Armel Duteil

La corruption

La corruption




Session justice et paix sur la corruption (L23)

Abidjan, du 14 au 19 janvier 2008

La corruption existe chez nous, comme dans tous les pays du monde. Il ne suffit pas de faire des discours de morale, pour résoudre ce problème si grave, qui entraîne la dépendance, la pauvreté et le malheur de nos pays. Nous avons donc cherché à analyser le phénomène sérieusement, en remontant jusqu’aux causes profondes et en voyant les conséquences pour nos sociétés et pour nos états.

On nous a expliqué les différentes déclarations signées par nos états et les institutions internationales contre la corruption. Et nous avons cherché comment obliger nos états à respecter les engagements qu’ils ont signés.

Dans un 2° temps, nous nous sommes demandés quel éclairage et quels appels nous percevons à partir de l ’Evangile, de la vie de Jésus et de l’enseignement de l’Eglise, pour jouer un rôle actif et efficace face à ce problème, d’ailleurs souhaité dans beaucoup, en collaboration avec les autres religions et les autres groupes.

Dans un 3° temps, nous sommes passés aux orientations et propositions d’actions à mener, chacun dans notre pays, avec la commission justice et paix et tous les groupes qui accepteront de travailler dans ce sens

Parallèlement à ce travail de fond, nous avons abordé un certain nombre de questions concrètes en atelier, comme par exemple

  1. le revenu du citoyen moyen dans nos pays correspond-il au coût réel de la vie (le panier de la ménagère…qui se réduit de plus en plus à un petit sachet et à un seul repas par jour) Que faire pour ajuster le pouvoir d’achat des populations aux réalités de la vie actuelle, pour permettre à chacun de vivre d’un façon digne.

  2. Au lieu de consommer de plus en plus de produits qui viennent de l’étranger, qui nous rendent dépendants de l’extérieur et empêchent nos propres populations de gagner leur vie, comment développer les productions locales et les commercialiser d’une façon rationnelle. C’est une question d’indépendance nationale. Il est donc essentiel de soutenir les recherches et réalisations qui sont faites dans ce sens

  3. Comment fournir aux prêtres, aux frères et aux sœurs et aux laïcs qui travaillent dans l’Eglise, le minimum pour vivre ? Où trouver les moyens financiers pour assurer leur sécurité sociale ? Même si l’Eglise en Afrique est pauvre, elle ne doit pas traiter injustement ceux qui travaillent pour elles. Et nous avons reconnu qu’il y a de la corruption aussi dans l’Eglise. Il faut donc commencer par agir à ce niveau.

Cette rencontre nous a permis de nous retrouver entre personnes travaillant à la base dans le même sens dans les différents pays francophones de l’Afrique de l’Ouest, de mieux nous connaître et de créer entre nous des liens d’amitié, d’échanger des idées, des documents et des façons de travailler, dans une ambiance très sympathique. Cela nous a beaucoup encouragé. Maintenant, à chacun d’entre nous de lutter contre le corruption, avec ceux qui nous entourent, là où nous vivons.

Résumé des résolutions : Les participants s’engagent

  1. à travailler ensemble pour une lutte efficace et efficiente contre la corruption,

  2. à organiser des rencontres pour sensibiliser les communautés chrétiennes et toutes les personnes de bonne volonté sur les conséquences très graves de la corruption et les aider à agir contre cette très mauvaise chose.

  3. à éliminer toutes les formes d’injustices et de corruption dans l’Eglise

  4. à engager les familles et organisations de la société civile à lutter contre la corruption.

  5. à demander aux pouvoirs publics de protéger les produits locaux pour lutter contre la pauvreté des populations. Nous avons demandé aux évêques d’écrire une lettre contre la corruption, de la remettre aux différents responsables du pays, de lancer une année contre la corruption et d’organiser une journée contre la corruption chaque année. Enfin, nous avons publié une déclaration pour soutenir les populations du Kenya et demander des élections justes.

Principales idées de la rencontre ‘A lire en réunion de CCB, de paroisse ou de mouvement eou association. Et voir ensuite ce que chacun peut faire. A la rèunion suivante, on demande a chacun ce qu’il a fait et on voit comment continuer l’action ; La lutte contre la corruption peut être notre thème d’action pour le Carême.

La corruption existe au niveau économique mais aussi politique, au niveau communautaire comme au niveau personnel. C’est une maladie très grave qui s’étend au monde entier, et dont nous sommes tous responsables. Elle casse la vie en société, la démocratie, la morale et la justice. Elle est causée par l’égoïsme et les désirs illimités. Elle vient de la pauvreté et du cœur mauvais de l’homme. Et de la mauvaise organisation de la société ; la corruption n’est donc pas obligatoire. C’est un péché et un crime contre la société. Elle s’oppose à l’amour du prochain et tue dans l’homme l’image de Dieu. Elle suppose une entente entre les hommes, des menaces et des complicités, des silences et des manques de courage. C’est contre tout cela que l’Eglise doit s’engager.

Comment lutter contre la corruption ? D’abord connaître les organisations qui luttent contre la corruption et les engagements que nos pays ont signés et que tout doivent donc respecter.
Mais nos dirigeants n’aiment pas leur pays, ils pensent à leur famille et à leur ethnie. Ils veulent profiter de leur pouvoir et n’ont pas le courage de changer les choses. Les populations ne connaissent pas leurs droits et ne se mobilisent pas. La société civile est faible et mal organisée. Chacun ne pense qu’à lui-même. On n’aide pas les autres.et on ne cherche pas à changer le pays. Les religions sont divisées entre elles, elles ne veulent pas avoir de problèmes et ne s’occupent pas des affaires du pays, mais seulement de leurs affaires intérieures.

Que faire dans l’Eglise ? Comprendre la gravité de la corruption, chercher tous les moyens possibles pour lutter contre elle, personnellement et en communauté, dans l’Eglise et dans la société. En parler en catéchèse, à la messe et dans les réunions de communauté. Demander aux chrétiens d’en parler autour d’eux pour éduquer les gens. Agir à tous les niveaux : personnellement, en famille, dans les communautés de base (ccb),dans les paroisses les mouvements et les associations. Croire vraiment qu’avec l’aide du Saint Esprit on peut changer et regarder comment Jésus a vécu.. Respecter les lois et l’organisation de l’Eglise avec honnêteté. Respecter les lois sociales pour les salaires et les droits de tous. Bien gérer l’argent avec sérieux : faire des comptes, décider les choses en communauté et faire des compte-rendus clairs, utiliser l’argent des projets normalement, comme prévu, donner à ceux qui travaillent dans l’Eglise les moyens de vivre pour qu’ils ne cherchent pas à détourner et ne soient pas obligés de se « débrouiller ». Organiser des activités pour gagner nous-mêmes l’argent dont nous avons besoin (coopératives, petits projets, agr...) Développer le partage et la solidarité entre les personnes, les communautés, les paroisses et les diocèses.

