Armel Duteil

Formation 2016


Message pour la journée mondiale de la paix 2016

Gagne sur l’indifférence et remporte la paix (Résumé en français simple)

  1. Dieu n’est pas indifférent. Il n’abandonne pas les hommes.

  2. Ne perdons pas l’espérance malgré les guerres et le terrorisme, pour faire la justice et travailler pour la paix. Avec la grâce de Dieu, l’homme peut vaincre le mal. Luttons contre la destruction de la terre, à la suite de la réunion COP 21 à Paris. Le 50ème anniversaire du Concile Vatican 2 nous appelle au dialogue, pour lutter ensemble contre les problèmes du monde. Le Jubilé de la Miséricorde nous demande de nous ouvrir, à tous ceux qui sont écrasés et chassés de la société. Nous sommes capables d’agir ensemble, dans la responsabilité et la solidarité. En pensant aux plus faibles et au bien commun, dans la dignité des enfants de Dieu.

  3. Certaines formes d’indifférence (ne pas penser aux autres) : ceux qui ferment leur cœur et leurs mains, pour ne pas voir les souffrances de leurs frères, et les problèmes du monde. D’abord il y a l’indifférence envers Dieu, qui entraîne l’indifférence envers les hommes et toute la création. Ensuite l’indifférence envers le prochain : Ceux qui sont au courant des problèmes du monde, et des souffrances des hommes, mais qui n’ont pas de pitié. Ils disent : si les gens souffrent et sont pauvres, c’est de leur faute. Ceux qui acceptent la corruption qui écrase les hommes, et la société toute entière. On ne peut pas oublier non plus que nous cassons la nature (l’environnement).

  4. L’indifférence touche la vie publique de la société. Si on refuse Dieu, on refuse sa responsabilité et ses devoirs. Et c’est la paresse et le manque d’engagement, qui entraînent l’injustice, les guerres et l’insécurité. Alors que tous, nous devons travailler pour le bien commun et la paix. Nous vivons dans une société, qui cherche seulement le plaisir et l’argent. Des responsables de nombreux pays ne pensent qu’à garder le pouvoir, sans respecter les citoyens. Et alors, la population se révolte. Le manque de respect de la création (déboisement, pollution, catastrophes naturelles) entraîne de nouvelles pauvretés et de nouvelles injustices.

  5. Changer notre cœur. Passer de l’indifférence à la miséricorde. Ne faisons pas comme Caïn qui a tué son frère Abel (Genèse 4, 1-16). Voir la lettre du Pape François de l’année dernière. Dieu a eu pitié de son peuple esclave en Egypte, et Il l’a libéré (Exode 3, 7-8). Jésus est venu sur terre pour nous sauver. Il a aidé tous ceux qui souffraient, dans leur cœur et dans leur corps. Il a respecté la création. Il nous enseigne à être miséricordieux comme le Père, comme dans l’histoire du Bon Samaritain (Luc 10, 31-32). Dieu nous jugera, à partir de notre amour pour les autres (Matthieu 25, 31-45). L’Eglise doit servir les hommes, comme le Christ. Que dans nos paroisses et dans la vie de chacun d’entre nous, il y ait l’amour, la pitié, la miséricorde et la solidarité, pour travailler vraiment pour le bien de tous.

  6. Construire une société de solidarité et de miséricorde, pour vaincre l’indifférence : d’abord dans les familles, pour éduquer et apprendre à penser aux autres. Dans les écoles et autres lieux de formation, pour enseigner les qualités du cœur (les vertus morales) et la solidarité (travailler ensemble). Les agents culturels et ceux qui travaillent dans les média ont aussi une grande responsabilité pour éduquer les gens.

  7. La paix est le résultat de la solidarité, de la miséricorde et de la pitié. Il y a beaucoup de bonnes choses qui se font. Des ONG et d’autres groupes charitables travaillent contre la maladie, les catastrophes et les guerres, avec courage. Ils font des projets de développement pour aider ceux qui souffrent.D’autres aident les émigrants. Des journalistes défendent les droits humains. Et aussi des prêtres et des missionnaires. Des familles éduquent leurs enfants à la solidarité. Ils accueillent ceux qui souffrent dans leurs maisons. Et aussi paroisses et les communautés religieuses.

  8. La paix dans la miséricorde. Que chacun se demande, comment lutter contre l’indifférence dans sa propre vie. Et comment rendre meilleurs sa vie de famille, son quartier et son lieu de travail. Nous poussons notre société, à aider concrètement et avec courage, les personnes les plus faibles : les prisonniers, les migrants, les chômeurs et les malades. Pour les prisonniers : il faut les juger rapidement, leur donner de meilleures conditions de vie, les éduquer et les former, pour qu’ils puissent travailler à leur retour dans la société. Il faut supprimer la peine de mort partout dans le monde. Pour les migrants : mieux les accueillir, et les aider à bien vivre dans le pays où ils sont venus. Lutter contre le manque de travail, de terres et de maisons, qui font perdre la dignité et l’espérance à ceux qui n’en ont pas. En pensant spécialement aux femmes qui sont exploitées dans leur travail, et qui ne peuvent pas posséder de terres. Enfin, permettre aux malades d’être soignés normalement. Que les responsables des Etats cherchent de meilleures relations avec les autres peuples, en évitant les guerres, qui cassent les pays et les gens. Diminuer la dette des pays pauvres. Et mettre en place une politique de coopération, qui respecte les valeurs de chaque culture, et le droit à la vie.

Que Marie prie pour tout cela, auprès de son Fils Jésus !


