Armel Duteil

2007-2010

Activité paroissiales




Voici une histoire que nous racontons dans nos communautés

C’est l’histoire de deux amis. Un jour, ils traversent le désert. A un certain moment, ils se disputent. Un des amis frappe le 2ème au visage. Celui-ci, sans rien dire, écrit dans le sable, avec son doigt : « Aujourd’hui, mon ami m’a frappé au visage ».

Ils continuent leur route. Ils traversent une rivière pleine de boue. Celui qui a été frappé, le 2ème, s’enfonce dans la boue et il va se noyer. Son ami, le 1er, le tire de la rivière et le sauve. Alors le 2ème ami prend un couteau et il écrit dans la pierre : « Aujourd’hui, mon ami m’a sauvé la vie ».

Le 1er ami lui demande : « Pourquoi as-tu écrit cela dans la pierre ? ». Le 2ème lui répond : « Si quelqu’un te blesse, tu dois l’écrire dans le sable pour que le vent l’efface de ta mémoire. Mais s’il t’a fait du bien, il faut l’écrire sur la pierre pour ne jamais l’oublier ».

Apprends à écrire tes blessures dans le sable pour savoir pardonner. Et à écrire ta reconnaissance dans la pierre pour vivre heureux, dans la joie avec les autres.

Cela prend une minute pour trouver une personne, une heure pour l’apprécier, une journée pour l’aimer, toute une vie pour construire le monde avec elle.




Introduction

Pour le moment, nous nous sommes donnés cinq orientations essentielles dans les communautés chrétiennes :

  1. La prière, pas seulement à l'église, mais dans les quartiers, les camps et les villages, dans toutes les circonstances de la vie : naissance, maladie, mort, mais aussi lorsqu'on commence un travail de développement ou même lorsque l'on défriche un champ ou que l'on récolte.

  2. L'évangélisation et l'inculturation. Evangélisation non pas dans le sens du prosélytisme, mais dans celui de permettre à ceux qui sont intéressés, de vivre dans l'esprit de l'Evangile et cela qu'ils soient chrétiens ou non... dans la ligne de ce que j'ai cherché à vivre pendant 17 ans à St Louis, en milieu musulman. Ici aussi je retrouve de très nombreux musulmans et j'ai déjà commencé à nouer des contacts avec eux. Ce qui est nouveau pour moi, c'est le grand nombre d'églises protestantes mais aussi de sectes qui s'implantent dans les camps de réfugiés et les villages de Guinée. Certaines n'hésitant pas à distribuer de l'argent à tour de bras pour se faire des adeptes ; d'autres attirant du monde par une certaine surenchère : admission des polygames sans aucun préalable ni condition (sans se rendre compte que la polygamie exploite la femme), baptême dès la première demande sans aucun souci de formation ni de conversion et sans aucune exigence de vie chrétienne, etc... La solution n'est sûrement pas de condamner ni de s'opposer. Il me semble donc très important que les communautés catholiques apportent à tous ces différents groupes religieux ce qu'ils ont à partager, mais aussi qu' ils sachent en tirer le positif, car il y a là toute une vie qui foisonne. En même temps, il me semble important que l'évangélisation aille de pair avec l'inculturation, c'est à dire que l'on cherche peu à peu à trouver une manière de vivre l'évangile et la foi dans la culture guinéenne, et non pas d'une manière importée. Ce sera un très long chemin à parcourir. C'est aux Guinéens eux-mêmes à trouver les solutions et nous avons commencé à réfléchir avec un certain nombre de sages et d'anciens pour les mobiliser et entreprendre une recherche sur leur propre culture.

  3. La troisième ligne d'action que nous proposons aux communautés, c'est de travailler : un travail pour la communauté, comme je le disais plus haut, mais aussi pour les personnes dans le besoin (vieillards, veuves, nécessiteux, malades, pauvres, etc.) et aussi des travaux d'intérêt collectif, comme entretenir les routes, construire des latrines, ou des écoles, ou des dispensaires, creuser des puits, etc. Là aussi nous souhaitons que la communauté chrétienne soit un peu le moteur d'une prise en charge de la population par elle-même pour un véritable développement.

  4. Quatrième ligne d'action, nous voudrions également que ces communautés soient de vraies communautés où chacun se sent accueilli et soutenu, où on partage les joies et les peines, où l'on parle simplement de la vie de chaque jour pour y voir plus clair, où l'on puisse se conseiller et s'enrichir mutuellement, où les étrangers et les nouveaux venus se sentent accueillis, où l'on réfléchisse à la vie du village et à l'inculturation, au soutien des malades et des personnes âgées et handicapées, etc.

  5. La catéchèse prise en charge par la communauté tout entière, avec une responsabilisation plus grande des parents, mais aussi des parrains et marraines, donc une communauté qui soit capable de soutenir les catéchistes et de travailler pour eux, car les catéchistes sont bénévoles et nous n'avons pas les moyens de les prendre en charge, malgré tout leur dévouement et même si certains sont responsables de plusieurs camps ou villages et même de tout un secteur. C'est pour cela qu'il me semble essentiel que la communauté s'engage autour d'eux et également pour éviter qu'ils deviennent des "petits curés" encore plus cléricaux que les prêtres.




LETTRE AUX COMMUNAUTES CHRETIENNES DE KATACO (L19)

Janvier 2.008

Les gros travaux du riz sont terminés. Nous avons commencé une nouvelle année. Il faut donc reprendre le plus vite possible les activités de la communauté chrétienne, avec les 3 actions principales: lutter contre les injustices,aider les pauvres et faire grandir la paix. Pour cela, la 1° chose ce sont les réunions de communauté, en suivant le programme que nous vous avons donné (pas seulement parler de l'argent ou du travail). Le secrétaire écrit tout dans le cahier de communauté et dans le cahier du trésorier. Vous nous envoyez la liste du bureau avec les noms des responsables à la justice et aux vocations. Vous faites les papiers pour le terrain de l'église.

La 2° chose c'est d'organiser la catéchèse. D'abord, bien enseigner. Mais surtout voir comment les catéchumènes vivent à la maison, à l'école ou au travail et dans le village. Que les parents éduquent leurs enfants et prient ensemble avec eux. Que les parrains et marraines conseillent leurs filleuls. Nous rappelons que vous devez obligatoirement payer les frais d'inscription et la carte de présence à la prière du dimanche. Les catéchistes font toutes les préparations dans leur cahier. Ils écrivent les noms des parrains et marraines. Vous demandez aux chrétiens qui ne sont pas encore mariés à l'église, de préparer leur sacrement de mariage. Vous cherchez des aides catéchistes


Les rencontres

  1. Les jeunes à Kataco. Arrivée le vendredi soir 18 janvier-départ le dimanche 20 après la messe. Cotisation: 2 kilo de riz et 2.000 francs.

  2. Tous les responsables de CCB et catéchistes<, à Katöngörö le jeudi 31 janvier de 8 h à 16 heures. Les catéchistes restent jusqu'au vendredi soir. Cotisation: 1 kilo + 1.000 francs

  3. Les femmes à Kawas le jeudi 14 février de 8 à 16 heures. ½ kilo + 500 francs

  4. Les Rameaux à Bigori; Assemblée générale samedi 15 mars à midi pour tous. Veillée de prière la nuit. Retour dimanche 16 mars après la messe.

Bénédiction des nouvelles récoltes, Tradition-reddition par les catéchumènes de la Parole de Dieu, scrutins des futurs baptisés et exorcismes: Voir la feuille de l'année dernière. N'oubliez pas la feuille B2 pour la visite des malades,les veillées mortuaires, enterrements, 8°et 30° jours. Et la feuille P 1 pour les bénédictions des nouveaux nés et autres prières. Vous cherchez des rites et des symboles bagas pour l'inculturation. Journée de prière du Carême:le 1O février (programme: voir la feuille P 8 de l'an dernier) Préparez les prières de la semaine sainte (feuille P 9) Achetez les feuilles de prière en baga (200fr). Vous vous préparez à choisir les catéchumènes pour la retraite :voir la feuille L5 de l'année dernière. Vous pensez à la marche de Carême (feuille P 12). Cette année,nous nous retrouverons avec les chrétiens de Kamsar et Boke à Colabui. Vous allez dans les autres villages pour prier, conseiller les gens et annoncer l'évangile.

Plan d'action des diocèses de Guinée

Nous attendons vos réponses écrites aux feuilles que nous avons envoyées :

  1. La communion

  2. La liturgie

  3. Le témoignage

  4. Le service.

Vous lisez une feuille par réunion et vous en parlez ensemble. Mais surtout vous le mettez en pratique

Quêtes impérées : voir l'agenda liturgique 2008 (ceux qui en veulent peuvent en commander: 2.000fr). Caisse paroissiale: 100.000 francs. Vous payez toutes vos dettes: à la communauté et à la banque alimentaire. Vous préparez le denier du culte

Pendant le carême, ce qui est important ce n'est pas de jeûner mais de changer notre coeur, d'aider les pauvres et de lutter pour la justice, comme nous le dit le prophète Isaie 58,1-9: lecture du vendredi après les cendres p.177. Et si tu jeûnes, c'est pour mieux penser aux pauvres qui ont faim tous les jours:le repas que tu n'as pas mangé tu le donnes aux pauvres(jeûne-partage). Tu jeûnes à cause de Dieu:pour montrer que pour toi,Dieu est plus important que l'argent. Donc tu laisses toutes les affaires d'argent. Le temps du Carême, c'est le temps où nous vivons toutes nos souffrances dans la foi,comme Jésus pendant son chemin de croix. Et nous cherchons à libérer tous ceux qui souffrent. Nous changeons notre vie,pour ressusciter avec Jésus à une vie nouvelle à Pâques. Nous ne vivons pas le Carême tout seul, mais avec toute notre famille et notre CCB. Nous prenons un temps pour nous retrouver tous ensemble et nous réconcilier. Nous partageons la Parole de Dieu et nous conseillons ceux qui nous entourent. Nous nous retrouvons un soir par semaine,tous ensembleautour du catéchiste pour apprendre la parole de Dieu

Nous souhaitons à tous une bonne année dans la Paix du Christ, avec beaucoup de rencontres,de partage et d'amitié. Que l'Esprit Saint nous conduise chaque jour et nous donne le courage dans nos souffrances et l'amour pour tous nos frères et soeurs. Que Dieu notre Père nous aide à vivre comme des vrais enfants de Dieu et à construire nos communautés dans la foi.




RENCONTRE DES RESPONSABLES A KATACO LE 15-11-07

Toutes les communautés étaient représentées, sauf Saint Jean Baptiste et Kawas, mais beaucoup de responsables manquaient. Les cotisations ont été versées en partie.

Programme d'action

Nous avons étudié à nouveau le plan stratégique du diocèse. Nous avons insisté sur certains points. Pour la catéchèse, autrefois il y avait seulement un examen pour voir si l'enfant connaissait le catéchisme. Mais le plus important, c'est qu'il change son coeur et sa vie. C'est pourquoi, pour accepter les catéchumènes on se réunit tous ensemble en communauté, les parents,les parrains et les responsables pour voir ce que le catéchumène vit dans sa famille, la communauté et le village et le conseiller.

L'inculturation:

Il s'agit de réfléchir à nos coutumes pour garder ce qui est bon et laisser ce qui est mauvais. Et ensuite de faire rentrer l'Evangile dans toute notre vie. Par exemple,pour les morts: Pas seulement prier au moment de l'enterrement,mais aller prier avec la famille avant, lire la Parole de Dieu,donner des conseils et prier quand les gens sont assis (les musulmans le font, pourquoi pas nous?). Après l'enterrement,visiter chaque jour la famille pour les consoler, les encourager et prier avec eux,pour qu'ils vivent le deuil en chrétiens dans la foi: laisser les accusations de sorcellerie(ne pas chercher qui a « tué » le mort), s'entendre dans la famille(ne pas se disputer pour l'héritage), demander des messes pour le mort et la famille. Jésus n'était pas à l'enterrement de Lazare,mais il a été consoler et conseiller ses soeurs (Jean 11)

Pour le mariage coutumier(traditionnel): si ce sont des jeunes chrétiens, ils ont besoin des prières et du soutien de la communauté pour commencer leur vie ensemble comme Dieu le veut,de même que leur famille. Nous accompagnons la fiancée le jour où elle entre chez son fiancé et nous disons la Parole de Dieu. Nous continuons à les visiter ensuite. Jésus était présent au mariage de Cana (Jean 2); Il faut apporter Jésus aux mariages coutumiers,sans attendre qu'ils fassent leur mariage religieux(sacrement)

La circoncision: Là aussi,il faut apporter Jésus et son Evangile. Quelqu'un a dit: quand c'est la fête, on boit, on danse, on fait tout, on ne peut pas penser à Dieu. Mais alors, où est notre foi chrétienne? Quand Marie et Joseph ont circoncis Jésus, ils ont été prier au temple de Jérusalem. Les autres croyants étaient là. Siméon et la vieille Anna les ont conseillé et ont prié pour eux (Luc 2,21)

Pour l'inculturation,il ne suffit pas de mettre des rameaux dans nos champs, il nous faut vivre comme de vrais et bon bagas, et en même temps vivre en chrétiens dans toute notre vie. Et organiser nos communautés à la bonne manière baga, en laissant les mauvaises choses.

La justice:

  1. La sorcellerie: C'est vrai que l'on ne connaît pas les sorciers, car ils se cachent pour agir. Mais nous voyons des gens aller chez les charlatans (les féticheurs, les marabouts), tout cela augmente la peur et la croyance à la sorcellerie. Donc,nous demandons aux gens de laisser les mauvaises pensées et les paroles de malédiction, en commençant par nos propres parents, dans nos familles. Et si nous voyons quelqu'un qui va chez le charlatan, nous allons lui parler. S'il y a une maladie,un malheur ou une mort au village,nous allons voir les gens. Nous leur demandons de ne pas chercher les sorciers,mais plutôt de se faire soigner. Et de donner tout cela à Dieu,dans la foi,la confiance et le pardon.. Mais surtout,nous allons prier pour eux et avec eux en communauté. Si nous,les chrétiens, nous n'allons pas chez eux, ils iront chez les charlatans. Si nous ne les conseillons pas avec la Parole de Dieu, ils continueront à avoir les mauvaises pensées d'autrefois.
  2. L argent: Au village, il y a trop de vols. Si on attrape un voleur, on le frappe et on lui donne une amende. C'est normal que les voleurs remboursent ce qu'ils ont pris. Mais est-ce que les frapper ça suffit? L'important,c'est l'éducation, conseiller les gens, parler de ces problèmes en communauté et éduquer nos enfants, en commençant quand ils sont petits. Quand ils sont grands, c'est trop tard. Et nous agissons dès qu'ils commencent à voler des petites choses. Un proverbe dit: si aujourd'hui tu voles un oeuf, demain tu voleras un boeuf. Et surtout nous expliquons pourquoi ce n'est pas bon de voler, cela fait souffrir les autres et casse la vie du village. Toi-même, même si tu es content quand tu as volé quelque chose, ensuite tu auras des problèmes et tu ne seras pas heureux, tu gâtes ton avenir. Les commandements de Dieu disent « tu ne voleras pas, tu ne désireras pas les biens des autres ». Et Saint Paul dit « celui qui ne travaille pas, qu'il ne mange pas non plus (2°Thess.3,11) ».
    Le moment des récoltes arrive, c'est le temps de rire aux gens de rembourser leurs dettes, dans les communautés mais aussi à la banque alimentaire et au village. Et ceux qui refusent, nous les amenons devant les chefs. Nous avons rappelé que personne n'a le droit de prendre l'argent de la communauté pour lui ou de le prêter à un ami, L'argent de la communauté est pour le service de Dieu et pour aider les pauvres. Nous avons parlé du riz du conseil paroissial qui a disparu, les coupables ont promis de rembourser rapidement.
  3. La paix: Nous nous sommes engagés à tout faire pour éviter les problèmes entre ethnies; Si quelqu'un qui parle la même langue que toi a fait le mal, tu ne le défends pas. Tu lui dis « tu as tort », parce que tu cherches la vérité de Dieu. Pour la paix dans le village, la visite dans les familles est très importante. Que les sages fassent leur travail de réconciliation et que nous n'ayons pas peur de leur dire ce que nous avons vu et qui ne va pas. C'est nécessaire de nous asseoir régulièrement en communauté pour régler les problèmes et enlever ce qui c'est pas normal d'au milieu de nous.
  4. Ledéveloppement: Nous travaillons déjà en groupements pour cultiver le riz, mais il faudrait aussi faire des projets pour l'élevage,la pêche et les métiers: menuisiers, mécaniciens,tailleurs... Et pour les femmes: fabrique de savon,teinture,couture... pour apprendre à nos enfants à travailler et gagner leur vie. L'année dernière,nous avons commencé des formations pour les jardins d'enfants et la santé. Est-ce que nous allons continuer? Comment?
    Il y a trop de gens qui disent:les anciens ne faisaient pas cela. Ce n'est pas l'habitude ».A cause de cela,le pays n'avance pas. Il faut accepter de changer, pour commencer des choses nouvelles qui sont bonnes pour nous.
    Nous avons aussi donné l'exemple de la réunion à la CRD de Bintimodia,à laquelle nous avons participé, c'est important que nous les chrétiens que nous participions aux réunions à la sous-préfecture et au district pour prendre notre part aux actions de développement et pour aider les responsables à changer.

La vie de nos communautés

  • Organisation du bureau: Nous n'avons pas de prêtre originaire de la paroisse de Kataco. Autrefois,c'étaient les catéchistes qui s'occupaient des vocations. Maintenant, il y aura une personne spéciale pour les vocations, elle sera aussi responsable de l'Evangélisation dans les villages et de l'organisation de la catéchèse dans la communauté. Le catéchiste continue son travail. En plus il est le formateur et l'animateur, mais il laisse chacun faire son travail et le soutient pour cela. On aura aussi un responsable spécial pour la justice. Le responsable Ocph continuera à s'occuper de la charité(les pauvres), du travail et des projets de développement. Il faut obligatoirement refaire les bureaux(élections), seulement Kak'lènsi l'a fait. Que chaque responsable apprenne bien son travail et le fasse sérieusement. Que les femmes s'engagent davantage et que les hommes leur laissent plus de responsabilités. La présidente n'est pas responsable des femmes seulement, elle est présidente de toute la communauté, elle commande aux hommes autant qu'aux femmes. La communauté doit travailler pour son catéchiste. Il est très important d'aller visiter les gens, pas seulement les chrétiens. Le catéchiste et les responsables ne doivent pas rester assis à attendre que les gens viennent.
  • L'argent:Envoyer tout de suite les quêtes impérées: elles doivent partir pour Rome. Merci à ceux qui ont donné le denier du culte, mais il faut augmenter d'efforts. Voici ce que nous avons donné l'année dernière: Pour les enfants malheureux du monde: 23.75OFr. Pour les missions (OPM):52.OOOFr. Pour les vocations: 26.7OOFr. Pour le Vendredi Saint, rien. Péréquation: 43.7OO. Pour les travaux du diocèse : 17.250. Denier du culte: 35O.OOOFr. Pour les séminaires: rien. Total: 513.4OO Fr.
    Kamsar a donné 4.866.100 Fr, la Cathédrale 5.962.100, Lambanyi 4.853.800. Nongo 4.919.9OO FR. Même des petites paroisses ont donné plus que nous: Boffa 1.123.6OO, Koundara: 1.562.100, Kindia: 605.650. Mamou: 709.400, ...
    Pour l'école de Kataco:

    • Entrées:23.587.OOO(paiements des parents)
    • Sorties: Papèterie: 1.556.9OO.
      • Entretien de l'école: 838.500.
      • Poste: 194.000
      • Prières: 25.OOO
      • Carburant: 34O.5OO
      • Matériel de sport: 147.5OO
      • Dons(décès): 37.5OO
      • Médicaments: 16.OOO
      • Salaires des enseignants: 21.467.OOOFr.
    • Total:24.622.OOO Fr. Manque: 1.O35.900Fr. Il faudra trouver cet argent. En plus,les enseignants demandent à être payés davantage car la vie est très chère : Le seul argent qui rentre c'est le paiement des parents. Donc il faudra que les parents paient plus.

    Les comptes ne sont pas clairs dans beaucoup de communautés. Il faut faire les calculs,pour savoir combien il y a dans la caisse. Avant de sortir l'argent,les responsables doivent en parler avec la communauté. Et ensuite leur faire le compte-rendu exact de l'utilisation de l'argent. Nous allons faire la quête en 3 quêtes: les hommes, les femmes, les jeunes, enfants et choristes.

Programme d'année

Nous avons beaucoup de choses à faire dans nos communautés et les gens ne sont pas habitués. Donc chaque mois, nous chercherons à agir plus spécialement sur une chose d'après le programme suivant:

  • Octobre: les prières
  • Novembre: la catéchèse
  • Décembre: la réconciliation
  • Janvier: la justice
  • Février: aider les pauvres

  • Mars: évangélisation dans les villages
  • Avril: le travail en communauté et pour aider les gens. Mais bien sûr on n'oublie pas les autres choses à faire, quand elles arrivent. Et tout se prépare en réunions

Les jeunes

C'est notre grand souci. Ce sont nos enfants, nous devons les suivre. Et commencer à les éduquer quand ils sont petits. Dans nos familles, souvent l'enfant écoute beaucoup son oncle paternel. Nous demandons aux oncles de bien faire leur travail d'éducation. Quand les pères viendront dans les communautés, nous inviterons tous les jeunes, chrétiens et musulmans, à venir ensemble parler de leurs problèmes et de leurs désirs; Mais le plus important, c'est que chaque parent suive bien ses enfants. Il ne suffit pas d'organiser des matches de football. Nous demandons aux parents d'envoyer leurs enfants aux rencontres des jeunes. On ne peut pas dire « nos enfants sont têtus, on les laisse ». On commence par les envoyer au catéchisme,pour qu'ils reçoivent une éducation et apprennent à vivre comme Jésus Christ.

Pélerinage de Boffa

Voici la commission de préparation : Jean Claude(katongoro), Saturnin (Maré), Léon Camara(Bigori), Alexandre(Kalexe) et Mélanie Camara. Nous n'oublierons pas de préparer nos coeurs, ni les prières pendant la marche. Pas seulement les cotisations. Nous pensons aussi à la session biblique de juillet. Cette année c'est la communauté de Bigori qui va organiser la rencontre paroissiale des Rameaux.