Que faire dans le pays ? Faire respecter la liberté des gens pour qu’ils puissent parler. Ne jamais se laisser acheter pour se taire. En parler autour de nous. Apprendre aux parents à éduquer leurs enfants à l’honnêteté, au service gratuit, au respect des autres et à leurs biens, au partage et à la solidarité, au sens de l’effort pour gagner leur argent par leur travail .lancer des vrais cours d’instruction civique dans les écoles. Organiser les mouvements de jeunes et veiller à ce qu’ils donnent une véritable éducation. Se conseiller et chercher ensemble comment lutter contre la corruption avec les meilleurs moyens. Créer des groupes qui demandent l’honnêteté et le sérieux dans le pays. Faire des formations pour les responsables du pays à tous les niveaux. Mettre en place des comités de surveillance. Lutter contre la pauvreté, pour que les gens n’aient pas besoin de voler pour vivre. Former au respect des affaires de l’état et des biens des autres. Faire connaître aux gens leurs droits et leurs devoirs, spécialement ceux qui doivent s occuper des affaires d’argent. Utiliser la radio, la télévision et les journaux pour lutter contre la corruption. Utiliser les chants et le théâtre pour éduquer les gens.

Bon Carême et bon courage à tous




Colloque CERAO sur la corruption, résolutions et recommandations

Résolution N°1 :

Sur la nécessité d’un travail en synergie dans la lutte contre la corruption

  • Considérant la tenue du colloque atelier du 14 au 19 janvier 2008 à Abidjan en Côte d’Ivoire, qui a regroupé les commissions justice et paix, les commissions de la pastorale sociale et les commissions du laïcat et de l’apostolat des laïcs de l’espace CERAO autour du thème « Stoppe la corruption … Développe ta Patrie »,

  • Considérant les rôles et missions complémentaires de ces trois commissions,

  • Considérant l’ampleur de la corruption et ses graves méfaits sur le développement économique et social de nos pays et sur la promotion intégrale de la personne humaine,

  • Considérant la complexité du phénomène et les difficultés rencontrées dans la lutte contre la corruption,

  • Vu la nécessité d’unir les forces et les énergies pour une lutte efficace et efficiente contre la corruption,

Les participants au colloque-atelier, tenu du 14 au 19 janvier 2008 sur le thème « Stoppe la corruption … Développe ta Patrie », s’engagent  à travailler en synergie pour une lutte efficace et efficiente contre la corruption.

Abidjan, le 18 janvier 2008
Le colloque-atelier

Résolution N°2 :

Sur l’organisation de rencontres nationales sur la lutte corruption

  • Considérant les graves méfaits de la corruption sur le développement économique et social de nos pays et sur le développement intégral de la personne humaine,

  • Considérant la prise de conscience de ces méfaits et l’engagement de l’Eglise universelle dans la lutte contre la corruption à travers l’organisation d’une conférence internationale par le Conseil Pontifical Justice et Paix sur la lutte contre la corruption les 2 et 3 juin 2006 au Vatican,

  • Considérant l’engagement de la Conférence Episcopale Régionale de l’Afrique de l’Ouest (CERAO) dans la lutte contre la corruption à travers l’organisation d’un colloque atelier sur le thème « Stoppe la corruption … Développe ta patrie », du 14 au 19 janvier 2008 à Abidjan en Côte d’Ivoire,

  • Vu la nécessité de sensibiliser les communautés chrétiennes et toutes personnes de bonne volonté aux conséquences néfastes de la corruption et de les engager dans la lutte contre ce fléau,

Les participants au colloque-atelier, tenu du 14 au 19 janvier 2008 à Abidjan en Côte d’Ivoire sur le thème « Stoppe la corruption … Développe ta Patrie », s’engagent à organiser des rencontres au niveau de leurs pays respectifs, en vue de sensibiliser les communautés chrétiennes et toutes personnes de bonne volonté aux conséquences néfastes de la corruption sur le développement économique et social de nos pays, et de les engager à prendre une part active dans la lutte contre ce fléau.

Abidjan le 18 janvier 2008
Le colloque-atelier

Résolution N°3 :

Sur l’examen du phénomène de la corruption au sein de l’Eglise Catholique

  • Considérant que la corruption est un phénomène insidieux et contagieux, qui n’épargne aucun secteur de la vie économique, sociale, politique, voire religieuse,

  • Considérant que ce phénomène n’épargne pas l’Eglise catholique et ses différentes institutions et services,

  • Considérant que l’engagement de l’Eglise dans la lutte contre la corruption commande qu’elle examine elle-même le phénomène en son sein,

Les participants au colloque-atelier, tenu du 14 au 19 janvier 2008 à Abidjan en Côte d’Ivoire sur le thème « Stoppe la corruption … Développe ta patrie », s’engagent à examiner le phénomène de la corruption et toutes autres formes d’injustice au sein de l’Eglise Catholique en vue de les éliminer et donner ainsi l’exemple et du crédit à son engagement dans la lutte contre la corruption.

Fait à Abidjan, le 18 janvier 2008
Le colloque-atelier

Résolution N°4 :

Sur la mobilisation et l’implication des organisations sociales et religieuses dans la lutte contre la corruption

  • considérant le rôle important que doit jouer la famille dans la lutte contre la corruption à travers l’éducation des enfants,

  • Considérant le nombre important des mouvements et associations d’action catholique, des communautés chrétiennes ou ecclésiales de base, des institutions et services de l’Eglise Catholique,

  • Considérant que ces différentes organisations de l’Eglise Famille de Dieu doivent jouer un rôle déterminant dans la lutte contre la corruption,

Les participants au colloque-atelier, tenu du 14 au 19 janvier 2008 à Abidjan en Côte d’Ivoire sur le thème « Stoppe la corruption … Développe ta patrie », s’engagent à :

  • impliquer les familles, l’ensemble des organisations de l’Eglise Famille de Dieu et celles de la société civile, dans la lutte contre la corruption,

  • promouvoir la formation à la doctrine sociale de l’Eglise à tous les niveaux.

Fait à Abidjan, le 18 janvier 2008
Le colloque-atelier

Résolution N°5 :

Plaidoyer pour la promotion et la protection des produits locaux

  • Considérant le contexte de la mondialisation, caractérisé par le libéralisme économique et la suppression des barrières douanières,

  • Considérant l’importation et l’envahissement du marché local par des produits étrangers dont les prix défient toute concurrence,

  • Considérant que cette situation pénalise les producteurs locaux qui n’arrivent pas à écouler leurs productions et s’appauvrissent davantage,

  • Considérant que la production locale qui développe la patrie doit être protégée et encouragée,

Les participants au colloque-atelier, tenu du 14 au 18 janvier 2008 à Abidjan en Côte d’Ivoire sur le thème « Stoppe la corruption … Développe ta patrie », s’engagent à faire un plaidoyer auprès des pouvoirs publics de leurs pays respectifs, afin qu’ils prennent les mesures appropriées pour promouvoir et protéger les productions locales en vue de lutter efficacement contre la pauvreté.

Fait à Abidjan le, 18 janvier 2008
Le colloque-atelier

Recommandation N°1 :

Sur la publication d’une lettre pastorale des évêques de la CERAO sur la corruption

  • Considérant la prise de conscience de l’Eglise universelle et des églises locales sur la corruption et ses méfaits sur le développement économique et social de nos pays,

  • Considérant la nécessité d’engager tous les pays membres de l’espace CERAO dans la lutte contre la corruption,

  • Considérant que les autorités politiques et administratives des pays membres de l’espace CERAO ont un rôle important à jouer dans la lutte contre la corruption,

  • Considérant l’opportunité, la pertinence et l’urgence de publier une lettre pastorale des évêques de la CERAO sur la corruption,

Les participants au colloque-atelier, tenu du 14 au 19 janvier 2008 à Abidjan en Côte d’Ivoire sur le thème « Stoppe la corruption … Développe ta Patrie », recommandent aux évêques :

  • de publier une lettre pastorale sur la corruption pour interpeller et engager les communautés chrétiennes de l’espace CERAO et les chefs d’Etats dans la lutte contre la corruption,

  • de responsabiliser les présidents des Conférences Episcopales ou des commissions justice et paix à remettre des exemplaires de la lettre pastorale aux chefs d’Etats des pays respectifs.