Notes sur le leadership

On m’a demandé d’intervenir à une session sur le leadership pour présenter la dimension chrétienne. J’ai préféré parler concrètement en posant la question aux participants composés de chrétiens, catholiques et protestants, et de musulmans : « Comment Moïse a été un leader ? » et ensuite « Comment Jésus Christ a été un leader ? ». Pour Moïse, on a remarqué d’abord qu’il avait un but, un idéal : libérer son peuple et que cet idéal pour le réaliser, il s’est appuyé sur la Parole de Dieu. Dès le début il avait le souci de défendre son peuple. Pour défendre un hébreu frappé par un soldat égyptien, il a tué ce dernier et c’est pour cela qu’il a dû s’enfuir au désert. Mais Moïse est passé de la défense d’une personne à la défense du peuple tout entier. Le leadership c’est pour aider tous les autres, ensemble. Moïse avait donc le souci des autres, il a été prophète pour les autres. Ce n’était pas évident pour lui d’être un leader, il le dit lui-même à Dieu : je ne sais pas parler, je bégaie. Dieu lui a dit : « Ton frère Aaron sera à côté de toi et il parlera en ton nom ». Même quand le peuple s’est retrouvé au désert et que Moïse était monté sur la montagne pour recevoir les 10 commandements et faire rentrer son peuple dans l’Alliance d’amour éternel avec Dieu, son peuple lui a fait une idole en or avec les bijoux des femmes pour l’adorer. Ce n’est jamais facile d’être leader. Et Moïse était découragé. Moïse n’a pas été un leader tout seul, il était entouré du Conseil des anciens. Un leader ce n’est pas un dictateur. Il a su unir à la fois, la foi en Dieu et le service du peuple, l’amour de Dieu et l’amour des autres. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toutes tes forces, tu aimeras ton prochain comme toi-même. Et c’est l’amour du peuple qu’Il veut servir à tout prix qui lui donne la force de continuer. Moïse n’a pas été un leader parfait, il a même douté quand Dieu lui a dit de frapper le rocher pour en faire sortir l’eau et c’est pour cela qu’il n’est pas rentré dans la Terre Promise. Un leader ce n’est pas quelqu’un de parfait mais c’est quelqu’un qui agit en connaissant ses limites.

Comment Jésus a-t-Il été un leader ? D’abord Il ouvre les yeux, Il regarde autour de lui. Il entend le cri de l’aveugle alors que la foule veut le faire taire. Il voit le paralysé à la piscine. Il voit aussi ces pêcheurs, et parce qu’Il les a regardés Il les choisit pour être ses apôtres. Jésus trouve sa force dans la prière. Il passe des nuits à prier. Il a pris d’abord le temps de se former pendant 30 ans avant de partir annoncer l’Evangile. Il ne vient pas pour imposer ses idées mais pour libérer les gens, surtout les pauvres, ceux qui sont persécutés, ceux qui sont humiliés (voir les Béatitudes) (Matthieu 5). Il a pitié de la foule. Et Il va jusqu’à donner sa propre vie pour les sauver. Le leader c’est quelqu’un qui se donne pour ses frères. Jésus Lui, Fils de Dieu, a été exemplaire plus que n’importe quel leader car Il est le Sauveur. Il nous appelle à être leader à sa suite. Il n’a pas voulu travailler seul, Il a choisi des apôtres. Il n’a pas gardé son pouvoir pour lui-même. Il a donné aux apôtres le pouvoir de guérir les malades et de chasser les mauvais esprits. Il travaille toujours en communauté même si les apôtres ne sont pas parfaits et que parfois Jésus est découragé. Il soupire : « combien de temps je vais encore devoir vous supporter » mais Il continue à travailler pour sauver les gens. Jésus est plein de pitié et de miséricorde, Il dit : « Venez à Moi vous qui êtes découragé ». C’est un rassembleur qui connait les gens, qui est bon et qui est capable de pardonner et Il a une vision, Il veut remplir sa mission, que le Royaume de Dieu vienne sur la terre.

Comme exercice pratique, on a réfléchi ensuite à l’Evangile des disciples d’Emaus. Combien d’abord Jésus les rejoint. Il prend le temps de marcher avec eux, ensuite Il les écoute et c’est seulement après qu’Il leur parle, qu’Il leur explique l’Ecriture et enfin qu’Il leur donne

le Pain de la Vie dans l’Eucharistie. C’est une vraie démarche de leader. Nous avons aussi réfléchi à l’histoire du Bon Samaritain. Comme le prêtre et le lévite, Il voit le blessé. Mais Lui est pris de pitié, Il s’approche, Il commence par le soigner. Ensuite il cherche une solution. Il l’amène à une maison de passage. Et comme Il ne peut pas rester lui-même, Il confie la responsabilité au maître de l’hôtel, de soigner ce blessé mais en lui donnant l’argent qu’il faut. Etre leader, c’est responsabiliser les autres mais en leur donnant les moyens et la formation pour qu’ils agissent.

Le leader citoyen : Dans un deuxième temps, Ils ont réfléchi à ce qu’est un leader citoyen. Là aussi, j’ai essayé d’apporter un éclairage, l’éclairage de la foi. D’abord le chrétien est un citoyen. Nous sommes nés avant d’avoir été baptisé. Là aussi nous sommes repartis de Jésus. Jésus a été un bon citoyen. D’abord c’était un travailleur. Ensuite Il a payé l’impôt en demandant à Pierre d’aller à la pêche pour cela. Il a respecté aussi bien ses chefs religieux que les chefs du pays, et même les colonisateurs romains, mais en restant lui-même, sans avoir peur, même pas pour sauver sa vie quand Il se trouve devant Pilate. Au contraire Lui rappelle ses responsabilités en lui disant : « Tu n’aurais aucun pouvoir si tu ne l’avais pas reçu de Dieu » et il n’a pas peur d’affirmer qu’Il est venu pour être le témoin de la vérité.