Engagement

Au sujet de Kataco centre, le père Armel a demandé que nous prenions notre vie chrétienne au sérieux. Venir à la messe mais refuser de faire son travail de chrétien pendant la semaine et refuser de venir aux réunions de communauté, cela ne veut rien dire. Et tu ne peux pas venir recevoir la communion, si tu n'envoies pas tes enfants au catéchisme, car alors tu les empêches de recevoir la communion que toi tu viens recevoir. Saint Jacques nous dit: Si tu as la foi, tu dois la montrer par tes actions. Sinon, ta foi est morte»(Jacques 2,14). Nous les chrétiens nous sommes une seule famille, nous participons à la vie de notre famille. Sinon,nous ne sommes pas chrétiens. Il faut choisir. Jésus disait: Ce ne sont pas ceux qui disent: Seigneur, Seigneur,qui entreront dans le Royaume de Dieu, ce sont ceux qui font la volonté de mon Père»

Les fêtes de Noël approchent. Bon temps de l'Avent à tous. P.Armel




Rencontre avec les catéchistes sur le plan stratégique

  • Nous cherchons à devenir amis avec des gens d’autres ethnies et religions.

  • Nous leur rendons service gratuitement.

  • Chrétiens et musulmans, nous cherchons ensemble comment faire avancer nos quartiers ou nos villages. Et comment lutter contre les mauvaises habitudes, comme le vol, le mensonge, l’adultère, l’excision, l’alcool, la drogue, la paresse, les paroles méchantes, la sorcellerie, etc…

  • Nous parlons avec les chefs de quartier ou de village et les chefs religieux pour décider des bonnes choses pour le bien de tous, que chacun se conduise mieux et prenne ses responsabilités là où il vit.

  • Nous parlons de cela en réunions de communauté.

Le service

  1. Redonner sa dignité à l’homme noir écrasé par l’esclavage et la colonisation, pour qu’il retrouve sa valeur et son courage de vivre.

  2. S’engager pour la justice : dans le pays, les militaires ont trop d’avantages, surtout les chefs – Le riz est trop cher – Inégalités pour entrer à l’Université – Des travailleurs restent bénévoles et ne sont pas payés – La corruption – Au tribunal, on ne respecte pas les droits des gens.

Que faire ? D’abord, vivre nous-mêmes en personnes justes. – Chercher les situations d’injustice et comprendre comment l’organisation de notre société écrase les gens (les choses mauvaises au niveau du pays et leurs causes). – Voir les personnes autour de nous qui font souffrir leurs frères et les conseiller. – Chercher ensemble, en réunions de communauté, ce que nous pouvons faire contre cela. – Avoir le courage de dire aux autres que ces choses ne sont pas normales. –Eduquer les gens à la justice et leur expliquer leurs droits (les droits de l’homme, de la femme, des enfants, des travailleurs…). – Profiter de toutes les occasions pour cela : dans les conversations, en famille, au travail, dans les réunions de toutes sortes.

  1. La paix. Pourquoi nous ne vivons pas en paix ? Par manque d’amour, de respect et de sécurité. Par manque de vérité, de justice et d’engagement. Parce qu’il y a trop de violences, que nous refusons de payer nos dettes et de bien faire notre travail, etc…

Que faire ? - Voir les choses pour lesquelles on ne s’entend pas, au niveau des personnes et du pays. En chercher les causes. – Voir aussi les choses dangereuses qui pourraient amener des disputes et des guerres. Chercher ensemble ce qu’on peut faire contre cela. – Conseiller ceux qui se sont disputés et les réconcilier (dans les familles, entre voisins, entre hommes et femmes, entre vieux et jeunes, au travail, à l’école, au marché, au puits, dans la rue, dans les transports, au foot-ball, partout : aux mariages (manque de liberté de la jeune fille, problèmes de dot), dans la maladie et les autres souffrances (charlatans et malédictions), aux enterrements (accusations de sorcellerie et problèmes d’héritage), etc… - Régler les problèmes en réunions de communauté (voir 1° Corinthien s 6, 1) – Eduquer à la paix, expliquer son importance. – Commencer à la maison : s’asseoir régulièrement mari et femme pour se parler et se pardonner – Préparer les jeunes au mariage - Se demander pardon en communauté, spécialement au moment de l’Avent et du Carême (réconciliation). - Apprendre aux enfants à s’entendre, les empêcher de se battre à la maison, à l’école et dans le quartier. - Participer aux efforts de paix au niveau du pays et de la sous- région.

  1. Le développement total : Ce n’est pas seulement avoir plus d »’argent, mais c’est faire grandir tout l’homme : dans sa tête (l’enseigner et l’éduquer, pour avoir de bonnes idées), dans son cœur (pour tout faire ensemble dans la paix et l’amour, en pensant aux plus pauvres), dans ses mains (pour mieux travailler) et dans ses pieds (pour aller vers les autres). C’est faire grandir tous les hommes ensemble, sans oublier personne : « Développer tout l’homme et tous les hommes ». (Relire les comptes-rendus des deux sessions OCPH de Kataco, de novembre 2006 et janvier 2007). - Qui sont les pauvres ? Ce sont en particulier ceux qui n’ont pas de maison ou de terrain pour travailler, les chômeurs et les travailleurs qui ne sont pas payés, les petites bonnes et petites marchandes, les handicapés, les veuves, les orphelins, les prisonniers, les fous, les drogués, les prostituées, les enfants de la rue, les victimes de la guerre et des tortures.

Que faire ? - Parler à ceux qui sont seuls et les inviter dans nos communautés. – Respecter les pauvres, les fous, les petits dans la société, les analphabètes. - Visiter les malades et les familles dans la tristesse et prier avec eux. - Aider les chômeurs et les personnes en difficultés - Travailler ensemble et faire des groupements. - Apprendre des nouveaux métiers et des meilleures façons de travailler (nouveaux outils, nouvelles semences, vaccinations des animaux…). - Prendre des jeunes avec nous pour leur apprendre à travailler. - Mettre les enfants à l’école et suivre ce qu’ils font. - Lutter contre la corruption, la paresse, le manque de formation et le manque de sérieux. - Bien tenir nos responsabilités. - Mieux nous organiser et faire ce que nous avons dit. - Augmenter et rendre meilleures les activités sociales de l’Eglise (jardins d’enfants, écoles, dispensaires, OCPH). Veiller à ce qu’elles servent d’abord aux plus pauvres. - Participer aux efforts de développement du pays (en commençant par les travaux demandés dans les quartiers et les villages : écoles, dispensaires, routes, ponts….).

Rencontre avec les responsables de communaut�s

la justice

  1. La sorcellerie : C’est vrai que l’on ne connaît pas les sorciers, car ils se cachent pour agir. Mais nous voyons des gens aller chez les charlatans (les féticheurs, les marabouts) ; tout cela augmente la peur et la croyance à la sorcellerie. Donc, nous demandons aux gens de laisser les mauvaises pensées et les paroles de malédiction, en commençant par nos propres parents dans nos familles, et si nous voyons quelqu’un qui va chez le charlatan, nous allons lui parler. S’il y a une maladie, un malheur ou une mort au village, nous allons vite voir les gens. Nous leur demandons de ne pas chercher les sorciers, mais plutôt de se faire soigner. Et de donner tout cela à Dieu dans la Foi, la Confiance et le Pardon. Mais surtout, nous allons PRIER pour eux et avec eux en communauté. Si nous les chrétiens nous n’allons pas chez eux, ils iront chez les charlatans. Si nous ne les conseillons pas avec la Parole de Dieu, ils continueront à avoir les mauvaises pensées d’autrefois.

  2. L’argent : Au village, il y a trop de vols. Si on attrape un voleur, on le frappe et on lui donne une amende. C’est normal que les voleurs remboursent ce qu’ils ont pris. Mais est-ce que les frapper ça suffit ? L’important, c’est l’éducation ; conseiller les gens, parler de ces problèmes en communauté et éduquer nos enfants en commençant quand ils sont petits. Quand ils sont grands, c’est trop tard. Et nous agissons dès qu’ils commencent à voler des petites choses. Un proverbe dit : « Si aujourd’hui tu voles un œuf, demain tu voleras un bœuf ». Voler cela fait souffrir les autres et casse la vie du village. Toi-même si tu es content quand tu voles, ensuite tu as des problèmes et tu n’es pas heureux. Tu gâtes ton avenir. Les commandements de Dieu disent : « Tu ne voleras pas. Tu ne désireras pas les biens des autres ». Et St Paul dit : « celui qui ne travaille pas, qu’il ne mange pas non plus » (1 Thess. 3.11). Le moment des récoltes arrive, c’est le temps de dire aux gens de rembourser leurs dettes, dans les communautés mais aussi à la banque alimentaire et au village. Et ceux qui refusent, nous les amenons devant les chefs. Nous avons rappelé que personne n’a le droit de prendre l’argent de la communauté pour lui ou de le prêter à un ami. L’argent de la communauté est pour le service de Dieu et pour aider les pauvres. Nous avons parlé du riz du Conseil Paroissial qui a disparu ; les coupables ont promis de rembourser rapidement.

La paix

Nous nous sommes engagés à tout faire pour éviter les problèmes entre ethnies. Si quelqu’un qui parle la même langue que toi a fait le mal, tu ne le défends pas. Tu lui dis : tu as tort, parce que tu cherches la vérité de Dieu. Pour la paix dans le village, la visite dans les familles est très importante. Que les sages fassent leur travail de réconciliation et que nous n’ayons pas peur de leur dire ce que nous avons vu et qui ne va pas. C’est nécessaire de nous asseoir régulièrement en communauté pour régler les problèmes et enlever ce qui n’est pas normal d’au milieu de nous.

Le d�veloppement

Nous travaillons déjà en groupements pour cultiver le riz, mais il faudrait aussi faire des projets pour l’élevage, la pêche et les métiers : menuisiers, mécaniciens, tailleurs ; et pour les femmes : fabrique de savon, teinture, couture, pour apprendre à nos enfants à travailler et gagner leur vie. L’année dernière, nous avons commencé des formations pour les jardins d’enfants et la santé. Est-ce que nous allons continuer ? Comment ? Il y a trop de gens qui disent : « Les anciens ne faisaient pas cela : ce n’est pas l’habitude ». A cause de cela, le pays n’avance pas. Il faut accepter de changer pour commencer des choses nouvelles qui sont bonnes pour nous.




PRESENTATION DU PLAN D'ACTION DES DIOCESES DE GUINEE 10-07

Pourquoi ce plan?

Même quand nous cherchons à bien travailler dans nos paroisses et nos communautés, souvent nous n'avons pas de programme et chacun travaille de son coté. On a vu qu'il est nécessaire d'organiser notre façon de travailler,ensemble dans toute l'Afrique de l'Ouest. C'est pourquoi,nos évêques nous ont proposé un plan d'action pour les années 2.003 à 2.009. Nous avons adapté ce plan à notre diocése de Conakry. Voici l'explication que nous en avons donnée à Kataco,pour commencer le plus vite possible, en espérant recevoir vos remarques.(Ce plan doit être retravaillé en communautés: un point par réunion)

Ce que nous cherchons

Que Jésus soit connu,aimé et imité par tous les hommes,grâce à une nouvelle évangélisation. Jésus ressuscité nous envoie pour bâtir une Eglise-Famille de Dieu dans tout le pays.Pour que le pardon et la paix grandissent et que la Guinée devienne un pays nouveau.
Nous avons quatre choses à faire: la communion,la liturgie,le témoignage et le service.

La communion

C'est l'union et tout mettre en commun (commun-union). C'est l'entente entre nous et nous comprendre avec tous: l'évêque, les prêtres, frères et soeurs, les catéchistes et responsables de communautés, de mouvements et de commissions et tous les chrétiens dans l'Eglise. Mais aussi entre les catholiques et les autres chrétiens, avec les musulmans et ceux qui pratiquent la religion traditionnelle (les sacrifices) et avec tous les habitants de la Guinée. C 'est très important si l'on veut mettre vraiment la paix dans le pays et le reconstruire tous ensemble: « Etre unis à Jésus pour devenir unis à nos frères et soeurs »

Explication: Cela commence par mettre davantage d'amitié entre nous, dans nos familles, nos villages et nos quartiers et dans les différents lieux où nous nous rencontrons. Mais aussi prendre nos responsabilités dans l'Eglise (pour les chrétiens) et dans le pays (pour tous): dans les lieux de travail, d'éducation et de loisirs et partout où nous vivons, chacun selon ses possibilités. C'est faire attention à toutes les causes de nos divisions,pour chercher à les supprimer. Et surtout chercher tout ce qui peut apporter de l'amitié, en profitant de toutes les occasions de rencontres et d'actions, même les plus petites,pour faire grandir l'unité. Ainsi, on pourra peu à peu enlever le tribalisme, la compétition qui écrase les autres et l'individualisme (l'égoïsme: chacun pour soi) qui tue l'Eglise aussi bien que le pays.

Cela demande à chacun de se former, pour être capable de prendre ses responsabilités là où il vit. Comment faire? Quelles formations mettre en place? Et aussi,quelles organisation mettre en place pour les réconciliations (les sages)? Quels moyens prendre pour faire venir la paix et la conserver? Comment connaître les causes des guerres et des disputes entre nous? Comment supprimer ces causes? Cela va être le travail de cette année, année de la communion.

Ce plan d'action vient de ce que le pape Jean-Paul 2 disait l'an 2000: »Connaître, aimer et imiter Jésus qui est mort pour nous sauver. Il est ressuscité pour nous donner la vie et nous rassembler dans l'unité ». Et les évêques de toutes l'Afrique, au moment du 1° synode pour l'Afrique, nous ont demandé de « construire une Eglise-Famille » car la Famille a une place très importante et une très grande valeur en Afrique: Il s'agit de se pardonner et se réconcilier, pour construire le pays et transformer la société, en bâtissant une Eglise-Famille de Dieu, qui s'appuie sur les qualités de famille africaine que les anciens nous ont laissées.

Que faire?On ne nous demande pas de donner des idées seulement, ou de dire des mots comme l'amitié,l'entente, l'amour,etc...mais de faire des actions concrètes et de chercher les moyens que nous avons pour arriver à des résultats: des petites choses que nous pouvons faire nous-mêmes

Réponses des carrefours : Expliquer ce plan d'action à tout le monde,même les non-chrétiens, faire des réunions de communautés régulièrement et parler de ce que nous pouvons faire pour vivre en amitié avec tous (pas seulement des tenues ou des cotisations), se rendre visite entre familles, laisser les paroles mauvaises, l'orgueil,les injustices et toutes les choses qui nous divisent, toujours dire la vérité, à qui que ce soit et partout, travailler ensemble, prier ensemble, partager les idées et les biens matériels, nous asseoir ensemble pour chercher des solutions à nos problèmes, présenter nos condoléances aux familles en deuil, cotiser pour les aider, travailler pour les pauvres et les handicapés, chercher les moyens de mieux nous entendre dans nos activités: commissions, associations et mouvements, groupements et projets, au foot-ball, au marché, dans les transports, au travail. Saluer les gens sur la route et accueillir les étrangers, Faire davantage attention aux gens que nous rencontrons pour voir ceux qui sont tristes ou seuls, que les chrétiens partagent les problèmes de chacun,à tous les niveaux: matériel, argent, chômage, tristesses, religion. Chercher à devenir amis avec les gens des autres ethnies, apprendre les salutations dans leur langue, Parler avec les autres chrétiens et les gens des autres religions, prendre nos responsabilités dans la communauté chrétienne, au travail, dans le quartier et le village mais surtout dans la famille: entre mari et femme, entre parents et enfants, avec les beaux avec les autres parents: nous retrouver ensemble pour nous réconcilier chaque fois que c'est nécessaire, faire de nos communautés de vraies familles

La liturgie

Ce que nous cherchons,c'est » une vie personnelle et communautaire rendue sainte par la Parole de Dieu et les sacrements ». Les chrétiens écoutent le Saint Esprit dans leur coeur et se laissent conduire par Lui dans toute leur vie, en faisant le bien. Cela comprend l'adoration et le respect des choses de Dieu,et vivre une vie sainte grâce à la Parole de Dieu, la prière, la catéchèse, les sacrements et la vie des communautés chrétiennes.

Explications

Ce qu'on demande, c'est de mieux connaître l'Evangile, de le faire entrer dans notre coeur, pour mieux le vivre et le partager. Avec les richesses de nos bonnes coutumes (inculturation) et selon notre civilisation orale: contes, proverbes, chants, danses, théâtre,...). Cela demande que l'on trouve des façons de prier qui correspondent à nos cultures guinéennes. Pour cela, il ne suffit pas de prier dans nos langues locales, de chanter en tapant des mains ou de danser au son du tam-tam. Il s'agit « d'être chrétiens dans toute notre vie, jusqu'au plus profond de notre personne et avec toute notre culture, telle qu'elle est vécue dans les différents moments de la vie »

Cela demande d'organiser nos communautés et toute la société à partir de la Parole de Dieu et selon les bonnes façons de faire que nous ont apprises les anciens. Cela commence par la prière personnelle, en famille et en communauté, le partage de la Parole de Dieu dans la vie de tous les jours avec les mots ordinaires des gens, une bonne catéchèse et des sacrements bien célébrés, une formation continue pour les baptisés, des mouvements de jeunes et d'adultes où on prie, réfléchit et agit à partir de la Parole de Dieu

Que faire? (réponses des carrefours)

Respecter les églises, y garder le silence, y venir à l'heure et avec des habits propres, les choristes sont formés à la prière et à la Parole de Dieu, ils choisissent leurs chants à partir de l'Evangile du dimanche, la chorale fait chanter la foule avec joie et respect, pendant la messe, on garde des moments de silence

Les parents inscrivent eux-mêmes leurs enfants au catéchisme. Ils se renseignent pour savoir si leur enfants viennent régulièrement. Ils leur demande ce qu'ils ont appris et les aident à le mettre en pratique. Chaque catéchumène a un parrain ou une marraine qui le conseille sérieusement, aux réunions de communauté, on voit comment rendre la catéchèse meilleure et encourager les catéchistes, les catéchistes se forment et enseignent régulièrement, ils préparent très bien leurs leçons, leurs homélies et leurs célébrations, ils cherchent à vivre d'abord eux-mêmes ce qu'ils enseignent, les baptisés continuent à apprendre la Parole de Dieu.

Organiser des groupes de prières;, organiser la prière du matin et du soir dans les communautés, les chrétiens et catéchumènes connaissent les prières par coeur, Ils cherchent à mettre en pratique ce qu'ils ont dit dans la prière, faire des prières en communauté aux différents moments de la vie: naissances, circoncisions, mariages, maladies, mort, fêtes des funérailles,... Faire les différentes bénédictions : semences, préparation des champs, récoltes, maisons, autos, motos et vélos ,les autres objets que nous utilisons et les différents lieux du village ou du quartier, faire les prières à partir de la Parole de Dieu faire des partages d'Evangile, les chrétiens savent raconter des passages d'Evangile par coeur, dans leur langue Nous utilisons des gestes et des symbôles de notre culture(inculturation)). Les sacrements sont préparés par une retraite bien faite, les cérémonies sont très bien préparées, les mariés célèbrent le sacrement de mariage, ceux qui ont été baptisés bébés font leur 1° communion et reçoivent la confirmation, on évite les grandes dépenses pour les sacrements.

Le témoignage

Ce point se divise en 3 parties:
  1. Accueillir la Bonne Nouvelle de Jésus qui nous sauve, nous rend heureux et libres.
  2. Annoncer la Bonne Nouvelle pour transformer le monde où nous vivons, dans l'amitié avec les autres religions
  3. Montrer un exemple de vie chrétienne, personnellement et en communauté, au lieu de suivre les mauvaises choses qui se font autour de nous.
  1. Explications: Nous accueillons la Bonne Nouvelle de Jésus avec joie, parce qu'il est la vérité,le chemin et la vie. C'est Lui qui nous rend libres. Nous vivons avec Jésus,personnellement et en communauté. Nous lui parlons, nous l'aimons. Dans tout ce que nous faisons, nous nous demandons: <si Jésus était là, qu'est-ce qu'il ferait? Dans notre coeur, nous demandons à l'Esprit Saint de nous montrer ce que nous devons faire. Le témoin c'est celui qui a vu et qui dit que c'est vrai. Nous, nous avons « vu » Jésus, nous le connaissons et nous disons que sa Parole est vraie.
  2. L'amitié et le dialogue avec les autres religions. Nous ne forçons pas les gens,pour les obliger à devenir chrétiens. Mais nous cherchons à partager les richesses que Dieu a données à chacun, et à accueillir ce que Dieu nous dit par les autres. Et ainsi,nous mettons en commun ce qui nous fait vivre,dans le respect. Ce partage est difficile mais il est absolument nécessaire pour un chrétien,car c'est ce que Jésus lui-même a fait avec les paiens,dans l'Evangile. Ensemble,nous nous demandons "qu'est-ce que Dieu attend de nous?" Et nous partageons les appels à faire le bien, qui nous viennent de la vie des hommes et de nos différentes religions. Alors ensemble,nous pourrons construire une société guinéenne plus heureuse pour vivre dans un pays de justice, de paix,de liberté et d'amour comme Dieu le veut (c'est cela le Royaume de Dieu :Notre Père..que ton Règne vienne sur la terre)
    Cette amitié et ce partage avec les autres religions ont des conditions : Si nous essayons de discuter sur la religion nous allons rester sur des idées, sans rien faire, et nous ne pourrons pas être d'accord. Nous cherchons un dialogue de vie : nous rencontrer dans la vie de tous les jours, partager nos soucis et nos peines, nous soutenir au moment des maladies et de la mort, partager les fêtes familiales et religieuses. Chercher ensemble comment faire avancer le pays et surtout travailler ensemble pour nous aider ou pour les projets de développement. Nous avons déjà prié et jeûné ensemble au moment des éléctions. Et dans certains villages, chrétiens et musulmans se mettent ensemble pour construire églises et mosquées. D'ailleurs est-ce que souvent nous ne sommes pas des chrétiens et des musulmans dans la même famille? Autrefois, il y avait un ministère des affaires islamiques. Dans le nouveau gouvernement, il y a un ministère des affaires religieuses. N'est-ce pas une raison supplémentaire de travailler ensemble pour la Guinée, ce pays que Dieu lui-même nous a donné?
  3. Transformer nos cultures à partir de l'Evangile. Nous cherchons à mieux vivre et à être heureux ensemble: pour cela, nous changeons les habitudes qui nous ramènent en arrière, nous laissons les coutumes païennes qui nous font souffrir et écrasent les gens : sorcellerie, maraboutage, malédictions et affaires de charlatans; le poids des chefs,des anciens et des grands qui écrasent les femmes, les jeunes et les petits dans la société; la violence, la méchanceté et le tribalisme, le groupe qui étouffe les gens, les empêche d'agir ou les oblige à faire comme tout le monde, sans rien changer ; la polygamie, l'excision, le divorce, tout ce qui fait souffrir les femmes et casse les familles. Nous cherchons comment faire grandir les valeurs de nos cultures traditionnelles (les bonnes choses que nous ont laissées nos ancêtres): le respect de Dieu et du monde invisible, la vie ensemble,l'union avec les ancêtres, l'initiation et le respect des vieux, l'importance de la famille, le pardon et la réconciliation par le palabre, l'organisation de la vie du village, l'accueil de l'étranger, l'aide aux pauvres aux vieux et aux malades,l'amour des enfants,...
    Nous ne vivons plus comme autrefois. Nous cherchons comment vivre tout cela dans le monde d'aujourd'hui, d'une manière adaptée à la vie moderne. Sinon les qualités que nous ont laissées nos ancêtres vont disparaître. Le monde moderne est arrivé chez nous (la mondialisation) avec le commerce, les films, les artistes et beaucoup d'autres choses. Cela peut beaucoup nous faire avancer, si nous savons nous en servir. Et choisir entre ce qu'il y a de bon et de mauvais. Mais pour le moment,c'est surtout un grand danger, surt out pour les jeunes. C'est la Parole de Dieu qui nous aidera à voir clair dans nos coutumes et dans la vie moderne, pour faire grandir ce qui est bon et supprimer ce qui est mauvais pour nous.