Fait à Abidjan, le 18 janvier 2008
Le colloque-atelier

Recommandation N°2 :

Sur le choix de la lutte contre la corruption comme thème d’une année pastorale

  • Considérant l’importance que l’Eglise accorde à la lutte contre la corruption,

  • Considérant son engagement et le sérieux accordé à cette lutte,

Les participants au colloque-atelier, tenu du 14 au 19 janvier 2008 à Abidjan en Côte d’Ivoire sur le thème « Stoppe la corruption … Développe ta patrie », recommandent aux évêques de la CERAO :

  • Le choix de la lutte contre la corruption comme thème d’une année pastorale.

  • L’institution d’une journée annuelle de sensibilisation et de prière pour le refus de la corruption.

Fait à Abidjan, le 18 janvier 2008
Le colloque-atelier

Déclaration sur la situation au KENYA

  • Considérant les troubles et les manifestations socio politiques violentes qui se déroulent actuellement au KENYA à la suite de l’élection présidentielle du-27 décembre 2007

  • Considérant les conséquences dramatiques et les nombreuses pertes en vies humaines engendrées par ces troubles,

  • Considérant que la fraude électorale, la corruption et la mauvaise gouvernance politique sont les principales causes de ces troubles,

Les participants au colloque-atelier, tenu du 14 au 19 janvier 2008 à Abidjan en Côte d’Ivoire sur le thème « Stoppe la corruption …. Développe ta Patrie » :

  • déplorent la situation de crise socio politique actuelle au KENYA qui menace la stabilité du pays,

  • condamnent la violente répression contre les manifestants aux mains nues qui réclament la justice et le respect des règles de la démocratie,

  • expriment leur compassion à l’égard des victimes et des familles éprouvées,

  • appellent les différents protagonistes au dialogue en vue de trouver une issue pacifique à la crise,

  • assurent de leur union de prière et de leur solidarité à l’Eglise locale du Kenya dans son effort de médiation pour la paix,

  • invitent tous les pays africains en instance d’organiser des élections à jouer le jeu de la transparence pour éviter à notre continent et aux populations des conflits et des souffrances qui portent atteinte à la dignité de la personne humaine et au développement économique et social de l’Afrique.

Fait à Abidjan, le 18 janvier 2008
Le colloque-atelier




Idées émergentes du colloque atelier de la CERAO : Stoppe la corruption, développe ta patrie

Journée du 15 janvier 2008

Discours d’ouverture

P. Adoukounou, secrétaire général la CERAO a souhaité la bienvenue au Centre Cerao de pastorale et de mission CCPM, cadre institutionnel de mise en synergie de toutes les commissions d’étude et d’élaboration d’orientations pastorales et missionnaires communes. Le centre gère le plan d’action stratégique de la CERAO mis en place en 2003.

Mot de bienvenue de l’Archevêque d’Abidjan, prononcé par son représentant, le P. Jean-Baptiste Diahou.

Mot de Mgr Paul Ouédraogo, Evêque de Fada NGourma, Président de la commission de Pastorale Sociale de la Cerao qui rappelait que « la commission unique de Pastorale sociale comptait jusqu’en 2006, un département Justice et Paix. Mais depuis l’An 2000, les graves problèmes de Justice et Paix posés au continent et particulièrement à notre sous région Ouest Africaine, suggéraient de scinder la commission gigantesque de la Pastorale Sociale et de créer de façon expresse, une commission Justice et Paix ». Il a souhaité par ailleurs, que ce colloque sur la corruption soit l’occasion de finaliser les cahiers de charge de chacune des deux commissions.

Discours d’ouverture du colloque atelier par Mgr. Marcel Agboton, Archevêque de Cotonou, qui a rappelé l’origine de ce Colloque –Atelier « Stoppe la corruption…Développe ta patrie» et souhaité d’une part, que ce dernier puisse relever le défi d’allier haute perception épistémologique et théorique et juste action sur des situations concrètes ; d’autre part, qu’il puisse renforcer le Réseau Justice et Paix de l’Afrique de l’Ouest.


Participants au congré CERAO

Conférences

Définitions : la corruption c’est « l’abus d’une position publique en vue d’un intérêt privé » ; ce sont toutes les formes de déviances consistant à abuser de l’autorité publique à des fins essentiellement privées, ou plus globalement, « le fait d’abuser de prérogatives officielles pour en tirer un gain personnel ». Ce sont des moyens mis en œuvre pour obliger quelqu’un à infléchir la loi en sa faveur. Elle existe entre les acteurs économiques qui sont à la fois corrupteurs et corrompus

Le phénomène de la corruption et ses différentes ramifications (présenté par le Sénégal : Abbé Dominique S. Mendy et Soeur Jeannette Londadjim)

Cette conférence s’articule autour de trois points essentiels :

  • Corruption et état néopatrimonial : l’état néopatrimonial est une sorte d’état avorté et la corruption lui est consubstantielle. Il repose sur le pouvoir personnel. Le chef d’état jouit de son pouvoir comme d’un pouvoir de patronage distribuant alternativement la faveur et la défaveur, la grâce et la disgrâce). La corruption a une portée politique. C'est la survie politique des dirigeants qui est en jeu. On fait tout pour se maintenir au pouvoir.

  • Différentes formes de corruption : grande corruption et petite corruption banalisée.
    La grande corruption est principalement une corruption d'enrichissement et s'insère dans la dynamique d’accumulation des classes dirigeantes. Elle est nourrie pour la plus grande part par la corruption internationale et se trouve au cœur de la vie économique et politique de l'Afrique. Elle se greffe essentiellement sur les flux financiers liés aux échanges économiques internationaux: import-export. La petite corruption, quant à elle, pose plutôt une question de survie ; c’est une corruption à petite échelle qui implique de petites sommes et de petits fonctionnaires. Elle mine le fonctionnement des services publics les plus indispensables à la vie quotidienne.

  • Pratique administrative comme terreau de la corruption : elle est caractérisée par des hiérarchies formelles inopérantes, des services publics inefficaces, des distorsions des normes et règlements et de l’impunité.

Conclusion. Prise de conscience de la nécessité de combattre la corruption par la création de politiques officielles de lutte contre la corruption en Afrique ; rôle important de la société civile et de la presse, des ONG nationales et internationales et l’apport des religions.

L’impact de la corruption sur les sociétés et les Etats africains (par François de Sales BADO, Secrétaire National de la Commission « Justice et paix » du Burkina Faso)

Deux parties :

La première énumère les conséquences de la corruption sur les sociétés africaines : frein au développement économique et social, menace pour la paix et la stabilité, affaiblissement politique des Etats, culture de la médiocrité et de la facilité.

La deuxième partie sur la volonté réelle de nos Etats à combattre le phénomène :

  • les conditions d’accès au pouvoir détermine l’attitude des politiques vis-à-vis du phénomène de la corruption ;

  • création de structures publiques et privées de lutte contre la corruption.