A ce sujet, nous avons rappelé aussi l’exemple de Jean Baptiste qui n’a pas eu peur de reprocher au roi Hérode d’avoir pris la femme de son frère, et cela lui a coûté la vie. Jésus a une vision : sauver le peuple mais pas comme un chef politique. Pas seulement chasser les Romains, Il vient construire le Royaume de Dieu. Sa vision c’est les Béatitudes : vous les pauvres, les petits, ceux qui sont écrasés auront leur place dans la société. Il est venu construire le Royaume de Dieu sur la terre, un Royaume d’amour, de vérité, de pardon, de justice et de paix (voir la préface du Christ Roi). Il propose à tous un chemin pour construire ce Royaume (Matthieu 32 à 45) : donner à manger à ceux qui ont faim, vêtir ceux qui sont nus et qui sont humiliés, accueillir les étrangers, visiter les prisonniers, guérir les malades. Il faut bien voir que dans tout cela, il ne s’agit pas seulement de faire l’aumône, d’être charitable mais de construire un pays où les malades pourront être soignés, où les petits seront respectés, où les pauvres auront de quoi vivre. Nous avons remarqué que dans le pays il y a des choses qui se font dans ce sens. Pour la santé, la couverture médicale universelle, la prise en charge des personnes âgées, les césariennes gratuites et les soins gratuits pour les enfants de 0 à 5 ans. Les actions contre le chômage des jeunes, le développement du monde rural, les projets pour les femmes, et surtout, la possibilité, au niveau des communes, d’agir davantage grâce à l’Acte 3 de la Décentralisation. Il est donc absolument nécessaire que nous les chrétiens, nous participions à ces efforts. Malheureusement, beaucoup de chrétiens se limitent à la paroisse et la paroisse est centrée sur elle-même. Alors Jésus nous envoie dans le monde entier. Il nous dit comme à Saint Pierre « Va au large » pour être pécheurs d’hommes. Il nous dit que nous sommes le sel de la terre, pas seulement de la communauté chrétienne. Et cela c’est vrai pour tous et depuis le début du monde. Dieu déjà à Adam et Eve : « Remplissez la terre et dirigez-la, protégez-la et organisez-la ». Cela nous demande de travailler dans nos quartiers avec les délégués de quartier avec nos marraines, de travailler avec nos amis musulmans, de participer aux actions des ONG et des différentes associations qui travaillent dans nos quartiers, d’être en lien avec les mairies. Mais il y a des chrétiens qui n’ont jamais parlé avec l’Imam du quartier et qui ne connaissent même pas le délégué de quartier. Nos amicales agissent seulement pour elles et entre elles, sans travailler avec les ASC et autres organisations de jeunes dans le quartier. De même les femmes catholiques se retrouvent entre elles pour faire de bonnes choses mais elles ne travaillent pas ensemble avec

les autres associations dans le quartier. Les jeunes ne sont même pas inscrits à la commission de la jeunesse de la mairie et les femmes non plus à la commission des femmes, et ensuite les chrétiens se plaignent qu’on nous oublie, qu’on n’aide seulement que les autres. Mais si nous sommes absents, comment va-t-on penser à nous. A l’inverse, si notre amicale va voir le chef de quartier en lui disant qu’ils sont prêts à participer à une action de set-setal, celui-ci pourra organiser cette action et appeler tous les jeunes, car il est sûr déjà d’avoir un premier groupe qui travaillera avec lui. C’est cela notre responsabilité de chrétien.

Nous avons noté aussi que l’Eglise nous propose trois lignes d’action cette année, mais des actions qui concernent tous les hommes et tout le pays, il est donc utile de partager la réflexion et d’agir ensemble avec tous ceux qui nous entourent. Egalement au niveau de la foi) avec les musulmans pour la miséricorde (Dieu est Le Compatissant et le Miséricordieux) pour le respect de la création. Dieu a remis la terre à Adam et Eve pour la vie de famille dans la suite du dernier Synode, pour construire la paix en appliquant le message de la Journée Mondiale de la Paix du 1er janvier, etc.

Vous dites : « pour les jeunes, nous avons remarqué qu’ils se limitent beaucoup trop aux actions de la paroisse sans s’engager dans leurs quartiers. Certains ne sont même pas inscrits sur les listes électorales et donc ils ne votent pas, même s’ils sont majeurs. » Mais en plus, c’est que les activités des amicales des jeunes sont très souvent des activités uniquement lucratives ou des fêtes pour s’amuser et gagner de l’argent : des xaware, des nguel, des yendo, des ngonal, des soirées dansantes, des concerts etc. Et ce qui est encore plus grave, c’est que l’argent ainsi gagné n’est pas investi dans des projets, il ne sert pas à aider les nécessiteux, même pas ceux du groupe qui ont des problèmes, il est mangé dans des repas, des fêtes, des sorties, des tees shirt et d’autres uniformes. Ce n’est certainement pas un engagement ni de citoyen, ni de chrétien. Il serait vraiment important de changer tout cela. Pourtant, par exemple dans une chorale, il y a des choristes ou des parents malades, des étudiants qui n’ont pas de quoi payer l’inscription à l’université, des lycéens et des collégiens qui n’ont pas d’argent pour acheter leurs fournitures, et tant d’autres besoins. Mais, en sachant que comme la Caritas, notre aide et nos engagements ne doit pas se limiter à la communauté chrétienne mais s’ouvrir à tous, Jésus nous dit bien : « Vous êtes la lumière du monde ».

On parle souvent d’engagement politique. Tout le monde ne peut pas être un grand politicien mais on peut au moins s’engager dans son quartier au service de la société civile et que la réflexion suivie de l’action, commence par des petites choses, des tours de thé, une équipe de football, un groupe de théâtre, être responsable de classe et tant d’autres possibilités qui s’offrent à nous. La seule chose c’est qu’il faut être convaincu et décidé pour s’engager réellement


Fiche pédagogique sur le respect de la création

Ce thème est d’actualité. Le Pape François a écrit une lettre très importante, pas seulement pour les chrétiens mais pour tous les hommes, qui a été très bien accueillie dans le monde entier, en particulier par les chefs d’état et par le gouvernement du Sénégal. Ce document a éclairé la rencontre organisée par les Nations Unies (ONU) sur le problème de l’écologie et de l’environnement à Paris (COP 21). Il est donc très important d’éduquer les enfants dès le plus jeune âge au respect de la création.