Que faire? (réponses des carrefours). D'abord chaque chrétien décide d'aimer Jésus et de vivre comme Lui. Sans attendre de récompense. Il lui parle dans son coeur avant de faire chaque chose. Nous parlons de Jésus aux autres, sans honte mais dans l'amitié et le respect. Nous donnons l'exemple, personnellement et en communauté, d'une vraie vie chrétienne (pas des discours, des actions): une vie aussi heureuse que possible pour rendre les autres plus heureux. Une vie réussie avec les autres,tous ensemble. (En effet, on peut nous empêcher de parler de Jésus, mais on ne peut pas nous empêcher de vivre comme lui et de montrer l'exemple). NNous mettons en place des mouvements, associations et commissions de jeunes et d'adultes qui se réunissent et agissent par eux-mêmes, sans se laisser commander par d'autres, ni chercher l'intérêt politique, le pouvoir, l' argent ou d'autres choses. Si quelqu'un se conduit mal, nous lui expliquons les conséquences de ses actions et nous l'aidons à changer, tout seul ou avec d'autres (Voir Matthieu 18 ,15). Nous cherchons à devenir amis avec des gens d'autres ethnies et d'autres religions. Nous leur rendons service gratuitement. Chrétiens et musulmans, nous cherchons ensemble comment faire avancer nos quartiers ou nos villages. Et comment lutter contre les mauvaises habitudes comme le vol,le mensonge, l'adultère, l'excision, l'alcool, la drogue, la pâresse, les paroles méchantes,la sorcellerie,... Nous parlons avec les chefs de quartier ou de village et les chefs religieux pour décider des bonnes choses pour le bien de tous, que chacun se conduise mieux et prenne ses responsabilités là où il vit. Nous parlons de cela en réunions de communauté.

Le service

  1. Redonner sa dignité à l'homme noir écrasé par l'esclavage et la colonisation, pour qu'il retrouve sa valeur et son courage de vivre.

  2. S'engager pour la justice:dans le pays, les militaires ont trop d'avantages, surtout les chefs. Le riz est trop cher. Inégalités pour entrer à l'université. Des travailleurs restent bénévoles et ne sont pas payés. La corruption. Au tribunal, on ne respecte pas les droits des gens.
    Que faire? D'abord, vivre nous-mêmes en personnes justes, chercher les situations d'injustices et comprendre comment l'organisation de notre société écrase les gens (les choses mauvaises au niveau du pays et leurs causes). Voir les personnes autour de nous qui font souffrir leurs frères et les conseiller. Chercher ensemble,en réunions de communauté, ce que nous pouvons faire contre cela. Avoir le courage de dire aux autres que ces choses ne sont pas normales, éduquer les gens à la justice et leur expliquer leurs droits (les droits de l'homme, de la femme, des enfants, des travailleurs...). Profiter de toutes les occasions pour cela: dans les conversations, en famille, au travail, dans les réunions de toutes sortes

  3. La paix:Pourquoi nous ne vivons pas en paix? Par manque d'amour,de respect et de sécurité Par manque de vérité, de justice et d'engagement. Parce qu'il y a trop de violences, que nous refusons de payer nos dettes et de bien faire notre travail,...
    Que faire? Voir les choses pour lesquelles on ne s'entend pas, au niveau des personnes et du pays, en chercher les causes. Voir aussi les choses dangereuses qui pourraient amener des disputes et des guerres. Chercher ensemble ce qu'on peut faire contre cela. Conseiller ceux qui se sont disputés et les réconcilier (dans les familles, entre voisins, entre hommes et femmes, entre vieux et jeunes,au travail,à l'école, au marché, au puits, dans la rue, dans les transports, au foot-ball, partout: aux mariages (manque de liberté de la jeune fille, problèmes de dot), dans la maladie et les autres souffrances (charlatans et malédictions), aux enterrements (accusations de sorcellerie et problèmes d'héritage),... Régler les problèmes en rèunions de communauté (voir 1° Corinthiens 6,1) éduquer à la paix, expliquer son importance. Commencer à la maison: s'asseoir régulièrement mari et femme pour se parler et se pardonner. Préparer les jeunes au mariage, se demander pardon en communauté, spécialement au moment de l'Avent et du Carême (réconciliation). Apprendre aux enfants à s'entendre, les empêcher de se battre à la maison, à l'école et dans le quartier. Participer aux efforts de paix au niveau du pays et de la sous-région.

  4. Le développement total: Ce n'est pas seulement avoir plus d'argent, mais c'est faire grandir tout l'homme: dans sa tête (l'enseigner et l'éduquer, pour avoir des bonnes idées), dans son coeur(pour tout faire ensemble dans la paix et l'amour, en pensant aux plus pauvres), dans ses mains (pour mieux travailler) et dans ses pieds (pour aller vers les autres). C'est faire grandir tous les hommes ensemble, sans oublier personne: ». Développer tout l'homme et tous les hommes(relire les compte-rendus des 2 sessions OCPH de Kataco: novembre 2OO6 et janvier 2007). Qui sont les pauvres? Ce sont en particulier ceux qui n'ont pas de maison ou de terrain pour travailler, les chômeurs et les travailleurs qui ne sont pas payés, les petites bonnes et petites marchandes, les handicapés, les veuves et les orphelins, les prisonniers, les fous, les drogués, les prostituées, les enfants de la rue, les victimes de la guerre et des tortures.
    Que faire? Parler à ceux qui sont seuls et les inviter dans nos communautés. Respecter les pauvres, les fous ,les petits dans la société, les analphabètes. Visiter les malades et les familles dans la tristesse et prier avec eux. Aider les chômeurs et les personnes en difficultés. Travailler ensemble et faire des groupements. Apprendre des nouveaux métiers et des meilleures façons de travailler (nouveaux outils, nouvelles semences, vaccinations des animaux,...) Prendre des jeunes avec nous pour leur apprendre à travailler. Mettre les enfants à l'école et suivre ce qu'ils font Lutter contre la corruption, la paresse, le manque de formation et le manque de sérieux. Bien tenir nos responsabilités. Mieux nous organiser et faire ce que nous avons dit. Augmenter et rendre meilleures les activités sociales de l'Eglise (jardins d'enfants, écoles, dispensaires,OCPH). Veiller à ce qu'elles servent d'abord aux plus pauvres. Participer aux efforts de développement du pays en commençant par les travaux demandés dans les quartiers et les villages (écoles, dispensaires, routes, ponts, ...)



Allocution de Mgr Vincent Coulibaly � l'ouverture du p�lerinage de Boffa 2008

Bien Chers Pèlerins

Soyez les bienvenus au Sanctuaire Marial de Boffa. Soyez les bienvenus en ce haut lieu de la prière connu de tous les guinéens, où Marie nous accueille chaque année avec sa grande tendresse, pour nous conduire à Jésus, qui est uni au Père et à l'Esprit-Saint. Jésus, la pierre qui avait été rejetée par les bâtisseurs et qui est devenue la pierre d'angle. En ce haut lieu de la prière, nous n'oublions pas que nous sommes sous le regard souriant et protecteur de Saint Joseph.

C'est avec une immense joie, que je rends grâce à Dieu qui nous donne l'occasion d'accueillir pour la première fois à Boffa, Son Excellence Monseigneur Clet FELIHO, Evêque de Kandi, au Bénin. Merci, Excellence, pour votre présence à ce pèlerinage. Merci d'avoir accepter de présider l'Eucharistie de demain et d'assurer le ministère de la prédication. Vous êtes né à Conakry, et vous avez fait le petit séminaire Bienheureux Jean XXIII de Kindia, où je vous ai connu. Veillez vous lever, Excellence, pour que la communauté diocésaine de Conakry vous salue et vous rende l’hommage de nos acclamations.

Mon immense merci, s'adresse également à toutes les personnes dont l'engagement et la disponibilité ont permis de préparer matériellement et spirituellement ce rendez-vous annuel de Boffa. Il s'agit surtout des autorités préfectorales et communales de Boffa. Il s’agit aussi des responsables des paroisses (prêtres, religieux, religieuses, conseils paroissiaux et commissions paroissiales) et des commissions diocésaines de Conakry. Je suis sensible à l'engagement effectif et aux sacrifices consentis par tous pour préparer ce pèlerinage de Boffa. Que le Seigneur vous bénisse. Que le Seigneur reçoive comme une offrande agréable tout ce bagage que vous portez en vos cœurs : vos soucis, vos problèmes, vos vœux, vos offrandes, votre désir de conversion, de sainteté, de guérison, de paix pour vos familles et pour la Guinée.

Chers pèlerins, chaque année à Boffa, le Christ nous invite à aimer nos frères et nos sœurs à aimer comme lui. Aimer le Christ et aimer le prochain sont des conditions à remplir pour mettre en pratique notre thème d'année: la Communion Fraternelle.

« Une spiritualité de la communion, cela veut dire la capacité d'être attentif, dans l'unité profonde du Corps mystique, à son frère dans la foi, le considérant donc comme «l'un des nôtres », pour savoir partager ses joies et ses souffrances, pour deviner ses désirs et répondre à ses besoins, pour lui offrir une amitié vraie et profonde. Une spiritualité de la communion est aussi la capacité de voir surtout ce qu'il y a de positif dans l'autre, pour l'accueillir et le valoriser comme un don de Dieu: un « don pour moi », et pas seulement pour le frère qui l'a directement reçu. Une spiritualité de la communion, c'est enfin savoir « donner une place» à son frère, en portant « les fardeaux les uns dans autres» (Ga 6, 2) et en repoussant les tentations égoïstes qui continuellement nous tendent des pièges et qui provoquent compétition, carriérisme, défiance, jalousies. Ne nous faisons pas d'illusion: sans ce cheminement spirituel, les moyens extérieurs de la communion serviraient à bien peu de chose. Ils deviendraient des façades sans âme, des masques de communion plus que ses expressions et ses chemins de croissance. » (NMI N° 43).

Aimer Dieu et aimer le prochain, sont des conditions à remplir pour vivre dans la paix. «Le monde a plus que jamais besoin d'espérance : espérance de paix, de justice et de liberté. Mais il n'y a pas d'espérance sans l'amour mutuel qui vient du Christ », disait récemment le Pape Benoît XVI.

Ici à Boffa, nous ne pouvons nous empêcher de penser à l'Afrique et de prier pour elle. L'Afrique souvent endeuillée par des catastrophes naturelles, et par des violences avant ou après les élections. Notre pays aussi a connu ces violences, suscitées par ses fils et ses filles. Et des signes montrent aujourd'hui que notre pays n'est pas encore à l'abri de nouvelles crises. C'est pour cela que la structure de veille invite toujours les guinéens à la prière pour que Dieu donne chaque jour la paix à notre pays.

Pendant ce pèlerinage 2008, nous prierons donc pour notre pays, pour que ses fils et ses filles privilégient toujours la voie du dialogue dans le règlement des différends entre eux. Nous prierons pour la paix en Guinée, pour la santé du Chef de l’Etat et pour l’entente entre nos dirigeants à tous les niveaux. Car nous ne pourrons rien faire sans la santé et l’entente. Nous prierons pour que les africains comprennent davantage que les jeunes ont besoin d’être formés et de trouver des emplois, mais pas d’être recrutés pour tuer ou se faire tuer. Nous prions pour que Dieu aide la Guinée à prendre sa place dans le peloton de tête des pays producteurs du continent africain. Nous prierons aussi pour que le sang cesse de couler en Guinée. Des guinéens ont tué d’autres guinéens. Des guinéens viennent de tuer un missionnaire. Que le massacre s’arrête ! Car le commandement de Dieu est clair : Tu ne tueras pas.

Frères et Sœurs, ici à Boffa, nous sommes réunis autour de Marie comme au cénacle dans l’attente de la descente de l’Esprit-Saint. Car à nous aussi le Seigneur dit : vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit-Saint, qui viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. Par notre vie de communion, par nos œuvres et nos engagements sociaux, politiques, nous devons annoncer la Bonne Nouvelle et contribuer à faire venir le Règne de Dieu dans le monde, un règne de justice et de paix.

Je vous souhaite un saint et fructueux pèlerinage 2008.

Que Dieu vous bénisse pour les siècles des siècles. Amen !




Lettre aux communautés chrétiennes de Kataco (L19 Janvier 2008)

Les gros travaux du riz sont terminés. Nous avons commencé une nouvelle année. Il faut donc reprendre le plus vite possible les activités de la communauté chrétienne, avec les 3 actions principales: lutter contre les injustices, aider les pauvres et faire grandir la paix. Pour cela, la 1° chose ce sont les réunions de communauté, en suivant le programme que nous vous avons donné, (pas seulement parler de l'argent ou du travail). Le secrétaire écrit tout dans le cahier de communauté et dans le cahier du trésorier. Vous nous envoyez la liste du bureau avec les noms des responsables à la justice et aux vocations. Vous faites les papiers pour le terrain de l'église.

La 2° chose c'est d'organiser la catéchèse. D'abord, bien enseigner. Mais surtout voir comment les catéchumènes vivent à la maison, à l'école ou au travail et dans le village. Que les parents éduquent leurs enfants et prient ensemble avec eux. Que les parrains et marraines conseillent leurs filleuls. Nous rappelons que vous devez obligatoirement payer les frais d'inscription et la carte de présence à la prière du dimanche.Les catéchistes font toutes les préparations dans leur cahier. Ils écrivent les noms des parrains et marraines. Vous demandez aux chrétiens qui ne sont pas encore mariés à l'église, de préparer leur sacrement de mariage.Vous cherchez des aides catéchistes

Les rencontres :

  1. Les jeunes à Kataco. Arrivée le vendredi soir 18 janvier-départ le dimanche 20 après la messe. Cotisation: 2 kilo de riz et 2.000 francs.

  2. Tous les responsables de CCB et catéchistes, à Katöngörö le jeudi 31 janvier de 8 h à 16 heures. Les catéchistes restent jusqu'au vendredi soir. Cotisation: 1 kilo + 1.000 francs

  3. Les femmes à Kawas le jeudi 14 février de 8 à 16 heures. ½ kilo + 500 francs

  4. Les Rameaux à Bigori; Assemblée générale samedi 15 mars à midi pour tous. Veillée de prière la nuit. Retour dimanche 16 mars après la messe.

Prières: Bénédiction des nouvelles récoltes, Tradition-reddition par les catéchumènes de la Parole de Dieu, scrutins des futurs baptisés et exorcismes: Voir la feuille de l'année dernière. N'oubliez pas la feuille B2 pour la visite des malades, les veillées mortuaires, enterrements, 8°et 30° jours. Et la feuille P 1 pour les bénédictions des nouveaux nés et autres prières. Vous cherchez des rites et des symbôles bagas pour l'inculturation. Journée de prière du Carême:le 1O février (programme: voir la feuille P 8 de l'an dernier) Préparez les prières de la semaine sainte (feuille P9) Achetez les feuilles de prière en baga (200fr) Vous vous préparez à choisir les catéchumènes pour la retraite :voir la feuille L5 de l'année dernière. Vous pensez à la marche de Carême (feuille P12). Cette année, nous nous retrouverons avec les chrétiens de Kamsar et Boke à Colabui. Vous allez dans les autres villages pour prier, conseiller les gens et annoncer l'Evangile.

Plan d'action des diocèses de Guinée: Nous attendons vos réponses écrites aux feuilles que nous avons envoyées:

  1. la communion

  2. la liturgie

  3. le témoignage

  4. le service. Vous lisez une feuille par réunion et vous en parlez ensemble. Mais surtout vous le mettez en pratique

Quêtes impérées: voir l'agenda liturgique 2008 (ceux qui en veulent peuvent en commander: 2.000fr). Caisse paroissiale: 100.000 francs. Vous payez toutes vos dettes à la communauté et à la banque alimentaire. Vous préparez le denier du culte

Pendant le carême, ce qui est important ce n'est pas de jeûner mais de changer notre coeur, d'aider les pauvres et de lutter pour la justice, comme nous le dit le prophète Isaie 58, 1-9: lecture du vendredi après les cendres p.177. Et si tu jeûnes, c'est pour mieux penser aux pauvres qui ont faim tous les jours:le repas que tu n'as pas mangé tu le donnes aux pauvres(jeûne-partage). Tu jeûnes à cause de Dieu:pour montrer que pour toi, Dieu est plus important que l'argent. Donc tu laisses toutes les affaires d'argent. Le temps du Carême, c'est le temps où nous vivons toutes nos souffrances dans la foi, comme Jésus pendant son chemin de croix. Et nous cherchons à libérer tous ceux qui souffrent. Nous changeons notre vie, pour ressusciter avec Jésus à une vie nouvelle à Pâques. Nous ne vivons pas le Carême tout seul, mais avec toute notre famille et notre CCB. Nous prenons un temps pour nous retrouver tous ensemble et nous réconciler. Nous partageons la Parole de Dieu et nous conseillons ceux qui nous entourent.Nous nous retrouvons un soir par semaine, tous ensemble,autour du catéchiste pour apprendre la parole de Dieu

Nous souhaitons à tous une bonne année dans la Paix du Christ, avec beaucoup de rencontres, de partage et d'amitié. Que l'Esprit Saint nous conduise chaque jour et nous donne le courage dans nos souffrances et l'amour pour tous nos frères et soeurs. Que Dieu notre Père nous aide à vivre comme des vrais enfants de Dieu et à construire nos communautés dans la foi.

P.Armel




Réunion des femmes catholiques de Kataco à Mare (L32 23/02/2008)

Nos engagements dans la famille

C’est obligé qu’il y ait parfois des problèmes avec nos maris. Mais à chaque fois, nous essayons de régler le problème dans la paix. Ce qui est important, c’est de nous asseoir et de parler ensemble de tout ce que nous voulons faire et de nous conseiller mutuellement. Pour le travail, le mari donne la rizière et la semence et on travaille ensemble. Mais chacun a son casier et satisfait ses propres besoins, par exemple pour les cotisations en cas de deuil. Si son mari est paresseux, la femme peut demander à ses frères de l’aider, ou à un groupe de travail. L’homme peut aussi remettre de l’argent à se femme pour le multiplier.

Au village, c’est important d’aider les femmes qui ont des problèmes et de les encourager. Par exemple, on lui demande de venir travailler avec nous et on lui donne sa part. Avec les femmes musulmanes, nous nous donnons la main et nous cherchons à bien nous entendre. Par exemple, nous avons fait le battage du riz ensemble. A Bogonia, nous avons aidé les femmes musulmanes à transporter les briques de leur mosquée. Nous faisons des cotisations ensemble. Aujourd’hui, ce sont nos amies musulmanes qui sont venues faire la cuisine pour que nous puissions assister à la réunion. Nous faisons aussi des réunions ensemble.

Pour éduquer nos enfants, nous les corrigeons quand ils se conduisent mal. Si nous n’y arrivons pas, nous demandons à une autre femme de venir nous aider. C’est important pour leur avenir. D’abord, nous leur apprenons les salutations. Il faut savoir être douce ou sévère, selon les cas. Si le papa gâte trop sa fille, il faut le lui dire. C’est le papa qui apprend au garçon à travailler. Le garçon doit aussi faire le linge, puiser de l’eau ou faire la cuisine.

Pour l’école, tu regardes si ton enfant prépare bien ses affaires. Au retour, tu regardes ses cahiers. Si tu ne sais pas lire, tu demandes à quelqu’un de le faire. Tu vas voir régulièrement l’enseignant pour savoir ce que ton enfant fait à l’école. Tu ne laisses pas ton garçon jouer sans arrêt au ballon, tu le fais travailler d’abord.

Le gros problème, ce sont les video-clubs et les soirées dansantes. Nous ne pouvons pas accepter que des gens gâtent nos enfants, seulement pour gagner leur argent. Il faut nous mettre ensemble pour aller leur parler et voir ce qu’on peut faire.

Pour le mariage :Maintenant, ce sont nos enfants qui se choisissent. Mais nous devons continuer à les conseiller, quand nous voyons qu’ils suivent un mauvais chemin. Et surtout les préparer à bien réussir leur mariage : Avant d’acheter un melon au marché, tu regardes d’abord s’il est bon

Quand les enfants ont des problèmes ou des difficultés, le père et la mère doivent s’en occuper ensemble. Mais il y a des pères qui laissent la mère toute seule avec les problèmes.

Pour l’éducation religieuse, le plus important, c’est l’exemple que nous montrons à nos enfants. C’est à nous de leur apprendre les prières et de prier avec eux à la maison. Nous les amenons à l’église, déjà quand ils sont petits, pour leur donner l’habitude. Nous les envoyons au catéchisme et dans les mouvements et nous leur demandons ce qu’ils y font.

Dans la communauté chrétienne : Souvent en réunion, on ne parle que du travail, des cotisations, des fêtes et des tenues. Ce n’est pas normal. D’abord, on doit écouter et partager la Parole de Dieu. Il ne sufit pas de se donner des idées, il faut s’organiser et mener des actions. Les 3 choses importantes dans la communauté, ce sont :

  1. lutter contre  les injustices,

  2. aider les pauvres et ceux qui souffrent

  3. nous réconcilier et mettre la paix dans le village.

Maintenant, pour l’argent, grâce aux compte-rendus obligatoires, il y a moins de détournements. Nous avons fait des quêtes spéciales à Mare pour les pauvres et nous avons fabriqué des briques pour un vieux. A Kak’lènsi on a aidé gratuitement pour le démariage et le repiquage du riz, et aussi à Bogonia et Kawas. Nous allons aider les femmes qui viennent d’accoucher ou qui sont malades. Nous avons coupé de la paille pour refaire le toit d’un vieux. Nous avons aussi fait des réconciliations, par exemple à Kawas. Nous avons réglé beaucoup de problèmes pendant le temps de Carême. Nous avons participé à la marche pénitentielle de Colabui et nous préparons le pèlerinage de Boffa. Nous avons participé à la formation de justice et paix à Boke.