Conclusion : les pays africains ne sont pas les seuls responsables de la corruption. La création d’institutions publiques et privées de lutte contre la corruption en plus des institutions judiciaires est importante. Toutefois, les institutions ne valent que par les hommes qui les animent. C’est pourquoi l’éducation des citoyens est un moyen important et incontournable, de même que le bon exemple donné par les dirigeants et la lutte contre l’impunité.

Débats

  • Nature et complexité du phénomène de la corruption : elle touche toutes les catégories sociales et tous les secteurs de la vie sociale. C’est un mal quelque soit sa dimension, grande ou petite.

  • Elle est un frein au développement

  • Elle porte atteinte à la dignité humaine, nuit aux valeurs du travail, de la rigueur, de la probité et du sacrifice de soi.

  • Est-elle une fatalité ou peut-on la combattre ? Quelles stratégies, quelles réponses ?

  • Y a-t-il un espoir de réussite, vu les rapports de force entre pays développés et pays sous-développés

  • Corruption et valeurs humaines, solidarité, la liberté

  • Rôle de l’Eglise dans la société, auprès des structures,…

Panel n.1 Le choc de la corruption dans les contextes sociopolitique, socio-économique et socio ethnique de ces pays…(communication du Sénégal, du Burkina et de la Guinée)

  • Contexte sociologique : manque de liberté, poids de la tradition, influence de la société moderne et de la religion. Confusion entre devoirs d’état et solidarité familiale

  • Contexte socio-économique : la pauvreté les failles des politiques, passation des marchés publics et du manque d’indépendance de l’appareil judiciaire

  • Contexte sociopolitique : inefficacité institutionnelle, faiblesse des contre-pouvoirs, absence de bonne gouvernance et de démocratie, impunité et influence des opérateurs économiques

Cas guinéen

  • Caractéristiques du contexte guinéen/ délabrement moral, institutionnel et politique comme héritage de la révolution.

  • Lieux de manifestation de la corruption : famille, école, institutions sociales, religion. Secteur économique

Atelier n.1. Réflexion pratique sur le panier social de la ménagère :

le coût de la vie correspond-t-il au revenu du citoyen moyen ?

Que faut-il faire pour ajuster le pouvoir d’achat réel des populations aux réalités de la vie aujourd’hui ?

Il s’agira de faire des propositions concrètes et réalisables pour promouvoir le développement intégral de la personne humaine

Propositions

Revaloriser le panier de la ménagère.

Remettre en valeur la famille, éduquer les mentalités à payer l’impôt, les taxes, sensibiliser au changement de comportement ; introduire l’instruction civique à l’école.

Réduire le train de vie de l’Etat, de l’Eglise, des individus et des familles ; répartition équitable des ressources.

Lutter contre la corruption, investissement, création de plantation, baisser ou supprimer les taxes sur les intrants, encourager les activités génératrices de revenues, plaidoyer pour infléchir le comportement des dirigeants, mettre en place les structures de suivi - évaluation autonomes…




Idées émergentes du colloque atelier de la CERAO : Stoppe la corruption, développe ta patrie

Journée du 16 janvier 2008

Nécessité d’une lutte sérieuse et efficace

La corruption est une situation qui se rencontre sous tous les cieux, à des degrés divers et avec les nuances les plus variées. Son poids au niveau mondial est impressionnant. C’est une gangrène, une pandémie, devant laquelle nul n’est vraiment innocent et qui interpelle tous et chacun. La Corruption pose de graves problèmes et constitue une menace pour la stabilité et la sécurité des sociétés dont elle sape les institutions et les valeurs démocratiques, les valeurs éthiques et la justice. la Corruption compromet le développement durable et l’Etat de droit.

Approche théologique

La corruption n’est ni naturelle, ni une fatalité ; elle est contre l’ordre de la création, donc contre la volonté de Dieu, elle est la conséquence négative de l’action de l’homme ; son omniprésence et son importance dans les mentalités, les comportements et l’organisation sociale en fait une structure de péché. Il faut donc s’engager personnellement, collectivement, et comme Eglise, à la combattre.

Ce combat se mène au niveau mondial, multilatéral et national.

Organes de lutte contre la corruption

Au Niveau mondial, élaboration de la Convention des Nations Unies contre la corruption en 2003, dans laquelle la responsabilité des états est sollicitée pour la mise en œuvre des mécanismes de lutte contre la corruption.

La création de l’Organisation Mondiale des Parlementaires Contre la Corruption en 2002 (Global Organisation of Parliamentarians Against Corruption (GOPAC).

Sur le plan multilatéral il existe diverses organisations intercontinentales et continentales qui oeuvrent chacun à son niveau contre la corruption:

  • La convention interaméricaine contre la corruption adoptée le 29 mars 1961 ;

  • La convention relative à la lutte contre la corruption impliquant des fonctionnaires des communautés européennes ou des fonctionnaires des Etats membres de l’Union Européenne, adoptée le 26 mai 1977 ;

  • La convention pénale sur la corruption, adoptée par les ministres du Conseil de l’Europe, le 27 janvier 1994 ;

  • La convention civile sur la corruption, adoptée par les ministres du Conseil de l’Europe, le 4 novembre 1995 ;

  • La convention sur la lutte contre la corruption d’agents publics étrangers dans les transactions commerciales internationales, adoptée par l’OCDE le 21 novembre 1997 ;

  • La convention sur la prévention et la lutte contre la corruption, adoptée par les Chefs d’Etats et de gouvernements de l’Union Africaine, le 12 juillet 2003 à Maputo.

Au niveau africain notons entre autres structures, la Convention de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption adopté à Maputo le 11 juillet 2003 et le Protocole de la CEDEAO de lutte contre la corruption signé par les chefs d’Etats de la CEDEAO, à Dakar, le 21 décembre 2001.

Raisons de l’inefficacité des structures existantes

  • Au niveau des dirigeants : manque d’amour réel de leurs pays ou nations qui se traduit par l’irresponsabilité et le manque de volonté politique. Ignorance délibérée des conventions et de leur mise en application ; priorité des intérêts égoïstes, claniques, ethniques, régionalistes, par rapport à la promotion du bien commun.

  • Au niveau de la société : ignorance des textes existants, insuffisance de mobilisation pour lutter contre la corruption ; faiblesse de la société civile et des contre-pouvoirs.

  • Au niveau individuel : indifférence, désillusion, démission ; politique du chacun pour soi ; l’ignorance et l’analphabétisme

  • Au niveau de l’Eglise et des religions : manque de collaboration, divisions. Au niveau de l’Eglise catholique, ignorance des textes, passivité, manque d’engagement, enseignement théorique ; peur du martyre.

Quelles actions entreprendre ?

  • Prise de conscience de l’ampleur et de la complexité du phénomène de la corruption et de la nécessité de la combattre à un niveau global ; se rappeler que tout progrès humain, toute avancée significative valable et durable dans l’histoire, demande conversion des cœurs, effort, énergie spirituelle et intellectuelle, sueur et peine consenties et assumées.

  • La lutte contre la corruption devra se conjuguer avec la lutte contre la pauvreté ; il faut un minimum de bien-être pour pratiquer la vertu

  • Education de la population et de la jeunesse ;

  • Intégrer dans la catéchèse, la doctrine sociale de l’Eglise ; assurer une formation permanente des adultes sur les valeurs sociales, politiques et économiques ; formation au respect du bien commun et de la chose publique.