Voici donc quelques passages de la lettre du Pape François sur lesquels on pourra s’appuyer. On ne reprendra pas toute la lettre et on laissera les aspects trop directement chrétiens. Bien sûr il faudra s’adresser en termes simples adaptés aux enfants et utiliser les moyens d’animation à notre disposition, comme un bon éducateur pédagogue peut le faire. (voir les propositions de la fiche générale).

Document de base

La lettre du Pape François sur le respect de la création s’appelle LOUE SOIS-TU ! Nous disons merci à Dieu, pour le monde qu’Il nous a donné

Protéger la terre et la rendre meilleure. Voici le début de cette lettre, sur le respect de la création : « Saint François chantait : Loué sois-tu mon Seigneur ! ». Dans ce beau chant, Saint François nous rappelle, que notre terre est la maison de tous (notre maison commune). Et elle est aussi comme une sœur, avec laquelle nous partageons la vie. Elle est comme une mère belle, qui nous accueille en ouvrant ses bras. Mais cette sœur pleure, à cause des souffrances que nous lui faisons supporter. Parce que nous utilisons les biens que Dieu a mis en elle, sans réfléchir et sans nous limiter. Nous avons besoin de changer notre cœur et notre vie, tous ensemble. L’histoire de la création est la racine de notre vie humaine, et nous regarde tous… Tous nous pouvons travailler ensemble, comme instruments de Dieu, pour changer la création. Chacun selon sa culture, son expérience, ses idées et ses possibilités ».

Le problème de l’environnement et les causes de sa détérioration

Dans le premier chapitre, le Pape nous rappelle que nous habitons tous sur une même terre, qu’il appelle notre maison commune, car nous faisons tous partie de la famille humaine. C’est tous ensemble, que nous devons lutter pour protéger la terre.

Le Pape rappelle les problèmes de l’écologie : la saleté et la pollution, les changements du climat, le réchauffement de la terre, la diminution de la couche d’ozone (le gaz qui nous protège du soleil), les plantes et les animaux qui disparaissent, le manque d’eau, la mer qui attaque nos côtes, les tornades et les tempêtes etc. Tout cela a des conséquences très graves sur la vie en société et surtout pour les plus pauvres, comme par exemple chez nous les inondations. Le Pape appelle cela « une iniquité planétaire », c’est-à-dire un mal au niveau du monde entier.

Le Pape remarque aussi que, devant tous ces dangers, beaucoup de gens et de pays ne font rien. Et même, certains disent qu’il n’y a pas de problème.

Est-ce que ces problèmes viennent parce que la terre se réchauffe d’elle-même, ou bien à cause des hommes ? Le Pape répond : « C’est à cause des deux. C’est pourquoi, nous devons tout faire pour protéger notre terre et la rendre plus belle ».

Nous nous demandons : Quelles sont les choses, qui salissent et cassent notre terre ? Qu’est-ce que nous pouvons faire, pour lutter contre les inondations ? Comment arrêter les feux de brousse, qui brûlent et tuent la terre ? Comment ramasser nos ordures, qui salissent nos quartiers, et entraînent beaucoup de maladies ? Comment évacuer les eaux sales, et ne plus les jeter dans la rue ? Est-ce que chacun ne peut pas planter, au moins un arbre chez lui ?

Dans le chapitre 2, le Pape nous rappelle la beauté de la terre, et de toute la création. C’est Dieu qui a fait la terre, les fleurs et tout ce qu’il y a de beau dans le monde.

Le Pape demande aussi le dialogue entre les chrétiens et les autres religions, sur le respect de la création

La création nous montre qui est Dieu ! Le Pape François explique, que l’histoire d’amitié de chacun avec Dieu, se passe toujours dans un endroit spécial de la terre. Chacun se souvient d’un endroit, qui lui a fait beaucoup de bien. Car Dieu a créé un beau livre. Les lettres de ce livre ce sont les choses que Dieu a faites, et qui sont présentes dans le monde. La création nous montre qui est Dieu. Les évêques du Canada ont dit : « Les choses que Dieu a faites, et qui sont présentes dans le monde, nous montrent qui est Dieu ». Et les évêques du Japon expliquent : « Entendre ce que chaque culture chante, c’est vivre joyeusement dans l’amour de Dieu, et dans l’espérance ». Pour le croyant, admirer la création c’est découvrir ce que Dieu nous enseigne, à travers elle. En effet, en plus des paroles contenues dans la Bible, Dieu se fait connaître par le soleil qui brille, et par la nuit qui tombe. En voyant les bonnes choses que Dieu a faites, je me sens uni à toute la création. Tout l’univers est un langage de l’amour de Dieu (§84-86)

Nous nous demandons : Quels sont les endroits, où j’ai senti la bonté de Dieu, et la beauté de la création ? Quelles sont les choses qui nous montrent la tendresse, et la grâce de Dieu ? Comment vivre davantage dans l’amour de Dieu, et dans l’espérance ? Comment être uni entre nous, les hommes, pour admirer et aimer la création de Dieu ?

Activités : Voir la fiche pédagogique générale.

On rappellera que c’est Dieu qui a créé la terre. Il a fait un monde beau et Il l’a donné aux hommes (Adam et Eve). Maintenant c’est aux hommes de protéger la terre et de bien s’en occuper.

Actions à mener

On demandera aux enfants eux-mêmes, une fois qu’on leur aura expliqué qu’est-ce que l’écologie et son importance, ce qu’ils veulent faire. Voici simplement quelques idées en complément, que l’on pourra ajouter si les enfants ne les ont pas dites eux-mêmes.