REFLEXION SUR LES VEUVES 

Dans nos villages, les veuves souffrent beaucoup : Elles doivent porter des habits noirs et coucher par terre. Elle doit être lavée par une autre femme et à la fin du deuil, cette femme prend toutes ses affaires : habits, chaussures, etc…Quelquefois, on la remarie de force. La famille prend les affaires laissées par le mari mort, et la veuve et les orphelins n’ont plus rien pour vivre. D’où tout cela vient-il ? De nos anciennes coutumes. Mais Jésus est venu nous libérer de tout cela. Et même si nos sœurs musulmanes le font, nous ne sommes pas obligées de faire comme elles.

Que doivent faire les veuves ? D’abord, elles doivent vivre le deuil dans la foi et la prière, comme Anne la prophétesse qui servait Dieu le jour et la nuit, dans le jeûne et la prière. Elle disait merci à Dieu et faisait connaître Jésus à tous ceux qui attendaient que Dieu vienne les sauver.(Luc 2, 37-38). Que la veuve continue à penser à son mari et qu’elle prie pour lui. Qu’elle pense aux bonnes choses qu’ils ont faites ensemble et qu’elle essaye de les continuer. Qu’elle s’occupe bien de ses enfants (1° Tim 5, 14). Qu’elle continue à travailler dans la communauté chrétienne. Qu’elle conseille les autres, surtout les femmes et les jeunes filles, mais aussi les responsables de la communauté et ceux du quartier ou du village. Comme la femme de Teqoa a conseillé le roi David (2° Samuel 14). Qu’elle aide ceux qui souffrent comme la veuve de Sarepta a nourri le prophète Elie (1° Rois 19, 7-24). Et elle a été récompensée : Elie lui a rendu vivant, son fils qui était mort.

Dans nos communautés/CCB, nous faisons des prières pour les veuves, tous ensemble, surtout au début et à la fin du deuil. Nous veillons à ce qu’elles restent fidèles à leur foi chrétienne et ne soient pas remariées à un paien, un musulman ou comme 2° femme. Nous les encourageons à former un groupe des veuves chrétiennes, comme le demandait déjà Paul à Timothée (1° Tim 5, 9-11) :Montrer l’exemple d’une bonne conduite, bien s’occuper de leurs enfants, accueillir les étrangers, soutenir les chrétiens, consoler ceux qui pleurent et faire toutes sortes de bonnes choses. Comme les veuves qui se sont occupé de Tabitha quand elle est morte (Actes 9, 39)

Ce n’est pas obligé que les veuves portent des habits noirs. D’abord ce n’est pas notre coutume. Car Dieu regarde le cœur pas les habits. Et Jésus veut que les veuves vivent librement, comme toutes les autres personnes. Comme disait Paul :si Jésus nous a libérés, c’est que nous soyons libres »(Gal 5, 1). La veuve n’a pas besoin de coucher par terre. Ce n’est pas normal que la femme qui lave la veuve prenne ses affaires : cela fait souffrir les veuves pour rien. Et Dieu n’aime pas que l’on fasse souffrir ni les veuves, ni les orphelins, ni au moment de l’héritage ni à aucun moment.

Et nous, que devons-nous faire pour les veuves ? Dèjà, dans l’Ancien Testament, la veuve et l’orphelin, comme l’étranger, sont protégés par Dieu qui défend leurs droits (Deut.10, 18) Voir aussi les psaumes 68, 6+146, 9 ; proverbes 15, 25 ; Jérémie 49, 11 ; Mal 3, 5) Dieu dit encore : Tu ne maltraiteras pas une veuve, ni un orphelin. Car s’il crie vers moi, j’écouterai son cri. (Exode 22, 7 ; Deut 24, 17+27, 19 ; Jérémie 7, 6 ;Ps 94, 6). Dieu dit : je serai témoin contre ceux qui font souffrir la veuve et l’orphelin. Et je les jugerai(Mal 2, 5). C’est pourquoi, nous devons donner à manger aux veuves et aux orphelins (Deut 14, 29 +24, 19-21+26, 12). Nous leur apportons la joie. Nous parlons avec eux et nous défendons leurs droits(Isaie 1, 17). Nous les respectons.

Jésus nous dit : les veuves peuvent nous montrer le chemin de Dieu pour la justice et la prière (Luc 18, 2-8). Pour l’amour de Dieu comme la veuve qui a donné à Dieu tout l’argent qu’elle avait (Marc 12, 41). N ous nous occupons de toutes les veuves, pas seulement des chrétiennes(Luc 4, 25),, nous les visitons pour les encourager dans leurs difficultés (Jacques 1, 27), nous nous occupons d’elles et des orphelins, d’abord dans notre propre famille(1° Tim 5, 16), mais aussi dans la communauté(Actes 6, 1) Jésus disait : Méfiez-vous des scribes : ils se mettent au premier rang dans les prières, mais ils mangent les biens des veuves. Ils seront condamnés sévèrement (luc 20, 47) ; Et maintenant, qu’allons-nous faire pour les veuves, personnellement, en communauté chrétienne et avec les autres ?

La santé

Sœur Rosa nous a ensuite donné beaucoup de conseils pour notre santé et celle de nos enfants. Nous avons cherché comment arrêter l’excision de nos filles. C’est notre devoir. Et aussi comment conseiller les autres femmes et lutter toutes ensemble pour la santé de tous, dans le pays. D’abord en cherchant la propreté et l’hygiène dans nos villages et dans nos quartiers. Et aussi en donnant à tous la paix du cœur. Car sans la paix dans le cœur, il n’y a pas de vraie santé. Comme Jésus, qui a passé sa vie à guerir les malades et à leur donner la paix de Dieu..

Les injustices au niveau des familles

Le favoritisme envers les filles, le manque de responsabilité des parents, la polygamie, les maîtresses. Les femmes ne participent pas aux décisions. On fait des différences entre nos propres enfants et les autres dans le travail. Les enfants n’ont pas le droit à la parole. Le trafic des enfants et les souffrances des enfants travailleurs, des petites bonnes et des petites filles qui vendent au marché au lieu d’aller à l’école. La drogue et les enfants de la rue. Qu’allons-nous faire contre tout cela ? Quels moyens allons-nous prendre ? Avec qui allons-nous agir ? Car il faut a tout prix faire quelque chose.




Pèlerinage de Boffa, 04 mai 2008

Homélie de Monseigneur Vincent COULIBALY

Bien chers pèlerins,

Pendant ces jours qui précèdent la Pentecôte, nous nous rappelons que dans l’attente de l’esprit Saint, demeurés à Jérusalem et soutenus par la prière maternelle de Marie, les Apôtres persévéraient dans la prière, en prenant appui sur cette parole du Seigneur : « Vous recevrez la force de l’Esprit Saint : il descendra sur vous et vous serez mes témoins, à Jérusalem, dans toute région de Judée et de Samarie, et jusqu’au bout du monde » (Ac 1, 8).

Ici, à Boffa, nous sommes réunis dans la chambre haute pour participer fidèlement à la prière de l’Eglise, avec Marie, la Mère de Jésus (1e lecture) ; nous sommes venus à Boffa, berceau de notre foi chrétienne en Guinée pour dire merci au Seigneur qui nous a fait grâce d’un si immense don ; nous sommes réunis à Boffa pour évaluer le parcours effectué au cours de cette année pastorale (2007 – 2008) et demander la grâce de l’Esprit Saint pour qu’il continue à refaire notre communion fraternelle.

Oui frères et sœurs, depuis le début de cette année pastorale, nous prions l’Esprit Saint, pour qu’il nous aide à comprendre et à vivre la communion à l’image de la Trinité, que Dieu notre Père veut faire grandir en nous et entre nous. Ainsi nous pourrons nous accueillir les uns les autres comme des frères et des sœurs, dans l’amour de Jésus, en nous acceptant différents, pour agir ensemble, dans une vraie collaboration, comme les membres d’un seul corps.

C’est pourquoi dans mon message de carême 2008 je vous ai invités à faire des efforts au niveau personnel, en famille, dans la paroisse et dans le diocèse, pour vivre partout la communion.

Aujourd’hui, mon invitation se fait plus pressante, car ce pèlerinage est un temps de pénitence, du pardon, de réconciliation, pour pouvoir ressusciter à une vie nouvelle avec Jésus. Et l’Evangile de ce jour nous invite à travailler, comme le Christ, pour la gloire de Dieu et le salut du monde. L’amour de Dieu et l’amour du prochain sont inséparables pour les disciples du Christ. « Si quelqu’un dit : ‘‘ j’aime Dieu’’ et qu’il déteste son frère, c’est un menteur : celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, ne saurait aimer le Dieu qu’il ne voit pas. Oui, voilà le commandement que nous avons reçu de lui : que celui qui aime Dieu aime aussi son frère » (1Jn 4, 20). Je désire donc que ce pèlerinage ravive en chaque guinéen la grâce de la fraternité et de l’amitié pour une meilleure pratique de la règle d’or qui dit : « Faites aux autres ce que vous voudriez qu’il fassent pour vous. »

La solidarité doit être une réalité dans nos CCB, nos paroisses, notre diocèse et notre Eglise de Guinée. Par exemple les chrétiens d’une CCB doivent se soutenir en cas de maladie ou de décès, d’accident ou de pauvreté, et dans toutes les circonstances douloureuses de la vie. Je note ici qu’en cas de décès d’un prêtre, d’un religieux ou d’une religieuse, l’aide des paroisses est vivement attendue. Et réduire les dépenses au moment des décès, c’est rendre un immense service à tous les guinéens. Parce que les maladies et les décès sont aujourd’hui des occasions de grandes dépenses pour les familles.

Dans tous les événements de l’Eglise et du pays, nous devons être toujours unis et solidaires, prêts à agir ensemble pour servir l’homme et la société. Dans les paroisses, les prêtres, les religieux, les religieuses et les laïcs doivent être unis ; ils doivent travailler pour favoriser l’union de tous les citoyens guinéens, quelle que soit leur langue ou leur religion. Car l’amour du Christ s’étend à tous les hommes. Le chrétien doit s’engager. La foi et les œuvres sont inséparables. « A quoi cela sert-il, dit saint Jacques que quelqu’un dise : ‘‘J’ai la foi’’ s’il n’a les œuvres ? La foi peut-elle le sauver ? … Si la foi n’a pas les œuvres, elle est tout à fait morte » (Jc 2, 14-17).

Il ne s’agit plus de se contenter de venir à la messe, ou au pèlerinage, si on ne s’engage pas dans l’Eglise et dans le monde. Les mouvements d’action catholique, les chorales et les groupes de prière débouchent sur un vrai engagement dans la vie. Les commissions, les CCB et les paroisses travaillent pour favoriser cet engagement concret. On ne se contente plus de réciter le chapelet au mois d’octobre dans les CCB, ou de préparer les fêtes et le pèlerinage en demandant des cotisations et des sponsors. On prend l’habitude partout de se réunir autour de la Parole de Dieu méditée et mise en pratique. On prend davantage en charge la vie du quartier ou du village. On s’engage suffisamment pour la justice et pour les pauvres. On s’engage aussi dans la société guinéenne. En ce moment, les jeunes du pays cherchent à s’organiser. Dans ce mouvement, quelle est la place des jeunes chrétiens ? Où sont les jeunes chrétiens ? Par exemple pour la lutte contre la pauvreté ou pour l’emploi des jeunes ? Allons-nous tout attendre des autres ou de l’Eglise ? De nos jours, quand certaines personnes entrent dans les organisations, on a l’impression que c’est plus pour leur intérêt personnel que par amour du Christ, plus pour avoir une place et un salaire que pour servir le pays et leurs frères.

Il arrive parfois que même nous, chefs religieux, prêtres, religieux et religieuses, soyons comme des gens confortablement installés dans notre sacerdoce ou notre vie religieuse, en nous contentant, au mieux, de faire tourner nos œuvres ou nos paroisses. Dans ce contexte, disparaît le sens du don total au Christ de toute notre vie, de tous les instants comme Jésus qui nous a aimés jusqu’au bout. Le sens de notre engagement missionnaire pour la construction du Royaume disparaît également.

Il n’y a pas d’engagement solide et durable sans formation. Si tout le monde demande des formations, il faut reconnaître que quand on envoie des documents dans les paroisses, peu de personnes les travaillent. Quand on organise des rencontres, peu de personnes viennent. Est-ce que cela est dû au fait que nous ne donnons pas de perdiem à ceux qui viennent à nos formations ? Je ne peux m’empêcher de penser ici à la mise en place des commissions paroissiales de pastorale sociale et de justice et paix que j’ai demandée pour cette année pastorale 2007-2008. Je ne peux m’empêcher également de penser à la préparation du 2ème synode pour l’Afrique qui n’est pas commencée encore dans certaines paroisses.

Que nous dit l’Evangile d’aujourd’hui ? D’abord, il nous appelle à vivre avec Dieu notre Père. Il ne s’agit pas seulement de le connaître, ou de le prier. Mais de vivre toute notre vie avec lui : « La vie éternelle, c’est de te connaître, toi le seul vrai Dieu ». Une connaissance d’amour, une connaissance qui nous fait vivre. Il s’agit de vivre et d’agir comme Jésus : « Père, je t’ai glorifié, j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire ». Il s’agit d’évangéliser nos frères. « J’ai fait connaître ton nom aux hommes. Je leur ai donné ta Parole et ils l’ont reçue ». Il s’agit de construire la société guinéenne : « Père, je quitte ce monde, mais eux ils sont dans le monde ».

Nous engager de cette façon, c’est difficile. Mais nous ne comptons pas sur nos propres forces. Nous nous appuyons sur l’Esprit de Jésus que nous allons recevoir à la Pentecôte. Et nous prions : « Viens, Esprit-Saint, Viens remplir nos cœurs et nos vies ». Nous devons nous engager pour la justice et la paix.

L’amour fraternel n’a de consistance que s’il est vécu dans la justice et la paix. C’est pourquoi je désire aussi plus de justice et de paix pour vous tous et pour notre pays.

Je désire plus de justice et de paix pour toutes les familles : que les parents prennent davantage conscience de leur responsabilité d’éducateurs à l’égard de leurs enfants ; qu’ils ne soient pas démissionnaires. La démission de certains parents cause aujourd’hui de graves dommages sur de nombreux jeunes. Ne voit-on pas dans nos villes et villages des jeunes détruits par l’alcool et la drogue ? Des jeunes qui s’adonnent au vol à main armée, à la violence, à la prostitution ? Tout cela découle, pour une large part, des conséquences du manque de dialogue, du divorce, de la polygamie, de la brimade de la femme par le mari ce qui révolte souvent les enfants, mais aussi de la trop grande exigence de la femme qui demande parfois à son mari l’impossible, l’obligeant à fuir constamment la demeure conjugale.

Je prie afin que toutes les méditations et réflexions menées au cours ce pèlerinage puissent aider nos famille à « revivre un amour vrai, le respect et le pardon entre l’homme et la femme. C’est ce qui leur permettra d’éduquer ensemble leurs enfants, pour qu’ils soient heureux. Et ceux-ci seront à leur tour des agents d’unité, dès leur plus jeune âge. Pour cela, chaque famille ne devrait-elle pas réunir ses membres de temps en temps pour une réconciliation et un temps de pardon, pour pouvoir ressusciter à une vie nouvelle, celle que donne l’Esprit du Christ ressuscité ?

Je me permets de signaler à présent quelques éléments importants pour la justice et la paix.

On oublie souvent le monde rural, et aussi tout le secteur informel. Par exemple, on parle en ce moment de mesure d’accompagnement en donnant des primes aux salariés pour le transport. Et les non salariés ? Eux aussi sont Guinéens et ils paient le transport plus cher. Que fait-on pour aider les paysans à mieux travailler ? Pour développer nos villages, pour que gens puisse y vivre heureux ?

Dans l’engagement politique, que tous cherchent vraiment le bien du pays et le bien de tous et pas seulement leur intérêt personnel ou celui de leur groupe.

Frères et sœurs, je désire et je prie pour plus de justice et de paix pour notre pays. La Guinée a besoin de plus de justice pour se développer de façon durable. Il n’ y a pas de bonheur pour un peuple qui ne soit fondé sur un minimum de justice, sur l’amour de la patrie. Aimons-nous vraiment notre pays ? La Guinée et les Guinéens ne sont-ils pas en train de tourner en rond ?

Mais ne désespérons pas. Rendons grâce à Dieu pour tout ce qui se fait de beau, pour les efforts déjà consentis. Demandons à Dieu de nous aider à abandonner nos vieilles habitudes qui nous empêchent de comprendre que l’avenir du pays n’est pas dans la rue, dans le mensonge et la démagogie, mais dans le travail. Nos vieilles habitudes qui nous empêchent de bannir à jamais la corruption, le vol, le détournement, l’ethnocentrisme et la recherche du profit personnel au détriment de notre pays.

Nous levons les yeux vers Marie, Notre Dame de Guinée, pour confier une fois de plus à sa maternelle protection le destin de notre pays et du continent africain. Nous avons confiance qu’elle obtiendra pour nous toutes les grâces dont nous avons besoins aujourd’hui, demain et pour les siècles des siècles. Amen !




Rencontre de carême (L27)

Cette rencontre s'est faite sous forme de dialogue libre: voici le résumé des conclusions

40 jours avec j�sus, � la suite du peuple d'Isra�l

Carême veut dire 40. Pendant 40 jours, nous revivons les 40 jours du peuple hébreu au désert et les 40 jours de Jésus, également au désert. Le désert n'est pas un lieu sans vie. C'est un lieu de silence

où l'on rencontre Dieu. Pendant 40 jours, nous faisons taire, non seulement les bruits extérieurs qui nous distraient, mais aussi ceux qui occupent notre coeur, pour écouter Dieu en vérité.

Les 40 ans du peuple hébreu: Ils étaient esclaves en Egypte. Mais Dieu les libère. Car Dieu ne veut pas l'esclavage. Il ne peut pas accepter qu'on tue des enfants à leur naissance. Ni qu'on oblige les travailleurs à faire des travaux trop fatigants ou sans les payer. Il dit à Moîse: J'ai vu la souffrance de mon peuple, j'ai entendu les cris qu'ils font monter vers moi. Va sauver mon peuple. Nous sommes les nouveaux Moïse. Aujourd'hui, c'est nous que Dieu choisit pour libérer son peuple de Guinée. Car il connaît nos souffrances. Il a entendu nos prières. Pendant ce Carême, Il nous demande d'agir, ensemble, pour que les bébés ne meurent pas de maladie ou de sous développement. Pour que les travailleurs ne soient plus exploités. Et que nous puissions tous vivre dans la liberté et la paix.

Dieu libère son peuple par l'agneau pascal et en les faisant traverser la Mer Rouge. Ce sont les signes du baptême et de l'Eucharistie. Pendant ce temps de Carême, nous célébrons les sacrements de tout notre coeur. Et nous vivons de la Parole de Dieu.

Dieu fait marcher son peuple pendant 40 ans dans le désert, pour qu'ils se convertissent. Qu'ils changent non seulement leur comportement, mais leur mentalité profonde: qu'ils laissent les pensées païennes d'autrefois, pour avoir les pensées de Dieu. Ce temps de Carême est un temps de conversion, où nous cherchons à changer vraiment, pour vivre en vrais enfants de Dieu. Nous luttons contre les choses mauvaises que nous faisons et le mal et toutes les souffrances qui nous entourent. Mais d'abord nous changeons notre coeur, pour vivre dans un amour vrai de Dieu et de nos frères et soeurs. Nous changeons nos pensées par rapport à l'argent, à la sexualité, au travail, au pouvoir et à toute notre vie en société. Nous laissons le fétichisme, la sorcellerie, le maraboutage et les coutumes païennes qui nous font souffrir et nous empêchent de grandir, comme l'excision, les habitudes qui rabaissent les femmes et les enfants...Comme l'a dit un groupe: « c'est le moment de nous resaisir et de contrôler notre langage et nos manières de faire »

Dieu fait Alliance avec son peuple au Sinaï. Il ne se contente pas de lui donner les 10 commandements, il fait avec lui une Alliance d'amour. Pendant ce Carême, nous gardons les commandements de Dieu le mieux possible, comme Dieu le disait à son peuple : « si tu m'aimes, tu garderas mes commandements ». Le Carême, c'est le temps de l'amour. Nous vivons toute notre vie avec Dieu, dans l'amour. Dieu s'est engagé avec son peuple. Aujourd'hui, nous nous engageons avec Lui en faveur de tous ceux qui souffrent et ne sont pas aimés. Car Dieu est du côté des pauvres et des petits. C'est avec un peuple sans terre, émigré et pauvre qu'il a fait Alliance. Tout au long de ce Carême nous nous rappelons le 1° commandement de Dieu: « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de tout ton esprit, de toute ton âme, de toutes tes forces. Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Et c'est tous ensemble que nous vivons cela, en nous soutenant les uns les autres, unis à tout notre peuple de Guinée, car c'est avec tout le peuple que Dieu a fait Alliance, pas avec Moïse tout seul.

Dieu fait entrer son peuple dans une terre nouvelle, qu'il lui a promise. Pour nous aussi, il s'agit de laisser l'ancienne terre de Guinée, où nous sommes encore esclaves de la corruption, de la mauvaise gouvernance et de la violence, pour construire une Guinée nouvelle, la terre nouvelle que Dieu nous promet, où nous pourrons vivre en paix. Comme le dit le prophète Osée: « Je te fiancerai à moi pour toujours dans la justice et le droit, dans la tendresse, dans l'amour et la fidélité et tu connaîtras ton Dieu. »

40 jours avec Jésus: Cela nous le connaissons bien: Pendant 40 jours, Jésus prie Dieu son Père. Il lutte contre Satan, le père du mensonge. Nous allons en faire autant pendant ces 40 jours, dans la vérité de Dieu. Au désert, Jésus se prépare à évangéliser les hommes. Nous aussi. En nous rappelant qu'évangéliser ce n'est pas seulement parler et conseiller les autres. C'est d'abord par notre façon de vivre que nous annonçons l'Evangile, et par notre exemple (notre témoignage), comme Jésus. Si nous sommes heureux de vivre en chrétiens, cela entraînera nos frères, car eux aussi, ils ont envie d'être heureux.

Quand Jésus annonce la Parole de Dieu, en même temps il agit: il guérit les malades, il donne à manger à ceux qui ont faim, il redonne leur place dans la société aux femmes, aux enfants et aux étrangers, il fait rentrer dans la société les lépreux (comme nous essayons de le faire par exemple pour les malades du Sida ou ceux qu'on accuse d'être sorciers). Jésus chasse aussi les mauvais esprits. Pour nous, ce n'est pas seulement chasser les revenants ou les mauvais génies. Mais c'est surtout chasser l'esprit de méchanceté, de jalousie, de violence, d'égoïsme, d'amour de l'argent et du plaisir à tout prix, même en écrasant les autres. Ce sont ceux-là les mauvais esprits que nous devons chasser, comme Jésus quia passé toute sa vie en faisant le bien. En nous appuyant sur la Parole de Dieu, comme le disait Jésus à Satan: « L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu »Mat 4, 4.