  • Créer et animer des structures de formation pour les cadres et les hommes politiques.

  • Que la hiérarchie remplisse sa mission prophétique d’éveilleur de conscience par le témoignage de vie, les lettres pastorales, les exhortations.

  • Sensibilisation, vulgarisation des textes et des lois pour éclairer les gens sur leurs devoirs et leurs droits.

  • Education à la base dans la famille, sur les valeurs humaines : le travail, le service gratuit, la solidarité, l’honnêteté, le sens de l’effort, le respect des autres, du bien d’autrui, …

  • Au niveau des CEB/ CCB apprendre à agir en ensemble, à réaliser des projets communs ;

  • Au niveau des organisations diocésaines (Caritas, commission Justice et Paix,…) ; organiser des séminaires et sessions de formation ; mise en pratique des activités du Plan Stratégique de la Cerao ; faire des plaidoyers, …

  • Au niveau de la Conférence Nationale des évêques, publier des messages, des lettres pastorales, participation aux instances nationales comme comité d’éthique, conseil national des droits humains, conférences nationales….

  • Introduction ou re-introduction de l’instruction civique dans les écoles.

  • Encourager la culture intensive ; fixer les jeunes dans leur terroir et les encourager à s’intéresser à l’agriculture.

  • Favoriser la collaboration entre les centres de recherche pour la promotion de l’agriculture, de l’environnement (projet songhaï, centre de recherche du Mali…).

  • Vulgarisation des semences améliorées.

  • Créer un environnement favorable à la commercialisation des produits locaux.

  • Conditionnement et transformation des produits locaux.

  • Exonération des taxes sur les intrants, encouragement des producteurs locaux et encouragement à la consommation des produits locaux.

  • Promouvoir l’approche participative.

  • Susciter une politique de communication efficace en radio et télé au niveau de l’Eglise pour participer à la formation et aider au changement des mentalités.

  • Plaidoyer pour la sécurité alimentaire.




Idées émergentes du colloque atelier de la CERAO : Stoppe la corruption, développe ta patrie

Journée du 17 janvier 2008

Présence de la corruption dans l’Eglise

Eglise et corruption politique : l’Eglise elle-même, n’échappe pas à la corruption politique ; soit qu’on tire parti de la légitimité que donne un engagement ecclésial soit que les services ecclésiaux, paroisses, diocèses, centres sociaux enfreignent aux droits sociaux de leurs employés au nom de la communauté de foi.

Eglise et justice sociale : La corruption n’est pas seulement chez l’autre, elle peut trouver dans l’Eglise, comme structure sociale, un climat propice ; d’où ce nécessaire examen de conscience : « L’Eglise doit commencer par se remettre en cause dans son action et ses modes de vie. Il faut donc, (…) que chaque diocèse, chaque paroisse, chaque communauté examine avec soin les procédures, les possessions et le style de vie de l’Eglise. Les droits à l’intérieur de l’Eglise doivent être respectés. Nul ne doit, parce qu’il est associé d’une manière ou d’une autre à l’Eglise se voir priver des droits habituels. Salaires, assurances sociales, soins médicaux, allocations familiales, etc. doivent être conformes aux lois en vigueur ».

Eglise et corruption ad intra : Relations entre évêques et prêtres : nominations de complaisance, affectations arbitraires, absence de sanctions médicinales ou correctives, paternalisme, sabotage, gestion financière scabreuse, absence de transparence ; abus d’autorité ; absence de communion ecclésiale,…

Relation hiérarchie – laïcs : abus d’autorité, compromissions diverses (amitiés serviles et douteuses, piété et dévotions suspectes ; simonie politique ; détournement de fonds, de biens matériels, exploitations, manque de transparence, démagogie, intimidations diverses,…


Raoul Soumah, secré de Justice et Paix Guinée

Approche théologique

En tant que chrétiens, nous ne pouvons jamais passer sous silence la corruption qui mine notre Eglise. La corruption est un péché, fruit du péché et un crime contre la société. En effet, il s’agit « d’un péché grave qui crie vers le ciel, un mal profond, une plaie mortelle, qui blesse la dignité de l'homme et affecte en nous l'image et la ressemblance à Dieu. C'est un péché proprement social, puisqu'il s'oppose directement à l'amour du prochain ». « Il ne faut pas oublier que la corruption implique un ensemble de relations, de complicité, d’obscurcissements de la conscience, de chantages et de menaces, de pactes tacites et de connivences qui, avant même les structures, mettent en cause les personnes et leur conscience morale. »

Défis pour l’Eglise

La crédibilité de l’Eglise et l’accueil réservé à son message dépendent des réponses à ces questions ci-dessus énumérées.

Quelles actions entreprendre ?

  • Prise de conscience que la corruption dans l’Eglise est un véritable scandale et un contre témoignage.

  • Conversion personnelle et communautaire : faire appel aux capacités spirituelles et morales de la personne et à l’exigence permanente de conversion intérieure ; impliquer les chrétiens à tous les niveaux (village, paroisse, diocèse, nation) pour réfléchir à la situation

  • Se convaincre que le changement est possible, avec l’aide de l’Esprit Saint. « Il est à l’œuvre dans ce travail d’éducation et de conversion. Grâce à Celui qui habite le cœur des baptisés et inspire les hommes de bonne volonté, ce qui est impossible à l’homme devient réalité : l’homme se convertit, sort de son égoïsme, sa conscience s’affine et s’affermit. Aucune contrainte humaine n’a jamais produit un tel résultat ». Cette assistance s’accompagne d’un développement de la conscience morale qui conduit l’homme à s’ouvrir librement aux autres créatures. « Pour un chrétien le progrès rencontre nécessairement le mystère eschatologique de la mort : la Mort du Christ et sa Résurrection, l’impulsion de l’Esprit du Seigneur, aident l’homme à situer sa liberté créatrice et renaissante, dans la vérité de tout progrès, dans la seule espérance qui ne déçoive pas. »;

Moyens de lutte contre la corruption ad intra :

  • S’efforcer de respecter les normes du droit canonique concernant l’organisation des diocèses et des structures ecclésiales d’une manière générale.

  • Viser un certain professionnalisme dans l’organisation en mettant la personne qu’il faut, à la place qu’il faut.

  • Observer avec fidélité, les règles de justice sociale dans les relations avec les employés –Impliquer davantage les laïcs dans la gestion des affaires de l’Eglise, notamment dans les taches qui ne sont pas spécifiquement sacerdotales

  • Se départir de la mentalité cléricaliste

  • Avoir le constant souci du suivi et de l’évaluation des activités pastorales ; établir des budgets prévisionnels et des bilans financiers en fin d’exercice ; avoir le souci de rendre compte à qui de droit (conseil de l’évêque ou conseil financier).

  • Gestion correcte et transparente des biens de l’Eglise avec un compte rendu régulier, avec participation des laïcs.

  • Bâtir des politiques d’auto prise en charge concertée (Eglise Famille de Dieu), pertinentes et efficaces en conformité avec l’identité et la mission de l’Eglise (service, amour du prochain, pauvreté évangélique).

  • Se soucier d’une bonne gestion des ressources humaines (agents pastoraux) ; le faire dans les règles de l’art.

  • S’occuper de la vie matérielle et financière des agents pastoraux (prêtres, religieux et religieuses) de manière rationnelle ; éviter de les livrer à la débrouillardise, ne pas éluder la question, c’est aussi une question de justice sociale.