  1. Ne pas jeter les papiers par terre dans les classes. Ramasser les choses qui traînent dans la cour et les mettre dans la poubelle. Ramasser les plastiques et les pots de café dans la rue. Ne pas jeter les ordures dans les caniveaux. Ne pas jeter les eaux sales sur la route.

  2. Expliquer ce que nous avons dit à la maison et aux amis du quartier.

  3. Proposer de planter un arbre dans la cour de la maison.

  4. Parler aux grands frères pour qu’ils organisent un set-setal (nettoyage du quartier).

  5. Faire une enquête sur la saleté dans le quartier. Aller voir le délégué de quartier et la marraine (badiènu gokh) pour savoir ce qu’ils font pour rendre les quartiers plus propres et apporter les résultats de cette enquête dans une mise en commun.


Cours de morale avec les élèves de l’élémentaire sur la paix

Explication du mot paix : Pour vous, qu’est-ce que la paix ?

On rappellera que l’islam est une religion de paix. Beaucoup de villages s’appellent Daarou Salam, le village de la paix. Quand on se rencontre, on se salue en se souhaitant la paix : Asalam alekoum, ce qui signifie la paix soit avec toi. Et cela d’ailleurs dans toutes les langues du Sénégal.

Le manque de paix vient souvent de l’indifférence. Indifférence, ce n’est pas être différent. C’est ne pas s’occuper des autres. Plus que ça, ce n’est même pas s’intéresser à leurs problèmes, et à leurs difficultés : l’autre est différent de moi, je ne m’en occupe pas, sa vie ne m’intéresse pas, ses problèmes ne me concernent pas. . Souvent au Sénégal, quand quelqu’un a un problème, on lui dit : grawul (ce n’est pas grave). S’il se plaint, on lui dit : « Yalla baax na » (Dieu est bon). S’il insiste, on dit : « Je vais prier pour toi », et on ne fait rien pour l’aider. On dit : » ce n’est pas ton problème ». Bul faale… Il y a trop d’indifférence dans notre société.

Expliquer ces réflexions tirées de la lettre du pape du 1° janvier 2016 sur la paix, en termes simples et d’une façon active : Gagne sur l’indifférence et remporte la paix.

  1. Dieu n’est pas indifférent. Il n’abandonne pas les hommes.

  2. L’année de la Miséricorde nous demande de nous ouvrir, à tous ceux qui sont écrasés et chassés de la société. Nous sommes capables d’agir ensemble, dans la responsabilité et la solidarité. En pensant aux plus faibles et au bien commun, dans la dignité des enfants de Dieu.

  3. Certaines formes d’indifférence (ne pas penser aux autres) : ceux qui ferment leur cœur et leurs mains, pour ne pas voir les souffrances de leurs frères, et les problèmes du monde. D’abord il y a l’indifférence envers Dieu, qui entraîne l’indifférence envers les hommes et toute la création. Ensuite l’indifférence envers le prochain : Ceux qui sont au courant des problèmes du monde, et des souffrances des hommes, mais qui n’ont pas de pitié. Ils disent : si les gens souffrent et sont pauvres, c’est de leur faute. Ceux qui acceptent la corruption qui écrase les hommes, et la société toute entière. On ne peut pas oublier non plus que nous cassons la nature (l’environnement).

  4. Changer notre cœur. Passer de l’indifférence à la miséricorde. Dieu a eu pitié de son peuple esclave en Egypte, au temps de Moïse, et Il l’a libéré. Dieu nous jugera, à partir de notre amour pour les autres. Que dans la vie de chacun d’entre nous, il y ait l’amour, la pitié, la miséricorde et la solidarité, pour travailler vraiment pour le bien de tous.

  5. Construire une société de solidarité et de miséricorde, pour vaincre l’indifférence : d’abord dans les familles, pour éduquer et apprendre à penser aux autres. Dans les écoles et autres lieux de formation, pour enseigner les qualités du cœur (les vertus morales) et la solidarité (travailler ensemble). Les agents culturels et ceux qui travaillent dans les média ont aussi une grande responsabilité pour éduquer les gens.

  6. La paix est le résultat de la solidarité, de la miséricorde et de la pitié. Il y a beaucoup de bonnes choses qui se font. Des ONG et d’autres groupes charitables travaillent contre la maladie, les catastrophes et les guerres, avec courage. Ils font des projets de développement pour aider ceux qui souffrent. D’autres aident les émigrants. Des journalistes défendent les droits humains. Des familles éduquent leurs enfants à la solidarité. Ils accueillent ceux qui souffrent dans leurs maisons.

  7. La paix dans la miséricorde. Que chacun se demande, comment lutter contre l’indifférence dans sa propre vie. Et comment rendre meilleurs sa vie de famille, son quartier et son école. Nous cherchons à aider concrètement et avec courage, les personnes les plus faibles : les prisonniers, les migrants, les chômeurs et les malades. Pour les prisonniers : il faut les juger rapidement, leur donner de meilleures conditions de vie, les éduquer et les former, pour qu’ils puissent travailler à leur retour dans la société. Il faut supprimer la peine de mort partout dans le monde. Pour les migrants : mieux les accueillir, et les aider à bien vivre dans le pays où ils sont venus. Lutter contre le manque de travail, de terres et de maisons, qui font perdre la dignité et l’espérance à ceux qui n’en ont pas. En pensant spécialement aux femmes qui sont exploitées dans leur travail, et qui ne peuvent pas posséder de terres. Enfin, permettre aux malades d’être soignés normalement. Que les responsables des Etats cherchent de meilleures relations avec les autres peuples, en évitant les guerres, qui cassent les pays et les gens. Diminuer la dette des pays pauvres. Et mettre en place une politique de coopération, qui respecte les valeurs de chaque culture, et le droit à la vie.

  1. Dégager les idées principales :

  2. Demander les manques de paix qu’ils voient autour d’eux.

  3. On met ensuite les enfants en petits groupes, chaque groupe répondant à l’une de ces questions que l’on répartit entre les différents groupes :

      • Comment vivre la paix à la maison, en famille ?