Le Carême, temps de la prière, de l'aumone et du jeune

Nous sommes partis de l'Evangile du mercredi des cendres (Mat 6, 1-18)

La prière.

Nous prions toute l'année, en particulier le dimanche. Pendant le Carême, nous organisons des prières supplémentaires, comme le chemin de Croix. Mais il ne suffit pas d'y être émus et de pleurer en pensant aux souffrances de Jésus. Jésus nous dira à la fin du monde « J'avais faim, tu m'as donné à manger, j'avais soif, tu m'as donné à boire; j'étais malade, tu es venu me voir; j'étais en prison, tu m'as visité; j'étais étranger, tu m'as accueilli. Tour ce que vous faîtes au plus petit de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait »(Mat 25, 31-46). Si nous suivons le Chemin de Croix, c'est pour mieux aimer Jésus, qui a tant souffert pour nous. Mais c'est aussi pour sauver le monde avec lui. Et nous engager à lutter contre toutes les souffrances des hommes, aujourd'hui. Comme disait Pascal: « Jésus est en train de mourir jusqu'à la fin du monde, il ne faut pas dormir pendant ce temps-là ».

Pendant le Carême, nous prions tous ensemble,en famille et en communauté chrétienne. Mais nous prenons aussi le temps de prier personnellement, en silence, dans le secret de notre chambre comme le dit Jésus. Pas pour réciter des prières par coeur, mais en nous tenant en silence devant Dieu, pour écouter ce qu'il a à nous dire, au plus profond de notre coeur. Nous lui disons comme le petit Samuel: Parle Seigneur, ton serviteur écoute » Seigneur, que veux-tu que je fasse?

L'aumône

Voici quelques idées que nous avons retenues, à partir de la lettre du pape: Si je fais l'aumône, c'est parce que pour moi, l'amour est plus important que l'argent, et le partage plus important que la nourriture. Si j'ai de l'argent , c'est grâce à Dieu, c'est pour le partager et aider les autres. Et pour faire avancer le pays. « Tu as beaucoup de biens. Tu vois ton frère dans le besoin. Tu lui fermes ton coeur. Comment l'amour de Dieu pourra-t-il vivre en toi? »(1°Jean 3, 17).

  • L'aumône, ce n'est pas seulement une question de charité, c'est une question de justice. Le pauvre a le droit de vivre. Il est enfant de Dieu comme toi. -Beaucoup de gens font l'aumône pour se montrer. Jésus dit; ils ont déjà reçu leur récompense. Fais l'aumône dans le secret: Dieu lui-même te récompensera.
  • Ceux qui font l'aumône à la sortie de l'église ou à la gare routière, pour avoir la chance ou ne pas avoir d'accident, ils pensent d'abord à eux-mêmes. Je fais l'aumône par amour vrai, l'amour de l'autre. Pas par orgueil. Je regarde alors le pauvre avec respect, pas en le méprisant. Avec un bon coeur, car c'est le coeur qui compte.Et le pauvre a besoin de respect et de dignité, autant que d'argent. Et nous savons reconnaître Jésus dans nos frères.
  • Si je fais l'aumône, c'est à cause de Dieu. Comme dit Jésus (Mat 5, 16): Que les hommes voient vos bonnes actions. Et qu'ils disent merci à Dieu (pas à nous). Benoit 16 dit: si nous cherchons un avantage pour nous ou le remerciement des hommes, au lieu de chercher la gloire de Dieu et le bien de nos frères, nous ne vivons pas dans l'esprit de l'Evangile
  • L'aumône, c'est bon d'abord pour nous, car « il y a plus de joie à donner qu'à recevoir »(Actes 20, 35). « Et l'amour enlève beaucoup de péchés (1° Pierre 4, 8) ». L'aumône, en nous rapprochant de nos frères, nous rapproche de Dieu. Elle change notre coeur et nous réconcilie avec Dieu et nos frères.
  • Certains disent: je ne peux pas faire l'aumône, moi-même je suis pauvre. Mais la plupart du temps, ce sont les pauvres qui aident les pauvres. Plus que les riches. Et aider les pauvres, ce n'est pas seulement leur donner de l'argent ou de la nourriture. Comme disait Pierre au boiteux: je n'ai ni or ni argent, mais ce que j'ai, je te le donne. « Au nom de Jésus de Nazareth, lève-toi et marche » (Actes 3, 6). Moi aussi, je donne mon temps, ma joie et mon courage. Je donne mes idées. Et cela, je peux le faire même si je n'ai pas d'argent.
  • Quand je fais l'aumône, je me donne moi-même, avec tout mon coeur et dans toute ma vie. Comme Jésus. Il a donné à manger à la foule qui avait faim, mais surtout il s'est donné lui-même dans l'Eucharistie, il a donné sa vie sur la croix par amour pour nous, pour nous sauver.
  • Certains font l'aumône, mais ils détournent l'argent ou ils ne payent pas leurs travailleurs. A quoi sert leur aumône? Tu aides un pauvre, mais en même temps, tu exploites tes frères, tu les écrases et tu les fais souffrir. Avant l'aumône, il faut la justice.

Le jeûne

Pour les musulmans, le plus important du Ramadan, c'est le jeûne. Ce n'est pas la même chose pour nous. Certains jeûnent toute la journée, c'est un gros effort. Mais la nuit, ils mangent plus que d'habitude! Est-ce un vrai jeûne? Certaines familles dépensent plus d'argent en nourriture pendant le Carême que le reste du temps. Est-ce normal? Certains sportifs jeûnent pour courir vite. Des jeunes filles jeûnent pour être minces et jolies(?) Est-ce cela le jeûne chrétien?

Nous jeûnons à cause de Dieu. Nous nous privons de nourriture, pour montrer que pour nous, Dieu est plus important que la nourriture ou l'argent. Comme disait Jésus: vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l'argent.

Nous ne jeûnons pas pour nous faire mal au ventre, mais pour avoir faim et soif de justice 'Mat 5-6). Quand nous jeûnons, nous prenons un visage joyeux ( MAT 6, 16). Le Carême, c'est un temps de joie pour nous. Et nous partageons notre joie avec nos frères et nos soeurs.

Je jeûne pour avoir faim. Pour sentir dans mon corps la souffrance de ceux qui ont faim, pas seulement pendant le Carême, mais tous les jours de l'année. Cedla me pmousse à les aider: pas seulement leur faire l'aumône, mais les aider à gagner leur vie par eux-mêmes.

Si je jeûne, ce n'est pas pour faire des économies. Normalement, le repas que je n'ai pas mangé, je le donne aux pauvres. Ou l'argent que j'aurais dépensé pour ce repas. C'est ce qu'on appelle le jeûne-partage.

Nous avons réfléchi surtout à partir du texte d'Isaie 58, 1-9. Les hébreux jeûnent, mais Dieu ne regarde pas leur jeûne. Alors ils demandent à Dieu: pourquoi tu n'écoutes pas nos prières? Pourquoi tu refuses notre jeûne? Dieu répond: Parce que, pendant votre jeûne, vous continuez votre commerce et vous volez les gens. Vous vous disputez et vous frappez les faibles. Vous faites souffrir vos travailleurs et vous ne les payez pas. Est-ce cela un vrai jeune. Le jeûne qui me plaît, c'est d'enlever les chaînes injustes, de rendre la liberté aux gens fatigués, de casser tout ce qui écrase les hommes. Voilà le vrai jeûne que Dieu aime. Voilà la 1° chose que nous avons à faire pendant le Carême: Lutter contre les injustices. Soutenir ceux qui souffrent de toutes les façons possibles. Arrêter ceux qui font souffrir les autres et les aider à changer, comme Jésus a changé le coeur de Zachée.

La 2° chose, c'est le partage et l'accueil: « Partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi le malheureux sans abri, habiller celui que tu rencontres nu, et ne pas rejeter ton semblable. Et Isaie continue Alors, ta lumière se lèvera comme le soleil. Tes froces reviendront rapidement. Ta justice marchera devant toi. Et la gloire du Seigneur t'accompagnera...Alors, si tu appelles le Seigneur, il te répondra: Me voici. »

La lettre de notre �v�que

Elle porte sur l'union entre nous.: la communion fraternelle. Cest le thèm d'action de toute notre année. D'abord, elle nous demande de ne pas avoir peur de changer nos façons de faire La foi, ce n'est pas une eau morte. C'est une eau qui jaillit chaque jour, jusqu'à la vie éternelle.(Jean 3, 14). Nous ne pouvons pas dire: ce n'est pas l'habitude. Ou bien, on a toujours fait comme ça. Au contraire, il faut changer nos façons de voir les choses, au niveau personnel et dans chacun de nos groupes. Comme disait Jésus: convertissez-vous et croyez à l'Evangile(Marc 1, 15) Voici certains passages de cette lettre sur lesquels nous avons spécialement réfléchi:

  • au niveau personnel: Le Carême est un temps de conversion. Je me demande: suis-je ami avec tout le monde? A qui je ne parle pas, par exemple pour des raisons politiques? Que vais-je faire?
  • En famille:Il y a encore trop de problèmes dans nos familles: des jalousies, des injustices et même des accusations de sorcellerie. Des disputes au sujet de l'héritage, des souffrances non humaines comme l'excision. Des différences entre garçons et filles, entre nos propres enfants et ceux qui vivent chez nous. La polygamie divise nos familles. Nous sommes incapables de bien nous organiser avec notre argent. En ce temps de Carême, nous voulons vivre un amour vrai, dans le respect et le pardon, zentre mari et femme. Pour bien éduquer nos enfants et qu'ils soient heureux. Et qu'ils mettent la paix et l'unité à leur tour, autour d'eux. Pour ressusciter tous ensemble à une vie nouvelle, avec Jésus, aux fêtes de Pâques.
  • Dans la communauté chrétienne (CCB): Elle est le lieu de l'accueil des pauvres et des étrangers: un lieu ouvert à tous.le lieu de la prière et de la réconciliation, le lieu du travail en commun pour servir l'homme, surtout le pauvre et le petit. -Tous les membres de la CCB sont-ils actifs, chacun selon les dons que Dieu lui a donnés, dans un travail en commun, comme les membres d'un seul corps (1° Cor 12)? Travaillent-ils pour être servis(ou se servir) ou pour servir? Y a-t-il une vraie entr'aide en cas de maladie ou de mort, d'accident ou de pauvreté, et dans les autres souffrances de la vie? Dans les moments difficiles de l'Eglise et du pays, sommes-nous toujours unis, prêts à agir ensemble, pour le bien de l'homme et pour servir la société?
  • La paroisse; elle est le lieu où on aborde les vrais problèmes de l'Eglise et du pays, pas seulement les questions matérielles.
  • Que faisons-nous pour mettre une vraie communion entre nous tous: prêtres, laïcs, CCB, mouvements, associations.? En cherchant à voir ce qu'il y a de bon dans l'autre, en respectant les dons que Dieu lui a donnés. Choisir les bonnes personnes là où elles peuvent le mieux servir, sans regarder leur argent ou leur place dans la société. En essayant de grandir ensemble dans la foi. -Travaillons-nous à faire grandir l'union entre tous les citoyens guinéens, quelle que soit leur langue ou leur religion? Sinon, comment vivre l'amour du Christ

Après la réflexion commune, nous sommes partis en carrefours, par petits groupes, pour répondre à la question:comment allons-nous vivre ce temps de Carême. Ce serait trop long de donner toutes les réponses. A chaque personne qui nous lira de chercher les siennes

Pour terminer, chaque groupe a pris une décision. Pour les CCB, faire des réunions régulières, en réfléchissant chaque fois à 3 choses :

  1. comment lutter contre les injustices autour de nous?
  2. comment aider les pauvres et tous ceux qui souffrent?
  3. comment mettre la paix autour de nous et réconcilier ceux qui ne s'entendent pas.

Que chaque jeune entre dans un groupe ou mouvement de son choix, pour faire quelque chose pour les autres, pour l'Eglise et pour le pays?

Dans chaque famille, se réunir tous ensemble pour un temps de réconciliation, en invitant nos parents de la ville ou du village, pour régler tous nos problèmes et finir les rancunes

Pour la paroisse; mettre en place un comité de justice et de paix.

Nous nous retrouverons à la fin du Carême pour faire l'évaluation. Bon Carême à tous




Compte rendu de la réunion des communautés à Wende Kenema à l'occasion du départ du père Armel de MONGO pour KATACO

1° - Quelles bonnes choses avons-nous faites depuis 1996 ?

La connaissance entre nous tous, grâce aux rencontres paroissiales pour mieux s’aimer et partager notre vie. * La traduction des textes liturgiques et documents en kissi, l’apprentissage de la lecture en kissi, les programmes chantés dans notre langue, les nombreux documents pour les prières et le travail en kissi.

Pour la vie en communaut�é :

  • La création de nouvelles communautés.

  • Les partages d’Evangile avec les quatre questions.

  • Les prières, l’évangélisation, les prières spéciales : pour les nouveaux nés, l’initiation, les bénédictions des maisons, les mariages, etc.., les prières pour la paix et les conseils de Jésus (les béatitudes).

  • Les formations : formation des catéchistes, des jeunes, des futurs séminaristes et juvénistes (vocations), des cadres, des responsables de communautés, des femmes,

  • La récitation de la Parole de Dieu par cœur.

  • Les visites de communautés. « La fin des tontines qui amenaient trop de désaccords.

  • Les différentes réunions : par communauté, par groupe, par zone, par paroisse.

  • Les bons programmes de réunions.

  • Les constructions d’églises.

  • Les bonnes relations avec les autres religions.

  • L’aide aux malades, aux pauvres et aux réfugiés.

  • La lutte contre les injustices.

Pour le développement du pays :

  • Les jardins d’enfants : l’éducation , la formation des éducateurs, la nourriture des enfants et des éducateurs, le matériel pour enseigner, le ciment et les tôles pour les constructions.

  • Les groupements (micro projets).

  • La formation et la distribution de plants de café, palmiers nains, plantes de couverture (pour enrichir la terre), semences, outils.

  • Les puits et aménagement des sources.

  • Les outils.

  • Les formations : alphabétisation, agriculture et élevage, santé (SIDA, grossesses…), droits de l’homme et droits des enfants.

  • Matériel : outils, ciment et tôles, médicaments.

  • Aides de gens de l’extérieur (ONG…) et des techniciens de la Préfecture : agents de santé, agriculture, élevage, eaux et forêts…

  • Soutien pendant la guerre et les attaques des rebelles : nourriture, semences, outils…

  • Nous avons appris à parler en public, en particulier les jeunes et les femmes.

Discussion : Ce n’est pas le Père Armel tout seul qui a fait cela, c’est nous tous, tous ensemble, (un seul doigt ne peut pas laver la figure). C’est important de continuer à travailler tous ensemble (« c’est ensemble qu’on peut tuer un buffle »). Si nous l’avons fait, c’est grâce à Dieu : nous continuerons à nous appuyer sur Dieu dans toutes nos actions. Dans les rapports, nous n’avons pas beaucoup parlé des jeunes et des femmes : c’est important de leur donner leur place et les moyens de se former. Sans oublier la catéchèse des enfants et la formation des responsables de communautés. Il faudra continuer les réunions de communautés et par groupe, en suivant les programmes.

2° - Quelles choses allons-nous laisser ? Pourquoi ?

  1. Pour le travail de la communauté. Ne plus fermer les communautés. Diminuer le nombre des réunions. Ne pas faire des prières trop longues.
    Réponse du Père Winfried : Nous allons continuer les réunions communautaires, même pendant la saison pluvieuse, mais en choisissant le temps qui convient à tous. Car sans réunion, il n’y aura plus de vie communautaire, ni de progrès. Les catéchistes ne sont pas suspendus par hasard. Il y a une cause. Vous demandez pardon, mais est-ce que les intéressés seront prêts à travailler et à changer ? Les communautés n’ont pas été fermées sans raison, elles ont reçu plusieurs avertissements et le curé a consulté les responsables avant de décider.

  2. Pour nous-mêmes : Laisser la paresse, qui ne construit pas. Laisser le vol et les détournements d’argent qui sont un mal pour la société. Laisser les mauvaises coutumes qui ne peuvent pas nous aider ni nous sauver. Laisser les injustices à cause de la Parole de Dieu. Laisser les luttes pour la chefferie car elles nous mettent en retard dans notre vie de croyants. Laisser les haines, sinon on n’avance pas. Lutter contre les retards et absences à la prière. Refuser les projets de développement, cela entraîne la famine et la guerre dans le pays.

3° - Quelles choses allons-nous continuer ? Comment ?

  • Les rencontres paroissiales dans l’entente, le courage et la foi dans la Parole de Dieu.

  • Les réunions communautaires en suivant les programmes donnés. Nous allons sensibiliser les gens pour cela.

  • Continuer l’Evangélisation avec courage et les sorties dans les villages avec beaucoup de patience et d’ardeur.

  • Continuer le catéchisme, aider les catéchistes dans leur travail, chercher des aide-catéchistes, bien préparer les sacrements (étapes baptêmes, mariages) et les retraites. La catéchèse se fera avec la participation de chacun, pour grandir dans la foi de l’Eglise.

  • Continuer les formations et surtout les mettre en pratique (formations technique, scientifique, politique et religieuse).

  • Régler les problèmes dans nos villages (réconciliation).

  • Continuer les bonnes relations avec les autres religions.

  • Faire la prière du matin ensemble par village et visiter ensuite les malades.

  • Continuer à aider les pauvres. * Lutter contre les injustices.

  • Faire des comptes-rendus financiers clairs et laisser le mensonge.

  • Vivre dans l’unité et la justice ; nous adonner au travail.

  • Mettre la prière en première position dans toute notre vie.

Pour faire avancer le pays :

  • Continuer les projets mais en les organisant et en les soutenant mieux.

  • Améliorer les jardins d’enfants.

  • Aménager les sources pour avoir de la bonne eau à boire.

  • Construire des églises.

  • Nous allons bien nous occuper de notre nouveau curé.

DISCUSSION : Travailler par nous-mêmes pour aider les pauvres. Et aussi pour les sources et aménager les bas-fonds, maintenant que nous avons eu la formation : ne pas attendre l’argent des projets et des ONG. « Si tu veux qu’on te lave le dos, il faut d’abord te laver toi-même le ventre ».

  • Les choses importantes : préparer la rentrée des Jardins d’enfants et bien choisir les éducateurs.

  • Les trois axes : lutter contre les injustices, aider les pauvres par nous-mêmes, mettre la paix entre nous.

  • L’évangélisation.

  • La vérité et l’honnêteté.

  • Le catéchisme des enfants.

  • Mettre en pratique les formations.

  • Les relations avec les autorités et préparer les élections.

Père Winfried : Une seule personne ne peut pas construire une communauté. C’est tous ensemble. Pour ouvrir à nouveau les communautés fermées, on regardera comment ces chrétiens et leurs responsables se mettront au travail à nouveau.

Les catéchistes ont remercié le Père Armel pour la formation donnée et la bonne collaboration.

Un Principal a remercié pour les documents et les formations au Collège.

Le Président du conseil paroissial a demandé de l’aide pour préparer la célébration du centenaire de la paroisse de MONGO en 2010 (mais pour cela c’est d’abord aux communautés de se mobiliser).

Le Père Winfried : il va falloir réorganiser les jeunes et les chorales. Surtout les responsables jeunes.

A la veillée, les jeunes ont présenté de beaux chants, danses et théâtres composés par eux-mêmes sur le travail des communautés et du Père Armel.

A la messe, le Père Armel a d’abord demandé pardon à tous ceux qu’il a blessés pendant ces dix années. Il nous a expliqué comment annoncer l’Evangile, comme les 70 disciples envoyés par Jésus (Luc 10, 1-9 + 17-20). Et tous ensemble nous avons dit merci à Dieu en demandant à l’Esprit Saint la force de continuer.

Lettre du père Armel

Pour mon successeur, le Père Winfried, je vous demande de le conseiller comme vous l’avez fait avec moi. De mon côté, à KATACO, je vais leur enseigner ce que vous, et les réfugiés, m’avez appris à MONGO, surtout sur la vie des communautés qui travaillent, en gardant leur langue et leurs bonnes coutumes.

Je vous demande de beaucoup prier pour moi, car mon travail sera difficile et je commence à vieillir. De mon côté, je n’oublierai aucun d’entre vous et je prierai chaque jour pour vos familles, en attendant la joie de vous revoir.

Que le Seigneur vous bénisse et vous donne sa paix et que l’Esprit-Saint vous conduise dans tout ce que vous ferez.

Avec toute mon amitié.
Père Armel.




22-25 février 2007 : Rencontre des jeunes à Kawas

I – Quels sont nos problèmes de jeunes ?

La drogue, le vol, la paresse, les grossesses sans mariages. On ne va pas à la prière ni aux réunions. On ne participe pas aux activités du village ; on n’aide pas les pauvres. Il n’y a pas d’entente entre nous.

C’est important de lutter contre ces mauvaises choses. Mais il faudrait voir aussi les autres problèmes, pas seulement les mauvaises choses que nous faisons. Par exemple le manque de routes et de digues, le manque d’écoles et de dispensaires, et la pauvreté du pays. Le chômage qui nous empêche de gagner notre vie et la mauvaise qualité des études qui ne nous permet pas de trouver un travail. Et aussi que les jeunes ne sont pas écoutés au village et n’ont pas leur place dans la communauté : à cause de cela ils partent en ville et ne veulent plus revenir. Il n’y a pas de lieu où nous rencontrer ni de gens pour nous conseiller.

Il nous faut trouver des solutions à tout cela. Et c’est à nous-mêmes de le faire.

II – Que nous it dieu sur ces problèmes ?

  1. Les Dix commandements : Tu ne mentiras pas, tu ne voleras pas, tu ne feras pas d’adultère, etc… C’est important. Mais il faut au moins comprendre pourquoi Dieu nous demande de ne pas faire cela.
    Par exemple, pour les relations sexuelles avant le mariage : Dieu veut que l’enfant soit heureux. Pour cela, il a besoin d’un père qui s’occupe de lui, pas seulement d’une mère. Il a besoin d’un père et d’une mère qui s’aiment et qui vivent ensemble, pour l’éduquer ensemble. Dieu veut que la femme soit respectée. Mais un garçon qui enceinte une fille et l’abandonne, est-ce qu’il la respecte ? Est-ce qu’il se respecte lui-même ? Dieu veut l’amour et que les relations sexuelles soient faites dans l’amour. Mais un garçon qui couche avec une fille seulement pour s’amuser, et une fille qui va avec un garçon pour avoir des cadeaux, est-ce que c’est de l’amour ? Au contraire, cela va les empêcher de réussir leur avenir. C’est pour cela que Dieu nous demande de nous conseiller les uns les autres.
    De même, celui qui se drogue gaspille son avenir. Il n’a plus la force de travailler. Et pour acheter la drogue, il vole. Celui qui vole ou ment, il fait souffrir les autres : il ne les aime pas. Et celui qui est paresseux, est-ce qu’il se conduit comme un enfant de Dieu ?
    Déjà, dans l’Ancien Testament le commandement le plus important c’est : tu aimeras Dieu de tout ton cœur et tes frères comme toi-même.