  • Développer la solidarité entre prêtres, paroisses et diocèses

  • Création de conseils économiques

  • Activités génératrice de revenue,

  • Création de banques, d’agences d’assurances

Moyens de lutte contre la corruption ad extra

  • Sauvegarder la liberté pour dire la Parole de vérité,

  • Eviter de se laisser museler par les compromissions.

  • Eviter de se laisser instrumentaliser par le pouvoir politique, les syndicats ou les ONG.

  • Se doter des moyens adaptés et de méthodes pertinentes pour lutter contre la corruption.

  • S’impliquer dans les espaces de conflits et de collaborations à bon escient.

  • Aider les chrétiens à agir selon leur foi en créant des espaces de formation et d’actions ; des groupes de pressions (lobbies, caucus, groupes d’intellectuels,…)

  • Créer des bibliothèques diocésaines, des centres de formation,…

  • Faire connaître l’enseignement social de l’Eglise à travers la publication et la vulgarisation des documents dans les parlements, les centres de réflexion et de décision).

  • Passer les valeurs africaines de fraternité, parenté, solidarité au crible de la foi chrétienne.

  • Combattre de ce fait les institutions informelles (mauvaises habitudes érigées en normes de comportement) et redresser les mentalités à travers la catéchèse, la prédication, l’enseignement de la morale, la sensibilisation dans les CEB/CCB, village etc.




Synthése des idées émergentes du colloque de la CERAO : Stoppe la corruption, développe ta patrie

Position du probléme

Définitions

La corruption c’est « l’abus d’une position publique en vue d’un intérêt privé » ; ce sont toutes les formes de déviances consistant à abuser de l’autorité publique à des fins essentiellement privées, ou plus globalement, « le fait d’abuser de prérogatives officielles pour en tirer un gain personnel ». Ce sont des moyens mis en œuvre pour obliger quelqu’un à infléchir la loi en sa faveur. Elle existe aussi entre les acteurs socio-économiques, politiques et religieux, qui sont à la fois corrupteurs et corrompus.

Constat

La corruption est une situation qui se rencontre sous tous les cieux, à des degrés divers et avec les nuances les plus variées. Son poids au niveau mondial est impressionnant. C’est une gangrène, une pandémie, devant laquelle nul n’est vraiment innocent et qui interpelle tous et chacun. La Corruption pose de graves problèmes et constitue une menace pour la stabilité et la sécurité des sociétés dont elle sape les institutions et les valeurs démocratiques, les valeurs éthiques et la justice. La Corruption compromet le développement durable et l’Etat de droit.

Causes

La corruption provient de l’égoïsme de l’homme, de ses ambitions démesurées. Elle provient aussi de la pauvreté et du cœur perverti de l’homme, de l’inconscience et du manque d’amour vrai du prochain. Elle est rendue possible aussi par la faillite des politiques économiques, l’incurie des hommes politiques et religieux. Elle est devenue une structure, une structure de péché, et n’épargne personne ni aucun secteur de la vie.

Conséquences

C’est une gangrène, une pandémie. La Corruption pose de graves problèmes et constitue une menace pour la stabilité et la sécurité des sociétés dont elle sape les institutions et les valeurs démocratiques, les valeurs éthiques et la justice. La Corruption compromet le développement durable et l’Etat de droit.

Interpellations

La corruption n’est ni naturelle, ni fatale. Elle est la conséquence négative de l’action de l’homme.  En tant que chrétiens, nous ne pouvons jamais passer sous silence la corruption qui mine le monde et notre Eglise. La corruption est un péché, fruit du péché et un crime contre la société. En effet, il s’agit d’un « un péché grave qui crie vers le ciel, un mal profond, une plaie mortelle, qui blesse la dignité de l'homme et affecte en nous l'image et la ressemblance à Dieu. C'est un péché proprement social, puisqu'il s'oppose directement à l'amour du prochain »

« Il ne faut pas oublier que la corruption implique un ensemble de relations, de complicité, d’obscurcissements de la conscience, de chantages et de menaces, de pactes tacites et de connivences qui, avant, même les structures, mettent en cause les personnes et leur conscience morale»

Il faut donc s’engager personnellement, collectivement, et comme Eglise, à la combattre ; la crédibilité du message de l’Eglise en dépend.

Moyens de lutte

Organes de lutte existants

Au Niveau mondial, la Convention des Nations Unies contre la corruption en 2003 et l’Organisation Mondiale des Parlementaires Contre la Corruption en 2002 (Global Organisation of Parliamentarians Against Corruption (GOPAC)

Sur le plan multilatéral il existe diverses organisations intercontinentales et continentales qui oeuvrent chacun à son niveau contre la corruption:

  • La convention interaméricaine contre la corruption adoptée le 29 mars 1961 ;

  • La convention relative à la lutte contre la corruption impliquant des fonctionnaires des communautés européennes ou des fonctionnaires des Etats membres de l’Union Européenne, adoptée le 26 mai 1977 ;

  • La convention pénale sur la corruption, adoptée par les ministres du Conseil de l’Europe, le 27 janvier 1994 ;

  • La convention civile sur la corruption, adoptée par les ministres du Conseil de l’Europe, le 4 novembre 1995 ;

  • La convention sur la lutte contre la corruption d’agents publics étrangers dans les transactions commerciales internationales, adoptée par l’OCDE le 21 novembre 1997 ;

  • La convention sur la prévention et la lutte contre la corruption, adoptée par les Chefs d’Etats et de gouvernements de l’Union Africaine, le 12 juillet 2003 à Maputo.

Au niveau africain notons entre autres structures, la Convention de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption adopté à Maputo le 11 juillet 2003 et le Protocole de la CEDEAO de lutte contre la corruption signé par les chefs d’Etats de la CEDEAO, à Dakar, le 21 décembre 2001.

3.2 Raisons de l’inefficacité des structures existantes

  • Au niveau des dirigeants : manque d’amour réel de leurs pays ou nations qui se traduit par l’irresponsabilité et le manque de volonté politique. Ignorance délibérée des conventions et de leur non mise en application ; priorité des intérêts égoïstes, claniques, ethniques, régionalistes, par rapport à la promotion du bien commun.

  • Au niveau de la société : ignorance des textes existants, insuffisance de mobilisation pour lutter contre la corruption ; faiblesse de la société civile et des contre-pouvoirs ; pauvreté des populations.

  • Au niveau individuel : indifférence, désillusion, démission ; politique du chacun pour soi ; l’ignorance et l’analphabétisme.

  • Au niveau de l’Eglise et des religions : manque de collaboration, divisions. Au niveau de l’Eglise catholique, ignorance des textes, passivité, manque d’engagement, enseignement abstrait ; peur du martyre.

Pour une lutte plus efficace

Au niveau général

Prise de conscience de l’ampleur et de la complexité du phénomène de la corruption et de la nécessité de la combattre à un niveau global : il faut une synergie d’actions multiformes au niveau de la société, au niveau individuel, au niveau de l’Eglise et des religions. 

Pour ce qui concerne l’Eglise d’une manière particulière 

Prise de conscience que la corruption dans l’Eglise est un véritable scandale et un contre témoignage.