      • Comment vivre la paix avec les autres dans le quartier ?

      • Comment vivre la paix avec les camarades à l’école ?

Ensuite chaque groupe donne ses réponses devant tout le monde. On peut les visualiser et les mettre au tableau. On utilisera le plus possible les images.

Activités : (voir la fiche générale)

On demande aux enfants de faire, par petits groupes, le dessin de quelqu’un d’indifférent, et d’un autre qui apporte la paix. Un autre groupe, peut écrire un texte sur la paix (poème), un autre faire un petit théâtre etc. Puis on demandera aux enfants de mettre en pratique ce qu’ils ont dit. A la séance suivante on leur demandera ce qu’ils ont commencé à faire.


Le pardon dans la famille

Dans le cadre du carême et à l’occasion de la Journée Mondiale de la Femme, les associations des femmes catholiques des 10 paroisses de notre secteur se sont retrouvées pour une journée de réflexion (récollection) sur le thème : « Le pardon et la réconciliation, dans le couple et la famille », dans le cadre de l’année de la miséricorde.

Pour commencer, nous nous sommes demandé quelles sont les paroles de l’Evangile que nous connaissons, qui nous parlent du pardon et de la réconciliation. Nous avons cité : Matthieu 18, 23 : l’histoire du serviteur sans pitié, et pratiquement tout le chapitre 18 : la brebis perdue au verset 12 ; la réconciliation en communauté, verset 15 ; pardonner sans limite (77 x 7 fois), verset 21 etc. Nous avons rappelé aussi la parole de Jésus : « Si ton frère a quelque chose contre toi, va d’abord te réconcilier avec ton frère » (Matthieu 5, 21-26), et bien sûr la prière du Notre Père « Père, pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ». Sans oublier les paroles de Jésus sur la croix : « Père pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ». Nous avons terminé en rappelant l’épître aux Ephésiens : « Laissez-vous réconcilier par Dieu » (2, 14-18) ». Et l’épître aux Corinthiens  » : Vous êtes les ambassadeurs de Dieu pour apporter sa réconciliation au monde ». Enfin, nous avons lu et médité Colossiens 3, 12-21 : les conseils de Paul pour nous aimer en famille.

Ensuite, nous nous sommes séparés en différents groupes pour répondre à ces questions : comment nous réconcilier entre mari et femme, entre parents et enfants, entre les deux familles avec les beaux-parents, et avec les voisins.

I) Le pardon et la réconciliation entre mari et femme.

Nous aurons constaté, qu’il y a des couples qui ne dialoguent pas vraiment. Ils se parlent pour les choses ordinaires de la vie, les sorties, les activités, la dépense quotidienne… mais ils ne se disent pas ce qu’ils ont dans leur cœur. Et quand ils ont un projet, ils vont en parler avec leurs amis, ou avec leurs propres parents, père ou mère, grand’ frère ou grande sœur, oncle ou tante, etc…. Mais pas avec leur conjoint. C’est ce qui entraîne un certain nombre d’incompréhensions, de tensions et même de disputes. Les ouolofs disent : « ce n’est pas un manque d’entente, c’est un manque de dialogue ».

En conséquence, nous avons relevé l’importance de se parler ensemble. Et au moins une fois par mois, de s’asseoir mari et femme. Mais pas pour reprocher à l’autre ce qu’il fait. Au contraire, que chacun demande à l’autre, à tour de rôle, ce qu’il pense de lui. D’abord les bonnes choses qu’il voit en lui, et seulement ensuite les choses qui ne lui plaisent pas. Et quand l’autre te parle, tu écoutes en silence, tu ne réponds pas, tu ne cherches pas à te défendre. Tu cherches à accueillir et à comprendre le mieux possible ce qu’il te dit, et à en tenir compte par la suite. Un couple qui est capable de faire cela (on l’appelle le devoir de s’asseoir), il a la chance de durer et d’être heureux. Et lorsque les enfants commencent à grandir, c’est important de faire la même chose avec eux, de tenir régulièrement un conseil de famille.

Il est inévitable qu’il y ait des conflits dans le couple et dans la famille. Comme dit le proverbe : « c’est obligé que de temps en temps les dents mordent la langue ». Cela ne doit pas nous décourager. Au contraire, cela peut être une occasion de régler des problèmes, et de s’aimer davantage. Il faut savoir profiter des tensions et des disputes pour en tirer des conclusions pour mieux s’entendre et pour mieux changer son comportement. Bien sûr, cela suppose que l’on soit capable de parler à l’autre dans la paix, calmement, sans colère et sans agressivité. Et si jamais on se met en colère, à ce moment-là il est important de savoir demander pardon.

Une femme disait : « Moi j’aime mon mari, je fais toujours ce qu’il me demande ». Est-ce que vraiment, cela c’est de l’amour ? S’aimer ce n’est pas tout accepter, ce n’est pas tout supporter, ce n’est pas être toujours d’accord. C’est avoir le courage de dire ce que l’on pense, dans la paix, pour pouvoir avancer ensemble. Si tu ne dis jamais ce que tu penses, comment ton mari, ou ta femme, va-t-elle avoir de bonnes idées ? Si tu ne dis pas ce que tu désires au plus profond de ton cœur, comment l’autre va-t-il le savoir ? Par exemple, il y a des hommes qui disent : » ma femme ne fait pas ce que je veux ». Mais ils ne lui ont jamais dit ce qu’ils voulaient vraiment. Comment pourrait-elle le faire à ce moment-là ?