  2. Les paroles de Jésus. Elles sont plus importantes que les dix commandements. Est-ce que nous connaissons l’Evangile ? Ce que Jésus a dit, mais aussi ce qu’il a fait ? Est-ce que nous y pensons, pour voir comment nous conduire dans notre vie ? Etre chrétien c’est vivre avec Jésus et nous conduire comme lui. Dans tout ce que nous faisons, nous nous demandons : si Jésus était là, qu’est-ce qu’il ferait ? Ecoutons-nous le Saint-Esprit de Jésus dans nos cœurs ?

  3. Dieu ne nous laisse jamais seuls dans nos problèmes. Jésus nous montre l’exemple et nous encourage ; Il est le chemin, la vérité et la vie (Jean 14, 6). Il est avec nous dans toutes nos difficultés, dans toute notre vie. L’Esprit-Saint nous éclaire et nous donne des bonnes pensées. Il nous donne la force de suivre Jésus et de faire ce qu’Il nous demande. La prière nous donne la paix et nous montre ce que nous devons faire. La Parole de Dieu nous donne son intelligence et sa sagesse, elle change nos idées pour laisser les pensées d’autrefois. Dans la communauté chrétienne, nous recevons des bons conseils et nous nous soutenons pour faire des bonnes choses. Les sacrements : le Baptême nous donne la vie de Dieu. Il nous fait ressusciter avec Jésus-Christ pour vivre d’une vie nouvelle. L’Eucharistie, sacrifice de Jésus, nous sauve et nous donne son amour. Le mariage nous fait entrer dans l’Alliance de Dieu et nous permet de très bien nous aimer, comme Jésus aime l’Eglise. La confession nous réconcilie avec Dieu et nos frères et nous délivre de toutes les mauvaises choses que nous avons faites.

  4. La Bonne Nouvelle. Quelles sont les paroles de joie que Jésus nous a dites et qui peuvent nous rendre heureux ? En effet, nous pensons toujours aux commandements, mais presque jamais aux paroles de joie et de lumière que Jésus nous donne. Pourtant l’Evangile, c’est une Bonne Nouvelle pour nous et pour tous les hommes.Paroles de Jésus. Jésus a dit :

  • « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mtt 18, 20) : Jésus est avec nous dans tout ce que nous faisons.

  • « Recevez le Saint-Esprit » (Jean 20, 22) : Dans toutes nos difficultés, le St Esprit est là pour nous aider.

  • « Tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, je le ferai » (Jean 14, 14) : Déjà la prière change nos cœurs, nous donne le courage et nous montre le chemin à suivre.

  • « Venez les bénis de mon Père. Entrez dans le Royaume qu’Il vous a préparé » (Mtt 25, 34) : Dieu nous aime, il nous fait entrer dans son Royaume dès aujourd’hui. Pour tout ce que nous faisons de bien, Dieu lui-même nous récompense.

  • « Tout ce que vous faites au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous le faites ». (Mtt 25, 40) : Pour nous, c’est facile d’aimer Jésus, il suffit d’aimer nos frères. Et l’amour que nous avons pour Jésus nous aide à les aimer, même quand c’est difficile.

  • « Qui vous accueille, m’accueille ». A chaque fois que nous accueillons quelqu’un, c’est Jésus que nous recevons.

  • « Heureux vous les pauvres, le Royaume de Dieu est à vous. Heureux vous qui pleurez, vous serez consolés » (Mtt 5, 3+5) : Jésus est avec nous dans toutes nos souffrances. Et avec lui, nous devenons capables de soulager les souffrances de nos frères.

  • « Je vous ai donné le pouvoir de vaincre tous les dangers et tous les esprits mauvais. Soyez heureux car vos noms sont écrits dans les cieux » (Luc 10, 19-20). Dans l’Eglise et la communauté chrétienne, nous recevons l’aide de Dieu et le soutien de nos frères chrétiens.

  • « Heureux ceux qui écoutent la Parole de Dieu et la mettent en pratique, ils sont ma mère et mes frères » (Mtt 12, 50). Nous avons un grand frère, Jésus, et une mère, Marie, qui sont toujours avec nous.

Il est très important de penser à toutes ces paroles de Jésus et pas seulement aux dix commandements et aux choses que nous devons faire. Sinon nous n’aurons jamais la joie d’être chrétiens dans notre cœur. Et nous n’apporterons pas la joie de Dieu aux autres.

III – Que faire ?

Réponses : Prier, garder les commandements, aider les pauvres et les malades, travailler, dire la vérité, se marier avant de faire des enfants, se conseiller et montrer l’exemple. Mais est-ce que nous faisons vraiment cela ? Que faisons-nous dans nos communautés ? On a dit : laisser ce qui est mauvais. N’est-ce pas trop général ? Il faudrait chercher : quoi faire exactement, avec des exemples précis. On a dit : il faut s’aimer. Mais comment allons-nous aimer concrètement ? On a dit : il faut demander l’aide de personnes de bonne volonté. Mais qu’allons-nous faire nous-mêmes ? « Si tu veux qu’on te lave le dos, il faut d’abord te laver le ventre ». Personne ne viendra nous aider si nous ne nous mettons pas d’abord nous-mêmes au travail. Par exemple, travailler à l’école, faire des groupes de révision pour les élèves. Au village, faire des groupes de travail et demander aux gens formés de nous apprendre de nouvelles façons de travailler. Ne pas penser seulement à la vidéo et au foot-ball. Le foot-ball, c’est très bon, mais ça ne suffit pas pour faire réussir notre avenir.

Chaque communauté doit écrire ce qu’elle fait, à la suite de cette rencontre. Nous attendons les réponses.

Pour vivre en chrétiens, nous regardons Jésus pour voir ce qu’il a fait. Et faire la même chose, grâce à Lui. Jésus a vécu en famille, il a travaillé de ses mains, il a aidé tous ceux qui souffraient dans leur cœur et dans leur corps, il a accueilli tout le monde : les pauvres, les étrangers, les petits, les femmes, les enfants… Il a annoncé l’Evangile à tous les hommes, sans rejeter personne, en allant dans tous les villages. Il a conseillé les gens et les a aidés à changer leur vie ; il a lutté contre les injustices, il a mis la paix entre les hommes. Enfin, il s’est donné lui-même dans la communion par amour et pour rester toujours avec nous. Il est mort pour enlever nos péchés et sauver le monde entier. Il est ressuscité pour que nous vivions une vie nouvelle.

Comment allons-nous faire tout cela avec Jésus ?

Programme de réunion. La première chose à faire, c’est de nous réunir régulièrement, pour nous donner des idées et nous encourager. A Kawas, nous avons expliqué en détail le programme de réunion. Nous avons demandé aux jeunes de se rassembler le premier dimanche avec toute la communauté et le deuxième dimanche entre jeunes.

Nous attendons les comptes-rendus.

Evaluation. Les jeunes ont aimé la rencontre et ont demandé que l’on en fasse d’autres. Mais il faudrait mieux les préparer en répondant à l’avance aux questions, par écrit.




Recommandations

Suite aux rencontres de Mars 2006 et du 23 Septembre 2006 avec les différents groupes qui constituent la paroisse, Monseigneur fait sept recommandations, lesquelles seront évaluées lors de sa visite pastorale et dans le compte-rendu de fin d’année pastorale :

  1. Une plus grande connaissance de la paroisse et la responsabilisation de tous les membres. Tous doivent se sentir responsables de la paroisse, de sa bonne marche.

  2. La responsabilisation des parents dans l’éducation des enfants. Il y a un constat, c’est que la famille n’est plus le lieu d’apprentissage des valeurs morales et chrétiennes. Les parents doivent être les premiers catéchistes de leurs enfants : c’est à eux d’apprendre aux enfants à faire le signe de la croix et d’apprendre les prières et de prier avec eux. Quel exemple les parents donnent-ils aux enfants ?

  3. Il y a une nécessité d’organiser les CCB (Communautés catholiques de base) et de former les responsables pour que chaque membre puisse se définir et s’affirmer. La CCB est la plus petite famille chrétienne de base mais elle a besoin de structure pour se réunir souvent pour prier et discuter.

  4. Nécessité de la création d’un conseil pour les affaires économiques de la paroisse afin de libérer le conseil paroissial qui doit s’occuper de l’évangélisation et de la catéchèse, de la liturgie (faire prier) et de la charité (aspect social).

  5. Il faut une plus grande implication des CCB dans la prise en charge des catéchistes. Les catéchistes ne sont pas des fonctionnaires de Rome ou de l’archidiocèse mais ils sont au service de la chrétienté, ils travaillent pour eux et doivent être pris en charge par ceux pour lesquels ils travaillent.

  6. Il faut un meilleur engagement des jeunes et en particulier des jeunes filles. Monseigneur constate que les jeunes parlent beaucoup mais agissent peu. Ils ne collaborent pas avec les anciens. Les jeunes ne sont pas présents aux réunions et dans les structures.

  7. Nécessité d’une plus grande mobilisation des femmes dans la paroisse. Il n’y en a aucune parmi les catéchistes. Monseigneur demande la création d’une commission de la femme et de la promotion de la jeune fille.

Kataco, le 24 Septembre 2006




Mars 2007, Choix des catéchumènes

La retraite des catéchumènes adultes aura lieu cette année à KATACO, du dimanche 11 Mars 2007 au soir, au dimanche 18 Mars, matin. Logement et repas dans les familles comme on l’a dit à la session des catéchistes du 15 Novembre 2006. Pour être acceptés, les catéchumènes doivent obligatoirement payer le denier du culte de cette année. Ils devront avoir au moins 20 notes de présences au catéchisme depuis octobre, en plus des notes de l’année dernière. Nous rappelons que pour recevoir les étapes ou les sacrements, il faut 50 notes de catéchisme pour l’année (2 cours pour chacune des 25 leçons), au moins 40 notes (pas plus de 10 absences).

On choisit les catéchumènes pendant une réunion de communauté, en présence des parents, mari ou femme, parrains et marraines et tous les chrétiens. Les catéchumènes sont choisis ensemble par le catéchiste et le bureau des responsables (pas le catéchiste tout seul), car ils font partie de la communauté.

  1. on demande à chaque catéchumène de dire qui est Jésus pour lui, et de faire une prière (pour savoir s’il sait prier). Ensuite, on lui demande qui il a aidé la semaine passée (amour des autres) et qui il a conseillé et enseigné la Parole de Dieu (évangélisation).

  2. on demande aux parents (pour les jeunes) ou à son mari ou sa femme (pour les mariés) comment il vit à la maison.

  3. on demande aux parrains et marraines quels conseils ils lui ont donnés et comment il vit.

  4. les responsables disent comment il se conduit dans la communauté et le village.

  5. le catéchiste explique comment il se conduit au catéchisme.

A partir de là, s’il a un bon comportement, on accepte qu’il vienne à la retraite où il y aura un examen pour voir ce qu’il connaît de la Parole de Dieu. Le catéchiste doit obligatoirement apporter son cahier de présences, pour vérifie ses notes. On accepte seulement les catéchumènes sérieux, sinon nous aurons des mauvais chrétiens qui vont gâter la communauté. C’est pour l’avenir de l’Eglise.

Ceux qui ont été baptisés petits doivent avoir leur livret de catholicité (carte de baptême). Les futurs mariés doivent préparer leur mariage.

Tout cela est vrai pour toutes les retraites, et aussi pour la retraite des enfants d’une semaine au début du mois de juillet. Les catéchumènes adultes recommenceront la catéchèse tout de suite après Pâques, jusqu’en Juillet, sans attendre la rentrée des classes en Octobre, pour avoir assez de notes pour les étapes suivantes.




Session des catéchistes

A Kataco, du dimanche 18 soir au dimanche 25 matin, pour tout le doyenné. Pas de cotisation : la session est prise en charge par l’Archidiocèse. La communauté paie le déplacement.

Chaque communauté envoie au moins un aide-catéchiste en plus du catéchiste titulaire, même s’il n’a pas encore commencé à enseigner. Chacun vient avec tous ses livres et documents. Vous préparez en communauté les réponses au questionnaire pour la fête des Rameaux.

Achetez la nouvelle feuille de prières en baga.




Comptes

Comptes du Jardin d’enfants de KATACO :

Dépenses :

  • Salaires : 2 300 000 FG

  • Fournitures scolaires : 118 400

  • Travaux pour la cuisine : 782 000

  • Jardinier : 60 000

  • Entretien : 33 600

  • Alimentation : 40 800

  • Bureau : 6 000

  • Dons : 21 000.

  • Total des dépenses : 3 361 800 FG

Recettes :

  • Scolarités : 2 395 000 FG,

Soit un manque de : 966 800 FG(Les scolarités sont insuffisantes).

Comptes du dispensaire :

Dépenses :

  • Salaires : 11 175 000 FG

  • Sécurité Sociale : 1 940 080

  • Achats de médicaments :7 942 900

  • Eau, gaz, électricité : 2 767 500

  • Transports : 146 000

  • Entretien ambulance : 2 580 050

  • Réparations : 542 200

  • Frais de bureau : 678 000

  • Lait : 5 000

  • Location magasin : 120 000

  • Gros travaux : 9 261 590

  • Formation du personnel : 55 000

  • Vaccins : 20 000.

Total des dépenses : 37 233 320 FG

Recettes :

  • Consultations : 32 957 800 FG

  • CPN : 2 034 100

  • Accouchements : 1 930 500 FG.

Les comptes de la paroisse :

Dépenses de septembre 2006 à février 2007 : 7 696 900 FG.

Recettes :

  • en caisse en septembre : 698 800 FG

  • messes : 286 000

  • carburant : 285 200

  • quêtes : 696 750.

Total des recettes : 1 966 750 FG.

Manque : 5 730 150 FG (seulement pour le travail pastoral, pas pour les prêtres, ni pour la maison).

Carburant :

  • Dépenses : 1 692 000 FG.

  • Recettes : 285 200.

manque : 1 406 800 FG

Nota : les 4 CCB de Kataco-centre n’ont rien donné pour le carburant depuis septembre.

Reste à payer pour la voiture : assurance, vignette, réparations, batterie, galerie…. quand il y aura de l’argent ! Merci pour tous ceux qui nous aident et pour les dons qui nous sont faits : papier, enveloppes, un ordinateur portable et une imprimante.

La quête spéciale (73 000 FG) a été remise à Antoine, aide-catéchiste de Katöngörö, pour soigner ses yeux.




Rencontre des femmes à Marie, les 7 et 8 mars 2007

Ce compte-rendu, comme tous les autres, est à lire en réunion de communauté, en baga. Après chaque paragraphe, vous voyez ce que vous allez faire et vous envoyez vos réponses à Kataco.

73 participantes, dont : Mare 24, Kataco 40, Kak’lènsi 3, Katongoro 2.

Le soir, nous avons vu nos problèmes. : Avec les enfants : ils ne nous écoutent pas ; ils refusent de prier et d’entrer dans les mouvements, ils préfèrent aller à la vidéo. Il n’y a pas de Jardins d’enfants. Nous avons besoin de formations pour la santé et pour les travaux (groupements) pour gagner de l’argent : savon, teinture… Difficultés dans nos mariages. Nos maris sont fatigués et ce sont les mères qui doivent tout faire pour les enfants. Nous n’avons pas d’argent pour payer des travailleurs et pour rembourser nos dettes.

Formation

Nous avons eu un premier enseignement sur la santé, par le docteur Mamy.

Comment éviter le paludisme, surtout pour les femmes enceintes et les bébés. Ce qui est important, c’est la prévention, c’est-à-dire empêcher la maladie de venir : nettoyer le village, ne pas laisser les eaux qui traînent, enlever les mauvaises herbes, être propre et éviter la saleté, utiliser les moustiquaires, ne pas laisser les bébés dehors la nuit car ils seraient piqués.

Le deuxième enseignement par Sœur Rosa a porté sur les vaccinations pour les bébés, comment éviter les vers, les diarrhées et les gastrites, comment nourrir les bébés, etc.

Maintenant, il faut voir comment mettre tout cela en pratique. Le docteur Mamy viendra chaque samedi à Kataco à 9 heures, pour nous enseigner la santé. Chaque CCB devra envoyer au moins un homme et une femme pour cette formation.

Parole de dieu

Que nous dit la Parole de Dieu sur nos problèmes ? Notre modèle, c’est Marie : à chaque naissance, c’est Noël qui recommence. Marie était au pied de la Croix quand Jésus souffrait : nous aussi nous aidons ceux qui souffrent dans leur corps et dans leur cœur. Quand nous souffrons, Jésus est avec nous et Marie notre mère prie pour nous.

Jésus a beaucoup aidé les femmes. Par exemple, Marie-Madeleine : il a chassé ses démons, il l’a pardonnée, il lui a demandé d’annoncer sa résurrection aux apôtres. Aujourd’hui encore, Jésus aime beaucoup les femmes et les aide dans leurs difficultés. Jésus aimait beaucoup manger chez Marthe et Marie : il veut aussi habiter dans nos maisons. Il nous aime et il nous parle dans notre cœur. Quand Jésus marchait vers la mort, c’est une femme, Véronique, qui a essuyé son visage, sans avoir peur des gens : et Jésus a laissé l’image de son visage sur son foulard. Au moment de la mort de Jésus, seules les femmes étaient restées au pied de la croix. Et c’est aux femmes que Jésus a demandé d’annoncer sa résurrection. Aujourd’hui encore, Jésus donne des responsabilités aux femmes dans la communauté chrétienne et il leur fait confiance.

Nous avons vu aussi ce que Jésus a fait avec les autres femmes dans l’Evangile.

Que faire?

D’abord, éduquer nos enfants. Il faut commencer quand ils sont tout petits, avant d’aller à l’école. Après, c’est trop tard. Nous allons commencer les Jardins d’enfants à Katöngörö, Kak’lensi et Mare. Nous allons commencer les groupements de travail pour gagner de l’argent, en cherchant les gens qui peuvent nous enseigner : la teinture, le savon, les paniers, les jardins, l’élevage… Nous allons nous organiser pour refaire les ponts de Bintimodia et Yengisa. Beaucoup de femmes ne savent pas lire et écrire : nous allons commencer l’alphabétisation. Nous avons besoin d’argent pour payer les travailleurs. Il faut dire à tous ceux qui ont des dettes à la banque alimentaire de rembourser. Parce que maintenant, il n’y a plus d’argent pour faire des prêts.

Nous allons faire notre travail de chrétiennes : participer aux réunions et aux activités de la communauté chrétienne, prier à la maison avec notre famille, aider ceux qui souffrent…

Nous avons expliqué comment faire les réunions des femmes. Chaque communauté a reçu son programme. Nous avons appris ce programme par cœur, en chantant.

Nous enseignons aux autres ce que nous avons appris et nous leur annonçons la Parole de Dieu. Nous les encourageons dans leurs difficultés, en commençant par les femmes. Nous préparons l’avenir de nos enfants, en luttant contre le vol, la drogue, les vidéo et les grossesses avant le mariage.

La prochaine réunion aura lieu à Kalexe. Arrivée le mercredi 23 Mai, à 17 heures. Retour jeudi 24 à 16 heures. Cotisation : 1 kilo de riz et 1 000 Fg. Chaque communauté dira ce qu’elle a fait.

Rappel : Nous venons à la formation sur la santé. Nous faisons des élections pour refaire le bureau de nos communautés. Nous envoyons les quêtes impérées. Nous payons toutes nos dettes dans la communauté et le village. Nous apprenons les prières et les programmes de réunions chantés. Nous préparons le pèlerinage de Boffa. Tous les chrétiens doivent avoir leur livret de catholicité.




Rencontre à la sous préfecture

A mon arrivée à KATACO le 6 Octobre 2007, m’attendait une lettre du sous-préfet nous invitant à une réunion d’évaluation du travail de la sous-préfecture. Aussitôt après la messe, nous nous sommes donc réunis avec les responsables de la paroisse et les responsables communautaires au développement pour faire le point des actions que nous avons menées, en particulier pour la banque alimentaire et le projet hydraulique (puits et forages), et préparer nos propositions pour l’année qui vient, dans les domaines de la santé, de l’éducation et les groupements artisanaux, d’agriculture et d’élevage.

La rencontre a eu lieu le mardi suivant, 9 Octobre, avec tous les chefs de service autour du sous-préfet, représentant le gouvernement guinéen, et le président de la C.R.D. (Communauté Rurale de Développement) élu par la population et chargé du développement communautaire décentralisé. (Toutes les sous-préfectures sont dirigées par un tel binôme, ce qui permet aux populations de participer plus activement à la vie de la sous-préfecture). Tout de suite, j’ai été frappé par le sérieux de cette réunion et la volonté de se mettre au travail. D’ailleurs, le nouveau gouvernement a mis en observation tous les agents : chaque mois, ils doivent fournir un rapport sur leurs activités et ils seront évalués à la fin de l’année. Bien sûr, tout ne va pas changer d’un seul coup, mais l’élan est donné et il y avait vraiment trop de laisser aller, de détournements et de corruption. On sent la volonté de changement pour plus d’efficacité et d’honnêteté.

Les différents chefs de service ont donc fait un compte-rendu de leurs activités à tour de rôle. Il est impossible de reprendre tout ce qui a été dit. Voici simplement l’une ou l’autre chose prise un peu au hasard.

D’abord, par rapport à l’environnement. Fait assez récent, il y a dans chaque sous-préfecture un responsable à l’environnement et on porte une grande attention à cette question. Le problème c’est d’assurer la coordination entre l’environnement, l’élevage, l’agriculture et les eaux et forêts. Car les gens ont besoin de cultiver : pour désherber et préparer leurs champs, ils font des feux de brousse et cela fait disparaître la forêt et augmente le processus de désertification ! De plus, les gens ont besoin de bois : pour les constructions et surtout pour la cuisine et pour faire du charbon de bois comme source d’énergie. En effet, il n’y a pas d’électricité dans les villages et le pétrole est rare et coûte très cher. De même, les gens ont besoin de sable pour les constructions. Mais parfois ils creusent les carrières sans précautions et ensuite ce sont les inondations dans les rizières.

Tout cela demande un gros travail de réflexion, de sensibilisation et de coordination des actions.

Par ailleurs, l’une des grosses difficultés est de faire rentrer les taxes et les impôts. Bien sûr, les gens sont pauvres. Mais sans cela, comment reconstruire le pays ? Mais pour cela, il est essentiel de gagner la confiance des gens : s’ils ont l’impression que leurs impôts vont être détournés ou utilisés de façon anarchique ou inefficace, ils refuseront de payer. C’est à ce niveau que la mission catholique peut intervenir aussi bien auprès des populations que des responsables techniques. Le sous-préfet n’a pas manqué de demander notre collaboration dans ce sens et d’appuyer nos actions. Par exemple, on cherche souvent à faire payer aux gens des amendes, au lieu de chercher une véritable éducation de base.