Il faut une conversion personnelle et communautaire : faire appel aux capacités spirituelles et morales de la personne et à l’exigence permanente de conversion intérieure ; impliquer les chrétiens à tous les niveaux (village, paroisse, diocèse, nation) pour réfléchir à la situation

Se convaincre que le changement est possible, avec l’aide de l’Esprit Saint. Cette assistance s’accompagne d’un développement de la conscience morale qui conduit l’homme à s’ouvrir librement aux autres créatures. « Pour un chrétien le progrès rencontre nécessairement le mystère eschatologique de la mort : la Mort du Christ et sa Résurrection, l’impulsion de l’Esprit du Seigneur, aident l’homme à situer sa liberté créatrice et renaissante, dans la vérité de tout progrès, dans la seule espérance qui ne déçoive pas. »

Moyens de lutte contre la corruption ad intra :

  • S’efforcer de respecter les normes du droit canonique concernant l’organisation des diocèses et des structures ecclésiales d’une manière générale.

  • Viser un certain professionnalisme dans l’organisation en mettant la personne qu’il faut, à la place qu’il faut.

  • Se soucier d’une bonne gestion des ressources humaines (agents pastoraux) ; le faire dans les règles de l’art.

  • Observer avec fidélité, les règles de justice sociale dans les relations avec les employés.

  • Impliquer davantage les laïcs dans la gestion des affaires de l’Eglise, notamment dans les tâches qui ne sont pas spécifiquement sacerdotales

  • Se départir de la mentalité cléricaliste

  • Avoir le constant souci du suivi et de l’évaluation des activités pastorales ; établir des budgets prévisionnels et des bilans financiers en fin d’exercice ; avoir le souci de rendre compte à qui de droit (conseil de l’évêque ou conseil financier).

  • Gérer correctement et de façon transparente les biens de l’Eglise avec un compte rendu régulier, avec participation des laïcs.

  • Bâtir des politiques d’auto prise en charge concertées (Eglise Famille de Dieu), pertinentes et efficaces en conformité avec l’identité et la mission de l’Eglise (service, amour du prochain, pauvreté évangélique).

  • S’occuper de la vie matérielle et financière des agents pastoraux (prêtres, religieux et religieuses) de manière rationnelle ; éviter de les livrer à la débrouillardise, ne pas éluder la question, c’est aussi une question de justice sociale.

  • Conscientiser les laïcs à la participation à la prise en charge des agents pastoraux (prêtres, religieux, religieuses).

  • Développer la solidarité entre prêtres, paroisses et diocèses.

  • Créer des conseils économiques.

  • Initier des activités génératrices de revenus.

  • Créer des institutions de finances ou de micro finances ; coopératives, banques, agences d’assurances,…

  • Apprendre à agir en ensemble à réaliser des projets communs  au niveau des CEB/ CCB.

  • Faire du thème de la lutte contre la corruption un thème pastoral

Moyens de lutte contre la corruption ad extra

  • Sauvegarder la liberté pour dire la Parole de vérité,

  • Eviter de se laisser museler par les compromissions.

  • Eviter de se laisser instrumentaliser par le pouvoir politique, les syndicats ou les ONG.

  • Se doter des moyens adaptés et de méthodes pertinentes pour lutter contre la corruption.

  • S’impliquer dans les espaces de conflits et de collaborations à bon escient.

  • Aider les chrétiens à agir selon leur foi en créant des espaces de formation et d’actions ; des groupes de pressions (lobbies, caucus, groupes d’intellectuels,…)

  • Créer des bibliothèques diocésaines, des centres de formation,…

  • Faire connaître l’enseignement social de l’Eglise à travers la publication et la vulgarisation des documents dans les parlements, les centres de réflexion et de décision).

  • Passer les valeurs africaines de fraternité, parenté, solidarité au crible de la foi chrétienne.

  • Combattre de ce fait les institutions informelles (mauvaises habitudes érigées en normes de comportement) et redresser les mentalités à travers la catéchèse, la prédication, l’enseignement de la morale, la sensibilisation dans les CEB/CCB, villages, etc.

  • Former au respect du bien commun et de la chose publique.

  • Créer et animer des structures de formation pour les cadres et les hommes politiques.

  • Sensibiliser, vulgariser les textes et les lois pour éclairer les gens sur leurs droits et leurs devoirs.

  • Eduquer à la base dans la famille, sur les valeurs humaines : le travail, le service gratuit, la solidarité, l’honnêteté, le sens de l’effort, le respect des autres, du bien d’autrui, …

  • Remettre en valeur la famille, éduquer les mentalités à payer l’impôt et les autres taxes.

  • Organiser des séminaires et des sessions de formation au niveau des organisations diocésaines (Caritas, commission Justice et Paix,…) ; mettre en pratique les activités du Plan Stratégique de la Cerao ; faire des plaidoyers, …

  • Publier au niveau de la Conférence Nationale des évêques, des messages, des lettres pastorales, participer aux instances nationales comme comité d’éthique, conseil national des droits humains, conférences nationales….

  • Introduire ou re-introduire l’instruction civique dans les écoles.

Contribution à l’amélioration des conditions de vie

  • Lutter contre la corruption devra se conjuguer avec la lutte contre la pauvreté ; il faut un minimum de bien-être pour pratiquer la vertu

  • Revaloriser le panier de la ménagère

  • Favoriser la collaboration entre les centres de recherche pour la promotion de l’agriculture, de l’environnement (projet songhaï au Bénin, Centre de formation et d’animation rurale de Zura au Mali…).

  • Vulgariser les semences améliorées.

  • Créer un environnement favorable à la commercialisation des produits locaux.

  • Conditionner et transformer les produits locaux sur place.

  • Exonérer les taxes sur les intrants, encourager les producteurs locaux et la consommation des produits locaux.

  • Promouvoir l’approche participative.

  • Susciter une politique de communication efficace en radio et télé au niveau de l’Eglise pour participer à la formation et aider au changement des mentalités.

  • Faire des Plaidoyers pour la sécurité alimentaire.




La corruption casse notre pays et fait le malheur de notre population
Notre pays s’est engagé à lutter contre la corruption
Comment participer à cette lutte ?

CONFERENCE - DEBAT

Restitution du Colloque Justice et Paix d’Abidjan
au Collège Ste Marie - Dixinn

Samedi 16 février de 9 h 30 à 12 h

Animateurs : P. Armel Duteil - M. Raoul Soumah
Ouvert à tous - Invitez vos amis

A annoncer et à afficher




Paroles de Dieu et de l'église sur la corruption (L24, 20.01.2008)

  • Dieu a créé l’homme et la femme à son image : ils sont enfants de Dieu. Donc personne n’a le droit de s’en servir pour soi. On n’a pas le droit de les corrompre. Et moi, j’ai compris que je suis créé à l’image de Dieu. Je ne me laisserai corrompre par personne. Car je veux garder ma dignité d’enfant de Dieu.

  • Moïse a donné ce commandement à son peuple : « Tu respecteras le nom de Dieu. Tu serviras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur ». Or notre Dieu est un Dieu juste. Il nous a donné les commandements : » tu ne voleras pas, tu ne désireras ni les biens, ni les personnes des autres ». La corruption est un vol. Elle vient des désirs trop grands sur l’argent, les biens et les personnes (voir Exode 20, 15 ; Deutéronome 5, 19). Donc «La corruption est un péché grave qui crie vers le ciel, c’est un mal profond qui blesse la dignité de l’homme et qui casse en nous l’image de Dieu. Elle s’oppose directement à l’amour de nos frères ».

