paix. L’envoi a été donné dans l’esprit d’Assises, chacun s’engageant à construire la paix. là où il se trouve.