Pour le reboisement et la distribution de semences sélectionnées de riz et d’arachides, de gros efforts ont été faits. Une petite entreprise vient de s’installer chez nous pour fabriquer du savon à partir des noix de palmes.

Pour la santé, il y a eu un gros effort pour les vaccinations, spécialement pour les bébés (2 556) et les femmes enceintes (662). Et aussi la distribution de vitamines A. Le suivi des femmes enceintes a été amélioré, de même que les accouchements. Le dispensaire de la mission catholique et sa responsable, Sœur Rosa, ont été spécialement félicités à cette occasion, pour la qualité des soins et pour la fourniture des médicaments à prix réduit.

Pour les écoles, les résultats aux examens ont été très mauvais cette année. Dans la sous-préfecture, il y avait cette année 4 088 élèves, dont 1 745 filles dans les écoles primaires. Malgré tous les efforts de sensibilisation des parents, les filles scolarisées sont moins nombreuses que les garçons, et très peu continuent les études secondaires. Les parents les marient ou les gardent pour le travail des champs et de la maison. Pour les concours d’entrée en 6e, sur 645 candidats, il y a eu seulement 74 reçus (Pour l’école catholique de Kataco, 33 reçus sur 34 candidats). En fait, cela fait très longtemps que l’enseignement est d’un niveau très bas : manque de moyens, mais aussi de formation et d’engagement des enseignants, démission des parents, etc.. Mais cette année, il y a eu beaucoup plus de sérieux dans la correction des épreuves, ce qui explique que le nombre des admis a beaucoup diminué. De même, la rentrée scolaire a été retardée jusqu’au 22 Octobre afin de mieux l’organiser et mettre en place les moyens pour que l’année scolaire se déroule mieux. Et aussi pour mieux préparer et motiver les enseignants. Les parents, eux, sont appelés à cotiser pour acheter le minimum de matériel nécessaire et pour travailler manuellement (débroussaillage, entretien de l’école, etc…). La craie et les fournitures scolaires, quoiqu’insuffisantes, sont arrivées et distribuées dans les écoles. Mais les manuels ne suffisent pas. En effet, certaines classes de collège ont plus de 120 élèves. Difficile, dans ces conditions, d’assurer un enseignement de qualité ! A Kataco même, on va inaugurer la semaine prochaine une nouvelle école primaire, construite avec l’aide des parents, ce qui va permettre de diminuer le nombre des élèves par classe.

La difficulté, c’est d’organiser les associations de parents d’élèves et d’aider les parents à mieux s’occuper de leurs enfants au niveau scolaire. Ce n’est pas facile pour eux, car la plupart sont analphabètes. De leur côté, les enseignants sont mal payés. Pour gagner un peu d’argent, ils envoient leurs élèves travailler à leur champ, ou chercher du bois qu’ils utilisent pour leur cuisine ou qu’ils revendent. Cela a été strictement interdit par le sous-préfet, mais ce ne sera pas facile de faire cesser de telles pratiques.

Pour l’élevage, un gros effort a été fait pour marquer les animaux afin d’éviter les vols. 21 groupements d’élevage ont été mis en place. Et on contrôle davantage la viande mise en vente au marché. 1 150 petits ruminants ont été vaccinés contre la peste et 148 vaches contre le charbon, si bien qu’il n’y a pas d’épidémie actuellement. Ce qui bloque souvent, c’est le prix du vaccin. Des auxiliaires ont été formés et des comités villageois mis en place.

A la fin de la réunion, on a abordé le problème des routes, des ponts cassés ou en mauvais état, des digues et des barrages pour les rizières.

La Guinée commence à bouger jusqu’à la base !




Demande de soutien pour les déplacements dans les Paroisses de Boffa et Kataco.

Ces deux Paroisses de Boffa et Kataco se trouvent au nord de Conakry, dans la région appelée le Bagataye en secteur rural. La Paroisse de Kataco comprend 9 communautés chrétiennes de village et celle de Boffa 5 communautés situées entre 30 km et 70 km du centre sur des routes très difficiles qui fatiguent beaucoup les voitures. De plus le carburant a énormément augmenté ces derniers temps. Pourtant, il est absolument nécessaire de visiter régulièrement ces communautés chrétiennes de l’intérieur pour les soutenir et pour continuer le travail d’Evangélisation. Nous passons au moins une journée dans chaque communauté au cours de nos tournées. L’après midi nous travaillons avec les catéchistes et les responsables ; le soir la veillée avec toute la communauté. Le lendemain matin, Eucharistie et réunion de la communauté pour évaluer le travail du mois passé et préparer les actions futures.

De plus, nous organisons des formations régulières pour toute la paroisse notamment pour les catéchistes, les responsables de communautés, les jeunes, les mouvements et différentes associations, les femmes etc… Mais tout cela demande du carburant et un entretien suivi des voitures. Nous essayons de visiter chaque communauté chaque mois à raison de 2 communautés par semaine. Nous demandons à chaque paroisse de contribuer à nos dépenses. Pour cela, nous leur demandons 3 litres de carburant soit 3 x 7000 fg = 21000 fg. C’est déjà un gros effort de leur part, car leurs moyens sont très limités. Mais nous y tenons.

Voici l’aide que nous sollicitons auprès de vous pour les déplacements et les entretiens des voitures.

1- Mission Catholique de Kataco :

Déplacement : Moyenne 50 km, aller retour 100 km. Consommation 15 litres au 100 km x prix actuel (il va sans doute continuer à augmenter) 7 000 fg /litre.

Une visite par mois pour 9 communautés.

Carburant :

  • 15 litres x 7 000 GNF x 9 communautés x 12 mois = 11 340 000 GNF

  • Participation locale 3 litres x 9 x 12 x 7 000 = 2 268 000 GNF

  • Montant demandé = 9 072 000 GNF

Entretien de voiture : 750 000 fg /mois x 12 = 9 000 000 GNF

Total = 18 072 000 GNF

NB : Les paroisses prennent en charge le Prêtre (logement, nourriture) lors de son séjour dans la paroisse.

2- Mission Catholique de Boffa :

5 paroisses en plus de celle du centre dans les mêmes conditions. Demande de 12 litres d’essence par voyage 3 étant fournis par la communauté.

Carburant :

  • 12 litres x 7 000 GNF x 5 jours x 12 mois = 5 040 000 GNF

  • Entretien de la voiture : 700 000 fg x 12 = 8 200 000 GNF

Total = 13 240 000 GNF

Total général = 31 312 000 GNF

Soit environ 4 800 euros.

Avec tous nos remerciements.




Lettre de careme 2009
Batir nos communautés avec St Paul

Bien Chers Diocésains,

Du 28 juin 2008 au 29 juin 2009, nous sommes en communion spirituelle avec l’Eglise Universelle dans l’étude, la contemplation et la prière autour de la figure et de l’expérience missionnaire de Saint Paul. C’est pourquoi je commence ma lettre de carême 2009 par un appel de cet Apôtre au courage infatigable : « Il faut que, par la foi, vous teniez, solides et fermes, sans vous laisser déporter en dehors de l’espérance de l’Evangile que vous avez entendu. Cet Evangile a été proclamé à toute créature sous le ciel, et moi, Paul, j’en suis devenu le ministre » (Col 1, 23).

En effet, le carême que nous commençons aujourd’hui, 25 février 2009, est le temps de nous arrêter, pour écouter la Parole de Dieu et accueillir l’invitation pressante à venir au Christ, en abandonnant les idoles de toutes sortes. C’est aussi le temps d’apprendre à rejeter le péché et les passions d’ici-bas « pour vivre dans le monde présent en hommes raisonnables, justes et religieux » (Tite 2, 12). C’est encore le temps de la conversion, pour redevenir amis intimes de Dieu, sous l’action de l’Esprit-Saint.

Pour nous aider dans notre marche sur le chemin de la conversion, je vous propose aujourd’hui une méditation en 12 étapes. Ce sont les 12 piliers sur lesquels l’Apôtre Paul a bâti sa mission.

I- Saint Paul et son esprit missionnaire : la mise en place des communautés.

Saint Paul a travaillé sans arrêt pour servir l’Evangile et fonder de nombreuses communautés chrétiennes. En effet, il est fondateur de communautés chrétiennes à Philippes (cfP h 1, 1 ; 1Th2, 2), Thessalonique (Ph 4, 16 ; 1Th 1, 1), Athènes (1 Th 3, 1), Corinthe (1 Co1, 1 ; 2 Co 1, 1), Ephèse (1 Co 15, 32 ; 16, 8) et dans de nombreux endroits en Galatie (1 Co 16, 1 ; Ga 1, 2).

Concrètement, regarder ce que Saint Paul a fait nous invite à analyser les statistiques de notre paroisse : population, nombre de chrétiens, de catéchumènes, sacrements donnés au cours de l’année pastorale 2007-2008, etc…Elle nous invite aussi à voir si notre paroisse est vraiment engagée dans la société civile et la vie du pays ; et de voir la qualité de notre travail d’évangélisation pour faire grandir notre paroisse et nos CCB.

Cela nous invite surtout à voir comment fonctionne le Conseil Pastoral Paroissial (Voir les orientations de la Session Pastorale d’octobre 2008), et les différentes commissions, les mouvements et les associations ? Notre communauté paroissiale et nos CCB vivent-elles vraiment la communion ? Sont-elles vraiment l’Eglise Famille de Dieu ?

Questions à répondre par groupe :

  1. Comment fonctionne le conseil pastoral paroissial ? Est-ce qu’il organise vraiment le travail pastoral de la paroisse ?

  2. Est-ce que nos CCB se réunissent régulièrement ? Est-ce que pendant les réunions, on parle de justice et de paix ? Est-ce que nos CCB sont engagées pour rendre meilleures la société et la vie dans le quartier ou le village ?

  3. Quels sont les mouvements et autres groupes vraiment actifs dans la paroisse ? Que font-ils pour l’éducation, la formation et l’engagement de leurs membres et le développement du pays ? Que font-ils pour l’Evangélisation et pour faire grandir le Royaume de Dieu (action Catholique) ?

  4. Quelles commissions existent dans notre paroisse ? Que font-elles réellement ? Comment les CCB y participent ?

II- Bâtir des communautés réunies autour du Christ.

Saint Paul a travaillé partout pour bâtir des communautés au nom du Christ et vivant dans le Christ. Ce qui nous permet de comprendre que l’Eglise est la communauté des personnes appelées à former une même famille dans le Christ. Chacun d’entre nous, comme membre de l’Eglise, doit être capable de dire à ses frères et sœurs, à la suite de Saint Paul : « Devenez mes imitateurs, comme je le suis moi-même du Christ ». (1 Co 11, 1). Mais surtout, chaque chrétien doit pouvoir dire : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Phil 1, 21 ; 2 Co 4, 10).

Réunis autour du Christ, les chrétiens doivent mener des activités en faveur de l’homme, surtout du pauvre. Un des chemins à emprunter consiste (donc) à travailler pour faire grandir les valeurs morales. Par exemple l’honnêteté, l’intégrité, la justice, la solidarité ; etc… Bref, il s’agit de s’engager dans la formation de l’homme juste, qui ne se laisse pas prendre par la pieuvre de la corruption.

Nous sommes dans le temps de Carême, c’est-à-dire le temps de la conversion. Pensons à cette interpellation de Jésus, adressée aux scribes et aux pharisiens, et à nous aussi : « Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous ressemblez à des tombeaux blanchis à la chaux : à l’extérieur ils ont une belle apparence, mais l’intérieur est rempli d’ossements et de toutes sortes de choses impures. C’est ainsi que vous, à l’extérieur, pour les gens, vous avez l’apparence d’hommes justes. Mais à l’intérieur vous êtes pleins d’hypocrisie et de mal » (Mt 23, 27-28).

Il nous faut également prendre davantage conscience que persécuter l’Eglise ou la Communauté chrétienne, c’est aussi persécuter le Christ, comme Saint Paul l’a expliqué : « J’entendis une voix qui me disait : "Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? " Je demandai : « Qui es-tu, Seigneur ? » La voix répondit : « Je suis Jésus que tu persécutes ». (Ac 22, 7-8).

Questions à répondre par groupe :

  1. Est-ce que chacun d’entre nous, c’est le Christ qui nous fait vivre ? Comment cela ?

  2. Est-ce que nous savons reconnaître le Christ dans nos frères et sœurs ? Qu’est-ce que cela change dans notre vie ?

  3. Comment nos communautés sont-elles réunies autour du Christ ? Qu’est-ce que cela change dans notre communauté ?

  4. Comment faire grandir l’honnêteté, la justice et la solidarité ?

  5. Comment nos communautés peuvent-elles former des hommes justes qui refusent la corruption ?

III- Bâtir des communautés où chacun exerce sa part de responsabilité, dans le respect des charismes.

La charisme, est un « don gratuit », un « don de la grâce ». Il est un don qui vient de Dieu et qui est accordé à une personne. Nous l’accueillons pour servir le bien commun de l’Eglise, et non pour notre orgueil personnel. Ignorer cela est souvent source de colères et de découragements dans les communautés. « Chacun reçoit le don de montrer l’Esprit en vue du bien de tous, dit Saint Paul. A celui-ci est donné, grâce à l’Esprit, des paroles de sagesse de Dieu. A un autre, toujours par l’Esprit, le langage de la connaissance de Dieu. Un autre reçoit, dans l’Esprit, le don de la foi…Mais celui qui agit en tout cela, c’est le même et unique Esprit : il distribue ses dons à chacun, selon sa volonté » (1 Co 12, 7-11).

Pour que la communauté grandisse, chacun doit comprendre que nous devons faire le travail que Dieu nous a donné, chacun selon les qualités (les dons, les talents) que le Saint Esprit lui a donnés. Mais en agissant tous ensemble, dans l’amour, en nous complétant les uns les autres, dans la solidarité. Et respectant les autres qui sont différents.

Ecoutons encore ici Saint Paul : « Prenons une comparaison : notre corps forme un tout, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps. Il en est ainsi pour le Christ… Le pied aura beau dire : « je ne suis pas la main, donc je ne fais pas partie du corps », il fait toujours partie du corps. L’oreille aura beau dire : « je ne suis pas l’œil, donc je ne fais pas partie du corps », elle fait toujours partie du corps… L’œil ne peut pas dire à la main : « je n’ai pas besoin de toi ». La tête ne peut pas dire aux pieds : « je n’ai pas besoin de vous ». Bien plus, les parties du corps qui paraissent les plus faible sont nécessaires… Dieu a voulu qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les différents membres aient tous le souci les uns des autres. Si un membres souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à honoré, tous partagent sa joie » (1 Co 12, 12-26).

Questions à répondre par groupe :

  1. Est-ce que chacun d’entre nous cherche à se former pour faire grandir les qualités que Dieu lui a données ? Comment cela ?

  2. Dans la communauté, comment travaillons-nous ensemble, en nous complétant les uns les autres ?

  3. Comment acceptons-nous nos différences d’idées et de façons d’agir, dans la paix ?

IV- Bâtir des communautés unies dans la charité.

Les faiblesses humaines provoquent souvent des disputes et des divisions au sein des communautés. Pour réaliser l’unité, il faut donc vivre chaque jour dans la charité, à la suite du Christ. Cette charité qui est au-dessus de tout, et qui est gratuite, libre et désintéressée. « Parmi les dons de Dieu, dit encore Saint Paul, cherchez à obtenir ce qu’il y a de meilleur. Eh bien, je vais vous indiquer une voie supérieure à toutes les autres. J’aurais beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. J’aurais beau être prophète, avoir toute la connaissance des mystères et toute la connaissance de Dieu, et toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien. J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien » (1 Co 12, 31-13, 3).

Avoir beaucoup de qualité mais sans avoir la charité n’a donc aucune valeur. Cela ne donne aucun avantage. Parce que tout ce qu’on fait sans charité est inutile. Il s’agit d’une charité qui ne fait pas de mal. Elle « supporte tout, fait confiance en tout, espère tout, endure tout » (1 Co 13, 6-7). Il s’agit d’une charité qui ne passera jamais (1 Co 13, 8).

Le signe distinctif le plus parlant d’une communauté du Christ est, selon l’Apôtre Paul, la charité. Sans cette Charité, aucune communauté ne mérite réellement le nom de communauté chrétienne, communauté du Christ.

Questions à répondre par groupe :

  1. Comment nous aimons-nous les uns les autres, dans notre communauté ?

  2. Que fait notre communauté pour aimer les autres et pour les aider ? Donnez des exemples.

  3. Comment faisons-nous grandir l’entente et l’entraide dans nos quartiers, nos villages, nos lieux de travail, de loisirs et partout où nous allons ?

V- Bâtir des communautés unies dans la foi et l’Esprit, pour une vie nouvelle.

La foi unit les frères et sœurs de la communauté. Par la foi et la grâce de Dieu, on peut accueillir ce que Dieu nous a fait connaître par le Christ. La foi nous fait agir pour la gloire de Dieu, toujours et partout. C’est pourquoi, Saint Paul interpelle ainsi tous les membres des communautés. : « Tout ce que vous faites : manger, boire, ou n’importe quoi d’autre, faites-le pour la gloire de Dieu. Ne soyez un obstacle pour personne… Faites comme moi : en toutes circonstances, je tâche de comprendre tout le monde ; je ne cherche pas mon intérêt personnel, mais celui de la multitude des hommes, pour qu’ils soient sauvés. Prenez-moi pour modèle ; mon modèle à moi, c’est le Christ » (1 Co 10, 31-11, 1).

Sans l’aide de l’Esprit-Saint qui prépare les cœurs, accueillir la Parole de Dieu en Jésus-Christ est impossible. Cet accueil fait que le croyant entre dans une nouvelle vie, qui est celle de Dieu lui-même. Cela lui permet de voir, de juger et d’agir comme Dieu. En cela, le croyant réalise pleinement sa vocation première : être Dieu. « Soyez saints, comme votre Père Céleste est Saint » (Mt 5, 4-8) par la grâce.

Questions à répondre par groupe :

  1. Pour nous, avoir la foi, qu’est-ce que c’est ?

  2. Comment tout faire pour la gloire de Dieu ? Donnez des exemples.

  3. Comment nous laisser conduire par le Saint Esprit, dans toute notre vie ?

  4. Que doit faire une communauté qui vit de la foi et qui est conduite par le Saint-Esprit ?

VI- Bâtir des communautés réconciliées à la suite du Christ

Avec Jésus, nous sommes des créatures nouvelles. Ce qui est ancien a laissé la place à une réalité nouvelle (2 Co 5, 14-17). Dieu a réconcilié le monde avec lui (2 Co 5, 18-19).

Dans ses œuvres, Saint Paul aborde souvent ce thème de la réconciliation et présente le travail des apôtres comme « le ministère de la réconciliation » (2 Co 5, 18). Les apôtres sont envoyés par le Christ. Ils sont donc les messagers de « la parole de réconciliation » (2 Co 5, 19 ss). Dieu est l’auteur premier et principal de la réconciliation. Cela ne signifie pas que l’homme ne doit rien faire ; car l’action de Dieu n’est efficace que pour ceux qui veulent bien l’accepter dans la foi. De là, le cri pressant de Saint Paul : « Nous vous en supplions au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu » (2 Co 5, 20). Ainsi, dans les communautés chrétiennes, la réconciliation doit être sans cesse vécue, à partir du moment où Dieu lui-même, en premier, prend soin de se réconcilier avec l’humanité à travers le Christ (2 Co 5, 18).

Questions à répondre par groupe :

  1. Est-ce que chacun d’entre nous vit en paix avec les autres ? Si non, que faire ?

  2. Dans nos réunions de CCB, est-ce que nous prenons un temps pour réconcilier ceux qui ne s’entendent pas ? (lire Mt 18, 15 ss et Rom 6, 1 ss).

  3. Comment faire grandir la réconciliation dans nos familles, nos quartiers et nos lieux de travail ?

VII- Bâtir des communautés où les hommes et les femmes mariés savent s’aimer et éduquer leurs enfants.

Pour construire des communautés dignes du Christ, l’Apôtre Paul invite à porter une attention particulière à la cellule de base qu’est la famille, l’Eglise domestique (à la maison).

Dans ses lettres, il invite les mariés à comprendre leur devoir absolu de faire de Jésus leur modèle dans l’amour (Eph 5, 21 ss). Aux enfants, fruits de cet amour conjugal, il recommande une obéissance qui plonge ses racines dans les commandements de Dieu ; et à cette obéissance une promesse est attachée : « pour que tu t’en trouves bien et jouisses d’une longue vie sur la terre » (Eph 6, 1-4).

Questions à répondre par groupe :

  1. Que veut dire nous aimer mari et femme comme le Christ aime l’Eglise ?

  2. Est-ce que notre communauté aide les mariés à mieux s’aimer ?

  3. Comment notre communauté aide les parents à mieux s’occuper de leurs enfants, et à mieux les éduquer ? Est-ce que nous parlons de cela en réunion de communautés (CCB) ?

  4. Que faire pour que nos familles soient signes de l’amour de Dieu pour son peuple qu’elles rendent l’amour de Jésus et son Alliance présents sur la terre ?

VIII- Bâtir des communautés engagées pour annoncer la Parole de Dieu.

Le type de pasteur et de chrétien ardemment désiré par l’Apôtre Paul est celui qui s’engage réellement et en tout temps pour faire connaître dans la diffusion de la « sainte doctrine » (2 Tm 4, 1 ss). L’agent pastoral qui ne fait pas de l’annonce de l’Evangile la première chose de sa vie est un homme malheureux. «  Je n’ai pas à me vanter d’annoncer la Bonne Nouvelle. C’est en effet une obligation qui m’est imposée, et malheur à moi si je n’annonce pas la Bonne Nouvelle » (1 Co 9, 16). La catéchèse et les prédications (homélies,…) sont les lieux où l’Evangile devient nourriture pour les âmes. Elles doivent être bien préparées dans la forme et le fond par tous les agents pastoraux (prêtres, catéchistes etc…). Cela permettra sans doute aux fidèles d’accueillir l’Evangile d’une manière qui porte du fruit.

La parole de Dieu invite chaque baptisé à se rappeler chaque jour de son devoir de devenir « sel de la terre », « levain dans la pâte » et « lumière du monde » auprès de tout homme.

Questions à répondre par groupe :

  1. Dans nos réunions de communautés, lisons-nous la Parole de Dieu ?

  2. Comment faisons-nous connaître l’Evangile aux autres chrétiens ? et aux non chrétiens ?

  3. Que faisons-nous pour que l’Evangile, lumière du monde et sel de la terre, transforme notre société ?

IX- Bâtir des communautés au service de leurs pays.