  • Dieu dit à son peuple : « tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Celui qui corrompt son frère, est-ce qu’il l’aime ? Et celui qui se laisse corrompre, est-ce qu’il s’aime lui-même ? Le lévitique dit : « Ne vous laissez pas attirer (éblouir) par les grands, ne volez pas dans le commerce, ayez des balances justes (19, 15+35). Et le psaume 58 : « Vous les juges, est-ce que vous jugez selon la justice ? Non ! Vous commettez des crimes sur la terre. Et vos mains sont pleines de violence ». (2-3).

  • Les prophètes rappellent sans cesse la justice. Par exemple, Jérémie 22, 13-17 : « Malheur à celui qui bâtit son palais dans l’injustice ». Michée attaque « les chefs qui n’aiment pas la justice. Qui salissent (corrompent) tout ce qui est droit et qui bâtissent le pays dans le péché. Les chefs demandent des cadeaux, les prêtres enseignent pour un profit, les prophètes demandent des pots de vin pour faire leur travail. Et ils osent dire : le Seigneur est avec nous. A cause de vous, Jérusalem deviendra un tas de ruines ». (3, 9-11). Voir aussi Amos 5, 12 : « Vous demandez de l’argent, au tribunal vous donnez tort aux pauvres ».

  • Pour les chrétiens, le plus important est bien sûr l’exemple de Jésus. Il a vécu toute sa vie en homme juste et droit. Personne n’a pu le corrompre. Il a lutté contre la corruption : « malheur à vous scribes et pharisiens, parce que vous êtes corrompus » (Mtt 23, 16-22). Bien plus, Jésus aide le corrompus à changer leur cœur, comme Zachée qui lui dit : « Tout ce que j’ai détourné, je vais le rendre 4 fois. Et tout ce que j’ai, je vais en donner la moitié aux pauvres » (Luc 19, 1-11). Il change notre cœur pour que nous construisions notre vie sur l’amour de nos frères, et pas sur l’amour de l’argent. Comme il le dit au jeune homme riche : « Vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres. Puis viens et suis-moi. Alors tu auras un trésor dans le ciel » (Mtt 19, 16-22). Car « On ne peut pas servir en même temps Dieu et l’argent » (Mtt 6, 24).

  • Jésus dit dans l’Evangile : « Heureux les pauvres de coeur, le Royaume de Dieu est à eux... Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, ils seront rassasiés… Heureux si vous êtes persécutés à cause de la justice, votre récompense est grande dans le ciel » (Mtt 5, 1-12). Jésus dit à ses apôtres : « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. Ne vous procurez ni or, ni argent » (Mtt 10, 8).

  • Nous ne vivons pas cela tout seuls, mais avec les autres : Nous faisons entrer l’esprit de Jésus dans le monde entier. Nous construisons le pays sur cette base : « Allez dans le monde entier » (Marc 16, 13-16) ; chassez le démon de la corruption et le poison des détournements. « Vous êtes le sel de la terre. Vous êtes la lumière du monde. Vous êtes le levain dans la pâte » (Mtt 5, 13-16). Cela veut dire deux choses : 1) nous partageons la lumière de Jésus et le sel de l’Evangile avec tous, dans tout le pays, pas seulement dans l’Eglise. 2) Il ne suffit pas de changer nos cœurs, il faut changer toute la société et son organisation pour construire « une terre nouvelle où la justice habitera » 2ème Pierre, 3, 13).

  • L’exemple de Paul : il a beaucoup travailler pour annoncer l’Evangile et construire les communautés chrétiennes. Il n’a jamais voulu qu’on lui donne de l’argent pour cela ; mais seulement pour les pauvres de Jérusalem. Il a gagné sa vie honnêtement, en tissant des tentes. C’est pourquoi, il peut dire : « Soyez mes imitateurs, comme moi j’imite le Christ » (Phil 3, 17).

Les communautés chrétiennes ont bien compris cela : les 1ers chrétiens mettaient touten commun (Actes 4, 32). Tout n’était pas parfait, mais ils luttaient contre la corruption, comme Pierre qui reproche à Ananias et Saphira d’avoir gardé une partie de l’argent de terrain pour eux, au lieu de le donner à la communauté. C’est de cette façon-là que nous voulons vivre dans nos communautés, nos paroisses et nos mouvements.

Que peut faire l'église contre la corruption ?

L’Eglise est bien placée pour agir dans la société. C’est pour cela qu’on a fait appel aux Eglises pour former le comité de veille dans les problèmes actuels du pays. D’abord, l’Eglise est contre la corruption. Mais surtout elle cherche à construire un homme et une société nouvelle, comme nous le demande l’enseignement social de l’Eglise : respecter la dignité de l’homme et de la femme, créés à l’image de Dieu, travailler pour le bien de tous (le bien commun), au lieu de chercher son intérêt personnel, chercher la solidarité et donc le partage entre tous, chacun selon son besoin, penser d’abord aux pauvres (et la corruption rend de plus en plus de gens pauvres, et aussi le pays tout entier).

L’Eglise est capable de lutter contre la corruption : d’abord elle a le temps, elle n’est pas pressée d’arriver au pouvoir comme les partis politiques ou comme les responsables du pays qui sont pressés de détourner de l’argent, parce qu’ils ont peur d’être renvoyés. Elle peut agir partout, parce qu’elle est présente dans tout le pays et elle sait ce qui se passe exactement. Elle ne se contente pas de donner des commandements, elle change le cœur de l’homme et la société tout entière. A cause de cela, elle est un grand espoir pour tous.

Mais pour cela, il faut que les chrétiens soient engagés dans la société, pour pouvoir la transformer.

Qu’ils aident tous les hommes à changer de comportement. Qu’ils aient le courage de s’opposer à ceux qui s’adonnent à la corruption, en s’appuyant sur tous ceux qui sont contre elle. L’Eglise doit donc soutenir la société civile et tout ce qui s’y fait de bien.

Le rôle de l’Eglise :

  1. Parler pour s’opposer à toutes les formes de corruption qui est un péché très grave.

  2. Eduquer toute la population aux valeurs morales d’honnêteté, de justice, de sérieux, de solidarité avec les pauvres, dans la vie publique comme dans la vie privée.

  3. Travailler avec les autres religions et tous les hommes de bonne volonté.

  4. Pousser pour qu’on change l’organisation du pays, que l’on vote des lois justes et des contrôles efficaces pour punir les corrompus.

  5. Soutenir les différentes organisations de la société civile.

  6. Enseigner sa doctrine sociale pour que tous connaissent leurs droits et ce qu’il faut faire, cherchent la justice pour tous et le développement de tous les hommes dans l’honnêteté

  7. D’abord, se corriger elle-même et enlever toutes les formes de corruption et d’injustices dans l’Eglise.

  8. La corruption divise les hommes et fait souffrir le pays. L’Eglise doit amener la réconciliation et guérir toutes souffrances apportées par la corruption.

Pour nous chrétiens :

  1. Nous rappeler que l’Eglise c’est nous. C’est la responsabilité des laïcs de faire tout cela.

  2. Lire les documents de l’Eglise pour connaître son enseignement social et le faire connaître.

En réunion de communauté-CCB, de mouvement ou d’association :

  1. Lire cette feuille et en parler ensemble.

  2. Choisir ce que nous allons faire.

  3. Evaluer nos actions.