Nous avons parlé aussi de la lettre aux Ephésiens, sur le mariage (5, 21 à 35) : « L’homme est le chef de la femme ». Mais Saint Paul précise bien « qu’il est chef de la femme, comme le Christ est le chef de l’Eglise ». Ce n’est donc pas pour la faire souffrir, ni pour toujours la commander. Au contraire, comme le Christ, il doit lui « laver les pieds » comme le Christ a lavé les pieds de ses apôtres. Il donne sa vie pour elle et pour ses enfants comme le Christ a donné sa vie pour l’Eglise. De même, si la femme se soumet à son mari, ce n’est pas par peur d’être frappée, punie ou renvoyée. C’est par amour « comme l’Eglise aime le Christ ». Il est donc important de vivre toute notre vie de couple dans l’amour. Nous avons aussi relu et médité ensemble la 1° Cor13, 1-8, qui nous montre comment aimer. Dès le début du monde, Dieu donne la femme à l’homme, pour qu’elle soit une aide semblable à lui (Genèse), pour qu’ils s’appuient l’un sur l’autre. Et aussi pour qu’ils se rendent saints l’un l’autre, et marchent ensemble vers Dieu. Jésus disait à ses apôtres : « Je vous appelle mes amis, parce que je vous ai tout fait connaître, de ce que le Père m’a enseigné ».

Et alors, si le mari et la femme savent se pardonner et se réconcilier, ils seront ensemble pour éduquer leurs enfants. Mais pour cela, il est important qu’ils se mettent d’accord, pour savoir quelle éducation leur donner. Surtout s’ils ne sont pas de la même ethnie ou qu’ils n’ont pas reçu eux-mêmes la même éducation. Cela suppose donc que dans le couple on se fixe un but : quel est l’idéal du mariage que nous voulons vivre, quel est le genre de foyer que nous voulons construire, vers quoi nous voulons marcher ensemble, quelle famille nous voulons bâtir…

Nous avons bien sûr noté la nécessité absolue de prier ensemble, mari et femme. Et l’importance de venir se confesser tous les deux, lorsqu’il y a un problème grave. Nous avons aussi noté l’importance de la tolérance, de construire une famille vraiment chrétienne basée sur l’Evangile, de la nécessité de la confiance et du pardon pour vivre un vrai amour, et aussi de savoir parfois se taire au lieu de répondre et de se disputer.

II) Le pardon et la réconciliation entre parents et enfants.

L’important c’est l’exemple des parents. On éduque lus par sa vie et son témoignage, que par ses paroles. Et surtout, si tu conseilles tes enfants, ne fais pas le contraire de ce que tu leur demandes. Parce qu’alors ils ne pourront pas t’écouter. Et ils ne sauront pas comment se conduire dans la vie.

L’importance de la prière. Mais que les deux parents prient ensemble. Et que le père ne dise pas à la mère : « va prier avec les enfants » ! Lorsque l’on prie ensemble, on ne récite pas sans arrêt des prières. On garde des temps de silence. Et on rappelle aussi l’une ou l’autre Parole de Dieu, que nous aimons. Ou que nous avons entendu à la messe du dimanche, ou que nous avons apprises autrefois.. Ce n’est pas nécessaire de la lire dans un livre d’Evangile. C’est très important de se raconter la Parole de Dieu de cette façon, en famille. Et aussi avec nos voisins et nos amis d’ailleurs.

Il ne suffit pas d’envoyer les enfants au catéchisme. Au catéchisme, ils sont enseignés. Mais c’est nous qui les aidons à vivre, ce qu’on leur a enseigné. Ce sont les parents qui savent comment les enfants se conduisent à la maison, et aussi dans le quartier. Les premiers éducateurs des enfants, ce ne sont pas les catéchistes, ni les enseignants, mais bien les parents.

Il ne faut pas avoir honte de demander pardon aux enfants, quand on s’est mal conduit envers eux, ou devant eux. Cela ne va pas nous abaisser, au contraire cela va nous faire grandir. Nos enfants verront que nous reconnaissons nos fautes. C’est cela qui leur donnera le courage, de pardonner à leur tour. C’est de l’humilité. C’est cela notre dignité.

Il nous faut aussi veiller aux façons de se comporter, de nos garçons et de nos filles. Nous ne devons pas accepter, que les garçons commandent leurs sœurs. Et ils doivent aussi prendre leur part de travail à la maison. Ce n’est pas normal que lorsque les filles reviennent de l’école, elles travaillent et elles aident la maman. Et que le garçon lui, ait le temps d’apprendre ses leçons, ou simplement d’aller jouer dehors. Si nous laissons les garçons se conduire de cette façon-là, nous formons de mauvais maris, qui feront souffrir leurs femmes.

Bien sûr, nous ne faisons pas de distinction entre les enfants. Par exemple, entre les tiens et ceux que ton mari a eu avec une autre femme. Si tu acceptes ton mari, tu acceptes ses enfants. Et tu les traites vraiment comme tes propres enfants, sans aucune différence, méchanceté ni jalousie.

C’est très important de contrôler le langage et les façons de s’habiller de nos enfants.

L’éducation commence dès le bas âge. Un arbre que l’on plante de travers, il va grandir penché et tomber.

Nous avons relu l’histoire de Jésus au Temple (Luc 2, 41-52). Nous avons noté en particulier que Marie et Joseph sont très unis. C’est ensemble qu’ils cherchent leur enfant. Et c’est Marie qui parle à Jésus. Car la mère doit prendre ses responsabilités dans la maison. Mais quand Marie parle, elle dit bien : « ton père et moi, nous te cherchions ».

Joseph ne frappe pas l’enfant. Marie ne se met pas en colère. Elle ne lui dit pas des paroles méchantes, ou des reproches. Elle lui ouvre son cœur. Elle lui montre simplement leur souffrance : « regarde ton père et moi, nous étions très inquiets en te cherchant ». Au lieu de faire des reproches aux enfants, et surtout de les frapper, il vaut beaucoup mieux leur dire notre tristesse, et ce que nous sentons dans notre cœur. A ce moment-là, ils feront tout pour nous aimer, et pour nous faire plaisir.