En demandant aux fidèles de respecter les pouvoirs civils, l’Apôtre Paul enseigne que le Chrétien est avant tout une personne bien enracinée dans son pays. Et qui sait prendre sa part de responsabilité, dans la construction d’une société heureuse. Le Chrétien digne de ce nom est celui qui, par sa parole et sa conduite, permet aux autres de se convertir. Saint Paul dit : « On n’a pas besoin d’avoir peur des chefs, quand on fait le bien….Donnez l’impôt à celui qui doit prendre l’impôt, payez les taxes à ceux qui demandent les taxes, respectez ceux que l’on doit respecter, honorez ceux qui ont le droit à l’honneur » (Rm 13, 1-17). Cela nous montre que servir Dieu et l’Eglise ne doit pas nous empêcher de servir la société et le pays.

Depuis la fin décembre 2008, on nous parle dans le pays de vérité, de lutte contre la corruption et l’insécurité, de lutte contre la drogue et la pauvreté. Qu’allons-nous faire ?

Questions à répondre par groupe :

  1. Est-ce que servir le pays, cela nous regarde, nous les chrétiens ? Pourquoi ? Comment nos communautés chrétiennes peuvent-elles agir dans ce sens ?

  2. Est-ce que les chrétiens doivent s’engager dans la politique ? Pourquoi ? Et dans la société civile ? Et dans les syndicats ? Comment ?

  3. Comment soutenir les différents chefs du pays, dans leurs responsabilités ?

  4. Est-ce que notre paroisse a une commission justice et paix ? Comment fonctionne-t-elle ?

X- Bâtir des communautés attentives aux pauvres et aux faibles.

Dans les communautés fondées par l’Apôtre Paul, les pauvres de toutes catégories ont une place de choix. En effet, la mission des chrétiens consiste à travailler pour que les hommes aient le pain de vie éternelle et le pain qui nourrit leur corps. Et aussi à devenir aujourd’hui les instruments de l’amour de Dieu pour, tous les hommes et toutes les femmes. Ou encore, à être les bras et les mains de Dieu pour nourrir, soulager et consoler les pauvres.

Parmi ces pauvres, il y a les veuves, les orphelins, les personnes âgées, les malades, les handicapés, les enfants de la rue, les réfugiés et étrangers, etc… Il convient de nous interroger ici sur la façon dont nous les accueillons et les écoutons. Les respectons-nous vraiment ? Sommes-nous sensible aux souffrances des pauvres de notre paroisse et de nos CCB ?

Questions à répondre par groupe :

  1. Comment rendre leur dignité à nos frères et sœurs démunis ? Que faisons-nous ensemble dans notre communauté pour aider les pauvres ?

  2. Avons-nous une commission paroissiale de pastorale sociale ? Comment marche-t-elle ?

  3. Quels groupements de travail et projets avons-nous lancés sur la paroisse pour permettre aux pauvres de mieux vivre ?

  4. Travaillons-nous avec les responsables et les non chrétiens de nos quartiers ou les villages ? Que faisons-nous ensemble pour aider les plus faibles ?

XI- Bâtir des communautés attentives aux non chrétiens

Par vocation, tous les hommes sont appelés à entrer dans le Royaume de Dieu, que Jésus est venu fonder sur la terre c’est pourquoi, l’Apôtre Paul accorde une attention spéciale à ceux qui n’ont pas encore répondu à l’appel de l’Evangile. Il nous invite à « nous conduire avec sagesse envers eux, en profitant de toutes les occasions qui se présentent à nous ; à avoir des paroles toujours agréables et pleines d’intérêt ; en sachant répondre à chacun de la bonne manière » (Col 4, 5-6).

Dans un pays islamisé comme le nôtre, un dialogue entre religions, fondé sur le respect de nos différences est nécessaire. En donnant un témoignage de vie chrétienne et en travaillant ensemble au service des hommes et de la société, sans chercher à convertir les gens de force. C’est un vrai apostolat. Nous pourrons alors faire grandir dans la société guinéenne la fraternité, l’amitié, la solidarité, le partage, l’union et la justice pour vivre ensemble dans une paix qui dure. Car quand il y a l’amour, la vérité et la paix, le Royaume de Dieu est là (Mat 5, 3-12 – Préface du Christ Roi).

Questions à répondre par groupe :

  1. Comment rendre meilleures nos relations avec les musulmans ? Et avec les gens qui pratiquent la religion traditionnelle des ancêtre ?

  2. Que faisons-nous ensemble ? Que pourrions-nous faire encore ?

  3. Comment aider les gens des autres religions à vivre dans l’Esprit de l’Evangile et pour vivre en vrais enfants de Dieu, comme Jésus nous l’a montré ?

XII- Bâtir des communautés modèles dans le travail

Dans ses communautés, Saint Paul a encouragé les chrétiens au travail et les a conseillés contre les tendances à la paresse qui conduisent à se faire nourrir par les autres en leur posant des problèmes. <<Frères, nous vous le demandons au nom du Seigneur Jésus-Christ : tenez-vous à l’écart de tous les frères qui vivent en paresseux et ne suivent pas l’enseignement que nous leur avons transmis… En effet, quand nous étions chez vous, nous vous avons avertis : « Celui qui ne veut pas travailler, il ne doit pas manger non plus »….>> (2 Th 3, 6-13).

Mettons en pratique ces conseils de Saint Paul. Car si nous dépendons des autres pour la nourriture et l’argent, nous ne sommes pas libres. Cela peut nous entraîner au vol ou à « l’oisiveté qui est la mère de tous les vices ». Surtout cela nous empêche de prêcher la vérité de Dieu, partout, dans toutes les occasions et à tous les hommes.

Questions à répondre par groupe :

  1. Que faisons-nous pour conseiller ceux qui ne travaillent pas dans notre communauté ?

  2. Comment mieux nous former et mieux faire notre travail ? Comment aider les autres par notre travail ?

  3. Comment faire avancer notre pays par un travail sérieux, ensemble avec les autres citoyens ?

  4. Est-ce qu’il n’y a pas des problèmes d’argent dans notre paroisse, nos CCB et nos mouvements ? Que faire ?

Après avoir contemplé pendant quelques instants Saint Paul sur les routes des différentes communautés qu’il a fondées, nous devons penser davantage à notre mission d’évangélisation aujourd’hui : rendre forts les membres de l’Eglise et amener au Christ d’autres frères et sœurs. En effet, Jésus nous dit encore aujourd’hui : « Allez donc et faites-moi des disciples de toutes les Nations. Vous les baptiserez au nom du Père et du Fils et de l’Esprit-Saint. Vous les enseignerez, pour qu’ils observent tout ce que je vous ai ordonné. Voici que je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 19-20).

Je souhaite que l’Esprit du Seigneur fructifie encore cette année tous nos efforts d’évangélisation. Que la Vierge Marie, Notre Dame de Guinée, nous accompagne et nous soutienne pour que ce carême 2009 porte tous les fruits espérés.

SAINT ET JOYEUX CAREME A TOUS !




Session d'ouverture de l'année pastorale 2008-2009

Synthèse des rapports d’activités des paroisses (Année Pastorale 2007-2008)

Introduction

Merci aux paroisses qui ont bien voulu présenter un rapport pour nous permettre de tenter une évaluation de ce que nous avons pu faire au cours de l’année pastorale 2007-2008.

Au début de notre session, il me revient de vous présenter une synthèse des rapports reçus. Cette synthèse, en mettant en évidence les points saillants des rapports, devra permettre l’approfondissement de quelques problèmes pastoraux et la prise de meilleurs dispositions pour qualifier notre travail sur le terrain.

Il faut noter qu’il m’a été difficile de faire ce travail puisque beaucoup de rapports n’ont pas suivi le questionnaire proposé. Et certains rapports contiennent de belles envolées, mais presque rien de précis. Notons cependant que le rapport de Koundara a été très bien fait. Je félicite donc le Père Richard. Son rapport est clair. Il ne fait pas de littérature, mais présente les actions et les analyse avec le positif et le négatif, et dégage des orientations. Je note aussi qu’à Koundara, l’équipe apostolique (prêtres, sœurs et laïcs) prie ensemble et vit dans l’amitié. Il y a une action importante d’éducation (écoles) et de développement pour les démunis (projet pour les veuves).

I- Les deux gros problèmes sont ceux de la catéchèse et des catéchistes :

Que faut-il faire ? La formation des catéchistes est à revoir, ainsi que la réglementation de la catéchèse. Nos catéchistes doivent mieux apprendre à présider concrètement les prières et à bien enseigner le catéchisme par des exercices pratiques et des recherches. Nous ne devons pas oublier qu’ils sont des éducateurs de la foi. De nos jours, la catéchèse semble être plus un enseignement qu’une éducation et une initiation à la vie chrétienne.

Nous devons résoudre ensemble le problème de manque de documents de catéchisme. Il y a encore des organismes qui peuvent aider à acheter des documents de catéchèse. Mais il faut faire des projets.

Nous devons demander à beaucoup de catéchistes un véritable engagement : trop d’absentéisme, des catéchistes demandent de l’argent pour accepter les catéchumènes aux sacrements, etc…

Il y a encore trop de confusions dans les années (niveaux). Certaines paroisses ne semblent pas célébrer les étapes. Aucune allusion aux exorcismes, traditions - reddition, scrutins, appel décisif, etc… Comment se font les retraites préparatoires aux sacrements : lieux, durée, contenu, etc…. ?

Il y a des paroisses qui ont organisé des sessions de formation des catéchistes. On peut citer par exemple, les paroisses de Coyah, Forécariah, et Sonfonia. L’expérience va s’étendre à l’ensemble des catéchistes de la grande Banlieue. Le thème est déjà connu : la découverte de la figure de l’apôtre Paul à travers ses épîtres.

Dans les rapports, il n’y a pas non plus de mention de la prise en compte de la catéchèse par les CCB. On ne parle pas de l’engagement des catéchumènes dans leur paroisse, déjà pendant le temps de la catéchèse. Aussi, on ne doit pas s’étonner que les nouveaux baptisés disparaissent aussitôt après le baptême.

Les Retraites pour candidats aux sacrements ont été organisées à Coyah et à Sonfonia grâce à l’implication des Frères et des Sœurs de la Communauté Saint Jean. Dans beaucoup de paroisses, elles semblent être davantage un enseignement (révision) qu’une initiation chrétienne et une vie communautaire.

II- Le Conseil pastoral paroissial. Les C.C.B.

Dans beaucoup de paroisses, ne semble pas tellement pastoral, est plus préoccupé des cotisations et de l’organisation des manifestations. Il semble que parfois il manque de communication entre le curé et les autres membres du conseil paroissial. Ce qui est en jeu, c’est aussi la conception de la paroisse et les activités à y mener. La prière du rosaire marche bien, mais quelles transformations des cœurs et quelles actions entraîne-t-elle ? Que font réellement les CCB ? Il semble que lorsque le prêtre s’y rend, ce soit souvent pour dire la messe, mais qu’il n’y ait pas d’échanges réguliers au sein des CCB, signe de communion fraternelle. On se contente donc de prières, d’aide ‘’sociale’’ en cas de décès et de récupération de cotisations. Donc peu d’actions pour le développement, l’évangélisation, la transformation du quartier, la justice et la paix. Il semble qu’il y ait un manque de clarté au niveau des comptes et des tensions et concurrences entre CCB. Certaines CCB sont tombées, comme à Pita, Timbi-madina. Il existe parfois des tensions avec les prêtres.

L’objectif et la priorité sont souvent la construction ou la rénovation d’églises et de presbytères.

III- Les jeunes. Les mouvements

Les actions citées sont essentiellement le nettoyage de l’église, et les animations culturelles et liturgiques, quelquefois des conférences (en Carême) et des tournois de foot-ball. C’est vraiment trop limité comme engagement chrétien des jeunes dans l’Eglise et dans la société.

On parle souvent de mouvements d’action catholique pour toutes sortes de groupes, sans savoir ce qu’est vraiment l’action catholique. Dans certaines paroisses, on signale le manque de leader chez les scouts. Reste aussi la question des scouts, suspendus à Kamsar.

Les activités qui marchent sont souvent des activités diocésaines : marche pénitentielle des jeunes de Coléah à l’archevêché, et session biblique. Quel est le travail de la commission paroissiale de la jeunesse ?

Il faudra veiller à l’engagement des jeunes chrétiens dans la société et au travail d’évangélisation du pays.

Il y a un problème de mobilisation des jeunes. Je pense que le message que je viens d’adresser aux jeunes pourra les aider dans ce domaine… à condition qu’il soit diffusé et mis en pratique.

Souvent, on fait une liste des mouvements, sans préciser leurs activités.

Il n’y a pas de pastorale spécifique pour universités, à part des messes et conférences. Quelle réflexion sur leur vie d’étudiants pour une transformation de l’université ? Quelle préparation à leurs responsabilités futures ?

Il semble y avoir une collaboration à la base avec Sant’Egidio, au niveau de quelques paroisses. Ce serait peut-être un moyen de réduire le problème soulevé l’année dernière.

IV- Le Plan Stratégique

Il semble ne pas être compris. Il doit nous amener à ne pas limiter la pastorale à la messe et aux autres sacrements. Il doit nous apprendre à mieux travailler pour l’animation et l’évangélisation de nos différents milieux de vie.

Je salue et félicite les paroisses qui ont pu élaborer leur plan stratégique paroissial. Je souhaite qu’il ne soit pas une simple description, mais la mise en pratique d’actions concrètes.

V- Les Bilans financiers sont rares

L’argent est utilisé pour les presbytères, les rénovations des églises, les réceptions et premières messes, etc… mais pas souvent pour les pauvres (on se contente des initiatives personnelles) ni vraiment pour la formation des laïcs, l’évangélisation ou le développement.

VI- Les Statistiques

Il faut signaler le faible nombre de mariages, et aussi de confirmation et première communion (par rapport au nombre de baptêmes). Il faut signaler aussi que beaucoup de néophytes disparaissent après leur baptême. On devra chercher les raisons de ces disparitions.

VII- La Préparation du deuxième Synode pour l’Afrique

Pas beaucoup de réponses des paroisses. Sauf quelques paroisses, beaucoup semblent attendre les explications de l’évêque.

Je remercie la commission Justice et Paix pour son engagement dans la préparation de ce deuxième Synode pour l’Afrique. Nous préparons, avec cette Commission, un calendrier 2009 pour aide le peuple de Dieu à poursuivre sa préparation à cet important Synode pour l’Afrique.

Conclusion

Toutes les Paroisses n’ont pas déposé leur rapport au Secrétariat de l’Archevêché. Il serait peut-être important de savoir les raisons d’une telle désobéissance.

Il faut noter ici que certains se contentent de donner les rapports du Conseil Paroissial ou de la Fraternité des Femmes. Ces rapports ne sont pas exclus. Mais ils doivent compléter celui du Curé de la Paroisse. Un Curé doit rendre compte à son évêque à la fin d’un exercice.

Je souhaite de fructueux échanges sur cette synthèse en vue de nous permettre de faire de nouveaux progrès en cette nouvelle année pastorale 2008-2009.

Je vous remercie.




Il est important de revoir régulièrement la marche de notre paroisse pour l’améliorer.

Jésus a prié, mais il a aussi aidé les gens et annoncé l’Evangile. Il a vécu avec les apôtres et partagé la vie des gens. La vie chrétienne, ce n’est pas seulement la prière et les sacrements ; c’est aussi la charité : partager les problèmes des gens et les aider. C’est aussi construire le Royaume de Dieu, avec tous les hommes, quelle que soient leur ethnie ou leur religion.

Il faut rappeler les quatre objectifs de notre plan stratégique.

  1. l’union entre nous qui est la base de tout,

  2. la liturgie

  3. l’évangélisation

  4. le service de nos frères :

  • rendre à chacun sa dignité

  • la lutte contre les injustices

  • construire la paix

  • les projets économiques et le développement de tout l’homme et de tous les hommes.

Que se passe-il dans notre Paroisse ?

Beaucoup de personnes prient, mais elles ne participent pas aux réunions de leur CCB, ni aux actions paroissiales. Ils ne sont engagés dans aucun mouvement. En particulier, les catéchumènes. Quelle vie chrétienne préparent-ils ?

Des chrétiens font l’aumône et aident leurs voisins, personnellement. C'est très bien. Mais la Commission de Pastorale sociale ne travaille pas vraiment. La charité n’est pas organisée et il n’y a aucun groupement ou projet de développement.

La Commission « Justice et Paix » ne fonctionne pas bien. Même quand on nous envoie un formateur diocésain au nom de Monseigneur, tout le monde s’en va. Seulement 4 personnes restent. Est-ce que nous sommes seulement 4 dans la paroisse ?

Enfin, dans cette période de transition du pays, quel est l’engagement de notre paroisse dans la société ?

Je demande que l’on réfléchisse sérieusement à ces questions dans chaque Mouvement et chaque CCB et qu’on m’envoie les réponses écrites rapidement. Merci

Réaction au compte-rendu de la réunion des femmes du 21-02-2010

D’abord, je remercie les femmes qui ont assisté à cette réunion. Je souhaiterais avoir la liste de présence, avec le nom et le groupe de chacune. Je remercie aussi les femmes pour ce qu’elles font pour la paroisse, l’entretien de l’église et la prise en charge des prêtres.

Je voudrais savoir ce qui a été réellement fait par rapport aux décisions de la dernière réunion (réponses écrites et précises).

  • l’amour du prochain

  • le partage avec les autres, surtout les pauvres

  • réconcilier les ménages en difficulté

  • l’éducation des jeunes filles.

Je soutiens ces orientations, mais il faut qu’elles aboutissent à des actions concrètes. Je rappelle que la responsabilité qui a été confiée à la Fraternité des Femmes n’est pas seulement l’entretien de l’église ou la nourriture des prêtres. C’est d’abord le soutien, la formation et l’engagement de toutes les femmes (pas seulement les chrétiennes), dans toute leur vie (pas seulement la prière à l’église).

Pour cela, je voudrais savoir avec quelles associations de femmes de TAOUYAH avez-vous pris contact ? A quelles activités participez-vous ? Quelles actions avez-vous menées ensemble ?

Pour votre Fraternité elle-même : quelles formations avez-vous données aux femmes ? Qu’avez-vous fait pour les aider dans leur vie de femme. Par exemple :

  1. la vie en famille : entente avec les maris, éducation des enfants, relations avec les autres parents ;

  2. les problèmes des femmes : santé, régulation des naissances, hygiène de la grossesse, etc.

  3. le soin des enfants : nourriture, sevrage, vaccination, habillement, école,…

  4. les relations avec les autres femmes dans le quartier : entente, entraide.

  5. le soutien de la famille : argent et travail ;

  6. le respect et les droits de la femme : comment prendre sa place dans l’Eglise, le quartier, la société et la vie du pays ?

  7. Tous vos autres problèmes de femmes à traiter et solutionner au fur et à mesure.

Vous ne pouvez pas tout faire à la fois, mais il vous faut au moins savoir ce que vous voulez faire : pas seulement les cotisations, les tenues pour les fêtes et les pèlerinages.

La conduite à tenir à l’église.

Je vous remercie pour la mise en place des « mamans vaillantes » pour veiller à un habillement digne des jeunes filles le dimanche à l’église. Mais il faudrait aussi veiller à l’habillement et au comportement des garçons (ce sont toujours les filles qu’on accuse. Vous les femmes et les mères, il faut réagir contre cela et veiller à éduquer aussi vos garçons.)

Il faut surveiller l’habillement des jeunes pas seulement à l’église le dimanche, mais aussi le reste de la semaine, à l’école, dans la rue, au marché et partout. Et à leur comportement dans les soirées dansantes et les boîtes-vidéo. Pas seulement en les surveillant et en leur donnant des conseils, mais d’abord en leur faisant prendre conscience de leur dignité. Et pour assurer une véritable éducation sexuelle, une éducation à l’amour et une préparation au mariage des jeunes..

Il ne suffit pas de lutter seulement contre le « déplacement infernal pendant la célébration, ou les bruits des talons hauts ». Il faut assurer une vraie éducation des jeunes dans toute leur vie.

J’attends vos propositions pour cela

Le Carême.

Je rappelle que le Carême n’est pas seulement le jeûne. Pendant 40 jours, Jésus a jeûné au désert, mais il a aussi prié et surtout il a lutté contre Satan. Il s’est préparé à annoncer l’Evangile et à sauver les hommes. C’est tout cela que nous devons faire pendant le Carême. Le Carême, ce n’est donc pas seulement « savoir comment jeûner et pourquoi on jeûne ». Je vous demande de vous rappeler ce que nous avons dit le mardi gras, à notre rencontre pour commencer le Carême.

Le Carême, c’est le temps où nous cherchons à vivre davantage avec le Christ. C’est le temps de la conversion et de la charité. La conversion, c’est nous tourner vers Dieu. C’est changer non seulement notre comportement (nous détourner des actions mauvaises), mais aussi nos idées (notre mentalité : laisser les idées païennes) et notre cœur jusqu’au plus profond, pour pouvoir vivre en vérité l’amour de Dieu et de nos frères et sœurs.

Le Carême, c’est le temps de la Charité, pas seulement faire l’aumône, mais donner leur place et moyens de vivre aux pauvres, construire un pays où chacun peut vivre respecté, libre et heureux. Concrètement, dans notre quartier, là où nous vivons. Et maintenant vivons une vie nouvelle dans la joie du Christ ressuscité.

Le pèlerinage de BOFFA.

Je suis d’accord pour la cotisation de 10.000 francs, mais qu’avez-vous fait pour la préparation spirituelle du pélérinage ? Comment avez-vous mis en pratique ce que l’on dit à ce sujet chaque dimanche aux annonces ?

Les projets de développement.

C’est très important, mais il ne faudrait pas attendre pour le projet de garderie prévu « dans un bref délai et à la manière la plus simple ». Avez-vous commencé ?

Pour le projet de saponification, il n’est pas question d’envoyer un devis à l’OCPH. Il faut d’abord que vous commenciez à travailler par vous-mêmes, avec vos propres moyens.

Pour la Communion.

Je laisse les gens libres. Mais je fais remarquer que Jésus n’a pas dit à ses apôtres le Jeudi-Saint : tirez la langue et avalez ! Il a dit : « Prenez et mangez ». Je préfère donc que les gens reçoivent la Communion dans la main, avec respect.

D’accord pour le baptême de votre Fraternité Sainte Antoinette, à condition qu’il y ait une préparation spirituelle (à partir de la vie de Saint Antoine) et pas de dépenses excessives.

Programme de Prière :

Chant – PAROLE DE DIEU – silence – partage ou explication – prière universelle.

Questions pour partager la Parole de Dieu :

  1. Qu’avons-nous retenu de cette lecture ?

  2. Que nous montre cette Parole sur Jésus (sur Dieu) ?

  3. Quelle Bonne Nouvelle nous donne cette Parole ( la joie, l’espérance, le courage…) ?

  4. Qu’allons-nous faire pour mettre cette Parole en pratique