Nous avons réfléchi aussi à ces paroles de Jésus : « Est-ce que vous ne savez pas, que je dois être dans la maison de mon Père ? » Nos enfants ne sont pas pour nous, ils sont pour Dieu. Ils viennent de Dieu, et nous devons les éduquer pour retourner vers Dieu. Et leur apprendre à marcher dans le chemin de Dieu.

Il y a des parents qui cherchent à profiter de leurs enfants, pour se faire servir. Ou qui veulent leur imposer leurs propres idées, et non pas leur enseigner les idées de Dieu. Il y a des parents qui marient leurs filles de force à un homme riche, pour avoir l’argent de la dot. Ou qui obligent leurs garçons à leur donner leur salaire, dès qu’ils commencent à travailler. Bien sûr, les enfants doivent aider leurs parents. Mais ils doivent le faire librement et de tout leur cœur. Et non pas sous la menace, par peur, ou en étant obligés.

On nous dit aussi que Marie n’a pas compris ce que Jésus leur disait. Il nous arrive souvent de ne pas comprendre nos enfants, surtout quand ils arrivent à l’âge de l’adolescence, comme Jésus à 12 ans. A ce moment-là, nous prions. Et nous gardons tout cela dans notre cœur. Comme Marie.

Et enfin, nous cherchons à faire grandir nos enfants en sagesse, et pas seulement en taille. A leur apprendre à plaire aux hommes, mais aussi à Dieu. Qu’ils grandissent dans leur corps, mais aussi dans leur esprit, dans leur cœur et dans leur âme. Et que la grâce de Dieu soit sur eux, comme sur Jésus (Luc 2, 40).

III) Les relations entre les deux familles.

Le mariage ce n’est pas seulement l’union d’un homme et d’une femme, c’est une alliance entre deux familles. Il faut faire tout son possible, pour que cette alliance soit vécue dans la foi, et devienne sainte elle aussi. Il y a souvent des problèmes entre la femme et les belles-sœurs, ou aussi avec la belle-mère. Il faut parfois savoir se taire et supporter. Mais qu’il y ait d’abord la compréhension et le partage, entre mari et femme. Dans les familles, il y a parfois des frères et sœurs qui se sont disputés, et qui ne se parlent plus depuis des années. Bien sûr cela n’est pas normal

IV) L’entente, le pardon et la réconciliation avec les voisins et dans le quartier.

L’important c’est d’être attentifs aux plus pauvres, ceux qui sont les plus fatigués, les familles les plus nécessiteuses. Et non pas dire : nous aussi nous sommes pauvres.

Ce pardon et cette réconciliation, nous devons les vivre dans nos associations et nos CEB. Nous avons des sages et des conseillers pour cela. Mais nous devons également faire grandir le pardon et la réconciliation, dans nos quartiers, et dans notre société toute entière. (voir aussi l’autre compte-rendu)

L’année de la miséricorde

Dans un deuxième temps, le père Armel a parlé de l’année de la miséricorde.

  1. D’abord accueillir la miséricorde de Dieu, dans la prière et par la confession.

  2. Être miséricordieux envers nous-même. Puisque Dieu nous aime, nous devons aussi nous aimer. Et nous accepter avec nos faiblesses et nos limites.

  3. Être miséricordieux dans toute notre vie : dans la famille, mais aussi dans le quartier, au travail, avec nos relations, dans nos loisirs, et partout où nous allons.

  4. Apprendre aux autres à être miséricordieux. En particulier aux musulmans qui nous entourent, et qui disent sans cesse, que « Dieu est le Compatissant et le Miséricordieux ». Le Miséricordieux, c’est l’un des 99 noms de Dieu dans l’islam

  5. Enfin construire un pays de miséricorde. Il n’y a pas assez de miséricorde dans notre société, dans nos mairies, dans les bureaux, dans les dispensaires, dans toutes les organisations.

Pour cela, il faut nous engager dans les quartiers, travailler avec les autres associations de femmes, les projets, les ONG. Travailler aussi avec le délégué du quartier et la marraine du quartier (badiènu gox). Connaître l’imam et les sages de notre quartier.

Puis travailler au niveau de la mairie, en profitant de l’Acte 3 de la Décentralisation. Nous faire inscrire à la commission municipale de la femme.

Enfin participer aux bonnes choses qui se font pour les familles au niveau du pays : la couverture médicale universelle (CMU), les bourses aux familles nécessiteuses, l’aide aux handicapés, les soins gratuits pour les enfants de 0 à 5 ans, les césariennes gratuites, le plan Sésame pour les personnes âgées, etc. Il faut nous engager pour que ces belles décisions soient mises en pratique, réellement et efficacement. Mais trop souvent, les chrétiens nous restons à l’écart. Nous nous engageons uniquement dans la paroisse, et dans l’Eglise, mais pas dans notre quartier ni dans la société. Pourtant Jésus a été clair : « Vous êtes le sel de la terre. Vous êtes la lumière du monde, Vous êtes la levure dans la pâte, Allez dans le monde entier » (voir les documents sur l’année de la miséricorde, déjà envoyés).

  • Nous avons parlé de la souffrance des veuves. D’abord les assister. Les aider au moment de l’enterrement et les jours qui viennent. Les soutenir matériellement, en les organisant dans des projets, ou en les faisant participer à des groupements économiques, …Mais changer nos traditions, qui font souffrir les veuves inutilement et injustement.

  • Nous avons parlé aussi des fiançailles, et de la préparation au mariage. La prochaine formation va commencer dans notre doyenné le 15 avril.

  • La formation : Il est important d’augmenter nos connaissances et notre foi. Par exemple, en écoutant Radio espérance (95.2 FM). Et radiomisericordia sur internet. Un certain nombre de femmes ont acheté les livres de prières, sur le mariage, les commentaires d’Evangile, etc…Et elles ont remis leur adresse mail, pour pouvoir continuer à recevoir des documents. La rencontre s’est terminée par l’élection du nouveau bureau après une eucharistie très priante et un repas partagé.